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Publié par la CSST et l’IRSST www.csst.qc.ca www.irsst.qc.ca Prévention Hiver 2006 – Volume 19, n o 1 au travail Prévention des troubles musculo-squelettiques Nommer les manières d'intervenir des ergonomes RECHERCHE à L IRSST La planète des palettiers n’est plus terra incognita La planète des palettiers n’est plus terra incognita

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Publié par la CSST et l’IRSSTw w w . c s s t . q c . c aw w w . i r s s t . q c . c aPrévention

Hiver 2006 – Volume 19, no1 au travail

Prévention des troubles musculo-squelettiquesNommer les manières d'intervenir des ergonomes

RECHERCHE à L’IRSST

La planètedespalettiers

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La planètedespalettiers

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e Mot de la rédaction Suivez le guide…

Vient de paraître à la CSST

Cherchez l’erreur À bon palettier, bonnes palettes !

Dossier

La planète des palettiers n’est plus terra incognitaAvec des partenaires, dont l’Association Sectorielle Transport Entreposage, des inspecteurs de la CSST ont défriché le corps non pas céleste mais terrestre des palettiers. Suivez-les dans leurs découvertes…

Droits et obligations La réforme des unités de classification Un travail d’équipe

Agenda d’ici et d’ailleurs

Recherche à l’IRSST

Sommaire en page 17

Les accidents nous parlent Quand un poids lourd s’écrase

Santé et sécurité en images

Reportages

L’art de mobiliser les travailleurs en sst ou… Les secrets de Louis

Opération béryllium – La traque continue de plus belle

Prix Mérite APSSAPL’ingéniosité contre les rigueurs de l’hiver

CSMOTA – Des outils de formation bien affûtés !

Lu pour vous

En raccourci Feu d’eau • Parents stressés, enfants précoces •

La tête sur les épaules • Une invention qui va faire du bruit •

L’IASP a un nouveau président • Corps marqués

Perspectives Les médecins face à la béryllioseUne entrevue avec la Dre Lisa Maier, chercheure et clinicienne en pneumologieet professeure adjointe au National Medical and Research Center.

Un magazine pour qui, pour quoi ?Prévention au travail s’adresse à tous ceux et celles qui ont un intérêt ou un rôle à jouer dans le domaine de la santé et de la sécurité du travail.

Son objectif consiste à fournir une information utile pour prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles. Par des exemples de solutions pratiques, de portraits d’entreprises, et par la présentation de résultats de recherche, il vise à encourager la prise en charge et les initiatives de prévention dans tous les milieux de travail.

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3Hiver 2006 Prévention au travail

Suivez le guide…

Un palettier, savez-vous ce que c’est ? Un boîtier de fard àpaupières ? Une tablette de chocolat ? Une prothèse dentaire ?Nenni. Si le mot vous paraît inconnu, la chose ainsi nomméene l’est pas. Premier indice : des palettiers, vous en croisezrégulièrement. Deuxième indice : ils « hébergent » des petitset gros électroménagers, des conserves, des cosmétiques,etc. Alors, pigé ? Eh oui ! Il s’agit de ces structures métal-liques sur lesquelles on entrepose des charges, généralementpalettisées.

Mais pourquoi y consacrer tout un dossier ? Parce que lespalettiers recèlent des dangers, non seulement pour les clientsfréquentant les grandes surfaces, mais aussi pour les travail-leurs. Afin de prévenir les effondrements de palettiers, il faut connaître leur nature et savoir comment, entre autreschoses, les acheter, les monter, les entretenir, les inspecter et les réparer.

Bonne nouvelle. Désormais, il existe un guide qui explique,illustrations à l’appui, tout ce qu’il faut savoir sur les palet-tiers. Il a été préparé par la CSST en très étroite collaborationavec l’Association Sectorielle Transport Entreposage. Les motsdécrivant l’anatomie d’un palettier ont fait l’objet d’unerigoureuse recherche sur le plan terminologique. L’Officequébécois de la langue française, l’École polytechnique deMontréal et l’Université de Montréal ont apporté leur contri-bution à la préparation du guide. Après avoir lu le dossier,parions que vous jetterez désormais un regard averti sur lespalettiers.

Dans ce numéro, le bloc « Recherche à l’IRSST » présenteun bilan critique de la littérature axée sur les pratiques d’intervention des ergonomes touchant les troubles musculo-squelettiques (TMS). Cinq chercheurs ont constitué une basede données des articles publiés en anglais et en français aucours des 20 dernières années. L’analyse de ces données leurpermet de proposer de nouvelles orientations de recherchepour mieux outiller les intervenants aux prises avec desproblèmes de TMS dans leur secteur d’activité.

Bonne année !

Mise en gardeLes photos publiées dans Prévention au travailsont le plus conformes possible aux lois et règlements sur la santé et la sécurité du travail.Cependant nos lectrices et lecteurs comprendrontqu’il peut être difficile, pour des raisons techniques, de représenter la situation idéale.

Hiver 2006 | Volume 19, no1

Le magazine Prévention au travail est publié par les directions des communications de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) et de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).

Président du conseil d’administrationet chef de la direction de la CSST,et président de l’IRSSTGérard Bibeau

SECTION CSSTDirecteur des communicationsPierre Benoit

Rédactrice en chefMonique Legault Faucher

Adjointe à la rédactrice en chefJulie Mélançon

Secrétaire de rédactionGisèle Rousseau

CollaborateursClaudette Lefebvre, Marie-Ève Legault, MikaëlleMonfort, Guy Perrault, Guy Sabourin, Marc Tison,Lise Tremblay, André Turcot, Ginette Vadnais

RévisionTranslatex Communications +

SECTION IRSSTPrésidente-directrice générale de l’IRSSTDiane Gaudet

Directeur des communications Jacques Millette

Rédactrice en chefMarjolaine Thibeault

CollaborateursPhilippe Béha, Mario Bélisle, Pierre CharbonneauDominique Desjardins, Benoit Fradette, MartinGagnon, Loraine Pichette, Claire Thivierge.

Direction artistique, production et retouche numérique des photosJean Frenette Design

Validation des photographies et des illustrationsPierre Bouliane, François Fontaine, Yvon Papin,André Turcot

Photo de la page couvertureRobert Etcheverry

ImpressionImprimeries Transcontinental inc.

ComptabilitéDanielle Lalonde, Denis Séguin

DistributionLise Tremblay

AbonnementsService aux abonnésC. P. 160Succursale Anjou Anjou (Québec) H1K 4G6Tél. 1 877 221-7046

© CSST-IRSST 2006La reproduction des textes est autorisée pourvu que la source en soit mentionnéeet qu’un exemplaire nous en soit adressé :

CSST1199, rue De Bleury C. P. 6056Succursale Centre-villeMontréal (Québec) H3C 4E1Tél. 514 906-3061, poste 2214Téléc. 514 906-3016Site Web : www.csst.qc.ca

IRSST505, boulevard De Maisonneuve OuestMontréal (Québec) H3A 3C2Tél. 514 288-1551Téléc. 514 288-7636Site Web : www.irsst.qc.ca

Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecISSN 0840 73556

Préventionau travail

Mot de la rédaction

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Avis : danger – Branchementde l’alimentation électriqueDC 100-1312-5 • Affichette

28 cm sur 43 cm

Cette affi-chette décritun accidentdu travailmortel quis’est produitau momentdu débran-chement del’alimentationélectrique

temporaire d’une scie à rubanindustrielle. Elle explique éga-lement quels sont les moyensde prévention à prendre pouréviter ce type d’accident.

Avis : danger – Utilisationd’équipements dangereuxpour produire de la vapeurDC 100-1312-11 • Affichette

28 cm sur 43 cm

Cette affi-chette signaleque l’utilisa-tion d’équi-pements dangereuxpour produirede la vapeurpeut causerdes explo-sions et pré-

cise les mesures à prendre pouréviter que de tels accidents seproduisent.

Avis : danger – Réparationsde véhicules ne respectantpas les règles de l’artDC 100-1312-13 • Affichette

28 cm sur 43 cm

Le documentdécrit un accident mor-tel survenu à la suite de réparationsinadéquateseffectuées à un véhiculeet expliqueles moyens

de prévention à appliquer pourmaintenir les véhicules en bonétat.

Services de soutien auxétablissements de formationprofessionnelle et techniqueDC 100-1495-2 • Fiche

21,5 cm sur 28 cm

Cette fiche fournit une descrip-tion sommaire des services desoutien offerts par la CSST auxétablissements de formationprofessionnelle et techniqueainsi que des mesures prisespour assurer l’intégration decompétences en santé et en sécu-rité du travail dans la formation.

Santé en forêtDC 200-1524 • Brochure

9,5 cm sur 17,5 cm • 43 pages

La brochuredécrit les princi-paux dangers dutravail en forêt.Elle explique les responsabilités de l’employeur et du travailleuren matière deprévention, les

moyens à prendre pour élimi-ner ces dangers ou pour réduireles risques ainsi que les mesuresd’urgence à appliquer.

Formation professionnelle ettechnique – Mieux intégrerles compétences en santé et sécurité au travail : une mission prioritaire !DC 800-212 • Brochure

21,5 cm sur 28 cm • 18 pages

Cettebrochurerassembleles rensei-gnementscontenusdans deuxdocuments,l’Ententeadminis-trative en

vue d’améliorer l’intégration de la santé et de la sécurité au travail dans la formation pro-fessionnelle et technique et le Protocole de Québec pour l’inté-gration des compétences en santéet en sécurité au travail (SST)

dans l’enseignement et la forma-tion professionnels et techniques,afin d’en simplifier la diffusion.Les clientèles visées? Les direc-teurs régionaux de la CSST, les unités administratives duMELS, les ASP, les établisse-ments d’enseignement et lespartenaires en santé et sécuritédu travail.

La qualité de l’air, c’est vital !DC 900-321 • Affiche

44,5 cm sur 60 cm

L’affichetraite de lacinquièmeétape duplan d’ac-tion visantà améliorerla sécuritédes tra-vailleursminiers,

c’est-à-dire la ventilation desmines souterraines.

Statistiques annuelles 2004

DC 200-1046-12

Document relié spirale

27 cm sur 22 cm • 155 pages

Ce document contient destableaux et des graphiques quifournissent des précisions ausujet de certains renseigne-ments relatifs aux principalesfonctions de la CSST et à saclientèle.

Parlons assurance Taux de prime 2006

DC 100-313-12 • Dépliant

9 cm sur 21,5 cm • 6 volets

Let’s talk Insurance 2006 Premium RateDC 100-313-12A

Ce dépliant expliqueles modes de tarifica-tion de la CSST, pré-cise le taux moyenprovincial et fournitde l’informationgénérale sur la CSST.

Table des taux 2006

DC 200-414-13 • Brochure

14 cm sur 21,5 cm • 28 pages

Schedule of Rates 2006

DC 200-414-13A

La brochure fournit la liste desunités de classification et la des-cription de chacune d’elles, ainsique le taux général et le tauxparticulier qui s’y appliquent.

Déclaration des salaires2005-2006

DC 200-415-10 • Brochure

14 cm sur 21,5 cm • 40 pages

Statement of Wages 2005-2006

DC 200-415-10A

Cette brochure contient des explications pouvant aider l’em-ployeur à remplir le formulaireDéclaration des salaires.

Table des indemnités deremplacement du revenuJanvier 2006

DC 200-6230-14 • Brochure

13,25 cm sur 17,75 cm • 68 pages

Cette brochure explique le calcul de l’indemnité de rem-placement du revenu versée autravailleur victime d’un accidentdu travail ou d’une maladieprofessionnelle, à compter de sa quinzième journée d’absence.

Les jeunes et la CSSTDC 700-218 • Signet

6 cm sur 19 cm

Ce signet fait la promotion du site Web destiné aux jeunes(www.csst.qc.ca/jeunes)et en décrit le contenu.

Vous pouvez vous procurer cesdocuments au bureau de laCSST de votre région. PT

Claudette Lefebvre

Lise Tremblay

4 Prévention au travail Hiver 2006

Vientde paraître à la CSST

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5Hiver 2006 Prévention au travailPhot

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Pour entreposer des biens, quoi de plus pratique que des palettiers,

ou rayonnages à palettes ? À condition qu’ils soient sûrs

et qu’ils ne menacent pas de s’effondrer à tout moment.

Dans un entrepôt de la Rive-Sud, Mario et Luc ont accepté de commettre

quelques imprudences. Pouvez-vous dire lesquelles ?

À bon palettier,bonnes palettes !

Cherchez l ’erreur

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Les erreurs

Les palettes doivent toujours être enbon état. Quant aux charges, ellesdoivent être bien réparties, solidementretenues et ne pas déborder de la palettede plus de 5 cm (2 po). Par ailleurs, lespalettes doivent excéder des lisses de 5 à 10 cm (entre 2 et 4 po).

Les montants d’échelle du palettiersont en parfait ordre. Ce dernier est bienancré au sol, afin d’augmenter sa stabi-lité. Les barres de sécurité sont en place,

de même que les boulons à l’extrémitédes lisses pour les empêcher de se séparer des montants d’échelle. Des protecteurs en forme de cornières dedéviation sont installés à la base de cesmontants. Leur but ? Augmenter la ré-sistance des échelles aux impacts causéspar les chariots élévateurs. Peints enjaune, ils sont très visibles.

Les plaques d’affichage de la chargenominale du palettier sont bien en vue

et peuvent être lues sans difficulté par les caristes. Elles contiennent lenom du fabricant, la charge maximaleadmissible par alvéole et la charge totale admissible de la travée (ensembled’alvéoles superposées).

Méthode de travailMario a évidemment reçu une forma-tion sur la conduite sécuritaire deschariots élévateurs, qui comprend desinformations sur l’effet des impacts contre les palettiers en plus des élé-ments habituels.

Par ailleurs, il est fortement recom-mandé d’installer des barres de protec-tion sur les chariots élévateurs, à l’arrièredu cariste. Ce dispositif empêche quedes objets orientés transversalement parrapport au chariot ne pénètrent dans leposte de conduite du cariste.

Et, bien entendu, le poste de travailde Luc a été relocalisé à un endroit plus approprié. Travailler à proximitédes palettiers et des chariots élévateurs,très peu pour lui ! PT

Julie Mélançon

Nous remercions le personnel d’ÉquipementBoni Inc., à Saint-Bruno-de-Montarville, pour sacollaboration : Sylvain Croteau, directeur d’expé-dition, Sylvain Rioux, directeur d’opération, et enfin nos comédiens, Mario Guilbault, chefd’équipe expédition, et Luc Dion, manuten-tionnaire.

Nos personnes-ressources : Pierre Bouliane,conseiller en prévention à l’ASP Transport Entreposage, François Fontaine, ingénieur et inspecteur à la Direction régionale de Saint-Jean-sur-Richelieu, Yvon Papin, conseiller à la Direction de la prévention-inspection, et MartinProvençal, inspecteur à la Direction régionale de Longueuil, tous trois de la CSST.

6 Prévention au travail Hiver 2006

Au volant de son chariot élévateur,Mario transporte une palette delaquelle dépassent des morceaux demadriers. De plus, la palette du hautest endommagée. Souhaitons que sides morceaux de bois tombent, ce ne soit pas sur son collègue Luc !

Le palettier n’est pas ancré au sol etune échelle est abîmée. Il vaudraitmieux que personne ne soit dans lesparages quand tout s’écroulera !

Les barres de sécurité transversales(accessoires installés entre les lisses),qui aident à supporter les charges, ne sont pas en place… Les goupillesde sécurité (ou boulons) qui serventà empêcher les lisses (composants horizontaux) de se séparer des mon-tants d’échelle non plus… Des ab-sences remarquées.

La charge nominale du palettier doittoujours être affichée. Ce qui n’estmanifestement pas le cas ici.

Au fait, le poste de travail où setrouve Luc doit-il vraiment se situerà côté d’un palettier ?

Divers débris jonchent le sol. Tout ce qu’il faut pour trébucher !

Les corrections

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Par Guy Sabourin

En sondant une galaxie, il arrive à l’occasion que l’on découvre

l’existence d’une nouvelle planète jusqu’alors inconnue.

On lui donne un nom. On explore ses caractéristiques afin de

la mieux connaître. On l’apprivoise et on prend la mesure de ses

particularités, de ses forces et de ses dangers. C’est justement ce

qui est arrivé à des inspecteurs de la CSST, qui ont littéralement

défriché, avec des partenaires aussi enthousiastes qu’eux, dont

l’Association Sectorielle Transport Entreposage, le corps, non pas

céleste mais très terrestre, des palettiers.

D o s s i e r

La planètedespalettiers

n’est plus terra incognita

La planètedespalettiers

n’est plus terra incognita

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Le mot palettier est relativementnouveau, tant au Québec qu’en France.Bon, mais qu’est-ce que c’est ? Un pa-lettier, c’est cette grosse structure de métal (familièrement appelée racking ou rayonnage) qui supporte le plus souvent des palettes.

Visualisation. Dans un magasin àgrande surface, par exemple, quand unclient prend possession d’un électromé-nager bien emballé dans une grosseboîte de carton, cette boîte repose surun palettier ayant pour voisins d’autrespalettiers, sur plusieurs rangées. Ils sont souvent immenses, très hauts etsupportent toutes sortes de charges. Des charges parfois légères comme descroustilles, parfois très lourdes, tels descarreaux de céramique, des meubles,des barils, des pneus.

Bien sûr, les palettiers existaientavant que l’on s’intéresse à eux et ilsétaient très utilisés presque partout.Sauf que l’on n’avait pas encore tout àfait réalisé à quel point ces structuresmétalliques, pourtant très répandues,pouvaient s’avérer dangereuses pour les travailleurs et potentiellement pourle grand public, de plus en plus exposé,lui aussi.

Où est le danger ?

Quand un palettier s’effondre, dans unfracas assourdissant — et c’est déjà arrivé —, ça fait beaucoup de dégâts.Tout dégringole ! Les boîtes ou les pro-duits qui reposaient sur les palettes atterrissent brutalement sur le sol. Ettant pis si ces « météorites » rencontrentun être humain sur leur trajectoire. Ils n’ont pas de voix pour crier FORE !1

Mais comment de telles structurespeuvent-elles soudain céder ? Elles nesont quand même pas faites en caout-chouc ! Non, mais les palettiers sonttout de même des structures à la foissolides et délicates, qui doivent êtreconçues à partir de calculs d’ingénieurs,assemblées selon les règles de l’art et ensuite traitées aux petits oignons.

En principe sans danger quand ilssont neufs, bien assemblés, rivés au solet chargés selon leur capacité nominale,

les palettiers ne restent toutefois pas intacts longtemps. Ils prennent de l’âgecomme les humains et, avec le temps,ils peuvent subir toutes sortes de chocset de mauvais traitements susceptiblesde les affaiblir.

Tué par un palettier

Si vous avez le moindre doute de la gravité de ce qui peut survenir quand un palettier cède, voici un exemple. En décembre 1999, pour satisfaire à la de-mande grandissante en cette période del’année, un entrepôt du secteur alimen-taire loue et fait installer un palettiersupplémentaire. Quelques jours plustard, la structure s’effondre, blessant gra-vement à la tête un travailleur d’entrepôtqui se trouvait devant le palettier, papieret crayon en main, en train d’inventorierson contenu. Cinq jours plus tard, le mal-heureux succombe à ses blessures.

« On a vite découvert que l’un desmontants d’échelle du palettier avait étésoudé, créant ainsi une zone fragiledans la structure », explique l’ingénieurSorin Eliskof, inspecteur à la Directionrégionale de l’Île-de-Montréal–2 de laCSST, et responsable de l’enquête menéesur ce funeste accident. L’entreprise delocation avait bien installé le palettier,elle l’avait rivé au sol, mais elle avaitomis de le vérifier à fond. Entre les périodes de location, le palettier étaitremisé à l’extérieur. « La soudure a considérablement affaibli la structure,ajoute Sorin Eliskof. Il ne fallait qu’unélément déclencheur pour que touts’écroule. » Et ça s’est produit lorsqu’unchariot élévateur, qui empilait des pa-lettes vides à proximité, a heurté lepalettier devant lequel se trouvait l’in-fortuné travailleur. L’analyse a prouvéque c’est la soudure qui a lâché.

8 Prévention au travail Hiver 2006

D o s s i e r

1. L’avertissement, couramment utilisé sur lesterrains de golf, découlerait d’une expres-sion militaire « Beware before », « Regardez àl’avant ». Donné par celui ou celle qui vient de frapper la balle, il prévient les golfeurs defaire attention au projectile.

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régionale de Saint-Jean-sur-Richelieude la CSST et membre du comité ayantélaboré le guide.

Pour éviter que de tels accidents sereproduisent, la CSST a dès lors forméun comité d’une dizaine de membreschargés d’étudier et de mettre en lumièretout ce qui concerne la sécurité des pa-lettiers. Comité qui, en 2005, livrait unimportant et volumineux guide intituléLa sécurité des palettiers. La gestation decet ouvrage minutieux a pris plus dedeux ans. Il servira de point de départet d’outil de travail pour faire peu à peule ménage dans l’univers des palettiersafin que ces structures deviennent etrestent sûres en tout temps.

« Quatre raisons majeures ont menéà la préparation de notre guide », ex-plique Nga Hoang, chargée de projet à la Direction de la prévention-inspection de la CSST et responsable du comitéayant mené à l’élaboration de l’ouvrage.D’abord, les accidents mortels. « Ce sontdes accidents évitables et il fallait mettrede l’ordre dans l’univers des palettiers »,

poursuit Mme Hoang. Ensuite, l’absenced’information pourtant indispensablepour les employeurs et les travailleursqui utilisent des palettiers. « Ils nous enont souvent fait la demande et nousn’avions rien à leur offrir », renchéritFrançois Fontaine. Le fait, également,que l’utilisation des palettiers a été mul-tipliée par dix au cours des dernières années, sans oublier la présence fré-quente du grand public à proximité. « Les palettiers se multiplient en effetdans les magasins-entrepôts, où les

Cette enquête de la CSST a mis enlumière plusieurs lacunes qui illustrentce qui va souvent de travers dans l’uni-vers des palettiers. En effet, on trouvebeaucoup d’erreurs dans leur concep-tion, leur installation, leur utilisation,leur entretien et leur réparation. Uneseule ou plusieurs de ces erreurs sont àl’origine des accidents où pas moins decinq autres travailleurs ont perdu la vie.

Sans oublier ceux qui ont été blessés,plus ou moins gravement. Sans oublierles dégâts matériels, la plupart du tempsmajeurs. Dans un entrepôt frigorifiquedu secteur alimentaire, l’effondrementd’un palettier a entraîné, il y a quelquesannées, des pertes matérielles de plus de600 000 $. « Il y avait là des erreurs deconception des poutrelles d’appui surlesquelles reposait le palettier, sans par-ler des ancrages incorrects à plusieursendroits », explique l’ingénieur FrançoisFontaine, inspecteur à la Direction

9Hiver 2006 Prévention au travail

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On affiche !Que faire pour favoriser l’implantation de la terminologie française des palet-tiers dans les milieux de travail et, du même coup, illustrer un matériel d’en-treposage sûr pour éviter les accidents du travail ? Pondre une affiche, pardi !Voilà pourquoi la CSST, l’Office québécois de la langue française (OQLF) etl’Association Sectorielle Transport Entreposage (ASTE) ont uni leurs effortspour concrétiser l’idée.

