opulation Year

LA POPULATIONDU

TORTUGA

ANNÉE MONDIALE DE LA POPULATION

LA POPULATIONDU PORTUGAL

CICRED 1975

SOMMAIRE

Pages

Préface , 3

Chapitre I — Accroissement de la population 4

Chapitre II - Composantes de l'accroissement de la population 15

Chapitre III — Composition de la population 27

Chapitre IV — Répartition de la population et migrations internes . . . . 37

Chapitre V — Population active 66

Chapitre VI — Projections démographiques 84

Chapitre VII — Politique démographique et ses implications économi-ques et sociales 94

PREFACE

L'Organisation des Nations Unies (ONU) a déclaré que 1974 seraitl'Année Mondiale de la Population. A son tour, le Comité international decoordination des recherches nationales en démographie (CICRED), récemmentcréé, a décidé de participer à cette célébration, en publiant une série demonographies nationales sur la structure et la situation démographiques.

Ces monographies sont rédigées selon un plan établi au préalable par leCICRED et près de 60 pays ont accepté d'y participer.

Le Portugal ne pouvait rester indifférent à ce mouvement et à cettecélébration internationale, surtout en cette année 1974 en laquelle, du fait dela révolution du 25 avril, il a pu reprendre sa place, avec dignité, au sein de lacommunauté mondiale des organisations internationales.

Les auteurs ont donc compris qu'ils devaient consacrer toute leur bonnevolonté et tous leurs efforts pour célébrer au Portugal et dans le monde cetteAnnée Mondiale de la Population. C'est pourquoi ils se sont engagés à rédigerla présente monographie.

Nous avons fait tout notre possible pour respecter scrupuleusement leplan proposé, tout en tenant compte de l'intérêt des sujets traités et dessources des données statistiques disponibles au Portugal.

Le CICRED a bien voulu se charger de la traduction. C'est la versionfrançaise que présentent ici les auteurs, en espérant qu 'elle méritera l'attentiondes lecteurs.

Joaquim PAIS DE MORÁISAlberto DE ALARCAO

CHAPITRE I

ACCROISSEMENT DE LA POPULATION

EVOLUTION HISTORIQUE

Comme le reconnaissent les Annuaires ou les Statistiques démogra-phiques ultérieures, les sources d'information concernant le chiffre de lapopulation portugaise dans les premiers temps d'existence de la nation sontpeu nombreuses.

Les évaluations qui existent ou qui ont été avancées pour le Portugald'autrefois ne sont que des suppositions faites de façon plus ou moinsjudicieuse par les historiens (1).

Bien que les auteurs diffèrent les uns des autres en ce qui concerne leshypothèses qu'ils formulent, ils sont presque tous d'accord pour admettre quela population du Portugal a dû se développer très lentement aux XIIe, XIIIe

XIVe et XVe siècles.

Madère et les Açores, îles adjacentes au territoire portugais étaientdésertes, sans population, quand elles furent découvertes au début du XVe siè-cle, par les navigateurs portugais de l'"Ecole de Sagres" (Algarve), envoyés parl'Infant D. Henrique, fils de D. Joào 1er (1385-1433), pour explorer la côtede Guinée (Afrique). Elles ont été peuplées à partir de 1425.

(1) Parmi les historiens qui se sont occupés de cette question, il faut citernotamment :

Soares de Barros — dans le mémoire "Sobre a causa da diferente populaçao emdiversos tempos da Monarchic in "Memorias económicas da Academia Real das Scienciasde Lisboa" ;

Joâo Pedro Ribeiro — dans les Reflexôes históricas ;Adrien Balbi - dans Variétés politico-statistiques sur la Monarchie portugaise et

dans Essai statistique sur le royaume de Portugal et d'Algarve ;Alexandre Herculano - dans Historia de Portugal ;Rebelo Da Silva - dans Memoria sobre a populaçao e a agricultura em Portugal ;Oliveira Martins — dans le Rapport du Projecto de lei de fomento rural ;Gama Barros -dans Historia da Administraçâo pública em Portugal ;Fortunato De Almeida - dans Historia de Portugal ;Costa Lobo - dans Historia da Sociedade em Portugal no Século XV.

Les premiers chiffres dont on peut tenir compte dans l'histoire de lapopulation du Portugal (Continent) sont ceux qui proviennent du "dénombre-ment" que fit effectuer le roi D. Joäo III en l'année déjà lointaine de 1527.

Bien que l'on ait malheureusement perdu une partie des actes de cetravail très important, et que les renseignements qu'il contient concernentpresque uniquement les feux ("fogos") , les éléments parvenus jusqu'à nouspermettent d'évaluer, avec une relative certitude, la population du PortugalContinental à 1 120 000 habitants.

Après les chiffres de 1527, il en existe d'autres pour les années 1636 et1732. Ceux de 1636 sont rapportés par Balbi dans l'un des ouvrages cités, oùils sont présentés comme provenant d'un recensement effectué cette année-là.Ceux de 1732 proviennent de la Liste des foyers et des villages qui existentsur le territoire du Portugal, établie par le Marquis de Abrantes et quiaccompagne la Geografía histórica de D. Luis Caetano de Lima.

En 1636, le chiffre de la population était presque le même qu'un siècleauparavant : 1 100 000 habitants ; cela est dû en partie à des facteurs et à unesituation démographiques propres à cette époque : taux de mortalité élevé,pestes et famines fréquentes, durée moyenne de vie écourtée, ou en partie àdes guerres et aux sacrifices en vies humaines qu'exigeaient la poursuite desdécouvertes par voie maritime, ainsi que la colonisation et le peuplement desnouveaux territoires d'outre-mer.

En 1732, avec la stabilisation des aventures et des épopées maritimes, etavec l'amélioration de la situation socio-économique et de l'environnement despopulations, le nombre des habitants relevé par les "dénombrements" del'époque est passé à 2 143 368.

Pour 1768, le chiffre est de 2 409 698 habitants. Pour cette secondemoitié du XVIIIe siècle, nous disposons également des "listes des peuples duroyaume" que l'intendant PinaManique fit établir en 1776 et en 1798 et quinous font connaître le nombre de "feux" existants sur les divers territoires duroyaume de Portugal.

Du début du XIXe siècle jusqu'en 1864, il existe divers chiffres relatifs àla population portugaise.

Le premier concerne le "recensement" que fit effectuer en 1801 leComte de Linhares à partir de rapports établis par les autorités civiles etecclésiastiques : il est de 2 931 930 habitants pour le Continent et de 183 400pour les Iles adjacentes.

Les autres chiffres proviennent de recensements semblables à celui de1801 ou de simples évaluations officielles, et ils indiquent que, pour lecontinent, et éventuellement pour les archipels adjacents des Açores et deMadère, la population était la suivante :

Années

1821183518381841185418581861

Total

9

?

•7

3737103384411939234104035330

Continent

302645030616843224 4743396972349912135846773693362

Iles Adjacentes

•>

1i

340131344998338733341968

Les chiffres de la population vont ainsi en augmentant, à un rythmed'ailleurs irrégulier qui est propre à la démographie de cette époque. Nousmanquons cependant de nombreux éléments de recherche historique etdémographique qui seraient nécessaires pour comprendre, comme il convient,la signification des chiffres globaux.

En effet, comme on le reconnaît dans l'exposé préliminaire des deuxpremiers recensements généraux et simultanés de la population portugaise (1),"le Portugal a été l'un des derniers pays européens à s'intéresser aux étudesstatistiques, causant ainsi un grave préjudice à l'administration publique, àlaquelle elles apportent une aide et un complément. Il est vrai qu'il existaitdes tentatives honorables, dispersées ici et là, ainsi que des travaux d'unecertaine portée théorique ; il leur manque cependant les fondements qu'ap-portent les analyses officielles, dépouillées de suppositions, les seules qui, parleur caractère, doivent mériter la confiance publique.

. . . Ce fut seulement en 1859, grâce à la réorganisation du Ministère desTravaux Publics, du Commerce et de l'Industrie, que l'on donna corps à l'idéede développer, d'améliorer et de centraliser les études statistiques, en créantun nouveau Bureau qui, selon les dispositions du décret qui lui donnanaissance, devait être le point de départ de toute l'impulsion que l'ons'efforçait de donner à un service aussi négligé qu'important. La question maldéfinie des moyens pratiques (...) empêcha encore pendant quelque tempsque le Bureau de Statistique puisse s'acquitter dignement des tâches que lepays venait de lui confier. Cependant, le fonctionnaire zélé qui dirigeait alorsle Bureau ( . . . ) , afin d'exécuter comme il convenait les dispositions légales quilui faisaient un devoir d'étudier et de préparer les modèles qui serviraient àétablir les statistiques générales du pays, présenta aussitôt un Rapport sur lesstatistiques générales du Portugal plein de lucidité, qui fut imprimé l'annéesuivante et distribué aux Cortés, et qui peut et doit être considéré comme lepoint de départ de tous les travaux postérieurs.

Ce rapport (. . .) indique la voie à suivre pour que les études partielles destatistique concernant le territoire, la population, l'industrie et l'administration

(1) Estatistica de Portugal - Populaçao. Censo no F de Janeiro. 1878. Lisboa.Imprimerie nationale. 1881.

publique soient utiles, et insiste sur l'opportunité de rendre uniformes lesservices isolés des divers bureaux et, par là-même, de leur donner une unité, enles fondant dans un tout harmonieux qui puisse permettre la centralisation desétudes statistiques, recommandée au nom de la science, et devenue uneexigence légale, moins par la lettre que par l'esprit de l'article 4, paragraphe 3du décret du 5 octobre 1859".

En ce qui concerne la population, et "parce qu'on ressentait depuislongtemps, dans l'administration publique du Portugal, la nécessité de faire lerecensement général de la population" (1), il fut décidé, par le décret du9 juillet 1863, d'effectuer le premier "recensement" portugais le 1er janvier del'année suivante, et d'ouvrir des crédits extraordinaires pour faire face auxdépenses qu'il entraînerait. Son organisation fut réglementée par le décret etles instructions du 23 juillet 1863.

Le 1er janvier 1864, on procéda ainsi, "sur la partie continentale duRoyaume et dans les îles adjacentes, au premier recensement général de lapopulation vraiment digne de ce nom. Certes, on avait déjà effectué aupara-vant, à diverses époques, le dénombrement de la population du pays ; mais,pour faire cette enumeration, on n'avait pas suivi les méthodes scientifiquesque la statistique recommande d'utiliser, et les résultats obtenus sont nonseulement limités, mais manquent de la rigueur nécessaire pour qu'on puisseen tirer des conclusions sûres". Et, surtout, ils n'étaient pas suffisammentdétaillés pour permettre de mener à bien des analyses plus approfondies.

Comme on l'affirme dans l'Introduction à la présentation des résultatsde ce recensement, la méthode directe, nominative et simultanée, grâce à desbulletins de famille, était la seule qui pouvait rendre compte, avec la plusgrande rigueur numérique, de l'état de la population dans sa complexité. Lebulletin contenait le nom de tous les habitants, ainsi que l'indication de leurscaractéristiques d'ordre naturel et civil, ce qui permettait ainsi, non seulementde dénombrer toutes les personnes, mais aussi de les enregistrer individuel-lement avec leurs signes distinctifs, et, par suite, il était facile de trouver lapersonne inscrite ( . . . ) . Chaque habitant était obligé de déclarer son nom, sonsexe, son âge, son état civil, sa profession ou sa condition.

Tous les individus ressortissants du royaume ou étrangers furent recensésle même jour dans les lieux où ils avaient passé la nuit. Après les personnesprésentes, on énumérait celles qui, faisant habituellement partie de la famille,étaient alors absentes temporairement.

Comme il n'existait pratiquement pas, dans le royaume, d'énumérationdes rues et des maisons, l'établissement de la liste préalable des familles futrendu quelque peu difficile.

(1) Estatistica de Portugal - Populaçao. Censo no F de Janeiro. 1864. Lisboa.Imprimerie nationale. 1868.

Le recensement de 1864, en prenant pour base la population de fait (ouprésente), se conforma aux conclusions des congrès internationaux de statis-tique de Bruxelles et de Paris (.. .)•

Le décret et les instructions du 23 juillet ont donné une unité à toutesles opérations. Dans les freguesias (paroisses), première division administrative,des agents spéciaux, rétribués à cet effet, furent chargés de dénombrer lapopulation, de remettre, de recevoir et de corriger les bulletins remplis par leschefs de famille. Dans la plupart des cas, les agents furent obligés de remplireux-mêmes les bulletins en demandant aux chefs de famille ou à la personnequi les représentait les éclaircissements nécessaires. Dans chaque freguesia(paroisse), une commission spéciale vérifiait et appréciait les bulletins, aprèsqu'ils aient été rassemblés, ainsi que le travail effectué par les agents ; danschaque concelho (canton ou arrondissement), une autre commission évaluait leprocessus réalisé dans les paroisses, et, dans chaque distrito (département oudistrict), une autre vérifiait les opérations menées dans les cantons ouarrondissements.

Et on déclarait plus loin :

"La partie des bulletins des familles relative à la situation des habitantsdont la profession habituelle était le travail a été si imparfaite et si malremplie qu'elle n'encouragea pas à procéder à sa vérification. Les difficultésinhérentes à ce genre de statistique sont si grandes qu'il est difficile d'obtenirdes chiffres qui permettent de remettre un peu d'ordre au milieu d'une tellediversité ( . . . ) . Le résultat de cette partie du recensement portugais pourraitêtre différent, sans que, toutefois, nous puissions dissimuler l'importance desdifficultés de l'opération dans un pays comme le nôtre, où il est si fréquentqu'un individu exerce en même temps deux professions ou métiers et mêmeplus de deux ; où le marché du travail est si étroit que la subdivision du travaila du mal à s'établir dans de nombreuses régions ; où les localités rurales sont simal constituées ; où, en beaucoup d'endroits, on évalue et nomme certainesactivités manuelles de façon si différente ; où l'on manque totalementd'enregistrement ou d'inscription bien faite pour les diverses classes de lasociété. Si l'on tient compte de cette situation, on comprend facilement quelsobstacles importants il fallait franchir pour présenter pour la première fois, enmême temps que,tant d'autres éléments, le tableau des emplois, des profes-sions, des arts ou des métiers de la population. La force d'inertie dans lepeuple, plus d'indices que de preuves, des informations contradictoires, desavis différents concernant les classifications, des hésitations dans l'évaluationdes métiers ont réduit cette partie du recensement à un souhait stérile. Uneoccasion plus favorable facilitera sûrement cette première tentative".

De même, l'arrêté ministériel du 3 octobre 1863 confiait aux consuls duPortugal dans les pays étrangers le soin de recueillir, le 1er janvier 1864, desrenseignements pour recenser les Portugais qui auraient leur résidence habituel-

le ou qui transiteraient dans leurs districts consulaires. Cette tentative donnapeu de résultat, et celui-ci fut si incomplet que l'on jugea qu'il était prudentde le soustraire à la publicité. Il en a déjà été de même dans d'autres nations".

D'autre part, "afin de ne pas trop augmenter les difficultés du premierrecensement, on n'a pas cherché à recueillir des informations sur l'instructiondes habitants".

"En conclusion, on peut affirmer, en se fondant sur les faits et lesconsidérations qui sont exposés dans ce livre, que le recensement portugaiseffectué le 1er janvier 1864, dans son ensemble, dans ses détails, sous l'aspectadministratif ou sous l'aspect scientifique, est le premier document de sonespèce au Portugal, et il inspire une confiance qui n'est pas moindre que cellequ'inspirent en général les recensements modernes d'autres pays". Il révéla laprésence "de fait" de 3 829 618 personnes sur le continent et de 358 792dans les îles adjacentes, ce qui fait un total de 4 188 410 habitants.

Et l'introduction aux considérations générales concluait ainsi : "Jamais,en un seul effort, on n'est parvenu à réaliser complètement des étudesstatistiques, et on n'a espéré atteindre la totale exactitude qui peut être laleur ( . . . ) . Le recensement peut se perfectionner progressivement ( . . . ) . Avec letemps, en ajoutant un effort à l'autre, on réussira à atteindre l'objectifsouhaité, sans que les avantages déjà obtenus permettent de considérer commeinutiles le temps et les sacrifices qui ont été nécessaires jusqu'ici.

Si beaucoup d'obstacles, dont ceux qui naissent surtout de faux préjugésne sont pas les moindres, peuvent s'opposer au succès complet des opérationsdu recensement ( . . .) , cela ne doit pas effrayer les pouvoirs publics éclairés,car les efforts qui devront redoubler pour vaincre ces difficultés serontlargement récompensés parce que les probabilités d'exactitude de leurs calculs,de légitimité de leurs mesures, et de justice de leurs décisions augmenteront.

Les conclusions que nous avons tirées de notre premier recensementdoivent nous encourager d'autant plus à ne pas attendre pendant de longuesannées avant de le renouveler et de le rectifier, car c'est une nécessitéimpérieuse pour l'administration et le gouvernement d'un pays.

Qui peut douter que le recensement mérite les sacrifices qu'il impose etles soins laborieux, actifs et intelligents qu'il exige, puisqu'il traite de lapopulation, de l'âme, de la force, du pouvoir, de la richesse, de la gloire dupays (.. .) et qu'il est l'objet de tous les intérêts de la société, le fondement detoutes les opérations statistiques, l'objectif qui sert de commune mesure à tousles résultats ? "

En l'ayant compris de cette manière, on réalisa en 1878 le deuxièmerecensement du royaume de Portugal.

Comme on l'affirme dans cette nouvelle présentation, "le recensementne peut pas encore cette fois inclure et comporter la statistique et la

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nomenclature des professions ds personnes recensées, ni fournir, comme on lesouhaitait déjà en 1864, le chiffre exact des sujets portugais qui, sous larubrique d'absents, figurent dans les deux recensements généraux effectués surl'ordre du gouvernement.

Celui qui s'occupe de ces importantes questions sociales sait combien ilest difficile de rendre compte avec une exactitude aussi grande que possibledes professions qui sont un élément du travail de la nation. Cette difficulté estcommune à tous les pays, même à ceux qui cherchent à pénétrer, grâce à lastatistique, les secrets d'un grand nombre de phénomènes qui ne pourraienttrouver d'explication sans le relevé et la confrontation des chiffres. En Italie,par exemple, où un économiste dont la compétence est connue réussit à faireune étude spéciale de ce genre, celui-ci même avoue qu'il n'accepte pas laresponsabilité des conclusions qu'il peut tirer des chiffres, et ne les considèreque comme des données permettant de nouvelles recherches ( . . . ) .

La confusion venait d'une absence de nomenclature exacte et dépourvued'ambiguïté des professions, des arts et métiers de la population, qui puisseservir de norme rigoureuse pour l'établissement des diverses branches du travailnational. Le Bureau de la statistique, pénétré de cette vérité, n'a pasabandonné, mais a simplement ajourné un travail qui doit faire partie de sonfutur Annuaire et qui est déjà en voie de réalisation, servi par un vocabulairetechnologique des arts et métiers qui pourra peut-être contribuer à créerl'uniformité européenne que l'on s'est efforcé, dans les congrès, de donner auxvocables vagues et irréconciliables qui désignent un métier ou un autre, un artou une profession définis ( . . . ) " C'est ce qui, en réalité, a été accompli, car lerecensement suivant comporte une première tentative de classification profes-sionnnelle de la population portugaise.

Il avait déjà été possible alors de rechercher, de connaître et de fairefigurer dans les résultats du recensement de 1878, des éléments concernantl'instruction élémentaire" (nombre de ceux qui savent lire et écrire, de ceuxqui savent seulement lire et de ceux qui ne savent ni lire ni écrire), ainsi qued'autres caractéristiques de la population (notamment les conditions physi-ques : aveugles, sourds, muets, etc.).

Comme on avait conscience à l'époque que le niveau général desconnaissances démographiques et l'insuffisance de l'organisation et du fonc-tionnement des sociétés ne permettaient pas de tirer des données tout cequ'elles pourraient fournir, on avait coutume de faire précéder les publicationsportugaises de statistiques de commentaires et de conclusions d'ordre général.

"Dans les autres pays, on se refuse à ce que les statistiques officiellesentrent dans ces détails, et on laisse le soin au lecteur de tirer des chiffresleurs conséquences naturelles grâce à son travail et son analyse. J'ai cependantjugé utile (c'est le chef du Bureau de Statistique qui parle) de ne pas suivreces exemples autorisés (.. .) en accompagnant les chiffres — qui donnent une

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interprétation authentique des faits — des explications qui leur manquentparfois pour être à la portée de tous les esprits, afin de ne pas induire enerreur ceux qui auront à traiter à partir des données du recensement l'une desnombreuses et importantes questions pour lesquelles celui-ci ( . . . ) sert deréférence". Cela se comprenait à cette époque.

Ce recensement du 1er janvier 1878 enregistra la population "de fait"("personnes domiciliées" et "de passage" ou "population flottante"), quiatteignit le chiffre de 4 160 315 habitants sur le continent et de 390 384 dansles îles, ce qui fait un total de 4 550 699 individus.

Douze ans plus tard, on effectua le troisième recensement général etsimultané : Recensement de la population du royaume de Portugal du1er décembre 1890, qui, à cette date, inaugura ainsi le dénombrement"décennal" réalisé les années dont le chiffre se terminait par un zéro,conformément aux voeux du Congrès international de Statistique (Saint-Pétersbourg, 1873).

Comme on le reconnaît dans la présentation des résultats, "personneaujourd'hui ne conteste l'importance et la nécessité des travaux statistiques,qu'ils soient destinés à fournir les éléments indispensables à la solution decertains des problèmes de science sociale les plus importants, ou qu'ils tendentà définir les bases sur lesquelles on doit établir les réformes de l'administrationpour qu'elles soient utiles".

Dans la grande complexité des phénomènes qui constituent le vastedomaine où s'exerce la science statistique, parmi toutes les enquêtes auxquel-les elle peut procéder, ce qui a trait à la population est de loin le plusimportant. Inventaire du bien le plus précieux d'un peuple, des êtres pensants,les recensements, en décrivant les différents groupes sociaux, permettent deconstituer d'une certaine façon l'histoire naturelle de l'humanité.

C'est certainement sous l'influence de ces considérations que, dans ungrand nombre de pays — principalement ceux où la statistique a atteint unhaut niveau de science parce qu'ils étaient plus avancés —, on s'est efforcé,malgré toutes les dépenses occasionnées et grâce à tous les efforts, d'élargir lecadre d'informations que le recensement est appelé à fournir, et, en mêmetemps, d'améliorer son processus d'exécution.

Il en fut ainsi avec ce nouveau recensement de la population sans parlerde la quantité et de la qualité des éléments à enregistrer ni de la méthode àemployer pour l'acquisition des données, essentielles ou secondaires, qui sontanalysées dans l'Introduction, nous dirons que ce nouveau recensement futprécédé d'un dénombrement des foyers et des embarcations.

"Si on peut faire cette comparaison, les bulletins de foyers et d'embarca-tions constituent la triangulation faite sur le territoire, dont on doit effectuerplus tard le relevé de détail au moyen des bulletins de famille. Ils sont donc à

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la base de tout le recensement, et c'est pourquoi les erreurs qu'ils comportentse retrouveront de façon plus marquée dans les résultats définitifs. Aussi a-t-onentouré l'utilisation de ces bulletins des plus grands soins, afin qu'ils puissentêtre remplis de façon exacte et rigoureuse".

Après qu'ils aient été distribués, remplis (notamment par les agents durecensement, habilités et rémunérés à cet effet), rassemblés et contrôlés, onprocéda ensuite à la distribution des bulletins de famille, accompagnés denotes explicatives et d'instructions relatives à la façon de les remplir. "Cettedisposition (. . .) comporte un avantage évident, étant donné que chaque chefde famille (ou la personne qui le remplit) trouve dans le bulletin qui lui estdistribué tous les éléments nécessaires pour le rédiger de façon intelligente etexacte".

