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la porte des étoiles le journal des astronomes amateurs du nord de la France 33 Numéro 33 - été 2016

la porte des étoiles - astrogaac.fr · catalogue de Cambridge, puis ARP 152 dans l’Atlas of Peculiar Galaxies de Halton Arp L’observation M87 est au nord de la constellation

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la porte des étoilesle journal des astronomes amateurs du nord de la France

33Numéro 33 - été 2016

Edition numérique sous Licence Creative Commons

À la une

Édito

Sommaire5�����������������������������������������M87, une galaxie elliptique géante

par Michel Pruvost

11�������������������������������������������������Le Musée des arts et métierspar Simon Lericque

19���������������������������������������������������������Le grand rift galactiquepar Michel Pruvost

28��������������������������� L’observatoire des Baronnies Provençalespar Emmanuel Ragonet

30������������������������������������������������������������������� Une nuit à Thurypar Simon Lericque

38��������������������Le transit de Mercure à l’Observatoire de Lillepar Simon Lericque

47������������������������������������������������������������������������������ La galerie

Le transit de Mercure du 9 mai

Auteur : Simon LericqueDate : 09/05/2016Lieu : Observatoire de Lille (59)Matériel : Caméra DMK 31 NB et lunette Lunt 60 B1200 HaGROUPEMENT D’ASTRONOMES

AMATEURS COURRIEROIS

Adresse postale

GAAC - Simon Lericque12 lotissement des Flandres62128 WANCOURT

Internet

Site : http://www�astrogaac�frE-mail : simon�lericque@wanadoo�fr

Les auteurs de ce numéro

Simon Lericque - Membre du GAACE-mail : simon�lericque@wanadoo�frSite : http://lericque�simon�free�fr

Emmanuel Ragonet - Membre du GAACE-mail : emmanuel�ragonet@gmail�com

Michel Pruvost - Membre du GAACE-mail : jemifredoli@wanadoo�frSite : http://cielaucrayon�pagesperso-orange�fr/

L’équipe de conception

Simon Lericque : rédac’ chef tyranniqueArnaud Agache : relecture et diffusionCatherine Ulicska : relecture et bonnes idéesFabienne Clauss : relecture et bonnes idéesÉmeline Taubert : relecture et bonnes idéesOlivier Moreau : conseiller scientifique

Enfin de belles nuits pour observer les étoiles��� Mais aussi de belles journées pour admirer ‘‘notre’’ étoile, le Soleil ! Ce printemps 2016 aura permis à de nombreuses reprises de mettre l’oeil à l’oculaire ou de capter les photons célestes avec caméras et appareils photographiques��� Le ciel de printemps est surtout un ciel à galaxies, fort nombreuses lorsqu’elles sont observées loin des lumières des villes ; mais le ciel de ce printemps 2016 a aussi été le théâtre de deux rendez-vous célestes : une occultation de Vénus par la Lune mais surtout le transit de Mercure devant le Soleil, phénomène rare que nous avons pu contempler, parfois en jouant avec les nuages��� Observer le ciel du printemps, mais aussi anticiper avec le ciel d’été, riche d’amas globulaires, spectaculaire avec toutes ses nébuleuses diffuses et planétaires, illuminé cette année par les planètes Saturne et Mars à l’opposition� Espérons que le ciel de cet été 2016 soit aussi dégagé que celui du printemps qui vient juste de s’écouler���

Cap à l’Est

Quelques membres du GAAC prendront à nouveau la route de la Tchéquie pour deux semaines en juillet��� Nouveauté pour cette escapade : une incursion en Slovaquie�

Nuit des Étoiles

Notre plus grande manifestation publique de l’année se déroulera à la ferme pédagogique de Courrières le samedi 6 août� Au programme : ateliers, planétarium, observations���

Assemblée Générale

La 8ème Assemblée Générale du Groupement d’Astronomes Amateurs Courriérois aura lieu le vendredi 9 septembre au Centre Culturel de Courrières� Venez nombreux !

Retrouvez l’agenda complet de l’association sur http://www�astrogaac�fr/agenda�html

• • • • LA VIE DU GAAC

C’était au printemps

Ce sera cet été

Conférence de Michel Pruvost à Mont Bernenchon

Conférence de Michel Pruvost à Wasquehal

Animations astronomiques à Maing

Sortie ‘‘sextant et estaminet flamand’’

Après-midi nature à la ferme pédagogique de Courrières

Remise du diplôme ‘‘Villes et villages étoilés’’ à la commune de Ferques

Nuits Astronomiques de Touraine 2016

Le transit de Mercure à l’Observatoire de Lille

Animations astronomiques au collège Gambetta d’Arras

Pint of Science 2016 à Lille

23ème Nuit Noire du Pas-de-Calais

Remise du diplôme ‘‘Villes et villages étoilés’’ à la commune de Cléty

Conférence de Stéfan Renner à l’Observatoire de Lille

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Les instantanés

Retrouvez la vie ‘‘officieuse’’ de l’association sur la page Facebook : https://www�facebook�com/GAAC62

Premier apéro en terrasseBéthune (62)- 25/03/2016

Sortie sextant et estaminet flamand

Cassel (59) - 23/04/2016

S’il pleut, c’est de la faute de FrançoisTauxigny (37) - 05/05/2016

Soirée mousse chez ArnaudMons-en-Pévèle (59) - 04/03/2016

Yann, terrifié avant sa première séance de plané !Maing (59) - 15/04/2016

Il faut prendre des forces avant un marathon���Grévillers (62) - 12/03/2016

Ouais ! On a vu le transit !Lille (59) - 09/05/2016

• • • • LA VIE DU GAAC

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M87, une galaxie elliptique géantePar Michel Pruvost

• • • • SCIENCES

Observé dans un télescope, le 87ème objet du catalogue de Messier n’apparaît pas exceptionnel� C’est pourtant un des objets les plus intéressants de notre Univers� C’est aussi l’un des plus impressionnant�

HistoireC’est le 18 mars 1781 que Charles Messier découvre cet objet en même temps que sept autres dans les constellations de la Vierge et de la Chevelure de Bérénice� Il les ajoute dans son catalogue entre les rangs 84 et 90� M87 est donc le 87ème objet du catalogue Messier� L’objet sera catalogué dans les années 1880, sous le numéro NGC 4486 dans le New General Catalogue de l’astronome John Dreyer� En 1918, l’astronome américain Heber Doust Curtis, avec la lunette de 91 centimètres de diamètre de l’observatoire Lick observe l’absence de structures spirales dans M87 mais remarque ‘‘un curieux rayon droit (...) apparemment connecté au noyau par une fine ligne de matière’’� L’année suivante, une supernova apparaît dans la nébuleuse mais ne sera identifiée qu’en 1922�

En 1926, Edwin Hubble l’intègre dans la famille des nébuleuses extragalactiques� M87 est alors cataloguée comme nébuleuse elliptique sphérique dans la classe E0� L’astronome la classe comme un membre de l’amas de la Vierge et lui attribue une distance de 6 millions d’années-lumière environ� En 1931, c’est encore la seule nébuleuse elliptique à être partiellement résolue en étoiles� Ce n’est qu’en 1956 qu’elle sera officiellement reconnue comme une galaxie� En 1947, avec l’essor de la radioastronomie, on découvre une importante source radio à l’emplacement de M87 : Virgo A� En 1953, M87 sera confirmée comme étant la source du rayonnement radio et plus particulièrement le jet détecté en son centre� Elle sera cataloguée sous le numéro 3C 274 dans le catalogue de Cambridge, puis ARP 152 dans l’Atlas of Peculiar Galaxies de Halton Arp�

L’observationM87 est au nord de la constellation de la Vierge, près de la Chevelure de Bérénice entre les étoiles 6 de la Chevelure et ρ de la Vierge. De magnitude 8.6, M87 est facilement accessible aux petits instruments. Dans une lunette de 60 millimètres de diamètre, elle apparaît comme un point nébuleux ressemblant à un amas globulaire non résolu� Au télescope de 200 millimètres, c’est une tache ronde nébuleuse brillante� On distingue facilement une autre petite galaxie semblable mais moins lumineuse à côté : NGC 4478� À partir de 300 millimètres de diamètre, une seconde galaxie se montre non loin : NGC 4476� Des diamètres supérieurs n’apportent plus rien à l’observation� Il faut normalement 800 millimètres de diamètre pour pouvoir distinguer le jet lumineux se détachant du noyau, mais des astronomes amateurs américains ont pu le distinguer dans un télescope de 400 millimètres sous un très bon ciel�

la galaxie M87 photographiée par Adam Block

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• • • • SCIENCES

Distance, dimensions, environnement et interactions au sein de l’amas de la Vierge

M87 est classée de type E0p, ce qui veut dire que son aspect est sphérique et qu’elle ne montre pas d’aplatissement� Le ‘‘p’’ indique qu’elle possède une particularité, celle-ci étant la présence du jet rectiligne proche du noyau� C’est une galaxie super géante avec un noyau entouré d’une enveloppe diffuse, sans trace de poussière ou de gaz� Sa forme elliptique, quasiment sphérique, est due aux trajectoires aléatoires des étoiles de la galaxie, au contraire de celles ordonnées qu’on trouve dans les galaxies spirales�

Sa distance a été mesurée par plusieurs méthodes� La mesure de la luminosité des nébuleuses planétaires, la comparaison de luminosité avec d’autres galaxies étalonnées avec des céphéides, la distribution linéaire de la taille des amas globulaires, la mesure de la luminosité maximale en infra rouge des étoiles super géantes rouges��� Toutes ces méthodes ont permis de fixer la distance de M87 à environ 53�5 ± 1�5 million d’années-

Carte de repérage de la galaxie M87 dans la constellation de la Vierge

M87 et ses grandes voisines M84 et M86

M87

lumière�

Son enveloppe stellaire atteint un diamètre d’environ 978 000 années-lumière, ce qui est gigantesque quand on compare au diamètre de 150 000 années-lumière estimé du disque de notre Galaxie� Le bord de la galaxie M87 semble tronqué mais le phénomène à l’origine de cette particularité reste mal connu� Peut-être une rencontre avec M84 il y a un milliard d’années ?

