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Ce supplément est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta (Moscou, Russie) qui assume seule l'entière responsabilité de son contenu Distribué avec Mercredi 5 juin 2013 Afflux de footballeurs belges Six joueurs belges se sont frayé un chemin dans le championnat russe P. 6 Bortsch et foie gras dans les bagages Anatoly Komm proposera un menu « à la russe » pour les Belges dans le cadre de Gelinaz ! P. 5 Produit de Russia Beyond the Headlines Jour de l’Indépendance, fête nationale Un pays stimulant PAGE 3 PAGE 2 DOSSIER SOCIÉTÉ À l’occasion du 23ème anniver- saire de la proclamation d’in- dépendance de la Russie, nous présentons un dossier historique consacrée à l'histoire de la fête nationale - la Journée de la Rus- sie. Le 12 juin s'est inspiré à ses début du Jour de l’Indépendance aux États-Unis, avant de trou- ver son sens actuel. Cette date a été retenue par les fondateurs de la nouvelle Russie comme jour de fête nationale annuelle. Johan Vanderplaetse, directeur général du département russe de la société américaine Emer- son, préside depuis deux ans le Belgian Russian Business Club à Moscou. Après avoir résidé en Russie pendant une longue période, l’entrepreneur croit toujours au potentiel du pays, et identifie ce qu'il considère comme ses deux problèmes majeurs : le recrute- ment et l’infrastructure. Moscou se lance dans la grande vitesse avec une date butoir : le championnat du monde de football 2018, orga- nisé en Russie. Lundi 27 mai, le président Vladimir Pou- tine a désigné les deux lignes principales : Moscou-Kazan et Moscou-Adler. C’est un défi impressionnant pour le réseau ferré russe, l’un des plus éten- dus du monde, mais aussi l’un des plus lents. C’est aussi le coup d'envoi d’un vaste pro- gramme de décentralisation de l’économie et un solide coup de pouce aux régions. Grande vitesse pour les supporters SUITE EN PAGE 4 PAULINE NARYCHKINA LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI Saint-Pétersbourg a inauguré début mai le complément du théâtre historique Mariinsky. L’événement de l’année, pour une ville qui se veut « capitale culturelle mondiale ». Une nouvelle scène pour l'Opéra Mariinsky Architecture À défaut de l'allure, l'accoustique fait l'unanimité pour les représentations plus in- timistes et les ateliers artistiques, un amphithéâtre sur le toit. Cet espace vient compléter le théâtre historique Mariinsky, qui date de 1860, et le Nouvel audi- torium, inauguré en 2006.Valéry Guerguiev, qui règne en maître absolu depuis maintenant 25 ans (encore une célébration) sur cette triple institution culturelle célé- brant l’art lyrique et le ballet, a démontré une très nette volonté C’est devant un public chamarré de célébrités des mondes artis- tique et politique, en robes lon- gues et smokings, que le président Poutine a tenu à souhaiter un bon anniversaire au « Maestro Guer- guiev » en le félicitant pour sa persévérance dans cette entre- prise. Ce projet, étalé sur une dizaine d’années et qui a coûté 22 mil- liards de roubles (550 millions d’euros) aux contribuables, ne ris- quait pas de passer inaperçu. Un premier projet abandonné pour raisons techniques, celui du Fran- çais Dominique Perrault, a fait place à celui des architectes ca- nadiens du bureau Diamond Sch- mitt. Il dessine un espace gigan- tesque de près de 80 000 m2 répartis sur 7 niveaux et destiné à accueillir 2000 personnes. Une scène centrale, un auditorium de hisser Saint-Pétersbourg au rang de capitale culturelle mon- diale. Certains riverains sont pour- tant scandalisés. Le jour du gala, ils brandissaient des pancartes « Bon anniversaire au PDG du Centre commercial Mariinsky ». « Regardez ça. Ajoutez des affiches publicitaires sur la façade et vous avez là une très belle galerie com- merciale. Cet édifice est une in- sulte à l’architecture du quartier et de la ville entière. C’est du van- dalisme et il mérite d’être rasé », s’indigne Kirill Volkov, membre de l’association de défense des monuments historiques et cultu- rels de Saint-Pétersbourg et ha- bitant du quartier. De l’extérieur, en effet le bâtiment ressemble à un bloc monolithe minimaliste et manque de charme. Pour le foyer, les architectes ont misé sur la lumière et la trans- parence. De larges baies vitrées aux angles donnent une vue dé- gagée sur la perspective, le canal et, depuis les étages supérieurs, sur les toits et les coupoles de la ville. « Le mur d’onyx illuminé de l’intérieur donne la chaleur in- dispensable dans cette ville du Nord », explique Joshua Dachs, responsable du design. Il ne fait toutefois aucun doute que l’at- tention de Guerguiev s’est foca- lisée non sur les parties communes mais sur la scène principale. Une attention particulière est en effet donnée à la perfection acoustique, la fonctionnalité de l’espace, la visibilité et au confort. L’escalier de verre hisse ses 33 m en volutes sans alourdir l’espace. EN LIGNE SUR LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE Ces étranges fleurs de glace, étonnantes et peu étudiées, poussent sur les berges de l'océan Arctique. LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE/23857 SUITE EN PAGE 5 © CORBIS/FOTO S.A ©PHOTOXPRESS ©DPA/VOSTOCK-PHOTO © PAULINE NARYCHKINA © MATTHIAS WIETZ 4 septembre Le prochain numéro

La Russie d'Aujourd'hui

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La Russie d'Aujourd'hui est une source d'informations politiques, économiques et culturelles internationalement reconnue. Elle propose une couverture médiatique réalisée sur le terrain par des journalistes possédant une connaissance en profondeur du pays, ainsi que des analystes et un vaste éventail d'opinions sur les événements actuels.

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Page 1: La Russie d'Aujourd'hui

Ce supplément est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta (Moscou, Russie) qui assume seule l'entière responsabilité de son contenu

Distribué avec

Mercredi 5 juin 2013

Afflux de footballeurs belgesSix joueurs belges se sont frayé un chemin dans le championnat russe

P. 6

Bortsch et foie gras dans les bagagesAnatoly Komm proposera un menu « à la russe » pour les Belges dans le cadre de Gelinaz !

P. 5

Produit de Russia Beyond the Headlines

Jour de l’Indépendance,fête nationale

Un pays stimulant

PAGE 3

PAGE 2

DOSSIER

SOCIÉTÉ

À l’occasion du 23ème anniver-saire de la proclamation d’in-dépendance de la Russie, nous présentons un dossier historique consacrée à l'histoire de la fête nationale - la Journée de la Rus-sie.

Le 12 juin s'est inspiré à ses début du Jour de l’Indépendance aux États-Unis, avant de trou-ver son sens actuel. Cette date a été retenue par les fondateurs de la nouvelle Russie comme jour de fête nationale annuelle.

Johan Vanderplaetse, directeur général du département russe de la société américaine Emer-son, préside depuis deux ans le Belgian Russian Business Club à Moscou.

Après avoir résidé en Russie pendant une longue période, l’entrepreneur croit toujours au potentiel du pays, et identifi e ce qu'il considère comme ses deux problèmes majeurs : le recrute-ment et l’infrastructure.

Moscou se lance dans la grande vitesse avec une date butoir : le championnat du monde de football 2018, orga-nisé en Russie. Lundi 27 mai, le président Vladimir Pou-tine a désigné les deux lignes principales : Moscou-Kazan et Moscou-Adler. C’est un défi impressionnant pour le réseau ferré russe, l’un des plus éten-dus du monde, mais aussi l’un des plus lents. C’est aussi le coup d'envoi d’un vaste pro-gramme de décentralisation de l’économie et un solide coup de pouce aux régions.

