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La Répression de la Résistance en France par les autorités d'occupation et le régime de Vichy 1

La Répression de la Résistance en France par les autorités d'occupation et le régime de Vichy

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La Répression de la Résistance en France par les autorités d'occupation et le régime de Vichy. Introduction. - PowerPoint PPT Presentation

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La Répression de la Résistance en France

par les autorités d'occupation

et le régime de Vichy

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En 1940, l'armée Allemande entre en France. A moitié envahie, la France signe l'Armistice le 22 juin 1940 à Rethondes. La France doit verser à l'Allemagne une lourde indemnité de guerre et assurer l'entretien des troupes d'occupation. L'Alsace et la Lorraine sont désormais allemandes. Les Allemands occupent le nord est et l'ouest du pays, tandis qu'une zone libre indépendante (régime de Vichy) est dirigée par le gouvernement français.

Le Régime de Vichy est le régime politique de Philippe Pétain qui assura le gouvernement de la France du 10 juillet 1940 au 20 août 1944 durant l'occupation allemande, et dont le siège se situait à Vichy, alors en zone libre.

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L'occupation est issue de la défaite française en mai 1940 face aux armées du Reich. L'occupation de la France, au terme de l'armistice du 22 juin 1940 signé entre le Reich et le gouvernement français du maréchal Pétain divise le territoire en plusieurs zones d'occupation. Une ligne de démarcation sépare la zone d'occupation Nord de la zone d'occupation Sud. La zone "Libre", administrée par le gouvernement de Vichy, ne connaît pas l'occupation de fait mais l'Etat français y mène une politique de collaboration d'Etat. Pendant toute la période de l'occupation, l'administration française obéit aux ordres de Vichy.

Une Milice est créée en janvier 1943 pour aider les Allemands à traquer les résistants et les Juifs.

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Qu'est ce que la résistance ? Développement de la résistance Les débuts de la répression Intensification de la répression Comment le régime de Vichy était-il organisé pour réprimer la

résistance ?

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Pendant la guerre, on appelait résistants ceux qui s’opposaient au régime de Vichy et à l’occupation allemande. En pratique la résistance a revêtu quatre formes principales :

la collecte de renseignements utiles aux alliés. la lutte politique par la distribution de tracts ou de journaux clandestins, l’assistance aux juifs, aux réfugiés, aux parachutistes alliés, etc.., grâce aux filières

d’évasions, la lutte par les armes, à base de guérillas, d’exécutions et de sabotages.

Ces trois derniers modes ont été dominants en France et plus globalement en Europe de l’Ouest.

Dans le cas français, les résistants se sont rassemblés dans trois types d’organisations différents:

les réseaux, qui sont des groupes restreints ( 7 à 88 personnes maximum ), souvent en contact avec la France libre, à Londres, et les services secrets alliés;

les mouvements, qui comptent parfois plusieurs milliers de militants, visent d’avantage à informer la population, à lutter contre la propagande de Vichy et du Reich. Les plus importants s’appellent Combat, Libération-sud, Franc-Tireur, Défense de la France... ; ils éditent des journaux du même nom et se montrent plus indépendants à l’égard de Londres.

les maquis, souvent organisés par les mouvements, rassemblent des combattants dans des zones difficiles d’accès : marécages, forêts, montagnes… Ce sont des bases de départ pour mener des opérations de guérilla.

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Plusieurs éléments vont contribuer à développer la Résistance intérieure : d’abord, l’invasion de l’URSS par l’armée allemande, en juin 1941 ; cette fois, pour les communistes et sympathisants, les choses sont claires : les Allemands sont les ennemis (l’ambiguïté du pacte germano-soviétique s’estompe) ; les communistes s’engagent dans une résistance plus importante, ils sont suivis par d’autres, souvent apolitiques au départ ; d’autre part, en novembre 1942, après le débarquement en Afrique du Nord, les Allemands envahissent et occupent illégalement la zone sud ; et enfin, en 1942, l’instauration du STO jette les réfractaires dans les maquis.