Des courants stellaires ont été découverts au nord-ouest de la galaxie ce qui traduit des effets de marées avec d’autres galaxies� Enfin, il a été établi en 2009 par des astronomes de l’Observatoire Européen Austral que M87 et une autre géante de l’amas de la Vierge, M86, se dirigent l’une vers l’autre et devraient entrer en collision dans les milliards d’années à venir�

M84

M86

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Les interactions sont donc importantes dans l’amas de la Vierge et M87 y tient une place prépondérante� C’est en effet la galaxie la plus massive de l’amas� Une équipe d’astronomes de l’institut Max Planck a démontré que M87 avait fusionné avec une galaxie spirale dans les derniers milliards d’années� C’est en observant la répartition et les mouvements des nébuleuses planétaires dans le halo de M87 que ces astronomes sont parvenus à cette conclusion� Leur dissémination dans le halo, qui traduit celle des étoiles en général, est 100 fois plus étendue que la galaxie originelle et la présence d’étoiles bleues, trop jeunes pour être de M87, a confirmé l’hypothèse de la fusion d’une galaxie spirale�

M87 possède une importante population d’amas globulaires� C’est la galaxie qui en a le plus� On compte plus de 12 000 amas globulaires en orbite autour de cette galaxie� À titre de comparaison, la Voie lactée n’en compte que 200 environ recensés� Ces amas sont très semblables à ceux que nous connaissons�

Caractéristiques physiques de M8�La masse de M87, calculée d’après les mouvements des étoiles qui la composent, est de l’ordre de 6000 milliards de masses solaires, dans un rayon de 163 000 années-lumière� La masse totale de la galaxie avoisine 200 fois celle de la Voie lactée, soit approximativement 120 000 milliards de masses solaires� Un sixième seulement de cette masse est sous forme d’étoiles lumineuses, le reste est un halo de matière sombre composé notamment de gaz diffus enrichi en éléments lourds produits par les étoiles et rejeté dans le milieu interstellaire lors de la phase de nébuleuse planétaire (carbone et azote) ou lors de l’explosion des étoiles en supernova (oxygène, fer)� On trouve aussi une vaste couronne de gaz chaud et de faible densité s’étendant autour de la galaxie�

Dans un rayon de 13 000 années-lumière autour du noyau, l’abondance d’éléments lourds n’est que la moitié de celle qui est dans le Soleil et, à l’extérieur de ce rayon, elle diminue encore de façon constante� Cela laisse supposer que le milieu interstellaire ne s’enrichit plus et donc qu’il ne se crée plus de nouvelles étoiles depuis très longtemps� On distingue en effet peu de poussières pouvant former des nébuleuses diffuses et de jeunes étoiles� La population stellaire est dominée par de vieilles étoiles qui contiennent peu d’éléments autres que l’hydrogène et l’hélium� Toutefois, des filaments de matière ont été observés près du noyau� Leur masse a été estimée à 10 000 masses solaires�

La masse totale de poussières dans M87 a été mesurée autour de 70 000 masses solaires� C’est peu pour une telle galaxie quand

Position des nébuleuses planétaires étudiées dans M87M87 et son halo d’amas globulaires

Filaments de matière observés par le télescope spatial Hubble

• • • • SCIENCES

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on la compare à la Voie lactée qui en contient près de cent millions de masses solaires� Dans une étude publiée en novembre 2015, des astronomes de l’université d’Harvard ont pu observer les pulsations d’étoiles de type solaire en fin de vie� Le rayonnement de ces étoiles, passées au stade de géante rouge, augmente et décroit de façon régulière� Il est difficile de percevoir ces pulsations à si grande distance, mais cela a été rendu possible grâce à des clichés pris par le télescope spatial Hubble� L’analyse de la périodicité et des variations d’éclats de ces étoiles a permis d’en déterminer l’âge et ainsi de fixer celui de M87 à une dizaine de milliards d’années�

Une galaxie activeOutre sa masse colossale, ce qui caractérise M87 est la présence d’un jet de matière semblant être projeté depuis le centre de la galaxie vers l’extérieur� Il s’étend sur au moins 5000 années-lumière, soit une distance angulaire de 20”� Il est composé de plasma énergétique, c’est-à-dire d’électrons, de protons et de quelques noyaux atomiques� Le jet est collimaté, c’est-à-dire qu’il est très étroit et dirigé dans une direction bien précise� Il ne s’écarte de cette direction que de quelques degrés seulement� On a des preuves qu’un jet semblable existe à l’opposé mais il est totalement invisible� Seuls d’impressionnants lobes de matières trahissent l’existence de ce jet�

Issus des deux jets de plasma, des lobes de matière se projettent jusqu’à 250 000 années-lumière du centre de la galaxie donc bien en dehors� Une découverte étonnante a été faite sur la base d’images prises par le

télescope Hubble� La vitesse du jet semblait atteindre quatre fois la vitesse de la lumière, mais en fait cette mesure était faussée par la nature relativiste du jet et par l’angle de vue� Sa vitesse est très proche toutefois de la vitesse de la lumière� Le télescope spatial Hubble a pu photographier des mouvements à l’origine du jet sur une période de 13 ans� Notamment, à environ 212 années-lumière du cœur de la galaxie, Hubble a pu suivre l’activité d’une bulle de matière qui a été nommée HST-1� En 2006, cette matière a vu son rayonnement X multiplié par 50� Cette intense émission a duré quatre ans avant de

Le jet de M87 et les lobes de matière associés visibles en radio

Jets et lobes photographiés par le télescope spatial Hubble

• • • • SCIENCES

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diminuer ensuite� La lumière du jet est polarisée, ce qui signifie qu’elle est émise par des électrons qui se déplacent à une vitesse proche de celle de la lumière dans un champ magnétique� L’énergie dissipée par ces électrons est estimée à 5x1056 eV� L’intense rayonnement radio détecté provient essentiellement du jet�

M87 est aussi une puissante source gamma� Au moyen du télescope H�E�S�S� (High Energy Stereoscopic System) en 2006, les astronomes ont pu mesurer ce rayonnement ainsi que de nombreuses variations très rapides de celui-ci de l’ordre de quelques jours� Ces variations rapides sont le signe d’une intense activité située dans une très petite zone de la galaxie�

L’énergie colossale émise par la galaxie M87 s’explique par la présence au centre d’un trou noir supermassif� Sa masse a été estimée à 6�6 milliards de masses solaires, ce qui lui donne un horizon plus grand que l’orbite de Neptune� C’est un des plus grands connus� Autour de ce trou noir, un disque d’accrétion s’est formé et les jets s’en échappent perpendiculairement� On estime qu’une masse solaire de gaz s’engloutit en 10 ans dans le trou noir� Étonnamment, le trou noir ne parait pas être au centre exact de la galaxie mais à 81 années-lumière dans le sens opposé au jet� La raison est mal connue, c’est peut-être le jet qui aurait repoussé le trou noir ou peut-être la coalescence de deux trous noirs supermassifs�

M87 présente également un excès d’énergie dans l’infrarouge� Un tel excès est dû habituellement au rayonnement thermique des poussières, mais dans le cas de M87, les poussières sont rares et c’est le rayonnement synchrotron du jet qui est à l’origine du rayonnement infrarouge de la galaxie�

Le télescope Chandra a particulièrement étudié les lobes de matières éjectés par la galaxie dans le prolongement des jets� Ces bulles de matières émettent fortement en rayonnement X� Des boucles et des anneaux de gaz créés par des ondes de choc dus à l’éjection de la matière dans les jets traversent ces lobes et entourent la galaxie� Les variations de densité rencontrées dans ces anneaux et ces bulles sont les traces d’éruptions dans l’environnement du trou noir central� En étudiant leur distribution, les astronomes ont ainsi découvert que des éruptions ont lieu tous les 6 millions d’années� Une importante éruption aurait aussi eu lieu il y a 70 millions d’années�

Ces éruptions ont une conséquence majeure� Le gaz présent dans la galaxie ne peut pas se refroidir, se condenser et former de nouvelles étoiles� L’évolution de la galaxie est donc totalement arrêtée, ce qui l’a empêché de devenir une grande galaxie spirale�

Le coeur de M87 en rayonnement gamma

M87 par le télescope Chandra

• • • • SCIENCES

la porte des étoiles n°33 10

Rouge et morteCette formule : ‘‘red and dead’’, a été employée par l’astronome William Forman du Smithsonian Astrophysical Observatory de Cambridge, Massachusetts, pour décrire l’état anémique des grandes galaxies elliptiques telles que M87� Longtemps, son équipe et lui se sont interrogés sur cette particularité� Le télescope X Chandra a permis d’apporter quelques réponses� Ils ont constaté que, non seulement la galaxie M87 - mais aussi une grande partie du centre de l’amas de la Vierge - ne produisait que le dixième de ce qu’on aurait dû trouver en jeunes étoiles, ce qui ne pouvait s’expliquer que par la présence d’un mécanisme de chauffage du gaz galactique et intergalactique� Grâce au satellite Chandra et aux études menées conjointement avec le VLA (Very Large Array) en rayonnement radio, les astronomes ont pu voir les effets de la chute de matière dans le trou noir central de M87� Seul un trou noir de cette taille peut libérer assez d’énergie pour chauffer périodiquement le

gaz autour de la galaxie, l’empêchant ainsi de se refroidir et de se condenser et former de nouvelles générations d’étoiles�

Dans ce mécanisme de chauffage du gaz, l’énergie cinétique des particules éjectées dans les jets représente une part non négligeable� Les bulles observées sont la trace d’ondes de choc colossales qui sont le résultat du transfert de cette énergie cinétique� Le scénario s’établirait ainsi : lorsque de la matière chute sur le trou noir central, deux jets de particules quittent le trou noir dans deux directions opposées à des vitesses proches de celle de la lumière� Ces jets emportent le gaz chaud qui environne le trou noir, créant une cavité, une bulle en expansion pénètre dans le gaz environnant en lui transférant l’énergie du trou noir�

Cette énergie se convertit en chaleur� Simultanément, l’expansion de ces bulles crée des ondes de choc qui se transmettent à des vitesses supérieures à la vitesse du son, ce qui a pour conséquences de chauffer encore plus le gaz� Grâce au télescope Chandra, les astronomes ont vu de telles ondes de choc à 42000 années-lumière du centre de M87� Ils ont ensuite pu déterminer que la bulle de matière qui en est à l’origine a été émise voilà 10 millions d’années et que cette explosion a duré 2 millions d’années� Les observations ont même pu montrer qu’en ce moment, on peut assister à une nouvelle explosion� C’est ainsi que le trou noir entretient le chauffage du gaz galactique, rendant quasiment impossible la naissance de nouvelles étoiles�

L’étude de cette grande galaxie n’a pas fini d’étonner� Elle est le prototype des grandes galaxies actives et justifie toutes les études menées� Dernièrement, la découverte d’un amas globulaire filant à plus de 800 kilomètres par seconde vers l’extérieur de la galaxie a relancé le débat sur la possibilité qu’il y ait deux trous noirs au centre de la galaxie� Cela serait possible car on sait que M87 a fusionné avec une galaxie spirale il y a quelques milliards d’années� Les astronomes ont encore beaucoup de choses à découvrir sur cette galaxie�

M8�NGC ��8�, 3C 2��, Arp 1�2

Constellation de la Vierge (Virgo)

Ascension droite : 12h30m49�42sDéclinaison : +12°23’28’’Distance : 53�5 ± 1�5 MalMagnitude : 8�6Magnitude absolue : -22Diamètre : 978 000 années-lumièreMasse : 120�1012 masses solaires

Bulles et ondes de choc au centre de M87

Image composite rayons X (Chandra) et radio (VLA)

• • • • SCIENCES

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Le patrimoine astronomique du Musée des arts et métiersPar Simon Lericque

• • • • PATRIMOINE

Des automobiles du début du siècle dernier, des machines-outils du XVIIIème, des maquettes de viaducs, des automates, des radios, téléviseurs ou machines à écrire d’une époque aujourd’hui révolue��� C’est tout cela le Musée des arts et métiers de Paris ; un immense bric-à-brac témoignant de toute l’ingéniosité et l’inventivité de spécialistes des sciences et des techniques du temps passé� Parmi les 3000 œuvres exposées dans les splendides galeries du musée, on trouve de nombreuses perles astronomiques : vieux instruments d’optique ou de mesure, horloges, et autres curiosités��� Petit tour d’horizon – comme une visite virtuelle – de ce lieu étonnant�

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• • • • PATRIMOINE

L’histoire du MuséeLe Musée des arts et métiers est l’un des plus vieux de la capitale� Il rassemble la plus ancienne collection industrielle et technique du monde, datant de la Renaissance à nos jours� Il a été fondé en 1794 par Henri Jean-Baptiste Grégoire (1750-1831), prêtre catholique mais également figure de la Révolution Française, représentant du Tiers-État� À cette époque, le Conservatoire des Arts et Métiers (tel qu’il était nommé) était un lieu de formation pour les ingénieurs et techniciens�

Les collections exposées proviennent de l’Académie des Sciences, du Louvre et de l’Hôtel d’Aiguillon� Elles ont été centralisées dans les bâtiments de l’ancien prieuré Saint-Martin-des-Champs, nationalisé en novembre 1798, après la Révolution� Le conservatoire ouvre ses portes au grand public en 1802�

Depuis, et au fil des décennies, les collections ne cessent de s’étoffer avec l’apparition de nouvelles thématiques : chemin de fer, arts graphiques, photographie au XIXème siècle ou cinéma, télévision, radio, domaine spatial au XXème� Pour fêter dignement le bicentenaire du musée, un chantier de rénovation ambitieux est mené à bien en 1994� Le site est aujourd’hui placé sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et accueille chaque année près de 200 000 visiteurs�

La visite est divisée en sept grands secteurs : les instruments scientifiques, les matériaux, la construction, l’énergie, la mécanique, la communication et les transports� C’est évidemment dans la première section, confortablement aménagée sous les combles du bâtiment que l’on trouve le plus d’œuvres qui attireront les astronomes, mais bien évidemment, il y a d’autres objets dignes d’intérêt dans les autres parties du musée�

La mesure du tempsComme chacun sait, la mesure du temps qui passe est étroitement liée aux cycles astronomiques et ce, depuis la nuit des temps� Le rythme céleste le plus évident est celui du Soleil et l’utilisation de cadrans solaires a longtemps permis de connaître l’état d’avancement de la journée� On retrouve dans les collections du musée un grand nombre de cadrans, de toutes époques, de tous types, de toutes tailles, faits de différents matériaux, portatifs ou fixes� Le plus beau (selon moi) est un cadran équatorial en forme de bol réalisé par Jean Desclincourt et datant du XVIIème siècle�

Dans la même catégorie, mais plus exotique, l’une des premières vitrines que l’on croise abrite un cadran solaire méridien à canon, réplique à échelle réduite de celui qui est installé dans les jardins du Palais Royal depuis 1786� L’engin, qu’il convient d’installer en suivant une orientation Nord-Sud est équipé d’une lentille� Celle-ci, lors du passage au méridien du Soleil focalise ses rayons enflammant un tas de poudre et provoquant une détonation� Il est midi !

