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Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa Édition du 19 octobre – Volume LXXVII N o 7 SPORTS ARTS ET CULTURE Hippocampe Hockey Faux départ Photo Jessica Rose Photo Yanick Macdonald Le présent conjugué au passé Dossier spécial : La drogue dans tous ses états P. 6-9, 14, 15, 18, 19, 23

La Rotonde - Édition du 19 octobre 2009

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La Rotonde est le journal indépendant de l'Université d'Ottawa.

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Le journal indépendant de l’Université d’OttawaÉdition du 19 octobre – Volume LXXVII No 7

SPORTS

ARTS ET CULTURE

Hippocampe

HockeyFaux départ

Photo Jessica Rose

Photo Yanick Macdonald

Le présent conjugué au passé

Dossier spécial :

La drogue dans tous ses états

P. 6-9, 14, 15, 18, 19, 23

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ActualitésAriane MarcotteIsabelle [email protected]

le 19 octobre 2009

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Philippe Teisceira-Lessard

C’est fi nalement Alexandre Chaput qui a remporté l’élection partielle pour le poste de vice-président aux

activités sociales. Avec 38,3 % des voix exprimées, l’actuel coordonna-teur des Productions Zoom succède de justesse à Jean Guillaume, le der-nier v-p qui avait démissionné dans la controverse.

« J’aurai beaucoup de travail à faire pour organiser de bons événements sur le campus. C’est ma première priorité », a-t-il fait part à La Rotonde quelques minutes après le vote.

Avec moins de 3 % de participa-tion, cette élection partielle peut diffi cilement avoir la même crédibi-lité que l’élection générale de février dernier.

« C’est une question diffi cile », ac-corde Seamus Wolfe, président de la FÉUO et du comité électoral. « On sait que dans toutes les élections partielles, les taux de participation ne sont jamais hauts. Pour un pos-te de v-p social, dans une période d’examen, je suis confortable avec le taux de participation. Heureux, non, mais confortable, oui. Ça va. »

Wolfe a aussi une réponse toute prête pour ceux qui osent accuser la méthode de scrutin traditionnelle pour la participation anémique.

« L’idée que le vote électronique ait augmenté le taux de participa-tion l’année dernière est trompeuse. Oui, c’est une partie de la raison, ab-solument. Mais la vraie raison pour expliquer ce taux, c’est qu’il y avait beaucoup de candidats, avec beau-coup d’idées. C’était vraiment enga-geant pour tout le campus. »

Avec seulement huit votes de re-tard sur le gagnant, Bruce Landry a pour sa part recueilli 37,4 % des voix, un score plus qu’honorable pour celui qui en était à sa première tentative électorale au niveau fé-dératif. Iain Campbell, quant à lui, a fi ni avec 24,2 % d’appui, malgré ce qui fut considéré par plusieurs comme la meilleure campagne de la course.

Chaput se fait bon joueur avec anciens opposants : « J’aimerais m’asseoir avec Bruce et Iain pour voir leur vision de la FÉUO et du poste de v-p social, parce que j’ai seulement gagné par huit votes. Il y a donc beaucoup d’étudiants qui ont voté pour eux. Je respecte le fait que beaucoup d’étudiants ont donc voté pour leur plateforme. »

Les conséquencesde la contestation

Peu de gens présents au 1848

Celui qui contestatait une grande partie de l’exécutif actuel ira maintenant les rejoindre dans les bureaux de la FÉUO.

Chaput élu de justesse avec une participation anémiqueÉLECTION PARTIELLE 2009

« J’ai appris comment travailler avec tout l’exécutif et tout le monde de la FÉUO pendant l’été »

- Alexandre Chaput

pour l’annonce des résultats avaient cependant oublié les relations beau-coup plus tendues entre Chaput et une partie de l’actuel exécutif, nom-mément Seamus Wolfe, Roxanne Dubois et Julie Séguin. On se sou-viendra que l’hiver dernier avait été le théâtre d’une tumultueuse contestation de la réélection de ces exécutifs de la FÉUO, ainsi que de l’élection de Jean Guillaume, à qui Chaput succède. À cette occasion, le nouvel élu était au premier rang des contestataires.

« J’ai appris comment travailler avec tout l’exécutif et tout le monde de la FÉUO pendant l’été », tempère le principal intéressé. « Juste après le dévoilement des résultats, j’ai eu des félicitations des membres de l’exécutif présents. Jusqu’à date, la réception a été chaleureuse. J’ar-rive tout de même à mon poste avec mes propres opinions, mes propres façons de voir comment les choses devraient fonctionner. »

Cette vision des choses diffère-t-elle de celle de Wolfe, par exemple? « Je peux seulement critiquer avec ce que j’ai vécu comme employé à

Zoom, répond Chaput. Il y a certai-nes choses dont je n’aimerais pas qu’elles se répètent, donc c’est cer-tain que je vais travailler fort pour qu’il y ait des choses à l’interne qui s’améliorent. Mais mon but pour ma rentrée dans l’exécutif n’est pas de recommencer une grosse guerre entre les différentes visions. »

Wolfe aussi semble prêt à passer à autre chose : « Je ne vis pas dans le passé. Ce n’est pas comme ça que je travaille, ce n’est pas utile. […] Pour lui, je pense que ce n’était pas vraiment une contestation de tout le groupe, mais qu’elle concernait plus l’autre candidat aux [activités] sociales. »

Directeurs de faculté

Du côté des directeurs de faculté, trois étudiants ont été élus. Arrivé troisième dans la course pour la pré-sidence de la FÉUO l’hiver dernier, Tyler Steeves a été élu directeur de la faculté de Gestion, avec un écrasant 87 % des voix exprimées, battant du même coup deux de ses collègues.

La section de Common Law,

déjà représentée par Dennis Stark au Conseil d’administration, a élu Guillaume Pelegrin pour compléter la délégation. Avec 54 % du vote, celui-ci a terminé la course avec six électeurs de plus que Matthew Ar-mindo Joseph, son rival, un ancien vice-président aux activités sociales de la FÉUO. Des siffl ets et des quoli-bets se sont fait entendre à l’annonce de la victoire de Pelegrin, bien connu pour ses prises de position souvent contraires à celles de la FÉUO.

Finalement, la faculté d’Édu-cation a élu MacArthur Millen comme directrice pour succéder à Myriam Bérubé. Sans aucun adver-saire sur le bulletin, la candidate a vu l’ensemble des huit votes de ses collègues lui revenir. « On sait qu’éducation est un cas spécial. Ils rentrent en septembre pour seule-ment un an, ils sont isolés dans leur faculté, les cours sont organisés de façon différente. C’est complète-ment différent. On ne peut appli-quer les mêmes critères d’analyse » a objecté Wolfe lorsque La Rotonde a remis en doute la representativité de cette élue.

Alexandre Chaput et Tyler Steeves étaient tout sourire suite à l’annonce des résultats. Photo Mathieu Langlois

Chaput 357 votes

Landry 349 votes

Campbell 226 votes

V-P SOCIAL

COMMON LAWPelegrin 44 votes

Joseph 38 votes

ÉDUCATION

Millen 8 oui 0 non

GESTION

Steeves 155 votes

Huranchyk 17 votes

Mackie 5 votes

TAUX DE PARTICIPATION D’ENVIRON

3%

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le 19 octobre 2009

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Philippe Teisceira-Lessard

Des visions opposées sont entrées en collision au matin du 9 octobre dernier, à l’occasion d’un panel-dis-cussion sur la commercialisation du campus.

Devant une audience relativement dense, quatre panélistes ont pris la parole pour exposer leur vision de la problématique et des actions à poser, et pour répondre aux ques-tions des étudiants. Cette initiative conjointe de l’administration, de la Fédération étudiante (FÉUO) et de l’Association des étudiants diplômés (GSAÉD) faisait suite à une activité semblable portant sur l’indépen-dance de la recherche qui s’était te-nue au mois d’octobre dernier. Une audience assez nombreuse pour ce genre d’événement était assise dans les gradins, visiblement à l’affût des arguments des intervenants.

Le nom même de cette activité ne faisait pas l’unanimité. Alors que les deux associations étudiantes du campus parlaient clairement d’une discussion sur la commercialisation du campus, l’administration, elle, organisait un panel sur la recon-naissance des donateurs. Cette dif-férence de point de vue illustre bien la principale pomme de discorde qui animait les quatre hommes dis-cutant sur la scène de l’Agora.

Un syndicaliste, un banquier, un candidat au doctorat en pensée po-litique et un professeur en études

ukrainiennes ont exposé leurs points de vue sur ces questions, points de vue ancrés dans leur réalité respecti-ve et alimentés par leur expérience.

Éric Martin, le doctorant en pen-sée politique, avait sans aucun doute la position la plus radicale des qua-tre intervenants. Pour lui, la ques-tion de la dénomination d’édifi ces ou de programmes avec des noms de donateurs (entreprises ou en-trepreneurs) n’est que la pointe de l’iceberg, qu’une partie d’un problè-me beaucoup plus grand : l’immix-tion des entreprises privées dans de multiples secteurs, dont l’éducation supérieure, qui lui étaient traditon-nellement interdits.

Pour sa part, Glen Tugman, em-ployé par la Banque Scotia pour gérer ses programmes d’appui et de dons, a plutôt plaidé une position contraire. Il a exposé aux étudiants que les en-treprises donatrices comme la sienne donnaient réellement de bonne foi et pour jouer un rôle d’exemple dans la communauté. « En termes de poli-tique, l’Université est prise avec un beau problème : comment gérer des gens qui veulent aider? » a-t-il décla-ré à propos de l’élaboration possible d’une politique de dons.

Au centre de cet affrontement bien pacifi que se trouvaient Domi-nique Arel, professeur en études ukrainiennes, et Robert Johnson, représentant de l’Association cana-dienne des professeurs d’université. Si tous les deux semblaient recon-

naître la contribution essentielle des donateurs pour les universités, ils souhaitaient aussi qu’une politi-que d’encadrement soit clairement mise de l’avant.

Des résultats sous peu?

Allan Rock, recteur de l’Univer-sité d’Ottawa, était présent pendant presque tout l’événement, restant totalement impassible à la seule occasion où il a été interpellé direc-tement. On se souviendra que c’est à la première activité de cette série, l’an dernier, que le recteur avait été agressivement interpellé par Marc Kelly, activiste radical bien connu.

« L’objectif, aujourd’hui, c’est de solliciter des réactions, des perspec-tives diverses pour pouvoir exami-ner les points saillants et élaborer une politique », a rappelé Rock. « On a des lignes directrices, mais pas de politique », poursuit-il avant d’affi rmer souhaiter voir une politi-que « dans les prochains mois ».

Questionné sur la possibilité que l’U d’O adopte le modèle de l’Univer-sité du Québec à Montréal (UQAM), Allan Rock échappe un sourire. « C’est une approche possible, c’est tôt pour en parler. Les gens en ont parlé. » Le modèle en question pré-voit l’interdiction de tout baptême en l’honneur de donateurs ainsi que la mise sur pied d’un comité chargé de choisir des personnalités impor-tantes pour la communauté.

Politique-cadre pour les dons attendue « dans les prochains mois » À la suite du panel-discussion sur la commercialisation du

campus, Allan Rock veut voir une politique d’encadrement à moyen terme.

COMMERCIALISATION DU CAMPUS

Ariane Marcotte

Le 19 octobre aura lieu au pavillon Desmarais le premier colloque de la Chaire conjointe en Études des femmes de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Carleton. Le thème de la journée portera sur « Les droits des femmes sur l’échi-quier politique ». Le rassemblement a pour but de donner l’heure juste sur la situation féminine en milieu politique, de proposer des solutions et de conscientiser les individus qui évoluent dans ce milieu.

Des noms de marque

Le colloque réunira pour l’occa-sion plusieurs conférencières : des

députées, des représentantes d’or-ganismes de femmes ainsi que des chercheuses, afi n d’examiner les stratégies à adopter pour faire avan-cer les droits des femmes dans le milieu politique canadien.

Parmi les nombreuses confé-rencières invitées, on retrouvera la docteure Leslie Wolfe, présidente du Centre for Women’s Policy Stu-dies à Washington D.C., qui a réussi un parcours impressionnant. Selon celle-ci, malgré les nombreuses per-cées dans le domaine des droits des femmes au cours des dernières dé-cennies, la bataille pour l’égalité des sexes n’est pas tout à fait terminée.

« Je trouve choquant d’entendre que le viol et la violence conjugale existent encore de nos jours », s’in-

digne-t-elle. « Oui, il y a des lois, oui, les gouvernements ont prévu des lois pour contrer le problème, mais il ne faut pas que ces lois restent sur papier; elles doivent être appliquées et respectées. »

Ignorance

Toujours selon Wolfe, la croyance populaire selon laquelle les jeunes femmes des générations X et Y ne s’intéressent pas ou s’intéressent peu aux enjeux féministes est faus-se : « Les gens ont certains préjugés envers ces femmes. Tant les hom-mes que les femmes croient que les jeunes [fi lles] sont indifférentes face à ces enjeux et croient que le com-bat du féminisme est derrière [el-

les]. Pourtant, je ne vois pas que des femmes carriéristes et ignorantes de leur passé, ce n’est pas ce que je vois sur le terrain. » Wolfe animera une conférence sur le leadership fé-ministe dans la politique nord-amé-ricaine.

Conférences gratuites et ouvertes au public

Une douzaine de conférenciè-res prendront la parole le 19 octo-bre. Agnès Whitfi eld, l’instigatrice du colloque, en partenariat avec l’Alliance féministe de l’action in-ternationale (AFAI) et l’Institut canadien de recherche sur les fem-mes (ICREF), s’attend à une bonne participation de la part du public :

« Je suis confi ante que l’on va cer-tainement atteindre notre objectif d’environ 70 personnes. »

Le budget opérationnel pour l’événement permettra aux orga-nisateurs d’offrir l’entrée libre aux participants. Dans un souci d’acces-sibilité à tous, l’ensemble du collo-que se déroulera moitié en français, moitié en anglais dans la journée.

Pour vous inscrire gratuitement, veuillez communiquer avec Nathalie Blanchard à l’adresse suivante : [email protected] ou par téléphone au 613-562-5800, poste 2642.

Le colloque de la Chaire conjoin-te en Études des femmes a lieu aujourd’hui, 19 octobre, de 9h à 17h30, dans la pièce 3120 du pa-villon Desmarais.

En vedette : « Les droits des femmes sur l’échiquier politique ».Colloque de la Chaire conjointe en Études des femmesDROITS DES FEMMES

« En termes de politique, l’Université est prise avec un beau problème : comment gérer des gens qui veulent aider? »

Allan Rock suivait attentivement le panel-discussion sur la commercialisation du campus.

Photo Mathieu Langlois

- Glen Tugman

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Catherine Dib

Libre à chacun de danser la faran-dole à l’annonce de la première légère baisse mensuelle du taux de chômage, puisqu’il s’agit d’un signe que le pays s’est remis de la récession. Toutefois, des étudiants se serrent la ceinture en chœur en vue d’une année caractérisée par le chômage, pointant son vilain nez depuis la récession.

