LA RELATION SOIGNANT-SOIGNÉ FACE À L’ANXIÉTÉ … · SANCHEZ, Paul-Adrien Date de la soutenance : Promotion 2013-2016 Le 13 juin 2016 « Rencontrer une personne veut dire être

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  • Institut de Formation Nightingale Bagatelle

    Mmoire du Diplme dtat dInfirmier

    LA RELATION SOIGNANT-SOIGN FACE LANXIT DU PATIENT AU BLOC

    OPRATOIRE

    SANCHEZ, Paul-Adrien Date de la soutenance :

    Promotion 2013-2016 Le 13 juin 2016

  • Rencontrer une personne veut dire tre tenu en veil par une nigme.

    Emmanuel Levinas

  • Remerciements

    Je tiens tout dabord remercier Madame Odile Franois, pour sa gentillesse, son accompagnement et ses prcieux conseils qui ont t indispensables llaboration de ce

    travail.

    Je remercie galement lensemble des formateurs de lIFSI pour leur soutien et leur bienveillance durant ces trois annes riches en motions.

    Et enfin, mes proches, pour leur bonne humeur, leur prsence et leur rconfort, qui mont t essentiels pendant la ralisation de ce travail et tout au long de ces tudes.

  • SOMMAIRE

    INTRODUCTION ________________________________________________ 1

    I. LE PHNOMNE DANXIT AU BLOC OPRATOIRE _________ 2-8

    A. La nature du concept danxit _________________________________________ 2-3

    B. Les diffrentes manifestations de lanxit ________________________________ 3-4

    C. La distinction entre lanxit et dautres termes voisins ______________________ 4-5

    D. Les facteurs prvalents de lanxit au bloc opratoire ______________________ 5-7

    E. Les diffrentes attitudes des patients face leur anxit______________________ 7-8

    II. LA RELATION DE SOIN AU BLOC OPRATOIRE FACE LANXIT ______________________________________________ 9-17

    A. Laccueil et linformation au bloc opratoire _____________________________ 9-10

    B. La relation daide et le concept de prendre soin __________________________ 11-13

    1) Un type de relation dans un contexte particulier : la relation daide __________ 11-12

    2) Une relation soignant-soign dans le but de prendre soin __________________ 12-13

    C. Une relation qui sexprime par une communication _______________________ 13-14

    D. Adopter une juste distance profesionnelle_______________________________ 15-16

    E. Lanxit, une motion qui peut svaluer ? ________________________________ 17

    HYPOTHSE ET CADRE DE RECHERCHE ________________________ 18

    CONCLUSION _________________________________________________ 19

    BIBLIOGRAPHIE ________________________________________________

    ANNEXES ______________________________________________________

    RSUM ET ABSTRACT __________________________________________

  • 1

    INTRODUCTION

    Dans le cadre de ma formation en soins infirmiers, il m'a t demand de raliser un

    mmoire de fin d'tude approfondissant un thme de recherche de notre choix. Afin d'laborer

    ce travail, j'ai donc cherch, l'aide d'une situation rencontre en stage, un tonnement qui a

    suscit en moi un important questionnement professionnel. C'est au cours d'un stage que j'ai

    effectu en deuxime anne, au sein d'un service de bloc opratoire, que j'ai remarqu que la

    majorit des patients adultes pris en charge manifestaient, avant l'acte chirurgical, une certaine

    anxit vis--vis de cette intervention. Cest ainsi que je me suis aperu en parallle que la

    dimension relationnelle occupait une place trs importante dans cet univers assez technique.

    Grce mes recherches et mes lectures, j'ai en effet pu remarquer que l'anxit au bloc

    opratoire est un phnomne trs rcurrent. En effet, chez l'adulte, entre 60 et 80% d'entre eux

    manifesteraient une anxit avant l'acte opratoire1. Suite ce constat, je me suis tout d'abord

    interrog sur la nature de cette anxit ainsi qu son volution en tant que concept2. Cela m'a

    donc amen me poser une premire question de dpart qui est En quoi la phase

    propratoire et l'arrive du patient dans le service sont-elles sources d'anxit pour le futur

    opr ? . Cependant, aprs diffrentes lectures, je me suis aperu que le fait dexposer

    simplement les causes de cette anxit limitait mon tude et qu'il tait aussi indispensable

    d'avoir un aperu sur la faon dont elle est prise en charge par les soignants. Le concept de la

    relation soignant-soign face l'anxit des patients a par consquent pris une place de plus

    en plus importante dans mes recherches, ce qui m'a amen me questionner sur la nature et

    l'intrt de cette prise en charge relationnelle. Ainsi, j'ai tabli ma vritable question de dpart

    qui m'a permis de concentrer mon analyse sur cet aspect particulier tout en conservant mes

    diffrents lments de recherche : En quoi la relation soignant-soign influence-t-elle la

    prise en charge d'un patient anxieux au bloc opratoire ? . Toutefois, cet

    approfondissement s'inscrit toujours dans le contexte de la prise en charge du patient avant

    son opration, afin d'analyser quelles particularits a cette anxit durant cette priode et

    d'avoir un aperu sur la faon dont le soignant peut agir d'un point de vue relationnel. C'est

    pourquoi dans un premier temps, j'tudierai le concept de l'anxit d'une faon assez large en

    le rapprochant du contexte du bloc opratoire et que, toujours dans ce cadre, j'analyserai dans

    un second temps la dimension relationnelle en exposant les spcificits et les diffrentes

    composantes de la relation soignant-soign face l'anxit du patient. Mon tude se terminera

    sur une hypothse mise en relation avec la prsentation dune mthode de recherche.

    1 AMOUROUX, Rmy. Lanxit propratoire. Centre National de Ressources et de lutte contre la douleur, d. lectronique. 30 juin 2008. 2 Annexe n3

  • 2

    I. LE PHNOMNE D'ANXIT AU BLOC OPRATOIRE

    Je suis donc parti du constat que, dans un service de bloc opratoire et plus

    spcifiquement avant un acte chirurgical, un patient manifeste une certaine anxit dans la

    majorit des cas. Cependant, quoi correspond-elle ? Quelles en sont les causes et les

    manifestations ? Quelles stratgies adoptent les patients pour y faire face ? Ces diffrents

    lments conceptuels permettront d'avoir un aperu plus clair de cette notion.

    A) La nature du concept d'anxit

    Tout d'abord, selon le dictionnaire franais Larousse, l'anxit se dfinit comme un

    trouble motionnel se traduisant par un sentiment indfinissable d'inscurit 3. Cet aspect

    indfinissable m'a interrog et m'a pouss analyser ce terme travers une perspective

    davantage soignante. En effet, le principe de l'anxit est que la situation laquelle le patient

    fait face suppose quun danger imminent peut survenir, mais que ce dernier na pas de place

    dans la ralit en restant donc interne la personne. Cette dernire dveloppe face cette ide

    un sentiment d'inscurit, de malaise et d'inquitude que l'on peut qualifier de ngatif et qui

    n'est pas dsir. Toutefois, face des situations particulires, ce sentiment reste assez inn

    chez l'tre humain, l'image d'autres motions tels que la colre, la joie ou la tristesse, car,

    face des situations dites anxiognes, notre systme dopaminergique se mettra en place afin

    que l'on mobilise nos ressources pour y faire face4. Cette ide nous ferait penser que l'anxit

    est une stratgie instinctive d'adaptation et de protection face un environnement jug hostile

    ou dangereux. Je rappelle donc que cela nous amne faire la distinction entre une anxit

    normale et une anxit pathologique car, lorsque cette caractristique inne de

    lhomme devient pathologique, les mdecins font alors allusion aux troubles anxieux, lesquels

    ont des consquences ngatives pour ceux qui en souffrent. 5. De plus, Antoine Bioy dfinit

    ce concept d'anxit sur plusieurs niveaux6 : le premier niveau correspond une anxit

    lgre qui sous-entend que, malgr un sentiment d'inquitude la personne conserve une

    attention claire sur ce qui lui arrive. Le second niveau dfinit une anxit modre et ici, la

    personne anxieuse a plus de mal analyser son environnement et son niveau dinquitude

    prendra davantage dampleur. L'anxit grave, qui correspond au troisime niveau montre que

    la personne est pratiquement incapable d'apprhender les diffrentes informations qui lui sont

    livres. Enfin, le dernier niveau se rfre l'attaque de panique qui se manifeste par une 3 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/anxi%C3%A9t%C3%A9/4369 4 http://lesdefinitions.fr/anxiete 5 http://lesdefinitions.fr/anxiete 6 BIOY, Antoine ; BOURGEOIS, Franoise ; NEGRE, Isabelle. Communication soignant-soign : repres et

    pratiques. Bral, 2013, pages 62 et 63

  • 3

    dformation et une interprtation de la ralit ainsi quune amplification des stimuli externes.

    Dans ce dernier cas, la personne atteinte dune attaque de panique suppose que la

    communication avec autrui est trs difficile mettre en place, voire impossible. Grce cette

    analyse, nous pouvons dj affirmer que la manifestation et l'intensit de l'anxit chez une

    personne dpendent de sa capacit analyser et percevoir les vnements qui se produisent

    et, par extension, la ralit et les informations qui l'entourent.

