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Édition du lundi 27 janvier 2014 | VOLUME LXXXII N O 16 FACEBOOK www.facebook.com/LaRotonde.ca TWITTER @LaRotonde WEB www.larotonde.ca - Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa - LES BASKETEUSES S’ADJUGENT LA CLASSIQUE

La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

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Édition du lundi 27 janvier 2014 | VOLUME LXXXII NO 16

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- L e j o u r n a l i n d é p e n d a n t d e l ’ U n i v e r s i t é d ’ O t t a w a -

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L ÉDITORIAL Ghassen Athmni | [email protected]

27 janvier 2014

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TABLE DES MATIÈRES

Actualités AG du SCFP 2626 4Ripostes 5CA de la FÉUO 5Entrevue avec Georges Sioui 6Affaire Rancourt 7Abonnements à la télévision 8 Débat 9Chronique 10Revue de presse 10

SportsBruny Surin 11Basket-ball masculin 12Basket-ball féminin 13Hockey masculin 14Tirs de barrage avec Sophie Chenail 14Chronique 15Étoiles 15Classements 15

Arts et culture Faculté des arts 16Mamselle Ruiz 17War Horse 18Festival du Film balte et nordique 19Art et littérature russes 19Chronique 20Critiques 20

ÉpigrammesLe Pendu 21

LabyrinthesBis 21

OpinionsLes FTX de Troubles 23

Ghassen AthmniRédacteur en chef

Le Syndicat des étudi-ants employés de l’Université d’Ottawa, section 2626 du Syn-dicat canadien de la fonction publique, est présentement en plein processus de négociation avec leur employeur. Jusqu’ici, les pourparlers ne semblent pas avoir donné de résultats satisfaisants les deux parties. Ce n’est guère étonnant au vu des différents points abordés lors de ce processus. Cette multiplicité découle entre au-tres des carences en organisa-tion et en régulation que con-nait l’assistanat à l’université en général. Les professeurs assis-tants (communément connus sous le nom de TA), et bien qu’on présente toujours leur position comme très enviable, peuvent éprouver beaucoup de difficultés directement liées à l’exercice de leurs fonctions.

Un rôle de l’ombre

Que ce soit à Ottawa ou ailleurs, une im-posante partie du travail universitaire incombe à des étudiants ou à des contractuels. Ces deux catégories représentent des économies importantes pour les employeurs que sont devenues les universités, en cette ère de course au plus haut budget et au meil-leur classement.

La position de professeur assistant dépend souvent du statut étudiant et constitue par con-séquent une situation assez précaire pour ceux qui l’occupent, d’autant plus qu’avec la très forte ro-tation et le peu d’égard qu’on lui accorde dans le monde du travail, les élans sociaux, bien que cette tendance soit balancée par plusieurs facteurs liés à l’éducation, sont difficiles à maintenir dans une telle profession. Pourtant, les TA ont de vrais sou-cis, ne serait-ce qu’au niveau de leurs salaires, qui n’augmentent que de trop peu (le trop peu recom-mandé par l’État et le comptable) en comparaison à la hausse des prix, en particulier les prix de leur propre scolarité. Pour couronner le tout, ils ne sont payés que pour dix heures par semaine alors que les tâches auxquelles on les assigne en demandent bien plus.

Cependant, le travail effectué par ces employés non-permanents passe inaperçu, à tel point que les membres de la section équivalente à l’Université Carleton ont commencé à mentionner que c’était des membres de CUPE 4600 (nom de leur sec-tion) qui ont corrigé et noté les travaux des étudi-ants. Selon la journaliste Christian Turner du site d’informations rabble.ca, ce même procédé est utilisé à l’Université Simon Fraser et pourrait être bientôt adopté à l’Université de la Colombie-Bri-tannique, ce qui démontre que les assistants se sen-tent marginalisés, voire lésés, et sont en quête de re-connaissance. Les étudiants déplorent aussi, à juste titre, le manque de transparence en ce qui concerne l’embauche et les disparités entre certains champs d’enseignements et d’autres en termes d’effectifs, ce qui fait que des doctorants peuvent peinés à trou-ver des postes alors qu’il arrive à des bacheliers à se charger de cours de quatrième année.

Les pratiques d’une industrie

Il est facile de rétorquer que ceux qui oc-cupent ces positions sont enviés, qu’il peut s’agir d’aubaines garantissant une bonne car-rière et que c’est préférable à la grande ma-jorité des emplois disponibles sur le marché. Bien que toutes ces considérations ne se vérifient pas forcément dans la réalité, il ne s’agit pas de la question à laquelle s’attaque ce billet. Il s’agit plutôt du fait que l’université reproduit, certes à un moindre degré et à une moindre échelle, ce qui se passe dans les plus viles industries, et ce à travers ce schème im-placable, ces sacro-saintes règles du marché du travail, celles qui disent qu’il faut faire baver les bleus, qu’il faut profiter du travail précaire, qu’il faut se tuer au travail pour mériter, plusieurs années après, la liberté de ne pas foutre grand-chose, d’être aigri et cy-nique et de profiter du statu quo, juste parce que ses années ont été consumées par un trop plein de production à accomplir.

Ce schéma, hélas indiscutable dans les grandes industries, ne devrait pas être aussi contraignant et consumant à l’université (qui est effectivement une grande industrie en Amérique du Nord), vu que c’est en se per-mettant de telles pratiques qu’elle continue de perdre son essence, celle d’une institution, publique de surcroît, dont le but premier est la formation et l’épanouissement de la jeu-nesse.

C’est du recours à ces méthodes que résulte le chaos dont se plaignent les syn-diqués, à l’Université d’Ottawa et ailleurs, et les amène à contester la précarité de leur situation professionnelle. Dès lors, il est élé-mentaire de déduire que ces pratiques génér-eront toujours un mécontentement et ce n’est qu’en améliorant la manière dont l’institution se comporte avec ses employés que ces der-niers pourront retrouver un minimum de conditions favorables au bon déroulement de leurs études supérieures.

Assainir les conditions des assistants

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ACTUALITÉS [email protected]

27 janvier 2014

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Sara Ghalia etSinda Garziz

Depuis la fin 2013, le projet de création d’une nouvelle « École des études gou-vernementales » (aussi précédemment ap-pelée « École des hautes études politiques et internationales ») semble de plus en plus concrétisable, malgré les différentes cri-tiques de professeurs et d’autres facultés.

D’après les discussions finalisées dans le rapport Plamadon, l’« École des études gouvernementales » répondrait aux besoins de programmes liés à la fonction publique fédérale canadienne. Elle serait donc spécialisée dans les affaires politiques nationales, dans l’éducation et dans le « perfectionnement professionnel » de cadres de la fonction publique. L’Université d’Ottawa, de par son emplacement et sa politique bilingue, serait alors l’institution idéale pour assumer la création d’une telle école.

Ceci dit, ces mêmes programmes universitaires en politique et en administration publiques existent déjà dans d’autres facultés, notamment à l’École d’études politiques. Celle-ci, dans son as-semblée générale de novembre 2013, n’était pas favorable à la création de la nouvelle école. L’apparente future compétition en-tre les facultés, ainsi que la mission trop vague de l’école ont été critiquées.

Plusieurs recommandations du rapport ont aussi été forte-ment revues par Claude Denis, directeur de l’École d’études politiques, dans un document dans lequel il liste les différentes « zones grises ». Il fait remarquer que la nouvelle école ne serait pas différente des écoles de politique existantes, et que la seule nou-veauté serait le nom. Il parle alors de « branding », en rappelant qu’il suffirait peut-être d’améliorer les programmes existants au lieu de créer une nouvelle faculté. M. Denis reproche aussi aux auteurs leurs connaissances assez modérées quant au travail de professeur et aux initiatives déjà existantes au sein de l’Université. Plusieurs professeurs participent déjà en tant qu’experts, conférenciers, té-moins, etc., pour des organismes publics et privés.

Un des points en faveur de l’existence d’une « École des études gouvernementales » est celui argumentant que les futurs diplômés ne sont pas assez préparés pour une carrière dans la fonction publique. Il leur est recommandé d’ajouter une option coopérative (déjà existante dans plusieurs programmes, avec une option de stage et/ou d’échange).

Le rapport prévoit 1000 inscriptions à l’École des études gou-vernementales, dont 40 % provenant d’étudiants de l’étranger. L’École aurait des recettes et des dépenses d’environ 20 millions de dollars.

Il est aussi recommandé que l’École soit une faculté à part en-tière, et dans le cas contraire, qu’elle soit du moins indépendante et qu’elle dispose du même statut qu’une faculté.

Le 13 janvier dernier, M. Claude Denis, le directeur de l'École des études politiques, ainsi que d'autres professeurs ont reçu une lettre suscitant leur consultation et leur implication dans un projet que le recteur de l'Université d'Ottawa, M. Allan Rock, vient de lancer. Ce projet consiste à la création d'une nouvelle faculté à l'Université d’Ottawa, sous le nom de la Faculté des études gou-vernementales. Le processus de réalisation de ce projet est sous la direction du vice-recteur aux études, M. Christian Detellier, et son groupe de travail.

Parallèlement à ce groupe de travail, M. Rock a embauché un consultant de la firme Plamondon, qui s'est chargé de présenter un rapport détaillé du projet. Ce rapport a été remis aux pro-fesseurs avec la lettre, ainsi qu'au doyen de l'École des études politiques, suite à laquelle une consultation de deux jours a été

organisée la semaine dernière, donnant l'occasion aux professeurs concernés d'exprimer leurs réactions, critiques et suggestions au groupe de travail dirigé par M. Detellier.

Cette Faculté des études gouvernementales, selon le rapport Plamondon, sera indépendante de la Faculté des sciences sociales et aura comme noyau l'École supérieure d'affaires publiques et internationales (ÉSAPI), avec ses professeurs et ses programmes en additionnant les programmes de l'administration publique qui font partie actuellement de l'École des études politiques.

Le directeur de l'École des études politiques, M. Denis, la directrice adjointe de l'École, Geneviève Tellier, la professeure Anne Mevellec, chargée des programmes d'administration pub-lique, et le directeur adjoint Andrey Lecours, chargé des pro-grammes de sciences politiques se sont assemblés le 16 janvier dernier pour formuler leurs suggestions et leurs critiques, qu'ils ont ensuite présentées jeudi dernier au groupe de travail de M. Detellier.

Selon ce groupe de professeurs, ce rapport n'a pas apporté une grande nouveauté à ce qui est déjà offert actuellement par l'École d'études politiques et les autres unités de la Faculté des sci-ences sociales. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'éléments intéressants, selon M. Denis. « L'idée de rassembler tous les pro-fesseurs, chercheurs et programmes sous un même portail ren-drait plus visible leurs exploits et faciliterait l'accès à ce qui se fait à l'Université d'Ottawa dans le domaine d'études politiques et publiques et des enjeux contemporains », affirme-t-il.

Les professeurs de l'équipe de M. Denis expriment la volonté de participer à ce projet, mais « ça ne requiert pas la création de nouvelles unités et le déplacement des programmes et des profes-seurs. Il y a des moyens plus simples que ce que propose le rap-port Plamondon », ajoute M. Denis.

Dans cette perspective, les points fondamentaux sur lesquels l'équipe de M. Denis ont insisté jeudi dernier lors de la consulta-tion seraient tout d'abord que les professeurs soient en faveur de ce projet si l'idée de base est de renforcer les capacités de l'Université d'Ottawa et d'élever son profil dans le domaine des études politiques et publiques. La seule question sur laquelle il n’y a pour l'instant aucun consensus est la manière d’y arriver.

Le parcours suivi jusqu’à présent pour réaliser ce projet manque toutefois la consultation et l'implication des gens les plus intéressés, selon M. Denis. « S'il y aurait eu un meilleur processus d’accès sur l'implication et sur la participation des professeurs dans la création de ce projet, nous nous serons rendus aujourd'hui à une meilleure étape. Ce que nous vou-lons c'est travailler avec le groupe de M. Detellier de façon constructive pour accomplir l'objectif fondamental, qui est de renforcer les capacités de l'Université dans le domaine des études politiques », a-t-il conclu.

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27 janvier 2014 [email protected] ACTUALITÉS

Sinda GarzizAdjointe actualités

Jeudi dernier, dans l'enceinte du bâtiment Tabaret de l'Université d'Ottawa (U d’O), le Syndicat des étudiant.e.s employé.e.s de l'Université d'Ottawa (SCFP 2626) a tenu une assemblée gé-nérale spéciale pour informer ses membres de l'état actuel des négociations avec l'Université en vue d'une nouvelle convention collective dont les enjeux fonda-mentaux sont la hausse des frais de scolarité, l'assurance médicale et la sécurité d'emploi.

L'assemblée générale (AG) a été ouverte par la présentation brève du rapport de la présidente Isabelle Hétu, portant sur les ac-tivités qu'elle a réalisées ces derniers mois. Il s’est ensuivi la présentation du rapport fi-nancier par la trésorière Fatemeh Pourazizi, qui a aussi été adopté mais qui ne sera pas officiel avant la prochaine AG puisque les comptables ont tout récemment terminé la vérification financière.

Il y a ensuite eu la nomination d'un 15e

membre honoraire, soit Olivier Roy, par la présidente, et la confirmation des postes élus qui sont les suivants : Miriam Martin délé-guée chef francophone, Gilbert Maclaughlin secrétaire archiviste, Hamidreza Naderian agent de liaison, Robert Head membre en

règle, Éric Mallette président d'assemblée et Parinaz Sobhani et Mohammad Shafiei tous deux syndics.

La seconde partie de l'assemblée générale a porté sur les résultats des négociations que le SCFP a entreprises avec l'U d'O. Le pré-sident du comité de négociation a présenté un rapport détaillé comportant plusieurs points importants. Le premier dicte que l'étudiant qui réalise son projet de recher-che à l'étranger ne devrait pas être le seul responsable de sa sécurité. Si l'Université demande à l’étudiant de prendre la respon-sabilité complète de son assurance voyage, surtout s'il s'agit d'un pays dans lequel il y a un danger potentiel, le SCFP 2626 déplore que l'Université ne devrait pas envoyer des étudiants dans des pays dangereux et leur de-mander de payer une assurance voyage, car l'assurance ne va pas les couvrir du danger. Le Syndicat demande que l'Université soit complètement responsable des étudiants

qu'elle envoie à l’étranger.Le président du comité de négocia-

tion Jonathan Lorange a expliqué que « si l'étudiant part à l'étranger comme assistant de recherche, l'Université lui demande de signer des papiers qui prouvent qu'il est respon-sable de son assurance et que l'Université n’assume aucune responsabilité, si ce n’est qu'il faut que le superviseur ne l'envoie pas dans un endroit dangereux et que la sécurité de l'étudiant soit aussi la responsabilité de l'Université. »

Le deuxième point soulevé par le comité de négociation est la mise sur pied d'un mécanisme de contrôle de la hausse des frais de scolarité pour les professeurs assistants. Le Syndicat a proposé aux employeurs et à l'Université qu'il y ait une augmentation de salaire de 5 %, mais avec une garantie qu'il n'y aurait pas de hausse des frais de scolarité pour permettre aux em-ployés de vivre au-dessus du seuil de la pauvreté. L'Université a répondu par une augmentation de

1 % sur quatre ans, mais sans aucune garantie concernant la hausse des frais de scolarité.

Un troisième point proposé par le Syndicat concerne les congés parentaux payés, auquel ni les employeurs ni l'Université n'étaient réceptifs.