Ces bulletins ont également été soumis à des commissions de statistiquedans les paroisses, les cantons ou arrondissements et départements ou lesdistricts, dont le rôle était de "collaborer avec les autorités administrativesauprès desquelles elles fonctionnaient, pour évaluer les résultats d'ensemble durecensement ( . . . ) , et ces mêmes autorités devaient formuler et envoyer à leurssupérieurs des rapports circonstanciés où elles émettraient un avis justifié surla confiance que l'on pouvait accorder aux résultats du recensement dans leurcirconscription respective, et aussi sur les. améliorations qu'elles estimaientdevoir être apportées à l'avenir dans le déroulement d'une opération siimportante".

Parmi les autres innovations de ce recensement de 1890, il faut noter la"tentative de classification de la population suivant les professions", ou plutôtselon les principales branches de l'activité économique, les seules qui aient étévéritablement publiées. "C'est la première fois que ce travail considéré à justetitre en démographie comme l'un des plus difficiles, est réalisé au Portugal".

"Les instructions contenues dans le bulletin de famille visaient enpremier lieu à distinguer les personnes qui exercent effectivement uneprofession déterminée, celles qui en vivent de façon directe ou indirecte, endemandant de déclarer la profession principale lorsque la personne recensée enexerce plusieurs. Elles cherchaient en second lieu à éviter les réponses vaguesqui résultent de l'utilisation de termes trop génériques, tels que négociant,employé, apprenti, etc., en recommandant d'ajouter, pour mieux les définir, laspécialité de la branche du commerce, de l'industrie, du métier, etc., à laquelleils se réfèrent.

Dans certains pays, on a adopté le procédé qui consiste à établir uneclassification préalable des principales professions et à la joindre au bulletin derecensement, afin que la personne concernée puisse ainsi indiquer de quellecatégorie de cette classification elle fait partie. Ce procédé facilite beaucoup lerelevé des professions qui sera effectué ultérieurement ; mais il me semble que,chez nous, il devrait entraîner de graves erreurs ou provoquer beaucoup de

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lacunes. En effet, l'adoption d'une classification comprenant un petit nombrede catégories ferait que le choix de la classe à laquelle appartient sa professiondépendrait uniquement du jugement de chaque personne recensée ; et, d'autrepart, l'emploi d'une classification très détaillée, sans faire disparaître complè-tement cet inconvénient, augmenterait le risque de voir probablement un petitnombre de personnes procéder à l'examen minutieux des diverses catégoriespour découvrir celle qui comprend leur profession. Il a donc paru préférable,de ce point de vue, de laisser une grande liberté aux personnes qui auraient àremplir les bulletins de famille, en confiant au bureau de statistique le soin deregrouper les professions très diverses qui auraient été indiquées, de la façonqu'il jugerait la plus satisfaisante".

C'est ce qui fut fait, et, dans ce troisième volume du recensement de1890 —la précédente décision d'imprimer les résultats d'ordre démographiqueen un seul volume ayant été abandonnée —, on publia les conclusions de lapremière tentative concrète qui permette de connaître la population portugaisesuivant le travail qu'elle exécute.

Désormais, cet aspect sera normalement pris en considération dans lesrecensements portugais et se perfectionnera à mesure que les classifications etles concepts internationaux et nationaux relatifs aux professions et auxactivités économiques se préciseront, en se structurant, et s'imposeront en tantqu'élément fondamental de la planification économique et sociale des nations.

Pendant un certain temps, on verra que chaque volume est accompagnédes tableaux récapitulatifs et des graphiques, destinés à synthétiser les faitsessentiels dont on s'efforce de présenter le rapport et l'explication dansl'introduction qui précède le volume, dans la mesure où la réserve qu'ilconvient de respecter dans les documents officiels le permet, en dehors detoute préoccupation d'école, de théorie scientifique ou d'administration".

La population recensée en 1890 s'élève à 5 049 729 habitants, dont4 660 095 sur le continent et 389 634 dans les îles.

EVOLUTION CONTEMPORAINE

A partir du début du XXe siècle, les recensements de la populationfurent effectués régulièrement tous les dix ans, et tombèrent généralement lepremier jour du mois de décembre des années dont le chiffre se termine parun zéro, et ensuite au milieu de ce mois. La seule exception à ce principeconcerna la décennie de 1910, par suite de l'instauration de la République(5 octobre 1910) qui eut pour conséquence de retarder de plus d'un an le5e recensement général de la population du Portugal, en le portant au1er décembre 1911.

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Les chiffres de la population du Portugal (continent et îles adjacentes)obtenus d'un recensement à l'autre furent les suivants :

Années

190019111920

' 19301940195019601970

Total

54231325960056603299168258837722152844131288512898663252

Continent

5016267554770856219776360347718514378569138255414.8123310

Iles adjacentes

406865412348411014465536537009584399584399539942

Dans cette période-là, les chiffres globaux de la population du continentet des îles adjacentes ont augmenté, bien que la balance naturelle de lapopulation ait été affectée par le processus d'émigration, notamment endirection du Brésil, dont la tradition était déjà ancienne, et, en ce quiconcerne la seconde décennie de ce siècle, par les décès qu'ont provoqués lal e r e grande Guerre mondiale et la grippe espagnole.

L'expansion et l'interdépendance des économies et des sociétés euro-péennes dans la période qui a suivi la guerre de 1939-1944, la coopération,l'association ou les accords tendant à promouvoir le développement économi-que et social, ont appelé la population portugaise à se tourner vers unedestination beaucoup plus proche : l'Europe, et surtout les pays industrialisésdu Marché commun.

Cela ne surprend donc pas, étant donné notamment la plus grandeliberté de circulation des travailleurs qui est admise dans le monde moderne etdans le concert des nations, qu'un grand nombre d'individus ou de famillesportugaises se soient rendus dans d'autres pays d'Europe à la recherche d'unemploi dans de nouvelles activités productives, que la pauvreté des ressourcesnaturelles, la faiblesse de l'économie "et le retard relatif qui marque ledéveloppement économique et social permettent difficilement de créer sur leterritoire portugais du continent et des îles adjacentes, ou qu'ils soient partisdans les provinces d'outre-mer, principalement dans les Etats de l'Angola et duMozambique dont le développement a connu un essor remarquable.

C'est ainsi que continue à se disperser dans les sept parties du mondeune population qui, depuis longtemps, est habituée à traverser "des mers quin'ont jamais été sillonnées auparavant" ou à parcourir les routes terrestres et àdéfricher des déserts.

C'est ce qui explique la diminution récente du chiffre total de lapopulation du Portugal (continent et îles adjacentes) que nous aurons àjustifier de façon plus détaillée dans les chapitres suivants.

CHAPITRE II

COMPOSANTES DE L'ACCROISSEMENTDE LA POPULATION

Si on analyse au cours des années l'accroissement de la population duPortugal (continent et îles adjacentes), on constate qu'il a eu lieu conformé-ment à l'évolution générale, mais avec un certain décalage par rapport à cequ'on observe dans la plupart des pays européens.

A une fécondité et une mortalité élevées a succédé l'installation d'unrégime de transition qui existe toujours.

Les conséquences que les réflexes démographiques de la guerre 1914-18ont eues sur la pyramide des âges se sont peu à peu atténuées sans réapparaîtrede façon notable, car la non-intervention de notre pays pendant la secondeguerre mondiale et l'absence d'épidémies graves qui lui ont été ou non liées,n'ont pas contrarié l'évolution qui était en train de se produire.

Plus récemment, l'augmentation des contingents militaires qui sont partispour les provinces d'outre-mer et l'accélération du courant migratoire endirection des pays européens ont fait apparaître des anomalies dans l'évolutionque l'on attendait, mais, étant donné leur nature, il n'est pas possible dedéterminer dès maintenant le processus qu'ils suivront à l'avenir, ni de prévoirla transformation de ces anomalies en caractéristiques stables.

FECONDITE

1) La fécondité portugaise a évolué de façon à donner à la famille unedimension moyenne de près de 3,6 personnes (1970). Cette valeur moyenneprésente des variations très sensibles d'une région à l'autre comme on le voitdans le tableau de la page suivante.

Cette variation de la dimension de la famille d'un district à l'autre n'estqu'une conséquence du comportement démographique différent qui existedans le nord et le sud du pays ; dans le nord, la fécondité et la mortalité sontplus élevées que dans le sud et la transition démographique est moins avancée.

16

DIMENSION MOYENNE DE LA FAMILLE ET NOMBRE D'ENFANTSPAR NOYAU FAMILIAL

Districts et Régions

Continentet îles

ContinentAveiioBejaBragaBragançaCastelo BrancoCoimbraEvoraFaroGuardaLeiriaLisbonnePortalegrePortoSantarémSetúbalViana do CasteloVila RealViseu

Angra do HeroísmoHortaPonta DelgadaFunchal

Régions plan

NordCentreLisbonneSudAçoresMadère

Région Nord : Braga,

Dimension moyennedes

Total

3,67

3,634,133,304,663,723,253,393,203,153,283,493,353,044,213,223,343,913,973,72

3,983,754,694,57

4,083,543,303,174,144,57

BragançaRégion Centre : Aveiro, CastelcRégion de Lisbonne :

familles

Famille deplus d'une

personne

3,97

3,934,423,574,974,143,603,693,443,423,733,773,603,324,483,473,524,304,414,15

4,254,024,914,88

4,463,893,533,444,394,88

Nombre moyen

d'enfantspar noyaufamilial

1,72

1,692,021,482,642,001,511,461,341,191,671,681,261,232,141,371,302,012,301,97

1,921,512,462,59

2,221,721,311,311,962,59

Porto, Viana do Castelo et Vila Real

Pourcentage defamilles d'une

seule personne

10,1

10,18,6

10,58,0

13,313,411,410,011,216,610,414,012,07,8

10,07,0

11,812,513,6

8,48,75,68,0

10,712,310,310,97,68,0

> Branco, Coimbra, Guarda, Leiria et ViseuLeiria, Lisbonne, Santarém et Setúbal

Région Sud : Beja, Evora, FaroRégion des Açores : i\ngra doRégion de Madère : Madère

et PortalegreHeroísmo, Horta et Ponta Delgada

17

2) Le taux de natalité (enfants nés-vivants pour 1000 habitants),conforme à l'évolution démographique "occidentale", n'a cessé de décroître aufd des années, passant de près de 33 %aen 1920-24 à près de 21 %o en 1971,avec des différences toujours très marquées d'un district à l'autre (récemment,28 %a à Braga et 13 %a à Beja).

Au cours de la dernière décennie, le taux de natalité a évolué de lafaçon suivante :

AnnéesÍ illllVVU

1920 - 241925 - 291930 - 341935 - 391940 - 441945 - 491950 - 541955 - 591960196119621963196419651966196719681969197019711972

Enfants nés vivants(en milliers)

203,6208,1204,4201,2191,8209,7204,8205,0213,9217,5210,2212,2217,1210,3206,9201,1195,0189,7172,9189,0174,7

Taux de natalité%

33,031,629,327,224,525,624,124,224,124,424,423,423,822,822,221,520,519,817,821,320,5

Les différences régionales (voir page 20), surtout entre lé nord et lecentre intérieur, reflètent des inégalités socio-économiques et culturelles, cesdernières semblant être toutefois les plus marquées. De fait, bien quel'industrialisation ait débuté plus tôt dans le nord, actuellement la différenceentre le nord et le sud en ce domaine est assez faible, et les courantsmigratoires internes contribuent à réduire ses conséquences.

Le haut niveau auquel se situe le taux de natalité, aussi bien que lafécondité donnent à penser que la régulation des naissances a une influencelimitée, bien que l'on note une forte diminution des taux de fécondité dansles groupes d'âges les plus avancés.

Le taux de natalité illégitime, avec des variations très marquées d'unerégion à une autre, est plus élevé dans les districts du sud, tandis que ceux dunord, plus traditionalistes, accusent les chiffres les plus bas.

18

TAUX DE NATALITE ILLEGITIME( % D'ENFANTS NES VIVANTS)

Districts

AveiroBejaBiagaBiagançaCastelo BrancoCoimbraEvoraFaioGuardaLeiiiaLisboa

1970

3,922,72,69,73,14,6

15,213,22,86,8

12,4

1971

4,020,6

2,78,73,34,5

14,512,23,47,0

12,3

Districts

PortalegrePortoSantarémSetúbalViana do CasteloVila RealViseuAngra do HeroísmcHortaPonta DelgadaFunchal

Total

1970

8,75,37,7

17,14,86,54,73,12,91,72,6

~7Í2

1971

8,35,47,4

15,34,96,54,93,72,61,83,1

7,3

TAUX DE FECONDITE

(ENFANTS NES VIVANTS POUR 1000 FEMMES)

Groupesd'âge

1

15 - 1920 - 2425 - 2930 - 3435 - 3940 - 4445 - 49

Taux

1960

2

26,9154,4185,3138,9100,345,4

4,1

1970

3

31,1154,0187,5127,981,334,73,4

(3) - (2)

4

4,2- 0,4- 2,2- 11,0-19,0-10,7- 0,7

(4). 100

(2)

5

15,61- 0,25- 1,18- 7,91- 18,94- 23,56- 17,07

3) En ce qui concerne encore la fécondité, il est intéressant de voircomment a a évolué la répartition des naissances suivant l'âge de la mère, et laposition qu'occupent les différents ordres de naissances.

De fait, les chiffres du tableau de la page suivante montrent, qu'enmême temps qu'une diminution du nombre total de naissances, il s'est pro-duit un abaissement de l'âge moyen de la mère à la naissance des enfants,car le pourcentage de naissances provenant de femmes de moins de 25 ans passede 29,1 % en 1960 à 34,4 % en 1972, ce qui est conforme à l'évolution destaux de fécondité par groupes d'âge déjà indiqués.

Il est également intéressant de noter l'évolution des différents ordres denaissances, que ce soit en nombre ou en pourcentage, pendant la mêmepériode.

Ces chiffres montrent que le pourcentage des naissances de rang inférieurà 4 passe de 67,1 en 1960 à 74,5 en 1972.

19

REPARTITION DES NAISSANCES SUIVANT L'AGE DE LA MERE(%) - CONTINENT ET ILES

Age de

la mère

1515-1920-2425-2930-3435-3940-44

45 et plus

Enfantsnés vivants

(ooo)

1960

0,0143,83

25,2329,9021,1014,035,370,53

100,00

192,6

1965

0,0154,32

23,8229,8621,8213,945,790,44

100,00

192,9

1970

0,0185,46

27,3027,9720,1313,305,330,49

100,00

160,3

1971

0,0115,63

27,5528,8119,3112,845,390,46

100,00

175,2

1972

0,0056,18

28,2229,2518,1612,495,190,50

100,00

162,2

Rang

1°2°3°4°5°6°7°8°9°

10° etmoins

NAISSANCES SUIVANT

1960

N°(ooo)

61,740,727,018,713,710,07,35,03,45,2

192,5

Of%

32,021,213,99,77,15,23,82,61,82,7

100,0

1965

N°(ooo)

59,642,127,218,713,49,77,35,23,76.0

192,9

oíh

30,921,814,19,76,95,03,82,71,93,2

100,0

LE RANG

1970

N°(ooo)

54,839,120,613,1

9,26,75,23,82,75,1

160,3

ofh

34,224,412,8

8,25,74,23,22,41,73,2

100,0

1971

N°(ooo)

61,543,922,413,59,37,25,33,92,95,3

175,2

Oíh

35,125,112,8

7,75,34,13,02,21,73,0

100,0

1972

N°(ooo)

58,841,620,412,0

8,16,14,73,42,44,6

162,2

Of¡0

36,325,612,6

7,45,03,82,92,11,52,8

100,0

II est à remarquer que les variations'sont faibles de 1960 à 1965 ce quiressortait déjà de la répartition des naissances suivant l'âge de la mère. C'estdonc entre 1965 et 1970 que se situe l'apparition de la cause qui a déterminéla modification du schéma de fécondité. On peut donc penser qu'elle est liéeau développement de l'émigration. Nous ne disposons pas d'enquêtes permet-tant d'étudier le phénomène en détail. On peut sans doute admettre qu'enplus de l'influence démographique directe de l'émigration, ceteris paribus, unemodification des taux de fécondité inhérente à l'urbanisation a dû débuter parun phénomène de contagion provoqué par l'émigration, étant donné quecelle-ci s'est produite sans que la population déplacée rompe totalement sesliens avec sa région d'origine.

20

4) Nous avons déjà parlé du comportement procréateur différent quel'on observe dans le nord et dans le reste du pays.

Les chiffres que nous avons donnés concernant la dimension moyennede la famille (2-1) et le taux de natalité illégitime montrent déjà cettedisparité, bien que la liste alphabétique des districts ne la mette pas en relief.

Régions etDistricts

Nord

BiagaBiagançaPortoV. do CasteloVila Real

Centre

AveiroC. BrancoCoimbraGuardaLeiriaViseu

Lisbonne

LeiriaLisbonneSantarémSetúbal

Sud

BejaEvoraFaroPortalegre

Acores

Angra do H.HortaP. Delgadaa

Madère

Funchal

Continent

Taux brut denatalité

pour 1000

23,80

29,0519,7125,4421,1723,65

18,89

23,7214,1718,0316,2018,9622,27

19,15

18,4620,1016,7118,35

15,61

15,3316,2715,6515,21

22,32

17,1917,9826,24

24,71

20,46

Taux deféconditégénérale

pour 1000le 15 à 49 ans

fl9

101,65

125,1888,41

103,0085,27

105,90

83,31

98,4667,6283,9172,1976,94

100,72

71,96

76,9473,1466,2367,41

65,00

67,0563,1066,5763,29

107,14

73,9286,30

118,08

103,78

84,59

Taux brut demortalité

pour 1000

69 - 72)

11,37

10,2112,4710,0811,9412,14

11,89

10,6111,6511,8013,5111,2612,48

10,78

11,2610,9211,878,92

12,69

12,1412,2313,5912,50

10,30

9,5912,2210,24

10,84

11,16

Mortalitéinfantilepour 1000

IN es vivan is

62,50

62,5165,4860,1752,7771,07

49,22

60,7343,1140,2960,1134,8356,26

34,99

34,8336,4734,5330,60

46,65

50,7942,3046,0147,51

62,56

50,8053,3168,44

68,05

50,18

Mortalitéfoetaletardive

pour 1000Nés vivants

23,64

18,5322,7620,9627,2428,75

22,82

20,8421,8323,4520,9323,5526,30 •

18,54

23,5516,7519,9519,15

28,07

31,7025,7324,5430,32

19,59

22,4817,4418,91

24,06

21,29

Natalitéillégitimepour 100Nés vivants(1970/71)

5,7

2,79,25,44,86,5

4,4

4,03,24,63,16,94,8

11,6 .

6,912,47,6

16,2

14,4

21,614,812,7

8,5

2,1

3,12,61,6

2,9

7,2

21

Afin de permettre d'évaluer cette différence de comportement, nousdonnons dans le tableau ci-contre quelques taux démographiques intéressantdivers districts groupés en régions :

Nord : Viana do Castelo, Braga, Vila Real, Bragança, Porto

Centre : Aveiro, Viseu, Guarda, Coimbra, Leiria, Castelo Branco

Lisbonne : Leiria, Santarém, Lisbonne, Setúbal

Sud : Portalegre, Evora, Beja, Faro

Acores : Angra do Heroísmo, Horta, Ponta Delgada

Madère : Funchal

Bien qu'il s'agisse d'indicateurs simples, la différence de comportementest manifeste, notamment en ce qui concerne la natalité, la fécondité et lanatalité illégitime.

Les taux de natalité et de mortalité donnent, pour les trois régionsconsidérées, les taux suivants d'accroissement naturel :

Nord

Centre

Lisbonne

Sud

Açores

Madère

12,43 %a

7,00 %o

8,37 %c

2,92 %c

12,02 %o

13,87 %c

II faut toutefois remarquer que, dans les districts d'une même région, lestaux d'accroissement sont assez différents.

TAUX D'ACCROISSEMENT NATUREL

(p. 1000)

Nord

BragaBragançaPortoV. do CasteloVila Real

Sud

BejaEvoraFaroPortalegre

12,43

18,847,24

15,369,23

11,51

2,92

3,194,042,062,71

Centre

AveiroCastelo BrancoCoimbraGuardaLeiriaViseu

Acores

Angra do H.HortaP. Delgada

7,00

13,112,516,232,697,709.79

12,02

7,605,76

16,00

Lisbonne

LeiriaLisbonneSantarémSetúbal

Madère

8,37

7,709,184,849,43

13,87

Ces chiffres montrent quelle est la situation actuelle de la populationportugaise ; plusieurs districts semblent être entrés en déclin démographiquenaturel.

MORTALITE

Mortalité infantile. La caractéristique la plus notable de la mortalité portu-gaise a été l'importance de la mortalité infantile. Ce fait

est mis en évidence, non seulement par les indicateurs de la mortalité infantile(classique, néo-natale, périnatale et post-néonatale), mais aussi par la différencequi existe entre l'espérance de vie à la naissance et à l'âge d'un an.

Cette caractéristique s'est maintenue au cours des années. Bien qu'iltende nettement à décroître, le taux de mortalité infantile atteint ancore unchiffre très élevé par rapport à l'ensemble des pays européens.

De fait, alors qu'il était de 91,8 %o entre 1950 et 1954, il est tombé à77,5 %o en 1960 et à près de 40 %o en 1972. C'est sans doute là une baissespectaculaire, mais qui place ce taux à un niveau anormalement élevé parrapport à l'ensemble des pays européens. Par exemple en 1960, seulesl'Espagne et l'Italie ont atteint 43 %o. Ce taux élevé de mortalité infantile estsurtout dû à une forte mortalité exogène.

Parmi les causes les plus importantes de la mortalité infantile, ontrouve :

A 5 — l'entérite et autres maladies provenant des diarrhées

A 131 à A 135 — les causes de la mortalité périnatale

A 90 et A 91 - les pneumonies

qui, pour leur part, sont responsables de près de 60 % des décès au cours de lapremière année d'existence.

Les malformations congénitales et les lésions dues à l'accouchement(A 126 à A 131), ainsi que les infections aiguës de l'appareil respiratoire(A 89) provoquent, dans l'ensemble, près de 18 % de ces mêmes décès.

Ces causes sont donc responsables de près de 78 % des décès d'enfantsde moins d'un an.

Mortalité générale. La mortalité générale portugaise, telle qu'elle ressort dutaux brut de mortalité, est la même que dans les pays

européens avec près de 10,5 %a.

Toutefois, ce taux présente certains défauts dont le plus important est lefait qu'il est étroitement lié à la composition de la population par groupesd'âge. L'espérance de vie à la naissance est un meilleur indicateur global.

L'espérance de vie à la naissance situe la mortalité portugaise à unniveau assez élevé par rapport à l'ensemble des pays européens. En effet, deschiffres récents indiquent que l'espérance de vie la plus longue à la naissance

23

ESPERANCE DE VIE A LA NAISSANCE eux EN ANNEES

Années

1950-511960-6119651972

H - F

58,963,766,368,5

H

56,360,963,365,3

F

61,566,469,371,7

F - H

5,25,56,06,4

est de 71,6 ans en Suède pour le sexe masculin, et de 75,7 ans, également enSuède, pour le sexe féminin, tandis qu'elle est la plus courte en Yougoslavie,suivie immédiatement du Portugal.

Pour résumer ce problème de la mortalité générale, voici quelles sont lesespérances de vie en 1972, à différents âges ainsi que le nombre total de décèsau cours des douze dernières années.

Age

015

152030405060708090

Espérance de vie e°x (1972)(années)

H

65,3

F

71,7

H - F

68,567,4 73,4 ' 70,564,1 70,1 67,254,6 60,5 57,750,0 55,6 52,940,7 46,0 43,531.7 36,5 34,223,2 27,4 25,415,5 18,7 17,39,2 11,1 10,34,8 5,7 5,43,1 3,5 3,4

Années

1960196119621963196419651966196719681969197019711972

Nombre de décès

950079959096864980119687898187

1000889581694661

100833928549868890315

Causes de décès. Les causes endogènes suivantes de décès (chiffres de 1972)

B 19 - Tumeurs malignes (11 400)B 30 - Maladies cérébro-vasculaires (19 423)B 28,29 -Maladies de coeur (11 933)

et les causes exogènes suivantes :

B 5 - Tuberculose (1 109)B 4 — Entérite et autres maladies provoquant des diarrhées (1 244)B 32,33 - Pneumonies et bronchites (7 261)B 34 à B 37 - Maladies de l'appareil digestif (3 698)

24

sont responsables de près des deux tiers (62 %) du nombre total de décès, lespremières représentant 47 % et les secondes 15 % de ceux-ci. Si l'on exclut lacause B 45 — Symptômes et états morbides mal définis, les maladies que nousavons indiquées provoquent 74 % du nombre total des décès.