En effet, on peut observer une aug-mentation de 5 % du chômage depuis l’année dernière, pour atteindre un taux de 16,4 % en août dernier. Statis-tique Canada fait part de ces chiffres dans un document publié le 4 septem-bre 2009.

Ces données contribuent par ailleurs au rapport intitulé « Signes vitaux Ca-nada 2009 ». Ce dernier est en quel-que sorte un bulletin de la Fondation communautaire du Canada (FCC), qui prend le pouls de seize communautés à travers le Canada à partir de don-nées et de statistiques déjà disponibles à l’analyse. Cette information sert à dégager des conclusions au sujet des espaces examinés, notamment celle plutôt troublante au sujet du chômage étudiant, principalement en Ontario et au Québec.

Que se passe-t-il sur le marché du travail?

Bien sûr, on ne peut traiter du man-que d’emploi sans aborder la redoutable récession. Cet été a été peu fructueux en offres d’emplois, plusieurs centres de placement recevant des demandes par vagues de la part d’étudiants au chô-mage ou sous-employés qui passaient d’un travail peu gratifi ant à un autre. De multiples compressions de personnel ont touché les secteurs de la restaura-tion, de l’hôtellerie, ainsi que d’autres activités reliées au tourisme, contraire-ment à la vente au détail, qui, elle, conti-nue d’engager. La question, cependant, n’est pas quel secteur engage, mais où trouver des emplois à temps plein, étant donné que le marché regorge encore à ce jour de postes à temps partiel. Cindy Lindsay, coordonnatrice régionale de l’Ontario de la FCC, exprime la problé-matique comme suit : « Si vous regardez cela concrètement, une bonne fraction des emplois offerts aux étudiants sont à temps partiel, autant en été que durant l’année académique. La moyenne des heures se situant autour de 23, un étu-diant a diffi cilement les moyens de payer le loyer, l’épicerie, l’électricité, etc. Une situation peu enviable pour l’étudiant

universitaire, pour qui les frais d’études ne s’avèrent pas être une partie de plai-sir non plus. »

Les conséquences

Pour l’instant, la chute fl agrante de l’emploi étudiant se situe entre juin 2008 et juin 2009. « Il s’avère ardu de deviner quelles répercussions à long ter-me le chômage étudiant amènera », sou-lève Lindsay. « Pour l’instant, on peut anticiper moult bacheliers abordant le marché sans aucune expérience acquise dans leur domaine, les offres d’emploi en vue de leur carrière étant limitées. Certains pourraient aussi désirer obte-nir un deuxième diplôme plus pratique, avec des connaissances plus concrètes et moins théoriques pour le monde du tra-vail », poursuit-elle. Une certitude peut cependant se placer parmi tous ces dou-tes : les étudiants mal pris ont recours à de l’aide fi nancière du gouvernement. En effet, il y a une croissance notable du nombre de demandes au Régime d’aide fi nancière aux étudiants de l’Ontario à travers les campus. Pour lesdits prêts, le gouvernement présume que l’argent amassé durant la saison estivale servira aux études. Un certain montant est donc déduit du prêt avant même sa remise.

Quand les hommes de pouvoir déclarent vouloir combattre le chômage

EMPLOIS ÉTUDIANTS

Ces emplois qui n’aimaient pas les étudiants…

EMPLOIS ÉTUDIANTS » VOX-POP

Cet été a pris des allures cauchemardesques en ce qui concerne la recherche d’emploi. Pour tenter de comprendre quelle a été l’expérience de la population estudiantine de l’Université d’Ot-tawa, plusieurs étudiants ont été interrogés au sujet de leur emploi cet été. Une multitude se sont déniché un emploi satis-faisant grâce à une stratégie digne de Jean Sarkozy, c’est-à-dire par le biais d’un parent ou d’un contact, tandis que d’autres ont repris le poste qu’ils occupaient les années précédentes.

Texte: Catherine Dib - Photos: Philippe Dumas

Vincent Hardy – Sociologie

J’ai travaillé pour le gouvernement fédéral, auquel j’ai pu accéder par le programme COOP. J’étais retourné dans le poste que j’oc-cupais l’année passée, car je revenais d’un voyage d’échange et j’ai manqué de temps pour chercher autre chose de manière appliquée. J’étais tout de même content d’avoir pu garder ce poste cet été.

Quel emploi avez-vous occupé cet été?

Kévin Létourneau – Histoire et science politique

J’ai travaillé à l’hôtel de ville de Welland, où j’étais employé l’année passée. Je prévoyais en fait rester à Ottawa, mais, faute d’offres d’emploi, j’ai décidé dès le mois d’avril de réintégrer mon ancien poste.

Allie Atuhh – Soins infi rmiers

J’ai pu travailler dans une épicerie de fruits et légumes. J’ai été satisfaite de emploi, même si la recherche pour celui-ci s’est avérée diffi cile. L’important, c’était de pouvoir amasser de l’ar-gent pour l’année scolaire.

Peter Dosnan – Art général

J’ai collaboré avec mon oncle en accomplissant des rénovations pour une compagnie. Mon but, cet été, était toutefois d’être gar-dien à la plage, mais j’ai postulé un peu trop tard et je n’avais pas trop insisté.

France Schnob – Biologie

Ayant déménagé récemment, le poste de gérante que j’espé-rais obtenir ne m’était plus accessible. Je suis commis dans une fromagerie près de chez nous, ce qui est plutôt commode, même si j’avais postulé à d’autres endroits, mais personne n’avait rappelé!

Laurence Pelletier – Étude des confl its et droits humains

J’ai travaillé dans un petit café, un emploi que j’ai pu obtenir grâce à des contacts. Si j’avais seulement posé ma candidatu-re, je ne sais pas si on m’aurait sélectionnée. Par ailleurs, j’ai cessé de travaillé là pour pouvoir œuvrer en tant que barmaid, emploi qui est mieux rémunéré et que j’ai pu une fois de plus obtenir grâce à des contacts.

La situation de l’emploi est critique chez les étudiants. Photo Jessica Rose

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Le CRCCF de l’Univer-sité d’Ottawa : lauréat du

prix du 3-juillet-1608

Le Centre de recherche en civili-sation canadienne-française de l’Université d’Ottawa a reçu, le 30 septembre dernier, le prix du 3-juillet-1608 décerné par le Conseil supérieur de la langue française du Québec. Ce prix prestigieux récom-pense un organisme ayant contri-bué de façon exceptionnelle au fait français en Amérique du Nord.

Rattaché à la faculté des Arts, le CRCCF existe depuis 1958. Il a pour principale mission de stimuler et de promouvoir la recherche concernant

tous les aspects du Canada français. Les recherches publiées par celui-ci depuis ses débuts ont donc permis de mieux comprendre l’histoire, la société et les cultures entourant la francophonie au pays.

« Aujourd’hui, c’est toute la fran-cophonie nord-américaine qui nous intéresse, car nous croyons que dans le domaine de la recherche comme dans les autres secteurs de la vie collective, il n’y a d’espoir que dans la solidarité des francophones, où qu’ils se trouvent », a déclaré Yves Frenette, directeur du CRCCF, lors de son discours de remerciement.

Julie-Anne Lapointe

BRÈVE

Danielle Webb, traduction par Philippe Teisceira-Lessard

Toronto – De la même manière qu’elle avait été créée il y a environ un an, la Subvention au titre des manuels et de la technologie (SMT) s’est vue amputée d’une bonne par-tie de son budget dans un silence presque complet par le ministère ontarien de la formation et des col-lèges et universités.

Sous le nouveau régime régle-mentaire, seuls les étudiants qui bé-néfi cient déjà de prêts en vertu du Régime d’aide fi nancière aux étu-diants de l’Ontario (RAFÉO) pour-ront recevoir le prêt d’une somme de 150$.

Pour Stephanie Sernoskie, étu-diante à l’Université de Toronto, cet important recul constitue une mau-vaise nouvelle.

« Cette prestation ne s’élevait pas à un très gros montant, mais c’était mieux que rien. Que le gouverne-ment ontarien retire cette possibi-lité aux étudiants qui ne sont pas bénéfi ciaires du RAFÉO est insul-tant, a-t-elle déclaré. Je ne peux pas m’empêcher de me demander pour-quoi cette mesure a été instaurée en premier lieu. »

Cependant, Sernoskie n’est pas la seule personne confuse par cette dé-cision. Shelley Melanson, présidente de la branche ontarienne de la Fédé-ration canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ), croit que ce prêt était mal pensé dès sa création.

« Voilà un exemple de ce qui se passe lorsque le gouvernement ne consulte pas correctement les étu-diants » a remarqué Melanson. Selon elle, le prêt ne comble pas le vrai besoin qui existe dans le sys-tème d’éducation postsecondaire. Cela indique clairement que les étu-diants doivent toujours être impli-qués dans le processus.

L’implication d’étudiants dans la prise de décision aurait pu offrir au gouvernement de nombreuses options visant à adoucir le coût fi -

nancier de l’éducation ou, à tout le moins, selon Melanson, aurait pu tranmettre l’information à propos de cette mesure de manière plus ef-fi cace.

« Actuellement, les frais de sco-larité augmentent chaque année, alors le retrait de cette mesure ne fait que compliquer les choses pour les étudiants », a commenté Sernos-kie, qui ressent toujours les effets de la récession économique au cœur de laquelle elle a perdu son emploi.

Cette session-ci, l’étudiante n’est pas inscrite à des cours, mais se contente de joindre les deux bouts dans ces temps diffi ciles.

« Je ne peux pas me permettre d’aller à l’école. J’ai perdu mon em-ploi en février et je vis pauvrement depuis », a-t-elle confi é.

Alors que Sernoskie, n’étant ins-crite à aucun cours, n’aurait pas pu profi té du prêt cette année, Melan-son croit que ce sont des étudiants comme elle qui pourraient avoir le plus besoin de ce coup de pouce.

« Les étudiants à temps partiel ne sont pas éligibles, bien qu’ils soient le plus à risque d’avoir besoin d’ar-gent, dit-elle. Plusieurs étudiants ont été incapables de trouver un emploi convenable, les familles perdent leurs emplois et le coût de l’éducation dans cette province est le deuxième plus élevé au pays. »

« Le fait que le prêt a été coupé après seulement un an indique bien que ce gouvernement ne fait pas de l’éducation postsecondaire l’une de ses priorités », ajoute Melanson.

Cette dernière suggère par ailleurs une remise sur les frais de scolarité pour tous les étudiants, une mesure qui irait bien plus loin que la SMT.

« Dans un contexte d’économie du savoir, on doit faire en sorte que l’éducation soit accessible et abor-dable, soutient-elle. La façon la plus effi cace d’y parvenir est de réduire les coûts initiaux et de s’assurer que les obstacles fi nanciers ne réduisent pas la participation. »

À partir de cette année, le prêt spécial pour les manuels scolaires sera restreint aux béné� ciaires du RAFÉO.

L’Ontario reprend ses livresRÉGIME D’AIDE FINANCIÈRE

Isabelle Larose

La construction de la tour Vanier, le plus gros projet de l’Université de-puis 25 ans, vient tout juste d’être entamée. L’édifi ce de 15 étages, qui sera contigu au pavillon Vanier, sera certifi é LEED Or (“Leadership in Energy and Environmental De-sign”).

Avec un budget total de 115 mil-lions $, la construction de la tour Vanier et la rénovation du pavillon du même nom accaparent la ma-jeure partie des 150 millions $ d’investissement prévus dans le plan quinquennal déposé en 2007. Les travaux, qui devaient initiale-ment se résumer à la rénovation du pavillon Vanier, ont toutefois dû être revus en 2008 en raison de la croissance rapide de la fa-culté des Sciences sociales. L’Uni-versité a opté pour la construc-tion d’une nouvelle tour, car les espaces prévus dans le plan de rénovation étaient devenus insuf-fisants. « La demande en termes d'étudiants, mais également en matière de recherche et de besoins académiques, nécessitait une telle construction », explique Claudio Brun del Re, directeur du Service des immeubles.

Un complexe dédié aux sciences sociales

Érigé sur l’emplacement de l’an-cien Centre de l’étude de l’enfant, la tour Vanier ajoutera 22 000 mètres carrés de nouveaux espaces. Plu-sieurs salles de classe seront amé-nagées, dont une pouvant accueillir

jusqu’à 234 étudiants. La tour abrite-ra également une salle de conférence, un espace multifonctionnel ainsi que des installations de recherche dans des domaines comme la psychologie, l’économie et la neuroscience. « La tour et le pavillon Vanier formeront un complexe dédié aux sciences so-ciales qui bénéfi ciera à tout le mon-de, puisque l’esprit d’appartenance, non seulement entre les étudiants, mais également entre les membres du corps professoral sera amélioré en regroupant tous les services », ajoute Brun del Re.

Une fois terminé, le pavillon abri-tera, entre autres, le Département de criminologie, l’École de service social, l’Ins-titut d’études des femmes, l’Institut des langues offi -cielles et du b i l i n g u i s m e (ILOB) ainsi que le Dépar-tement de communication de la faculté des Arts. Divers services tels que le Service d’appui à l’ensei-gnement et à l’apprentissage pour-raient également y être relocalisés. Selon le plan révisé, « de deux à quatre étages resteront vacants en attente de programmes et de pro-jets futurs ».

Les rénovations au pavillon Va-nier, quant à elles, permettront de loger l’École de psychologie et le Service vétérinaire et animalier. Le système de ventilation sera éga-lement refait afi n d’améliorer la qualité de l’air, qui n’était pas sa-tisfaisante.

Un bâtiment durable

« Ce qui est intéressant, avec la tour Vanier, c’est qu’elle est construi-te selon les principes du développe-ment durable », croit le directeur du Service des immeubles. Certifi é LEED Or, l’édifi ce sera muni d’un système hautement performant qui permettra des économies d’énergie d’environ 50 %. Brun del Re expli-que que la cohabitation des systè-mes de chauffage et de climatisation permet de « bouger l’énergie ». Par exemple, la chaleur produite par un système de climatisation pour-rait être utilisée pour le chauffage. « On veut récupérer l’énergie au

maximum », résume Brun del Re. La tour sera également munie d’un toit végétal. De la verdure pourra aussi être observée

à l’intérieur même du bâtiment, car un mur « vivant » composé de plan-tes y sera aménagé. « C’est un élé-ment intéressant d’un point de vue visuel, mais ce type de mur contri-bue également à améliorer la qualité de l’air grâce au phénomène de la purifi cation naturelle », de préciser le directeur.

Les concepteurs ont en outre ac-cordé une importance particulière à l’éclairage du bâtiment en s’inspirant du pavillon Desmarais, qui est parti-culièrement apprécié pour sa clarté. Si tout se déroule comme prévu, la tour Vanier devrait pouvoir accueillir les étudiants d’ici janvier 2012.

CAMPUS

Quinze nouveaux étages « verts »La construction de la tour Vanier est commencée.