D'autres points proposés par le SCFP concernent les pratiques d'embauches des professeurs assistants, qui doivent être pub-liques, transparentes et suivre les règles de l'embauche. Pour ce qui est de l'assurance santé et dentaire, le SCFP demande que les employ-eurs participent au payement de l'assurance et à la mise en place d'un programme d'aide aux personnes à charge qui, pour diverses raisons, ne peuvent payer les frais de scolarité dans leur totalité. Présentement, l'Université doit traiter les étudiants cas par cas.

Suite aux différentes réactions émises par l'Université au cours des négociations, trois sous-comités ont été créés afin de se concentrer sur des aspects particuliers du processus. Le premier sous-comité se concentrera sur tout ce qui est relatif à toute forme d'harcèlement dont les em-ployés peuvent être victimes, le second s'occupera de la procédure des embauches et le troisième des fonds d'aide aux étudiants à charge.

Le dernier point par lequel s'est conclu le rapport du comité de négociation est que « l'Université veut mettre un terme au travail des syndicats », affirme la présidente Isabelle Hétu, par le fait que l'employeur met beaucoup de temps pour répondre aux demandes du Syn-dicat et les réponses sont très vagues et insat-isfaisantes.

À la fin de l’AG, la présidente Isabelle Hétu a expliqué qu'il y aura une dernière séance de négociation avec l'Université lundi prochain, lors de laquelle le Syndicat essayera encore une fois de soumettre ses demandes. En se basant sur cette séance de négociation, une décision sera prise par toute l'assemblée lors de la pro-chaine AG, qui aura lieu à la mi-mars prochain, à savoir si une grève ouverte sera nécessaire jusqu’à ce qu’une entente soit conclue.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXCEPTIONNELLE DU SCFP 2626

Les professeurs assistants pourraient faire grève

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27 janvier 2014ACTUALITES [email protected]

Samuel LafontaineAdjoint actualités

Un nouvel épisode de l’émission Ripostes a été enregistré devant le public le vendredi 24 janvier dernier. Le tournage a eu lieu en début d’après-midi au Centre universitaire Jock Tur-cot, sur le campus de l’Université d’Ottawa.

Ripostes est une émission de débats lors duquel s’affrontent deux équipes formées de deux personnes qui devront faire face aux cri-tiques d’un jury et du public. Chaque équipe est composée d’un premier ministre, d’un ministre ou d’un chef de l’opposition, et d’un membre de l’opposition. Le débat est lancé par le premier ministre. Il s’agit d’une émis-

sion d’une durée d’une heure, diffusée sur le réseau TV Rogers. L’épisode tourné vendredi dernier sera diffusé le vendredi 31 janvier de 20 h à 21 h.

C’est maintenant Simon-Nicolas Grand-maitre qui tiendra la barre de Ripostes, suite au départ de Cédrik Cormier, qui animait l’émission l’automne dernier. Simon-Nicolas a expliqué que « pour des raisons personnelles, Cédrik ne pouvait plus faire l’émission, donc on m’a demandé de le remplacer. Je participais déjà à l’émission l’automne dernier en tant que juge ». Simon-Nicolas Grandmaitre a été rem-placé dans son rôle de juge par Jérôme Simon.

Cette émission est rendue possible grâce à la collaboration de TV Rogers, de la Société

étudiante des débats français de l’Université d’Ottawa (SEDFUO) et du Service de vie communautaire de l’U d’O.

Dans ce premier épisode, le débat avait pour thème la légalisation de l’usage de drogues sous supervision médicale par les sportifs. C’est donc sur ce thème qu’ont dé-battu Félix, Laurence, Simon et Charline, quatre étudiants de l’U d’O. Pour connaitre l’équipe gagnante, il faudra regarder l’émission lors de sa diffusion. Cependant, ceux-ci se sont mérité la modique somme de 3000 $ sous forme de bourses.

Les personnes intéressées par l’émission et ayant manqué le tournage de vendredi dernier pourront se reprendre à une date ulté-

rieure puisque l’émission est enregistrée trois fois par semestre à l’Agora du Centre univer-sitaire (UCU).

Pour participer comme concurrent à Ri-postes, aucune inscription préalable n’est req-uise, mais il est préférable d’être impliqué avec la SEDFUO pour participer. La SED-FUO tient des rencontres régulièrement et organise plusieurs activités tout au long de l’année. La Société de débats est également à l’origine du journal étudiant La Rotonde, créé en 1932.

Concernant Ripostes, la décision de tourner une deuxième saison ou non l’année prochaine n’a pas encore été prise selon l’animateur de l’émission.

David Beaudin HyppiaChef de pupitre

En commençant avec la mise à jour de l’exécutif, Anne-Marie Roy, présidente de la FÉUO, a annoncé qu’elle avait eu une bonne rétroac-tion des activités étudiantes du mois de décembre. Elle a annoncé aussi divers évène-ments qui se produiront sur le campus pendant le semestre d’hiver, telle que la semaine de la poutine, qui aura lieu durant la semaine du 24 mars. Elle a aussi annoncé qu’elle allait participer à une rencon-tre concernant un nouveau règlement municipal qui con-cernera la modification des maisons de la Côte-de-Sable en appartements pour la lo-cation étudiante. Nicole Des-noyers, v.-p. aux affaires de l’équité, a fièrement annoncé le début de la semaine inter-nationale qui commencera dès ce lundi. Elle a aussi briève-ment mentionné que le mois de la francophonie prendra place au mois de mars et an-noncé la venue de plusieurs conférences à la fin du se-mestre concernant la santé mentale ainsi que de multiples

conférences sur le mouve-ment queer au début du semes-tre d’été. Dave Eaton, v.-p. aux finances, a déclaré qu’il y avait eu une légère diminution des profits au 1848, mais que c’est une vague qui a affecté la majorité des bars étudiants

sur le campus. Il a aussi fait un retour sur le budget et il semble satisfait des résultats. Chris Hynes, v.-p. aux affaires universitaires, a déclaré que la bibliothèque Morisset allait al-longer ses heures d’ouverture durant le semestre d’été.

La période des questions qui s’est ensuivie fut carburée par des questions sur le futur référendum sur les Assemblées générales qui auront lieu en même temps que les élections de la FÉUO en février. Marcus Mattinson, étudiant en science

politique qui assistait au Con-seil d’administration (CA) a posé des questions concernant les coûts de telles campagnes référendaires et s’est adressé directement à la présidente pour lui demander « pourquoi le Conseil veut recommencer

une telle procédure ». Le prési-dent du Conseil, Dave Molen-huis a dû calmer les interlocu-teurs car cela ne tenait plus, selon lui, dans la structure de la période des questions.

Ensuite prit place la présentation des motions. Quatre motions ont été présentées, dont une visant à refonder un article de la con-stitution de la FÉUO concer-nant la section numéro 4, qui énonce les règles des élec-tions étudiantes. Cette mo-tion vertigineuse a cependant été reportée à la prochaine réunion de février suite à un vote majoritaire. Une autre motion visant à enlever les points d’informations lors de la présentation d’une motion pour alléger le travail a aussi été refusée. Une autre motion, qui proposait que les étudi-ants n’auraient pas à payer les frais du semestre d’été pour être considéré étudiant durant cette période, a été reportée au mois de mars. La quatrième et dernière motion visant à ce qu’un membre votant puisse modifier une motion à l’ordre du jour avec l’aide de deux tiers du Conseil a été approuvée.

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FÉUO

Report de la motion concernant les élections

REPRISE DE L’ÉMISSION RIPOSTES

Un nouvel animateur à la barre

L’émission Ripostes - Photo Ayoub Ben Sassi

La motion concernatn les élections sera revue lors de la réunion de février - Photo Yulia Mikhailovna Teryaeva

Page 6: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

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27 janvier 2014 [email protected] ACTUALITÉS

Marc-André Bonneau etDavid Beaudin Hyppia

Nous sommes arrivés au bureau de M. Sioui, où une bonne odeur de sauge parfumait l’air. Une dame qui passait devant son bureau s’est exclamée « Smells like barbecue! », on a tous ri. M. Sioui, grand homme mince à l’allure sereine, se dressait devant nous. De sa voix calme, il nous a remerciés d’être venus le rencontrer.

La Rotonde a eu la chance de s’entretenir avec ce grand esprit, fondateur du programme d’études autochtones de l’Université d’Ottawa et auteur de multiples ouvrages fon-dateurs qui proposent une vision de l’histoire de l’Amérique du point de vue des Premières nations.

La Rotonde : Pourquoi avoir choisi l’histoire comme disci-pline?

George Sioui : Au début, mes professeurs m’ont dit « qu’est-ce que tu viens faire en histoire, les Amérin-diens sont supposés aller en anthro-pologie! C’est eux qui s’intéressent à vous autres! ». Je leur ai dit que mon père m’a dit de faire d’autres livres d’histoire, et non pas de faire d’autres livres d’anthropologie. J’ai été un peu têtu et je suis resté là-bas, mais je n’ai pas bénéficié de beau-coup d’aide de la part des historiens, c’est surtout des sociologues, des philosophes et des anthropologues qui m’ont aidé. Éventuellement, j’ai été en contact avec des gens comme Claude Lévi-Strauss aussi. En his-toire, je n’ai trouvé personne pour vraiment s’intéresser à ce que je vou-lais faire. Mais, je sentais que c’était

dans le domaine de l’histoire que les Amérindiens ont momentanément perdu la bataille. C’était le meilleur chemin pour moi de créer des ponts avec la société. On se frappe tou-jours aux mêmes murs, c’est toujours l’incompréhension entre les deux cul-tures. J’ai toujours trouvé qu’il fallait réinterpréter l’histoire de façon à se rencontrer, se comprendre. Parce que quand on fait l’histoire d’un point de vue amérindien, ce n’est pas vraiment de l’histoire. C’est de la philosophie.

LR : Croyez-vous que l’histoire amérindienne de l’Amérique ait une portée universelle?

GS : Oui, parce que le but de cette histoire, c’est de redécouvrir la circularité de la vie, l’interdépendance entre tous les éléments de la création. À ce niveau, c’est une histoire uni-versaliste, qui veut que les gens com-prennent une autre façon d’apprécier la vie.

LR : À quel moment de votre vie avez-vous réalisé qu’il était nécessaire de réécrire l’histoire?

GS : J’étais très jeune. Quand je suis revenu de l’école après ma pre-mière leçon d’histoire, j’étais sous le choc. On nous avait dit que nos an-cêtres avait été cruels et qu’ils n’ont pas su apprécier ce que les « bons » missionnaires nous apportaient. Mon père m’a dit « il ne faut pas croire cette histoire-là, ce n’est pas de la vraie his-toire. Un jour, tu pourras t’occuper d’écrire d’autres livres d’histoire. Nos peuples ont été bons avec les Euro-péens et les Français, ont essayé de s’entendre avec eux autres et se sont entendus beaucoup avec eux. » Mal-heureusement, ce qu’ils ont écrit dans les livres d’histoire ne représente pas notre réalité.

LR : Quelles sont les sourc-es d’indignations qui vous ont amené à réécrire l’histoire?

GS : Ce qui était surtout in-dignant, c’est qu’on était présentés comme des peuples qui n’étaient pas totalement rationnels et qu’on ne cherchait qu’à se battre et à guerroyer. Ils évoquaient que si les Européens

n’étaient pas venus ici, on aurait con-tinué à s’entre-détruire. Ça faisait de nous des sous-humains, et ça niait notre rationalité. On n’était pas, selon eux, des gens adéquats pour atteindre un niveau de civilisation.

LR : Si vous commenciez vos réflexions en ce moment, auriez-vous les mêmes sources d’indignations, de révoltes?

GS : Oui, je pense que cela n’a pas changé substantiellement. Je pense qu’on n’a pas tellement avancé, comme société, pour s’accepter. Pen-dant trop longtemps, il y a eu trop de préjugés qui ont été véhiculés dans les livres d’histoire, dans les écoles. Ce qui a changé, c’est que la société est maintenant plus consciente qu’il faut que cela soit un effort collectif. Ça prend de l’éducation. Il faut s’éduquer entre nous. La crise environnemen-tale concorde avec tout cela aussi. Ça aide les gens à se rendre compte qu’on ne s’en va pas vraiment dans une bonne direction, comme société. On a besoin des ressources de tout le monde. Les gens ont un sens que quelques réponses à ces questions peuvent venir, et doivent venir, des peuples amérindiens. Ça, ça a changé.

LR : Ainsi, vous trouvez qu’on retrouve, dans le discours envi-ronnementaliste et féministe, une philosophie similaire à la philoso-phie circulaire des Premières na-tions?

GS : Oui, le mot « recirculariser » l’humanité ou la société est vraiment à l’ordre du jour, parce qu’on aurait des sociétés circulaires et matricen-tristes. Et aujourd’hui, le discours, environnementaliste et féministe de ces groupes-là, vient se ressourcer dans nos idées. Il y a de plus en plus de monde qui pensent et qui sont conscients, et qui font un pas dans notre direction. Et nous dans la leur aussi, parce qu’on a toujours été privés de participer, alors c’est notre désir, comme celui de n’importe quel peuple ou individu, de contribuer à quelque chose pour l’ensemble de la communauté.(Suite dans la prochaine édition)

ENTREVUE AVEC GEORGES SIOUI, PREMIÈRE PARTIE

« Recirculariser la société »

George Sioui- Courtoisie

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27 janvier 2014ACTUALITES [email protected]

AFFAIRE RANCOURT

Marc-André BonneauAdjoint actualités

Une application dépo-sée le 7 janvier à la Cour suprême du Canada par l’ancien professeur De-nis Rancourt demande à ce que ses arguments évoquant l’apparence de partialité du juge Robert Beaudouin soient consi-dérés.Ces arguments ont été déposés dans la mo-tion pour champartie et maintenance du procès pour diffamation qui oppose Denis Rancourt, ancien professeur de physique de l’Université d’Ottawa (U d’O) à Jo-hanne St-Lewis, profes-seure adjointe à la Sec-tion de common law.

Ce procès est toujours source de polémique importante, entre autres puisque le recteur de l’U d’O, Allan Rock, a accordé à Mme St-Lewis un budget sans limites pour ses frais de Cour. Les fonds publics sont donc utilisés pour sa cause.

M. Rancourt a affirmé que « l’application d’aller en appel est pos-siblement la dernière étape juridique de toute une longue histoire. […] Il y a maintenant un dossier qui est ouvert [à la Cour suprême du Canada]. Cela a été soumis le 7 janvier ».

De plus, selon M. Rancourt, le juge Beaudouin a refusé d’écouter les éléments qui expliquent la présence de biais et a menacé M. Rancourt d’outrage au tribunal. Les arguments de la plaignante et de l’U d’O, qui vi-seront à prouver l’impartialité du juge, seront déposés à la Cour dans les pro-chaines semaines.

Questionné sur les implications de la possible partialité du juge Rob-ert Beaudouin dans cette motion, M. Rancourt a évoqué que ses craintes « étaient une raison d’aller en appel à la Cour d’appel de l’Ontario ». La situa-tion telle que décrite par l’ancien pro-fesseur de physique évoque que le juge Beaudouin « a des liens personnels, fa-

miliaux, émotionnels et financiers avec un parti qui intervient pour la plaig-nante impliquée dans le cas ».

Parmi les arguments de M. Ran-court, le fait que le juge Robert Be-audouin et l’U d’O aient des arrange-ments financiers pour une bourse nommée en l’honneur du défunt fils de M. Beaudouin, ainsi que l’U d’O ait une salle de réunion portant le nom de son fils comptent parmi les élé-ments qui viennent semer le doute par rapport à la partialité du juge Robert Beaudouin.