L’affiche en question vous intéresse ? Pour en savoir plus, vous pouvez vousadresser à l’ASTE : 6455, rue Jean-Talon Est, bureau 301, Montréal (Québec) H1S 3E8. Tél. 514 955-0454 ; sans frais : 1 800 361-8906. Téléc. 514 955-0449.

Courriel : [email protected]. Site Web : www.aste.qc.ca.

NormesEn l’absence de règlements et denormes portant précisément sur lespalettiers au Québec, les rédacteursdu guide se sont inspirés des normeset des règlements américains et européens, en gardant les travaux de l’Association canadienne de nor-malisation (CSA) dans leur télescope.Car parallèlement à la conception du guide, la CSST participait auxtravaux du comité de normalisationde la CSA sur les palettiers.

En 2005, l’organisme publiait eneffet deux normes pour les palettierssous les titres suivants : CSA A344.1

User Guide for Steel Storage Racks etCSA A344.2 Standard for the Designand Construction of Steel StorageRacks.

MLF

1. Installation non recommandée

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manœuvres de chargement-déchar-gement avec des chariots élévateurs sefont parfois tout près des clients, ce quipeut devenir très dangereux si le palet-tier et ses satellites ne sont pas sécuri-taires », fait remarquer Pierre Bouliane,conseiller en prévention à l’Associa-tion Sectorielle Transport Entreposage(ASTE), et membre du comité de pro-duction du guide.

Enfin, l’absence de normes cana-diennes portant sur la sécurité des palettiers. « Nous avons arrimé notre démarche de rédaction du guide avec lestravaux de l’Association canadienne denormalisation (CSA), qui s’efforce depuisl’an 2000 de mettre au point des normescanadiennes sur la conception, la fa-brication et l’utilisation des palettiers,précise Nga Hoang. Par conséquent, lecontenu de notre guide reflète les toutesnouvelles normes canadiennes. »

Exploration, compréhension…

Qu’est-ce qu’un palettier sécuritaire ? En voici les grandes lignes. Le palettierdoit d’abord avoir été conçu par des ingénieurs, idéalement en fonction des besoins particuliers d’une entreprise :nature des charges à soutenir, roule-ment des stocks, espace disponible,hauteur de l’entrepôt, etc.

En raison de l’absence de réglemen-tation uniforme, la qualité des palettierssur le marché est très inégale. Ce quisera encore le cas pendant un moment,jusqu’à ce que les recommandations duguide soient largement endossées parles employeurs et les travailleurs danstous les secteurs d’activité. Si certainspalettiers constituent des modèles enleur genre, d’autres pèchent par leurmanque de qualité, par conséquent desécurité.

Dans les faits, un palettier constitueni plus ni moins qu’un assemblage decomposants de métal verticaux et hori-zontaux formant une immense étagèreoù l’on peut remiser les palettes de mar-chandises à l’aide de chariots élévateurs.

Il va de soi que l’ensemble n’a que laforce de son maillon le plus faible. Ce

qui veut dire que chaque partie du tout doit être de qualité, solidementboulonnée à sa place et en parfait état.Une seule partie manquante, pliée oubrisée, fragilise l’ensemble de la struc-ture. « Il est vraiment essentiel de biencomprendre cette notion si l’on veut accroître la sécurité des palettiers », insiste Nga Hoang.

Solidement assis

Puisque les palettiers sont exposés auxchocs provenant des chariots élévateursqui tournent autour toute la journée,ajoutant et retirant des charges, la basedes montants doit être renforcée de di-verses façons (cornières de déviation,doubles montants sur une certaine hau-teur, protecteurs autour des montants,etc.). « C’est même rare qu’on n’observeaucune déformation dans les palet-tiers », estime Pierre Bouliane.

Sur chaque étagère, des barres desécurité servent à retenir les palettesdans l’éventualité d’une rupture. Entreles rangées de palettiers, des portiquesd’allée horizontaux retiennent les pa-lettiers en place. Sur chacun d’eux, aubout des rangées, une plaque d’affichage

10 Prévention au travail Hiver 2006

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Situé à Saint-Laurent, l’entrepôt de l’Oréal Canada affiche une

installation à la fois fonctionnelle et très sécuritaire : sol impeccable,

allées suffisamment larges pourpermettre aux chariots élévateurs

de circuler facilement, inspectionsrigoureuses et ponctuelles.

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permanente doit indiquerclairement la charge maxi-male qu’il peut contenir.

Par ailleurs, la dalle debéton sur laquelle reposele palettier doit pouvoirsupporter la charge. Lesmontants du palettier sontimpérativement boulon-nés dans cette dalle, avecdes p laques de p iedsd’échelle. Les palettierssont mis à niveau, doiventrester bien droits et nemontrer aucun signe dedéséquilibre. En arrièredes palettiers, des accessoires anti-chute d’objets empêchent les palettes de « passer tout droit » et de tomber surdes travailleurs.

Évidemment, les allées entre les pa-lettiers doivent être assez larges pourpermettre aux chariots élévateurs demanœuvrer sans heurter le palettier àtout moment. Mais l’espace étant unedenrée monnayable, la largeur des allées diminue, ce qui augmente dumême coup la probabilité de chocs provoqués par les chariots élévateurs contre les palettiers.

Un modèle

Le grand nombre d’éléments à réunirpour faire des palettiers des équipe-ments de travail sûrs n’a pas empê-ché l’Oréal Canada d’être un modèle en son genre. L’entrepôt de 25 175 m2

(271 000 pi2) comprenant 17 000 espaces-palettes est situé à Saint-Laurent. Ilpeut s’enorgueillir d’avoir une instal-lation à la fois fonctionnelle et très sécuritaire.

Neuf chariots élévateurs et 21 trans-palettes motorisés se déplacent en per-manence sur un sol impeccable, lavédeux fois par semaine, entre d’inter-minables rangées de palettiers, cons-truits sur mesure. Les allées du vasteentrepôt de Saint-Laurent sont suffi-samment larges pour permettre auxchariots élévateurs de circuler facile-ment. « Toutes les bases de nos mon-tants de palettiers sont munies deprotecteurs antichocs et les pieds ont été doublés », explique Hélène Prichonnet, ingénieure-chef chezL’Oréal Canada et responsable de lasécurité.

« Une fois par mois, poursuit-elle, lecomité paritaire de l’entreprise examinela centrale. Deux fois par année, un

expert passe minutieusement en revue tous les palettiers, jusque dans les moindres détails. La dernière ins-pection a duré cinq jours. Bien en-tendu, tout nouveau cariste arrivant ici est formé et entraîné avant d’être autorisé à circuler dans l’entrepôt avecun chariot élévateur. »

À proscrire !

Après avoir examiné ce qu’est un palet-tier sécuritaire, observons maintenantbrièvement ce qu’il convient de ne pasfaire. Une fois que l’on a mûrementplanifié l’achat d’un palettier, que lecahier des charges a été établi, qu’on aprocédé à l’achat et qu’on l’a installéselon les directives du fabricant, on nedoit surtout pas le modifier. C’estpourquoi la planification préalable estune étape essentielle qui mérite qu’on y mette tout le soin nécessaire. Carchanger la hauteur des lisses, par exem-ple, modifie la capacité portante de toutl’ensemble. « Si on a décidé, au départ,que la première lisse est à un mètre quatre-vingt (six pieds) du sol, elle doity rester en permanence, insiste FrançoisFontaine. Un palettier, ce n’est pas unebibliothèque dont on peut modifier ladisposition des tablettes au gré de sesachats de livres. Ce n’est pas non plus

un jeu de meccano. » On ne peut ni reti-rer ni modifier un de ses composantssans menacer le tout, car la charge af-fecte l’ensemble de la structure.

Autre question vitale. Quand uncomposant endommagé doit être rem-placé, idéalement, il en faut un autre desubstitution d’origine. Souder ou répa-rer les montants, traverses diagonalesou lisses est une très mauvaise idée, àmoins d’avoir une attestation de la soli-dité d’origine signée par un ingénieur.Les réparations maison peuvent affai-blir considérablement la structure. Et si l’on espérait faire des économies decette manière, un accident pourraits’avérer beaucoup plus coûteux.

Les satellites du palettier

Le palettier n’est pas seul dans sonunivers. Autour de lui gravitent tra-vailleurs, transpalettes, gerbeurs etchariots élévateurs de divers types (àfourche, à contrepoids, à fourche entrelongerons pour les allées étroites, àposte de conduite élevable).

Voici donc quelques éléments essen-tiels dont il faut également tenir comptepour créer un milieu de travail sûr au-tour du palettier. Le guide fournit, biensûr, toutes les précisions nécessaires àcet égard.

Voici unexemple de plaqued’affichage de la chargenominaled’un palettier.

11Hiver 2006 Prévention au travail

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De gauche à droite,Nga Hoang, chargée de projet, HélènePrichonnet, de l’OréalCanada, FrançoisFontaine, de la CSST, et Pierre Bouliane, de l’Association Sectorielle TransportEntreposage.

Attention : Aucune modification ne doit être apportée à la charge nominaleou à la configuration du palettier, à moins que ces modifications n’aient été approuvées au préalable par le fabricant ou par un ingénieur.

Les Palettiers ABC inc.Charge nominale du palettier

• Charge maximale admissible par alvéole : kg

• Charge totale admissible d’une travée : kg

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Il faut, par exemple, éclairer conve-nablement l’entrepôt, de telle sorte queles caristes voient toujours distincte-ment ce qu’ils font. Un bon éclairageminimise les risques d’impact entre lechariot élévateur et le palettier. Il doitrester efficace même quand le palettierest plein. « Chez l’Oréal Canada, nousutilisons au maximum la lumière dujour, ce qui n’exclut pas un éclairaged’appoint performant », expliqueHélène Prichonnet.

Il va aussi de soi que les travailleursdoivent être convenablement formés àla conduite sécuritaire des chariots élé-vateurs. L’employeur a d’ailleurs l’obli-gation de les informer que le choc duchariot contre le palettier a des effetspotentiellement dangereux.

Les travailleurs doivent aussi êtresensibilisés à l’importance de signalerimmédiatement tout dommage qu’ilspourraient avoir causé aux composantsdu palettier.

Bien entendu, il ne faut jamais dé-passer la charge nominale du palettier,qui doit être indiquée de façon bien visible sur le palettier lui-même.

La charge sur palette, dont le poidsest impérativement connu, doit êtrebien répartie et solidement retenue surla palette. La palette elle-même doit correspondre à un format compatibleavec le palettier — les palettes améri-caines et européennes sont de tailleslégèrement différentes.

Toute palette endommagée, peu importe à quel point, doit être mise de côté, car elle comporte un risquesérieux de rupture. C’est pourquoi lespalettes font aussi partie des inspec-tions régulières.

Les allées de service, toujours pro-pres, ont une largeur qui varie habi-tuellement de 3,3 à 3,6 m (11 à 12 pi).Aujourd’hui, il arrive assez souvent quedes allées soient plus étroites, parce queles entreprises veulent réaliser des éco-nomies en utilisant au maximum le volume de l’entreposage. Si tel est le cas,il faut privilégier des chariots éléva-teurs conçus pour y circuler.

Afin de minimiser les risques d’im-pact, on peut aussi installer des disposi-tifs de guidage, par exemple le guidagepar rails, le guidage optique ou encorele filoguidage, qui assistent mécanique-ment le cariste lorsqu’il s’engage dansune allée.

Gare à la posture

Un autre problème surgit pour le ca-riste : la hauteur des palettiers, qui necesse d’augmenter, toujours pour réa-liser des économies. Dans ces condi-tions, le cariste est contraint de pencherla tête loin en arrière pour travailler. Sa nuque est de ce fait mise à rudeépreuve, ce qui accroît les troubles cer-vicaux. Le cariste peut aussi frapper lepalettier en hauteur avec les fourchesdu chariot élévateur.

Le choix de l’engin doit être adaptéau type de palettier. Dans cer-tains cas, le chariot élévateurpour allées étroites sera munid’une barre de protection ar-rière. Si le chariot heurte unelisse en reculant, cette barred’acier empêche le travailleurd’être écrasé entre son chariotet la lisse.

Piétons et chariots éléva-teurs ne cessent de se croiserdans un entrepôt. Il n’est pasinutile, comme on l ’a fait chez l’Oréal, de baliser des allées piétonnes à même le sol et d’utiliser un code uni-formisé avec des règles de cir-culation pour les caristes et les piétons.

Lorsque le palettier con-tient des charges corrosives, il faut prévoir des mesures additionnelles de protection de la structure. Et si le palet-tier devait recevoir des charges

potentiellement explosives, comme c’estpar exemple le cas chez l’Oréal Canada (produits en aérosol), il est sage de faire construire des cages d’acier au-tour des alvéoles du palettier contenantces produits dangereux. Ainsi en cas d’explosion, les travailleurs se trouventà l’abri des éclats.

En raison du potentiel élevé de chocs par un chariot élévateur contreles palettiers, il faut également prévoirdes inspections régulières et fréquentesde tous les composants et accessoires

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La barre deprotection

arrière, en acier,

protégera letravailleur

si le chariotvenait àheurter

une lisse enreculant. Ph

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Chez l’Oréal, les règles de circulation et unéclairage approprié

protègent à la fois lescaristes et les piétons.

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Une camérapermet aucariste debien posi-tionner lescharges dansle pallettier.Pas de piéton,allée biendégagée,éclairage suffisant, touta été planifiépour éviter un fâcheuxaccident.

Un appareilde chauffage

constitue un obstacleaérien pour

le cariste. Undispositif de

protections’avère donc

essentiel.

du palettier : montants, diagonales ettraverses d’échelle, lisses, goupilles desécurité, etc.

Peut-on acheter en usagé ?

Oui, il existe des palettiers usagés sur lemarché. Et c’est même une pratique trèsrépandue que d’en acheter : « Environ20 % des palettiers dans les entrepôtsseraient achetés d’occasion », fait re-marquer Nga Hoang. Mais ce n’est peut-être pas la meilleure décision à prendre.« Avant même d’installer un palettier, ilfaut beaucoup de planification, poursuitPierre Bouliane. La concertation entrel’utilisateur du palettier, le fabricant,son installateur et le fournisseur dechariots élévateurs constitue un passageobligé. Toutes ces personnes doivent separler, travailler de concert, afin que lepalettier, une fois installé, soit appro-prié, fonctionnel et sécuritaire. »

Mais si le palettier usagé est dépour-vu d’informations essentielles concer-nant sa charge nominale ou encore s’il a été réparé, s’il a été modifié et side surcroît on ne sait rien de son passé au moment de l’acquérir, on ne faitqu’augmenter les risques qu’il ne fassepas l’affaire.

« Acheter un palettier usagé, ce n’estévidemment pas interdit, mais il faut re-doubler de prudence, notamment pours’assurer que tous les composants sonten bon état avant de les assembler, noteM. Bouliane. Obtenir sa charge nomi-nale est essentiel, ce qui peut être faitauprès du fabricant (s’il est connu !) oupar un ingénieur. » Utiliser, par exemple,des composants usagés provenant dedifférents fabricants ou assembler del’usagé avec du neuf est vraiment àéviter !

Le mieux consiste, bien entendu, àacheter un palettier neuf. Le Québeccompte quelques fabricants.

Première balise

pour les inspecteurs

Avant l’apparition du guide, les ins-pecteurs de la CSST n’avaient aucunpoint de repère. « Les palettiers sontomniprésents autour de nous, maisnous ne savions pas où se trouvaient lesdangers, explique François Fontaine.Inspecter un palettier, d’accord, maisencore faut-il savoir quoi regarder ! »

Le guide remédie à la situation enproposant non seulement de l’infor-mation pertinente sur la sécurité des palettiers et de leurs satellites (palettes,

chariots élévateurs, piétons, etc.), maisen fournissant aussi une grille d’inspec-tion périodique.

Cet outil pourra être utilisé aussibien par l’entreprise pour son inspec-tion régulière que par l’inspecteur de la CSST. « La grille aidera aussi les ins-pecteurs à être uniformes dans leurs interventions », estime Nga Hoang.

La grille d’inspection est conçuepour être fonctionnelle, avec des casesà cocher. Font notamment l’objet devérification la largeur des allées, la stabilité du palettier, l’état de ses com-posants, les dispositifs de protection, la distribution des charges, l’état des palettes et des lieux, l’affichage et la formation des travailleurs.

Et si l’inspection révélait un ouquelques composants endommagés(bosselés, pliés, enfoncés, déchirés, corrodés), encore faudrait-il savoir si ledommage est assez sérieux pour exigerque le palettier soit vidé et réparé.

Délicate question pour laquelle les auteurs du guide ont eu la bonne idéed’offrir des éléments de réponse en annexe, en fournissant une méthode d’évaluation des dommages aux com-posants. Tant l’employeur que l’ins-pecteur peuvent s’en servir pour analyserle dommage et trouver le meilleur moyend’y remédier. Les risques y sont mêmeclassifiés : risque vert, surveillance exi-gée ; risque jaune, intervention rapide ;risque rouge, intervention immédiate.

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Voici un exemple intéressant de protection des montants

conçu par le fabricant.

Il faut souligner que l’ASTE proposeelle aussi une grille d’inspection régu-lière doublée d’une méthode d’éva-luation des dommages, ainsi qu’unautre document concernant l’achat d’un palettier neuf ou usagé. « Ces deuxdocuments sont des aide-mémoiremoins volumineux, directement tirés du guide de la CSST, que nous utili-sons lors d’interventions sur le terrainet durant les formations sur les chariots élévateurs », ajoute M. Bouliane.

14 Prévention au travail Hiver 2006

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Diffusion du guideIl a fait sa première apparition publique en novembre 2004, alors que la CSSTet l’ASTE participaient à un colloque organisé par le Centre patronal de santéet sécurité du travail du Québec. Son contenu mimait celui du guide alors enproduction, chapitre par chapitre. Deux cents participants allaient servir de diffuseurs dans leurs milieux.

En avril 2005, la Direction des communications de la CSST lançait unecampagne de presse pour les médias spécialisés. But visé ? Faire connaître leguide, bien sûr, mais aussi permettre aux chroniqueurs de servir de courroiede transmission dans leurs milieux respectifs. Le guide peut également êtretéléchargé à partir du site Internet de la CSST (www.csst.qc.ca). On peutaussi le commander en ligne.

« Les inspecteurs ont reçu des exemplaires du guide, qu’ils pourront diffu-ser lors de leurs visites routinières dans les milieux de travail utilisant despalettiers », annonce M. Fontaine. Dirigeants d’entreprise, responsables desanté et sécurité du travail, ainsi qu’installateurs, fournisseurs et fabricantsde palettiers seront également invités à prendre connaissance du document.

Enfin, 2 500 exemplaires ont été remis à l’ASTE pour diffusion ciblée dansles milieux concernés. « Puisque La sécurité des palettiers est un ouvrage consistant et volumineux, nous devrons également trouver des stratégiespour en vulgariser le contenu », précise Pierre Bouliane.

Contributions remarquées

« Les personnes qui utilisent des palettiers ont souvent demandé de l’infor-mation en français », explique François Fontaine. Car le vocabulaire dupalettier était essentiellement tiré de l’anglais. Or, l’Office québécois de lalangue française et l’École polytechnique de Montréal ont tous deux colla-boré à la recherche terminologique ayant abouti à la francisation du vocabu-laire des palettiers. Au début de l’ouvrage, l’illustration de chaque composantdu palettier est accompagnée du mot français correspondant. Ce qui aideratous les habitants de la planète palettier à parler la même langue, par consé-quent à mieux se comprendre.

Un prix pour le guide !

En mars 2005, la CSST a remporté un prix dans la catégorie « Promotion d’unelangue de qualité dans les entreprises et l’Administration ». Décernée par l’Office québécois de la langue française, cette récompense souligne que leguide La sécurité des palettiers a été entièrement rédigé en utilisant la termi-nologie du domaine, établie par l’Office québécois de la langue française, encollaboration avec la CSST, l’École polytechnique de Montréal et l’AssociationSectorielle Transport Entreposage. » Un nom pour chaque chose, le bon, voilàqui donne une juste dimension à un paysage et met tout le monde sur lamême longueur d’onde. « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément. » Vous avez bien raison, monsieurNicolas Boileau.

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« Vous entrez dans la zone sécurité » : chez l’Oréal, les

consignes sont claires, bien affichées et faciles à consulter.

« Nous ne prétendons pas que toutela science du palettier se trouve dansnotre guide, reconnaît Nga Hoang. Au contraire. Mais il constitue une véritable mine de renseignements de source sûre, qu’on essaiera de diffuserle plus possible. Il faut égalementajouter que le guide, si consistant soit-il, ne fera pas disparaître le besoin derecourir à des experts. »

On vous l’avait bien dit : la planète despalettiers n’est plus terra incognita… PT

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La CSST établit la clas-sification des employeursselon la nature de l’en-semble des activités qu’ilsexercent pour fixer leur co-tisation, en d’autres termes,la prime qu’ils doiventpayer. En 1998, en raisonde l’évolution des activités des employeurs et afind’améliorer la méthode declassification, la CSST a entrepris une réforme desunités de classification. La participation des em-ployeurs étant nécessaire à plusieurs étapes du pro-cessus, leur collaboration à la réforme a été sollicitéeà maintes reprises.

Cette réforme vise àsimplifier la classificationen précisant le contenu dechaque unité. Une renumé-rotation des unités est faitepar la même occasion. Surle plan juridique, on peutnoter un avantage impor-tant résultant des nouveauxtextes des unités. En effet,les tribunaux seront doré-navant liés par le contenudes unités puisqu’il est dé-taillé dans le texte mêmeadopté par règlement etnon seulement dans lespolitiques de la CSST.

La reclassification adébuté en 1998, en mêmetemps que l’adoption denouvelles règles de classi-fication et que la réforme du secteur de la construction, suivie en 1999 dusecteur des forêts, bois et papier.

En 2004, les secteurs de l’impri-merie, des mines et carrières, des pro-duits minéraux non métalliques, dumétal, du transport et de l’entreposageont été réformés à leur tour.

En 2005, la réforme s’attaquait auxsecteurs du caoutchouc, plastique et in-dustrie chimique, les bois et meubles, lecommerce de gros et de détail divers etrelatif à l’automobile, l’Administrationprovinciale et municipale ainsi que lesservices d’entretien et de nettoyage.

En 2006, la réforme portera sur lessecteurs de l’agriculture, des aliments,boissons et tabac, du commerce de produits alimentaires, du cuir, textile et habillement, des autres fabricantsainsi que des communications et ser-vices publics.