« On veut récupérer l’énergie au maximum »

- Claudio Brun del Re

Un immense chantier se trouve au coeur du campus. Image Université d’Ottawa

Page 6: La Rotonde - Édition du 19 octobre 2009

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Philippe Teisceira-Lessard

Revue de presse universitaire Point d’ordre Ariane Marcotte, Chef de pupitre Actualités

Afi n d’élaborer le dossier concernant la dro-gue sur le campus de l’Université d’Ottawa qui paraît dans cette édition de La Rotonde, j’ai dû passer outre mes préjugés et m’infor-mer sur la consommation des drogues dans les établissements scolaires. Après tout, qui, de nos jours, n’a jamais vu un de ses camara-des de classe « gelé » lors d’un cours?

Pour bien comprendre le problème, j’ai lu des articles de journaux, Cyberpresse, Le Devoir, La Presse, etc. J’ai aussi pris le temps de regarder une série documentaire fascinante sur Canal Vie, intitulée La dro-gue à l’école. Dans cette dernière, on s’in-quiète de voir que la consommation de ma-rijuana commence parfois dès l’âge de neuf ans. Toujours selon le documentaire, fini le petit joint entre deux cours à la polyvalente; maintenant, la cour d’école fait place aux drogues chimiques : speed, ecstasy, cocaïne, voire crack!

Le plus étonnant reste que la série docu-mentaire en question ne s’intéressait qu’aux cas vécus à l’école primaire et secondaire. Imaginez alors un instant où l’on en sera quand cette génération cognera aux portes des cégeps et des universités… Du moins, si ceux qui ont pris ce chemin s’y rendent.

Malheureusement, les médias – et je m’in-clus – n’étant pas non plus porteurs de la

vérité absolue, je me suis dit qu’il fallait en prendre et en laisser. Dire que tout va bien côté drogues chez les jeunes, ce ne serait pas bien vendeur.

Malgré tout, il reste que les drogues de per-formance, telles le Ritalin et le speed, sont pri-sées des étudiants universitaires, comme les intervenants dans notre dossier le confi rment. C’est triste, très triste.

L’Université est ferme sur les cas de plagiat, qui devraient, selon moi, être moins graves que d’avoir recours aux drogues de perfor-mance.

Je trouve malheureux que des gens de mon âge aient si peu confi ance en leur intelligence qu’ils ne trouvent pas d’autre moyen que de « booster » leur cerveau pour pouvoir se me-surer à leurs pairs. Voilà donc où la société et ses exigences auront poussé la jeunesse.

Je trouve dommage que nous donnions une raison de plus aux générations précé-dentes, qui se plaisent à dire que les jeunes d’aujourd’hui vivent par la loi du moindre effort. À ceux et celles qui travaillent pour ar-river à leurs fi ns, je lève mon chapeau; à ceux et celles qui ont choisi une voie plus facile, j’espère que votre conscience vous rattrapera avant qu’il soit trop tard. Ne croyez pas que ces gestes répréhensibles soient sans consé-quences négatives.

La loi du moindre e� ort

McMaster vole son nouveau recteur à Queen’s

L’hebomadaire The Silhouette de l’Université McMaster a annoncé l’identité du prochain recteur de son institution. Il s’agit de Patrick Deane, le vice-recteur aux affaires académi-ques à l’Université Queen’s de Kingston.

Ce natif de l’Afrique du Sud est détenteur d’une maîtrise et d’un doctorat en littéra-ture anglaise. Il a d’ailleurs enseigné dans ce domaine à l’Université de Toronto et à la Western Ontario University. Il a par la suite occupé de nombreux postes de direc-tion dans cet établissement, de même qu’à l’Université de Winnipeg, avant d’aboutir à Queen’s. Jeff Green, le journaliste de The Silhouette, écrit que son profil plus social tranche nettement avec celui des vice-rec-teurs et vice-recteurs associés de McMas-ter, qui, eux, sont plutôt tournés vers les domaines du génie et des sciences en géné-ral. Cela pourrait signifier une résurgence des humanités à McMaster.

Deane remplacera Peter George, l’actuel recteur en place depuis 1995. À ce titre, ce der-nier fut le recteur ayant la plus longue carrière à McMaster.

FCÉÉ-Québec propose des réformes... et reçoit des menaces légales

Un immense projet de réforme de la FCÉÉ proposée par son organe québécois (FCÉÉ-Québec) a été accueilli par une mise en de-meure de la part de l’exécutif national.

Le projet de réforme comporte trois lon-gues sections et prévoit entre autres l’ouver-ture des assemblées générales annuelles à plus de représentants de la presse, en plus de contraindre la FCÉÉ à publier l’ensemble des poursuites légales dans lesquelles elle impli-quée depuis cinq ans, le salaire des membres de l’exécutif depuis trois ans et à démettre cer-tains membres de cet exécutif. Plusieurs chan-gement concernent aussi le mode de fonction-nement démocratique de l’association.

En réponse à cet envoi, la FCÉÉ a fait par-venir au président de FCÉÉ-Québec un avis légal clamant que son organisation ne faisait plus partie de l’association nationale. Il s’agit d’une histoire à suivre.

Ryerson perd 130 000 $ pour ne pas avoir vendu assez de cola

L’Université Ryerson vient de perdre 130 000 $ en subvention de la compagnie américaine Coca-Cola pour ne pas avoir vendu autant de boisson gazeuse que son contrat d’exclusivité avec celle-ci l’exigeait. Cette entente coûte trois quart de millions de dollars à la multinationale, somme qu’elle remet à l’université. Cette dernière l’utilise principalement pour financer des bourses pour les étudiants et les athlètes de l’institution.

Or, le contrat stipule aussi que Ryerson doit vendre un nombre gardé confi dentiel de bois-sons gazeuses, sans quoi le contrat est auto-matiquement renouvelé pour un an sans que Coca-Cola ait à verser plus d’argent.

COMITE DESCAMPAGNES

Vous ne voulez rien manquer de l’actualité du campus ? Le compte rendu du CA de la Fédéra-tion Étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) se trouve sur le www.larotonde.ca !

Vous ne voulez rien manquer de l’actualité du campus ? Le compte rendu du CA de la Fédéra-tion Étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) se trouve sur le www.larotonde.ca !

est branchée!

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Ariane Marcotte

Gabriel est consommateur de « speed », aussi connu sous les noms de « peanut » ou « méthamphétami-ne », pour ne nommer que ceux-ci. Il en consomme depuis sa dernière année de cégep; cela fait maintenant deux ans que cette habitude est de-venue régulière.

Le « speed » est une drogue qui stimule l’esprit en le gardant en éveil, accélère le rythme cardiaque et procure un sentiment d’euphorie constant chez l’utilisateur.

« J’ai commencé à en prendre un peu par paresse », avoue Gabriel. « Avec mon emploi et mes études, je n’avais pas le temps d’aller au gym et je voulais perdre du poids. Ma sœur en prenait et elle avait perdu beaucoup de poids grâce à ça. Ça m’a paru comme une pilule mi-racle, plutôt que de faire un régime, aller m’entraîner, etc. Au fond, avec la “peanut,” c’est un peu comme si je faisais mon jogging pendant toute une journée! Ça a fonctionné côté poids : j’ai perdu 25 livres depuis mon cégep. »

Évidemment, de nombreux effets secondaires ont par la suite affecté l’étudiant. « Au début, ce n’était pas si pire », se rappelle-t-il. « J’avais parfois des maux de tête, je faisais de l’insomnie de temps en temps et j’avais toujours des sueurs froides; jusque-là, ça se supportait, à mon avis. Je me disais que c’était un fai-ble prix à payer pour ce que ça m’ap-portait. C’est comme devenu une ha-bitude pour moi. Je n’en prends pas tous les jours, quand même, mais au moins deux fois par semaine. Je ne sais pas si ça compte comme une forme de trouble de l’alimentation… mais j’ai l’impression que si j’arrête, je vais redevenir un “petit gros”! »

À long terme, Gabriel affi rme qu’il éprouve parfois de la confu-sion et qu’il est très nerveux. De plus, avec le temps, il a trouvé une raison supplémentaire de consom-mer du « speed » : « Je travaille 25 heures par semaine et je vais à l’université à temps plein… En plus, je dois avouer que je passe pas mal de temps dans les bars. Ce n’est pas vraiment un secret pour les gens qui m’entourent : personne ne peux vi-vre un rythme de vie comme celui-là en étant à jeun! Je ne me sens pas vraiment jugé, beaucoup de monde le fait de toute manière. »

Le fameux Ritalin

Quant à François, lui aussi étu-diant à l’Université d’Ottawa, il prend plutôt du méthylphénidate, mieux connu sous la marque de

commerce Ritalin. Le médicament que certains nomment “kiddy coke”, ou « cocaïne des enfants », est ma-joritairement prescrit aux plus jeu-nes et de plus en plus fréquemment. Il s’agit avant tout d’un stimulant du système nerveux central qui agit en recaptant la dopamine, un peu comme les antidépresseurs. Ce recaptage de la dopamine résulte en une augmentation de la concen-tration chez le consommateur. À l’usage médico-légal, le Ritalin est prescrit pour éliminer les troubles défi citaires de l’attention, dont l’hy-peractivité.

Apparemment, cette drogue, lé-gale sous prescription, serait très prisée par les étudiants désirant augmenter leur concentration et leurs performances académiques.

« Ça a été vraiment facile pour moi d’en avoir », témoigne François. « Je suis allé chez mon médecin de famille, j’ai jasé avec lui – j’avoue que j’en ai “beurré épais” – et puis j’ai eu ma prescription, donc, en principe, c’est tout à fait légal… Est-ce que j’en ai besoin en réalité? Oui, je suis une personne vraiment distraite en temps normal, mais de là à dire que cela vient d’un trouble défi citaire de l’attention… non! Je n’ai pas vraiment d’effets secondai-res nuisibles pour le moment. J’ai entendu dire que ça pouvait donner le cancer, mais je ne sais pas si c’est prouvé. En tout cas, c’est certain que je suis cent fois plus effi cace qu’avant dans mes travaux, ça ne se compare même pas! »

Aux dires de ces deux étudiants, ils ne sont pas les seuls dans cette situation sur le campus. « Les gens sont bien naïfs ou ne veulent pas voir la vérité, selon moi », affi rme François. De quoi se poser de sé-rieuses questions, si nos deux étu-diants disent vrai.

L’étudiant moyen est-il désor-mais en mesure de se comparer à ces étudiants hyperperformants?

DOSSIER DROGUES

Des consommateurs racontent…À l’occasion de la couverture, par La Rotonde, du dossier concernant la drogue sur le campus de l’Université d’Ottawa, nous avons lancé un appel aux étudiants consommateurs pour obtenir quelques témoignages sous le couvert de l’anonymat. Deux étudiants du premier cycle ont gentiment accepté notre invitation : Gabriel, 22 ans, étudiant en psychologie, et François, 21 ans, étudiant en géographie.

« En tout cas, c’est certain que je suis cent fois plus e� cace qu’avant dans mes travaux, ça ne se compare même pas! »

- François

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Actualités

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8 • www.larotonde.ca

Philippe Teisceira-Lessard

Alors que certaines drogues font l’objet de campagnes de sensibili-sation, d’autres substances de per-formance passent plutôt inaperçues dans notre quotidien. On les appelle café ou boisson énergisante, et les étudiants les consomment avec un appétit insatiable.

Red Bull, Hype et autres potions magiques

Depuis l’essor des boissons éner-gisantes dans le marché nord-amé-ricain, nombreux sont les diététis-tes et les médecins qui prennent la parole pour avertir les consomma-teurs du danger que ces breuvages posent.

« Ce qui est inquiétant, c’est la prétention d’offrir de l’énergie. On y retrouve de la caféine, mais on est

souvent incapable de connaître la quantité exacte. Il y a aussi la pré-sence de taurine, un acide aminé qu’on retrouve naturellement dans le corps. Mais dans ce cas, ce sont des quantités beaucoup plus impor-tantes. De plus, le mélange de ca-féine et de taurine, on n’en connaît pas bien les conséquences encore », explique Marie-Josée Cyr, coordon-natrice de la formation clinique du programme de nutrition de l’Uni-versité d’Ottawa.

« L’énergie, on ne trouve pas ça dans la caféine. Elle est dans les glu-cides, les protéines ou les lipides. Ces boissons contiennent beaucoup, mais beaucoup de sucre : c’est le su-crose, le sucre à bonbon, un sucre simple. Ce n’est pas le genre de su-cre qu’on veut retrouver dans une boisson », poursuit-elle.

Malgré les avis de précaution contre ce type de boissons, on re-trouve ces dernières en très grandes quantités sur le campus. C’est no-tamment le cas au PIVIK, l’épicerie

étudiante appartenant à la FÉUO, dont la façade est souvent rem-

plie de pyramides de caisses de boisson énergisante.

« Tout ça, c’est fi nan-cier. Le Hype, il faut

savoir que j’ai eu un très bon deal avec

mon fournisseur. Je suis obligé

d’acheter de très grandes quanti-tés », explique simplement Nicolas Aubert, co-gérant du PIVIK. « On m’a proposé de me vendre 100 cais-ses, alors, avec mon collègue, on a décidé de faire une tour à l’entrée du magasin. »

En entrevue avec La Rotonde, Aubert explique aussi que les boissons énergisantes sont vita-les pour le chiffre d’affaire de son commerce.

« Le Red Bull est très bien placé [dans le palmarès des meilleurs vendeurs]. La cannette de Red Bull est dans le Top 5. [Avec] la boisson énergisante, il y a des pics, dans l’année. Là, on est en train d’en faire un. Par exemple, une boisson sur deux que je vendais, hier soir, c’était une boisson énergisante. »

Roxanne Dubois, vice-présidente aux fi nances de la FÉUO, est l’élue responsable des commerces du syn-dicat. Elle ne voit pas de fossé ma-jeur entre les valeurs prônées par son organisation et celles qui s’ap-pliquent concrètement dans la ges-tion du PIVIK.

« Le PIVIK, en incluant les pro-duits vendus, mais sans se limiter à ça, est un commerce qui respecte les valeurs de la FÉUO et qui aspire à être rentable. […] On a deux grou-pes de valeurs : être certain que [les étudiants] ont accès à des produits responsables et puis avoir un com-merce qui n’est pas dans le rouge année après année. »

Peu de changements en vue

Si Aubert et Dubois reconnais-sent le besoin pour plus de pro-duits sains, l’introduction de ceux-ci ne semble pas être un projet à court terme.

Cela peut notamment s’expliquer par le manque à gagner créé par l’interdiction, l’hiver dernier, de la vente de produits du tabac, inter-diction qui faisait suite à un référen-dum sur la question. Dans un article paru dans La Rotonde le mois der-nier, Éric Perron rapportait que les dernières estimations faisaient état de 12 % à 16 % de perte de revenus suite à cette décision. Cette inter-diction de vente infl uence-t-elle vraiment l’amélioration de l’offre de produits?