Parmi celles-ci, les tumeurs malignes (B 19), les maladies de coeur (B 26à B 29) et les lésions vasculaires, appartenant toutes au premier groupe, ont vuleur importance s'accroître, tandis que les maladies du second groupe ontperdu de leur influence. En effet, leurs pourcentages sont les suivants :

Causes endogènesCauses exogènesAutres causes

1955

H

29,1640,2630,58

F

36,0727,2136,72

1967

H

40,8325,3433,83

F

48,0918,6233,29

1972

H

41,3720,5038,13

F

47,7814,2737,95

A cette évolution des taux de mortalité proportionnelle correspondentdes variations des taux de mortalité d'une cause à une autre. Ainsi, pourl'ensemble des maladies cardio-vasculaires, on voit que le taux de mortalité semaintient au niveau de 1,4 %o pour le sexe masculin depuis 1955, tandis quepour le sexe féminin il baisse légèrement de l,6%o-à l,4%cr.Au contraire, ence qui concerne les lésions cardio-vasculaires qui touchent le système nerveuxcentral (B 22), le taux de mortalité passe de 0,9 %cren 1955 à l,6%oen 1967pour le sexe masculin, et de 1,1 %o à 1,8 %o pour le sexe féminin.

Enfin, pour les tumeurs malignes (B 19), les taux sont de 0,8 et 0,9pour mille en 1955 respectivement pour les sexes masculin et féminin, et de1,2 et 1,1 en 1967.

EMIGRATION

Phénomène toujours difficile à observer statistiquement, l'émigration aété une constante du mouvement de la population portugaise.

On peut en voir la preuve dans les chiffres qui suivent et qui reflètent lacomparaison entre l'accroissement naturel (balance des naissances et des décès)et l'accroissement effectif entre deux recensements de la population.

Notons en premier lieu que l'accroissement naturel de 1891 à 1960 a étéde 5 239 800 habitants, et l'accroissement effectif de 3 801 600, ce qui amèneà évaluer une émigration de 1 438 200 habitants du même ordre de grandeurque l'émigration de la décennie 1961-1970.

25

Périodes

1891 - 19001901 - 19111912 - 19201921 - 19301931 - 19401941 - 19501951 - 19601961 - 1970

Accroissement (ooo)

Naturel(1)

488,2749,4424,5810,4828,7847,8

1090,81072,6

Effectif(2)

373,4536,9

72,9792,9896,3719,2410,0

-226,1

Différence(1) - (2)

114,8212,5351,6

17,5-67,6128,6680,8

1298,7

Emigrationobservée

270,0385,9232,6232,9-8,0

91,1397,4386,3

Quelle que soit la rigueur de l'information ou la différence de précisionqui caractérise les recensements de la population, il semble hors de doute quel'émigration, qui a toujours existé, a subi au cours de la période 1891-1960des variations liées de façon presque permanente à des événements interna-tionaux et que, pendant la dernière décennie, elle a pris une dimension qui nepeut laisser de provoquer l'appréhension.

Il faut noter que les variations numériques de l'émigration ont étéaccompagnées par des modifications importantes de sa composition démogra-phique et de la direction prédominante qu'elle prenait. En effet, au début decette période, les emigrants portugais partaient surtout pour le Brésil, dans uneproportion de 93 %. Cette position du Brésil en tant que pôle d'attraction del'émigration portugaise s'est peu à peu dégradée, à tel point que le nombre desorties en direction de ce pays est actuellement insignifiant.

Le courant migratoire a évolué de la façon suivante :

1891-19001901-19111912-19201921-19301931-19401941-19501951-19601961-19651966-197019711972

Amérique du Sud

Brésil

2036622771862388032003158611653190

207 3934366213596

12001158

Autres

26739563 8971821

X

9379270918722

1950935593660

Amériquedu Nord

2315016

355908047

X

18851199312005936241600014577

Europe

France

X

74917 851

118806228545

1002317 800

Total

24841892

2315764965

X

X

X

164956290812

2843833962

Le changement de destination des emigrants, et surtout le fait qu'ils sesoient dirigés essentiellement vers les pays européens, a eu pour effet

26

d'augmenter le pourcentage des femmes qui se sont mises, non seulement àaccompagner leurs maris, mais aussi à émigrer seules de leur propre initiative.Cette situation se reflète dans la répartition des emigrants suivant leursactivités. En effet, les agriculteurs et les commerçants qui, au début, représen-taient près de 60 % des emigrants, sont tombés à 30 %, tandis que lesemployés de maison en constituent maintenant près de 35 %.

En même temps que les emigrants changeaient de destination, leurprovenance se modifiait également, car, au début, alors que le Brésil était leprincipal pôle d'attraction, la plupart des emigrants étaient originaires du norddu Portugal et l'on comptait parmi eux très peu d'habitants de l'Alentejo ;mais ensuite, lorsqu'ils ont pris une autre direction, leur origine s'est diversi-fiée, et l'on peut dire qu'aujourd'hui les emigrants proviennent de tous lesdistricts, y compris celui de Lisbonne.

Il faut encore ajouter, pour conclure cette brève analyse de l'émigrationportugaise, que l'on ne dispose pas de fondements assez sûrs pour la vérifier,c'est-à-dire qu'il n'est pas possible actuellement de dire avec certitude s'ils'agit en réalité d'une émigration à caractère démographique ou si celle-cicomprend essentiellement une main-d'œuvre qui cherche temporairement dutravail à l'extérieur. Ce doute est fondé du fait que les visites des emigrants auPortugal sont fréquentes et que les envois de fonds qu'ils effectuent sontimportants. On ne doit cependant pas considérer que ces indices sont le signecertain qui annonce un retour probable, car il faut tenir compte de l'inévitableattrait qu'exercent sur les emigrants les pays qui les reçoivent.

Cette incertitude pèse lourdement sur toute tentative de prévisionconcernant l'évolution future de la population au Portugal.

CHAPITRE III

COMPOSITION DE LA POPULATION

AGE ET SEXE

Les 8 663 000 personnes qui, en décembre 1970, constituaient lapopulation résidante, comprenaient 47,4 % d'hommes (4 109 000) et 52,6 %de femmes (4 553 000). La composition par grands groupes d'âge et par sexe aévolué de la façon suivante :

PORTUGAL (CONTINENT ET ILES ADJACENTES)

Recensements

192019301940195019601970

0 -

H

652,4776,7851,9860,7895,9834,6

9 ans

F

632,9755,1813,0827,6856,6804,5

10 - 19 ans

H

654,7668,2781,4810,4789,7766,4

F

654,9660,8770,4800,2796,9777,2

20 - 59 ans

H

1294,51527,91754,32032,02142,91971,6

F

1551,41770,81967,12226,82364,82213,8

60 ans

H

241,1277,1313,4357,2425,9516,6

et plus

F

323,5376,6447,1526,4616,7726,4

On voit ainsi que l'accroissement qui portait jadis sur tous les groupesd'âges et les deux sexes, ne s'est maintenu, au cours de la dernière décennie,que pour le groupe des 60 ans et plus.

L'analyse des groupes d'âge fonctionnels montre l'évolution suivante :

Age

0-67-14

15-4915-6465-

Sexe masculin

1950

601,1659,0

2241,5199,4

3701,0

1960

665,8683,7

2654,5280,5

4284,5

1970

572,9672,6

2511,2332,5

4089,2

1950

571,0637,0

1990,32490,6

298,9

3997,5

Sexe féminin

1960

606,5666,0

2263,93086,9

428,1

4787,5

1970

554,9651,5

2120,42815,4

500,2

4522,0

qui conserve le? caractéristiques antérieures. La répartition en pourcentage estla suivante :

28

Age

0-67-14

15-4915-6465

.1950

16,2817,84

60,50' 5,38

100,00

Sexe masculir

1960

15,5315,96

61,976,54

100,00

1970

14,0116,44

61,428,13

100,00

1950

14,2815,9349,7862,327,47

100,00

Sexe féminin

1960

12,6613,9147,2864,47

8,96100,00

1970

12,2714,4146,8962,2611,06

100,00

La modification de la composition par âge de la population telle qu'elleressort de ces chiffres est due à l'intensification de l'émigration qui s'estproduite au cours de la dernière décennie et qui, s'ajoutant à une baisse de lafécondité, a déjà entraîné une diminution numérique du groupe de 0 à 6 ansassez marquée.

Si l'on tient compte du fait que c'est au cours de la dernière décennieque la composition de la population s'est le plus modifiée du double point devue du sexe et de l'âge, il convient de comparer attentivement les années 1960et 1970. En effet, on a observé pendant cette période une diminution de lapopulation de 460 800 personnes, dont 195 300 du sexe masculin et 265 500du sexe féminin, ce qui fait passer le rapport des sexes de 89,5 % à 90,4 %.

Les variations en nombres absolus par groupes d'âge ont été les suivantes(en milliers) :

Age

0 - 67-14

15-4915-6465

H

- 92,9- 11,1

-143,3+ 52,0

- 195,3

F

- 51,6- 14,5-143,5-271,5+ 72,1

-265,5

H - F

- 144,5- 25,6

- 414,8+ 124,1

- 460,8

II existe ainsi une divergence marquée entre les comportements masculinet féminin qui doit être envisagée avec une certaine réserve, puisqu'il s'agitencore de données de 1970 fondées sur l'analyse de 20 % des ménages.

La répartition par sexe de la population portugaise fait donc apparaîtreune masculinité légèrement réduite dans sa totalité, et les effectifs de tous lesâges jusqu'à 64 ans accusent une diminution sensible, notamment dans lesgroupes de 0 à 6 ans et de 15 à 64 ans, avec une augmentation du nombre despersonnes âgées, de 65 ans et plus, dont la proportion passe de 5,86 % en1950 à 9,67 % en 1970, et dont 60 % sont des femmes.

29

ETAT MATRIMONIAL

Sous cet aspect, la population portugaise ne présente pas de caractéris-tiques spéciales. Ce fait est mis en évidence par les tableaux suivants quiconcernent la population de 14 ans et plus.

Années

192019301940195019601970

POPULATION SUIVANT L'ETAT MATRIMONIAL (MILLIERS)

Sexe masculin

Célibataires

773,8874,3

1011,21097,61007,8

836,1

Mariés

978,51165,51323,21575,81811,01898,3

Veufs

98,8103,3108,1110,4106,297,4

Séparéset

Divorcés

4,26,29,19,8

10,011,9

Sexe féminin

Célibataires

897,3964,6

1067,81128,11090,3

931,2

Mariées

1030,11204,61366,51630,21874,61972,3

Veuves

276,2319,9354,9384,1379,0389,0

Séparéeset

Divorcées

5,89,8

13,117,318,523,1

Par grands groupes d'âge, le pourcentage de chaque catégorie était lesuivant en 1960 et 1970 :

POPULATION SUIVANT L'ETAT CIVIL PAR GRANDS GROUPES D'AGE %

Age

15-1920-59

60

Sexe masculin

Célibataires

1960

99,2928,43

3,41

1970

98,8122,90

6,60

Mariés

1960

0,7169,76

73,21

1970

1,1766,57

77,78

Autres

1960

0,001,81

18,34

1970

0,0210,53

15,62

Sexe féminin

Célibataires

1960

95,3926,75

15,53

1970

94,7123,28

13,51

Mariées

1960

4,6167,72

41,28

1970

5,2265,90

53,21

Autres

1960

o;oo5,53

43,19

1970

0,0510,82

32,29

C'est le groupe de 20 à 59 ans qui accuse la plus forte augmentation dupourcentage d"'Autres" dominé par les veufs. Ce fait peut s'expliquer enpartie par l'émigration qui touche surtout les célibataires et les personnesmariées étant donné qu'elle tend à provoquer le déplacement des familles.

Il faut encore noter que, bien que la population ait diminué au coursde la dernière décennie, le nombre des personnes mariées a augmenté pour lesdeux sexes.

DIMENSION DE LA FAMILLE

Les 8 611 100 personnes résidant sur le continent et dans les îlesadjacentes se répartissaient en 1970 en 2 345 200 familles, dont 2 195 700

30

constituaient des noyaux familiaux, c'est-à-dire des familles ne comportant quedes parents avec leurs enfants.

D'après les données actuellement disponibles (échantillon à 20 %), ladimension de la famille est la suivante sur le continent et dans les Îlesadjacentes :

Dimension moyenne de la famille 3,67 personnes

Nombre moyen d'enfants par noyau familial 1,72 "

La dimension de la famille aussi bien que le nombre moyen d'enfantspar noyau familial sont assez variables d'un district à l'autre. Avec 3,04, ladimension moyenne de la famille est minimale à Evora, et maximale avec 4,69à Ponta Delgada, dans l'archipel des Açores ; sur le continent, elle est au plusde 4,66 à Braga.

Quant au nombre moyen d'enfants par noyau familial, il varie de 1,19 àFaro à 2,64 à Braga.

Les noyaux familiaux sont constitués de la façon suivante :

Couple sans enfantsCouple avec enfantsPère avec des enfantsnon mariésMère avec des enfantsnon mariésTotalTotal avec enfants

Nombre de noyauxprincipaux

527,3401304060

72580

18742020914001564060

Nombre d'enfants

Total

30/9240

150160

3674403596 840

Parnoyau

2,36

2,06

1,961,722,30

COUPLES SUIVANT LE NOMBRE D'ENFANTS (1970)

Sans enfantsAvec :

I enfant2 enfants3 enfants4 enfants5 enfants6 enfants7 enfants8 enfants9 et plus

Total

Nombre(ooo)

527,3

502,5381,1179,2101,857,436,521,713,410,8

1831,7

et/o

28,8

27,420,8

9,85,63,12,01,20,70,6

100,0

31

II faut encore remarquer la proportion de couples qui ont un nombreélevé d'enfants ; en effet, la répartition des couples suivant le nombred'enfants est la suivante (voir tableau page précédente).

Ainsi, 7,6 % des couples ont 5 enfants et plus (un couple sur 13).

INSTRUCTION

Le taux d'analphabétisme chez les personnes de 7 ans et plus était de66 % en 1970. Il a fortement diminué dee depuis et il n'atteignait plus en1960 que 32,5 %, et, en 1970, 26,6 %.

Ce taux est plus élevé pour le sexe féminin, comme le montrent leschiffres observés depuis 1920 :

TAUX D'ANALPHABETISME (PERSONNES DE 7 ANS ET PLUS %)

Années

192019301940195019601970

H-F

66,261,849,040,432,126,6

H

58,1.52,841,232,424,719,8

F

73,369,956,140,636,732,8

La population qui a reçu une instruction secondaire ou supérieure aévolué de la façon suivante :

Années

1940195019601970

1940195019601970

Secondaire(17 ans

H

4125279526

116557254650

1,843,024,209,51

et plus)

F

Supérieure(22 ans et plus)

H

Nombre

229656037385085

195 000

0,852,012,666,16

25 37633 8853834558 085

1,341,521,532,48

F

44278 999

1072028690

0,190,350,381,02

Les taux d'alphabétisation du groupe de 10. à 14 ans permettent de sefaire une idée plus exacte de l'évolution de l'effort éducatif :

32

TAUX D ALPHABETISATION DU

PopulationSavaient lireTaux %

1940

H

408,3261,364,0

F

395,0219,455,5

GROUPE DE 10

1950nombres e

H

406,0320,278,8

F

393,4283,972,2

A 14 ANS

1960i milliers

H

433,6412,0

97,3

F

415,8402,9

96,9

1970

H

410,9406,4

98,9

F

401,8397,298,9

Le nombre d'élèves de 10 à 14 ans inscrits dans l'un ou l'autre typed'enseignement a évolué, d'après les statistiques courantes de la façon suivante:

Années

196119621963196419651966

Elèvesinscrits

453,5458,1466,5463,7466,3466,0

Années

196719681969197019711972

Elèvesinscrits

465,3-

555,6611,0639,3660,6

Ces chiffres montrent une évolution particulièrement rapide à partir de1969. Ils représentent, en 1960 et 1970 respectivement, 54 % et 81,3 % de lapopulation résidante de 10 à 14 ans.

REPARTITION REGIONALE

Les 8 123 300 Portugais qui vivent au Portugal (Continent) sont surtoutgroupés le long de la bande côtière. En effet, c'est dans cette zone qu'ontrouve les arrondissements qui ont la plus grande densité de population,400hab./Km2 et plus, certains atteignent 1000hab./Km2, sans parler desvilles de Lisbonne et de Porto.

Le district le plus peuplé est celui de Lisbonne, avec 1581 100personnes, suivi ensuite de celui de Porto avec 1318 800 personnes; ceschiffres se réduisent à 811 700 et 1 111 800 respectivement si l'on exclut lapopulation des villes de Lisbonne et de Porto.

Il faut noter que, de 1960 à 1970, la ville de Lisbonne a vu sapopulation diminuer, et que celle de Porto ne s'est accrue que de 3 600habitants, alors qu'elle avait augmenté de 22 000 habitants au cours de ladécennie précédente, tandis que la population de Lisbonne s'accroissait de19 000 habitants. Il faut cependant considérer cette évolution de la population

33

des villes de Lisbonne et de Porto en même temps que celle des arrondis-sements qui les entourent immédiatement. En effet, leur population s'estdéveloppée de la façon suivante :

EVOLUTION DE LA POPULATION DES ARRONDISSEMENTS LIMITROPHESDES VILLES DE LISBONNE ET DE PORTO (MILLIERS)

Lisbonne

AlmadaBaireiroCascáisLouresOeirasSintra

Total

Lisbonne

Porto

GondomarMaiaMatosinhosValongoV. Nova de Gaia

Total

Porto

1900

15,87,79,5

21,410,426,1

90,9

351,2

32,420,425,113,674,5

156,0

165,7

1960

71,035,159,6

102,194,280,0

442,0

802,2

84,653,691,033,3

157,4

419,9

303,4

1970

107,257,090,8

169,5181,1122,0

727,6

769,4

104,064,0

110,941,0

179,8

499,7

307,0

Ces chiffres montrent que les arrondissements limitrophes se sontdéveloppés beaucoup plus rapidement que les deux villes principales puisque levolume de leur population (en pourcentage) par rapport à la population totalea évolué de la façon suivante :

IMPORTANCE DE LA POPULATION DES ARRONDISSEMENTSLIMITROPHES DE LISBONNE ET DE PORTO PAR RAPPORT A

LA POPULATION TOTALE (%)

Lisbonne

Porto

1900

20,6

46,2

1960

35,5

56,0

1970

48,6

59,9

On verra encore mieux quel est le rôle des régions qui entourent lesdeux villes si l'on se rend compte de l'évolution de la population des centresles plus importants de ces arrondissements (centres ayant 10 000 habitants ouplus en 1970).

Les centres urbains satellites de Lisbonne ont vu ainsi augmenter leurimportance, tandis que ceux de Porto restaient stables. Aussi, quoique lapopulation de la ville de Lisbonne ait diminué de 1960 à 1970, le nombre des

34

habitants de l'ensemble que constituent la ville et ses satellites est passé de1 000 100 à 1 150 200, tandis que la population de la ville de Porto et de sessatellites a légèrement diminué en tombant de 420 700 à 420 100 habitants,bien que celle de la ville de Porto soit en faible augmentation.

POPULATION DES CENTRES (10.000 HABITANTS ET PLUS) DESARRONDISSEMENTS LIMITROPHES DE LISBONNE ET DE PORTO

(milliers)

de Lisbonne

AlgésAmadoraBrandoaCascáisDamaiaMoscavideOdivelasPontinhaQueluzSacavémAlmadaAmoraBarreiroCova da PiedadeMontijo

Total

Lisbonne

de Porto

ErmesindeGondomarLeça da PalmeiraMatosinhosV. Nova de GaiaValbom

Total

Porto

1911

2,42,2

3,4-

0,6__

1,7_

9,0—

9,62.58,4

39,8

351,2

2,93,5—

15,3(1)23,4

6,9

52,0

165,7

1960

14,536,3

_

10,9—

22,1-_

14,7_

31,5—

30,515,721,9

197,9

802,2

10,812,2—

37,7(1)45,710,9

117,3

303,4

1970

18,065,913,214,917,421,826,014,525,812,639,010,353,721,026,7

380,8

769,4

13,914,110,022,5(1)50,811,8

113,1

307,0

(I) y compris Leça de Palmeira

IMPORTANCE DE LA POPULATION DES CENTRES URBAINS DESARRONDISSEMENTS LIMITROPHES DE LISBONNE ET DE PORTO

PAR RAPPORT A LA POPULATION TOTALE (%)

LisbonnePorto

1911

10,223,9

1960

19,827,9

1970

36,326,9

35

II faut enfin remarquer que ces deux villes et leurs satellites totalisaient1 570 300 habitants en 1970, c'est-à-dire 19,4% de la population totale duterritoire portugais continental, et que ces mêmes villes et les arrondissementslimitrophes comprenaient 2 303 700 habitants, soit 28,5 % de la population. Ils'est donc produit une forte concentration de la population autour des deuxvilles de Lisbonne et de Porto, mais c'est Lisbonne qui l'emporte, puisqu'à elleseule elle comprend près de 10 % de la population totale.

POPULATION URBAINE ET POPULATION RURALE

Si l'on entend par population urbaine celle qui vit dans des centres de10 000 habitants et plus, on peut classer les districts de la façon suivante,d'après les chiffres provisoires du recensement en 1970 :

POPULATION RESIDANTE PAR DISTRICTS ET PAR REGIONSDU PORTUGAL CONTINENTAL : TOTALE ET URBAINE (1970)

Régions et Districts

Nord

Centre

Lisbonne

Sud

Continent

Total

2615,5

609,4180,4

1309,6250,5265,6

2197,4

• 545,2254,4399,4210,7376,9410,8

2465,6

1568,0428,0469,6

796,4

204,4178,5268,0145,5

8075,0

(^entresurbains

562,8

73,09,3

458,012,510,0

216,6

45,845,366,5

9,733,216,1

1260,6

1013,827,8

219,0

101,5

14,723,641,921,3

2141,5

Nombre decentresurbains

15

21912

12

322131

22

1327

7

1132

56

Pourcentagede centres

urbains

21,5

11,95,2

35,05,03,8

10,8

8,417,816,64,68,83,9

51,1

64,66,5

46,6

12,7

7,213,215,614,6

26,5

36

On voit donc que près de 25 % de la population totale vit dans desagglomérations de 10 000 habitants et plus, et que Lisbonne, Setûbal et Portosont les plus importantes.

Il faut toutefois remarquer que l'Alentejo (Beja, Evora et Portalegre),malgré sa faible densité de population, présente des taux assez élevésd'urbanisation, surtout Evora et Portalegre (13,2 et 14,5 %).

CHAPITRE IV

RÉPARTITION DE LA POPULATIONET MIGRATIONS INTERNES

REPARTITION REGIONALE

La population du Portugal (Continent et Iles adjacentes) n'est pasrépartie uniformément sur son territoire : à la date du dernier recensement, lapartie continentale avait une densité légèrement supérieure à 90 habitants parKm2, tandis que les Açores et Madère atteignaient près de 120 et de 320habitants.

Territoires

Portugal (Continent etIles adjacentes)

Continent

Açores

Madère

Population(1 000 hab.)

8 663,3

8123,3

287,0

253,0

Surface(km2)

91863,74

88 722,50

2 344,38

796,86

Densité(hab/km2)

94,3

91,6

122,4

317,5

A l'intérieur même du Portugal continental, la répartition de la popula-tion n'est pas homogène, à l'image de son territoire, de son climat, de sonéconomie et de sa société.

