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Ce supplément est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta (Moscou, Russie) qui assume seule l'entière responsabilité de son contenu Distribué avec Mercredi 5 décembre 2012 Plaisirs terrestres et fascination pour la mort L'artiste flamand Hans Op de Beeck est l'un des invités à l'exposition de Moscou. P. 7 Moscou s'offre un immense musée Juif Le Musée Juif et Centre de Tolérance, financé par des dons privés, vient d'ouvrir ses portes dans la capitale. P. 7 PAGE 2 PAGE 5 Oural universel Ekaterinbourg, capitale indus- trielle de l'Oural, dépose sa can- didature pour organiser l'expo- sition universelle de 2020. Les rivaux n'ont qu'à bien se tenir. PAGE 4 Un homme macule de sang le manteau d'une activiste des droits des animaux lors d'une manifestation anti-fourrure à Saint-Péters- bourg, le 25 novembre 2012. PHOTO DU MOIS Manifestation anti-fourrure Modeler la ville soi-même et sans attendre les autorités en termes de niveau de dévelop- pement des infrastructures cy- clables. Au cours de ses déplace- ments quotidiens à vélo, il s’est mis à marquer sur la carte de la ville les routes les plus commodes. Ainsi a-t-il d’abord dressé une carte sur papier, avant de la convertir au format électronique. L’initiative du cycliste a attiré l’at- tention des médias, et son mou- vement a ensuite commencé à ga- gner en popularité. L'objectif principal du « Partiza- ning » (du mot russe « partizan », signifiant maquisard) est d’amé- liorer la ville et de modifier son infrastructure de manière auto- nome, sans attendre que les au- VLADIMIR ERKOVITCH LA RUSSIE D'AUJOURD'HUI Court-circuitant les pouvoirs publics, les adeptes du « Partizaning » créent des passages piétons, des pistes cyclables, installent des bancs dans la rue. Mais qui sont-ils ? Société Initiatives citoyennes et urbaines SUITE EN PAGE 3 Depuis novembre, les Mosco- vites chaussent leurs patins à glace et glissent sur les 70 patinoires intérieures et exté- rieures de la capitale. La pati- noire la plus centrale du pays, sur la Place Rouge, s'étend des murs du Kremlin jusqu'au Mausolée de Lénine. Plus loin, en longeant les berges, on ac- cède au parc Gorki et à ses 18 000 m2 de glace... Produit de Russia Beyond the Headlines Le géant gazier russe met le paquet sur la construction de gazoducs malgré une demande faiblissante. Le président russe se rendra le 21 décembre en Belgique pour le sommet Russie-UE. Sujet brûlant : l'annulation du régime des visas. EN LIGNE SUR LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE Aimez-vous le folk instrumental ? Balalike it ! LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE/16683 torités municipales s'y mettent. Les activistes de ce singulier mou- vement s’occupent de presque tous les aspects de l’infrastruc- ture urbaine, y compris des pas- sages pour piétons, des panneaux routiers, des pistes cyclables, des trottoirs, des cours, etc. Le mouvement a été créé grâce aux efforts des deux Moscovites, Anton « Make » Polski et Igor Ponossov. Anton a commencé par dresser une carte de Moscou pour les cyclistes, la capitale russe étant loin derrière les villes européennes L'âge de glace autour du Kremlin L'âge de glace autour du Kremlin SUITE EN PAGE 8 © ILIA PITALEV_RIA NOVOSTI © ALEKSNDER GANIUSHIN © AP Poutine à Bruxelles Gazprom fonce © RUSLAN SUKHUSHIN © PHOTOSHOT/VOSTOCK-PHOTO © PHOTOXPRESS © ALAMY/LEGION MEDIA

La Russie d'Aujourd'hui

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La Russie d'Aujourd'hui est une source d'informations politiques, économiques et culturelles internationalement reconnue. Elle propose une couverture médiatique réalisée sur le terrain par des journalistes possédant une connaissance en profondeur du pays, ainsi que des analystes et un vaste éventail d'opinions sur les événements actuels.