Pour la visite, passez par la porte Arago

Cadran solaire équatorial, fin XVIIème siècle, réalisé par Jean Desclincourt

Cadran solaire horizontal à canon, fin du XVIIIèmeréalisé par Rousseau

la porte des étoiles n°33 13

• • • • PATRIMOINE

Les cycles du ciel se retrouvent également sur les cadrans des horloges astronomiques� La collection du Musée des arts et métiers y est d’ailleurs d’une grande richesse dans ce domaine ! Elles sont les œuvres de grands noms de l’horlogerie des XVIIème et XVIIIème siècles : Claude Perrault, Louis-Charles Gallonde, Abraham Louis Breguet, Jean André Lepaute, Antide Janvier��� L’horloger jurassien est d’ailleurs le plus représenté et est l’auteur de l’objet le plus remarquable : une horloge de parquet dotée de 10 cadrans qui indiquent l’heure dans différentes villes du monde, les levers et couchers du Soleil, les phases de Lune, la date des calendriers grégorien et républicain (ainsi que les jours supplémentaires de ce calendrier particulier) et les années bissextiles�

La mesure du ciel et la navigationPlusieurs astrolabes sont exposés� La plupart ont été conçus à la Renaissance� Ces instruments extraordinaires, dont les premiers ont été développés au IIIème siècle avant J�C� permettent de connaître (ou de déduire) quantité d’informations en un ‘‘coup d’œil’’ : heures de levers et couchers du Soleil, durées du jour et de la nuit, positions de certaines étoiles remarquables dans le ciel, date du jour��� Le plus bel astrolabe exposé est sans nul doute celui de Rennerus Arsenius, fait de bronze et fabriqué en 1569� Rennerus Arsenius était le petit-fils du mathématicien Gemma Frisius, celui-là même qui avait effectué les calculs de l’horloge astrolabe de Saint-Omer� Parmi les astrolabes, il en existe des versions ‘‘nautiques’’ qui, comme leur nom l’indique, permettaient de se repérer en pleine mer� L’un d’entre eux, réalisé par Sancho Guttierez en 1563, prend place à côté de celui d’Arsenius�

De l’astronomie à la navigation, il n’y a souvent qu’un petit pas à franchir� En effet, les marins étaient (et sont encore souvent) de brillants astronomes� Lors des siècles passés, seul l’aspect du ciel étoilé – la hauteur du Soleil, des étoiles ou de certaines planètes – permettait de déduire la position en mer� Il est donc logique que l’on trouve ici de nombreux instruments de mesure et de navigation, essentiellement des sextants ou des octants fabriqués, entre autres, par Jesse Ramsen, John Hadley ou George Adams� Quelques chronomètres de marine sont aussi mis en valeur ; fort utiles à l’époque pour la mesure précise du temps et l’établissement de la longitude�

Pendule avec phases de Lune construite par Deschamps

vers 1825

Horloge à calendrier et indications astronomiques, par Antide Janvier,

début XIXème siècle

Astrolabe de Rennerus Arsenius 1569 Astrolabe nautique par Sancho Guttierez, Séville 1563

la porte des étoiles n°33 1�

• • • • PATRIMOINE

Et de l’astronomie à la géodésie, là-aussi, il n’y a aussi qu’un pas��� L’instrument le plus emblématique de cette discipline est ici un cercle répétiteur tout en laiton réalisé par le mathématicien Charles de Borda à la fin du XVIIIème siècle� Ce type d’instrument a notamment été utilisé pour la mesure de l’arc Dunkerque-Barcelone, en vue de calculer in fine, la circonférence de la Terre�

Représentations célestes ou terrestres

De cette mesure du ciel et de la Terre sont nées plusieurs représentations : celles-ci prennent la forme de globes terrestres, de globes célestes, de planétaires ou de sphères armillaires��� Là encore, la collection du musée est

riche� Le cartographe Guillaume de l’Isle est l’auteur d’un beau globe terrestre, réalisé vers 1700� Celui-ci a la particularité d’être doté d’une partie mécanique où le globe en rotation permet de déduire l’heure solaire pour n’importe quelle position sur notre planète grâce aux indications sur le pourtour� Quant au Soleil, sa position varie en fonction de la période de l’année : en position extrême vers l’hémisphère Nord pour le solstice de juin et vers l’hémisphère Sud pour celui de décembre�

Le globe céleste de Jost Bürgi constitue un chef d’œuvre d’horlogerie� Il date de 1580� L’artisan suisse, associé au joaillier allemand Antonius Eisenhoit, a conçu cette sphère céleste alors qu’il était au service de l’empereur Rodolphe II de Prague� En plus d’une représentation fidèle des étoiles et des constellations emportée par un système mécanique, le globe est couplé à un calendrier précis, prenant même en compte les années bissextiles�

Sextant avec horizon gyroscopique du XIXème

Cercle à réflexion de Borda, vers 1777, réalisé par Etienne Lenoir provenant du cabinet de Charles

Globe terrestre mécanique de Guillaume de l’Isle, 1700 d’après les observations

de l’Académie des SciencesSphère mécanique céleste de Johan

Reinhold, 1588Tellurium ou Ioxocosme du début

du XVIIIe siècle

la porte des étoiles n°33 1�

• • • • PATRIMOINE

Autre exemple qui ressemble beaucoup à l’œuvre précédente : le globe réalisé par Johan Reinhold quelques années plus tard, en 1588� Il figure aussi une représentation de la position des constellations et des principales étoiles sur la sphère céleste�

D’autres ‘‘objets’’ astronomiques sont proposés� Ainsi, on trouvera une sphère armillaire – représentation géocentrique du ciel et de l’Univers – réalisée par le géographe Louis-Charles Desnos au XVIIIème siècle, un loxocosme mécanique – dont le principe est similaire à la sphère armillaire mais avec une représentation fidèle de la surface de la Terre, ou encore une pendule associée à une modélisation fidèle du système Terre-Lune-Soleil imaginée par les horlogers Zacharie Raingo et Paul Garnier�

Les instruments d’optiqueLes instruments astronomiques ‘‘classiques’’ sont évidemment à l’honneur� On retrouve au Musée des arts et métiers, les différentes époques et l’évolution du matériel d’observation� Une reproduction de la lunette de Galilée – premier instrument d’optique utilisé pour regarder le ciel – est exposée dans la première vitrine de la visite et plante le décor� Pour lui tenir compagnie, on trouve aussi d’autres lunettes simples, essentiellement achromatiques, comme celle utilisée par le père Chérubin d’Orléans en 1681 ou d’autres, fabriquées par John Dollond au milieu du XVIIIème siècle�

Le développement de télescopes à miroir débute à la fin du XVIIème siècle, ceux-ci étaient généralement en bronze et équipaient des instruments de petits diamètres, comme les télescopes de James Gregory ou de James Short� Les premiers miroirs de Léon Foucault (le physicien est d’ailleurs omniprésent dans les allées du musée) sont mis à l’honneur� Ces miroirs minces, interchangeables et recouverts d’une fine couche d’argent offraient une bien meilleure réflectivité que ceux faits de bronze� Dès lors, des télescopes ont pu être dotés de miroirs bien plus grands que le diamètre des lentilles utilisées dans les réfracteurs�

Pendule à planétaire - Raingo et Garnier - 1825-1840

Lunette de Galilée, début XVIIème siècle, modèle d’après l’original conservé à Florence, XIXème

Télescope grégorien, XVIIIème siècle, réalisé par B�E Van der Bildt

Télescope de type Cassegrain par Short construit au XVIIIème siècleTélescope de Foucault

la porte des étoiles n°33 1�

• • • • PATRIMOINE

En fin de visite, dans la grande nef de l’église Saint-Martin des Champs, est exposée la copie fonctionnelle du télescope spatial Sigma (pour Système d’Imagerie Gamma à Masque Aléatoire) dont l’original a été lancé le 1er décembre 1989 depuis le site de Baïkonour au Kazakhstan et a, huit années durant, observé diverses sources de rayonnements Gamma dans l’Univers�

Les prémices de l’imagerie astronomiqueEncore un autre domaine dont les liens avec l’astronomie sont évidents (du moins aujourd’hui) : la photographie� C’est dans le secteur ‘‘communication’’ du musée que l’on va trouver les premiers daguerréotypes� La daguerréotypie est une technique qui – comme son nom l’indique – a été mise au point par Louis Daguerre (1787-1851) en 1835� Elle permettait de retranscrire une image sur une surface en argent poli� Pour des scènes quotidiennes (un personnage, un paysage), il n’était pas rare de devoir exposer la plaque durant plusieurs dizaines de minutes avant

de la révéler par le biais de produits chimiques� La technique évoluera rapidement ensuite� Des chambres noires sommaires on bascule à des appareils photographiques complexes permettant de conserver les négatifs et donc, de dupliquer à loisir les résultats finaux�

On ne se doute pas du travail conséquent qu’il était nécessaire de fournir à l’époque pour réaliser les premières photographies de l’observatoire de Paris, ou les premières images du Soleil� Il faut voir ces instruments anciens et ses accessoires pour s’en rendre compte� Dire qu’aujourd’hui, il suffit d’appuyer sur un bouton et de quelques clics pour afficher le résultat sur un écran !