Parallèlement, le soutien, de plus en plus actif, du gouvernement de Vichy aux autorités allemandes leur fait perdre une grande partie de leur soutien dans l’opinion publique et par voie de conséquence augmente le nombre de résistants ; ceux-ci ne sont plus seulement des communistes, mais viennent de tous horizons, par exemple des mouvements de jeunesse chrétiens, réunis par un même but : lutter contre l’occupant et aussi contre ceux qui le soutiennent. De Londres, le général de Gaulle s’intéresse à cette résistance intérieure et envoie des émissaires pour l’organiser, comme le général Delestraint, envoyé en août 1942 en zone sud pour commander l’armée secrète.

Les résistants s’organisent en réseaux, multiplient leurs actions, surtout en zone occupée : tracts, journaux, mais aussi les sabotages (ceux-ci seront plus nombreux après le débarquement de juin 1944) et les attentats ; deux attentats ont eu des conséquences dans la répression : l’exécution de l’aspirant Moser, de la Kriegsmarine, en août 1941, par Pierre Georges (le colonel Fabien) et celle d’un officier allemand à Nantes en octobre 1941 ; d’autres suivront.

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Les autorités allemandes d’occupation n’entendent pas laisser se développer ce qu’elles appellent des actes de « terrorisme»; il n’est pas question que les soldats allemands et autres représentants se sentent menacés ; il faut agir rapidement : plusieurs centaines de jeunes sont arrêtés et emprisonnés dans différentes prisons (Fresnes, la Santé) mais, et c’est là tout le paradoxe, les autorités allemandes ne sont pas seules dans cette lutte : le gouvernement de Vichy va aider les Allemands dans la recherche des opposants ; le décret Daladier de septembre 1939 contre les communistes est réactivé par une loi de septembre 1940 : les communistes et sympathisants sont recherchés, arrêtés, emprisonnés ou livrés aux Allemands.

De plus, obsédé par la recherche des responsables de la guerre, le gouvernement de Vichy traque les personnalités du Front Populaire (dont beaucoup tentaient de rejoindre la Résistance) et les arrêtent (comme Pierre Mendès-France ou Jean Zay, arrêtés en août 1940, jugés et condamnés en 1941 par un tribunal français). Par ailleurs, les Français libres font l’objet de procès et sont condamnés par contumace par la justice française : ainsi de Gaulle et ses premiers compagnons, dès l’été 1940 ; la répression touche aussi les familles, comme celle du colonel Remy (Gilbert Renault).

La police française fournit aux Allemands les renseignements dont elle dispose sur les activités des opposants, elle se fait ainsi complice des autorités allemandes. Dès cette première année de l’occupation et du régime de Vichy, les éléments sont en place : des résistants, peu nombreux d’abord, puis plus nombreux, des autorités allemandes qui les traquent, et un gouvernement de Vichy qui lui prête main forte dans ces actions de recherche et d’arrestations , et qui, de ce fait, collabore.

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Les autorités allemandes réagissent brutalement : elles mettent en application le décret Keitel de septembre 1941 : exécution de 50 à 100 otages (communistes ?) pour la mort d’un soldat allemand : ce décret est appliqué par deux fois en 1941 : en août : 100 otages, emprisonnés à Fresnes, sont fusillés au Mont Valérien, parmi lesquels Etienne d’Orves ; puis en octobre, 48 otages de la prison de Châteaubriant et 50 de celle de Souges, sont exécutés : le ministre de l’intérieur Pucheu a participé au choix des condamnés ; parmi eux le jeune Guy Môquet, 17 ans.

Le but de cette politique est de faire reculer la résistance, mais aussi d’intimider les populations ; c’est une arme à double tranchant : peut-on effectivement prendre le risque de voir tuer tant de personnes souvent innocentes ? le général de Gaulle demande alors d’éviter ce type d’attentats ; mais par ailleurs, ces représailles contribuent à donner une image de plus en plus négative de l’occupation et des occupants et aussi du gouvernement de Vichy. La répression s’accélère : les résistants arrêtés sont emprisonnés, presque toujours torturés, parfois exécutés, parfois transférés en Allemagne pour être jugés. Un nouveau décret Keitel, en décembre 1941, le décret « Nacht und Nebel », permet de les déporter : ainsi, en juillet 1942, un convoi de 1175 otages (communistes pour la plupart) part de Compiègne pour Auschwitz ; en 1942, ces déportations se font le plus souvent dans le secret par crainte de faire des martyrs, à quelques exceptions près, comme le procès des membres de la Main d'œuvre Immigrée (MOI), mis en spectacle, en février 1944 ; les déportés sont , en principe, jugés en Allemagne mais en fait , le plus souvent directement transférés dans les camps ; les Résistants déportés dans ces conditions sont des milliers , parmi eux : Jean Moulin, Georges Charpak ou Stéphane Hessel.