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Page 1: La Russie d'Aujourd'hui

Ce supplément est édité et publié par Rossiyskaya Gazeta (Moscou, Russie) qui assume seule l'entière responsabilité de son contenu

Distribué avec

Mercredi 5 décembre 2012

Plaisirs terrestres et fascination pour la mortL'artiste flamand Hans Op de Beeck est l'un des invités à l'exposition de Moscou.

P. 7

Moscou s'offre un immense musée JuifLe Musée Juif et Centre de Tolérance, financé par des dons privés, vient d'ouvrir ses portes dans la capitale.

P. 7

PAGE 2 PAGE 5

Oural universel

Ekaterinbourg, capitale indus-trielle de l'Oural, dépose sa can-didature pour organiser l'expo-sition universelle de 2020. Les rivaux n'ont qu'à bien se tenir.

PAGE 4

Un homme macule de sang le manteau d'une activiste des droits

des animaux lors d'une manifestation anti-fourrure à Saint-Péters-

bourg, le 25 novembre 2012.

PHOTO DU MOIS

Manifestation anti-fourrureModeler la ville soi-mêmeet sans attendre les autorités

en termes de niveau de dévelop-pement des infrastructures cy-clables. Au cours de ses déplace-ments quotidiens à vélo, il s’est mis à marquer sur la carte de la ville les routes les plus commodes. Ainsi a-t-il d’abord dressé une carte sur papier, avant de la convertir au format électronique. L’initiative du cycliste a attiré l’at-tention des médias, et son mou-vement a ensuite commencé à ga-gner en popularité.

L'objectif principal du « Partiza-ning » (du mot russe « partizan », signifi ant maquisard) est d’amé-liorer la ville et de modifi er son infrastructure de manière auto-nome, sans attendre que les au-

VLADIMIR ERKOVITCHLA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Court-circuitant les pouvoirs

publics, les adeptes du

« Partizaning » créent des

passages piétons, des pistes

cyclables, installent des bancs

dans la rue. Mais qui sont-ils ?

Société Initiatives citoyennes et urbaines

SUITE EN PAGE 3

Depuis novembre, les Mosco-vites chaussent leurs patins à glace et glissent sur les 70 patinoires intérieures et exté-rieures de la capitale. La pati-noire la plus centrale du pays, sur la Place Rouge, s'étend des murs du Kremlin jusqu'au Mausolée de Lénine. Plus loin, en longeant les berges, on ac-cède au parc Gorki et à ses 18 000 m2 de glace...

Produit de Russia Beyond the Headlines

Le géant gazier russe met le paquet sur la construction de gazoducs malgré une demande faiblissante.

Le président russe se rendra le 21 décembre en Belgique pour le sommet Russie-UE. Sujet brûlant : l'annulation du régime des visas.

EN LIGNE SURLARUSSIEDAUJOURDHUI.BE

Aimez-vous le folk instrumental ? Balalike it !LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE/16683

torités municipales s'y mettent. Les activistes de ce singulier mou-vement s’occupent de presque tous les aspects de l’infrastruc-ture urbaine, y compris des pas-sages pour piétons, des panneaux routiers, des pistes cyclables, des trottoirs, des cours, etc.

Le mouvement a été créé grâce aux efforts des deux Moscovites, Anton « Make » Polski et Igor Ponossov. Anton a commencé par dresser une carte de Moscou pour les cyclistes, la capitale russe étant loin derrière les villes européennes

L'âge de glace autour du KremlinL'âge de glace autour du Kremlin

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Poutine à Bruxelles Gazprom fonce

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INNA SOBOLEVALA RUSSIE D'AUJPURD'HUI

Les experts considèrent que la

Russie peut contribuer à réguler

les processus mondiaux, à

condition toutefois d'éviter

l’écueil d’une trop forte

politisation des débats.

