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LA PRESSE EN REVUE... lundi 9 juin 2014 SOMMAIRE G.Diez La Presse en Revue I) Jean-Marie Le Pen dérape : "Stupide et consternant", selon Louis Aliot 1) Gros dérapage 2) Arthaud veut détourner… 3) Ils cherchent 4) Un congrès d’urgence 5) A babord toute ! 6) Elle maintient l’échéance 7) Tavail, famille, patrie ?! Jean-Marie Le Pen. Alain ROBERT/Apercu/SIPA

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LA PRESSE EN REVUE...

lundi 9 juin 2014

SOMMAIRE

G.Diez La Presse en Revue

I) Jean-Marie Le Pen dérape : "Stupide et consternant", selon Louis Aliot

1) Gros dérapage 2) Arthaud veut détourner… 3) Ils cherchent 4) Un congrès d’urgence 5) A babord toute ! 6) Elle maintient l’échéance 7) Tavail, famille, patrie ?! !!

Jean-Marie Le Pen. Alain ROBERT/Apercu/SIPA

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Jean-Marie Le Pen dérape (encore) et s'attire de violentes critiques, y compris jusque dans son propre camp. Dans une vidéo diffusée sur le site internet du FN, mais qui n'était plus accessible dimanche 8 juin, le président d'honneur du Front national s'en prend à plusieurs artistes qui ont pris position contre le FN : Guy Bedos, Madonna et Yannick Noah, puis son interlocutrice évoque le chanteur Patrick Bruel, qui est juif.

«  On fera une fournée la prochaine fois  »" lui répond, en riant, Jean-Marie Le Pen. !Un dérapage qui a provoqué un tollé au sein même du FN. Interrogé par "Le Parisien", Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen, qui a succédé à son père à la tête du parti, a estimé que si Jean-Le Pen "a bien utilisé le terme de fournée, c'est une mauvaise phrase de plus. C'est stupide politiquement et consternant ». !Louis Aliot, "imbécile" !Jean-Marie Le Pen a jugé dimanche sur France Info "imbécile" l'interprétation de Louis Aliot. "A quel moment quelqu'un a utilisé le mot de fournée dans le sens que semblent avoir voulu croire un certain nombre ? C'est dingue ça ! ", s'est emporté le président d'honneur du FN. "Le mot 'fournée' que j'ai employé dans mon journal de bord hebdomadaire n'a évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles", a-t-il fustigé. !"Je n'ai pas à m'expliquer avec lui, il ne m'a pas demandé mon avis, par conséquent je n'ai pas de raison de lui donner une explication, je n'ai pas à d'explication à lui donner d'ailleurs", a-t-il fait valoir. !A l'instar de Louis Aliot, le député Rassemblement bleu marine du Gard, Gilbert Collard, a déploré sur BFM TV la sortie de Jean-Marie Le Pen et lui a suggéré de prendre sa retraite : !« Sur la forme, c'est inacceptable et intolérable, ça fait du mal à ceux qui les entendent et se sentent concernés, ça fait du mal au rassemblement bleu marine et au Front national." !"Je suis fatigué de ces cabrioles avec les mots qui font vraiment des bleus à l'âme", a-t-il ajouté. "Je dis à tous ceux qui ont été blessés que je les

dis à tous ceux qui ont été blessés que je les comprends". !"Tout ça est exploité contre nous, pas pour nous", a-t-il dit. "Il y a peut-être un moment où l'heure sonne de prendre sa retraite", a-t-il conclu. !Pour sa part, Florian Philippot, bras droit de Marine Le Pen, a déclaré "se démarquer de ces propos parce qu'ils sont d'une brutalité qui est inappropriée, qui est excessive et qui n'est pas comprise par beaucoup de Français". Le FN, "parti de la nausée républicaine" !A gauche, la ministre des Sports, Najat Vallaud-Belkacem, a qualifié sur Twitter le FN de "parti de la nausée républicaine".

Najat Belkacem ✔ @najatvb Suivre !S'il n'exclut pas un de ses membres tenant de tels propos, le FN restera tou jours le par t i de l a nausée républicaine. #LePen 12:00 PM - 8 Juin 2014

Visé par Jean-Marie Le Pen, le chanteur Patrick Bruel a vivement réagi sur son compte Twitter :

PatrickBruel ✔ @PatrickBruelOff Suivre !J.M.Le Pen récidive Avait-il besoin de nous rappeler son vrai visage et celui d u F N # x é n o p h o b e # r a c i s t e #antisémite #nausée 11:14 AM - 8 Juin 2014

Condamnations également à droite :