« Forcément. Le tabac, c’est simple : tu commandes, tu reçois, tu vends. Cet argent-là, il faut qu’on le trouve ailleurs », répond Aubert, pour qui la perte du tabac semble être un frein majeur au dé-veloppement.

Quant à Dubois, elle propose plu-tôt aux étudiants de s’orienter vers d’autres commerces pour trouver des produits sains. « Il faut se rap-peler que c’est un dépanneur. On va dans les dépanneurs pour acheter ce genre de trucs. Il y le Café Alt, qui offre des options qui sont plus san-té. Le commerce a été bâti sur des valeurs responsables. »

DOSSIER DROGUES

La FÉUO pro� te de la manneLes boissons énergisantes sont très populaires au PIVIK.

Ariane Marcotte

LR : Avez-vous déjà eu connais-sance d’une descente policière sur le campus de l’Université d’Ottawa, y compris dans les résidences de l’Université?

LB : Honnêtement, non. Cela ne veut pas dire, par contre, qu’il n’y en a jamais eu.

LR : Quelles sont, selon vous, les drogues les plus en vogue chez les étudiants universitaires?

LB : Les drogues récréatives. Les drogues de performance aussi sont prisées par les étudiants, mais beaucoup moins que les drogues ré-créatives comme la marijuana, par exemple. Côté drogues de perfor-mance, ce sont les stimulants légaux qui sont les plus populaires, comme les boissons énergisantes, les com-primés de caféine, etc. Bien sûr, tout est dans l’abus de ces dernières… Au fond, ce n’est pas parce que tu prends un café avant d’aller à ton cours que tu es considéré comme un drogué, tout de même. C’est un peu le même principe.

LR : Croyez-vous que le pro-blème se soit aggravé avec les années?

LB : Pour ce qui est de la marijuana, par exemple, je ne pense pas, non. Évidemment, c’est différent pour les drogues dites de performance. Avec toute la pression que l’on met sur

les étudiants, la bonne performance académique et la conciliation tra-vail-études, c’est tout à fait logique que cela augmente avec le temps. De plus, grâce à l’Internet et aux maga-zines, ils ont de plus en plus accès à la vente en gros et moins dispen-dieuse de produits légaux. Lorsque j’aborde les drogues de performan-ce dans mes cours, je suis toujours étonnée de voir que la majorité connaissent bien ces produits.

LR : Les médias parlent énor-mément de la drogue au niveau des études secondaires ; cela mène t-il à une banalisation des drogues sur les campus universitaires?

LB : En fait, ce sont les drogues de performance qui sont tout simple-ment banalisées. Oui, on sait qu’il y a de la drogue dite récréative dans les universités, mais le pro-blème est moins grave que dans les polyvalentes, car un étudiant universitaire a des objectifs précis : il est à l’université de son propre gré et donc est conscient qu’il doit contrôler sa consommation, ne pas tomber dans l’excès pour réussir à atteindre ses objectifs. Les jeu-nes sont bombardés de messages contradictoires; on les incite à pousser leurs limites par le sport extrême, par exemple, et puis on leur dit de ne pas pousser celles-ci quand on en vient aux études… Sa-vez-vous, au fond, la drogue la plus nocive, sur les campus comme dans la société, c’est l’alcool.

La Rotonde s’est interrogée sur les habitudes de consommation connues sur le campus. Voici donc l’entrevue intégrale réalisée avec Lyne Beauchesne, professeure de criminologie à l’Université d’Ottawa. Mme Beauchesne donne des cours qui portent notamment sur le milieu de la drogue et sur le milieu policier.

Les habitudes de consommation chez les étudiants

gisantes dans le marché nord-amé-ricain, nombreux sont les diététis-tes et les médecins qui prennent la parole pour avertir les consomma-teurs du danger que ces breuvages posent.

« Ce qui est inquiétant, c’est la prétention d’offrir de l’énergie. On y retrouve de la caféine, mais on est

cides, les protéines ou les lipides. Ces boissons contiennent beaucoup, mais beaucoup de sucre : c’est le su-crose, le sucre à bonbon, un sucre simple. Ce n’est pas le genre de su-cre qu’on veut retrouver dans une boisson », poursuit-elle.

Malgré les avis de précaution contre ce type de boissons, on re-trouve ces dernières en très grandes quantités sur le campus. C’est no-tamment le cas au PIVIK, l’épicerie

étudiante appartenant à la FÉUO, dont la façade est souvent rem-

plie de pyramides de caisses de boisson énergisante.

« Tout ça, c’est fi nan-cier. Le Hype, il faut

savoir que j’ai eu un très bon deal avec deal avec deal

mon fournisseur. Je suis obligé

« Une boisson sur deux que je vendais, hier soir, c’était une boisson énergisante. »

- Nicolas Aubert

Changement d’horaire pour la bibliothèque Morisset

Grâce aux étudiants et au concours des bonnes idées 2009, les portes de la bibliothèque Morisset resteront ouvertes 24 heures sur 24 tous les jours de la semaine pendant les pé-riodes d’examens, qui se déroulent cette année du 7 au 22 décembre 2009 ainsi qu’en avril 2010.

L’accès à tous les étages ainsi qu’aux salles de groupes et d’étude sera permis. Les ordinateurs pu-blics et autres appareils électroni-ques tels que les imprimantes se-

ront à la disposition des étudiants. Ces derniers pourront emprunter les documents au moyen des ma-chines d’auto-emprunt. Des gar-diens assureront la sécurité des visiteurs nocturnes, qui devront présenter leur carte d’étudiant ou d’employé de l’Université d’Ottawa entre 22h30 et 7h.

Pour célébrer le lancement de cet horaire, les étudiants étaient invi-tés, le jeudi 8 octobre 2009 à 14h, à prendre un café sur la terrasse située devant la bibliothèque Morisset.

Catherine Dib

BRÈVE

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Isabelle Larose

De l’aide pour les étudiants aux pri-ses avec des problèmes de dépen-dance est disponible à l’Université, mais aussi autour du campus. Bien que l’Université ne dispose pas des ressources nécessaires pour aider un étudiant à cesser sa consom-mation de drogue, le Service de counselling joue souvent un rôle déterminant pour les étudiants qui ne considèrent pas que leur succès scolaire et leur motivation peuvent être affectés par une dépendance.

« La situation que j’observe sou-vent, c’est que les étudiants ne font pas le lien entre le fait qu’ils consomment régulièrement et leur baisse de motivation, par exemple. Souvent, les étudiants viennent nous voir parce qu’ils sont déprimés. Lorsqu’on se met à parler avec eux, on découvre qu’ils fument du «pot» quotidiennement depuis quelques mois. On les aide alors à réaliser que leur consommation peut avoir des impacts sur leur motivation, leurs études ou leur énergie », expli-que Donald Martin, chef du Service de counselling et de développement personnel.

Un monbre incertain

Le problème de dépendance est stable sur le campus et reste tout de même marginal, d’après Martin. Le pourcentage des consultations reliées à la consommation de dro-gue et d’alcool au Service de coun-selling se situerait autour de 5 %. « Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes, mais beaucoup d’autres options sont disponibles dans la communauté. Il est donc difficile de savoir combien d’étu-diants utilisent des services pour mettre fin à leur dépendance », explique Martin.

Le Service de counselling est l’une des ressources offertes par le Service d’appui au succès scolaire de l’Université. Ainsi, tous les étu-diants dans le besoin peuvent ren-contrer gratuitement un conseiller, habituellement dans les 48 heures qui suivent leur demande.

Ce service peut donc aider les étudiants à gérer les impacts né-gatifs de la consommation de dro-gue ainsi qu’à les guider dans un éventuel changement de leur style de vie. Toutefois, lorsqu’il s’agit de graves problèmes de dépendance, le Service de counselling n’a d’autre choix que de référer les étudiants vers des services plus spécialisés. « Si un étudiant arrive ici et me dit qu’il est accroché à la cocaïne, il n’est pas vraiment à la bonne pla-ce », affi rme Martin. Dans de tels cas, le Service redirige les étudiants vers d’autres ressources disponi-bles autour de l’Université, comme le Centre de santé communautaire de la Côte-de-Sable (rue Nelson),

qui offre des services dans le do-maine de la toxicomanie et du jeu compulsif.

Jeux compulsif et crack

« Comme on est voisin de l’Uni-versité, les étudiants peuvent venir consulter entre deux cours sans changer leur horaire », explique Yvon Lemire, directeur des Ser-vices de dépendance et de santé mentale du Centre de santé com-munautaire de la Côte-de-Sable. Bien qu’il soit difficile de chiffrer le nombre d’étudiants aux prises avec des problèmes de dépen-dance, Lemire sait que les univer-sitaires font partie de sa clientèle : « Le stress est de plus en plus présent dans notre société et la consommation de drogue ou d’al-cool est souvent une échappatoire, une façon de noyer ou de geler ses problèmes.» La dépendance à l’al-cool, à la marijuana et au hachisch sont les cas les plus fréquents au Centre. Lemire affirme toutefois que la consommation de crack à Ottawa est devenue problématique depuis quelques années à cause de son faible coût et de la facilité de s’en procurer. « Le crack crée un besoin d’augmenter sa consomma-tion très rapidement. On devient vite dépendant, donc la période entre le moment où tout va bien et celui où tout va mal est moins grande », explique-t-il.

Au-delà des drogues, le jeu com-pulsif est un autre type de dépen-dance qui touche la population estudiantine. « La génération ac-tuelle a grandi devant des Nintendo. Aujourd’hui, avec Internet, les étu-diants peuvent s’évader de la réa-lité en jouant à des jeux devant leur ordinateur, sans nécessairement aller au casino. Durant ce temps, ils oublient leurs problèmes », men-tionne Lemire.

«Il faut trouver ce qui se cache en dessous. »

Le Centre offre des services de counselling en psychothérapie ainsi que des traitements de plus longue durée pour réduire ou arrêter les problèmes de dépendance. Selon Lemire, « le plus gros pas à faire est de régler ce qui a entraîné la consommation ou le problème de dépendance. Il faut trouver ce qui se cache en dessous. »

Le Centre de santé commu-nautaire de la Côte-de-Sable n’a aucune liste d’attente. Un étudiant dans le besoin peut donc obtenir un rendez-vous en moins de deux jours.

Service de counselling de l’Univer-sité d’Ottawa : 613-562-5200

Centre de santé communautaire de la Côte-de-Sable : 613-789-8941

Quels sont les services o� erts aux étudiants ?Sortir d gou� reDOSSIER DROGUES

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Sonia [email protected] Arts et Culture

Nedggy Mauricin

Le CHUO, 89,1 FM est une ra-dio communautaire bilingue dans la région d’Ottawa qui met en valeur la diversité.

Cette station de radio est si-tuée sur le campus de l’Université d’Ottawa. En 1984, elle a obtenu une licence du Conseil de la radio-diffusion et des télécommunica-tions canadiennes (CRTC). Le 31 mai 1991, elle a eu sa place sur la bande FM (89,1). Depuis, la parti-cipation des bénévoles ajoute une belle couleur à la radio. Quicon-que veut s’impliquer à la radio en tant que producteur, journaliste ou programmeur peut le faire en envoyant un courriel à [email protected] et en assistant à l’une des séan-ces d’information.

Variété sur les ondes

Le CHUO est une radio bilingue qui inclut les diverses communautés culturelles dans sa programmation. Toute personne qui écoute la station peut se reconnaître dans l’une des émissions. De plus, les émissions, qui peuvent être informatives, hu-moristiques, ou traiter tant de lit-térature que des Gee Gees, sont va-riées et il y en a pour tous les goûts. La variété musicale est un élément qui ne manque pas à la radio. Il y a du hip-hop, du rap, du gospel, du rock, de la musique classique, haï-tienne, francophone, jazz, etc.

De plus, plusieurs émissions ciblent « les communautés de mi-norités visibles et linguistiques francophones », explique Émilie Jabouin, une animatrice de l’émis-

sion. Par exemple Jambo Ottawa est une émission francophone qui parle de sujets variés comme l’actualité politique, économique, sociale et culturelle dans les diffé-rentes communautés. Par ailleurs, bien que la majeure partie de la programmation soit en anglais et en français, il faut souligner qu’il y a des émissions dans d’autres lan-gues. Par exemple, il y a une émis-sion en espagnol qui s’intitule El Tren Latino, et une en italien, Voi Ch’ascoltate, qui traite de poésie italienne. Jabouin ajoute égale-ment que « les émissions tentent de prendre conscience qu'il y a une population étudiante qui écoute, mais [que] beaucoup d'auditeurs ne sont pas des étudiants de l'Uni-versité, mais plutôt de la commu-nauté en général ».

Les palmarès

Il y a plusieurs palmarès : le top 10, le top 30, le top jazz, le top inter-national, le top électronique, le top hip-hop et le top loud. Ces palma-rès incluent beaucoup de contenu canadien, tant francophone qu’an-glophone. Le top 10 contient de la musique rock et punk. Dans ce pal-marès, la plupart des groupes sont canadiens. Originaire de Tel-Aviv, Israël, Monotonix est un exemple de groupe étranger qui fi gure au palmarès. Ceci démontre l’ouver-ture dont CHUO fait preuve en dif-fusant de la musique en provenance d’autres pays. De plus, ce top 10 comporte de la musique pour tous les goûts. Par ailleurs, il semble qu’il y ait beaucoup de musique de grou-pes indépendants. Ceci est une bon-

ne chose, car ces groupes peuvent se faire connaître par la population étudiante et par les autres auditeurs de CHUO.

Cette radio communautaire, la seule bilingue au Canada, est un moyen de diffuser des opinions diverses, de faire écouter de la musique des quatre coins de la planète et de faire participer des communautés multiculturelles. Surtout, CHUO est une opportu-nité pour les étudiants de l’Univer-sité de faire connaître leurs talents tout en en apprenant sur la radio. C’est une ouverture sur le monde, comme le mentionne le site officiel de la station : « La musique, l'in-formation et la communauté : c’est nous! » Pour plus d’information sur le CHUO, 89,1 FM, consultez le www.chuo.fm.

CHUO : ta radio communautaire!SUR LE CAMPUS

La musique, l'information et la communauté : c’est nous!

- CHUO

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Arts et Culture

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Julie-Anne Lapointe

C’est avec ingéniosité et beaucoup de créativité qu’a été présentée la pièce de théâtre Hippocampe, écrite par Pascal Brullemans et mise en scène par Eric Jean. Le Théâtre de Quat’Sous présentait la pièce au Centre national des Arts du 14 au 17 octobre dernier, dans le cadre de la saison 2009-2010 du Théâtre français. Loin d’être une pièce à thématique marine, Hippo-campe fait allusion aux souvenirs et aux personnages nostalgiques qui finissent par être rattrapés par leur passé.