Briser la dynamique de criseRelations internationales La Russie prend début décembre la présidence du G20 et du G8

« La présidence du G20 confère un statut particulier capable d’accroître l’infl uence de la Rus-sie sur la scène internationale et de mettre en avant nos initia-tives, a déclaré au journal Kom-mersant le directeur général du Conseil russe pour les affaires internationales Andreï Kortou-nov. Tout comme dans le cas de la présidence russe à l’APEC. D’autant que le G20 s’avère au-

Le 1er décembre a débuté la pré-sidence russe du G20, plateforme de dialogue entre les grandes puissances économiques et les pays en développement. À cette occasion, le président Poutine a prononcé un discours où il énonce les priorités de la Russie à ce poste. Quelques unes sont déjà connues : stimuler les in-vestissements, relancer le mar-ché du travail et optimiser le fonctionnement du FMI.

Le sommet du G20 se tiendra à Saint-Pétersbourg les 5 et 6 septembre 2013, a confi rmé le chef de l’administration prési-dentielle Sergueï Ivanov le 26 novembre à la réunion du comi-té d’organisation. Selon lui, du-rant sa présidence, la Russie s’ef-forcera de proposer «  des solutions concrètes visant à as-sainir l’économie mondiale ».

La régularisation des secteurs fi nanciers et l’amélioration du travail du FMI seront également à l’ordre du jour. Comme lors du sommet précédent, la Russie « propose d’emblée de réunir les chefs d’États membres du BRICS » et d’organiser des tables rondes avec des organismes in-ternationaux et spécialisés, ainsi qu’avec des pays ne faisant pas partie du G20, a ajouté Ivanov.

« Ce sommet devrait aboutir à un document concret et effec-tif dans lequel seront défi nis les étapes successives que chaque pays devra entreprendre de ma-nière collective mais aussi au ni-veau national pour assurer un développement équilibré et stable de l’économie mondiale », a précisé Ivanov.

jourd’hui le principal instrument de régularisation de l’économie internationale ».

D’ailleurs, selon un expert, cette présidence ne représente pas uniquement une chance pour Moscou mais également un défi . « De notre capacité à agir avec précision et efficacité, à déter-miner le contenu du programme et de notre professionalisme or-ganisationnel, dépendra la pos-

Poutine devrait effectuer quatre visites à l'étranger d'ici fin 2012.

" La présidence du G20 et du G8 sera axée en priorité sur la résolution des problèmes

de sécurité alimentaire. Nous allons partager notre expertise avec les agronomes des pays en développe-ment. Nous souhaitons également renforcer le Système d'Information du Marché Agricole".

" Le G20 a été formé en période de crise aiguë et l'objectif principal est d'em-

pêcher sa répétition. Le second ob-jectif est d'aider les pays à stopper le ralentissement de la croissance".

ILS L'ONT DIT

Guennadi

Gatilov

Xenia

Youdaïeva

VICE-MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

DIRECTRICE DU CONSEIL DES EXPERTS AUPRÈS

DU PRÉSIDENT RUSSE

millions d'euros. C'est le bud-get assigné pour l'organisation du sommet. Une somme plus modeste que celle dépensée pour le som-met de l'APEC.

124EN CHIFFRES

Moscou veut stimuler les investissements, relancer le marché de l'emploi et optimiser le travail du FMI

sibilité de faire valoir nos pro-positions », a-t-il expliqué.

D’après le vice-président du centre de recherche politique PIR Dmitri Polikanov, la Russie pour-ra contribuer à la régularisation des processus mondiaux si elle se concentre sur les questions éco-nomiques et fi nancières en « évi-tant toute politisation du G20 ».