Comme l'écrivait Oliveira Martins à la fin du siècle dernier en parlant de"L'émigration portugaise" :

"Quand on regarde la carte de la Péninsule ibérique et que l'onremarque la façon dont elle est divisée presque géométriquement par le milieu,d'Est en Ouest, par l'ossature centrale des montagnes qui, après avoir prisdifférents noms, viennent se terminer sur la côte atlantique avec la "Serra deSintra" (près de Lisbonne) ; quand on voit qu'à cette structure orographiquecorrespond une constitution géologique entièrement différente au nord et ausud de cette ligne centrale de division constituée par les montagnes ; quand onremarque que, par suite, le nord est humide tandis qu'au sud, dépouillé etdénudé, l'air est sec et l'irrigation naturelle insuffisante, on comprend aussitôt

38

l'inégalité relative qui existe dans la répartition de la population et lesdifférences qui caractérisent le régime de la propriété de la terre.

Au nord, les gens se groupent, la propriété est divisée, la culture prendparfois un caractère véritablement horticole ; au sud, la population se raréfie,les propriétés sont d'immenses domaines, et la culture y est moins intensive,à tel point que les terres labourables laissées en jachère alternent avec lesterrains en friche ou la steppe inculte.

Le Portugal, qui est une façade tout au long de la partie extrême-occidentale de la Péninsule ibérique, participe ainsi à ses climats ou à ses carac-téristiques géognostiques et démographiques. Il réunit sur une petite superficieles différences qui sont le propre des continents les plus vastes. Alors que leMinho (au nord) ressemble aux Flandres, l'Alentejo (au sud) rappelle le Maroc.Sans unité géographique ni démographique, il lui manque une consistanceethnique (. . .)" également.

"Ces observations très brèves suffisent à montrer par conséquent que lesphénomènes démographiques n'obéissent pas au Portugal à des causes naturel-les uniformes, mais qu'elles subissent au contraire l'influence de situationstotalement opposées.

Et l'on comprend donc aussi (...) qu'il est urgent d'unifier les deuxmoitiés du royaume en lui donnant une unité démographique. On peut direque, tandis que nos entreprises coloniales, inspirées naturellement par lasituation littorale du royaume, y mettaient une entrave, l'Histoire portugaisetourne constamment et entièrement autour de l'idée de l'unification démogra-phique, ou, en d'autres termes, du peuplement du sud.

Cette transplantation d'habitants des provinces situées au nord duMondego dans celles qui se trouvent au sud du Tage, qui est cependant, enfait, une oeuvre où la science de l'homme doit lutter contre les causesnaturelles, exige incontestablement une fermeté dans l'action et une luciditédans la pensée que, on peut le dire, le Portugal a seulement connues à cetégard à l'époque de la dynastie alphonsine (.. .).

Cependant, imaginer que les régions du sud du royaume pourraient unjour avoir une densité de 120 ou 160 habitants, comme le Minho ou les îlesatlantiques (à l'époque) ; penser qu'il serait possible ou opportun d'y créer lescultures presque horticoles de ces provinces qui regorgent d'eau, est certaine-ment une utopie. Mais supposer que, là où l'on compte aujourd'hui 6 ou 8habitants au Km2, il pourrait y en avoir 30 ou 40 qui vivraient del'arboriculture et de l'exploitation des forêts, et, secondairement, des prairiesdans les vallées pouvant être irriguées, c'est aussi ce que l'observation la plusélémentaire des monuments historiques et des faits de l'actualité permet decroire possible. Et c'est ce que le bon sens conseillerait de réaliser commeétant la plus grande entreprise du peuple portugais.

39

En effet, c'est là le fondement de notre fortune future en tant quenation. Le Portugal pourrait bien atteindre 12 ou 16 millions d'habitants" (1)sur son territoire continental.

Il est donc intéressant de connaître la répartition de la populationsuivant les diverses régions du Portugal continental et des îles adjacentes, et derégionaliser l'analyse démographique.

** •

Le territoire du Portugal (Continent et îles adjacentes) est divisé en 304"Concelhos" (cantons) qui se composent de quelques milliers de paroisses etsont groupés en 22 "distritos" (équivalant aux départements) Lisbonne,Porto, Coimbra, Sétubal, Evora, Faro, Funchal (Madère), etc., suivant le nomde la ville qui en est la capitale administrative.

Le "distrito" est devenu cependant une unité de grandeur trop petite ence qui concerne la superficie, la population, la production, pour servir commezone d'intervention planifiée par l'Etat en matière économique et sociale.

Il était devenu nécessaire de dépasser ce stade, d'autant plus quel'aggravation des déséquilibres régionaux de la croissance économique pro-voquée en grande partie par l'initiative privée se manifestait surtout dans lescentres urbains les plus évolués, et que la faible action correctrice etgéographiquement orientée par l'Etat des investissements publics, contribuaientencore davantage à renforcer la tendance à un développement exagéré desgrands centres qui ont commencé à se développer au Portugal.

Pour tenter de concrétiser l'un des objectifs essentiels des derniers plansde développement, l'harmonisation de la croissance à l'échelon national, ilfallait définir et délimiter les zones d'intervention aux fins de la planification.

C'est ce que fit le IIIe Plan de développement pour la période1968-1973, en créant pour le Portugal continental les quatre régions-plansuivantes :

- la région du Nord, centrée sur la^ville de Porto ;

- la région du Centre, ayant son siège à Coimbra ;

- la région de Lisbonne, dépendant de la capitale du pays ;

- la région du Sud, dont la capitale régionale plus contestée fit l'objetde discussion entre Evora et Faro, dans les "provinces" traditionnelles del'Alentejo et de l'Algrave. C'est la première qui semble l'avoir emporté.

(1) Oliveira Martins - A emigraçâo portuguesa in "Fomento rural e emigraçari".Lisbonne. Guimaraes & Cie, Edit. 1956, p. 205-208.

40

REGIONS ET SOUS-REGIONSDE PLANIFICATION

1 REGION NORD

VIANA DO CASTELO _ ^ - f ^ " ' U v

3 REGION CENTRE

J

LEIRI/

D REGION /

DE tr f

HT S E T Ú E

LA' REGION SUD i

i

JT «BRAGAV\ O—^v^ /v iLA REA\ PORTO ) * /

L r«AVEIRO

• LUI

> • /

> VJ ^ 5 ^AL<

1

) BRAGANÇA

JL X

VISEU \• / GUARDA ,

•MBRA f £

^ ;CASTELO BRANCO /

• /

} \PORTALEGRE V .

— \ /

EVORA (

BEJA A

2

>

4

6

8

41

Deux autres régions-plan furent créés dans les îles adjacentes :

- les Açores, où la responsabilité régionale a été répartie entre Angra doHeroísmo et Ponta Delgada ;

— Madère, dont la capitale régionale est Funchal.

La délimitation de ces dernières régions obéit davantage à "des raisonsd'ordre géographique qu'aux exigences d'ordre socio-économique dictées parles critères appliqués à la définition des régions en vue d'élaborer et d'exécuterdes plans.

En effet, ni l'une ni l'autre de ces régions n'a la dimension démo-graphique minimale généralement acceptée comme modèle, mais leur isolementet la particularité de leurs caractéristiques humaines et de leur structureéconomique obligent à en faire des régions-plan autonomes".

Chacune des quatre régions de planification du Portugal continental aété à son tour subdivisée en deux sous-régions, l'une étant généralementlittorale et l'autre intérieure, et ayant des caractéristiques, un stade et despossibilités de développement très différents.

Dans une première délimitation approximative, ces sous-régions se com-posent des districts suivants qui sont indiqués sur la carte ci-contre afin demieux les distinguer :

Sous-régions

Nord littoral" intérieur

Centre littoral" intérieur

de Lisbonne littoral" intérieur

Sud intérieur" littoral

Districts

- Viana do Castelo, Braga et Porto- Vila Real et Bragança- Aveiro, Coimbra et Leiria— Viseu, Guarda et Castelo Branco- Lisbonne et Setúbal- Santarém— Portalegre, Evora et Beja- Faro

En 1864 et en 1970, leur population était la suivante :

POPULATION EN 1864

Régions

NordCentrede LisbonneSud

Total

Littoral

915430681510438464172660

Intérieur

372198723462196 617329277

Total

1287 6281404 972

635 081501937

2208064 1621554 3829618

42

POPULATION EN 1970

NordCentrede LisbonneSud

Total

218316213289332052553

268957

5 833605

447621880107430386531591

2289705

263078322090402482939

800548

8123310

Les superficies des zones sont les suivantes :

Régions

NordCentrede LisbonneSud

Total

Zone

Littorale

7120,4610167,227887,395071,60

30246,67

Km2)

Intérieure

10784,5517214,216768,78

23 708,29

58475,83

Total

17905,0127381,4314656,1728779,89

88722,50

H est alors facile de déterminer leur densité respective.

A la date du premier recensement et du recensement actuel, les densitésde la population étaient les suivantes :

DENSITE EN 1864 (hab./Km2)

Régions

NordCentrede LisbonneSud

Total

Littoral

182,667,055,634,0

73,0

Intérieur

34,542,029,013,9

27,7

Total

71,951,343,317,4

43,2

DENSITE EN 1970 (hab./Km2)

NordCentrede LisbonneSud

Total

306,6 40,9 146,5130,7 50,8 80,3260,2 64,3 171,453,0 22,1 27,5

192,9 38,9 91,6

En 1864, de profonds contrastes apparaissaient entre le littoral etl'intérieur (73 contre 27,7 habitants au Km2), et entre le Nord et le Sud 71,9contre 17,4 habitants au Km2).

43

Un siècle plus tard, la différence de densité s'est encore accentuée entrela bande littorale plus plane, dont l'agriculture est plus riche, dont l'industrieprogresse davantage, et qui est ouverte, par les communications maritimes, auxcontacts et au commerce internationaux favorisant un plus grand développe-ment socio-économique et culturel, et l'intérieur, plus en retard : au coursd'un siècle, la densité a augmenté de 160 % dans la première, et seulement de40 % dans le second.

De même, les régions du nord accentuent leur avantage démographiquesur celles du sud.

C'est surtout vers la région de Lisbonne et non vers l'Alentejo - bienque cette région ait gardé une certaine importance jusqu'au milieu du siècle —que s'est dirigé l'afflux de migrants provoqué par le double phénomène del'exode rural et de l'attraction urbaine. La densité de la région de Lisbonnedevint ainsi la plus forte (171,4 hab. au Km2), et même la sous-régionintérieure en bénéficia, c'est-à-dire le district de Santarem, essentiellement leRibatejo.

La répartition de la population en 1864 et 1970 était la suivante :

% DE LA POPULATION EN 1864

Régions

NordCentrede LisbonneSud

Total

Littoral

23,917,811,44,5

57,6

Intérieur

9,718,95,28,6

42,4

Total

33,636,716,613,1

100,0

% DE LA POPULATION EN 1970

NordCentrede LisbonneSud

Total

26,9 5,5 32,416,3 10,9 27,225,3 5,3 30,63,3 6,5 9,8

71,8 28,2 100,0

Alors que la répartition de la population entre le littoral et l'intérieurn'était pas très déséquilibrée en 1864, les pourcentages ont été lors du dernierrecensement de l'ordre de 72 % et de 28 % respectivement. On peut dire sousune autre forme qu'il y a 3 habitants sur le littoral pour actuellement dansl'intérieur, alors que le rapport des superficies est au contraire de 1 pour 2.

L'évolution démographique va dans le sens d'une augmentation progres-sive de la population du littoral, accompagnée d'une diminution en pour-

44

centage, et aussi, à partir du milieu de ce siècle, en chiffres absolus, dunombre d'habitants des régions intérieures.

Si l'on connaît les limites des possibilités naturelles ou acquises quicaractérisent l'intérieur (zones plus montagneuses, d'accès plus difficile et oùles communications sont plus onéreuses, où les villes sont moins nombreuseset moins développées, de climat plus rigoureux, d'agriculture plus arriérée etpauvre où l'industrialisation n'en est qu'à ses débuts), on comprend les raisonsdu retard qu'a subi l'accroissement de la population (ou maintenant de ladiminution qu'elle enregistre) dans un grand nombre de ces régions.

Au contraire, la plus grande ouverture des régions littorales au commerceinternational (notamment par voie maritime), une structure économique plusdiversifiée et plus riche où l'industrie et les services jouent un rôle de plus enplus important, des infrastructures et des voies de communication plussatisfaisantes et plus denses (réseau de villes, routes, chemins de fer, ports,aéroports, télécommunications, etc), la possibilité accrue d'accéder à différentsdegrés d'enseignement et de formation professionnelle, des facilités d'emploiplus nombreuses et un niveau de vie plus élevé, justifient le fait que lespopulations soient attirées par ces régions littorales et que la croissancedémographique y soit de plus en plus rapide.

Il faut remarquer à cet égard l'importance prise par la région deLisbonne, dont le pourcentage de la population est deux fois supérieur à cequ'il était il y a cent ans.

La densification de la population dans les sous-régions littorales deLisbonne et de Porto commence à être extrêmement marquée, car plus de lamoitié de la population résidante (52,2%) est concentrée sur 17% seulementde la superficie du Portugal continental. Et il faut s'attendre à ce qu'elle lesoit encore davantage, s'il n'y a pas correction de la tendance.

On peut admettre que, à l'échelle mondiale ou simplement européenne,une telle concentration n'apparaisse pas excessive, et l'on peut même accepterce point de vue. Mais, dans le contexte portugais, on peut envisager leproblème d'une autre façon, surtout si l'on tient compte de la tendance et durythme de croissance récents, ainsi que de l'existence de quatre régions-planqui ont été prévues en vue de l'aménagement futur du territoire portugais.

Le processus de croissance économique et de développement urbain etsocial pourrait et devrait également intéresser d'autres régions et sous-regionsde planification, de façon à fixer leur population et à donner du dynamisme àl'économie et à la vie sociale de l'intérieur.

La répartition de la population a été bien différente dans le passé, si l'onen croit une estimation relative à l'année 1535 : (tableau ci-après).

Si l'on compare ces pourcentages aux précédents, on constate le faiblepeuplement des Beiras littorale et montagneuse (région centre) et l'importance

45

Régions

NordCentrede LisbonneSud

Total

POPULATION

Littoral

338 774124 640229 473

76552

769439

EN 1535

Intérieur

108 059184 836109 873284 461

687 229

Total

446 833309 476339 346361013

1456 668

DE. LA POPULATION EN 1535

Régions

NordCentrede LisbonneSud

Total

Littoral

23,38,5

15,75,3

52,8

Intérieur

7,412,77,6

19,5

47,2

Total

30,721,223,324,8

100,0

qu'avait alors I'Alentejo (sous-région sud intérieure, mais comprenant alorsle district de Setúbal attribué aujourd'hui à la sous-région littorale deLisbonne).

L'affirmation suivante d'un ex Sous-Secrétaire d'Etat aux Travauxpublics (1) prend ainsi toute sa valeur :

"La population de I'Alentejo qui, au XVe siècle, était environ de317 000 habitants, soit près de 30% des Portugais, ce qui représentait unedensité de 15hab. au Km2 supérieure à la moyenne générale ( . . . ) , a stagné,puis a diminué, comme celle de l'ensemble du pays qui a diminué de moitiéentre les XVI et XVIIe siècles, à la suite de la saignée provoquée par lesconquêtes. D'après "l'énumération des peuples qui envoient des représentantsaux Cortés et des peuples voisins" (Document de 1535), les densités étaientalors estimées comme suit :

DENSITE (hab./Km2) EN 1535

Régions

NordCentrede LisbonneSud

Total

Littoral

47,612,329,115,1

25,4

Inférieur

10,010,716,212,0

11,8

Total

25,011,323,212,5

16,4

(1) Amaro da Costa, Manuel Rafael - A rega do Alentejo e a Naçao in "Ciclo deConferencias sobre o Plano de Rega do Alentejo", Lisbonne. Ordre des Ingénieurs. 1964.p. 11.

46

Les densités du littoral et de l'intérieur, du Nord et du Sud, étaientnettement plus homogènes : le rapport entre la densité maximale et minimalede la population des sous-régions était de 5 pour 1 au moins, alors qu'il estactuellement de 14 pour 1.

A ce moment, déjà, la région littorale du Nord et celle de Lisbonneétaient plus peuplées à cause des villes de Porto et de Lisbonne, mais ladensité était sensiblement la même sur tout le reste du territoire dontl'occupation était essentiellement de type agraire. Cependant, il faut noter queles Beiras (région du Centre) étaient faiblement peuplées en comparaison de larégion-plan du Sud. La croissance démographique et le développement socio-économique du Sud ont pris du retard, surtout dans la province d'Alentejo.

L'aménagement du territoire devrait avoir pour but de réaliser une autrestructure des activités productives et de la répartition de la populationactuellement si profondément différente d'une région à l'autre.

Il est évident que la civilisation agraire traditionnelle entraîne unerépartition de la population par régions plus homogène, tandis que lacivilisation urbaine et industrielle moderne implique, par sa nature même, uneplus grande concentration des travailleurs et de la population.

Essayons donc d'analyser leur répartition.

POPULATION URBAINE ET POPULATION RURALE

Comme on l'a écrit dans un célèbre Rapport sur les Conditionsd'augmentation et de répartition de la population du Portugal à l'occasion du8e Recensement général de la population du territoire continental et des îlesadjacentes :

"La densité ne suffit pas à définir les conditions de peuplement. Lamême population peut se répartir de façon très différente sur un mêmeterritoire sans que la densité en soit aucunement modifiée. Elle peut êtredisséminée sur toute sa surface "comme le grain jeté par le semeur", suivantl'expression du Professeur Amorin Girao dans sa Geografía de Portugal ; ellepeut s'agglomérer dans de petites localités ; et elle peut aussi se concentrerdans de grands centres très éloignés les uns des autres, séparés par de vastesétendues de terre déserte".

Nous n'allons pas nous mettre à évaluer les critères de répartition de lapopulation suivant les types de peuplement : dissémination ou dispersion,agglomération et concentration. Mais ce dont nous ne pouvons faire abstrac-tion, c'est le fait que :

"Dans tous les pays, il faut faire une distinction essentielle entre

47

population urbaine et population rurale. La première habite dans des villes oudes agglomérations d'une certaine importance, et ses habitudes, ses activités,ses exigences et ses attitudes sont nécessairement très différentes de celles dela seconde, qui vit isolée à la campagne ou dans de petites localités, dont laseule ou la principale raison d'être est le travail de la terre. De l'une à l'autre,il existe un grand nombre de différences qui, au-delà leur aspect social etéconomique, concernent également la démographie".

L'un des phénomènes marquants du développement économique etsocial et de la civilisation contemporaine est l'émigration constante deshabitants des campagnes vers les villes.

Dans le même Rapport on déclare :

"En plus des raisons psychologiques qui poussent les gens des villages àprendre le chemin des villes, il en existe d'autres qui sont incomparable-ment plus fortes et même inéluctables et qui les portent dans la mêmedirection. Dans la mesure où, par la création de besoins nouveaux, le progrèsexige davantage de bras dans l'industrie et fait naître plus d'occupations (oud'emplois) dans le commerce et dans les autres secteurs d'activité, la techniqueréduit le nombre d'hommes nécessaires à la production agricole. Et c'estencore à cause de ceux-ci (et également à cause de ceux qui travaillent dansd'autres secteurs ou qui en vivent), qu'un plus grand nombre de personnesdoivent aller dans les villes ou dans les centres industriels pour fabriquer cequ'elles ont besoin d'acheter".

"Cette émigration est si forte qu'elle fait que la population des villes,malgré son taux d'accroissement très faible et même parfois négatif, augmentedavantage que celle des campagnes. Il arrive même que celle-ci parvienne àdiminuer. Lorsque ce phénomène atteint ce degré d'intensité, on lui donne lenom d'urbanisme".

Une fois que l'on a reconnu son existence, il faut tenir compte du faitque la classification des populations urbaine et rurale présente dans la pratiquede grandes difficultés.

Jusqu'au recensement de la population du Portugal de 1930 inclusive-ment, on se fondait sur le critère d'ordre administratif concernant la hiérarchiedes agglomérations, de sorte que l'on identifiait fréquemment la populationurbaine à celle des villes.

On comptait alors au Portugal (continent et îles adjancentes) 40 villes,dont beaucoup avaient reçu ce titre et ce privilège par suite de leur histoire etde l'importance qu'elles avaient eue autrefois dans la vie nationale. On peutciter comme exemples les villes "historiques" de Miranda de Douro (L.053hab.), Pinhel (2 862 hab.), Barcelos (4 062hab.) et Penafiel (5 682hab. ,)àcôté de Lisbonne (594 390 hab.) et Porto (232 280 hab.) qui avaient en 1930la population indiquée entre parenthèses.

48

Mais, tout en emigrant vers les villes ainsi définies par statut ou parprivilège sans tenir compte de la dynamique de leur évolution démographiqueni de leur situation économique et sociale actuelle, surtout s'il remonte à uneépoque lointaine, la population a également afflué vers les faubourgs desgrands centres ou même vers d'autres agglomérations disséminées sur leterritoire.

Il ne faut donc pas s'étonner si, lors du recensement de 1940, oncomptait des localités ayant plus de 20 000 ou de 30 000 habitants (Vila Novade Gaia, Matosinhos, Barreiro), tandis que des villes, et parfois même descapitales de district, n'atteignaient pas le chiffre de 10 000 résidants.

Il est évident que ce critère de classement de la population urbaine etrurale était dépassé par le cours des événements, et qu'il est devenu nécessaired'en trouver de plus satisfaisants.

Comme on l'affirme dans le même Rapport, "en dépit des divers critèresqui ont été proposés et qui sont fondés sur la nature des professions et desoccupations des habitants de la plupart des localités considérées, ou surd'autres faits semblables, la solution la plus communément adoptée a étéempirique et a consisté à tenir compte du nombre total d'habitants. Lesdéfauts de ce critère sont trop évidents pour qu'on y insiste, mais lesdifficultés que soulèvent les autres sont apparues, du moins jusqu'à présent,insurmontables".

En ce qui concerne le Portugal et lors des recensements de 1940 et1950, on a fixé à 2 000 habitants, le chiffre limite qui sépare les localitésrurales et urbaines, c'est-à-dire les deux mondes qui nous occupent actuelle-ment.

Par suite des exigences croissantes concernant le niveau et les conditionsde vie, et de l'accroissement de la population des agglomérations que l'on aenregistré au Portugal, on a reconnu que ce seuil était trop bas pour établirune distinction entre ces deux mondes, et, pour le" recensement de 1960, il estapparu nécessaire de porter le chiffre minimum à 10 000 habitants pour qu'uncentre soit considéré comme urbain.

Sera donc centre urbain "la capitale de district et la localité, quelle quesoit sa catégorie administrative (ville, bourg ou petite ville, etc.), qui, dans lazone urbaine délimitée par la municipalité, comptera 10 000 habitants ouplus".

Alors qu'il existait une trentaine de centres urbains en 1911 — date dupremier recensement où l'on dénombra la population par localités - , et quebeaucoup d'entre eux devaient davantage cette appellation à leur qualitéadministraiative de "capitale de district" qu'au chiffre de leur populationrésidante, on n'en comptait pas plus de 35 au début des années quarante, 37vers 1950, 47 au recensement de 1960, et 59 actuellement (1970). Mais

49

même alors, il semble que Bragança et Guarda, Leiria et Horta, capitales dedistrict, n'atteignaient pas le chiffre de 10 000 habitants résidants.

Bien que les évaluations ne coïncident pas toujours, la populationurbaine a évolué de la façon suivante :

Années

19111920 (Est.)1930 (Est.)1940195019601970

Population résidante

Urbaine

93169810737011302204153040516915832045 7272275700

Totale

596005660329916 8024297722152844131288512898611100

%

15,717,819,119,820,023,126,4

Pour les années 1920 et 1930, étant donné que la population de toutesles agglomérations ne fut pas recensée en même temps que celle des villes, il afallu faire l'estimation de la population résidante de certains centres urbains- fort peu nombreux d'ailleurs - qui n'étaient pas des villes, à partir deschiffres fournis par les recensements immédiatement antérieur et postérieur.

La population urbaine du Portugal (continent et îles adjacentes) est ainsien augmentation, en chiffres absolus comme en chiffres relatifs, et plus d'unhabitant sur quatre en fait actuellement partie.

