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International African Institute
La Politique Britannique en NigériaAuthor(s): Henri LabouretSource: Africa: Journal of the International African Institute, Vol. 11, No. 1 (Jan., 1938), pp.88-89Published by: Cambridge University Press on behalf of the International African InstituteStable URL: http://www.jstor.org/stable/1155222 .
Accessed: 14/06/2014 06:32
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LA POLITIQUE BRITANNIQUE EN NIGERIA
HENRI LABOURET
SOUS ce titre le numdro de notre revue, paru en octobre dernier, a publie une substantielle critique du livre que Miss Margery Perham a consacre
a l'etude de l'administration indigene en Nigeria'. Ce compte-rendu avait ete redige par Lord Lugard, il revet donc une importance capitale et presque historique. Le Fondateur de la Nigeria est amene a diverses reprises a exposer les raisons qui l'ont determine a prendre certaines mesures men- tionnees dans le livre et 'a les justifier.
Mais rappelons d'abord le plan general de l'ouvrage. Une premiere partie relate le developpement de l'administration indigene dans le Sud-ouest, dans le Sud-est, dans le Nord apres l'expedition contre les royaumes de Kano et de Sokoto, les modalites d'application de ce regime et enfin l'amalgame des territoires septentrionaux et meridionaux qui ont forme le gouvernement general actuel.
La seconde partie etudie l'administration indigene d'aujourd'hui en pre- nant comme exemple l'emirat de Kano, les chefferies paiennes, les secteurs independants.
La derniere partie est consacree au delicat probleme pose par la grande diversite ethnique des provinces du Sud et 'a un expose de l'organisation generale du gouvernement au regard de l'administration indigene.
L'ouvrage se termine par un chapitre dans lequel sont discutes les defauts et les merites de l'Indirect Rule, levolution de la societe indigene, et la position de la minorite instruite.
Apres avoir rendu hommage a la maniere dont Miss Perham a rempli sa tache, ainsi qu'a sa conscience d'historien, Lord Lugard rappelle que le Fondateur de la Nigeria est, selon lui, Sir George Goldie, president de la Royal Niger Company, qui aurait congu le premier le plan d'administration indirecte dont le principe et l'application sont discutes dans le livre. On peut ne pas etre convaincu par cette affirmation surtout si l'on relit le second volume d'un ouvrage ecrit en I893 par le Capitaine F. D. Lugard sous le titre The Rise of our East African Empire; on y trouvera p. 651, a propos de l'administration dans l'Ouganda, cette declaration: ' . . . le Resident devra administrer au moyen des chefs et par eux'; et p. 659 la suggestion de constituer dans ce territoire un Conseil Africain semblable au Conseil de l'Inde.
Lord Lugard, analysant chapitre par chapitre le livre de Miss Perham, insiste a diverses reprises sur l'exactitude rigoureuse des faits exposes, sur la maniare objective dont l'auteur les discute et sur les merites d'un style
x Native Administration in Nigeria, Oxford University Press, 1937.
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LA POLITIQUE BRITANNIQUE EN NIGIgRIA 89 attrayant, qui ne permet pas au recit de perdre son interet un seul instant. L'ancien Gouverneur General de la Nigeria a pris un evident plaisir 'a lire des descriptions de pays, de villes, d'assemblees, des portraits de souverains et de hauts dignitaires qu'il a connus. II en cite des passages pour en louer l'exactitude.
Les premieres pages de cette critique sont consacrees a la formation des deux Nigerias, puis 'a leur reunion en un seul gouvernement en I914; a la politique indigene d'administration indirecte suivie dans le Nord, et a ses heureux resultats, aux difficultes que souleva dans le Sud l'application de ces regles qu'il fallut adapter au pays et aux organisations sociales.
Une mention particuliere est accordee a l'education, surtout 'a l'enseigne- ment de la masse par les ecoles de villages subventionnees et controlees par l'administration, aux difficultes que rencontrerent dans les communautes musulmanes du Nord les premiers instituteurs indigenes venus du Sud et qui etaient chretiens et enfin a l'education professionnelle et agricole.
Dans ces divers domaines et dans d'autres l'administration indigene a assure une collaboration intelligente et opportune et affirme le succes de la politique d'Indirect Rule fondee sur l'idee que l'organisation sociale indigene ne devait jamais etre detruite et que les activites economiques nouvelles seraient maintenues en rapport constant avec le but propose: instruire les peuples a gerer eux-memes leurs propres affaires.
Le probleme des tresoreries indigenes, celui des droits fonciers sont ensuite examines, surtout le second, qui est d'une complexite extreme. D'assez longues considerations generales sont consacrees a l'administration indirecte, a certaines difficultes qu'elle remontre et a son avenir.
Pour Miss Perham l'Indirect Rule se definit: ' un systeme d'administration au moyen duquel une puissance tutrice reconnait les communautes africaines et les aide a s'adapter aux fonctions d'un gouvernement local.' Les moyens pour parvenir a cette fin ne sont pas indiques avec precision dans les textes officiels, ils sont d'ailleurs variables. Le Comite Interparlementaire suggere l'institution progressive de conseils indigenes dans ce but. L'auteur constate la necessite sans cesse affirmee de laisser une tres grande initiative aux autorites locales dans ce domaine, elle indique sa foi dans une evolution harmonieuse et efficace des institutions indigenes. Celle-ci devra etre ' d'esprit africain dans le detail ' et se tourner de plus en plus vers les solu- tions politiques dont la Grande Bretagne offre un exemple.
HENRI LABOURET.
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