D’une durée d’une heure qua-rante sans entracte, la pièce se dé-roule dans une chambre située au sous-sol, en 1966, 1969 et 1999. Carl emménage dans son nouvel appar-tement, perdu dans ses pensées et sa solitude. Suzanne, sa mère, est tout le contraire de lui. Elle prend son rôle de mère très au sérieux en se pointant plus souvent que jamais à l’appartement, prête à aider son fi ls avec les tâches ménagères et à combler le silence en parlant de tout et de rien.

À une autre époque, Suzanne est jeune et belle et cherche l’aventure. Le sous-sol est un cabaret clandes-tin où Romu tente tant bien que mal d’accueillir une foule assez nom-breuse pour faire un peu de profi t pendant que Laura joue un air au piano. Elle attend avec impatience le moment où Romu et elle parti-ront ensemble voir la mer, comme promis.

L’appartement est le cœur de la pièce, le lien entre la Suzanne du passé, avant l’accident qui lui fera perdre la mémoire, et la Suzanne du présent. Les époques s’entre-croisent, les personnages navi-guent sans cesse entre le passé et le présent, mais le lieu demeure le même. La chambre dans laquelle se déroulent les événements des deux époques n’est pas prête à oublier ses souvenirs. Elle fait vivre au locataire

du présent, Carl, des scènes d’une vie oubliée.

Le décor aux couleurs vives et aux meubles anciens ne laisse pas le spectateur indifférent. Ce qui peut lui sembler au départ un lieu banal, avec des escaliers menant à la porte d’entrée, un petit lit centré dans la pièce, un piano à la gauche et d’autres accessoires de chambre à coucher, ne tarde pas à prendre vie sous ses yeux. Deux portes, aux extrémités de la scène, s’ouvrent chacune à leur tour pour dégager une puissante lumière et hypnotiser les personnages, jusqu’à ce qu’ils se perdent dans un souvenir. Le porte-manteau aspire les personnages qui se trouvent à proximité. Sur le mur du fond à la tapisserie ancienne se dessine parfois le contour d’un fan-tôme ou d’un personnage du passé. Les lampes et le téléphone fonction-nent à leur guise. Des accessoires apparaissent, d’autres disparais-sent. C’est l’ensemble de la chambre qui vit, et non seulement les person-nages.

Le spectateur est donc plongé dans un univers surréel où le temps est abstrait et la réalité, nébuleuse. L’éclairage et la musique permet-tent toutefois une transition fl uide entre les époques, ce qui permet au spectateur de suivre le fi l de l’histoi-re sans trop de confusion. Quoique la pièce fasse référence à un uni-vers imaginaire, les personnages, eux, sont bien réels. Les comédiens apportent sans diffi culté une tou-che de réalisme à l’histoire avec un jeu crédible tantôt comique, tantôt émouvant.

Hippocampe illustre un monde où s’entremêlent souvenirs, émo-tions, perceptions et réalités. Peu à peu, les personnages se mettent à douter de tout, du passé comme du présent. L’univers créé par Eric Jean et l’atmosphère qui s’en dégage sont si puissants que le spectateur, cap-tivé par la pièce, ne peut qu’oublier ses tracas quotidiens pendant toute la durée du spectacle.

Hippocampe : Quand le passé nous hanteCNA

www.viecommunautaire.uOttawa.ca 613-562-5800, poste 4424

Université d’Ottawa

Quoi ? Cabaret francophile avec Mathieu LippéQuand ? Le jeudi 22 octobre à 21 hOù ? Bistro 1848,

Centre universitaire Entrée libre

Un heureux mélange de chansons, de slam et de contes portés par des rythmes et des musiques du monde!

Photo Yanick MacdonaldLes personnages sont hantés par leur passé dans Hippocampe.

La Rotonde est à la recherché d’un Chef de pupitre pour la section Arts et culture.

Vous avez jusqu’au 28 octobre pour soumettre votre CV ainsi qu’une lettre de présentation à Céline Basto, Directrice générale, à l’adresse [email protected], ou en personne, au 109 Osgoode.

Pour plus de details sur le poste, visitez le www.larotonde.ca

embauche!

Page 12: La Rotonde - Édition du 19 octobre 2009

DOSSIER DROGUES

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Personnages littéraires qui sont nés suite à l’inspiration de la cocaïne :Sherlock Holmes; Dr. Jekyll et Mr. Hyde

Des musiciens qui parlent de drogues dans leurs chansons :The Beatles : “Lucy in the Sky with Diamonds”Loco Locasse : « Bonzaïon »Deep Purple : “Smoke on the Water”Marilyn Manson : “I Don’t Like the Drugs (But the Drugs Like Me)”Bob Dylan : “Mr. Tambourine Man”Bob Marley : “Burnin’ and Lootin’”Manu chao : “Me gustas tu”

Dopage dans le football du SIC du 1er avril 2008 au 31 mars 2009 : Adrian Davis - cocaïne - sanction: 2 ans de suspension; Stephen Sacchitiello - Nandrolone - sanction: suspension à vieDan Taudin-Chabot - Tamoxifen - sanction: 2 ans de suspensionLe

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Les informations sur la drogue sont nombreuses. Statistiques, faits cocasses ou données précieuses, Ariane Marcotte, Sonia Noreau et Maxime Goulet tracent les grandes lignes de ce dossier spécial sur les drogues.

Poètes et romanciers bien connus pour leur consommation de drogues :Charles BaudelairePaul VerlaineArthur Rimbaud

William S. BurroughsFrédéric BeigbederGuy de Maupassant

Les stéroïdes anabolisants :Effets secondaires chez l'homme : augmentation du volume des seins, atrophie des testicules, impuissance, hypertrophie de la prostate et diminution du nombre de spermatozoïdes.

Effets secondaires chez la femme : augmentation de la pilosité faciale, hypertrophie du clitoris, diminution du volume des seins, perturbation du cycle menstruel et baisse du timbre de la voix. Ces effets masculinisant sont permanents.

Le Ritalin :Nom scientifi que: méthylphénidate, le ritalin est prescrit pour traiter les troubles de défi cit d’attention.

Effets secondaires les plus souvent notés : Légère perte d’appétit, légers problèmes de sommeil, perte de poids transitoire, irritabilité, des tics moteurs peuvent apparaître si le dosage est trop élevé, les tics disparais-sent en réduisant la dose. En cas de surdose; dépression sévère et léthargie.

L’amphétamine («speed») et la méthamphétamine («crystal meth») : Les amphétamines ont été originalement prescrites comme coupe-faim en traitement de l'obésité.

La méthamphétamine est produite dans les laboratoires clandestins à l’aide de produits chimiques assez ré-pandus et de médicaments en vente libre: notamment l’iode, le phosphore rouge, l’acide chlorhydrique, l’éther et l’ammoniac. D'autres produits parfois rajoutés: solvant industriel, drano ou lithium de batterie.

La drogue bloque aussi bien les sensations de fatigue que d’appétit.

L’utilisation chronique de la méthamphétamine peut causer de l’insomnie sévère et une dépression extrême.

Elles peut mener à des psychoses ressemblant à la schizophrénie; des comportements violents et paranoïa-ques, des modèles de comportement répétitifs et des hallucinations.

Statistiquement parlant…À la fi n des années 1990, il y aurait eu, à l'échelle mondiale, 24 millions de consommateurs d'amphétamines. Parmi ce groupe, 58 % vivaient en Amérique. Lors du même sondage, 10% des étudiants interrogés dans 16 campus universitaire canadien affi rmaient avoir consommer ce type de stupéfi ant.

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Personnages littéraires qui sont nés suite à l’inspiration de la cocaïne :Sherlock Holmes; Dr. Jekyll et Mr. Hyde

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Arts et Culture

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De toute évidence, Frédé-ric Beigbeder ne ment pas lorsqu’il affi rme que les nou-

velles de Nouvelles sous ecstasy ont été écrites sous l’infl uence de cette drogue. L’auteur, qui avoue à brû-le-pourpoint avoir déjà consommé de cette drogue stimulante apparue dans les années 1980, nous livre le résultat littéraire de ses abus. Les étranges effets de cette drogue – « bouffée de chaleur, envie de danser toute la nuit sur de la techno, besoin de caresser des gens, grincements de dents, déshydratation accélérée, angoisse existentielle, tentatives de suicide, demandes en mariage » – qu’il énumère en préface se perçoi-vent très clairement, dans ce bou-quin. Les thèmes récurrents ainsi que le style anormalement intense, saccadé, électrisant et inhabituel employé par l’auteur trahissent la prise de drogue. Clairement, il n’était pas à jeun.

La première nouvelle semble avoir été composée pendant la pha-se « maniaque ». L’euphorie quasi hystérique qui se dégage du compte rendu d’une rencontre entre l’auteur et une jeune femme transpire la consommation d’ecstasy. Le bal de la folie est alors lancé et se poursuit avec constance jusqu’à la dernière page. Tout au long du recueil, les scènes de sexe (en particulier de style sadomaso) et de violence se succèdent.

À travers un discours décousu, des phrases-chocs d’une grande beauté apparaissent : « Le plaisir présente un avantage : contrairement au bon-heur, il a le mérite d’exister. » Ou encore : « Mon existence poursui-vait sa course infernale vers le n’im-porte quoi. » En même temps, cer-taines plus étranges savent rappeler que l’auteur n’est pas dans son état normal. Par exemple : « Je compli-mente tout le monde : si Adolf Hitler était dans cette boîte de nuit ce soir, j’irais l’embrasser en lui disant qu’il a dû beaucoup souffrir pour faire ce qu’il a fait. » Enfi n, Nouvelles sous ecstasy est un excellent recueil de nouvelles, un peu étrange de prime abord, mais qu’il faut apprécier pour la liberté du style et la beauté de ses phrases.

S.N.

Nouvelles sous ecstasy

DOSSIER DROGUE

Naked Lunch est l’un des meilleurs fi lms jamais pro-duits sur la consommation

de drogues. Il raconte l’histoire de William Lee, le personnage prin-cipal, un exterminateur ordinaire qui se découvre agent secret pour « l’Interzone », l’agence de renseigne-ments secrète d’Annaxia, un endroit imaginaire d’inspiration moyen-orientale dont l’étrangeté garde le spectateur sur le qui-vive. Après avoir tué sa femme en obéissant aux ordres de sa machine à écrire qui se transforme périodiquement en insecte doué de sensualité et de parole, William Lee part en direc-tion de l’Interzone pour écrire son rapport. Le thème de la drogue est omniprésent dans ce fi lm. La pou-dre avec laquelle William Lee exter-mine les insectes est clairement une représentation de la cocaïne. Les thèmes de la drogue, de la sexua-lité, de l’homosexualité, du meur-tre, de la fuite, de l’écriture et des insectes s’enchaînent à merveille et dans la plus grande étrangeté. L’excentricité du scénario est pous-sée à un point tel que le spectateur abandonne l’espoir de « trouver un sens » et cesse de s’embarrasser de sa rationalité froide.

C’est alors que la magie commen-ce : dans ce qui pourrait ressembler à une perte de contrôle, Nacked Lunch arrive à transmettre le sen-timent d’un drogué. S’étant enfoncé dans un intense processus littéraire, William Lee consomme de la dro-gue et part dans ses propres imagi-nations, laissant de côté la réalité. Naked Lunch est un fi lm à voir avec une certaine ouverture d’esprit.

Le spectateur sans imagination et à l’esprit obtus passera pro-bablement une mauvaise soirée. Toutefois, celui ou celle qui pos-sède cette capacité nécessaire à la cinéphilie qu’est de se laisser al-ler rencontrera un film d’une très grande qualité.

S.N.

Naked LunchRequiem for a Dream trace un

paradoxe entre la poursuite de ses rêves et l’obsession destruc-

tive qui agit comme barrière à l’at-teinte du bonheur. Basé sur le livre d’ Hubert Selby Jr., le fi lm est sorti au grand écran en novembre 2000. Le réalisateur Darren Aronofsky jette un regard des plus pessimistes sur la drogue et la dépendance dans ce fi lm où les personnages s’enfoncent un à un dans un tourbillon d’hallucina-tions, de perceptions erronées et de déceptions.

Sara (Ellen Burstyn), une veuve dans la cinquantaine, passe ses journées à écouter la télévision et à attendre la prochaine visite de son fi ls Harry (Jared Leto). Elle reçoit fi nalement l’appel qui changera le cours de sa vie : elle est choisie pour participer à un jeu télévisé enregis-tré devant public. Elle commence un régime afi n de pouvoir porter sa robe rouge quand le grand jour se présentera. Elle suit donc un traite-ment de « petites pilules » et perd rapidement du poids. Les effets se-condaires, toutefois, sont dévasta-teurs. Sara sombre tranquillement dans une routine obsessive de prise de pilules au cours de laquelle elle ne fait que rêver du succès qu’elle connaîtra quand elle participera en-fi n à l’émission de télévision.

Harry, lui, est héroïnomane. Sa copine Marion (Jennifer Connelley) est accro à la cocaïne et son ami Ty-ron (Marlon Wayans) est vendeur de drogue. Les trois passent leur temps à consommer de la drogue, comblés par leur vie quotidienne tant que leurs hallucinations perdurent.

Le réalisateur nous plonge sans retenue dans le monde chaotique des personnages en offrant quelques scè-nes irréelles illustrant leurs hallucina-tions. En somme, le réalisateur pré-sente sa conception de la dépendance et de l’obsession sans censurer certai-nes images diffi ciles ou répugnantes.

Requiem for a Dream est un fi lm à voir, mais avec un brin de recul pour éviter qu’un sentiment de vide s’empare de soi une fois le visionne-ment terminé.

J.L.

Requiem for a Dream

Critique d’œuvres stupé� antesDans le cadre du dossier sur les drogues, Sonia Noreau et Julie-Anne Lapointe font la critique d’œuvres littéraire set cinématographiques marquées par l’usage de substances illicites. Cocaïne, ecstasy et autres se retrouvent au cœur des scénarios suivant.

Page 15: La Rotonde - Édition du 19 octobre 2009

Arts et Culture

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www.larotonde.ca • 15

Oui, bien sûr qu’il y a des plats que je remangerais toute ma vie. Ce-pendant, rien ne se compare à la trépidation que je ressens avant d’essayer une cuisine ou un aliment qui m’est tout nouveau. En paral-lèle à mes intérêts gastronomiques croissants a grandi ma curiosité en matière de bouffe exotique, inusitée ou tout simplement inconnue de ma bouche. Cette semaine, j’ai, à deux reprises, satisfait cette avidité de l’inexploré.

Quand je me suis retrouvé de-vant Horn of Africa (364, rue Rideau), je me suis bien vite de-mandé pourquoi je n’avais pas fréquenté les lieux plus tôt. En matière de restaurants, l’Afrique est certainement le continent le moins bien représenté dans la ré-gion, c’est pourquoi je me devais d’examiner ce petit établissement éthiopien. Pour être généreux, di-sons que le décor du restaurant, aménagé dans une maison, est

convivial. L’accueil olfactif, en re-vanche, est chaleureux. Un doux et prépondérant parfum d’épices vous atteint en franchissant les portes. Encourageant.