Si nous essayions de représenter graphiquement la répartition de cettepopulation urbaine pour donner une idée de la place qu'elle occupe suivant lesrégions, nous remarquerions qu'elle est fortement concentrée dans les zonesmétropolitaines de Lisbonne et de Porto.

Il n'existe donc pas assez de métropoles d'équilibre au Portugal, et c'estlà une lacune qu'il convient de combler si l'on estime qu'il est souhaitable decréer quatre régions-plan sur le territoire continental, avec leurs capitalesrégionales capables d'exercer une certaine attraction et polarisation.

L'harmonisation du développement économique et social des zonesterritoriales et de la population qui leur est attribuée ou affectée l'exige etl'impose.

50

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52

POPULATION AGRICOLE ET NON AGRICOLE

Nous avons déjà parlé du phénomène de mobilité professionnelle de lapopulation qui commande les mouvements migratoires et entraîne une répar-tition géographique différente de la population au Portugal (continent et îlesadjacentes).

Il conviendrait donc de connaître la façon dont est répartie la popula-tion portugaise suivant qu'elle est agricole ou non agricole.

Il n'est cependant pas d'usage que les statistiques démographiquesportugaises fassent état de la répartition de la population présente ou résidantetotale d'après ces critères. Seul le IXe Recensement général de la populationdu territoire continental et des îles adjacentes du 15 décembre 1950 s'estrapproché de cet objectif, car un volume particulier a été consacré à ce quel'on désigne du nom de population agricole (Tome III, Vol. 2), sans que ceterme soit défini avec précision.

Selon cette publication, il y aurait au total 888.237 "familles agricoles"définies de la façon suivante :

Famille — Groupe de personnes unies par les liens du sang, par affinitéou pour des raisons tenant aux moyens de vie ou au service domestique, quirésident habituellement dans la même demeure, ou personne qui réside sansaucun parent dans une habitation séparée (1).

Famille agricole - Famille dont le chef exerce une activité agricole.

Ces familles agricoles représentaient 43,4 % du nombre total des2 047 439 familles existant à cette époque au Portugal.

Elles se composaient de 3 814 285 personnes, soit 44,8 % de la popula-tion résidante totale, ce qui révèle que leur dimension était légèrementsupérieure à la moyenne : 4,29 membres contre 4,16 en général.

Ces statistiques de 1950 concernent la population résidante vivant del'exercice d'une profession rattachée à l'agriculture ou à l'élevage. Ellesindiquent si cette population appartient à une famille agricole et si elleparticipe aux avantages que cela comporte. Elles donnent la répartition selonla place occupée dans la famille (chef de famille, parent ou non), l'âge, lesexe, la situation par rapport au travail et aux moyens de vie, la localisationgéographique. Nous n'analyserons par ces statistiques, car nous considéronsque les données de 1950 ont perdu un peu de leur actualité et qu'ellesn'offrent une vue d'ensemble que d'une fraction, bien qu'importante, de lapopulation totale.

(1) Note du traducteur. Cette définition correspond plutôt au concept de "ména-ge" utilisé par les recensements de population.

53

Les recensements de 1960 et 1970 n'apportent pas d'éléments concer-nant la population agricole et non agricole.

On peut cependant en avoir une idée, dans ces recensements commedans d'autres, grâce à la répartition de la population, non pas totale, maisactive, exerçant une profession agricole et non agricole. Sa localisation et sonévolution dans le temps permettront de comprendre le sens des migrations auPortugal (continent et îles adjacentes).

Au début du siècle, la population active se consacrant aux "travauxagricoles" au Portugal (continent et îles adjacentes) était répartie suivant lesrégions de la façon suivante :

TRAVAUX AGRICOLES (1900)

Régions

NordCentrede LisbonneSud

ContinentAçoresMadère

Portugal (Continent et îles)

Littoral

3336482619229857467784

761928

-

Intérieur

15517728268680603

125660

644126

-

Total

488 825544608

ïvnn193444

14060546186839639

1507561

POPULATION ACTIVE (1900)

Régions

NordCentrede LisbonneSud

ContinentAçoresMadère

Portugal (Continentet Iles)

Littoral

565 964382199292957101335

1342455

-

Intérieur

190 129375 000113125176 734

854 988

-

Total

756093757199406 082278 069

2197 44395 31557 522

2 350 280

En 1900, 64,2 % de la population active se consacrait encore aux"travaux agricoles", et, dès lors, ce pourcentage n'a cessé de diminuer. Maisdéjà à cette époque apparaissaient certains noyaux de population à dominantenon agricole, qui révélaient l'existence d'un autre genre d'activités, d'organi-sation sociale et de vie, dont les districts de Lisbonne et de Porto peuventêtre les exemples les plus frappants, par la forte influence qu'ils ont exercéesur les sous-régions-plan littorales du Nord et de Lisbonne.

54

i DE LA POPULATION SE CONSACRANT AUX "TRAVAUX AGRICOLES"PAR RAPPORT A LA POPULATION TOTALE (1900)

Régions

NordCentrede LisbonneSud

ContinentAçoresMadère

Portugal (Continentet Iles)

Littoral

59,068,533,666,9

56,8

-

Intérieur

81,675,471,371,1

75,3

-

Total

64,771,944,169,6

64,064,968,9

64,2

REPARTITION DE LA POPULATION ACTIVE PAR SECTEURS (1900)

Districtset

sous-regions

LisbonnePortoLittoral de LisbonneLittoral NordPortugal (continent et îles)

Primaire

28,843,635,159,865,1

Secondaire

31,836,329,126,419,6

Tertiaire

39,420,135,813,815,3

La comparaison avec la situation actuelle permet de comprendre laprofonde transformation qui a eu lieu et qui s'accentuera à l'avenir en ce quiconcerne les professions et les activités économiques, le genre de vie,l'organisation sociale et la répartition de la population par régions.

Déjà, au moment du XIe recensement de la population (1970), larépartition de la population active agricole par rapport au nombre total depersonnes actives de chacune des régions et sous-régions du Portugal conti-nental et des îles adjacentes, était la suivante : (tabl. p. suivante).

Une profonde transformation s'est ainsi opérée dans la structure de lapopulation active et, naturellement, dans celle de la population agricole et nonagricole au cours du XXe siècle :

- réduction du nombre de personnes travaillant dans l'agriculture, quiest passé de 1 500 000 (chiffre d'ailleurs atteint en valeur absolue au milieu dusiècle, mais ne représentant déjà que 47,7 % de la population active) à950 000.

— augmentation du nombre de personnes exerçant une autre activitééconomique, qui est passé de 850 000 à plus de 2 millions. (Accroissement qui

55

AGRICULTURE, SYLVICULTURE ET CHASSE (1970)

Régions

NordCentrede LisbonneSud

ContinentAçoresMadeira

Portugal (Continentet Iles

Littoral

174 8001514607844038 940

443 640

-

Intérieur

93 620163 24062600

117040

436 500

-

Total

268420314 700141040155 980

8801404040030780

951320

POPULATION ACTIVE AYANT UNE ACTIVITE BIEN DEFINIE (1970)

NordCentrede LisbonneSud

ContinentAçoresMadère

Portugal (Continentet Iles)

764 640441 040789180100 340

2095 200

-

1304402 » 660144400200 200

754 700

-

895 080720 700933580300 540

2 849 90085 66088 860

3024 420

DE LA POPULATION ACTIVE AGRICOLE PAR RAPPORTA LA POPULATION TOTALE (1970)

NordCentrede LisbonneSud

ContinentAçoresMadère

Portugal (Continentet Iles)

22,934,39,9

38,8

21,2

-

71,858,443,458,5

57,8 .

-

30,043,715,151,9

30,947,234,6

31,5

tient compte du fait que la population active est passée de 2 350 000 en 1900à 3 150 000 en 1970 dans le Portugal continental et les îles adjacentes.

Etant donné que beaucoup de ces activités (industries de transformation,construction et travaux publics ; commerce, banque et assurances ; transports,magasinage et communications ; autres services) ne sont pas aussi répandues enzones rurales — ou ne peuvent pas y être concentrées de la même façon —, on

56

comprend que la répartition locale et régionale de la population soit biendifférente, comme nous avons d'ailleurs déjà eu l'occasion de le reconnaître.

L'augmentation de la population active travaillant dans d'autres secteursque l'agriculture est surtout importante dans les sous-régions littorales deLisbonne et du Nord.

C'est là qu'effectivement l'industrialisation et l'extension des services,l'offre d'emplois, l'afflux de main-d'œuvre sont les plus marqués, que lesmigrations internes de la population aboutissent, que les familles se fixent, queles villes se développent, que les métropoles du Portugal continental - dans lesens d'un urbanisme plus accentué - se constituent.

MIGRATIONS INTERNES ET DEVELOPPEMENT DES METROPOLES

Les migrations au Portugal (continent et îles adjacentes), au cours desquatre dernières décennies — car les résultats définitifs du recensement de1970 n'ont pas encore été publiés-, peuvent être représentées schématique-ment de la façon suivante : (voir diagramme pages 58 et 59).

En l'absence de relevés directs concernant les changements de résidenceou la modification du nombre de personnes présentes, on a utilisé, pourrendre compte des migrations, la méthode indirecte qui consiste à comparer,pendant les périodes intercensitaires, la variation de la population présente à labalance des naissances et des décès par cantons ou arrondissements, pardépartements et dans l'ensemble du Portugal (Continent et îles adjacentes). Decette façon la balance migratoire non officielle, dont les Annuaires ou lesStatistiques démographiques ne rendent pas compte dans leur "Mouvementsaux frontières" est incluse dans le résultat final.

Bien que cette composante externe des migrations soit extrêmementimportante, la composante interne de l'attraction démographique ne laisse pas,toutefois, d'être d'une grande portée : près de 200 000 à 270 000 Portugaispar décennie, (voir tableau pages 60 et 61).

C'est essentiellement l'attraction et la fixation de la population dans desdépartements ou cautions possédant des "centres urbains" qui expliquent cettemigration interne : près de 90 % de ceux qui sont fixés sur le territoireportugais recherchent le monde urbain, surtout les deux plus importantescapitales régionales et "métropoles" à l'échelle du Portugal européen.

Nous pouvons illustrer ce fait avec l'accroissement qu'a connu lapopulation des "Concelhos" cantons voisins de Lisbonne et de Porto qui, avecces villes, constituent grosso modo les "métropoles" en question : 2 500 000personnes y résidaient en 1970, sur un total d'un peu plus de 8 millions

57

d'habitants pour le Portugal continental, soit une sur trois, alors qu'un siècleplus tôt il y en avait à peine plus d'une sur huit.

De décennie en décennie, en s'ajoutant à l'excédent des naissances surles décès, les migrations internes amènent dans ces zones les populations donton peut évaluer le chiffre de la façon suivante :

CantonsAu noid du Tage

LisbonneOeirasLouresSintraCascáisV. Fr. de Xira

Totaux

(I) Résultats inclus

CantonsAu sud du Tage

AlmadaBarreiroMoitaSeixalMontijoAlcochete

Totaux

ZONE I

1921-30

+ 102965+ 8811+ 1649+ 4937+ 4705(I) (1)

+ 123067

+ 123067

D'ATTRACTION DE LISBONNE

Accroissement dû à l'immigration

1931-40

+ 120686+ 7739+ 4369+ 4658+ 6189+ 1137

+ 144778

+ 144778

dans" celui de Loures

+ 1360+ 2862+ 790+ 189+ 1026(-553)

+ 6227

553

+ 5674

+ 3421+ 2614+ 1644+ 1646+ 1441(-412)

+ 10766

- 412

+ 10 354

Hommes +

1941-5-T

+ 86103+ 13051+ 13219+ 13055+ 8809+ 2985

+ 137222

+ 137222

+ 12286+ 1294+ 5636+ 2348+ filO8+ 1001

+ 28673

+ 28673

Femmes)

1951-60

(-26 259)+ 40174+ 49065+ 19746+ 14827+ 7424

+ 131236

- 26259

+ 104977

+ 21427+ 3335+ 7723+ 4034+ 285+ 802

+ 37606

+ 37606

1961-70

(-195131)+ 82120+ 61373+ 39362+ 26660+ 9696

+219211

-195131

+ 24080

+ 294314 18771+ 7663+ 15 202+ 8984+ 242

+ 80293

+ 80293

Total

+ 88364+ 151895+ 129675.+ 81758+ 61190+ 21242

+755514

-221390

+534124

+ 67925+ 28876+ 23456+ 23419+ 17 844+ 1080

+ 163565

- 965

+ 162600

Lisbonne-ville et les cantons limitrophes de la rive nord du Tage (Oeiras,Loures, Sintra, Cascáis et Vila Franca de Xira) retiennent de 100 à 150 000personnes par décennie, sauf le dernier (peut-être plus fortement influencé parles naissances "de fait" d'enfants dont les familles résidaient ailleurs), c'est-à-dire près de 12 500 par an, plus que certaines capitales de district du Portugalcontinental n'ont de résidants.

58

DIAG

MIGRATIONS AU PORTUGAlChiffres absolus de mig

EMIGRATION RURALE

HF

H+ F

1921-30127 408117 528

244 936

1931-4098 53492433

190 967

1941-50186152I518H

337 963

1951-60438 697356 077

794 774

HF

H + F

EMIGRATION TOTALE

MIGRATIONS ENTRE DISTRICTS

HF

H + F

1921-30129 991119735

249 726

1931-40103 511

96 690

200 201

HF

H + F

1921-303646937 710

74179

1931-404196945 030

86 999

1941-5023 44929588

53 037

1951-6045 17938 708

83 887

HF

H + F

1921-3074 51583 506

158 021

1931-4079 96295 504

175 466

HF

H + F

1921-30110 984121216

232 200

1931-40121931140 534

262465

1941-5094 553

125 551

220 104

1951-6096 411

100401

196 812

HF

H + F

IMMIGRATION RURALE1921-30

15 9349533

25 467

1931-401412713 282

27 409

1941-50119249 436

21360

1951-6013 74910161

23 910

HF

H + F

IMMIGRATION_UR1921-3095 050

111683

206 733

1931-40107 804127 252

235 056

59

iAMME

(CONTINENT ET ILES ADJANCENTES)ants de 1921 à 1960, par décennie

EMIGRATION URBAINE

1921-302 5832 207

4 790

1931-404 9774 257

9 234

1941-5069171876

8 793

1951-6053 08031594

84 674-

1941-50193 069153 687

346 756

1951-60491777387 671

879 448

1941-407110495 963

167 067

1951-605123261693

112925

VARIATION DE LA POPULATION EMBARQUEE BALANCES MIGRATOIRES AVEC L'EXTERIEUR (-)

1921-30HF

H + F

1931-40+ 4 869+ 57+ 4 926

1941-50 1951-60- 2 363 + 602- 42 + 188

- 2 4 0 5 + 790

HF

H + F

1921-3019 007

- 148117 526

1931-40- 23 289- 43 901- 67 190

1941-50100 87928 178

129 057

1951-60394 764287 082681846

AINE1941-5082 629

116115

198 744

1951-6082 66290 240

172 902

60

Zones métropolitaineset Arrondissements

Portugal (Cont etIles adjacentes)

Portugal (Continent)

Zones Métropolitaines deLisbonne et Porto

Zone Métropolitaine de Lisbonne

Au nord du Tage :CascáisLisbonneLouresOeirasSintraV. Vx. de Xira

Au sud du Tage :AlcocheteAlmadaBarreiroMoitaMontijoSeixal

Zone Métropolitaine de Porto

Au nord du Douro :GondomarMaiaMatosinhosPortoValongo

Au sud du Douro :V. N. de Gaia

Popula

1864

4286 995

3 927392

483690

289123

2538436575

19031116 5426 027

2076613622

35 2804 286

101924339440463255634

194567

1469362183413 68813 55489347

8511

4763147631

1878

4698984

4 303 664

577603

347054

3083056738

240740174126 694

2199014 731

387494517

118964 8414 80873425 345

230549

17609324 2951581015 831

1107079450

5445654456

ms o

5102891

4713319

712878

419617

375 3868436

30096420681

81102291814277

44 2314 997

135305 628549090945492

293 261

227548311421883119933

14645411188

6571365713

1900

5446760

5 039744

817449

487519

4344149463

35121021454104472607415 766

531056088

1576477386350

105046661

329930

255448324282036725 071

16572911853

7448274482

1911

5 999146

5 586 053

987650

600560

53817214 308

43173825430169593069419043

623886502

18076120576117

111058531

387090

3020963825124 23033 914

19189013811

8499484994

Sur la rive sud du Tage, il faut compter sur un important accroissementde la population dû à une attraction de plus en plus forte si, comme on peutle prévoir, l'industrialisation de l'autre rive se poursuit et si les gens continuentà résider au sud du Tage, même lorsqu'ils exercent leur activité professionnelleà Lisbonne.

On se rend ainsi compte du nombre extraordinaire de migrants quiviennent chercher à Lisbonne, zone d'attraction, ce qu'ils trouvent diffici-lement en province, dans les milieux ruraux : de plus grandes facilités d'emploiou de travail, des salaires plus attrayants, la possibilité de s'élever dansl'échelle sociale, un niveau de vie et de bien-être plus satisfaisant, desdistractions...

61

tion résidante lors des recensements de

1920

6 080135

5668232

1930

6 802429

6334507

1081817 1301476

666030 821237

595414 73545115251 22932

484664 5yl93925 831 2910118557 2944029762 3798621349 24053

70616 857866175 6656

20291 2369415001 210307062 9486

12466 148329621 10088

415787 480239

319887 37728941818 4975826112 2953634 884 50962

202310 22979414763 17239

95900 10295095 900 102950

1940

7755423

7218882

1539377

975 659

87034729641

69438935 060378114517128275

105 3126658

2954626104123841768812932

563 718

444 021617553702663124

25854823568

119697119697

1950

8510240

7921913

1796 733

1164 878

102223842177

783 2265044053 2486042332724

1426407 864

43768297191946525 88715937

631855

498095710584390673 786

28140627 939

133760133760

1960

8889392

8292975

2097247

1373 907

117878456617

80223010212494 2557996440594

1951939270

7096835 088291103021720470

723 340

565 983845995364391017

30342433300

157357157357

1970

8663252

8123310

2497212

1687629

109097493 943

76941016730118047112535854491

29665510511

107 77859166388344226838098

809583

627 77210517564028

110101307 04041428

181811181811

Indices(100 = 1864)

202

207

516

584

5481429404

10112994

604400

841245

10571364

882668676

416

427482468812344487

382382

Dans la région nord d'attraction de Porto, les balances migratoires sonten nette diminution. Cela s'explique certainement par le fait que la structureindustrielle y est moins diversifiée et moins riche — ce n'est que trèsrécemment qu'on a cherché à la diversifier et à l'enrichir —, car, jusqu'à cesderniers temps, elle était limitée à la fabrication traditionnelle des textiles, deschaussures, d'autres articles vestimentaires, au tannage et à la fabricationd'articles de cuir et de peau, à celle de produits alimentaires et de boissons,au sciage et au travail du bois, à la fabrication de meubles, etc. ; mais Portoest également desservie par le fait qu'elle n'est pas une ville administrative aussiimportante que Lisbonne, où se trouvent un grand nombre de "centres dedécision" et de services de l'administration publique et privée.

62

On a ainsi :

Canton au nord

PortoMatosinhosMaiaGondomarValongo

Totaux

Canton au suddu Dauio

V. îlova de GaiaTotaux

ZONE

1921-30

+20725+ 8607

+ 51+ 120

+ 29503

+ 4326+ 4326

D'ATTRACTION DE PORTO

Accroissement dû à l'immigration

1931-40

+23913+ 6033+ 2242+ 3 685+ 2440

+ 38313

+ 5395+ 5395

1941-50

+12094+ 5106+ 2583+ .1704+ 1338

+22825

+ 3632+ 3632

1951-60

+ 5677+ 2899+ 1314 -1+ 83

+ 9973

+ 7670+ 7 670

(H+F)

1961-70

+ 3430+ 56

- + 5282

+ 6768

Total

+56732+28853+ 7783+ 10036+ 3981

+ 107 385

Alors que Porto était une zone d'attraction démographique, il semblequ'elle devienne maintenant une zone de répulsion, si un plan de dévelop-pement économique et social ne vient pas compléter et diversifier ses activités.

Dans les deux zones métropolitaines, l'ouverture de nouvelles voies decommunication et les facilités de déplacement que permettent les transportsurbains et suburbains, en même temps que l'invasion croissante du centre desvilles par des établissements commerciaux et hôteliers, obligent les habitantsde Lisbonne et de Porto à chercher à la périphérie une solution à leursproblèmes de logement. Il n'est donc pas étonnant que les statistiquesdémographies aient enregistré récemment une diminution de la population des"paroisses" centrales, et que les agglomérations satellites qui tendent à seconstituer autour des villes de Lisbonne et de Porto fassent apparaître destaux élevés de croissance.

Dans les localités déjà urbaines des zones métropolitaines de Lisbonne etde Porto, l'évolution de la population a été la suivante jusqu'en 1970 :(tabl. ci-contre).

Certaines des localités dont on connaît la population en 1970 sontdevenues des centres urbains. D'autres le deviendront quand on connaîtra leurspopulations. Le tableau de la page 64 donne la liste probable de ces localités.Elles sont nombreuses et leur population est importante.

Les faubourgs se développent ainsi davantage que les villes dont l'espaceutile est limité et qui sont forcées de s'étendre en hauteur, en entassant étagessur étages ; certains arrondissements des environs, comme celui de Loures en

63

.ZONE METROPOLITAINE DE LISBONNE

Au nord du Tage

Amadora (Venda-Nova)MoscavideQueluzAlgéaCascáisAguaiva-CacémAlgueirao—Mem MartinsBrandoaDamáiaOdivelasPontinhaSacavemVila Franca de Xira

Au Sud du Tage

AlmadaBarreiroCova da PiedadeBaixa da BanheiiaMontijoAmorz (Seixal)

Population présente en '

1911

2158

1940

6158619 4149

1463 37912427 7 8363445 8419

746 2492496 1245_ _179 646

1389 2131148 578

2781 48704873 7645

3767 60887899 19846

958 23231638

7567 114421573 1607

1950

146858892614497497949_—-_——

54638356

119352188230665119

13207-

1960

363192182514833143531093571695579

—72939622954769579614

3052130077154481236718078

1753

1970

76375217652584518010149251648514310131601737526020145051262513070

389905369021000185502673010330

Zone métropolitaine de Porto

Au nord du Douro

MatosinhosEimesindeGondomarValbomLeça da Palmeira (Matosinhos)S. Mamede de Infesta (Matosinhos)

Au sud du Douro

Vila Nova de Gaia

13848 266992897 6 2895379 82516944 9273

- -3519 7690

23245 34398

29268

9454

—9198

38074

37515110201119710781

—9288

46298

225051393514105117951004014530

50805

1951-60 et Oeiras, Seixal et Barreiro récemment, dans la zone métropolitainede Lisbonne, voient leur population doubler tous les dix ans ; et les migrationsapportent à d'autres arrondissements pendant une décennie, plus de la moitiédu nombre des habitants qui y résidaient auparavant.

Lisbonne et Porto, pôles autonomes de développement, apparaissentcomme les centres d'attraction démographique les plus importants.

Puisque beaucoup d'autres pôles d'attraction locaux qui existaientauparavant et qui, disséminés dans les régions d'origine des migrants, consti-tuaient parfois des échelons intermédiaires dans le processus de mobilité

64

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65

géographique et socio-professionnelle des populations, ont maintenant perduleur rôle, et que l'importance numérique de ces arrivées a diminué, il ne restepratiquement que les migrations en direction des métropoles de Lisbonne etde Porto, si on laisse momentanément de côté l'émigration vers l'extérieur duPortugal continental et des îles adjacentes.

Les activités industrielles, surtout si elles sont "de pointe", qui sontfortement génératrices de richesse et d'emplois, telles que la sidérurgie, leraffinage du pétrole et la pétrochimie, d'autres industries chimiques, lafabrication de matériel électrique et électronique, l'industrie métalloméca-nique, etc., tendent à se localiser dans les zones urbaines et industrialisées deLisbonne et, éventuellement, de Porto, ou cherchent à s'y installer, si l'onn'établit pas et si l'on n'applique pas une politique effective de décentrali-sation industrielle. Les "services", par leur nature même, plus que toute autreactivité économique, tendent également à se fixer dans les grandes aggloméra-tions, qu'il s'agisse de la distribution de l'électricité, du gaz, de l'eau et desservices d'assainissement, ou du commerce, des banques et des assurances, oudes transports et des moyens de communication, ou enfin des divers servicesd'administration publique, des distractions et des services personnels.

