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La newsletter du Biopark Charleroi Brussels South n°16 — hiver 2012 Entreprises Un écosystème favorable 2 Delphi Genetics 4 Bone Therapeutics 6 iTeos 8 Programme d’excellence CIBLES 9 Du côté d'OncoDNA 10 En bref 11, 12 CHARLEROI BRUSSELS SOUTH

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La newsletter du Biopark Charleroi Brussels South

n°16 — hiver 2012

Entreprises

Un écosystème favorable 2

Delphi Genetics 4

Bone Therapeutics 6

iTeos 8

Programme d’excellence CIBLES 9

Du côté d'OncoDNA 10

En bref 11, 12

C H A R L E R O I B R U S S E L S S O U T H

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Le Biopark, un écosystème favorable aux entreprises

QU’EST-CE QUI EXPLIQUE LE SUCCÈS DU BIOPARK AUPRÈS DES ENTREPRISES ?M. Bouillez  : Ce qui importe le plus, c’est la concentration critique de divers acteurs sur un même site, tous impliqués dans le secteur des hautes technologies. La proximité facilite les relations et les synergies se développent plus facilement. iTeos, par exemple, s’est installé au Biopark Incubator notamment pour profiter de la proximité des centres de recherche et des infrastructures du site (lire p. 8).

AU POINT QUE DES ENTREPRISES D’AUTRES SECTEURS S’INSTALLENT ÉGALEMENT.M. Bouillez : Oui, nous avons accueilli récemment à l’incubateur "VDE Legal", un cabinet d’avocats spécialisé en droit des sociétés. Ils sont issus de Bruxelles, et souhaitaient s’implanter à Gosselies, attirés par la dynamique entrepreneuriale et le nombre d’entreprises aujourd’hui installées au Biopark. Il y existe maintenant une réelle demande pour ce type de prestations qui justifie l’apparition de sociétés de services comme celle-ci. Ceci était impensable il y a quelques années d’ici.

Delphi Genetics qui inaugure son nouvel éco-bâtiment sur le Biopark, Bone Therapeutics qui va débuter la construction de ses propres locaux et le Biopark Incubator 2 qui accueille de nouvelles sociétés : pas de doute, les entreprises se portent bien chez nous  ! Tour d’horizon avec Marie Bouillez, directrice du Biopark Incubator, la "pépinière d’entreprises" du campus.

UN NOUVEAU BOURGMESTRE POUR CHARLEROI

Ne le cachons pas, nous nous réjouissons de l’arrivée de Paul Magnette. Quitter le fédéral pour prendre à bras le corps le redressement de la Ville est un choix courageux que l’on ne peut que saluer.  Les défis sont importants mais l’ampleur de la victoire électorale de Paul Magnette et son choix d’ouvrir la gouvernance au MR et au CDH sont deux premiers signaux positifs.

Le Biopark est incontestablement un des moteurs du développement économique de l’Aéropole. Le défi est maintenant de coupler cette dynamique à celle du centre ville. Les points à résoudre sont la mobilité entre le centre ville et l’Aéropole, l’image de Charleroi et le bien vivre au centre ville.

Pour aborder et nous l’espérons résoudre ces problèmes, la Ville peut compter sur nous et nous espérons pouvoir continuer à compter sur elle.

Dominique Demonté Directeur du Biopark Charleroi Brussels South

Humeur

QU’EN EST-IL DES SPIN-OFFS ?M. Bouillez  : Il y a actuellement 9 spin-offs de l’ULB au Biopark  : Delphi Genetics, DNAVision, Euroscreen, ImmuneHealth, Novasep-Henogen, EndoToolsTherapeutics, Ovizio et a-ULaB, déjà présents sur le site, et Bone Therapeutics qui devrait arriver en 2013 (lire pp.6 et 7). Pour nos spin-offs, l’écosystème développé sur le site a beaucoup d’importance et l’incubateur a un réel rôle à jouer à ce niveau, notamment en mettant à leur disposition notre réseau d’experts.

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Notre rôle est également de faciliter le transfert des connaissances, des technologies et des moyens qui peuvent être partagés. Par exemple, nous organisons une fois par mois, en collaboration avec IGRETEC, une rencontre entre les différentes entreprises du secteur biomédical pour partager des informations pertinentes pour le secteur.