Grande vitesse pour les supporters

SUITE EN PAGE 4

PAULINE NARYCHKINALA RUSSIE D’AUJOURD’HUI

Saint-Pétersbourg a inauguré

début mai le complément du

théâtre historique Mariinsky.

L’événement de l’année, pour

une ville qui se veut « capitale

culturelle mondiale ».

Une nouvelle scène pour l'Opéra Mariinsky

Architecture À défaut de l'allure, l'accoustique fait l'unanimité

pour les représentations plus in-timistes et les ateliers artistiques, un amphithéâtre sur le toit.

Cet espace vient compléter le théâtre historique Mariinsky, qui date de 1860, et le Nouvel audi-torium, inauguré en 2006. Valéry Guerguiev, qui règne en maître absolu depuis maintenant 25 ans (encore une célébration) sur cette triple institution culturelle célé-brant l’art lyrique et le ballet, a démontré une très nette volonté

C’est devant un public chamarré de célébrités des mondes artis-tique et politique, en robes lon-gues et smokings, que le président Poutine a tenu à souhaiter un bon anniversaire au « Maestro Guer-guiev » en le félicitant pour sa persévérance dans cette entre-prise.

Ce projet, étalé sur une dizaine d’années et qui a coûté 22 mil-liards de roubles (550 millions d’euros) aux contribuables, ne ris-quait pas de passer inaperçu. Un premier projet abandonné pour raisons techniques, celui du Fran-çais Dominique Perrault, a fait place à celui des architectes ca-nadiens du bureau Diamond Sch-mitt. Il dessine un espace gigan-tesque de près de 80 000 m2 répartis sur 7 niveaux et destiné à accueillir 2000 personnes. Une scène centrale, un auditorium

de hisser Saint-Pétersbourg au rang de capitale culturelle mon-diale.

Certains riverains sont pour-tant scandalisés. Le jour du gala, ils brandissaient des pancartes « Bon anniversaire au PDG du Centre commercial Mariinsky ». « Regardez ça. Ajoutez des affiches publicitaires sur la façade et vous avez là une très belle galerie com-merciale. Cet édifi ce est une in-sulte à l’architecture du quartier et de la ville entière. C’est du van-dalisme et il mérite d’être rasé », s’indigne Kirill Volkov, membre de l’association de défense des monuments historiques et cultu-rels de Saint-Pétersbourg et ha-bitant du quartier. De l’extérieur, en effet le bâtiment ressemble à un bloc monolithe minimaliste et manque de charme.

Pour le foyer, les architectes ont misé sur la lumière et la trans-parence. De larges baies vitrées aux angles donnent une vue dé-gagée sur la perspective, le canal et, depuis les étages supérieurs, sur les toits et les coupoles de la ville. « Le mur d’onyx illuminé de l’intérieur donne la chaleur in-dispensable dans cette ville du Nord », explique Joshua Dachs, responsable du design. Il ne fait toutefois aucun doute que l’at-tention de Guerguiev s’est foca-lisée non sur les parties communes mais sur la scène principale.

Une attention particulière est en effet donnée à la perfection acoustique, la fonctionnalité de l’espace, la visibilité et au confort.

L’escalier de verre hisse ses 33 m

en volutes sans alourdir l’espace.

EN LIGNE SUR LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE

Ces étranges fleurs de glace, étonnantes et peu étudiées, poussent sur les berges de l'océan Arctique.

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Le prochain numéro

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LES SUPPLÉMENTS SPÉCIAUX ET SECTIONS SUR LA RUSSIE SONT PRODUITS ET PUBLIÉS PAR RUSSIA BEYOND THE HEADLINES, UNE FILLIALE DE ROSSIYSKAYA GAZETA (RUSSIE), DANS LES QUOTIDIENS INTERNATIONAUX: • LE SOIR, BELGIQUE • LE FIGARO, FRANCE • THE DAILY TELEGRAPH, GRANDE BRETAGNE • SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, ALLEMAGNE • EL PAÍS,

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OLGA DORONINALA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Les Russes sont de moins en

moins tolérants envers l'aisance

ostentatoire des fonctionnaires

et des parlementaires. Ils

associent cet enrichissement à

une activité criminelle.

Un grand ras-le-bol envers la corruptionCorruption Les fonctionnaires doivent se débarrasser avant le 1er juillet de leurs comptes bancaires et autres avoirs hors de Russie

Les sondages sociologiques ef-fectués récemment par le Centre Levada indiquent que seulement 13% des Russes considèrent comme normal qu’un fonction-naire ou un député soit riche. Un tiers des sondés (33%) consi-dère cette situation comme mau-vaise, alors qu’une majorité (44%), considère cela comme cri-minel.

La signification du terme riche dans le sondage n’est pas précisée. Cependant, selon les données de précédentes enquêtes, il caractérise une personne ga-gnant environ 3000 euros par mois.

L’écrasante majorité (62%) se prononce pour une limitation des revenus possibles pour un poste de fonctionnaire d’État. Les son-dés sont convaincus que grâce à cela, les fonctionnaires retrou-veront le même niveau de vie que la population. 20% se pro-noncent également pour une li-mitation de la propriété immo-bilière. Car un vaste patrimoine nuirait selon eux à l'indépen-dance dans les prises de déci-sions.

Denis Volkov, sociologue à l'Institut Levada, indique que ces résultats étaient attendus. « Il y a déjà plusieurs années

Un manifestant à Moscou brandit une pancarte réclamant l'arrêt des pots-de vin.

Attitude face aux bureau crates riches

AVIS D'EXPERT

Derrière la nationalisation des élites

Les haut fonctionnaires devront, d'ici le 1er juillet, se débarrasser (s'ils en possèdent) de leurs ac-tions étrangères, comptes ban-caires et autres avoirs hors des frontières russes. Ces mesures ont déjà suscité des commen-taires controversés. Certains esti-ment que la propriété privée et les comptes à l'étranger pourront tou-jours être portés au nom de socié-tés-écrans. La propriété des socié-tés détenues par les conjoints ou les enfants des fonctionnaires n'est soumise à aucun contrôle. Au fil du

Gueorgui

BovtPOLITOLOGUE

temps, il se pourrait que l'on dé-couvre d'autres lacunes de la loi.Tout cela soulève des questions sur les causes de la retenue du pré-sident. D'une part, M. Poutine a réalisé un pas logique qui répond à l'état d'esprit général dans le pays. D'autre part, il ne peut pas igno-rer les limites de sa marge de ma-nœuvre.Le président envoie aux fonction-naires un message très clair : les règles ont changé, la permissivité passée basée sur le contrat tacite « permission de voler contre loyau-té politique » a fait long feu.

Lisez la version intégrale en ligne :larussiedaujourdhui.be/22959

« Il est beaucoup plus stimulantde travailler en Russie »

ENTRETIEN AVEC LE BELGE JOHAN VANDERPLAETSE

Johan Vanderplaetse a passé plus de 20 ans en Russie. Il parle russe, est marié à une Russe. Né en Flandre, près de Bruges, il est ar-rivé en Russie en 1990, alors qu’il étudiait le droit à l’Université de Gand. Un an plus tard, il s’est ins-tallé à Moscou pour de bon.

Vous sentez-vous russe ?

Oui, je crois que je suis actuelle-ment plus russe que belge. La pa-trie reste la patrie, mais ici je me sens très à l’aise. J’aime la Russie.

Qu'est-ce qui a le plus changé de-

puis 20 ans ?

Quand je suis arrivé, le pays était

en pleine crise, mais si vous aviez quelques dollars, vous pouviez vous débrouiller. Actuellement, il est beaucoup plus difficile pour un étudiant de débuter à Moscou : la vie y est devenue beaucoup plus chère qu’en Belgique. Certaines choses restent moins chères, no-tamment les tickets de métro, l’électricité, l’eau et le chauffage. Mais l’immobilier ! Le prix de lo-cation d’un appartement rénové au centre de Moscou égale celui d’un petit palais en Belgique.