La position tenue par M. Rancourt défend « qu’il avait eu apparence de partialité à la Cour inférieure, et que toutes les décisions de la Cour inféri-eure étaient teintées de partialité et devaient être complètement revues. La Cour d’appel de l’Ontario a re-fusé d’écouter cet argument. J’amène donc ce même argument à la Cour su-prême, en disant [que la Cour d’appel de l’Ontario] avait le devoir de l’examiner et de l’évaluer en détails. »

Les craintes soulevées quant à la partialité du juge Robert Beaudouin ont été évoquées au début des procé-dures judiciaires, en 2012. Depuis le

début de cette saga juridique, « il y a sept juges qui ont été impliqués, qui ont entendu ces choses », a confirmé l’ancien professeur. « C’est [à la Cour suprême] de décider. Ils peuvent ren-verser la décision de la Cour d’appel et demander [à la demanderesse et au défendeur] de retourner à la Cour d’appel », s’est exclamé M. Rancourt.

Dans le cas où la Cour suprême trancherait que les arguments du défendeur doivent être écoutés, « on serait obligés de retourner en ar-rière jusqu’à la Cour de première in-stance, et de refaire le tout pour cor-riger toutes les décisions qui ont été prises et qui seraient teintées par la partialité », a-t-il ajouté.

Les mécanismes établis impli-quent que, dans l’éventualité où la dé-cision de la Cour suprême confirme les craintes de partialité évoquées par M. Rancourt, les partis doivent recommencer le processus juridique. Ainsi, aucun arrangement n’est pos-sible. Le procès pour l’action princi-pale reprendra le 12 mai, à moins que la Cour suprême ne rende sa décision sur l’application du défendeur avant cette date.

Allégation de partialité contre le juge Beaudoin

Denis Rancourt - Photo Archives La Rotonde

EN BREFUne maitrise en bilinguisme à l’Université d’Ottawa

Un nouveau programme d’étude au deuxième cycle sera of-fert à l’Institut des langues officielles et du bilinguisme (ILOB). Peu d’informations sont sorties sur cette affaire, mais le recteur de l’Université d’Ottawa, Allan Rock, a affirmé qu’il s’agit d’une initia-tive qui vise à « élargir et diversifier notre offre, augmenter la qualité de l’expérience étudiante et consolider notre engagement à l’égard du bilinguisme et des collectivités francophones ».

Il est mentionné dans le communiqué de l’Université annon-çant la création du programme que « les étudiants y acquerront des compétences de haut niveau en recherche, en suivant un cours de méthodologie spécialisée, en rédigeant des mémoires exhaustifs et, s’il y a lieu, en menant des recherches pour leur thèse ». Ce nou-veau programme permettra aux étudiants d’approfondir leurs con-naissances en linguistique, en méthodologie ainsi qu’en techniques d’apprentissage, d’enseignement et d’évaluation de langue seconde pour adultes. « Le programme fera appel à l’expertise des profes-seurs de l’ILOB et d’autres départements de la Faculté des arts, de la Faculté d’éducation et de la Faculté des sciences sociales. »

Le rire pour unir!Juste pour rire et la Fondation canadienne pour le dialogue des

cultures présenteront le Gala Juste pour rire des Rendez-vous de la Francophonie du 1er février au 7 mars, et pour une deuxième année consécutive. Le spectacle se produira à La Cité.

La Fondation canadienne pour le dialogue des cultures a pour mission de stimuler la vitalité linguistique et identitaire des com-munautés francophones. « Dès son arrivée au Canada, Champlain a créé l’Ordre de Bon-Temps, prouvant que l’intérêt du peuple fran-cophone pour l’humour et les festivités de toutes sortes ne date pas d’hier », affirme Guy Matte, directeur général de la Fondation.

La tournée des humoristes s’arrêtera dans la région de la capi-tale nationale avant de faire un tour du Canada au grand complet, en passant par le Nouveau-Brunswick, l’Ontario, le Manitoba et la Colombie-Britannique ainsi que la Nouvelle-Écosse et l’Alberta.

Des humoristes des diverses communautés francophones de partout au pays accompagneront Jérémie Demay, humoriste et maitre de cérémonie. Des humoristes comme Guillaume Wagner et Mike Ward, ainsi que Mélanie Couture, Simon Leblanc, Olivier Martineau, Pierre Bruno Rivard, Dorothy Rhau, auront la chance de côtoyer sur scène des collègues du Nouveau-Brunswick, dont JC Surette, André Roy, Jean Sébastien Lévesque, Robert Gauvin et du Manitoba, Michel Roy et Micheline Marchildon. Visitez le site des Rendez-vous de la Francophonie pour plus de détails. (www.rvf.ca)

David Beaudin HyppiaChef de pupitre

Très prochainement, La Rotonde, sera de retour sur les ondes de CHUO 89,1 FM.

Page 8: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

Léa Papineau RobichaudAdjointe à la rédaction

D’ici la fin de 2014, le nombre de Canadiens qui feront usage des abonne-ments multiples à la télé augmentera à 2,5 millions, soit une hausse de 150 % depuis 2012. C’est ce que le rapport sur les Prédic-tions TMT (Technologies, médias et télécommunica-tions) 2014 de Deloitte a révélé lors de sa publica-tion le 14 janvier.

Ainsi, les Canadiens seraient por-tés à s’abonner à la télévision par l’intermédiaire des câblodistributeurs traditionnels tels que Bell ou Rogers, mais de s’abonner en plus à au moins un autre service de télévision par contour-nement (TPC), tel que Netflix ou Hulu. Un phénomène normal, selon François Sauvageau, leader du secteur des Tech-nologies, médias et télécommunica-tions, région du Québec, puisque les fournisseurs de câblodistribution, de té-lécommunication et de satellite offrent de plus en plus de contenu en ligne.

« [La TPC] c’est un peu comme s’il y avait sur le web des chaînes spéciali-sées, à la YouTube, mais qui deviennent cette fois-ci payantes et ça te donne ac-cès, dans certains cas, à des contenus complètement exclusifs », explique le professeur titulaire au Département de communication de l’Université d’Ottawa (U d’O) et ancien journaliste à Radio-Canada, Pierre Bélanger. Il ajoute que le phénomène a été lancé par la sé-rie House of Cards, diffusée sur Netflix, qui a remporté six prix, dont un Golden Globe, et obtenu plus d’une vingtaine de nominations dans différents galas.

« Ça ouvre la porte à une nouvelle habitude : regarder la télévision quand bon me semble. Il y a 25 ans quand je voulais regarder une émission de télévi-sion, je devais être devant mon écran à une heure précise », souligne Luc Du-pont, professeur au Département de communication de l’U d’O et auteur de quatre livres sur la publicité, les médias et Internet. « La nouvelle génération re-garde la télévision quand ça lui tente et aussi devant l’écran qui lui tente. »

De quoi préoccuperle CRTC

Les prédictions de ce rapport au-

ront sûrement de quoi intéresser le Conseil de la radiodiffusion et des télé-communications canadiennes (CRTC). Les deux professeurs s’entendent d’ailleurs pour dire que les grands mé-dias canadiens ont déjà entamé une ré-flexion pour à leur tour entrer dans la danse initiée par Netflix.

« Il y a un resserrement, il y a de moins en moins de joueurs : Bell qui a mis la main sur Astral, Rogers qui a signé des contrats d’exclusivité pendant dix ans avec la LNH et le baseball aux États-Unis. Il y a de moins en moins de kiosques qui sont disponibles et qui sont ouverts et quand il y a de moins en moins de kiosques, ça met les Bell, Rog-

ers et compagnie dans des positions de force », déplore M. Bélanger.

« Le CRTC est extrêmement préoc-cupé par l’avenir, parce qu’il ne veut pas que chaque programme qui est popu-laire, comme un match de hockey ou Tout le monde en parle, deviennent des contenus pour lesquels les gens doivent nécessairement débourser de l’argent », souligne l’ancien journaliste de Radio-Canada, tandis que son collègue signale que l’organisme public est souvent très lent à réagir dans ce genre de situation puisqu’il est difficile d’en prévoir les conséquences.

M. Dupont rappelle qu’avant les Fêtes, Netflix a annoncé qu’il explorait

la possibilité d’offrir un forfait de cinéma à la maison. « Ça donnerait la possibilité, par exemple, pour un 3trois ou quatre dollars de plus par mois, d’avoir accès à des films qui sont lancés le même soir au cinéma, sans se déplacer. »

Une idée sensée selon l’auteur et professeur, mais qui risque de donner des maux de tête à l’organisme public qui réglemente la radiodiffusion et les télécommunications au Canada. « Il n’y a plus de frontières et le problème avec le CRTC, c’est qu’historiquement, celui-ci fonctionnait avec des frontières, c’est-à-dire que la radio c’était de la ra-dio, la télévision c’était de la télévision, etc. Aujourd’hui, avec les nouvelles ré-alités du web, ça devient très difficile de départager tout ça. »

Les services en français

Selon un rapport de Media Tech-nology Monitor, le phénomène de TPC semble bien implanté au Canada. Netflix aurait augmenté son nombre d’abonnés canadiens de 25 % en 2013. Restera maintenant à savoir quels types de services seront offerts aux franco-phones du pays.

« La question va se poser sur les ser-vices en français, parce qu’évidemment, l’économie d’échelle est beaucoup moins profitable pour les services en français qu’elle peut l’être du côté an-glais, pour des raisons évidentes quand tu vis en Amérique du Nord », affirme Pierre Bélanger.

« Pour ce qui est des services en français, on est historiquement très lent à bouger. L’avantage c’est qu’on est ca-pable de voir ce qui marche et ce qui marche moins et par la suite d’explorer l’avenir. Par contre, à une ère où les frontières disparaissent de plus en plus, le danger c’est qu’à partir du moment où vous serez abonné à Netfilx, est-ce que vous aurez le goût de vous abonner cinq ans plus tard à un service essentiel-lement et purement francophone? Per-sonnellement, j’en doute », conclut M. Dupont.

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27 janvier 2014 [email protected] ACTUALITÉSHAUSSE DE 150 % DES ABONNEMENTS MULTIPLES À LA TÉLÉ À PRÉVOIR

Regarder la télévision à tout moment

www.uOttawa.ca/vr-etudes-academic/fr/commentaires-suggestions.html

Services offerts dans les deux langues officielles : commentaires ou suggestions?L’Université d’Ottawa est fière d’offrir des services en français et en anglais. Faites-nous part de vos commentaires et suggestions pour nous permettre de continuer à améliorer notre offre de services dans les deux langues officielles.

Université d’Ottawa | University of Ottawa

Page 9: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

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27 janvier 2014ACTUALITES [email protected]

Nicholas DuBois et David Beaudin Hyppia

La lutte contre les

changements climatiques

doit-elle nécessairement

être réalisée par l’instance

étatique?

Nicholas : Je suis certainement de l’avis que le mouvement écologique a subi et continue de faire face à la cooptation, tant par les grandes multinationales que par les gouvernements. Tandis que la réalité des transformations clima-tiques requiert des actions radicales, ceux qui tiennent au mythe de la croissance économique infinie (dont la majorité des gouvernements) ont intérêt à trans-former les discours qui entourent la question écologique et en faire une prob-lématique d’ordre technique. Nous aboutissons donc avec des solutions telles qu’un marché du carbone ou encore la géo-ingénierie, conçus pour préserver un système économique qui repose, fondamentalement, sur l’accumulation in-cessante. La tâche des mouvements écologiques peut donc paraître herculée-nne ; les conséquences de l’inertie seront, comme l’annonce le 5e rapport du GIEC, catastrophiques. L’État moderne dispose de la capacité de mobiliser des montants de capitaux importants pour transformer la production éner-gétique et, simultanément, encourager une décroissance de la consommation. De telles transformations nécessitent une coordination étatique importante et permettraient la mise en oeuvre de programmes novateurs – la réduction des heures de travail, l’investissement dans les énergies renouvelables et le désinves-tissement des énergies fossiles.

David : Je suis bien en accord avec vos propos, mais je pense que l’État est impuissant pour mettre en place de tels changements. Lorsque que je parle de l’État, je parle des forces politiques qui le sous-tendent, car il est évident que l’État possède les moyens concrets de changer les pra-tiques énergétiques du pays. Cependant, si la réalité écologique rattrape les pratiques économiques, les institutions étatiques restent encore accro-chées aux pratiques capitalistes. On ne peut pas se fier sur une institution qui vise les mêmes fins que les compagnies pétrolières, par exemple. La puissance politique cherche à investir dans un constant renouvellement énergétique à court terme, qui ne doit pas nuire à la stabilité économique (et politique). Un des enjeux reste le financement d’un tel projet. L’État ne sera pas en mesure de faire de tels changements en se basant exclu-sivement sur des fonds publics, il devra se tourner vers des fonds privés, et c’est le problème fondamental. On ne peut pas se sortir de ce cercle vicieux du financement. D’après moi, les véritables changements se produiront dans la sensibilisation et dans le changement des habitudes de consommation, qui découlent des discours qui dépassent l’institution étatique. Des organismes comme Équiterre ou encore Greenpeace font émerger les aberrations écologiques de notre système économique, et cela au grand dam des gouvernements. L’État doit, pour se défaire de son lien incestueux avec les compagnies pétrolières, maximiser l’innovation technologique écologique. Le Canada pourrait devenir un des premiers pays à reposer sur la recherche et sur la spécialisation des pratiques én-ergiques que l’on a présentement, mais pourrait être aussi précurseur des techniques et des pratiques post-carbones.

Nicholas : Il est important de clarifier ce que j’entends par une lutte qui sera réalisée par l’État ; cette dernière ne sera pas le véhicule principal d’un renou-veau écologique, ni l’instance unique de cette lutte. Je préconise le rôle de l’État puisque sans celui-ci, le terrain de la société civile n’est pas propice au développe-ment d’un (ou des) mouvement(s) écologique(s). En effet, le discours qui veut faire de la crise écologique une question de technique (à laquelle une solution profitable aux actionnaires peut être trouvée) se situe clairement dans la sphère du marché, et donc en dehors de l’État. Dans la sphère de la société civile, le mouvement écologique peut tisser des liens avec des organismes syndicaux, par exemple, pour réclamer des politiques écologiques en dehors du cadre politique formel. L’État demeure plus perméable face aux demandes populaires (mal-gré les grandes lacunes de notre démocratie parlementaire). Si le mouvement écologique n’adresse pas le rôle de l’État, et considère déjà ce terrain comme étant perdu (en raison d’une supposée complicité permanente avec les forces économiques), les acteurs économiques qui profitent du statu quo sauront dominer le discours écologique. Je n’adresserais pas la question de la « prise de conscience » écologique auprès de la population, non pas que celle-ci ne soit pas importante, mais qu’il faudrait tout un autre débat pour commencer à éclaircir cet enjeu. Toutefois, dans une lueur d’optimisme, il est à espérer que collective-ment nous puissions investir nos États de la capacité d’adresser les changements climatiques et de devenir, parallèlement, le champ du renouveau démocratique.

David : L’État reste plus perméable face aux demandes populaires, certes. Cependant, le renouveau énergétique s’ancre dans une idéologie qui très souvent découle des mouvements de gauche systématiquement rejetés, malgré les preuves scientifiques, par les mouvements de droite. L’État, malheureusement, reste à la merci des changements de partis fréquents qui peuvent défaire les progrès environnementaux en quelques mandats. La construction d’un réel renouveau ne peut pas être constamment ré-acheminée par des idéologies contraires. Ce problème d’ordre politique bloque tout espoir de voir se réaliser un réel changement dans les pratiques énergétiques. Pour moi, le changement doit se produire directement chez les gens, dans les maisons, aux travers d’une connaissance des techniques domestiques. La cour peut devenir un jardin, le toit peut devenir un espace à panneau solaire, etc. Ce qui manque ce ne sont clairement pas la matière et l’espace, mais bien la capacité et le savoir.

