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La Préface des Fables de La Fontaine: Une Correction Author(s): Louis Cons Source: Modern Language Notes, Vol. 37, No. 4 (Apr., 1922), pp. 246-248 Published by: The Johns Hopkins University Press Stable URL: http://www.jstor.org/stable/2914675 . Accessed: 15/05/2014 17:50 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . The Johns Hopkins University Press is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Modern Language Notes. http://www.jstor.org This content downloaded from 193.105.154.110 on Thu, 15 May 2014 17:50:43 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La Préface des Fables de La Fontaine: Une Correction

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La Préface des Fables de La Fontaine: Une CorrectionAuthor(s): Louis ConsSource: Modern Language Notes, Vol. 37, No. 4 (Apr., 1922), pp. 246-248Published by: The Johns Hopkins University PressStable URL: http://www.jstor.org/stable/2914675 .

Accessed: 15/05/2014 17:50

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CORRESPONDENCE

LA PREFACE DES Fables de La Fontaine: UNE CORRECTION

Le second paragraphe de la Pr eface du recueil des Fables s'ouvre par une phrase qui semble avoir passe inapergue et qui, pourtant, aurait duf arreter au passage non seulement les editeurs mais meme les simples lecteurs attentifs:

. "Apres tout, je n'ai entropris la chose [d'ecrire des Fables] que sur l'exemple, je ne veux pas dire des anciens, qui ne tire point a consequence pour mot, mais sur celui des modernes." 1

Sous la plume de La Fontaine, en 1668, pres de vingt ans avant le Siecle de Louis le Grand de Charles Perrault, une pareille affirmation a de quoi surprendre. Et si on se souvient que, pre- cisement, le Poemne de Perrault n'eut pas de contradicteur plus v6hesnent que La Fontaine dans l'Epitre a Huet, la professionl de "modernisme " litteraire impliquee dans la phrase en questioni parait bien extraordinaire. Faudra-t-il admettre qu'en 1668 La Fontaine pensait ce que Perrault devait ecrire en 1687? Mais, outre que cette hypothese est dementie par toute l'meuvre de La Fontaine "a cette epoque,2 elle ne tient pas debout devant l'examen du contexte. Voici en effet la suite imme`diate de la phrase citee:

"C'est de tout temps, et chez tous les peuples qui font profession de poesie, que le Parnasse a jug6 ceci de son apanage. A peine les fables qu'on attribue ?L Esope virent le jour, que Socrate trouve A propos de les habiller des livr6es des MIuses.

Socrate n'est pas le seul qui ait considere comnme sceurs la poesie et nos fables. Phedre a t6moign6 qu'il etoit de ce sentiment; et, par l'excel- lence de son ouvrage, nous pouvons juger de celui du prince des philosophes. Apres Phedre, Avi6nus a traite le meme sujet."

La contradiction dans les termes est flagrante: Le meme La Fontaine qui vient de declarer que " 1'exemple des Anciens ne tire

INous citons d'aprWs le texte de 1'Edition des Grands Ecrivains donn6e par Regnier chez Hachette (Tome i). La Preface de 1668 est pass6e sans aucune variante appreciable dans toutes les editions ult6rieures.

2Voici ce qu'il fait dire aux Muses 'a propos d'forace:

MIais avons-nous 1'esprit qu'autrefois A cet homme Nous savions inspirer sur le d6clin de Rome? Tout est trop fort dechu dans le sacre vallon.

Clymnke (1659) 246

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CORRESPONDENCE 247

pas a cotsetquertce pour lti," ne fait usage que de l'exemple desdits anciens, ne nous parle que d'eux. Il en est de meme dans toute ]a suite de la Preface qu'il serait trop long de citer. C'est encore et toujours aux Aneiens qu'il revient, 'a Phedre dont il loue " l'e]gance et 1'extrerme brievete," Na Teience dont Phiedre a su conserver "le vrai caractere et le vrai genie," a Quintilien dont il accepte d evotement l'autorite, i Socrate, 'a Platon, a Horace, a Esope enfin. C'est bien (lans eette Prefface des Fables, le meme accent d'admiration pour les Anciens (ue, vingt ans plus tard, (lans l'Epitie a Ifltet.

