42
321 Introduction La dernière décennie a vu un grand nombre de chercheurs avoir recours aux nouveaux modèles keynésiens pour étudier la politique monétaire. Ces modèles dérivent de principes premiers et offrent un cadre rigoureux d’analyse des idées communément admises et des énigmes encore irrésolues en économie. Un certain nombre d’auteurs se sont penchés sur le cas particulier des petites économies ouvertes, mais ils formulent habituellement leurs résultats en termes théoriques et généraux 1 . Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne à l’examen de la politique monétaire dans un contexte canadien. Le Canada est une petite économie ouverte aux traits bien distinctifs. L’économie canadienne : i) dépend fortement d’une économie étrangère de grande taille; ii) comprend un secteur primaire important à forte vocation exportatrice; iii) comprend un autre secteur (la fabrication) axé sur l’exportation, qui est hautement intégré à l’économie américaine. Dans la foulée de la mondialisation en cours, l’économie canadienne s’est ouverte davantage sur l’extérieur et est devenue plus intégrée, tant à l’échelle du pays qu’avec le reste du monde. Le volume des échanges extérieurs de biens manufacturés a connu un essor marqué, alors que les prix des matières premières, et peut-être la taille de ce secteur, ont diminué de façon générale. La mobilité du travail entre les secteurs et les pays s’est 1. Pour un survol de ces études, voir Lane (2001) ainsi que Bowman et Doyle (2003). La politique monétaire dans une petite économie ouverte Gabriel Srour

La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

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Introduction

La dernière décennie a vu un grand nombre de chercheurs avoir recournouveaux modèles keynésiens pour étudier la politique monétaire.modèles dérivent de principes premiers et offrent un cadre rigourd’analyse des idées communément admises et des énigmes encore irréen économie. Un certain nombre d’auteurs se sont penchés sur leparticulier des petites économies ouvertes, mais ils formuhabituellement leurs résultats en termes théoriques et généraux1. Dans laprésente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésiel’examen de la politique monétaire dans un contexte canadien.

Le Canada est une petite économie ouverte aux traits bien distincL’économie canadienne :

i) dépend fortement d’une économie étrangère de grande taille;

ii) comprend un secteur primaire important à forte vocation exportatric

iii) comprend un autre secteur (la fabrication) axé sur l’exportation, quihautement intégré à l’économie américaine.

Dans la foulée de la mondialisation en cours, l’économie canadienneouverte davantage sur l’extérieur et est devenue plus intégrée, tal’échelle du pays qu’avec le reste du monde. Le volume des échaextérieurs de biens manufacturés a connu un essor marqué, alors que ledes matières premières, et peut-être la taille de ce secteur, ont diminufaçon générale. La mobilité du travail entre les secteurs et les pays

1. Pour un survol de ces études, voir Lane (2001) ainsi que Bowman et Doyle (2003

La politique monétaire dans une petiteéconomie ouverte

Gabriel Srour

321

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322 Srour

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accrue, et l’incidence des variations du taux de change sur les prixprobablement atténuée.

Le Canada a un régime de changes flottants depuis le début des annéeet poursuit des cibles d’inflation depuis 1991. Si le taux de change flotsemble bien aider l’économie canadienne à faire face aux fluctuationsprix des matières premières, la dépréciation persistante du huardmultiplication des échanges entre le Canada et les États-Unis ont amcertains économistes à mettre en doute les avantages d’un taux flottanle contexte actuel2. Quelques auteurs soutiennent même que le régimechange en place nuit à la productivité.

Nous allons donc étudier en quoi certaines des caractéristiquesl’économie canadienne peuvent influer sur la formulation de la politiqmonétaire, et en particulier sur le choix du régime de change. Ntenterons d’établir, à l’aide d’un autre critère que celui de l’incidence diredes coûts de transaction, si les tendances observées dans lejustifieraient l’adoption d’un taux de change moins variable3.

Dans le modèle statique simple qui nous sert à représenter la péconomie ouverte, les valeurs nominales sont rigides, les entrepconsidèrent les prix comme donnés et les rendements d’échelledécroissants. Des modèles analogues ont été utilisés dans la littératceci près que les rendements d’échelle étaient généralement supconstants et que les entreprises se trouvaient en situation de concurmonopolistique et fixaient elles-mêmes leurs prix4. La situation d’équilibreobtenue en contexte de parfaite flexibilité des salaires sert de référencel’évaluation d’une politique monétaire efficace. Par souci de simplicité, nexaminons chaque scénario séparément5 en nous concentrant sur la réactiode la politique monétaire aux chocs de prix relatifs.

Nous étudions d’abord une économie qui comprend un seul secteur; il eun seul bien produit au pays, et un autre à l’étranger, et tous les prixfixés sur les marchés mondiaux. Nous montrons qu’une politique monéefficace implique un taux de change flottant, ce qui cadre avec l’opinétablie. Plus précisément, après une diminution du prix relatif du b

2. Voir Courchene (1998), Harris (1993), Laidler (1999) et Murray (1999) pour connales arguments avancés de part et d’autre.3. On trouvera une analyse de l’incidence des coûts de transaction dans Macklem, OsPioro et Schembri (2001).4. Voir Devereux (2002) ainsi qu’Obstfeld et Rogoff (1999).5. Nous aurions pu utiliser un modèle qui englobe de nombreux paradigmes, maisaurait compliqué inutilement notre exposé et la formulation algébrique. En outre, ilmieux formaliser les scénarios extrêmes au moyen de fonctions différentes que d’uneforme fonctionnelle artificielle.

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La politique monétaire dans une petite économie ouverte 323

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prix

produit au pays, la monnaie nationale doit se déprécier et les prix intéris’accroître pour contrebalancer la rigidité des salaires et produire la badu salaire réel que l’on aurait observée si les salaires étaient flexibles.ce cas, la politique monétaire peut recréer l’équilibre obtenu en situatioparfaite flexibilité des salaires.

Nous examinons ensuite un modèle à deux secteurs. Les biens du premces secteurs sont des matières premières, dont les prix sont fixés smarchés mondiaux et considérés comme exogènes. Les biens du deusecteur sont des biens manufacturés échangeables sur le plan internatileur élasticité de substitution avec les biens manufacturés à l’étrangerelativement faible. Nous considérons deux scénarios extrêmes : pamobilité de la main-d’œuvre entre les deux secteurs et absence totamobilité. Nous envisageons également le cas où les prix des bmanufacturés sont établis sur les marchés mondiaux et celui où ils s’ajude façon endogène de façon à équilibrer l’offre et la demande.

Nous parvenons à montrer que, lorsque la main-d’œuvre est mobile,possible aux autorités monétaires de reproduire l’équilibre obtenucontexte de flexibilité des salaires : comme dans le modèle à un seul sela monnaie nationale doit se déprécier à la suite d’une diminution durelatif des matières premières. La production et l’emploi augmente dansecteur des biens manufacturés pour absorber les ressources inutilisésorte que, si les prix sont supposés endogènes, ils doivent baisser dasecteur par rapport à ceux des biens importés de l’étranger. Dans ce dcas, une intégration économique plus poussée, c’est-à-dire un vod’échanges extérieurs plus élevé ou une élasticité de substitution supéentre les biens manufacturés au pays et à l’étranger, induit des baissefaibles de la monnaie nationale. Si la main-d’œuvre n’est pas mobilerésultat associé à une parfaite flexibilité des salaires peut être obtenniveau global, mais pas au niveau sectoriel.

Dans la dernière partie de l’étude, nous reprenons le modèle à un sectefaisant l’hypothèse que les entreprises ont des coûts fixes de producdans l’esprit de Blanchard et Kiyotaki (1987). En plus de l’interprétatlittérale que l’on peut en donner, ces coûts fixes peuvent être perçus coune mesure du degré d’efficience de la production au sein de l’entreprisprésence de coûts fixes signifie que, consécutivement à un choc nécertaines entreprises produiraient à perte, de sorte qu’une partie dcapacité de production de l’économie pourrait demeurer inemployée. Dces conditions, tant qu’il resterait des ressources inutilisées,amélioration des termes de l’échange pourrait entraîner une hausse ded’utilisation des capacités et de la production, mais pas forcémenaccroissement de la marge ajoutée aux salaires pour obtenir les

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324 Srour

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iens

e.

intérieurs. Nous montrons ensuite qu’en pareil cas, la politique monétairconduit pas toujours au résultat observé en contexte de flexibilitésalaires. Dans certaines circonstances, elle peut même contribuer à garactivité des entreprises inefficientes, qui essuieraient des pertes si les saétaient parfaitement flexibles. C’est en ce sens que la politique monépeut nuire à la productivité.

Les travaux des nouveaux macroéconomistes keynésiens qui s’inscrdans un cadre d’économie ouverte se limitent habituellement à des moà un secteur dans lesquels les entreprises sont placées en situaticoncurrence monopolistique. Deux études de Tille (1999 et 2002) préseun intérêt particulier de notre point de vue. Comme nous, Tille (1999penche sur l’incidence de l’élasticité de substitution sur la politique de tde change. Nous élargissons l’analyse de Tille en faisant l’hypothèsel’économie intérieure compte deux secteurs, ce qui nous permet d’étul’effet d’une modification de l’élasticité de substitution entre les biens dsecteur et les biens correspondants produits à l’étranger, tout en laiinchangée l’élasticité de substitution entre les biens des deux secintérieurs. Tille examine plutôt les retombées d’une variation de l’élastide substitution entre l’ensemble des biens produits au pays et l’ensemblbiens étrangers au moyen d’un modèle comportant un seul secteur. Danétude plus récente, Tille (2002)6 a recours à un modèle à deux secteurs, mson but est d’analyser les implications des chocs de productivité poupolitique monétaire selon qu’ils touchent l’ensemble de l’économie ousecteurs particuliers. Son modèle est basé sur le comportement d’un mreprésentatif, de sorte qu’on n’a pas à se soucier de la mobilité de la md’œuvre, et le volume des échanges extérieurs et l’élasticité de substitentre les biens sont fixes.