Foucault et son penduleLa visite se termine au sein même de l’église Saint-Martin-des-Champs� C’est ici que se trouve l’essentiel de la section ‘‘transports’’� La scénographie y est d’ailleurs spectaculaire : une passerelle permet au visiteur de grimper jusqu’au toit de l’église où des anciennes automobiles sont exposées et des avions - parmi les premiers qui aient existé - sont suspendus depuis le plafond� Un pendule est lui-aussi suspendu� La célèbre expérience, qui a permis au physicien de démontrer le mouvement de rotation de la Terre en 1851 au Panthéon est ici reproduite au cœur de l’église� Le pendule d’origine est conservé sous une vitrine juste à côté�

Télescope spatial Sigma de 1988

Chambre à tiroir pour daguerrétotype

Boite à réactifs pour daguerréotype Première photographie de l’observatoire de Paris

Première photographie d’une éclipse partielle de Soleil

Le pendule de Foucault en pleine action

la porte des étoiles n°33 1�

• • • • PATRIMOINE

Près de là, dans une salle attenante, une autre expérience de Foucault est mise à l’honneur : celle de la mesure de la vitesse de la lumière� Les différents éléments d’origine de l’expérience sont précieusement conservés� Avec cette technique et ces outils qui semblent bien simples, Foucault, depuis l’observatoire de Paris, a pu déduire en 1862 une vitesse de la lumière de 298 000 kilomètres par seconde (contre une valeur moderne de 299 792 kilomètres par seconde)�

DiversParmi les instruments scientifiques, on a dans une vitrine anodine un microscope solaire� La lumière du Soleil, simplement renvoyée par un miroir plan réglable, est ici utilisée pour éclairer l’objet de l’étude� Cet instrument date des années 1830 et a été réalisé par l’opticien Charles Chevalier� Un peu plus loin dans la déambulation, au milieu des engins de communications, le Soleil est aussi la source d’énergie d’un four solaire développé en 1880 par les ingénieurs Augustin Mouchot et Abel Pifre� Cet engin était destiné à concentrer la chaleur de notre étoile en un point précis et ainsi atteindre des températures élevées�

Pour ceux qui, comme moi, ne connaissent la machine pneumatique que comme le nom étrange d’une constellation du ciel austral, sachez que le Musée des arts et métiers en abrite une��� véritable ! On retrouve là un exemplaire conçu par Jean-Antoine Nollet de l’étonnante machine inventée par Denis Papin au début du XVIIIème siècle� Cet engin, utilisé notamment pour mener des expériences sur le vide, a été mis à l’honneur par l’abbé Nicolas-Louis de La Caille (1713-1762) qui sera à l’origine du nom de 14 nouvelles constellations australes établies après son relevé du ciel depuis le Cap en Afrique du Sud� La constellation Machine Pneumatique (Antlia en latin) a été reconnue officiellement par l’Union Astronomique Internationale en 1920 et 1930�

Dans la spectaculaire reconstitution du laboratoire d’Antoine Lavoisier (1743-1794), dans une vitrine latérale, parmi la riche collection d’instruments optiques et de mesure, se cache une ‘‘loupe à deux lentilles’’ qui ressemble étrangement à ce que l’on considère aujourd’hui comme une lentille Barlow� Peter Barlow, l’inventeur de

Machine pneumatique, XVIIIe siècle

la porte des étoiles n°33 18

• • • • PATRIMOINEce petit instrument d’optique destiné à multiplier artificiellement la focale, était un mathématicien et physicien britannique� Il s’agit peut-être là de l’un des premiers exemplaires de cet outil, aujourd’hui mondialement connu et utilisé par les astronomes amateurs�

Enfin, le musée accueille aussi des instruments modernes liés à la conquête de l’espace et à l’astronautique� En témoigne un robot martien : le LAMA (pour Lavochkin Alcatel Model Autonomous)� Ce prototype de la fin des années 1990 et issu du programme spatial russe est missionné pour cartographier son environnement et pour fonctionner de façon relativement autonome� Dans les allées du musée, sont aussi exposés une copie fonctionnelle du Telstar, l’un des premiers satellites de télévision datant de 1960, une maquette de la fusée européenne Ariane V, ou encore le moteur d’une fusée Vulcain���

Loupe à deux lentilles de Lavoisier

Satellite de télécommunications Telstar datant de 1960 Prototype de rover martien LAMA datant de 1990

Informations pratiquesLe Musée des arts et métiers se trouve au 60 rue Réaumur, dans le 3ème arrondissement de Paris� L’accès y est possible du mardi au dimanche de 10 heures à 18 heures, avec une ouverture nocturne le jeudi jusque 21h30� Le tarif classique est de 8 € par personne pour la visite de l’exposition permanente (où l’on peut déjà passer une bonne partie de la journée)� En plus des explications du principe du pendule de Foucault qui ont lieu quotidiennement ; des visites guidées ou thématiques sont aussi proposées par les médiateurs de l’établissement� En parallèle, des conférences, des expositions temporaires ou des performances artistiques sont aussi proposées� Plus d’informations sur le site internet du musée : http://www�arts-et-metiers�net

Merci à mon camarade Laurent pour m’avoir fait découvrir ce lieu riche et étonnant, ainsi qu’à mon paternel – Monsieur Lericque Bernard – de m’avoir accompagné lors de cette visite� Sources : le guide des collections aux éditions Artlys�

la porte des étoiles n°33 1�

J’ai pensé à nos amis photographes pour ce programme� C’est à partir de fin avril et jusque fin septembre qu’on peut explorer ce que certains appellent le “Grand Rift Galactique”� Constitué de nuages de gaz et de poussières, il sépare la Voie lactée en deux, entre les constellations du Centaure et du Cygne� Plus d’une centaine d’objets divers peuvent y être observés, j’ai sélectionné soixante d’entre eux, tous accessibles aux photographes, mais malheureusement peu aux observateurs visuels� Le Grand Rift n’est pas un objet unique, il est le cœur de notre Voie lactée, il en constitue l’essence même� Au sein de ses grands nuages d’hydrogène, il recèle de nombreuses merveilles qui se trouvent à des distances très variables en fonction de l’endroit où on vise� Nous commencerons par les plus proches�

Le grand rift galactiquePar Michel Pruvost

• • • • OBSERVATION

la porte des étoiles n°33 20

• • • • OBSERVATION

Autour d’Antares (α du Scorpion)C’est en mai, en milieu de nuit, que la période d’observation est la meilleure� Au nord d’Antares, se trouve le complexe de nébuleuses de r Ophiuchi, IC ��0� et IC��03� Cet ensemble est à cheval sur les constellations d’Ophiuchus et du Scorpion� Il s’étend sur 4�5° d’est en ouest et 6�5° du nord au sud� Il consiste en deux régions de gaz et de poussières étalées sur une cinquantaine d’années-lumière� Des régions de formation d’étoiles et quelques amas ouverts sont incrustés dans ces nuages� IC4604 est un enchevêtrement de nébuleuses en émission et de nébuleuses obscures� IC4603 est une nébuleuse par réflexion� C’est une des régions de formation d’étoiles les plus proches de nous à 400 années-lumière� Son observation visuelle est très difficile� Seule la photographie permet de découvrir la richesse de cette zone�

Plus au sud, autour de l’étoile Antares, apparaît une autre nébulosité, VdB 10�, une nébuleuse par émission s’étendant sur 1�4°� Elle est bordée sur un côté par IC ��0�, une petite nébuleuse par réflexion� Au nord de ce complexe, autour de l’étoile 22 du Scorpion, se trouve IC ��0�, une autre nébuleuse par réflexion� Observables en visuel, deux amas globulaires complètent le spectacle, M�, facile à voir dans un petit instrument et NGC �1��, abordable avec un diamètre de 250 millimètres. Enfin, vers l’ouest, autour de l’étoile σ Scorpii, on peut découvrir une dernière nébuleuse par réflexion, Sharpless 9�

À l’est du complexe de nébuleuses, incrusté sur un fond blanchâtre d’étoiles et sur 10° de champ, de grands nuages sombres semblent s’échapper de la zone� Le plus grand de ces nuages est Barnard ��� Au nord, deux autres nuages découpent le paysage : Barnard �1 et Barnard �3. Seules des mosaïques de photos ou des objectifs à très grands champs peuvent rendre le spectacle somptueux�

IC��0�/IC��03

Au nord du Scorpion, autour de υ et de βÀ 400 années-lumière, illuminée par l’étoile υ du Scorpion, se trouve la nébuleuse par réflexion IC ���2 aussi appelée Blue Horsehead Nebula� Comme pour les précédentes, seule la photographie permet de détailler sa forme, ses détails et sa couleur� Il ne faut pas espérer pouvoir distinguer cette nébuleuse en visuel� Ses dimensions sont de plus de 2° de champ� Une autre nébuleuse par réflexion, IC ��01 se trouve juste à coté�

VdB 10�IC��0�

M�

NGC �1��

Sharpless 9

IC��0�

Barnard ��

Barnard �1Barnard �3

Carte de repérage des objets autour de l’étoile Antarès

la porte des étoiles n°33 21

Au sud d’Ophiuchus, autour de θDans cette dense région de la Voie lactée, il n’y a qu’un seul objet facile à portée des astronomes en visuel : l’amas globulaire M1�� Visible dans de petits instruments, il se trouve à 20 000 années-lumière de nous, près du centre de notre Galaxie� C’est sur la gauche, à l’est de l’amas, qu’il faudra diriger l’APN ou une caméra pour découvrir, s’étalant sur 10° de champ, le complexe de nébuleuses obscures surnommé “Pipe Nebula”, Barnard �8� Sous un beau ciel, il peut être visible à l’œil nu, mais c’est aux jumelles qu’il offre un merveilleux spectacle� Au nord, la photographie fait apparaître Barnard �2, petite nébuleuse obscure à la forme caractéristique en S�

Au nord de la nébuleuse obscure se trouve une petite nébuleuse planétaire, NGC �3��� Le Petit Fantôme se révèle à partir de 150 millimètres de diamètre� Elle peut donc être une cible de choix pour les photographes avec un grossissement de plus de 500 fois�

• • • • OBSERVATION

IC���2

IC��01

Carte de repérage de IC 4592 et IC 4601

M1�

Barnard �8

Barnard �2NGC �3��

Carte de repérage des objets autour de q Ophiuchi

la porte des étoiles n°33 22

Dans le Sagittaire, M8 et M20Voici les célèbres nébuleuses de la Lagune M8 et de la Trifide M20� Ces nébuleuses se distinguent déjà à l’œil nu sous un bon ciel, loin des lumières� Il n’y a donc aucune difficulté à les observer et à les imager� Plus délicates sont les combinaisons de nébuleuses à émission et par réflexion de la zone de NGC ����, à l’est de M8� Cette zone rassemble, outre NGC 6559, IC ��8� et IC 12��. Cette zone est probablement une extension de la nébuleuse M8� Les deux nébuleuses M8 et M20 se trouvent à environ 5000 années-lumière du Système solaire� Elles sont un peu à l’écart du Grand Rift qui découpe la Voie Lactée plus à l’ouest�

• • • • OBSERVATION

Une ouverture dans le Grand Rift, M2�

Pour observer les objets suivants, les mois de juin et juillet sont peu propices car les nuits sont courtes, il vaut donc mieux attendre les nuits d’août� C’est en première partie de nuit qu’il faudra les chercher� M2� a pu être catalogué comme amas ouvert, mais aujourd’hui, on sait que c’est une concentration d’étoiles visibles au travers d’une trouée dans les nuages de poussières et de gaz de la Voie lactée� Cette concentration d’étoiles, plus d’un millier visibles, se trouve à 10000 années-lumière d’ici dans le bras intérieur Norma�

M8

M20

NGC����IC��8�

IC12��

Les objets autour de M8 et M20

Le grand nuage du Sagittaire, M24

M2�

Une deuxième ouverture : la fenêtre de BaadeCet endroit est ainsi nommé parce qu’il servit à l’astronome Walter Baade à mesurer la distance des deux amas globulaires, NGC ��22 et NGC ��28� Ceux-ci sont très proches du centre de notre Galaxie à 25000 années-lumière et s’observent à coté de l’étoile γ du Sagittaire.