    B) Les diffrentes manifestations de l'anxit

    L'anxit peut donc prendre des formes varies et chaque individu va ragir de faon

    diffrente face cette motion. J'ai d'ailleurs remarqu grce mes recherches que les

    manifestations de l'anxit se rvlaient trs varies selon la personne elle-mme et

    l'vnement auquel elle est confronte. En effet, dans le domaine du bloc opratoire, le patient

    futur opr n'est pas anxieux de la mme faon face des chirurgies diffrentes7. De plus,

    lorsqu'un patient prouve de l'anxit, nous retrouvons de nombreuses manifestations qui

    expriment cette motion. Toutefois, il parat vident que d'un patient l'autre, ces diffrents

    signes peuvent tre variables, mais dans le cadre d'une anxit dite non pathologique, j'ai pu

    relever que de faon gnrale, on observe tout d'abord des manifestations psychiques. Le

    patient va prouver un sentiment diffus d'inquitude, de la fatigue, et peut dvelopper une

    certaine irritabilit ou des difficults de concentration8. En outre, d'autres types de signes

    peuvent s'y rajouter comme des manifestations physiques. Dans ce cas, une importante

    quantit de symptmes peut apparatre. En effet, le patient en question peut constater des

    [] troubles du sommeil, douleurs musculaires, palpitations, tremblements, mains moites, vertiges, frissons, maux de tte [et] de ventre, diarrhe ou constipation, sensation de serrement au niveau de la poitrine, impression dtouffer, nud lestomac ou la gorge, spasmophilie, envie constante duriner, etc. 9

    Cependant, sauf dans le cas d'une anxit voluant vers la pathologie, il semble assez peu

    probable que les patients anxieux au bloc opratoire manifestent tous ces signes physiques

    la fois. En effet, durant la phase propratoire, au moment de sa prise en charge l'arrive

    dans le service de bloc opratoire, je me suis rendu compte que le patient, sous l'effet de

    l'anxit, dveloppe un signe particulier qui s'appelle la transe10, comme lexplique Gilles

    7 AMOUROUX, Rmy. Lanxit propratoire. Centre National de Ressources et de lutte contre la douleur, d. lectronique. 30 juin 2008 8 http://eurekasante.vidal.fr/maladies/psychisme/anxiete.html?pb=symptomes-causes 9 http://eurekasante.vidal.fr/maladies/psychisme/anxiete.html?pb=symptomes-causes 10 BESSON, Gilles. Laccueil au bloc opratoire : dix secondes, quatre phrases. Interbloc, juillet-septembre 2010, tome XXIX n3, page 198.

  • 4

    Besson. Cet tat psychologique particulier est une manifestation externe de son anxit car le

    patient va ragir diffremment aux stimuli extrieurs. En effet, il va tre dans un tat constant

    de focalisation [et de] fixation de l'attention [] sur les craintes lies l'vnement qui va

    survenir. 11. Nous pouvons en dduire que le patient anxieux adoptera un comportement qui

    le poussera avoir une vision ngative et menaante de son environnement et donc de la

    ralit, dans le sens o il la percevra non pas de faon objective, mais en faisant intervenir ses

    inquitudes dans cette interprtation. Cette ide prouve bien, comme je l'avais dmontr

    auparavant, que les manifestations de l'anxit dcoulent en partie de la capacit du patient

    analyser la ralit qui l'entoure, dans le cas prsent avec l'exemple du bloc opratoire. Ainsi,

    nous pouvons en dduire que les manifestations de l'anxit chez le patient sont multiples

    mais prennent des formes diffrentes selon le contexte dans lequel il se trouve.

    C) La distinction entre l'anxit et d'autres termes voisins

    Dans le langage courant, on observe qu'il peut exister une certaine confusion entre

    l'anxit et d'autres motions comme la peur et l'angoisse12. En effet, dans la vie de tous les

    jours, les individus ont tendance employer ces termes indistinctement les uns des autres, car,

    il faut en effet admettre qu'ils possdent, dans leur sens, des aspects similaires. Il me semble

    donc intressant d'analyser les diffrences que l'on peut rencontrer avec ces termes. Tout

    d'abord, l'anxit et l'angoisse se rapprochent davantage car ces deux motions supposent que

    la personne est face l'inquitude d'un vnement qui ne s'est pas encore produit. A l'inverse,

    la peur dsigne une raction un danger plus ou moins menaant, qui peut tre prsent et

    visible ou bien suggr par certains indices 13. Cela nous permet de voir que la peur, l'instar

    de l'anxit et de l'angoisse, se caractrise par un danger rel et physiquement observable. De

    plus, une personne qui manifeste de la peur n'aura pas les mmes ractions que dans le cas o

    elle prouve de l'anxit ou de l'angoisse : elle adoptera en effet diffrentes stratgie[s] de

    rponse 14 face l'vnement comme la fuite, l'immobilit ou encore de lagressivit. Par

    ailleurs, d'aprs mes recherches, l'angoisse est un terme avoisinant le concept d'anxit car

    cette motion est en fait une forme de l'anxit qui aura pris beaucoup plus d'ampleur15 et qui

    suppose donc davantage de rpercussions16 . En effet, dans les deux cas, et contrairement la

    11 BESSON, Gilles. Laccueil au bloc opratoire : dix secondes, quatre phrases. Interbloc, juillet-septembre 2010, tome XXIX n3, page 198 12 ANDR, Christophe. Le sens des mots : angoisse ou anxit ? Psychologies, d. lectronique. Janvier 2003 13 BIOY, Antoine ; BOURGEOIS, Franoise ; NEGRE, Isabelle. Communication soignant-soign : repres et

    pratiques. Bral, 2013, page 61 14 Ibid page 61 15 Ibid page 60 16 ANDR, Christophe. Le sens des mots : angoisse ou anxit ? Psychologies, d. lectronique. Janvier 2003

  • 5

    peur, le danger n'a pas de place dans la ralit physique mais, selon Christophe Andr, le

    sentiment d'angoisse suggre que la personne connat une exprience psychologique

    ponctuelle, dstabilisante et intense, faite dun sentiment de perte de contrle 17. Par cette

    citation, nous observons bien le caractre bref et svre de cette motion car en effet, le terme

    d'angoisse peut se caractriser par ce que l'on appelle une crise d'angoisse qui ... se produit

    de faon spontane et imprvisible. Elle dure quelques minutes ou quelques heures ... 18.

    D'ailleurs, nous constatons ici une diffrence importante avec l'anxit car cette dernire ne

    possde pas cet aspect de crise , mais se prcise comme ayant un caractre moins intense et

    perturbant que l'angoisse. En effet, le sentiment d'anxit ne va pas empcher la personne

    d'tre consciente et d'adapter cette motion sa vie quotidienne, mme face un vnement

    inhabituel. Cependant, mme si des diffrences sparent l'anxit et l'angoisse, ces deux

    motions sont voisines car l'anxit constitue une tape vers l'angoisse Ces distinctions entre

    ces diffrents termes qui se ressemblent nous permet donc d'avoir une vritable vision de ce

    qu'est rellement l'anxit et ainsi, de mieux la comprendre et l'apprhender.

    D) Les facteurs prvalents de l'anxit au bloc opratoire

    Avant une opration chirurgicale, il semble vident de reconnatre que le patient

    concern va prouver une anxit pour une multitude de raisons. C'est pourquoi il me parat

    important de relever et d'expliquer les principales causes de cette motion. Tout d'abord, j'ai

    remarqu grce mes recherches qu'environ 85% des personnes opres dclarent avoir

    prouv une anxit avant l'acte opratoire en raison de l'anesthsie gnrale19. En effet, cet

    acte suppose que la personne opre va subir une perte de contrle au niveau de son intgrit

    physique en acceptant l'administration d'une sdation artificielle et chimique. Cela peut

    induire une anxit chez le patient car ce dernier va permettre d'autres personnes d'avoir un

    certain pouvoir et une emprise sur son propre corps. De plus, cette crainte de l'anesthsie

    rassemble d'autres facteurs qui pourraient engendrer une anxit chez le patient comme

    la peur de mourir cause de l'anesthsie [...] [et] celle de ne pas se rveiller aprs 20. En effet,

    cette crainte pourrait s'expliquer par le fait que l'individu va tre face un vnement

    extraordinaire qu'il ne rencontre pas rgulirement dans sa vie courante. Cependant, des

    donnes statistiques nous informent que depuis une vingtaine d'annes, le risque de ne pas

    se rveiller et de mourir des complications de l'anesthsie s'levait 1 pour 10 000 dans les

    17 ANDR, Christophe. Le sens des mots : angoisse ou anxit ? Psychologies, d. lectronique. Janvier 2003 18 BIOY, Antoine ; BOURGEOIS, Franoise ; NEGRE, Isabelle. Communication soignant-soign : repres et

    pratiques. Bral, 2013, page 60 19 JOUAN, Anne. Anesthsie gnrale : la crainte persiste. Le figaro sant, d. lectronique. 13 juin 2010 20 JOUAN, Anne. Anesthsie gnrale : la crainte persiste. Le figaro sant, d. lectronique. 13 juin 2010

  • 6

    pays riches. En 2000, ce chiffre tombait 1 pour 200 000 , explique le professeur Alexandre