Voici le plan de l’étude. Nous décrivons le modèle de référence à la premsection. Le cas de l’économie à un secteur est considéré àdeuxième section, et celui de l’économie à deux secteurs à la suivante.quatrième section, nous examinons un scénario dans lequel les coûproduction sont fixes. La dernière section renferme une synthèse derésultats et esquisse des pistes de recherche pour l’avenir.

1 Le modèle de référence

Nous utilisons un modèle statique pour représenter une petite éconouverte qui commerce avec le reste du monde. L’économie nationalcompose de deux secteurs : l’un produit des matières premières, donprix sont déterminés sur les marchés mondiaux, et l’autre des b

6. Nous avons pris connaissance de cette étude au moment d’élaborer notre modèl

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La politique monétaire dans une petite économie ouverte 325

bas).

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manufacturés (les caractéristiques de ce dernier seront précisées plusLes deux types de biens sont échangeables sur le plan international7. Lesmatières premières produites au pays et à l’étranger sont parfaitesubstituables, alors que les biens manufacturés sont différenciés.

1.1 Les ménages

Le nombre total des ménages au sein de l’économie est constanormalisé à l’unité. Les ménages ont des préférences identiques à l’égala consommation de biens, du loisir et de la détention d’encaismonétaires réelles. L’utilité périodique d’un ménage est

,

oùN représente le nombre d’heures travaillées, les encaisses réellesCla consommation d’un panier composite de biens :

,

.

, et désignent respectivement la consommation de matipremières, celle de biens manufacturés au pays et celle de bmanufacturés à l’étranger et importés. L’élasticité de substitution, , eles biens manufacturés au pays et ceux manufacturés à l’étrangesupposée supérieure ou égale à l’unité8.

Les ménages déterminent la composition de leur panier de consommatle niveau de leurs encaisses une fois les chocs réalisés et selon la conbudgétaire

,

où représente les dividendes et le salaire.

7. Le modèle se prêterait facilement à l’étude du cas des biens non échangeables.8. Le cas limite est identifié au moyen de la forme fonctionnelle de Cobb-Doug

11 σ–------------C

1 σ– 11 φ+------------N

1 φ+– χ M

P-----

ln+

MP-----

CCX

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γ X CT

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1 γ X–

=

CT γ H

1η---

CH

η 1–η

------------

1 γ H–( )1η---

CF

η 1–η

------------

+

ηη 1–------------

=

CX CH CF

η

η 1=

PXCX PTCT M+ + WN Π T+ +=

Π W

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326 Srour

ar lennées

nis

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ype etencefairee quie

qu’il

Selon l’approche d’optimisation classique, les encaisses détenues pménage et ses dépenses au titre des différents types de biens sont dopar

,

,

,

et

,

où est le prix (en monnaie nationale) des biens du secteuri, P l’indiceglobal des prix, et l’indice des prix des biens manufacturés, déficomme suit9 :

,

.

1.2 La production

La production du secteur ( ) met à contribution un ensembletravailleurs différenciés, . Chaque ménage exécute un tdonné de travail, mais un même type de tâche peut être accompli pard’un ménage. Nous postulons que le nombre de ménages de chaque tle nombre d’entreprises d’un secteur sont constants. Pour étudier l’incidde la mobilité de la main-d’œuvre entre les deux secteurs, nous allonsl’hypothèse que ceux-ci ont recours au même type de main-d’œuvre (crevient à poser que les typesXj et Hj sont identiques). Dans le reste dl’analyse, les typesXj etHl sont supposés différents pour toutj et toutl.

9. L’indice des prix d’un bien composite peut être défini comme la dépense minimalefaut effectuer pour acquérir une unité de ce bien.

PXCX γ XPC=

PTCT 1 γ X–( )PC=

PHCH

γ H

PH

PT-------

1 η–

PTCT

=

PFCF

1 γ H–( )PF

PT------

1 η–

PTCT

=

MP----- χC

σ=

PiPT

P PX

γ XPT

1 γ X–=

PT γ HPH1 η–

1 γ H–( )PF1 η–

+[ ]

11 η–------------

=

i i X H,=ij j 0 1,[ ]∈,

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La politique monétaire dans une petite économie ouverte 327

ntéesction

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e.

Toutes les entreprises d’un secteur donné sont identiques et sont confroà des rendements d’échelle décroissants. Plus précisément, la produd’une entreprise du secteur se définit ainsi :

,

,

où est le facteur travail de type , , , et est un chtechnologique à l’échelle du secteur.

Les entreprises considèrent les prix et les salaires comme donnédéterminent le volume de leur production après avoir pris connaissancechocs. La règle de maximisation du profit implique que l’entreprisesecteuri demande les quantités suivantes de travail composite et de trdu typeij :

et ,

où est la rémunération du travail de typeij et est l’indice dessalaires des travailleurs dans le secteuri10,

.

Toutes choses égales par ailleurs, plus la marge ajoutée au salaireobtenir le prix est élevée, plus la demande de travail est forte et pluproduction est importante dans chaque entreprise.

1.3 La détermination des prix

Nous postulons dans le reste de l’étude que la loi du prix unique vaut ptous les biens, c.-à-d. , , où est le taux de channominal, défini comme le prix intérieur d’une unité de monnaie étrangèreoù la présence de la lettref en exposant indique qu’il s’agit de variable

10. peut être interprété comme le coût minimum d’une unité de travail composit

i

Yi1

1 α–------------AiLi

1 α–=

Li l ij( )λ 1–

λ------------

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1

λλ 1–------------

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l ij( ) ij 0 α 1<≤ λ 1≥ Ai

Li

AiPi

Wi-----------

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= l ij( )Wi

W ij( )--------------

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W ij( ) Wi

Wi

Wi W ij( )1 λ–jd

0

1

11 λ–------------

=

Pi SPif

= i X H F, ,= S

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328 Srour

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étrangères. Nous supposons en outre que le marché intérieur est pesorte que les prix des matières premières et des biens produits à l’étrasont déterminés de façon exogène sur le marché mondial. Par contre,considérons comme endogène le prix des biens produits dans le secteuprimaire de l’économie nationale.

1.4 L’établissement des salaires

Nous faisons l’hypothèse que les ménages du même type conjuguentressources et se concertent pour établir leur salaire. Nous étudierons auscénario où les salaires sont prédéterminés et celui où ils sont flexibles.le premier cas, les ménages fixent leur salaire en début de période, avales chocs n’aient été observés, en vue de maximiser l’utilité espéréecondition du premier ordre implique que

,

où est l’opérateur d’espérance mathématique et désigne la demde travail pour chaque ménage de typeij.

Lorsque les salaires sont flexibles, les ménages fixent le salairemaximise leur utilité après avoir pris connaissance des chocs. La conddu premier ordre donne alors

.

2 Économie à un secteur

Dans la présente section, nous faisons l’hypothèse que l’économicompte qu’un secteur, celui des matières premières. Par conséquenménages ne consomment que des matières premières et desmanufacturés importés, c’est-à-dire que . Le niveau intérieur desprix est entièrement déterminé par le taux de change et par lesmondiaux, établis de façon exogène, et les prix relatifs et les termel’échange sont exogènes :

W ij( ) λλ 1–------------

E lh

ij( )1 φ+

[ ]

Elh

ij( )PC ij( )σ--------------------

-------------------------------=

E lh

ij( )

W ij( ) λλ 1–------------PC ij( )σ

lh

ij( )φ

=

γ H 0=

P S PXf( )

γPF

f( )1 γ–

= γ γ X≡( )

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La politique monétaire dans une petite économie ouverte 329

s detières :

agesque,

pas

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le à

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.

La politique monétaire intérieure n’a donc pas d’incidence sur les termel’échange dans ce scénario, et le ratio de la consommation des mapremières à celle des biens importés ne dépend que des prix mondiaux

.

2.1 L’équilibre

Nous postulons un équilibre symétrique, dans lequel tous les ménfournissent la même quantité de travail et touchent un salaire identic.-à-d. que et pour toutj. (L’indice X, qui dénote lesecteur des biens produits au pays, est omis à partir d’ici lorsqu’il n’y ad’ambiguïté.)

L’économie nationale vend des matières premières sur le marché mondachète des biens à l’étranger. En situation d’équilibre, les prix s’ajuspour assurer l’égalité entre les dépenses totales et le revenu :

,

où n est le nombre d’entreprises du secteur. La consommation global’équilibre s’écrit ainsi :

.

2.1.1 Salaires flexibles

Puisqu’il n’existe qu’un secteur dans l’économie nationale (et que le nomtotal des ménages est de un), la demande de travail par ménage estet le salaire réel est donné par l’équation

.

PX

PF-------

PXf

PFf

-------=PX

P-------

PXf

PFf

------- 1 γ–

=

CX

CF-------

γ1 γ–-----------

PF

PX------- γ

1 γ–-----------

PFf

PXf

-------= =

L l ij( )= W W ij( )=

PC nPXY=

Cn

1 α–------------A

PX

P-------L

1 α– n1 α–------------ A

PX

P-------

1α---

PW-----

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------------

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lh

nL=

WP-----

λλ 1–------------C

σnL( )φ

=

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330 Srour

tion

tièresde lae deartieprixinale

, il

En transposant dans l’équation les définitions de la consommad’équilibre et de la demande de travail, on obtient

,

,

,

,

.

Toutes choses égales par ailleurs, une baisse du prix relatif des mapremières entraîne une diminution des recettes d’exportation et doncconsommation, de la production et de la demande de travail. En régimflexibilité des salaires, le recul de cette dernière est contrebalancé en ppar celui du salaire réel. Toutefois, le salaire augmente par rapport audes matières premières en raison de la hausse de la productivité margdu travail.

2.1.2 Salaires prédéterminés

Si l’on substitue la consommation globale d’équilibre danss’ensuit que

,

,

.

