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Le 5 novembre, faites vous entendre 5 000 étudiants seront attendus pour réclamer la baisse des droits de scolarité » Dossier pages 2-3 Photo jasonchiu.com SPORTS Football » Victoire des Gee-Gees à Kingston Ottawa surprend Queen’s et affrontera Western en finale ontarienne. » Page 15 Photo Charlotte Guibert ARTS ET CULTURE Mode » Le retour du rétro à Ottawa Importante exposition rétro dans la capitale nationale. » Page 9 Photo Alex Sabourin

La Rotonde - Édition du 3 novembre 2008

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La Rotonde est le journal indépendant de l'Université d'Ottawa.

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Le 5 novembre, faites vous entendre

5 000 étudiants seront attendus pour réclamer la baisse des droits de scolarité » Dossier pages 2-3Photo jasonchiu.com

SPORTS

Football » Victoire des Gee-Gees à KingstonOttawa surprend Queen’s et a� rontera Western en � nale ontarienne. » Page 15

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ActualitésCéline BastoHouda [email protected]

le 3 novembre 2008

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MOBILISATION ÉTUDIANTE

Alors que les étudiants ontariens se préparent à envahir les rues pour réclamer davantage de � nancement provincial et une éducation post-secondaire plus accessible, La Rotonde dresse un portrait de la situation des droits de scolarité au Canada.

Dossier réalisé par Houda Souissi

Le � nancement public s’amenuiseAlors qu’au début des années 90,

le gouvernement fédéral consacrait près de 8% de ses revenus à l’édu-cation postsecondaire, cette pro-portion n’était que de 4% en 2007. La diminution la plus considérable de cette contribution a été obser-vée en 1995, avec l’adoption par le gouvernement libéral de la réforme Axworthy. Depuis, les provinces ont multiplié leurs appels pour un réinvestissement massif en éduca-tion. En 2006, lors du Sommet sur l’éducation postsecondaire et la for-mation professionnelle, le Conseil

de la fédération avait chiffré à 2,2 milliards le trou à combler, une « première étape » disait-on. Les principales associations étudiantes du pays fi xent quant à elles la barre bien plus haute, à 4,9 milliards.

En Ontario, la facture a progres-sivement été refi lée aux utilisateurs du système d’éducation postsecon-daire. En effet, les droits de scola-rité exigibles pour un étudiant de premier cycle sont passés de 2290$ à 4960$ en moyenne pour la même période.

En 2004, le gouvernement

McGuinty adoptait pourtant un gel des droits de scolarité de deux ans, période durant laquelle se sont te-nues des consultations publiques sur la question. L’année suivante toute-fois, un rapport rédigé par l’ancien premier ministre néo-démocrate Bob Rae préconisait la dérèglemen-tation des droits de scolarité. Enfi n, en septembre 2005, Dalton McGuin-ty annonçait que le gel ne serait pas renouvelé. À travers la province, les conseils d’administration des ins-titutions d’enseignement ont alors voté de nouvelles augmentations.

Droits de scolarité 101

Le 7 février 2007, des miliers d’étudiants ont bravé le froid et le vent pour revendiquer une plus grande accessibilité aux études post-secondaires.

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Les dons privés s’y substituentLe fi nancement des collèges et

universités via le dons d’anciens n’est pas nouveau. Pour palier au déclin des investissements publics, les institutions d’enseignements ont d’ailleurs redoublé d’efforts pour renfl ouer leurs coffres. Les trans-formations qu’a connu le recours à cette source de fi nancement soulè-vent toutefois de nombreuses ques-tions. Menace à l’indépendance de

la recherche, risque que l’université ne se trouve associée à des pratiques à l’éthique douteuse de certains do-nateurs, crainte de voir l’institution céder aux sirènes du marché ; autant d’inquiétudes qui ne semblent pas prêtes de se dissiper. À l’Université d’Ottawa, les manifestations les plus frappantes de ce malaise fi rent suite à la décision de renommer l’École de gestion pour y inclure le nom de

l’homme d’affaires Ian Telfer ainsi que la dénomination du pavillon Desmarais.

Preuve toutefois que ces réti-cences ne sont pas spécifi ques aux universités canadiennes, la Journée ontarienne d’action contre les frais de scolarité coïncidera avec la Jour-née internationale d’action contre la commercialisation de l’éducation.

Une loi fédérale sur l’enseignement postsecondaire

La député et critique néodémo-crate en matière de relations inter-gouvernementales Denise Savoie a déposé lors de la dernière légis-lature un projet de loi canadienne sur l’enseignement postsecondaire. Le projet de loi C-398 vise à « assu-rer la qualité et l’accessibilité [des programmes d’enseignement post-secondaire], la responsabilisation à leur égard ainsi que leur gestion par une administration publique ».

S’il est adopté, il imposera des tranferts monétaires stables vers les provinces. Bien qu’il réitère que l’éducation est un champ de com-pétence provinciale, il prévoit éga-lement des conditions devant être remplies par les gouvernements provinciaux s’ils souhaitent toucher l’enveloppe.

Mort au feuilleton, le projet de loi devrait être présenté de nouveau cette semaine. Lors de la dernière

législature, il avait reçu l’approba-tion de principe des députés néo-démocrates, bloquistes ainsi que de certains libéraux.

Lors de la dernière campagne électorale, des candidats néodémo-crates s’étaient d’autre part pro-noncés en faveur de la création d’un ministère de l’Éducation au sein du palier fédéral.

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Au-delà de 3 000 étudiants d’Ottawa ont demandé une baisse ou un gel des droits de scolarité dans le cadre de la Journée d’action nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants en 2007.

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Prêts et boursesAlors que des frais de scolarité

bas assurent une accessibilité uni-forme aux étudiants provenant de toutes les classes de la société, les bourses visent à concentrer les res-sources et à les diriger vers ceux qui en éprouvent le besoin fi nancier ou encore qui ont fait preuve de réus-site académique.

À ce chapitre, l’Ontario apparaît en tête de peloton. Ce sont en fait 192 millions que distribue l’Ontario

à travers son Régime d’aide fi nan-cière aux étudiantes et étudiants (RAFEO), auxquels s’ajoutent les bourses fédérales ainsi que celles spécifi ques à l’établissement d’en-seignement. Dernière nouveauté : une subvention mise en place afi n d’aider à absorber les coûts des ma-nuels scolaires. Implantée progres-sivement, sa valeur devrait attein-dre dans les années à venir 300$ par année.

Le modèle québécoisProfi tant des acquis d’un mou-

vement étudiant fort, bien que lar-gement divisé à l’heure actuelle, les étudiants québécois sont ceux qui paient les frais de scolarité les plus bas à travers le pays : 2167$ en moyenne. Ce qui rend d’autant plus diffi cile pour l’Université d’Ottawa de tirer son épingle du jeu face à ses concurrentes de la belle province.

Souvent brandi par les activistes étudiants canadiens comme l’exem-ple d’un système viable malgré une faible contribution directe des uti-lisateurs, le « modèle québécois » fait cependant face à des critiques de plus en plus nombreuses. Rap-

pelons que le premier ministre Jean Charest fut réélu en mars 2007 sur la base notamment de la promesse d’augmenter les droits de scolarité.

Face aux disparités des frais de scolarité d’un océan à l’autre, plu-sieurs ne manqueront pas de sou-ligner que ces écarts se réfl ètent également sur le montant des bour-ses accordées. Qui plus est, dans le contexte actuel, les étudiants québé-cois se trouvent désavantagés face à leurs confrères des autres provinces sur plusieurs plans. C’est ainsi qu’ils reçoivent moins d’aide fi nancière sous la forme de crédits d’impôts de la part du gouvernement fédéral.

Novembre 1995 : Au fédéral,

la réforme Axworthy met à mal

les programmes sociaux. La

FÉUO avec la Carleton University

Students’ Association (CUSA) une

manifestation à laquelle participent

12 000 étudiants, la plus importante

depuis dix ans.

Septembre 2004 : Le

gouvernement ontarien de McGuinty

adopte un gel des frais de scolarité,

pour une période de deux ans.

Février 2005 : Bob Rae dépose

un rapport appuyant une

dérèglementation des frais de

scolarité en Ontario.

Avril 2005 : Après une grève de sept

semaines en réponse aux coupures

faites dans le régime provincial

de prêts et bourses, les étudiants

québécois obtiennent � nalement

gain de cause.

Décembre 2006 : Le Bureau des

gouverneurs de l’Université d’Ottawa

vote une hausse des frais de scolarité

oscillant autour de 4%.

Février 2007 : Des dizaines de

milliers d’étudiants manifestent

à travers le pays pour prôner une

éducation accessible.

Mars 2007 : Élection du

gouvernement Charest au Québec,

qui met � n au gel des frais de

scolarité en vigueur depuis 1994.

Septembre 2008 : Les étudiants

néo-écossais pro� tent d’une baisse

des droits de scolarité accordée par

le gouvernement conservateur. La

province, où les droits de scolarité

sont les plus élevés au pays, souhaite

rejoindre la moyenne nationale.

Novembre 2008 : Les étudiants

ontariens prendront d’assaut les rues

pour réclamer une baisse des frais de

scolarité.

Le mouvement étudiant à travers le pays :Quelques dates...

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Philippe Tesceira-Lessard

Seamus Wolfe, vice-président aux affaires universitaires de la FÉUO, et Federico Carvajal, commissaire aux affaires externes de la GSAÉD, ont défendu les revendications étudiantes dans une présentation lundi dernier au Bureau des gouverneurs au su-jet de la hausse des frais de scolarité sous différents angles qui a semblé intéresser la plupart des gouverneurs. Proposant au groupe de faire de l’Uni-versité d’Ottawa un chef de fi le en ma-tière de coût de l’éducation, les deux représentants étudiants ont martelé leur message : augmenter le fi nan-cement public et arrêter de prendre dans les porte-monnaie étudiants.Carvajal et Wolfe ont aussi mis en avant des comparaisons étonnantes afi n de convaincre les gouverneurs : l’Ontario a les frais de scolarité les plus élevés du Canada après la Nou-velle-Écosse (qui baisse actuelle-ment ses frais), et cela ne risque pas de s’améliorer avec le deuxième plus grand taux d’augmentation après ce-lui du Québec. En bref, l’Ontario se retrouvera en tête des provinces les plus coûteuses pour étudier l’année prochaine si les administrations uni-versitaires s’acharnent à élever les frais.

Les étudiants recommandent et provoquent

Concluant leur présentation par

une recommandation formelle, la FÉUO et la GSAÉD ont demandé au Bureau de laisser inchangé le niveau des frais de scolarité pour les étudiants au bac et de bais-ser de 50% celui des étudiants diplômés. La décision fi nale est attendue vers le mois de janvier.Allan Rock a qualifi é la présentation d’«excellente mais provocante» et les réactions ont été plutôt positives. Toutefois, plusieurs gouverneurs ont défendu un généreux système de prêts et bourses comme étant un pansement adéquat sur la hausse des frais. D’autres sujets ont aussi occupé les gouverneurs de l’Univer-sité pendant cette réunion.

Un tableau de bord statistique de l’Université a été présenté au BdG, un document aux allures de bulletin scolaire mesurant différents indices de changement qui évoluent (ou pas) à l’Université. Celui-ci est composé de quatre grandes sections : popula-tion étudiante et communauté, en-gagement et qualité du personnel, excellence scolaire et, fi nalement, ressources. En outre, chacune de ces sections est divisée en trois, quatre ou six indices qui se voient accorder une couleur indiquant les progrès qui y sont effectués. Par exemple, l’indice 3.4 est nommé Étudiants recrutés avec une moyenne de 85% et plus et obtient une lumiè-re jaune, soit un «défi à relever». L’Université d’Ottawa s’accorde donc 11 feux verts (cible réalisable),

Les représentants étudiants défendent la position de la FÉUO au sujet de la hausse des frais de scolarité dans une présentation au BdG.

Wolfe et Carvajal dans la fosse aux lionsBUREAU DES GOUVERNEURS

Karine Hébert

Le lundi 27 octobre dernier un comp-te-rendu sur les frais de scolarité de l’Université et leur impact sur les étudiants a été présenté au Bureau des Gouverneurs (BdG) par la Fédé-ration des étudiants de l’Université d’Ottawa (FÉUO) et l’Association des étudiants diplômés (GSAÉD) La conclusion de la présentation faite par Federico Carvajal, commissaire externe de la GSAÉD, et Seamus Wolfe, vice-président aux affaires universitaires de la FÉUO, deman-dait entre autres la réduction de 50% des frais post-programme pour les étudiants diplômés.

Pour le retour des frais post-programme

Jusque dans les années 90, les frais post-programme permettaient aux étudiants canadiens de 2e et 3e cy-cle ayant entièrement terminé leurs

cours et devant maintenant rédiger leur thèse, de payer des frais de scola-rité moindres. Cependant, depuis, ces frais n’existent plus ou ont été gran-dement réduits dans la plupart des universités ontariennes, dont celles d’Ottawa. De même, à partir de 2004, le Caucus ontarien des 2e et 3e cycles de la Fédération canadienne des étu-diantes et étudiants (FCÉÉ) a lancé une campagne pour la restauration ou le maintien des frais post-programme en Ontario, selon les universités.

Désormais à la tête du Caucus national, Carvajal, en entrevue avec La Rotonde, explique que de-mander de réduire de 50% les frais post-programme permettrait d’ob-tenir un meilleur équilibre entre ce que les étudiants diplômés paient et les ressources utilisées au cours des périodes de recherche. Les 50%, qu’il décrit comme un chiffre plutôt arbitraire, seraient en réalité basés sur les modèles qui ont été adoptés par les universités des provinces de

l’Ouest, qui bénéfi cient toujours de frais réduits aux études supérieures.

De plus, Carvajal affi rme qu’«il y a un sous-fi nancement important de l’éducation en Ontario, et ce, même au niveau des 2e et 3e cycles. […] Pour les étudiants diplômés, l’Onta-rio a maintenant les frais de scola-rité les plus élevés de tout le Canada et la différence est considérable.» D’après son calcul, les étudiants di-plômés de l’Ontario paieraient des frais de scolarité d’environ plus de 1500$ par année par rapport à la moyenne canadienne et une part importante de cette différence serait due au retrait des régimes de frais post-programme en Ontario.