NGC ��22NGC ��28

Carte de repérage des amas globulaires NGC 6528 et NGC 6522

la porte des étoiles n°33 23

Deux nébuleuses, l’une facile, l’autre non : M1� et IC��01• • • • OBSERVATION

La nébuleuse M1�, Oméga, est un objet facile à observer� Visible à l’œil nu, de magnitude 6, elle se laisse facilement aborder� Plus difficiles sont les extensions de cette nébuleuse qui s’étendent beaucoup plus loin que le corps central� IC ��01 est une grande zone nébuleuse, assez pâle, peu contrastée et montrant peu de détails� Seule une image à grand champ incluant M17 permet de bien faire ressortir cette nébuleuse du fond de ciel� C’est un objet difficile� Au nord de M17, deux petites nébuleuses qui sont des extensions de M17, apparaissent à la photo, IC ��0� et IC ��0��

L’une facile, l’autre non (encore) : M16 et Sharpless 53La nébuleuse M1�, la nébuleuse de l’Aigle, est facile à observer en visuel, mais l’usage d’un filtre OIII est recommandé� La prendre en photo nécessite aussi de l’attention pour faire ressortir les fameux “piliers de la création”� De l’attention et de la persévérance, il en faudra aussi pour saisir les délicats tourbillons de Sharpless 53� Plus de 6 heures de pose seront nécessaire, mais le résultat en vaut la peine�

M1�

IC��01

IC��0�IC��0�

Carte de repérage des objets autour de la nébuleuse M17

Autour de M11Nous voilà désormais dans la constellation de l’Écu de Sobieski� Août et septembre sont de bons mois pour observer les objets de cette constellation� L’amas d’étoiles M11 (du Canard Sauvage) est très connu des astronomes amateurs� À une distance d’environ 6000 années-lumière, il renferme plus de 3000 étoiles� C’est le plus riche du catalogue Messier et certains le confondent facilement avec un amas globulaire� On le repère facilement dans un chercheur, pas besoin de carte� Mais les photographes ne se contenteront pas de cet amas� Il faut viser un grand champ et capter la zone au nord de l’amas� Sur un fond constellé d’étoiles apparaissent alors de nombreuses nébuleuses obscures� Barnard 111 et 11� se montrent juste au-dessus de l’amas, puis Barnard 110 et 113 se détachent sur le fond continu des étoiles� Au passage on captera le petit amas NGC ��0��

M1�

Sharpless 53

Carte de repérage des nébuleuses M16 et Sharpless 53

la porte des étoiles n°33 2�

• • • • OBSERVATION

Aux confins d’Ophiuchus, du Serpent et de l’AigleAu nord de la constellation du Serpent, le Grand Rift se rétrécit� On peut observer ses deux rives de part et d’autres de l’étoile θ du Serpent. À l’ouest, deux très beaux amas ouverts s’offrent en spectacle, IC ���� et NGC ��33, à environ 1300 années-lumière de notre Soleil� Ces deux amas sont à prendre en photo ensemble� Une quinzaine d’expositions de quelques minutes suffiront à les capturer avec le fond d’étoiles de la Voie lactée� Sur la rive opposée du rift, l’objet à prendre est plus difficile� Il faudra bien trois heures de pose à travers un filtre Hα pour voir apparaître Sharpless 72, une faible nébuleuse en émission�

M11

Barnard 111Barnard 11�

Barnard 110

Barnard 113

NGC ��0�

Carte de repérage des objets de la constellation de l’Écu de Sobieski

NGC ��33

Dans la Flèche et le Petit RenardNous glissons maintenant dans le triangle d’été, cette région qui accompagne les longues soirées d’août et qu’on retrouve en début de nuit jusque tard en automne� M�1 est un objet du catalogue Messier, donc à priori facile et banal� Il est pourtant difficile à observer et son aspect nébuleux loin de l’aspect traditionnel des amas globulaires peut dérouter. En photo, c’est un très bel amas, assez grand et bien résolu en étoiles. À coté de δ de la Flèche, il faudra plusieurs heures de pose pour capturer la faible nébuleuse Sharpless 84� Quant à la grande région couverte par IC 130�, un amas d’étoiles, elle présente peu d’intérêt, si ce n’est de n’être que très peu photographiée� Sur la droite d’IC 1305, sans instrument mais avec l’APN, il sera facile de capturer Collinder 3��, un astérisme nommé “le cintre”�

IC ����

Sharpless 72

Carte de repérage de Sharpless 72, IC 4756 et NGC 6633

la porte des étoiles n°33 2�

• • • • OBSERVATION

Dans la constellation du Petit Renard, le Grand Rift s’ouvre et laisse apparaître des fenêtres dans ses nuages de poussières. Au travers de l’une d’entre elles, au sud d’une ligne α-13 du Petit Renard, à 6000 années-lumière de chez nous, on peut observer le complexe de nébuleuses en émission et d’amas ouvert de NGC �820 et NGC �823�

40 minutes en Hα, 10 minutes en filtres IR/UV, 8 minutes en RGB permettront de capter la structure de NGC 6820, qui rappellera un peu les structures de la nébuleuse M16� Au nord de NGC 6820, il faudra plus de patience encore pour capter la nébuleuse Sharpless 88. Et puis dans le Petit Renard, sur l’autre rive du Grand Rift, on peut facilement imager la grande nébuleuse planétaire M2� “Dumbbell” à 2000 années-lumière�

M�1

IC130�

Sharpless 84

Carte de repérage des objets de la constellation de la Flèche

Les Dentelles du CygneVoici un très grand objet bien connu et très beau à imager� Constitué de plusieurs nébuleuses, il est le rémanent d’une supernova apparue il y a une dizaine de milliers d’années� Sa partie Est (NGC ���2 et NGC ����) est la plus facile à observer et la plus brillante� La partie ouest se repère facilement grâce à l’étoile 52 de la constellation du Cygne, il s’agit de NGC ���0� Le centre de la nébuleuse, le “triangle de Pickering”, NGC ���� et NGC ���� est plus difficile� À partir des Dentelles, c’est en remontant vers γ du Cygne, au-delà de ε, qu’une petite nébuleuse peut être découverte. Il s’agit de VdB 133, localisée autour de l’étoile 44 du Cygne�

NGC �820NGC �823

Sharpless 88

M2�

Carte de repérage des objets de la constellation du Petit Renard

Carte détaillée des Dentelles du Cygne

NGC ���2NGC ����

NGC ���0

NGC ����

NGC ����

la porte des étoiles n°33 2�

Les richesses de la constellation du

CygneAu sud de γ du Cygne (Sadr), la Voie lactée offre une profusion sans pareille de nébuleuses� Parmi toutes celles observables, deux vont retenir l’attention� La première est une nébuleuse à émission, NGC �888, baptisée “Crescent nebula”� Située à 5000 années-lumière, elle est créée par les vents violents de l’étoile Wolf-Rayet 136� Visible assez facilement dans un télescope sous

• • • • OBSERVATION

un beau ciel, elle se photographie facilement� Barnard 1�� est une nébuleuse obscure� Elle fait penser à une queue cométaire en négatif� Le fond de ciel sursaturé en étoiles de la Voie lactée permet de faire superbement ressortir cette nébuleuse�

Autour de Sadr (γ du Cygne)C’est autour de Sadr que le spectacle devient grandiose� Nébuleuses en émission et nébuleuses obscures s’enchevêtrent sur un fond galactique fait de millions d’étoiles� Les grandes nébuleuses qui entourent Sadr sont plusieurs parties d’un même objet catalogué dans l’Index Catalogue, IC 1318� Un peu à l’écart, au Nord, le complexe de nébuleuses est prolongé par NGC ��1� qui est une extension de celui-ci� À l’ouest, un petit nuage obscur, Barnard 3�3 renforce le contraste du spectacle� Au sud-ouest, la nébuleuse du Croissant, NGC 6888, apparaît noyée dans les nébuleuses� Enfin, pour compléter le panorama, deux petits amas ouverts s’incrustent dans le paysage, M2� au sud de Sadr et NGC ��10, très près au nord de l’étoile�

NGC �888

Barnard 1��

Carte de repérage de NGC 6888 et Barnard 145

IC 1318 A

NGC ��1�

IC 1318 B Barnard 3�3

M2�

NGC ��10

Carte de repérage des objets autour de l’étoile Sadr, dans la constellation du Cygne

la porte des étoiles n°33 2�

• • • • OBSERVATION

Autour de Deneb (α du Cygne)C’est à l’est de Deneb qu’on peut découvrir un dernier complexe de nébuleuses� NGC �000 “America” et IC �0�0 “Le Pelican” forme ce magnifique ensemble. C’est au nord de Deneb (α du Cygne) que le Grand Rift se referme� À partir de là, nos regards quittent l’intérieur de notre galaxie pour observer vers l’extérieur� Au nord du Cygne, commence le bras de Persée et termine ce programme d’observation�

Coordonnées des différents objets rencontrés

NGC �000

IC �0�0

Nom de l’objet Constellation AD Déc� Nom de l’objet Constellation AD Déc�IC 4604 (r Oph) Ophiuchus 16h 26m 32s -23° 28’ 48’’ M11 Scutum 18h 51m 57s -6° 14’ 38’’

VdB 307 (Antarès) Scorpius 16h 30m 11s -26° 28’ 54’’ Barnard 111 Scutum 18h 51m 51s -4° 58’ 38’’

IC 4605 (22 Sco) Scorpius 16h 31m 11s -25° 08’ 46’’ IC 4756 Serpens 18h 39m 41s +5° 27’ 06’’

M 4 Scorpius 16h 24m 34s -26° 33’ 30’’ NGC 6633 Ophiuchus 18h 28m 02s +6° 31’ 20’’

NGC 6144 Scorpius 16h 28m 13s -26° 03’ 24’’ Sh2-72 Aquila 19h 04m 36s +2° 20’ 38’’

Sh2-9 (σ Sco) Scorpius 16h 22m 04s -25° 37’ 04’’ M71 Sagitta 19h 54m 29s +18° 49’ 23’’

Barnard 44 Ophiuchus 16h 40m 33s -24° 04’ 25’’ IC 1305 Vulpecula 19h 40m 00s +20° 15’ 22’’

IC 4592 (υ Sco) Scorpius 16h 12m 55s -19° 29’ 50’’ Sh2-84 Sagitta 19h 49m 43s +18° 26’ 34’’

M 19 Ophiuchus 17h 03m 37s -26° 17’ 13’’ Cr 399 Vulpecula 19h 26m 06s +20° 13’ 05’’

Barnard 78 Ophiuchus 17h 33m 59s -26° 00’ 28’’ NGC 6820 Vulpecula 19h 43m 09s +23° 07’ 41’’

Barnard 72 Ophiuchus 17h 24m 28s -23° 38’ 40’’ Sh2-88 Vulpecula 19h 46m 41s +25° 22’ 30’’

NGC 6369 Ophiuchus 17h 30m 19s -23° 46’ 05’’ M27 Vulpecula 20h 00m 18s +22° 46’ 03’’

M8 Sagittarius 18h 04m 47s -24° 22’ 44’’ NGC 6992 Cygnus 20h 57m 04s +31° 46’ 42’’

M20 Sagittarius 18h 03m 16s -23° 01’ 46’’ NGC 6960 Cygnus 20h 46m 22s +30° 46’ 33’’

NGC 6559 Sagittarius 18h 10m 56s -24° 06’ 11’’ NGC 6974 Cygnus 20h 51m 44s +31° 52’ 58’’

M24 Sagittarius 18h 17m 38s -18° 39’ 26’’ VdB 133 Cygnus 20h 31m 19s +36° 59’ 17’’

NGC 6522 Sagittarius 18h 04m 35s -30° 01’ 45’’ Barnard 145 Cygnus 20h 03m 24s +37° 42’ 48’’

M17 Sagittarius 18h 21m 43s -16° 10’ 20’’ IC 1318 (g Cyg) Cygnus 20h 22m 48s +40° 18’ 32’’

IC 4701 Sagittarius 18h 16m 55s -16° 43’ 27’’ NGC 6888 Cygnus 20h 12m 43s +38° 24’ 16’’

M16 Serpens 18h 19m 42s -13° 47’ 13’’ NGC 7000 Cygnus 20h 59m 25s +44° 34’ 43’’

Sh2-53 Scutum 18h 26m 06s -13° 12’ 14’’ IC 5070 Cygnus 20h 51m 23s +44° 14’ 35’’