L’accompagnement personnalisé est aussi important, surtout dans le processus de création d’une spin-off  : nous collaborons étroitement avec l’Office de Transfert Technologique (TTO) de l'ULB très en amont de la création de la société. Nous aidons les porteurs de projet de spin-off, dès l’extraction des laboratoires, à développer une stratégie de valorisation de leur technologie, qui passe par l’évaluation du projet, une étude de marché détaillée, l’élaboration d’un business

EN BREF :• 18 entreprises sont installées au Biopark, dont 11 au Biopark

Incubator 2.

• 15 d’entre elles sont actives dans le secteur des biotechnologies et de la santé, 3 autres dans des activités de support (relations humaines, droit et infrastructures).

• 9 sont des spin-offs de l’ULB.

• Près de 50% de la surface consacrée à l’hébergement de jeunes entreprises au Biopark Incubator 2 est occupée.

Pour plus d’informations sur les entreprises présentes sur le Biopark, rendez-vous sur www.biopark.be/entreprises.html

N.J.

plan complet et, le cas échéant, une aide pour la levée de fonds. Les entreprises peuvent donc s’installer dans l’incubateur et profiter des services et des réseaux du Biopark Incubator tout au long de leur croissance. C’est clairement une plus-value du Biopark : c’est un écosystème propice à la création de projets.

LE BIOPARK INCUBATOR 2 A ÉTÉ INAUGURÉ EN AVRIL DERNIER, OÙ EN EST-ON AUJOURD’HUI ?M. Bouillez  : Cela se passe pour le mieux ! Nous hébergeons aujourd’hui 11 entreprises. Tous les services d’un Business Center sont à disposition de nos clients  : des postes de travail flexibles loués à l’heure ou à la demi-journée, des salles de réunion équipées des dernières technologies, une réception

multi-langue, etc. A peu près 50% des 2000 m² d’hébergement sont occupés. Il s’agit de surfaces complètement aménagées en bureau ou en laboratoire (cloisons, mobilier, internet, …). Des 2400 m² disponibles pour de la location simple, 25% ont déjà été aménagés, principalement par MaSTherCell qui y a installé des salles blanches pour de la production de thérapie cellulaire. Et début 2013, nous accueillerons deux entreprises supplémentaires et l’espace occupé par d’autres déjà présentes sera agrandi. L’espace aménagé pour de la location devrait également doubler.

Natacha Jordens

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Delphi Genetics dans ses murs

StabyExpress, c’est la "carte de visite" de Delphi Genetics  : commercialisée par la spin-off à partir d’un know-how développé à l’Institut de biologie et de médecine moléculaires (IBMM), StabyExpress permet de produire des molécules issues de l’ingénierie génétique en l’absence d’antibiotique.

Déjà licenciée à Sanofi-Pasteur (juin 2009) et à GSK (septembre 2010), elle l’est désormais également à MSD (appelée Merck aux USA et Canada) qui pourra l’utiliser non pas "simplement" pour les vaccins mais dans tous les secteurs de la santé humaine et animale. "Cela démontre que notre technologie est applicable à d’autres demandes que la production de vaccins et que nous sommes désormais un interlocuteur également pour des entreprises hors du secteur biopharmaceutique, comme par exemple pour la production d’enzymes dans le secteur alimentaire ou encore le diagnostic" souligne Cédric Szpirer, CEO de Delphi Genetics.

ESCHERICHIA COLIDepuis sa création en 2001, Delphi Genetics a commercialisé ses technologies qui permettent d’étudier des gènes ou de produire certains éléments biologiques (par exemple des vaccins) selon trois axes d’activités  : la vente de kits, l’offre de service R&D sur mesure, la licence cédée à des tiers. Le tout à partir d’une bactérie : Escherichia coli. Un organisme bien connu du Biopark puisqu’il continue à être étudié dans le Laboratoire de génétique et physiologie bactérienne (IBMM) où les fondateurs de Delphi Genetics ont fait leurs premiers pas… scientifiques. "Nous continuons à collaborer ponctuellement avec le laboratoire que dirige désormais Laurence Van Melderen. Nous

parrainons notamment un projet Waleo de la Wallonie qui a pour objectif de concevoir une bactérie Escherichia coli à la croissance plus forte, ce qui permettrait bien sûr d’augmenter son rendement dans les fermenteurs" précise Cédric Szpirer.