Finalement, en 2007, la dernièrephase de la réforme visera les secteursdes services médicaux et sociaux, de la restauration et de l’hébergement, del’enseignement, des communautés reli-gieuses, de l’embauche du personnel,des services financiers aux entreprises et de la pêche.

La réforme d’un secteurse fait en quatre étapes.Dans un premier temps, il faut prendre connais-sance du secteur et desproblèmes de classifica-tion qui y sont reliés. En-suite, il faut trouver des solutions permettant de re-grouper les employeursayant des risques similairesdans une même unité, touten réglant les problèmesrepérés lors de la premièreétape. En troisième lieu, les solutions trouvées sontvalidées à l’interne. Ce n’estqu’après cette étape que les textes des unités sontrédigés par la CSST. En-fin, les textes sont soumisaux associations d’em-ployeurs pour qu’elles lescommentent . La CSST tient compte de ces com-mentaires et c’est pour-quoi la participation desemployeurs est primor-diale.

À la suite de l ’adop-tion des textes des unités,la CSST procède à l’ap-plication de la réforme. Ici aussi, le rôle des em-ployeurs est capital. Ils sont contactés individuel-

lement par des employés de la CSSTafin de vérifier la nature exacte de leurs activités. L’étape de la collected’informations, préalable à la reclassi-fication, permet de s’assurer que les employeurs seront classés dans les nouvelles unités appropriées.

En clair, cette reclassification desunités est un projet d’envergure. Il a étéentrepris par la CSST dans un effortd’actualisation de la méthode de clas-sification aux nouvelles réalités des employeurs. PT

Marie-Ève Legault

15Hiver 2006 Prévention au travail

Droitset obligations

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Un travail d’équipeLa réforme des unités

de classification

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27 janvier 2006

Québec (Québec)

Conférences scientifiquesLa gestion de la fatigue au quotidien, une questionde temps ou de contrainte de travail ?

10 mars 2006

Bilan de 15 ans de recherchesur les âges à l’IRSST

21 avril 2006

Les formes complémentairesde soutien municipal à laconciliation travail-famille

Renseignements

Site Web : www.cgsst.fsa.ulaval.ca/chaire/fra/calendrier_des_evenements.asp

Sessions d’information

31 janvier 2006

Montréal (Québec)

Le Code criminel du Canadaet lois en sst : obligations et diligence raisonnable

9 mars 2006

Montréal (Québec)

Bâtir une culture en sst… Un plus pour l’entreprise !

17 mars 2006

Montréal (Québec)

Sous-traitance

21 mars 2006

Montréal (Québec)

L’assignation temporaire : un droit pour l’employeur

31 mars 2006

Montréal (Québec)

Surdité

9 mai 2006

Montréal (Québec)

Bâtir une culture en sst… Un plus pour l’entreprise !

18 mai 2006

Québec (Québec)

Le Code criminel du Canadaet lois en sst : obligations et diligence raisonnable

Sessions de formation

29 mars 2006

Montréal (Québec)

Conduite préventive des chariots élévateurs

4 avril 2006

Montréal (Québec)

Alcool, drogues et gestion du risque

25 et 26 mai 2006

Montréal (Québec)

« Ergonomisez » vos postesde travail

9 juin 2006

Montréal (Québec)

Les contraintes et le confortthermiques

Renseignements

Centre patronal de santé etsécurité du travail du QuébecTél. 514 842-8401Site Web : www.centrepatronalsst.qc.ca

10 février 2006

Salt Lake City (États-Unis)

18th Annual CompensableDisability ForumUpdate 2006

Renseignements

Tél. 801 581-4055Courriel : [email protected]

14 février 2006

Sherbrooke (Québec)

Chicoutimi (Québec)

Formation de pointeLoi C21 : C-45 et la gestion de la diligence raisonnable en sstRenseignements

Secrétariat de l’AQHSSTCourriel : [email protected] Web : www.aqhsst.qc.ca

Du 2 au 4 mars 2006

Miami (États-Unis)

Sixième conférence internationale sur le stress et la santé au travailRenseignements

Courriel : [email protected] Web : www.apa.org/pi/work/wsh2006.html

Du 22 au 24 mars 2006

Salvador (Brésil)

XXVIIIe colloque international AISS comitéconstructionSanté sécurité dans l’industrie de la constructionApprendre du passé pour élaborer les stratégiesd’amélioration futuresRenseignements

FundacentroTél. 55 11 30 66 63 23 ; 55 11 30 66 61 16Courriel : [email protected]

Du 29 au 31 mars 2006

Bruxelles (Belgique)

ErgoPract 06

Évolution de l’ergonomie et de ses pratiquesRenseignements

Courriel : [email protected]

30 et 31 mars 2006

Lille (France)

10e colloque ADEREST

Épidémiologie en santé et travailRenseignements

Courriel : [email protected] Web : www.univ-lille2.aderest/colloque2006/

Du 30 avril au 6 mai 2006

Washington (États-Unis)

North American Occupational Safety and Health Week (NAOSH)Renseignements

Tél. 847 768-3413Courriel : [email protected]

9 et 10 mai 2006

Québec (Québec)

Colloque annuel de l’ASSTSASCélébrons nos succès en prévention !Renseignements

Tél. 514 253-6871 ou 1 800 361-4528Site Web : www.asstsas.qc.ca

Du 9 au 11 mai 2006

Québec (Québec)

28e congrès annuel

de l’AQHSSTLa prévention : un éternelrecommencement ou… une amélioration continue ?Renseignements

Secrétariat de l’AQHSSTCourriel : [email protected] Web : www.aqhsst.qc.ca

Du 10 au 12 mai 2006

Séville (Espagne)

ORP’2006

4e conférence internationale

sur la prévention des risquesprofessionnelsRenseignements

Courriel : [email protected] Web : www.orpconference.com/2006

Du 15 au 19 mai 2006

Montréal (Québec)

Congrès de l’ACFASLe savoir, trame de la modernitéRenseignements

Site Web : www.acfas.ca/congres/invitation.html

Du 15 au 19 mai 2006

Paris (France)

Deuxième congrès de l’IRPARadioprotection : du savoir à l’actionRenseignements

Courriel : [email protected] Web : www.irpa2006europe.com

24 mai 2006

Baie-Comeau (Québec)

25 mai 2006

Sept-Îles (Québec)

Colloque3

e édition du colloque sur lasanté et la sécurité du travailde la Côte-NordRenseignements

Louise BertrandTél. 418 964-3906Courriel : [email protected] MichaudTél. 418 589-9845 Courriel : [email protected]

16 Prévention au travail Hiver 2006

Agendad’ici et d’ailleurs

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17Hiver 2006 Prévention au travail

« Il n’y a pas de façon unique

d’intervenir en ergonomie ; cela s’ex-plique notamment par la variété desformations et des écoles de pensée desergonomes. Ce n’est pas toujours fa-cile de s’y retrouver ! Cela cause parfois une certaine confusion chez les gensqui n’ont pas ou ont peu de formation

dans ce domaine », explique Denys Denis, de l’équipe Sécurité-ergonomiede l’IRSST.

Le chercheur note de plus que lesergonomes ont énormément d’inté-rêt pour la question mais qu’ils dis-posent de bien peu de « documentationscientifique ». Les recensions d’écrits

D a n s c e n u m é r o

Prévention des troublesmusculo-squelettiquesNommer les manières d’intervenir des ergonomes

Agir sur les basses fréquencesLe matériau absorbant idéaln’existe pas encore

Centres de transfert des matières résiduelles dangereusesPour mieux connaître les risques du milieu

Utilisation d’un générateur d’air chaud sur un chantier de construction Des précautions à prendre

Bourses d’études supérieures de l’IRSSTUn programme qui a aiguisél’intérêt pour la recherche etpour la santé et la sécurité dutravail

Boursière : Sylvie OuelletUniversité du Québec à MontréalDévelopper des habiletés et prévenir les troubles musculo-squelettiques

Nouvelles publications

Recherches en cours

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Rechercheà l’IRSST

Prévention des troubles musculo-squelettiques

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Nommer les manièresd’intervenir des ergonomes

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Recherche

L’étude a mené à un classe-ment en trois grands types d’inter-ventions : classique ou complète (sous-catégorie : analyse de l’acti-vité), écourtée et clé en main (voirle tableau). La revue montre no-tamment qu’il existe des variantesau modèle classique, ce qui sup-pose également que l’interven-tion en prévention des TMS n’estpas une recette et qu’il est souhai-

table de l’adapter. Aller au-delà de la démarche de base, tout comme la restreindre, peut se justifier. C’est làl’aspect critique : l’importance de biensituer le contexte d’application.

« Nous n’avons pas voulu statuerqu’une méthode est meilleure qu’une

18 Prévention au travail Hiver 2006

à l’IRSST

existantes s’attardent essentiellement à l’évaluation des effets des interven-tions. Elles ne permettent pas de biencomprendre la manière dont se dé-roulent les interventions dans les entre-prises ni de quelle façon exacte ellesarrivent à produire ou non les résultatsdésirés en matière de prévention destroubles musculo-squelettiques. Com-ment alors améliorer la pratique de l’ergonomie ? Une équipe de l’IRSST etde l’École polytechnique de Montréal a recensé les écrits portant sur l’inter-vention elle-même : la démarche miseen œuvre et les facteurs qui influencentson déroulement.

Point de départDe nombreuses interventions ergono-miques ont été réalisées au cours des 20 dernières années pour prévenir lestroubles musculo-squelettiques (TMS)en milieu de travail. Pourtant, jusqu’àmaintenant, il n’existait pas de portraitdes différentes approches d’interventionqu’utilisent les ergonomes. Il devientalors difficile d’améliorer les pratiquesergonomiques.

ResponsablesDenys Denis1 et Marie St-Vincent2, del’IRSST, Caroline Jetté, IulianaNastasia3 et Daniel Imbeau, de l’École polytechnique deMontréal.

RésultatsLes auteurs ont recensé, dans la documentation scientifiqueexistante, les éléments qui se rapportent aux méthodesd’interventions ergonomiquesvisant la prévention des TMS. L’analyse des données fournitun portrait des grandes caté-gories d’interventions et poseun regard critique sur elles. Ellea aussi permis de suggérer de nouvelles orientations derecherche ayant pour but demieux outiller les intervenantsqui doivent soutenir les entre-prises qui ont des cas de TMSdans leur secteur d’activité.

Utilisateurs potentielsLes ergonomes et les autres interve-nants en santé et en sécurité qui tra-vaillent à la prévention des troublesmusculo-squelettiques.

L’étude démontre assez clairement que face à des postes où la personnetravaille avec un outil sur une pièce, on documente bien les facteurs de risque, on connaît le problème, tandis que lorsqu’on arrive avec quelque chose de plus variable, on note généralement quel’intervention est moins poussée.

autre, déclare Denys Denis. Nous avonsplutôt fait une liste des principales fa-milles d’interventions, avec leurs carac-téristiques. Nous avons tenté de situerleurs conditions d’application, leursavantages et leurs limites. En tant quechercheur et intervenant, je crois qu’ondevrait faire une analyse complète de la situation de travail plutôt que sim-plement suggérer des solutions toutesfaites. Mais je comprends aussi trèsbien que, quelquefois, à cause du

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contexte ou pour diverses raisons, onpuisse vouloir aller plus rapidement. »

Fait notable, les chercheurs ont ob-servé une relation inverse entre l’étaped’évaluation des effets de l’interventionet celle du diagnostic des problèmes.Ainsi, un diagnostic initial poussé — dont la documentation contient da-vantage de variables — s’accompagneen général d’une évaluation plus som-maire de l’intervention, et vice-versa.

« Un fait intéressant est qu’on a pu indirectement démontrer l’efficacitédes interventions où le diagnostic estmieux précisé parce qu’on a vu un lien direct entre le temps passé à documenter la situation de travail et les transfor-mations auxquelles on arrive, poursuitDenys Denis. Dans ces cas-là, les trans-formations sont beaucoup plus nom-breuses et s’attaquent à diverses causes— par exemple, on va agir à la fois sur la formation, sur l’organisation du travail, sur l’équipement, etc. — et lesrecommandations sont beaucoup plusspécifiques. Tandis que lorsqu’on ap-plique des solutions plus rapidement, encourt-circuitant le diagnostic, on touche

souvent à un seul élément déterminant,ou l’on émet une seule recommandation,alors qu’on sait très bien que la questiondes TMS est très complexe et impliquede nombreux facteurs. Ne toucher qu’àun seul aspect n’est peut-être pas mau-vais, mais c’est sûrement insuffisant. »

Autre constatation, l’interventionpose problème lorsqu’elle aborde destâches complexes. Pensons par exempleà la manutention dans les entreprises dedétail, où les caractéristiques des conte-nants, les aménagements physiques, leséquipements et l’organisation du travailposent des contraintes très diversifiées.« Tout ce qui détermine les facteurs derisque varie beaucoup et pose un réel

défi pour l’intervenant, affirme DenysDenis. L’étude le démontre assez clai-rement : face à des postes où l’activitéest limité à une opération avec un seul outil sur une pièce, on documentebien les facteurs de risque, on connaîtle problème. Dès qu’on arrive avecquelque chose de plus variable, on notegénéralement que l’intervention estmoins poussée, on va aux solutions plus rapidement, la formation étantsouvent l’unique solution proposée. »

L’analyse de l’activité de travail estune approche peu utilisée dans la do-cumentation recensée. Même si elle peut paraître fastidieuse en temps et enefforts, elle s’avère incontournable danscertains cas, croient les chercheurs : « On ne peut pas penser mettre sur pied un programme de formation sanssavoir ce que les gens font. Ceux quisont là depuis 5, 10, 15 ans, savent comment faire leur travail. Il faut faire émerger ce savoir-faire », soutientDenys Denis. Les principes de base qui guident l’analyse de l’activité de-vraient influencer tous les types de démarches ergonomiques.

19Hiver 2006 Prévention au travail

Il y a un lien direct

entre le temps passé

à documenter une situation

de travail et les

transformations auxquelles

les ergonomes arrivent.

Regroupement des types d’interventions

Démarche

Classique ou complète

Sous-catégorie : Centrée sur l’analyse de l’activité de travail

Écourtée

Clé en main

Caractéristiques

Basée sur le modèle « classique » d’analyse dutravail. L’identification desfacteurs de risque occupeune place centrale.

Systémique. Considère lesdifficultés et les processusde régulation des travailleurs.

Diagnostic axé sur l’analysedes déterminants. Laréférence aux normes estgrande.

Sans diagnostic. Voie rapide. Transposition desolutions existantes.

Applications

Tâche répétitive dans un environnement stable.Surtout problématique desmembres supérieurs. Besoinde prouver le lien entre le travail et les TMS.

Programmes de formation.Conception industrielle,aménagement, conceptiond’outils et d’équipements.

Problématiques complexesexigeant une bonne connaissance du travail réel.

Environnement stable. Contexte de travail bien documenté dans la littérature et/ou connu de l’intervenant.

Contexte très bien connu del’intervenant et/ou similaireà un autre où il a obtenu dusuccès. Problématique assezsimple dont la cause est évidente.

Avantages

Pouvoir de démonstration.Transformations du travailsur plusieurs aspects. Solutions plus spécifiques.

Compréhension du travailréel et de sa variabilité.Meilleur potentiel pourchanger les représentationsdes travailleurs.

Contribue à l’émergence dusavoir-faire des travailleurs.

Analyse du travail plus simple et plus rapide.

Démarche courte. Résultats rapides. Solutions réutilisables ou exportables.

Limites

L’analyse des facteurs de risque peut être difficile et fastidieuse et conduire à une fragmentation dutravail. Considère surtout les risqueset peu ou pas les difficultés des travailleurs.

Démarche longue et plus complexe.Le processus de prise de données etde validation auprès des travailleurspeut être lourd.

Met l’accent sur les déterminantstechniques (équipements, outils), adonc peu de chance de tenir comptedes déterminants organisationnels.Application restreinte.

Solutions ne tiennent pas compte du caractère multicausal des TMS ni des autres dimensions du travailpouvant nuire à l’efficacité de lamesure. Risque de ne pas identifierla bonne cause. Solution non spécifique au milieu (risque de rejet).

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Bien que les interventions de type « complète » aient été effectuéespour une grande diversité de tâches, on note une forte concen-tration dans le secteur industrielpour du travail d’assemblage.

Recherche

lorsqu’on discute entre ergonomes, ouavec d’autres professionnels, on a de la difficulté à nommer les façons donton procède. Je trouve que cette étudevient mettre des mots sur cet aspect ;elle établit une base conceptuelle qui vaaider aux échanges et aux partages desconnaissances entre spécialistes d’ho-rizons disciplinaires divers ».

De leur propre aveu, les chercheursont été déçus du peu d’information trou-vée dans la documentation disponibleconcernant le déroulement même del’intervention ergonomique et des fac-teurs qui l’influencent. C’est important,

car la meilleure des démarches peut ne donner aucun effet si le contexten’est pas propice. Leur rapport conclutnotamment, à cet égard, qu’il serait per-tinent de documenter directement desinterventions en milieu de travail. Encollaboration avec la CSST, un projet de suivi d’interventions devrait per-mettre à l’IRSST d’étudier de façon plus satisfaisante les façons de faire desmilieux de travail dans les années quiviennent.

L’équipe de Denys Denis souhaitepoursuivre ses travaux dans ce do-maine, réaliser des guides pratiques, parexemple, et proposer de nouvelles mé-thodes d’interventions, notamment ence qui a trait aux tâches complexes. PT

Loraine Pichette

20 Prévention au travail Hiver 2006

à l’IRSST

À l’inverse, pour un travail typiquesur un poste informatique, quand déjàplusieurs études démontrent que la hau-teur de l’écran, la position de la souris,etc., ont des effets sur la présence desfacteurs de risque, il serait correct depenser qu’on puisse procéder par uneintervention dite « écourtée ».

Toujours selon Denys Denis, les prin-cipaux apports de l’étude « se situent àdeux niveaux. Premièrement, on a pudécrire et situer le contexte dans lequelles ergonomes agissent et démontrer lepotentiel d’application des interventionsen ergonomie. Deuxièmement, souvent,

Pour en savoir plus

DENIS, Denys,Marie St-VINCENT,Caroline JETTÉ,Iuliana NASTASIA,Daniel IMBEAU. Les pratiques d’inter-vention portant surla prévention destroubles musculo-squelettiques : un

bilan critique de la littérature, Rapport B-066, 81 pages, 10,70$.

Téléchargeable gratuitement àwww.irsst.qc.ca.

Les auteurs ont constaté que l’inter-vention pose problème lorsqu’elle

aborde des tâches complexes, telle quela manutention dans les entreprises

de détail, où les caractéristiques des contenants, les aménagements

physiques, les équipements et l’organisation du travail posent des

contraintes très diversifiées.

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Dans plusieurs secteurs d’acti-vité — fabrication, forage, transport, bâ-timent —, les travailleurs sont exposésà des niveaux de bruit élevés sur unelarge plage de fréquences. Or, la grandemajorité des matériaux acoustiques ontune faible capacité d’absorption enbasses fréquences.

Une recherche en deux temps

Actuellement, pour diminuer les bruits,on utilise des matériaux microporeux,tels que la laine et la mousse, possé-dant de petites cavités. Ces produitssont efficaces en moyennes et hautesfréquences, mais très peu en bassesfréquences. Une équipe de l’Universitéde Sherbrooke, dirigée par NoureddineAtalla, a voulu comprendre les méca-nismes qui régissent l’absorption et latransmission acoustiques des matériauxporeux en basses fréquences. L’équipes’est d’abord concentrée sur l’absorp-tion acoustique. Elle a mis au point unmodèle numérique et proposé des ma-tériaux ayant des trous de différentes dimensions, qui absorbent mieux lesbasses fréquences. Dans un deuxièmetemps, les chercheurs ont poursuivi lamodélisation et l’optimisation de cesmatériaux en les testant en laboratoire.

Comment trouver les matériaux

les plus efficaces

Une grande partie du projet a été consa-crée à des tests expérimentaux avec des matériaux macroperforés, c’est-à-dire ayant des trous d’une fraction decentimètre à quelques centimètres. Desétudes effectuées sur plusieurs échan-tillons ont permis aux chercheurs dechoisir la laine RHT100. Sans être hau-tement résistante, cette laine est facile-ment disponible et ses paramètres sontles plus près des conditions idéales ence qui concerne la performance opti-male des macroperforations. Les testseffectués dans un local aux murs recou-verts de différents types de matériaux et où le bruit était produit par un com-presseur ont permis de constater que

cette matière présentait des caractéris-tiques intéressantes, moins élevées queles prévisions cependant. Elle a tou-tefois été utilisée pour plusieurs trai-tements à base de macroperforationsdans un contexte semblable à celuid’une application industrielle. Les essais ont contribué à cerner les condi-tions idéales d’utilisation des matériauxmacroperforés pour l’obtention d’unemeilleure performance acoustique.

Les résultats obtenus ont aussi confir-mé indirectement l’importance d’une résistance très élevée au passage de l’air pour une contribution optimale desmacroperforations. Ils ont égalementdémontré que, dans un contexte indus-triel, de simples fentes dans le matériaupeuvent servir de macroperforations,permettant ainsi d’éviter les contraintesfinancières et techniques liées à la réa-lisation d’ouvertures de forme circu-laire ou rectangulaire.

Les chercheurs ont aussi élaboré une modélisation théorique exacte de la transparence acoustique des maté-riaux poreux hétérogènes et ont effec-tué des essais numériques. Ils se sontrendu compte que des inclusions de fluides ou de solides, par exemple despoches d’air dans un matériau poreux,peuvent contribuer à augmenter la pertepar transmission et donnent de bons résultats.

D’autres projets à venir

Ce projet n’a pas complètement atteintses objectifs en raison notamment de

difficultés techniques, dont le peu de disponibilité de matériaux à trèsgrande résistivité et du manque de par-tenaires industriels pour tester les concepts. Toutefois, il a permis d’ex-plorer et de comprendre l’influence demacroperforations sur la performanced’absorption et de transparence acous-tique de matériaux poreux hautementrésistants. De plus, les chercheurs ontélaboré des formulations originales etles résultats expérimentaux obtenus ontété présentés dans des congrès inter-nationaux et publiés dans des journauxscientifiques. Enfin, en raison du poten-tiel de cette technologie, il se fera desétudes complémentaires numériques et expérimentales pour l’optimisation de ces nouveaux matériaux et pour favoriser leurs applications dans des domaines tels que le bâtiment, l’auto-mobile et l’aéronautique. PT

Benoit Fradette

21Hiver 2006 Prévention au travail

Agir sur les basses fréquencesLe matériau absorbant idéal n’existe pas encore

En raison du potentiel

de cette technologie,

il se fera des études

complémentaires pour

optimiser ces nouveaux

matériaux et pour favoriser

leurs applications

dans différents domaines.

Pour en savoir plus

ATALLA,Noureddine, Celse K. AMÉDIN,Youssef ATALLA,Raymond PANNETON, Franck SGARD.Développement denouveaux matériauxabsorbants à hautes

performances acoustiques pour diminuerle bruit en basses fréquences, Rapport R-370, 85 pages, 7,49$.

