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Article Larousse Tweeter 2 0 1 Angleterre Angleterre Angleterre Angleterre Angleterre L'histoire de la musique anglaise n'est ni aussi riche ni aussi mouvementée que celle de la musique allemande ou italienne. Des périodes particulièrement fécondes alternent avec des phases moins brillantes, plus stériles. Son rapport avec les musiques étrangères s'établit ainsi : elle ne les influence que momentanément, se montre très perméable aux apports extérieurs, mais conserve toujours assez de force et de personnalité pour les transformer en un art original et pour préserver une part de création individuelle. Même si elle a fourni un nombre relativement restreint de compositeurs de premier plan, la musique anglaise a toujours tenu une place privilégiée dans les activités culturelles de la nation. Le foisonnement de la vie musicale outre-Manche fait, d'ailleurs aujourd'hui comme à la Renaissance, l'admiration et l'envie de bien des pays. Les origines Les origines Les origines Les origines L'an 596 marque l'arrivée des émissaires du pape Grégoire, et, avec eux, l'introduction du grégorien, notamment à Canterbury. En 664, l'enseignement du grégorien est institutionnalisé. Entre-temps, des écoles de chant se sont créées dans le nord du pays. Puis l'orgue commence à se développer (un très bel instrument est construit à Winchester vers 950). Certaines pièces de l'époque s'orientent déjà vers la polyphonie à deux voix. Le Moyen Âge et la Renaissance Le Moyen Âge et la Renaissance Le Moyen Âge et la Renaissance Le Moyen Âge et la Renaissance Après la conquête normande (1066), un courant musical s'établit avec le nord de la France et les Pays-Bas. La polyphonie continue alors à progresser. Un nom et une œuvre : John Cotton, auteur d'un traité, De musica (1100 ?). Dans les années suivantes, plusieurs écrits théoriques importants voient le jour, notamment ceux de Jean de Garlande et de Walter Odington, qui défend l'intervalle de la tierce (début du XIV e siècle, période de transition entre Ars antiqua et Ars nova). Vers 1300 aussi, à Worcester, un répertoire véritablement anglais commence à se constituer. Ses origines sont diverses, parfois purement locales, parfois puisées dans le répertoire de Notre-Dame. Bien que le style évolue vite, il demeure nettement plus conservateur que celui des musiciens français de l'époque. La musique instrumentale se développe rapidement. Malgré le manque de manuscrits conservés, les références faites par les écrivains du moment, comme Chaucer, attestent que l'on sait déjà utiliser nombre d'instruments. La chapelle royale, les monastères et abbayes sont alors les principaux foyers de création musicale. Ainsi trouve-t-on, au début du XV e siècle, une grande variété de styles. Des individualités se détachent : J. Bedyngham, J. Benet, et, surtout, John Dunstable et Lionel Power (qui écrit une Missa alma redemptoris mater, premier exemple d'une messe en cantus firmus). L'influence de ces deux derniers musiciens gagne l'étranger, et Martin le Franc, dans son poème le Champion des dames (v. 1441), admire l'habileté avec laquelle certains compositeurs français ont su imiter Dunstable. Plus tard, Walter Frye (fin du XV e s.) et Robert Morton (v. 1440-1475) se font les garants de la tradition. Des manuscrits datés d'environ 1450 contiennent les deux plus anciennes passions polyphoniques connues, nombre de carols, des cantilènes latines et des chants de goliards. Un autre manuscrit, récemment découvert et remontant sans J’aime 0 Angleterre - Encyclopédie Larousse http://www.larousse.fr/encyclopedie/musdico/Angleterre/165856 1 sur 5 04/01/2013 16:57

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L'histoire de la musique anglaise n'est ni aussi riche ni aussi mouvementée que celle de la musique allemande ou italienne. Des périodes particulièrement fécondesalternent avec des phases moins brillantes, plus stériles. Son rapport avec les musiques étrangères s'établit ainsi : elle ne les influence que momentanément, se montretrès perméable aux apports extérieurs, mais conserve toujours assez de force et de personnalité pour les transformer en un art original et pour préserver une part decréation individuelle. Même si elle a fourni un nombre relativement restreint de compositeurs de premier plan, la musique anglaise a toujours tenu une place privilégiéedans les activités culturelles de la nation. Le foisonnement de la vie musicale outre-Manche fait, d'ailleurs aujourd'hui comme à la Renaissance, l'admiration et l'envie debien des pays.