Carte de repérage des nébuleuses America et du Pélican

la porte des étoiles n°33 28

L’observatoire des Baronnies ProvençalesPar Emmanuel Ragonet

• • • • VOYAGE

En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à Moydans, des télescopes pointent le ciel, 240 nuits par an� Aux commandes de cet observatoire situé au cœur du parc régional naturel des Baronnies à 850 mètres d’altitude, Marc Bretton, un ancien informaticien réseau passionné d’astronomie et de défis ambitieux� Il est aujourd’hui directeur du site et également correspondant de l’Association Nationale de Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes sur sa région�

En 2006, le premier projet était de mettre à disposition des télescopes connectés afin de partager, avec un maximum d’amateurs et professionnels, les conditions météorologiques privilégiées de ce joli coin de France� Cet abri entièrement automatisé avec un toit roulant est asservi (ici à droite) à la météo et permet aujourd’hui le fonctionnement de plusieurs télescopes connectés, privés ou publics� On trouve ainsi un Astrograph ASA 305 mm ou des lunettes WO FLT 110 mm, TMB 175 mm, FSQ 106 mm� Ces instruments ont pour mission, par exemple, la surveillance spatiale d’astéroïdes, de débris spatiaux, ou encore de satellites, l’observatoire participant aussi à des projets liés à la NASA (l’Agence Spatiale Américaine)� Ces instruments sont aussi mis à disposition des abonnés du site www�lightbuckets�com

L’observatoire est aussi doté d’un hangar abritant une dizaine de télescopes en dépôt� Ces derniers appartiennent essentiellement à des astronomes locaux� Cela leur permet d’éviter les transports en véhicule de leur matériel parfois fastidieux� Ils peuvent ainsi profiter facilement de la grande terrasse attenante�

Le joli panorama que l’on peut voir depuis l’observatoire

L’auteur prend la pose devant la coupole de l’observatoire

la porte des étoiles n°33 2�

• • • • VOYAGE

En 2013, le projet a été complété d’un nouveau télescope ayant deux objectifs affichés : rendre accessible l’astronomie et l’utilisation des télescopes au plus grand nombre en développant l’aspect touristique autour du lieu mais aussi donner la possibilité aux astronomes plus chevronnés de passer des séjours scientifiques avec une offre d’hébergement, tout en ayant une forte valeur ajoutée en développement durable� Ce qui facilite aussi la vie en autonomie sur le site� Cette nouvelle étape a nécessité de débourser 3 millions d’euros ; avec 30 % provenant de subventions européennes ou régionales et les 70 % restant à la charge de partenaires financiers�

Comme pour rendre hommage au beau ciel noir qui surplombe l’observatoire, c’est une coupole de 6,5 mètres de diamètre, de marque italienne, intérieur bois et de très belle finition qui est venue abriter un nouveau et magnifique télescope : un Astelco Hyperion Nasmyth de 820 millimètres de diamètres et de 4680 millimètres de distance focale� Le tube optique est supporté par une monture altazimutale robotisée, reposant sur un système électromagnétique de grande précision, afin d’éviter au maximum les frottements et saccades mécaniques� Tout cela fait que le télescope de l’observatoire est le plus grand du monde accessible au grand public�

En outre, une caméra CCD FLI PROLINE PL230 de rendement 96% N/B et refroidit à -30°C vient équiper le télescope� Une roue composée de 12 filtres (Luminance, Luminance proche infrarouge, V, Ic, Ha, OIII, SII, NII et blue blocking pour la recherche de transit d’exoplanètes, ainsi que les filtres standard Rouge, Vert et Bleu) l’accompagnent� Cet ensemble astrophotographique permet de réaliser de spectaculaires images�

L’ensemble est piloté sous la coupole par un poste de commande digne d’un vaisseau spatial� Un tableau de bord très complet affiche l’inévitable logiciel de cartographie Stellarium ; mais aussi les dernières prévisions de sites météorologiques tels que Météo France, Météoblue ou Météociel� Pour sa part Marc Bretton travaille essentiellement sur la recherche d’exoplanètes avec la méthode de transit TTV (Transit Timing Variation) et à l’entretien et la gestion du site à plein temps�

Merci à Hélène pour son accueil et Marc pour la qualité de sa prestation�Plus d’informations sur : http://www�obs-bp�com Photo de M27, fusion de trois couches Ha, LNR et OIII

Le télescope principal de l’observatoire des Baronnies Provençales

L’impressionnante salle de contrôle

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Une nuit à ThuryPar Simon Lericque

• • • • OBSERVATION

C’était au cœur de l’hiver, le vendredi 15 janvier 2016� Ce soir là, c’était (quasiment) la première belle nuit de l’année : des températures froides, un beau ciel, la constellation d’Orion qui domine les autres étoiles��� Ce soir là donc, avec quelques camarades du GAAC – Patrick, Serge et Philippe – j’ai le privilège de pouvoir observer avec la lunette de Charles Lestras à l’observatoire de Thury-Sous-Clermont, un instrument récemment rénové par l’équipe de Gilles Sautot, notre hôte du jour�

la porte des étoiles n°33 31

• • • • OBSERVATION

Un pariDurant toute la journée qui précède l’observation, je suis en contact avec Gilles��� Les différents modèles météo annoncent une nuit claire mais sur le nord de la France, le ciel est désespérément couvert� Pourtant, en Picardie, c’est globalement bleu��� Sur les cartes satellites, le vent du nord tend à faire descendre le beau temps alors présent sur le sud de l’Angleterre et sur la Manche� Nous tentons le pari ! En fin d’après-midi, Philippe et Patrick me rejoignent et nous prenons la route ; Serge part de son côté� Sur l’autoroute A1, en direction du sud, nous subissons quelques averses soutenues� Vers l’ouest, à l’horizon, le ciel semble dégagé et nous laisse un maigre espoir��� De toute

façon, nous sommes bien avancés sur la route et il ne serait plus judicieux de faire demi-tour maintenant� En quittant l’autoroute, nous mettons le cap dans la bonne direction ; en nous rapprochant de notre destination, la couverture nuageuse s’étiole, nous commençons à voir une étoile, puis deux, parvenons à dessiner les principales constellations��� Finalement, une fois arrivés à Thury, au pied de la coupole de l’observatoire – et du seul lampadaire de la rue qui se trouve juste en face de la coupole –, le ciel est parfaitement dégagé et le restera toute la nuit� Pari réussi !

Quel accueil !Serge rejoint le gros de la troupe puis c’est au tour de Gilles� La porte de l’observatoire est ouverte, le cimier de la coupole lui-aussi� Patrick et Philippe découvrent pour la première fois la lunette de 160 mm, Serge et moi avions notamment participé à la journée ‘‘Portes ouvertes’’ d’octobre 2015 qui présentait l’instrument tout juste rénové� Pour ma part, j’avais fait connaissance de la lunette ‘‘brute’’, rouillée, poussiéreuse et finement décorée de quelques toiles d’araignée en décembre 2013� Je suis encore une fois admiratif du travail réalisé par l’équipe de Gilles qui a rénové l’engin��� L’optique, le tube, la monture, le chercheur : tout est rutilant ! Les copains et moi nous nous sentons véritablement privilégiés de pouvoir jeter notre œil dans un tel instrument� Qui plus est, nous sommes quasiment les premiers ‘‘extérieurs’’ à l’association Thury-Observatoire à pouvoir bénéficier de cette expérience et pour cela, nous ne pouvons que remercier chaleureusement Gilles� D’autant plus que ce dernier a mis les petits plats dans les grands et a commandé plusieurs pizzas, livrées à l’observatoire, que nous dégustons accompagnées de bons vins, dans la salle de vie située juste sous la coupole�

Balade lunaireLe ventre plein, nous remontons sous la coupole��� La Lune illumine le ciel, sous l’aspect d’un gros croissant� Gilles dirige majestueusement la lunette vers notre satellite� L’image est spectaculaire ! Le chromatisme du réfracteur, âgé de plus de 70 ans, se fait sentir� Mais le liseré bleuté n’est pas vraiment handicapant ; c’est un charme que l’on ne retrouve que sur ces instruments historiques� Le piqué et le contraste sont extraordinaires� La turbulence modérée montre de fins détails – fines rainures, craterelets, remparts – sur la surface lunaire� L’image est vraiment belle, lumineuse, fine� Les conditions permettent de pousser le grossissement mais en l’absence de suivi (l’installation d’un système de motorisation est le prochain objectif de Thury-Observatoire),

Ce n’était pas gagné, mais la coupole est finalement ouverte

Prendre des forces avant d’aller observer !

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• • • • OBSERVATION

la manipulation de la lunette est un peu sportive��� Il faut sans cesse recentrer la Lune en desserrant et resserrant les freins d’ascension droite et de déclinaison� Mais, en fin de compte, chacun s’habitue à la procédure� Patrick et Philippe réaliseront même des dessins de la zone célèbre du trio de cratères Théophile, Cyrille et Catherine�

De mon côté, j’essayerai en vain de réaliser des images : d’abord avec un boîtier numérique, puis avec une caméra planétaire� Hélas, le tube à l’extrémité de la lunette, trop long, ne permet pas d’obtenir la mise au point� Il en sera de même avec

la tête binoculaire��� Impossible de focaliser� Dommage ! Je me ‘‘contente’’ de réaliser des portraits des uns et des autres derrière la lunette, histoire de garder de précieux souvenirs de notre passage ici�

Ciel profondAprès la Lune, Gilles dirige la lunette vers la nébuleuse d’Orion� Pour cela, il s’aide notamment du chercheur qui est en fait une petite lunette de 60 mm qui offre elle aussi des images étonnantes� Là encore, l’image obtenue dans la lunette est très belle, ‘‘cristalline’’ diront certains� L’optique de grande qualité et son contraste spectaculaire semblent compenser le diamètre de ‘‘seulement’’ 160 millimètres� En effet, les volutes de la nébuleuse d’Orion s’étirent loin du cœur� De nombreuses différences de densité se font sentir avec une légère coloration verdâtre (peut-être due au chromatisme)� En poussant le grossissement, on peut même apercevoir dans les trous de turbulence les cinquième et sixième étoiles du trapèze� Pendant que les copains se ressourcent dans le salon, je réalise un dessin de l’objet avec un grossissement de 80 fois� C’est à ce moment là que le lampadaire situé en face de la coupole a la bonne idée de s’éteindre ; je vois immédiatement la différence à travers l’oculaire�

Patrick en plein dessin lunaire

La lunette dirigée vers la grande nébuleuse d’Orion

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Après Orion, cap sur l’étoile la plus brillante du ciel nocturne : Sirius� L’idée est ici de réussir à détecter Sirius B� L’étoile principale du Grand Chien est encore basse sur l’horizon et la turbulence est forte� Sirius scintille de mille feux, montrant toute une gamme de couleurs : bleu, vert, rouge��� Dans le large halo lumineux, j’ai l’impression de déceler le discret compagnon de temps à autres, lorsque la turbulence se fige� Mes camarades ne confirmeront pas cette observation� Il faudra retenter l’expérience quand les conditions seront meilleures car je reste persuadé que la lunette en a suffisamment dans le ventre pour résoudre cette binaire�

Bien plus haut dans le ciel, dans la constellation des Gémeaux, nous observons l’amas ouvert M35� Celui-ci est très riche� L’image obtenue à travers la lunette montre une multitude d’étoiles fines et piquées sur un fond de ciel bien sombre� Un peu excentré, l’amas ouvert NGC 2158 – pourtant situé à quelques 11000 années-lumière – est aisément visible� Il est même résolu en étoiles lorsqu’il est observé en vision décalée��� Très beau !