WP-----

Θ λλ 1–------------

α 11 α–------------

ασ nα

APX

P-----------------

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=

WPX-------

Θ λλ 1–------------

α 11 α–------------

ασn

αA( )

φ σ+ PX

P-------

α–( ) 1 σ–( )

=

CΘ λ 1–

λ------------

1 α– 11 α–------------

α ϕ+ nα

APX

P-----------------

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=

LΘ λ 1–

λ------------ 1 α–( )σ 1

nφ σ+

-------------APX

P-----------

1 σ–

=

Θ 1 φ 1 σ–( ) 1 α–( )–+≡ φ α σ 1 α–( )+ +=

M χPCσ

=

Pα σ 1 α–( )+ χ α– 1 α–

n------------

σαAX

PX

P-------

σ–W

σ 1 α–( )M

α=

PXα σ 1 α–( )+ χ α– 1 α–

n------------

σαAX

σ– PX

P-------

α 1 σ–( )

Wσ 1 α–( )

=

Sα σ 1 α–( )+ χ α– 1 α–

n------------

σαAX

σ– PX

P------

α 1 σ–( )

Wσ 1 α–( )

PXf( )

α σ 1 α–( )+( )–=

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La politique monétaire dans une petite économie ouverte 331

é, à

t laitique

queprix

À partir de la condition du premier ordre relative au salaire prédéterminsavoir

,

on déduit que

,

,

.

Les équations se rapportant aux variables et permettenreprésentation de diverses politiques monétaires. Par exemple, une polde changes fixes, disons , implique que

.

Une politique qui maintient à le prix des matières premières requiertle taux de change varie pour faire contrepoids à toute variation de leur

W1χ--- λ

λ 1–------------E nL( )1 φ+[ ]

EnLM------

------------------------------=

W

α φ+α

------------- 1χ--- λ

λ 1–------------

E n1 φ+

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1 φ+α

------------

En APX( )

1α---

M----------------------

-------------------------------------------------=

χW( )Θ

α σ 1 α–( )+-------------------------------

K

E APX

P-------

1 φ+( ) 1 σ–( )α σ 1 α–( )+

-----------------------------------

M

1 φ+α σ 1 α–( )+-------------------------------

E APX

P-------

1 σ–( )

α σ 1 α–( )+-------------------------------

M

1 α–( ) 1 σ–( )α σ 1 α–( )+

-----------------------------------

-------------------------------------------------------------------------------------=

λ 1–------------ 1 α–( )

σφα σ 1 α–( )+-------------------------------

n

φα 1 σ–( )α σ 1 α–( )+-------------------------------

=

P PX S, , W

S 1=

M χ 1 α–n

------------ σ–

Aσ PX

P-------

1 σ–( )–

W

σ– 1 α–( )α

------------------------

PXf( )

α σ 1 α–( )+α

-------------------------------

=

PX

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332 Srour

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narios

mondial, mais qu’il demeure constant le reste du temps. Une telle politcorrespond à

.

De même, une politique qui maintient à le niveau des prix implique qutaux de change se modifie pour compenser entièrement les variationl’indice des prix à l’étranger, , mais qu’il demeurconstant en l’absence de telles variations. Ce genre de politique équivaurègle suivante :

.

Aucune des trois politiques décrites ci-dessus n’est efficace de magénérale, sauf dans le cas de chocs étrangers ne touchant pas les terl’échange. Dans ce dernier cas, il est en effet préférable de laisser le tachange varier de façon à contrebalancer intégralement l’incidence évendu choc étranger sur les prix intérieurs et l’économie nationale (voir ploin). Une telle politique ne serait cependant pas souhaitable à l’égardchocs qui influent sur les termes de l’échange, tels qu’une chute du cmondial des matières premières. Si on laisse un choc de ce genrépercuter entièrement sur le taux de change, de manière que lesintérieurs des matières premières restent inchangés, le coût marginalmain-d’œuvre sera trop élevé vu que l’emploi est maintenu constant. Opeut non plus fixer le taux de change et laisser le prix des matières premen monnaie nationale baisser dans une proportion de un pour un, cmarge ajoutée au salaire sera alors trop faible, ce qui fera reculer l’empla consommation. De même, une politique qui chercherait à maintenir fixniveau des prix garderait le salaire réel à un niveau inefficient11.

Lorsque les salaires sont prédéterminés, la politique monétaire peut qmême recréer l’équilibre observé en régime de flexibilité des salairesuffit en effet que les autorités veillent à ce que les salaires réels sidentiques dans les deux régimes, c’est-à-dire

.

11. On peut en fait démontrer que l’utilité des ménages dans chacun de ces trois scéest inférieure à celle que l’on constate en situation de flexibilité des salaires.

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------------ σ–

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La politique monétaire dans une petite économie ouverte 333

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Par conséquent,

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ou, exprimé autrement,

,

où la présence d’un accent circonflexe dénote la variation en pourcenpar rapport à l’équilibre obtenu en l’absence de chocs. Il est à noter qu

.

Comme on s’y attendait, l’offre de monnaie reste constante si le cn’influe pas sur les termes de l’échange, et le taux de change variecontrebalancer intégralement l’incidence du choc sur les prix intérieurs.contre, lorsque le prix relatif des matières premières diminue (augmel’offre de monnaie doit s’accroître (se contracter), et la monnaie nationadéprécier (s’apprécier) pour compenser le choc subi par l’écononationale. Plus la part relative, , des biens achetés à l’étranger dadépense intérieure totale est élevée ou, ce qui est équivalent, plus celexportations dans la production totale est importante, plus une variatioprix des matières premières se répercutera sur le revenu et la consommau pays, et plus le taux de change et l’offre de monnaie devront se mod

Dans la deuxième section, nous avons analysé la politique monétaire dacontexte d’une économie ne comportant qu’un secteur. Les prix reldésignaient les prix de tous les biens produits au pays par rapport à ceubiens produits à l’étranger, de sorte qu’une variation des prix relatouchait l’ensemble de l’économie. On s’attendrait donc à ce que

WΘ λ

λ 1–------------

α– 11 α–------------

α– σ nα

AXPX

P---------------------

φ σ+( )–

=

MΘ χW[ ]Θ λ 1–

λ------------

α σ 1 α–( )+ 11 α–------------

σϕ nα

AXPX

P---------------------

ϕ– 1 σ–( )=

SΘ W

PXf

------- Θ λ

λ 1–------------

α– 11 α–------------

α– σn

αAX( )

φ σ+( )– PX

P-------

α 1 σ–( )

=

mφ– 1 σ–( )

Θ------------------------ aX 1 γ–( ) pX pF–( )+[ ]=

s pXf

–α 1 σ–( ) 1 γ–( )

Θ-------------------------------------- pX

fpF

f–( ) φ σ+

Θ-------------aX–+=

α 1 σ–( ) 1 γ–( )Θ

-------------------------------------- 1 γ– 1≤ ≤

1 γ–

Page 14: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

334 Srour

ns latairehocs

mieeablesèresrchés aus estnt leçonhange

rme.dans

plusait ici.alisent

riode,

politique monétaire réagisse assez fortement à de tels chocs. Daprochaine section, nous allons examiner comment la politique monéréagit lorsque l’économie nationale compte deux secteurs et que les cinfluent sur les prix de l’un par rapport à l’autre.

3 Économie à deux secteurs

Nous supposons maintenant qu’outre le secteur primaire, l’écononationale compte un secteur producteur de biens manufacturés échang(c.-à-d. ). Nous postulons toujours que le prix des matières premiet celui des biens importés sont établis de façon exogène sur le mamondial. Le mécanisme de détermination du prix des biens manufacturépays n’est pas aussi bien défini puisque le marché intérieur de ces biensusceptible d’être relativement important. Nous étudions par conséquecas où ce prix est fixé de manière exogène et celui où il l’est de faendogène. Nous considérons également quelques scénarios de recpour ce qui regarde la mobilité intersectorielle de la main-d’œuvre12.

Tous les prix et les salaires sont supposés égaux en longue période13, desorte que la production ne varie pas d’une entreprise à l’autre, et

,

où les lettres surmontées d’un trait correspondent aux valeurs de long teLa part (à long terme) des exportations de matières premièresl’ensemble de la production est

;

celle des exportations de biens manufacturés est

;

12. Il aurait été facile d’incorporer au modèle d’autres hypothèses concernantprécisément la mobilité de la main-d’œuvre entre les pays, mais nous ne l’avons pas f13. Cette hypothèse est plausible puisque toutes les entreprises sont identiques et réle même profit en longue période. En outre, la main-d’œuvre est mobile en longue pési bien que le salaire ne peut être systématiquement plus élevé dans un secteur.

γ H 0≠

CX

γ X-------

CT

1 γ X–---------------

CH

1 γ X–( )γH

---------------------------CF

1 γ X–( ) 1 γ H–( )----------------------------------------- C= = = =

nXYX nHYH+ nX nH+( )Y= =

αX

nXYX CX–

nX nH+( )Y----------------------------≡

nX γ X nX nH+( )–

nX nH+( )-------------------------------------------=

αH

nHYH CH–

nX nH+( )Y----------------------------

nH 1 γ X–( )γH

nX nH+( )–

nX nH+----------------------------------------------------------------= =

Page 15: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 335

doit

ngesomie

toutire,

des

ctionturés

urés

iensent

s dex de

la part des importations de biens manufacturés dans la production totaleêtre égale à celle des exportations totales,

,

alors que celle des échanges de biens manufacturés correspond à

.

Étant donné les changements qu’a connus la composition des échaextérieurs du Canada au fil des ans et l’intégration croissante de l’éconcanadienne avec l’économie américaine, nous nous attacheronsparticulièrement aux implications, du point de vue de la politique monétades facteurs suivants :

• les variations de la taille relative du secteur primaire imputables àvariations du nombre relatif des entreprises;

• l’évolution du volume des échanges de biens manufacturés en réaaux modifications de la part de la consommation des biens manufacau pays par rapport à celle des biens fabriqués à l’étranger;

• les fluctuations de l’élasticité de substitution entre les biens manufactau pays et ceux qui sont importés.