    Mignon21. Nous pouvons donc nous interroger sur les raisons de cette crainte : est-ce une

    reprsentation ngative de l'anesthsie qui n'a pas eu encore le temps d'voluer ? Par ailleurs,

    une autre raison pourrait expliquer l'anxit des patients avant l'acte chirurgical : il s'agit de

    l'environnement auquel le patient est confront l'arrive au bloc opratoire. En effet, nous

    remarquons qu'un certain aspect de ce lieu inconnu va venir susciter son anxit22 : le patient

    va se retrouver dans un univers trs technique o de nombreuses rgles et protocoles le

    rgissent. Cette ide peut nous amener penser que cette haute technicit est possiblement

    perue comme impressionnante en constituant un choc et donc un sentiment d'anxit pour le

    patient. Par ailleurs, j'ai remarqu grce mes recherches que l'univers du bloc opratoire est

    un lieu trs rglement mais qui peut aussi connatre une certaine dsorganisation, une

    agitation ambiante et mme des dysfonctionnements organisationnels 23 ce qui pourrait

    avoir des consquences sur ltat psychique du patient. En effet, cette ide et mes propres

    observations m'ont amen penser que l'anxit du patient au bloc opratoire dpendait

    galement de l'ambiance gnrale qui y rgnait. L'agitation dans cet environnement peut se

    rvler trs importante en raison du va-et-vient des professionnels, des patients et de divers

    imprvus, ce qui nous amne mettre l'hypothse que le patient va ressentir cette agitation

    comme agressive et imprvue. Enfin, la prmdication, qui est un mdicament anxiolytique

    initialement utilis pour apaiser l'anxit du patient avant l'acte opratoire, est de nos jours

    rgulirement prescrite titre prventif pour la plupart des patients 24 . Cependant, mes

    recherches25 m'ont indiqu que ce procd pouvait, l'inverse de l'effet attendu, induire une

    certaine anxit chez les patients du fait des effets secondaires possibles. En effet, dans le cas

    d'une administration de benzodiazpine, le patient sera davantage confus et dsorient de par

    l'action sdative du mdicament dans l'organisme et cet effet peut avoir pour consquence une

    majoration de l'anxit. Toutefois, de nombreux autres facteurs de l'anxit peuvent apparatre

    comme la douleur aprs l'opration, le risque de complications, d'erreurs et d'chec durant

    l'intervention, ou encore l'tat de dpendance lie l'hospitalisation26. Cette multitude de

    21 JOUAN, Anne. Anesthsie gnrale : la crainte persiste. Le figaro sant, d. lectronique. 13 juin 2010 22 MAWARD, Lina ; AZAR, Nazek. tude comparative de l'anxit, entre patients informs et non informs en priode propratoire. Recherche en soins infirmiers, septembre 2004, n78, page 39

    23 Accueil au bloc opratoire : prise en charge de lanxit / CHABAY, E. et al. Elsevier Masson, d. lectronique. 2009 24 FROUR, Pauline. Avons-nous tous besoin danxiolytiques avant une opration ? Le figaro sant, d. lectronique. 12 mars 2015. 25 BEN MEFTAH, Riadh. Prmdication anxiolytique. Dpartement dAnesthsie du CHIPS, d. lectronique. 18 mai 2010 26 DALSTEIN, Graziella. L'exprience du bloc-opratoire, vcu du patient. Recherche en soins infirmiers, juin

    1995, n41, page 66

  • 7

    facteurs rencontrs dans mes recherches m'a donc pouss limiter mon analyse aux

    principales causes de l'anxit chez le patient en phase propratoire, mais cela nous montre

    bien que celle-ci peut avoir beaucoup d'explications.

    E) Les diffrentes attitudes des patients face leur anxit

    Outre les facteurs pouvant induire de l'anxit chez le patient avant l'intervention

    chirurgicale, il me semblait galement intressant d'avoir un aperu plus clair propos des

    stratgies qu'il met en place lorsqu'il est face cet vnement. Mes recherches m'ont indiqu

    que, de faon gnrale, face une situation stressante et anxiogne, la personne va mettre en

    place, de faon inconsciente, des stratgies d'adaptation afin de se dfendre contre cette

    motion27 . Antoine Bioy et Damien Fouques dveloppent ce mode de fonctionnement l'aide

    d'un concept qui se nomme le coping28. Ils parlent de ce coping comme dune stratgie

    d'ajustement qui a pour fonction de rduire ou de supprimer la dtresse motionnelle induite

    par [un] vnement et [de] traiter la source de cette dtresse 29. Nous voyons bien qu'ici,

    cette stratgie est une raction manifeste par le patient pour faire face et, en quelque sorte, se

    dfendre contre l'vnement jug comme une dtresse : nous pouvons donc faire le parallle

    avec l'anxit, qui peut se caractriser par ce genre de situation. Parmi les diffrents modles

    de coping existant, Antoine Bioy et Laurencine Piquemal-Vieu se rejoignent 30 sur une

    stratgie de coping tablie par Lazarus et Folkman en 1984 qui dfinit que cette stratgie

    d'adaptation peut prendre deux orientations diffrentes. En effet, elle peut tre dune part

    centre sur le problme lui-mme et dans ce cas l'individu va dvelopper ses capacits pour le

    rsoudre concrtement. Dautre part, elle peut tre centre sur l'motion et ici, la personne

    face au stress ou l'anxit va prendre davantage de distance avec la menace perue en

    tentant de contrler les tensions motionnelles qui se jouent en elle et en recherchant l'aide de

    l'autre31 . Cependant, outre ce modle, le coping rassemble un grand nombre de thories

    diffrentes et il est compliqu de dfinir celle qui serait prfrable une autre32. Ainsi, mes

    lectures m'ont orient vers un type de coping spcifique l'anxit du patient au bloc

    opratoire qui se rapproche galement du modle de base expliqu ci-dessus. En effet, Rmy

    Amouroux prsente autre thorie qui explique que le patient anxieux peut mettre en place de

    27 http://sante.lefigaro.fr/mieux-etre/stress/ladaptation-psychologique-stress/quelle-evaluation-situation 28 BIOY, Antoine ; FOUQUES, Damien. Manuel de psychologie du soin. Bral, 2009, pages 102 107 29 Ibid page 103 30 PIQUEMAL-VIEU, Laurencine. Le coping, une ressource identifier dans le soin infirmier. Recherche en

    soins infirmiers, dcembre 2001, n67, page 89 31 BIOY, Antoine ; FOUQUES, Damien. Manuel de psychologie du soin. Bral, 2009, pages 104 et 105 32 PIQUEMAL-VIEU, Laurencine. Le coping, une ressource identifier dans le soin infirmier. Recherche en

    soins infirmiers, dcembre 2001, n67, page 94

  • 8

    faon interne deux stratgies diffrentes de coping afin de se dfendre contre cet vnement

    menaant33 : elles se nomment le monitoring et le blunting. La premire stratgie utilise un

    procd qui est la recherche de l'information par la sollicitation de ressources externes : le

    patient va chercher obtenir des informations sur son tat et ce qui l'entoure en employant un

    mode de pense rationnelle, ce qui aura donc thoriquement pour cause de diminuer son

    anxit. Le blunting quant lui suppose que la personne anxieuse va plutt adopter une

    attitude utilisant le divertissement comme moyen de dfense contre l'anxit afin d'chapper

    elle. De plus, comme le souligne Olivier Luminet dans son ouvrage34, dans un premier temps,

    la personne adoptera une stratgie ou l'autre en fonction de la conscience qu'il a de la situation

    menaante. Il considre d'abord que le monitoring va induire chez le patient une exagration

    de sa dtresse motionnelle car, force de trop rechercher l'information, l'individu peut avoir

    tendance s'inquiter davantage, mais d'un autre ct, cela aurait comme avantage qu'il sera

    plus vigilant et concentr sur son environnement. Le blunting suggrerait linverse que la

    personne mettra en place une plus grande distanciation entre elle-mme et l'agent

    anxiogne35 en le fuyant : force de rechercher la distraction, il est possible qu'il mette en

    place des mcanismes de dfense tels que le dni ou l'vitement motionnel en rinterprtant

    positivement la situation. Cependant, Amouroux et Luminet suggrent tous deux qu' court

    terme, les stratgies de distraction de type blunting se rvlent plus efficaces que le

    monitoring, mais que, dans les deux cas le caractre adaptatif ou dysfonctionnel d'un mode

    de rponse dpend en grande partie de la perspective temporelle adopte (court, moyen ou

    long terme) 36. Enfin, cela nous amne donc conclure que, de faon gnrale, cette thorie

    est pertinente dans le contexte de l'anxit avant l'opration mais, comme l'voque Luminet, il

    serait restrictif de rduire toute la complexit des ractions motionnelles en deux groupes.

    Cette premire partie nous dmontre bien que l'anxit au bloc opratoire est un

    phnomne complexe qui peut prendre diffrentes formes et s'exprimer de faon htrogne

    selon les individus. Mais comment prendre en charge cette anxit d'un point de vue soignant ?

    Quelles sont les spcificits de la relation de soin au bloc opratoire ?

    33 AMOUROUX, Rmy. Lanxit propratoire. Centre National de Ressources et de lutte contre la douleur, d. lectronique. 30 juin 2008. 34 LUMINET, Olivier. Psychologie des motions : confrontation et vitement. De Boeck, 2008, pages 49 51 35 Ibid page 50 36 Ibid page 50

  • 9

    II. LA RELATION DE SOIN AU BLOC OPRATOIRE FACE

    L'ANXIT

    Avec cette vision plus claire de ce que reprsente l'anxit, ses manifestations, ses facteurs

    et les moyens d'y faire face pour les patients, il me parat donc intressant et cohrent

    d'analyser sa prise en charge par l'infirmier de faon relationnelle. Cependant, quelle relation

    de soin utiliser face cela et dans quel but ? quels concepts doit se rfrer le soignant pour

    la prendre en charge ? Quelle posture et communication adopter face cette motion ? Ces

    pistes de rflexion nous permettront d'avoir un clairage sur les spcificits de cette relation.