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Léa Papineau-RobichaudAdjointe à la rédaction

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27 janvier 2014 [email protected] ACTUALITÉS

REVUE DE PRESSEApprendre à enseigner l’apprentissage individualiséThe Griff, Université MacEwan

Lors d’une présentation du Dr. Paul Martin, les étudi-ants et membres du corps professoral de l’Université ont discuté de différents moyens qui pourraient être utilisés pour avantager un apprentissage plus individualisé. M. Martin est convaincu que les universités devraient favoris-er l’apprentissage plutôt que l’enseignement. Il a souligné quelques problèmes des universités traditionnelles en gé-néral, entre autres l’organisation des classes et des cours. Pour lui, les méthodes d’enseignement et d’apprentissage sont rendues monnaie courante, ce qui empêche de les questionner et de les améliorer. Il propose comme solu-tion une méthode d’apprentissage hybride. Toute la matière du cours serait disponible en ligne et une discussion avec les étudiants et le professeur serait organisée une fois par semaine pour s’assurer que les étudiants comprennent la matière. « Des études ont démontré que les modèles hy-brides ont non seulement un haut taux de satisfaction des étudiants, mais aussi un taux de réussite plus élevé », a in-sisté M. Martin.

Sommet sur la gouvernance de la FÉÉCUMLe Front, Université de Moncton

La Fédération des étudiants et des étudiantes du centre univer-sitaire de Moncton (FÉÉCUM) et la vingtaine d’étudiants présents pour le Sommet sur la gouvernance étant prévu le 18 janvier derni-er se sont heurtés à une porte close. La garde de sécurité a refusé au président de la Fédération, Kevin Arseneau, de déverrouiller le resto-bar, appelé le 63, où devait se dérouler le Sommet. « Ce que l’Université continue de nous dire, c’est qu’il n’y en a pas de prob-lème, puis que c’est juste un conflit d’horaire. Ce que nous disons c’est que cette salle-là est à nous puis que l’Université n’a pas un mot à dire là-dedans », a lancé M. Arseneau. Malgré les complications, trois objectifs sont sortis du Sommet sur la gouvernance : augmenter le pouvoir démocratique de chaque étudiant sur le campus en ré-formant l’Assemblée générale, augmenter la démocratie et la discus-sion aux réunions du Conseil d’administration et donner l’occasion aux membres du Conseil exécutif de donner plus de leur temps à la Fédération.

Un diplôme en accéléréMontréal Campus, Université du Québec à Montréal

Le campus Longueuil de l’UQAM offrira dès septem-bre prochain un DEC-BAC intégré en éducation présco-laire. Ainsi, les étudiants en Techniques d’éducation à l’enfance provenant du Cégep Édouard-Montpetit pour-ront obtenir un baccalauréat en trois ans plutôt qu’en qua-tre. « En plus de réduire la durée totale des études, un tel programme permettra d’assurer un passage harmonieux du DEC au BAC, en établissant une plus grande cohérence dans la formation », explique Marie Chantale Thibeault, coordonatrice à la Faculté des sciences de l’éducation. En effet, les étudiants vivront une transition plus facile, puisqu’ils commenceront dès leur dernière année de tech-nique à prendre des cours universitaires. La directrice du programme d’éducation préscolaire et d’enseignement pri-maire de l’UQAM, Sylvie Viola, est d’ailleurs convaincue que de cette manière, plus d’étudiants mèneront à terme leur BAC puisqu’ils connaîtront déjà le milieu, contraire-ment à de tout nouveaux étudiants. Les étudiants auront jusqu’au 1er mai pour s’inscrire à l’UQAM.

CHRONIQUE

Hier, mon prof a dit…David Beaudin HyppiaChef de pupitre

Vous est-il déjà arrivé de trouver un professeur franchement mauvais? Moi aussi. Chacun possède ses raisons pour s’offusquer du comportement d’un enseignant. Pour moi, c’est lorsqu’il enseigne mal la complexité des évènements historiques, politiques ou des questions philosophiques. Les gé-néralités sont les pires ennemis de l’universitaire. C’est assez ironique que certains professeurs enseignent que les « Amérindiens n’ont pas vraiment participé à la création de l’État canadien », ou encore « que Napoléon est le dernier à avoir tenté de créer un empire en Europe », et « qu’entre 1815 et 1914, il y a eu une paix relative en Europe ». Toutes ces affirmations sont totalement fausses, pourtant elles ont toutes été entendues dans mes cours.

Qu’est-ce que cela révèle de notre système d’enseignement universitaire? Comment des professeurs, bardés de diplômes, laissent consciemment des propos pareils se propager dans leurs cours. D’après moi, le véritable prob-lème réside dans le fait que la transmission de la connaissance n’est pas faite de manière à « faire apprendre » dans le but de forger l’esprit critique, mais bien seulement de « bourrer la tête » des étudiants pour les faire remplir des cahiers d’examens. Ici, je ne cherche pas à recréer la vieille dichotomie clas-sique où on cherche à prouver que les étudiants deviennent des automates de la connaissance, je cherche plutôt à prouver que la formulation simpliste pour but d’efficacité, la vulgarisation, nuit nécessairement à la construction d’une base solide universitaire. On enseigne donc aux étudiants à compren-dre des phénomènes historiques comme unifiés et stables. On en vient à des aberrations comme « Y’a rien qui s’est passé au Moyen Âge ». Le Moyen-Âge dure environ mille ans, ne venez pas me dire que rien s’est passé pendant mille ans d’histoire sur la planète Terre! J’ai déjà pensé ainsi, et j’ai réalisé, premièrement que j’avais tort, et deuxièmement, qu’on enseigne de manière à créer une constante schématisation simpliste de l’histoire.

J’entends ici les gens qui me diraient que ce serait trop long de tout ex-pliquer en détails, que l’étude d’un phénomène ou d’un champ deviendrait exaspérante, mais qu’est-ce qui est si difficile de dire qu’entre 1815 et 1914, il y a eu plusieurs conflits entre les États européens (pour n’en nommer qu’un, la fameuse guerre entre la France et la future Allemagne de 1870-1871 en Alsace-Lorraine)? Ce que le professeur a sûrement voulu dire dans ce cas précis, c’est qu’il n’y a pas eu de conflit comparable à la période napoléoni-enne, mais au lieu de dire ça, il a fait une affirmation erronée qui porte à confusion et qui frustre les gens qui connaissent l’histoire. J’en appelle donc à fustiger dans les classes les professeurs qui ne se forcent et/ou qui pensent que la vulgarisation « c’est assez pour des étudiants de deuxième année ». Il faut enseigner de manière à ouvrir l’esprit, car celui qui veut découvrir sera comblé, et celui qui s’en fout éperdument en aura « déjà entendu parler ». Pourtant, chaque année, on se fait dire : « Vous auriez dû apprendre ça dans votre cours de l’année dernière, non? »

Page 11: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

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27 janvier 2014

SPORTS Louis-Charles Poulin | [email protected]

Louis-Charles PoulinChef de pupitre

Le sprinteur et médaillé olympique, Bruny Surin, était de passage à l’Université d’Ottawa la semaine dernière. Lors d’une conférence, l’athlète canadien avait un message à transmettre et c’est celui de croire en soi, d’être persévérant et de ne ja-mais abandonner son rêve.

L’athlète natif d’Haïti a quitté sa terre natale pour s’établir à Montréal à l’âge de sept ans. Quelques an-nées plus tard, lorsqu’il regardait les Jeux olympiques à la télévision, Bruny Surin fut émerveillé par le sprinteur américain, Carl Lewis, dix fois médaillé olympique. À l’âge de 17 ans, Bruny Surin décida de s’entraîner pour réaliser son rêve. « Un jour, j’ai dit ouvertement : je veux aller aux Jeux olympiques et sauter et courir plus vite que mon idole Carl Lewis », a souligné Bruny Surin. « 99,9 % des gens me disaient d’être réaliste et que mon rêve était impossible », ra-conte-t-il, bien heureux aujourd’hui de ne pas s’être laissé influencer par les gens à l’époque. L’athlète déplore le fait que trop de gens sont négatifs et se laissent décourager par les autres. « Il faut rêver en couleur et avoir confiance en soi », croit-il. « La seule personne qui peut vous empêcher de réaliser votre rêve c’est vous », ajoute-t-il.

Les quelques personnes présentes à l’évènement semblaient avoir apprécié le message véhiculé par Bruny Surin. « Lorsqu’on rencontre des gens comme lui, on retient toujours des mots clés ou un slogan et ça nous reste en tête. J’ai bien aimé lorsqu’il a dit : " La personne que je me vois être est la personne que je vais être. " Je trouve ça puissant et inspirant comme citation », a men-tionné une dame venue écouter le codétenteur du record canadien au 100 mètres. « J’étais vrai-

ment captivé tout au long de sa conférence et ce fut excitant de lui parler par la suite », a confié un admirateur après avoir demandé un autographe au conférencier.

Bruny Surin réalise son rêve

Aujourd’hui, Bruny Surin est fier de raconter qu’après avoir fait de nombreux sacrifices et travaillé fort, il a atteint son rêve et bien plus. En 1993, il a remporté son premier titre mondial. Ensuite, en 1996, Bruny Surin et trois de ses coéquipiers canadiens ont été nettement négligés par l’opinion publique pour remporter l’épreuve de relais 4 x 100 mètres lors des Jeux olympiques d’Atlanta. « On s’est dits que pour gagner cette médaille d’or, il fallait jouer le tout pour le tout et prendre un risque. On s’est regardés dans le blanc des yeux et on s’est dits " sommes-nous con-fortables de faire l’échange du témoin sur 25 pas à la place de 27 pas " », se remémore Bruny Surin, qui avait expliqué préalablement qu’il était beaucoup moins risqué de faire l’échange du témoin sur 27 pas, mais aussi moins rapide. À la surprise générale, l’équipe ca-nadienne a devancé les Américains et les Brésiliens et a gagné la médaille d’or. « C’est la confiance qu’on a eue qui a fait toute la différence », estime-t-il. En 1999, Bruny Surin a établi son meilleur temps en carrière sur une distance de 100 mètres, soit 9,84 secondes. Cette marque représente encore de nos jours le record ca-nadien et aussi le moment que Surin a atteint son rêve de courir plus vite que son idole. En 2002, Bruny Su-rin s’est retiré définitivement de la compétition et il a été intronisé au Temple de la renommée olympique du Canada, une décennie plus tard.

« Je veux donner en retour »

Aujourd’hui, Bruny Surin se promène un peu partout pour donner des conférences dans le but d’inspirer les gens dans la réalisation de leurs projets. Il a aussi créé sa propre fondation qui vient en aide aux athlètes de différents sports et qui souhaitent performer à des niveaux élevés. « On fait des camps d’entraînement et on remet des bourses aux athlètes qui veulent se rendre

au plus haut niveau », soutient-il. « On est dans un pays rempli d’opportunités et où l’on peut accomplir n’importe quoi. C’est ça que mon en-traîneur et mes parents m’ont enseigné et c’est ça que je veux transmettre aux jeunes par ma fondation et mes conférences. […] Moi j’ai eu

ma chance quand j’étais jeune et maintenant je veux donner la chance à ceux qui viennent me voir » ajoute Bruny Surin. Il est également gérant d’athlètes, dont celui de Kallie Humphries, qui participera aux Jeux olympiques de Sotchi en bobsleigh.

CONFÉRENCE DE BRUNY SURIN

Un athlète qui veut passer le témoin

Venez nous voir au TBT 304 pour plus d’information

Date limite :Chef d’Équipe : 3 février | Participants : 3 février

Pour vous inscrire : auservicedumonde.uottawa.ca/programme-leaders-environnement-td

Université d’Ottawa | University of Ottawa

Le programme des leaders en environnement TDOffre aux étudiants des opportunités de bénévolat dans la communauté!

Bruni Surin - Photo Ayoub Ben Sassi

Page 12: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

Lysane CaouetteBénévole

L’équipe féminine des Gee-Gees a tri-omphé 57-47 lors de la Classique de la Capitale dans une lutte serrée face aux Ravens de Carleton.

Les Gee-Gees ont bien amorcé le premier quart en se donnant une avance confort-able. La joueuse de cinquième année, Angela Tilk a marqué un total de dix points en faveur des siennes en début de match.

La lutte entre les deux équi-pes s’est intensifiée au deuxième quart. Les Gee-Gees ont entamé le quart sur une belle lancée, en appliquant efficacement la stra-tégie de contre-attaque. Mais les Ravens de Carleton ont quelque peu ébranlé l’avance confort-able que possédaient les Gee-Gees depuis le début du match. L’efficacité de la défense a baissé d’un cran, permet-tant ainsi aux adversa i res de remonter la pente en égalant le pointage à 22-22. Trois fautes en ligne ont aussi contribué à ce moment de faiblesse pour Ottawa.

Lors du troisième quart, les Gee-Gees ont obtenu un regain d’énergie, ce qui leur a permis de continuer dans la montée qui était amorcée au début du deuxième quart. Elles se sont démarquées sur plu-sieurs plans, ce qui leur a

permis de prendre une avance imposante, voire dangereuse pour l’équipe adverse. Les ten-tatives des Ravens en offensive sont tombées à l’eau à plusieurs reprises durant les premières minutes du quart, entre autres par les reprises hallucinantes des rebonds, notamment de la part de Maddie Stephen et d’Angela Tilk, qui se sont grandement dé-marquées sur ce point. Les Gee-Gees ont semblées très récep-tives à leurs pairs, effectuant des jeux de passes fluides et justes, ce qui leur a permis de resserrer la vis. Plusieurs beaux jeux de passes se sont produits entre les joueuses Soriano, Stephen et Mackenzie, le tout supporté par les feintes qui ont ébranlé à quelques moments les Ravens. À cette forte défense s’ajoutait des stratégies de contre-attaque remarquables. Vers la fin du quart, la récep- tion des re-bonds n’était plus aussi efficace de la part

des Gris et Grenat, ce qui a per-mis aux Ravens de prendre une certaine avance, finissant ainsi le quart avec un pointage serré de 41-37 pour Ottawa.

Les Gee-Gees ont su maintenir l’avance sur les Ra-vens qui les guidait depuis le troisième quart. Cependant, l’équipe adverse les suivait tout de même de très près pendant les dernières minutes du match. Le pointage final s’est soldé à la toute dernière seconde du match, lorsque Julia Soriano a inscrit un panier élevant la marque à 57-47. « Je crois que notre force c’est notre défensive. C’est grâce à notre couverture défensive qu’on gagne des matchs et ce soir, on s’est imposées et on ne s’est pas laissées déranger à ce niveau-là », a indiqué Soriano.

L’enthousiasme des joueus-es n’a pas été alourdi par la pres-sion de gagner. « C’est un événe-ment motivant la Classique de la Capitale, mais en même temps, ce n’est pas une question de vie ou de mort. On a essayé de ne pas mettre trop de pression sur les filles, parce que les joueuses

de Carleton sont difficiles à vaincre », a pré-cisé l’entraîneur

de la troupe, Andy Sparks. Il a toutefois ajouté

qu’il était sat-isfait de cette

victoire. « Être premières, c’est juste

un numéro selon moi, car rendues en séries élimina-

toires, il y a des équipes qui vont terminer plus bas dans le classement, et qui vont connaître de bonnes performances. Mais c’est certain que de rester dans le top 10 au Canada est une situ-ation idéale », a-t-il fait remarquer.