Au menu, on trouve une variété de plats, où les assiettes de boeuf, de poulet, d’agneau et végétariennes dominent. Il y a plusieurs termes qui me sont inconnus. Après un pe-tit sondage auprès de notre serveur, il nous donne le conseil suivant : nous allons manger le plateau abys-

sinien (18$ pour deux personnes), choix qui nous permet de goûter une variété de mets. Ça me convient parfaitement.

Après quelques minutes est pla-cée sur notre table une large assiette (j’aurais pu m’en servir comme pa-rapluie), sans ustensiles. L’injera, espèce de crêpe typiquement éthio-pienne à base de teff qui recouvre la superfi cie du plateau, sera notre fourchette. En effet, c’est en trem-pant des morceaux déchirés de ce pain spongieux et sur qu’on doit se nourrir. Répartis sur l’injera, on retrouve du boeuf, du poulet, de l’agneau, des lentilles, des pois chiches, du choux et deux oeufs à la coque, chacun baignant dans sa sauce. C’est, en général épicé et concentré en saveur, avec l’agneau, exceptionnellement tendre, et le poulet, pénétré d’épices, qui se dé-marquent.

Pour moi, un seul problème : l’in-jera. Oui, son goût aigre crée d’in-téressants contrastes gustatifs. Or, à la longue, on se lasse de le sentir présent dans chaque bouchée, do-minant presque les autres saveurs. J’y retournerai sans doute, mais pour essayer autre chose.

Passons maintenant à l’Asie. À l’heure du midi, Ceylonta (403, rue Somerset Ouest) offre, pour 12,95$, un buffet sri lankais, qui s’avère

un très intéressant repas. Si vous connaissez la cuisine sud-indienne, vous ne serez pas trop dépaysés. Plusieurs mets y sont calqués, avec quelques variations.

Côté viande, le poulet semble l’emporter. Un cari de poulet épicé et bien tendre amadoue par l’in-clusion de tomates dans la sauce. Le poulet tandouri, également tendre, est croustillant, intense et satisfaisant. Le cari de boeuf déçoit. Coriace et trop salé, il est resté sur mon assiette. Les pois chiches, eux, sont vite partis. Par-faitement cuits, doux, mais avec un peu de mordant, ils baignaient dans une sauce crémeuse et légè-rement épicée : un délice. Des len-tilles et des épinards en sauce sont ternes et inintéressants. Il ne faut pas oublier le naan, délicieux pain plat qui s’avère fort utile pour im-biber les sauces restantes sur votre assiette. Un dessert de payasam, espèce de pudding de tapioca à la noix de coco, est léger, frais et su-cré, parfait complément au lourd repas.

Sans avoir été stupéfait par un miracle gastronomique, ma curio-sité a été plus que satisfaite et je vous conseille vivement d’explo-rer aussi de votre côté et de dé-couvrir les plaisirs des trouvailles culinaires.

Duo d’exotiques dînersLe coin du gloutonÉric Ricou

PréfaceSonia Noreau, Chef de pupitre Arts et culture

Une dose de musiqueC’est un fait bien connu : le milieu artistique n’est pas étranger aux drogues. L’utilisation de stupé-fiants par les musiciens, peintres, poètes, romanciers, rappeurs, etc., est un stéréotype très répandu supporté par plusieurs exemples. Ils ne sont toutefois pas les seuls à consommer, puisque certains mélomanes apprécient l’effet qu’a la marijuana sur leurs expériences musicales. Comme me l’a appris le centre R. Samuel McLaughlin, cet-te drogue douce, qui est de plus en plus tolérée en société, a des effets qui peuvent « améliorer » la per-ception qu’un mélomane a de la musique : « À faible dose, le can-nabis produit une légère distorsion de la perception et des sens. Selon ses usagers, le son de la musique est meilleur, les couleurs devien-nent plus vives et un moment peut sembler s’éterniser. »

La sensibilité aux couleurs, aux saveurs et à la musique s’aiguise après un joint. Bien qu’il soit vrai qu’« être gelé » améliore à 100 % n’importe quelle chanson et permet de l’expérimenter pleinement, je me permets respectueusement de sug-gérer aux lecteurs de La Rotonde de changer de disque s’ils ressentent le besoin de prendre de la drogue pour

aimer tel ou tel artiste.Je me suis mise à penser, après

cette petite découverte, non pas à toutes les drogues que je pourrais expérimenter pour accroître mes jouissances de mélomane, mais plu-tôt à l’effet qu’a la musique sur moi. C’est connu : on dit d’une personne qu’elle est dépendante lorsqu’il lui est impossible de fonctionner nor-malement sans consommer. Si l’on reste fi dèle à cette description, la musique est une drogue. Combien de fois suis-je arrivée à l’heure à une réunion parce que je voulais rebran-cher mon iPod afi n d’éviter de faire face au silence de la rue et de profi -ter de la compagnie de Mozart dans l’autobus? N’êtes-vous jamais entrés en transe au rythme parfait d’une mélodie touchante? Préférant la mu-sique classique à toute autre, je tom-be inévitablement dans mon univers en entendant une sonate de Bach ou le génie pénétrant de Philip Glass. Ce phénomène ne m’est pas unique. Cette expérience est vécue par tous ceux que je connais à travers tous les styles de musique existants. Aussi « quétaine » que cela puisse sembler – et je ne pose pas la question sans me sentir un peu ridicule – la musi-que et l’art ne permettent-ils pas de planer autant que la drogue?

Photo Eric Ricou

Photo Eric Ricou

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Maxime [email protected] Sports

Maxime Goulet

Le Gris et Grenat était toujours en quête d’une première victoire, ven-dredi dernier, alors qu’il accueillait l’Université de Carleton. Les Gee-Gees auraient pu se laisser inspi-rer par la cérémonie d’ouverture pendant laquelle des anciens ont été honorés. Cependant, au grand dam de leur instructeur et de leurs

supporters, les hockeyeurs otta-viens se sont inclinés par la mar-que de 5 à 2.

Plusieurs fans des Ravens s’étaient déplacés pour l’occasion. Très bruyante, la foule de Carleton s’est faite plus discrète pendant un moment, alors qu’Ottawa ouvrait le pointage. En effet, Ryne Gove a été le premier à trouver le fond du fi let, donnant l’avance aux siens par

la même occasion. Toutefois, le clan de Dave Leger, entraîneur des Gee-Gees, s’est ensuite tiré dans le pied en offrant une double supériorité numérique à ses opposants. Justin Caruana, de Carleton, en a profi té pour niveler la marque.

Malgré un but de Corey Thibo-deau, le Gris et Grenat s’est fait malmener en deuxième période, les Ravens ayant réussi à glisser le dis-

La chute puis l’envolHOCKEY

Marie-Eve Gauthier et Maxime Goulet

Football masculin : les Lions dévorés

Ottawa (5-2) a remporté un qua-trième match de suite cette saison pour assurer sa place en séries éli-minatoires. Concédant plus de 30 points aux Lions de York (0-7), la défensive du Gris et Grenat a of-fert une performance moins im-pressionnante que d’ordinaire. L’offensive, cependant, a permis aux Gee-Gees de dominer indénia-blement à 54-31.

Brad Sinopoli s’est imposé une fois de plus, inscrivant un touché sur une course de plus de 70 ver-ges, pour faire 16-7 au deuxième

quart. Ensuite, Ottawa a concédé des miettes aux Lions et est entré au vestiaire avec une avance de 33-10. Ce sont des Lions plus affamés que jamais qui sont revenus au troisiè-me quart, dominant les Gee-Gees de façon surprenante 21-7 au poin-tage. Ceux-ci se sont repris en fi n de match, marquant deux essais sans réplique.

Le Gris et Grenat affrontera les Lancers de Windsor à domicile la semaine prochaine. Une victoire as-surerait l’avantage du terrain pour le premier match des séries.

Volley-ball féminin : Tournoi des Martlets de McGill

Le tournoi a commencé sur une mauvaise note, puisque les Gee-

Gees ont perdus trois sets à zéro contre les Bisons du Manitoba. Il faut dire que les Manitobaines font partie du top cinq national. Lionel Woods, entraîneur des Ottaviennes, soutient que ses joueuses ont livré une bonne bataille.

Celles-ci ont ensuite vaincu St-Mary’s dans un match qui a duré cinq sets serrés. Toutefois, les Ot-taviennes ont bien fait en fin de match, remportant le dernier set 15 à 8. Le lendemain, alors qu’elles affrontaient les Tigers de Dalhou-sie, les volleyeuses ont perdu en quatre sets qui se sont tous termi-nés par deux points d’écart. Cette défaite crève-cœur mettait fin à leur tournoi.

La déception de Woods était perceptible : « Nous avons réalisé

plusieurs jeux spectaculaires dans nos deux tournois pré-saison, mais nous devons être plus constants dans notre exécution », a-t-il confi é au Service des sports après le tour-noi. Soulignons toutefois que Ka-rina Krueger Schwanke a jouer un excellent tournoi avec 14 attaques marquantes contre St-Mary’s et 15 contre Dalhousie.

Soccer féminin : Les Gee-Gees cèdent la victoire aux Gaels

Le Double G rendait visite aux Gaels de Queen’s dimanche der-nier. Au grand désarroi de leurs fans, les Ottaviennes ont subi leur deuxième revers de la saison. Steve Johnson, entraîneur de l’équipe,

s’est dit déçu de la performance de ses joueuses. Il faut dire qu’avant la rencontre, sa troupe se classait troisième au pays.

Pour sa performance remarqua-ble, Nikki Moreau, défenseuse ot-tavienne, a été nommée joueuse du match pour Ottawa. La défaite a fait chuté les Gee-Gees au classement : elles passent du premier au troi-sième rang en Ontario. Jonhson a confi é au Service des sports que leur « défi est maintenant de terminer la saison avec deux victoires et de se préparer pour les séries ».

Le prochain rendez-vous des Gee-Gees, au cours duquel elles affron-teront Ryerson, a lieu le 24 octobre prochain.

Suite à la page 17

Survol de la semaineGEE-GEES

que derrière Riley Whitlock à trois occasions. Afi n de combler l’écart de deux buts qui les séparait de leurs rivaux, le gardien ottavien a laissé sa place à un sixième joueur. L’en-treprise a malheureusement échoué et Carleton a inscrit son dernier but

dans un fi let désert pour sceller l’is-sue du match.

Voir le positif

À la fi n de la partie, les deux gar-diens avaient reçu 28 tirs. Il faut d’ailleurs souligner la performance d’Alexander Archibald, qui a stoppé 26 des 28 lancés dirigés vers lui. Leger, bien que déçu du manque d’opportunisme de son équipe, a tout de même noté une améliora-tion : « Nous avons été plus discipli-nés que dans nos deux autres par-ties », a-t-il commenté au Service des sports (SDS) après le match.

Il est clair que le Gris et Grenat devra raffi ner son jeu s’il veut avoir une chance de participer au cham-pionnat national. Mathieu Méthot, capitaine de l’équipe, a d’ailleurs lui-même avoué au SDS avoir « at-tendu la troisième période avant de [se] mettre en marche ».

Match retour

Les Ottaviens avaient la chance de faire oublier cette défaite amère alors qu’ils se rendaient à Carleton, le lendemain, pour le match retour. Bien que les Ravens les attendaient

de pied ferme, Ottawa a servi à ses adversaires la même médecine qu’ils avaient subie la veille, l’emportant par la marque de 5 à 2.

Comme lors du match de ven-dredi, Gove et Thibaudeau ont compté pour le Gris et Grenat. Si

Gove a cette fois en-fi lé un deuxième fi let pendant la partie, les recrues Mikaël Morin et Jonathan Reid ont cependant elles aussi participé au pointage.

Devant la cage ottavienne, Whitlock a bloqué 40 des 42 lancés dirigés vers lui.

« Nous avons simplement joué un meilleur match », commentait Léger pour expliquer la victoire au SDS, après la partie. Pierre Berge-ron, défenseur vétéran de l’équipe, n’était pas en uniforme, lui qui était ennuyé par une blessure au « bas du corps ». Il a quand même pu appré-cier la première victoire de son club et pense que la chimie commence à être au point : « On a corrigé cer-tains défauts. Avec les 13 gars qui sont arrivés cette années, ça fait des nouveaux et on commence à s’habi-tuer à jouer ensemble », a-t-il confi é le lendemain du match.

C’est contre les corbeaux que les Ottaviens prennent leur envol et signent leur première victoire de la saison. Leur jeu robuste leur a permis de vaincre l’adversaire chez lui. Par ailleurs, la victoire leur donne une confiance dont ils avaient bien besoin, eux qui connaissent un début de saison un peu laborieux. Reste à voir s’ils pourront établir une nouvelle ca-dence. On en saura plus vendredi prochain, lorsqu’ils affronteront le Collège militaire royale.

« Nous avons été plus disciplinés que dans nos deux autres parties » - Dave Leger

Première victoire de la saison pour les Gee-Gees.Photo Jessica Rose

Page 17: La Rotonde - Édition du 19 octobre 2009

Sports

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le 19 octobre 2009 Sports

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Suite de la page 16

Hockey féminin : Premier affrontement de la saison

Le premier rendez-vous de la sai-son régulière ne s’est pas déroulé de la façon la plus souhaitable. Ottawa affrontait les Martlets, chez elles, à McGill. Celles-ci se sont inscrites au pointage dès la première période, ont ajouté quatre buts au second engage-ment et un dernier en fi n de partie. Elles ont donc trouvé le fond du fi let à six reprises en 37 tentatives.

L’instructeur Miguel Filiatrault dé-clarait que si les première et dernière périodes avaient été correctes, la deuxième a coûté cher. Quoi qu’il en

fût, ses joueuses avaient la chance de se reprendre dimanche alors qu’elles affrontaient l’Université Concordia.

La partie de dimanche ne fut pas plus lucrative pour le Double G. En effet, mal-gré 45 tirs, le Gris et Grenat s’est quand même in-cliné par la mar-que de 5 à 2.

Dans la défaite, Dominique Le-febvre et Fannie Desforges ont inscrit chacune un filet. Le mot d’ordre de Filiatrault est resté le même : « Nous devons jouer les 60 minutes », confiait-il au Service des sports après la défaite.

La fi che d’Ottawa est mainte-nant de zéro victoire et deux défai-tes et leur prochain rendez-vous, au cours duquel elles affronteront

l’Université de Carleton, est le 25 octobre.

Basket-ball masculin : la classique Redbird de McGill

La classique a très bien commen-

cé pour le Gris et Grenat, malgré quelques diffi cultés que Dave DeA-veiro a expliquées ainsi : « Nous avons joué comme une équipe qui

venait de descen-dre de l’autobus. » Toutefois, son équipe l’a quand même emporté par la marque de 90 à 82 contre l’UQÀM, ce qui lui

a fait ajouter : « Mais nous avons bien performé en fi n de match. »

Le lendemain, les Ottaviens af-frontaient les Redmens de McGill. Ceux-ci étaient à la maison et se sont défendus tant bien que mal, mais ont tout de même concédé la

victoire à Ottawa par le compte de 102 à 80. DeAveiro dressait le bilan de la rencontre ainsi : «Nous avons lancé incroyablement bien; nous étions plus actifs. »

Lors de leur dernier match du tour-noi à la ronde, le clan de DeAveiro s’est malheureusement incliné par la marque de 95 à 72 contre McMaster. Si l’entraîneur était plutôt déçu de sa troupe à la suite du dernier match, il faut tout de même noter que Josh Gibson-Bascombe s’est illustré avec 35 points dans la rencontre.