    A) Laccueil et linformation au bloc opratoire

    Lorsque le patient arrive au bloc opratoire, nous avons donc dmontr quil pntrait

    dans un lieu inconnu, inquitant et qui peut tre source danxit pour le futur opr.

    Linfirmier prenant en charge ces patients sera donc amen, dans une premire mission, les

    accueillir. Cet accueil dans le service est tout dabord indispensable pour garantir leur scurit

    en suivant une Check-list37 prtablie. Cependant, il sera aussi un point cl dans la prise en

    charge relationnelle du patient et, par extension, de son anxit. En effet, ce concept daccueil

    se caractrise comme la premire tape de la prise en soin dun patient dont il gardera un

    souvenir et qui peut influencer la suite des interactions de soin 38. Nous pouvons donc en

    dduire que cet accueil est un lment qui permet dassurer une certaine continuit dans une

    prise en charge relationnelle de qualit, tout en tant indispensable la scurit du patient par

    la vrification de tous les lments ncessaires au bon droulement de son opration.

    Une personne (un patient, un tudiant) qui arrive dans un milieu inconnu, quelle ne matrise pas, est dans une position relationnelle asymtrique qui engendre une ingalit des rles. Cest une priode dincertitude qui rend la personne vulnrable. Lobjectif de cet accueil est de rtablir une relation symtrique afin que la personne soit acteur, partenaire dans la situation, quelle sadapte un nouvel environnement [] 39

    Par cette citation, nous pouvons faire le parallle avec le contexte du bloc opratoire par

    larrive du patient dans ce lieu inconnu et anxiogne et en dduire que, dans ce service,

    laccueil avant lopration est capital dans la construction dune relation de soin et dans le fait

    quil va permettre galement la personne de mieux sadapter un environnement nouveau.

    De plus, Monique Formarier et Ljiljana Jovic proposent une structure thorique de cet accueil

    37 Annexe n1 38 Les concepts en sciences infirmires / sous la direction de FORMARIER, Monique ; JOVIC, Ljiljana. Mallet Conseil, 2009, page 46 39 Ibid page 46

  • 10

    en le dfinissant selon trois tapes et en le rattachant dautres concepts voisins40 . La

    premire vise donner la personne des repres et des informations dans le but que cela lui

    prodigue une certaine scurit et de lautonomie. La deuxime consiste entreprendre une

    dmarche pour avoir une meilleure connaissance de la personne afin dapprhender ses

    reprsentations, ses objectifs, ses ressources, [et] ses besoins 41 et de construire son

    accompagnement. Enfin, la troisime tape de laccueil serait, pour le soignant, daider le

    patient dans llaboration de ses stratgies de dfense face lanxit comme le coping.

    Comme je lai analys, ce concept permet au patient de faire face son anxit dans le

    contexte du bloc opratoire mais lide prcdente nous ferait penser que le soignant a

    galement un rle dans cette laboration, qui serait donc daider le patient mobiliser ses

    diffrentes ressources dans le but quil puisse mettre en place ces stratgies. Dautre part, cet

    accueil, mis en place par linfirmier sur son rle propre, se caractrise galement par des

    informations donnes au patient concernant les tapes par lesquelles il va passer et la faon

    dont vont se drouler les choses. Dans cet univers inconnu, on pourrait dabord penser,

    comme le suggrent Lina Maward et Nazek Azar dans leur article 42 quun apport

    dinformations serait utile et profitable au patient pour quil ait une meilleure connaissance de

    son environnement dans le but de rduire son anxit. Afin dappuyer cette ide, Abraham

    Maslow et Virginia Henderson, bien quils aient diffrentes thories sur les besoins

    fondamentaux de lindividu, se rejoignent en expliquant que linformation donne aux

    patients fait partie de ces besoins et constitue mme, comme nous lavons vu prcdemment,

    une scurit morale pour eux 43 . Finalement, nous pouvons retenir quau sein du bloc

    opratoire laccueil est un acte de soin part entire qui, par sa fonction de permettre au

    patient de mieux connatre son environnement, diminuera son anxit en lui donnant diverses

    informations dont il a besoin. Toutefois, comme cet instant privilgi avec le patient aurait

    pour objectif de prendre en charge cette anxit, nous pouvons en dduire quune certaine

    relation sinstalle entre le patient et le soignant.

    40 Les concepts en sciences infirmires / sous la direction de FORMARIER, Monique ; JOVIC, Ljiljana. Mallet Conseil, 2009, page 47 41 Ibid page 47 42 MAWARD, Lina ; AZAR, Nazek. tude comparative de l'anxit, entre patients informs et non informs en priode propratoire. Recherche en soins infirmiers, septembre 2004, n78, pages 53 et 54 43 DALSTEIN, Graziella. L'exprience du bloc-opratoire, vcu du patient. Recherche en soins infirmiers, juin 1995, n41, page 66

  • 11

    B) La relation daide et le concept de prendre soin

    1) Un type de relation dans un contexte particulier : la relation daide

    Laccueil au bloc opratoire est donc un lment qui va venir construire une relation entre

    le patient et le soignant. Cependant nous pouvons dabord nous interroger sur ce que

    reprsente rellement cet change. Est-ce une vritable relation ou une simple interaction ? En

    effet, laccueil au bloc opratoire suppose que lchange qui va se produire entre le patient et

    le soignant sera limit dans le temps car cet accueil reprsente une tape assez courte dans le

    parcours du patient au sein du service. Mes lectures mont appris quune interaction suppose

    une mise en prsence concrte de deux personnes qui vont dvelopper entre elles une

    succession dchanges 44. Toutefois, dans le cadre de la prise en charge dun patient en

    situation danxit, cette dernire nous indique que le patient en question se trouve dans une

    position de fragilit. Cest pourquoi linfirmier sera probablement amen tablir une

    vritable relation avec ce patient et pas seulement une simple interaction afin de prendre en

    charge cette anxit. De plus, par rapport la limitation dans le temps quimplique cet accueil,

    jai appris que selon William W. Hartup [] ce nest pas tant le cadre formel des rencontres

    humaines (dure, rptition) qui permet de distinguer interaction et relation mais les

    significations cognitives et affectives que les interactants projettent dans cette interaction 45.

    Cette ide nous amne donc penser que le temps certes limit qui encadre cet change ne

    permet pas de le dfinir comme une interaction. En effet, cest plutt la nature de ce que vont

    exprimer linfirmier et le patient dans le cadre de cette anxit qui vont nous guider vers

    lide quil sagit bien dune relation qui se construit. En outre, mes recherches mont indiqu

    que, dans un tel contexte, la relation qui unit le soignant et le patient se rapprochait davantage

    dun type de relation soignant-soign qui est la relation daide : dans son ouvrage46, Alexandre

    Manoukian nous parle dans un premier temps de la relation daide comme dun moyen

    daider le patient vivre sa maladie et ses consquences sur sa vie personnelle, familiale,

    sociale et ventuellement professionnelle en instaurant une relation de confiance et en

    respectant certaines rgles comme la considration positive, lauthenticit, lempathie et

    labsence de jugement. Avec cette large dfinition, on aurait du mal penser quelle puisse

    sappliquer la prise en charge de lanxit lors de laccueil du patient au bloc opratoire

    Cependant, dautres auteurs tels que Antoine Bioy et Damien Fouques prcisent lobjectif de

    la relation daide qui serait de mobiliser chez le patient les ressources ncessaires pour 44 FORMARIER, Monique. La relation de soin, concepts et finalits. Recherche en soins infirmiers, 2007, n89 page 34 45 FORMARIER, Monique. La relation de soin, concepts et finalits. Recherche en soins infirmiers, 2007, n89 page 34 46 MANOUKIAN, Alexandre. La relation soignant-soign. Lamarre, 2014, pages 53 et 54

  • 12

    rsoudre une difficult pouvant se poser 47, ainsi que de rassurer le patient, diminuer sa

    peur et son anxit [] 48. De plus, Manoukian nous prcise bien quune relation daide,

    malgr le long travail quelle suppose peut tout fait se mettre en place dans une courte

    dure49, limage du bloc opratoire. Ainsi, le soignant face au patient anxieux adoptera dans

    un premier temps une attitude empathique avec lui. Selon Roger Mucchielli, lempathie est

    lacte par lequel un sujet sort de lui-mme pour comprendre quelquun dautre sans

    prouver pour autant les mmes motions que lautre 50. Cela nous ferait donc penser que le

    soignant va tre dans la capacit de pouvoir identifier ce que ressent le patient, en outre son

    anxit, en se mettant sa place. De plus, avoir une attitude empathique dans le cadre dune

    relation daide suppose que le patient anxieux se sentira plus en confiance, en face dun

    soignant qui tente de le comprendre 51, ce qui suppose que le soignant sera en adquation

    avec les besoins et la demande du patient. Ces lments nous indiquent donc bien que la

    relation daide a tout son sens dans le contexte du bloc opratoire afin que le soignant, laide

    dune comprhension empathique notamment, puisse aider le patient faire face son anxit.