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Les Allemands ont perfectionné leurs services de répression : la Sipo-SD (Sicherheits polizei) prend en main la répression avec Karl Oberg, représentant personnel d’Himmler en France ; la Wehrmacht contribue, pendant toute l’occupation, à la répression, mais plus activement après le débarquement de juin 1944 où elle procède à des opérations de représailles d’envergure, la plus tristement célèbre (mais hélas pas la seule) celle de Oradour en juin 1944 qui fit plus de 600 victimes. Dans cette politique, les Allemands sont de plus en plus soutenus par les autorités de Vichy : les prisons, les camps d’internements sur le territoire français, prévus pour les étrangers, et aussi la police, sont prêtées par Vichy : l’ambassadeur de France à Paris, F de Brinon, est un ami de Abetz et lui offre ses services ; la police est chargée des arrestations, parfois malgré elle. La ligne rouge est franchie en janvier 1943 avec la création de la Milice : si Pierre Laval et le maréchal Pétain co-signent la loi de janvier 1943, c’est Joseph Darnand qui en est le maître d’œuvre et principal exécuteur : la Milice : « a pour mission, par une action de vigilance et de propagande, de participer à la vie publique et de l’animer » ; de « soutenir l’Etat nouveau par leur action, mais aussi de concourir au maintien de l’ordre intérieur » Dans un discours, Darnand précise la mission de « …lutte contre le communisme » ; la Milice supplée la police officielle, de plus en plus réticente à la répression. Les miliciens, nombreux, vont peu à peu se substituer aux organes de police officielle et participer à des actions militaires comme celle du plateau des Glières en février 1944 qui fit plus de cent morts chez les maquisards ou à des assassinats de personnalités, comme Victor Basch, fondateur de la ligue des droits de l’homme, en janvier 1944, Georges Mandel en juillet 1944 et Jean Zay, anciens ministres du FP et résistants.

Les Résistants subissent bel et bien une répression de la part des Allemands et des autorités vichystes.

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L'administration de l'Etat français est réorganisée et épuré. Policier et personnel judiciaire doivent un serment personnel prêté au maréchal Pétain (dirigeant du régime de Vichy, allié de l'Allemagne). La police joue un rôle important dans le maintien de l'ordre public, dans la surveillance quotidienne de la population et l'application des lois d'exclusion, la mise en place des forces spéciales françaises: la police anti maçonnique (SSS) et le service de police anti-communiste (SPAC puis SRMAN). Les brigades spéciales de la préfecture de police de Paris et les groupes mobiles de réserve (GMB) participent massivement à la lutte contre les résistants. Les services français et allemands collaborent ensemble après la rencontre entre Karl Oberg et René Bousquet (secrétaire général à la police). Les sections spéciales et les cours martiales multiplient les condamnations, de plus en plus lourdes. A partir de février 1943, le HSSPF contrôle l'ensemble de la répression policière. Les tribunaux militaires jugent selon le droit pénal allemand les personnes arrêtées par les forces allemandes ou françaises. Ces tribunaux prononcent des peines de plus en plus sévères, multipliant les condamnations à mort. En 1942, la plupart des résistants arrêtés sont directement pris en charge par la police de sécurité au Reich et service de sécurité de la SS.

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Comment les résistants s'organisent-il face à la répression ?

Maquis Qui les aide ? Comment échapper à la répression ? Comment les Résistants font-ils face à leur exécution ?