ATALLA, Noureddine, Celse K. AMÉDIN,Raymond PANNETON, Franck SGARD.Étude numérique et expérimentale de l’absorption acoustique et de la transpa-rence acoustique des matériaux poreuxhétérogènes en basses fréquences dans le but d’identifier des solutions à fortpotentiel d’applicabilité, Rapport R-278,62 pages, 6,42$.

Téléchargeables gratuitement àwww.irsst.qc.ca.

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Recherche

(CPE), qui a demandé à ce que lasituation prévalant dans les centresde transfert soit documentée.

Comprendre les risques

La responsable du projet, BrigitteRoberge, précise qu’il y a très peude documentation sur le sujet auQuébec. « Il y avait certes des sta-tistiques d’accidents, mais pas dedonnées identifiant les risquescomme tels. » Les chercheurs ontdonc privilégié un large tour d’ho-rizon. Ils ont déterminé non seule-ment les facteurs de risque, maisils ont aussi examiné la dynamiquedu travail effectué ; repéré et éva-lué qualitativement les risqueschimiques, microbiologiques, phy-siques et ergonomiques et, fina-lement, estimé la sécurité relativeaux tâches effectuées. Ainsi, au

moyen d’une liste élaborée par leComité paritaire de l’environnement(CPE), six établissements de la région

de Montréal, de la Montérégie et del’Outaouais ont été visités. À l’aide d’unegrille d’observations qui tient compte de l’établissement, des procédés, desrisques et des dangers, des moyens etdes équipements de protection ainsi que de la formation, les chercheurs ontpu brosser un portrait des facteurs derisque et des dangers du milieu.

Il y a place à amélioration…

Les facteurs de risque et les dangersrelevés par les chercheurs sont liés à dif-férentes activités. On les trouve, entreautres, sur le plan de l’organisation del’espace des postes de travail. Ainsi,plusieurs aménagements sont réaliséssans réelle planification et plusieurspostes de travail sont situés dans desespaces exigus et parfois même en hauteur sans qu’un garde-corps ou unemain courante ne soit installé poursécuriser les accès difficiles. De plus, il arrive que les abords des douchesd’urgence ou des équipements de

22 Prévention au travail Hiver 2006

à l’IRSST

Point de départCes dernières années, il y a eu plusieursaccidents du travail, dont un mortel,dans les centres de transfert de matièresrésiduelles dangereuses. Le Comité pari-taire de l’environnement (CPE) a deman-dé à l’IRSST de documenter les facteursde risque et les dangers pour la santé et la sécurité dans ces centres et de déterminer despistes de solutions.

Responsables Brigitte Roberge1 et Marc Baril2,de l’IRSST, et Claude Bariteau3,consultant.

RésultatsUn portrait exhaustif des risqueset des dangers dans les centresde transfert de matières rési-duelles dangereuses, des pistesde solutions accessibles et, éven-tuellement, un outil de sensibi-lisation.

Utilisateurs potentielsLes gestionnaires et les travail-leurs des centres de transfert,les comités de santé et de sécurité dutravail et le Comité paritaire de l’envi-ronnement.

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Centres de transfert des matières

Pour mieux connaître les risques du milieu

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Le secteur des matières rési-duelles dangereuses, incluant les centresde transfert et les activités liées au net-toyage industriel, comporte des risquesélevés pour la santé et la sécurité destravailleurs. Selon le Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’environnement, letaux d’accidents est de 19,5 % pour lapériode 1995-1999, alors que le tauxmoyen, tous secteurs d’activité confon-dus, est de 4,9 %. Face à cette situation,les intervenants syndicaux et patronauxdu milieu, en collaboration avec laCommission de la santé et de la sécu-rité du travail (CSST), ont mis sur piedle Comité paritaire de l’environnement

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protection d’incendie soient encombrés.Les procédures de mise à la terre desciternes ou des récipients ne sont pasappliquées uniformément dans lesétablissements visités. Par ailleurs, lesactivités de transfert des petits conte-nants (labpack) représentent d’impor-tants risques sur le plan ergonomique,car elles nécessitent, à répétition, l’ex-tension des membres supérieurs et des flexions du dos. De plus, la sécu-rité des machines, les systèmes d’arrêt d’urgence et les passerelles, la signali-sation des zones de circulation et l’ap-plication du programme de protectionrespiratoire nécessiteraient une atten-tion marquée. Enfin, le niveau de for-mation offert varie d’un établissementà un autre et laisse à désirer.

… et beaucoup de moyens

existent déjà !

Le travail des chercheurs a permis dedresser des pistes d’action pouvantaméliorer la sécurité dans les centres

de transfert des matières résiduellesdangereuses. « Beaucoup de moyenssont applicables immédiatement, con-clut Brigitte Roberge. Par exemple, la signalisation des voies réservées aux piétons, la démarcation des zonesde travail, différents types d’échafau-dages pour effectuer l’échantillon-nage dans les citernes ou l’utilisationconforme des pistolets à jet sont au-tant de moyens déjà documentés et très simples à mettre en pratique. » Les pistes d’action concernent aussi le soutien pour l’organisation spatialedes postes, la diffusion d’informations,déjà disponibles, sur des mécanismesde sécurité touchant les passerelles, les garde-corps amovibles, les mainscourantes, etc. Enfin, une campagne de sensibilisation sur la mise à la terredes camions-citernes et sur des aspectsréglementaires contribuerait à réduireles risques d’accidents. PT

Benoit Fradette

23Hiver 2006 Prévention au travail

Pour en savoir plus

ROBERGE, Brigitte,Marc BARIL, Claude BARITEAU.Documentation desrisques dans les centres de transfertdes matières dange-reuses résiduelles,Rapport R-402, 26 pages, 5,35 $.

Téléchargeable gratuitement àwww.irsst.qc.ca.

Un centre de transfert ?Les centres de transfert dematières résiduelles dangereusessont des établissements qui ex-ploitent à des fins commercialesun ou plusieurs procédés detraitement des produits dange-reux usés ou périmés. On y classeces matières, on les groupe parcatégories et on les entrepose.Ces opérations ne touchent ni lacollecte ni l’élimination des ma-tières dangereuses.

Selon l’article 1 de la Loi sur laqualité de l’environnement, unematière dangereuse est « toutematière qui, en raison de ses pro-priétés, présente un danger pour la santé ou l’environnement et quiest, au sens des règlements prisen application de la présente loi,explosive, gazeuse, inflammable,toxique, radioactive, corrosive,comburante ou lixiviable, ainsi quetoute matière ou objet assimilé àune matière dangereuse. »

Une étude du Comité sectorielde l’environnement publiée en2001 recensait 32 entreprises de ce type au Québec, exploitant68 établissements et employantprès de 2 000 personnes, dont 10 % sont des femmes. Générale-ment, cette main-d’œuvre est relativement jeune, peu scolariséeet près de la moitié n’a pas ter-miné ses études secondaires.

Les produits périmés de laboratoire ou les déchets domestiques dangereux reçus en barils ou en boîtes surdimensionnées sont vidés

ou transférés manuellement. Ces opérations impliquent, à répétition,l'extension des membres supérieurs et des flexions du dos, pour

extraire les petits contenants des barils ou des boites, notamment pour atteindre ceux situés dans les parties inférieures.

résiduelles dangereuses

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Recherche

à l’aide d’une conduite installée à la sortie de chaque générateur. Lorsquec’était possible, des ajustements ont été faits au brûleur des appareils afind’assurer une meilleure combustion.

Les résultats obtenus par les mesuresfaites en laboratoire variaient consi-dérablement. M. Brunet peut tout demême affirmer qu’un générateur d’airchaud produit normalement moins de15 grammes de monoxyde de carbonepar 100 000 Btu, selon, bien sûr, les conditions dans lesquelles il est utilisé.Dans un lieu où l’aération est suffisante,une telle émission ne devrait pas in-commoder les travailleurs.

Durant les essais, une série d’élé-ments de risque des générateurs évaluésont pu être observés. Pour n’en citer quequelques-uns :

• Dans presque tous les cas, pour unepression de gaz spécifiée, la puis-sance mesurée de l’appareil ne cor-respondait pas à celle qu’annonçait le fabricant.

• Un joint d’étanchéité manquait àl’une des bouteilles de propane.

• Un déchet obstruait l’orifice d’unbrûleur, réduisant sa puissance.

• Un générateur avait été livré sansconnecteur pour la bonbonne depropane de 100 livres, ce qui repré-sente un risque de branchement nonconforme.

• Un autre avait été livré avec un régu-lateur de pression pour le gaz natu-rel plutôt que pour le propane.

• Deux générateurs avaient été livrésavec la valve de sélection de gaz (natu-rel ou propane) en mauvaise position.

• De façon générale, les avis sur lasécurité ou l’utilisation adéquate del’appareil avaient été donnés par lesemployés les plus expérimentés.

• Chez l’un des locateurs, une seule personne semblait avoir les compé-tences nécessaires pour évaluer leproblème de fuite du régulateur livréavec l’un des générateurs.

S’il est important de vérifier qu’un géné-rateur d’air chaud est entretenu conve-nablement, Stéphane Brunet insisteparticulièrement sur l’obligation queseule une personne possédant une attes-tation des compétences requises procèdeà l’installation et au raccordement d’untel appareil à une bonbonne de propaneou au réseau de gaz naturel. PT

Marjolaine Thibeault

24 Prévention au travail Hiver 2006

à l’IRSST

Soumis aux humeurs du climat,les travailleurs des chantiers de cons-truction recourent parfois à un géné-rateur d’air chaud pour faciliter les diverses étapes nécessaires au durcis-sement du béton. Ces appareils fonc-tionnent soit au gaz naturel, soit aupropane. À la demande d’inspecteurs dela CSST, qui apprenaient souvent queles travailleurs souffraient de maux detête, d’étourdissements et d’autres ma-laises à la suite de l’utilisation de géné-rateurs, l’IRSST a voulu connaître lesquantités de monoxyde de carbone (CO)émises par ces appareils. Le mandat de répondre à la question a été confié à Stéphane Brunet, du Centre des tech-nologies du gaz naturel.

Dans un premier temps, l’émissionde CO de quatre générateurs de puis-sance différente, mis en marche « telsque reçus » des entreprises de loca-tion, a été mesurée en laboratoire. Ledébit d’air chaud et la température de l’air ont également été mesurés

Utilisation d’un générateur d’air chaud

sur un chantier de construction

Quatre générateurs d’air chaudde puissance différente, livrés

« tels quels », ont servi de base à la mesure des émissions

de monoxyde de carbone de ces appareils.

Pour en savoir plus

BRUNET, Stéphane.Mesure des émis-sions de CO desgénérateurs d’airchaud utilisés sur les chantiers de cons-truction, Rapport R-411, 13 pages,5,35$.

Téléchargeable gratuitement à www.irsst.qc.ca.

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Des précautions à prendre

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C’est en 1981 que l’IRSST met enplace un programme de formation dechercheurs. Il poursuit en cela l’ini-tiative lancée en 1979 par la Commis-sion des accidents de travail — devenueensuite la CSST. Le programme debourses devient rapidement populaire.Ainsi, depuis 1981, l’Institut a décerné812 bourses, totalisant près de 12 mil-lions de dollars, à 362 candidats étu-diants à la maîtrise, au doctorat ou au

postdoctorat. Périodiquement, ce pro-gramme a fait l’objet de bilans et ledernier, celui de 2004, a permis de connaître la situation actuelle des an-ciens bénéficiaires d’une bourse et dedéterminer s’ils avaient persévéré dansle domaine de la santé et de la sécuritédu travail.

Une carrière en santé

et en sécurité ?

Parmi les 240 ex-boursiers joints pourl’enquête, 161 travaillent actuellementen santé et en sécurité du travail, dont105 en recherche. On note aussi que 27 répondants qui ne sont pas présen-tement actifs dans ce domaine y ontdéjà travaillé, dont 13 en recherche. Parailleurs, 10 répondants prévoient enta-mer une carrière en recherche ou effec-tuer un retour dans ce milieu à brèveéchéance. En fait, parmi l’ensemble des répondants, 198 (83 %) anciensboursiers ont travaillé, travaillent ou

prévoient travailler dans le domaine dela santé et de la sécurité du travail aucours de leur carrière.

En comparant les différents bilansproduits depuis 1981, on note uneamélioration significative du taux de rétention en santé et en sécurité du travail au fil des ans. En 1984, 52 % desboursiers poursuivaient une carrièredans ce domaine. En 2004, ils étaient 67 %. Fait à noter, une forte majorité

25Hiver 2006 Prévention au travail

Bourses d’études supérieures de l’IRSSTUn programme qui a aiguisé l’intérêt

pour la recherche et pour la santé et la sécurité du travail

Répartition des boursiers qui travaillent en santé et en sécurité du travail,

selon les champs de recherche de l’IRSST

Des 225 ex-boursiers quiétaient sur lemarché du travail en 2004, 161 travaillaienten santé et ensécurité du travail, soit untaux de rétentionde 72 %. Ce sontles champsTroubles musculo-squelettiques et Sécurité des outils, desmachines et desprocédés indus-triels qui ont letaux de rétentionle plus élevé.

Parmi les 161 répondants

qui travaillent en santé

et en sécurité du travail,

105 poursuivent une carrière

directement en recherche,

soit 65 %, et 56 poursuivent

une carrière orientée

vers l’intervention, soit 35 %.

soit, un taux de

rétention de

83 %

82 %

74 %

68 %

67 %

61 %

72 %

qui travaillent

en SST

44

18

26

15

22

36

161

Champs de recherche

Troubles musculo-squelettiques

Sécurité des outils, des machines et des procédés industriels

Accidents

Bruit et vibrations

Divers

Substances chimiques et agents biologiques

Total

Répondants sur le marché

du travail

53

22

35

22

33

59

225

Depuis bientôt un quart de siècle, l’IRSST offre des

bourses d’études supérieuresafin de former des chercheurs

en santé et en sécurité du travail… et ça fonctionne.

Les résultats d’un sondage menéauprès des anciens boursiers

de l’Institut sont éloquents.

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Sur la piste des boursiersAfin de tracer un profil le plus justepossible des boursiers, la méthoded’enquête par questionnaire télépho-nique a été retenue. Le technicien enrecherches sociales Éric Phaneuf aété engagé pendant quelques moispour seconder Carole Bellazzi. « Nousavons réussi à joindre près de 75 %des anciens boursiers, affirme celle-ci. Ils ont collaboré avec plaisir et ontaccepté que nous communiquionsdorénavant avec eux une fois l’anafin d’assurer un meilleur suivi denos dossiers. »

Les principaux thèmes abordéslors de l’entrevue des anciens bour-siers étaient : leur profil universi-taire, leur situation professionnelle,leur expérience en santé et en sécu-rité du travail ainsi que les motifs de réorientation de leur carrière dansun autre domaine, le cas échéant.

Recherche

26 Prévention au travail Hiver 2006

à l’IRSST

d’anciens boursiers au doctorat ou aupostdoctorat ont opté pour une carrièreen enseignement et en recherche en cettematière. Cela démontre bien l’utilité duprogramme de bourses dans le dévelop-pement et la consolidation d’une relèvehautement qualifiée dans le secteur de lasanté et de la sécurité du travail.

Enfin, les anciens boursiers qui netravaillaient pas dans ce milieu au mo-ment de l’enquête invoquent la pré-sence d’occasions plus intéressantesdans d’autres domaines ou l’absence dedébouchés en santé et en sécurité dutravail au moment de leur entrée sur lemarché du travail.

L’ergonomie en première place

L’IRSST décerne des bourses dans quatre grands secteurs, soit l’ergono-mie, les sciences de la santé, les scienceshumaines et sociales et enfin, les sciencesnaturelles et le génie. Parmi ceux-ci,l’ergonomie remporte la palme sur leplan du taux de rétention puisque 95 %des boursiers de ce domaine optentpour une carrière en santé et en sécu-rité du travail au terme de leurs études.Ce taux se situe à 67 % dans chacun destrois autres secteurs.

La recherche domine

Les carrières en recherche attirent da-vantage les boursiers que les profes-sions en intervention, ce qui correspondaux objectifs visés par le programme de bourses. Ainsi, parmi les 161 répon-dants qui occupaient un emploi ensanté et en sécurité du travail au mo-ment de l’enquête, 65 % poursuivent unecarrière en recherche et 35 % travaillenten intervention. Les anciens boursiersde l’IRSST qui font de la recherche occupent principalement des postes de professeur dans des universités, de chercheur dans des agences dedéveloppement de réseaux locaux deservices de santé et de services sociaux(ADRLSSSS) ou… à l’IRSST, dans lecas d’une douzaine d’entre eux. Quant à ceux qui travaillent en intervention,on les retrouve notamment dans l’en-treprise privée, les universités, la CSSTet les ADRLSSSS. Ils y agissent en tantque conseillers en ergonomie, ingé-nieurs, conseillers en santé et en sécu-rité du travail, physiothérapeutes ougestionnaires.

« Nous considérons ce bilan trèspositif, commente Carole Bellazzi, res-ponsable du programme de bourses del’IRSST au moment de l’enquête. Leprogramme permet à près de 70 % desétudiants de demeurer dans le domainede la santé et de la sécurité du travail.De plus, certains facteurs, comme le faitd’octroyer des montants intéressants,d’offrir aux étudiants plusieurs possi-bilités de financement, d’être à l’écoutede leurs besoins et de favoriser leur em-bauche à l’occasion, contribuent sûre-ment au succès du programme. C’est unexcellent moyen pour assurer la relève.Il est aussi important de souligner lerôle majeur joué par les anciens bour-siers, qui attirent aujourd’hui de nou-veaux étudiants vers la santé et lasécurité du travail et encadrent leurstravaux aux cycles supérieurs. »

« La conjugaison de tous ces élé-ments explique la croissance remar-quable du nombre de demandes debourses adressées à l’Institut depuiscinq ans, affirme encore Mme Bellazzi.Nous en recevons une soixantaine parannée et près de 50 % d’entre elles sontacceptées. Rappelons que les mon-tants des bourses sont de 14 100 $ à lamaîtrise, de 18 000 $ au doctorat et de 27 000 $ au postdoctorat. » PT

Benoit Fradette

« Le programme permet à prèsde 70 % des étudiants dedemeurer dans le domaine de la santé et de la sécurité du travail, explique CaroleBellazzi. C’est un excellentmoyen pour assurer la relève. »

Ex-boursiers ayant collaboré à l’enquête

Type de diplôme

Maîtrise

Doctorat

Maîtrise et doctorat

Postdoctorat

Doctorat et postdoctorat

Maîtrise, doctorat et postdoctorat

Total

Nombre de boursiers

151

98

36

34

8

2

329

Taux de réponse

62 %

83 %

78 %

85 %

88 %

100 %

73 %

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Le programme de bourses de l’IRSST

Sylvie Ouellet est une des étudiantes qui bénéficie du programme de bourses d’études supérieures de l’IRSST.

Pour obtenir des informations sur le programme debourses de l’IRSST, on peut téléphoner au 514 288-1551

ou écrire à [email protected].

Sylvie Ouellet

Université du Québec à Montréal

de l’activité. Je veux de plus démontrer comment l’analysede l’activité de travail peutcontribuer à l’élaborationd’un contenu de formationsécuritaire, adapté aux carac-téristiques des apprentis ».

Sylvie Ouellet entreprendson projet par l’analyse del’activité de travailleurs expé-rimentés et en élaborant aveceux une formation sur le dé-sossage et le dégraissage. Elleassure ensuite le suivi de laformation de trois groupesd’apprentis.

Du point de vue du travailleur

Le résultat consistera à fournir aux intervenants enga-gés dans l’organisation de formations des repères sur les éléments importants à prendre en compte pour opti-miser l’apprentissage des travailleurs et prévenir des troubles musculo-squelettiques. « Souvent, la croyanceest qu’on doit expliquer une seule méthode — LA bonneméthode — au travailleur. Les résultats démontrent quece n’est pas le cas. Étudier comment les apprentis s’yprennent pour apprendre permet de dégager des repèrespour mieux organiser la formation. »

Ainsi, sur le plan de l’organisation, vaut-il mieux apprendre toutes les séquences de découpe d’une fesse de porc en même temps, ou l’une après l’autre ? Qu’est-ce qui doit être montré au début ? Quels exercices favo-risent l’apprentissage du travail ? « Je veux évaluer ce qui fait une différence dans la façon dont la formation a été organisée, explique Sylvie Ouellet. Je décris aussiles conditions d’apprentissage offertes au travailleur.Doit-on utiliser une table fixe ou une table à convoyeurà cadence progressive ? Quels outils ? Que se passe-t-il si un travailleur s’absente quelques jours ? »

L’objectif est aussi de fournir à l’entreprise un contenude formation qui favorise l’apprentissage du travail et de la prévention des troubles musculo-squelettiques « Laformation, qui s’adresse directement au travailleur, esttrès précise, ajoute Sylvie Ouellet : comment pencher lecouteau, à quelle profondeur l’enfoncer, quoi regarder,quels mouvements éviter... »

Après pratiquement un an et demi à réaliser une col-lecte exhaustive de données, reste à en faire l’analyse,puis la rédaction du rapport. Sylvie Ouellet poursuit dansla voie qu’elle s’est tracée : la recherche et l’enseignementen ergonomie. PT

Loraine Pichette

Développer des habiletés et prévenir les troubles musculo-squelettiques

Boursière

Avec en poche un baccalauréat en activitéphysique, Sylvie Ouellet enchaîne avec une maîtrise enkinanthropologie à l’Université de Sherbrooke. « Pendantma maîtrise, j’ai travaillé pour la faculté d’éducationphysique de l’université et pour le centre sportif. J’ai aussifait des projets en milieu de travail, mais toujours en relation avec la condition physique et le mieux-être. »

Sylvie Ouellet se retrouve ensuite chez des consultantsen santé et mieux-être au travail. « J’ai fait équipe avecquelqu’un qui travaillait en ergonomie ; c’est là que j’aidéveloppé un intérêt pour la santé et la sécurité du tra-vail. J’ai donc fait un certificat dans ce domaine. » SylvieOuellet devient consultante en santé et en sécurité du tra-vail, tout en poursuivant un diplôme d’études supérieuresspécialisées (DESS) en intervention ergonomique.

Depuis longtemps attirée par la recherche, SylvieOuellet obtient, après son DESS, un poste de profession-nelle de recherche au Centre de recherche interdiscipli-naire sur la biologie, la santé, la société et l’environnement(CINBIOSE) de l’Université du Québec à Montréal.

Et le doctorat

Deux ans plus tard, Sylvie Ouellet décide d’entreprendreun doctorat sur les questions d’apprentissage en milieude travail. Au même moment, une entreprise approche leCINBIOSE pour l’aider à mettre au point une formationdestinée à ses travailleurs, qui effectuent le désossage etle dégraissage de fesses de porc. En plein le type de pro-jet dont Sylvie Ouellet rêvait pour son doctorat ! Elle en-treprend ainsi sa thèse sur l’acquisition de nouvelleshabiletés motrices au travail et la prévention des lésionsmusculo-squelettiques.