    2) Une relation soignant-soign dans le but du prendre soin

    Ainsi, comme nous pouvons considrer que la relation daide est un type de relation

    soignant-soign, cela ma pouss mintresser un concept qui serait li la relation de soin

    qui existe entre le soignant et le patient. Il sagit du prendre soin, dvelopp et mis en

    corrlation avec notre systme de sant actuel par Walter Hesbeen, infirmier et docteur en

    sant public, dans son ouvrage52. Ici, cet auteur nous dit que le prendre soin, vritable valeur

    selon lui, est une notion trs complexe qui se dfinirait comme un art qui viserait []

    combiner des lments de connaissances, dhabilet, de savoir-tre, dintuition qui vont

    permettre de venir en aide quelquun, dans sa situation singulire 53 . Cette dfinition

    rassemble beaucoup de notions qui nous poussent rapprocher ce concept dune relation de

    soin. En effet, nous pouvons dj relever le terme de venir en aide , qui rappelle la relation

    daide explicite ci-dessus. De plus, lexpression situation singulire suggrerait que la

    personne vit quelque chose de particulier et dhors du commun, limage du sentiment

    danxit lapproche dune opration chirurgicale. Face ces ides, nous pouvons donc

    47 BIOY, Antoine ; FOUQUES, Damien. Manuel de psychologie du soin. Bral, 2009, page 180 48 Ibid page 180 49 MANOUKIAN, Alexandre. La relation soignant-soign. Lamarre, 2014, page 53 50 Les concepts en sciences infirmires / sous la direction de FORMARIER, Monique ; JOVIC, Ljiljana. Mallet Conseil, 2009, page 154 51 BIOY, Antoine ; FOUQUES, Damien. Manuel de psychologie du soin. Bral, 2009, page 181 52 HESBEEN, Walter. Prendre soin lhpital. Masson, 1997 53 Ibid page 35

  • 13

    penser que le concept du prendre soin peut avoir sa place dans nimporte quel environnement

    puisquil suffit quil y ait les deux variables essentielles pour quil existe : le soignant et le

    soign. Grce cela, le soignant va donc pouvoir sinscrire dans une perspective o une

    vritable relation soignant-soign sera mise en place dans le cadre dun accompagnement

    particulier. Ceci nous amne penser que le prendre soin serait un concept de rfrence dans

    les rapports sains entre les soignants et les patients. Par ailleurs, dautres auteurs se sont

    intresss ce concept comme Jean Watson, qui labore en 1988 diffrents attributs au

    prendre soin comme par exemple des valeurs humanistes et altruistes, une prise de conscience

    de soi et des autres, lacceptation et lexpression de sentiments positifs et ngatifs (lanxit

    par exemple), le dveloppement dune relation daide et de confiance ou encore lassistance

    dans la satisfaction des besoins humains54. Cette approche est galement intressante car les

    notions que jai explicites comme la relation daide, le besoin de scurit morale et

    dinformation, ou encore lexpression de lanxit rejoignent les thories des diffrents

    auteurs en admettant quune relation soignant-soign sappuierait sur le concept du prendre

    soin pour tre de qualit.

    C) Une relation qui sexprime par une communication

    Grce mes diffrentes recherches, nous avons maintenant une vision plus claire des

    diffrents concepts qui encadrent la relation soignant-soign, plus spcifiquement dans la

    prise en charge dun patient anxieux. Mais quelles sont les composantes exactes de cette

    relation ? Comment se caractrise-t-elle de faon concrte ? Dans un premier temps, il est

    vident de convenir que dans une relation de soin, les diffrents acteurs vont communiquer

    entre eux. Mais comment se manifeste cette communication ? Dans son ouvrage55, Antoine

    Bioy explique bien quil ne peut y avoir dapport de soin sans communiquer avec le patient et

    que cette dimension est essentielle linstauration dune relation soignant-soign. Cette

    communication va tout dabord sexprimer dans un registre non-verbal, cest--dire sans

    employer de mot, ce que Bioy appelle le langage du corps 56. Limportance est mise sur ce

    point car ce mode de communication est le plus souvent inconscient et fait donc preuve de

    sincrit. Selon Bioy, il va passer par diffrents filtres. La distance physique que mettent en

    place les deux acteurs, appel la proxmie, va tout dabord dfinir dans quel contexte les

    personnes vont communiquer selon lespace qui existe entre les deux : la communication sera-

    54 Les concepts en sciences infirmires / sous la direction de FORMARIER, Monique ; JOVIC, Ljiljana. Mallet Conseil, 2009, page 98 55 BIOY, Antoine ; BOURGEOIS, Franoise ; NEGRE, Isabelle. Communication soignant-soign : repres et pratiques. Bral, 2013, pages 50 58 56 Ibid page 53

  • 14

    t-elle intime, personnelle ou sociale ? De plus les diffrentes expressions faciales et le regard

    laisseront transparatre des motions que lmetteur enverra au rcepteur grce la mobilit

    de notre visage : sourcils, yeux, front par exemple. Les gestes et les postures seront aussi des

    moyens denvoyer des messages avec par exemple le positionnement des mains et des bras, le

    fait dtre debout ou assis, de pencher notre dos, etc Il existe de nombreuses attitudes

    physiques qui vont tre de vritables informations sur ce que ressent et communique la

    personne. Par ailleurs, un autre composant de la communication non-verbale prend aussi une

    importance dans la mise en place dune relation de soin : il sagit du toucher. Ce contact

    physique, sil est bien matris, selon Bioy, sera bnfique dans la relation avec le patient car

    un sentiment de scurit et de confiance natra dans cette approche. En intervenant dans son

    espace intime, le soignant prend donc un risque mais si le patient est rceptif au toucher, cela

    contribuera renforcer la relation entre les deux acteurs en faisant passer un message de

    calme et de douceur 57 . Face ces diffrentes ides, nous pouvons penser que la

    communication non verbale serait importante mettre en place, surtout lorsque le patient

    ferait preuve danxit, avec une particularit pour le toucher. De plus, nous pouvons

    galement nous interroger sur la communication verbale que le soignant met en place dans ce

    contexte particulier. En effet, face un patient anxieux au bloc opratoire, une attention

    particulire doit tre prodigue, mais quels mots employer face lanxit ? Dans son article58,

    Gilles Besson nous explique quun langage verbal appropri pourrait contribuer prendre en

    charge lanxit du patient en vitant de la majorer. En effet, comme nous lavons expliqu

    dans la premire partie, le patient anxieux arrivant dans le service du bloc opratoire serait

    dans un tat secondaire qui sappelle la transe. La particularit est que les mots connotation

    ngative employ par le soignant tels que peur ou mal auront beaucoup dimpact sur le

    patient : par exemple, dans la phrase nayez pas peur , le patient nentendra que le mot

    peur et cela accrotra son sentiment danxit. Les phrases affirmatives seraient donc

    davantage adaptes, en employant des mots positifs et rassurants, tout en expliquant

    prcisment ce que lon est en train de faire et dans quel but. Cela nous montre donc bien que

    la communication verbale est naturellement importante au bloc opratoire car, face au patient

    anxieux, il apparat judicieux de bien choisir les phrases et les mots employs.

    57 BIOY, Antoine ; BOURGEOIS, Franoise ; NEGRE, Isabelle. Communication soignant-soign : repres et pratiques. Bral, 2013, pages 58 et 59 58 BESSON, Gilles. L'accueil au bloc opratoire : dix secondes, quatre phases. Interbloc, juillet-septembre 2010, tome XXIX, n3, page 198

  • 15

    D) Adopter une juste distance professionnelle

    Ainsi, la communication aussi bien verbale que non verbale serait lexpression mme de

    la relation soignant-soign et nous avons vu quelle revt des caractristiques diffrentes face

    un patient anxieux. Mais, ce jour, quelle distance professionnelle prend le soignant par

    rapport au patient dun point de vue relationnel ? Existe-t-il des limites cette relation ? Nous

    avons tudi prcdemment la notion de distance physique comme un lment dune

    communication non verbale entre deux personnes, mais quen est-il de la distance

    professionnelle ? Dans son ouvrage59, Pascal Prayez nous dit quaujourdhui, les soignants

    auraient tendance mettre volontairement ou inconsciemment une distance professionnelle

    excessive entre eux et les patients avec lide de se protger motionnellement. Prayez

    affirme par consquent quil y a deux types de distance professionnelle quadoptent les

    soignants : dune part, cette distance trop grande dite dfensive, qui appauvrit la relation de

    soin et dautre part, un distance professionnelle juste, o les soignant parviendraient prendre

    en compte la dimension affective du soin et donc construire une relation soignant-soign de

    qualit. En effet, cet auteur nous dit bien que cette juste distance existe et quelle pourrait se

    dfinir comme la capacit tre au contact dautrui malgr la diffrence des places. 60.