Nous allons commencer par examiner le cas où les prix de tous les bsont fixés sur le marché mondial et où la main-d’œuvre est parfaitemmobile entre les deux secteurs de l’économie nationale.

3.1 Établissement des prix sur le marché mondialet parfaite mobilité de la main-d’œuvre

Tous les prix relatifs sont déterminés de manière exogène et les ratioconsommation des différents biens ne sont influencés ni par le tauchange ni par la politique monétaire :

,

.

αF αX αH+CF

nX nH+( )Y---------------------------- 1 γ X–( ) 1 γ H–( )= = =

αH αF+ αX 2αH+nH

nX nH+------------------- 1 γ X–( ) 1 γ H–( ) 1 γ X–( )γ H–+= =

CX

CT-------

γ X

γT------

PT

PX-------=

CH

CF-------

γ H

1 γ H–---------------

PH

PF-------

η–

=

Page 16: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

336 Srour

e lesteur à’este la

Les deux secteurs de l’économie nationale emploient par hypothèsmêmes types de travailleurs. Les salaires ne varient donc pas d’un secl’autre, et la part de chaque secteur dans l’emploi et la production nfonction que des prix relatifs et des chocs technologiques et non dpolitique de taux de change :

,

.

La demande totale de travail par ménage est

,

.

À l’équilibre, la dépense globale est égale au revenu total :

.

Par conséquent,

.

3.1.1 Salaires flexibles

et donc

nXLX

nHLH

--------------nX

nH------

AXPX

AHPH

---------------

1α---

=

nXYX

nHYH

--------------nX

nH------

AX

AH-------

1α---

PX

PH-------

1 α–α

------------

=

L nXLX

nHLH

+ Ω PW-----

1α---

= =

Ω nX

AXPX

P--------------

1α---

nH

AHPH

P---------------

1α---

+=

PC nXPX

YX nHPH

YH+=

C1

1 α–------------Ω P

W-----

1 α–α

------------

=

λ 1–------------PC

σL

φ=

Page 17: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 337

bles

peutuffit. La

,

,

.

(Souvenons-nous que .)

Il est à noter que le comportement de détermine celui des variamacroéconomiques, et

3.1.2 Salaires prédéterminés

Tout comme dans le modèle à un secteur, la politique monétaireconduire au résultat observé en régime de flexibilité des salaires. Il spour cela que le salaire réel soit le même dans les deux régimescondition suivante doit être remplie :

,

ce qui donne

,

ou, exprimé du point de vue du taux de change,

WP-----

Θ 11 α–------------

ασ λλ 1–------------

αΩα φ σ+( )

=

CΘ 1

1 α–------------

α ϕ+ λ 1–λ

------------1 α–

Ωα 1 ϕ+( )

=

1 α–( )σλ 1–λ

------------Ωα 1 σ–( )

=

Θ α φ σ 1 α–( )+ +=

Ω

αΩ αX pX pT–( )nH

nX nH+------------------- pH pT–( )

nXaX nHaH+

nX nH+---------------------------------+ +=

αX pXf αH pH

f αF pFf

–nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------- .+ +=

W1χ--- λ

λ 1–------------E L

1 φ+[ ]

ELM-----

----------------------=

WΘ λ

λ 1–------------

α– 11 α–------------

α– σΩ α– φ σ+( )

=

MΘ χW( )Θ λ

λ 1–------------

α– σ– 1 α–( ) 11 α–------------

σϕΩ αϕ– 1 σ–( )

=

Page 18: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

338 Srour

ires,estrtée.tte dereculteurutrer une

endortée.

rs, lectionres

ain-oustous

sfertsvenus

On constate sans surprise qu’en situation de flexibilité des salal’incidence des variations des prix relatifs sur l’économie nationalefonction de la part des biens touchés qui est importée ou expoSupposons, par exemple, que l’économie nationale soit exportatrice nematières premières. Une baisse du prix relatif de celles-ci entraîne undes recettes d’exportation et donc une diminution de l’emploi dans le secprimaire, conjuguée à un déplacement de la main-d’œuvre vers l’asecteur. Les rendements d’échelle décroissants impliquent à leur touréduction du salaire réel et de l’emploi total.

La réaction de la politique monétaire à une variation des prix relatifs dépen conséquence de la part des biens concernés qui est importée ou expOn remarquera en particulier que, toutes choses égales par ailleuvolume des échanges de biens manufacturés n’influe en rien sur la réades autorités monétaires aux variations du prix relatif des matièpremières.

3.2 Établissement des prix sur le marché mondialet absence de mobilité de la main-d’œuvre

Les deux secteurs emploient maintenant des types différents de md’œuvre, de sorte que les salaires peuvent varier de l’un à l’autre. Nfaisons néanmoins l’hypothèse que la consommation est la même chezles ménages en raison, par exemple, de la présence d’impôts ou de tranne produisant aucune distorsion. L’identité entre les dépenses et les reimplique alors

,

d’où

.

s pX pXf– pX p– p pX

f–+ 1 γ X–( ) pXf

pTf–( ) α φ σ+( )

Θ----------------------Ω– pX

f–= = =

γ X pXf– 1 γ X–( ) pT

f–φ σ+( )

Θ----------------- αX pX

f αH pHf αF pF

f–nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------+ +

–=

γ Xφ σ+( )

Θ-----------------αX+ pX

f– 1 γ X–( )γ Hφ σ+( )

Θ-----------------αH+ pH

f–=

α 1 σ–( )Θ

---------------------αF pFf–

φ σ+( )Θ

-----------------nXaX nHaH+

nX nH+-------------------------------- .–

PC nXPX

YX nHPH

YH+=

CnX

1 α–------------ AX

PX

P-------

1α---

PWX--------

1 α–α

------------ nH

1 α–------------ AH

PH

P-------

1α---

PWH---------

1 α–α

------------

+=

Page 19: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 339

e se

à lae par :

celuires

e etétaitettege etagese dede

tée du

3.2.1 Salaires flexibles

Si l’on transpose l’expression relative au salaire sectoriel dans cellrapportant à la consommation d’équilibre, alors

,

,

,

.

Il convient de mentionner que la variable diffère de celle présentéesection précédente, mais, en première approximation, elle se caractérisles mêmes écarts en pourcentage par rapport aux conditions de départ

.

Par conséquent, le résultat observé au niveau sectoriel diffère deobtenu lorsque la main-d’œuvre est mobile. Si le prix des matièpremières subit un choc négatif, le salaire réel diminue davantagl’emploi baisse moins dans le secteur primaire que si la main-d’œuvremobile, toujours à supposer que l’économie nationale soit exportatrice nde matières premières. De même, le salaire réel augmente davantal’emploi s’accroît moins dans le secteur de la fabrication, car le chômdans le secteur primaire ne se traduit pas directement par une hausl’offre de travail dans l’autre secteur. Le recul des recettes d’exportationmatières premières et la progression des transferts attribuable à la mon

Wi

P------

α φ+

α-------------

λλ 1–------------n

φC

σAi

Pi

P-----

φα---

=

CΘ 1

1 α–------------

α φ+n

φ λλ 1–------------

1 α–( )–Ωα 1 ϕ+( )

=

Wi

P------

Θ λ

λ 1–------------

αn

αφ 11 α–------------

ασΩ

α 1 ϕ+( ) ασα φ+-------------

Ai

Pi

P-----

φΘα φ+-------------

=

LiΘ λ 1–

λ------------n

φ–1 α–( )σΩ

1 ϕ+( )–ασ

α φ+------------- AiPi

P-----------

Θα φ+( )

------------------

=

Ωα 1 ϕ+( )nX AX

PX

P-------

1 φ+α φ+-------------

nH AH

PH

P-------

1 φ+α φ+-------------

+

α φ+

Ω

αΩ αX pXf αH pH

f αF pFf

–nXaX nHaH+

nX nH+---------------------------------+ +=

Page 20: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

340 Srour

per’au

s enxe leiensont

s les

stant.le au

lespeutréelesdans

seain-

queppelésde

iensdial;

chômage donnent lieu à une réduction du salaire, ce qui fait griml’emploi et la production dans le secteur de la fabrication. Il reste quniveau global, les écarts du salaire réel14, de l’emploi, de la consommationet de la production par rapport aux conditions de départ sont les mêmepremière approximation dans les deux scénarios (on trouvera à l’Annedétail de la démonstration). De plus, le volume des échanges de bmanufacturés ne modifie toujours en rien l’incidence que de tels chocssur l’économie.

3.2.2 Salaires prédéterminés

En contexte de flexibilité des salaires, le ratio des salaires pratiqués dandeux secteurs est fonction des prix relatifs :

,

alors que, si les salaires sont prédéterminés, le ratio est bien sûr conAussi la politique monétaire ne peut-elle pas mener en règle généramême équilibre, au niveau sectoriel, que celui que l’on observe quandsalaires sont flexibles et que la main-d’œuvre n’est pas mobile. Ellecependant y parvenir au niveau global : il suffit pour cela que le salaireagrégé soit égal au salaire pratiqué en régime de flexibilité des salair15.Dans ces conditions, la production dans l’ensemble de l’économie etchacun des secteurs — partant, la consommation et l’emploi global —situerait au même niveau que si les salaires étaient flexibles et que la md’œuvre était mobile. Mais, naturellement, l’emploi par ménage de chatype sera différent, car les ménages employés dans un secteur seront aà travailler plus ou moins afin de faire contrepoids aux fluctuationsl’emploi imputables à la rigidité des salaires dans l’autre secteur.

3.3 Endogénéité des prix des biens manufacturés au payset parfaite mobilité de la main-d’œuvre

Dans ce scénario, le prix des matières premières et celui des bmanufacturés à l’étranger sont encore déterminés sur le marché mon

14. L’indice de salaire agrégé est

.

15. Que la main-d’œuvre soit ou non mobile.

WP-----

WX

P--------

nX

nX nH+-------------------

WH

P---------

nH

nX nH+-------------------

=

WX

WH---------

AX

AH-------

PX

PH-------

φα φ+-------------

=

Page 21: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 341

offreens

pays

nt que

nt pascturésns soit

effetvent

biensprises

toutefois, celui des biens manufacturés au pays s’ajuste pour égaliser l’et la demande16. Plus précisément, la demande extérieure de bimanufacturés est définie de la façon suivante :

,

où désigne le volume des exportations de biens manufacturés auobservé en longue période :

.