Avez-vous un passeport russe ?

Non. Je serais obligé de renoncer à la nationalité belge, car la Bel-

gique n’accepte pas la double na-tionalité. Je serais donc forcé de recevoir un visa pour visiter ma patrie. Quant à l’appartement, j’ai acheté le mien en 1998, après la crise fi nancière, lorsque les prix ont chuté. Ce fut mon investisse-ment le plus sage en Russie. Au-jourd'hui, je ne pourrais pas m'of-frir un appartement pareil.

Quel est le meilleur endroit pour fon-

der une entreprise ?

Actuellement, il est beaucoup plus stimulant pour les entrepreneurs de travailler en Russie. Mes collè-gues occidentaux m’envient. Il y a juste 15 ans, après la crise fi nan-

cière, tout le monde pensait que le pays ne réussirait pas à reprendre le dessus. L’Europe représentait à l’époque un havre de stabilité.

Mais la situation évolue : d’un point de vue économique, la Rus-sie semble faire mieux que l’Occi-dent. Bien sûr, il y a certains pro-blèmes. Mais ici nous nous développons, nous embauchons des gens, nous construisons une nou-velle usine dans l’Oural.

En Occident, cependant, on ré-duit les dépenses. Emerson Russie emploie actuellement 1 600 per-sonnes dont 1 000 travaillent à l’usine Metran à Tcheliabinsk. La plupart des équipements que nous

ÂGE : 45POSTE : DIRECTEUR GÉNÉRAL DU DÉPARTEMENT RUSSE DE LA SOCIÉTÉ EMERSON

BIOGRAPHIE

que les Russes sont convaincus de la corruption du pouvoir », indique Volkov.

La campagne anti-corruption lancée par l'opposant politique Alexeï Navalny pousse sur un terrain fertile. « C'est seulement après cette réaction que les ré-vélations anticorruptions ont commencé ».

La liste des victimes de ces ré-vélations s’agrandit. Des séna-teurs et membres de la chambre basse du parlement ont dû dé-missionner de leur poste. Cer-tains ont été soupçonnés de mener illégalement des affaires (les députés Guennadi Goudkov

et Alexeï Knychev), d'autres de dissimulation de patrimoine, y compris à l’étranger (le député Vladimir Pekhtin et le sénateur Vitali Malkine). L’enquête s'étend à d’anciens haut fonc-tionnaires du ministère de la Dé-fense.

« Les citoyens sont convain-cus que les fonctionnaires et dé-putés n'ont d'autre but que l'en-richissement personnel, ajoute Denis Volkov. D'où la faible au-torité de la Douma, perçue comme dépendant du pouvoir exécutif. C’est un cercle vicieux : d’un côté les gens considèrent que les politiques corrompus

doivent être démasqués, mais de l'autre, ils sont sceptiques quant au résultat de cette campagne anti-corruption menée par le pouvoir ».

Le directeur de l’Institut de sociologie politique, Vyatcheslav Smirnov, considère que ces mêmes fonctionnaires sont dans une grande mesure responsables du durcissement du méconten-tement : « En Russie, on méprise non seulement les riches, mais également ceux qui affichent leur aisance. Les fonctionnaires d’État ne ressentent pas les me-sures et ne cherchent pas à ca-cher leur situation fi nancière ».

vendons en Russie et dans la CEI, sont produits ici, et non importés.

Parlons corruption. Donnez-vous

souvent des pots de vin ?

Nous n’en donnons jamais, c’est un principe. J’aurais pu vendre 25% ou 30% de plus si je m’étais engagé dans des affaires non éthiques.

Vous dirigez le Belgian Russian Busi-

ness Club. Quel est l’objectif de cette

organisation ?

Toute économie dépend fortement des PME, qui ne connaissent pas le marché russe. Le club constitue une plate-forme pour l’échange d’expériences entre les entreprises russes et belges. Nous comptons 80 à 100 membres. Le club orga-nise des présentations consacrées par exemple à l’adhésion de la Rus-sie à l’OMC ou à l’union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan.

Propos recueillis parV. Krestianinov, Argumenti nedeli

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sine avait peur que le renvoi de la présidentielle à une date ulté-rieure n’empêche sa victoire au premier tour, car l’électorat au-rait pu déserter et partir en va-cances...

Sur le plan idéologique, c'était beaucoup plus sérieux. La fon-dation d’un nouvel État se basait sur deux principes. Primo, un re-tour aux traditions de la Russie tsariste : on ressuscitait active-ment certains mots anciens, comme koupets (marchand), dvo-rianine (noble) ou gospodine (monsieur), formule de politesse, remplacée en URSS par tova-richtch (camarade) ; on redécou-vrait le drapeau tricolore russe, du coup considéré par le public comme le drapeau national, bien qu’il n’ait été adopté officielle-ment qu’en août 1991.

À certains égards, la situation était comparable à celle qui ve-nait de se produire dans les pays d’Europe de l’Est : les ex-membres du bloc soviétique renonçaient au socialisme sous le slogan « Re-tournons en Europe ». L’idée d’un retour « à l’époque de l’avant-bol-chévisme » constituait un réel symbole pour les nouvelles auto-rités russes. C’est aussi le 12 juin 1991 que l’on a organisé un réfé-rendum à la suite duquel Lenin-grad a retrouvé son nom d’ori-gine – Saint-Pétersbourg.

Les fondateurs du nouvel État n'étaient pas uniquement tour-nés vers les symboles du passé. La décision d’instituer la fête na-tionale au jour de l’adoption de la déclaration d’indépendance, était aussi un geste symbolique. Guennadi Bourboulis, le princi-pal idéologue des premiers jours de l’époque de Boris Eltsine, at-tachait une grande importance

Du Jour de l’Indépendance à la fête nationale

GLEB TCHERKASSOVSPÉCIALEMENT POUR

LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI

La fête nationale russe a été

imaginée par les fondateurs de

la nouvelle Russie sur le modèle

du Jour de l’Indépendance

américain, avant de devenir un

simple jour férié. Elle a du être

rebaptisée “Journée de la

Russie” lorsque le pouvoir a

réalisé l'absurdité du mot

indépendance. Par rapport à

quoi : une entité dissoute ?

Depuis près de 20 ans, cette jour-née est considérée comme la fête nationale. Tout a commencé le 12 juin 1990, quand le Congrès des députés du peuple de la Répu-blique socialiste fédérative sovié-tique de Russie (RSFSR), membre de l'URSS, a voté pour la décla-ration d’indépendance de l’État russe. Les raisons de cette déci-sion ont été obscurcies par le temps. Mais à l’époque, en 1990, la signifi cation symbolique de la Déclaration était nettement plus évidente que son contenu.

Il faut se souvenir que les par-lements des répubiques de l’URSS adoptaient l’un après l’autre leurs déclarations d’indépendance, et la RSFS de Russie ne pouvait donc rester à l’écart. Presque tous les participants du Congrès ont voté pour l’inscription de la ques-tion à l’ordre du jour. Mais, le texte fi nal du document a provo-qué beaucoup de discussions, et la déclaration n’a été adoptée qu’un mois plus tard, le 12 juin.

Exactement un an plus tard eut lieu la première élection du pré-sident de la RSFS de Russie. Cette décision reposait sur des raisons à la fois pratiques et idéologiques. Pratiques : l’équipe de Boris Elt-

Les Jeux

olympiques

de Sotchi 2014

Ekaterinbourg 2020

La préparation des Jeux olym-piques de Sotchi est entrée dans la dernière ligne droite. il reste environ huit mois avant l'inauguration officielle du vil-lage olympique. « Pratique-ment tout a été créé à partir de zéro. Tout est innovant et plus avancé que tous les autres stades et pistes similaires », as-sure Dmitri Tchernychenko, pré-sident du Comité d'organisa-tion « Sotchi 2014 ». Selon lui, « le projet le plus difficile en termes de construction est re-venu aux Chemins de fer russes. Il s'agit d'une route combinée reliant Adler à Krasnaïa Polia-na, qui se compose uniquement de ponts et de tunnels  ». Lors des XXIIèmes Jeux Olympiques d'hiver et XIèmes Jeux Para-lympiques d'hiver, Sotchi rece-vra 5 500 athlètes olympiques, 1 350 athlètes paralympiques, 25 000 bénévoles et 13 000 représentants des médias. Les installations sportives du Parc olympique attireront chaque jour plus de 75 000 personnes.