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Les organisations de la Résistance s'emploient dès leur création à contrer la répression: diffusion de consignes de sécurité, cloisonnement des groupes, autant de préoccupations qui sont affichées pour permettre de déjouer les activités des autorités d'occupation et de l'Etat français. Ces mesures sont diffusées par la radio britannique et dans la presse. Face à la multiplication des arrestations et à la détresse des familles sans ressources, les mouvements mettent en place des services sociaux.

A partir de 1942, les mouvements Libération-Sud et défense de la France ont leur propre service de faux papiers. En 1943, l'unification des Mouvements Unis de la Résistance (M.U.R.) permet la création du Service National de l'Identité.

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Les résistants s'organisaient en maquis pour éviter les arrestations

Les maquis naissent d'une décision de Pierre Laval. Après avoir constaté l'échec de «la relève» -la majorité des Français ne s'étant pas laissée prendre à cette fiction du «retour de nos prisonniers», moyennant le départ volontaire d'autres esclaves pour le Reich-, il instaure, le 4 septembre 1942, le Service du travail obligatoire. Les maquis vont se créer, se multiplier, s'armer, cependant que la résistance à la relève, puis au S.T.O, va rapprocher les différents mouvements. A partir du moment où les ouvriers qui refusent la «relève», puis les réfractaires au S.T.O., gagnent les campagnes, se terrent dans les fermes, créent des maquis.

Vivre dans les bois, dans des masures délabrées, souffrir du froid, de l'isolement et parfois de la faim incitait souvent au découragement. Si de nombreuses complicités s'offraient dans la population, sans lesquelles les maquis n'auraient pas pu vivre, les paysans étaient aussi souvent méfiants à l'égard de garçons qui n'étaient pas du pays, et les inévitables délations, génératrices d'attaques surprises, contraignaient les maquisards à de fréquentes, fatigantes et dangereuses migrations. L'encadrement des hommes fut longtemps défectueux, et les armes trop rares. Les tortures, les exécutions sommaires étaient le sort réservé aux prisonniers.

L'IMPORTANCE DES MAQUIS: Les maquis réussirent à faire régner parmi les Allemands un état d'esprit fait d'incertitude et de crainte; ils ont fortement contribué à les démoraliser par leurs coups de main, leur aptitude à se reformer plus loin alors qu'on les croyait détruits. Ils accomplissaient parfois des exploits dont le retentissement était grand, telle l'occupation d'Oyonnax par les maquis de l'Ain, de Romans-Petit, le 11 novembre 1943. Ils appliquaient aux amis de l'ennemi une justice expéditive et redoutable. Quand la Libération provoqua la levée générale, les maquis furent le creuset où vinrent s'amalgamer les Forces françaises de l'intérieur et d'où partirent les unités de la nouvelle Armée française.

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Dès 1940, des évasions sont organisées pour rejoindre l'Angleterre et la France Libre. Les départs s'effectuent à partir des petits ports, moins facilement contrôlables par les occupants avec la complicité des marins-pêcheurs. En dehors de la Bretagne, les évasions par mer sur les côtes sont très rares et surtout le fait de réseaux organisés. Les départs dans les airs sont très minoritaires, pour des raisons liées aux contraintes d'organisation et ne concernent essentiellement que les personnalités et des agents alliés en mission sur le sol français.

L'aide extérieure de la population est indispensable à la survie des maquis. Il faut renseigner les résistants, les cacher, les nourrir, les soigner... . Ces personnes, engagées aux côtés de la résistance, sont victimes de la répression Nazie qui condamne l'aide apportée aux maquis par la population.