Des déductions analogues à celles tirées à la sous-section 3.1 implique

,

,

étant défini de la même manière qu’à la sous-section 3.1.

Cependant, dans ce cas-ci, les prix relatifs, et par conséquent , ne sodéterminés de façon exogène. Le prix des biens échangeables manufaau pays, , s’ajuste de manière à ce que la demande totale de ces bieégale à l’offre, c’est-à-dire

,

d’où

.

Toutes choses égales par ailleurs, une hausse de a pourd’augmenter la production de biens manufacturés au pays, qui ne peu

16. Un autre scénario ayant des implications semblables veut que les prix desimportés soient tributaires de la demande intérieure, c’est-à-dire que les entreétrangères fixent les prix en fonction du marché.

EXH θPH

PT-------

η–

=

θ

θ αH1

1 α–------------

α φ+

Θ-------------

λ 1–λ

------------

1 α–Θ

------------

nX nH+( )α 1 ϕ+( )

Θ----------------------

=

L Ω PW-----

1α---

=

C1

1 α–------------Ω P

W-----

1 α–α

------------

=

Ω

Ω

PH

CH EXH+ nHYH

=

1 γ X–( )γH

PPT------C θ+

11 α–------------nH AH

1α--- PH

PT-------

η PH

W-------

1 α–α

------------

=

PH

Page 22: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

342 Srour

rés àles

n 3.1

desdes

e est

être écoulés que si leur prix par rapport à celui des biens manufactul’étranger diminue de façon à ce que la consommation intérieure etexportations de biens manufacturés au pays s’accroissent.

3.3.1 Salaires flexibles

Des dérivations analogues à celles présentées à la sous-sectioimpliquent que

,

,

.

Si l’on substitue ces expressions dans la condition d’équilibre du marchébiens manufacturés au pays, il s’ensuit que (voir l’Annexe pour obtenirprécisions)

et que

,

où les coefficients et sont supérieurs à zéro si l’économie nationalexportatrice nette de matières premières.

WP-----

Θ 11 α–------------

ασ λλ 1–------------

αΩα φ σ+( )

=

CΘ 1

1 α–------------

α ϕ+ λ 1–λ

------------1 α–

Ωα 1 ϕ+( )

=

1 α–( )σλ 1–λ

------------Ωα 1 σ–( )

=

Ψ pX pF–( ) 1 ϕ+( )Θ

-----------------αH nX nH+( )

nH-------------------------------

nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------

1α---aH Γ pH pF–( )+ +=

αΩ αX αHΨΓ----+

pX pF–( ) 1αH

Γ------- 1 ϕ+( )

Θ-----------------

αH nX nH+( )nH

--------------------------------–+=

nXaX nHaH+

nX nH+---------------------------------

αH

Γ------- 1

α---aH–

w pX–φ σ+

Θ-------------αX 1 γ X–( )–

φ σ+Θ

-------------nH

nX nH+------------------- α 1 σ–( )

Θ---------------------

1 γ X–( )γ H+ΨΓ----+ pX pF–( )=

φ σ+Θ

-------------φ σ+

Θ-------------

nH

nX nH+------------------- α 1 σ–( )

Θ---------------------

1 γ X–( )γ H+ 1 ϕ+( )

ΓΘ-----------------

αH nX nH+( )nH

-------------------------------–nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------

+

φ σ+Θ

-------------nH

nX nH+------------------- α 1 σ–( )

Θ---------------------

1 γ X–( )γ H+ 1

Γα-------aH ,–

Ψ Γ

Page 23: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 343

ièresurésn dess estbiensurés),le

paysunepar

loi ettution,ger apour

pour’unex estre de

entrelibre

queeux-ciu’enurs etbiens

parx delarge

quen desoséefaitles;iredans

ù les

Comme nous nous y attendions, une chute du prix mondial des matpremières s’accompagne d’une diminution du prix des biens manufactau pays relativement à celui des biens manufacturés à l’étranger. Seloapproximations numériques, plus le volume des échanges extérieurélevé (à cause d’une réduction de la part, , de la consommation demanufacturés au pays dans la consommation totale de biens manufactplus les coefficients et (dans ) seront petits. Dansmême ordre d’idées, plus le recul du prix des biens manufacturés aupar rapport à celui des biens importés est faible consécutivement àréduction du prix des matières premières, plus ce dernier diminuerarapport aux salaires, et moins la baisse du salaire réel agrégé, de l’empde la consommation sera accusée. Une hausse de l’élasticité de substi

, entre les biens manufacturés au pays et ceux manufacturés à l’étranles mêmes effets qu’un accroissement du volume des échanges, maisdifférentes raisons. Elle nécessite une réduction moins forte des prixassurer l’équilibre du marché des biens manufacturés, alors quaugmentation du volume des échanges implique qu’une chute des priplus coûteuse sur le plan des revenus, ce qui induit une hausse de l’offmain-d’œuvre.

3.3.2 Salaires prédeterminés

Comme à la sous-section 3.1, où la main-d’œuvre est supposée mobileles secteurs, la politique monétaire peut conduire à la situation d’équiobservée en présence de salaires flexibles. Encore ici, il suffit pour celales salaires réels soient égaux aux salaires qui sont versés lorsque csont flexibles. Les résultats exposés ci-dessus ont fait ressortir qcontexte de flexibilité des salaires, plus le volume des échanges extériel’élasticité de substitution entre les biens manufacturés au pays et lesimportés sont élevés, plus le prix des matières premières diminuerapport aux salaires à la suite d’une réduction du prix de celles-ci; le tauchange ne devrait par conséquent pas se modifier dans une aussimesure pour compenser l’effet du choc.

Il importe de noter que, consécutivement à un choc négatif, la politimonétaire ne décourage la productivité du secteur primaire dans aucuscénarios analysés jusqu’ici. Lorsque la main-d’œuvre est suppparfaitement mobile, on constate que la politique monétaire peut enmener à un équilibre identique à celui d’une économie à salaires flexiben l’absence de mobilité de la main-d’œuvre, la politique monétadébouche même sur une hausse de la productivité marginale du travaille secteur primaire par rapport à ce que l’on observe dans le cas o

γ H

ΨΓ---- αX αH

ΨΓ----+ αΩ

η

Page 24: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

344 Srour

el la

à unts dele de

e

quiellerises

aientune

e en

u, de

s due les

coût.

salaires sont flexibles. La prochaine section décrit un modèle dans lequpolitique monétaire peut parfois aboutir à une baisse de la productivité.

4 Économie à un secteur et coûts fixes de production

Dans la présente section, nous retenons les hypothèses du modèlesecteur décrit à la deuxième section, à une exception près : les coûproduction des entreprises sont maintenant fixes, dans l’esprit du modèBlanchard et Kiyotaki (1987)17. La production d’une entreprise dl’économie nationale s’écrit maintenant

,

où est un coût fixe (mesuré en unités du bien produit par l’entreprise)peut varier d’une entreprise à l’autre. Mise à part l’interprétation naturque l’on peut en donner, les écarts de coûts fixes entre les entreppeuvent aussi être considérés comme des écarts d’efficience18.

La présence de coûts fixes implique que certaines entreprises pourrchoisir de ne pas produire à la suite d’un choc négatif. Les profits d’entreprise qui supporte un coût fixec peuvent être formalisés ainsi :

.

Il s’ensuit qu’une telle entreprise a des profits non négatifs et demeuractivité si

,

c’est-à-dire si la marge ajoutée au salaire dépasse un certain seuil ofaçon équivalente, si

17. Une importante différence réside dans le fait que le nombre total d’entreprisesecteur qui peuvent contribuer à la production est fixe dans notre modèle et quentreprises sont confrontées à des rendements d’échelle décroissants.18. Dans un cadre d’équilibre partiel, le coût fixe peut aussi être interprété comme und’opportunité lié à la conduite d’une activité commerciale dans un secteur particulier

Y1

1 α–------------AL

1 α–c–=

c

Π PXY WL–α

1 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1α---

W PXc–= =

PX

W------- 1 α–

α------------c

α

1 α–------------

AX

11 α–------------–

Page 25: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 345

tionduteurdu

e

ient

ration

,

c’est-à-dire si le coût fixe est inférieur à un certain seuil.

La production intérieure totale après un choc correspond à

,

où désigne maintenant le nombre d’entreprises qui ont une producpositive19, lequel peut être inférieur au nombre total d’entreprisessecteur, et est le coût fixe de production total dans le sec( si les entreprises ont des coûts fixes identiques). L’équilibremarché est donné par l’équation

et le niveau d’équilibre de la consommation globale par l’équation

.

4.1 Salaires flexibles

Les ménages considèrentn, le nombre des entreprises en activité, commdonné lorsqu’ils établissent leurs salaires20. La condition du premier ordrerelative au salaire est

.

Si l’on substitue à la consommation sa valeur d’équilibre, l’équation dev

.

19. Pour simplifier les dérivations, ce nombre peut ne pas être entier.20. Il serait intéressant d’étudier le cas où les ménages prennent en considél’incidence de leurs revendications salariales sur la survie de l’entreprise.

1 α–------------A

X

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------

Ytotn

1 α–------------AXL

1 α–ctot–=

nn

ctotctot nc=

PC PXYtot=

Cn

1 α–------------AX

PX

P-------L

1 α– PX

P-------ctot–

n1 α–------------ AX

PX

P-------

1α---

PW-----

1 α–α

------------PX

P-------ctot–= =

λ 1–------------PC

σnL( )φ

=

λ 1–------------P

n1 α–------------AX

PX

P-------L

1 α– PX

P-------ctot–

σ

nL( )φ=

Page 26: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

346 Srour

availir lae et

ur deleur

a unelesnon.re lepas les ouprise,

Par ailleurs,

.

