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La renaissance du nucléaire est une réalité dans le monde entier. La France et d’autres pays européens détiennent des atouts industriels majeurs dans cette technologie. Mais « l’horloge politique européenne est en retard, ce qui est un gros handicap. Il faut amorcer une démarche politico-stratégique ». Ce message d’Anne Lauvergeon, la présidente d’Areva, reflète bien la tonalité générale du colloque européen que Confrontations Europe a organisé en partenariat avec le C.E.R.E.S. et les Entretiens européens à Paris les 27 et 28 mars. Face aux risques climatiques, les 256 participants venus de toute « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural » ont témoigné que « si le nucléaire n’était pas LA solution, il n’y aura pas de solution sans le nucléaire », comme l’a déclaré Gérard Mestrallet, le président de SUEZ. Toutes les grandes entreprises présentes, telle qu’ENEL interdite de nucléaire en Italie, ou E.ON et RWE, l’ont bien compris et ne veulent pas être hors jeu d’un marché de l’électricité en pleine mutation. Les efforts d’ENEL pour garder un accès aux technologies nucléaires, décrits par son représentant Carlo Tamburi, sont à cet égard emblématiques. Sans atteindre les niveaux de la Chine, de l’Inde, des USA ou de la Russie, les projets en Europe deviennent importants : après la Finlande et la France, la décision britannique, de construire 23 centrales au Royaume Uni dans les 10 prochaines années, est un évènement majeur qui va transformer le marché nucléaire européen… Pourtant, le nucléaire n’est pas reconnu dans le mix énergétique européen : c’est un choix national, il reste tabou au Conseil, les Etats sont divisés et son acceptabilité dans l’opinion est fragile. La Commission européenne en est consciente et elle prend des initiatives : Dominique Ristori, directeur général adjoint à la DG TREN, a rappelé la mise en place d’un groupe de Haut niveau pour la sûreté et la gestion des déchets, qui demeurent les conditions de base pour une relance durable, comme l’ont dit Bruno Lescoeur, directeur des Affaires internationales à EDF, et François-Michel Gonnot, président de l’Andra. Autre outil récemment forgé par la Commission Européenne : le Forum Nucléaire Européen, de Prague/Bratislava, dont Frantisek Janouch a résumé les pistes de travail

La renaissance du nucléaire

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Page 1: La renaissance du nucléaire

La renaissance du nucléaire est une réalité dans le monde entier. La France et d’autres pays européens détiennent des atouts

industriels majeurs dans cette technologie. Mais « l’horloge politique européenne est en retard, ce qui est un gros handicap. Il faut

amorcer une démarche politico-stratégique ». Ce message d’Anne Lauvergeon, la présidente d’Areva, reflète bien la tonalité

générale du colloque européen que Confrontations Europe a organisé en partenariat avec le C.E.R.E.S. et les Entretiens européens à

Paris les 27 et 28 mars.

Face aux risques climatiques, les 256 participants venus de toute « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural » ont témoigné que « si le nucléaire n’était pas LA solution, il n’y

aura pas de solution sans le nucléaire », comme l’a déclaré Gérard Mestrallet, le président de SUEZ.

Toutes les grandes entreprises présentes, telle qu’ENEL interdite de nucléaire en Italie, ou E.ON et RWE, l’ont bien compris et ne veulent pas être hors jeu d’un

marché de l’électricité en pleine mutation. Les efforts d’ENEL pour garder un accès aux technologies nucléaires, décrits par son représentant Carlo Tamburi, sont à

cet égard emblématiques.

Sans atteindre les niveaux de la Chine, de l’Inde, des USA ou de la Russie, les projets en Europe deviennent importants : après la Finlande et la France, la décision

britannique, de construire 23 centrales au Royaume Uni dans les 10 prochaines années, est un évènement majeur qui va transformer le marché nucléaire européen…

Pourtant, le nucléaire n’est pas reconnu dans le mix énergétique européen : c’est un choix national, il reste tabou au Conseil, les Etats sont divisés et son

acceptabilité dans l’opinion est fragile.

La Commission européenne en est consciente et elle prend des initiatives : Dominique Ristori, directeur général adjoint à la DG TREN, a rappelé la mise en place

d’un groupe de Haut niveau pour la sûreté et la gestion des déchets, qui demeurent les conditions de base pour une relance durable, comme l’ont dit Bruno

Lescoeur, directeur des Affaires internationales à EDF, et François-Michel Gonnot, président de l’Andra.

Autre outil récemment forgé par la Commission Européenne : le Forum Nucléaire Européen, de Prague/Bratislava, dont Frantisek Janouch a résumé les pistes de

travail