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Il est difficile de cerner les réactions des Résistants face à la répression ; ce qui semble sûr, c’est que la répression n’a pas tari les réseaux ; les Résistants savent ce qu’ils risquent, ils redoutent surtout la torture ; certains ont eu des doses de cyanure pour pouvoir se suicider avant de parler ; mais la plupart continuent le combat et, s’ils sont arrêtés, vont faire face courageusement à la torture ; inutile ici de décrire celle-ci: sans doute , comme Marianne Cohn, beaucoup se sont tus, mais beaucoup ont également parlé. Comment le leur reprocher ? Comme le disait André Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon: « …ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi, et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ». Face à la mort , les condamnés ont une attitude si digne, qu’elle trouble leurs tortionnaires et bourreaux : les fusillés de Châteaubriant ont refusé que leurs yeux soient bandés et sont morts en criant « Vive la France !». Pour ceux qui sont internés, en camps ou en prison, le combat ne s’arrête pas : une vraie connivence se développe entre les prisonniers qui ne songent qu’à continuer le combat et à rester le plus digne possible, ; la prison de la centrale d’Eysses en est sans doute le meilleur exemple : ces centaines de prisonniers (de justice française) en font un bastion de la Résistance ; hélas, la Milice réprimera dans le sang une tentative collective d’évasion ; ailleurs, certains pourront s’évader (Pierre Mendès-France, André Duvigny ou Raymond Aubrac). Pour les déportés, c’est la survie qui compte et elle se fait souvent difficilement ; certains , en prison ou en camp, utilisent la plume ou le pinceau pour s’évader mentalement de cet enfer : Germaine Tillon a écrit un opéra à Ravensbruck ; d’autres résolvent des problèmes mathématiques, d’autres peignent . Parallèlement, au fil des mois, sur le territoire français, la résistance est mieux structurée, les résistants disposent d’une carte d’identité falsifiée, avec de faux noms ; on met en place des mouvements d’entraide pour soutenir les familles (par exemple le Père Chaillet, fondateur de Témoignage Chretien crée un organisme de soutien aux familles des victimes ).

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Exemples locaux Crux-la-Ville Dun -les-Places Une action des forces de Vichy

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Dun-les-Places

Crux-la-Ville

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Les Allemands ont tenté de détruire des maquis de la Nièvre, comme le montre la bataille de Crux-la-Ville.

Les combats de Forcy, Moussy, ensanglantèrent la région de Crux-la-Ville. C'est aux environs de 7 heures du matin que les troupes allemandes font leur entrée à Crux-la-Ville de façon massive. Toutes les routes menant au bourg sont occupées; le bourg lui-même est sous surveillance rapprochée. Peu de temps après l'aviation entre en jeu et pilonne le camp du Maquis Mariaux, situé à la Colonne, ainsi que la défense de Forcy. Les maquisards subissent ces attaques durant près d'une heure. L'aviation est intervenue en tout cinq fois dans la journée.

Après l'aviation, c'est au tour de l'artillerie d'intervenir. Cette journée du 12 août 1944 se solde, vers 22 heures, par un échec.

La Place de la Résistance se situant à Crux-la-Ville.

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Parmi les villages martyrs de Bourgognes, Dun-les-Places a connu trois journées d'horreur du 26 au 28 juin 1944. La veille, deux villages voisins, Montsauche et Planchez étaient également attaqués, pillés et pour partie, incendiés.

Le 26 juin 1944, le maquis Camille situé près de Vermot, hameau du village est attaqué par l'ennemi. L'attaque du maquis n'est pas poursuivie, mais les troupes s'acharnent sur la population du bourg et de ses hameaux. Les hommes du villages sont rassemblés sur la place de l'église, suspectés d'être des « terroristes » . Après avoir simulé une attaque de partisans, les Allemands massacrent en fin de soirée les hommes devant l'église et sous le porche. Le lendemain, 27 juin, a lieu le pillage systématique du bourg. Le 28 juin, certaines maisons choisies sont incendiées avant le départ des soldats. Au total, on compte 27 tués, 70 personnes sans abri, 18 familles endeuillées sur 827 habitants.

Dun-les-Places est ainsi le village le plus touché de Bourgogne. Cette répression a été décidée au niveau régional. La coordination régionale et la venue de troupes de plusieurs départements soulignent une préparation méticuleuse. C'est une opération de terreur; il fallait pour l'ennemi, au cours de ce mois de juin 1944, après le débarquement des alliés en Normandie, couper les populations locales des maquis environnants.

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Sur le territoire de Moux-en-Morvan, des membres d'une organisation vichyste (mouvement franciste) fusillent cinq maquisards le 15 février 1944 après s'être fait passer pour des résistants.