Les Gee-Gees ont maintenant une semaine de préparation pour le tournoi Jack-Donohue, qui se tien-dra du 23 au 25 octobre à l’Univer-sité d’Ottawa.

Romain Guibert

Les Gee-Gees avaient encore une chance d’obtenir l’avantage du ter-rain pour leur premier match en séries samedi prochain. Elles devai-ent battre Concordia par plus de 18 points. Au fi nal, les Stingers auront blanchi Ottawa une deuxième fois de suite. Cette fois-ci, la défaite de 8-0 met la table pour le match de première ronde à Loyala dimanche prochain.

Concordia a frappé très tôt et très tard dans le match, tandis qu’au milieu, ce fut la traversée du dé-

sert pour les deux équipes, malgré une domination ottavienne. Dès la troisième minute, les Stingers ont inscrit un essai sur une très longue course le long de la ligne de touche. L’essai était si excentré que Jackie Tittley n’a pu réussir la transforma-tion. Puis, les visiteurs ont continué de mettre de la pression tout au long des 25 premières minutes de jeu, mais n’ont pu en profi ter, Tittley ra-tant deux pénalités.

Par la suite, ce fut l’affaire d’Ot-tawa. Jusqu’à la 70e minute, les Gee-Gees ont dominé les Stingers dans la possession du ballon et le

positionnement sur le terrain, mais elles n’ont jamais trouvé un moyen de les inquiéter ou de tirer un avan-tage de cette possession de balle.

Du coup, Concordia en a profi té pour piquer Ottawa à nouveau en fi n de partie. À la 76e minute, Titt-ley, qui semblait être partout sur le terrain, a raté une pénalité d’une trentaine de mètres, mais elle s’est reprise une minute plus tard quand ses coéquipières lui ont permis de transformer une pénalité dix mètres plus près. « On n’a pas fait un bon usage de notre possession de balle. On a fait un bon travail pour s’em-

parer du ballon, mais on n’a rien fait pour aller vers l’avant. C’était un peu frustrant », avouait l’entraîneur Suzanne Chaulk.

Aperçu des séries

Après trois victoires de suite en début de saison, Ottawa a baissé pa-villon à trois reprises contre les gros-ses pointures de la division québé-coise que sont Concordia et Laval. Du coup, elles ont fi ni avec un dossier de .500, bon pour le troisième rang.

Les Gee-Gees seront donc en dé-placement la semaine prochaine

à Concordia pour l’affronter une troisième fois en un mois. Ces deux dernières saisons, le Gris et Grenat avait conclu l’année avec une fi che de 2-4, bonne pour le quatrième rang, le dernier donnant accès aux séries. Malheureusement, elles tom-baient d’entrée contre le Rouge et Or, s’inclinant les deux fois.

Ottawa, qui a démontré de bon-nes choses contre les Stingers en deux matchs, a encore toutes ses chances de créer la surprise. Pen-dant ce temps, Laval et McGill croi-seront le fer dans l’autre demi-fi nale québécoise.

Ottawa piqué au vifRUGBY FÉMININ

Les Gee-Gees ont désormais une fi che de 3-3. Photo Jessica Rose

« Nous avons réalisé plusieurs jeux spectaculaires dans nos deux tournois pré-saison, mais nous devons être plus constants dans notre exécution » - Lionel Woods

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Une performance supérieu-re à celle de ses pairs est le but ultime du sport. Pour y arriver, l’Homme a décou-

vert il y a longtemps que certaines substances peuvent améliorer ses performances. De ce fait, drogue et sport sont aujourd’hui intimement liés. Ce qui est fascinant, c’est la classifi cation des substances. Ain-si, certaines sont légales, d’autres non, et plusieurs sont légales pour le citoyen ordinaire alors qu’elles sont proscrites par les autorités sportives. Une question doit d’em-blée être posée : pourquoi certaines substances sont interdites alors que d’autres sont permises?

Au-delà de cette formalité qui varie d’une législation à l’autre, il existe des interrogations plus pro-fondes relativement à l’utilisation de drogues pour accroître les capaci-tés. Par exemple, au-delà de la per-formance immédiate, quelles sont les motivations de l’athlète? Quels sont les attitudes des intervenants (entraîneurs, parents, fans, orga-nisations, ligues, etc.) qui gravitent autour du parcours du sportif face à la consommation? Finalement,

qu’est-ce que le recours à la drogue peut occasionner dans la vie d’un athlète?

Pourquoi certaines substances sont-elles interdites alors que

d’autres sont permises?

De prime abord, il faut consi-dérer que la médecine sportive a fait des progrès considérables dans les dernières années. En ce sens, le régime alimentaire et la discipline de vie permettent aujourd’hui aux athlètes d’atteindre légalement des niveaux de performance considé-rablement supérieur à ce qui était jadis possible.

Ainsi, Denis Piché, entraîneur de l’équipe de football des Gee-Gees, explique qu’« avec les suppléments naturels et légaux qui se vendent maintenant, si tu as une bonne ali-mentation et si tu as un bon pro-gramme d’entraînement [...], tu peux avoir des résultats incroyables ». Les suppléments sont des produits natu-rels. Par « naturels », il est entendu qu’ils sont, soit déjà produits par l’organisme, soit des vitamines déjà contenues dans un régime normal.

Par exemple, la créatine, couram-ment consommée par nombre de sportifs, est un acide aminé naturel présent dans les fi bres musculaires et le cerveau. Elle améliore la per-formance des muscles lors d’efforts anaérobiques. Les suppléments de créatine sont en vente libre dans les pharmacies et mêmes dans certai-nes épiceries.

Dans la même optique, Bruno Lafontaine, physiologiste de l’exer-cice et propriétaire de la fi rme de conditionnement KinO2 Consul-tation, avance que « si l’organisme fonctionne bien, tu peux très bien te débrouiller et faire des performan-ces très respectables ». C’est proba-blement pour ça que la plupart des athlètes universitaires font de leur alimentation une religion. Toute-fois, Lafontaine ajoute que dans les sports d’endurance, domaine avec lequel il est plus familier, pour fai-re partie de l’élite mondiale, il faut faire appel à une puissante aide er-gogénique (qui améliore, facilite ou favorise l’apport en énergie au corps et par le fait même la perfomance).

Malheureusement, comme les comités antidopage (même les

meilleurs!), sont toujours en re-tard par rapport aux chimistes qui découvrent les substances, on dé-couvrira dans un peu moins d’une dizaine d’années les substances utilisées aujourd’hui. Pire encore : on découvrira les effets de ces expé-rimentations dans une quarantaine d’années. En effet, on découvre en ce moment que certaines médaillées olympiques allemandes des années 1970 sont aujourd’hui devenues, à peu de choses près, des hommes*.

Pour mieux comprendre, il peut être utile d’observer quelques chif-fres. En 1990, 47 cas de dopage ont été répertoriés dans le SIC. De ces 47 cas, la moitié mettaient en cau-se le cannabis et la cocaïne, tandis que 23 impliquaient des substances de la famille des stéroïdes. Plus ré-cemment, le portrait semble avoir changé du tout au tout. En 2009, ce sont environ 300 athlètes sur 10 000 qui ont été testés. Un nombre infi me d’athlètes ont été testés po-sitifs pour cause de cocaïne ou de marijuana.

L’année n’est pas terminée, mais le bilan devrait ressembler à celui de l’année précédente. En 2008,

on comptait un cas de cocaïne, quatre cas de consommation de cannabis et deux pour l’utilisation de stéroïdes. L’un de ceux-ci, Matt Baxter, des Mustangs de Western, a reçu une suspension de deux ans pour l’usage de métabolite Letra-zole (famille des stéroïdes). Bax-ter s’est défendu en plaidant qu’il avait ingérer le produit par inad-vertance.

Au-delà de la performance im-médiate, quelles sont les moti-

vations de l’athlète?

Ce qui sauve – si on peut s’expri-mer ainsi – l’athlète universitaire est le niveau de compétition de la li-gue dans laquelle il évolue. Pour une grande majorité, le sport n’est qu’un complément à leur parcours univer-sitaire. En d’autres mots, l’aboutis-sement de leur cheminement est généralement celui d’une carrière dans leur domaine d’étude.

Il faut en déduire que leurs per-formances sportives n’auront pas une infl uence sur leur vie future. La différence est notable, puisque, pour un athlète professionnel, la

De nombreuses drogues sont proscrites par les fédérations sportives universitaires. Maxime Goulet s’est penché sur la question a� n de mieux comprendre les réalités auxquelles font face les athlètes évoluant dans le Sport interuniversitaire canadien (SIC).

LA DROGUE,DOSSIER DROGUES

C’EST MAL?

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le 19 octobre 2009 Sports

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performance est au centre de la vie : elle détermine son salaire (équipe et commanditaire) et sa notoriété au sein de son corps professionnel.

En gros, ce qui sauve l’universi-taire membre d’une équipe sportive est le fait qu’il n’a pas tant à gagner, ou plutôt, qu’il a beaucoup plus à perdre qu’à gagner. Bref, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Toutefois, si cette réalité est vraie pour la grande majorité des athlètes du SIC, plu-sieurs peuvent aspirer aux ligues professionnelles et/ou aux équipes nationales et aux Jeux olympiques.

L’exemple de Matt Arsenault il-lustre bien ce fait. Celui-ci a joué cinq ans (1993-1997) avec les Gee-Gees et il a été capitaine les trois dernières années. Joueur de ligne offensive talentueux, il a terminé sa quatrième saison avec un baccalau-réat en poche et l’espoir d’évoluer pour une équipe professionnelle. Cette année-là, pendant la saison morte, il a rencontré un médecin qui lui a conseillé l’usage du stana-zol pour améliorer ses capacités. Se-lon le docteur, les effets secondaires quasi inexistants et la disparition rapide de la substance permettent

une consommation sans aucun ris-que pour le corps ou pour son statut de sportif.

À la veille des camps d’entraîne-ment des équipes professionnelles, le joueur y a vu une opportunité d’accroître ses chances de vivre son rêve de jeunesse. Voilà comment Arsenault a vu la situation : s’il est sélectionné, il sera un athlète pro-fessionnel et gagnera sa vie en fai-sant du sport; sinon, il devra faire autre chose de sa vie, autre chose que la passion qui l’a animé jusque-là. Quel que soit son choix, le foot-balleur croyait qu’il aurait une inci-dence directe sur le reste de sa vie.

Finalement, lors des camps d’en-traînement, il s’est fait suggérer de profi ter de sa dernière année d’éligi-bilité dans le SIC pour peaufi ner son jeu. C’est durant cette dernière sai-son qu’il s’est fait prendre. Il n’était pas présent lors du championnat de la coupe Vanier et n’a pas pu aider sont équipe. Il n’a pas été éligible aux honneurs individuels qu’il avait d'excellentes chances de remporter. Bref, sa carrière universitaire jus-que-là remarquable a été entachée à jamais.

Arsenault a pris conscience de la gravité de ses gestes. De son propre gré, il a fait de la préven-tion dans les équipes sportives, dans les écoles et à la télévision, pour que les autres puissent tirer une leçon de ses erreurs. L’année suivante, il a signé un contrat avec les Tigercats d’Hamilton. Sa place n’était pas assurée, mais il a dé-cidé d’opter pour le chemin légal, cette fois. « Je n’ai pas eu besoin de faire l’usage de drogue pour at-teindre les rangs professionnels », témoignera-t-il plus tard. C’est d’ailleurs le message qu’il cher-che à transmettre à ceux qui vou-draient suivre ses traces.

Quelles sont les attitudes des intervenants qui gravitent

autour du sportif?

Certaines aides ergogéniques sont naturelles et légales. Prescrites d’une façon optimale, elles peuvent êtres bénéfi ques sans être vraiment néfastes à long terme. Ces régimes sont encouragés par plusieurs. Il faut savoir que les suppléments, pour la plupart, favorisent davan-

tage la récupération que la perfor-mance comme telle. Il est donc pos-sible de s’entraîner plus vite, ou plu-tôt, de devenir plus fort plus vite.

Dans le SIC, les joueurs sont contraints de suivre des cours de pré-vention relativement aux produits légaux et illégaux. Un spécialiste les informe des effets de chaque subs-tance, des produits dans lesquels elle est contenue et toute information complémentaire utile. Piché affi rme que ses joueurs doivent faire appel au médecin de l’équipe s’ils ont quel-que problème médical afi n de s’assu-rer que les produits prescrits n’amè-neront aucune complication.

Toujours selon Piché, instructeur de l’équipe de football de l’Université d’Ottawa, les moyens de dépistage utilisés par le SIC sont assez effi caces pour décourager un athlète qui serait tenté d’utiliser des substances illéga-les pour accroître ses performances. Néanmoins, il admet qu’il est possi-ble qu’un joueur réussisse à passer à travers les mailles du système.

Selon Lafontaine, qui a complété un baccalauréat en sciences de la santé avec une spécialisation en ac-tivité physique, c’est surtout l’athlè-

te qui doit décider de ce qui est bon ou non pour lui. Il indique qu’il peut être parfois extrêmement diffi cile de faire le bon choix. En effet, dès l’en-fance, on est encouragé à utiliser des « suppléments ». Ainsi, les enfants « mangent leurs épinards pour être plus forts » et leur « poisson pour voir plus loin ». Bref, la société in-vite à prendre tous les moyens pour fournir les meilleures performances possibles. C’est donc à l’athlète de décider si sa santé est plus impor-tante pour lui que sa gloire.

*«Effets secondaires chez l'hom-me : augmentation du volume des seins, atrophie des testicules, im-puissance, hypertrophie de la pros-tate et diminution de la production de spermatozoïdes.

Effets secondaires chez la fem-me : Augmentation de la pilosité faciale, hypertrophie du clitoris, diminution du volume des seins, calvitie hippocratique, perturba-tion du cycle menstruel et baisse du timbre de la voix. Malheureuse-ment, ces effets masculinisants sont permanents. »

- Forces cannadiennesFortius CitiusAltius

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Catherine Cimon

Crois-tu qu’il est toujours possible de ra-mener la coupe Vanier « à la maison »?

Brad : Évidemment que c’est toujours possi-ble! Nous avons eu une période diffi cile, mais nous continuons de nous entraîner pour ga-gner la coupe!

Es-tu fatigué d’être sans cesse comparé à Josh Sacobie (ancien quart-arrière des Gee-Gees)?

Brad : Sans aucun doute. On nous compare toujours, mais nous avons deux styles très différents sur le terrain. D’un autre côté, c’est naturel de le faire et je ne peux en vouloir à personne.