Lors de la 152ème session de l'Assemblée générale du Bureau international des Expositions te-nue à Paris, la Russie a présenté la candidature d'Ekaterinbourg pour accueillir l'Expo universelle en 2020. Parmi les concurrents de la ville russe figurent Izmir (Turquie), Ayutthaya (Thaïlande), Dubaï (Émirats Arabes Unis) et Sao Paulo (Brésil). Ekaterinbourg a une expérience suffisante en matière d'organi-sation de grands événements in-ternationaux. « Ekaterinbourg a accueilli les sommets de l'OCS et du BRIC, la rencontre Russie - Allemagne, et chaque année s'y déroule l'exposition des innova-tions industrielles Innoprom »,

a déclaré Evgueni Kouïvachev, gouverneur de la région de Sver-dlovsk, dont la capitale est Eka-terinbourg.En outre, la ville accueillera en 2018 la Coupe du Monde de foot-ball. La préparation de cet évé-nement est déjà en cours. On construira en parallèle les sites nécessaires à l'Expo . Les pavil-lons d'exposition occuperont 182 hectares, le reste étant réservé aux hôtels, bureaux, restaurants et boutiques. Après l'exposition , un hôtel sera transformé en ap-partements résidentiels et en ré-sidence universitaire, et les pa-villons deviendront des bureaux ainsi qu'un centre d'affaires et de divertissement.

" Au début du XXIème siècle, l’idée d’un partenariat entre l’État et le privé a pris forme

en Russie. Le rôle de l’État a été mis en avant comme régulateur de l’économie à côté du marché, et aussi comme propriétaire des moyens de production".

IL L'A DIT

E. Primakov

ANCIEN PREMIER MINISTRE DE

LA FÉDÉRATION DE RUSSIE

1. L'académicien A. Sakharov a

été à l'origine de l'état russe pro-

clamé en 1991.

2. Le président de l'URSS, Mikhaïl

Gorbatchev et le premier pré-

sident de la Russie Boris Eltsine

(à droite).

3. Destruction des symboles du

totalitarisme.

Août 1991. Procession le long de

la rue Tverskaïa vers la Place

Rouge, à Moscou. Le drapeau tri-

colore venait de remplacer le

drapeau rouge soviétique.

1

3

2

En août 1991 a eu lieu un coup

d'État. Cet événement a choqué

le pays et, apparemment, le

monde entier. Le 19 août, nous

étions dans un pays, et le 21

août nous vivions dans un pays

tout à fait différent".Boris Eltsine

Premier président de la Fédération de Russie

aux symboles. Le président de la nouvelle Russie devait être élu le jour de la déclaration de souve-raineté. Cela faisait partie d’une stratégie : on créait un nouvel État et ses traditions, et la coïncidence des dates devait comporter en elle-même une importance idéo-logique.

Le Congrès des députés du peuple de la RSFS de Russie étant encore actif, une république qui faisait partie de l’URSS soute-nait donc d’abord ce scénario et y participait même directement. Le 12 juin fut ainsi adopté comme jour de fête nationale annuelle par le Congrès en 1992. En 1994, le président Boris Eltsine confi rme cela par un décret : la fête natio-nale ne pouvait plus être insti-tuée par le Congrès, puisque cette institution a été dissoute en 1993.

Mais, à ce moment, la date ne provoquait plus autant d’enthou-siasme. Et ce n’était pas par ha-sard si le nom informel de la fête – le Jour de l’Indépendance – soulevait de plus en plus de ques-tions. La première : de quel pays était-ce l’indépendance ? En juin 1990, la dislocation de l’URSS

était encore inconcevable. La dé-claration de souveraineté de la Russie ne représentait à l’époque qu’un élément du jeu politique entre le gouvernement de l’Union soviétique et l’équipe d’Eltsine.

La seconde : quel rôle ont eu les autorités russes dans l’effon-drement de l’URSS ? Au milieu des années 1990, la chute de l’Union soviétique n’était pas en-core appelée ouvertement « la plus grande catastrophe géopolitique du XXème siècle » (comme l’a qualifi ée en 2005 le président Vla-dimir Poutine), mais elle l’était déjà aux yeux de nombreux ci-toyens russes.

C’est alors que la nostalgie de l’URSS est devenue un phéno-mène très répandu en Russie. La popularité de l'administration de Boris Eltsine était à l’époque en chute libre, et la nouvelle géné-ration de hauts fonctionnaires en-tourant Eltsine avait besoin de

la fête du 12 juin pour réaffirmer son pouvoir. Quant aux circons-tances de leur arrivée au pouvoir et aux anciens slogans, les rési-dents du Kremlin n’aimaient pas trop s’en rappeler.

C’est pourquoi, dès le milieu des années 1990, le 12 juin de-vient un simple jour férié qui sert à passer des fêtes de mai aux va-cances d’été et que tout le monde aime, mais dont certains ne com-prennent pas l'origine.

Cette fête n'en est pas moins devenue progressivement plus of-fi cielle et plus solennelle. Voici une description de la célébration du cinquième anniversaire du 12 juin sur le site officiel de la fête : « Les chefs de presque toutes les régions du pays ont émis à la veille de la date des décrets sur l’organisa-tion des célébrations à l’occasion du Jour de l’Indépendance. Et pour la première fois, la fête est devenue une véritable fête. La ca-pitale a été ornée de bannières portant des félicitations. Plusieurs villes ont organisé des festivités à cette occasion. Et le Kremlin a hébergé une cérémonie de remise du Prix national ».

En 1998, Eltsine rebaptise la fête nationale « Journée de la Rus-sie » et le 12 juin perd défi nitive-ment sa signifi cation originale. Les déclarations, la souveraineté, les pères fondateurs et le retour à la Russie tsariste – tout cela ap-partenait désormais au passé. Dans l’avenir devaient encore subvenir la crise financière de 1998, la fi n de la guerre en Tchét-chénie, Vladimir Poutine et une nouvelle Russie encore inconnue.

Gleb Tcherkassov est rédacteur en chef adjoint du journal Kom-mersant.

"

souhaite à tous ses lecteurs une bonne fête du 12 juin,

Jour de la Russie.

Sur un char, Boris Eltsine harangue la foule protestant contre le coup d'État du 19 août 1991. © REUTERS

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EN BREF

Le délégué du président russe pour les droits des entrepreneurs Boris Titov a proposé à la Douma d’amnistier les entrepreneurs condamnés pour « crimes éco-nomiques ». D’après ses estima-tions, l’amnistie portera sur 53 types de délits économiques et serait « un signal pour les per-sonnes actives » capables d’as-surer pour la Russie « une éco-nomie stable et croissante ». Selon le conseil consultatif au-près du délégué pour les droits des entrepreneurs, au total 110.924 personnes pourraient être libérées dans le cadre de l’initiative de M.Titov.

Le Belge KBC a fi nalisé la vente de ses activités bancaires russes, Absolut Bank, à un groupe de sociétés, qui gèrent les actifs du fonds de pension privé russe Bla-gosostoyanie. Le montant total de la transaction s`élève à 300 millions d’euros. L’acquéreur a également remboursé intégra-lement les 700 millions d’euros de crédit accordés à Absolut Bank par le groupe KBC. Par la suite, KBC a quitté le marché bancaire russe.