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Difficile d’avoir des chiffres précis : ce sont sans doute 89000 personnes qui ont été déportées à titre politique, dont 45000 Français; 18 à 20000 sont morts en déportation . Combien de fusillés ? plus difficile encore : les 75000 fusillés du parti communiste sont évidemment (et heureusement) exagérés ; sans doute 3000 fusillés, et pas seulement communistes, sur condamnation de tribunaux allemands ; autour de 200 par les tribunaux de Vichy. A ceux-là s’ajoutent 12000 morts, certains résistants sous la torture ou au combat (colonel Fabien, en Alsace) et des civils lors d’opérations de représailles (Oradour, Tulle..) ainsi que les « malgré-nous ». Au-delà des chiffres, quelle analyse ? La Résistance a-t-elle été utile ? incontestablement oui. D’abord, même si la part prise dans la libération des territoires est moins importante que ce que l'on a longtemps dit, elle a cependant joué un rôle, elle montre que la France n’est pas seulement, passive, attentive, face à l’occupation ; mais aussi, la Résistance a ouvert les yeux à beaucoup de Français face au régime de Vichy, notamment des catholiques qui étaient très majoritairement favorables au Maréchal Pétain en 1940, ils le sont de moins en moins, au fil de la répression de la Résistance : cette répression a alors l’effet inverse de celui souhaité : l’image d’une France, forte de ses nouvelles valeurs, se trouble et beaucoup de soutiens de 1940 désertent. Si la répression des occupants peut paraître légitime, celle du gouvernement français ne l’est pas et fait de la France un pays collaborateur, sinon collaborationniste.

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Définitions Les F.F.I. Jean Moulin La Libération

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Francisme: Mouvement politique d'inspiration fasciste, crée en 1933 par Marcel Bucard. Dissous en 1936, puis reconstitué en 1938, le francisme participe à la collaboration avec l'Allemagne dès 1940 et est réorganisé en 1941. Ses effectifs et son action restent toute fois très limités, jusqu'à sa disparition en 1944.

Maquis: Les maquis sont des groupes de résistants français à l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, cachés dans des régions peu peuplées, forêts ou montagnes.

Milice: La Milice française, souvent appelée simplement Milice, fut une organisation politique et paramilitaire française créée le 30 janvier 1943 par le gouvernement de Vichy pour lutter contre le « terrorisme » (c'est-à-dire contre la Résistance). Supplétifs de la Gestapo et des autres forces allemandes, les miliciens participèrent aussi à la traque des Juifs, des réfractaires au STO et de tous les déviants dénoncés par le régime et la population. C'était aussi la police politique et une force de maintien de l'ordre du régime de Vichy.

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Le 1er février 1944, les Forces françaises de l'interieur (F.F.I.) furent créées officiellement, sous la direction du général Koenig. Les formations militaires de tous les organismes ( A.S, F.T.P, etc.) se fondirent en principe dans les F.F.I., avec un commandement unique à l'échelon national, regional et départemental.

L'action des F.F.I. fut capitale au moment du débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, et dans la suite des opérations, le général De Gaulle, aussi bien que Churchill et Eisenhower, ont reconnu l'aide inappréciable ainsi apportée aux alliés. En particulier, ce sont 80 000 F.F.I. qui, au mois d'août 1944, vont être chargés de «liquider» les forces allemandes restées dans les «poches» bretonnes. En deux mois, ils firent 20000 prisonniers.

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Né à Béziers le 20 juin 1899 d'une famille d'universitaires, Jean Moulin devient Préfet de Chartres en juillet 1939.A l'arrivée de l'ennemi en 1940, il veut rejoindre son unité mais le Ministre de l'Intérieur s'y oppose et Jean Moulin reste donc en Eure-et-Loir où il fait face avec courage aux problèmes de l'exode. Frappé, emprisonné, refusant de signer une déclaration rendant injustement responsables d'atrocités des soldats sénégalais, il préfère se trancher la gorge livrant ainsi, au soir du 17 juin 1940, ce que lui-même a appelé «son premier combat».