BASKET-BALL FÉMININ

Le Gris et Grenat remporte laClassique de la Capitale!

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27 janvier 2014 [email protected] SPORTS

Photos Ayoub Ben Sassi

Page 13: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

Léa Papineau RobichaudAdjointe à la rédaction

Lors de la Classique de la Capitale de mardi dernier au Centre Canadian Tire, les Ravens de l’Université Carleton ont obtenu une victoire convaincante de 82-58 face aux Gee-Gees de l’Université d’Ottawa devant plus de 6600 spectateurs.

Les Gee-Gees espéraient bien prendre leur revanche contre leurs rivaux de longue date, qu’ils n’ont pas réussi à vaincre depuis 2007. La deuxième meilleure équipe au Cana-da a cependant vécu un 18e revers contre Car-leton, qui pour leur part, sont encore invaincus cette saison.

Le Double G semblait nerveux lors du premier quart. En 19 lancers, seulement neuf ont réussi. Après avoir laissé les Ravens prendre une avance de 10-0, Johnny Berha-nemeskel a finalement ouvert la marque avec un panier de deux points. Le quart s’est ter-miné 22 à 11 pour Carleton.

Philip Scrubb et ses coéquipiers ont con-tinué de donner du fil à retordre à Ottawa. Les Gee-Gees avaient de la difficulté à récupérer les rebonds, tant en offensive qu'en défen-sive. En désespoir de cause, l'entraîneur-chef, James Derouin, a envoyé Jeff Plunkett sur le terrain à la fin du deuxième dix. Ce dernier a semblé donner un regain de vie au Gris et Grenat, mais c'était trop peu trop tard. Les Ra-vens ont retraité au vestiaire avec une avance considérable de 48-23.

Au retour de la pause, il semblait y avoir une nouvelle équipe sur le terrain du côté d’Ottawa. Berhanemeskel a rapidement pris les choses en main, en marquant deux pan-iers en moins d’une minute. La défensive ot-tavienne a aussi fait un travail solide puisque Carleton n’a pu marquer durant les trois pre-mières minutes du troisième quart. Menés par Terry Thomas, les Gee-Gees ont réussi à réduire l’écart à 15 points.

Les troupes de Dave Smart ont cepen-dant continué à jouer avec intensité lors du dernier quart, ne laissant aucune chance au Double G de revenir dans le match.

« Dave Smart est le meilleur entraîneur dans le Sport interuniversitaire canadien (SIC) pour une raison. Il regarde beaucoup de vidéos et il identifie les forces et les faiblesses de ses adversaires », a affirmé le joueur de troisième année Vikas Gill.

La nervosité a paralysé le Gris et Gre-nat durant près de la moitié du match. « L’environnement a clairement eu un effet sur nous ce soir. On avait l’air nerveux. Je n’ai pas d’explication pour ça. Nous avons des vétérans sur l’équipe qui ont déjà eu à jouer des gros matchs. On devra éclaircir ce qui s’est passé ce soir », a mentionné le pilote des Gee-Gees après le match.

« Au niveau des rebonds, on n’était pas là. Ils étaient plus agressifs que nous. On était un peu nerveux, on a manqué plusieurs chances de marquer », a ajouté le meneur de jeu ottavien, Mehdi Tihani. Ce dernier a souligné qu’au retour de la première demie, son équipe avait tout de même un meilleur jeu de transition. « On a récupéré plus de rebonds et contre Carleton, c’est une des seules façons de faire si tu veux marquer. »

De son côté, l’entraîneur qui est sorti victorieux de ce duel du canal Rideau ne tient rien pour acquis pour la suite de la saison. « Il y a beaucoup de bonnes équi-pes dans la ligue qui pourraient nous bat-tre. Les séries éliminatoires se jouent sur un seul match et il y a au moins huit ou neuf excellentes équipes dans le SIC, alors je ne peux pas affirmer que nous avons des chances de terminer premier cette an-née encore. »

Malgré la défaite, James Derouin n’oublie pas son objectif premier qui est de se rendre au moins en demi-finales lors du championnat du Sport interuniversitaire canadien et il se promet de travailler sur ce qui n’a pas marché pour son équipe mardi passé. « Même si on a perdu ce match, on est toujours en position pour se rendre aux championnats nationaux. C’est mon travail de le rappeler aux gars. Ce match ne change rien à notre position dans le classement ni à notre objectif final, mais il y a certainement des aspects de notre jeu de ce soir qui dev-ront être corrigés ».

BASKET-BALL MASCULIN

Les Ravens convaincants dans la victoire

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27 janvier 2014SPORTS [email protected]

Photos Ayoub Ben Sassi

Page 14: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

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27 janvier 2014 [email protected] SPORTS

La Rotonde : Peux-tu me parler de ton parcours de volley-euse?Sophie Chenail : J’ai commencé à jouer vraiment tard au volley-ball, comparativement à la majorité des joueuses de mon équipe. J’ai commencé au secondaire et j’avais comme rêve de jouer au Cégep, ce qui est arrivé. Je regardais au niveau universitaire et je trouvais le calibre très élevé et je n’étais pas sûre d’atteindre ce niveau-là. J’avais comme objectif de jouer pour l’Université de Sherbrooke, puisque je viens de là. Lors des inscriptions pour l’université, j’ai vu qu’il y avait un programme de nutrition inté-ressant ici à Ottawa. J’étais encore plus intéressée quand j’ai vu qu’il y avait une équipe de volleyball. Tout s’est enchaîné et ça a vraiment été la meilleure décision de ma vie de venir à l’Université d’Ottawa. Aujourd’hui, je suis dans l’uniforme des Gee-Gees et on joue parfois contre Sherbrooke, et je suis surprise de battre cette équipe que je trouvais si bonne lorsque j’étais jeune.

LR : Est-il difficile de se faire sélectionner par les Gee-Gees?SC : Il est rare que ce soit l’athlète qui approche l’entraîneur, habituelle-ment c’est le contraire qui se passe à l’Université d’Ottawa. Il est aussi rare qu’un entraîneur aille voir au Québec, à l’exception de Gatineau, pour recruter des athlètes. C’est moi-même avec mon entraîneur du Cégep qui avons fait les démarches pour me faire remarquer par les Gee-Gees. L’entraîneur des Gee-Gees m’avait prise dans son équipe,

en voyant mes statistiques du Cégep, sans même m’avoir vue jouer en personne. En arrivant ici, j’étais stressée et je ne voulais pas le décevoir lorsqu’il me verrait jouer puisque c’est moi qui l’avais approché, et non lui comme ça se fait en général.

LR: Tu joues à la position de centre. Peux-tu m’expliquer ton rôle au sein de l’équipe?SC : Je suis celle qui alterne avec la libéro, l’arrière qui a un uniforme de couleur différente. Normalement, je suis celle qui est toujours en train de sauter au bloc. En tant que joueuse de centre, je dois toujours essayer d’attirer l’attention de la joueuse de centre adverse en faisant des feintes. Je suis constamment en train de sauter pour tenter de la mélanger. Même si je saute souvent, j’ai quand même une position qui me permet de faire des choses variées. Je suis un peu petite pour jouer à cette position, par contre je saute haut donc je me débrouille.

LR : Quel est ton meilleur moment cette saison avec l’équipe?SC : Je dirais que notre victoire contre York était un très beau mo-ment. Peut-être que c’est parce que c’est plus frais dans ma mémoire, mais je dirais que mon plus beau moment c’est lorsqu’on a joué con-tre McMaster en finale d’un tournoi en Floride. Le match s’est rendu jusqu’en cinquième manche et on a vraiment bien joué. En regardant dans les yeux de mes coéquipières, je voyais qu’on avait toutes la même sensation, on ressentait qu’on avait toutes la même flamme qui nous animait et qu’on avait toutes le désir de gagner. Des moments comme ça, c’est vraiment rare et on est toujours un peu à la recherche de moments intenses comme celui-là. Je sentais qu’à ce moment-là, nous étions imbattables et ça m’a vraiment marquée.

iiiiiiiiiiii TIRS DE BARRage iiiiiiiiiiiiSophie Chenail : « C’est moi qui ai approché

les Gee-Gees »

Sophie Chenail - Photo Ayoub Ben Sassi

Louis-Charles PoulinChef de pupitre

L’équipe de volleyball des Gee-Gees est en première position de sa division avec une fiche de 12 victoires et 3 défaites. La Ro-tonde a rencontré la joueuse de deuxième année, Sophie Chenail, qui évolue au poste de centre.

Philippe Marceau-LorangerBénévole

À défaut d’être venus à bout des puissants Patriotes de l’UQTR, les Gee-Gees ont su leur donner des sueurs froides, samedi soir dernier au Complexe sportif Minto.

Au premier tiers, ce sont les Patriotes qui furent les premiers à s’inscrire au tableau, par l’entremise de Martin Lefebvre. Le défenseur trifluvien a décoché un puissant tir frappé de la ligne bleue qui a su tromper la vigilance du portier Robin Billingham qui, fait à noter, dis-putait son premier match sous la bannière du Gris et Grenat. Le Double G a ensuite bour-donné dans la zone ennemie, faisant écoper une infraction aux visiteurs. Avec un homme en plus, les Gee-Gees remirent les pendules à l’heure lorsque posté dans l’enclave, Mat-thieu Tanguay-Thériault repéra Guillaume Donovan au cercle des mises en jeu. Dono-van toucha la cible, et inscrit son deuxième de la présente campagne. La fin du premier tiers mit le feu aux poudres, alors que le trifluvien Pier-Olivier Morin asséna une mise en échec par derrière à Nicolas Therrien, qui heurta violemment la bande.

La deuxième période se déroula sous le sceau de l’indiscipline alors que les Patriotes

se virent attribuer cinq pénalités mineures et durent se défendre en désavantage numéri-que de deux hommes deux fois plutôt qu’une. Toutefois, ils surent réparer les pots cassés en anéantissant les efforts de l’attaque massive ottavienne. Les Patriotes réussirent même à prendre les devants lorsque Martin Lefebvre, encore lui, remit le disque au travers d’une dense mêlée dans l’enclave. Ce dernier fut récupéré par Anthony Verret qui fit mouche d’un tir du revers. Si l’on croyait avoir assisté à une période houleuse, force est d’admettre que les spectateurs présents n’avaient encore rien vu. En troisième période, quelques prises de bec sont venues ternir la qualité du spec-tacle, notamment celle de Stephen Blunden avec le cerbère adverse, Marc-Antoine Gé-linas. Cette escarmouche eut cependant un dénouement heureux pour le Gris et Grenat, qui eut la chance de déployer son avantage numérique avec trois minutes à faire, et un écart d’un maigre but à combler. Hélas, Ma-thieu Guertin vint clouer le cercueil de son équipe avec un geste d’indiscipline qui remit les équipes à forces égales, et Guillaume As-selin ferma les livres dans un filet désert.

Malgré la tension palpable après la rencon-tre, il y avait du positif à extirper d’une telle rencontre. La performance de Robin Billing-ham fut solide, alors qu’il limita les Patriotes à deux buts, eux qui marquent en moyenne un total astronomique de 4,5 filets par rencontre. « On est très satisfaits de Robin, surtout pour son premier match. Il n’a pas alloué beaucoup de retours de lancer, et a su bien bouger la rondelle pour aider nos défenseurs en sortie

de zone », affirme Réal Paiement, le pilote du Double G. Même son de cloche du côté du principal intéressé, qui semblait visible-ment soulagé d’avoir brisé la glace. « J’ai eu de l’excellent support de ma défensive ce soir pour neutraliser une attaque explosive, ça a vraiment facilité mon travail. De mon côté, je suis content d’avoir pu renouer avec l’action ».

Avantage numérique anémique

Si la défensive a su faire le travail, on ne pouvait pas en dire autant de l’attaque, qui

était amputée de deux de ses meilleurs élé-ments, Alexandre Touchette et Rock Régim-bald. Malgré leur unique but marqué à cinq contre quatre, les Gee-Gees, n’ont pu trouver le fond du filet sur leur neuf autres attaques massives, ce que déplore l’entraîneur-chef : « On a nettement manqué d’exécution. À mon avis, ce sont clairement les unités spéciales qui nous ont coûté le match ce soir ».

Les Gee-Gees prendront la route de Thun-der Bay où auront lieu ses deux prochaines rencontres, les 31 janvier et 1er février, contre l’Université Lakehead.

HOCKEY MASCULIN

Les unités spéciales coulent le Double G

Mathieu Guertin, Stephen Blunden et Matthieu Tanguay-Theriault - Photo Yulia Mikhailovna Teryaeva

Page 15: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

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27 janvier 2014SPORTS [email protected]

CHRONIQUE

Un évènement sportif incomparable Louis-Charles PoulinChef de pupitre

Il y a un an, 6 447 000 de Canadiens avaient les yeux rivés sur leur téléviseur au même moment, ce qui représente au pays l’évènement télévisuel le plus regardé en 2013. Que regardaient-ils? Peut-être que vous aussi vous étiez à l’écoute? Un indice : les Américains ont consommé plus d’un milliard d’ailes de poulet et près de 50 mil-lions de cannettes lors de cette soirée. Vous l’aurez certainement deviné, il s’agissait du Superbowl!

Cette année ne fera pas exception au niveau des statistiques incroyables que gé-nère la grande finale de la NFL. Les Broncos de Denver et les Seahawks de Seattle sont les deux équipes qui s’affronteront au Super-bowl dimanche soir. Un duel entre ces deux équipes représente un match très attendu par les amateurs de football. Ne soyez donc pas surpris que le prix du billet pour le match ait augmenté cette année. Ne soyez pas non plus surpris si cet affrontement génère des cotes d’écoute encore plus élevées que l’année précédente. Le prix déboursé pour présenter une publicité de 30 secondes est de 4 millions de dollars, soit 500 000 de plus que l’an dernier.

Pour ce qui est du match, j’aimerais bien vous dire qu’une des deux équipes a plus de chance de l’emporter, sauf que je ne crois pas que l’une d’entre elles soit supérieure à l’autre. Il n’y a nul doute que ce sera un match intéressant. Les Broncos ont la mei-lleure formation offensive du circuit, mar-quant en moyenne 38 points par match, alors que les Seahawks détiennent la défensive nu-méro un, n’allouant que 14 points par match à l’adversaire en moyenne. Au niveau des quarts-arrières qui s’affronteront, il s’agit de deux styles et d’expérience différente. Le vé-téran Peyton Manning des Broncos a connu la meilleure saison de l’histoire en tant que quart-arrière, pulvérisant de nombreux re-cords par la passe. Manning pourra compter sur un alignement de receveurs exception-nels pour l’aider à l’emporter, comme il l’a fait depuis le début de la saison. Du côté des Seahawks, Russell Wilson n’en est qu’à sa deuxième saison dans la NFL, mais il est un jeune quart prolifique. Pour sa part, si Wilson souhaite l’emporter, il devra majori-tairement se fier sur le vétéran Marshawn Lynch, qui figure parmi les meilleurs por-teurs de ballons de la Ligue. Les conditions météorologiques pourraient avoir un impact sur le match, puisque pour la première fois le Superbowl est présenté à New York dans un stade à ciel ouvert. Les conditions hiverna-les pourraient certainement affecter la per-formance des deux équipes.

Pour conclure, que ce soit pour le match de football, pour le spectacle de la mi-temps ou encore pour l’aspect économique et mar-keting de l’évènement, il est très difficile de ne pas s’intéresser au Superbowl.