Le côté innovateur de l’étude de Mme Ouellet tient notamment en ce qu’elle tire profit de son parcours pro-fessionnel pour « voir à quel point les connaissances enapprentissage moteur (qui relèvent surtout du domainedu sport) peuvent aider les ergonomes à affiner l’analyse

27Hiver 2006 Prévention au travail

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Recherche

28 Prévention au travail Hiver 2006

à l’IRSST

Caractérisation des bioaéro-sols en cabinets dentaires DUTIL, Steve, Anne MÉRIAUX,

Marie-Chantale DE

LATRÉMOILLE, Annie LEDUC,

Louis LAZURE, Jean BARBEAU,

Caroline DUCHAINE, Rapport

R-407, 53 pages, 6,42 $

L’utilisation d’instruments àhaute vitesse, tels que les turbines, les détartreurs ultra-soniques et les pistolets air-eau,entraînent l’émission de concen-trations importantes de bioaé-rosols dans l’environnement des cabinets de dentistes. Lesauteurs de cette publicationvoulaient comprendre la problé-matique de production de cesbioaérosols et mieux connaîtreleur composition et leur disper-sion dans l’environnement. Il ressort que dans certainesconditions, le personnel descabinets de dentistes et lesclients peuvent être exposés auxmicroorganismes présents dansl’air, plus particulièrement lesbactéries d’origine buccale etcelles qui proviennent des uni-tés d’eau. L’exposition répétéedu personnel suggère que le

Toutes ces publicationspeuvent être commandéespar la poste. Les prix indiqués comprennent lataxe et les frais d’envoi.Elles sont aussi disponiblesgratuitement en versionPDF dans notre site Web.

risque de contact entre les bactéries aérosolisées et le sys-tème respiratoire est probable.Or, avec une ventilation mini-male, l’arrêt des traitements durant deux heures apparaîtsuffisant pour que la concentra-tion de bioaérosols revienne auniveau mesuré avant les soinsdentaires. L’efficacité du portdu masque comme outil de pré-vention de l’exposition reste àdéterminer.

Guide de conception des circuits de sécurité Introduction aux catégories de la norme ISO 13849-1:1999

BOURBONNIÈRE, Réal, Joseph-

Jean PAQUES, Guide technique

R-405, 74 pages, 7,49 $

Les professionnels appelés àparticiper à la conception et àl’installation de dispositifs deprotection sur les machinesdangereuses ne disposent quede peu de documents en fran-çais, souvent mal adaptés auxentreprises québécoises. Pourpallier cette lacune, une équipea élaboré un guide qui serautile aux ingénieurs et auxfirmes qui conçoivent, modi-fient ou mettent en œuvre des systèmes de commandepour les machines utilisées auQuébec selon les catégories dela norme ISO 13849-1:1999. Ladémarche globale d’apprécia-tion et de réduction du risqueselon la norme ISO 12100 estprésentée. Suivent huit exemplesd’applications de dispositifs deprotection, regroupés dans qua-tre catégories. Chaque exemplecomprend une photo de la machine, la description de sonfonctionnement, de l’activitéconcernée et de son application,le risque considéré, un dessinou une photo du dispositif deprotection, les facteurs consi-dérés pour la sélection de lacatégorie du circuit, le schémaélectrique du circuit de com-mande proposé et des commen-taires sur le montage.

Revue de littérature surl’utilisation de fibres d’amiante dans les enrobésbitumineuxPERRAULT, Guy, Chantal DION,

Rapport R-413, 23 pages, 5,35 $

Cette revue des connaissancessur l’exposition des travailleurspendant l’utilisation de fibresd’amiante dans les enrobés bitumineux s’appuie sur l’ana-lyse critique des articles et desrapports scientifiques et tech-niques. Elle a été réalisée à lademande du Sous-comité surles enrobés de fibres d’amiante,composé de représentants desministères de la Santé et desServices sociaux, des Transportset de l’Environnement, de laCSST et de l’IRSST. Les auteursvoulaient documenter le niveaupossible d’exposition des travail-leurs au cours des opérationsliées à tout le cycle de vie dubitume contenant de l’amiante,soit la fabrication, l’utilisation,le recyclage et les rebuts ainsique la dispersion d’amiante queces procédés peuvent entraînerdans l’environnement et finale-ment, l’exposition possible àd’autres substances présentesdans le bitume. Ils énoncentdes recommandations sur l’im-plantation d’un programme desurveillance environnementaledes enrobés bitumineux.

Bilan de connaissances sur les dispositifs de détectionde personnes lors desmanœuvres de recul desvéhicules dans les chantiersde constructionBLOUIN, Stéphane, Rapport

B-067, 43 pages, 7,49 $

Ces dernières années, on adénombré plusieurs accidentsmortels liés à des manœuvresde recul sur des chantiers deconstruction, même lorsque lesvéhicules étaient munis d’aver-tisseurs sonores fonctionnels

conformes aux règlements.Divers facteurs peuvent expli-quer l’inefficacité de ces dis-positifs à alerter les travailleursqui se trouvent à proximité,d’où l’intérêt de considérer desmécanismes indépendants de la perception auditive pour concevoir des systèmes plussécuritaires. L’auteur a analysédes techniques actuelles de détection de personnes quipourraient être complémen-taires aux dispositifs sonores ou s’y substituer et a déterminéles critères de sécurité applica-bles aux véhicules utilisés surles chantiers de construction.Les conclusions pourraient s’ap-pliquer à d’autres équipementsmobiles, notamment dans lesmines et en milieu agricole.

Prise en charge du manganisme d’origineprofessionnelle Consensus d’un groupeinternational d’experts OSTIGUY, Claude, Paul

ASSELIN, Sylvain MALO, Daniel

NADEAU, Philippe DEWALS,

Rapport R-416, 62 pages, 7,49 $

Au cours des dernières années,plusieurs travailleurs exposésaux fumées de manganèse ontdéveloppé des symptômes évo-quant un manganisme d’origineprofessionnelle. La CSST et le réseau de la prévention ne disposaient pas de procéduresnormalisées pour diagnostiquercette maladie.

Un comité médical, mis sur pied en vue de fournir desréponses aux aspects cliniquesde la question, a pu définir lemanganisme d’origine profes-sionnelle de façon claire etétablir des critères pour sa classification et son diagnostic.Il a également proposé un planpour la surveillance et le traite-ment des personnes atteintes.Le dépistage précoce des tra-vailleurs asymptomatiques n’apas été recommandé. Cependant,une fois que le travailleur faitl’objet d’un diagnostic de man-ganisme, son exposition aumanganèse ou à d’autres sub-stances neurotoxiques devraitêtre maintenue au niveau leplus bas possible. Au moyen de ces renseignements et des

Nouvelles

publications

www.irsst.qc.caCliquez recherche

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29Hiver 2006 Prévention au travail

autres travaux qui ont été réali-sés au Québec pour documenterl’exposition professionnelle destravailleurs au manganèse, ilsera possible d’assurer unemeilleure prise en charge de ce problème en émergence.

Identification et quantifica-tion des isocyanates généréslors de la dégradationthermique d’une peintureautomobile à base de polyuréthaneBOUTIN, Michel, Jacques

LESAGE, Claude OSTIGUY,

Michel J. BERTRAND, Rapport

R-418, 47 pages, 6,42 $

La majorité des peintures d’au-tomobiles sont constituées depolyuréthanes. Ces polymèressont obtenus en faisant réagirdes isocyanates avec des alcools.Pendant leur dégradation ther-mique, les polyuréthanes peuventrégénérer des isocyanates. Cessubstances peuvent induire de l’asthme, des dermatites, des conjonctivites et des intoxi-cations aiguës. Au Québec,plusieurs milliers de travailleurssont susceptibles d’être exposésà la dégradation thermique de peintures d’automobiles aucours d’opérations de soudure,de meulage ou de coupe depièces de carrosserie. Une ap-proche systémique permettantd’étudier les différentes phasesde la combustion des polymèresa été élaborée et appliquée àcette peinture. Tel que décrite,elle a permis de suivre, étapepar étape, les transformationssubies par les isocyanates pen-dant la dégradation thermiquede la peinture, de leur forma-tion lors du craquage thermiqueà leur émission dans l’air. Lesrésultats obtenus en laboratoireont permis d’identifier les isocya-nates susceptibles d’être géné-rés au cours de la combustion

de la peinture. L’approcheélaborée pourra être utiliséepour étudier la dégradationthermique d’autres polymères,comme le caoutchouc, le chlo-rure de polyvinyle et des poly-mères à base de formaldéhyde.

Développement d’uneméthode d’analyse d’isocyanates à très hautesensibilité OSTIGUY, Claude, Sébastien

GAGNÉ, Jacques LESAGE,

Huu Van TRA, Yves CLOUTIER,

Rapport R-419, 43 pages, 6,42 $

Les isocyanates demeurent laprincipale cause d’asthme pro-fessionnel au Québec. Un tra-vailleur atteint de cette maladiepeut réagir à de très faiblesconcentrations d’isocyanates,mais les méthodes analytiquesactuelles ne permettent pas d’évaluer adéquatement la qua-lité du milieu de travail afin depouvoir réintégrer le travailleursensibilisé de façon sécuritaire.Cette recherche visait à répondreà un besoin exprimé par les inspecteurs de la CSST afind’établir une approche globalesuffisamment sensible pour permettre le dosage des mono-mères d’isocyanates à de trèsfaibles concentrations.

Une méthode analytique,élaborée par les auteurs, com-binée à une stratégie d’échan-tillonnage modifiée, permet lamesure de concentrations dansl’air de l’ordre de 0,0002 ppb,soit des concentrations de mo-nomères d’isocyanates 200 foisplus faibles que la méthodeutilisée jusqu’à maintenant parl’IRSST. Cette méthode est éga-lement applicable à la quantifi-cation de monomères résiduelsdans les matériaux. Cette nou-velle approche permet le dosaged’isocyanates à de très faiblesconcentrations, offrant ainsil’occasion de suivre le profil de dispersion de ces substancesdans l’entreprise tout en

soutenant les inspecteurs de laCSST dans leurs démarches deréintégrataion sécuritaire destravailleurs sensibilisés.

Évaluation de l’expositionaux vibrations globales du corps des opérateurs du métro de Montréal et étude du comportementdynamique des motrices et deleur système de suspension BOILEAU, Paul-Émile, Jérôme

BOUTIN, Subhash RAKHEJA,

Harry POLITIS, Rapport R-420,

70 pages, 8,56 $

Les opérateurs du métro seplaignent de l’exiguïté des lieux,de l’inconfort des sièges et desvibrations qu’ils subissent, cequi laisse supposer que les contraintes ergonomiques et lesvibrations posent des risquesd’atteintes à leur santé, notam-ment des troubles musculo-squelettiques. Accompagnantune étude ergonomique, cetteactivité a permis de définir lescontraintes vibratoires subiespar ces travailleurs ; de carac-tériser l’environnement vibra-toire des motrices ; de cerner lesfacteurs opérationnels suscep-tibles d’influencer les niveaux d’exposition aux vibrations globales du corps ; et finale-ment, d’élaborer des critères de conception de la suspension et des sièges pour réduire les vibrations. Des niveaux impor-tants de vibrations enregistréspour certaines interstations sug-gèrent que des efforts destinés à réduire leur intensité auraientavantage à être considérés. Lerapport décrit les exigences relatives aux caractéristiques defréquence naturelle et d’amor-tissement de sièges qui pour-raient être jugées efficaces pouratténuer ces vibrations, demême que d’autres solutionsqui pourraient être considéréescomme complémentaires.

La substitution des solvantspar l’alcool benzyliqueBÉGIN, Denis, Mourad

MOUMEN, Michel GÉRIN,

Rapport B-068, 42 pages, 6,42 $

La substitution des solvantspar le lactate d’éthyleBÉGIN, Denis, Sinarith HENG,

Michel GÉRIN, Rapport B-069,

45 pages, 6,42 $

La substitution des solvantspar le carbone de propylèneBÉGIN, Denis, Charles

BEAUDRY, Michel GÉRIN,

Rapport B-070, 43 pages, 6,42 $

Au Québec, plus de 150 000 tra-vailleurs sont régulièrement ex-posés aux solvants organiques.L’inflammabilité et la toxicitéde ces produits ainsi que laprotection de l’environnementincitent de plus en plus d’entre-prises à tenter de les remplacer.C’est dans ce contexte qu’appa-raissent sur le marché des pro-duits de remplacement. Les auteurs ont fait le bilan de connaissances sur trois d’entreeux : l’alcool benzylique, le carbonate de propylène et lelactate d’éthyle. Ils ont pris enconsidération les aspects desanté et de sécurité du travail,environnementaux et techniquesnécessaires à l’évaluation deleur utilisation comme substi-tuts aux solvants traditionnels.Ces bilans s’adressent princi-palement aux hygiénistes indus-triels, aux médecins du travail,aux autres spécialistes de lasanté et de la sécurité du tra-vail ainsi qu’aux entreprises qui peuvent s’y référer pourréaliser un projet de substitu-tion concret.

L’IRSST avait précédemmentpublié, des mêmes auteurs, desbilans de connaissances sur sixautres produits de substitution :le d-limonène, les esters d’acidesdicarboxyliques (DBE) et la N-méthyl-2-pyrrolidone (NMP),le diméthylsulfoxyde (DMSO),le 1-bromopropane et les net-toyants aqueux.

Marjolaine Thibeault

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Recherche

30 Prévention au travail Hiver 2006

à l’IRSST

Troubles musculo-

squelettiques

Relation entre le concept de marge de manœuvre et le retour au travail en santédes travailleurs aux prisesavec des troubles musculo-squelettiques suite à unprogramme de réadaptation(099-477)

Plusieurs études confirment queles programmes de réadaptationincluant une intervention ergo-nomique en milieu réel accé-lèrent le retour au travail etaméliorent la qualité de vie destravailleurs souffrant de troublesmusculo-squelettiques (TMS).Maintes questions sur lesmeilleures pratiques à adopterpendant ce type d’interventionrestent cependant sans réponses,dont celle de la mesure de l’écart entre les capacités dutravailleur et les exigences de la tâche. Appelé marge de ma-nœuvre, ce concept n’a pasjusqu’à maintenant été biendécrit dans le contexte de l’ergonomie de réadaptation.Les chercheurs tenteront de leclarifier et de déterminer les indicateurs qui doivent être prisen compte pour évaluer cettemarge de manœuvre en fonc-tion du retour au travail despersonnes atteintes de TMS.Cela permettra ultérieurementd’élaborer un guide destiné auxcliniciens en ce domaine et desoutils d’aide à la décision pourfaciliter le processus de retourau travail.

Responsables : Marie-José Durandet Patrick Loisel, Université deSherbrooke

Application terrain de deuxméthodes d’analyse tridimensionnelle (3D) pourmesurer les postures du dos(099-466)

L’usage de postures extrêmesconstitue un facteur de risquede troubles musculo-squelet-tiques (TMS), particulièrementau dos. Or, pour prévenir cesTMS, il faudrait mieux con-naître l’intensité, la fréquence etla durée des situations à risque.Les chercheurs valideront sur le terrain deux méthodes de lamesure objective des postureset des mouvements du troncélaborées dans le laboratoire debiomécanique de l’IRSST. Unefois connues la faisabilité, la va-lidité et les limites de leur utili-sation en situation réelle, il serapossible d’évaluer l’expositiondes travailleurs à des posturescontraignantes dans diversesconditions. Ces méthodes pour-ront également servir à estimerl’efficacité d’interventions visantà réduire l’usage de telles pos-tures et à vérifier la validité deméthodes traditionnelles d’éva-luation du risque de TMS fon-dées sur l’observation.

Responsables : Alain Delisle,André Plamondon et ChristianLarue, IRSST ; Daniel Imbeau, Écolepolytechnique de Montréal

Substances chimiques

et agents biologiques

Caractérisation desbioaérosols par écologiemicrobienne moléculaire(099-475)

Plusieurs milieux de travail,dont les secteurs industriel,agricole et médical, produisentdes bioaérosols. La répétitiond’une exposition prolongée àces particules peut entraîner diverses pathologies, incluantl’alvéolite allergique et l’asthme.Cependant, les études visant à

comprendre les relations entrecette exposition et la santé hu-maine sont rarement concluantes,notamment en raison de la-cunes dans les méthodes de culture traditionnelles utiliséespour l’évaluation des bioaéro-sols. Les scientifiques utiliserontdes techniques d’écologie molé-culaire pour étudier la biodi-versité microbienne de l’air deporcheries et compareront leursrésultats avec ceux qui ont étéobtenus à l’aide de méthodesclassiques. Les connaissancesainsi acquises permettront deproduire des outils d’identifica-tion et de caractérisation de la biomasse microbienne aéro-portée et fourniront des donnéespour réduire les concentrationsde bioaérosols. Elles pourrontêtre appliquées à d’autres envi-ronnements ayant des effets né-fastes sur la santé respiratoiredes travailleurs, dont les usinesde transformation du bois et dumétal, les fermes laitières et lescliniques dentaires. Cette acti-vité est cofinancée par le Conseilde recherche en sciences natu-relles et en génie du Canada(CRSNG).

Responsable : Caroline Duchaine,Centre de recherche de l’HôpitalLaval

Développement d’une méthode d’analysenon spécifique de solvantspar GC-MS(099-498)

L’équipe de la section des sol-vants du groupe Services et expertises de laboratoire (SEL)de l’IRSST utilise une démarchegénérale pour effectuer 80% de ses analyses, soit échantil-lonnage sur tube de charbon,désorption par disulfure de carbone, analyse sur chroma-tographie en phase gazeuse et détection par ionisation deflamme. Bien qu’efficace etéprouvé depuis plusieurs années,ce procédé présente des limitesquant à la détermination qua-litative et quantitative des composés chimiques dans unematrice complexe. Ce projetvise à élaborer une méthode d’analyse de solvants par chro-matographie en phase gazeuse

couplée à la spectrométrie demasse (GC-MS). Cette nouvelleméthode aura pour effet d’amé-liorer l’identification des conta-minants présents dans leséchantillons soumis pour ana-lyse de solvants et, par consé-quent, leur quantification dansune matrice complexe. Celapermettra au SEL d’offrir unmeilleur service à sa clientèle.

Responsable : Simon Aubin, IRSST

Détermination des isocyanatesémis lors de la dégradationthermique de peintures à base de polyuréthane dans des ateliers d’écoles de carrosserie(099-471)

Une étude précédente, réaliséeen laboratoire, a montré que la dégradation thermique despeintures de carrosserie à basede polyuréthane pouvait générerdes isocyanates, des substancespotentiellement nocives. Elle aaussi permis de mettre au pointet de valider in situ un systèmed’échantillonnage adapté auxisocyanates produits au coursdu processus de dégradationthermique. Or, sur le terrain,diverses variables peuvent in-fluencer l’efficacité de la col-lecte. Les chercheurs tenterontde valider la technique d’échan-tillonnage dans des conditionsde travail réelles et d’établir unindicateur permettant d’évaluerl’exposition globale des travail-leurs aux isocyanates généréspar la dégradation thermiquedes peintures. Cette méthodesera rendue disponible aux in-tervenants en prévention et auxmilieux de travail concernés.

Responsables : André Dufresne etMichel Boutin, Université McGill ;Jacques Lesage et Claude Ostiguy,IRSST

Validation d’une méthoded’analyse exploratoire de la population mycologiquepar utilisation de trappes à spores(099-497)

La méthode la plus couram-ment utilisée actuellement pourdocumenter la présence de moisissures dans l’air d’un envi-ronnement consiste à cultiver en

Recherches

en cours

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31Hiver 2006 Prévention au travail

laboratoire les micro-organismesque l’on a prélevés, ce qui re-quiert une grande expertise etun long délai, en raison de lapériode d’incubation. Quant auxprocédés employés pour ana-lyser la flore cultivable d’un milieu, ils ne permettent pas de déterminer la flore non culti-vable, laquelle peut égalementavoir des incidences sur lasanté. La méthode des trappesde spores, restreinte à l’analysedes moisissures, s’inscrit parmiles techniques exploratoiresrapides. Ce projet vise à déter-miner ses limites de détectionet de quantification, ainsi qu’àvérifier son étendue et sa préci-sion. Ses résultats fournirontdes données sur sa variabilitéen laboratoire et permettront àl’Institut d’offrir à sa clientèleune nouvelle méthode d’analyseexploratoire des contaminantsmycologiques totaux.

Responsable : Geneviève Marchand, IRSST

Accidents

Décès au travail : indicateurscomparables pour la Colombie-Britannique,l’Ontario et le Québec pour les années 2000-2002

(099-480)

Il n’existe actuellement aucuneétude comparant les risques de décès au travail au Québecpar rapport à la situation quiprévaut dans d’autres provinces ou territoires du Canada. À la demande de la CSST, leschercheurs produiront des indicateurs provinciaux aussicomparables que possible entre le Québec, la Colombie-Britannique et l’Ontario, incluantdes caractéristiques des travail-leurs décédés et des lésions in-demnisées. Les indicateurs issusde cette recherche permettrontde mettre en parallèle lesrisques de décès dans sept

secteurs d’activité. Ils serontutiles pour connaître l’efficacitédes mesures de prévention etpour améliorer la programma-tion de la CSST. La démarcheméthodologique utilisée pourraaussi servir de guide à d’autresétudes visant la productiond’indices comparables entre des provinces ou territoirescanadiens.

Responsable : Patrice Duguay,IRSST

Étude ergonomique d’unnouveau traitement sylvicole(099-254)

Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune expé-rimente un nouveau traitementsylvicole qui consiste à combi-ner le débroussaillage méca-nique à l’épandage d’un produitbiologique pour maîtriser lavégétation susceptible de nuireà la croissance des espèces cultivées. Afin de prévenir lesproblèmes de santé et de sécu-rité des travailleurs affectés à cette tâche, les scientifiquesanalyseront diverses donnéescollectées sur le terrain pourétablir le coût physiologique decette technique. Les résultats decette activité permettront d’endéterminer les effets possiblessur la santé et la sécurité destravailleurs de même que deproposer des façons de l’amé-liorer, s’il y a lieu.

Responsables : Daniel Imbeau,École polytechnique de Montréal ;Denise Dubeau, ministère desRessources naturelles et de laFaune

Les indicateurs de lésionsprofessionnelles indemnisées :analyse par secteur d’activitééconomique, Québec, 2000-2002

(099-364)

Depuis 20 ans, l’Institut produitdes indicateurs quinquennauxpermettant de mesurer la fré-quence relative et la gravité deslésions professionnelles com-pensées par la CSST. Ces indi-cateurs servent notamment à alimenter la programmation de la recherche scientifique et

l’élaboration de programmes deprévention, ainsi que d’outil deveille stratégique. Cette fois en-core, les chercheurs produirontdes indicateurs de prévalence,de gravité et de fréquence deces lésions. Les portraits des in-dustries ainsi tracés fournirontdes renseignements sur troiscatégories professionnelles etsur des activités économiquesciblées, incluant un complémentdescriptif des caractéristiquesdes lésions indemnisées pourles groupes les plus touchés.L’ajout de la variable âge per-mettra de mieux circonscrireles axes de recherche concer-nant la santé et la sécurité desjeunes travailleurs.