« Aujourd’hui, le champ d’ac-tion du G20 est plus large que celui du G8 ou de nombreux autres organismes internatio-naux, est persuadé l’expert. La Russie devrait profi ter de cette présidence pour soulever de nou-veau la question de la création d’une devise de réserve, d’autant que les pays du BRICS ont l’in-tention de créer une alternative au FMI ».

Une première réunion des mi-nistres des Finances et des re-présentants des Banques cen-trales des pays du G20 est prévue à Moscou les 15 et 16 février 2013.

Par ailleurs, Moscou prévoit d’autres événements de politique étrangère pour décembre. Le journal Kommersant a annoncé, d’après une source proche de l’administration présidentielle, qu’avant la fin 2012, Poutine compte effectuer quatre visites à l’étranger.

Le 5 décembre, il a prévu d'as-sister au Conseil des chefs d’États de la CEI à Achkhabad au Turk-ménistan, le 21 au sommet Rus-sie-UE à Bruxelles et le 24 à une réunion au sommet entre la Rus-sie et l’Inde à Dehli. Selon la source, Vladimir Poutine a « la ferme intention d’être présent à toutes les rencontres ».

Le dernier voyage à l’étranger du président russe date du 5 oc-tobre. Il s’était rendu au Tadji-kistan, après quoi toutes ses vi-sites à l’étranger ont été annulées ou déplacées, comme les visites prévues au Pakistan, en Turquie et au Cambodge.

EN BREF

La Douma pourrait adopter le 14 décembre une loi anti-tabac interdisant de fumer dans les lieux publics, a déclaré le 23 no-vembre le premier vice-président de la Douma, Alexander Joukov.

Le gouvernement russe a sou-mis fi n octobre à la Douma un projet de loi visant à interdire la consommation de tabac dans les lieux publics à partir de 2015.

Il s'agit d'améliorer la légis-lation de protection de la santé publique contre l'exposition à la fumée et les effets de l'usage du tabac, en tenant compte de la convention-cadre pour la lutte antitabac de l'Organisation mondiale de la santé.

Le 18 novembre à Mons s'est tenue la consécration de l'église du saint Archange Michel (qui est en outre le patron de Bruxelles) récemment rénovée. Étaient présents à la cérémonie le métropolite Sawa de Varsovie et de toute la Pologne, l'arche-vêque Simon du diocèse de Bruxelles et de Belgique et l'évêque Porphyre de Naples, qui représente l'Église de Chypre auprès de l'Union européenne.

La consécration a coïncidé avec le 150ème anniversaire de la présence permanente de l'Église orthodoxe russe dans le Royaume de Belgique.

Un projet de loi

anti-tabac

Une église

orthodoxe à Mons

Le maire de Moscou Sergueï So-bianine soutient la proposition visant à autoriser les graffitis dans les passages souterrains. « En aucun cas je ne m'oppose-rai à ce que vous décoriez ces espaces en les rendant plus propres, plus clairs et plus beaux », a-t-il dit.

Les passages souterrains sont souvent dans un état lamentable, mais ils ont été lavés et repeints ces derniers mois, a-t-il déclaré lors d'une réunion sur la poli-tique envers la jeunesse.

M.Sobianine a également ap-pelé à la mise en place de petits points de vente dans les passages souterrains. Il a suggéré que la ville alloue une quantité consi-dérable d'espace souterrain pour la publicité et appelé à utiliser les recettes pour fi nancer l'en-tretien. Il a poursuivi en disant qu'il allait demander à l'archi-tecte en chef de Moscou de prendre en compte les proposi-tions faites par des graffeurs, jusqu'ici perçus comme des mar-ginaux.

Le maire de

Moscou apprécie

les graffi tis

NIKOLAUS VON TWICKELTHE MOSCOW TIMES

Le ministère des Affaires

étrangères a menacé fin

novembre l'Union européenne de

représailles si la levée des visas

n'est pas mise en place à temps

pour les JO de 2014 à Sotchi.