En dehors des deux zones d'attraction de Lisbonne et de Porto, aucuncentre d'attraction démographique permanent d'une certaine importance,capable de donner assez de dynamisme propre aux structures économico-sociales régionales, n'a conservé son rôle.

La préférence encore marquée par les autres mouvements migratoirespour les régions littorales et, à l'intérieur de celles-ci, pour les cantons où leprocessus d'industrialisation ou de transformation socio-culturelle s'est établiet développé d'une façon ou d'une autre, marque bien le sens que prennent lesmigrations qui partent de la campagne (ou du monde rural) et aboutissent à laville industrialisée et importante du point de vue culturel ou administratif etsouvent les deux. Elle montre aussi l'influence bien connue du bord de mer,depuis la région de Maia jusqu'à la montagne d'Arrabida, qui se prolonged'une façon discontinue en Algarve, tandis que l'intérieur et la montagne sontvoués à l'abandon et devenus en quelque sorte "terres du Diable".

Si l'on n'intervient pas en temps utile pour corriger cette évolution etpour favoriser dans certaines de ces autres agglomérations — et leur choix nepeut être indifférent — un processus rapide de développement urbain quicompense le retard qui a été pris au début, la tentative de donner uneindividualité réelle à quelques-unes des capitales régionales prévues en dehorsde Lisbonne et de Porto, et de restructurer un réseau suffisant de centresurbains dans le Portugal continental^pourrait un jour se révéler trop tardive.

Il est donc urgent de redonner vie aux différentes régions, et ladéfinition et l'application d'une politique de développement économique etsocial régional sont devenues indispensables.

CHAPITRE V

POPULATION ACTIVE

AGE ET SEXE

La variation des critères choisis pour classer la population comme active,d'un recensement à l'autre, rend un peu difficile la comparaison des résultats.

Le premier facteur de confusion réside dans l'âge qui ne semble pasavoir été pris suffisamment en considération jusqu'au VIIIe Recensementgénéral de la population du Portugal continental et des îles adjacentes, du 12décembre 1940.

A cette date, la population active fut définie comme étant "l'ensembledes personnes âgées de plus de 10 ans qui exercent une activité ou ont uneoccupation dont elles peuvent tirer un gain immédiat".

Cet âge minimum a été porté à 12 ans dans le recensement suivant, celuide 1950, puis a été ramené de nouveau à 10 ans dans le Xe Recensementgénéral de la population (1960), pour revenir à 12 ans dans le recensement de1970.

La prolongation de la scolarité obligatoire, qui doit avoir une duréeminimale de 8 années obligera certainement à relever l'âge minimum adoptépour la définition de la population active, lors du prochain recensement prévupour 1980.

Le second facteur de confusion réside dans la définition de la populationactive féminine étroitement liée à la profession et au genre d'activité.

Ce fut seulement à partir du recensement de 1940 que fut définie laprofession individuelle comme étant "le métier qui était ou avait été (en casd'invalidité ou de chômage) exercé directement et personnellement par lerecensé.

Quand le recensé exerçait plus d'une profession, il devait indiquer cellequi lui procurait un salaire, un traitement ou un profit plus élevé".

Cependant, pour faciliter la classification selon la branche d'activité,l'activité non professionnelle fut assimilée à la profession, quand il s'agissaitd'un état ou d'une occupation procurant un gain immédiat, sans constituervéritablement une profession individuelle" et si, à cette date, il était relative-ment simple de séparer les données concernant la "profession" et "la

67

condition ou activité non professionnelle", il n'est pas toujours facile de lefaire pour les recensements les plus anciens.

Ce qui est surtout intéressant de connaître, ce n'est pas tant lapopulation active totale que la population économiquement active, ou — pourutiliser une expression plus répandue au Portugal - la "population activeexerçant une profession", critère appliqué lors du recensement de 1950.

A cette date, on définissait la personne active exerçant une professioncomme étant "la personne recensée de 12 ans et plus qui exerçait uneprofession" — la profession étant entendue comme "le métier ou la forme detravail exercés normalement contre une rémunération". La situation d'unindividu pouvait donc se situer dans l'un des cas suivants : actif avecoccupation, chômeur, invalide et inactif.

Cependant, dans une structure socio-économique comme celle qui exis-tait au Portugal à cette époque, il était encore parfois difficile de distinguerentre profession et occupation, cette dernière devant être comprise comme "lacharge ou le travail habituellement non rémunéré ou l'expédient capable deprocurer un profit matériel". Par exemple, dans le secteur agricole, la paysanne,définie comme étant "la personne recensée de sexe féminin qui s'occupait desbesognes domestiques et travaillait également dans l'agriculture et l'élevage",exerçait à la fois une activité professionnelle agricole et une occupation ausein de la famille, au foyer.

Tout en maintenant sensiblement les mêmes concepts, le classement desprofessions aux recensements de 1960 a été réalisé selon les normes de la"classification internationale type des professions" élaborée sous les auspicesde l'Organisation Internationale du Travail. Voici les résultats obtenus : (voir ta-bleau en haut de page suivante).

La population active exerçant une profession représentait ainsi près de37 % de la population résidante. Son évolution depuis 1900 se traduit commesuit : (voir tableau en bas de page suivante).

Jusqu'en 1940, la classification se rapporte à la population présente,mais pour les années suivantes, c'est la population résidante qui a été classée.

Chez les hommes, le pourcentage d'actifs exerçant une professiondiminue d'un recensement à l'autre (66 % au commencement du siècle et56 % en 1970), exception faite des années 1930 et 1960. Pour 1960, la causede cette exception réside dans l'abaissement à 10 ans de l'âge limite inférieurd'activité, renforçant ainsi l'importance des jeunes travailleurs.

C'est surtout dans le vieillissement de la population, fruit d'une forteémigration, que se trouve la cause de la régression du pourcentage d'actifsexerçant une profession, mais l'allongement de la scolarité obligatoire jouedans le même sens.

68

Situation par rapport au travail

Population résidante

Population résidante de moins de 10 ans

Etudiants de plus de 10 ans

Population active :exerçant une profession

sans emploi :qui cherchait un premier emploiqui cherchait un nouvel emploifaisant son service militaireavec une "occupation"

Population inactive :réformée ou retraitée

invalide :par accident du travailpour d'autres raisonssans indication sur l'activité oul'inactivité

1960

Population

8889392

1752555

513 816

6387 3503315639

570052512125786

2963799

235 67162977

675851947

65 638

105 109

%

19,7

5,8

71,837,3

0,60,30,3

33,3

2,60,7

0,80,020,7

1,2

197C

Population

8611,1

1639,1

246,7

5 776,63163,9

69,222,6

141,22379,7

374,2163,3

113,711,9

101,8

97,2

)

%

16,5

2,9

67,136,7

0,8 .0,31,6

27,6

4,31,9

1,30,11,2

1,1

Recensements

19001911192019301940195019601970

19001911192019301940195019601970

Populationtotale

2591600282869128558183 255 8763711748412018442544164109360

28315323131365317717335700074010404439005646349764553892

Population activeexerçant une profession

Hommes

1714 216(1)1818167(2)

1932441(3)2270082(4)247184727130362317500

Femmes

636064(1)568279(2)

483 253(3)650153(4)724635602603826440

Taux d'activité%

66,164,3

59,461,260,063,756,4

22,518,1

13,516,216,513,018,1

(1) Les rentiers, les improductifs et les personnes dont la profession n'est pas connuene sont pas compris. (2) Les rentiers et les improductifs ne sont pas compris. (3) Lesrentiers et les personnes sans aucune occupation ne sont pas compris. (4) Les condi-tions non professionnelles ne sont pas comprises.

69

La population féminine ne montre pas une évolution bien marquée..L'importance des femmes actives exerçant une profession varie au long desannées de façon irrégulière sans tendance définie, certainement à cause d'unegrande variation des concepts.

Pour 1970, la population active exerçant une profession se répartit parâge et sexe comme suit :

Groupes d'âge(années)

10-1415-1920-2425-2930-3435-3940-4445-4950-5455-5960-6465-6970-74

75 et plus

Total

Populationrésidante

41086535549029794524134025035526266526104024278520928020618518405514006594 25098230

3 254550

Personnes activesexerçant une profession

Hommes

55470245435140050(1)222590242485254690250955229765192630179665145 140944354822032850

2334 380

Taux d'activité(%)

13,569,047,092,298,997,096,194,692,087,178,967,451,233,4

71,7

1) Si l'on inclut les 129.620 personnes effectuant leur service militaire obligatoire,le taux d'activité de 20 à 24 ans passe à 90,5 %, le taux d'activité pour la popula-tion totale à 75,7 %.

10-1415-1920-2425-2930-3435-3940-4445-4950-5455-5960-6465-6970-74

75 et plus

Total

401845375410330095277395283630293075290345270445235 320233565226095186185139470174560

4017435

Femmes

35 060155005145 205904257216067410622555348541625360453071021035110607 995

829475

8,741,344,032,625,423,021,419,817,715,413,611,3

7,94,6

20,6

70

PROFESSION ET ACTIVITES ECONOMIQUES

En l'absence de recherches suffisamment structurées et poussées, il estdifficile d'analyser, pour le Portugal, l'évolution historique de la populationactive par professions et par activités économiques.

Les derniers recensements présentant davantage d'intérêt, on y trouve lesdonnées classées selon la classification de la population active conforme à laclassification Internationale Type des Professions (CITP).

Voici les résultats pour 1960 et 1970 :

Grands groupes de professions

0 — Personnes exerçant une profession libérale,techniciens et assimilés

1 - Directeurs et personnel des cadres admi-nistratifs supérieurs

2 — Employés de bureau

3 — Commerçants et vendeurs

4 - Agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, sylvi-culteurs et travailleurs assimilés

5 — Mineurs, carriers et assimilés

6 — Personnel travaillant dans les transportset les communications

7/8 - Ouvriers qualifiés, spécialisés et nonspécialisés

9 - Personnel spécialisé dans les services, lessports et les activités récréatives

Population active exerçant une profession biendéfinie

Personnes exerçant une profession mal définie

Total

1960

92 073

47 663

163 355

209 444

1437 933

19 797

100 660

920 950

305 333

3 297 208

18431

3 315 639

%

2,8

1,4

5,0

6,4

43,6

0,6

3,1

27,9

9,2

100,0

1970

118,1

11,7

232,7

236,3

994,1

8,0

122,8

1045,7

255,8

3025,3

138,6

3163,9

%

3,4

0,4

7,7

7,8

32,9

0,3

4,1

34,6

8,4

En 1970, près de 30 % de la population active exerçant une professionétaient encore agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, sylviculteurs et travailleursassimilés. Mais on est très éloigné de la structure économique du début dusiècle, si on l'évalue d'après la répartition de la population suivant les "grandesdivisions professionnelles "utilisées alors ; on a les résultats suivants pour 1900et 1911 : (voir le premier tableau de la page suivante).

Près de 60 % de la population active exerçait alors une professionagricole.

Lors du recensement de 1930, la répartition était déjà la suivante, unefois faites les corrections qui s'imposent (2ème tableau de la page suivante).

71

Grandes divisions professionnelles

Travaux agricolesPêche et chasseExtraction de matières minéralesde la surface du solIndustrieTransportsCommerceForce publiqueAdministration publiqueProfessions libéralesTravaux domestiques

1900

150756121474

4337455 296

6636414179537420146733515666204

2350280

%

64,20,9

0,219,4

2,86,01,60,61,52,8

100,0

1911

144236419402

924754775176 800

15431438315160324120341018

2386446

%

60,40,8

0,423,0

3,26,51,60,71,71,7

1000,0

Grandes divisions professionnelles

Travaux agricolesChasse et pêcheExploitation de mines, de carrièreset de salinesIndustriesTransp ortsCommerce, banques et assurancesForces arméesAdministration publiqueProfessions libéralesTravaux domestiques

Population active exerçant uneprofession définie

Professions, emplois, arts, métiers ouactivités non comprises dans aucune desrubriques précédentes

Total

1930

124788239448

11029468788

72046145758545853363838459

188685

2300318

115 376

2415694

%

54,21,7

0,520,4

3,16,32,41,51,78,2

100,0

Le nombre des travailleurs agricoles continuait à diminuer, tandis que leschasseurs et les pêcheurs, les forces armées et le personnel de l'administrationpublique augmentaient leurs effectifs, atteignant plus du double de ce qu'ilsétaient auparavant.

Toutefois, c'est surtout dans les travaux domestiques effectués pourautrui ("serviteurs et servantes"), à l'exclusion des "services domestiques"exécutés pour "son propre compte" ou des travaux exécutés par les aidesfamiliaux" secondant l'activité du chef de ménage, que l'on note l'augmen-tation la plus importante.

72

En 1940, la population active fut classée d'après la branche d'activité.Les données globales furent les suivantes :

Branches d'activité

Agriculture, élevage et sylviculturePêche et activités voisinesIndustries extractivesIndustries de transformationTravaux publics et constructionTransports et communications •Commerce et assurancesServices d'intérêt général (1)Services divers (2)

Population active ayant une activité définieActivités ignorées ou mal définies (2)

Total

1940

14191344146719294

439002127 05383 864

181152168071

296148

2775185145050

2920815

%

51,11,50,7

15,84,63,06,56,1

10,7

100,0

(1) Comprenant "Services médicaux et sanitaires", "Education, arts, sciences et acti-vités d'ordre spirituel", "Forces armées" et "Services d'intérêt public ou général".

(2) Non compris "Conditions non professionnelles".

L'expansion globale du marché du travail se poursuit grâce à l'augmenta-tion du nombre d'emplois ou de postes de travail, bien qu'elle soit encorefondée dans une faible mesure sur le développement des industries detransformations.

C'est l'époque des "Campagnes agricoles" (du blé par exemple) et dudébut d'un programme réalisé par l'Etat et accompagné d'une certainestimulation des travaux publics et de la construction (notamment de routes,de ports, etc.).

Le développement économique ne prendra cependant un plus grandessor que plus tard.

Dix ans après (1950), la structure par activités de la population activeexerçant une profession était alors la suivante (tableau page suivante).

Le processus de développement économique tend maintenant à accroîtredavantage l'activité des secteurs industriels et du tertiaire (services, dans le sensle plus large), en même temps que semble se dessiner une certaine crise decroissance des effectifs dans les activités agricoles et dans les services person-nels.

En 1960 et 1970, la répartition de la population active suivant lesdivisions et les classes d'activités conformes à la Classification internationaleType par industrie, de toutes les branches d'activité économique est donnéeaux pages 74 et 75.

73

Branches d'activité

Agriculture et élevageSylviculture et chassePêcheIndustries extractivesIndustries de transformationIndustries se rattanchant aux services publicsConstruction et travaux publicsTransports et communicationsCommerce et assurancesServices :

Administration publiqueServices d'intérêt généralServices personnels

Population active ayant une activité définieActivités ignorées ou mal définies

Total

1950

15197593 359

4600225 075

5927789922

154685107 326227674

11480886230

302922

31905405 942

3196482

%

47,60,11,40,8

18,60,34,93,47,1

3,62,79,5

100,0

A partir du milieu du siècle, l'agriculture a enregistré une diminution dunombre de ses travailleurs : de 1,5 millions ,il est tombé à950000 agriculteurs.

La pêche et les industries extractives voient également leurs effectifs seréduire.

Les industries de transformation continuent à se spécialiser et à sediversifier, et le nombre de leurs travailleurs augmente.

Les autres activités des secteurs secondaire et tertiaire, à l'exception desservices personnels, progressent également en ce qui concerne le nombred'emplois offerts.

Une profonde transformation s'est donc opérée depuis le début dusiècle. En termes de structure économique, les différents secteurs d'activité ontévolué de la façon suivante au cours de ces 70 dernières années :

Secteurs d'activité économique

Primaire (agriculture)Secondaire (industrie)Tertiaire (services)

Population active ayant une activité définie

1900

1529 035459 633361612

2 350 280

%

65,019,615,4

100,0

1970

987,41005,91031,1

3 024,4

%

32,633,334,1

100,0

Partant d'une économie essentiellement fondée sur des activités agricoles,mais caractérisée par l'auto-consommation et peu tournée vers la vente desproduits, alimentée dans une large mesure par des facteurs de production

74

Divisions et branche d'activité

0 - Agriculture, sylviculture, chasse et pêche01 - Agriculture02 — Sylviculture et exploitation forestière03 - Chasse, chasse avec piège et repeuplement cynégétique04 - Pêche

I - Industries extractives2 — 3 Industries de transformation20 — Industries alimentaires21 - Industries fabricant des boissons22 - Industries du tabac23 - Industries textiles24 Fabrication de chaussures, et de vêtements25 — Industries du bois et du liège26 - Industrie du meuble27 - Industries du papier et fabrication des articles en papier28 - Typographie, maisons d'édition et industries connexes29 — Industrie du tannage et fabrication des articles de cuir

et de peau30 — Industrie du caoutchouc31 - Industries chimiques32 - Industrie des dérivés du pétrole brut et du charbon33 — Industries des produits minéraux non métalliques34 - Industries métallurgiques de base35 — Fabrication de produits métalliques36 - Construction de machines non électriques37 — Construction de machines, d'appareils et autre

matériel électrique38 - Construction de matériel de transport39 - Industries diverses de transformation

4 - Construction et travaux publics5 — Electricité, gaz, eau et services d'assainissement6 — Commerce, banques, assurances et opérations immobilières

61 - Commerce de gros et de détail62 - Banques et autres établissements financiers63 - Assurances64 - Opérations immobilières

7 - Transports, magasinage et communications8 - Services

81 — Administration publique82 - Services fournis à la collectivité83 - Services fournis aux entreprises84 - Services récréatifs85 - Services personnels

Population active ayant une activité définie9 — Activités mal définies

Total

75

1960

14450171392348

5 872

454675226199

690880

670233 8551962

11106213681174335265979147

17756

65154191

236882892

39 3997 993

886552120

108613452221496

22719214436

270069248107

1276588734

463122150498410119196105422

85816613

258598

3294 35321286

3315639

%

43,9

0,821,0

6,90,48,2

3,715,1

100,0

1970

987400945 860

540060

3608011040

731260

5046043602140

16034025962079240243201024020020

5 8405320

321404620

49120350405600037720

120001812030700

24774015900

388840253280264808300

780146420

495 820151760107840

15340'9680

209980

3024420119520

3 143940

%

32,6

0,424,2

8,20,5

12,9

100,0

76

engendrés par l'exploitation elle-même, et dont le tertiaire peu développécomprend surtout les services domestiques, nous nous trouvons soixante-dixans plus tard en présence d'une économie dont les activités sont relativementéquilibrées, et dans laquelle les secteurs de l'industrie et des services les plusnobles commencent à jouer leur rôle.

Le IVe Plan de mise en valeur, pour la période 1974-79, ne feraqu'accentuer cette tendance.

SITUATION DANS LA PROFESSION

Les premières données démographiques existant au Portugal sur lasituation dans la profession concernent le VIIIe Recensement général de lapopulation du territoire continental et des îles adjacentes du 12 décembre1940.

On a distingué les situations suivantes (définies comme étant "lasituation dans la profession concernent le VIIIe Recensement général de lad'invalidité ou de chômage, sa profession individuelle") :

Employeur— Est désignée comme tel la personne recensée qui estcommerçant ou industriel et qui emploie habituellement du personnel ou qui,exerçant une profession libérale, emploie 5 personnes au moins qui travaillentpour son compte.

Travailleur isolé - Est désignée comme tel la personne recensée qui estcommerçant ou industriel et qui n'emploie pas habituellement de personnel ouqui, exerçant une profession libérale, n'emploie pas habituellement plus de 4personnes qui travaillent pour son compte.

Fonctionnaire — Est désignée comme tel la personne recensée qui remplitn'importe quelle fonction civile ou militaire pour le compte de l'Etat ou descorps administratifs, et reçoit son traitement tous les mois.

Employé — Est désignée comme tel la personne recensée qui travaillepour le compte d'une personne ou d'un établissement privé et reçoit sarémunération tous les mois.

Salarié — Est désignée comme tel la personne recensée qui travaille pourle compte d'un établissement public ou privé et reçoit sa rémunération chaquesemaine ou chaque jour.

Travailleur familial — Est désignée comme tel la personne recensée quicollabore au travail du chef de ménage auquel elle appartient ou chez lequelelle réside habituellement, sans recevoir aucune rémunération en argent.

Par suite de l'importance du secteur agricole dans la vie nationale et descaractéristiques particulières de la structure sociale agraire, on a également

77

distingué les situations suivantes :

Patron propriétaire - Est désignée comme tel la personne recensée quiest propriétaire d'une exploitation agricole et emploie habituellement dupersonnel.

Patron fermier — Est désignée comme tel la personne recensée qui estfermier d'une exploitation agricole et emploie habituellement du personnel.

Patron métayer — Est désignée comme tel la personne recensée qui estmétayer d'une exploitation agricole et qui emploie habituellement du person-nel.

Exploitant familial propriétaire - Est désignée comme tel la personnerecensée qui est propriétaire d'une exploitation agricole, mais qui n'emploiepas habituellement de personnel salarié.

Exploitant familial fermier - Est désignée comme tel la personne re-censée qui est fermier d'une exploitation agricole, mais n'emploie pas habituel-lement de personnel.

Exploitant familial métayer - Est désignée comme tel la personne re-censée qui est métayer d'une exploitation agricole, mais qui n'emploie pashabituellement de personnel.

Salarié à l'année — Est désignée comme tel la personne recensée quitravaille dans l'agriculture pour le compte d'un établissement public ou privéet qui reçoit sa rémunération chaque année.

En 1940, la répartition suivant la situation dans la profession était lasuivante :

Situation dans la profession

Patrons propriétairesPatrons fermiersPatrons métayersEmployeursExploitants familiaux propriétairesExploitants familiaux fermiersExploitants familiaux métayersExploitants familiauxFonctionnairesEmployésSalariésSalariés à l'année

Population active ayant une situation connueTravailleurs familiauxSituation inconnue

Total

1940

206964288185014

95851155 274417441014682962

127695367826

103817232127

2192593202052525590

2920235

%

9,41,30,24,47,11,90,53,85,8

16,847,3

1,5

100,0

78

On peut admettre que les "travailleurs familiaux" (voir la définitionprécédente) se répartissent entre les autres situations dans la profession, mais iln'est cependant pas normal qu'il le fassent proportionnellement aux effectifsde chacune d'elles, car leur participation a naturellement une incidencedifférente lorsqu'elle concerne la catégorie des patrons, des exploitants fami-liaux ou de ceux qui travaillent pour le compte d'autrui.

On compte au total 15% de patrons, 13% de travailleurs isolés - l e suns et les autres étant davantage représentés dans le secteur agricole par suitede sa propre importance dans l'économie —, et plus de 70 % de Portugais quitravaillent pour le compte d'autrui dans les différentes activités économiques.

Le recensement de 1950 groupe les situations dans la profession sous desrubriques infiniment moins nombreuses, et n'accepte une distinction plusdétaillée qu'à propos des activités agricoles dans le volume qui leur estconsacré (Tomme III, Volume 2 — Population agricole).

Situation dans la profession

PatronsTravailleurs isolésEmployésSalariésPopulation active ayant une situation connueTravailleurs familiauxSituation inconnue

Total

1950

241661438851705170

15900842975 766

199 20021516

3196482

%

8,114,823,753,4

100,0

En admettant qu'il soit valable de comparer les classifications de 1940 etde 1950, on observe en 1950 une diminution substantielle du nombre depatrons, surtout dans le secteur agricole, au profit des exploitants familiaux etd'autres situations dans la profession. Mais ce qui aurait été peut-être plus vrai,c'eut été une classification plus parfaite des situations dans la professionagricole au Portugal.

En effet, les données relatives à la population agricole conduisaient, en1950, aux résultats suivants, que l'on pourra confronter avec les précédents :(tableau en haut de page suivante).