Christian Estrosi ✔ @cestrosi Suivre !Le nouveau dérapage de Jean-Marie Le Pen est intolérable. Je condamne fermement ces propos nauséabonds. 2:14 PM - 8 Juin 2014

Dupont-Aignan @dupontaignan Suivre !Tant que JM Le Pen restera president d'honneur la "dédiabolisation" du FN sera vaine ! Une nouvelle preuve ce we avec les propos de JMLP 1:16 PM - 8 Juin 2014

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SOS Racisme a annoncé, de son côté, le dépôt d'une "plainte dans les jours qui viennent contre cette immonde et énième sortie" de Jean-Marie Le Pen "qui renoue là avec ses sorties sur le ministre Durafour et sur la Shoah".

nouvelsobs.com- AFP

II) Arthaud : «Nous souhaitons détourner les travailleurs du Front national»Hadrien BOUVIER

Nathalie Arthaud, en janvier 2013. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)

INTERVIEW Entretien avec la porte-parole de Lutte ouvrière, qui tient sa fête annuelle ce week-end dans le Val-dOise.

Après avoir recueilli 1,18% des voix aux élections européennes (score constant depuis dix ans), Lutte ouvrière ne baisse pas les bras et sa porte-parole Nathalie Arthaud veut encore croire qu’il y a un «combat militant» à mener. Alors que s’ouvre ce samedi et pour trois jours la fête du parti à Presles (Val-d’Oise), la priorité de LO est de renouer avec les luttes sociales et de récupérer les ouvriers de mains du FN. !Quel regard portez-vous sur la séquence électorale qui s’est achevée il y a quinze jours par un succès du Front national ? !Il faut bien voir que la poussée du Front national

est le fruit de la politique du Parti socialiste. C’est le résultat de nombreuses trahisons de la politique pour les travailleurs. Mais ça ne date pas de Hollande et remonte à Mitterrand, voire à 1914. Ces élections sont un désaveu de la part de l’électorat socialiste qui se détourne de Hollande. Mais il n’y pas que le PS. Mélenchon par exemple a été sénateur socialiste et ministre sous Jospin, il est dans le même sac, tout autant responsable de ce poison de la résignation. Le PC et le PS ont trahi et démoli les idées révolutionnaires de la gauche, Lutte ouvrière au contraire, y reste fidèle. Le FN aussi fait partie de ce système. Nous seuls sommes hors des accords politiciens et des magouilles électorales.

Que pensez-vous de l’écroulement général de la gauche et de votre propre score aux européennes (1,18%) ? !D’abord, nous ne faisons pas partie du bloc de gauche ; et la gauche aujourd’hui ne veut plus rien dire de toute façon. Ensuite, avec un score de 1,2% nous nous maintenons par rapport aux précédents scrutins. Il ne s’agit pas d’une chute et nous ne sommes sûrement pas sans perspective. Il faut bien voir que LO a présenté 5 000 candidats de plus qu’il y a six ans aux élections municipales. Après, nous sommes conscients de notre force limitée mais nous n’avons aucune raison de baisser les bras, le combat n’est certainement pas perdu d’avance. Les choses ne bougeront qu’avec nous, les travailleurs; on doit se battre car nous sommes les plus nombreux, tout dépend de nous. On a la perspective d’une société à transformer. Les rapports sociaux doivent redevenir humains, dénués des rapports d’argent qui pourrissent notre société. Notre combat est militant, nous ne sommes pas dans des stratégies électoralistes. !Que vous inspire François Hollande ? !François Hollande, comme les autres socialistes, a trahi les idéaux révolutionnaires de gauche en appliquant au doigt et à l’œil la politique des grands patrons bourgeois. Il a par exemple piétiné sans vergogne ses engagements notamment, sa fameuse phrase : «mon adversaire c’est la finance». D’ailleurs, LO est le seul parti de gauche qui n’a pas appelé à voter Hollande. Nous sommes conscients qu’il représente les intérêts du camp du capitaliste. !Soutenez-vous vous aussi comme le