Les universités se nuisent à elles-mêmes

Carvajal soutient que les frais de scolarité élevés au niveau des étu-des supérieures peuvent décourager certains étudiants brillants à pour-

suivre leurs études et les conduire plutôt à accepter, dès la fi n du 1er cycle, un emploi qui leur permettra de rembourser la dette qu’ils auront contractée jusqu’alors au lieu de poursuivre leurs études vers les 2e et 3e cycles. Pour Carvajal, des frais aussi élevés amènent les étudiants à bien souvent devoir se trouver un emploi en dehors de l’Université, ce qui réduit les périodes qu’ils consa-crent à leur recherche et en fi n de compte peut affecter la durée et la qualité de la recherche des étudiants. À long terme, explique-t-il, l’Uni-versité d’Ottawa nuirait elle-même à sa réputation dans le domaine de la recherche et les étudiants du reste du Canada seraient moins portés à choisir les universités de l’Ontario pour faire leurs études supérieures.

Inaccessibilité des études de 2e et 3e cycle

D’un autre côté, l’Université af-

fi rme compenser la suppression de ces frais post-programme par la dis-tribution de nombreuses bourses au niveau de la maîtrise et du doctorat. «Je suis en train de faire de l’argent durant ma maîtrise ici !» C’est ce que Tyler Turek, un étudiant de l’Université à la maîtrise en histoire et titulaire d’une bourse assez géné-reuse de l’Université, a affi rmé lors d’une courte entrevue avec La Ro-tonde. Turek a toutefois mention-né que plusieurs de ses collègues n’avaient pas eu la même chance que lui et ont été obligés d’aller chercher des bourses à l’extérieur de l’Université, comme le Régime de bourses d’études supérieures de l’Ontario (BESO). Malgré sa bourse, l’étudiant diplômé nous apprend qu’il doit tout de même travailler à temps partiel comme tuteur ce qui à son avis, a une incidence impor-tante sur la quantité de temps qu’il peut investir dans sa recherche.

FRAIS POST-PROGRAMME

Les diplômés réclament un juste milieu Une diminution de 50% des frais post-programme permettrait l’équilibre entre ce que les étudiants diplômés paient et les ressources qu’ils utilisent.

Seamus Wolfe, v-p aux affaires universitaires de la FÉUO et Federico Carvajal, commissaire à l’externe demandent à l’Université d’Ottawa d’agir en tant que chef de fi le en matière de coût de l’éducation.

Photo par Frank Appleyard

sept feux jaunes (défi s à relever) et un feu rouge (tendance à renverser), au niveau de l’espace voué à l’ap-prentissage, pourtant les besoins sont criants selon Serge Dupuis, commissaire aux affaires universi-taires de la GSAÉD. «Nous n’attein-drons pas l’objectif que nous avions

fi xé», a concédé à ce propos Victor Simon, vice-recteur aux ressources. Chargé de la gouvernance et l’admi-nistration générale de l’Université d’Ottawa, le Bureau des gouverneurs est l’instance qui devra fi xer les frais de scolarité pour la prochaine année scolaire, d’où la pertinence d’y dé-

fendre son point de vue. Le groupe de 30 personnes est majoritaire-ment constitué d’individus prove-nant de l’extérieur de l’Université, accueillant seulement un étudiant du premier cycle, Ryan Kennery et une étudiante aux études supérieu-res, Julia E. Morris.

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Bruno Gélinas-Faucher

Depuis un certain temps, plusieurs personnes ont remarqué l’omnipré-sence sur le campus des affi ches, macarons, autocollants, pétitions, banderoles, et signets affi chant clai-rement le slogan À bas les frais. En fait, ce matériel de promotion fait partie de la campagne Ontarienne Drop fees ou bien son équivalent français À bas les frais.

Initié par la Fédération cana-dienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ), division de l’Ontario, cet-te campagne n’a cessé de prendre de l’importance depuis les cinq dernières années. À l’origine, créé sous le nom de reduce tuition fees, la campagne vise essentiellement, comme le rapporte le site Internet de l’organisme, à «habiliter les étu-diantes et étudiants, leurs familles et leurs alliés pour qu’ils aient leur mot à dire et revendiquent un nou-veau plan pour l’éducation postse-condaire, soit un système fondé sur l’accès, l’équité et la justice.»

Un mouvement qui a trois objectifs

Pour atteindre cet objectif, la campagne se divise en trois points majeurs. Le premier est la réduction des frais de scolarité. La campagne rejette l’idée que les étudiants se voient imposer la facture du manque

de fi nancement et payent pour une plus grosse proportion de leurs étu-des qu’auparavant. Le second élé-ment est une revendication visant à donner des bourses au lieu de prêts. Cela aurait pour but de réduire la dette moyenne des étudiants. Enfi n, le dernier élément de la campagne vise à revendiquer un fi nancement adéquat des institutions post-se-condaires par le gouvernement. En bref, plusieurs actions ont donc été organisées pour faire valoir ses élé-ments.

Plusieurs actions ont déjà été en-treprises dans le cadre de la campa-gne. En effet, le 22 octobre dernier une pétition réclamant la baisse des frais de scolarité a été déposée au bureau de Dalton McGuinty. Cette pétition avait été signée par plus de 10 000 personnes de l’université d’Ottawa et au moins 100 000 per-sonnes partout à travers l’Ontario. De plus, un envoi massif de fax au bureau de McGuinty avait égale-ment été organisé il y a quelques semaines.

Ces actions avaient pour but de faire valoir les revendications de la campagne mais aussi de mobiliser les étudiants et étudiantes à l’élé-ment culminant de cette campagne, la journée d’action du 5 novembre. Les étudiants de la province sont alors invités à venir massivement marcher et protester pour la réduc-tion des frais de scolarité. Le Sénat

de l’Université a d’ailleurs procla-mé une amnistie académique pour l’occasion. En plus de l’Université d’Ottawa, les organisateurs atten-dent plusieurs étudiants des écoles secondaires, de La Cité collégiale et de l’Université Carleton.

Un point de lancement

Bien que la journée d’action pro-vinciale du 5 novembre représente l’élément culminant, «ce n’est que le point de lancement», affi rme Michael Cheevers, coordonnateur de campagne à la FÉUO. En effet, les organisateurs souhaitent que le message soit entendu clairement mais sont également prêts à entre-prendre d’autres actions si le gou-vernement reste muet face à leurs revendications. «Après le 5 novem-bre, nous organiserons des rencon-tres et des assemblées», affi rme Cheevers. En fonction de la réponse du gouvernement, les options res-tent donc ouvertes.

Mouvement grandissant

Tout d’abord, connu sous le nom de lower tuitions ou bien Réduisez les frais, le groupe prit de l’impor-tance et organisa une mobilisation sans précédent à l’Université en vue de la manifestion du 7 février 2007. Faite parallèlement à la campagne provinciale de la FCÉÉ

précédemment, Réduisez les frais s’est depuis lors jointe à la cam-pagne provinciale qui devint A bas les frais. «Maintenant, c’est tout le monde», nous dit Cheevers, se référant au caractère plus inclusif qu’a pris la campagne provinciale. Aujourd’hui, avec approximative-ment une soixantaine de bénévoles travaillant à la campagne sur notre campus, le mouvement a grandi. La campagne fait d’ailleurs par-tie des campagnes offi cielles de la FÉUO. Approuvé depuis environ deux ans, l’exécutif de notre fédé-ration étudiante prend maintenant une part active dans la campagne. Selon Cheevers, le mouvement a beaucoup de potentiel cette année en raison du plan Vers des résul-tats supérieurs de McGuinty qui arrive a échéance en 2009. Selon la FCÉÉ, les étudiants veulent «avoir leur mot à dire et revendiquent un nouveau plan pour l’éducation postsecondaire». Rappelons que ce plan avait augmenté les frais de scolarité de façon considérable en Ontario. De plus, avec le temps, une collaboration accrue s’est faite avec l’Université Carleton. Plusieurs actions sont maintenant menées de front avec l’autre université ot-tavienne. La FCÉÉ joue également un rôle plus important. En effet, une bonne partie du matériel de promotion de la campagne vient de la Fédération provinciale.

François-Olivier Dorais

Les étudiants canadiens inscrits à temps plein à un programme de pre-mier cycle ont payé 3,6 % de plus en moyenne pour leurs frais de scola-rité au cours de l’année universitai-re 2008-2009 comparativement à l’année précédente selon un rapport de Statistiques Canada publié en début octobre. Cette augmentation fait suite à une croissance de 2,8 % enregistrée en 2007-2008.

Toujours selon le même rapport, les étudiants inscrits à temps plein au premier cycle cette année ont payé en moyenne près de 4800$ en frais de scolarité, une hausse d’environ 200$ depuis l’année dernière. On constate par ailleurs une augmentation an-nuelle moyenne de 4,4% par rapport aux frais de scolarité oscillant autour des 3000$ exigés en 1998-1999. Une hausse qui ne suit manifestement pas l’infl ation, laquelle a crû à un

taux annuel moyen de 2,3% au cours de la dernière décennie. L’Ontario est donc toujours, après la Nouvel-le-Écosse, la province où les frais de scolarité sont les plus élevés au pays. Ces chiffres sont publiés au moment où une potentielle hausse des droits de scolarité à l’Université d’Ottawa se dessine à l’horizon du mois de no-vembre. La nouvelle donnerait suite à une hausse de 4,4% approuvée par le Bureau des gouverneurs en 2006 après l’annonce faite par le gouverne-ment McGuinty de mettre fi n au gel des droits de scolarité. Constat plutôt troublant ; la tendance voudrait-elle que la hausse des frais soit à l’heure actuelle un mal nécessaire ?

La conjoncture économique ontarienne : une variable à

considérer ?

« La FÉUO et la FCÉÉ cherchent à culpabiliser un gouvernement qui

a hérité du gouvernement Harris de la pire situation au niveau du trésor provincial. C’est culpabiliser la victime », faisait valoir l’étudiant en histoire Serge Miville dans une récente entrevue. De fait, la provin-ce de l’Ontario vit actuellement un important ralentissement écono-mique. Le Premier ministre Dalton McGuinty déclarait d’ailleurs le 7 octobre dernier qu’il était toujours impossible de prédire si l’année cumulera un défi cit. La marge de manœuvre du gouvernement est donc très mince.

Bien que le gouvernement onta-rien ait assuré qu’il ne couperait pas dans la santé, l’éducation et les ser-vices sociaux, les planètes sont ainsi plutôt mal alignées pour prévenir une hausse des droits de scolarité. « Je ne crois pas que les étudiants devraient payer plus. Mais on est tellement castré fi nancièrement en ce moment. C’est plate de dire que

l’on refi le la note aux contribuables, mais malheureusement, c’est la seule solution de rechange pour le moment », ajoute Miville.

Pour Joel Duff, organisateur pour la FCÉÉ Ontario, l’argument de la conjoncture économique ne vaut pas. « Je vous rappelle qu’en 2006, McGuinty n’a pas annulé le gel des frais en raison du contexte économi-que! À mon avis, la hausse ne peut pas être un mal nécessaire. Un inves-tissement dans l’accessibilité aux étu-des est un investissement dans l’éco-nomie ». Ancien étudiant et militant de l’Université d’Ottawa, Duff croit d’ailleurs que l’occasion se présente pour repenser notre système. « L’On-tario vit une crise, surtout dans le secteur manufacturier. Je pense qu’il faut repenser notre économie, c’est-à-dire passer d’une économie basée sur la manufacture à une économie plus axée sur le savoir », expliquait-il en s’inspirant du modèle de l’Irlande

qui, presque au sortir d’une crise éco-nomique dans la décennie 1990, avait décidé de supprimer tous les frais de scolarité, y voyant là un investisse-ment rentable.

Du côté du fi nancement des uni-versités, la situation n’est pas des plus reluisantes. En matière d’édu-cation, l’Ontario fait d’ailleurs pâle fi gure en étant toujours 25% sous la moyenne des provinces en ce qui a trait au fi nancement public des universités. C’est du moins ce que révélait une étude publiée en 2007 de l’Union des associations des pro-fesseurs des universités de l’Onta-rio. Cela signifi e que pour atteindre la moyenne canadienne d’ici l’année 2009-2010, le gouvernement onta-rien devra augmenter son fi nance-ment aux universités de près d’un milliard de dollars, passant des 3,2 milliards actuellement prévus pour 2009-2010 à 4,2 milliards pour la même année.

La Rotonde dresse un portrait de la campagne À bas les frais qui culminera ce mercredi 5 novembre lors de la journée d’action provinciale.À bas les frais ! Plus qu’un simple slogan ?CAMPAGNE À BAS LES FRAIS

La hausse des frais de scolarité est-elle un mal nécessaire ?Tendance à la hausse en OntarioDROITS DE SCOLARITÉ

Des centaines de macarons et de pamphlets ont été distribués sur le campus en prévision de la journée d’action provinciale, le 5 novembre prochain.