La PME travaille depuis quelque temps à une diversification  : après avoir testé les potentialités de la levure, elle étudie désormais comment adapter sa technologie StabyExpress aux cellules de mammifères et analyse également l’efficacité de sa technologie dans le domaine des vaccins ADN. Cette recherche, Delphi Genetics la mène notamment à travers le projet DNAVAC du pôle de compétitivité wallon BioWin qui a pour objectif  le développement et la production de vaccins ADN sans gène de résistance aux antibiotiques. Ou encore via le projet AMERE de l’Agence spatiale européenne qui vise à étudier les radiations cosmiques en s’appuyant sur la culture de cellules humaines dans l’espace.

NOUVEAU BÂTIMENTCet été, Delphi Genetics a quitté le Wallonia Biopark Incubator I et s’est installé de l’autre côté de la rue, dans un bâtiment flambant neuf – et passif ! - qu’elle a fait construire. Ce déménagement est arrivé au bon moment  : Delphi Genetics dispose désormais de laboratoires entièrement dédiés à la R&D sur les cellules de mammifères.

Ce 3 décembre, Delphi Genetics a inauguré son bâtiment de 1600 m2 au cœur du Biopark. Une nouvelle étape pour la spin-off de l’IBMM qui négocie ses licences avec des multinationales.

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EXPRESS

Création : novembre 2001, par trois chercheurs de l’IBMM – Philippe Gabant, Michel Milinkovitch, Cédric Szpirer – et l’ULB.

Nombre de collaborateurs : 15 (dont 13 scientifiques : docteurs, licenciés, techniciens).

CEO : Cédric Szpirer

ECO-BÂTIMENT

1600 m2, répartis sur 3 étages

Deux axes : Production, Services / R&D 250 m2 de bureaux et salles de réunion, 650 m2 de laboratoires, 200 m2 de zone de stockage.

Capacité : 45 personnes.

Bâtiment passif : "Chauffé" à partir des énergies émises par l’activité au sein du bâtiment.

Budget : 3,5 millions d'euros y compris l’équipement scientifique.

Inauguration : 3 décembre 2012.

"Nous avons construit un bâtiment qui nous permet de séparer notre activité de production de nos activités de service et R&D. Comme nous avons plus d’espace, nous avons pu acquérir de nouveaux équipements tels qu’un séquenceur complet de génome de bactérie, un appareil de PCR quantitative et un purificateur de protéines, tout cela élargit notre offre de services aux clients. Nos laboratoires sont certifiés ISO 9001, en revanche, nous n’envisageons pas d’être agréé GMP (good manufacturing practices)  : notre activité ne le nécessite pas et si nous devions recourir à des laboratoires GMP, nous pourrions sous-traiter par exemple auprès de nos voisins MaSTherCell ou Novasep. Le plus important pour nous est de rester souple  : nos installations sont modulables; nous les adapterons selon l’évolution-même de l’entreprise" explique Cédric Szpirer.

Nathalie Gobbe

www.delphigenetics.com

L’éco-bâtiment de Delphi Genetics a été inauguré le 3 décembre dernier en présence de Paul Magnette, nouveau bourgmestre de Charleroi.

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Bone Therapeutics

La spin-off Bone Therapeutics continue son ascension fulgurante. Prochainement : le développement de nouveaux produits en thérapie cellulaire et la construction d’un nouveau bâtiment sur le Biopark.Bone Therapeutics est décidément une spin-off en évolution permanente. Depuis 2006, l’entreprise s’est imposée dans l’univers de la thérapie cellulaire, est passée de 3 à 50 employés et a quintuplé son funding pour atteindre 30 millions d’euros.

La société est devenue à elle seule une mini-pharma. Elle étudie, teste et fabrique des produits de thérapie cellulaire. Son succès réside dans deux éléments : "Le principal atout est la perspective humaine. Les fondateurs scientifiques étaient des cliniciens et avaient donc la volonté de proposer des produits pour traiter les patients. On peut tester beaucoup de choses en laboratoire, mais ces recherches

ne sont malheureusement pas toujours applicables sur l’homme", nous confie Enrico Bastianelli, directeur général. "La seconde clé du succès est la qualité : la qualité des produits proposés et la qualité du travail. Nous offrons des solutions pour des maladies osseuses bien ciblées et avec de réels besoins médicaux. Il nous faut donc une équipe compétente, capable de réaliser un travail exigeant et rigoureux", ajoute le CEO.

