2
- PÊCHE ET PLAISANCE - Pourquoi commencer par ce type de pêche, me direz-vous ? Parce que la plupart des autres techniques font appel à des connaissan- ces plus pointues que vous ne possédez peut-être pas dans un premier temps... et puis aussi parce que c’est peut-être le mode le plus adapté pour une majorité de bateaux, excepté ceux dont le fardage au vent est trop important. Les lieux de pêche Sans chercher à plagier monsieur de La Palice, je dirais que les lieux favorables sont ceux où se trouvent les poissons ! Encore, me direz-vous, faut-il savoir où ont coutume d’habiter ces der- niers ? Pour faire simple, rappelons-nous que les poissons ont un besoin vital de se nourrir et de se protéger. Dans l’immensité marine, tout n’est pas uniforme et c’est toujours aux abords des accidents de relief de quelque nature que ce soit qu’aiment à se tenir les poissons. Ils y trouvent un abri naturel à leur convenance mais aussi un indispensable apport nourricier lié à la fixation d’une chaîne alimentaire riche et variée sur les reliefs émergents et aux courants nourriciers très fréquents dans ces zones si particulières. Il s’agit donc de rechercher les zones accidentées par- fois aussi appelée «hauts fonds» et les zones à courants pour y trouver la plupart du temps les poissons. Au lieu de perdre une grande partie de votre temps à épier les autres pêcheurs au risque de vous attirer quelques remontrances acerbes, je vous conseille plutôt de jeter un coup d’œil sur votre carte, une vraie mine de renseignements vous tend les bras : lignes de sonde indiquant des variations brusques de relief, épaves, pla- teaux rocheux, ridens, nature du fond, courants, etc... Une vraie carte aux trésors pour qui prend le temps de la lire attentivement... Tous les «hauts fonds» ne se valent pas pour autant. Certains sont même carrément inaborda- bles tellement leurs abords sont tourmentés et meurtriers pour le matériel ! Choisissez dans un premier temps des zones aux variations de relief plus confortables, aux pentes significatives tout de même mais régulières. Laissez les zones trop encombrées, parsemées de roches et de pics, aux spécialistes et forgez-vous votre propre expérien- ce sur des zones plus accueillantes et pas forcé- ment moins bien loties en poisson de qualité. Le « fin du fin» sera de trouver une coulée de sable ou de gravier suffisamment large et régulière au sein d’une zone de hauts fonds plus accidentés. Avec l’aide d’un GPS pour se rendre sur la zone et d’un sondeur pour localiser précisément le micro- site repéré précédemment sur la carte, ce genre d’approche est à la portée de tous. Le vent et le courant... Deux éléments concourent essentiellement à la dérive d’un bateau : le vent et le courant. Les for- ces dues au vent s’appuient sur la partie émergée du bateau et les forces dues au courant sur la partie immergée. Les centres de poussée de ces forces ne coïncident évidemment pas ; le couple ainsi formé aura tendance à faire tourner le bateau jusqu’à atteindre son point d’équilibre. Dans la pratique, on effectuera une première dérive pour se rendre compte de l’orientation générale de la résultante «vent courant» et de la position prise par le bateau ; il restera à ajuster son point de départ en conséquence lors des dérives suivantes. L’une des clés principales de la réussite réside en effet dans un passage précis et silencieux au-des- sus ou à proximité de la zone où sont postés les poissons. Dérive libre ou freinée ? Tant que les conditions restent optimales c’est-à- dire un vent n’excédant pas force 2-3 et un courant raisonnable ( moyen ou faible ), la pêche peut se pratiquer sans autres difficultés. Ce sont là assu- rément les meilleures conditions pour pêcher en dérive. C’est aussi la raison pour laquelle beau- coup de pêcheurs considèrent la pêche en dérive comme une pêche d’été. Si le vent forcit, il sera nécessaire de recourir à une ancre flottante qui permettra au bateau de moins dériver au vent. Le point d’attache de cette dernière permettra aussi de faire varier l’orienta- tion du bateau sur l’eau pour un meilleur confort de pêche. Si le courant s’avère trop important, il faudra larguer une chaîne ou une ancre grappin jusqu’à racler le fond. On exécutera ainsi une déri- ve freinée parfois très efficace dans la mesure où elle permettra une présentation très discrète des lignes (positionnement des lignes en amont du bateau sous l’effet du courant ). Les montages : potence ou coulissant ? Les montages en dérive doivent avant tout rester simples et fluides. Le montage dit en potence conviendra bien pour présenter un train de plumes ou des appâts. Le raccordement au corps de ligne principal se fera sur le principe du montage hélicoptère identique à celui que l’on trouve sur les bas de ligne destinés au surf casting. Le montage coulissant avec traînard a aussi ces adeptes. Une olive ou un plomb sur coulisseau, un émerillon faisant fonction d’arrêt et un long traî- nard constitueront l’essentiel du montage : simple et efficace ! Nylon ou tresse ? Sans rentrer dans des polémiques inutiles, disons que ce sujet est très controversé ! Indéniablement, l’apparition de la tresse a révolu- tionné la pêche en dérive. Grâce à sa « non élasti- 30 La pêche en dérive une technique simple pour bien débuter en mer...