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LAPRESSEENREVUE.EU

candidat d’extrême gauche Alexis Tsipras la nomination de Juncker à la tête de la commission européenne «au nom de la démocratie et du respect des électeurs»? !Ça me fait rire, c’est ridicule, il est hors de question que nous jouions cette comédie. L’Europe manque totalement de démocratie, le candidat élu par les citoyens n’est même pas sûr d’être président de la commission. La solution, c’est que les travailleurs changent eux-mêmes la politique. !Quel message comptez-vous adresser à vos militants lors des trois jours de la fête de LO qui commence ce samedi ? !Leur dire que nous ne sommes pas résignés, que nous avons des défis absolument enthousiasmants devant nous. Evidemment, il y a fort à faire. Nous devons affirmer qu’à l’opposé du Front national, il y a de vraies perspectives pour les travailleurs. Nous souhaitons détourner les travailleurs du Front national et militer sur le terrain de la classe ouvrière. LO veut renouer avec les combats sociaux. La lutte n’est pas une idée en l’air, c’est la base de notre engagement politique. Les travailleurs ont toujours arraché ce qu’ils ont eu. Aujourd’hui, les patrons sont en train de tout nous reprendre, on n’a même plus le droit à un boulot, à une retraite. Il faut du travail pour tous et changer la société. Un des facteurs de la montée du FN, c’est que nous perdons de vue que nous sommes tous des travailleurs, nous avons vocation à rassembler tous ceux qui vendent leur force de travail au grand patronat, de l’ouvrier au conducteur de tram en passant par vous, les journalistes. Beaucoup de travailleurs sont sur des sièges éjectables. !Hadrien BOUVIER

liberation.fr

III) Les « socialistes affligés » cherchent leurs alliés à gauche

Par Lénaïg Bredoux

Le club des « socialistes affligés » lancé par l’ex-eurodéputé socialiste Liêm Hoang-Ngoc et le chercheur Philippe Marlière, a réuni samedi à Paris les principales forces à la gauche du PS. La première d’une série d’initiatives pour construire une alternative à François Hollande, jusque-là introuvable.

Hollande désespère l’électorat qui l’a élu le 6 mai 2012. Mais les autres gauches n’en profitent guère. Les résultats des européennes ont fait figure de choc et de révélateur pour ceux qui croyaient encore que l’effondrement du PS allait mécaniquement profiter aux écologistes ou à la gauche radicale. Depuis le 25 mai, une série d’initiatives ont été annoncées ou sont en préparation. !Parmi elles, le club des « socialistes affligés » (voir leur blog), lancé par l’ex-eurodéputé socialiste Liêm Hoang-Ngoc et le chercheur Philippe Marlière (voir son blog), a réuni samedi à Paris les principales forces à la gauche du PS. La semaine prochaine, ce sera au tour d’un des courants de l’aile gauche du PS, Un monde d’avance, de faire de même. Au Front de gauche, les appels à un « front commun anti-austérité » se multiplient – la prochaine réunion de la direction aura lieu le 16 juin, après un conseil national du PCF.

La secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts Emmanuelle Cosse a écrit à toutes les formations politiques qui avaient soutenu Hollande en 2012 (Modem et Cap 21 compris) pour leur proposer d’organiser ensemble des débats sur trois questions – l’emploi, la transition écologique et la démocratie – afin d’apporter des propositions communes au gouvernement. « Nous traversons une grave crise économique et morale », écrit Cosse. Le PCF a déjà répondu positivement. !Au PS, les initiateurs de « l’appel des 100 » députés opposés au pacte de responsabilité promettent de combattre le collectif budgétaire à venir à l’Assemblée. Les tribunes se multiplient dans les médias (voir aussi les deux débats

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organisés par Mediapart, avec Jean-Christophe Cambadélis, Emmanuelle Cosse et Jean-Luc Mélenchon, et au soir des européennes). !C’est un des paradoxes depuis l’élection de François Hollande : le président de la République a déporté sa politique vers le centre, voire vers la droite, libérant chaque jour un espace plus grand au reste de la gauche. Sur le papier du moins. Car dans les faits, et dans les urnes, les autres gauches patinent, avec un faible score aux européennes et un mouvement social atone, laissant le champ libre au Front national.

Samedi, dans la petite salle parisienne choisie par les « socialistes affligés », vite remplie, les mêmes mots sont revenus : « urgence » et « sidération ». Une partie du PS, les écologistes et le Front de gauche sont saisis du même constat. Celui de leur impuissance et celui d’un climat politique créé par François Hollande qui semble anesthésier toute tentative d’alternative. « Affligé, atterré, consterné, on ne sait plus quel terme utiliser. Surtout quand chaque jour apporte une nouvelle mauvaise surprise », dit d’emblée Sylvain Mathieu, responsable du PS dans la Nièvre et récent candidat de la gauche du parti face à Jean-Christophe Cambadélis. Il témoigne de la « désorientation » de l’électorat de gauche face à un président de la République qui mène « a priori un virage libéral » mais avec qui « ce n’est jamais clair ». !« Quand Nicolas Sarkozy était au pouvoir, j’étais en colère, j’avais tout le temps envie de manifester. Là, je suis passée à un état de sidération. Ce désintérêt pour la politique, que l’on sent chez les gens, est alimenté par le fait que la gauche au pouvoir fait plus ou moins la même chose que la droite », dit Caroline de Haas, qui a démissionné du PS et présenté des listes