Les originesLes originesLes originesLes originesL'an 596 marque l'arrivée des émissaires du pape Grégoire, et, avec eux, l'introduction du grégorien, notamment à Canterbury. En 664, l'enseignement du grégorien estinstitutionnalisé. Entre-temps, des écoles de chant se sont créées dans le nord du pays. Puis l'orgue commence à se développer (un très bel instrument est construit àWinchester vers 950). Certaines pièces de l'époque s'orientent déjà vers la polyphonie à deux voix.

Le Moyen Âge et la RenaissanceLe Moyen Âge et la RenaissanceLe Moyen Âge et la RenaissanceLe Moyen Âge et la RenaissanceAprès la conquête normande (1066), un courant musical s'établit avec le nord de la France et les Pays-Bas. La polyphonie continue alors à progresser. Un nom et uneœuvre : John Cotton, auteur d'un traité, De musica (1100 ?). Dans les années suivantes, plusieurs écrits théoriques importants voient le jour, notamment ceux de Jeande Garlande et de Walter Odington, qui défend l'intervalle de la tierce (début du XIVe siècle, période de transition entre Ars antiqua et Ars nova). Vers 1300 aussi, àWorcester, un répertoire véritablement anglais commence à se constituer. Ses origines sont diverses, parfois purement locales, parfois puisées dans le répertoire deNotre-Dame. Bien que le style évolue vite, il demeure nettement plus conservateur que celui des musiciens français de l'époque. La musique instrumentale se développerapidement. Malgré le manque de manuscrits conservés, les références faites par les écrivains du moment, comme Chaucer, attestent que l'on sait déjà utiliser nombred'instruments. La chapelle royale, les monastères et abbayes sont alors les principaux foyers de création musicale. Ainsi trouve-t-on, au début du XVe siècle, une grande variété de styles. Des individualités se détachent : J. Bedyngham, J. Benet, et, surtout, John Dunstable et LionelPower (qui écrit une Missa alma redemptoris mater, premier exemple d'une messe en cantus firmus). L'influence de ces deux derniers musiciens gagne l'étranger, etMartin le Franc, dans son poème le Champion des dames (v. 1441), admire l'habileté avec laquelle certains compositeurs français ont su imiter Dunstable. Plus tard,Walter Frye (fin du XVe s.) et Robert Morton (v. 1440-1475) se font les garants de la tradition. Des manuscrits datés d'environ 1450 contiennent les deux plus anciennespassions polyphoniques connues, nombre de carols, des cantilènes latines et des chants de goliards. Un autre manuscrit, récemment découvert et remontant sans

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doute à 1500, réunit tout un répertoire d'œuvres sacrées, probablement celui de la chapelle Saint George à Windsor. On y trouve des pièces polyphoniques à voixmultiples (jusqu'à onze), qui annoncent les structures élaborées de la Renaissance. Vingt-cinq compositeurs figurent dans ce manuscrit, dont Robert Fayrfax(1461-1521) et William Cornysh (v. 1468-1523), qui ont bénéficié de la protection d'Henri VIII, lui-même épris de musique et compositeur. Avec John Merbecke(1510-1585) et son livre de chants d'église en anglais, Book of Common Prayer, la réforme anglicane met fin à l'influence de l'école franco-flamande. Cette réformeaffecte considérablement la carrière des trois premiers grands compositeurs de l'époque Tudor : John Taverner (v. 1495-1545), Christopher Tye (v. 1500 – v. 1572) etThomas Tallis (v. 1505-1585).