La pêche en dérive - fnppsf

  • Upload
    others

  • View
    10

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: La pêche en dérive - fnppsf

- P Ê C H E E T P L A I S A N C E -

P o u r q u o i commencer

par ce type de pêche, me direz-vous ?

Parce que la plupart des autres techniques font appel à des connaissan-

ces plus pointues que vous ne possédez peut-être pas dans un premier temps... et

puis aussi parce que c’est peut-être le mode le plus adapté pour une majorité de bateaux, excepté ceux dont le fardage au vent est trop important. Les lieux de pêcheSans chercher à plagier monsieur de La Palice, je dirais que les lieux favorables sont ceux où se trouvent les poissons ! Encore, me direz-vous, faut-il savoir où ont coutume d’habiter ces der-niers ? Pour faire simple, rappelons-nous que les poissons ont un besoin vital de se nourrir et de se protéger. Dans l’immensité marine, tout n’est pas uniforme et c’est toujours aux abords des accidents de relief de quelque nature que ce soit qu’aiment à se tenir les poissons. Ils y trouvent un abri naturel à leur convenance mais aussi un indispensable apport nourricier lié à la fixation d’une chaîne alimentaire riche et variée sur les reliefs émergents et aux courants nourriciers très fréquents dans ces zones si particulières. Il s’agit donc de rechercher les zones accidentées par-

fois aussi appelée «hauts fonds» et les zones à courants pour y trouver la plupart du temps les poissons. Au lieu de perdre une grande partie de votre temps à épier les autres pêcheurs au risque de vous attirer quelques remontrances acerbes, je vous conseille plutôt de jeter un coup d’œil sur votre carte, une vraie mine de renseignements vous tend les bras : lignes de sonde indiquant

des variations brusques de relief, épaves, pla-teaux rocheux, ridens, nature du fond, courants, etc... Une vraie carte aux trésors pour qui prend

le temps de la lire attentivement... Tous les «hauts fonds» ne se valent pas pour autant. Certains sont même carrément inaborda-bles tellement leurs abords sont tourmentés et meurtriers pour le matériel ! Choisissez dans un premier temps des zones aux variations de relief plus confortables, aux pentes significatives tout de même mais régulières. Laissez les zones trop encombrées, parsemées de roches et de pics, aux spécialistes et forgez-vous votre propre expérien-ce sur des zones plus accueillantes et pas forcé-ment moins bien loties en poisson de qualité. Le « fin du fin» sera de trouver une coulée de sable ou de gravier suffisamment large et régulière au sein d’une zone de hauts fonds plus accidentés.Avec l’aide d’un GPS pour se rendre sur la zone et d’un sondeur pour localiser précisément le micro-site repéré précédemment sur la carte, ce genre d’approche est à la portée de tous. Le vent et le courant...Deux éléments concourent essentiellement à la dérive d’un bateau : le vent et le courant. Les for-ces dues au vent s’appuient sur la partie émergée du bateau et les forces dues au courant sur la partie immergée. Les centres de poussée de ces forces ne coïncident évidemment pas ; le couple ainsi formé aura tendance à faire tourner le bateau jusqu’à atteindre son point d’équilibre. Dans la pratique, on effectuera une première dérive pour se rendre compte de l’orientation générale de la résultante «vent courant» et de la position prise par le bateau ; il restera à ajuster son point de départ en conséquence lors des dérives suivantes.