Le croissant lunaire est désormais prêt de se coucher et le ciel s’obscurcit véritablement, il y a bien plus d’étoiles qu’au moment de notre arrivée et la Voie lactée d’hiver s’étale au-dessus de nous� Nous pouvons attaquer le ciel (vraiment) profond� Toujours dans les Gémeaux, Gilles dirige la lunette vers NGC 2392, la nébuleuse planétaire du Clown (ou de l’Eskimo)� Même si l’absence de motorisation ne favorise pas les choses, nous parvenons à pousser le grossissement jusque 200 fois� La nébuleuse apparaît globalement circulaire, avec quelques détails : un cœur brillant, des structures et des différences de luminosités subtiles� Malgré son rapport F/D de 15, la lunette se comporte décidément très bien sur ce type d’objet�

• • • • OBSERVATION

La belle endormieAu milieu des années 1930, un riche industriel nommé Charles Lestras, membre de la Société Astronomique de France, installe dans sa propriété de Thury-sous-Clermont, un observatoire astronomique� Celui-ci est équipé d’une lunette de 160 millimètres de diamètre et de 2450 millimètres de focale� L’instrument est réalisé par la société Manent tandis que l’optique est l’œuvre d’André Couder� Il sera utilisé par Charles Lestras jusqu’en 1953, date de son décès� La lunette tombe dans l’oubli jusque 2013 lorsque le propriétaire de la Belle Endormie, Christian Vincendeau, décide de la faire sortir de son sommeil en s’entourant d’une bande de passionnés qui décident de la rénover� C’est dans cette optique que l’association Thury-Observatoire est fondée�

Plus d’informations sur : http://scienceetculture�free�fr/thury-observatoire�htmlOu l’article ‘‘l’astronomie à Thury-sous-Clermont’’ par Gilles Sautot, dans la porte des étoiles n°20

Déjà repérée à l’extérieur de l’observatoire avec une simple paire de jumelles, notre cible suivante est la comète C/2013 US10 Catalina� Le soir de notre venue à Thury, elle se trouve près de l’étoile Alkaïd, l’étoile qui figure l’extrémité du manche de la casserole (de la Grande Ourse)� L’astre chevelu arbore une magnitude proche de 5 et se montre évidente dans le champ de la lunette� Même si l’on ne voit pas de queue de gaz ou de poussière, on note quand même facilement que la chevelure s’évase à l’opposé du Soleil� Le cœur est aussi légèrement plus brillant� J’en réalise un rapide croquis�

Peu après, pendant que je réalise quelques photographies d’ambiance mettant en scène l’observatoire à l’extérieur, les copains pointent et observent la galaxie du tourbillon M51 dans la constellation des Chiens de Chasse� Selon eux, il s’en faut d’un cheveu pour réussir à voir la nature ‘‘spiralée’’ de l’objet� Il faut dire que la transparence du ciel est vraiment bonne ce soir� La promenade galactique s’achève avec le duo M81-M82 dans la Grande Ourse� M81 est lumineuse, large, et montre des semblants de bras ; M82 s’étire longuement à travers le champ de l’oculaire� La galaxie du Cigare est contrastée, ses structures caractéristiques sombres au cœur sont faciles à détecter� Je ne peux m’empêcher d’en faire un dessin, ce sera mon dernier de cette belle soirée���

la porte des étoiles n°33 3�

• • • • OBSERVATION

Jupiter pour terminerCela fait déjà un petit moment que nous sommes sous la coupole� Il est maintenant une heure du matin et le ciel d’hiver laisse petit à petit place à celui du printemps� Le grand ‘‘G’’ de l’hiver est toujours là mais à l’Est, ce sont désormais les constellations du Lion, du Bouvier, de l’Hydre, de la Couronne, qui s’extirpent de l’horizon� L’étincelante Jupiter fait aussi partie du paysage� La géante planète est encore basse mais on ne peut s’empêcher de diriger la lunette vers elle� La turbulence est forte, hélas, mais tout de même, les bandes équatoriales sur le petit disque jovien sont ciselées� Comme pour Sirius B, il faudra tenter à nouveau l’observation de Jupiter dans de meilleures conditions�

Nous décidons d’en rester là pour cette nuit� Nous avons quand même deux heures de route pour regagner nos contrées nordiques� Gilles, quant à lui, part quelques heures plus tard pour la région toulousaine en vue d’observer avec les astronomes de l’IMCCE une occultation d’étoile par un astéroïde��� Passion, quand tu nous tiens ! Nos affaires sont rangées, la coupole fermée, la belle lunette mise au repos��� Nous remercions chaleureusement Gilles pour son accueil et sa disponibilité et reprenons la route�

Ambiance sous la coupole���

���et à l’extérieur de la coupole�

la porte des étoiles n°33 3�

• • • • OBSERVATION

Les résultats de la soirée

Les cratères Théophile, Cyrille et Catherine - dessin aux crayons pastels, oculaire de 30mm et lunette Lestras 160/2450 - Thury-sous-Clermont (60), le 15 janvier 2016 - Patrick ROUSSEAU

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• • • • OBSERVATION

Les cratères Théophile, Cyrille et Catherine - peinture acrylique et vernis mat, oculaire 30 mm et lunette Lestras 160/2450 - Thury-sous-Clermont (60), le 15 janvier 2016 - Philippe NONCKELYNCK

La grande nébuleuse d’Orion - peinture acrylique et craie pastel, oculaire 30 mm et lunette Lestras 160/2450 - Thury-sous-Clermont (60), le 15 janvier 2016 - Philippe NONCKELYNCK

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• • • • OBSERVATION

La nébuleuse d’Orion - Dessin à oculaire de 30mm et lunette Lestras 160/2450Thury-sous-Clermont (60), le 15 janvier 2016 - Simon LERICQUE

Lunette Lestras 160/2450 - Thury-sous-Clermont (60), le 15 janvier 2016 - Simon LERICQUE

La comète C2013/US10 CatalinaOculaire 30 mm

La galaxie M82Oculaire 20 mm

La galaxie M82Oculaire 12�5 mm

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Le transit de Mercureà l’Observatoire de LillePar Simon Lericque

Les transits de Mercure devant le Soleil ne sont pas spectatulaires mais ce sont des phénomènes rares� Le dernier passage de Mercure visible en France a eu lieu le 7 mai 2003, le prochain sera partiellement observable le 11 novembre 2019� Il ne fallait donc pas rater celui du 9 mai 2016� C’est d’ailleurs il y a longtemps que nous avions noté la date dans nos agendas respectifs et prévu d’aller observer le phénomène avec l’association Jonckheere, sous la coupole de l’observatoire de Lille���

Après quasiment une semaine de grand beau temps – ce qui n’arrive il est vrai que très rarement dans nos contrées nordiques –, dame météo avait justement prévu de faire revenir des nuages spécialement le jour J� Dommage que l’on ne puisse pas décaler ! Quelques jours auparavant, nous avons fébrilement scruté les prévisions météo passant tantôt du beau, au variable, à l’incertain puis au méchamment couvert� La veille de l’événement, le ciel était annoncé complètement bouché au-dessus de l’observatoire, forçant certains d’entre nous à envisager de quitter la région dès l’aube pour chercher le beau temps dans d’autres contrées��� Finalement, le lundi matin, les rares éclaicies annoncées la veille sur la Picardie semblent avoir disparues du paysage� Foutu pour foutu, nous décidons donc de nous retrouver à l’observatoire, comme initialement prévu, au moins pour casser la croûte et passer un bon moment à bavarder���

Lundi 9 mai, 10 heures, je récupère Michel et nous mettons le cap au Nord vers l’observatoire� À mesure que nous approchons, le ciel se dégage� Nous arrivons à Lille sous un franc Soleil, inespéré ! Serge débarque en même temps que nous� Le matériel – monture, caméra et lunettes solaires – est monté sous la coupole par l’escalier en collimaçon��� Dur ! André et deux étudiants en école de journalisme nous accueillent� Ces derniers sont venus faire un reportage sur l’observation du transit� D’ailleurs, la couverture presse de l’événement sera remarquable, avec deux reportages diffusés sur les chaines locales Weo et Grand Lille TV�

La lunette Jonckheere et son chercheur sont équipés de filtres et pointés vers le Soleil� Michel monte également sa lunette historique de 60 mm� J’installe ma monture équatoriale sur la terrasse de l’observatoire� Celle-ci accueillera tour à tour une lunette Orion 80ed couplée à un hélioscope pour la lumière blanche et les deux lunettes solaires du GAAC, pour les longueurs d’onde du calcium et de l’hydrogène-a� Les caméras sont branchées, les réglages effectués, tout est prêt ! Il n'y a plus qu'à attendre 13h12, moment du premier contact�

Il est midi, l'heure de prendre des forces��� David, François et��� François, nous rejoignent pour le déjeuner� À ce moment, le ciel est parfaitement exploitable, seuls quelques voiles d'altitude strient le bleu de la voûte (nous aurons la possibilité d’admirer un beau halo de 22° associé à un arc tangent supérieur), rien de bien méchant�

la lunette Jonckheere pointée vers le Soleil

• • • • OBSERVATION

la porte des étoiles n°33 3�

Malgré tout, nous scrutons tous les cartes satellites (en direct) et constatons qu'un gros front nuageux monte rapidement du Sud� Ça ne va pas se jouer à grand chose pour les deux premiers contacts���

Peu avant le début du transit, nous regagnons nos postes, prêts à dégainer ! François s'installe sous la coupole derrière la lunette Jonckheere, Michel à l'oculaire de sa lunette et de mon côté, je me cache sous une bâche pour mieux voir l'écran d'ordinateur qui pilote ma caméra� Les gros nuages pointent au-dessus de l'horizon Sud mais ils n'auront pas encore envahi le ciel pour le début du transit� Serge est le maître du temps et nous annonce le compte à rebours : ‘‘Cinq minutes... Trois minutes... Une minute !’’ C’est à ce moment que je lance l’acquisition pour capter le premier contact : mission accomplie ! Je réussis à filmer ‘‘l’entrée’’ de Mercure devant le disque du Soleil� Michel, installé tout à côté de moi, observe la petite échancrure avec sa lunette��� Puis c’est au tour de David, Serge et François de se rincer l’œil� À l’intérieur de la coupole François et André réussissent à filmer Mercure à travers la lunette Jonckheere peu de temps après le premier contact� La taille apparente sur l’écran est impressionnante, il faut dire qu’avec ses 6 mètres de focale, le grossissement est tout de suite important�

Quelques minutes plus tard, le ciel se couvre��� Il s’en est vraiment fallu de peu pour que l’on rate le début du transit� À partir de là, il faudra jongler avec les nuages, profiter des rares et plus ou moins longues éclaircies pour observer le minuscule point noir de Mercure devant le gigantesque disque solaire� Les observateurs de la première heure seront rejoints par les stagiaires du Laboratoire d’Astronomie de Lille, Nilton et Jin, mais aussi par d’autres membres du GAAC et de l’association Jonckheere : Olivier, Jean-Luc, Francis (venu avec son Maksutov qu’il installe lui-aussi sur la terrasse), Jean-Claude, Christian, Béatrice��� Nous aurons aussi la joie d’accueillir Claude Courdurier, âgé de 92 ans et ancien président de la commission solaire de la Société Astronomique de France, sorti pour l’occasion de sa maison de retraite de Wasquehal�

Jusque la moitié du transit, les nuages nous laisseront régulièrement l’opportunité de voir le Soleil� Cela me permet d’ailleurs d’installer les Lunt, d’observer l’astre du jour en Ha et en CaK et même de réaliser quelques images� Vers 16h30, le ciel se couvre de plus en plus ; il devient même menaçant� Nous décidons d'en rester là� Le matériel sur la terrasse est rangé, la lunette Jonckheere mise en position ''repos'' et la coupole de l'observatoire est fermée� Il n'y aura plus la moindre éclaircie de toute façon���

Pour fêter cette observation réussie – pourtant incertaine jusqu'au dernier moment – nous nous retrouvons ensemble dans la salle du patrimoine pour un dernier verre ! Il restera maintenant à traiter les quelques 100 Go de données récoltés à travers les différents postes d'observation���

Les photos souvenirs de la journée : https://picasaweb�google�com/AstroGAAC/6282768594491004641Le reportage sur Weo : https://vimeo�com/166858588