    Cette citation nous montre bien quen adoptant une bonne distance, le soignant parviendra

    entrer en relation avec quelquun, mme si lui et le patient sont dans des positions ingales61 :

    le premier possde un savoir, une expertise particulire et le second voit son tat de sant et

    ses besoins fondamentaux altrs. Cependant, les soignants seraient donc galement

    susceptibles de mettre en place une trop grande distance avec le patient : Prayez voque le

    problme dune dtresse ressentie au travail 62, qui les pousseraient construire certains

    mcanismes de dfenses afin de prserver leur quilibre personnel. Parmi ces mcanismes, on

    peut suggrer quil en existe un qui aurait davantage de place au bloc opratoire et qui se

    nomme la banalisation. Il se dfinit comme faire preuve dindiffrence, de dsintrt face au

    patient : cest pareil pour tout le monde . 63 . En effet, face au nombre important de

    patients anxieux quil est amen voir chaque jour, on pourrait penser que linfirmier, dans le

    but de se protger et de ne plus faire face ce problme, banaliserait cette motion en se

    disant que cest une attitude devenue normale. Ainsi, une distance trop grande se cre entre le

    soignant et le patient et la place de la relation soignant-soign sera rduite. Dans le but

    59 Distance professionnelle et qualit du soin / sous la direction de PRAYEZ, Pascal. Lamarre, 2009 60 Distance professionnelle et qualit du soin / sous la direction de PRAYEZ, Pascal. Lamarre, 2009, page 75 61 Ibid page 46 62 Ibid page 135 63 Ibid page 136

  • 16

    dtablir une juste distance, Prayez voque64 un type de relation soignant-soign que nous

    avons dvelopp et rapproch du contexte du bloc opratoire : la relation daide. Il nous dit

    que cette relation, face lingalits des places quoccupent le patient et le soignant,

    permettrait ce dernier davoir une posture relationnelle base sur lcoute et le respect. Cela

    nous amne donc penser que le fait de dvelopper une relation daide permettrait dtablir

    une juste distance professionnelle. Cependant, lauteur nuance son propos en nous disant65

    que cette relation daide est un don du soignant au patient : si ce don est trop grand, lingalit

    entre les deux acteurs relationnels sera encore plus grande car force de sinvestir dans cette

    relation, le soignant induirait chez le patient une position encore plus vulnrable et donc

    davantage dsquilibre. De plus, toujours dans le but de trouver une juste distance

    professionnelle, Prayez nous parle de double-coute : Il sagit dtre prsent ce que le

    patient exprime, puis de reconnatre ce qui se passe en soi. 66. En effet, la relation daide et

    ses composantes telles que lcoute active et lempathie permettraient dj dcouter

    rellement les motions du patient en tant centr sur lui. De plus, en coutant galement nos

    motions et nos penses, nous serions dans la capacit de mettre une distance intrieure entre

    ce que lon pense et ce que lon dit. Cette prise de conscience serait utile dans le fait dtre

    authentique avec soi-mme en visualisant rellement ce que lon ressent et ce que lon dsire

    mais galement de visualiser le patient dans sa propre vrit et singularit :

    Ressentir en soi les deux ples de la rencontre permet de reformuler les paroles prononces, de valider les sentiments exprims, daccepter le rythme de lautre, dmettre des hypothses prudentes sur ce quil peut ressentir lorsquil ne sexprime pas, de respecter ses dfenses pour entendre rellement ce dont il a besoin. Cela permet de donner, sans aller au-del de ce que lautre peut ou veut recevoir, de donner avec tact et mesure. 67

    Russir adopter cette double-coute permet donc dans un premier temps de mieux se

    connatre soi-mme en acceptant ses motions et galement davoir une posture et une juste

    distance professionnelle avec le patient, grce cette relation daide quon pourrait donc

    appliquer aisment un patient anxieux. La distance professionnelle qui existe entre le patient

    et le soignant pourrait tre, dun ct, injuste de par leurs positions ingales et en comprenant

    les limites quelle possde. Toutefois, en employant une relation de soin adapte chacun et

    notamment la relation daide, il parat acceptable que le soignant puisse mettre en place une

    distance qui serait la plus juste possible.

    64 Distance professionnelle et qualit du soin / sous la direction de PRAYEZ, Pascal. Lamarre, 2009, page 60 65 Ibid page 61 63 66 Ibid page 70 67 Ibid page 71

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    E) Lanxit, une motion qui peut svaluer ?

    Nous avons vu prcdemment quil existe diffrents types danxit selon leur intensit et

    quelle pouvait sexprimer diffremment selon les individus. Cependant, laide de quels

    outils le soignant serait en mesure de lvaluer, la qualifier et la quantifier ? Quest-ce qui fait

    dire au soignant quun patient est en situation danxit ? Rmy Amouroux nous indique68,

    quen France, il nexiste pour linstant pas dchelles psychologiques valides officiellement

    pour valuer spcifiquement lanxit propratoire de ladulte contrairement lenfant.

    Cependant, Amouroux rvle que les anglo-saxons ont dvelopp de nombreux tests afin

    destimer cette anxit prcise. Dans ces pays, il existe en effet des chelles dauto-valuation

    et dhtro-valuation qui sont utilises. Il en existe pour les enfants comme lchelle

    dhtro-valuation (faite par les soignant) qui sappelle la modified Yale Preoperative

    Anxiety Scale69 et galement dautres destines aux adultes comme la State and Trait Anxiety

    Index70 qui est une chelle dauto-valuation, que le patient remplit lui-mme. Cependant,

    selon mes recherches, lusage de cette dernire chelle ne semble pas adapt une utilisation

    clinique71 mais davantage pour une mthodologie de recherche. Par ailleurs, dautres chelles

    qui sont traduites en franais existent galement comme par exemple lAmsterdam

    Preoperative Anxiety and Information Scale (APAIS) qui rassemble 6 questions simples

    dauto-valuation. Les 3 premires questions portent sur lanesthsie et les 3 dernires sur

    lintervention. Son usage semblerait plus simple et rapide du fait du nombre rduit de

    questions. De plus, des recherches72 ont prouv que cette chelle reprsente un outil utile

    dvaluation de lanxit propratoire en y associant une autre chelle que lon connat tous

    et qui est trs simple dusage : lEVA (chelle visuelle analogique), une chelle cote de 0

    10 initialement utilise couramment pour valuer la douleur physique. Tout cela nous amne

    donc penser que, de nos jours, lanxit propratoire en France aurait tendance ne pas

    tre value correctement du fait quil nexiste pas une chelle de rfrence pour ce type

    danxit. Cependant, on remarque que les anglo-saxons seraient plus avancs dans ce

    domaine grce aux nombreuses chelles quils ont pu proposer la recherche ou une

    utilisation clinique. Cependant, laide doutils accessibles tels que lEVA ou quelques

    questions simples, on peut penser que lanxit pourrait, en France, svaluer assez aisment.

    68 AMOUROUX, Rmy. Lanxit propratoire. Centre National de Ressources et de lutte contre la douleur, d. lectronique. 30 juin 2008. 69 http://www.adarpef.org/site/pratique/echelles-scores/mypas.htm 70 Annexe n2 71 AMOUROUX R. ; ROUSSEAU-SALVADOR C. ; ANNEQUIN D. Lanxit propratoire : manifestations cliniques, valuation et prvention. HAL archives-ouvertes, d. lectronique. 26 mars 2009 72 Accueil au bloc opratoire : prise en charge de lanxit / CHABAY, E. et al. Elsevier Masson, d. lectronique. 2009.

  • 18

    HYPOTHSE ET MTHODE DE RECHERCHE

    Cette rflexion et ce travail mont finalement pouss laborer une hypothse de

    recherche qui serait :

    Au sein du service du bloc opratoire et dans le cadre de son rle propre, linfirmier peut,

    grce la mise en place dune relation soignant-soign et dune communication adapte,

    contribuer rduire l'anxit du patient avant l'acte chirurgical.

    Dans le but de vrifier ou linverse dinfirmer cette hypothse, je vais prsenter une

    simulation dun cadre de recherche que je pourrais mettre en uvre de faon concrte. Il

    sagit de mener une enqute particulire sur le terrain, dans un lieu donn, durant un moment

    prcis et auprs de telles personnes. Cette enqute se droulerait donc au sein dun service de

    bloc opratoire dun centre hospitalier, dans la salle de transfert. Cet endroit constitue une

    tape dans le parcours chirurgical du patient qui se situe entre le service de chirurgie et la salle

    dopration. Il fait donc partie intgrante du service de bloc opratoire. Les patients sont

    conduits dans cette salle afin que le personnel infirmier effectue les vrifications ncessaires

    avant lentre au bloc. La population cible sera constitue de tous les patients adultes dont

    leur intervention est programme au jour de lenqute sans choisir de spcialits chirurgicales

    particulires. Lenqute se droulera donc tout au long de la journe, de la premire la

    dernire intervention prvue.

    Lobjectif serait dans un premier temps, laide dune grille dhtro-valuation,

    dobserver le comportement des infirmiers vis--vis des futurs oprs et de voir quelles

    attitudes, communication, gestes ou paroles ils expriment et si ces derniers auraient un impact

    sur lanxit des patients. Dans un second temps, juste avant que les patients entrent en salle

    dopration, il sagirait de mener auprs de chacun deux, lun aprs lautre, un entretien

    semi-directif dune dure de 10 minutes environ afin de ne pas retarder la programmation et

    lorganisation du service. Cet entretien serait compos de questions ouvertes et fermes qui

    porteraient dune part sur leur tat psychique avant lopration afin dy dceler ou non une

    anxit. Une autre partie serait consacre leurs impressions afin de savoir comment ils ont

    peru cette prise en charge relationnelle par linfirmier du service et sils ont eu le sentiment

    davoir t couts, soutenus et dtre moins anxieux aprs cet accueil. Les rsultats de cette

    enqute nous permettraient donc de voir tout dabord si les infirmiers du service arrivent

    construire une relation soignant-soign approprie et ensuite, de dire si oui ou non cette

    relation contribuerait rduire lanxit dun patient en priode propratoire.

  • 19

    CONCLUSION

    En conclusion, cette rflexion nous apprend quil y a, derrire chaque patient qui va

    subir une opration chirurgicale, un tre humain dans sa propre identit et ses reprsentations

    et qui peut ventuellement se trouver en situation de souffrance et danxit. Nous avons vu

    que cette dernire peut prendre des formes diffrentes selon les individus et se manifester de

    faon variable. Cependant, cela nous apprend que ce sentiment dpend galement dune

    multitude de facteurs plus ou moins anxiognes en fonction des patients et que ces derniers

    peuvent, de faon inconsciente, dvelopper des stratgies dadaptation afin dy faire face.