La marge ajoutée au salaire s’établit comme suit :

.

Plusn, le nombre d’entreprises actives, est élevé, plus la demande de tret le salaire réel le sont également, et plus la marge est faible (vodémonstration présentée en annexe). Si l’entreprise assume un coût fixs’abstient de produire lorsqu’elle est déficitaire, alors

.

(Et si les entreprises supportent toutes les mêmes coûts fixes, alors

.)

Si le nombre total d’entreprises dans le secteur, , est inférieur à la valen que l’on obtient, dans cette équation, en attribuant au coût fixe sa vala plus élevée possible, alors chacune des entreprises du secteurproduction non nulle. Sinon,c ne peut dépasser , de sorte que seulesentreprises dont le coût fixe est inférieur ou égal à ont des profitsnégatifs, et leur nombre ne peut excéder la valeur den calculée ci-dessusUne variation favorable des termes de l’échange a pour effet d’accroîtnombre d’entreprises en activité. Mais tant que ce nombre ne dépassenombre total d’entreprises du secteur ayant des coûts fixes inférieurégaux à , la marge et l’emploi demeurent constants pour chaque entrec’est-à-dire

et .

LAPX

P-----------

1α---

PW-----

1α---

=

PX

W-------

α ϕ+ασ

-------------

n

ϕσ--- n

1 α–------------A

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------

ctot– λ

λ 1–------------

1σ---–

A

ϕασ-------– PX

P-------

1 σ–( )

σ-----------------

=

c

nϕ nc

α------ ctot–

σ λ 1–λ

------------ 1 α–

α------------c

α ϕ+( )–1 α–

---------------------

A

1 ϕ+( )1 α–

----------------- PX

P-------

1 σ–( )

=

nϕ σ+ λ 1–

λ------------

1 α–α

------------c

α ϕ+( ) σ 1 α–( )+1 α–

----------------------------------------------–

AX

1 ϕ+( )1 α–

----------------- PX

P-------

1 σ–( )

=

nc

cc

c

PX

W-------

1 α–α

------------c

α1 α–------------

AX

11 α–------------–

= LAXP

X

W--------------

1α---

=

Page 27: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 347

’uneauxrait

rtainesge se

rne àtionmentaienthellees

lairesunepourirei lesellesveautoutu’ene laalaire

mieires,inuex de

e seont

ise àilitéer à

.uandtion.

De manière générale, si les coûts fixes ne varient pas beaucoup dentreprise à l’autre, la marge ne devrait pas être très sensiblemodifications des termes de l’échange. La production totale secaractérisée par des rendements d’échelle quasi constants tant que ceentreprises demeurent inactives, et les variations des termes de l’échanrépercuteraient sur les salaires. Néanmoins, dès que l’économie touplein régime (c’est-à-dire qu’aucune entreprise n’est inactive), la productotale ne peut augmenter que si les entreprises accroissent individuellela leur; dans ce scénario, les prix des biens produits au pays s’élèverplus rapidement que les salaires en raison de rendements d’écdécroissants21. L’Annexe illustre le cas où les coûts fixes des entreprissont distribués de manière uniforme dans l’intervalle [0,1].

4.1.1 Salaires prédéterminés

On peut imaginer deux raisons pour lesquelles, en présence de saflexibles, une entreprise pourrait cesser de produire en réaction àdétérioration des termes de l’échange : ses coûts fixes sont trop élevésqu’elle puisse offrir un salaire égal au salaire d’équilibre, ou le salaauquel elle peut attirer des travailleurs et les conserver est prohibitif. Scoûts fixes varient suffisamment d’une entreprise à l’autre pour que cqui s’abstiennent de produire le fassent strictement en raison du nitrop élevé de leurs coûts fixes, alors la politique monétaire peut,comme en l’absence de coûts fixes, conduire au même équilibre qcontexte de flexibilité des salaires en provoquant une dépréciation dmonnaie nationale et une hausse des prix intérieurs jusqu’à ce que le sréel se situe au niveau observé lorsque les salaires sont flexibles.

Il reste que la politique monétaire devrait être modulée selon que l’éconotourne ou non à plein régime. Comme, en contexte de flexibilité des salal’élasticité de la marge aux variations des termes de l’échange dimlorsque l’économie fonctionne en deçà des limites de sa capacité, le tauchange doit se déprécier davantage si les termes de l’échangdégradent22. L’Annexe illustre le cas où les coûts fixes des entreprises sdistribués de façon uniforme dans l’intervalle [0,1].

Si les coûts fixes ne sont pas suffisamment différenciés d’une entreprl’autre, la fixation du salaire réel au niveau observé en contexte de flexibdes salaires permettrait à des entreprises inefficientes de continu

21. Pour s’en convaincre, il suffit de différentier le terme des salaires par rapport à22. Cela implique également que l’on permette aux prix de varier davantage ql’économie fonctionne à plein régime. Notre analyse fait abstraction des risques d’inflaPour en tenir compte, il faudrait rendre le modèle dynamique.

PX

P------

Page 28: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

348 Srour

aientr aualors

uirontrniernage, lesisent,

se àeurst, de

nir letion

ette,veauu’un

dèlesns leé unlaires

créerx dese sontntiel

r. Pouréquentes deoù ilpas

ssiblees sont

produire, alors que celles-ci cesseraient de le faire si les salaires pouvs’ajuster. Dans ces conditions, la politique monétaire ne peut aboutimême résultat que dans une économie à salaires flexibles. Qu’est-cequ’une politique efficace?

Si les coûts fixes sont les mêmes pour chacune, les entreprises prodtoutes en réaction à un choc, ou alors aucune ne le fera. Mais ce derésultat ne peut évidemment pas être efficient puisqu’alors aucun mén’a de revenu, ni par conséquent de consommation. En pareil casautorités monétaires feront en sorte que toutes les entreprises produmême si certaines d’entre elles sont inefficientes23.

Cela n’est vrai que si les coûts fixes sont identiques d’une entrepril’autre. S’ils varient, il se peut que, pour une certaine fourchette de valdes termes de l’échange, il soit optimal, comme dans le cas précédencompenser l’effet des variations des termes de l’échange et de mainteprix des matières premières à un niveau qui permette une producinefficiente. Si les prix relatifs se situent toutefois dans une autre fourchil est optimal de laisser le prix des matières premières tomber à un niqui dissuade certaines entreprises de produire, et ce, en dépit du fait qrajustement des salaires les rendrait efficientes24.

Conclusions

Dans la présente étude, nous avons eu recours aux nouveaux mokeynésiens d’économie ouverte pour analyser la politique monétaire dacontexte de l’économie canadienne. À cette fin, nous avons élabormodèle statique simple décrivant une petite économie ouverte où les sa

23. Sur le plan heuristique, la politique monétaire qui semble la mieux à même de rel’équilibre observé dans une économie à salaires flexibles est celle qui maintient le primatières premières (et donc la marge) constant tant que les termes de l’échanginférieurs au seuil qui implique des profits positifs, c.-à-d. tant que le nombre poted’entreprises,

,

que l’économie peut soutenir ne dépasse pas le nombre total d’entreprises du secteucette fourchette de valeurs prises par les termes de l’échange, l’emploi est par consplus élevé qu’il ne le serait si les salaires étaient flexibles. Inversement, si les terml’échange excèdent ce seuil, l’emploi doit vraisemblablement être inférieur au niveause situerait en contexte de flexibilité des salaires pour qu’il y ait équilibre. Il n’entredans le propos de cette étude de démontrer formellement cette assertion.24. Par ailleurs, si l’on intègre à l’économie un deuxième secteur comme source pode revenus, on peut obtenir des résultats semblables même si toutes les entreprisidentiques.

nϕ σ+ λ 1–

λ------------

1 α–α

------------c

α ϕ+( ) σ 1 α–( )+1 α–

----------------------------------------------–

AX

1 ϕ+( )1 α–

----------------- PX

P------

1 σ–( )

=

Page 29: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 349

és et

ur etblie,s, ladesrs; lesontiensontré

oit see, deaussetion

r uneéréfixes.les

aussitaire

é enaient

resur lat surairetrouvee est

nominaux sont rigides, les entreprises considèrent les prix comme donnles rendements d’échelle sont décroissants.

Nous avons examiné en premier lieu le cas d’une économie à un secteconstaté que la politique monétaire efficace est conforme à l’opinion étaà savoir qu’après une baisse du prix relatif des biens produits au paymonnaie nationale doit se déprécier pour faire contrepoids à la rigiditésalaires. Nous sommes ensuite passé à un modèle à deux secteupremier de ces secteurs produit des matières premières, dont les prixfixés sur les marchés mondiaux, et le deuxième secteur des bmanufacturés échangeables au niveau international. Nous avons démque, tout comme dans le modèle à un secteur, la monnaie nationale ddéprécier quand le prix relatif des matières premières diminue, mais qufaçon générale, une intégration économique plus poussée (p. ex., une hdu volume des échanges internationaux ou de l’élasticité de substituentre les biens manufacturés au pays et à l’étranger) se traduirait padépréciation plus faible de la monnaie. Le dernier modèle considreprésente une économie à un secteur où les coûts de production sontNous arrivons à la conclusion que, dans un pareil environnement,autorités monétaires ne peuvent pas toujours obtenir un résultatfavorable que dans une économie à salaires flexibles. La politique monépeut même, dans certaines circonstances, entraver la productivitpermettant le maintien de la production de certaines entreprises qui ferdes pertes en situation de parfaite flexibilité des salaires.

Il est facile d’élargir le modèle afin d’examiner un certain nombre d’autquestions, comme l’effet de la mobilité de la main-d’œuvre entre pays sconduite de la politique monétaire ou l’incidence des coûts d’ajustemenle marché du travail. En limitant le modèle à une période, on peut fabstraction des aspects dynamiques, mais la portée des résultats s’enfortement limitée. La prochaine étape d’une recherche comme la nôtrnaturellement l’adoption d’un horizon infini.