ESSAI CLINIQUEL’entreprise s’est spécialisée dans les maladies ostéo-articulaires invalidantes et majoritairement incurables. Principales cibles  : l’ostéonécrose de la hanche (maladie orpheline rare détruisant l’articulation) touchant les 30-50 ans et la pseudarthrose (la non-guérison spontanée des fractures). PREOB®

a été développé dans l’objectif de traiter ces maladies. Produit autologue, il est constitué au départ de la moelle du patient, transformé en médicament et ensuite ré-administré.

Après des phases I et II combinées pour tester la toxicité et les premiers éléments d’efficacité du produit, la phase III est en cours. Elle vise à reproduire et à confirmer les résultats obtenus lors de la phase pilote et à tester la sécurité du produit sur un plus grand nombre de patients (130 au total) et de sites (20 à 25 centres en Europe). "L’implantation du PREOB® chez certains patients a permis de stopper

ou d’inverser la progression de la maladie. Il a amélioré la fonction de la hanche tout en réduisant fortement les douleurs. Cette étude pivot sera la dernière phase avant l’obtention de l’autorisation de commercialisation du produit" s’enthousiasme Enrico Bastianelli.

La société s’attèle actuellement à la mise au point d’un autre traitement : ALLOB®. Ce produit allogénique combattra également les fractures récalcitrantes. Les dossiers d’étude clinique seront déposés dans le courant du premier semestre 2013 et l’étude débutera dans le deuxième semestre de la même année. Autre produit, le MXB®, un combiné matrice-cellule ciblant des pathologies plus lourdes comme les défauts osseux ou les pertes osseuses.

PREMIÈRE PIERREEn parallèle, Bone Therapeutics va prochainement construire son bâtiment sur l’Aéropole de Charleroi. Situé sur le rond-point du Biopark Incubator 2, le terrain de 3 hectares attend le premier coup de pioche. Le permis de bâtir en poche, il ne reste plus que le bouclage financier complet et la première pierre pourra être posée début 2013. Le choix du Biopark s’est naturellement imposé pour sa localisation. L’entreprise souhaitait rester dans l’axe de l’Académie Universitaire Wallonie Bruxelles et s’implanter physiquement à Gosselies. "Nous souhaitions nous installer dans un parc scientifique existant, au sein duquel sont

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regroupées des sociétés de biotechnologie. Rester en Wallonie est également un clin d’œil à la Région wallonne qui nous supporte financièrement dans nos activités, et sans qui ce magnifique projet n’aurait pas été possible", explique Enrico Bastianelli.

L’entièreté de la société sera implantée au sein du Biopark Charleroi Brussels South : l’administration, les laboratoires de recherche, la zone de production (GMP) et le contrôle qualité. "La société Promethera occupera également une partie de notre bâtiment. Ils œuvrent surtout dans le développement de thérapie cellulaire contre les maladies du foie. Chacun gardera sa spécialité respective tout en disposant d’une plateforme commune et de services partagés", précise le directeur général. La durée des travaux est estimée à deux ans, avec une inauguration officielle en 2015.

Sandrine Rubay

www.bonetherapeutics.com

Les équipes de Bone Therapeutics devraient emménager dans leurs nouveaux locaux en 2015, accompagnées par la société Promethera.

VISITE PRÉSIDENTIELLE AU BIOPARKLe Président polonais Bronislaw Komorowski (en haut au centre) écoute attentivement les explications de Gaetan Van Simaeys (CMMI, en haut à gauche) lors de sa visite, le 13 novembre dernier, au Centre de Microscopie et d'Imagerie Moléculaires (CMMI). En visite officielle pour deux jours en Belgique, le Président a également assisté à la signature d'un "accord sur l’établissement de relations de coopération" entre le Biopark et le Lodz Regional Park of Science and Technology, représentés par leurs directeurs Dominique Demonté (en bas à gauche) et Andzej Styczen (en bas à droite). S'intéressant particulièrement aux nano et biotechnologies, le parc scientifique de Lodz devrait bénéficier de l'expérience du Biopark, tandis que notre campus y trouve l’occasion d’accroître sa visibilité internationale.

N.J.

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iTeos : 3 cibles, 4 ans pour convaincre

Une cellule cancéreuse a plus d’un tour dans son ADN pour échapper au système immunitaire. Un de ces mécanismes d’échappatoire est l’immunosuppression, cette capacité des cellules cancéreuses à diminuer la réaction immunitaire dirigée contre elles. "L’immunosuppression diminue l’efficacité d’autres traitements, comme les vaccins thérapeutiques anti-cancéreux", explique Michel Detheux, CEO et cofondateur d’iTeos, nouvelle spin-off du "Ludwig Institute for Cancer Research" (LICR) et de l’Université Catholique de Louvain. "Le but d’iTeos est de mettre au point des candidats-médicaments pour rétablir une activité immunitaire dirigée contre les tumeurs et ainsi créer une synergie avec les autres traitements disponibles".