As-tu une idole, un modèle?

Brad : Sans hésiter, je dirais mon père. Il était l’entraîneur de l’équipe locale (Peterborough) quand j’étais jeune et je le suivais toujours sur le terrain lors des matchs. C’est avec lui que j’ai appris à jouer; c’est lui qui m’a donné le goût du football.

Tu as un surnom, « l’Étalon italien ». As-tu une idée d’où cela peut provenir?

Brad : Je n’en ai sincèrement aucune idée! On me surnomme comme cela, mais je ne sais pas d’où ça vient… Peut-être parce que je cours vite?

Nous avons un dossier spécial, cette se-maine, à propos de la drogue; à l’instar de Michael Phelps, et en tant qu’athlète de haut niveau, as-tu déjà consommé des substances illicites?

Brad : Non, jamais! Mais je ne juge pas ceux qui l’ont fait. C’est leur affaire.

Et les autres membres de l’équipe?

Brad : Euh… je ne peux pas répondre pour eux, je ne sais rien!

À propos de l’équipe, y a-t-il quelques “gossip girls” parmi les joueurs?

Brad : Oh oui, beaucoup (rires), surtout dans les vestiaires; ça jase et ça placote pas mal!

Un nom en particulier?

Brad : Hummm… il faut que je fasse attention parce que les gars vont se venger sur le ter-

rain! Mais ce serait Morgann Johnson.

Et, la semaine dernière, une joueuse de l’équipe de soccer nous a confi é qu’un des joueurs de l’équipe se promenait en chandail bedaine au camp d’entraî-nement… Qui est-ce?

Brad : Ah, ça c’est Craig Bearss!

À propos des joueuses des Gee-Gees, lesquelles préfères-tu : celles de l’équi-pe de soccer ou encore celles de l’équi-pe de volley-ball?

Brad : Les fi lles de l’équipe de soccer!

Une en particulier…?

Brad : (Sourire) Non, toute l’équipe. En géné-ral, au football, on a une belle complicité avec les fi lles de soccer, car on se croise souvent lors des pratiques et à nos matchs.

Pour conserver la forme, as-tu une diè-te spéciale?

Brad : J’essaie vraiment de faire attention… Je suis étudiant et, comme tout le monde, je n’ai pas toujours le temps de bien manger, mais j’essaie!

Que dirais-tu à ceux qui seraient inté-ressés à te cloner pour conserver quel-ques copies de « l’Étalon italien »?

Brad : Je dirais oui! J’aimerais bien me voir sous une différente perspective, me regarder avec un point de vu extérieur…

Sur un autre ton, es-tu effrayé par la grippe AH1N1?

Brad : Non, pas du tout. Je crois que c’est seu-lement un état d’esprit et qu’on ne doit pas en avoir peur.

Et pour fi nir, comment se porte ton français?

Brad : Il est horrible, je ne suis vraiment pas très bon! Je sais seulement dire quelques mots comme « ordinateur » et d’autres trucs que les gars (footballeurs) m’apprennent dans les vestiaires…

Note de la journaliste : Avis aux intéressées, Brad Sinopoli est apparemment “single”, l’in-formation m’ayant été révélée par certains de ses coéquipiers enthousiastes peu avant l’interview…

Cette semaine, rencontre avec le nouveau et prometteur quart-arrière de l’équipe de football de l’Université d’Ottawa : Brad Sinopoli.

Tirs de barrage

Les gens n’ont rien à faire du voyage, c’est la destination qui les intéresse. L’important, pour un fan, c’est l’acte spectaculaire qui qua-lifi e la victoire. La fi n justifi e les moyens, disait Machiavel. Voilà la règle qui domine, dans la vie comme dans le sport. C’est là qu’arrive no-tre amie la drogue.

Depuis la nuit des temps, l’Homme amé-liore ses performances grâce à des méthodes diverses. Certaines sont proscrites – l’usage de plusieurs drogues par exemple, ou en-core la greffe d’un cœur de bœuf. Combien de temps ces méthodes seront-elles com-pétitives face à d’autres découvertes médi-cales? Le premier coureur de 100 mètres

à terminer son parcours en moins de neuf secondes ne pourrait-il pas être le fruit du clonage? Mieux encore, de la manipulation génétique?

Des rumeurs veulent que certains maria-ges, en Chine, aient été le fruit d’une orga-nisation méticuleuse. Organisation ayant pour but de faire procréer deux personnes ayant des qualités athlétiques particuliè-res. De la même façon qu’il en a été pour les chiens, pourquoi ne pas avoir recours à la « sélection naturelle dirigée » sur les humains?

Prochainement, il existera un exemple frappant de cette hypothèse. Je parle ici du

fi ls de Stefi e Graff et d’André Agassi. Théo-riquement, l’enfant devrait fracasser tous les records et devenir le meilleur tennisman du monde. En pratique, il sera peut être musicien ou politicien.

Mais ne nous limitons pas à ce qui est naturel. Après tout, nous sommes des hom-mes, allons plus loin. Par la manipulation génétique, nous pourrions identifier les gènes les plus susceptibles de produire des athlètes performants pour tel ou tel sport. Ensuite, étant donné l’argent investi, il suf-firait d’encadrer les rejetons et de leur faire pratiquer le sport pour lequel ils ont été conçus dès leur tendre enfance. On pour-

rait ensuite dire : « Lui, il a vraiment de la graine de champion ».

La question éthique reste la même : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour gagner? Le livre Éthique du dopage (Édition Ellipses) suggère le comportement suivant : « Au mini-mum [...] Pour chaque personne, un droit au respect, à la dignité, à l’autodétermination et à l’humanité dans toutes les circonstances de sa vie. »

Si la destination est l’exploit, que le voyage est le chemin pris, le point de départ du succès reste toujours l’une de ces deux obsessions: l’incapacité d’accepter la défaite ou la volonté de vaincre à tout prix.

Le voyageMaxime Goulet, Chef de pupitre Sports Prolongation

Photo Simon Cremer

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Football - SUO

Équipe PJ V D N PP PC PTSQueen’s 5 5 0 0 189 77 10

Western 5 4 1 0 198 112 8

Guelph 5 3 2 0 241 150 6

McMaster 5 3 2 0 164 102 6

Laurier 5 3 2 0 127 89 6

Ottawa 5 3 2 0 132 103 6

Windsor 5 2 3 0 67 168 4

Waterloo 5 1 4 0 123 160 2

Toronto 5 1 4 0 88 181 2

York 5 0 5 0 57 244 0

CLASSEMENTS

Rugby - Québec

Équipe PJ V D N PP PC PTSLaval 6 6 0 0 277 33 12

McGill 6 4 2 0 128 75 8

Concordia 6 4 2 0 136 61 8

Ottawa 6 2 4 0 45 127 4

Sherbrooke 6 1 4 1 24 135 3

Bishop’s 6 0 5 1 17 196 1

Soccer - SUO Est

Équipe PJ V D N BP BC PTSQueen’s 14 11 1 2 32 5 35

Toronto 14 10 1 3 28 7 33

Ottawa 14 10 2 2 39 7 32

Carleton 15 6 7 2 15 15 20

Laurentian 14 5 7 2 13 22 17

Nipissing 14 4 7 3 25 27 15

Ryerson 14 3 7 4 12 24 13

CMR 13 3 9 1 9 27 10

Trent 14 1 12 1 3 42 4

JOSH GIBSON-BASCOMBE» BASKET-BALLJosh Gibson-Bascombe a livré une performance exceptionnelle lors du tournoi de basket-ball qui s’est déroulé à McGill. Le joueur a entre autres inscrit 35 points lors du dernier match.

NIKKI MOREAU» SOCCER FÉMININLa joueuse de soccer Nikki Moreau s’est illustrée dans la défaite des siennes en réalisant plusieurs jeux clés.

RYNE GOVE» HOCKEYLe hockeyeur s’est illustré en comptant trois fois contre Carleton. Il a marqué un premier but dans la défaite de vendredi contre Carleton et en a ajouté deux autres à sa � che dans la victoire des siens le lendemain.

123

Les trois étoiles de La Rotonde

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Pho

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Prix nordique de la dramaturgieet le prix Reumert.

Première mondiale francophone

SALLE CAISSES DESJARDINS � 333 KING EDWARD – OTTAWAWWW.THEATRE-TRILLIUM.COM

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Ont participé à cette édition:

Nedggy Mauricin

Catherine Cimon

Éric Ricou

Simon Cremer

Romain Guibert

Marie-Eve Gauthier

Philippe Dumas

Catherine Dib

Julie-Anne Lapointe

Danielle Web

De toute l’équipe de La Rotonde, merci!

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Divertissements

Remplissez les cases vides pour compléter le casse-tête. Chaque chiffre de 1 à 9 doit être présent dans chaque rangée horizontale et verticale, ainsi que dans chaque section de neuf cases.

La Rotonde n’est aucunement responsable de tout problème de manque d’attention de ses lecteurs en classe en raison de ce Sudoku.

DevinettesSudoku Plus on en met et moins ça pèse.

J’ai une gorge mais je ne peux pas parler, je coule mais ne me noie pas, j’ai un lit mais je ne dors jamais.

Qu’est-ce qui a 6 pattes et qui marche sur la tête ?

Solutions: Des trous; une rivière; le soleil; un pou; le silence

Qu’est-ce ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?Dès que l’on prononce mon nom je me brise...

Qui suis-je ?

En me levant je ne fait pas de bruit mais je réveille tout le monde. Qui suis-je ?

vous appartient!

Réunion des bénévoles

Venez renconter l’équipe!12h, mardi le 20 octobre

109 Osgoode

vous appartient!

La Rotonde est à la recherché d’un Chef de pupitre pour la section Arts et culture.

Vous avez jusqu’au 28 octobre pour soumettre votre CV ainsi qu’une lettre de présentation à Céline Basto, Directrice générale, à l’adresse [email protected], ou en personne, au 109 Osgoode.

Pour plus de details sur le poste, visitez le www.larotonde.ca

embauche!

Page 23: La Rotonde - Édition du 19 octobre 2009

www.larotonde.ca • 23

le 19 octobre 2009 • Vol. LXXVII No. 5

109, rue OsgoodeOttawa (Ontario)K1N 6S1613 421 4686

RÉDACTION

Rédacteur en chefMathieu [email protected]

Secrétaire de rédactionJoanie [email protected]

Adjointe à la secrétaire de rédactionAxelle Perry

ActualitésAriane Marcotte (Chef de pupitre)Isabelle Larose(Adjointe)[email protected]

Arts et CultureSonia [email protected]

SportsMaxime [email protected]

Section OpinionsMathieu [email protected]

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Direction artistiqueProductionMathieu [email protected]@larotonde.ca

PhotographieJessica Rose

Photo de la couvertureMathieu Langlois

ÉDITIONS ET VENTES

Directrice généraleCéline [email protected] 351 2919

PublicitéEdgar DonelleAccès Mé[email protected] 524 1182

La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Éditions de La Rotonde, et distribué à 4000 copies dans la région d’Ottawa-Gatineau. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde est membre du Carrefour inter-national des presses universitaires franco-phones (CIPUF) et de la Presse universi-taire canadienne (PUC).

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à des fi ns diffamatoires de ses ar-ticles ou éléments graphiques, en totalité ou en partie.

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le 19 octobre 2009

Qu’est-ce ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?

Éditorial

Plus de travaux, d’examens, de parti-cipation et d’activités parascolaires. Plus de sports, plus de trophées, plus de championnats. Toujours plus. Et en étant le meilleur, évidemment. Ça sert à quoi d’aller à des cours si

ce n’est pas pour décrocher un A+? À quoi bon participer à une quelconque activité si ce n’est pas pour être le meilleur, le plus beau, le plus fi n? Pourquoi donc faire du sport dans un autre but que d’arriver premier, champion, meneur des compteurs et le « plus meilleur » de tous les temps?

Allumez la télévision, la radio ou branchez-vous sur le net, vous constaterez qu’on n’en a que pour les winners. On nous répète sans cesse que pour être heureux et aimé, il faut être le premier, le plus beau, le plus bronzé, le plus « toute », bref. Même chose en sport. Qui se souviendra du deuxième athlète sur le podium? Des fi nalistes du dernier Super Bowl? Idem du côté des arts. Quelqu’un se souvient-il des nominés pour le dernier Oscar du meilleur acteur? Évidemment que non.

Pourquoi ce long détour, demanderez-vous? Pour en revenir à la pression exercée sur les étu-diants et surtout, aux moyens que ceux-ci em-ploient pour la supporter ou y échapper. Des étu-diants se gèlent pour être capable de passer des nuits blanches, récolter les A+ et conserver leur bourse. D’autres roulent joint après joint ou boi-vent sans cesse, histoire d’oublier qu’ils ne sont pas les premiers, les meilleurs – bref, parce que la pression est souvent insoutenable. Vous trou-vez ça normal? Sommes-nous rendus à ce point durs envers les étudiants que ceux-ci doivent juguler la pression avec des petites pilules? Ce serait si simple de dire « oui, chose, t’as le droit de te planter, même que ça va te faire du bien ». On apprend de nos erreurs et celles-ci nous pré-parent à affronter des épreuves plus diffi ciles. Il fait quoi, l’étudiant qui a toujours réussi et qui se « gourre » pour la première fois? Il craque. Il est pris au dépourvu devant cette situation in-connue. Ce n’est certainement pas en se gavant de comprimés aux couleurs de l’arc-en-ciel que l’étudiant moyen arrivera à découvrir ses forces et ses faiblesses. Ce n’est pas non plus en fumant de l’herbe qu’il apprendra à se relever de ses er-reurs.

L’esprit de compétition et l’envie de réussite ne sont pas malsains en soi. Ça prendra toujours des premiers de classe pour créer des vaccins, dessiner des avions ou inventer la machine à re-monter dans le temps. Dénoncer la pression folle n’est pas non plus une excuse pour l’incompéten-ce. Il arrive que des gens ne soient pas à leur pla-ce ou, tout simplement, qu’ils n’aient pas les qua-lifi cations pour accomplir une tâche. Cependant, ce n’est pas en poussant les étudiants à bout que nous en ferons des citoyens aptes à vivre norma-lement, avec leurs joies et leurs peines.

Les étudiants sont les proverbiaux travailleurs de demain et le monde du travail sera à leur image – à moins qu’ils ne soient déjà à l’image du monde du travail, c’est-à-dire froids, cruels et compétitifs. Tout est question d’équilibre. C’est à nous de refuser cette pression superfl ue de la so-ciété et de répondre plutôt à nos propres critères de réussite. Vous voulez être le meilleur joueur de foot? Faites-le pour vous. Vous voulez avoir un A+ en biologie moléculaire? C’est votre bul-letin, pas celui de vos parents. Bref, les objectifs qu’on se donne sont souvent bien assez diffi ciles à atteindre, laissons donc les autres se trouver un autre winner.

Toujours plus

Page 24: La Rotonde - Édition du 19 octobre 2009