Page 30: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

350 Srour

teuren

uvreette

alaireé de

ur) se

AnnexeL’économie à deux secteurs

Établissement des prix sur le marché mondial et absencede mobilité de la main-d’œuvre

Proposition : Quand les salaires sont flexibles, le salaire réel dans le secprimaire s’écarte moins de sa valeur initiale (et l’emploi davantage)réaction à une variation du prix des matières premières si la main-d’œest mobile, dans l’hypothèse où l’économie nationale est exportatrice nde matières premières. Cependant, en première approximation, le sréel et l’emploi dans l’ensemble de l’économie s’écartent au même degrleur niveau initial dans les deux scénarios.

Lorsque la main-d’œuvre est mobile, le salaire réel (dans chaque sectedéfinit ainsi en termes absolus :

,

et comme suit en taux de variation par rapport aux valeurs de départ :

;

quand la main-d’œuvre n’est pas mobile, le salaire réel est donné par

,

d’où

WP-----

Θ 11 α–------------

ασ λλ 1–------------

αΩα φ σ+( )

=

Θ w p–( ) α φ σ+( )Ω φ σ+( ) αX pXf αH pH

f αF pFf–

nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------+ +

= =

Wi

P------

Θ λ

λ 1–------------

αn

αφ 11 α–------------

ασΩ

α 1 ϕ+( ) ασα φ+-------------

Ai

Pi

P-----

φΘα φ+-------------

=

Θ wi p–( ) α 1 ϕ+( ) ασα φ+-------------Ω φΘ

α φ+------------- ai pi p–+( )+=

1 ϕ+( ) ασα φ+------------- αX pX

f αH pHf αF pF

f–nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------+ +

φΘα φ+------------- ai pi p–+( ) .+=

Page 31: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 351

est

dans

À noter que dans les deux cas,

L’élasticité du salaire réel par rapport à est égale à

lorsque la main-d’œuvre est mobile, et à

lorsqu’elle ne l’est pas, et la différence entre ces deux élasticitésnégative :

Nous pouvons avancer une proposition équivalente au sujet de l’emploile secteur, puisque

dans chacun des deux scénarios.

αΩ αX pX pT–( )nH

nX nH+------------------- pH pT–( )

nXaX nHaH+

nX nH+---------------------------------+ +=

αX pXf αH pH

f αF pFf

–nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------- .+ +=

pXf

φ σ+( )αX

1 ϕ+( ) ασα φ+-------------αX

φΘα φ+------------- 1 γ X–( )+

1α φ+------------- φ σ+( ) α φ+( ) 1 ϕ+( )ασ–[ ]αX φΘ 1 γ X–( )–

1α φ+------------- φ α φ σ 1 α–( )+ +( )αX φΘ 1 γ X–( )– =

φΘα φ+------------- αX 1 γ X–( )– φΘ

α φ+-------------–

nH

nX nH+------------------- .= =

Li

AiPi

P-----------

1α---

AiP

Wi---------

1α---

=

Page 32: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

352 Srour

oit ou

bal.

par

L’écart du salaire réel agrégé se présente ainsi, que la main-d’œuvre snon mobile :

La démonstration serait semblable dans le cas de l’écart de l’emploi glo

Endogénéité du prix des biens manufacturés au pays

En procédant de la même façon que ci-dessus, on obtient

,

,

.

L’équilibre du marché des biens manufacturés au pays est donnél’égalité suivante :

.

Il s’ensuit que

Θ w p–( ) ΘnX

nX nH+------------------- wX p–( )

nH

nX nH+------------------- wH p–( )+=

1 ϕ+( ) ασα φ+-------------αΩ

nX

nX nH+------------------- φΘ

α φ+------------- aX pX p–+( )

nH

nX nH+------------------- φΘ

α φ+------------- aH pH p–+( )+ +=

1 ϕ+( ) ασα φ+-------------αΩ φΘ

α φ+-------------αΩ+ φ σ+( )αΩ .= =

WP-----

Θ 11 α–------------

ασ λλ 1–------------

αΩα φ σ+( )

=

CΘ 1

1 α–------------

α ϕ+ λ 1–λ

------------1 α–

Ωα 1 ϕ+( )

=

1 α–( )σλ 1–λ

------------Ωα 1 σ–( )

=

1 γ X–( )γH

PPT------C θ+

11 α–------------nH AH

1α--- PH

PT-------

η PH

W-------

1 α–α

------------

=

1 γ X–( )γH

PPT------ 1

1 α–------------

α ϕ+

Θ-------------

λ 1–λ

------------

1 α–Θ

------------

Ω

α 1 ϕ+( )Θ

----------------------

θ+

nH AH

1α--- PH

PT-------

1 α– αη+α

--------------------------PT

P------

1 α–α

------------1

1 α–------------

α ϕ+

Θ-------------

λλ 1–------------

1 α–( )Θ

-----------------–

Ωα 1 ϕ+( )

Θ---------------------- 1–

.=

Page 33: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 353

Si l’on utilise les écarts en logarithme par rapport aux valeurs initiales,

on obtient

,

ou, de façon équivalente,

,

,

et

.

En particulier, si , alors

,

1α---

αH nX nH+( )nH

--------------------------------– γ X pX pT–( )[ ] 1α---aH

1 α– αη+α

-------------------------- pH pT–( )+=

1α---–

1 ϕ+( )Θ

-----------------αH nX nH+( )

nH--------------------------------+

+ αΩ ,

1α--- γ X αX+( )

αH nX nH+( )nH

-------------------------------- γ X1 ϕ+( )

Θ-----------------αX+

– pX pT–( )[ ] =

1α---

nX

nX nH+------------------- 1 ϕ+( )

Θ-----------------αH η 1–+ +

pH pT–( )

1α---–

1 ϕ+( )Θ

-----------------αH nX nH+( )

nH--------------------------------+

nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------- 1

α---aH+ +

Ψ pX pT–( ) 1 ϕ+( )Θ

-----------------αH nX nH+( )

nH-------------------------------

nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------

1α---aH Γ1 pH pT–( )+ +=

Ψ pX pF–( ) 1 ϕ+( )Θ

-----------------αH nX nH+( )

nH-------------------------------

nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------

1α---aH Γ pH pF–( )+ +=

Γ11α---

nX

nX nH+------------------- 1 ϕ+( )

Θ-----------------αH η 1–+ +=

Γ Γ1 1 γ H–( ) Ψγ H+=

Ψ 1α---

nX

nX nH+( )------------------------ 1

1 γ X–( )γ H nX nH+( )nH

---------------------------------------------------– 1 ϕ+( )

Θ-----------------

nX

nX nH+------------------- 1 α–( ) 1 σ–( )

Θ-----------------------------------γ X–

–=

αH 0=

Ψ 1α---

nX

nX nH+( )------------------------= Γ1

1α---

nX

nX nH+------------------- η 1–+=

Page 34: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

354 Srour

et

,

tandis que, si ,

,

et

.

Il en découle que

et

Γ 1α---

nX

nX nH+------------------- η 1–( ) 1 γ H–( )+=

αX αHΨΓ----+ αX=

γ H 0=

Ψ ϕ σ+( ) 1 α–( )αΘ

------------------------------------nX

nX nH+------------------- 1 α–( ) 1 σ–( )

Θ-----------------------------------γ X+=

Γ11α---

nX

nX nH+------------------- 1 ϕ+( )

Θ-----------------

nH

nX nH+------------------- η 1–+ += Γ Γ1=

αX αHΨΓ----+ αX

nH

nX nH+-------------------

ϕ σ+( ) 1 α–( )αΘ

------------------------------------nX

nX nH+------------------- 1 α–( ) 1 σ–( )

Θ-----------------------------------γ X+

1α---

nX

nX nH+------------------- 1 ϕ+( )

Θ-----------------

nH

nX nH+------------------- η 1–+ +

---------------------------------------------------------------------------------------------------------+=

αΩ αX pX pF–( ) αH pH pF–( )nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------+ +=

αX αHΨΓ----+

pX pF–( ) 1αH

Γ------- 1 ϕ+( )

Θ-----------------

αH nX nH+( )nH

-------------------------------–nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------

αH

Γ------- 1

α---aH–+=

w pX– w p– 1 γ X–( ) pX pF– γ H pH pF–( )–[ ]–=

φ σ+Θ

-------------αXφ σ+

Θ-------------α

H1 γ X–( )γ H+

ΨΓ----+ 1 γ X–( )– pX pF–( )=

φ σ+Θ

-------------φ σ+

Θ-------------αH 1 γ X–( )γ H+

1 ϕ+( )ΓΘ

-----------------αH nX nH+( )

nH-------------------------------–

nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------

+

φ σ+Θ

-------------αH 1 γ X–( )γ H+ 1

Γα-------aH–

φ σ+Θ

-------------αX 1 γ X–( )–φ σ+

Θ-------------

nH

nX nH+------------------- α 1 σ–( )

Θ---------------------

1 γ X–( )γ H+ΨΓ----+ pX pF–( )=

φ σ+Θ

-------------φ σ+

Θ-------------

nH

nX nH+------------------- α 1 σ–( )

Θ---------------------

1 γ X–( )γ H+ 1 ϕ+( )

ΓΘ-----------------

αH nX nH+( )nH

-------------------------------–nXaX nHaH+

nX nH+--------------------------------

+

φ σ+Θ

-------------nH

nX nH+------------------- α 1 σ–( )

Θ---------------------

1 γ X–( )γ H+ 1

Γα-------aH .–

Page 35: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 355

i

tion

.

lors

Puisque et que , on a auss

Les paramètres , et sont donc positifs. En outre, une approximanumérique montre bien que

s’accroît et que

décroît avec . Il s’ensuit que l’élasticité de par rapport à ,

,

qui est négative, augmente en valeur absolue à mesure que diminue

À noter aussi que est indépendant de l’élasticité de substitution , aque et présentent une relation positive avec elle. Ainsi,

et

varient en sens inverse de .