KBC avait acquis Absolut Bank en 2007 pour près de 1 milliard de dollars, mais dès 2008, l’impact négatif de l’in-vestissement sur ses résultats consolidés s’élevait à 4,1 mil-liards de dollars. La banque a fait l'objet d'un soutien par l’État Belge à hauteur de 7 mil-liards d’euros. En décembre 2012, KBC avait annoncé un ac-cord avec Blagosostoyanie, mais la transaction s’était heurtée à des difficultés juridiques.

Titov demande

une amnistie pour

les entrepreneurs

KBC fi nalise

la vente

d’Absolut Bank

La cérémonie d'inauguration de la ligne de fabrication de pièces en acier, à l'usine de la société belge Bekaert Lipetsk, s'est dé-roulée le 15 mai. « La mise en exploitation d'une nouvelle usine témoigne du développe-ment de la société Bekaert dans l'économie de la région et de la Russie », commente le chef de l'administration locale Oleg Ko-rolev.

L'usine fabrique des produits de haute technologie en utili-sant ses propres méthodes de fa-brication, uniques au monde. La société belge est l'un des pre-miers résidents de la zone éco-nomique spéciale de Lipetsk, inaugurée en 2008. La première phase de la fabrication de struc-tures métalliques destinées au renforcement des pneus auto-mobiles a été lancée en janvier 2010.

Bekaert ouvre

une usine dans la

région de Lipetsk

PAUL DUVERNETLA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

La Russie veut entrer dans le

club de la grande vitesse

ferroviaire et vient de se décider

sur les premières lignes qui

seront équipées. Saint-

Pétersbourg attendra.

Grande vitesse pour les supportersTransports Les chemins de fer russes vont bénéficier d'un coup d'accélérateur sur plusieurs lignes

La modernisation des infrastruc-tures, la construction de nouvelles lignes dédiées à la grande vitesse et l’acquisition de nouvelles tech-nologies (rames, systèmes élec-triques, etc.) rend l’opération ex-trêmement coûteuse, d’où d’intenses débats au sein du gou-vernement pour dégager un bud-get. Le délai paraît très court aux spécialistes. Il faut très rapide-ment mettre sur pied un cahier des charges, un appel d’offres et lancer la construction. Une di-zaine de villes sont concernées, celles, bien sûr, qui accueilleront le championnat du monde de foot-ball 2018.

Le ministre des transports Maxime Sokolov assure qu’il est toujours possible de construire une ligne à grande vitesse vers Kazan à temps pour le champion-nat du monde de 2018. À condi-tion que la documentation du pro-jet soit achevée cette année. Pour le président de RZD (chemins de fers russes) Vladimir Iakounine, ce travail nécessite une année. Il assure avoir déjà commencé et que tout sera prêt pour 2018. La grande vitesse permettra de ré-duire la durée du trajet sur cette ligne de 800km, de 11h30 au-jourd’hui à 3h30. La vitesse des trains sera comprise entre 250 et 300km/h.

Selon des experts du secteur ferroviaire réunis fin mai au « forum 1520 » à Sotchi, il semble

plus raisonnable d’espérer que seul un tronçon de la ligne Mos-cou-Kazan (via Nijni Novgorod et Tcheboksary) puisse être opé-rationnel en temps et en heure pour la coupe du monde. Présent également à Sotchi, le patron du rail russe a précisé que le budget de cette ligne sera de 928 mil-liards de roubles (23 milliards d’euros), dont 70% proviendront d’un fi nancement étatique.

Sans expérience de la très haute vitesse, RZD envisage de faire appel à des industriels étrangers. Plusieurs groupements industriels (autour de Siemens en Allemagne et d’Alstom en France) se sont for-més pour répondre à un éventuel

appel d’offre russe. Des groupes coréens, chinois et espagnols sont aussi en lice pour cet énorme mar-ché, convoité depuis déjà plus d’une décennie. « Nous avons dé-pensé beaucoup d’énergie depuis plusieurs années pour concevoir une offre sur la ligne Moscou-Saint-Pétersbourg, qui est repous-sée à plus tard. Nous allons nous atteler au travail pour la ligne vers Kazan, en espérant qu’elle se concrétisera ! », explique Ber-nard Gonnet, directeur d’Alstom Transport pour la CEI.

Les paramètres fi nanciers et les risques liés aux énormes inves-tissements sont encore à l’étape d’estimations préliminaires. En

La Russie fait le choix de la grande vitesse ferroviaire en prévision du Mondial 2018.

revanche, l’expérience des pays étrangers ayant développé la grande vitesse sur leurs territoires (France, Allemagne, Corée du Sud, Chine, Japon, Italie, Espagne) met en évidence les retombées écono-miques positives. L’engagement de l’État à investir dans une in-frastructure de transport ultra-moderne apporte la preuve d’une volonté forte de décentralisation.

Mais pour l’instant, Alexandre Micharine, vice-président de RZD en charge de la grande vitesse, doit encore batailler avec une par-tie de l’élite politique peu convain-cue par la rationalité économique du projet. Sa tâche consiste à prouver les avantages concurren-tiels du train sur le transport aé-rien et la routie. « Le transport routier a un avantage sur les dis-tances jusqu’à 100/150 km, tan-dis que l’avion devient intéres-sant au-delà de 800/1000 km. Entre les deux, la grande vitesse ferroviaire a l’avantage », estime-t-il, ajoutant que la distance moyenne entre les centres régio-naux est de 300 à 400km. Autre-ment dit, la Russie européenne offre un terrain idoine, d’autant plus que les obstacles liés au re-lief sont minimes.

EN CHIFFRES

23 Milliards d'euros, c'est la somme des investissements to-

taux pour la ligne Moscou-Kazan, selon les premières estimations faites par les chemins de fer russes.

250 km/h, c'est la vitesse moyenne à la-

quelle devra circuler le futur train à grande vitesse pour atteindre Ka-zan en 3h30.

DENIS DOUBROVINELA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

La coentreprise chimique russo-

belge RusPAV verra le jour d'ici

2015. Un mémorandum a été

signé le 16 mai à Bruxelles entre

le russe Sibur Holding et le belge

Solvay.

Solvay ouvrira une usine àNijni-Novgorod

Chimie Le marché des tensioactifs s'élargit

moyen de 1 500 euros par mois », a déclaré le gouverneur de la ré-gion de Nijni-Novgorod Valery Chantsev.

Le gouverneur, de passage à Bruxelles, a présenté les oppor-tunités d'investissement dans la région de Nijni-Novgorod et s'est entretenu avec le ministre-pré-sident du gouvernement fl amand, Kris Peeters. « Nous avons essayé de dissiper les doutes habituels des investisseurs européens, qui pensent qu'en Russie tout est dif-fi cile, que nous avons beaucoup de bureaucratie et de corruption. Nous avons expliqué que des changements importants ont eu lieu au cours des 5 dernières an-nées. Nijni-Novgorod bénéfi cie de cadres de bon niveau. Sa logis-

La société RusPAV sera implan-tée à Dzerjinsk, sur un site loué par Sibur à 400 km à l'est de Mos-cou. « La coentreprise produira des tensioactifs qui sont princi-palement nécessaires pour la pro-duction de produits chimiques ménagers, de shampoings et de détergents. Elle créera environ 100 nouveaux emplois avec un haut niveau d'automatisation et de productivité, avec un salaire

tique et son infrastructure sont parmi les plus performantes du pays. Des lois adéquates simpli-fi ent les politiques d'investisse-ment et d'innovation, le partena-r i a t p u b l i c - p r i v é e t l e s technoparcs », a assuré M. Chant-sev.

Selon lui, les autorités des ré-gions belges soutiennent active-ment les investissements dans l'économie russe. « Nous avons également convenu que Kris Pee-ters viendrait nous voir en sep-tembre lors d'un sommet d'affaires avec la mission économique belge. Il viendra avec des représentants d'entreprises opérant dans diffé-rents domaines », a indiqué le gou-verneur.