féministes aux européennes. « Quand un gouvernement élu par la gauche mène une politique de droite, cela discrédite toute la gauche. D’autant plus une gauche émiettée qui se combat. Aujourd’hui, le parti numéro 1 à gauche, c’est l’abstention », confirme Philippe Marlière, spécialiste de la troisième voie de Tony Blair. !« Que faire ? » a demandé le chercheur, référence amusée au célèbre ouvrage de Lénine, aux responsables des forces de gauche présents – Pascal Durand, Eva Joly et Julien Bayou pour EELV ; Éric Coquerel (PG), Pierre Laurent (PCF), Clémentine Autain (Ensemble) pour le Front de gauche ; et Gérard Filoche pour le PS. Avec Liêm Hoang-Ngoc, Marlière plaide pour une nouvelle alliance rose-rouge-verte, incluant la base socialiste. Mais sur quelle ligne politique ? Avec quelle organisation ? En s’adressant à qui, et comment ?

Chacun y est allé de son idée, mais les réponses restent bien floues. Les écologistes plaident pour un « projet novateur », comme Eva Joly qui veut « sortir de la logique des appareils ». « Ce n’est pas suffisant de dire qu’on appartient à la gauche pour construire une alternative », a redit l’ancienne magistrate, favorable à une primaire de l’autre gauche en 2017. La preuve : quand Pierre Laurent (PCF) a dénoncé le possible dépeçage d’Alstom au profit de General Electric ou de Siemens, Pascal Durand, récemment élu eurodéputé EELV, a défendu une solution européenne et souligné son désaccord sur une nationalisation. « Aujourd’hui, le mot gauche est soit associé au gouvernement, soit à peu près rien : les valeurs de la gauche, l’égalité, sonnent

Liêm Hoang-Ngoc et Philippe Marlière

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dans le vide », a résumé Clémentine Autain. !« Pour reconstruire, il n’y a pas de création ex nihilo pour remettre la situation en mouvement à partir de rien », a prévenu Éric Coquerel pour le PG (Jean-Luc Mélenchon, annoncé, n’est pas venu). Un avis partagé par Gérard Filoche, qui pense à son congrès et à la bataille acharnée qu’il mène depuis tant d’années dans l’appareil socialiste. « Le gouvernement Valls est minoritaire, même à gauche, même au PS. Il repose sur une moitié d’une motion (du congrès de Toulouse, ndlr) », a-t-il dit, avant d’appeler à « mettre Valls en minorité » à l’Assemblée. Mais quand le premier pense à un Front de gauche élargi comme pivot de la « recomposition » tant attendue de la gauche, le second songe évidemment au PS… Et Julien Bayou d’EELV estime que son parti est « au carrefour des gauches ». !Les “autres gauches” devront trancher entre au moins deux scénarios, explique le socialiste Liêm Hoang-Ngoc, un temps proche de Benoît Hamon. D’abord « un scénario Pivert », du nom de Marceau Pivert, tenant du courant révolutionnaire de la SFIO qu’il a finalement quittée après avoir échoué à conquérir la majorité, mais qui fonctionnerait 75 ans après. « Si le PS organise un congrès avant les régionales, il pourrait donner une majorité demandant un changement de cap. Et si François Hollande sort de son mutisme, il nommerait un gouvernement s’appuyant sur une majorité rose-rouge-verte. C’est la voie la plus rapide pour changer les choses », dit Hoang-Ngoc, sans y croire tout à fait. !L’autre scénario est celui d’un Syriza français, fruit d’une recomposition forcée de la gauche sur les « ruines » laissées par la politique de François Hollande. Mais à quel horizon ? « 2017 », répond l’ancien député européen. Trois ans, c’est interminable.

mediapart.fr

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IV) Pourquoi le Parti socialiste doit convoquer son congrès?