αX

nX

nX nH+------------------- γ X–= αH

nH

nX nH+------------------- 1 γ X–( )γ

H–=

Ψ ϕ σ+( ) 1 α–( )αΘ

------------------------------------1 ϕ+( )

Θ-----------------

1 γ X–( )γ H nX nH+( )nH

--------------------------------------------------- +

nX

nX nH+( )------------------------=

11 γ X–( )γ H nX nH+( )

nH---------------------------------------------------–

1 α–( ) 1 σ–( )Θ

-----------------------------------γ X +

1 γ X–( )γ H nX nH+( )nH

--------------------------------------------------- γ X1 ϕ+( )

Θ-----------------αX+

1 α–( )Θ

----------------- 1 σ–( )γ Xϕ σ+( )

α------------------

nX

nX nH+( )------------------------++=

Γ11α--- 1 ϕ+( )

Θ-----------------–

nX

nX nH+------------------- 1 ϕ+( )

Θ-----------------

nX

nX nH+-------------------

nH

nX nH+------------------- 1 γ X–( )γ H–+

η 1–+ +=

1 α–( ) ϕ σ+( )αΘ

------------------------------------nX

nX nH+------------------- 1 ϕ+( )

Θ----------------- 1 1 γ X–( )γ H–( ) η 1 .–+ +=

Ψ Γ1 Γ

ΨΓ----

αX αHΨΓ----+

γ HWPX-------

PX

PF-------

φ σ+Θ

-------------αX 1 γ X–( )–φ σ+

Θ-------------

nH

nX nH+------------------- α 1 σ–( )

Θ---------------------

1 γ X–( )γ H+ΨΓ----+

γ H

Ψ ηΓ1 Γ

ΨΓ---- αX αH

ΨΓ----+

η

Page 36: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

356 Srour

Économie à un secteur et coûts fixes de production

Salaires flexibles

Proposition : Plus le nombre d’entreprises en activité,n, est grand, plus lademande de main-d’œuvre et le salaire réel sont élevés.

Rappelons la définition de la marge ajoutée aux salaires :

,

.

En différentiant les deux côtés de l’équation par rapport àn et en désignantpard la dérivée partielle de

,

on obtient

d’où

DPX

W-------

α ϕ+ασ

-------------–

n

ϕσ--- n

1 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------

ctot–

=

λ 1–------------

1σ---–

AX

ϕασ-------–

PX

P-------

1 σ–( )

σ-----------------

=

PX

W-------

Dα ϕ+

ασ-------------–

PX

W-------

α ϕ+ασ

-------------– 1–

dϕσ---n

1–D

PX

W-------

α ϕ+ασ

-------------–

=

n

ϕσ--- 1

1 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------1 α–

α------------ n

1 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------ 1–

dn∂

∂ctot–+ ,+

dPX

W------

1–

Dα ϕ+

ασ-------------–

PX

W------

α ϕ+ασ

-------------–

n

ϕσ--- n

α---AX

1α--- PX

W------

1 α–α

------------

–ϕσ---n 1–

DPX

W------

α ϕ+ασ

-------------–

=

n

ϕσ--- 1

1 α–------------AX

1α--- PX

W------

1 α–α

------------

n∂∂

ctot– ,+

Page 37: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 357

xe

àchets

plustifs.ises

artisauxme,

ce qui donne

et encore

où est le coût fixe le plus élevé d’une entreprise active et

.

À noter que , (sinon, une entreprise ayant un coût fi ne produirait rien) et

,

étant donné que toutes les entreprises ayant un coût fixe inférieurdoivent déjà être en activité. Par conséquent, tous les termes entre crode l’équation ci-dessus sont positifs, etd est négatif. Autrement dit, unnombre d’entreprises plus faible à la marge implique un taux de margeélevé, ce qui entraîne des profits plus importants, donc non négaConformément à la proposition à démontrer, plus le nombre d’entrepractives est faible, plus la marge s’élève et plus le salaire réel diminue.

Proposition : Supposons que les coûts fixes des entreprises sont répuniformément dans l’intervalle [0,1]. La marge est alors plus sensiblevariations des prix relatifs une fois que l’économie tourne à plein régic’est-à-dire lorsque toutes les entreprises sont actives.

d1α---

PX

W-------

1–n–( )AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------α ϕ 1 α–( )σ+ +

1 α–( )σ-----------------------------------------

α ϕ+σ

-------------+ ctot

=ϕσ---n

1– n1 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------

ctot–

11 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------

n∂∂

ctot–+

d–1α---

PX

W-------

1–n

cα--- k+

1 α–( ) α ϕ+σ

-------------+ ncα--- ctot– nk+

=ϕσ---n

1–n

cα--- ctot– nk+ c

α--- k

n∂∂

ctot–+ ,+

c

k1

1 α–------------A

X

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------

cα---–≡

ctot ncncα------≤ ≤ k 0≥

c

n∂∂

ctot c≥

c

Page 38: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

358 Srour

um

ur. Il

De fait, si n est le nombre d’entreprises en activité, le coût fixe maximd’une entreprise productive estn et

.

Rappelons-nous que

.

Il en découle que

.

Par conséquent,

,

tant que ce nombre est inférieur au nombre total d’entreprises du sectes’ensuit qu’une hausse de 1 % du prix relatif

fait augmenter le nombre d’entreprises de

et la marge de

ctotn

2

2-----=

nϕ nc

α------ ctot–

σ λ 1–λ

------------ 1 α–

α------------c

α ϕ+( )–1 α–

---------------------

AX

1 ϕ+( )1 α–

----------------- PX

P-------

1 σ–( )

=

nϕ n

2

α----- n

2

2-----–

σ λ 1–

λ------------

1 α–α

------------n

α ϕ+( )–1 α–

---------------------

AX

1 ϕ+( )1 α–

----------------- PX

P-------

1 σ–( )

=

n

α ϕ+( ) 2σ ϕ+( ) 1 α–( )+1 α–

----------------------------------------------------------------- 1α--- 1

2---–

σ

λ 1–λ

------------ 1 α–

α------------

α ϕ+( )–1 α–

---------------------

AX

1 ϕ+( )1 α–

----------------- PX

P------

1 σ–( )

=

PX

P-------

1 σ–( ) 1 α–( )α ϕ+( ) 2σ ϕ+( ) 1 α–( )+

----------------------------------------------------------------

α 1 σ–( )α ϕ+( ) 2σ ϕ+( ) 1 α–( )+

----------------------------------------------------------------

Page 39: La politique monétaire dans une petite économie … leurs résultats en termes théoriques et généraux 1. Dans la présente étude, nous allons appliquer la nouvelle approche keynésienne

La politique monétaire dans une petite économie ouverte 359

mie

et à

artises

naiedes

tant qu’il reste des capacités inutilisées. Par contre, lorsque l’éconoatteint les limites de sa capacité, la marge augmente de

.

La valeur de cette expression varie à l’intérieur de l’intervalle suivant :

[ , ],

puisque

appartient à l’intervalle

[1, ], pour .

La marge augmente ainsi plus rapidement lorsque l’économie se mtourner à plein régime.

Salaires prédéterminés

Proposition : Supposons que les coûts fixes des entreprises sont répuniformément dans l’intervalle [0,1]. Un choc négatif au chapitre des termde l’échange commande une expansion moins forte de l’offre de monlorsque l’économie tourne à plein régime que si elle fonctionne en deçàlimites de sa capacité.

α 1 σ–( )

α ϕ+( )

11 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------

11 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------12---–

-----------------------------------------------------σ 1 α–( )+

----------------------------------------------------------------------------------------------------

α 1 σ–( ) 2 α–( )2 α–( ) α ϕ+( ) 2σ 1 α–( )+

-------------------------------------------------------------------- α 1 σ–( )α ϕ+( ) σ 1 α–( )+

----------------------------------------------

11 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------

11 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------12---–

-----------------------------------------------------

22 α–------------ 1

1 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------1α---≥

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360 Srour

ilité

nueents

sa

À partir de l’équilibre du marché, on déduit que

.

En transposant cette expression dans , on obtient

.

Quand l’économie tourne à plein régime, la marge en contexte de flexibdes salaires s’établit de manière à respecter l’égalité suivante :

,

d’où

,

et l’offre de monnaie doit s’accroître de , soit le pourcentage dont dimila marge par suite d’une variation des prix relatifs. Les résultats précédfont ressortir que l’offre de monnaie devrait augmenter au maximum de

.

À l’opposé, lorsque l’économie fonctionne en deçà des limites decapacité,

,

d’où

.

Cn

1 α–------------ AX

PX

P-------

1α---

PW-----

1 α–α

------------PX

P-------ctot–=

M χPCσ

=

M χPX

P-------

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1α--- PX

W-------

1 α–α

------------

ctot–

σPX

W-------W=

n1 α–------------AX

1α--- PX

W-------

1 α–α

------------

ctot– λ

λ 1–------------

1σ---–

AX

ϕασ-------–

PX

P-------

1 σ–( )

σ-----------------

PX

W-------

α ϕ+ασ

-------------–

n

ϕσ---–

=

M χ λλ 1–------------

1–A

X

ϕα---–

PX

W-------

ϕα---–

nϕ–W=

ϕα---

ϕ 1 σ–( )α ϕ+( ) σ 1 α–( )+

----------------------------------------------

PX

W-------

1 α–α

------------c

α1 α–------------

AX

11 α–------------–

=

M χPX

P-------

σ 1– ncα------ ctot–

σPX

W-------W χ

PX

P-------

σ 1– 2 α–( )n2

2α-----------------------

σPX

W-------W= =

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La politique monétaire dans une petite économie ouverte 361

leprix

mie

L’offre de monnaie doit par conséquent s’accroître de , soitpourcentage dont diminue la marge en réaction à une variation desrelatifs, et partant de

,

ce qui est supérieur à la valeur maximale que l’on obtient quand l’éconotourne à plein régime.

ϕα--- 2 α–( )

ϕ 2 α–( ) 1 σ–( )α ϕ+( ) 2σ ϕ+( ) 1 α–( )+

----------------------------------------------------------------

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362 Srour

he

»,

cy:it.ting

ry

,

»,

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