Photo Karine Desjardins

Suivez la campagne du référendum de la FCÉÉ en direct sur notre site web. www.larotonde.ca

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Calendrier - ActualitésCONFÉRENCES

Conférence de France Martineau: Les français d’ici: 400 ans d’his-toire en françaisQuand ? 4 novembre de 16h à 18hOù ? Arts, 509

Conférence du champion olympi-que Mark TewksburryQuand ? 5 novembre de 20h à 22hOù ? Auditorium des anciensCombien ? 10$ (billets au UCU 318)

Code-Switching and Borrowing in Sorbian-German Bilingual RegionQuand ? 6 novembre de 16h30 à 18hOù ? Arts, 509

Cuisine communautaire : les cour-gesQuand ? 4 novembre de 10h à 13hOù ? Nouvelle résidence, 90 rue Université, 1er étageCombien ? 2$Inscription : [email protected]

Habillé pour réussirQuand ? 5 novembre de 12h à 13hOù ? Terminus, UCU

Journée d’action provinciale : À bas les frais de scolarités !Quand ? 5 novembre à 10hOù ? Terrasse de Morisset

RefWorks : l’essentiel - atelier de bibliothèqueQuand ? 6 novembre de 10h à 11hOù ? Morisset, 144

Ce qu’il faut savoir de la rédaction de thèseQuand ? 7 novembre de 11h à 12hOù ? 110 Université

DIVERS

Je n’aurais jamais cru me porter un jour à la défense de la condition des enseignants. Après tout, c’est bien connu, ils gagnent des sommes as-tronomiques, vont en congrès partout à travers le monde et vivent dans l’assurance calme d’un lendemain grassement assuré par un fonds de

pension généreux… vraiment ? Vous êtes sûrs, avec 960 professeurs à temps partiel, sans parler des professeurs remplaçants et adjoints ? Évidemment, il n’y a rien de plus effi cace pour une compagnie privée que de limiter les frais liés à la production (la production étant dans ce cas-ci nos bien-aimés professeurs) voilà probablement pourquoi 60% du corps enseignant est à contrat et vit dans l’incertitude. Cela explique aussi pourquoi nos ensei-gnants qui, normalement, seraient dévoués à la recherche et à l’enseigne-ment, se retrouvent souvent avec un cours dans une autre ville et doivent faire la navette entre deux universités ou encore occuper un autre poste dans le secteur public ou privé. Cela est, à mon sens, non seulement un manque d’appréciation des professeurs qui sont en droit de se sentir insultés par un manque de considération pareille, mais aussi une attitude d’une imbécillité rare. Nous n’encourageons pas nos professeurs à rester parmi nous. Après tout, ce ne sont pas les bénéfi ces qui font le renom d’une université, mais ses cerveaux, ses recherches. Or nous crachons sur ce qui fait notre gloire. C’est mesquin et avant tout stupide. Mais j’aimerais bien qu’on me le dise une bonne fois pour toutes : sommes-nous des clients ou des élèves ? Les professeurs sont-ils des érudits, des intellectuels, des spécialistes ou des employés ? Sommes-nous une université ayant l’instruction du public et la recherche comme valeurs fondamentales ou sommes nous une compagnie privée en quête de profi ts ? Cette ambiguïté planante nous laisse toute la marge de manœuvre nécessaire pour prétendre appartenir à une haute sphère de la société, d’être un lieu de savoir formateur de citoyens d’une part et de se comporter comme une compagnie privée amorale de l’autre. Quelle hypocrisie !Serge Dupuis, commissaire aux affaires universitaires s’est exprimé sur le sujet. Selon lui, « on n’aide pas à garder les profs ». Il pense aussi « que ce serait une bonne idée d’investir dans le corps professoral pour ne pas perdre des profs, encourager la recherche. Il faudrait ouvrir des postes perma-nents. » Cela parce « qu’il n’y a rien de plus frustrant pour un professeur de devoir se retourner vers un travail dans le secteur soit public soit privé et non pas se concentrer sur son travail. On a l’infrastructure nécessaire pour soutenir nos professeurs, mais dans cette folie de la croissance et du profi t nous les avons mis de côté. » Cela n’est pas sans conséquence « On perd des cerveaux et l’université doit être consciente de cette perte ». Récemment, le recteur nous offrait la possibilité de lui poser des questions publiques. Je n’ai malheureusement pas eu la possibilité de lui poser cette question-ci et j’en profi te donc aujourd’hui pour le faire. Qu’avez-vous l’intention de faire, Monsieur le doyen, pour rétablir les situations injustes qui perdurent dans notre établissement, que faites-vous de la précarité des professeurs ? Comment voulez-vous qu’ils restent à l’université d’Ottawa dans de telles conditions ? Sommes-nous une entreprise privée ou une université ?

Précarité professoraleLe cri du cancreSonia Noreau

Philippe Tesceira-Lessard

Lundi dernier, l’exécutif de la FÉUO a fait diffuser une missive dénonçant les agissements de l’ad-ministration envers deux étudiants de l’Université d’Ottawa. Ting Ting Wang et Marc Kelly voient ainsi leurs causes reprises par la Fédé-ration, leur donnant ainsi un poids important.

Déjà, le titre annonçait un ton que l’on n’avait pas encore vu depuis l’en-trée en fonction d’Allan Rock, recteur de l’Université : Traitement déplora-ble des étudiant-e-s et non-respect de nomination de la FÉUO. Au long des quatre pages qui suivent, la FÉUO ex-pose ses doléances et exigences dans les deux cas exposés. Au-delà des deux dossiers, c’est la relation entre la FÉUO et Rock, presque idyllique depuis juillet dernier, qui en prend un coup.«On voulait envoyer un message que enough is enough», a lancé Haldenby dans une rare attaque contre l’admi-nistration, lui qui préconise générale-ment la concertation et la conciliation. En entrevue sur les ondes de CHUO, le président de la FÉUO a aussi dénoncé la «discrimination systématique au sein du processus (d’appel de l’Uni-versité)» et le fait que l’«Université ne prend pas les responsabilités de ses fautes», en parlant du cas Wang.Haldenby conclut sa lettre en par-lant d’un changement dans les rela-tions entre Université et FÉUO. «Ce manque de respect de la volonté des

étudiant(e)s a rompu la confi ance en-tre l’U d’O et la FÉUO. Désormais, la FÉUO considère que son pouvoir de recommandation quant aux étudiants qui siègent à divers comités est en fait un pouvoir de nomination », écrit-il. L’administration n’a pas souhaité répondre aux questions envoyées par La Rotonde pour les fi ns de cet article. Rock a cependant retourné la lettre que Haldenby lui avait adressée en affi rmant qu’il serait prêt à fournir des informations sur les deux cas une fois qu’il aura l’autorisation signée des deux parties.

Ting Ting Wang

Étudiante internationale, Ting Ting Wang a été inscrite au cours Algèbre appliquée (MAT3343) par une conseillère aux études, alors qu’elle n’avait pas les préalables exigés pour ce faire. Ayant échoué au cours en question, Wang récla-me maintenant la suppression de la note d’échec de son bulletin, en plus d’un remboursement des frais de scolarité liés à ce cours. «L’Uni-versité est redevable des actions de ses employés», affi rme la lettre.

Marc Kelly

Ce sont les évènements concernant l’étudiant en physique qui consti-tuent le dossier le plus épineux entre Rock et Haldenby, les faits reprochés à l’administration y étant doubles.

D’une part, Kelly s’est fait retirer d’un cours avancé de recherche en physique, car son projet, selon le directeur du département de phy-sique Bela Joos, était lié aux scien-ces sociales plutôt qu’à la physique. Supervisée par Denis Rancourt (physique) et Claude Lamontagne (psychologie), sa recherche a été condamnée par le Comité du per-sonnel enseignant et par le coordo-nateur des projets, Peter Piercy. Le doyen associé aux études de la Fa-culté de sciences Leonard Kleine, a fi nalement désinscrit Kelly de son cours, une procédure pour le moins originale et dont la FÉUO conteste les fondements réglementaires.D’autre part, Marc Kelly était le choix de la FÉUO pour siéger sur le comité d’appel du Sénat, une ins-tance décisionnelle importante de l’Université. Un siège est réservé pour un représentant étudiant, et c’est à la FÉUO que revient la nomi-nation, à condition d’être approu-vée par le comité exécutif du Sénat.Or, c’est par la voix de Robert Major, vice-recteur aux études, qui ne siège pas sur le comité exécutif du Sénat, que l’administration universitaire a fait savoir à la FÉUO qu’elle rejetait son choix. Haldenby reproche même à Major d’avoir invoqué les suppo-sés «problèmes psychologiques» de Kelly pour justifi er sa décision. En entrevue avec La Rotonde, Major n’a pas souhaité commenter les accusa-tions contenues dans la lettre.

La FÉUO montre les dents

Deux dossiers étudiants font l’objet d’une lettre revendicatrice de la FÉUO.

FÉUO ET ADMINISTRATION UNIVERSITAIRE

1

Pour distribution immédiate Le 27 octobre 2008 Allan Rock, Recteur Université d’Ottawa 550, rue Cumberland Ottawa (Ontario) K1N 6N5 Objet : Traitement déplorable des étudiant(e)s et non respect des droits de nomination de la FÉUO Cher Monsieur Rock : Par la présente, la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), la voix de tous les étudiant(e)s du premier cycle à l’Université d’Ottawa (UO), vous fait part de deux dossiers dénotant d’importantes injustices qui se sont produites envers des étudiant(e)s. Nous vous demandons d’intervenir immédiatement pour remédier à ces situations troublantes. La FÉUO appuie fortement tous les étudiant(e)s qu’elle représente et les recours qu’ils entreprennent auprès de l’UO. Les dossiers de Mme Wang et M. Kelly dénotent des abus délibérés. De plus, la FÉUO condamne les actions de l’UO qui tentent de saper notre droit de nomination et de participation à la gouvernance universitaire. TingTing Wang Madame Wang est étudiante internationale à la Faculté des sciences sociales. En prévision du semestre d’hiver 2008, alors qu’il ne lui restait que deux cours pour compléter les exigences de son programme, Mme Wang a consulté une conseillère aux études qui l’a inscrite dans le cours MAT3343. La conseillère commettait ainsi une grave erreur puisque que Mme Wang n’avait même pas les préalables pour ce cours. Nul besoin de vous faire remarquer que si Mme Wang avait tenté de s’inscrire elle-même par le biais du logiciel informatisé Rabaska, cette situation ne se serait jamais produite. En bout de ligne, Mme Wang a échoué le cours. C’est uniquement après avoir obtenu nouvelle de son échec que Mme Wang apprit qu’elle n’avait pas les préalables du cours. Selon le Vice-recteur aux études Robert Major, Mme Wang aurait dû abandonner le cours avant la date limite du 3 mars 2008. Le raisonnement de Monsieur Major ne tient aucunement compte du fait qu’à cette date, Mme Wang n’avait complété qu’une seule épreuve, et ce, avec succès.

« Traitement déplorable »

« Importantes injustices »

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Actualités

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Accusations de terrorisme à Waterloo

Quatre étudiants à la maîtrise de l’Uni-versité de Waterloo sont soupçonnés d’être impliqués au sein de l’organisation des Ti-gres Tamouls, considérée comme étant un groupe terroriste depuis 2006. Lors d’une audience qui s’est tenue le 22 septembre der-nier, la cour a ordonné que l’un d’entre eux soit extradé aux États-Unis dans un délai de 30 jours. L’étudiant en question poursuit ac-tuellement ses études en génie informatique jusqu’à ce qu’il doive se présenter à la cour d’appel. Cette présumée association lui a déjà causé des problèmes. En 2007, alors vi-ce-président de la Waterloo Tamil Students Association, il avait été accusé d’utiliser des fonds de l’association pour soutenir les Ti-gres Tamouls. Un audit terminé la même an-née a révélé que l’association était exempte de toutes charges.

Bac garanti à l’U de Calgary

L’Université de Calgary propose aux étu-diants de trois de leurs Facultés de s’inscrire dans un programme de bac de quatre ans avec garantie de complétion. Dorénavant, les étudiants en première année en communica-tion et culture, sciences sociales et sciences et humanités pourront choisir de suivre le programme, qui leur demande de compléter un quart de leur bac par année et de rencon-trer un conseiller académique. L’idée d’offrir la garantie aux étudiants de ces Facultés est survenue lorsque l’administration s’est ren-due compte qu’il était plus diffi cile de com-pléter tous les cours requis pour un bac bi-disciplinaire. Un étudiant qui opte pour la nouvelle structure aura donc des alternatives s’il est incapable de prendre un cours dont

il aurait besoin pour terminer ses études à temps.

Simon Fraser : Internet limité

Un changement de fournisseur Internet a causé des frustrations la semaine dernière dans les résidences de l’université Simon Fra-ser. Un processus qui ne devait prendre que 15 minutes a duré plus de 24 heures, laissant des centaines d’étudiants sans aucun accès à leurs courriels ni à WebCT et ce en plein milieu de la semaine. Une fois le processus terminé, les étudiants devaient alors s’ins-crire avec la nouvelle compagnie et… signer un nouveau contrat. En effet, leur contrat Internet était maintenant réduit à seulement 10 gigabits (GB) par mois. Tout dépassement de cette limite entraînera des frais supplé-mentaires. Un étudiant a donné un exemple de l’absurdité du contrat en expliquant que, pour télécharger un fi lm en HD sur iTunes, il faudrait plus de 4 GB. Sous l’ancien système, l’accès internet était illimité.

Racisme à Queen’s

La semaine dernière, le président de l’as-sociation des arts et sciences de l’Université Queen’s, Jacob Mantle, s’est excusé publi-quement d’avoir émis un commentaire ra-ciste sur le « mur » Facebook de son ami. Les propos, qui portaient sur le Taliban, ont provoqué un tollé au sein de l’université. L’association des anciens, qui s’occupe des incidents non académiques, a demandé une excuse publique et Mantle a vite accepté. Il compte également participer à un atelier donné le 8 novembre prochain par la Natio-nal Coalition Building Institute Canada et qui portera, entre autres, sur la diversité.

Revue de presse universitaireAlexa Biscaro

La Rotonde embauche

La Rotonde est à la recherche d’un photographe et d’un graphiste.

Les candidats sont priés d’envoyer CV et lettre de présentation à l’adresse [email protected] avant le 5 novembre.