Jean Moulin noue des contacts avec la résistance naissante et dispersée. Il gagne Londres en 1941. Le général de Gaulle le charge d'effectuer la coordination en zone sud des mouvements en formation. Dans la nuit du nouvel an 1942, il est parachuté près de Salon-de-Provence. Dès lors, il convainc Henri Frenay (Combat), Emmanuel d'Astier de la Vigerie (Libération-Sud), Jean Pierre Lévy (Franc-Tireur) de fondre leurs organisations respectives dans les Mouvements Unis de Résistance (M.U.R.). Il crée les services clandestins communs: atterissages, parachutages, information et presse, noyautage des administrations publiques. Il s'adjoint secrétariat, agents de liaison, opérateurs-radio, agents instructeurs. Il distribue les fonds, assure les liaisons avec Londres, coordonne les distributions d'armes et devient ainsi, sans en avoir le titre, le véritable chef de la Résistance, d'abord en zone sud puis sur l'ensemble du territoire. De retour (en France) de Londres en février 1943, Jean Moulin préside le Comité National de la Résistance (C.N.R.), lequel montre aux Alliés que l'unanimité de la Résistance est derrière le Général de Gaulle dans le conflit qui l'oppose au gouvernement de Vichy.

Victime d'une trahison, il est arrêté par la Gestapo à Caluire le 21 juin 1943. Emprisonné au Fort Montluc à Lyon, transféré à Neuilly, puis au siège de la Gestapo, rue Lauriston à Paris, il est atrocement torturé sans jamais livrer un seul secret. ll meurt le 8 juillet 1943, vraisemblablement dans le train qui le conduisait en Allemagne. Les cendres de Jean Moulin, fédérateur de la Résistance, héros national, ont été transportées au Panthéon le 19 décembre 1964.

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Après l'attentat des généraux contre Hitler, le 20 juillet 1944, après l'échec allemand en Normandie, après le débarquement de Provence avec les troupes de de Lattre de Tassigny le 15 août, le moral allemand faîblit. Les armées soviétiques ont occupé la Bulgarie et la Roumanie. Elles stoppent sur la Vistule. Le 15 août 1944 partent de Paris les derniers convois de déportation (l'ultime convoi partira de Loos-les-Lille le 02/09/1944).

Le 18 août, à Paris: grève générale, occupation de bâtiments administratifs, d'usines de barricades, tandis que se perpètrent les dernières exécutions... comme celle de 35 jeunes au bois de Boulogne ou celle des cheminots de Romainville. Les différentes instances de la Résistance se concernent pour lancer l'appel à l'insurrection (appel déjà lancé par le commandement du F.T.P.). L'insurrection éclate. Dans tous les quartiers s'affrontent forces allemandes et F.F.I. La préfecture de police, occupée grâce à un groupe franc du F.N. entrainé par un inspecteur de police résistant, est occupée, avant le signal de l'insurrection. Des S.S. attaquent dans l'après-midi. Après une situation confuse, trêve demandée par le consul norvégien Nordling, refusée par certains groupes résistants, RolTanguy, chef des F.T.P. de l'Ile-de-France, envoie un émissaire demander aux Américains une colonne de secours -dans la crainte que le général commandant les forces allemandes à Paris, Von Choltitz, n'obéisse aux ordres de Hitler, et ne détruise Paris. Le 21 aout, à minuit, l'émissaire Gallois-Cocteau affronte le général Panon, qui reproche aux Parisiens d'avoir déclenché l'insurrection «sans ordre».

Cependant, la division du général Leclerc est autorisée à marcher sur Paris. Le 25 août, Von Choltitz signe, à la gare Montparnasse, l'acte de capitulation, qui porte les noms du général Leclerc et du colonel Rol-Tanguy comme symbole de l'union des deux volets de la Résistance. Ce jour-là, F.F.I. et F.F.L. libèrent ensemble les derniers points chauds: la République, le Palais-Bourbon, le Luxembourg. Le général de Gaulle, après avoir reçu Leclerc et Rol à la gare Montparnasse, va s'installer rue Saint-Dominique.

Le 25 au soir, à l'hôtel de ville, tandis que sonnent toutes les cloches de Paris, de Gaulle déclare : «La République n'a jamais cessé d'être. Moi-même, je suis président du gouvernement de la République. Pourquoi irais-je la proclamer? »

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