Responsable : Patrice Duguay,IRSST

Équipements

de protection

Évaluation de différents testsen laboratoire destinés àétablir le niveau de dextéritéoffert par les gants de protection(099-495)

Si le port de gants adaptés à la tâche protège les travailleursdes risques de lésions aux mainsquant à la fréquence et à la gra-vité, il peut cependant réduiresignificativement la dextérité etla sensibilité tactile, limiter lesmouvements des mains et nuireau rendement, ce qui les inciteà refuser de porter ou à modi-fier ces équipements de protec-tion. Il est donc important depouvoir caractériser la dextéritéque ces gants permettent. Peud’études ont fait ressortir lesdifférences entre les tests d’éva-luation à cet égard. En com-parant neuf de ces tests, leschercheurs pourront mieuxconnaître les facteurs qui in-fluencent l’évaluation de la dex-térité, cibler les méthodes lesplus prometteuses et établir des

lignes directrices pour élaborerultérieurement un protocole expérimental servant à catégo-riser les gants de protectionselon leur degré de dextérité.

Responsables : Chantal Gauvin,Chantal Tellier et Renaud Daigle,IRSST

Sécurité des outils,

des machines et des

procédés industriels

Transfert de connaissancesen lien avec la programma-tion thématique sur le cadenassage(099-496)

Cette activité de transfert deconnaissances s’inscrit dans uneprogrammation thématique,dont la première recherche viseà répertorier, analyser et com-parer les procédures et pro-grammes de cadenassage, telsque présentés dans la littératureet appliqués dans les milieux detravail. Elle consiste d’abord àidentifier des intervenants inté-ressés à cette problématique, à établir des liens avec eux et à préciser leurs besoins.Cette démarche permettra aux chercheurs d’orienter la pro-grammation de recherche thématique en fonction de cesbesoins et des connaissancesdes intervenants sur la questiondu cadenassage. Par la suite,des activités de valorisation etde transfert des connaissancesissues de ces recherches serontréalisées en collaboration avecles chercheurs, ce qui faciliteraleur appropriation par les relayeurs et par les milieux de travail concernés.

Responsable : Steeve Vigneault,IRSST

Claire Thivierge

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32 Prévention au travail Hiver 2006

Que s’est-il passé ?

Le 11 décembre 2003. À la fin de sajournée de travail en forêt, un travail-leur se rend au garage de l’entrepriseafin de faire inspecter son camion dedéneigement. Pendant qu’il accomplitses tâches habituelles d’entretien, ilaperçoit un bris sur le ressort à lamessitué à l’avant du côté droit du camion,qui relie l’essieu à la carrosserie, et joueun rôle majeur dans la suspension.Après une discussion avec le mécani-cien de service, le camionneur entre levéhicule au garage et le gare au-dessusde la petite fosse de visite. Le garage en compte deux et la plus grande estdéjà occupée pour des réparations surune niveleuse. Comme la fosse est pluscourte que le camion de déneigement,certaines parties du ressort à lames nesont pas accessibles de la fosse. Pourl’enlever, le ressort à lames doit êtrelibéré du poids du camion. Les tra-vailleurs installent donc un vérin hy-draulique manuel. Des blocs de boissont ensuite empilés pour soutenir lepoids du camion. Le vérin est alors enlevé. Un second vérin sert à souleverle côté droit du véhicule pour retirer la roue. Le mécanicien tente de dégagerle ressort à lames. En vain. Le camionest élevé de quelques centimètres sup-plémentaires. Aucun bloc de bois n’estcependant ajouté. Le vérin devient doncl’unique support du camion. Cette fois,le mécanicien réussit à sortir le ressort.Il installe un panneau de contreplaquésur la fosse de visite pour travailler plus

à son aise. Après avoir réparé le ressort,il se glisse sous le ventre du camion afin d’être en meilleure position pour le replacer. Le mécanicien frappe avecun marteau sur la goupille de retenuede l’attache avant du ressort, alors quele camionneur et un autre travailleurfont des efforts soutenus pour le re-mettre en place. Le véhicule commencealors à bouger. L’avant du camion se déplace vers la gauche, le vérin pivoteet le camion s’écrase sur le mécanicien.Il avait 52 ans…

Qu’aurait-il fallu faire ?

La maintenance du matériel peutcomporter des dangers. Les travailleursdoivent par conséquent les connaîtrepour les éliminer afin d’accomplir leurstâches en toute sécurité.

Il était possible d’enlever le ressort à lames en y accédant par l’aile de lacarrosserie. Il s’agissait de retirer levérin hydraulique de direction, puis lesboulons de retenue du ressort à lames.De cette façon, le mécanicien n’auraitpas été obligé de se glisser sous lecamion.

Cependant, il est quelquefois néces-saire de travailler sous un véhiculesoulevé. Il faut alors s’assurer qu’il est

stable et qu’il ne se déplacera pas. Pource faire, les lames de déneigement fron-tale et latérale doivent d’abord être en-levées avant le soulèvement du camion.Car elles représentent un poids sup-plémentaire non négligeable et contri-buent à déséquilibrer l’ensemble. Dessupports supplémentaires doivent êtreplacés entre le véhicule et le plancher ;il peut s’agir de chandelles ou d’étais(blocs de bois). Ces derniers doivent êtreconçus en conformité avec les descrip-tions du guide Réparations mécaniquesen forêt. Des cales doivent égalementêtre placées aux roues en contact avecle sol afin d’éviter les déplacements ducamion soulevé.

L’entreprise devra enfin adopter un programme de prévention qu’ellesoumettra aux travailleurs. Il devraitcontenir, au minimum, l’ensemble desmesures énoncées. PT

Julie Mélançon

Nos personnes-ressources : Yvon Papin, conseil-ler, et André Turcot, ingénieur, tous deux de la Direction de la prévention-inspection de laCSST.

Les accidentsnous parlent

Un mécanicien

est écrasé

alors qu’il exécute

des réparations

sous un camion

de déneigement.

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Pour en savoir plus

Réparations mécaniques en forêt,DC 200-632-2.

Quand un poids lourds’écrase

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33Hiver 2006 Prévention au travail

● C’est du propre !

Cote VC-001668 – Durée 12 minutes

Des accidents du travail qui font rire ? C’est possible ! Dansun dessin animé bien sûr ! Des personnages caricaturés, dessituations grotesques, des accidents qu’on voit venir, aveccomme toile de fond une entreprise d’entretien ména-ger. Thèmes abordés ? Chutes de hauteur ou de plain-pied,manutentions, soulèvements de charges, sols glissants, délimitation des zones de travail, etc. On comprend tout !Sans barrière linguistique puisque les personnages s’ex-priment en langage Gromelot universel… Une présen-tation de l’Institut national de recherche et de sécurité, en collaboration avec HSE, HVBG et SUVA.

▲ ■ Pour comprendre les dangers liés à l’amiante

Cote VC-001712 – Durée 20 minutes

Les possibilités d’utilisation de l’amiante sont infinies. Ceminéral présente force, souplesse, résistance à la chaleur etaux réactions chimiques. Lorsqu’il est brisé, endommagé ouexposé et que les fibres se dispersent, il devient dangereux.Les fibres d’amiante, indétectables à l’œil, passent dans lecorps lorsqu’elles sont sous forme de particules, pouvantcauser des maladies dont l’amiantose et le cancer du poumon.Cette vidéocassette traite des précautions à prendre lors detravaux d’enlèvement de l’amiante. On y donne des conseilsd'ordre général. Par exemple, ne pas manger, boire, fumer,mâcher du tabac, de la gomme, se maquiller dans les zonesréglementées. Porter un masque respiratoire et des vêtementsde protection dans ces zones. Le masque est l'équipementde protection le plus important. Il peut fonctionner de deuxfaçons : grâce à un purificateur ou un réservoir d'air. Lesvêtements de protection sont nécessaires. Bien que l'amiantene puisse pénétrer dans la peau, elle peut être transportéeet respirée par l'entourage. On aborde également les ques-tions de mesure des concentrations d’amiante dans l’air, de surveillance médicale et de formation des travailleurs.Finalement, on présente de façon très détaillée les trois mé-thodes d’enlèvement de l’amiante et les circonstances danslesquelles on peut y avoir recours : sac muni de gants, pleinair et zone isolée.

Une production de Summit Training Source. Deux bro-chures et un guide (en anglais uniquement) accompagnentla vidéocassette.

▲ La sécurité des convoyeurs dans les milieux

de travail

Cote VC-001703 – Durée 19 minutes

Bien que les convoyeurs soient disponibles en plusieursformes et tailles, ils ont tous la même fonction : déplacerdes objets efficacement en milieu de travail. On ne peut nier leur utilité, mais on ne peut non plus ignorer les dan-gers qu’ils présentent. Cette vidéocassette les cerne et pro-pose des solutions pour les éviter en adoptant des méthodesde travail sécuritaires. On y présente divers dispositifs deprotection : les protecteurs sur les mécanismes d’entraîne-ment, les carters de protection, les protecteurs pour boutd’arbre. Des témoignages de travailleurs accidentés viennentétayer le propos. Et quelques règles élémentaires sont abor-dées : ne jamais utiliser les convoyeurs sans formation niautorisation ; savoir où se trouvent les dispositifs d’arrêts d’urgence ; ne jamais exécuter des travaux d’entretien sans formation ni autorisation ; ne jamais faire l’entretien des convoyeurs sans les avoir verrouillés et étiquetés ; main-tenir les lieux propres et dégagés autour des convoyeurs et, finalement, garder les dispositifs d’urgence libres de tout obstacle. Produite par ERI Safety Videos. PT

Julie Mélançon

● Information grand public▲ Information spécialisée■ Avec document ou guide d’accompagnement

Modalités d’emprunt à l’audiovidéothèque de la CSSTLes documents vidéo sont prêtés gratuitement. Il suffit de rem-plir et de signer une demande d’emprunt. Toute personne peutvenir chercher et rapporter les vidéocassettes, pendant lesheures de bureau — 8 h 30 à 16 h 30 —, du lundi au vendredi.Le visionnement peut se faire sur place, moyennant réservationde la salle (capacité de quatre personnes). L’audiovidéothèquepeut aussi expédier les documents à l’emprunteur ; la CSST paieles frais d’expédition mais les frais de retour sont à la chargede l’emprunteur.

Pour obtenir un formulaire de demande, pour réserver lasalle de visionnement ou emprunter une vidéocassette :Téléc. 514 906-3024 – Tél. 514 906-3085 ou 1 888 873-3160

Courriel : [email protected], rue De Bleury, 4e étage, Montréal (Québec) H3B 3J1

Santéet sécurité en images

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L’art de mobiliser les

Il était une fois… une grandeusine où les travailleurs turbinaient enrotation. Trois équipes se succédaienttoutes les huit heures. Un jour, l’em-ployeur constatant que quelque chosene tournait pas rond, et soucieux detrouver des solutions avant que la si-tuation n’empire, demande à JosianneBrouillard, alors responsable des res-sources humaines au sein de l’entre-prise, de faire le tour de l’usine et dejeter un coup d’œil sur les chiffres.

En regardant les statistiques, la ges-tionnaire réalise que quelque chose neva pas, en effet. Des incidents et des accidents surviennent assez régulière-ment au sein de deux des trois équipesde travail. En outre, on observe un tauxanormal d’absentéisme et pas mal deplaintes, toujours au sein des mêmesgroupes.

Intriguée, Mme Brouillard se de-mande pourquoi l’une des équipes semble bien se porter et se comporter.Elle décide donc de rencontrer Louis, le contremaître de l’équipe modèle.

La première question qu’elle lui poseest simple et directe : « Que faites-vous,Louis ? Les conditions de travail aux-quelles les salariés de votre équipe sontsoumis sont exactement les mêmes quecelles des travailleurs des deux autreséquipes, alors, j’aimerais comprendre… »

La réponse de Louis jaillit, laconique :« Rien, je leur parle. »

Invité à expliquer ce que signifie « jeleur parle », Louis commente : « Avantchaque quart de travail, j’anime une petite réunion qui dure à peine quatre

minutes. C’est le temps qu’il faut pournous rappeler nos objectifs immédiats et nous souvenir des règles de préven-tion à respecter. À la fin du quart de tra-vail, ensemble, nous faisons tout aussibrièvement un retour sur ce qui a pu sepasser. Ça, ça me permet de voir si lesmessages de santé et de sécurité sontbien compris, bien intégrés par tous lesmembres de l’équipe. Si chacun est belet bien conscient qu’un accident aura inévitablement des répercussions surtoute l’équipe. Vous savez ce que je veuxdire : arrivée et formation d’un nouveautravailleur, période d’adaptation, de tension au sein du groupe, retard tou-jours possible de production, etc. »

En cas de problème…

Curieuse, Josianne Brouillardpose sa deuxième questionau contremaître : « Je vois…mais admettons qu’il y a eu un problème, un incidentpar exemple, qu’est-ce qui sepasse ? » « C’est bien simple,rétorque Louis. Je réunisl’équipe et nous discutons du problème. Qu’est-ce quiest arrivé au juste, pourquoiet que faire pour que ça nese reproduise plus ? J’écouteattentivement les réponses

des travailleurs. Parce que la solutiondu problème, ce sont eux qui vont latrouver et qui vont vivre avec. »

La gestionnaire poursuit sa quête : « Une dernière question, Louis. Si vousconstatez — ça doit bien arriver —qu’un travailleur n’embarque pas, a né-gligé, par exemple, de porter ses équi-pements de protection individuelle, quefaites-vous alors ? »

Réponse du contremaître : « Je lerencontre personnellement. Je m’assured’être bien préparé pour cet entretien et je lui pose franchement la question :“ Selon toi, que devons-nous faire pourque tu respectes les règles à l’avenir ? ”Il se peut qu’il ait une bonne raison.

34 Prévention au travail Hiver 2006

Quels ingrédients faut-il réunir si l’on veut devenir un bon coach en santé eten sécurité du travail (sst)? Dans le cadre du Grand Rendez-vous santé et sécuritédu travail 2004, des conférenciers ont pris la parole. Josianne Brouillard, formatriceen gestion de la sst au Centre patronal de santé et sécurité du travail du Québec,a donné la recette. La salle était bondée et l’auditoire a bu ses propos comme du petit lait !

L’art de mobiliser les

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Les secrets de Louis

Par Monique Legault Faucher

C’est un peu beaucoupgrâce à Louis si JosianneBrouillard, formatriceen gestion de la sst au Centre patronal desanté et sécurité du travail, a pu esquisser le portrait robot d’un bon coach en sst.

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travailleurs en sstMoi, tout ce que je veux, c’est com-prendre le pourquoi de son comporte-ment et surtout pouvoir progresser aveclui dans une réflexion commune pourrésoudre le problème. »

Les réponses de Louis ont permis àMme Brouillard de découvrir ses secrets :la communication franche, l’espritd’équipe, le respect, l’écoute active, l’em-pathie et la confrontation, si besoin est.

Derrière les secrets…

Cette rencontre a joué un rôle capitaldans la suite… de la carrière de la gestionnaire. « Grâce aux propos et à la générosité de ce contremaître, j’ai pu élaborer toute une stratégie sur lesavoir-être et les rôles du coach en santéet sécurité du travail. Ce Louis au com-portement exemplaire, respecté et ap-précié par son équipe, a été au centrede ma réflexion. »

Cette démarche lui a finalement permis de mettre au point une forma-tion sur l’art d’être un coach en sst pourle Centre patronal de santé et sécurité du travail et de révéler au plus grandnombre les secrets de Louis.

Selon Mme Brouillard, le savoir-êtredu coach s’exprime à travers six rôles. Il guide, il conseille, il soutient, il ren-force, il forme et il confronte.

Guider

Le coach connaît par-faitement les objec-tifs de l ’entreprise, les dangers potentiels inhérents au travail, aumatériel, aux façons de faire, et les moyens de les prévenir. Il sait que des règlements, des méthodes,des consignes, il en faut en sst. Maisça ne suffit pas. S’il n’y a pas decommunication entre lui et lesmembres de son équipe, tôt outard, les choses vont déraper,le climat de travail se dé-grader et des incidentssurviendront.

En sst, le coach quiveut être un leader ne se comporte pas endespote, en gérantd’estrade, en big bossqui a toujours raison et

Soutenir

Il est capable de reconnaître les pé-riodes de fragilité des travailleurs, quipeuvent avoir, c’est bien normal, deshauts et des bas… Il sait aussi recon-naître leurs bons coups. Les félicita-tions, la petite tape amicale dans ledos, ça fait toujours plaisir. S’abstenirde le faire sous prétexte qu’on n’a pasle temps, que le travailleur est payé,point à la ligne, ou encore, qu’il risquede demander une augmentation desalaire si on le complimente, sont defausses raisons. Se sentir apprécié peutau contraire donner le goût de faire encore mieux.

Le coach avisé est intensément pré-sent, il ne se réfugie pas dans la pa-perasse, il n’est pas celui dont on dit :« Le contremaître ? On ne le voit passouvent… Il n’a pas le temps de s’oc-cuper de nous. » « Le contremaître ? Il est dans sa tour d’ivoire, il n’aime pasêtre dérangé. »

Le coach est disponible et le tempsqu’il donne est réel. Il utilise ses cinqsens, ce qui lui permet d’observer etd’entendre ce qui se passe et se dit,bref, de partager le quotidien des tra-vailleurs. Il écoute vraiment ce qu’ilsont à dire, pas seulement avec ses oreilles, et il est sensible aux petits

35Hiver 2006 Prévention au travail

qui ne sait pas écouter. Il est partieprenante, attentif. L’équipe dont il a la responsabilité est avec lui, pas der-rière lui. Sa démarche ne consiste pas à gagner du pouvoir mais à en donner,à orienter toutes les énergies de sonéquipe dans une même direction, à per-mettre à chacun de donner le meilleurde lui-même.

Conseiller

Le coach n’hésite pas à partager sonsavoir, oui, mais il sait également uti-liser et maximiser les expériences indi-viduelles et collectives du groupe dont il a la responsabilité. Il fait en sorte que les expériences soient connues etcirculent afin que chacun puisse enbénéficier. Son attitude en est une d’ou-verture, ce qui ne veut pas pour autantdire qu’il accepte tout.

En santé et sécurité

du travail, le coach

est la clé qui ouvre les portes

à la mobilisation.

Les travailleurs doivent savoir

emprunter le bon chemin.

travailleurs en sst ou…

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J’ai raison

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détails. C’est ainsi qu’il repérera éven-tuellement des « Ouf ! On est passéproche ! », « Fiou ! Je l’ai échappé belle ! »

Renforcer

Dans son travail de préventeur, lecoach ne se contente pas de pla-carder les murs avec des affiches, des consignes, des statistiques en se disant que les travailleurs n’ont qu’àouvrir les yeux et à lire ce qui est écrit. Il parle de santé et de sécuritéavec eux, il écoute leurs commentaireset recueille leurs suggestions. Il affichetoujours un comportement exemplaire.Le contremaître qui se promène dansl’usine sans porter ses équipements de protection renvoie un bien mauvaismessage à son équipe : « Faites ce queje dis et pas ce que je fais. Moi, je suisle chef et je fais ce que je veux. »

Former

Le chef avisé choisit les bons moyenspour que chaque travailleur puisse pro-gresser en matière de sst. Il invitera un

ou une spécialiste de l’ex-terne, s’il le juge à propos,pour susciter l ’ intérêt, favoriser la vigilance et accroître le savoir-faire. Lasst, ça se cultive !

Lorsqu’un travailleurdemande à lui parler, sadisponibilité est réelle. Il ne prétextera pas uneréunion, il ne répondra pasau téléphone pendant laconversation, à moins qu’ilne s’agisse d’une extrêmeurgence. Il écoutera réelle-ment, sans penser à sa ré-ponse. Il ne cherchera pasun prétexte pour mettre finà l’entretien.

Confronter

Le bon coach est aussi capable de reconnaître lecomportement fautif d’untravailleur et il intervientde façon appropriée, maisavec respect et fermeté. Ily a des règles à suivre et

il sait le faire comprendre à la per-sonne fautive, sans pour autant bran-dir la menace.

Il entre dans le cadre de référencede l’autre, il écoute d’abord son pointde vue. La personne a peut-être mal interprété ce qu’on lui a dit ! Si c’est lecas, il rectifie le tir et s’assure que letravailleur a bien saisi, cette fois.

S’il y a récidive, il se montre déter-miné et ne fermera pas les yeux, parceque sa crédibilité en dépend. Cer-tains contremaîtres abdiquent par-fois, exaspérés par des comportementsfautifs à répétition : « Ça fait trois fois que je te demande de porter toncasque. Tu ne veux pas écouter ? Un accident finira par t’arriver, et ce seratant pis pour toi ! »

Le coach sait gérer les conflits per-sonnels, organisationnels ou inter-personnels. Il ne les ignore pas, ne les esquive pas. Il n’attend surtout pas qu’un conflit s’envenime pour s’en occuper. Il ne se satisfait pas de compromis et cherche toujours des solutions satisfaisantes pour les deuxparties.

Tout bien pesé, les secrets de Louissont simples, mais lorsqu’ils sont exploités avec un réel souci d’au-

thenticité dans le registre du « savoir être », ils donnent

vraiment des résul-tats. Maintenant

que vous les con-naissez, ça vousdit de les mettreen pratique ? PT

36 Prévention au travail Hiver 2006

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Depuis 2001, concrètement,

que s’est-il passé au Québec ? LouisTremblay, alors chef du Service, secteursprimaire et manufacturier et sauvetageminier de la Direction de la prévention-inspection de la CSST, et président ducomité technique du conseil d’admi-nistration sur le béryllium, trace un portrait de la situation.

Rappel de la fiche d’identité de « l’agresseur » : métal gris argent, par-fois utilisé à l’état pur, mais surtout enalliage avec d’autres métaux, tels l’alu-minium, le cuivre, le magnésium. Léger,non magnétique, il est résistant à la corrosion, même à température élevée.

Le béryllium (Be) est utilisé dans lesfonderies de métaux non ferreux, l’aé-ronautique, les ateliers d’usinage et desoudage, la fabrication d’électrodes desoudage, de composantes électriques ouélectroniques, de prothèses dentaires et de certains articles de sport1. Il estaussi présent dans plusieurs types dedéchets industriels.

Le hic : inhalé sous forme de pous-sières, particules fines ou fumées, parles travailleurs des établissements qui ysont exposés, le Be peut causer une ma-ladie pulmonaire invalidante à laquelleil a donné son nom, la bérylliose.