Robert Simon et Pauline Gavrilov

Les difficultés du président Hollande et son faible soutien populaire, les récentes défaites aux municipales et aux européennes pourraient-elles être passées par pertes et profits par les dirigeants du parti socialiste et faire comme si rien ne s'était passé? !Face à une crise politique d'une telle ampleur, l'une des solutions serait de redonner la parole aux militants. Analyser tous ensemble les raisons de l'échec, rechercher un discours audible, des pratiques nouvelles, ainsi que des nouveaux visages. !Pourquoi les politiques sont-ils autant rejetés? !Le Parti socialiste souffre d'un mal bien connu: il tourne depuis trop longtemps en circuit fermé pour être opérationnel. Il ne peut, ni anticiper, ni répondre à la fluidité d'un monde en constante évolution. Le Parti socialiste est frappé d'un déficit démocratique interne qui pourrait lui être fatal, si rien n'était entrepris pour redresser rapidement et efficacement la situation. Pléthore de militants ne participent plus aux débats en section et partent en silence. L'incapacité à mobiliser l'intelligence au détriment de la force d'inertie détourne y compris les plus motivés. Comme l'a montré Rémi Lefebvre dans son ouvrage Les primaires socialistes: la fin du Parti militant, le Parti à tendance à se détourner de ses forces vives dans le même temps, qu'il se présidentialise. !Pire encore, les électeurs ont le sentiment de n'être pas entendus, ni même compris. Le vote du 25 mai 2014 est révélateur de cette tendance. Les Français ont exprimé leur rejet de cette "classe politique" dont ils ne saisissent plus rien, ni les manières, ni les discours, ni le projet européen et encore moins l'absence de résultat. Le dialogue entre les politiques et les citoyens est rompu,

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faute d'un parti qui soit un véritable corps intermédiaire. Il n'y a pas de lieu pour les indispensables échanges entre la société et ceux qui la représentent. Le primat des élus à l'égard des militants illustre à lui seul le déséquilibre qui règne dans les relations entre le Parti et ses élus. De facto, ce sont les élus qui contrôlent le Parti et non le Parti qui contrôle les élus.

Le système ne peut fonctionner en raison de ces "anomalies bloquantes". Comment dès lors résoudre ces anomalies, afin de remettre le Parti en ordre de marche? !Avancer la date du congrès du PS et modifier ses statuts pour accroître le rôle des militants !Lors de la réunion du conseil national du PS du 15 avril 2014, près de la moitié des orateurs ont réclamé, (plus ou moins clairement), l'organisation d'un congrès pour donner la parole aux militants. C'est le cas notamment de Sylvain Mathieu, premier secrétaire fédéral de la Nièvre: "nous pensons qu'il y a le feu, et qu'il n'y a aucune raison d'attendre fin 2015 pour organiser un congrès". Depuis le 15 avril, le PS a connu une nouvelle défaite. Le désarroi des militants et des sympathisants sera-t-il entendu par le Conseil national? Le Conseil national préférera-t-il attendre la défaite des élections régionales et départementales pour organiser ce congrès? !Lors de sa prochaine réunion, le Conseil national devrait convoquer le Congrès du Parti pour décembre 2014. Les militants ne peuvent plus attendre pour débattre, rechercher de nouvelles idées, choisir de nouveaux hommes et de nouvelles femmes pour animer le Parti... Le rôle des militants n'est pas uniquement de distribuer des tracts et de convaincre sur le terrain les électeurs. Les informations qu'ils pourraient remonter du terrain sont précieuses. Ils doivent jouer un rôle d'animation du débat politique. Au Parti socialiste, les dirigeants auraient-ils oublié que la piétaille est bien la reine des batailles? !Les statuts du parti prévoient (article 321 sur la périodicité du Congrès national) pourtant que le Congrès se réunisse à mi mandat présidentiel... Donc, il est temps d'ouvrir le débat interne. Il est nécessaire d'avoir deux congrès d'ici les élections présidentielles de 2017: l'un à la fin de cette année 2014 (prévu par les statuts), l'autre à l'automne 2016 pour préparer les élections présidentielles (sous la forme d'un congrès extraordinaire).

Ce Congrès devra rénover les statuts, en donnant plus de responsabilités aux militants, afin de: !• Rénover le parti socialiste !•Participer aux débats et peser sur les orientations !• Promouvoir la parité pour les mandats éligibles et plus uniquement pour les candidatures !• Renouveler le socle idéologique par l'association en amont des militants à l'élaboration des textes des motions, et non plus seulement par la proposition d'amendement a posteriori rarement retenus !• Permettre aux militants d'intégrer les instances fédérales et nationales !• Rééquilibrer le rapport de force entre élus et militants, afin que le Parti puisse exercer sa fonction de contrôle. !La légitimité du 1er secrétaire Jean-Christophe Cambadélis est fragilisée. Aucun militant ne l'a élu; le conseil national du 15 avril 2014 a certes validé sa nomination mais on peut s'étonner que "la direction du Secrétariat national" ait été élue par 62 voix, 15 abstentions et 31 refus de vote, alors que le Conseil national comporte plus de 500 membres (en comptant les parlementaires). !Les hommes et femmes de gauche y compris ceux qui contestent l'action du gouvernement et qui sont tentés de se détourner du PS (et notamment les abstentionnistes du 25 mai 2014) ne doivent pas hésiter à venir faire entendre leur point de vue. Les sections du PS doivent être un lieu où le débat politique est possible, sur toutes les questions. Les hommes et les femmes de gauche doivent adhérer rapidement dans la section la plus proche car seuls les adhérents depuis au moins 6 mois pourront voter pour le prochain congrès; ils doivent adhérer et réclamer l'organisation de ce congrès, temps fort du débat politique. !Nous avons besoin d'un débat libre, ouvert, et constructif. Jean-Christophe Cambadélis dit le 16 mai "les militants PS doivent relever la tête"? Nous répondons: ils le feront d'autant mieux que leur parti leur donnera la parole.