ÉTOILES DE LA SEMAINETerry Thomas : Basketball M

Samedi soir, Thomas est devenu le quatrième Gee-Gee de l’histoire à surpasser la marque des 40 points en un seul match. En inscrivant 42 points face aux Gaels de Queen’s, il est passé tout près de fracasser le record d’équipe de 43 points établi par Warren Ward la saison dernière. Il a aussi obtenu le plus grand nombre de points des Gee-Gees lors de la Classique de la Capitale, soit 17.

JULIA SORIANO : Basketball F

La garde de 5 pieds 2 pouces a marqué un total de 18 points face aux Lions de York vendredi soir. Avec ce pointage, elle a grandement aidé son équipe à l’emporter 69 à 47 devant ses partisans. Soriano a également inscrit 12 points dans la victoire de son équipe face aux Ravens de Carleton lors de la Classique de la Capitale et a joué un jeu solide en défensive.

MADDIE STEPHEN : Basketball F

La joueuse de centre du Gris et Grenat a connu un solide match lors de la Classique de la Capitale. Récupérant dix rebonds défen-sifs et trois offensifs, elle a été l’un des piliers défensifs de son équipe, en plus de contribuer à l’attaque avec dix points. Elle a aussi obtenu le plus grand nombre de rebonds récupérés lors des deux matchs de la fin de semaine con-tre York et Queen’s, respectivement 10 et 13.

MJ V D PP PC PTSMCGILL 24 18 5 102 58 37UQTR 22 18 4 98 49 36CARLETON 22 16 5 90 55 33QUEEN’S 23 14 4 66 47 33OTTAWA 23 13 9 80 68 27CONCORDIA 21 8 10 68 77 19UOIT 23 6 14 50 93 15NIPISSING 22 5 15 64 97 12LAURENTIENNE 23 5 18 61 106 10CMR 22 1 18 45 122 5

MJ V D PP PC PTSCARLETON 16 12 4 908 870 24OTTAWA 16 11 5 1029 917 22QUEEN’S 16 10 6 999 949 20TORONTO 16 8 8 958 924 16RYERSON 16 5 11 891 1050 10YORK 16 5 11 787 946 10LAURENTIENNE 16 4 12 834 985 8ALGOMA 16 0 16 626 1114 0

MJ V D PP PC PTSCARLETON 16 16 0 1530 981 32OTTAWA 16 14 2 1503 1250 28RYERSON 16 13 3 1266 1094 26LAURENTIENNE 16 10 6 1284 1226 20YORK 16 8 8 1282 1302 16QUEEN’S 16 7 9 1208 1257 14ALGOMA 16 4 12 997 1234 8TORONTO 16 4 12 1169 1396 8

classementsBasket-ball masculin

Basket-ball Féminin

hockey masculin

Page 16: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

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27 janvier 2014

ARTS et CULTURE Sara Ghalia | [email protected]

Myriam Bourdeau-Potvin Bénévole

Après les rénovations appor-tées au 100 avenue Laurier, les sept nouveaux espaces réservés aux étudiants de la maîtrise en arts visuels (MAV), ainsi que la nouvelle pièce dédiée aux arts médiatiques, ouvraient leurs portes au public mercredi le 22 janvier dernier. C’est de pair avec le 125e anniversaire de la Faculté des arts que l’édifice patrimonial, qui n’avait pas subi de modifications depuis de nombreuses années, s’est renouvelé.

Une amélioration nécessaire

« Ce sont deux espaces vraiment importants qui ont été changés », confie Lorraine Gilbert, professeure en art photographique. « On ne pouvait rien modifier avant, ni toucher au pla-fond. C’est l’équipement et la structure de la sal-le qui ont changé », explique-t-elle en déplorant le manque de flexibilité que proposaient les in-stallations précédentes. « La Faculté n’est pas en

parfaite forme, […] mais ce qui me concerne le plus, c’est l’expérience étudiante. Aujourd’hui, nous célébrons une amélioration apportée à ce sujet », ajoute fièrement Antoni Lewkowicz, doyen de la Faculté des arts. Les travaux ont débuté à la fin de l’été 2013 et se sont poursuivis une bonne partie de l’automne.

Sept cocons de travail réunis sous un même toit

Dans la grande pièce qu’était le local 205, de nouvelles divisions ouvertes à mi-chemin en-tre le plafond et le plancher donnent l’intimité nécessaire à chaque artiste sans toutefois les isol-er. De plus, un espace commun a été conservé. Stanzie Tooth, étudiante à la maîtrise en arts visuels, apprécie l’aspect de communauté que ces changements renforcent. « Nous étions dans différents espaces studio un peu partout dans le bâtiment », explique-t-elle. « Je partageais le mien avec une autre étudiante à la maîtrise. Bien que les installations étaient convenables avant, je crois que c’est un avantage pour notre commu-nauté de pouvoir être tous rassemblés au même endroit. Ces locaux vont simplement renforcer l’atmosphère d’échange qui était déjà présente au sein de notre programme ».

Si les opportunités d’échange qu’offrent les nouveaux studios retiennent l’attention, il en va de même pour l’intimité qu’ils offrent. « C’est précieux pour un artiste de pouvoir fermer la porte et rassembler toute son énergie pour créer une œuvre. Et c’est ça qu’on offre aux étudi-ants : une bulle de confort, en plus des services de soutien et de l’encadrement des professeurs et des artistes », affirme la très honorable Mi-

chaëlle Jean. Pour Florence Vallière, également étudiante à la MAV, « la lumière est géniale, c’est moins isolé et l’accès [direct] à l’eau est bien utile! Tout est à la même place. Ça fait comme un ensemble de studios d’artistes plutôt qu’une salle de classe trop petite. C’est aussi avantageux d’avoir de plus grandes portes, question de pou-voir transporter les toiles surdimensionnées! Le gros avantage, c’est que [les espaces] seront cli-matisés cet été ».

Des installations permettant plus de créativité

« La pièce 219 est une salle de classe dédiée à l’art médiatique. Elle est équipée de pro-jecteurs au plafond et d’une grille par laquelle

on peut suspendre des objets. Ça nous permet de faire des choses moins ordinaires », vante Mme Gilbert. Les classiques plafonds sus-pendus ne permettaient pas de nombreuses frivolités quant aux démarches artistiques des étudiants. Malgré les récentes améliorations, le rêve d’un nouveau bâtiment plane toujours. Lorraine Gilbert soupire en abordant le sujet : « Il y a près de 20 ans qu’on nous promet un nouvel édifice ». Mme Jean revendique aussi un espace d’exposition : « On veut trouver un espace de galerie pour pouvoir montrer le tra-vail [des étudiants], qui serait non seulement à leur bénéfice et à celui de l’Université, mais aussi pour la Ville d’Ottawa. C’est important d’avoir une vitrine qui montre la créativité qui est présente dans la région ».

Fanta LyBénévole

De nombreux poètes de la région se sont ras-semblés au Umi Café, le 20 janvier dernier, pour la première prestation du Ottawa Youth Po-etry Slam de l’année. C'est une poésie riche en émotions qui a laissé l'auditoire abasourdi.

Le slam est une discipline artistique qui consiste à effectuer une lecture de poèmes de manière interactive. Ce partage poé-tique est livré très simplement, n’ayant pas de costumes et pas de musique. Le poète adhère à des règles minimes et profite de cette grande liberté pour exprimer tout ce qu’il intériorise. Une panoplie de thèmes sont abordés : l’anxiété, la dépression, le féminisme, la justice, l’égalité, le succès, les normes et les valeurs.

Pour ouvrir le bal, la poète renommée, connue sous le pseudonyme D-Lightfull , a animé un petit atelier afin de détendre l’atmosphère. Suite à cet atelier, une ronde de scène ouverte a pris place. Ayant mis la barre très haute si tôt, les performances se sont améliorées au fur et à mesure que la

soirée avançait. Avant de dévoiler les résul-tats, l’invitée spéciale « D-Lightfull » a récité cinq lectures époustouflantes.

« J’ai commencé à faire du slam après avoir vu un beau spectacle et depuis lors, c’est ma façon de me libérer du mal tout en étreignant l’amour », affirme l’artiste. Ça n’a pas pris beaucoup de temps pour mettre les poètes et les spectateurs dans l’ambiance.

« L’authenticité de ce partage poétique est d’une beauté inconcevable et permet aux spectateurs de ressentir cette densité émotive », explique une juge de la soirée.

Il ne s’agissait que de la première pres-tation. Alors, poètes et futurs spectateurs, si le slam vous intéresse, le talent déborde et de nombreuses prestations sont planifiées par l’Ottawa Youth Poetry Slam.

PORTES OUVERTES

La Faculté des arts inaugure de nouveaux espaces

Michaëlle Jean - Photo Léa Papineau Robichaud

OUVERTURE DU OTTAWA YOUTH POETRY SLAM

Le slam : Un corps, une voix et des mots

Page 17: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

17www.larotonde.ca

27 janvier 2014ARTS et CULTURE [email protected]

Galainternational

le samedi 29 mars18h

Musée des civilisations(Gatineau)

LA MAISON INTERNATIONALEDE LA FÉUO PRÉSENTE LE

Les billets seront en vente au bureau de la FEUO (UCU-07)

30$ pour les étudiant.e.s50$ pour les non-étudiant.e.s

SFUOINTERNATIONALHOUSE

Le Gala est une soirée organisée pour célébrer la diversité culturelle à l’Université d’Ottawa, par le biais de la danse, le chant et autres performances culturelles variées.

www.feuo.ca/maisoni613-562-5800 x 4405

Philippe LavoieBénévole

Mamselle Ruiz, venue de Montréal, a brillé sur scène ven-dredi dernier lorsqu’elle a séduit le public de la Salle 4 du Centre na-tional des Arts. Mam-selle nous a transportés des plages du Mexique jusqu’aux célébrations de la journée des morts, et de retour à Montréal, avec des chansons aux rythmes vifs et sensuels.

L’artiste a affirmé après le spectacle qu’elle était très contente d'être à Ottawa pour son premier spectacle de 2014 et qu’ensemble, son groupe et les spectateurs ont créé « une soirée magnifique et unique. »

Originaire du Mexique, Mam-selle Ruiz est une des Révélations 2013-2014 de Radio-Canada, une initiative dédiée à la relève musi-cale canadienne, et elle célèbre le lancement de son premier album, Maiz, disponible en ligne sur son site internet. L’album est sorti en 2013 et est le résultat de plusieurs mois, voire d’années, de travail. Le mélange nord-sud (Canada et Mex-ique) imprègne les chansons, qui sont souvent trilingues.

Parfois triste, parfois ple-ine d’espoir, parfois joyeuse, Mamselle Ruiz est véritablement unique, de par sa capacité à part-ager des émotions fortes avec son

public. Un public qu’elle attire de façon naturelle ; un processus par lequel elle écoute ses auditeurs et leur répond en chantant. Elle sait comment les inclure dans son spectacle et il est difficile de ne pas apprécier sa présence sur scène et le lien qu’elle crée avec son public.

Dans sa chanson La Máscara, Mamselle Ruiz semble se décrire elle-même : « Très, très discrète et en toute liberté, avec son charme et sa sensualité, elle joue, elle en-chante même sans le chercher. » Il est évident que Mamselle Ruiz n’est pas un nom à oublier en 2014, et on aura sans doute plusieurs fois l’occasion d’en entendre parler!

Par ailleurs une campagne de rabais pour les jeunes est en lieu en ce moment au CNA. Les spec-tateurs âgés de 13 à 29 ans peuvent profiter de prix réduits pour décou-vrir plusieurs artistes canadiens et étrangers.

SPECTACLE DE MAMSELLE RUIZ

Des émotions tout en musique

Photos Yulia Mikhailovna Terayeva

Page 18: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

27 janvier 2014

18 www.larotonde.ca

[email protected] ARTS et CULTURE

Louise GuillotBénévole

En représentation du 21 au 26 janvier 2014 au Centre national des Arts, War Horse, adap-té du roman éponyme de Michael Morpurgo publié en 1982, retrace l'histoire d'une amitié indéfectible entre Albert et son cheval Joey.

C'est dans le contexte de l'Angleterre de la Première Guerre mondiale que les deux compa-gnons se voient séparés : à l'heure de la mobilisation en 1914, Joey est vendu pour servir la cavalerie, alors qu'Albert, trop jeune pour s'enrôler dans l'armée, doit rester au pays pour aider ses parents à la ferme. Le specta-teur est alors invité à suivre les péripé-ties de Joey : d'abord capturé par les troupes allemandes car son cavalier meurt sur le champ de bataille, il est protégé par un capitaine de la Weh-rmacht voulant changer d'identité pour échapper aux horreurs de la

guerre. Ensuite, après avoir fuit une explosion, Joey se retrouve en zone neutre, piégé entre des barbelés dans le no man's land. Un soldat anglais et un soldat allemand viennent alors le secourir. Le cheval retourne blessé auprès des troupes britanniques. Pen-

dant ce temps, Albert ment sur son âge et s'engage dans l'armée dans le but de retrouver son cheval, avant de débarquer en France. Il découvre l'atrocité des combats, puis est blessé par une attaque au gaz chimique qui lui fait perdre la vue temporairement.

Albert perd alors tout espoir de revoir un jour son cheval. Tous deux blessés de guerre, Joey et Albert seront enfin réunis à l’hôpital. Soignés et guéris à la signature de l'armistice le 11 novem-bre 1918, les deux compagnons rent-reront triomphalement sains et saufs

en Angleterre.War Horse est une réelle per-

formance d'acteurs et de marion-nettes. Les mouvements des che-vaux sont parfaitement imités, donnant l'impression qu'ils se dé-placent et se comportent comme des vrais. Créées par la Handspring Puppet Company d’Afrique du Sud, ces marionnettes grandeur na-ture sont assez robustes pour être montées, révélant de vraies trou-vailles techniques et artistiques. Toujours parfaitement articulés, des oiseaux, des oies et même un char de combat font irruption sur scène. En effet, la scénographie est remarquablement riche, grâce notamment à ses jeux d'ombres et de transparences avec les marion-nettes, ses décors mouvants et ses effets spéciaux impressionnants. Ce spectacle combine l'utilisation de dessins projetés sur une bande de papier blanc traversant la scène et placée au-dessus des acteurs, ainsi que des lumières dans des tons jaunes-orangés rappelant l'atmosphère des films du début du XXe siècle. Mais c'est avec poésie et en chansons que ce véritable spec-tacle à grands déploiements rend hommage à la bravoure des che-vaux et des soldats engagés dans la Première Guerre mondiale.

SPECTACLE WAR HORSE

Une histoire touchante de courage et d'amitié entre un homme et son cheval

Le spectacle War Horse - Courtoisie

Sara GhaliaChef de pupitre

La Rotonde a eu la chance de rencontrer les marionnettistes Jon Riddleberger, Curt James et Greg-ory Manluy.LR : Est-ce la première fois que vous travailliez avec une si grande marionnette telle que celle du cheval Joey?CJ : J’ai travaillé avec des grandes marionnettes dans le passé. J’ai travaillé avec une marionnette de crocodile dans Peter Pan, par exemple, et j’ai fait beaucoup de théâtre de marionnettes du style japonais, Bunraku. Ces marionnettes sont particulièrement uniques, il n’y a aucun montant d’expérience qui peut vous préparer à faire fonctionner les chevaux dans War Horse. Donc, [les marionnettistes] viennent de différents milieux. Que vous ayez fait du théâtre de marionnettes ou pas avant, apprendre à faire fonctionner, à manipuler et à habiter ces marionnettes est toute une nouvelle expérience.JR : Je pense que ce sont en quelque sorte des marion-nettes dynamiques à corps entier. On nous demande de faire beaucoup d’actions sur la scène et simuler beaucoup de stress… Donc je pense qu’ils sont une sorte de bête en soi.