L'état d'esprit optimiste du gouverneur était partagé par un représentant de la direction de Solvay, Emmanuel Butstraen, qui a signé le mémorandum sur la création de la joint-venture côté belge. Selon lui, la région de Ni-jni-Novgorod « est extrêmement attrayante pour les entreprises européennes ».

« On y trouve un acteur du mar-ché russe aussi sérieux que la so-ciété Sibur holding, avec laquelle nous collaborons efficacement de-puis près de deux ans déjà, de sorte que le choix de l'emplace-ment pour le nouveau projet était évident. Sibur a de grandes pos-sibilités en termes d'approvision-nement en matières premières, des connaissances du marché russe, et de notre côté, nous ap-portons nos réalisations tech-niques, notre technologie et notre expérience dans les affaires inter-nationales, y compris nos contacts avec des leaders de l'industrie chimique », a souligné M. Buts-traen.

Selon lui, la région de Nijni No-vgorod dispose de personnel qua-lifi é. Solvay mène déjà un projet commun avec Sibur (Rosvinil).

Solvay mène déjà un projet commun avec Sibur (Rosvinil).

ALINA OUKOLOVALA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Le gouvernement veut voir

l'industrie agroalimentaire russe

se montrer plus active sur les

marchés internationaux. Et pas

uniquement avec les céréales,

mais aussi avec les produits finis.

Après le gaz,la vodka

Exportations Produits agroalimentaires

À l'heure actuelle, seules 12 so-ciétés russes exportent des pro-duits agroalimentaires, et plu-sieurs d'entre elles ont été rachetées par des multinatio-nales : le producteur de jus de fruits et de produits laitiers Wimm-Bill-Dann (acquis par PepsiCo), le glacier Rousski Kho-lod (qui exporte de petits volumes vers les USA), les producteurs de viande en conserve de Deïva et Soveren... Une des raisons de la très faible pénétration des mar-chés occidentaux est que les pro-duits des compagnies russes ne correspondent pas à la demande.

La Russie pourrait commencer

à augmenter ses exportations avec la vodka, produit qui bénéfi cie du meilleur taux de pénétration. Selon le président du Centre d'étude des marchés de l'alcool (TsIFFRA) Vadim Drobiz, pour augmenter les volumes, la Russie a besoin d'une politique volon-tariste. Outre la vodka, d'autres produits ont de bonnes perspec-tives : la farine, le beurre, les oléa-gineux et les produits de trans-formation de la betterave sucrière. Selon M. Drobiz, pour les deux dernières catégories, il est tout à fait réaliste d'augmenter les li-vraisons dès aujourd'hui. Les ex-portations russes de farine, selon lui, peuvent être multipliées par deux. Mais la hausse est freinée par la structure du marché. La farine ne représente en effet que 10% du marché mondial du blé. Et les principaux pays exporta-teurs s'y sont résignés depuis longtemps, en exportant du grain non transformé.

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Le succès que connaissent les polars venus d’ailleurs, que ce soit de Scandinavie, de Chine ou de Grèce prouve, si besoin était, que la littérature policière peut proposer, outre un diver-tissement et une part d’exotisme, une grille de lecture pertinente pour chaque société. Les lecteurs ne seront pas déçus par le thril-ler politique de Tchinguiz Ab-doullaïev, écrivain azéri et rus-sophone qui met en scène un privé chargé de démêler une in-trigue qui se déroule dans cette Russie nouvelle, désossée, dé-senchantée, manipulée, hantée elle aussi par la menace terro-riste islamiste, alors qu’en son cœur se nouent de redoutables alliances entre politiques, ma-fi eux et anciens agents du KGB devenus désormais leurs hommes de main.

Dans cette deuxième enquête publiée par les éditions de L’aube, nous retrouvons Dron-go, étrange personnage, beau gosse solitaire, taciturne et fa-tigué, bien qu’à peine quadra-génaire, esthète et séducteur, sans être pour autant un consommateur effréné. Il boit modérément, soigne sa mise, n’aime pas se lever tôt et son cœur bat la chamade, car « sa conscience était soumise à trop de pressions, et son cœur pei-nait à supporter ces investiga-tions, ces tensions, ces tracas qui faisaient la trame de sa vie ».

Avec l’effondrement de l’em-pire, Drongo a perdu la natio-nalité soviétique. Natif de Bakou en Azerbaïdjan, il partage son temps entre les deux capitales, passe aux yeux des Russes pour un Azéri et aux yeux des Azé-ris pour un Russe. Avec les chan-gements politiques, il a aussi perdu son travail au KGB. Il a été débarqué dans les années 90 et a fait le choix, insolite en Rus-sie, de devenir détective privé. Dans ce pays qu’il ne reconnaît plus, il passe pour un commu-niste, continue à assumer les exi-gences de sa fameuse conscience et à défendre, seul, les valeurs auxquelles il croit : celle d’une nation pluriethnique, celle du droit contre l’injustice et la cor-ruption, celle de l’abnégation contre les intérêts personnels et de la sensibilité contre le cy-nisme.

Cette fois Drongo est sollici-té par le directeur d’un journal pour enquêter sur la mort d’un de ses collaborateurs, Zvona-riov, jeune journaliste dont la curiosité n’a d’égale que l’am-bition. L’enquête sur fond de campagne présidentielle l’amè-nera à démêler une intrigue pleine de rebondissements qui permet au passage à l’auteur, ancien membre des services se-crets, de signaler qu'il éprouver une nostalgie pour l'URSS. Ce qu'il décrit paraît la justifi er, et rendu compréhensible cette sur-prenante nostalgie d’une partie de la population russe.

Christine Mestre

CHRONIQUE LITTÉRAIRE

Agent secret nostalgique

TITRE : LE FARDEAU DES IDOLESAUTEUR : T. ABDOULLAÏEV ÉDITION : DE L’AUBETRADUIT PAR R. GIRAUD

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MARIA AFONINALA RUSSIE D’AUJOURD’HUI

Dans son restaurant Varvary à

Moscou, Anatoly Komm initie les

Russes à la haute cuisine. À Gand

le 30 juin, il proposera un menu

« à la russe » pour les Belges

dans le cadre de Gelinaz!

Bortsch et foie gras dans les bagagesGastronomie Anatoly Komm, l'unique chef russe cité dans le Guide Michelin

ne m’ont pas prolongé mon visa, explique le chef russe placidement. Aujourd’hui, on me propose sou-vent d’ouvrir des restaurants à Londres, Paris, New York et ail-leurs. Les plus actifs sont les Chinois », ajoute-t-il avant de pa-rier que les Londoniens ont le plus de chances de voir leur ville ac-cueillir son prochain établissement. Pas simple : « Un restaurant, ce n’est pas qu'un chef : il faut aussi un partenaire local fi able, c’est très difficile à trouver ».

Komm n’aime pas l’étiquette de fondateur de la cuisine molécu-laire en Russie, dont on l’a affublé. « Ils délirent », dit-il. Au congrès des cuisiniers à San Sebastian (Es-pagne) en 2007, il a présenté un exposé démontrant que la cuisine moléculaire et les techniques de modifi cation de la texture du pro-duit n’étaient en rien innovantes.

La passion d’Anatoly Komm pour la gastronomie est née d’un amour d’enfance : les biscuits de sa grand-mère. Aujourd’hui, à 46 ans, la plu-part passés en cuisine, il ne regrette pas une seconde son choix de vie. Celui-ci se dessina en 1991, lorsqu’Anatoly se mit à voyager à travers le monde.