huffingtonpost.fr

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V) Les eurodéputés socialistes français veulent remettre la barre à gauche

Effectuer un tournant vers la gauche semble une priorité pour les eurodéputés socialistes

La délégation socialiste d'eurodéputés veut consulter le reste de la gauche européenne. Comme les nombreux « frondeurs » du PS, elle tente de remettre le cap à gauche. !L’opposition au gouvernement français qui s’est formée au sein même du Parti socialiste a le vent en poupe. Elle pourrait atteindre le Parlement européen. La délégation de 13 eurodéputés socialistes demande au bureau national du PS qui se réunira le 10 juin de se mobiliser via une déclaration proposant une consultation du reste de la gauche européenne. !La délégation a déjà discuté de la présidence de la future Commission européenne. Alors que l’Élysée répète haut et fort que le processus démocratique doit l’emporter, et soutient donc la candidature de Jean-Claude Juncker, les eurodéputés réclament une consultation des autres forces de gauche au Parlement européen afin d’identifier les points d'accord potentiels. !"Le Conseil ne doit pas se comporter en

congrès de Vienne" !« Nous avons fait campagne en disant que le parti qui serait majoritaire au Parlement européen deviendrait le président de la Commission. Or le Conseil a désigné Van Rampuy plutôt que Jean-Claude Juncker pour mener des consultations pour former une majorité. Il ne faudrait pas que le Conseil européen se comporte en Congrès de Vienne, parce que dans ce cas il sera responsable du blocage des institutions » prévient Pervenche Berès, présidente de la délégation des socialistes français au Parlement européen. !Les eurodéputés estiment que le jeu est nettement plus ouvert qu’il n’y parait. D'autant que l’élection provisoire de Martin Schulz à la tête des sociaux-démocrates du Parlement européen, le 18 juin prochain, semble désormais acquise. Or le candidat connaît bien les forces en présence des 28 pays. !Tenter une majorité de gauche au Parlement européen !

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Certains vont même plus loin, et ne veulent voter pour Jean-Claude Juncker sous aucun prétexte à l’heure actuelle. « Nos électeurs ne comprendraient pas, nous ne pouvons pas négocier directement avec le PPE alors que nous avons fait campagne contre le néo-libéralisme » s’insurge l'eurodéputé Guillaume Balas, qui estime qu’il faut en priorité tenter de former une majorité de gauche au Parlement européen. !Les Verts (52) la gauche radicale (45) et les sociaux-démocrates (190) représentent un total de 287 eurodéputés, soit loin des 376 de majorité absolue qui sont en théorie nécessaire. Mais malgré ses 221 sièges, le Parti populaire européen est très isolé. Le fait que les Vrais finlandais et le parti populaire danois aient rejoint le groupe des Conservateurs et Réformistes européens des Tories britanniques compromet tout accord potentiel avec eux. Les centristes sont également hésitants. !« La réorientation de l’Europe, nous devons tenter de le faire ! Si la gauche n’arrive pas à former une majorité, ce qui est possible, alors je plaiderai pour que nous restions une force d’opposition » avance de son côté Guillaume Balas. !Une position qui tranche nettement avec les petites habitudes de Strasbourg. Le Parti socialiste européen s’est régulièrement, comme lors de la dernière législature, allié à la droite du PPE dans le cadre d’une coalition, en se répartissant ensuite à la fois les postes clés du Parlement européen, comme les commissions, et en divisant même le poste de la présidence du Parlement en deux. C’est ainsi que Martin Schulz l’a eu durant 2,5 ans. !Mais « «le monde d’avant est terminé. On ne peut plus rester « entre soi » au Parlement européen. Aujourd’hui nous avons un cinquième des élus qui sont des nationalistes. Ils vont regarder le spectacle, et nous reprocher en permanence de représenter « l’ UMPS ». Ils auront raison ! Pour éviter cela, il faut favoriser un vrai clivage droite-gauche. Quitte à ne pas avoir de majorité de 376 voix au Parlement européen, qui est une règle absurde » estime Guillaume Balas. !Les socialistes affligés, nouveau club des Gauches !Les courants de pensée au sein du Parti socialiste se sont multipliés ces derniers temps. Guillaume Balas est secrétaire général d’Un monde