LR : Aviez-vous déjà travaillé dans une équipe de trois avec la même marionnette?JR : J’ai déjà fait du théâtre de marionnettes à deux personnes, mais je ne sais pas si j’ai déjà fait cela à trois.CJ : J’ai déjà fait du théâtre à trois personnes, une sorte de forme ancienne de style japonais. Tradition-nellement, quelqu’un s’occupe des pieds, quelqu’un s’occupe du corps et quelqu’un s’occupe de la tête. Et ça, ça existe depuis longtemps. Donc les principes dans War Horse sont les mêmes, bien qu’on ait deux personnes à l’intérieur du corps [au lieu d’une seule].

LR : Êtes-vous toujours les mêmes trois marion-nettistes à travailler avec Joey?GM : Nous trois, nous travaillons toujours ensemble en tant qu’équipe. Il y a quatre équipes de marion-nettistes dans le spectacle, et ils alternent leurs rôles nuit par nuit. JR : Il y a aussi un « Swing » qui connait les différen-tes positions dans le cheval, et qui peut remplacer si quelqu’un est en vacances ou est malade.

LR : Vous occupez-vous seulement de Joey, ou travaillez-vous aussi avec les autres chevaux du spectacle?GM : On travaille aussi sur Topthorn [le meilleur ami de Joey] et toutes les autres marionnettes qui sont dans le spectacle. Il y a des chars de combat, des che-vaux à deux personnes, des chevaux à une personne, des oiseaux et des marionnettes humaines.

LR : Combien de temps vous a-t-il pris afin de comprendre comment faire fonctionner les che-vaux?JR : On a eu une répétition spécifique de deux se-maines, juste pour travailler sur les bases du théâtre de marionnettes, du comportement des chevaux. En-suite, on est passés à une répétition complète avec les

acteurs, durant laquelle on a pris tout le travail précé-dent et l’a placé dans le contexte de l’histoire. Mais on apprend toujours beaucoup chaque jour, on discute encore certaines choses en équipe, on apprend de nouveaux comportements [des chevaux] en voyant un cheval dans une écurie, ou un cheval de calèche sur les rues. Donc, c’est un apprentissage continu.

Entrevue avec les marionnettistes

Joey le cheval - Courtoisie

Page 19: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

Paola BouéBénévole

À l’approche des Jeux olympiques d’hiver qui se tiendront du 7 au 23 février 2014 à Sot-chi, en Russie, le Centre de formation continue de l’Université d’Ottawa propose un séminaire d’une durée de six semaines permettant aux étudiants et aux intéressés de découvrir divers aspects de l’héritage culturel russe, au moyen d’une introduction à différents arts tels que la peinture, la poésie, l’architecture, le cinéma… La Rotonde a assisté au premier atelier de la série.

La première séance du séminaire s’est centrée sur l’art et la culture russe de l’Antiquité au XVIIe

siècle, période marquant les débuts de l’art laïque. La chercheuse et consultante Oxana Drozdova a ainsi proposé aux personnes présentes un voy-age temporel vers les origines du plus grand pays du monde. Elle a alors souligné l’importance de la chrétienté comme moyen d’unification d’un pays qui n’était autrefois qu’une terre abritant diverses tribus dans un ensemble hétéroclite. Plus encore que la chrétienté, l’émergence de l’orthodoxie au Xe siècle a marqué une étape importante dans les arts russes, puisqu’elle a permis l’érection d’églises à l’architecture et aux ornements très spécifiques. Cela a ensuite donné lieu à l’essor des icônes religieux, avec de célèbres artistes tels que Théophane le Grec, Andreï Rublev, ou encore Dionysius. Les églises ont alors tenu un rôle prépondérant durant des siècles en ce sens qu’elles étaient non seulement le cœur de

la religion, mais aussi de l’art et du savoir. Au fil du temps, la peinture a pris ses distances avec l’Église orthodoxe, pour s’orienter vers un genre plus sécu-laire, le tout dans un souci de modernité, prenant comme exemple les arts occidentaux. On a alors as-sisté à l’arrivée de portraits, parsuna de personnalités autres que des figures saintes, tels que des membres du clergé. C’est sur cette note que s’est conclu le pre-mier atelier du séminaire.

Ainsi, quand on lui demande ce que sont, pour elle, les points essentiels de l’art slave, Oxana Dro-zdova répond : « Pour moi, le point majeur serait surtout la peinture, puisque j’ai centré mes recher-

ches sur les représentations de Catherine II dans l’art russe. Mais la musique, les ballets et surtout la littérature – principalement celle du XIXe siècle – sont extrêmement importants. En effet, les grands auteurs du XIXe siècle ont beaucoup écrit sur l’âme, l’identité et le destin russe, et il leur a été très difficile de se distancer de la religion et de la compréhension religieuse de l’âme ». Cette recherche d’identité évo-quée par la chercheuse se retrouve dans l’art russe au lendemain de l’effondrement de l’URSS.

En effet, au temps de l’Union soviétique, les artistes étaient soumis à la censure et se tenaient de respecter et de mettre en valeur le parti com-

muniste, limitant ainsi la liberté d’expression. Les opposants au système voyaient alors leurs œuvres refusées ou, dans les pires des cas, étaient poussés à l’exil. Ce fut ainsi le cas du violoncelliste Mstislav Rostropovitch qui a dû, en 1971, se réfugier aux États-Unis en raison de ses idées démocratiques. Il est aujourd’hui considéré comme un virtuose et célèbre pour avoir joué au pied des débris du mur de Berlin.

À la suite de la disparition de l’URSS, l’art russe a connu un souffle nouveau et a goûté à la liberté ; les artistes ont adopté une nouvelle approche à l’art et ont été à la recherche de nouvelles esthétiques.

De plus, l’art contemporain russe reflète les bouleversements socio-historiques que le pays a connus ; il est ainsi décrit par le journal La Cité com-me oscillant entre « pessimisme et espoir », la fin de l’URSS ayant dans le même temps donné lieu à une grave crise socio-économique.

Enfin, malgré la grande liberté ressentie dans les années 90 dans le domaine artistique, l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir en 1999 a consi-dérablement réduit la marge de manœuvre des ar-tistes russes. La censure est de nouveau d’actualité. En effet, le peintre Konstantin Alounine, entre au-tres, a été forcé de s’exiler à Paris en 2013 après avoir exposé des toiles représentant Poutine et Dimitri Medvedev en sous-vêtements féminins.

C’est à la suite de tels événements que l’organisation mondiale Amnesty International ap-pelle aujourd’hui au respect de la liberté d’expression des artistes en Russie.

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27 janvier 2014ARTS et CULTURE [email protected]

Julien DupontBénévole

Pas besoin de traverser un océan pour voir l’Europe! Nuits Claires, le Festival du Film balte et nordique, viendra illuminer les écrans d’Ottawa du 1er au 12 février. Pour la quatrième année, les participants, soit la Suède, la Norvège, le Danemark, la Fin-lande, l’Islande, l’Estonie, la Let-tonie et la Lituanie présenteront chacun un film pour faire valoir le cinéma de leur patrie.

Les films seront présentés pendant le Bal de Neige à l’auditorium des Archives, au 395 rue Wel-lington. On y présentera des titres aussi variés que My Stuff, une expérience drôle et existentialiste de l’entrée finlandaise, et Blood Type, le documentaire estonien qui ouvrira le Festival samedi soir avec un regard différent sur la guerre de l’Afghanistan et les soldats estoniens qui y ont participé.

Tom McSorley, le directeur exécutif de l’Institut canadien du film (ICF), raffole de ce part-age culturel : « Il y a entre nos pays des similitudes

évidentes, tel que le climat, ce qui nous rapproche, mais nous partageons aussi une certaine aliénation. Quoique le Canada soit grand physiquement, nous sommes un peu comme ces petits pays baltes dans le sens où nous devons nous efforcer pour avoir une voix, pour ne pas se laisser assimiler par Hol-lywood. Il est donc intéressant de pouvoir part-ager nos visions culturelles qui sont semblables et uniques à la fois. »

Au sujet de l’assimilation, les films se-ront tous présentés dans leur langue respec-tive et sous-titrés en anglais. C’est seulement à Montréal que certains films afficheront des sous-titres francophones. « Nous souhaiteri-ons présenter les films dans les deux langues, mais ce n’est pas toujours possible », explique M. McSorley. « Malheureusement, l’anglais est la langue d’affaire dans le monde ciné-matographique, et certains des pays n’ont pas les ressources pour une double traduction comme la Suède. » Le film suédois, The Last Sentence, est un de ceux qui seront présentés en français lorsque le Festival atterrira à Montréal au printemps.

Britt Bengtsson, qui représentait l’ambassade de Suède, ne manque pas de promouvoir le film de son pays. The Last Sentence est l’histoire vraie d’un journaliste qui s’est risqué à dénoncer le fascisme qui montait dans les années 1930. Mme Bengtsson croit que le film présente un message important face au néo-antisémitisme et à la montée contem-poraine de certains partis de droite, notamment en Grèce. « Le Festival et son partage de cultures est très important. Lorsqu’on apprend à se con-

naitre, on empêche la formation de préjugés. On forme une base, on se comprend ; aujourd’hui on coopère au cinéma, demain c’est au niveau politique », ajoute-t-elle.

Interrogé sur quel message il aimerait passer

aux étudiants, M. McSorley répond : « Ouvrez vos yeux! » Le Festival et les films qu’il propose per-mettront au public de découvrir d’autres cultures et d’en apprendre plus sur les sociétés d’Europe du Nord et des pays baltes.

Regard sur l’âme de la Russie

OUVERTURE DU FESTIVAL DU FILM BALTE ET NORDIQUE

Jours de bal, Nuits Claires

SÉMINAIRE SUR L’ART ET LA LITTÉRATURE RUSSES

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[email protected] ARTS et CULTURECHRONIQUE

Le Festival des Neiges : Une semaine dedécouvertes de l'hiver canadienLouise GuillotBénévole

Du 20 au 24 janvier se déroulait le traditionnel Festival des Neiges de l'Université d'Ottawa. En bonne étudiante d'échange que je suis, j'ai voulu y participer pour découvrir et en savoir un peu plus sur la culture canadienne et les traditions hivernales.

C'est donc les yeux grands ouverts que j'arrive lundi matin sur le campus, je suis alors intriguée par l'agitation qui règne devant le pavillon Tabaret. Curieuse, je m'approche : de la musique et une longue file d'attente. Je décide de prendre mon mal en patience et attends sagement mon tour. L'attente n'est finalement pas si longue, quoique par ce froid… Je reçois deux tickets pour savourer deux des spé-cialités culinaires hivernales du Canada : l'incontournable queue de castor et l'intrigante tire sur la neige. Commen-çons par la tire sur la neige : de loin, j'aperçois ce qui doit ressembler à des sucettes, mais lorsque j'atteins le stand, je vois qu'une préparation liquide brune est versée sur un bac de neige, les bâtonnets y sont ensuite collés et roulés (je note qu'il faut avoir le coup de main pour ne pas les col-ler les uns aux autres). Le sourire aux lèvres, je saisis mon bâtonnet. Mes papilles me dictent des sensations confuses : à la fois chaude et glacée (sûrement dues à une quelconque chimie entre le liquide chaud et la neige), sucrée, et puis ça colle aux dents. Je me renseigne alors sur la recette de cette tire sur la neige : faire bouillir du vrai sirop d'érable (à 115°C diront certains) et verser de petites quantités sur de la neige propre et bien froide. Pas si compliqué finalement et facile à faire chez soi ; enfin pas sûre que j'arriverais à reproduire ça en France, étant donné le peu de neige qui tombe en hiver dans ma région.

Je continue mon chemin et attrape une queue de cas-tor, arrêt incontournable m'a-t-on dit si je vais faire du patin sur le canal. De mon point de vue, ça ressemble un peu à un beignet allongé et plat ; déjà saupoudré de sucre et de cannelle, je presse le jus de citron sur le dessus. L'acidité du citron fait, à mon sens, ressortir la saveur de la cannelle que j'affectionne particulièrement ; en tout point une réussite! Quoique … Il faut se l'avouer, j'en suis désolée, mais c'est assez gras quand même. Qu'à cela ne tienne, mes visites à la salle de sport seront plus régulières cette semaine!

Enfin, je poursuis mon périple gustatif avec le déjeuner de la cabane à sucre. Œufs, frites maisons, tranches de ba-con grillées, saucisses, jambon, haricots à la tomate, et un pancake que j'arrose abondamment de sirop d'érable. Le défi est maintenant de résister au froid, car oui, j'ai mangé dehors! C'était très convivial de partager un repas et de ten-ter de manger en portant des moufles par -27°C, ressenti -30°C et des poussières. Mais, j'ai survécu! Bon, après je me suis quand même dépêchée d'aller prendre un café au chaud. Un très bon repas donc, et en guise de promenade digestive, un petit tour en traîneau à chiens, de bonnes sen-sations et des chiens évidemment tellement « cuuuuute ». Une très belle semaine de découvertes des traditions hiver-nales canadiennes, et je vous laisse ici, il est temps que je renfile mes moufles, car c'est pas que, mais il fait frette!

CRITIQUE DE SPECTACLE

Quebec Redneck Bluegrass Project au Troquet

Sara GhaliaChef de pupitre

Quebec Redneck Bluegrass Proj-ect n’a pas cessé d’agrandir son cer-cle de fans depuis leur premier album Mama Sweet Yeah!, sorti en 2010. Il a été suivi par un deuxième album en 2011 intitulé 3000, Boulevard de Mess. Leurs chansons (en anglais et en fran-çais) sont un mélange de bluegrass, d’acoustique et de folk. Le nouvel al-bum Scandales et bonne humeur est donc fidèle à leur genre musical, restant en continuité avec les deux albums précédents.

Depuis la fin 2013, QRBP sont en tournée au Québec pour la pro-motion de l’album. Ils ont notam-ment fait un arrêt au Troquet le 24 janvier dernier. C’est au milieu d’un brouhaha joyeux que les artistes se sont apprêtés à commencer le spec-tacle. L’atmosphère était festive et, vu la petitesse du lieu, assez intime. Quelques accords de guitare, de con-trebasse et de mandoline et quelques mots à la foule plus tard, les chan-sons ont débuté. Elles ont souvent été entrecoupées d’une discussion joyeuse avec un public qui semblait proche des artistes. Le rythme était entraînant, et il a suffi de quelques chansons pour que plusieurs per-sonnes se soient mises à danser.

L’ambiance bonne enfant, en-gourdie par les gouttes d’alcool, a continué jusqu’à la fin tardive du spectacle.

CRITIQUE DE FILM

Le Havre deAki Kaurismäki

Sara GhaliaChef de pupitre

Aki Kaurismäki est une figure connue du cinéma finlandais. Scénariste, producteur, ré-alisateur, acteur, Kaurismäki s’engage dans ses films que ce soit sur le devant ou derrière les caméras. Ses longs-métrages sont très souvent une représentation de la culture et de la société finlandaises, telles qu’il les voit. Connus pour leur atmosphère un peu spéciale, les longs si-lences entre les acteurs, une musique d’arrière-plan rare, les films de Kaurismäki sont souvent difficiles à comprendre pour un auditoire nord-américain.