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Caroline [email protected] Arts et Culture

Vickie Perreault

Récemment, le Café Alternatif, Café Alt pour les intimes, renais-sait de ses cendres, comme un

phénix, pour offrir aux étudiants un nouvel endroit pour se procurer café, thé, moka, chocolat chaud, pâtisseries et sandwiches. Si vous en avez ras le bol de voir le Second Cup de la biblio-thèque, si vous n’en pouvez plus du Tim Hortons du centre universitaire, si vous n’avez jamais été un grand fan de la cafétéria, si l’installation d’un Starbuck’s dans le pavillon Desma-rais ne vous a jamais paru comme une bonne idée, bref, si vous êtes anti-cor-porations, le Café Alt est pour vous. Géré par la FÉUO et par l’Association étudiante de la Faculté des Arts, celui-ci s’occupant de l’espace et non de la vente, le Café Alt est, pour utiliser une bonne vieille formule, pour les étu-diants par les étudiants. Mais tout ce travail de reconstruction fut-il vain? Le Café Alt est-il vraiment une excel-lente alternative à tout ce qui s’offre sur le campus? C’est ce qui fut testé dans les derniers jours…

Premier constat : le choix de produits offerts présente vraiment une alternative à ce qu’on retrouve ailleurs sur le campus.En offrant du café équitable et des produits végé-tariens et végétaliens, le Café Alt se distingue de toutes les autres insti-tutions similaires sur les terrains de

l’Université d’Ottawa. Et cela attire beaucoup l’attention des étudiants. Plusieurs personnes qui n’auraient pas considéré le Café Alt avant sont maintenant plus intéressées par ce choix de produits équitables, végé-tariens et végétaliens. Et cet intérêt ne peut être que bénéfi que pour le café. Sans clients, l’initiative va tomber à l’eau. Et, dans le cas du Café Alt, ceci ne serait pas nécessai-rement une bonne idée.

Pourquoi ? Parce que le Café Alt offre des produits de qualité, tout simplement. Un des meilleurs exem-ples de ceci concerne les sandwichs offerts. Dans plusieurs endroits sur le campus, on peut retrouver des sandwichs préemballés ou déjà faits dont on peut douter de la fraîcheur. Au Café Alt, les sandwichs sont faits devant vos yeux, avec des ingré-dients frais. Et vous pouvez choisir le pain que vous allez utiliser, les lé-gumes, la viande, la garniture, bref, votre sandwich sera votre propre confection. Les sandwichs ne sont pas le seul élément positif de la sé-lection de produits du Café Alt. De tout ce qui a été testé, deux produits se démarquent du lot : le chocolat chaud blanc aux pistaches, qui offre une délicieuse variante aux choco-lats chauds habituels, et le moka blanc, qui goûte juste assez le café pour plaire aux fans de café, et qui ne goûte pas assez le café pour plai-

re à ceux qui n’aiment pas le café, donc, un heureux consensus.

Quelques points se doivent d’être soulevés, pour ne pas causer de mau-vaises surprises aux possibles nou-veaux clients. Le Café Alt est situé au deuxième sous-sol du pavillon Si-mard, et il est accessible par l’entrée du côté du campus, non par l’entrée du côté du Transitway. N’allez pas vous plaindre que le service est lent, l’endroit vient d’ouvrir et les em-ployés doivent développer la routine, se faire la main. Autre point à sou-lever : le Café Alt accepte l’Interac, mais il faut faire un achat d’un mini-mum de cinq dollars pour l’utiliser. Les prix du Café Alt sont similaires à ce que l’on retrouverait dans d’autres cafés similaires, alors préparez-vous en conséquence. Il faut aussi prendre en considération le fait que les pro-duits organiques et biologiques sont toujours un peu plus cher que la nor-male. Et dernier point : n’allez pas au Café Alt en espérant vous trouver une table. L’endroit est très prisé pour l’étude ou les travaux d’équipe, alors c’est souvent plein. Malgré tout cela, le Café Alt est un endroit de choix sur le campus pour prendre une bonne boisson chaude, une bon-ne pâtisserie, ou un bon sandwich. Et vos frais de scolarité paient en partie pour l’exploitation de l’endroit, alors profi tez-en !

Joëlle Carignan

Le réseau francophile de l’université d’Ottawa en partenariat avec l’asso-ciation des auteurs et auteures de l’Ontario français (AAAOF) présen-te, le jeudi 6 novembre prochain, les Mots Gourmands au Terminus du centre universitaire. Au menu, deux auteurs franco-ontariens feront dé-couvrir leurs contes savoureux.

En entrée, Danièle Vallée, auteu-re, conteuse, critique artistique, dra-maturge, poète ainsi que plusieurs fois lauréate. Cette artiste originaire de Sherbrooke présentera un extrait de son spectacle de contes urbains : Le D2ux. Ce spectacle rassemble des textes inspirés de ses expériences quotidiennes alors qu’elle était pas-sagère de l’autobus numéro deux.

Comme plat de résistance, Jean-François Somain, auteur, conteur, romancier, poète, dramaturge qué-bécois, aussi connu sous le nom de plume Christian Vasneil ou Jean-F r a n ç o i s Somcynsky. Fait cocasse, M. Somain est un ancien de l’univer-sité d’Ottawa. Il est diplômé de deuxième cycle en éco-nomie. Éga-lement lau-réat de plu-sieurs prix, il présentera quelques-uns de ses contes, notamment de son recueil Le Ballon dans un Cube.

Un moment qui promet de s’avé-rer totalement délicieux. « Nous voulons que les étudiants connec-tent avec eux » confi e Marie-Soleil Pinsonnault, agente de promotion en français. L’organisatrice est consciente qu’une activité de lec-ture de contes n’est pas susceptible de plaire à tous, mais elle a tout de même déployé tous les moyens possibles pour la rendre des plus attrayantes. Un buffet gratuit sera servi sur place, d’où le titre Mots Gourmands, ainsi qu’un tirage de recueil et de prix de présence qui sera effectué en fi n de séance. Ainsi, placer l’activité dans un lieu pu-blic ouvert comme le Terminus a tout pour rendre l’activité le plus ac-cessible possible. « Peut-être qu’en

entendant les voix des conteurs, les gens seront curieux de venir voir. » Leur but est avant tout de faire dé-couvrir des auteurs, un art, une lan-gue.

Créé il y a à peine deux semaines, le réseau francophile de l’univer-sité d’Ottawa est d’abord un groupe partenaire de l’Université d’Ottawa sur Facebook, le très populaire site web de réseautage. Il s’agit d’une initiative de Pinsonnault, agente de français au service de vie commu-nautaire de l’U.d’O., afi n de toucher tous les étudiants francophones et francophiles. « C’est une façon de faire de la promotion pour les ac-tivités en français qui se déroulent sur le campus parce qu’il est diffi cile de toucher tous les étudiants fran-cophones. » C’est en effet un portail qui permet d’affi cher les activités en français qui se déroulent à l’Univer-sité, mais est aussi un lieu de dis-cussion, un peu comme un forum. « Notre but est de faire la promotion

des activités en français sur le campus, mais avant tout de créer une vraie communauté francophile.» Créer un ré-seau franco-phone sur le campus est le nouveau défi qu’elle se don-ne. Dès janvier 2009, tous les étudiants francophones (membres et n o n - m e m -bres) ainsi que les organismes

extérieurs du campus seront invités à une rencontre. Cela afi n de créer une importante communauté et de permettre à tous de créer des liens. « En fait, c’est un rêve. »

Pour voir toutes les activités en français qui se déroulent sur le campus, visitez le Réseau franco-phile de l’Université d’Ottawa sur le réseau social Facebook.

Mots GourmandsPrésenté le jeudi 6 novembre

2008 à midi (12 :00)L’activité se déroulera au Termi-

nus, soit au deuxième étage du Cen-tre universitaire devant le resto-pub 1848.

Un buffet gratuit sera servi sur place, d’où le titre Mots Gourmands, ainsi qu’un tirage de recueil et de prix de présence qui sera effectué en fi n de séance.

Au bout des lèvresMOTS GOURMANDS

Le Café Alt est un endroit de choix sur le campus pour prendre une bonne boisson chaude, une bonne pâtisserie ou un bon sandwich.

La sélection et la qualité des produits est là, mais n’essayez pas de vous trouver un siège…Une nouvelle alternative sur le campus CRITIQUE RESTO

Photo fournie par Marie-Soleil Pinsonnault.

Photo Karine Desjardins

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Arts et Culture

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Entrevue réalisée par Alex Sabou-rin

La Rotonde : Ce sera votre 24e année en tant qu’organi-satrice. Comment ce concept est-il né et, plus précisément, comment survit-il d’année en année ?

Penelope Whitmore : En toute réalité, je dois admettre que c’est le bouche-à-oreille qui le fait survi-vre. Les vendeurs se donnent tous le mot et ils me contactent avec ponctualité. Dès le tout début, la vente était axée sur les vendeurs et les acheteurs de la ville d’Ottawa. Je n’avais que 12 vendeurs la première année. Il faut se rappeler que c’était bien avant l’Internet ! Cette année par exemple, j’avais des gens de la Nouvelle-Écosse et de la France qui m’appelaient déjà très tôt pour sa-voir à quelle date l’événement aurait lieu. Je cherche toujours de nouvel-les personnes pour participer à la

vente, mais d’habitude c’est eux qui me trouvent et non pas le contraire.

LR : Pourquoi avez-vous choisi le Château Laurier com-me emplacement ?

PW : Ma première vente se trou-vait à l’hôtel Beacon Arms sur la rue Albert, mais j’ai vite décidé que ce n’était pas l’endroit idéal. Le club de comédie Yuk-Yuk’s avait emménagé au sous-sol et l’atmosphère n’était pas propice à une vente vintage. C’est l’année d’après que j’ai décidé de louer une pièce dans le Château. Je me suis dit, l’endroit porte une certaine importance historique, tout comme mes vêtements et ceux des vendeurs. Maintenant, on a trois salles avec plus de 45 vendeurs ! Mais ça n’a pas toujours été comme ça, au début, la salle était toute pe-tite et pleine à craquer de gens.

LR : Quel genre de clientèle attirez-vous habituellement

MODE

Un style qui ne vieillit pasTout comme le Château Laurier, la vente de modes d’antan d’Ottawa ca-

che très bien sa vieillesse. Des vendeurs de partout au Canada seront sur les lieux le 9 novembre prochain pour y vendre des articles vintage vé-

ritables. Collectionneurs, amateurs et néophytes s’y donnent rendez-vous année après année. Il y a maintenant 24 ans que l’organisatrice Penelope Whitmore s’occupe de cette vente de modes d’antan. À l’écouter en parler, on croirait qu’elle en est à sa toute première. Plus de 50 collectionneurs pri-vés et commerciaux seront de la partie en cette journée qui est devenue tout un événement pour le monde de la mode à Ottawa. La Rotonde a rencontré Penelope Whitmore pour en savoir un peu plus sur cet obscur happening.

avec cette vente ?PW : J’aimerais dire qu’il y a un

peu de tout pour tout le monde. C’est un événement plaisant, tout près du centre-ville où les gens peu-vent venir faire une petite marche. Des gens de tous les âges viennent y fl âner. Les plus vieux et les plus jeu-nes sauront apprécier les différents articles. Je dirais quand même qu’il y a plus d’étudiants de l’Université d’Ottawa que de Carleton qui vien-nent à cause de leur proximité.

LR: Vous savez sûrement qu’il existe une assez grande variété d’opinion en ce qui concerne le véritable vintage et les vêtements seconde main. Quels articles acceptez-vous ?

PW: Je n’accepte pas les jeans, les lunettes de soleil… bref, j’aime bien que tous les articles soient du véritable vintage. Par cela, je veux dire le linge qui date des années 1900 jusqu’aux années 70. Je n’ac-cepte pas les articles des années 80 et 90 et certainement pas neufs non plus. On se concentre sur les ac-cessoires, la dentelle, les pièces de collection de designers, etc. Je crois qu’il existe une ligne bien tracée entre tout ça. La seule raison pour laquelle j’accepte les vêtements des années 70 est qu’ils sont si hot dans le monde de la mode actuellement.

J’aime particulièrement les vête-ments en fourrure et les sacoches de cette période.

LR : À quel genre de prix peut-on s’attendre ?

PW : Je crois que ma pièce la plus chère est une robe blanche victo-rienne faite en dentelle datant des années 20. Elle se vend à 200$, alors comme vous pouvez voir, les prix sont quand même abordables. Toutefois, la majorité des articles sont beaucoup moins chers ! Les vendeurs mettent tant d’effort dans la présentation des vêtements qu’il vaut la peine de payer au prix fort. Encore une fois, les articles sont uniques et une fois vendus, on n’en trouvera jamais un pareil.

LR : D’où vient votre amour pour la mode vintage ?

PW : Lorsque j’étais à l’Université d’Ottawa, c’était très pratique pour moi de me vêtir avec des vêtements seconde main ! Je profi tais de prêts étudiants mais je n’avais pas beau-coup d’argent. Surtout, j’aimais bien les vêtements vintage puisqu’ils étaient amusants, même funky ! Je mettais un article et alors on me demandait ’’Pourquoi est-ce que tu portes ça ? Pourquoi achèterais-tu une telle chose ?’’ De mon temps, on demandait beaucoup moins pour ce

type de vêtement! J’ai été très chan-ceuse…

LR: Le monde de la mode prend de plus en plus d’en-vergure à Ottawa. Que pen-sez-vous des magasins vintagedans la région ?

PW: Je crois que les magasins qui se sont créé une niche ont très bien réussi leur coup ! Mais je dois admettre que, comme toute entre-prise, c’est dur de percer parce que le marché est restreint. Les maga-sins n’ont pas le même montant de publicité que dans d’autres villes. Moi, je préconise vraiment la sélec-tion avant tout ! Si on vend toujours les mêmes articles, les gens s’en las-sent. C’est pourquoi j’aime que mon événement se fasse une fois par an-née. Souvent, on me demande : ’’Pe-nelope ! Pourquoi pas le faire deux fois par année ?’’ J’y ai pensé, mais je ne le fais pas. Cela n’aurait sûre-ment pas le même impact…

La vente de modes d’antan d’Ottawa aura lieu le dimanche 9 novembre 2008 de 10h à 17h au Fairmont Château Laurier situé au 1 rue Rideau. L’entrée est au coût de 7$ et il est fortement encouragé d’apporter un don en argent ou en denrées alimentaires pour la ban-que alimentaire d’Ottawa

R É T ROPhotos Alex Sabourin

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Originaire de la ville de Québec, cette artiste a fi nale-ment lancé son troisième album après trois ans d’atten-te. Qui d’autre qu’Ariane Moffatt ! Son album, intitulé Tous les Sens, est sorti en avril dernier. Toujours prête à essayer ce que les autres n’osent pas, Ariane s’aven-ture à la découverte de nouveaux sons. Ses chansons sont un succès dès la première écoute, elles évoquent de la gaieté même si quelques-unes ont plutôt un ton nostalgique. Les chansons comme La fi lle de l’Iceberg et Briser un cœur ont peut-être des paroles mélancoli-ques (J’ai brisé un cœur/comme un pot de fl eur), mais ont un « beat » plutôt enchanteur qui rend joyeux. Dans chaque album on redécouvre Ariane Moffatt sous un an-

gle différent, mais toujours aussi apprécié. Elle réussit toujours à garder ce son qui lui est si essentiellement propre. On peut aussi remarquer le changement qu’elle a subi en tant qu’artiste. Dans cet album on remarque un côté plus coquet d’Ariane, plus féminin que ce qu’el-le avait pu être auparavant. N’empêche que ses albums ont tous été de grands succès et ce troisième ne fait pas exception à la règle. Ariane est actuellement en tournée à travers le Québec. Elle s’arrêtera à Gatineau le 15 no-vembre prochain à la Maison de la Culture, et des billets sont encore disponibles !