d’avance, un courant dont fait partie l’ex-eurodéputé Liem Hoang Ngoc. Ce dernier lance samedi 7 juin au bureau de représentation du Parlement européen à Paris un nouveau club baptisé Les socialistes affligés. !Un cercle ouvert à tous les courants de la gauche française, des Verts aux socialistes en passant par la gauche radicale. Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent, Eva Joly, Gérard Filoche, Pouria Amirshai y participeront notamment. !« C’est une idée ancienne, qui est devenue urgente. Nous ouvrons nos portes à tous ceux qui veulent combattre la politique du gouvernement » explique Liem Hoang Ngoc. Selon Philippe Marlière, co-fondateur de ce club, la posture des socialistes français n’est plus tenable face à la montée du Front national

Que faire face à l'extrême-droite !La question de l’attitude à adopter face à l’extrême droite divise au sein du parti de gauche. Autour du Premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadelis, on prépare le terrain pour faciliter une éventuelle candidature de Manuel Valls à la présidentielle de 2017, qui est déjà dans les esprits. « On ne peut pas mettre un homme de droite candidat d’un parti de gauche !» s’insurge Liem Hoang Ngoc. Une position partagée par Guillaume Balas, qui s’inquiète du fait que les thèses de Marine Le Pen commencent à irriguer la vie politique. « Lorsque Laurent Wauquiez se fait critique sur l’Europe, ou lorsque François Hollande déclare au lendemain des élections européennes que l’Europe doit se retirer là où elle n’est pas nécessaire, il y a un problème » assure l’eurodéputé. !!!Aline Robert | EurActiv France

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VI) Transition énergétique: Royal maintient l'échéance de 2014 alors que Matignon a repoussé le projet

Alors que le gouvernement a reporté vendredi la loi sur la transition énergétique à 2015, Royal persiste et signe. | AFP

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a affirmé dimanche 8 juin que le projet de loi sur la transition énergétique restait programmé pour une adoption à l'automne 2014, contrairement à ce qu'a affirmé Matignon vendredi. !"Le projet de loi sur la transition énergétique n'est absolument pas reporté à 2015. Il va suivre son chemin, il sera à l'automne à l'Assemblée, si les commissions parlementaires saisies fin juillet font leur travail", a déclaré la ministre à Arcachon (Gironde), après avoir précisé qu'il serait présenté en Conseil des ministres le 18 juin et non le 11 comme prévu initialement. !"La loi sera présentée en Conseil des ministres le 18 juin, je termine les consultations qui ont été enrichissantes. Je pense qu'au mois de juillet elle sera devant les commissions de l'assemblée", avait-elle expliqué auparavant, confirmant des informations sur ce report d'une semaine du Journal du dimanche (JDD). !"Après c'est la durée que les parlementaires décideront de donner. Mais comptez sur moi pour faire en sorte que les choses ne traînent pas. Ce n'est pas un retard d'une semaine qui compromet quoi que ce soit surtout si ce petit délai supplémentaire est utilisé pour être plus ambitieux au niveau du contenu de la loi", a-t-elle insisté. !Matignon avait annoncé vendredi que l'adoption de la loi sur la transition énergétique était désormais prévue au "printemps 2015" avec un examen du texte au Parlement à partir de l'automne. Lors de la deuxième conférence environnementale de septembre 2013, François Hollande s'était engagé à ce que le texte gouvernemental soit "conclu d'ici la fin de l'année 2014". Cet objectif, même s'il était devenu difficile à atteindre, restait celui affiché encore récemment par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.

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Le HuffPost avec AFP

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VII) Les électeurs qui votent FN votent pétainiste

Thomas Guénolé

Affiche de propagande du régime de Vichy, copyright MRN

Mettons-nous d'accord. Ceux qui votent FN ne sont pas des pétainistes. En revanche, le parti pour lequel ils votent, lui, il l’est. Le leur expliquer, ce n’est pas les insulter. !Le FN n’est ni un parti normal, ni un parti républicain. Pour être précis, il s’agit d’un parti pétainiste. Cela étant, jeter l’anathème à ces 14 électeurs sur 100 qui votent aujourd’hui FN ne sert à rien (précision: le record absolu du FN est son score au 1er tour de la présidentielle de 2012. Marine Le Pen obtint 17,9% des voix avec une participation de 79,5%. 17,9% de 79,5% de l'électorat, cela fait, en arrondissant, 14,2% de l'électorat). Ce qui est nécessaire et indispensable, en revanche, c’est de les traiter en adultes responsables et de s’adresser à leur intelligence. !Il faut donc expliquer à ces 14 électeurs sur 100 pourquoi le FN est un parti pétainiste. Il faut le faire calmement, il faut le faire en argumentant, et il faut le faire avec pédagogie. Le FN est un parti pétainiste parce que...