L’une des clés principales de la réussite réside en effet dans un passage précis et silencieux au-des-sus ou à proximité de la zone où sont postés les poissons.Dérive libre ou freinée ?Tant que les conditions restent optimales c’est-à-dire un vent n’excédant pas force 2-3 et un courant raisonnable ( moyen ou faible ), la pêche peut se pratiquer sans autres difficultés. Ce sont là assu-rément les meilleures conditions pour pêcher en dérive. C’est aussi la raison pour laquelle beau-coup de pêcheurs considèrent la pêche en dérive comme une pêche d’été.Si le vent forcit, il sera nécessaire de recourir à une ancre flottante qui permettra au bateau de moins dériver au vent. Le point d’attache de cette dernière permettra aussi de faire varier l’orienta-tion du bateau sur l’eau pour un meilleur confort de pêche. Si le courant s’avère trop important, il faudra larguer une chaîne ou une ancre grappin jusqu’à racler le fond. On exécutera ainsi une déri-ve freinée parfois très efficace dans la mesure où elle permettra une présentation très discrète des lignes (positionnement des lignes en amont du bateau sous l’effet du courant ).Les montages : potence ou coulissant ?Les montages en dérive doivent avant tout rester simples et fluides. Le montage dit en potence conviendra bien pour présenter un train de plumes ou des appâts. Le raccordement au corps de ligne principal se fera sur le principe du montage hélicoptère identique à celui que l’on trouve sur les bas de ligne destinés au surf casting.Le montage coulissant avec traînard a aussi ces adeptes. Une olive ou un plomb sur coulisseau, un émerillon faisant fonction d’arrêt et un long traî-nard constitueront l’essentiel du montage : simple et efficace !Nylon ou tresse ?Sans rentrer dans des polémiques inutiles, disons que ce sujet est très controversé !Indéniablement, l’apparition de la tresse a révolu-tionné la pêche en dérive. Grâce à sa « non élasti-

30

La pêche en dériveune technique simple pour bien débuter en mer...

Page 2: La pêche en dérive - fnppsf

- P Ê C H E E T P L A I S A N C E -

cité » et sa finesse, la perception des touches est incomparable même en grande profondeur. Des poissons par 50m qui vous arrachent la canne des mains si d’aventure votre frein de moulinet n’a pas été préalablement bien réglé : des émotions et du bonheur !Si je puis me permettre un petit conseil, optez pour de la tresse en corps de ligne et restez fidèle au nylon pour tout de qui concerne les bas de ligne. La qualité des hameçons joue aussi un rôle primor-dial. Optez pour des hameçons de très bonne qua-lité au piquant incomparable, le rapport touche prise s’en trouvera singulièrement amélioré !Leurres ou appâts ?Les deux options sont possibles e n dérive au grand bonheur du pêcheur. Si vous hésitez, je vous propose de commencer la prospection des diffé-rents spots que vous aurez savamment

choisis à partir des enseignements figurant sur vos cartes à l’artificiel : leurres de surfaces, cuillères précédées d’un train de leurres ou leurres souples plombés en tête. En cas d’insuccès et malgré la présence avérée de poissons repérés lors des déri-ves précédentes, il sera alors temps de songer aux appâts ou aux vifs qui finiront peut-être par déci-der vos interlocuteurs à mordre !

A la découverte de nouveauxlieux de pêche...Après plusieurs passages sans touches et sans aucun repérage de poissons sur le sondeur, il est préférable de changer de poste quitte à revenir sur

ce dernier plus tard. Avec un peu d’expé-rience, vous allez finir par suivre un

v r a i plan de pêche et vous rendre sur les différents

postes que vous aurez fini par découvrir, faisant de vous un « spécialiste de la zone » ! Ces micro-sites maintenant bien connus après les avoir son-dés mètre par mètre pourront être abordés avec d’autres techniques si vous le souhaitez : traîne, pêche au mouillage, lancer... La pêche en déri-ve est assurément un des modes de pêche les plus adaptés pour découvrir une nouvelle zone, c’est pourquoi je la recommande à tous les débu-tants...

Jean Fanfouais

31