Chaque fois que quelque chose d’intéressant ou d’intrigant le re-tenait quelque part, il s’arrangeait pour faire un stage en cuisine. Les chefs ne refusaient jamais ses ser-vices. L’une de ses premières ex-périences fut un petit restaurant à Hong-Kong, dans le quartier du marché aux poissons. Et début mai 2012, dans le cadre du projet « Hong-Kong, vingt ans plus tard », Komm est retourné sur les lieux de ses premières leçons culinaires. Il en a profi té pour montrer ce qu’il a appris entretemps, dans le res-taurant Amber (37ème au World’s 50 Best Restaurants) à l’hôtel Man-darin Oriental.

C’est à la brasserie Green de Ge-nève qu’il commença à voler de ses propres ailes. Malgré la courte vie du restaurant, le talent de Komm est salué par les critiques du Michelin. « De la bonne nour-riture pour des prix honnêtes, mais j’ai dû revendre rapidement l’éta-blissement, parce que les Suisses

Selon lui, 99% de ce que l’on ap-pelle la cuisine moléculaire au-jourd’hui a été créé en Russie. L’in-dustrie alimentaire soviétique utilisait ces technologies pour les cosmonautes et des explorateurs

polaires ou pour la conservation des vitamines dans les fruits.

Ce qui ne veut pas dire que la gastronomie du pays a su évoluer. « La cuisine russe contemporaine se situe au niveau de la cuisine française il y a cent ans. La gas-tronomie française s’est dévelop-pée, la russe est demeurée lourde

qu’il n’y avait pas assez d’étoiles Michelin pour ce que je fais ! » [aucun restaurant en Russie ne pos-sède d’étoile Michelin, ndlr].

Varvary propose des « spectacles gastronomiques », Komm prépa-rant lui-même des plats de très haute cuisine pour une poignée de convives. On peut y participer en s’inscrivant au préalable pour la modique somme de 215 euros par personne. Ou bien dîner plus sim-plement, à partir de 75 euros le plat - pas donné, même pour un restaurant moscovite. La plupart des convives sont des étrangers.

D’où le nom du lieu, Varva-ry [« Les Barbares » en français]. « J’adore ce nom de Barbares ! », avoue Komm. Dans un sourire ma-licieux, il ajoute qu’il n’initie pas seulement les étrangers à la haute cuisine, mais également ses conci-toyens.

Anatoly Komm dans son restaurant Varvary.

EN LIGNE

La recette du chefSur notre site web, Anatoly Komm présente sa recette de la « Clai-rière printanière » et décrit la haute cuisine à base de produits traditionnels du pays, comme le topinambour qui était utilisé à la place de la pomme de terre avant Pierre le Grand. Ce qui ne l’em-pêche pas d’accommoder les pro-duits russes à la truffe.

Bon appétit !

Mariinsky 2 : la maison d'opérase dédouble

core la présence du pianiste Denis Matsuev et du violoniste Leoni-das Kavakos, réunis pour un best of musical des plus grands com-positeurs de tous les temps.

Une programmation à la hau-teur des attentes, qui laisse tout le monde satisfait et repu. Les musiciens sont rassurés : « Nous attendions de jouer dans la salle remplie. C’est toujours risqué, l’acoustique peut changer. Mais, rien à redire », sourit Olessia, vio-loniste de l’orchestre sympho-nique du Mariinsky.

Le public est conquis. À la sor-tie, les superlatifs fusent : « Gran-diose, magnifique, inégalé, im-pressionnant ». Et les sourires resplendissent. Apparemment, l’intérieur fait oublier l’extérieur.

Catherine Barré, présidente de l’ATHEMA (Association française des amis du théâtre Mariinsky), fondée en 2004, jubile. « Le ré-sultat est tout simplement par-fait. Ce soir Valéry Guerguiev a fait montre de tout son savoir-faire artistique et technique. C’est un homme de vision qui a le cou-rage de prendre des risques, de dépasser les difficultés et de faire rêver. Car l’art, c’est aussi la lé-gèreté. Quand aux contestations, rappelez-vous les réactions face à la Pyramide du Louvre. On sait tous qu’il faut du temps pour s’ha-bituer et accepter la nouveauté ».

Guerguiev répète inlassable-ment que, pour lui, l’essentiel est de créer un lieu vivant d’échange,

La perfection et la rigueur de la salle de concert ont de quoi ré-concilier tout le monde. Selon Isa-belle Partiot-Péri, architecte fran-çaise et metteur en scène ayant travaillé en 2006 et 2009 sur des spectacles du Mariinsky : « On dirait que Guerguiev a pris toutes les contraintes classiques des salles d’opéra et de théâtre pour les résoudre au mieux. Acous-tique, distance, inclinaison, lu-mière... Le rapport salle/scène est optimal, il y a une véritable proxi-mité entre le public et la scène. La visibilité est assurée de par-tout même des balcons latéraux et sans se tordre le cou. Le tracé des balcons allant jusqu’au cadre de scène crée une ligne de fuite qui porte le public vers la scène. Tout est pensé. Le sol est posé non sur du béton mais sur une structure en bois qui crée un effet de résonnance ».

Pour le gala d’ouverture, Valé-ry Guerguiev nous en met plein la vue. Un véritable feu d’artifi ce de stars avec les plus grandes voix russes actuelles : Anna Netrebko, Olga Borodina, Evgueny Nikitine et un invité de marque, Plácido Domingo. Sans oublier les deux orchestres symphoniques, le chœur d’enfants, mais aussi les étoiles incontestées du ballet comme Ouliana Lopatkina, Diana Vichneva et les élèves de l’Aca-démie de ballet Vaganova, ou en-

accessible au plus grand nombre. « La scène historique ne pouvait tout simplement plus contenir le très nombreux public, ni tous les projets que je souhaite réaliser ». En arrivant sur son nouveau lieu de travail, il n’hésite pas à faire entrer avec lui une vingtaine de fervents admirateurs restés de-vant le théâtre sans tickets.

Le service de presse affirme que le prix des tickets restera iden-tique à celui du Mariinsky histo-rique (de 12 à 30 euros générale-ment) afi n de garder son public. Il insiste également sur sa volon-té de faire renaître les chœurs d’enfants et, grâce aux nouveaux moyens techniques, d’enregistrer

toujours plus de concerts et d’opé-ras avec son label Mariinsky, fondé en 2009.

C’est comme si ce lieu avait pour vocation de donner un nou-vel élan à la force créatrice et de porter la ville à un niveau cultu-rel mondial. « Les mécontents n’ont qu’à venir à un spectacle, on en reparlera ensuite », tranche l’architecte canadien Jack Dia-mond pour mettre fi n à la polé-mique. Rendez-vous pour l’inau-guration de l’amphithéâtre de 200 places sur le toit du Mariinsky 2, lors du prochain festival d’art ly-rique Étoiles des Nuits Blanches de Saint-Pétersbourg, qui se tien-dra jusqu'au 28 juillet.

SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE

et grasse. C’est à ça qu’il faut tra-vailler ».

Pour ouvrir son restaurant Var-vary, Anatoly Komm a dû vendre ses précédentes enseignes (Anato-ly Komm, Green-Grill palace, Kou-pol, Khartchevnïa Komm.A), mais sa nouvelle maison refl ète au mieux sa vision de la cuisine russe.

La carte annonce la couleur : « Tous les produits proviennent du terroir russe et sont une fi erté de l’agriculture nationale ». Car « si j’ouvre un restaurant de cuisine russe, je suis obligé de dénicher et cuisiner les meilleurs produits lo-caux », souligne Komm.

C’est une condition primordiale pour le maestro [il aime être appe-lé ainsi, ndlr]. Certes, l’homme n’est pas des plus modestes, mais il a de bonnes raisons de penser que sa cuisine relève de l’art. Du reste, « de nombreux spécialistes m’ont dit

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" La scène historique ne pou-vait tout simplement plus accueillir le très nombreux

public, ni tous les projets que je souhaite réaliser".

" On dirait que Guerguiev a réuni toutes les contraintes classiques des salles d’opéra

et de théâtre pour les résoudre au mieux".