Camila Juarez

Ariane Mo� attTous les Sens

CRITIQUES » MUSIQUE

Il n’y a pas si longtemps, cette jeune femme était en duo avec Doba, jouait du djembé, portait des dreadlocks et faisait le tour du monde pour faire des spectacles. Aujourd’hui seule face au public, Carole Facal, alias Caracol, joue de l’ukulélé, présente une coupe trendy et recommence à zéro. L’Arbre aux parfums, ce premier disque en tant qu’artiste solo, tourne autour du folk, mais offre aussi un amalgame de styles… ou d’arômes.

Le Livre de la colère est un petit ska ensoleillé. Mata Hari, qui raconte l’histoire de cette danseuse, est am-biance « années 50/tiki ». Viens vers moi transporte l’auditeur à Hawaï, tandis que la très langoureuse Tes larmes est jazzée. Avec toutes ces mélodies, Caracol fait part de ses goûts et infl uences personnelles qui forgent sa propre personnalité artistique. Ce mélange permettra certainement d’aller chercher un auditoire varié, en plus de capter l’attention des fans de son ex-duo.

Sa voix est calme, posée et douce. Les émotions re-spirent, se frappent, se contredisent et s’illuminent par les textes qui représentent, sans conteste, la force de cet album. Deux chansons sont en anglais (Cold box, The Laws of sadness), mais malheureusement, si les paroles sont très touchantes, les mots sont mâchés et il est alors diffi cile de les comprendre à moins de les lire. La pochette du disque est un ajout artistique dominant avec ses photos satiriques en noir et blanc qui servent brillamment à illustrer chaque histoire. Un ukulélé a été inséré dans chacune d’entre elles, parfois subtilement, se voulant être un clin d’œil au nouvel instrument fé-tiche de Caracol.

Exit la musique du monde qui fait planer et bienv-enue à celle de l’âme qui fait réfl échir. À découvrir.

Véronique Strasbourg

Caracol L’arbre aux

parfums

Assemblée Générale

INFO: [email protected] 613-562-5345

6 novembre 2008 18h

ATTENTION!!! Assistants

d’enseignement ou de recherche - Correcteurs - Surveillants -

Moniteurs - Étudiants avec BRFP

ATTENTION!!!

Auditorium des Anciens Centre universitaire

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Véronique Strasbourg

Si vous n’avez pas encore entendu parler du slam, ce n’est qu’une question de temps. Le slam est la poésie de l’oralité. Devant un mi-cro, les slameurs interprètent leurs textes avec émotion devant un pu-blic attentif. Un slam mestre anime la soirée, un chrono mestre minute les concurrents qui doivent s’expri-mer en un maximum de trois mi-nutes, et un jury composé de cinq personnes volontaires du public attribue des notes aux participants. C’est de cette façon que, pendant une saison qui s’étend du mois de mars au mois de septembre, les slameurs peuvent se qualifi er et se rendre à la fi nale régionale, voire provinciale.

Ce mouvement, qui prend de plus en plus d’ampleur, autant au Québec qu’en régions, a été créé en 1986 par des poètes de Chicago. Depuis, des ligues se sont dévelop-pées un peu partout dans le monde, faisant ainsi renaître l’art de la pa-role expressive. Au Canada, l’As-sociation canadienne du Spoken

Word (SpoCan) a débuté ses acti-vités en 2004.

Slam Outaouais

La Ligue québécoise de slam (LIQS), qui fait partie de la SpoCan, a intégré la ligue de Slam Outaouais en 2007. Cette dernière est affi liée à l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais.

Pierre Cadieu, coordonnateur of-fi ciel des activités de l’équipe, était la personne toute désignée pour soutenir un tel projet. En effet, ce poète d’expérience, éditeur et ex-enseignant, a publié plusieurs livres et a commencé à donner des réci-tals de poésie dans les années 60. Le lyrisme est incontestablement son domaine. Sous sa charge, Slam Outaouais a connu une première édition des plus satisfaisantes. « La première saison fut un succès phé-noménal. C’est allé au-delà de nos espérances, autant pour l’assistance que pour le niveau de participa-tion », dit-il. Comment explique-t-il l’engouement qui se produit autour de cette forme d’expression?

« Dans les années 70, il y avait une quête identitaire. Tout le monde voulait entendre les poètes dans le langage québécois. Aujourd’hui, il y a un nouveau mouvement qui correspond à l’époque : beaucoup de personnes éprouvent le besoin de parler. Nous parlons de moins en moins, nous sommes entourés de divertissement. Je pense qu’à travers le slam, ce besoin d’expres-sion est comblé ». Slam Outaouais recrute déjà ses joueurs pour la pro-chaine saison à travers des scènes ouvertes à la Maison des auteurs où toute personne tentée de présenter un texte est encouragée à le faire.

Slameur étoile

« Lorsque nous l’avons pré-senté (à la grande fi nale provin-ciale de slam) à Montréal, les gens ont constaté que c’était un grand joueur. On a même dit de lui qu’il était l’incarnation même du slam ! ». Pierre Cadieu fait ici référence à Mehdi Hamdad, un Franco-On-tarien de 21 ans qui s’impose sur la scène locale par sa personnalité

vive et artistique ainsi que par son talent d’orateur. Ce comédien, écri-vain et musicien a été introduit par hasard au mouvement poétique oral par une affi che rue Rideau de Capital Slam (l’équivalent de Slam Outaouais, à Ottawa) qui deman-dait « Can you rock the mic ?! No rules poetry slam ». « I can rock the mic ! » s’est-il alors dit. « Je recherchais des manières d’être sur scène sans guitare. De prendre des risques ». Cette soirée au Mer-cury Lounge lui a ouvert les yeux. Rejoignant les propos du coordon-nateur, Mehdi affi rme que la base du slam est de pouvoir remettre la communication orale au premier plan : « Pour moi, le slam est se-condaire à l’expansion de la volonté humaine de s’exprimer. La base est de vouloir partager ses idées (…), de passer du spécifi que à l’univer-sel, de croire à la capacité de réa-liser une telle chose. Le slam est donc l’évolution de ce désir ».

Il a eu l’occasion de se rendre à Halifax avec cette ligue dans le ca-dre du National Spoken Word Fes-tival, en 2007, avec 31 autres poètes

et slameurs de partout au Canada. « Je trouve que c’est bien de bâtir des ponts comme cela et de réaliser qu’il y a réellement un mouvement national et international », déclare Mehdi.

Son intégration avec l’équipe outaouaise s’est faite par une invi-tation de Pierre Cadieu qui avait vu Mehdi sur scène à Ottawa. Comme autres passe-temps, ce slameur d’occasion écrit des chansons et des poèmes, fait partie d’une troupe de théâtre et prépare un deuxième al-bum. Force est de constater que les arts coulent dans ses veines et que sa déjà très impressionnante feuille de route ne fera que continuer à prendre de l’ampleur. Lorsque l’on rencontre et discute avec ce jeune homme, sa maturité et son ouver-ture d’esprit font fi de son âge. Son nom est à retenir et ses prochaines performances au sein de la ligue, à découvrir.

Pour mieux connaître Slam Outaouais et ses activités, rendez vous au http://www.aaao.ca/Sla-mOutaouais.htm

Engouement régional pour la poésie oraleLorsque s’exprimer devient un artSLAM

Le slameur franco-ontarien de 21 ans, Mehdi Hamdad, a été introduit par hasard au mouvement poétique oral. Aujourd’hui il est reconnu par sa personnalité vive et artistique ainsi que par son talent d’orateur.Photo Étienne Ranger, montage Mehdi Hamdad

Page 12: La Rotonde - Édition du 3 novembre 2008

Arts et Culture

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le 3 novembre 2008

12 • www.larotonde.ca

Université d’Ottawa

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Recherche subventionnée : l’Université d’Ottawa se classe 2e en Ontario et parmi les 5 premières universités au Canada sur le plan du �nancement du Conseil de recherches en sciences humaines.

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Pascale Simard, étudiante à la maîtrise Mondialisation et développement international

Des études supérieures à la Faculté des sciences sociales

Ça part d’ici.

Caroline Morneau

Trois frères et une sœur, quatre orphelins par deux fois, de leurs pa-rents biologiques ainsi que de leurs parents adoptifs. Ils héritent d’un ob-jet mystérieux, le Dire-Dire. Un peu comme une coupole, cette machine sert à recueillir les propos. Pour ne plus y penser, pour se débarrasser de leur pensée mais aussi pour en trans-mettre aux autres. Trois frères qui restent dans le village de leur enfan-ce, qui vont une fois par mois voir les prostituées afi n de se divertir. Leur sœur est partie de la maison à l’âge de 20 ans dans le but de poursuivre une carrière de chanteuse. Après plu-sieurs années d’absence, elle revient à la maison. Cependant, il s’agit plus d’une loque que d’un être humain. Les trois frères tenteront par tous les moyens de lui redonner vie. Tous les moyens qui sont à portée de leurs mains, sans rien vouloir savoir de la médecine.

Livrés à eux-mêmes dès leur en-fance, ils grandiront pour devenir d’étranges personnages. Naïfs, à la limite de l’innocence, ils ne croient pas en la technologie moderne, ne croient pas à la réalité des guerres ni des progrès scientifi ques, ils for-ment un groupe d’adultes qui ne sont pas sortis de l’enfance, pour ne pas dire légèrement attardés.

Il s’agit d’un texte de Daniel Da-nis (Prix du gouverneur général 2008). Originaire de l’Ontario, vi-vant maintenant au Québec, il est le premier dramaturge à obtenir trois Prix du gouverneur général. Recon-nu dans le métier depuis les années 1990, il est l’auteur de plus d’une vingtaine d’œuvres, tant théâtra-les que littéraires, dont Cendres de cailloux et Celle-là. Ces œuvres sont traduites dans plusieurs langues et jouées dans de multiples pays.

Le tout se joue à l’espace René-Provost en plein cœur du Vieux Hull. Le public est séparé en deux parties, l’une en face de l’autre, ce

qui offre une aire de jeu de 360 de-grés pour les comédiens. Des décors intéressants, qui permettent réel-lement de transporter le public sur les lieux du récit. Dans un coin, sur une plateforme élevée, un musicien. Outre l’accordéon qui constitue la trame musicale, il crée divers bruits d’ambiance. Grâce à lui, le bruit de la pluie est rendu avec justesse. Une chaise un peu à la manière d’une balançoire est installée sur scène. Les frères y mettent leur sœur qui n’a plus le contrôle de son corps. Dans cette machine, l’actrice tourne et vole, très souvent au-dessus des spectateurs.

Le tout est joué par quatre jeunes comédiens, tous du département de théâtre de l’Université d’Ottawa. Il ne s’agit pas de rôles qui les mettent réellement en valeur, mais le ta-lent est sans l’ombre d’un doute au rendez-vous. Emmanuelle Lussier-Martinez est d’une beauté à couper le souffl e dans son rôle de Noéma. Un rôle sans dialogue, sans pour autant être muet. Le rôle de cette comédienne est physique. Danseu-se, son corps est son instrument, son médium. En douceur, elle vole parfois au dessus du public.

Le chant du Dire-Dire met en scène des personnages un peu sim-plistes, les stéréotypes par excellen-ce des habitants d’un petit village. Amoureux de leur sœur et organisés en tribu, ils refusent toute intrusion sur leurs terres. Des dialogues qui parfois perdent le spectateur, des dialogues qui partent dans toutes les directions à la fois. Les person-nages font la narration de leur vie intérieure, de leurs pensées, ce qui peut parfois prêter à confusion.

Le chant du Dire-Dire est pré-senté à L’espace René-Provost (39 rue Leduc, Gatineau) du jeudi au samedi à 20h jusqu’au 8 novembre 2008.

Le chant du Dire-Dire met en scène des personnages un peu simplistes, les stéréotypes par excellence des habitants d’un petit village.

Livrés à eux-mêmes dès leur enfance, ils grandiront pour devenir d’étranges personnages.