    Notre rle de soignant est dans un premier temps de parvenir du mieux possible cerner et

    identifier tous ces lments car, avec cette connaissance, la prise en charge se constituera au

    plus proche du patient. En effet, linfirmier au bloc opratoire a tout dabord un rle essentiel

    daccueil, car cest dans ce dernier quil parviendra dj combler un besoin fondamental de

    ltre humain qui est linformation. Par la suite, face cette anxit, le concept de relation

    soignant-soign fera son apparition. Un concept trs large qui, dans la thorie nous parat

    assez abstrait, mais laide doutils tels que la relation daide et ses caractristiques,

    linfirmier parviendra sinscrire dans une perspective humaniste et soignante : mergera

    alors le concept du prendre soin. Toutefois, cette relation va se dterminer et se caractriser

    par une communication entre les deux acteurs : un change va alors se crer, aussi bien

    verbalement que physiquement, et il va donc y avoir une vritable diffusion de toute laide

    que linfirmier va apporter au patient, en choisissant les mots justes. Cette communication

    sencadre aussi travers une distance professionnelle, un concept li la relation daide qui

    aidera le soignant trouver un juste positionnement relationnel lors de cet entretien. Enfin, la

    question de lvaluation de lanxit pendant cette priode se pose toujours, car en France,

    seule linterprtation subjective de chacun suffirait pour le moment, mais nous avons vu

    quavec des moyens simples et accessibles, cette valuation pourrait tre mise en place. Tout

    compte fait, on pourrait donc penser que ces diffrents lments sont une vritable richesse

    pour la profession infirmire, car le soignant naurait plus quun simple rle dexcutant

    technique auprs des patients, mais parviendrait solliciter ses connaissances et sa

    comptence afin de devenir un authentique acteur relationnel. Pour finir, afin douvrir ce sujet,

    nous pouvons nous interroger prsent sur les rpercussions que cette anxit propratoire

    pourrait avoir sur la suite du parcours chirurgical du patient : a-t-elle des consquences

    pendant lintervention, sur le rveil du patient ou durant sa priode de convalescence ? Est-ce

    que le patient sen souviendra et aura donc une reprsentation ngative de sa prise en charge ?

    Comment linfirmier serait susceptible de ragir face ces ventuelles consquences ?

  • BIBLIOGRAPHIE

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    Conseil, Lyon, 2009. (ARSI) 291 pages.

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    2014. (Exercice Professionnel Infirmier) 201 pages.

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    - http://lesdefinitions.fr/anxiete

    - http://eurekasante.vidal.fr/maladies/psychisme/anxiete.html?pb=symptomes-causes

  • - http://sante.lefigaro.fr/mieux-etre/stress/ladaptation-psychologique-stress/quelle-

    evaluation-situation

    - http://www.adarpef.org/site/pratique/echelles-scores/mypas.htm

    - http://www.anxiete.fr/troubles-anxieux/types-de-troubles-anxieux/

    - http://www.tempo-medical.fr/bipolaire/point-cle/821

  • SOMMAIRE DES ANNEXES

    ANNEXE N1 : Check-List de contrle propratoire, tablie par la Haute

    Autorit de Sant (HAS) en 2016

    ANNEXE N2 : chelle de lanxit : questionnaire dauto-valuation STAI

    (State and Trait Anxiety Index) forme Y-A, cre par Charles Spielberger en

    1972

    ANNEXE N3 : Note dtape de recherche

  • ANNEXE N1 : CHECK-LIST DE CONTRLE PROPRATOIRE, TABLIE PAR LA HAUTE AUTORIT DE SANT (HAS) EN 2016

  • SOURCE :

  • ANNEXE N2 : CHELLE DE LANXIT : QUESTIONNAIRE DAUTO-VALUATION STAI (STATE AND TRAIT ANXIETY INDEX) FORME Y-A, CRE PAR CHARLES SPIELBERGER EN 1972

    SOURCE : N.B : Cette srie de questions concerne uniquement lanxit dite tat , celle quon prouve subitement, un moment donn, qui est donc une raction un vnement. Spielberger a tabli une autre srie de 20 questions, de forme Y-B, se rapprochant plus de lanxit dite trait , cest--dire ressentie quotidiennement par la personne et qui serait un indicateur par rapport la survenue de troubles psychopathologiques comme un syndrome dpressif ou un trouble anxieux gnralis. Normalement, ces deux sries sont rassembles en une seule car, par cela, Spielberger voulait faire la diffrence entre ces deux types danxit. Je nai retenu ici que celle dont je parle dans ce travail, car lanxit propratoire sinstalle durant une priode prcise.

  • ANNEXE N3 : NOTE DTAPE DE RECHERCHE

    INTRODUCTION

    Tout d'abord, je rappelle que le thme de mon mmoire se situe dans le ressenti du

    patient par rapport au domaine du bloc opratoire. Mes expriences m'ont interpell sur la

    raction que peuvent avoir certains patients lorsqu'ils doivent se faire oprer. Dans ce contexte,

    j'tudierai galement la relation qu'il peut exister entre le soignant et le patient.

    I. SITUATION D'APPEL

    Cette situation s'est prsente durant mon premier stage de 2me anne, au sein du

    bloc opratoire de l'hpital de Langon. Je venais darriver dans la salle de transfert afin de

    prendre en charge un patient de 80 ans, Mr D, hospitalis la veille dans le cadre d'une prothse

    totale de hanche. Aprs tre entr dans cette salle et mtre prsent, jexplique au patient

    comment vont se drouler les choses, les diffrentes questions que je vais lui poser et les

    tapes par lesquelles il va devoir passer jusqu ce quil rintgre son service. Durant

    lentretien propratoire, je suis donc la check-list en lui posant successivement les questions

    ncessaires et en procdant la vrification de son dossier.

    Pendant cet entretien, je remarque dj que le patient en question dveloppe au fur et

    mesure une certaine inquitude et une agitation qui saccrot plus le temps passe. En effet, Mr

    D me pose beaucoup de questions propos de son parcours et des diffrentes tapes au bloc :

    Comment va-t-on mendormir ? Vais-je avoir mal ? Lopration va-t-elle durer longtemps ?

    Est-ce que a sera bientt termin ? .... Je remarque galement quil me pose certaines

    questions plusieurs fois de suite, que le ton de sa voix est tremblant, et que ses expressions

    faciales (visage crisp, hsitant, regard paniqu) me laissent penser quil manifeste une

    certaine anxit. Lagitation tait assez importante dans la salle (plusieurs patients et soignants

    sont dans la salle, avec un certain va et vient) et le patient me demandait qui taient toutes ces

    personnes qui entraient et sortaient. Mr D manifestait galement une certaine confusion par

    rapport aux questions quil posait parfois plusieurs fois, mais aussi par rapport au fait quil

    prsentait une certaine lenteur de rflexion car il prenait quand mme un bon moment avant

    de rpondre des questions simples et ne semblait pas toujours comprendre ce quon lui

    transmettait comme information. Ensuite, Mr D fut emmen directement dans la salle

    dintervention o on linstalla sur la table dopration. Il fut monitor et pris en charge par

    linfirmire anesthsiste qui lui expliqua nouveau comment se drouleront les choses.

    Lanxit du patient semblait avoir pris davantage dampleur car il posait de plus en plus de

  • questions sur ce qui l'entourait, avec un facis inquiet. Aprs quelques minutes dattente, le

    mdecin anesthsiste arriva pour procder la sdation de Mr D.

    II. QUESTIONNEMENTS

    Est-ce que, d'un point de vue gnral, le domaine hospitalier et plus prcisment le

    service du bloc opratoire peuvent influencer l'tat d'esprit chez le patient en induisant

    chez lui une certaine inquitude et anxit de par la dcouverte d'un environnement, de

    rgles et de protocoles inconnus ?

    Comment peut se dfinir l'anxit chez le patient et quelles peuvent tre les diffrences

    entre d'autres motions assez proches comme la peur ou l'angoisse ?

    Comment va se manifester un tat anxieux chez le patient et quels sont les diffrents

    moyens que lon peut mettre en place, de par notre rle propre en tant quinfirmier

    afin dessayer dattnuer cette anxit et de rassurer le patient en matire de relation

    de soin et de communication ?

    Quel type de relation va-t-on mettre en place pour un patient qui serait susceptible de

    manifester de l'anxit ?

    Quelle est la limite entre une anxit perue comme normale , c'est--dire en tant

    que sentiment du quotidien, et une anxit vue comme tant pathologique dans le sens

    o elle ncessite une prise en charge mdicale ?