Les voies respiratoires sont la prin-cipale voie d’absorption. Poussières etfumées laissent des dépôts dans lespoumons et leur importance varie selonla taille des particules, leur forme etleur solubilité (ce qui peut entraîner desdépôts).

Des travailleurs peuvent aussi pré-senter une sensibilisation à la suite del’inhalation ou des effets, telles des rou-geurs, des démangeaisons ou des ulcé-rations lorsque des particules pénètrentdans leur peau.

Agir vite et bien

Au Québec, les premiers cas de béryl-liose chronique ont été repérés à l’au-tomne 1998. Ce qui a déclenché un réelétonnement puisque l’on croyait la ma-ladie disparue, grâce à l’introduction denormes limitant à deux microgrammespar mètre cube la concentration de Bedans l’air.

Fin 2000, face à une méconnais-sance généralisée du problème dans les

milieux de travail et à la non-disponi-bilité des services d’analyses en labo-ratoire, la CSST dresse un plan d’action,en collaboration avec l’IRSST, le minis-tère de la Santé et des Services sociaux, l’Institut national de santé publique duQuébec, les agences de développementde réseaux locaux de services de santé etde services sociaux et les associationssectorielles paritaires concernées. Les activités prévues dans ce plan sont par la suite entérinées par les représentantspatronaux et syndicaux.

Tout le monde s’entend sur les objec-tifs. Il est capital de protéger la santédes travailleurs exposés au Be ; d’enri-chir les connaissances ; d’informer et desoutenir tant les acteurs que les établis-sements ; de réviser la valeur d’expo-sition admissible et enfin d’indemniserles travailleurs atteints de bérylliose.

On décide de procéder rapidement,mais avec méthode. D’abord, repérer lesmilieux d’exposition potentielle, y déce-ler la présence du béryllium, puis éva-luer le degré d’exposition des travailleurset, bien sûr, concentrer les efforts auxendroits à risque. On dresse une listedes dix secteurs où des travailleurs sontsusceptibles d’entrer en contact avec leBe sous ses formes nocives.

37Hiver 2006 Prévention au travail

1. « Le béryllium cerné de toutes parts », MarcTison, numéro d’été 2002, p. 38.

En mars 2005, sous l’égide de l’IRSST,la Conférence internationale de la

recherche sur le béryllium (Be) réunissait à Montréal des spécialistes de la question

en provenance d’Allemagne, de France,des États-Unis, de l’Inde, d’Israël et du

Royaume-Uni. Dans notre numéro d’été 2005,le bloc de la « Recherche à l’IRSST » présentait

les temps forts de l’événement dans un reportage intitulé « Béryllium : ce quenous savons ; ce qu’il reste à découvrir ».

La traque continue de plus belle

Opération béryllium

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La traque continue de plus belle

Opération béryllium

Par Monique Legault Faucher

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De gauche à droite, Candide Fournier, conseillère en prévention, Louis Tremblay, alors chef du Service de la prévention-inspection (DPI),secteurs primaire et manufacturier et sauvetage minier, Jules Turcot et Carole Veillette, tous deux chargés de projet à la DPI de la CSST.

Juillet 2001, près de 2 800 entreprisesreçoivent une première lettre de laCSST les informant des risques en-courus par les travailleurs. Selon lastratégie arrêtée par secteur d’activitééconomique, des équipes de santé autravail des CLSC visitent chacun desétablissements visés. Elles évaluent laprésence et, éventuellement, la concen-tration de Be dans l’air.

Décembre 2001, à la suite de la de-mande qui lui a été adressée à la fin de2000, l’IRSST met au point une nouvelleméthode d’analyse permettant d’évaluerla présence de Be dans l’air ambiant desétablissements. Au même moment, onprocède à la formation d’un comitétechnique relevant du conseil d’admi-nistration de la CSST.

Été 2002, 3 000 frottis ou échantillonsde poussière sont envoyés à l’IRSST, quidoit les analyser. Pour gagner du temps,un laboratoire privé est appelé à larescousse. En outre, l’Institut aide deuxautres labos à s’outiller afin d’être enmesure d’effectuer les tests de prolifé-ration de lymphocytes dans le sang. Ce test permet de savoir si un travail-leur a contracté une sensibilisation au Be.

Dans toutes les entreprises où l’ontrouve du béryllium, les équipes desanté au travail fournissent l’informa-tion nécessaire sur les mesures d’hy-giène et les méthodes de travail àadopter. Les inspecteurs de la CSSTleur rendent aussi visite afin de s’assu-rer que les mesures préventives appro-priées sont prises.

L’Opération au fil des mois

Les grandes étapes de l’Opération bé-ryllium ? « Au cours de 2001 et 2002, ona visité 123 établissements du grandsecteur des fonderies, explique LouisTremblay. En 2003, c’était le tour desétablissements des secteurs de l’aéro-spatial et de l’aéronautique (133 établis-sements). En 2004, on s’est intéresséaux établissements de l’industrie de l’environnement (75 établissements). Eten 2005 et 2006, on aborde l’importantsecteur de l’usinage des métaux, quicompte plus de 1 182 établissements. »Progressivement, les autres établisse-ments des secteurs identifiés serontégalement visités.

Une chose est indéniable, depuis2002, beaucoup de travail a été accom-pli, estime Louis Tremblay, qui y vad’un bilan sommaire : « La grille d’au-toévaluation a été élaborée. Une stra-tégie d’intervention propre à chaquesecteur couvert a été préparée et les intervenants ont été formés. Un pro-gramme de formation à l’intention desemployeurs et des travailleurs a égale-ment été préparé. En outre, on a mis àjour une méthode d’échantillonnage environnemental du Be, rendu dispo-nible le test de prolifération des lym-phocytes au contact du Be, préparé unguide d’utilisation du test et un docu-ment portant sur la synthèse des bonnespratiques en matière de nettoyage et dedécontamination des lieux de travail.Ces documents sont à la disposition despersonnes intéressées sur le site Inter-net de la CSST. Enfin, on a produit unevidéo d’information sur la bérylliose.Elle est disponible par l’intermédiairedu réseau de la santé au travail. »

38 Prévention au travail Hiver 2006

Schéma d’un vestiaire doublecontigu à une zone de travailcontaminée : les huit étapesà suivre pour une utilisationappropriée.

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Les visites faites par les inspecteursont permis de constater que même si la prise en charge de la santé et de lasécurité par les milieux de travail estcommencée, il reste encore beaucoup à faire. Ainsi, on a constaté qu’aucun des établissements où il y a du Be n’ap-plique l’ensemble des mesures de pré-vention qu’exige le règlement : mesuresde contrôle techniques, méthodes detravail sécuritaires, hygiène, protectionet formation des travailleurs. La régle-mentation n’étant pas toujours res-pectée, les inspecteurs appliquent desmesures coercitives.

Le bilan affiche néanmoins des pointsencourageants. Ainsi, dans plusieursétablissements, on a cessé d’utiliser le Be et — ou — on lui a substitué des pro-duits moins nocifs. On voit de plus enplus à la décontamination des lieux detravail et du matériel, et on apporte descorrectifs aux dispositifs de ventilationlocale et générale. Plusieurs établisse-ments ont commencé à revoir leur pro-cédure et leurs méthodes de travail. Uncertain nombre ont fait installer des ves-tiaires doubles, conformes à la réglemen-tation, et rendu disponibles les appareilsde protection respiratoire appropriés.Toutes ces actions ont eu pour effet dediminuer l’exposition des travailleurs.

Indispensable repérage

Sait-on enfin combien de travailleursont été exposés au Be ou sont suscep-tibles de l’être ? « Dans le secteur desfonderies, répond M. Tremblay, sur les 13 074 travailleurs des 44 établis-sements utilisant du béryllium, on a constaté que 506 personnes sont ex-posées ou susceptibles de l’être, au-delàde 0,2 µg/m3 (niveau d’action). Et que 12 568 sont exposées ou susceptibles de l’être à des valeurs inférieures à 0,2 µg/m3.

« Des interventions sont en coursdans tous les établissements où laprésence de béryllium a été confirmée,poursuit-il. Et plus précisément là où le niveau d’exposition professionnelleétait supérieur au niveau d’action. »

Secteur de l’aéronautique

Qu’a-t-on observé dans les établisse-ments des secteurs de l’aéronautique etde l’usinage de pièces aéronautiques ? « L’analyse a porté sur 117 établisse-ments employant 21 154 travailleurs, précise M. Tremblay. On a trouvé du bé-ryllium dans 28 de ces établissements.

Les inspecteurs de laCSST les ont visités. L’analyse de leurs rap-ports d’intervention arévélé que les déroga-tions ou les avis délivrésvisaient 10 des 18 éta-blissements où un dos-sier avait été ouvert.

« Fin avril 2005, troisdemandes d’indemnisa-tion liées à l’expositionau béryllium dans lesétablissements visités ont été évaluéespar le Comité des maladies profession-nelles pulmonaires. Résultats, un seulcas de bérylliose chronique ou subcli-nique, mais aucun de sensibilisation aubéryllium. » Néanmoins, 12 travailleursdes quatre établissements visités seraientsusceptibles d’être exposés à des concen-trations de béryllium supérieures auniveau d’action de 0,2 µg/m3.

Le 6 juin 2005, le rapport des acti-vités dans les établissements du sec-teur de l’aéronautique et dans ceux del’usinage de pièces aéronautiques a étédéposé au comité technique du conseild’administration sur le béryllium. Il présente des recommandations que ré-sume M. Tremblay : « Actuellement, uneseule des demandes d’indemnisationprovenant des établissements visés parle rapport et évaluées par le Comité desmaladies professionnelles pulmonairesa été acceptée pour bérylliose.

De son côté, le comité technique surle Be a travaillé à une recommandation

39Hiver 2006 Prévention au travail

Pour en savoir plus

L’exposition au Beryllium dans les milieuxde travail – Grille d’autoévaluation, CSST,DC 200-2220. Le document peut être luet téléchargé à l’adresse suivante. SiteWeb : www.csst.qc.ca.

Mandaté par l’IRSST, le laboratoireBiophage peut analyser des milliers

d’échantillons par année. AnneLarrivée, assistante de recherche,

surveille la pièce maîtresse de cestests : le compteur à scintillation.

sur la valeur d’exposition admissible (onparle d’une réduction de la valeur d’ex-position moyenne pondérée de 2 µg/m3

à 0,15 µg/m3). Pour y donner suite, le16 juin 2005, le conseil d’administrationde la CSST a adopté une modificationau Règlement sur la santé et la sécuritédu travail. L’ensemble des modificationsa été prépublié en août 2005 dans laGazette officielle du Québec.

Le comité sur le Be s’est aussi en-tendu sur les recommandations sui-vantes : sensibiliser les employeurs à lanécessité de transmettre l’informationaux sous-traitants qui peuvent, euxaussi, être affectés par le Be. Enfin ontient énormément à assurer un suivi del’évolution des connaissances et à révi-ser la liste des secteurs à couvrir, enfonction de l’expérience acquise.

Conclusion du rapport ? « Puisquel’état des connaissances est en constanteévolution et qu’il n’y a aucune certitudequant aux conditions favorisant la sensibilisation au Be, l’apparition de labérylliose et l’évolution de la maladie,nous estimons que le principe de pré-caution doit s’appliquer. »

L’ampleur du problème dans lesautres secteurs d’activité économiqueétant toujours inconnue, l’Opérationbéryllium poursuit ses travaux. PT

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Fiche d’identité… sucréeLe béryllium a été découvert en1797 par N. L. Vauquelin à Paris,mais ne fut pas extrait avant 1828

par Friedrich Wöhler (Allemagne) etindépendamment par A. A. B. Bussy(France). Son nom lui vient du grecBERYLOS, minerai de béryl. Le béryl-lium, curieusement, a un goût sucré. Du reste, son premier nomfut glucinium, du grec GLIKYS, quisignifie doux, sucré.

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Prix Mérite APSSAP

Il n’y a pas si longtemps, lestravailleurs chargés de déneiger lesroutes, dans la région de Charlevoix,étaient obligés de s’arrêter sur le borddu chemin pour grimper sur le côté deleur véhicule afin d’enlever la glace quis’accumulait sans arrêt dans le bas dupare-brise.

« L’intruse » nuisait à la visibilité,paralysait parfois les essuie-glaces ou lesbrisait. Elle faisait également la vie trèsdure au petit moteur qui les fait fonc-tionner. Sans compter que le pare-brises’embuait à l’intérieur, vu l’obstructioncontinuelle du dégivreur extérieur. Ré-sultat ? La sécurité des travailleurs dudéneigement était compromise.

Or, Jean-Paul Tremblay, mécani-cien travaillant au Centre de gestion del’équipement roulant du ministère desTransports, conscient des problèmesd’accumulation de glace — les collèguess’en plaignaient beaucoup —, a rapi-dement mis fin à l’ensemble de cesdésagréments grâce à une astucieuse invention.

Dans le bas du pare-brise des ca-mions affectés au déneigement, il a installé à l’extérieur et sur toute salargeur, un tuyau de cuivre en serpentinqui fait fondre la neige dès qu’elletouche le pare-brise. Ce tuyau, appro-visionné par le liquide de refroidis-sement du moteur, est branché sur leretour du circuit de liquide du systèmede chauffage.

L’invention, réalisée avec les moyensdu bord, ne nuit aucunement au fonc-tionnement du dispositif, qui continueà produire autant de chaleur à l’inté-rieur de l’habitacle et qui désembue les vitres.

« Il fallait trouver une idée pour augmenter la sécurité et minimiser lesnombreuses réparations aux essuie-glaces », explique Christian Paquet,

gestionnaire d’exploitation régionalepour la zone de Québec et patron de M. Tremblay.

Jusqu’à maintenant, l’invention est installée sur les deux camions de La Malbaie et est en essai sur un camion de Québec. Les résultats sont au-delà des attentes. « Le serpentin extérieur fait fondre 95 % de la neige. Il n’y a plus d’accumulation ni de neige ni deglace, les essuie-glaces ne brisent plus et la visibilité est meilleure », se réjouitl’inventeur.

La trouvaille fonctionne à merveille, et elle peut même servir dans d’autres régions. « Ayant eu vent de la chose,

quatre à cinq autres régions du Québecaux prises avec les mêmes problèmesm’ont appelé pour savoir comment enfaire l’installation sur leurs camions, explique M. Tremblay. C’est tout simple,poursuit-il : il faut d’abord section-ner le tuyau de renvoi du système dechauffage, y fixer deux petites exten-sions sur lesquelles viennent s’intro-duire les deux bouts du serpentin decuivre. Enfin deux petits trous sur lecapot du véhicule servent à fixer les collets qui tiennent le tuyau de cuivreen place. Le tour est joué ! » L’inven-tion a fait parler d’elle lors de l’événe-ment Mérite APSSAP 2004.

40 Prévention au travail Hiver 2006

Prix Mérite APSSAPL’ingéniosité contre les rigueurs de l’hiver

L’effet boule de neige,vous connaissez ? Voici deux

histoires éloquentes quiroulent avec brio. Et l’hiver

en prend pour son rhume…

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cPar Guy Sabourin

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Une barricade mobile

poids plume

Une autre invention du ministère desTransports a reçu le « Prix du public »,c’est-à-dire de l’ensemble des partici-pants présents à la journée annuelle de l’APSSAP.

Parce qu’elle est une pointe qui s’avance dans le Saint-Laurent, la régionde Matane se trouve soumise à de fortesbourrasques de vents atteignant parfois130 km/h, les jours de mauvais temps.Et, il faut le reconnaître, l’hiver est longdans cette belle région du Québec.

Quand il fallait fermer des routes àcause d’une tempête ou en raison d’uneenquête policière, le vent s’acharnait sur les barricades de bois portant lamention « ROUTE BARRÉE » que lestravailleurs de Transport Québec ins-tallaient à chaque extrémité du tronçonfermé. « Non seulement étaient-elleslourdes et difficiles à transporter, maisil fallait les faire tenir au sol avec delourds sacs de sable placés sur les patteset les déplacer, puis les remettre enplace chaque fois que le chasse-neigepassait », raconte Marc Grant, contre-maître en routes et structures au Centrede services de Sainte-Anne-des-Monts(point de services de Matane) du minis-tère des Transports du Québec dans leBas-Saint-Laurent.

De telles manœuvres avaient desconséquences. « Les travailleurs se fai-saient mal au dos, se gelaient les mains,risquaient de glisser et de se faire ren-verser chaque fois qu’ils manipulaientles barricades. Les travailleurs faisaientsouvent remarquer que ça n’avait plus

Le prix Mérite APSSAPEn 2004, pour la sixième année consécutive, l’APSSAP (Associationparitaire pour la santé et la sécuritédu travail, secteur Administrationprovinciale) organisait le concoursMérite APSSAP. Il s’agit d’une com-pétition amicale où tous les secteurssont invités à présenter des réalisa-tions novatrices qui améliorent lasanté et la sécurité des travailleurs. Il existe deux catégories : projets detype « bureau » et projets « autresque bureau ». En 2004, c’est le ministère des Transports du Québec,avec sept projets, qui en présentaitle plus grand nombre. L’invention deJean-Paul Tremblay a été remarquée,mais pas couronnée. Parions quec’est partie remise…

de bon sens, qu’il fallait trouver mieux »,se souvient le contremaître.

En 2002, en route pour le travail,alors qu’il suivait une voiture équipéed’un support à vélo arrière, M. Grantentrevoit la solution en un éclair. « Etsi on installait des barricades mobilessur une sellette d’attelage, comme pourles vélos ? », se dit-il. Il en parle à sescollègues.

L’idée prend forme rapidement. Entre le moment où elle surgit dans l’esprit du contremaître et sa réalisa-tion, deux petites semaines s’écoulent !

La barricade est constituée de deuxpanneaux latéraux métalliques repliéssur eux-mêmes derrière le camion,comme des branches de lunettes. L’en-semble pèse environ 45 kilos. Deux tra-vailleurs installent la barricade mobilesur le camion, au besoin, en moins de…deux minutes.

À destination, un seul travailleur « ouvre » la barricade (comme la ported’une clôture) et la déploie de chaquecôté du camion, à l’horizontale, pour fer-mer une ou deux voies à la circulation.

Munie à chaque extrémité de feuxrouges stroboscopiques, cette barricademobile est beaucoup plus visible que les anciennes. Et si jamais un véhiculela heurtait, elle a été conçue pour sup-primer l’effet d’épée : elle se replie lelong du véhicule plutôt que d’aller em-brocher quiconque passerait par là.

« Le gain est notable, explique Nelson Marin, technicien en travauxpublics et représentant à la préventionà Matane, l’un des concepteurs de labarricade : manipulation supprimée,

41Hiver 2006 Prévention au travail

montage rapide, plus grande stabilité,aucun risque d’être enseveli sous laneige, interventions beaucoup plus rapi-des et meilleure sécurité pour les usa-gers de la route aussi bien que pour lestravailleurs.

« Au cours de l’hiver 2003 et pen-dant les crues de la rivière Matane auprintemps 2004, période forçant la fer-meture de routes, ces barricades ontlargement eu le temps de faire leurspreuves. On ne se sert même plus desanciennes barricades de bois, on les areléguées aux oubliettes ! », poursuit-il.

Le Centre de services de Sainte-Anne-des-Monts dispose actuellement de sixde ces barricades mobiles. Et commeles bonnes nouvelles voyagent, notam-ment lors de journées annuelles commecelle de l’APSSAP, d’autres régions sesont montrées intéressées à munir leurs véhicules de ce dispositif. Uneautre invention qui devrait faire boulede neige ! PT

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Au Québec, le secteur de latransformation des aliments et des boissons occupe le premier rang ennombre d’emplois dans le secteur ma-nufacturier. En l’absence d’associa-tion sectorielle paritaire, les besoins de ces salariés travaillant dans des sous-secteurs aussi diversifiés que la prépa-ration de denrées à partir de viandes et volailles, de produits laitiers, deboulangeries-pâtisseries ou de jus etboissons étaient, jusqu’à assez récem-ment, mal pris en compte.

Mais depuis la création du Comitésectoriel de main-d’œuvre en transfor-mation alimentaire (CSMOTA) en 2001,cette lacune est en passe d’être com-blée. « À sa création, le CSMOTA s’estdonné pour mission de développer uneculture de formation continue dans lesecteur », rappelle Lise Perron, direc-trice du comité. « Aussi, avons-nouspassé nos premières années d’exercice à évaluer les besoins généraux du sec-teur en matière de formation », précise-t-elle. Très vite, il est apparu que lesbesoins les plus criants s’exprimaientdans le domaine de la santé et de lasécurité du travail.

Le CSMOTA s’est donc attaqué auproblème et a élaboré une offre com-plète et diversifiée de matériel et d’ou-tils de formation en sst. Ces outils, quifont la part belle aux nouvelles techno-logies de l’information et de la communi-cation (NTIC), se présentent notammentsous la forme de DVD, cédéroms ou defichiers téléchargeables.

Pour Lise Perron, les outils de for-mation de ce type offrent l’énormeavantage d’être accessibles et dispo-nibles au moment où les employeurs lesouhaitent. « Les entreprises n’ont pastoujours le temps d’envoyer leurs sala-riés suivre une formation à l’extérieur,

peuvent ressentir, et surtoutmettre à la disposition des travailleurs le matériel né-cessaire. Mais la démarchesemble se faire progressive-ment puisque le CSMOTA adéjà vendu une centaine decopies du cédérom « Intégra-tion des nouveaux employésdans l’industrie alimentaire »,qui comporte un volet consa-cré aux bonnes pratiques in-dustrielles et à la sst.

Par ailleurs, un DVD inti-tulé « Ça reste à voir », qui illustre les risques reliés à lasécurité dans une usine detransformation alimentaire,est maintenant disponible, etle téléchargement d’un fichierludique et interactif consacréaux troubles musculo-squelet-tiques le sera sous peu.

Mme Perron estime néan-moins que les outils de forma-tion de ce type n’ont pas pourobjectif de se substituer tota-lement à l’humain, en parti-culier dans des domaines plusspécifiques. Le CSMOTA adonc mis sur pied une for-mation sur l’affilage des cou-teaux en collaboration avecles commissions scolaires du Fleuve et des Lacs et de La Riveraine. Des formateurs reconnus pour leur grande

compétence se rendent dans les usinesqui en font la demande et ils initient des formateurs qui, à leur tour, dif-fuseront les bonnes pratiques auprèsdes apprentis. Cette formation fait enoutre l’objet d’un suivi.

Le CSMOTA offre dès à présent toute une gamme d’outils de for-mation très pointus et bien affûtés qu’elle entend bien continuer d’étoffer à l’avenir ! PT

42 Prévention au travail Hiver 2006

Lise Perron, directrice du comité.

Depuis 2001, le Comité sectoriel de main-d’œuvre en transformation

alimentaire (CSMOTA) s’efforce d’offrir aux 1 500 entreprises

et aux 60 000 employés de ce secteur des outils de formation

en santé et en sécurité du travail (sst) bien aiguisés !