DANS LE PIPELINEL’entreprise s’intéresse à trois enzymes impliquées dans l’immunosuppression, dont deux identifiées au sein de la branche belge du LICR par l’équipe du professeur Benoit

Van Den Eynde, l’autre cofondateur d’iTeos. "Notre programme le plus avancé cible une enzyme immunosuppressive exprimée par une sous-population de cellules constituant la tumeur, explique Michel Detheux. Et nous avons ensuite découvert un inhibiteur de cette enzyme, qui avait déjà été testé pour une autre application chez l’être humain. Nous avons donc déjà gagné quelques années de développement et espérons lancer un essai clinique endéans les 2 ans pour ce candidat-médicament." Les deux autres enzymes étudiées sont l’indoleamine et la tryptophane 2, 3-dioxygenase (IDO et TDO), pour lesquelles iTeos a lancé un criblage haut débit afin d’identifier des molécules inhibitrices. L’entreprise espère mettre au point un "candidat clinique immunomodulateur" d’une de ces deux enzymes d’ici 2016.

OBJECTIF EXCELLENCELe chemin est donc tout tracé pour la jeune spin-off qui établit déjà plusieurs contacts avec des grandes sociétés du secteur pharma mondial. Actuellement, l’entreprise de 5 personnes est financée par une bourse de 6 millions d’euros de la Wallonie et par 3 millions d’euros provenant d’investisseurs privés, dont une part importante par le LICR. Et c’est Gosselies qu’iTeos a choisi pour établir

ses quartiers. "En tant qu’ancien directeur d’Euroscreen, je connais bien le Biopark, dévoile Michel Detheux, et c’est ici que l’on m’offrait le plus de services potentiellement utiles à ma société". Et le CEO de citer le CMMI, l’animalerie "performante" et les services pratiques du Biopark Incubator. "Peu importe l’origine de l’entreprise, c’est l’excellence qui compte", conclut le directeur d’iTeos, qui se donne 4 ans pour convaincre les acteurs du secteur.

Natacha Jordens

www.iteostherapeutics.com

iTeos Therapeutics a inauguré son premier laboratoire dans le Biopark Incubateur 2 en octobre dernier. Cette entreprise vise la validation et le développement de plusieurs molécules immunomodulatrices, dont certaines sont déjà en bonne voie vers les essais cliniques.

Benoit Van den Eynde (à gauche) et Michel Detheux (droite), les cofondateurs d’iTeos.

CIBLES : un investissement pour l’avenir

3 AXES, 5 ÉQUIPES5 équipes du Biopark participaient à ce programme. Outre les unités d’Immunobiologie et de Parasitologie moléculaire, le laboratoire de Virologie moléculaire participe également à l’axe 2. Les équipes de Physiologie moléculaire de la cellule et de Génétique du développement collaborent respectivement à l’axe 1, parrainé par Euroscreen et consacré aux récepteurs couplés aux protéines G, et à l’axe 3, étudiant le rôle des cellules souches dans le cancer et les maladies du système nerveux central, en collaboration avec UCB.

N.J.

Coordonné par l’ULB, le programme CIBLES est articulé en trois axes de recherche, chacun parrainé par des industriels. Pendant cinq ans, les équipes participantes (ULB, UCL et ULg) ont tenté d’identifier et de valider de nouvelles cibles pharmacologiques intéressantes dans le cadre des pathologies liées aux réactions inflammatoires chroniques, au système nerveux et au cancer. "Ce programme nous a permis de mettre au point des outils expérimentaux précieux, qui serviront dans nos recherches futures. C’est un investissement pour l’avenir" explique Etienne Pays, directeur de l’unité de recherche en Parasitologie moléculaire. Participant de l’axe 2, consacré aux cibles anti-inflammatoires prometteuses et parrainé par GSK, son laboratoire étudie l’apolipoprotéine L-1 (apoL-1), une protéine impliquée dans la résistance à l’infection par le trypanosome mais qui aurait également un effet modulateur du

système immunitaire. "Nous avons découvert que ces protéines modifient le comportement des cellules dendritiques, les sentinelles de l’immunité, explique-t-il, et rendent la réponse immunitaire plus efficace, en particulier lors d’infections virales. Nous soupçonnons aussi un effet anti-cancéreux. C’est cela que nous allons étudier dans les prochaines années".