Il faut noter la diminution du nombre des patrons propriétaires — ainsique l'augmentation des effectifs des exploitants familiaux propriétaires etfermiers.

Les ouvriers agricoles travaillant pour le compte d'autrui sont égalementnettement plus nombreux, à la suite, peut-être d'une identification plus précisedes situations englobées en 1940 sous la rubrique "autres situations etsituations inconnues".

79

Situation dans la profession agricole

Patrons propriétairesPatrons fermiersPatrons métayersPatronsExploitants familiaux propriétairesExploitants familiaux fermiersExploitants familiaux métayersExploitants familiauxFonctionnairesEmployésSalariés à l'annéeSalariésTravailleurs familiauxNon rémunérésAutres situations et situations inconnues

Total

1940

206964288185014

818155 2744174410146

102662

4217453390732127

170168_

190 892

1419 134

1950

10958029618

_1689

21221172503

_5457_

70564841153

_

1722513 890

863

1519759

Lors du recensement de 1960, les données globales étaient les suivantes :

Situation dans la profession

Patrons

AgricolesPropriétairesMétayersFermiers

Non agricoles

Exploitants familiaux

AgricolesPropriétairesMétayersFermiers

Non agricoles

Travailleurs pour le compte d'autrui :

EmployésSalariés à l'annéeSalariés

Travailleurs à la tâche

Population active ayant une situation connue : nonrémunérés :

Travailleurs familiauxAutres

Autres situations non spécifiées

Total

1960

193206

7845268511

15938348

114754

436651

293682208743

1572069219

142969

2453209

9159239283

1505 24122762

205 801

2011984603

26772

3315639

%

5,3

2,42,10,00,3

3,4

13,2

0,96,30,52,1

4,3

74,0

27,60,3

45,40,7

6,2

6,10,1

0,8

100,0

80

Environ 58 % des personnes actives étaient chefs de ménage (1 972 177)avec 5 048 922 personnes à charge, soit 2,6 personnes à charge par ménage.

Les données relatives à la situation socio-économique de la populationactive agricole en 1960 ont abouti aux résultats suivants :

Situation socio-économique

Agriculteurs patronsExploitants familiauxNon spécifiés (1)

Population active agricole

(1) Y compris surtout les travailleursfamiliaux.

1960

78452293682

1018531

1390665

pour le compte d'autrui et

%

5,721,173,2

100,0

les travailleurs

Le nombre d'agriculteurs patrons continue à diminuer, tandis que celuides agriculteurs isolés reste presque stable.

Les personnes dont la situation n'est pas spécifiée doivent être essentiel-lement celles qui travaillent pour le compte d'autrui et les travailleursfamiliaux, mais il est dommage qu'à cette date on ne puisse pas disposer deplus de détails en ce qui concerne le secteur agricole.

Il faudra attendre la publication définitive des résultats du recensementde 1970 pour pouvoir présenter des conclusions plus sûres.

MOYENS DE VIE ET SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE

Le VIIIe Recensement général de la population du Portugal continentalet des îles adjacentes du 12 décembre 1940 inventoria pour la première foisles moyens de vie des habitants, c'est-à-dire "les moyens par lesquels lapersonne recensée subvient normalement et principalement à sa subsistance età celle des personnes qui sont à sa charge".

Les moyens de vie considérés sont au nombre de dix, à savoir : A lacharge du chef de ménage — Lorsque la personne recensée est principalement àla charge du chef de ménage auquel elle appartient ou dans lequel elle résidehabituellement.

A la charge d'autres personnes — Lorsque la personne recensée vitprincipalement de subsides sûrs et périodiques, donnés par une ou plusieurspersonnes, dont aucune n'est le chef de ménage auquel elle appartient ou chezlequel elle réside habituellement.

Assistance — Lorsque la personne recensée se trouve dans un établis-sement d'assistance publique ou privée, ou qu'elle vit principalement d'un

81

subside sûr et périodique accordé par une institution d'assistance publique ouprivée.

Aumônes — Lorsque la personne recensée vit principalement d'aumônesou de subsides variables et incertains donnés par différentes personnes, qu'ilssoient ou non reçus par une voie administrative publique.

Pension d'accident du travail — Lorsque la personne recensée vit princi-palement d'une pension d'accident du travail.

Pension de retraite - Lorsque la personne recensée vit principalementd'une pension de retraite.

Pension d'invalidité — Lorsque la personne recensée vit principalementd'une pension d'invalidité.

Pension de réforme — Lorsque la personne recensée vit principalementd'une pension de réforme.

Revenus propres — Lorsque la personne recensée vit de revenus propres,quelle que soit leur importance, leur nature et leur provenance.

Travail — Lorsque la personne recensée vit principalement de son travail.

En 1940, la répartition était la suivante :

Moyens de vie

TravailA la charge du chef de ménageA la charge d'autres personnesAssistanceAumônesPension d'accident du travailPension de réformeRevenus propres (rentiers)

Population ayant des moyens de vie définisAutres (non spécifiés et inconnus)

Total

1940

25802564614499

1027543476349716

718534832

116362

7540367181785

7722152

%

34,261,2

1.40,50,60,10,51,5

100,0

Les personnes recensées à la charge du chef de ménage étaient en grandepartie des enfants (il y en avait 1 593 750 de 0 à 9 ans) ou des femmesmariées auxquels s'ajoutaient d'autres dépendants.

Le nombre de personnes ayant été classées comme rentiers met enévidence la mauvaise répartition du produit social à cette époque. La "pré-voyance" ou la sécurité sociale ayant été instituée à une date relativement récenteet ne couvrant par conséquent qu'une faible partie de la population, celaexplique que le nombre de bénéficiaires d'une pension de réforme ou d'autre

82

nature soit limité, et justifie le fait que certaines personnes se soient trouvéesdans la nécessité d'avoir recours à des formes d'assistance ou de charitépublique et privée.

Dix ans plus tard, les résultats étaient les suivants :

Moyens de vie

TravailA la charge du chef de familleA la charge d'autres personnesAssistanceAumônesPension d'accident du travailPension de réformeRevenus propresPopulation ayant des moyens de vie définis

Inconnus

Total

1950

31408394664069

2185404352845458

371248643

2756668440455

857

8441312

%

37,255,5

2,60,50,50,00,63,33,3

100,0

Les résultats précédents, pour la plupart, ne se sont pas améliorés defaçon significative.

Le recensement de 1960 a évalué la répartition de la populationrésidante de 10 ans et plus selon les moyens de vie. Afin de pouvoir comparerles chiffres, nous ajoutons les 1 752 555 enfants de moins de 10 ans aunombre des personnes à la charge des chefs de ménage dont font partie aumoins 96,6 % des enfants.

Moyens de vie

Non-dépendants :TravailPension de réformePension d'accident de travailAutres pensions non spécifiéesRevenus

Dépendants :Assistance dans un établissementAssistance hors d'un établissementAumônesA la charge du chef de familleA la charge d'autres personnes as.

Total

1960

2703 20063810

136319044

149696

329794153

2090.55601698

292544

8889392

%

30,40,70,00,21,7

0,40,10,2

63,03,3

100,0

La proportion de ceux qui sont classés statistiquement comme étant"non-dépendants" grâce à leur travail est en diminution, tandis qu'en contre-

83

partie le nombre des personnes à la charge du chef de famille ou d'autrespersonnes non spécifiées augmente. En même temps que celui des bénéficiairesde la prévoyance sociale s'accroît légèrement, les personnes qui dépendentd'aumônes ou d'une assistance deviennent moins nombreuses.

La situation socio-économique de la population résidante totale qui a étéégalement inventoriée, permet de connaître avec plus de détail certains desaspects dont nous avons parlé auparavant :

Population de moins de 10 ans etenfants scolarisés jusqu'à 13 ans

Enfants scolarisés de 14 ans et plus

Femmes qui s'occupent seulement destravaux domestiques

Femmes domestiques agricoles

2124039

142332

2500226

365373

II s'agit en grande partie de personnes à la charge du chef de ménage etd'autres personnes non spécifiées.

84

CHAPITRE VI

PROJECTIONS DÉMOGRAPHIQUES

1. Introduction. Le calcul d'une projection démographique au Portugal estincertain parce qu'il est difficile de fixer des hypothèses

relatives au comportement futur des emigrants actuels et de leur descendance,et aussi parce que les mouvements internes de la population sont mal connuset difficiles à analyser.

La période de transition économique qui caractérise le Portugal nepermet pas non plus de prévoir aisément le volume de la main-d'oeuvre,surtout pour le sexe féminin, et l'effort en cours dans le domaine del'éducation nous autorise seulement à indiquer le sens de l'évolution, sans pourautant fournir d'éléments suffisament sûrs pour la mesurer.

C'est donc avec ces réserves que l'on peut établir les prévision démogra-phiques.

2. Population par sexes et par groupes Ces prévisions se fondent sur le tra-d'âge sans tenir compte de l'émigration vail réalisé à l'I.N.E. par Manuel de

Oliveira Marques : "Projecçôes dapopulaçào residente no Continente e Ilhas adjacentes", Etude n° 45. Elaboréesavant de connaître les résultats du recensement de 1970, ces projections sontfaites à partir d'une population évaluée pour janvier 1971 à 8 900 900d'habitants sur le territoire continental et dans les îles, alors que l'échantillonde 20 % des bulletins de famille donnait un chiffre de 8 663 200. Ainsi, dansce qui suit les résultats de cette étude seront corrigés par simple proportion-nalité (97,3 % H + F; 97,1 % H ; 97,5 F).

Les projections de l'étude en question se fondent sur l'hypothèse d'unemortalité et d'une natalité décroissantes. De fait, le taux actuel relativementélevé de celles-ci, aussi bien que l'observation d'une tendance générale à ladiminution de l'une comme de l'autre, qui font que la population se trouve àun moment de l'évolution démographique où la mortalité et la natalité doiventbaisser, ne permettent pas de douter de l'exactitude d'une telle hypothèse.

85

La principale difficulté réside dans la détermination du modèle d'évolu-tion.

Dans ce cas, les hypothèses formulées se traduisent par les schémassuivants : la mortalité est exprimée par des coefficients perspectifs de survie,et la seconde par les taux de fécondité par groupes d'âges quinquennaux.

COEFFICIENTS PERSPECTIFS DE SURVIE (*) PAR GROUPE D'AGEp. 10.000 (PAR GROUPES QUINQUENNAUX)

Groupes d'âge

Enfants nésvivants0 - 45 - 9

10 - 1415 - 1920 - 24

25 - 2930 - 3435 - 3940 - 4445 - 4950 - 5455 - 5960 - 6465 - 6970 - 7475 - 7980 - 8485 - 8965 et plus70 et plus

1971-75

H

2

9388,3

9832,59960,09952,79938,59930,9

9908,79870,99810,29728,69610,49417,89090,78589,77758,26560,74998,63243,02086,66289,95297,8

F

3

9474,6

9853,49971,79976,69972,59965,7

9957,99941,69912,29871,09807,89716,99536,09214,78586,77514,65906,83773,82264,26848,85850,9

1976-80

H

4

9552,0

9873,09962,89955,59940,29935,3

9912,19872,69805,19722,59612,49421,09092,08564,07692,06520,04920,03140,01980,06119,75028,1

F

5

9624,0

9890,09977,09980,69978,09973,9

9967,19947,19917,49884,89818,39730,79550,09247,08600,07538,05858,03670,02140,06741,15620,9

(*) Ces coefficients perspectifs conduisent aux taux bruts de mortalitésuivants (pour 1000):1971-75 10,61976-80 10,7

L'application de ces schémas à la population de 1970, telle qu'elleressort de l'échantillon de 20 % du recensement de 1970, aboutit aux résultatssuivants : (voir tableaux page suivante).

Cette évolution correspond à la répartition approximative suivante pargroupes d'âges fonctionnels : (tableau page 87).

86

TAUX SPECIFIQUES DE FECONDITE GENERALES)p. 1.000 (PAR GROUPES QUINQUENNAUX)

AGES EN ANNEES REVOLUES

Groupes d'âges

1

15 - 1920 - 2425 - 2930 - 34

35 - 3940 - 4445 - 4950 - 54

1971-75

2

145,550640,360724,175536,925

369,600155,79015,2200,570

1976-80

3

145,0604,0677,0493,6

353,0131,616,00,3

(*) Ces taux spécifiques conduisent aux taux bruts de natalitésuivants (pour 1.000) :1971-75 19,41976-80 18,3

POPULATION ESTIMEE POUR JANVIER 1976 ET JANVIER 1981 (MILLIERS)(COMPTE NON TENU DE L'EMIGRATION)

Age

0 - 45 - 9

10 - 1415 - 19

20 - 2425 - 2930 - 3435 - 39

40 - 4445 - 4950 - 5455 - 59

60 - 6465 - 6970 - 4775 et plus

Total

H

411,1417,7437,9389,2

375,6360,0279,2244,4

239,0229,5217,8183,2

179,3149,9102,093,2

4309,0

1976

F

397,2396,9418,8374,8

363,9357,3318,7305,4

293,1282,5261,7220,2

220,5200,3154,9173,8

4740,0

H + F

803,3814,6856,7764,0

739,5717,3597,9549,8

532,1512,0479,5403,4

399,8350,2256,9267,0

9049,0

' H

411,8405,9416,2436,0

386,9373,2356,8275,6

239,6232,4220,6205,2

166,6153,6115,495,8

4491,6

1981

F

395,9392,8396,0418,0

374,0362,9356,2317,1

' 302,8289,7277,3254,7

210,2204,0172,2184,5

4908,3

H + F

807,7798,7812,2854,0

760,9736,1713,0592,7

542,4522,1497,9459,9

376,8357,6287,6280,3

9399,9

87

REPARTITION DE LA POPULATION PAR GROUPES D'AGES FONCTIONNELS(COMPTE NON TENU DE L'EMIGRATION)

Groupesd'âge

0-67-14

15-4415-6465 et plus

Total

Milliers

1976

H

494,6772,1

2697,2345,1

4309,0

F

476,6736,3

2295,72998,1529,0

4740,0

1981

H

493,0740,9

2892,9364,8

4491,6

F

474,5710,2

2420,73162,9560,7

4908,3

Pourcentages

1976

H

11,4717,92

62,598,02

100,00

F

10,0515,5348,43"63,2511,17

100,00

1981

H

10,9716,50

64,418,12

100,00

F

9,6714,4749,3264,4411,42

100,00

Ainsi, le groupe qui caractérise la population active, parce que c'est celuioù se recrute la plus grande partie de la main-d'oeuvre (15 à 64 ans) évolue dela façon suivante, en pourcentage de la population totale de chaque sexe :

Décembre

1950196019701980

H

60,5061,9761,4264,41

F

62,3264,4762,2664,44

II faut noter que l'augmentation enregistrée de 1970 à 1980 est due aufait que l'on n'a introduit aucune hypothèse relative à l'émigration dans lesestimations présentées ci-dessus.

3. Influence de l'émigration Si l'on considère la situation actuelle, il n'estpas réaliste d'établir une projection démogra-

phique sans tenir compte de l'émigration. Les caractéristiques du courantmigratoire qui intéresse la population portugaise rendent cette tâche assezdélicate, et c'est pourquoi ce qui suit doit être considéré avec réserve.

On évalue que, au cours de la période 1960-70, près d'un million depersonnes ont quitté le pays (63,% d'hommes, 37 % de femmes), surtout dansla seconde moitié de la décennie (33 % dans la première, 67,% dans laseconde). On peut admettre qu'un mouvement migratoire d'une telle impor-tance ne pourra pas continuer à l'avenir, d'autant plus que la situationintérieure s'est modifiée et rend moins intéressante la recherche d'un travailhors des frontières.

Ainsi, en tenant compte du courant migratoire dans les projectionsdémographiques, on évalue le nombre total des emigrants à 575 000 de 1971 à1975, et de 300 000 de 1976 à 1980, ce qui, étant donné leur structure parâge et les conséquences qu'elle entraîne pour la mortalité et la natalité,correspond à une perte de 633 100 personnes pendant la première périodequinquennale et de 330 600 pour la seconde.

Les effets de l'émigration sur les différents groupes d'âge et les sexessont les suivants :

EFFETS DEMOGRAPHIQUES DE L'EMIGRATIONPAR PERIODE DE CINQ ANS

0 - 45 - 9

10- 1415- 19

20-2425- 2930-3435- 39

40-4445-4950-5455 - 59

60-6465-6970-7475

Total

1971-75

H F

66,647,245,448,9

68,570,789,968,4

53,133,117,710,1

6,04,12,60,8

633,1

H

34,126,625,129,7

43,737,556,942,6

34,720,811,15,4

2,91,81,20,2

374,3

F

32,520,620,319,2

24,833,233,025,8

18,412,3

6,64,7

3,12,31,40,6

258,8

H F

35,226,725,125,0

31,934,347,535,9

28,117,8

9,75,5

3,42,31,50,7

330,6

1976-1980

H

18,015,013,814,8

18,816,730,322,5

18,411,3

6,02,9

1,60,90,70,3

192,0

F

17,211,711,310,2

13,117,617,213,4

9,76,53,72,6

1.81,40,80,4

138,6

Etant donné les hypothèses qui ont été formulées au sujet des taux denatalité et de mortalité et de la répartition de la population par âge et parsexe dont les chiffres sont les suivants :

TAUX SPECIFIQUES DE FECONDITE UTILISES DANS LE CALCULDES EFFETS DEMOGRAPHIQUES DE L'EMIGRATION

Age

15

20

25

30

Taux

72,64

383,73

661,38

607,92

Age

35

40

45

50

Taux

438,28

252,50

79,65

8,05

COEFFICIENTS DE SURVIE UTILISES DANS LE CALCUL DESEFFETS DEMOGRAPHIQUES DE L'EMIGRATION

89

Enfants nés vivants

0-45-9

10-1415-1920-2425-2930-3435-39

H

0,94700,98530,99610,99540,94390,99330,99100,98720,9808

F

0,95490,9872.0,99740,99790,99750,99700,99620,99440,9915

Age

40-4445-4950-5455-5960-6465-6970-7465 et plus75 et plus

H

0,97260,96110,94190,90910,85770,77250,65400,62050,5163

F

0,98780,98130,97240,95430,92310,85930,75260,67950,5736

La population estimée pour Janvier 1976 et Janvier 1981 (milliers)deviendra la suivante :

Age

0-45-9

10-1415-19

20-2425-2930-3435-39

40-4445-4950-5455-59

60-6465-6970-7475 et plus

Total

H

377,0391,1412,8359,5

331,9322,5222,3201,8

204,3208,3206,9177,8

176,4148,1100,893,0

3934,7

1976

F

362,7375,3398,5354,6

339,1324,1285,7279,6

274,7270,2255,1215,5

217,4198,0153,5173,2

4477,2

H+F

741,7766,4811,3714,1

671,0646,6508,0481,4

479,0478,9461,8393,3

393,8346,1254,3266,2

8411,9

H

378,9357,2383,8396,2

338,5313,7289,4197,0

179,5187,3194,6191,8

160,1150,2113,294,8

3926,2

1981

F

357,0347,0363,1387,5

340,7320,6305,8270,8

267,6260,6246,8245,6

204,0181,7169,5183,0

4451,3

H+F

735,9704,2746,9783,7

679,2634,3595,2467,8

447,1447,9441,4437,4

364,1331,9282,7277,8

8377,5

REPARTITION DE LA POPULATION PAR GROUPES D'AGES FONCTIONNELS(COMPTE TENU DE L'EMIGRATION)

Groupesd'âges

0-67-14

15-4915-6465 et plus

Total

Milliers

1976

H

455,2725,7

2411,9341,9

3934,7

F

437,8698,7

2128,02816,0

524,7

4477,2

1981

H

450,3669,6

2448,1358,2

3926,2

F

426,4640,7

2153,62850,0

534,2

4451,3

Pourcentages

1976

H

11,5718,44

61,308,69

100,00

F

9,7815,6147,5362,9011,71

100,00

1981

H

11,4717,06

62,359,12

100,00

F

9,5814,3948,3864,0312,00

100,00

90

4. Population active. L'estimation de la population économiquement activeest fondée sur l'application des taux d'activité par

groupes d'âges à la population prévue.

Les taux appliqués sont une extrapolation de ceux qui ont été observésen 1960 et 1970.

TAUX D'ACTIVITE PAR GROUPES D'AGES ET PAR SEXES

Age

10-1415-1920-2425-29

30-3940-4950-59

60-6465 et plus

H

1960(a)

31,4677,3884,6196,05

97,3295,8690,77

80,9361,92

(a) Observés(b) Estimés

1970(a)

17,0279,3293,3196,80

97,5095,8989,89

79,4353,83

1976(b)

13,0077,093,097,5

97,595,989,0

77,050,0

1981(b)

8,0575,093,097,5

97,595,988,0

75,045,0

1960(a)

8,4126,9726,3519,72

15,9414,4413,44

12,085,25

I

1970(a)

10,5144,4645,5632,72

24,4020,8816,91

13,718,40

1976(b)

12,0045,046,033,0

25,023,018,0

14,08,0

1981(b)

7,050,049,033,0

25,025,020,0

16,08,0

Dans l'estimation pour 1976 et 1981 des taux d'activité, on a tenucompte de l'évolution observée dans d'autres pays d'Europe et de l'influencepossible du mouvement migratoire, bien qu'aucun de ces éléments n'ait ététraduit numériquement, et qu'ils aient été utilisés pour définir la tendance etcorriger ce qui s'est passé pour d'autres populations.

L'application de ces taux à la population estimée précédemment pargroupes d'âges a donné les résultats suivants : (tabl. page suivante).

Les chiffres ainsi obtenus correspondent aux taux d'activité générale dela population de 10 ans et plus (%) de :

1960197019761981

Compte non tenude l'émigration

H

80,7778,2377,176,7

F

15,9523,2824,125,3

Compte tenude l'émigration

H

76,275,0

F

23,925,1

91

POPULATION ECONOMIQUEMENT ACTIVE (MILLIERS)

Age

10-1415-1920-2425-29

30-3940-4950-59

60-6465 et plus

Total

H

Compte non tenude l'émigration

1976

56,9299,7349,3351,0

510,5449,3356,9

138,1172,5

1981

33,3327,0359,8363,9

616,6452,6374,7

125,0164,2

2684,2 2817,1

Compte tenude l'émigration

1976

53,7276,8308,7314,4

413,5395,7342,4

135,8171,0

1981

30,7297,2312,9305,9

474,2351,8340,0

120,1161,2

2412,0 2394,0

F

Compte non tenude l'émigration

1976

50,3168,7167,4117,9

156,0132,486,7

30,842,3

1981

27,7209,0183,3119,8

168,3148,1106,4

33,644,9

952,5 1041,1

Compte tenude l'émigration

1976

47,8159,6156,0107,0

141,3125,384,7

30,442,0

1981

25,4193,8166,9105,8

144,2132,098,5

32,642,7

894,1 94.1,9

5. Répartition de la population par régions. Toute prévision concernant la ré-partition de la population par

régions est risquée, dans la mesure où l'on dispose de peu d'éléments pourcaractériser comme il convient les courants migratoires.

La simple observation des chiffres de la population par districts en 1960et 1970 permet de déceler de profondes modifications. En effet, sans parlerdes migrations vers l'extérieur qui ont entraîné la perte de près d'un millionde personnes, on peut dire que les déplacements internes ont eu pourconséquence de n'augmenter la population que dans cinq districts (Aveiro,Braga, Lisbonne, Porto et Setúbal), tous situés sur le littoral. Pour l'ensembledes districts, l'évolution démographique a été la suivante : (tabl. p. suivante).

Ces chiffres révèlent des courants migratoires d'une telle importance queleur persistance entraînerait la ruine de plusieurs régions du pays. On peutaussi le constater en comparant le nombre des décès et celui des enfantsnés-vivants pour les années extrêmes de la décennie : (tabl. p. suivante).

Enfin, la comparaison des chiffres de 1970 et de ceux que l'onobtiendrait par simple considération des naissances et des décès montreégalement le rôle important des courants migratoires : (tabl. p. 93).