ILS L’ONT DIT

Valery

Guergiev

Isabelle

Partiot-Péri

DIRECTEUR ARTISTIQUE DU THÉÂTRE

MARIINSKY DE ST-PÉTERSBOURG

ARCHITECTE FRANÇAISE ET METTEUR EN SCÈNE

AU MARIINSKY

Komm n’aime pas l’étiquette de fondateur de la cuisine moléculaire en Russie, dont on l’aurait affublé à tort

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Le transfert du milieu de terrain de 24 ans, Axel Witsel, du Ben-fi ca Lisbonne au Zénith de Saint-Pétersbourg, représente la part du lion des 199 millions. Pour l’un des leaders de l’équipe de Bel-gique, le club russe a dépensé près de 40 millions d’euros, en devan-çant ainsi des monstres sacrés du football tel que le Manchester United anglais ou l’AS Roma ita-lien. En rejoignant le Zénith, Wit-sel est devenu le sixième Belge dans l’histoire du football russe.

En 2011 Jonathan Legear a dé-ménagé en Russie. Il était parfai-tement heureux au Sporting d'Anderlecht, avec lequel il a joué sept saisons, mais les dirigeants du club bruxellois n’ont pas pu résister à l’offre somptueuse des Tchétchènes. Le Terek de Grozny a versé 4,5 millions d’euros dans la caisse du club anderlechtois pour le puissant milieu droit.

L’adaptation de Legear en Rus-sie prend un peu de temps, il n’a pas encore déployé le jeu féérique pour lequel il a été racheté aux Belges. Le joueur ne trouve pas toujours sa place sur le terrain. Et il n’a pas l’air d’avoir envie de faire ses preuves à Grozny, ni en dehors du stade : en hiver 2011, il a été condamné à deux semaines de prison et à la confi scation de

Le plus exotique des joueurs au passeport belge de la L1 russe est Réginal Goreux. Las d’at-tendre une invitation de la sé-lection belge, le petit nouveau du Krylia Sovetov Samara avait d'abord choisi la modeste équipe de Haïti.

Il a rejoint le club de Samara en janvier 2013, pour 500 000 euros, et en est devenu le véri-table leader en marquant cinq p o i n t s d a n s l e s y s t è m e « but+passe », en neuf matchs.

Si l’élève du Standard conti-nue ainsi, il a des chances de débuter la prochaine saison dans l’un des grands clubs russes.

Cédric Russel était le premier footballeur belge en Russie. L’im-posant attaquant (1,92m, 86 kilos) ayant connu la gloire dans sa pa-trie, après avoir été remarqué dans le championnat anglais (il a joué pour Coventry et Southampton), s’est décidé en 2004 à déména-ger à Kazan.

L’inamovible entraineur du Rubin, Kourban Berdyev, n’a pas

L’avenir n’est pas sans nuages pour un autre joueur de nationalité belge : Mehdi Carcela-Gonzalez.

En 2007, le défenseur prometteur Nicolas Lombaerts est passé de La Gantoise au Zénith. Nico a couté 4 millions d’euros au club pétersbourgeois et s’est révélé complètement à la hauteur de l’investissement. Devenu un dé-fenseur irremplaçable, le joueur belge a remporté avec le Zénith trois titres de champion et la Coupe de Russie, ainsi que deux trophées internationaux  : la Coupe de l’UEFA et la Super-coupe d’Europe.

En neuf années passées en Rus-

AXEL WITSEL

JONATHAN LEGEAR

RÉGINAL GOREUX

CÉDRIC RUSSEL

MEHDI CARCELA-GONZALEZ

NICOLAS LOMBAERTS

CLUB : ZENITH, SAINT-

PÉTERSBOURG

CLUB : TEREK, GROZNY,

TCHÉTCHÉNIE

CLUB : KRYLIA SOVETOV,

SAMARA

CLUB : RUBIN, KAZAN,

TATARSTAN

CLUB : ANJI, MAKHATCHAKALA,

DAGUESTAN

CLUB : ZENITH, SAINT-PÉTERSBOURG

Afflux de footballeurs belgesFOOTBALL

D’année en année, les footballeurs belges jouent un rôle de plus en plus important dans le championnat russe. Les clubs russes ont occupé la deuxième place au monde pour les dépenses

en achat de joueurs issus d’autres championnats en 2012. En tout, les équipes de la Ligue 1 (L1) ont dépensé 199 millions d’euros (seuls les clubs anglais se sont montrés plus généreux, avec 244

millions d’euros). Six joueurs belges évoluent aujourd'hui dans le championnat russe. Certains s'y sentent à merveille et développent leur carrière, tandis que d'autres peinent à s'acclimater.

lésiné sur les moyens : 1,1 million d’euros. À l’époque, c’était le transfert le plus cher de l’histoire du club.

Russel a bien commencé la sai-son dans la capitale du Tatars-tan, en marquant un but dès son premier match. Mais ces débuts glorieux ont tourné au fi asco : Cé-dric se blessait sans cesse et le mal du pays le rendait triste.

En une année, Russel n’a joué que dans six matchs officiels et a fini par accepter avec joie la proposition du Standard de Liège, qui a racheté l’attaquant pour seu-lement 250 000 euros.

Le pupille du Standard de Liège est passé à l’Anji Makhatchkala comme l’un des joueurs les plus prometteurs d’Europe.

Le club de l’homme d’affaires daghestanais Suleiman Kerimov a dépensé 5,7 millions d’euros pour le transfert du milieu offensif, au nez et à la barbe du Spartak de Moscou.

Carcela-Gonzalez a joué la der-nière saison à un haut niveau, d’abord pour la sélection natio-nale belge puis marocaine. Mais l’arrivée à Anji du Brésilien Wil-lian a remis en question l’avenir de Mehdi. Cette année, il n’a joué que 19 matchs tous tournois confondus, la plupart du temps en remplaçant.

Anderlecht rêve de le rapatrier, mais le prix est trop élevé : le club daghestanais ne veut pas vendre le joueur à moins de 10 millions d’euros.

sie, Lombaerts a parfaitement ap-pris le russe et n’a encore jamais refusé une interview à un jour-naliste. Son grand professionna-lisme a d’ailleurs été récompensé. Il a été désigné meilleur défen-seur de la L1 russe pour la der-nière saison, tandis que la Juven-tus de Turin a déjà envoyé une proposition au Zénith.

Le club italien est prêt à dépen-ser 10 millions d’euros pour le joueur belge, mais il est peu vrai-semblable que le Zénith laisse par-tir son leader.

Les Russes dans le championnat belge

Aucun Russe ne joue actuellement dans le championnat belge. Dans le passé, les joueurs de l’équipe nationale russe Dmitri Boulykine et Oleg Veretennikov s'y sont fait remarquer. Mais c’est le milieu de terrain AndreÏ Demkine qui a eu le plus de succès en Belgique. Il a joué 87 matchs en première di-vision et a marqué 18 buts, dans

son permis pour conduite en état d’ivresse...

Cet épisode ne lui a rien appris et le 7 octobre 2012, Legear, à nou-veau saoûl au volant, a heurté en Porsche Panamera la supérette d’une station-service dans la ville belge de Tongres. Cela lui a valu la gloire sur Youtube, mais en

guise de punition, ses vacances se sont transformées en une vi-site forcée des hôpitaux et écoles de Liège pour enseigner la bonne conduite.

Malgré toutes ces aventures, le Terek continue à compter sur Le-gear et lui accorde un rôle im-portant cette saison.

Article préparé parTimour Ganeev

trois clubs différents : le KV Cour-trai, le Germinal et le KSK Beveren. Aujourd’hui, AndreÏ se souvient avec tendresse des années passées en Belgique : « J’ai passé les meil-leures années de ma carrière au sein du championnat de Belgique. Je continue à suivre les matchs de la ligue, en supportant tous mes anciens clubs ».

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