CE N’EST PAS FINI…Mais ces cellules dendritiques sont aussi sous influence de certains lymphocytes régulateurs, étudiés par le laboratoire d’Immunobiologie voisin, autre participant de l’axe 2. L’équipe a découvert que les lymphocytes exprimant le récepteur CD27 diminuent la réponse immunitaire en transférant ce récepteur aux cellules dendritiques. Un procédé inédit. "Le but sera maintenant de mieux comprendre ce processus, explique Muriel Moser, responsable

de l’unité de recherche en Immunobiologie, mais aussi de trouver comment nous pouvons agir sur ces lymphocytes régulateurs pour diminuer ou accentuer la réponse immunitaire. Ils pourraient alors se révéler des adjuvants précieux en combinaison avec des thérapies déjà existantes". Le laboratoire finalise d’ailleurs un partenariat public-privé avec la Wallonie et GSK pour poursuivre ses recherches, avec une focalisation particulière sur le diabète, maladie déclenchée par une réaction auto-immune.

CIBLES aura donc permis à ces équipes de faire un pas en avant dans la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques. Et s’il reste pas mal de chemin à parcourir avant l’obtention de candidats médicaments, les pistes soulevées au cours du programme laissent déjà entrevoir quelques résultats prometteurs à venir.

Natacha Jordens

Le programme d’excellence CIBLES, lancé par la Wallonie en 2008, arrive à son terme. C’est l’heure du bilan pour les équipes participantes.

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OncoDNA voit le jour

QUEL EST LE SECTEUR D’ACTIVITÉ DE VOTRE NOUVELLE PME, ONCODNA ?JP Detiffe  : Comme son nom l’indique, OncoDNA se focalise sur l’analyse de l’ADN en oncologie, utilisé à la fois pour le suivi et le traitement des patients afin d’assurer une médecine "personnalisée", c’est-à-dire la plus adaptée au profil génomique de la tumeur du patient.

QUI SONT VOS ACTIONNAIRES ?JP Detiffe : Notre société a levé des fonds de plus de 2.000.000 d'euros, provenant de Bio.be (filiale de l’IPG), Sambrinvest, différents investisseurs privés parmi lesquels Jean Stéphenne (ancien CEO de GSK Biologicals) ou François Blondel (ancien CEO de la société de brachythérapie IBT) qui préside le conseil d’administration

mais aussi des fonds provenant de la Région wallonne (département du développement technologique).

C’EST UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ QUI POURTANT AFFICHE DÉJÀ UNE BELLE EXPÉRIENCE.JP Detiffe  : En effet, nous nous appuyons sur l’expertise de l’Institut de pathologie et de génétique (IPG) où se trouvent d’ailleurs nos bureaux  : l’IPG est le 3e laboratoire en Europe en terme de volume pour l’analyse des tumeurs; environ 50% des hôpitaux de Belgique francophone envoient à l’IPG leurs échantillons pour analyse. Nous combinons cette grande expertise en anatomopathologie avec des techniques les plus récentes de séquençage de l’ADN que j’ai développées au sein de DNAVision pendant de nombreuses années. Enfin, nous bénéficions des conseils d’un comité scientifique où se trouvent notamment Martine Piccard et Christos Sotiriou, de l’Institut Bordet.

A PEINE CRÉÉE, VOTRE ACTIVITÉ TOURNE DÉJÀ ?JP Detiffe  : Oui, nous offrons dès à présent l’analyse personnalisée des tumeurs sous forme de différentes lignes de produits allant du séquençage d’un panel de gènes cibles jusqu’au séquençage complet de l’ADN de

Fondateur et ancien CEO de la spin-off DNAVision, Jean-Pol Detiffe vient de créer une nouvelle société sur le Biopark : OncoDNA. Rencontre…

la tumeur (whole genome sequencing); nous comptons ouvrir bientôt une interface web dédiée aux oncologues pour qu’ils puissent disposer rapidement des données en ligne mais aussi voir le choix du traitement à donner et suivre l’état tumoral du patient.