Le chant du Dire-DireCRITIQUE » THÉÂTRE Calendrier culturel

THÉÂTRE

ARTS VISUELS

SUR LE CAMPUS

Kinga Araya : Écrire avec la vidéoQuand ? Jusqu’au 22 novembreOù ? Galerie 101, 301 ½, rue Bank, Ottawa

Vein de Gary BlundellQuand ? Jusqu’au 19 novembreOù ? Galerie Artguise, 590, rue Bank, Ottawa

Un simple soldatQuand ? Les 7 et 8 novembre à 20hOù ? Maison de la culture de Gati-neau, 855, boulevard de la Gappe, Gatineau

Grincements et autres bruitsQuand ? Jusqu’au 15 novembreOù ? La Nouvelle Scène, 333, ave-nue King Edward, Ottawa

Krista Muir, Milie Croche et Shan-ker and RompsQuand ? Le 8 novembre à 20hOù ? Zaphod Beeblebrox, 27, rue York, Ottawa

Alexandre BelliardQuand ? Le 8 novembre à 21h30Où ? Le petit Chicago, 50, rue du Portage, Gatineau (Secteur Hull)

HedleyQuand ? Le 9 novembre à 20h30Où ? Théâtre des 4 sœurs. 156, rue principale, Saint-André-Avellin

Conférence du champion olympi-que Mark TewksburryQuand ? Le 5 novembre à 20hOù ? Auditorium des anciens

MUSIQUE

Lancement de la Coalition des nou-veaux canadiens pour les arts et la cultureQuand ? Le 5 novembre de 18h à 21hOù ? OCISO, 945, rue Wellington, OttawaInfos supplémentaires : www.cncac.ca

Festival de fi lms francophones d’Orléans, Objectif Caméra, Prise 2Quand ? Du 6 au 9 novembreOù ? Cinéma Empire au centre-ville, 250, boulevard Centrum, Or-léansInfos supplémentaires : www.objectifcinema.ca

AUTRES

Page 13: La Rotonde - Édition du 3 novembre 2008

Arts et Culture

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le 3 novembre 2008

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Conseil d’administration de La RotondeDeux places au CA du journal La Rotonde sont présentement vacantes.

Si vous voulez vous impliquer dans les décisions du journal, et participer à la gestion d’un organisme à but non lucratif, contactez-nous au [email protected]

Le conseil d’administration de La Rotonde tient par ailleurs sa rencontre mensuelle ce lundi, 3 novembre 2008, au Centre Universitaire (UCU 207), à 19h30.

Tous sont invités à y assister.

RÉUNION DES BÉNÉVOLES

La Rotonde tient sa

rencontre bihebdomadaire des bénévoles.

Venez rencontrer l’équipe de rédaction ce mardi, le 4 novembre, à midi, au 109

Osgoode!

La Rotonde offre des passes médias aux bénévoles prêts à rédiger un article sur une pièce de théâtre à l’affi che dans la région.

Intéressé?

[email protected]

Page 14: La Rotonde - Édition du 3 novembre 2008

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le 3 novembre 2008

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Romain [email protected]

Sports

Mathieu Gohier

Départ prometteur

Le carré d’as se tenait cette année à Ottawa et les Gee-Gees ne vou-laient pas décevoir leurs partisans. Pour leur demi-fi nale la troupe de Steve Johnson affrontait les Bad-gers. Le Gris et Grenat a débuté en lion, décrochant un billet pour les Nationaux en battant Brock 1-0.

Le jeu rude est mis en valeur dès les premiers instants du match et les Badgers commencent en mettant la pression sur la défensive ottavienne. Brock obtient la première occasion de marquer et cela semble réveiller les Gee-Gees. Sans perdre de temps, celles-ci répliquent et montent au fi let adverse.

Leurs attaques portent fruits et Brock cède coup sur coup deux cor-ners : les frappes de Catherine Scott sont précises mais ses coéquipières sont incapables de mettre à profi t ces chances. Peu de temps après, Ottawa obtient un coup franc à 20 mètres; la frappe de Scott est pré-cise mais ne peut toutefois déjouer la gardienne des Badgers.

Malgré les incursions des Gee-Gees les joueuses de Brock ne perdent pas espoir et effectuent une belle remontée vers le fi let de Jessica Charron. Cette ténacité fi nit par payer alors qu’une dan-gereuse frappe des Badgers est ef-fl eurée par Charron pour fi nir sur la barre transversale. Cette occa-sion de marquer sera la meilleure du match pour les joueuses de St.Catharine’s.

Les ottaviennes semblent fouet-

tées par cette occasion de marquer de leurs rivales : à la 36e minute, suite à un corner défendu par Brock, Élise Desjardins récupère le ballon et tire de toutes ses forces. Son tir est envoyé dans la droite du fi let et la gardienne adverse n’y voit que du feu.

Dans cette première demie rapide et intense, Ottawa s’en tire bien avec une avance d’un but. À l’inverse, la seconde est plus lente alors que la troupe de Johnson tente visible-ment de calmer le jeu. Les joueuses des deux équipes s’échangent des tacles violents et le niveau de jeu di-minue de qualité.

Après une période plutôt morne où Ottawa contrôle bien le ballon, les joueuses de Brock tentent une dernière poussée. À la 84e minute, Ottawa concède un corner mais parvient à dégager le ballon. Les Badgers parviennent à le recouvrer dans la zone de réparation et après plusieurs passes dangereuses et ten-tatives de tir, Charron est en mesure de l’attraper, au grand soulagement de la foule et de ses coéquipières.

La gardienne semblait soulagée à l’issue du match : «Les fi lles ont tout fait pour bloquer le ballon et le gar-der sur les côtés».

Finale crève-cœur

Au lendemain de leur victoire, les Gee-Gees recevaient en fi nale les Golden Hawks de Laurier, vic-torieuses contre les Ravens de Car-leton dans leur demi-fi nale (3-1). À l’image de la saison 2007 contre York, les fi lles ont échoué en tir de barrage.

Dès la 10e minute l’attaque otta-

vienne se fait remarquer alors que Sara Bullock reçoit une passe par-faite au centre de la zone de répara-tion. Son tir manque cependant de puissance et la gardienne de Laurier réalise l’arrêt. Les Gee-Gees ne per-dent pas courage et maintiennent la pression sur la défensive de Laurier. À la 14e minute Ottawa obtient un corner, bloqué in extremis par une défenseure des Golden Hawks.

Le Gris et Grenat domine ses ad-versaires et les cris de la foule font foi de leurs poussées en attaque. À la 20e minute, les ottaviennes pro-fi tent encore d’un corner et cette fois-ci les joueuses de Steve John-son n’entendent pas rater pareille occasion. Sara Bullock saute dans la mêlée et fait dévier le ballon vers le but. La gardienne de Laurier semble l’attraper dans son fi let, si bien que les Gee-Gees se regroupent pour célébrer, mais l’arbitre déclare que la gardienne a arrêté le ballon sans qu’il traverse la ligne des buts.

La déception est vive et la foule fait entendre son mécontentement. Qu’à cela ne tienne, les Gee-Gees ne se découragent pas et continuent d’ap-pliquer un plan de match offensif. Celles-ci obtiennent un corner (36e minute) et un coup franc (42e mi-nute) en fi n de demie sans toutefois être en mesure de capitaliser sur ces chances. La deuxième demie semble calquée sur la première. Le Gris et Grenat court, contrôle le ballon, est effi cace en défense, mais est incapa-ble de traduire ces avantages en but.

Les Gee-Gees obtiennent un coup franc à la 77e minute et Catherine Scott réussit à placer le ballon dans la lucarne. La gardienne des Golden

Le Gris et Grenat s’incline en � nale en tirs de barrage mais sera des NationauxScénario crève-cœurSOCCER FÉMININ

Photo Simon Cremer

Hawks est en grande forme et arrête son tir avec un saut bien calculé. Après 90 minutes c’est toujours 0-0.

Départagées en tirs de barrages

La première période de prolon-gation est l’affaire des Gee-Gees. Malgré le froid et la fatigue, elles tentent sans relâche de déjouer la défense adverse, en vain. À la 104e minute Courney Luscombe obtient une belle chance mais ne peut ca-drer son tir. Visiblement épuisées, les joueuses des deux équipes ralen-tissent le tempo lors de la deuxième période de prolongation, cela ayant pour effet qu’après 120 minutes de jeux, des tirs de barrages sont né-cessaires.

Ottawa tire en premier et envoie sa meilleure joueuse sur coup de pied arrêté pour débuter cette fu-sillade. Scott prend son élan mais son tir rate à la droite du fi let. Les deux premières joueuses de Laurier parviennent quant à elle à déjouer

Charron.La tension est palpable dans

les gradins alors que la dernière joueuse des Hawks s’approche pour effectuer son tir. Charron doit abso-lument l’arrêter pour maintenir son équipe en vie. Le tir est foudroyant et se retrouve dans la gauche du fi -let. Laurier remporte la fusillade 4-3 pour conquérir le titre ontarien pour la première fois depuis 1995.

Il s’agit d’une défaite crève-cœur pour le Gris et Grenat qui avait do-miné toute la rencontre et pour qui il s’agissait d’une deuxième défaite consécutive en fi nale du SUO (Sport Universitaire Ontarien).

Après la défaite, l’entraîneur Ste-ve Johnson déclarait : « Nous étions clairement la meilleure équipe sur le terrain mais cela s’est terminé en tir de pénalité et elles ont été légère-ment plus précises que nous. »

Les Gee-Gees auront toutefois l’occasion de se reprendre au cham-pionnat national que se tiendra à l’Université Trinity Western, en Colombie-Britannique, la fi n de se-maine prochaine.

Une pilule particulièrement dure à avaler pour Jess Charron. La gardienne ottavienne a été solide tout le match, avant de céder un but de plus que sa vis-à vis en fusillade. Les Gee-Gees auront la chance de se repentir au Cham-pionnat national la semaine prochaine.

Les Golden Hawks de Laurier célèbrent leur victoire en fusillade, leur donnant le titre provincial. Photo Simon Cremer

Page 15: La Rotonde - Édition du 3 novembre 2008

Sports

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le 3 novembre 2008 Sports

www.larotonde.ca • 15

Romain Guibert

Golden Gaels qu’ils étaient au dé-but de l’année, avant de perdre leur déterminant pour des causes de marketing, les Gaels n’ont offi ciel-lement plus rien de doré. À domi-cile, la meilleure attaque canadien-ne s’est faite surprendre par une défense aux aguets. En forçant des échappés et en mettant le quart-arrière sous pression, Ottawa s’est emparé de la victoire par la marque de 23-13.

Les Gee-Gees ont été menés tôt dans le match, subissant les foudres de Queen’s. Dan Brannagan a déco-ché une bombe de 51 verges à Devan Sheahan pour briser la glace et en-fl ammer une foule explosive.

Sur le jeu suivant, Chayce Elliot a mal jugé le botté et a vu le ballon passer au-dessus de lui. La recrue de Western Washington est allée le récupérer dans la zone des buts et n’a pu en sortir, concédant un autre point (0-8).

C’était avant que le tandem Sa-cobie-Sinopoli ne détonne. Sur un jeu truqué, Joshua Sacobie a remis le ballon sur sa gauche à Brad Sino-poli, qui a effectué une longue passe rabattue avant d’atteindre Ron Kel-

ly. Ce n’était que partie remise.Sur le jeu suivant, le quart muté

en receveur a laissé croire qu’il avait tout le temps joué à ce poste, en cap-tant une belle passe de son mentor. Sinopoli s’est défait de plusieurs placages pour se rendre à la ligne de trois verges.

Ce n’était qu’une formalité pour Davie Mason, qui sauvait encore les Gee-Gees après sa performance historique il y a une semaine face à Guelph. Le numéro 34 ottavien a re-mis ça quelques jeux plus tard.

Après un placement de Queen’s, Ottawa allait obtenir l’avantage pour de bon. Ivan Birungi, absent lors du premier duel entre les deux formations, a glissé pour capter le ballon à l’entrée de la zone des buts. En deux temps, Mason s’est faufilé pour inscrire son cinquiè-me touché en deux matchs élimi-natoires.

Le porteur de ballon a néanmoins quitté le match avant la mi-temps, touché à la cuisse. Sur la même pos-session, le Gris et Grenat a ajouté trois points à son avance, Matthew Falvo transformant un placement de 35 verges avant de rentrer au vestiaire (17-11).

La défense met les bouchées doubles

Les Gaels, freinés par la passe, ont raté deux placements consécu-tifs, alors que le moindre point était crucial dans ce choc défensif. Les deux équipes n’en ont alloué aucun au troisième quart-temps.

Impressionnante, l’équipe d’Ot-tawa a continué de mettre de la pression sur les épaules de Queen’s, forcée d’y aller par la passe. « On les a forcés à lancer le ballon pen-dant que Brannagan bougeait ses pieds. On savait que lorsqu’il de-vait bouger ses pieds, il n’était pas le même quart-arrière que lorsqu’il est confortable dans la pochette », analysait l’entraîneur Denis Piché. Brannagan avait complété 24 passes de touché en saison, un sommet au Canada, avant d’être ralenti samedi (11 en 31, 177 verges).

Les Gaels, en manque d’opportu-nisme, ont perdu le ballon au profi t de Tyler Dawe, plaçant les Gee-Gees en bonne position. Falvo est venu accroître l’avance des siens après que l’attaque n’a pas arraché le pre-mier essai.

En fi n de match, l’équipe de Kingston a donné la frousse à Ot-

tawa. Jason Peterson a vu son botté de dégagement bloqué : le ballon a roulé hors de la zone des buts pour permettre à Queen’s de revenir à un touché de l’égalisation (20-13).

Mais la défense d’Ottawa était déterminée a jouer les héros. John Beck a recouvert un autre échappé de Queen’s sur un retour de botté. Un revirement qui a couté à l’équi-pe invaincue en saison régulière sa première et dernière défaite en 2008.

Falvo a réussi son troisième pla-cement pour clouer le cercueil des Gaels (23-13), sous les chants des partisans ottaviens qui ont relégué aux oubliettes les milliers de fans et la fanfare de Kingston.

« C’est bien parce qu’ils nous ont frustré la dernière fois. [La défense] a joué son meilleur match jusqu’à maintenant. De la ligne défensive, aux demis défensifs, aux secondeux, tout le monde a bien joué », avançait Davie Mason.

« Queen’s a débuté doucement, ils pensaient qu’ils nous rouleraient dessus comme ils l’ont fait plus tôt cette année, affi rmait Elliot, la clé de voûte de la défense. Maintenant que nous avons plusieurs de nos joueurs de retour, cela enlève beaucoup de

pression ». Lors du premier affron-tement, les Gaels avaient dominé Ottawa 38-16, en l’absence des Ma-son, Birungi, Kelly et compagnie.

« On sait que quand on marche dans le même sens, ça importe peu que l’autre équipe soit invaincue. Toute l’année, la seule équipe qui a battu les Gee-Gees, c’est les Gee-Gees eux-mêmes. Il y a tellement d’adversité qui nous a frappés cette année, que j’ai tellement de respect pour ces jeunes. On a battu une ex-cellente équipe », ajoutait Piché.