Ambiances sous la coupole

Bien installés sur la terrasse

• • • • OBSERVATION

la porte des étoiles n°33 �0

Quelques résulats

• • • • OBSERVATION

Mercure en transit à travers la lunette Jonckheere

Caméra Basler et lunette 330/6000

Observatoire de Lille (59)

François LEFEBVRE

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• • • • OBSERVATION

Dessin du Soleil et trois positions de Mercure

Oculaire de 18mm et lunette 60/800 Observatoire de Lille (59)

Michel PRUVOST

Mosaïque solaire en lumière blanche

Caméra DMK 31NB, hélioscope Herschel et lunette Orion 80ed

Observatoire de Lille (59)

Simon LERICQUE

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• • • • OBSERVATION

Chapelet de l’immersion - Caméra DMK 31 NB, hélioscope Herschel et lunette Orion 80edObservatoire de Lille (59) - Simon LERICQUE

Vidéo du transit des deux premiers contacts : https://vimeo�com/166832893

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Mosaïque du Soleil en Ha

Caméra DMK 31 NB et lunette Lunt 60 B1200 Ha

Observatoire de Lille (59)

Simon LERICQUE

Mercure et protubérance

Caméra DMK 31 NB et lunette Lunt 60 B1200 Ha

Observatoire de Lille (59)

Simon LERICQUE

• • • • OBSERVATION

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Mosaïque du Soleil en CaK

Caméra DMK 31 NB et lunette Lunt 60 B1200 CaK

Observatoire de Lille (59)

Simon LERICQUE

Mercure en transit

Caméra DMK 31 NB et lunette Lunt 60 B1200 CaK

Observatoire de Lille (59)

Simon LERICQUE

• • • • OBSERVATION

la porte des étoiles n°33 ��

• • • • OBSERVATION

Le transit à travers les nuages

APN Canon EOS 60D et lunette Televue 76

Bersée (59)

Fabienne CLAUSS

Le transit, un peu plus au Sud

Caméra DMK 21 NB et PST Coronado

Courrières (62)

Patrick ROUSSEAU

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Groupes de taches solaires visibles durant le transit en trois couleurs

Caméra DMK 31 NB et lunette Orion 80ed, Lunt 60 B1200 Ha et Lunt 60 B1200 CaK

Observatoire de Lille (59)

Simon LERICQUELumière blanche

Hydrogène-aCalcium

Dessin du groupe de taches visible durant le transit - Oculaire Nagler 31 et lunette 330/6000Observatoire de Lille (59) - Michel PRUVOST

• • • • OBSERVATION

Le groupe de taches à travers la lunette JonckheereCaméra Basler et lunette 330/6000Observatoire de Lille (59)François LEFEBVRE

la porte des étoiles n°33 ��

La galerie

48���������������������������������������������������������������������������������������������� Le Soleil���

52������������������������������������������������������������������������������������� ���et son système

54���������������������������������������������������������������������������� Galaxies de printemps

57������������������������������������������������������������������������������������Amas globulaires

59����������������������������������������������������������������������������������� La petite dernière

Sommaire

Ce printemps 2016 aura été celui de Jupiter� La plus grosse planète du Système solaire trônait en effet dans la constellation du Lion une bonne partie de la nuit� Mais la Lune et Vénus ont aussi été immortalisées par les photographes�

En périphérie de notre Galaxie gravite un grand nombre d’amas globulaires� Certains sont evident à observer, tels la plupart de ceux du catalogue Messier mais d’autres sont un peu plus discrets et demandent des cieux bien noirs pour tenter de les révéler�

Quel plaisir de pouvoir bénéficier de quelques journées dégagées ce printemps��� Qui plus est, ce Soleil dévoilé s’est parfois montré actif avec des groupes de taches et de spectaculaires protubérances : de quoi réaliser de nombreux dessins et photos�

Le printemps, c’est traditionnellement le moment de l’année où il faut scruter le foisonnement de galaxies� Cette fois encore, les photographes et les dessinateurs s’en seront donnés à coeur joie, ciblant de nombreux objets extragalactiques����

• • • • LA GALERIE

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Le Soleil...• • • • LA GALERIE

Mosaïque solaire - Caméra DMK 31 NB et lunette Lunt B1200 CaK9 avril 2016 - La Collancelle (58) - Simon LERICQUE

Mosaïques solaires - Caméra DMK 31 NB et lunette Lunt B1200 CaK 5 et 7 mai 2016 - Tauxigny (37) - Simon LERICQUE

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• • • • LA GALERIE

Zone active sur le Soleil

Wancourt (62) 13/03/2016

Caméra DMK 31 NB et lunette Lunt 60 B1200 CaK

Simon LERICQUE

Groupes de taches en trois couleurs du 7 mai - Tauxigny (37)

Caméra DMK 31 NB, lunettes Orion 80ed, Lunt 60 B1200 CaK et Lunt 60 B1200 Ha

la porte des étoiles n°33 �0

• • • • LA GALERIE

Zone active sur le Soleil

Tauxigny (37) - 06/05/2016

Caméra DMK 31 NB et lunette Lunt 60 B1200 Ha

Simon LERICQUE

Groupes de taches en trois couleurs des 9 avril et 5 mai - La Collancelle (58) et

Tauxigny (37)

Caméra DMK 31 NB, lunettes Orion 80ed, Lunt 60 B1200 CaK et Lunt 60

B1200 Ha

la porte des étoiles n°33 �1

Série de protubérances du 13 mars et du 6 avril 2016 - Wancourt (62) et La Collancelle (58)Caméra DMK 31 NB et lunette Lunt 60 B1200 Ha - Simon LERICQUE

Le Soleil en Ha - Tauxigny (58) - 05/05/2016Caméra Basler et lunette Lunt 60 B1200 Ha

Fabienne et Jérôme CLAUSS

Soleil façon ‘‘coronographe’’ - Wancourt (62) 13/03/2016 - Caméra DMK 31 NB et lunette

Lunt 60 B1200 Ha- Simon LERICQUE

• • • • LA GALERIE

la porte des étoiles n°33 �2

• • • • LA GALERIE

Vues rapprochées de la Lune - Observatoire de Lille (59) - 13 avril 2016Caméra DMK 31 NB et lunette Jonckheere 330/600 - Simon LERICQUE

Occultation de Vénus par la Lune - La Collancelle (58) - 6 avril 2016Caméra DMK 31 NB et lunette Orion 80ed - Simon LERICQUE

Vidéo de l’immersion : https://vimeo�com/162264831

...et son système

BaillaudCesarRimae Ariadeus

Pline

AristoteEudoxe

la porte des étoiles n°33 �3

• • • • LA GALERIE

Dessin de la comète 252/P LinearLa Collancelle (58) - 07/04/2016

Oculaire Ethos 21mm et Dobson 400/1800Simon LERICQUE

Jupiter à l’Observatoire de Lille (59)16 avril et 1er mai 2016

Caméra Basler et lunette Jonckheere 330/6000François LEFEBVRE

Jupiter et ses satellites

Tauxigny (37) - 05/05/16

Caméra DMK 31 et lunette Esprit 120 ED

Simon LERICQUE

Jupiter

Courrières (62)11/03/16

Caméra DMK 21 et lunette 150/1200

Patrick ROUSSEAU

Ganymède en transit

Tauxigny (37)05/05/16

Caméra Basler et lunette Esprit 120ED

Jérôme CLAUSS

la porte des étoiles n°33 ��

La galaxie de la Baleine NGC 4634La Collancelle (58) - 08/04/2016

APN EOS 450D et lunette Hélios 150/1200 Patrick ROUSSEAU

• • • • LA GALERIE

Galaxies de printemps

La galaxie du Sombrero M104La Collancelle (58) - 08/04/2016

APN EOS 450D et lunette Hélios 150/1200 Patrick ROUSSEAU

La galaxie du Sombrero M104 et l’astérisme des mâchoires

La Collancelle (58) 08/04/2016

Caméra Atik 383 et lu-nette Esprit 120ED

Gervais VANHELLE

Les galaxies M65 et M66 - Tauxigny (37) 06/05/2016 - APN EOS 450D et lunette Hélios

150/1200 Patrick ROUSSEAU

Le trio du Lion - Tauxigny (37) 07/05/2016 APN EOS 350D et lunette Televue 76

Fabienne et Jérôme CLAUSS

la porte des étoiles n°33 ��

• • • • LA GALERIE

NGC4168-4189-4193-4206-4216 La Collancelle (58) - 03/04/2016

Oculaire Ethos 21mm et Dobson 400/1800Simon LERICQUE

La galaxie NGC 4565Tauxigny (37) - 07/05/2016

APN EOS 1000D et lunette 66/400François LEFEBVRE

Le trio du DragonTauxigny (37) - 04/05/2016

APN EOS 450D et lunette Hélios 150/1200 Patrick ROUSSEAU

Dessin du trio du DragonLa Collancelle (58) - 07/04/2016

Oculaire Ethos 13mm et Dobson 400/1800Simon LERICQUE

la porte des étoiles n°33 ��

• • • • LA GALERIE

Dessin de la galaxie Leo I

08/04/2016 - La Collancelle (58)

Oculaire Ethos 21 et Dobson 400/1800

Simon LERICQUE

Dessin de la galaxie NGC343206/04/2016 - Tauxigny (37)Oc�Ethos 8 et Dobson 400/1800Simon LERICQUE

Dessin de la galaxie NGC439503/04/2016 - La Collancelle (58)

Oc� Ethos 13 et Dobson 400/1800Simon LERICQUE

Dessin des galaxies NGC 3222-3226-322708/04/2016 - La Collancelle (58)

Oculaire Ethos 13 et Dobson 400/1800Simon LERICQUE

Dessin de l’amas de galaxies Abell 136706/05/2016 - Tauxigny (37)

Oculaire Ethos 21 et Dobson 400/1800Simon LERICQUE

la porte des étoiles n°33 ��

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Amas globulaires

L’amas globulaire M92 - Tauxigny (37) 7 mai 2016

APN Canon EOS 450D et lunette 150/1200Patrick ROUSSEAU

L’amas globulaire M5 - La Collancelle (58) 8 avril 2016

APN Canon EOS 450D et lunette 150/1200Patrick ROUSSEAU

L’amas globulaire M56 - Tauxigny (37) - 7 mai 2016APN Canon EOS 450D et lunette 150/1200 - Patrick ROUSSEAU

la porte des étoiles n°33 �8

L’amas globulaire M4 - Tauxigny (37) - 7 mai 2016APN Canon EOS 350D et lunette Televue 76 - Fabienne et Jérôme CLAUSS

Amas globulaires dessinés à Tauxigny

le 7 mai 2016

Oculaire Lanthanum 17 mm et télescope

Cassegrain 200/1800

Michel PRUVOSTNGC 6356M9 NGC 5466

Dessins des amas globulaires NGC 6342, NGC 6517 et NGC 5897 - Tauxigny (37) - 7 mai 2016Oculaire Ethos 8 mm et Dobson Lightbridge 400/1800 - Simon LERICQUE

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la porte des étoiles n°33 ��

La petite dernièreUne petite dernière en guise d’hommage à André Brahic��� Cet astrophysicien, véritable show-man, était un éminent vulgarisateur� Il était aussi un fervent défenseur des sciences et de la culture scientifique� Il était surtout un brillant enseignant-chercheur à l’Université Paris-Diderot et au sein du Commissariat à l’Énergie Atomique� Spécialiste du Système solaire, notamment du monde de Saturne, il avait découvert les anneaux de Neptune� Les étranges arcs de densité de matière au sein de ces derniers portent toujours les noms désignés par Brahic : ‘‘Liberté, égalité et fraternité’’� Ses livres et ses conférences auront inspiré bon nombre d’astronomes amateurs si bien que chacun d’entre nous a le souvenir d’une rencontre, d’une anecdote ou même d’une blague graveleuse� Il manquera à beaucoup���