    III. PHASE EXPLORATOIRE, CONTEXTUALISATION ET

    CHEMINEMENT

    Afin de donner des repres historiques mon thme, j'ai tout d'abord fait quelques

    recherches par rapport l'volution du concept d'anxit : Aujourd'hui, avec la classification

    des troubles mentaux et l'entre des troubles anxieux dans la nosographie psychiatrique en

    1980, elle a trouv sa propre place et sa propre dfinition. En effet, il y a aujourd'hui une

    distinction entre l'anxit normale et l'anxit pathologique : nous trouvons donc d'un ct les

    troubles anxieux qui regroupent plusieurs maladies psychiatriques1 telles que les troubles

    anxieux phobiques, l'anxit gnralise ou encore les troubles obsessionnels compulsifs, et

    l'anxit dite normale , qui est plutt qualifie d'tat psychique transitoire face la crainte

    1 http://www.anxiete.fr/troubles-anxieux/types-de-troubles-anxieux/

  • d'un vnement particulier2. Par ailleurs, l'volution et l'tude des sciences infirmires et des

    soins relationnels a donn aux soignants de vritables moyens de prvention de l'anxit. Par

    ailleurs, je me suis galement intress l'histoire de la chirurgie travers les ges, qui n'a

    pas cess d'voluer avec le temps. Face au progrs de la science et de la connaissance

    mdicale, elle est maintenant trs standardise et protocolise mais toujours en constante

    volution avec les nouvelles technologies : Le XXe et le XXIe sicles reprsentent donc pour

    la chirurgie un essor considrable3. De plus, cet environnement trs technique qu'est le bloc

    opratoire rpond des exigences et des rgles prcises et immuables. Nos connaissances ce

    jour sur l'activit des bactries, sur les infections et les risques lis la chirurgie renforcent

    ces rgles et le fait d'en connatre autant sur les risques et les complications nous pousse tre

    trs respectueux de ces protocoles.

    Au niveau de mon cheminement, j'ai dbut mes recherches dans le domaine de la

    relation de soin et de la communication avec le patient. Les lectures que j'ai faites m'ont

    apprises qu'une relation de soin revt des sens diffrents selon le contexte gnral, l'objectif

    de la relation et les modes de communication utiliss. J'ai appris qu'il ne pouvait y avoir de

    soin ou de prise en charge sans relation soignant-soign et galement que cette dernire

    dpendait de nombreux facteurs psychologiques, sociaux ou physiques par exemple4. Malgr

    les possibles difficults rencontres dans une relation, je me suis aperu qu'il existe diffrentes

    attitudes de communication comme par exemple l'empathie, l'coute, ou encore la

    congruence5. Le concept d'empathie, qui met l'coute au cur de la relation en aidant le

    patient identifier ses difficults et ses solutions, a men ma rflexion vers la relation d'aide.

    Succinctement, la relation d'aide a pour but d'aider les patients mobiliser leurs ressources

    dans le but de mieux vivre une situation difficile. C'est un soin puisqu'elle permet de

    rassurer le patient, de diminuer sa peur et son anxit face la maladie et au traitement"6.

    Aprs cette tude sur la relation d'aide, le terme d'anxit a donc fait son apparition.

    Mes lectures m'ont dans un premier temps donn une dfinition dtaille de ce qu'est l'anxit

    en faisant la distinction avec des concepts proches comme l'angoisse et la peur : l'anxit est

    une raction un danger souvent non spcifi ou inconnu pour la personne, l'objet de ce

    danger se situe souvent dans le champ imaginaire des reprsentations. Il va provoquer chez la

    personne un vague sentiment de malaise, d'inquitude, de doute, de crainte, de terreur ou

    2 http://www.tempo-medical.fr/bipolaire/point-cle/821 3 LOISANCE, Daniel. L'volution de la chirurgie au XXe sicle. Revue Hospitalire de France, dcembre 2001, n483, pages 40 et 41 4 MANOUKIAN, Alexandre. La relation soignant-soign. Lamarre, 2014, page 5 5 BIOY, Antoine ; BOURGEOIS, Franoise ; NEGRE, Isabelle. Communication soignant-soign : repres et

    pratiques. Bral, 2013, pages 34 38 6 PITTE Morgan. La relation d'aide. Soins-infirmiers.com, d. lectronique, mis jour le 30 aot 2008

  • d'apprhension . Cependant l'angoisse est une forme d'anxit aigu et la peur quant elle se

    dfinit comme une raction un danger rel et visible7. Suite cela, mes lectures m'ont

    orient vers un autre axe : le fait que cette anxit tait souvent rencontre l'hpital de par la

    dcouverte d'un environnement inconnu, de nombreuses rgles intgrer, ou le fait que le

    patient tait plac dans un tat d'attente continuelle : tranget des lieux, position d'attente,

    inconfort de l'incertitude, tous ces lments favorisent les expressions anxieuses chez les

    patients confronts au soin 8.

    Suite cette constatation, le questionnement qui a merg en moi tait : est-ce que le

    domaine du bloc opratoire est un lieu particulier pouvant provoquer l'anxit chez le patient ?

    Mes diffrentes lectures m'ont donc appris qu'en effet, le bloc opratoire tait peru comme

    inquitant pour le patient9, mais que la phase propratoire tait aussi elle seule source

    d'anxit : pour diverses raisons, le patient adulte va se retrouver dans un monde qu'il ne

    connat pas et dont il ne matrise pas les rgles. C'est cette confrontation avec la situation

    propratoire qui induit un tat d'anxit. Il s'agit donc d'une sensation de malaise et de stress

    qui peut rester confuse10. Par ailleurs, j'ai appris que la personne en phase propratoire qui

    est en situation d'anxit va adopter principalement deux stratgies diffrentes pour y faire

    face. On distingue en effet le blunting pouvant s'apparenter la distraction en rinterprtant

    positivement les vnements afin de ne plus penser la situation anxieuse ; et le monitoring

    qui signifie que la personne va plutt avoir tendance rechercher l'information dans le but de

    diminuer son incertitude concernant l'anxit gnre par cette exprience11.

    QUESTION DE DEPART

    Aprs ce raisonnement et ces recherches, j'ai donc pu tablir ma question de dpart qui

    est : En quoi la priode propratoire et l'arrive du patient dans le service sont-elles

    sources d'anxit pour le futur opr ?

    Mots-cls : Anxit Bloc opratoire Relation de soin Phase propratoire Chirurgie

    Communication.

    7 BIOY Antoine ; BOURGEOIS Franoise ; NEGRE Isabelle. Communication soignant-soign : repres et

    pratiques. Bral, 2013 pages 60 et 61 8 Ibid page 61 9 BESSON, Gilles. L'accueil au bloc opratoire : dix secondes, quatre phases. Interbloc, juillet-septembre 2010, tome XXIX, n3, page 197 10 AMOUROUX, Rmy. Lanxit propratoire. Centre National de Ressources et de lutte contre la douleur, d. lectronique. 30 juin 2008. 11 AMOUROUX, Rmy. Lanxit propratoire. Centre National de Ressources et de lutte contre la douleur, d.

    lectronique. 30 juin 2008.

  • RSUM Durant son exercice professionnel, linfirmier au bloc opratoire peut tre amen

    rencontrer et soccuper de patients qui manifestent une certaine anxit. Cette dernire, je lai constate durant un stage de formation qui sest droul au sein dun service de bloc opratoire. Jai choisi ce sujet car jai ralis quil pouvait tre difficile pour les soignants de lapprhender et de la prendre en charge. Grce mes recherches, jai appris que cette anxit peut sexprimer de diffrentes manires et trouve son origine parmi une multitude de facteurs. De plus, les patients peuvent tre amens se protger inconsciemment de cette anxit en installant des stratgies dadaptation. Face cela, le rle du soignant sera de mettre en place une relation soignant-soign authentique avec ce patient et un accueil de qualit tout en respectant une communication adapte et une juste distance professionnelle. Cette attitude particulire va sinscrire dans une perspective de prendre soin en prodiguant aux patients une vritable relation daide. Dans loptique de dmontrer que cette relation soignant-soign a un rel impact positif sur lanxit des patients, une tude sur le terrain pourrait se mettre en place. Il sagit dobserver lattitude des soignants lgard des patients afin de voir sils adoptent cette posture soignante particulire puis de mener auprs des patients des entretiens pour vrifier si cette prise en charge a donc eu un effet positif sur leur tat psychique. En conclusion, ce travail ma appris comment cet tat desprit quest lanxit pouvait se dvelopper et tre pris en charge par linfirmier sur son rle propre laide de ses comptences relationnelles. Lobjectif est par consquent de dmontrer que la dimension relationnelle est une connaissance et un savoir-tre soignant essentiels au bien-tre du patient, et que cet investissement trouve particulirement sa place dans cet univers trs technique. Mots cls : Anxit, relation soignant-soign, accueil, communication, prendre soin

    ABSTRACT

    This study deals with nurse-patient relationship inside the operating room towards patients anxiety. I chose this subject because during my first second year internship, I had daily to face patients anxiety and I realized that it could be difficult for nurses to find a proper behaviour in front of this kind of situation. Anxiety seems to be frequent in this context and the important for this study is, therefore, to demonstrate that nurses are in the ability to understand this anxiety and support it. The aim of this study would be to have a clearer overview of what is actually anxiety and to deduce that, with the creation of a nurse-patient relationship, nurses can indeed help to reduce patient anxiety before surgery. Thanks to my research, regarding this situation, I learned that nurses role is to welcome patients adequately while respecting an appropriate communication and a just professional distance with patients. Finally, this particular attitude will permit nurses to take part in a perspective of Caring by providing a true helping relationship to patients. To confirm or refute this, I will put up a survey in the field with nurses of an operating room service as with patients who are about to undergo surgery. Initially, there will be an observation step in order to see what attitudes nurses have with patients. Besides, in a second phase, interviews will be conducted with patients to see if the nurse-patient relationship will have had a positive impact on patients anxiety. To conclude, this work allowed me to have a better understanding of what is really patients anxiety before surgery and to see that, with the creation of an adapted nurse-patient relationship, nurses may have a humanist attitude on their own part and that they may create a trustful connexion with patients. Key words : Anxiety, nurse-patient relationship, welcome, communication, caring