Quant "a ces modernes dont la phrase incriminee lui fait dire que c'est 'a leur exemple qu'il a entrepris les Fables, La Fontaine leur consacre six ou sept lignes pour dire:

"Enfin les modernes les ont suivis: nous en avons des exemples, non ,eiilement chez les etrangers, mais chez nous. I1 est vrai que, lorsque nos gens y ont travaill, la langue 6tait si difflrente de ce qu'elle est, qu'on ne les doit consid6rer que comme etrangers.3

Ainsi ces modernes sont non seulement "etrangers" par l'ar- chaYsme de leur langue, mais ils sont comme s'ils n'avaient pas ete, puisque La Fonataine se flatte d'etre le premier, le pionnier, "d'ouvrir la carriere" et bien loin de tirer a colisequence leur exemple n'existe pas pour lui.

Naturellement, quand La Fontaine affecte d'ignorer les mo- dernes, nlous savons bien qn'il se vante et ce qu'il doit "a Corrozet, a Handent, "a Nevelet, voire me&ne "a Marie de France et aux bons vieux Ysolpets. Mais nous savons auLssi-et cela suffit pour notre demonstration-qu'il ne cite jamais ces auteurs dans ses Fables et nons voyons dans cette Pre'face avec quelle prestesse il les escamote. Nons sommes donc en droit de dire qu'il y a unie contradiction formelle entre les termes de toute la Pre6face et le passage que nous incriiminons.

Or tout s'eclaircit si on admet que la phrase en question contient une leqon fautive, due ia l'interversion de deux mots, anciens et modernes, et si on retablit le texte ainsi:

sComparez ce qu'il dit dans Clymene en parlant des auteurs frangais d'avant Mlarot:

Au reste, n'allez pas chercher ce style antique Dont A peine les mots s'entendent aujourd'huii. Montez jusqu'a Marot et point par dela lui. Meme son tour suffit.....

Cela ne m'a point d6tourn6 de mon entreprise; au contraire, je me suis flatt6 de l'esperance que, si je ne courois dans cette carriere avec succes, on me donneroit au moins la gloire de l'avoir ouverte."

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248 MODERIN LANGUAGE NOTES

"Apres tout, je n'ai entrepris la chose que sur 1'exemple, je ne veux pas dire des modernes, qui ne tire point a consequences pour m,oi, mUis sur celui des anciens."

I1 suffit ainsi et il est nercessaire de remettre ces deux mots h leur place pour donner a la phrase un sen-s coherent et logique.

Sans doute on- peut s'etonlnier qu'une erreur de ce genire ait pu passer si longtemps inapergue. Mais n'oublions pas qu'il s'agit d'une preface. Or le public lit peu les prefaces et les commeln- tateurs meme les plus avertis lne les epluchen-t guere. Quant 'a La Fontaine, bien qu'il ffut en general aussi soigneux dans soll travail d'ecrivain que distrait dans sa vie pratique, il aura eu ce jour-la une petite somnolence et ecrit un mot pour un autre. Comme son ami Vergier le lui disait a lui-meme:

Eh! qui pourrait Etre surpris Lorsque La Fontaine s'egare, Lui dont la vie est un tissu d'erreurs.4

Louis CONS. Princeton University.

SEVENTEENTH CENTuRY REFERENONE TO SHAKESPEARE

Trhe following seventeenth century (1649) reference to 1 Henry IV, i, iii seems to be unknown:

What do'st thou meani to stand behind the noon And pluck bright honour from the pate fae'd Moon?

(The italics are in. the original.) The couplet is cited from a poem on the fourth page (unnumrnbered) of the introductory matter to a pamphlet called EIKQN H'IIYTH. Or, The faithfull Pourtraicturee of a Loyall Subject, in Vindication of EIKQN BAYIAIKH, published in 1649.

F. B. KAYE. Northwester-n Universitly.

SYLVESTRE BONNARD AND T HE FAIRY

In the January number of M. L. N. (p. 56) Professor B. M1. Woodbridge draws an interesting parallel between the apparition of a fairy, perched on the Chronique de Nurenberg, to Sylvestre Bonniard and the apparition of a playful Cupid to Philetas in

4Vergier, Lettre a La Fontaine.

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