Douce revanche en vue

Un esprit de revanche fl ottera dans les airs la semaine prochaine, alors qu’Ottawa ira à Western. Les Mustangs ont éliminé les Gee-Gees en séries il y a un an (27-13), avant de les battre lors du premier match de la saison.

« Nous sommes dans la situation dans laquelle était Western l’an dernier, quand ils nous ont battu. Maintenant c’est à nous de revenir et de leur jouer le tour », avançait Sinopoli, qui a mené les siens avec

C’est la deuxième fois en trois ans qu’Ottawa se rend à la Coupe Yates. En 2006, ils avaient gagné 32-14 contre Laurier.

Ottawa met � n à la saison parfaite de Queen’sLes Gee-Gees volent l’or des GaelsFOOTBALL

Ottawa 23 Queen’s 13

Sébastien Tétrault (numéro 9 pour Ottawa) ne fait qu’une bouchée du joueur de ligne offensive Jordan Kirchberger, de Queen’s. Les Gee-Gees ont mis fi n à la saison parfaite des Gaels en l’emportant la demi-fi nale ottavienne à Kingston samedi. Ils prendront maintenant le chemin de London, pour affronter les Mustangs de Western dans le match de la Coupe Yates.

Photo Charlotte Guibert

Page 16: La Rotonde - Édition du 3 novembre 2008

Sports

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Sports le 3 novembre 2008

16 • www.larotonde.ca

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Simon Cremer

Ottawa a envoyé un message clair à la Conférence québécoise, samedi soir dernier, au Complexe sportif : ce ne sera pas une promenade dans le parc pour les Martlets de McGill.

Les championnes nationales en titre ont eu chaud. Elles ont pu arracher une victoire 6-4. C’est la première fois que McGill concédait un but depuis le début de la saison, remportant ses trois matchs 6-0, 10-0 et 5-0.

Les Gee-Gees, de leur côté, n’ont certes pas pu venir à bouts des Martlets, mais ont montré qu’elles peuvent rivaliser avec elles. Me-nées 3-1 après deux périodes, Joëlle Charlebois et Jody Reinholz mar-quaient pour le Gris et Grenat dans le deuxième tiers-temps pour créer l’impasse.

Kayla Hottot donnait même l’avantage à Ottawa en début de pé-riode, récupérant une rondelle dans le coin pour ensuite déjouer une défenseure, se présenter devant le fi let des Martlets et loger un tir vif au-dessus de la mitaine de Gabrielle Smith.

Smith prenait la place de Char-line Labonté, elle qui était au camp

d’évaluation de l’équipe nationale avec son entraîneur-chef Peter Smith, ainsi que sa coéquipière Ca-therine Ward.

Les Gee-Gees ont toutefois man-qué de jus en troisième période, permettant à Alyssa Cecere d’abord de ramener les deux équipes à éga-lité, puis à Anne-Sophie Bettez de donner une priorité d’un but à la formation montréalaise. Bettez, une attaquante de deuxième année, a ajouté un but d’assurance en fi n d’engagement pour compléter le pointage.

Kayla Hottot s’est démarquée pour les Gee-Gees, avec un but et une passe. Érika Pouliot était la première non seulement à marquer pour Ottawa.

« On a montré qu’on est capables de jouer avec elles, expliquait Jes-sika Audet après la rencontre, qui a arrêté 19 des 25 lancers dirigés vers son fi let. Cela s’annonce vraiment bien [pour le reste de la saison] ».

Pour ce qui est de l’absence de Labonté et Ward, la gardienne ne le voit pas comme un facteur impor-tant. « Ça peut avoir un peu d’effet, mais en même temps, ce ne sont que deux joueuses, cela ne change pas le fait que c’est une bonne équipe. »

Les Gee-Gees viennent près de créer la surpriseGrosse frousse pour McGillHOCKEY FÉMININ

Photo Jessica Rose

La Rotonde : Vous avez couru pour 327 verges contre Guelph la semaine dernière, marquant trois touchés, brisant même le record ontarien. Qu’avez-vous mangé avant le match?Big Bad Davie Mason : Dix panca-kes et deux bols de Wheaties. Le déjeuner des champions.

LR : Est-ce que c’était votre meilleur match? BBDM : À l’Université, oui. Mais à l’école secondaire je courais autant de verges en portant le ballon moins souvent.

LR : Le dernier match a été diffusé sur The Score, à l’échelle de la province. Les commentateurs ne pouvaient pas arrêter de parler de vous. Avez-vous eu la chance de revoir le match?BBDM : Pas encore! J’attends en-core que quelqu’un me remette une cassette du match! Tout le monde m’en parle.

LR : On te surnomme « Big Bad Davie Mason ». Quel autre surnom as-tu et lequel préfères-tu? BBDM : [Rires] Plusieurs coéquipiers m’appellent le « O-Train ». À une époque c’était « Hollywood » ou « Meat and Potatoes ». Mais je dois admettre que je préfère Big Bad Davie Mason. C’est le meilleur sur-nom.

LR : On surnomme aussi votre co-équipier, Félix Potvin, « le chat »…BBDM : Oui, oui. On se moque souvent du fait qu’il partage le même nom que l’ancien gardien de but. Mais c’est très amical tout ça.

LR : Vous voyagez souvent en équipe vous for-çant de partager des chambres avec des coéqui-piers. Qui fait le meilleur compagnon de cham-bre? BBDM : Sans aucun doute, « THE TORNADO », Brad

Sinopoli.

LR : Et le pire? BBDM : [Rires] Encore une fois, sans aucun doute, Frankie Spera. Ce gars-là ronfl e comme ce n’est pas possible!

LR : Vous avez une réputation de « Hollywood ». Quel joueur prend le plus de temps dans le vestiaire après un match?BBDM : Encore Frankie Spera! Vous avez vu ses longs cheveux blonds? On le surnomme « Goldie Locks »!

LR : Des histoires circulent sur certains joueurs et leur capa-cité de manger 4-5 shawarmas. Est-ce vrai?BBDM : Sans commentaire! Mais je peux dire que moi je préfère les ailes de poulets.

LR : Combien d’ailes de poulet peux-tu manger? BBDM : Mes colocs et moi pouvons manger environ 70 ailes chaque.

LR : Vraiment? BBDM : Des fois plus.

LR : Connais-tu le nom des botteurs sur l’équi-pe? BBDM : [Rires]. Ouf! Mais oui je connais! Il y a Luigi… Et Albert… Et… Et… Falvo! Vous essayez de me causer des problèmes. [Rires]

LR : Quel a été le cours le plus facile depuis que vous êtes à l’Université d’Ottawa? BBDM : Witchcraft. [Sorcellerie]

LR : Que comptez-vous faire après votre car-rière avec les Gee-Gees?BBDM : Je n’ai pas décidé encore, mais le droit m’inté-resse beaucoup.

Entrevue réalisée par Wassim Garzouzi.

Toutes les semaines, La Rotonde va présenter une entrevue-éclair avec un athlète ayant marqué les actualités de la semaine. Cette fois-ci, le porteur de ballon vedette, « Big Bad » Davie Mason a discuté de son match contre Guelph, de ses coéquipiers et de ses habitudes quotidiennes.

Big Bad Davie Mason débarque à La RotondeTirs de barrage

Photo Joël Côté-Cright - geegeesphotos.com

Rien n’arrête Big Bad Davie Mason. Pas la défensive de Toronto, pas 70 ailes de poulets.

Joyce Spruyt s’apprête à décocher un lancer frappé vers le fi let de Gabrielle Smith. Les Gee-Gees sont venues bien près de venir à bouts des champi-onnes nationales en titre, s’inclinant fi nalement 6-4.

Ottawa 4 McGill 6

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Sports

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le 3 novembre 2008 Sports

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Je ne pourrais pas vous dire si le Canadien de Montréal va gagner la Coupe Stanley cette année ou pas. Je ne sais pas non plus quelles seraient les conséquences d’une

sortie trop rapide des séries. Avec tout ce qui se fait du côté du CH, le centenaire (quelqu’un d’autre a remarqué qu’après 100 ans -1909 à 2009- le Tricolore n’a joué que 99 saisons ?), les joueurs qui se sont ajoutés, le départ ca-non, une défaite expéditive serait comme un coitus interruptus pour toute une ville, pour ne pas dire une province. Pourtant, je me per-mets d’avancer l’opinion suivante : Montréal est loin d’être une grande ville de hockey.

C’est dire à quel point le Québec, et le Ca-nada en général, est fou de hockey. Tout l’été, on parlait de Mats Sundin, un joueur en fi n de parcours, qui n’aurait, je crois, qu’un impact marginal s’il fi nissait par se décider à jouer cette année. Et depuis le début de la saison, on ne parle que du CH, de Tanguay et Lara-que qui vivent leur rêve de jouer pour le Bleu-Blanc-Rouge, etc.

Il y a une nuance importante à apporter.

C’est que le Canada francophone est mordu du CH, et non du hockey. Oui, à RDS et dans les sections sports de journaux et sites Web, le Ca-nadien est roi. Mais qu’en est-il du hockey aux autres niveaux ?

Qui pourrait dire qui a les meilleures chan-ces de remporter la Coupe du Président dans la LHJMQ ? Certes, le junior majeur a des fans, des vrais, mais ils sont marginaux. Ils sont aus-si principalement ailleurs qu’à Montréal.

Dans des marchés comme Victoriaville, Baie-Comeau ou Chicoutimi, les équipes ju-niors sont connues de tous.

Québec est un exemple intéressant. Quand la LNH a, sous l’impulsion plus ou moins grande du CH, fait déménager les Nordiques au Colorado, la population s’est retournée vers les Remparts. Même sans l’éclat d’une personnalité comme Patrick Roy, les Rem-parts sont l’une des équipes junior les plus en forme, avec des affl uences qui rivalisent avec celles de certaines équipes professionnelles.

Cette année, Montréal s’est fait allouer une franchise de la LHJMQ. Il est toujours diffi -

cile de voir le rendement d’une équipe dans sa première saison, tant sur la glace qu’en ter-mes de rendement.

Mais permettez-moi de me poser la question suivante : quand il existe, dans la même ville, un monument du hockey comme le Canadien, pensez-vous vraiment que les gens vont hési-ter entre le Junior et le CH ? Même en jouant la carte « patrimoine » en nommant l’équipe « Le Junior », même avec Angelo Esposito, en considérant ce qui est arrivé la dernière fois à la formation junior majeure de Montréal, je doute très sérieusement de sa viabilité.

Ce n’est pas dans la culture montréalaise, c’est aussi simple que cela. Le CH a fait un si bon travail pour détourner toute l’attention vers lui-même qu’aujourd’hui, ce n’est que le Tricolore qui compte. La population montréa-laise a, consciemment ou non, oublié la pré-sence d’une population énorme de joueurs de hockey, qui jouent à un niveau certainement plus élevé qu’elle pourrait le croire. Le Junior est, à mes yeux, une autre vaine tentative de réveiller le public.

En ce sens, Montréal n’est pas une vraie ville de hockey. Certes, le Centre Bell est une sorte de Mecque pour les amateurs, mais au-delà du Canadien, il n’y a pas beaucoup d’ap-pui pour les équipes mineures et juniors.

Ce qui m’amène à Ottawa. Oui, le public de la Place Banque Scotia est plutôt ennuyeux. Oui, même en séries, les Ottaviens se fi chent des Sé-nateurs s’ils ne jouent pas bien. Mais il existe deux équipes junior en grande forme. Ce qui est dommage, c’est que l’appétit pour le hockey s’arrête là. Gee-Gees et Ravens attirent au mieux 1000 personnes les jours de grand match, alors que selon moi, le hockey interuniversitaire est d’un calibre supérieur à celui du junior majeur.

Est-ce parce que ces formations n’ont pas autant d’exposition ? Parce que les joueurs uni-versitaires n’ont pas autant de chances de se re-trouver un jour dans la LNH ? Parce que les fans de hockey sont saturés après le professionnel et le junior ? Peut-être. Mais reste qu’il est à mon avis un peu hypocrite pour une population qui se défi nit (en partie) pour son amour du sport de bouder l’interuniversitaire de cette façon.

À l’étranger, les Gee-Gees ont continué la lancée qu’elles avaient entamé la semaine dernière contre Windsor. L’équipe de Lionel Woods a blanchi pour une deuxième fois de suite son adversaire, en levée de ri-deau d’un programme double contre les Thunderwolves. Karine Gagnon et Ariane Thibault ont réussi 11 atta-ques décisives pendant leur équipe galopait vers une victoire 25-20, 25-21, 25-18.

Le Gris et Grenat a répété l’ex-ploit dimanche, venant à bout de Lakehead en trois sets 25-15, 25-15, 25-23. Thibault a une fois de plus mené les siennes, avec 11 attaques décisives et 10 manchettes défensi-ves.

RG

Hockey féminin - Conférence québécoise

Équipe PJ V D N DP PTS

McGill 4 4 0 0 0 8

Ottawa 5 3 1 0 1 7

Carleton 5 3 2 0 0 6

Concordia 6 0 6 0 0 0

Trois équipes du campus étaient de passage de l’autre côté de la fron-tière pour y disputer des parties hors-concours.L’équipe de basket-ball masculine était à Providence pour y affronter une équipe de la NCAA. Les Gee-Gees se sont incli-nés 85-57 face aux Friars.

Les fi lles ont procuré la seule vic-toire au camp ottavien, dominant une équipe de Syracuse 55-51 ven-dredi. Le lendemain, elles se sont néanmoins inclinées 55-36 face à Le Moyne, en Division II de la NCAA.

Enfi n, l’équipe de hockey mascu-line était en déplacement dans l’État de New-York, pour aussi y affronter une équipe de la Division I du col-légial américain. Dominés 41-19 au chapitre des tirs, ils ont perdu 6-3 face à Colgate après avoir accordé trois buts dans les 70 premières se-condes.