VOUS DISPOSEZ DONC DÉJÀ D’UNE ÉQUIPE ?JP Detiffe  : Oui, nous sommes en train d'engager plusieurs personnes, compétentes en bioinformatique ou en marketing qui vont travailler avec les biologistes, médecins et techniciens de l’IPG auprès de qui nous sous-traitons les analyses.

Nathalie Gobbe

www.oncodna.com

En bref

PARIS-GOSSELIES : UNE COLLABORATION FRUCTUEUSELa PQLC2. Il ne s’agit pas d’un code mystérieux, mais du nom de la protéine découverte par des chercheurs de l’Université Paris Descartes, du Centre national pour la Recherche Scientifique (CNRS) et le Laboratoire de Physiologie moléculaire de la cellule, dirigé par Bruno André (IBMM). La PQLC2 assure le transport des acides aminés basiques (arginine, lysine et histidine) du lysosome, organite "digérant" les déchets cellulaires, vers le cytoplasme. L’existence d’une protéine assurant cette fonction métabolique chez l’homme était connue depuis une vingtaine d’années déjà, mais les tentatives pour l’identifier biochimiquement et cloner son gène avaient toutes échoué jusqu’alors.

L’étude, publiée dans PNAS, détaille cette découverte : l’équipe du Pr. André a d’abord découvert trois protéines "PQ" chez la levure. Les partenaires français ont ensuite confirmé la présence d’un équivalent humain dans les lysosomes et découvert la fonction de la PQLC2.

Cette découverte permet d’éclaircir le mécanisme de traitement des personnes atteintes de cystinose, une accumulation pathologique de cystéine dans les lysosomes  : les patients sont traités avec de la "cystéamine", qui convertit la cystine bloquée dans les lysosomes en lysine, capable de sortir du lysosome grâce à PQLC2. Cette étude permettra donc d’améliorer la compréhension de cette maladie et d’envisager des traitements plus efficaces.

Ce travail a été réalisé grâce à un soutien de la Cystinosis Research Foundation

N. J.

ELIMINATION DE PROTÉINESPour une cellule, pouvoir éliminer de sa membrane de surface une protéine particulière est crucial pour s’adapter aux conditions changeantes de son environnement. Le Laboratoire de Physiologie moléculaire de la cellule de Bruno André (IBMM) a précédemment montré que l’élimination de ces protéines est déclenchée par leur liaison à une molécule signal, l’ubiquitine, qui provoque leur endocytose et leur dégradation dans les lysosomes. Dans leur dernière publication dans Molecular and Cellular Biology, ces chercheurs décrivent la cascade des événements biochimiques qui déclenchent cette liaison d’ubiquitine sur une protéine de transport des acides aminés de la levure. Les chercheurs montrent que les protéines "arrestines" servent d’éléments pivots dans la cascade d’événements biochimiques qui conduit à la liaison d’ubiquitine et l’endocytose de cette protéine. Cette recherche apporte un nouvel éclairage sur les moyens développés par les cellules pour éliminer sélectivement certaines protéines de leur membrane plasmique, des mécanismes dont la compréhension est importante pour contrôler les protéines cibles de nombreux médicaments.

N.G.

FORMATION DE L’ÉPITHÉLIUM OLFACTIF ET DU CORTEX CÉRÉBRALDans deux articles publiés dans les revues Cerebral Cortex et Developmental Biology, des chercheurs du laboratoire de Génétique du développement dirigé par Eric Bellefroid à l’IBMM ont identifié le facteur de transcription Dmrt5 comme un régulateur-clef du développement du système olfactif et du cortex cérébral.

La première étude concerne le rôle de ce facteur dans la formation de l’épithélium olfactif chez l’embryon d’amphibien : l’équipe montre qu’il joue un rôle important en amont de la cascade de gènes contrôlant la différenciation neuronale. En outre, elle suggère que ce facteur aurait acquis un rôle dans la neurogenèse très tôt au cours de l’évolution puisqu’un gène apparenté ayant une fonction similaire existe dans l’anémone de mer Nematostella vectensis.

Dans la deuxième étude, les chercheurs démontrent que ce facteur est requis pour le développement de la partie caudomédiane du cortex cérébral. Les deux premiers auteurs de cette publication, Amandine Saulnier et Marc Keruzore, expliquent : "Nos résultats montrent que Dmrt5 agirait dans les premières étapes du développement du cortex cérébral en contrôlant la formation d’un des centres majeurs de signalisation impliqué dans la régionalisation du cortex, l’hème cortical, et en modulant ainsi l’expression des autres facteurs de transcription impliqués dans l’identité corticale".