La grande période élisabéthaineLa grande période élisabéthaineLa grande période élisabéthaineLa grande période élisabéthaineSous le règne d'Élisabeth Ire, la musique connaît un essor considérable qui la mène de l'austérité de Merbecke à l'éclat des artistes de l'atelier de Tallis, William Byrd(1543-1623) et les « madrigalistes anglais » (Thomas Weelkes, Orlando Gibbons, John Wilbye). Les madrigals de William Byrd restent un exemple parfait de lapolyphonie vocale anglaise, fondée sur une alliance étroite entre la musique et le texte poétique. Byrd illustre aussi l'école des « virginalistes anglais », car la musique declavier progresse tout aussi vite. Ces derniers mettent l'accent sur la musique profane, privilégiant des formes de danses et de variations ; ils atteignent les plus hautssommets de la musique de la Renaissance. Pour la musique d'orgue, il faut citer les noms de John Redford († 1547), Thomas Preston († 1594) et William Blitheman (v.1500-1591). John Dowland, compositeur d'immense talent, excelle dans tous les genres qu'il aborde, et, particulièrement, dans la musique vocale, les ayres pour voix etluth et les pièces pour luth. Sa sensibilité raffinée et sa maîtrise de l'écriture en font une des figures dominantes de la musique européenne. Il convient de mentionneraussi le poète, théoricien et compositeur Thomas Campian. Cette époque brillante, aussi riche en interprètes qu'en créateurs, connaissant une littérature musicale variée, voit apparaître des formes nouvelles, comme le masque,équivalent du ballet de cour français, sous l'impulsion de John Coperario (v. 1575-1626) et d'Alfonso Ferrabosco II (v. 1575-1628). La musique pour violes évolue aussiavec Tobias Hume (v. 1580-1645), Robert Jones (fin du XVIe s.), Thomas Morley et son First Book of Consort Lessons (1599), Adson et ses Courtly Masquing Ayres(1611). Après 1625, avec la disparition de presque tous les grands noms élisabéthains, la musique vocale et la musique pour clavier se développent moins rapidement.En revanche, la musique de chambre continue de prospérer avec John Jenkins (1592-1678), William Lawes (1602-1645), Henry Lawes (1596-1662), William Young (†1671) et Matthew Locke (v. 1630-1677). Avec H. et W. Lawes, Nicholas Lanier (1588-1666) expérimente le nouveau style de récitatif prôné par Monteverdi. Peut-êtreréussiraient-ils à l'introduire et à l'adapter à la langue anglaise, si l'évolution politique ne freinait toute progression. La musique instrumentale évolue aussi sousl'impulsion de Jenkins et de Lawes, ainsi que la musique de clavier avec Thomas Tomkins. Tandis que la plupart des contemporains subissent l'influence du mouvementbaroque, notamment en musique d'église, John Wilson (1595-1674) et John Hilton cadet (1599-1657) recherchent de nouvelles possibilités de développement pluspersonnalisé. Tout ce foisonnement est arrêté par la révolution et l'établissement du Commonwealth en 1649.

Les lendemains de la révolution et la RestaurationLes lendemains de la révolution et la RestaurationLes lendemains de la révolution et la RestaurationLes lendemains de la révolution et la RestaurationLa révolution a pour effet de bouleverser complètement les structures musicales qui commencent à devenir des institutions et à fructifier. La mise hors la loi desthéâtres, la disparition des chapelles royales redistribuent les moyens d'expression musicale. La musique n'est pas négligée, mais les nouvelles structures élaborées parle gouvernement puritain ne favorisent pas le développement des mêmes formes. La musique de chambre vocale et instrumentale continue de prospérer au détrimentde la musique d'église. Apparaissent aussi les premiers concerts publics. La culture musicale, en devenant plus populaire et plus largement répandue, perd son aspecthautement professionnel et spécialisé. Cette tendance est irréversible jusqu'à la fin du siècle, même après la Restauration. Quand Charles II monte sur le trône en 1660,