Avec des courants migratoires d'une telle intensité, qui sont confirméspar l'observation des chiffres de 1971 et 1972, il semble qu'il faille prévoirpour les années à venir une augmentation importante de la population urbaine

92

telle qu'elle a été définie (population vivant dans des localités de plus de10 000 habitants), et l'extension des grandes agglomérations des districts deLisbonne, Porto et Setúbal.

VARIATION DE LA POPULATION PAR DISTRICTS DE 1960 à 1970

Districts

AveiroBejaBragaBragançaCastelo BrancoCoimbraEvoraFaroGuardaLeiriaLisbonnePortalegrePortoSantarémSetúbalViana do CasteloVila RealViseu

Continent

Variation

Nombres(milliers)

+

22,4

16,0

198,0

125,4

94,4

456,2

-

71,8

52,260,8

130,640,246,070,425,5

41,9

31,4

26,059,070,3

626,1169,9

Pourcentages

+

4,3

2,7

14,3

10,5

25,0

-

25,9

22,419,230,118,314,624,96,3

22,2

6,8

9,418,114,6

2,0

NOMBRE D'ENFANTS NES VIVANTS ET DE DECES EN 1970PAR RAPPORT A CEUX DE 1960 PAR DISTRICTS (%)

Districts

AveiroBejaBragaBragançaCastelo BrancoCoimbraEvoraFaroGuarda

Enfantsnés vivants

85,557,185,451,655,183,765,576,750,2

Décès

104,483,092,073,587,7

101,287,298,883,0

Districts

LeiraLisbonnePortalegrePortoSantarémSetúbalViana de CasteloVila RealViseu

Continent

Enfantsnés vivants

75,1118,063,189,074,4

104,874.462,072,4

82,4

Décès

101,5122,394,192,9

108,8118,790,682,593,2

98,7

93

POPULATION PAR DISTRICTS OBSERVEE EN 1970ET CALCULEE D'APRES LE MOUVEMENT DE LA POPULATION

Districts

AveiroBejaBragaBragançaCastelo BrancoCoimbraEvoraFaroGuardaLeiriaLisbonnePortalegrePortoSantarémSetúbalV. do CasteloVila RealViseu

Total

Population

(milliers)

Observée

547,0205,1612,7181,2255,7303,0179,7268,9212,3379,0

1581,0146,6

1318,7430,4471,5251,7266,3412,1

8123,3

Calculée

610,6292,1729,1258,8331,6466,6232,3326,1301,5447,7

1513,8197,0

1416,1495,5416,7309,3369,8538,1

9252,9

Balance migratoire qui en résulte

Nombres(milliers)

Sorties

63,687,0

Entrées

116,477,675,9

163,652,657,289,268,7

67,250,497,465,1

54,857,6

103,5126,0

1129,6

Pourcentagede la population

en 1960

12,131,419,533,224,037,523,918,231,617,04,8

26,78,2

14,114,520,731,826,1

13,6

CHAPITRE VII

POLITIQUE DÉMOGRAPHIQUEET SES IMPLICATIONS ÉCONOMIQUES

ET SOCIALES

IMPLICATIONS ECONOMIQUES(Alimentation, développement, etc.)

L'évolution démographique et, surtout, la profonde mobilité profession-nelle de la population active n'ont pas manqué d'avoir des conséquencesimportantes dans de nombreux domaines de la vie économique et sociale duPortugal.

Nous commencerons par rappeler que cette mobilité est due en partie àl'augmentation de la productivité dans le secteur primaire que le progrèstechnique de l'agriculture a rendu possible, en permettant qu'une populationagricole dont le pourcentage dans la population active diminue, et, surtout,à partir du milieu du XXe siècle, dont le chiffre absolu décroît, assure lasubsistance d'une population totale qui est généralement en augmentation.

Années

19001911192019301940195019601970

Populationprésente ou

résidante

' 54231325 96005660329916 825 8837722152844131288512898611125

Pourcentagede la populationactive agricole

par rapport à lapopulation active

totale(%)

64,160,4

9

54,251,347,742,431,6

Populationactive

agricole

15075611442364

?1247882142373215231181398265

965 930

Productivitéagricole :

populationalimentée

par travailleuragricole

3,64,1

9

5,55,45,56,38,9

II est certain qu'il a fallu se mettre à importer des marchés extérieurs(étranger ou outre-mer) une quantité appréciable de produits alimentaires

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(céréales, oléagineux, produits d'origine animale, fruits d'outre-mer, etc.),surtout lorsque l'exode rural a pris une ampleur inattendue, sans être d'ailleursaccompagné de la nécessaire reconversion structurelle ni de la formationprofessionnelle des exploitants et des travailleurs agricoles.

Cependant, le Portugal a pris depuis longtemps l'habitude de participerau commerce international ou inter-territorial entre les différentes parties dumonde lusitanien, en exportant à son tour des vins, des produits horticolesnaturels ou transformés, des fruits frais, secs ou en conserve et, surtout, desproduits forestiers (bois, pâte à papier, liège, etc.), et en recherchant unecertaine spécialisation des activités productives agricoles et même non agricoles.

Toutefois, le plus grave problème qu'a provoqué cette aspiration à lamobilité professionnelle d'une population qui souhaitait passer du secteuragricole à d'autres activités économiques, a été l'incapacité de l'initiative privéeà y répondre et le manque de dynamisme des entreprises qui n'ont pas étécapables d'absorber la main-d'œuvre devenue disponible.

En d'autres termes, le rythme de la croissance économique s'est révéléinsuffisant en ce qui concerne notamment la création de postes ou d'emploisqu'il aurait fallu offrir à tous ceux qui souhaitaient travailler pour la premièrefois ou reconvertir leur activité professionnelle.

Dans une étude récente, on a pu démontrer que, pour une génération de10 ans de l'ordre de 2 020 000 enfants nés vivants (comme l'ont été enmoyenne celles de 1936-45 et de 1946-55), après déduction de la mortalitéinfantile et juvénile et compte non tenu de l'émigration, on aurait une offrede près de 1 640 000 nouveaux travailleurs potentiels (de 15 ans et plus).

Si l'on déduit de ce chiffre un certain nombre de personnes dont lasituation par rapport au travail a un caractère aléatoire et hypothétique parceque les effectifs de la population qui peut être admise dans les écoles sont malconnus — mais qui devaient être de l'ordre de ceux des pays européensdéveloppés dans le domaine social et scolaire au cours de la décennie de1960 - et de jeunes filles ayant une "activité domestique" dans le cadre de lafamille, il resterait au moins 950 000 travailleurs à la recherche d'un emploi.

Le départ pour la retraite des personnes âgées et la mortalité qui frappela population active pourraient libérer pendant la même période environ400 000 emplois. Il faudrait donc créer 550000 nouveaux emplois (comptenon tenu de l'émigration), ce qui dépasse le chiffre le plus élevé qui ait étéatteint au cours de ce siècle, pendant la période intercensitaire 1930-40,c'est-à-dire 505 000 nouveaux emplois.

Et encore, dans ce chiffre, on n'a pas inclus quelques centaines demilliers d'agriculteurs, d'aides familiaux ou autres travailleurs agricoles, et depersonnes actives appartenant aux autres secteurs d'activité économique quisouhaitaient reconvertir leur activité professionnelle.

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II n'est donc pas impossible d'imaginer que l'on devrait compter enmoyenne une demande de 800 000 ou 900 000 nouveaux postes de travail aucours d'une décennie, dans le Portugal continental et les îles adjacentes.

Aussi, lorsque l'économie nationale offre en contrepartie un nombreinsuffisant d'emplois, ou même que celui-ci diminue, comme cela semble avoirété le cas pendant la dernière période intercensitaire où l'on a dénombré prèsde 150 000 travailleurs en moins, il ne faut pas être surpris si la saignée del'émigration a provoqué le départ du Portugal de 1 300 000 personnes activeset membres de leurs familles pendant la décennie de 1960.

Périodes

1900-111911-201920-301930-401940-501950-601960-70

Accroissementnaturelde la

population

+ 749375+ 425570+ 810418+ 828695+ 847825+ 1090795+ 1073193

Variationdelà

populationprésente

+ 536924+ 72935+ 792892+ 896 269+ 719160+ 409977- 282586

Balancemigratoire

totale

- 212451

- 370161

+ 67574- 128665- 680818- 1355779

Variationde la population

activeexerçant uneprofession

+ 83 252

- 93156

+ 504541+ 276247+ 119157- 151784

On peut alléguer que, étant donné les possibilités réelles ou présuméesd'absorption d'une économie qui est d'ailleurs en expansion modérée, l'expor-tation de cette main-d'œuvre excédentaire a été compensée en 1972 parl'entrée de 22 milliards d'escudos (environ 1 milliard de dollars) représentantles "envois effectués par les emigrants" d'une partie de leur salaire.

Ceux-ci étaient absolument nécessaires, même pour permettre l'acquisi-tion de biens d'équipement et autres facteurs de production ou services,capables de se valoriser et de diversifier l'économie nationale.

Le mal ne concerne pas tant les moyens matériels ou financiers dont lepays dispose actuellement pour pouvoir créer des infrastructures, implanter desentreprises manufacturières ou réaliser des constructions d'autre nature, instal-ler des biens d'équipement ou organiser des services, mais réside surtout dansle fait qu'on n'a pas élaboré un nombre suffisant de projets valables (surtoutdans le secteur industriel), bien structurés, conçus et préparés, de façon àpouvoir les exécuter rapidement.

Dans un pays qui continue à faire de l'initiative privée le moteur, legrand ressort de son développement, on ne peut imputer à l'Etat de fautesexcessives ni attribuer au Gouvernement trop de responsabilités dans ce sensque le dynamisme des activités productives n'est pas plus grand en ce quiconcerne la croissance et la diversification.

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L'Etat a sans doute un rôle très important à jouer, surtout lorsquel'initiative privée est défaillante ou qu'elle s'oppose par le "condicionamentoindustrial" à de nouvelles opérations ou entreprises.

On comprend donc que, dans le IVe Plan de développement pour lapériode 1974-79, après avoir indiqué que sa conception et son exécutionseront subordonnées aux principes légaux qui assurent le respect de l'initiativeprivée et définissent les fonctions de l'Etat en matière économique et sociale,on déclare que :

"L'effort de développement économique et social des territoires et de lapopulation du Portugal continental et des îles adjacentes tendra à réaliser lesobjectifs suivants :

a) Accélération de là croissance économique, en tenant spécialementcompte de la nécessité de :

Adapter l'offre interne de biens et services à la demande globale ;

Lutter contre les facteurs de pression inflationniste, de façon à assurerles équilibres fondamentaux ;

Adapter l'économie aux conditions actuelles du processus d'intégrationéconomique européenne ;

Perfectionner la politique de l'emploi, en favorisant notamment l'allonge-ment de la durée de la formation professionnelle et la création de nouvellespossibilités d'emplois.

b) Développement du bien-être et du progrès social, grâce à :

Une répartition des revenus plus équitable ;

La satisfaction plus complète des besoins sociaux essentiels en matièred'éducation et de culture, de santé, de sécurité sociale et de logement ;

c) Aménagement du territoire et correction des déséquilibres régionaux,sans omettre de valoriser les ressources humaines et d'utiliser les possibilités dechaque région, notamment dans les zones les moins développées".

Il est également stipulé que le Gouvernement veillera à la réalisation desobjectifs indiqués précédemment, en adoptant les mesures nécessaires depolitique économique, monétaire, financière et sociale, et en favorisantl'exécution des décisions et des investissements prévus par le Plan.

Dans le choix de ces investissements, sans renoncer à atteindre des tauxde productivité plus élevés, on cherchera à encourager la réalisation d'entre-prises qui répondront le mieux à la nécessité d'utiliser dans le pays la capacitéde travail des Portugais.

Dans ces conditions, le Gouvernement adoptera les mesures capables devaloriser les ressources humaines nationales, grâce au rapide développement etau perfectionnement du système éducatif et à l'orientation satisfaisante de la

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recherche scientifique et technologique.

De la même façon, le Gouvernement formulera une politique nationaledes revenus et des prix, la première étant définie conformément aux objectifsd'amélioration progressive de la place du travail dans la répartition des revenuset de partage plus équitable des fruits de l'expansion économique entre lesindividus et les régions.

Afin d'assurer une exécution plus satisfaisante du Plan, le Gouvernementdevra aussi, entre autres :

— accélérer la modernisation de l'administration publique, notammenten ce qui concerne la formation professionnelle des fonctionnaires, le perfec-tionnement des structures et des méthodes de travail des services publics, etl'amélioration de la productivité des ressources humaines et matérielles ;

— stimuler et encourager la modernisation et l'augmentation de laproductivité des entreprises, en favorisant leur installation, soit dans des zonesindustrielles, soit dans d'autres endroits où elles pourront contribuer audéveloppement général ;

— contribuer à la création ou au renforcement des entreprises, soit parla participation de l'Etat au capital d'entreprises privées, soit par la fondationd'entreprises publiques ;

— favoriser la création de sociétés de développement régional.

IMPLICATIONS SOCIALES(Urbanisme, logement, éducation, protection de la famille,

organisation sociale, etc.)

En plus de tout ce qui a déjà été exposé dans la section précédente, etqui a aussi parfois des conséquences profondes dans le domaine social,notamment en matière de formation professionnelle et d'emploi, il peut êtreintéressant d'ajouter que, dans le IVe Plan de développement pour la période1974-79, on se propose de définir une politique d'aménagement du territoireet de correction des déséquilibres régionaux et d'en concrétiser l'application,afin de mieux répondre aux besoins essentiels de la population dans ledomaine social.

En résumé, on peut dire que, compte tenu de ces exigences, et en vuede corriger progressivement les déséquilibres régionaux du développement, lapriorité sera accordée, dans le Plan, aux mesures tendant à favoriser :

— le renforcement et l'équilibre du réseau des villes et des bourgs, afinde fournir aux populations et aux activités productives les équipementssociaux et économiques nécessaires et situés à une distance convenable ;

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— l'expansion et la décentralisation de l'industrie et des services, tour-nées vers de nouveaux pôles de développement et centres de croissanceurbaine et industrielle, dont certains sont déjà en cours de réalisation, tels queSines dans la région-plan sud et Braga-Guimarâes au nord du Portugal ;

— l'occupation rationnelle de l'espace rural, en cherchant à spécialiserprogressivement les activités agricoles et forestières et à répondre aux exi-gences de l'équilibre écologique, de la conservation du sol et de la défense del'environnement.

Les équipements économiques et sociaux qu'exige la mise en valeur desdiverses régions du territoire seront installés en tenant compte du fait qu'il esturgent de répondre aux besoins essentiels des populations en matière d'éduca-tion et de culture, de santé, d'urbanisation et de logement, d'approvisionne-ment en eau et de fourniture de courant électrique, d'assainissement, detransports et de communications.

En ce qui concerne, par exemple, le logement, on connaît les carencesdont souffre l'ensemble des habitations portugaises, surtout à cette époque degrande mobilité socio-professionnelle et géographique des populations.

Le IVe Plan de développement fait état précisément d'un déficit de450 000 logements à la fin de 1970, ce qui, si l'on y ajoute les besoins annuelsde renouvellement, exigera la construction de 65 000 logements par an— rythme bien supérieur à ce qu'il est actuellement — pour résoudre quanti-tativement le problème du logement pendant la période concernée par les troisprochains plans de développement.

D'autre part, l'on sait que près de 90 % des logements sont construitspar des entreprises privées et offerts sur le marché où le loyer est libre, ce quiles rend inaccessibles à la plupart des familles qui ont besoin de se loger. C'estpourquoi le problème ne se limite pas à une simple insuffisance de l'offre,mais concerne, peut-être avec plus d'acuité, l'adaptation de l'offre à lademande.

Il faut donc que l'initiative privée se développe et oriente une grandepartie de sa capacité de réalisation vers la construction de logements àcaractère social, et il convient également de la compléter en accroissantfortement le rôle des organismes publics dans le cadre des interventions duFonds de développement de l'Habitat et du Ministère de l'Equipement, del'Urbanisme et du Logement récemment créé.

Dans le domaine de l'éducation, la loi de réforme du système éducatifpropose de :

— assurer à tous les Portugais le droit à l'éducation, par l'accès auxdivers degrés d'enseignement et aux bienfaits de la culture, et, à cet effet,d'organiser et de financer les établissements d'enseignement, de recherche etde culture nécessaires ;

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— rendre effective pour tous l'obligation de recevoir une éducation debase (8 années) qui est une condition indispensable au respect du principefondamental de l'égalité des chances ;

— permettre aux familles, grâce à une coopération adéquate, d'accomplirleur devoir d'instruire et d'éduquer leurs enfants ;

— assurer la liberté d'enseignement sous toutes ses formes ;

— développer et coordonner les activités relatives à l'éducation natio-nale.

L'éducation nationale tend donc à assurer la formation intégrale desPortugais, en les préparant, par le développement de leurs facultés intellec-tuelles et physiques, à accomplir leurs devoirs moraux et civiques et àatteindre le but de l'existence.

Le système éducatif est diversifié, et il est destiné à permettre laformation des Portugais en leur offrant des possibilités multiples de réaliserleurs aspirations et leurs inclinations et de s'intégrer aux valeurs humaines etculturelles.

Il prévoit de :

— assurer à tous, les Portugais, en plus de la force physique, ledéveloppement de leurs facultés intellectuelles, leur formation professionnelleet le perfectionnement de toutes les vertus morales et civiques ;

— stimuler l'amour de la Patrie et de ses valeurs propres, dans un espritde compréhension et de respect mutuels entre les peuples et dans le cadred'une participation effective à la vie internationale, et développer la prise deconscience de la solidarité qui existe entre les communautés de langueportugaise dispersées à travers le monde ;

— préparer les Portugais à participer à la vie sociale en tant quecitoyens, en tant que membres d'une famille et d'autres sociétés de base, et entant qu'agents et bénéficiaires du progrès du pays.

D'autre part, en ce qui concerne la famille et l'organisation sociale, enplus de ce qui a déjà été exposé à ce sujet, il faut rappeler que l'Etat assure lafondation et la défense de la famille, parce que celle-ci est à l'origine dumaintien et du progrès du peuple portugais, qu'elle est à la base del'éducation, de la discipline et de l'harmonie sociale, et qu'elle constitue lefondement de l'ordre politique et administratif par son appartenance à lacommune et au canton, unités administratives de la nation, et par sareprésentation au sein de celles-ci.

De fait, le régime politique du Portugal est une République fondée surl'égalité des citoyens devant la loi, sur le libre accès de tous aux bienfaits de lacivilisation et sur la participation des éléments qui composent la nation à lapolitique et à l'administration nationale et locale. Ces éléments structurels sont

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les citoyens, les familles, les autarcies locales et les organismes d'association.

En ce qui concerne la défense de la famille, il appartient à l'Etat et auxantarcies locales, selon la Constitution, d'encourager la fondation de foyersindépendants et sains, de protéger la maternité et l'enfance, de moduler lesimpôts suivant les charges légitimes de la famille et de favoriser l'institution dusalaire familial, d'aider les parents à instruire et à éduquer leurs enfants encoopérant avec eux par l'intermédiaire des établissements officiels d'enseigne-ment et de correction ou en aidant des institutions privées, et de prendre desmesures tendant à éviter la corruption des mœurs.

L'Etat a donc le devoir de :

— favoriser l'unité et d'établir l'ordre juridique de la Nation, endéfinissant, en faisant respecter et en assurant l'exercice des droits, des libertéset des garanties qu'imposent la morale, la justice ou la loi en faveur despersonnes, des familles, des autarcies locales et des collectivités publiques ouprivées ;

— coordonner, encourager et diriger toutes les activités économiques etsociales, en faisant prévaloir un juste équilibre entre les parties par lasubordination légitime des avantages particuliers à l'intérêt général ;

— promouvoir le bien-être social en cherchant à assurer à tous lescitoyens un niveau de vie compatible avec la dignité humaine.

Enfin, l'Etat tendra, comme le prévoit le Plan de développement, àfavoriser le progrès social du peuple portugais, afin de renforcer l'individualitéet la cohésion de la communauté lusitanienne et d'accroître son influence dansle monde.

POLITIQUE DEMOGRAPHIQUE EN TANT QU'ELEMENT DE LAPOLITIQUE ECONOMIQUE ET SOCIALE

Tout ce que nous venons d'exposer ne signifie pas que nous considérionscomme pleinement définie et concrétisée une politique démographique quidevra être élaborée dans le contexte économique et social et même politiquede l'appartenance de la communauté de langue portugaise au monde contem-porain.

Cette politique démographique devrait viser plus haut que ne le permet-tent les nombreux objectifs qui sont définis ici et là dans de multiples texteslégislatifs et autres documents, car ses différents aspects sont dispersés etmanquent de l'unité d'ensemble nécessaire à un élément aussi essentiel à lanation que son peuple, sa population, dont ont rendu compte les premiers"dénombrements" et qui trouve son expression formelle dans la Constitution.

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En effet, la Nation est constituée par tous les citoyens portugais quirésident sur son territoire ou en dehors de celui-ci, et qui sont considéréscomme dépendant de l'Etat et des lois portugaises, sauf dans les cas où lesrègles du droit international leur sont applicables.

La loi détermine la façon dont on acquiert et dont on perd la qualité decitoyen portugais. Celui-ci jouit des droits, des libertés et des garanties définiespar la Constitution, avec les restrictions qu'elle impose et que les loisappliquent à ceux qui ne sont pas Portugais d'origine.

Il faut remarquer que les citoyens brésiliens peuvent être assimilés auxnationaux et jouir des mêmes droits, à l'exception de certains d'entre eux quisont propres aux Portugais d'origine. D'ailleurs les Portugais bénéficient dumême traitement au Brésil.

L'exercice des droits politiques au Portugal pourra même être accordéaux citoyens brésiliens qui auront leur résidence principale et permanente enterritoire portugais, par suite de la reconnaissance des liens spirituels et de lasolidarité qui unissent la communauté luso-brésilienne.

En dehors de cet aspect essentiellement politique, il convient de rappelerque la Constitution garantit :

— le droit à la vie et à l'intégrité personnelle ;

— le droit au travail ;

— la liberté de choix d'une profession, ou du genre de travail, industrieou commerce, avec certaines restrictions légales établies en vue du biencommun et reconnues d'utilité publique ;

sans parler de nombreux autres droits, libertés et garanties individuels quiconcernent moins directement l'objet de cette étude.

Dans le cadre des préceptes constitutionnels d'ordre économique etsocial qui ont une incidence plus immédiate sur la population, on ne peutpasser sous silence le droit et le devoir de l'Etat de coordonner et desuperviser la vie économique et sociale, en visant notamment la réalisation desobjectifs suivants :

— Promouvoir le développement économique et social du pays et dechacune des contrées et régions qui le composent, ainsi que la juste répartitiondes revenus ;

— Encourager le peuplement des territoires nationaux, protéger lesemigrants et réglementer l'émigration.

L'Etat favorisera la formation et l'expansion d'une économie nationaleen veillant à ce que ses éléments ne tendent pas à se concurrencer de façondésordonnée et contraire aux justes objectifs que la société et eux-mêmescherchent à atteindre, mais qu'ils collaborent en tant que membres d'unemême collectivité.

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La propriété, le capital et le travail ont un rôle social à jouer dans unrégime de coopération économique et de solidarité, et la loi peut déterminerles conditions de leur utilisation ou de leur exploitation conformes auxobjectifs de la collectivité.

L'organisation économique de la Nation devra donc atteindre un niveaumaximum de production et de richesse socialement utile, et instaurer une viecollective qui confère de l'autorité à l'Etat et fasse régner la justice parmi lescitoyens.

Tels sont les éléments d'une politique démographique qu'il conviendrad'élaborer, de préciser et de systématiser, afin de mieux définir ses principesgénéraux et son orientation.

Le nouvel ordre juridique et politique qui a été instauré au Portugaldepuis le 25 avril 1974 et la future révision de la Constitution pourrontmodifier plus ou moins profondément tout ce qui a été exposé dans cettedernière partie de la monographie relative à la population du Portugal(territoire continental et îles adjacentes).

IMPRIMERIE LOUIS-JEANPublications scientifiques et littéraires

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Dépôt légal 335-1975