Le Havre ne fait pas exception. Située dans la ville portuaire du Havre, en France, l’histoire suit Marcel (André Wilms), un cireur de chaussures qui vit très simplement entre son bar préféré et sa femme Arletty (jouée par l’actrice finlandaise Kati Outinen). Sa vie est plus ou moins chamboulée par l’arrivée d’Idrissa, un jeune garçon, immigrant clandestin, qui aimerait rejoindre sa mère à Londres. En même temps, Arletty tombe malade et doit être hospitalisée.C’est dans une atmosphère des années 50 qu’on voit la petite communauté se regrouper pour sauver Idrissa de la police et l’envoyer en Angleterre. Dit ainsi, cela peut sembler assez « naïf » et « cliché » comme scénario, mais c’est bien la manière dont Kaurismäki construit son monde qui rend Le Havre différent d’un film mélodramatique typique.

La succession de miracles et l’atmosphère joyeuse et bonne enfant cachent une critique de la société française sur les thèmes de l’immigration, la pauvreté et le sens de communauté.

CRITIQUE DE BANDE DESSINÉE

La petite révolution de SamanthaLeriche-Gionet

Louise GuillotBénévole

La petite révolution est la première bande dessi-née, très réussie, de Samantha Leriche-Gionet, alias « Boum ». Paru en août 2012, cet album est le lauréat du concours de BD Anticyclone organisé par les Éditions Front Froid, dont le but est de faire connaître et de promouvoir les jeunes auteurs québécois et leurs projets.

Nous y suivons le destin de Florence, une jeune orpheline de dix ans qui doit survivre dans la rue. Elle évolue dans un monde instable, re-belle et révolté, secoué par une révolution dans laquelle elle va s'engager avec courage. C'est une histoire touchante que celle de cette petite fille, bercée par le son de la chanson de Boris Vian, Le déserteur, dont s'est inspirée l'auteure pour écrire ce livre. Sans identifier une révolution en particulier, Boum arrive à placer son récit en dehors de toute temporalité, lui offrant ainsi une portée générale et qui englobe le thème de la révolte populaire. C’est d’ailleurs peut-être parce qu’elle recherche une cer-taine ambiguïté temporelle que l’auteure a voulu créer sa bande dessinée en noir et blanc, un choix qui fait ressortir la précision de son trait.

Cet album traite également de la manière dont les arts influencent les révolutions et les mouve-ments citoyens (ici l'importance de la chanson de Boris Vian) : de quelle façon permettent-ils de donner, ou de redonner, espoir en un avenir meil-leur? Vous en aurez une petite idée en lisant La petite révolution.

CALENDRIER CULTURELL

LUNDI 27Concert :Marianne Bell, Les Bras-seurs Du Temps, 170 rue Montcalm, Gatineau, 19 h 30

MARDI 28Film :Projection de la Canadian Cult Revue :John and the Missus, Théâtre Mayfair, 1074, rue Bank, 21 h

MERCREDI 29Galerie :Vernissage du Conseil des Arts d’Aylmer, Es-pace Pierre Debain, 120, rue Principale, Gatineau, 18 h

JEUDI 30Théâtre :Brent Butt : Almost a Movie Star, Théâtre Centrepointe, 101, promenade Centrepointe, Nepean, 19 h 30Danse : Ballet national du Canada : Lac des Cygnes, Centre national des Arts, 20 h

VENDREDI 31Musique :Daniel Bélanger : Chic de Ville, Centre des arts Shenkman, 20 hVincent Vallières : Fabri-quer l’aube, Salle Odyssée, 855 Boulevard de la Gappe, Gatineau, 20 hOrchestre de l’Université d’Ottawa, Centre Saint-Brigid pour les Arts, 310, rue Saint-Patrick, 20 h

SAMEDI 1Improvisation : Crush Improv Capital Crush, Théâtre Centrepointe, 20 hMusique : Nicolas Pellerin, Centre des Arts Shenkman, 19 h 30

DIMANCHE 2Musique : The Rural Alberta Advantage en concert, Ritual Night Club, 20 h 45

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27 janvier 2014

ÉPIGRAMMES [email protected]

Brigitte Delisle

Égarée dans mes pensées, je me sens bien. Debussy me fait frissonner avec son « Clair de lune » et je ne peux m’empêcher de sourire. Un sourire que je ne partage qu’avec moi. Les yeux fermés, je vibre au son de la musique qui m’emporte ailleurs. La chanson est terminée. J’ouvre lentement les yeux, sereine, mais je ne suis pas seule. J’ai été surprise dans ce moment de bonheur, qui ne devait être qu’à moi, par un homme aux yeux clairs. Son regard reste posé sur moi, comme figé, hypnotisé.

Je ne peux supporter ce regard une sec-onde de plus! Je baisse les yeux et regarde le plancher. Je fais rejouer « Clair de lune » en m’assurant d’augmenter le volume afin d’enterrer le bruit ambiant et ce doux regard dérangeant. Mais la mélodie de Debussy n’a plus le même pouvoir libérateur qu’elle avait il y a à peine cinq minutes. Je ne peux oublier ces yeux brillants de saphirs bleus qui me regardaient si tendrement. Je lève les

yeux, incertaine, alors que Debussy entame un mouvement plus rapide.

L’homme est toujours là et, ayant senti mon regard, il lève les yeux aussi et m’impose un contact visuel. Quoique bref, il fait naître un malaise en moi. Je rebaisse les yeux et me lève de mon siège. J’appuie le premier bouton sur mon chemin et un son aigu retentit. Je me sens marcher au ralenti vers la porte de sortie et je sens ce regard perdre graduellement son sourire à chacun de mes pas. Même en lui faisant dos, je sais qu’il me supplie de rester. Peut-être a-t-il l’intention de me suivre, mais il me laisse partir. Je pousse déjà la porte et je sors de ce lieu stressant. Je commence à marcher et je peux voir du coin de l’œil qu’il me regarde avec des yeux remplis de déception à travers la fenêtre de l’autobus qui poursuit sa route.

Les yeux vers le sol, admirant l’asphalte, et les mains dans les poches, je pousse un soupir. Un ritardando marque la fin de la pièce de Debussy.

Bis

Les Publications La Rotonde inc. sont une organisation à but non-lucratif gérée par un conseil d’administration (CA) de membres votants. Vous trouverez en ligne les ordres du jour et les procès-verbaux des réunions du CA, des assemblées des membres ainsi que les Status et Règlements en vigueur qui régis-sent l’administration du journal.

Pour communiquer avec les membres du conseil exécutif, veuillez vous référer aux adresses ci-dessous.

Simon-Nicolas Grandmaître – [email protected] Corbeil – [email protected] Pomeranzev – [email protected]

Membres votants : Jean-Philippe Vinette, Justin Csécs, Anis Maaloul et Marie-Claude Charron

Membres non-votants : Ghassen Athmni, Jérôme Simon et Anaïs Elboudjaïni

La Rotonde est à la recherche de personnes, afin de siéger sur le CA en tant que membre votant.Envoyez votre CV et votre lettre de présentation à [email protected]

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OPINION [email protected]

27 janvier 2014

Anna Logie

Le débat autour de la Charte des valeurs est un débat sur la définition même de la laïcité. La sépara-tion entre l’État et la religion est un concept philos-ophique dont les implications pratiques ne sont pas évidentes.

Les voix pro-Charte prétendent que la laïcité requiert l’absence de signes religieux (kippas, tur-bans, hijabs) dans la fonction publique. Selon eux, les fonctionnaires, en tant que représentants de la province québécoise, doivent être neutres, et cette neutralité requiert l’enlèvement de leurs signes reli-gieux pendant les heures de travail.

En réplique, les voix anti-Charte accusent les militants pro-Charte d’être racistes et repliés sur eux-mêmes. Cependant, les personnes en faveur de la Charte ne se voient pas comme des xénophobes. Ils se disent plutôt des gens modernes et éclairés. Ils demandent l’enlèvement des signes religieux parce qu’ils croient sincèrement que ce sera facile pour les fonctionnaires religieux de les enlever. C’est cette attitude qui sous-tend la quasi-totalité des argu-ments en faveur de la Charte.

Pourquoi les militants pro-Charte croient-ils qu’il serait facile pour les fonctionnaires religieux d’enlever leurs signes religieux? Comme l’explique le philosophe québécois Charles Taylor, la majorité des Québécois en faveur de la Charte appartiennent à ce qu’il appelle les « religions invisibles », tandis que les personnes ciblées par la Charte appartien-nent aux « religions visibles ».

D’un côté, les religions (ou philosophies mo-rales) invisibles sont celles dont les adhérents ne sont pas identifiables par leur apparence (c.à.d. l’athéisme, le christianisme). De l’autre côté, les reli-gions visibles sont celles dont une grande partie des

adhérents peuvent être identifiés par leur apparence car ils portent un signe religieux sur leur corp (c.à.d. le sikhisme, l’islam, le judaïsme orthodoxe).

Il est difficile pour les personnes appartenant aux religions invisibles de se mettre dans la peau de celles qui appartiennent aux religions visibles. Cer-taines d’entre elles se sentent à l’aise à forcer le Juif d’enlever son kippa, la musulmane son hijab, et le sikh son turban, car elles ne conçoivent pas com-ment leurs besoins religieux seraient différents si elles appartenaient à une religion visible.

Voilà pourquoi les personnes pro-Charte sont principalement catholiques ou athées. Requérir l’enlèvement des signes religieux dans la fonction publique n’aura aucun impact sur les personnes ap-partenant aux religions invisibles. Cependant, il for-cera les personnes appartenant aux religions visibles à choisir entre leur emploi et leur foi.

Ainsi, par l’interdiction du port de signes reli-gieux, la Charte des valeurs crée une hiérarchie re-ligieuse dans laquelle les religions invisibles sont acceptables dans la fonction publique mais les reli-gions visibles ne le sont pas. Promouvoir ce type de discrimination religieuse est-elle une position neu-tre? La réponse est évidente. Un État neutre traite chaque citoyen sur un pied d’égalité, peu importe si leur religion soit visible ou invisible.

En fin de compte, le Parti Québécois n’a aucun monopole sur la laïcité ou la neutralité. Au contraire, il réclame une hiérarchisation. Au nom de la neu-tralité, il réclame la hiérarchie. Au nom de la laïcité, il réclame la ségrégation. Le Parti Québécois fait preuve d’une double pensée impressionnante.

Bref, ce n’est pas seulement au nom des droits hu-mains que les militants du Mouvement inclusif s’opposent à la Charte. Ils le font également au nom de la laïcité de l’État et pour protéger la Révolution tranquille.

Charte des valeurs : Une atteinte à la laïcité?

La discrimination & le harcèlement

durant les stages.

DIVERSITÉ ET ACCESSIBILITÉ SUR LE CAMPUS (DAC)

6 février 2014, 13h90U Salon 140

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La Rotonde souhaite remercierles contributeurs de la semaine :Myriam Bourdeau-Potvin

Philippe Marceau-Loranger

Lysane Caouette

Les FTX de Troubles

Fanta Ly

Philippe Lavoie

Louise Guillot

Julien Dupont

Paola Boué

Mademoiselle Fifi

Brigitte Delisle

Anna Logie

Page 23: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

27 janvier 2014

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OPINIONS [email protected]

L

Les FTX de TroublesCollaboration spéciale

Toute personne ayant lu le chef-d’œuvre de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, est familier avec l’expression « les grandes personnes ». Cette expression péjorative envers les adultes de ce monde, des adultes chargés de nous gouverner, de prendre des décisions affectant la société sur une base quotidi-enne, des pères de famille autant que des cé-libataires endurcis. Des adultes, des grandes personnes, avec la pleine capacité juridique et remplis de discernement. Quand j’étais jeune, les adultes savaient tout. Ils avaient réponse à tout, même sur un sujet dont, au fond, ils ne savaient rien. La majorité des grandes personnes étaient membres d’un groupe et ils étaient tous d’accord sur tout, puisqu’ils comprenaient les enjeux. Ils voulaient tous faire avancer les choses. Des fois, il y avait une grande personne méchante, contre qui les adultes s’unissaient pour sauver notre planète. Puis, j’ai eu 18 ans. Subséquemment, j'ai perdu ma naïveté, mes illusions furent aspirées par la réalité et ma virginité fut annihilée par Ève.

Bref, devenu adulte, je me suis dit que c’était impossible, je ne pouvais pas être un adulte, je n’avais pas la capacité que les adultes de mon enfance avaient. Il devait y avoir une

erreur, mes parents s’étaient trompés sur ma date de fête, je venais d’avoir 17 ans, il me restait encore un an! Mais non, j’avais bien 18 ans, les bougies sur le gâteau ne mentaient pas, je les avais toutes soufflées.

Je ne comprenais rien. Pour moi, être un homme, c’était comme dans les années 1940-1950. Les enfants dans ces années-là devenaient des hommes à 18 ans, ils l’étaient même avant, poils sur le « chest » ou pas. Ces hommes étaient tous courageux, ils avaient combattu Hitler de façon stoïque, héroïque, sans jamais craindre la mort et acceptant le sacrifice pour le bien de la planète. Ces hom-mes étaient plus grands qu’eux-mêmes. Les grandes personnes de cette époque étaient toutes unies contre une méchante grande personne, il n’y avait pas d’adultes incom-pétents dans ce temps-là. Même l’alcoolique du village était empreint de sagesse, bordel! Pourtant, coup de pelle dans face, Le Petit Prince, critique de la grande personne, est paru en 1943. Eh bien, j’ai été floué.

Ma vision des adultes de mon enfance n’était que ça, une vision. Un point de vue, pas vu du bon point. Rien n’a changé, les adultes d’aujourd’hui sont comme les adultes d’avant, de partout dans l’histoire. Bien sûr, ils ont su s’adapter aux us et coutumes de leur époque (même l'alcoolique du village), mais dans leur fond, ils ne changent pas (surtout

pas l'alcoolique du village). Ils sont tous aussi confus qu’avant, divisés par des opinions con-tradictoires, préférant toujours avoir raison que de trouver la raison. Comme la jeunesse de Platon, les adultes d’aujourd’hui n’ont rien à envier à leurs prédécesseurs.

Exemple contemporain : les arguments découlant des débats sur la Charte de la la-ïcité. Sans nous positionner sur le sujet, nous pouvons nous entendre sur ce point : nous avons atteint des sommets historiques en matière d’opinions de merde. Tout le monde ayant accès à une tribune en profite pour y étaler sa merde, sans égard aux positions con-traires. Pourtant c'est simple, la merde, c'est sur du papier de toilette, pas dans La Presse ni dans le Journal de Montréal qu'on l'étale. Une fois de plus, on ne cherche pas la solution aux problèmes, on cherche à gagner, à avoir rai-son. Pourtant, en matière de débats sociaux, contrairement au hockey, l'objectif n'est pas d'avoir le plus de points au classement, mais simplement de s'organiser pour que tous les groupes sociaux soient en mesure d'en gagner, des points. Malheureusement, ça bloque. Un côté ne veut pas être intégré, un autre ne veut pas sembler raciste. Les pires sont ceux qui crient une opinion populaire pour se faire ac-cepter par leurs pairs, afin de se sentir moins mal d’avoir des pensées contraires en privé. « Je ne suis pas raciste, mais… »

Les grandes personnes

*Pour les étudiants à temps plein de 13 à 29 ans. Certaines restrictions s’appliquent.

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Page 24: La Rotonde - Édition du 27 janvier 2014

TERRY THOMAS quatrième joueurdans l’histoiredes GEE-GEESà franchir le cap des40 POINTS

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