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La propagande nazie, un exemple d’art officiel « Nous ne cherchons pas la vérité mais l’effet produit, plus un mensonge est gros plus il passe. » Joseph Goebbels (ministre de l’éducation et de la propagande du III° Reich)

Un outil de propagande : Le

figuralisme. Le figuralisme est l'art d'évoquer musicalement une idée, une action, un sentiment, ou encore de dépeindre une situation. Elle fonctionne par l’utilisation de stéréotype et permet de décrire une scène. Dans la deuxième partie du film de Leni Riefenstahl on trouve un parfait exemple de figuralisme. On indique clairement au spectateur que l’Allemagne va mal grâce à une musique mineure au tempo lent. Puis sur le nom de Hitler, la musique devient joyeuse et majeure, les cuivres claironnent la nouvelle puissance du pays. On indique ainsi ce que doit penser le spectateur. (Pour aller plus loin, consultez l’annexe sur Leni Riefenstahl : Le triomphe de la volonté)

Adolf Wissel, La Famille de

paysan De Kahlenberg(1939) L’art officiel est avant tout un art de propagande. Il proclame haut et fort les différents aspects de l’idéologie nazie, à commencer par la pureté de la race aryenne, la virilité des hommes ainsi qu’un soutien sans faille au régime. Cette toile représente une famille allemande presque au complet avec la mère s’occupant de la plus petite fille, le petit garçon blond jouant sagement avec un jouet de bois, la plus grande des filles, travaillant consciencieusement sur ses devoirs, la grand-mère brodant un vêtement pour l’un des enfants, et le père, digne et propre sur lui, qui surveille le tout. L’absence du grand-père, sûrement mort lors de la Grande Guerre, pourrait servir à rappeler un épisode douloureux et à raviver la haine et l’esprit de vengeance des Allemands. On retrouve ici les

idéologies du futur régime de Vichy : « travail, famille, patrie ».

Les arts dégénérés Arts dégénérés : C’est ainsi que les Nazis, entre 1933 et 1945, appelaient toute musique qui ne correspondait pas aux normes de l’art officiel. Le romantisme allemand avait pour idéal d’élever l’âme à la vérité et à dieu. Pour Hitler, c’était une musique nationale qui respectait les traditions et qui était faite pour le peuple. Par conséquent, toutes musiques modernes (tel que le jazz) ou juives étaient dénigrées et considérées comme source d’instabilité mentale. Ainsi, lors de l’exposition de 1933 on affichait des images de malades mentaux ou des dessins d’enfants à côté des œuvres de grands artistes pour faire comprendre le côté pathologique de l’art moderne.

Selon l'idéologie nazie, le peuple allemand était le « premier peuple musicien de la terre » et Wagner son héros. Pour ancrer leur théorie, les nazis ont réécrits l’histoire et détournés la pensée musicale des compositeurs du passé Pour exemple, Haendel dont on va changer les paroles d’une de ses œuvres alors qu’il parle du peuple juif. Il existe de nombreux exemples équivalents…

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Composer sous la dictature : Staline et l’art

Lieutenant Kije - Aleksandr Faintsimmer Réalisé en 1934, le lieutenant Kije est une comédie parlant d’un militaire fictif créé suite à une erreur d’écriture de l’administration d’état. Ne voulant pas embarrasser le tsar, les officiels vont inventer la vie de ce faux personnage. Après l’avoir marié, exilé, promu général, Kije va devoir mourir car le tsar désire le rencontrer. Cette histoire est une critique du régime de l’ancien tsar Paul I° qui est probablement réutilisée ici pour dénigrer le pouvoir actuel. Ce film devient ainsi un acte de résistance caché permettant de critiquer le gouvernement sans pour autant prendre de risque. C’est aussi la première fois que Prokofiev compose pour un film. Sa musique passera d’ailleurs à la postérité sous le titre de « suite du lieutenant Kije ».

Sergueï Prokofiev Né en 1878, Prokofiev meurt le 5 mars 1953, le même jour que Joseph Staline. La vie de cet artiste ne sera pas de tout repos. Après la révolution de 1917, Prokofiev va devoir s’exiler. Vivant très mal cet exil, le compositeur finira par revenir en Russie dès 1933. Dès cet instant, Prokofiev va vivre un véritable enfer. Afin qu’il ne puisse repartir, sa famille sera gardée en otage en Sibérie. Il verra ses amis disparaître. Il perdra même le droit de travailler et de composer. En effet, pourtant considéré comme compositeur officiel il tombera en disgrâce à la fin de la purge de 1936/38 et finira par mourir dans l’ombre de son tortionnaire sans même savoir qu’il était enfin un homme libre.

Fedor Chourpine – Le matin de notre patrie (1946-1948)

1984 – George Orwell Dans son roman, Orwell raconte la vie de Winston un employé du parti extérieur. L’histoire se déroule dans un Londres futuriste et imaginaire éternellement en guerre avec les autres puissances mondiales. Le principe de ce parti unique est simple : Big Brother, un être supérieur et infaillible contrôle tout le monde grâce à une idéologie basée sur le mensonge, la haine et l’amnésie collective. « La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force ». Les paroles et émotions des êtres humains sont constamment surveillées par un télécran. C’est le fameux « Big brother is watching you » (big brother vous regarde). Quiconque pensera à mal sera immédiatement torturé, tué puis effacé de l’histoire. Chargé de réécrire l’histoire au ministère de la vérité Winston va découvrir petit à petit que le monde n’a pas toujours été ainsi et va commettre le crime le plus important : le crime de la pensée. Quelques mois après la parution de son livre en 1949, Orwell meurt de la tuberculose. De nombreux films, musiques, peintures ou encore romans seront influencés par cette œuvre qui reste encore d’actualité aujourd’hui.