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ce qui peut éventuellement avoir pourconséquence une perte de productivité,fait-elle remarquer. Avec ce type d’ou-tils, la formation est disponible en touttemps — de jour comme de nuit — etelle peut être donnée au moment jugéle plus opportun. Un exemple ? S’ilsurvient un bris d’équipement dans l’usine, pendant que l’on effectue la réparation, l’employeur peut en profi-ter pour diffuser un DVD de formationdans la cafétéria de l’usine. »

Apprendre en regardant

Certes, au départ, les entreprisesdoivent s’adapter aux NTIC, surmon-ter la résistance bien normale qu’elles

Pour en savoir plus

CSMOTA, tél. 418 623-5335Courriel : [email protected]

Par Mikaëlle Monfort

Des outils de formation bien affûtés!

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Jour après jour, moisaprès mois, le souci de laprévention des accidentsdu travail et des maladiesprofessionnelles se répand au Québec. Danscette chronique destinéeà diffuser l’information,Prévention au travailvous propose de courtsextraits d’articles et dereportages, aussi variésque possible, publiés parses partenaires dans des revues, magazines ou bulletins de liaison.

Au secours !

« Au début de l’année 2004,l’APSAM a mené une enquêtevisant à tracer le portrait de lasituation des cols blancs et descadres du secteur municipal surle plan du bien-être psycholo-gique au travail. Elle a expédié4000 questionnaires à descadres et à des cols blancs de45 municipalités, réparties dans15 régions du Québec. En voiciles faits saillants. Au total, 2184 cadres et cols blancs ontrépondu au questionnaire. Prèsd’un répondant sur deux, soit44,3%, présente un niveau élevéde détresse psychologique, com-parativement à un sur cinq(20,099%) dans la populationquébécoise. La moitié d’entreeux (50,9%) ont indiqué ressen-tir ces symptômes depuis plusd’un an. Les employés présen-tant un niveau élevé de détressepsychologique ont davantagetendance à s’être absentés du travail au cours des 12 der-niers mois. Fait à noter, 84,5 % d’entre eux perçoivent une rela-tion entre leurs symptômes dedétresse psychologique et leurtravail. »

L’APSAM, revue de l’Association

paritaire pour la santé et la

sécurité du travail du secteur

« affaires municipales »,

printemps 2005, vol. 14, no

2,

p. 3.

Chaud, chaud, le plancher

« Le CPE La Veilleuse a eu uneexcellente idée : l’installationd’un plancher chauffant au vestiaire. “ Que des avantages ”, affirme le personnel. Chaudpour les pieds et les petitesfesses, le plancher chauffantcontribue aussi au séchage desvêtements détrempés des petits.Après une sortie à l’extérieur,pantalons et mitaines sont éten-dus directement sur le sol vis-à-vis le casier de chacun. Adieutapis et planchers mouillés. Environ 30 minutes plus tard,plus de traces d’eau. Il suffit derégler la température en fonc-tion des besoins. Alors, cœur auchaud et vêtements au sec, toutle monde est content ! »

Sans pépins, revue d’informa-

tion de l’Association paritaire

pour la santé et la sécurité

du travail du secteur affaires

sociales, vol. 7, no

2, juin 2005,

p. 9.

Bielles rebelles

« Que faire quand une bielle résiste aux efforts ? Les expertsauxquels nous nous sommesadressés affirment qu’avec lebon outil et la bonne méthodede travail, ils n’affrontentpresque jamais de biellette récalcitrante. Mais lorsque çaleur arrive, ils recommandentde couper la rotule avec unemeule, puis d’enlever le récep-tacle avec une douille hexago-nale. Si la géométrie ne permetpas de la couper et que la cha-leur est absolument nécessaire,il faut d’abord percer un troudans le réceptacle pour per-mettre à la graisse et à l’air desortir en toute sécurité, puiss’assurer qu’on chauffe le récep-tacle et non la rotule. […] Nosrecommandations : utiliser unoutil approprié pour enlever

une biellette. Suivre la procé-dure du manuel du fabricant.Ne jamais chauffer une bielletterécalcitrante. »

Auto Prévention, magazine de

l’Association sectorielle

Services automobiles, juin

2005, vol. 19, no

2, p. 12.

Ça vibre !

« Au Québec, il n’existe pas denormes officielles spécifiant leslimites d’exposition applicablesaux vibrations main-bras. Im-possible donc de savoir si les vibrations auxquelles un travail-leur est exposé représentent ounon un risque pour sa santé.Des lignes directrices se déga-gent tout de même de certainesétudes sur les vibrations. Lesspécialistes dans le domainesemblent s’entendre sur le faitque les personnes seraient plussensibles aux vibrations debasses fréquences, qui se trans-mettent au-delà de la main etde l’avant-bras. Concrètement, il semble que les outils dont lafréquence dominante est infé-rieure à 40 Hz soient respon-sables des atteintes osseuses.Par contre, les vibrations dehautes fréquences, parce qu’ellesvoyagent moins loin dans lecorps, touchent principalementles doigts. »

Prévenir aussi, publication de

l’Association paritaire pour la

santé et la sécurité du travail

du secteur de la construction,

vol. 20, no

3, automne 2005, p. 2.

La faute au tiers…

« Le régime de la santé et sécu-rité du travail du Québec, telqu’on le connaît, fait en sortequ’un employeur, dépendant deson régime de tarification, a directement avantage à s’occu-per du dossier santé-sécurité.Quand celui-ci a une réclama-tion pour un accident du travail,il se voit imputer le coût decette lésion à son dossier et,habituellement, ses cotisationsà la CSST augmentent. Maisque se passe-t-il quand cet acci-dent relève de la faute d’untiers ? […] Peut-on parler de faute de tiers et demander une désimputation? Quels cas peuvent générer la fauted’un tiers ? Que peut faire unemployeur et quels sont les élé-ments nécessaires pour invo-quer la faute d’un tiers ? »

Convergence, revue du Centre

patronal de santé et sécurité

du travail du Québec, vol. 21,

no

4, novembre 2005, p. 6.

Travail, environnement

et cancer

« Selon l’Organisation interna-tionale du travail, environ 4 %(fourchette d’incertitude de 2 %à 8%) des décès par cancerdans la population générale àl’échelle mondiale peuvent êtreattribuables à des agents can-cérogènes en milieu de travail.Cette estimation peut varierselon les études. […] Selon laclassification du Centre interna-tional de recherche sur le can-cer (CIRC), au moins 22 agentset mélanges d’agents chimiquessont des cancérogènes reconnusen milieu de travail alors qu’unnombre équivalent de produitschimiques le sont très proba-blement eux aussi. En plus deces produits chimiques, desmédicaments, des pesticides,des contaminants physiques(rayonnement ionisant, ultra-violets) et biologiques (virus de l’hépatite B ou C, virus d’Epstein-Barr) auxquels peuventêtre exposés les travailleurs,sont reconnus pour leur pou-voir cancérogène. »

Le Médecin du Québec, vol. 40,

no

10, octobre 2005, p. 81.

Monique legault Faucher

43Hiver 2006 Prévention au travail

Lupour vous

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La tête sur les épaulesQuel est le poids de votre tête ? Pas la peine dedévisser cette précieuse partie de votre anatomiepour la déposer sur un pèse-personne et croyez-noussur parole, elle pèse près de 9 % du poids de votrecorps. Lorsqu’elle est penchée vers l’avant, ce quipeut survenir si vous travaillez à l’écran, le poids dela caboche fait qu’elle est inévitablement entraînéevers le bas. Conséquence, les muscles du cou et duhaut du dos travaillent fort pour supporter la charge.Et au bout d’un certain temps, la tension constantese transforme en douleur.

Comment prévenir la complainte du cou qui selamente ? Voici quelques conseils judicieux1. Unporte-copie placé entre le clavier et l’écran élimine larépétition des mouvements latéraux de la tête et lesextensions du cou. Si l’on passe beaucoup de tempsau téléphone, au lieu de tenir le combiné coincé entre oreille et épaule, opter pour un casque d’écouteou un téléphone main libre. En écoutant bien, vousentendrez votre nuque et vos épaules pousser unsoupir de soulagement.

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44 Prévention au travail Hiver 2006

Enraccourci

Parents stressés, enfants précoces…L’âge de la puberté chez les filles diminue sans cesse. Pourquoi ? Une meilleure alimentation et la présence d’hormones de croissance dans la viande sont souvent montrées du doigt. Mais si c’était le stress contextuel ?Voilà la question que s’est posée Line Tremblay, cher-cheure et professeure à l’Université Laurentienne. « Lestress contextuel désigne le stress psychologique associé au contexte familial dans lequel vit l’enfant, explique-t-elle.En milieu socio-économique défavorisé par exemple, lestress que vivent les parents se répercute sur l’enfant etpeut avoir un effet sur sa maturité sexuelle. » La chercheure

a donc analysé une série d’informations touchant près de 350 adolescentes âgées de 10 à 17 ans. Les résultats ?Concluants, selon l’auteure : « Les jeunes filles qui dé-clarent un niveau supérieur de stress atteignent la puberté plus tôt que les autres. » Et plus la puberté est précoce, plus la sexualité active commence tôt. Et plus on est jeune, moins on recourt à la contraception. Donc plus les risques de grossesse et de MTS sont élevés.Comme les programmes de prévention n’ont pas d’effet sur ces comportements, le salut réside dans la réduction,voire l’élimination du stress… chez les parents.Source : Agence Science-Presse.

Feu d’eau !Une nouvelle lance d’incendie, baptisée FOGTEC, est actuellement à l’essai par les sapeurs-pompiers du Centre d’intervention du secteur de Metz, en France. L’arme, car c’en est une, fonctionne selon le principe de la fragmentation de l’eau. « Pulvérisée au moyen d’une pompe d’une puissance de 120 bars, l’eau passe au travers de petites buses qui la fragmentent sous forme de brouillard dont les gouttes ne dépassent pas la taille d’un micron. »

L’eau qui sort de la lance a un volume estimé à 1 640 fois celui de la même quantité au stade liquide. L’arme peut lancer cinq types de jets allant du jet bâton au brouillard très fin. « Elle peut aussi pulvériser de l’eau dopée, augmentée d’un additif qui accentue son pouvoir mouillant en dimi-nuant la tension superficielle de la goutte d’eau. » Avec, pour résultat, que la surface de contact du liquideavec le foyer est considérablement augmentée. L’arme est très utile pour lutter contre les feux clos (apparte-ment, garage, etc.).Source : Travail & Sécurité.Ill

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1. Consulter, à cet effet, le guide La menace des troubles musculo-squelettiques (TMS) publié par l’ASSTSAS, en mai 2001.

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Une invention qui va faire du bruit ?Face aux agressions sonores, finie la défense passive.Avec la « machine à silence », on pourra bientôtlancer une contre-offensive ! L’insistante pétaraded’un marteau piqueur tout comme le vrombissementcontinu d’un compresseur pourraient être bientôtréduits au silence par une contre-mesure électro-nique mise au point par un chercheur. Selwyn Wright,ingénieur à l’Université de Huddersfield, en Grande-Bretagne, a mis deux ans à concevoir sa Silencemachine. L’appareil comporte un micro, des haut-parleurs et un puissant ordinateur qui analyse lebruit émis par une source spécifique et produit enréponse un son qui en est l’exacte réplique inversée.Les processeurs mesurent la fréquence de chaqueélément du bruit agresseur et créent en retour unson de même fréquence, mais de phase opposée. Lescrêtes des ondes sonores nuisibles croisent les creuxdes ondes envoyées à leur rencontre, et se trouventneutralisées.

Un appareil analogue est déjà utilisé à bord desavions commerciaux, où certains casques d’écouteeffacent le bruit des moteurs pour favoriser l’écoutedu film. L’invention de Selwyn Wright serait toute-fois la première à s’attaquer à une source spécifiquede bruit pour créer une zone de calme où les autres sons — une conversation, par exemple — demeurent clairementaudibles.

Une machine à silence industrielle est prête à être commercia-lisée. Un modèle domestique devrait suivre, pour lequel on peutdéjà entrevoir d’immenses possibilités. Sous sa protection, la ton-deuse du voisin n’émettrait plus qu’un inoffensif gazouillis, ce quidevrait instantanément valoir à l’inventeur le titre de bienfaiteur de l’humanité !Source : The World’s 1, Science & Technology News Service.

45Hiver 2006 Prévention au travail

L’IASP a un nouveau présidentEn septembre 2005, Brian Mishara,professeur au Département de psy-chologie de l’Université du Québec à Montréal, fondateur de SuicideAction Montréal, et directeur duCentre de recherche et d’interven-tion sur le suicide et l’euthanasie(CRISE) depuis 1996, a été élu pré-sident de l’International Associa-tion for Suicide Prevention (IASP).Cette association, fondée à Vienneen 1960, regroupe des chercheurs,des cliniciens, des volontaires et des organismes de divers pays.

La feuille de route de M. Mishara est impressionnante. Il aparticipé à de nombreux comités mis sur pied par le ministèrede la Santé et des Services sociaux, tant au Québec qu’auCanada, incluant celui qui fut à l’origine de la Stratégie qué-bécoise de prévention du suicide. Sa contribution exception-nelle à l’avancement de la recherche dans le domaine de la suicidologie lui a valu de nombreuses récompenses, dont le Prix de la recherche de l’Association canadienne pour la pré-vention du suicide.

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Corps marquésPour Pierre Aïach, sociologue de la santé, lesinégalités sociales s’inscrivent dans le corps :« En matière de santé, on assiste en Franceà un cumul des inégalités sociales tout aulong de la vie, comme si les expériencessociales passées s’inscrivaient dans la phy-siologie et la pathologie du corps. »

Le spécialiste s’est penché sur les résul-tats d’études menées sur les Français, quimontrent un inquiétant clivage. Même si,globalement, l’ensemble de la population a vu son espérance de vie s’améliorer sensible-ment au cours des dernières décennies, l’écarts’est accentué entre les groupes socioprofes-sionnels. « Ce phénomène d’amplificationvient encore renforcer les inégalités de santé.L’ensemble des conditions de vie tout au longde l’existence joue sur la santé : l’enfance, lesconditions de travail, l’exposition à des pro-duits toxiques… »

Oui, mais la prévention ne peut-elle ré-duire les inégalités sociales ? Réponse dusociologue : « Elle peut produire des effetspositifs, mais elle engendre aussi des iné-galités. Pour penser à sa santé, il faut un toit et des ressources suffisantes. Sinon ons’attache d’abord à survivre, avant de se soi-gner. La meilleure solution réside dans uneamélioration des conditions de vie. »

Source : Contact Santé, journal de promotion de la santédu Nord – Pas-de-Calais, mars 2005.

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[Prévention au travail] Pour-

riez-vous nous décrire brièvement

le National Jewish Medical and

Research Center (NJMRC) ?

[Lisa Maier] C’est un centre hos-pitalier de réputation internationale,dédié à la recherche médicale et autraitement de patients souffrant de trou-bles respiratoires, allergiques ou reliésau dysfonctionnement du système im-munitaire. Il s’agit d’une organisation àbut non lucratif, non confessionnelle et

De passage à Montréal pourparticiper à la Conférence

internationale de larecherche sur le béryllium

(Be), la Dre Lisa Maier arépondu aux questions dePrévention au travail sur la

surveillance médicale destravailleurs du béryllium aux

États-Unis. La Dre Maier estprofesseure adjointe au

National Jewish Medical andResearch Center et au Centre

des sciences de la santé del’Université du Colorado.

En plus de ses activités declinicienne en pneumologie,elle poursuit des recherches

sur la bérylliose chronique, lasarcoïdose, la susceptibilité

génétique et les fibrosesinterstitielles.

indépendante. La division de santé autravail et de l’environnement est fonc-tionnelle depuis 1948.

[PT] Qu’est-ce qui vous a fait

vous intéresser au Be ?

[LM] Un de mes tout premiers pa-tients s’est présenté au NJMRC avec un diagnostic de sarcoïdose après plu-sieurs consultations médicales au coursdes années précédentes. À l’issue destests sanguins, d’une bronchoscopie etde l’ensemble des renseignements deson dossier médical, nous lui avons confirmé qu’il souffrait de bérylliosechronique plutôt que d’une sarcoïdose.Nous avons alors entrepris le traitementapproprié. Hélas, la maladie était déjà à un stade avancé, de sorte que nousn’avons pas eu beaucoup de succès. Lediagnostic était venu trop tard. Cettepremière expérience malheureuse nousa confortés dans nos efforts pour rendrele test sanguin, appelé le BeLPT, aussiperformant que possible.

[PT] Actuellement, peut-on dire

que le BeLPT est efficace ?

[LM] C’est un bon test qui a ses limites. Mais il permet d’identifier lestravailleurs qui réagissent aux pous-sières de béryllium à un stade précoce,avant même qu’ils ne commencent àmanifester des symptômes. Le BeLPTpermet d’assurer un suivi médical et deprocéder immédiatement aux correc-tions des postes de travail.

[PT] Prenons un exemple. Que

diriez-vous au représentant d’une

entreprise d’usinage, d’environ

cinquante travailleurs, qui vient

d’apprendre que ces derniers

travaillent depuis une dizaine

d’années sur des alliages conte-

nant du Be ?

[LM] Dans un premier temps, je luiconseillerais de contacter un hygiénisteindustriel et un spécialiste des procédéspour corriger la situation le plus vitepossible. D’ailleurs, tous les dossiers d’exposition au béryllium doivent êtretraités par des équipes multidiscipli-naires. C’est la seule façon de réussir.

[PT] Recommanderiez-vous

aux travailleurs de subir le test

BeLPT ?

[LM] Absolument ! Plus ils obtiennentd’informations, meilleures seront les pos-sibilités de maîtriser la situation.

[PT] Quels renseignements

donneriez-vous sur les consé-

quences du test sanguin ?

[LM] J’offrirais aux travailleurs lapossibilité de les rencontrer en groupepour leur expliquer les différentes situations qui peuvent se présenter etensuite, j’offrirais une rencontre indi-viduelle à ceux qui ont des interroga-tions personnelles.

[PT] Le groupe de travailleurs

se présente, que leur dites-vous ?

[ LM ] Je leur explique le test en détail. Puis, je les informe de la signifi-cation des résultats. Si le résultat du testest normal, cela veut dire qu’ils ne sontpas sensibilisés. Mais, je précise que lasensibilisation peut se manifester avecun certain délai après le début ou la cessation de l’exposition. Ce délai peutvarier d’un travailleur à l’autre. Il estdonc nécessaire d’assurer un suivi et de reprendre le test tous les trois ou

46 Prévention au travail Hiver 2006

Perspectives

Les médecins face à la bérylliose

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« Toutes les études récentes en immunologie et en génétique sont passionnantes, estime la Dre Maier. Elles nous aident à mieux comprendre les mécanismes de la sensibilisation et de la bérylliosechronique. Et elles nous font entrevoir de nouvelles perspectives detraitement et de prévention. »

quatre ans. Admettons que le test estanormal. Étant donné ses imperfec-tions, un tel résultat doit être confirmépar un second. Si le second test estanormal, le travailleur est sensibilisé. Etdonc dans un état similaire à celui souf-frant d’une allergie asymptomatique.Certains resteront à ce stade de sensi-bilisation. Mais d’autres, après une pé-riode de latence de la maladie, de duréevariable, développeront la maladie pro-gressivement. Les symptômes — fatigue,toux, douleurs thoraciques ou articu-laires, perte de poids, souffle court,fièvre — commenceront à se manifester.Malheureusement, ces premiers symp-tômes ne sont pas spécifiques à la bé-rylliose. Ils peuvent se manifester pourd’autres raisons.

[PT] Que doivent-ils faire dans

ce cas ?

[LM] Consulter un pneumologue,qui procédera à des tests complémen-taires, entre autres une radiographiepulmonaire, et fort probablement unebronchoscopie pour confirmer le diag-nostic.

[PT] Si vous êtes ce pneumo-

logue, que dites-vous au patient

qui vient vous consulter avec

deux résultats anormaux ?

[ LM ] Je lui confirme qu’il n’y a pas de traitement connu permettant

une guérison totale, mais qu’il peutrester dans un état stable sans plus de symptômes significatifs. Mais s’ilsaugmentent, il faudra probablementcommencer un traitement aux corti-costéroïdes pour ralentir la progressionde la maladie. Et il doit impérativementêtre réaffecté à un autre poste ou à unautre emploi, en fait dans un lieu où ilne sera plus exposé au béryllium.

[PT] Et pour ceux qui pré-

sentent des résultats marginaux ?

[LM] Dès la réunion de groupe, j’aimentionné la possibilité que quelquescas forment un troisième groupe avecdes résultats douteux ou impossibles àobtenir pour des raisons techniques.Les prélèvements doivent être repris,mais il n’y a pas lieu de s’en inquiéter.

[PT] L’entretien avec un travail-

leur bérylliosé dure-t-il longtemps ?

[LM] Chez nous, habituellement, lapremière rencontre après l’annonce autravailleur d’un résultat anormal dureau moins une heure trente et peut allerjusqu’à deux heures. Il faut prévoiraussi d’autres rencontres, un suivi mé-dical et, dans certains cas, un soutienpsychologique.

[PT] Et si le travailleur décide

de continuer à travailler au même

poste ?

[LM] C’est son droit. Notre devoirconsiste à lui garantir la confidentialitéet à nous assurer qu’il a bien comprisles avantages et les désavantages de sadécision.

[PT] L’employeur sera-t-il mis

au courant ?

[LM] Il faut trouver un moyen quigarantisse la confidentialité, tout en respectant la décision du travailleur,mais qui permette aussi à quelqu’und’être mis au courant de la situation. Ilfaut se rappeler et rappeler au travail-leur que le but principal du test, c’est de déterminer les situations de travailqui doivent être corrigées, pour éviterque d’autres travailleurs éprouvent lemême problème. Comment y parvenir ?C’est chaque fois un défi que nous abor-dons selon les principes et les outils du« consentement éclairé ».

[PT] Les recherches permettent-

elles d’entrevoir d’autres tests

plus performants que le test

sanguin ?

[LM] Oui, les efforts de rechercheprogressent. Trois ou quatre tests ensont soit à l’étape de la validation, soità celle de la vérification d’hypothèses. Il ne faut toutefois pas s’illusionner. À brève échéance, ces tests ne rempla-ceront pas l’actuel, mais ils fournirontdes informations complémentaires qui, globalement, avec tous les autresrenseignements versés au dossier d’un patient, permettront un meilleur diag-nostic et une meilleure différenciationentre la sensibilisation et la bérylliosechronique.

[PT] Quelles possibilités des

recherches actuelles vous semblent

les plus prometteuses dans une

perspective de prévention ?

[LM] Toutes les récentes études enimmunologie et en génétique sont pas-sionnantes. Elles nous aident à mieuxcomprendre les mécanismes de la sen-sibilisation et de la bérylliose chro-nique. Elles nous font entrevoir denouvelles perspectives de traitement etde prévention. Elles nous permettentaussi de clarifier la question difficile de la susceptibilité individuelle. PT

Guy Perrault

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