N.G.

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C H A R L E R O I B R U S S E L S S O U T H

Périodicité trimestrielle

Rédacteur en chef : Nathalie Gobbe • Comité de rédaction : Bruno André, Dominique Demonté, Frédérique Margraff, Natacha Jordens, Véronique Kruys, Sandrine Rubay, Arnaud Termonia, Luc Vanhamme

Secrétariat de rédaction : Nancy Dath • Photos : Bruno FAHY (partim) • Maquette : Céline Kerpelt • Impression : Paragraph

Contact : ULB-Département des Relations extérieures, Communication Recherche : [email protected], +32 (0)71 60 02 03 • http://www.biopark.be

ACADEMIE UNIVERSITAIRE WALLONIE-BRUXELLES

En bref

CONTRÔLE DES RÉPONSES IMMUNITAIRESUn système immunitaire en bonne santé réagit à des signaux de danger – bactérie, virus ou cellules cancéreuses – : une première phase d’inflammation lance l’alerte et stimule le corps à réagir à l’attaque. Lorsque le danger est écarté, il est indispensable que la phase inflammatoire s’arrête pour éviter toute réaction excessive. Le contrôle de la durée de l’inflammation est donc essentiel. Il est pourtant perturbé dans nombre de maladies et peut conduire à un choc septique endotoxique, potentiellement mortel ou contribuer au développement de maladies telles que le cancer, l’arthrite, l’asthme ou la sclérose en plaques.

L’équipe de Véronique Flamand à l’IMI ainsi qu’Abderrahman Hachani de l’Imperial College London, ancien doctorant de l’ULB, ont collaboré à l’étude d’Ezra Aksoy alors en doctorat à l’IMI et actuellement chercheuse au Barts Institute of Cancer- University of London. Ils viennent de marquer une belle avancée en découvrant l’enzyme qui contrôle les réponses inflammatoires du corps. Appelée PI3K p110delta, cette kinase lipidique-clef règle avec précision la réponse inflammatoire, permettant d’éviter toute réaction excessive dommageable pour l’organisme. L’enzyme PI3K P110delta équilibre la réaction immunitaire en réglant un type particulier de cellules immunitaires, les cellules dendritiques. Publiées dans la revue Nature Immunology, cette découverte ouvre d’intéressantes perspectives pour la vaccination, l’immunothérapie du cancer ou encore les maladies inflammatoires chroniques.

N.G.

TIS11 ACCÉLÈRE LA DÉGRADATION DE L’ARNDans leur dernier article paru dans le Journal of Biological Chemistry, l’équipe de Cyril Gueydan, de l’unité de recherche en Biologie moléculaire du gène (IBMM), éclaircit le mécanisme de dégradation de l’ARN. L’élimination de l’ARN, cette copie de l’information génétique destinée à être traduite en protéines, est un processus essentiel pour que la cellule puisse répondre rapidement aux changements de son environnement, par exemple pour arrêter une réaction immunitaire. Pour le dégrader, la cellule doit notamment détruire la "queue polyA", située à l’extrémité de la molécule et qui lui confère sa stabilité. Dans cet article, les chercheurs démontrent l’importance de la protéine TIS11 dans ce procédé : cette protéine reconnait et se fixe sur des séquences précises de l’ARN et accélère la dégradation de cette queue polyA. Les résultats ont été obtenus sur des cellules de drosophile, animal modèle dont le système immunitaire simplifié permet d’observer précisément et rapidement l’apparition et la disparition de la molécule d’ARN. Les chercheurs vont maintenant tenter de comprendre comment TIS11 provoque la dégradation de l’ARN, avant, éventuellement, de transposer ces résultats sur des cellules humaines et d’éclaircir le rôle de cette protéine dans les réactions immunitaires.

N. J.

Salle comble pour le nouveau cycle de formation en immunologie organisé par le Biopark Formation. Le vendredi 16 novembre, plus de 100 stagiaires ont assisté, sur le campus du Biopark, au premier module "l'immunologie pour les débutants" donné par le Professeur Oberdan Leo (IMI). Ce premier module constitue le prérequis nécessaire aux non-immunologistes pour pouvoir suivre les 6 autres modules proposés. Au vu de ce succès (environ 280 inscrits sur l’ensemble du cycle), le Biopark Formation prévoit déjà un nouveau cycle pour 2013.

N. J.