RG

Calendrier – Sports

VENDREDI 7 NOVEMBRE

MARDI 4 NOVEMBRE

DIMANCHE 9 NOVEMBRE

Basket-Ball FémininOttawa contre CarletonPavillon Montpetit19h

NatationOttawa contre Queen’sPavillon Montpetit18 h

Hockey MasculinOttawa contre Queen’sComplexe Sportif19

Hockey FémininOttawa contre ConcordiaComplexe Sportif14h

Hockey MasculinOttawa contre CMRComplexe Sportif19h

Hockey FémininOttawa contre CarletonComplexe Sportif14h

SAMEDI 8 NOVEMBRE

Montréal n’est pas une « ville de hockey »

Prolongation

BRAD SINOPOLI » FOOTBALLL'élève de Joshua Sacobie a été muté au poste de receveur depuis quelques rencontres et il demeure une des cibles favorites de Sacobie. Samedi, il a dominé les siens avec 60 verges, dont un jeu de 51 verges pour permettre à Ottawa d'être à la porte des buts avant de prendre les devants pour de bon et éliminer Queen's

ARIANE THIBAULT» VOLLEY-BALLAvec les départs de Kirsten Brouse et Christine Lamey, Thibault a plus de poids sur ses épaules en attaque. La joueuse de quatrième année a accumulé 22 attaques décisives et autant de manchettes défensives face à Lakehead. En balayant littéralement leur programme double, les Gee-Gees (5-1) ont conforté leur première place dans l'Est du SUO.

ÉLISE DESJARDINS» SOCCER FÉMININDesjardins a inscrit un but lors de la première mi-temps en demi-� nale face à Brock pour permettre à l'équipe de soccer de décrocher son billet pour le championnat national lors d'une quatrième année consécutive. En � nale, les � lles se sont inclinées, comme l'an dernier, en tirs de barrage (4-3) face à Laurier. La milieu de terrain a inscrit l'un des trois buts de son équipe.

123

Les trois étoiles de La Rotonde Voyage mitigé aux États-Unis

EN BREF

Simon Cremer

Volley-ball » Sans-faute pour Ottawa

Football » Séries SUO

[1] QUEEN’S

[5] OTTAWA

13

23VS

[2] WESTERN

[3] LAURIER

36

28VS

[5] OTTAWA

[2] WESTERN

VS

Coupe YatesChampionnat ontarien

Classements

Hockey masculin - SUO Est - Division Est éloigné

Équipe PJ V D N DP PTS

UQTR 7 6 1 0 0 12

Carleton 8 5 2 0 1 11

Concordia 7 3 3 0 1 7

Ottawa 7 3 4 0 0 6

McGill 4 0 4 0 0 0

Volleyball féminin - SUO Est

Équipe PJ V D SG SP PTS

Ottawa 6 5 1 15 6 10

Toronto 4 2 2 9 6 4

York 2 2 0 6 2 4

Queen’s 4 1 3 7 9 2

Ryerson 4 1 3 3 10 2

Lakehead 6 0 6 3 18 0

RMC 4 0 4 2 12 0

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le 3 novembre 2008

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Par la présente, La Fédération étudiante de l’Université d’Ot-tawa (FÉUO) qui représente

tou(te)s les étudiant(e)s du premier cycle et l’Association des étudiant(e)s diplômé(e)s tiennent à informer toute la communauté universitaire de leur position commune par rap-port à un événement troublant qui s’est déroulé le 29 octobre 2008. Il s’agit d’un courriel anonyme par rapport à la Professeure Jennifer Clamen qui a été envoyé à bon nom-bre de membres de la communauté universitaire.

La FÉUO ainsi que la GSAÉD tiennent à dénoncer ce courriel en raison des attaques

personnelles et du non respect des

informations confi dentielles qu’il contient. La Professeure Clamen fait partie intégrale de l’Université et les éléments de sa vie personnelle qui sont contenus dans le courriel n’a aucun lien avec ses qualifi ca-tions en tant que professeure. De plus, la publication de recherches confi dentielles représente un grand manque d’éthique au niveau acadé-mique et une enquête doit avoir lieu immédiatement.

Les qualifi cations de la Profes-seure Clamen ont été évaluées lors de son embauche et ne

devraient pas être remises en ques-tion. L’Université d’Ottawa, en tant que lieu où doit régner la liberté de pensée et d’expression devrait cher-

cher à s’entourer de personnes les mieux qualifi ées à partager, encoura-ger et mener les discussions qui sont pertinentes à notre époque. C’est sans aucune hésitation que nous ap-puyons la Professeure Clamen et nous demandons à l’Université d’Ottawa de mener une enquête par rapport au bris de confi dentialité qui s’est pro-duit par le biais de ce courriel.

Veuillez agréer l’expression de nos sentiments les plus sincères,

Dean Haldenby, Président de la FÉUO

Serge Dupuis Commissaire aux affaires uni-

versitaires de la GSAÉD

Question quizz. Comment une personne particulièrement sensible à la fumée secondaire

qui souffre, par exemple, d’une défi cience respiratoire, peut-elle accéder aux locaux de l’université d’Ottawa sans nuire à sa santé ? Doit-elle retenir sa respiration ou venir en dehors des heures norma-les de cours ? Vous direz comme moi que cela est ridicule, pourtant la question se pose puisque le pro-blème est réel et persistant. Malgré le règlement 58 de l’Université d’Ot-tawa qui prévoit qu’il est interdit de fumer dans les locaux de l’univer-sité ou à l’extérieur des bâtiments du campus ou à moins de 9 mètres (30 pieds) « des entrées principales, des conduits d’aération, des zones de chargement et de tout autre en-droit désigné et identifi é par une enseigne d’interdiction de fumer claire et visible », des individus fu-ment dans les endroits proscrits. Pourtant, l’objectif de l’université est connu de tous puisqu’il est le même que celui de la Loi favorisant un Ontario sans fumée, soit de pro-mouvoir et maintenir la santé et le bien-être de la population en rédui-sant et contrôlant l’exposition à la fumée secondaire des individus. La question a suscité bien des remous au sein de la population universi-taire. Bien entendu, les fumeurs s’opposaient à ce qu’on leur im-

pose des restrictions puisque l’acte de fumer n’est pas illégal en soi et qu’il est plus diffi cile et contrai-gnant de fumer en se conformant au règlement. Ce qui est frustrant pour les non-fumeurs, c’est que ces nouvelles mesures devaient assurer un environnement sans fumée et sécuritaire pour tous, mais la déro-gation généralisée par la population fréquentant les locaux de l’univer-sité et tolérée par l’administration rendent ce règlement sans effet. Pourtant, le règlement stipule clai-rement que nul ne fait exception à ses dispositions et la signalisation des interdictions est affi chée dans toutes les portes de l’université. L’administration doit-elle prévoir plus d’affi ches, une campagne sup-plémentaire de sensibilisation, une surveillance plus soutenue ? Peut-être. Il ne faut pas oublier que le devoir des doyens et doyennes, di-recteurs et directrices de service, chercheuses et chercheurs princi-paux, ainsi que des superviseurs et superviseures est de veiller au respect du règlement par le person-nel, les étudiants, les visiteurs et les autres membres de la communauté universitaire dans les locaux et en-droits sous leur responsabilité. S’ils ne le font pas, qui le fera ?

Fabienne Peloquin

SudokuRemplissez les cases vides

pour compléter le casse-tête.

Chaque chiffre de 1 à 9 doit être présent dans chaque rangée horizontale et verticale, ainsi que dans chaque carré de neuf cases.

La Rotonde n’est aucunement responsable de tout problème de manque d’attention de ses lecteurs en classe en raison de ce Sudoku.

Un monde sans fumée secondaire Chères / Chers étudiant(e)s, ancien(ne)s et membres de la communauté :

Nous voulons vous lire !

La Rotonde est heureuse d’accueillir les analyses et commentaires de ses lecteurs et lectrices. La longueur des textes ne doit pas dépasser 500 mots ou 3500 caractères. La Rotonde ne s’engage ni à publier les lettres, ni à justifi er leur non-publication. La Rotonde se réserve la possibilité de réduire la longueur des textes retenus. Pour nous faire parvenir vos lettres, veuillez envoyer un courriel à Céline Basto

[email protected]

[email protected] Divertissement

RÉUNION DES BÉNÉVOLES: La Rotonde tient sa rencontre bihebdo-

madaire des bénévoles.

Venez rencontrer l’équipe de rédaction ce mardi, le 4 novembre, à midi, au 109 Osgoo-

de!

Vous avez des commentaires, suggestions d’idées pour la Section Divertissement?

N’hésitez pas à nous les faire parvenir, soit par courriel ([email protected]) ou en personne, au 109 Osgoode en-

tre 10h et 16h les jours de semaine.

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www.larotonde.ca • 19

le 3 novembre 2008 • Vol. LXXVI No. 10

Éditorial

109, rue OsgoodeOttawa (Ontario)K1N 6S1613 421 4686

RÉDACTION

Rédacteur en chefCéline Basto (intérim)[email protected]

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ActualitésCéline Basto (Chef de pupitre)Houda [email protected]

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SportsRomain Guibert (Chef de pupitre)[email protected]

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La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Éditions de La Rotonde, et distribué à 5000 copies dans la région d’Ottawa-Gatineau. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde est membre du Carrefour inter-national des presses universitaires franco-phones (CIPUF) et de la Presse universi-taire canadienne (PUC).

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à des fi ns diffamatoires de ses ar-ticles ou éléments graphiques, en totalité ou en partie.

[email protected]

le 3 novembre 2008

Médias exclus du débat

La décision est prise : le comité de sur-veillance du référendum (CSR) chargé de mettre en place les règlements sur le ré-férendum sur l’adhésion à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants

(FCÉÉ) a statué que les médias étudiants ne prendront pas part dans les débats offi ciels. Et pourquoi ? Parce que les médias étudiants sont accusés de ne pas être impartiaux. Pourtant, la question ne s’est pas posée lorsque ces mêmes médias ont organisé des débats lors des élections de la FÉUO ou les débats portant sur la guerre en l’Afghanistan l’année dernière. Pour ce qui est de l’adhésion à la FCÉÉ, les choses semblent être différentes.

D’ailleurs, si nous sommes pour nous attarder sur l’impartialité, tournons notre regard vers la composition du CSR lui-même. Ce comité est composé de deux membres appartenant à la FCÉÉ, Christine Bourque et Lucy Watson, qui prônent donc l’adhésion à part entière à cet or-ganisme pancanadien et Dean Haldenby, prési-dent de la FÉUO et Faris Lehn, représentant de la faculté de Sciences sociales au Conseil d’admi-nistration de la FÉUO. Notons que ces deux der-niers ont été nommés au comité à cause de leur impartialité. Sous quels critères ? Il n’y en a pas. C’est juste parce que ses deux membres se disent impartiaux qu’il est statué qu’ils le sont.

Dans ce comité, nous avons donc deux pro-FCÉÉ et deux membres impartiaux dans ce co-mité. La troisième partie, soit celle contre-FCÉÉ, n’est pas représentée. Puisque le camp du « non » n’est pas autour de la table, nous avons au cœur de la structure de ce référendum des problèmes

d’impartialité. S’attarder à l’impartialité des mé-dias est ainsi un tir dans le vide puisque le réfé-rendum lui-même ne sera jamais impartial. Mais l’impartialité n’est-elle pas qu’une illusion ? Il est utopique de penser, que nous, en tant qu’êtres humains, pouvons être impartiaux. En fait, nous sommes tous dotés de la capacité de raisonner et une fois que nous connaissons peu un sujet, nous

sommes en mesure de formuler des opinions, que cela nous plaise ou pas. Ce n’est pas parce que nous ne la disons pas sur la place publique que nous n’avons pas d’opinions, que nous n’en n’avons pas !

Dans le cas de la FCÉÉ, La Rotonde a été ac-cusée maintes fois d’être partiale du fait qu’elle a préféré informer les étudiants de certains pro-

blèmes relatifs à la FCÉÉ. Rares sont les person-nes qui se disent contre le rôle de lobbying de la FCÉÉ et c’est en fait autour des questions sur la structure de la FCÉÉ et sur le processus d’affi -liation et de désaffi liation à cet organisme que le débat tourne. Si La Rotonde a préféré s’attarder sur ces aspects, ce n’est pas parce qu’elle est pour ou contre l’adhésion à cet organisme mais c’est parce qu’elle garde en tête son but : informer la population étudiante sur les enjeux concernant le sujet.

Non, les médias étudiants ne sont pas im-partiaux. Aucun média ne peut prétendre l’être. Nul être humain peut le prétendre être, même pas ceux qui siègent sur le CSR. Mais il faudrait donner la chance aux étudiants d’avoir un débat informé, un débat où les questions ne refl èteront pas la propagande d’un côté ou de l’autre, des questions basées sur un savoir, des recherches et une analyse juste des faits du passé et du présent. Et tel est le rôle des médias.

Le rôle des médias étudiants sur notre campus est, une fois de plus, d’informer la communauté universitaire. Le rôle des débats organisés au cours de la campagne est aussi d’informer les étu-diants. De donner l’occasion aux deux camps de se prononcer sur les enjeux concernant la ques-tion et de défendre leurs points de vue.

Nous tourner le dos, c’est tourner le dos à un débat équilibré et à un référendum juste. Et ce n’est sûrement pas ce que les membres de la Fé-dération étudiante de l’Université d’Ottawa ou les membres de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants souhaitent voir au cours des prochaines semaines.

Nous sommes tous dotés de la capacité de raison-ner et une fois que nous

connaissons peu un sujet, nous sommes en plein

droit de formuler nos opi-nions, que cela plaise aux

autres ou non.

Page 20: La Rotonde - Édition du 3 novembre 2008

Université d’Ottawa

Le mercredi 29 octobre 2008, de 11 h à 15 h Université d’Ottawa, pavillon Tabaret, salle 112, 550, rue Cumberland

Programmes o�erts

Études supérieures à la Faculté des sciences sociales :

Journée portes ouvertes

[email protected] | 613-562-5800, poste 2444

www.sciencessociales.uOttawa.ca/RSVP