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de retour d'un exil qui lui a permis de côtoyer la culture continentale, en particulier la culture française, il est au courant des nouvelles formes musicales, des nouveauxmoyens d'expression : il a notamment entendu des œuvres de Lully à la cour de Louis XIV. Aussi reconstitue-t-il la chapelle royale, les chœurs de la cathédrale etfonde-t-il même son propre ensemble à l'image de celui du roi de France. Le roi envoie ses musiciens, tel Pelham Humphrey, étudier en France. Il donne desresponsabilités musicales à des hommes qui connaissent les pays étrangers, comme Henry Cooke (1615-1672) à la chapelle royale. Vers 1670, une nouvelle génération de compositeurs s'affirme pourtant : John Blow (1649-1708), élève de Cooke, et Michael Wise (v. 1648-1687). Venus and Adonis(1685), de Blow, est peut-être le premier opéra anglais digne de ce nom. Toujours est-il que Blow ouvre la route à Henry Purcell (1659-1695). Ce dernier va exercer unesuprématie absolue dans tous les genres, tant dans ceux qui viennent d'être importés (opéra, cantate, oratorio, sonate) que dans les genres traditionnels nationaux(fancy, anthem, catch, masque). Dido and Aeneas (1689) est l'un des chefs-d'œuvre du théâtre lyrique. La forte personnalité de Purcell lui permet également de faireévoluer le théâtre lyrique en pratiquant des genres nouveaux comme le semi-opéra, combinaison d'opéra, de drame, de masque, de ballet. Il laisse une œuvreconsidérable et très variée, d'une exceptionnelle richesse d'invention. Son talent est d'être parvenu, avec un rare succès, à mettre la langue anglaise en musique. La période qui suit la disparition de Purcell marque un temps d'arrêt dans la vie musicale. On continue à exploiter les formes existantes avec moins de génie. Lamusique survit plus qu'elle n'évolue. Seul apparaît à cette époque le voluntary (pièce destinée à l'office religieux). Daniel Purcell (1660-1717), Jeremiah Clarke(1673-1707), John Eccles (v. 1650-1735), John Weldon (1676-1736) sont loin d'avoir l'envergure d'un Purcell.

Le Siècle des lumièresLe Siècle des lumièresLe Siècle des lumièresLe Siècle des lumièresLa figure dominante du XVIIIe siècle est Haendel (1685-1759). Né en Allemagne, il arrive en Angleterre en 1711 et, avec Rinaldo, il se fait vite un nom dans le domaine del'opéra qu'il a expérimenté en Italie. Toutefois, malgré quelques beaux succès, ses tentatives pour introduire l'opéra italien échouent finalement. En revanche, il parvientà créer le genre de l'oratorio anglais. Non seulement le Messie, mais toute sa musique vocale, ses concertos pour orgue et ses concertos grossos le placent au premierplan. Par son volume comme par sa qualité, son œuvre est la seule à pouvoir, à l'époque, soutenir la comparaison avec celle de J.-S. Bach. L'influence de Haendeldominera, en Angleterre, plusieurs générations, jusqu'au cœur du XIXe siècle. Aucun de ses contemporains, pas même Clayton, ne peut être considéré comme uncréateur de talent. Après sa mort, la musique anglaise traverse une période moins riche. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l'apparition de quelques genres nouveaux, comme leballad opera, le glee, n'apporte aucun changement en profondeur. Les compositeurs les plus importants de cette époque sont Thomas Arne (1710-1778), auteur ducélèbre Rule, Britannia, William Boyce (1710-1779), Benjamin Cooke (1734-1793), auteur de belles odes, de glees et de catches, Samuel Webbe (1740-1816), SamuelWesley (1766-1837). Grand organiste, ce dernier compose beaucoup de musique religieuse et de musique d'orgue, et contribue à faire connaître Bach. Son fils, SamuelSebastian Wesley (1810-1876), laisse aussi d'importants ouvrages d'église.

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Le Le Le Le XIXXIXXIXXIXeeee siècle siècle siècle siècleIl est particulièrement pauvre en musiciens anglais. Tout au long de la période romantique, on donne nombre de concerts en Grande-Bretagne peut-être plus qu'ailleurs ,mais très peu de créateurs s'avèrent capables de rivaliser avec ceux du continent. Le grand répertoire est entretenu grâce à la création de multiples sociétésphilharmoniques. Citons néanmoins John Field (1782-1837) et William Sterndale Bennett (1816-1875), auteur d'intéressantes œuvres instrumentales et, en particulier,pianistiques. Arthur Sullivan (1842-1900) connaît la célébrité grâce à ses opérettes, plus réussies que ses oratorios, d'un style trop solennel et académique.