1. Il propose une hiérarchie sociale fondée sur le sang français !D’une part, il a proposé de supprimer le droit du

sol, auquel cas ne reste logiquement que le droit du sang comme norme pour être français. D’autre part, il défend la «priorité nationale», c’est-à-dire de rendre les Français prioritaires dans tous les domaines (notamment l’emploi et les logements sociaux). La combinaison des deux idées conduit donc bien à une hiérarchie sociale fondée sur la «pureté» de votre sang français. !Du reste, le président d’honneur du FN considère explicitement que certains Français ne sont que des «Français de papier». Sous Pétain aussi, l’accès privilégié à des emplois était fondé sur la pureté de votre sang français. En outre, le régime pétainiste aussi considérait qu’on avait «fait des Français trop facilement» en matière de naturalisations. Pour mémoire, le FN est même allé jusqu’à proposer que la peine infligée pour un crime soit moins grave si la victime n’est pas française. !2. Il impute les principaux problèmes du pays aux immigrés !Il soutient que l’immigration est cause de chômage, que l’immigration est cause d’insécurité et de criminalité, que l’immigration est cause des déficits de la sécurité sociale, et ainsi de suite. !À cet égard, Marine Le Pen a recommandé à ses

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partisans de lire La France orange mécanique, de Laurent Obertone: ce livre raciste soutient que les immigrés venus de certaines cultures posent un problème «d’ensauvagement». De même, le régime pétainiste attribuait tous les grands maux du pays à ceux que l’extrême droite appelait souvent à l’époque «les métèques». !3. Il veut dépénaliser la propagande antisémite !Le régime pétainiste avait abrogé le décret-loi Marchandeau de 1939, qui punissait la propagande antisémite. De même, le FN, par la voix de son secrétaire général adjoint Nicolas Bay, qualifie de «liberticide» la loi Gayssot, qui réprime tout acte et toute propagande antisémite. !4. Il est raciste !Dans son programme électoral de 2012, le FN a écrit noir sur blanc qu’il fallait défendre «les hommes blancs hétérosexuels». Cette défense de l’homme blanc était aussi une préoccupation du régime pétainiste, qui avait instauré des lois raciales. !5. Il sacralise la mère au foyer et combat l’IVG !Il a proposé de supprimer le remboursement de l’IVG. Il propose également de créer un «salaire maternel» pour les mères au foyer. !Le régime pétainiste aussi décourageait le travail des femmes. Et réprimait l’avortement, au point d’avoir guillotiné la «faiseuse d’anges» Marie-Louise Giraud en 1943. !6. Il s’est choisi Jeanne d’Arc comme figure de proue !Il la célèbre tous les ans. Si cette icône fut récupérée par de nombreux courants politiques, des républicains les plus radicaux jusqu’à l’Eglise catholique, elle le fut aussi, massivement, par le régime pétainiste. Elle fut par exemple représentée bénissant l’entrevue Hitler-Pétain à Montoire.

7. Il inclut des pétainistes parmi ses membres fondateurs !Léon Gaultier, membre fondateur du conseil

national du FN, était un ancien Waffen-SS: il fut également collaborateur du secrétaire général à l’information et à la propagande du régime de Vichy, Paul Marion. Pierre Bousquet, le premier trésorier du FN, était un ancien caporal SS de la division Charlemagne. !François Brigneau, membre fondateur et ancien vice-président du FN, fut membre de la Milice du régime de Vichy. André Dufraisse fut l’un des premiers membres du bureau politique du FN: il combattit avec la Wehrmacht dans la Légion des Volontaires Français du régime de Vichy. Et ainsi de suite. !Le FN répond que le qualifier ainsi de pétainiste, c’est insulter ses électeurs: c’est faux. Il n’est pas question, bien sûr, de déduire de ces éléments que les 14 électeurs sur 100 qui votent FN seraient eux-mêmes des pétainistes. En revanche, le parti pour lequel ils votent, lui, il l’est. Le leur expliquer, ce n’est pas les insulter. Le leur expliquer, c’est simplement les informer. !Thomas Guénolé

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