Le Le Le Le XXXXXXXXeeee siècle siècle siècle siècleIl faut attendre le début de notre siècle pour que se manifeste à nouveau le génie créateur britannique dans le domaine de la musique. Un premier groupe decompositeurs s'affirme d'abord. C.H. Parry (1848-1918) et C.V. Stanford (1852-1924) subissent avant tout l'influence des romantiques allemands. Ils tirent avec unecertaine personnalité les leçons de Schumann, de Brahms et de Wagner. Plus typiquement britannique, Edward Elgar (1857-1934) apparaît de plus en plus comme unefigure importante. Ses concertos pour violon et pour violoncelle, ses oratorios, ses œuvres instrumentales, ses deux symphonies, qui n'ont jamais cessé d'être joués enGrande-Bretagne, s'imposent aujourd'hui dans la plupart des autres pays, sous l'impulsion des grands interprètes contemporains. De nature peut-être moins riche,malgré la puissance d'œuvres comme The Mass of Life et le pouvoir descriptif de Brigg Fair, Frederick Delius (1862-1934) laisse maintes pages de premier plan. Àl'instar de Cecil Sharp (1859-1924), pionnier de la renaissance du chant folklorique anglais, le grand Ralph Vaughan Williams (1872-1958) se passionne pour la musiquede l'époque Tudor. Son œuvre, très vaste, comporte, entre autres, neuf symphonies, cinq opéras, des oratorios, des concertos. Arnold Bax (1883-1953), d'origineirlandaise, auteur de sept symphonies, est surnommé le « Yeats de la musique », en raison de son mysticisme et de son romantisme. Gustav Holst (1874-1934) faitmontre aussi d'un esprit original ; il crée un style très personnel, qu'illustrent la suite The Planets et Hymn of Jesus. On ne peut ignorer les noms de Cyril Scott(1879-1970) et d'Arthur Bliss (1891-1975), souvent qualifiés tous deux d'impressionnistes, ni surtout celui de Frank Bridge (1879-1941). En William Walton (1902-1983),les Britanniques reconnaissent volontiers les caractéristiques de leur génie musical propre ; une audace mesurée, une vive curiosité, l'amenant à s'essayer dans lesgenres musicaux les plus variés (opéra, oratorio, ballet, concerto, symphonie), justifient sa popularité. De même, Michael Tippett (1905) a su, dans ses œuvres choraleset symphoniques, ainsi que dans ses quatre opéras, s'identifier à la forme d'esprit britannique la plus naturelle et la plus spontanée. Alan Bush (1900-1995), EdmundRubbra (1901-1986), Lennox Berkeley (1903-1989), Alan Rawsthorne (1905-1972) témoignent, eux aussi, de la vitalité de la création musicale britannique de ce siècle,mais c'est Benjamin Britten (1913-1976) qui en demeure le personnage le plus important. Sans minimiser la valeur de ses nombreuses œuvres instrumentales, on peutconsidérer qu'il passera avant tout à la postérité comme le grand compositeur britannique d'opéra du XXe siècle, autant pour ses ouvrages largement développés, telsque Billy Budd ou Peter Grimes que pour ses opéras de chambre d'une forme particulièrement originale. Il est à remarquer qu'il a su se tenir à l'écart des principalesinnovations de l'avant-garde, et, notamment, des conclusions tirées par ses contemporains des recherches de l'école de Vienne. Cette première moitié du XXe siècle est donc extrêmement riche en créateurs. Citons encore John Ireland (1879-1960), délicat miniaturiste, Roger Quilter (1877-1953),auteur de mélodies, Peter Warlock (1894-1930), E.J. Moeran (1894-1950), auteur d'une remarquable symphonie, la curieuse figure de William Havergal Brian(1876-1972), qui a laissé 32 symphonies dont 16 postérieures à 1959, George Butterworth (1885-1916), Constant Lambert (1905-1951), dont le livre Music Ho ! (1934)est une réflexion remarquable sur la musique européenne du premier tiers du XXe siècle, William Alwyn (1905-1985). Elisabeth Luytens (1906-1983) et Humprey Searle(1915-1982) ont été les premiers dodécaphonistes britanniques. L'Angleterre a, en outre, accueilli, à partir des années 30, un certain nombre d'immigrés de marque, quiont beaucoup fait pour orienter vers l'avant-garde la production musicale du pays : l'Autrichien Egon Wellesz (1885-1974), disciple de Schönberg, l'Espagnol RobertoGerhard (1896-1970), élève de Schönberg, le Hongrois Matyas Seiber (1905-1960), l'Allemand Franz Reizenstein (1911-1968), le Polonais Andrzej Panufnik

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