Moscou s'impatiente etmenace l'UE de « représailles »

Visas Les négociations visant à lever le régime des visas entre la Russie et l'Union europénne piétinent

comptait sur l'UE pour travail-ler au même rythme.

Les responsables européens ont souligné dans le passé que le pro-gramme de « démarches com-munes » n'impliquait aucun en-gagement en matière de calendrier.

Une mission de l'UE inspecte-ra les postes frontières avec

Anvar Azimov, l'envoyé spécial du ministère chargé des négocia-tions sur les visas avec l'UE, a déclaré le 27 novembre que Mos-cou voulait voir une percée avant la fi n de 2013.

« Nous serons patients encore un an. Mais il est difficile de pla-cer les Russes sous le joug. La [ri-poste] sera adaptée et asymé-trique  », a-t-il déclaré aux journalistes, selon Interfax.

Après des années de vaines ten-tatives pour assouplir les restric-tions en matière de visas, l'UE et la Russie ont lancé l'année der-nière des «  démarches com-munes ». M.Azimov a suggéré que Moscou remplirait ses obligations dans le cadre du programme d'ici la mi-2013 et que la partie russe

l'Ukraine, le Kazakhstan et les États baltes au cours du mois de décembre. Les experts sont scep-tiques sur la possibilité de pro-grès rapides sur ce dossiers, ci-tant des réserves d'ordre politique parmi les principaux États de l'UE. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lors d'en-

tretiens au Kremlin le 16 no-vembre que les progrès seront lents en raison de préoccupations liées à la sécurité.

M.Azimov a indiqué que 17 pays de l'UE étaient prêts à « ac-célérer » le processus, tandis que 10 autres membres s'y opposent. Il a ajouté que le président Vla-dimir Poutine soulèverait la ques-tion lors du sommet UE-Russie à Bruxelles, fi n décembre.

Le représentant du ministère des Affaires étrangères a égale-ment déclaré que l'accord tant souhaité sur l'assouplissement du régime des visas ne serait pas signé lors du sommet du 21 dé-cembre.

Cet accord, qui devrait intro-duire des visas de longue durée à entrées multiples pour les hommes d'affaires, les journalistes et les employés d'ONG, est en sus-pens en raison de divergences sur ce qu'on appelle les détenteurs de passeports de service.

Moscou affirme vouloir instau-rer une exemption de visa pour les titulaires de ces passeports

non-diplomatiques, parmi les-quels fi gure un large éventail de représentants du gouvernement. Les négociateurs de l'UE ont re-fusé de le faire, invoquant des pré-occupations en matière de sécu-rité et le fait que beaucoup d'États membres de l'Union ne possèdent pas une telle catégorie de passe-ports.

Le ministère des Affaires étran-gères a soudainement soulevé la question des passeports de ser-vice l'an dernier, et les diplomates ont estimé qu'il s'agissait d'une tactique délibérée pour gâter les pourparlers.

Moscou a augmenté la pression unilatéralement en mettant fi n à un moratoire sur les visas pour les équipages de compagnies aé-riennes. En conséquence, les transporteurs de onze pays de l'UE ont dorénavant besoin d'ob-tenir un visa pour le personnel desservant les vols à destination de la Russie grâce à une nouvelle procédure qu'ils jugent coûteuse et lourde.

M. Azimov a déclaré mardi que Moscou avait reporté sa date li-mite du 1er novembre au 1er dé-cembre après que certaines com-pagnies aériennes ont échoué à obtenir des visas pour leurs équi-pages. Il n'a pas donné plus de précisions.

Article publié dansThe Moscow Times

Le régime des visas entre la Russie et l'UE, un dossier épineux.

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Les méthodes du professeur

Vladimir Bazarnyi réhabilitent le

pupitre à l’ancienne, le porte-

plume et les cours séparés pour

garçons et filles. Leur succès

suscite l’engouement.

Remise en cause des idées reçues, même la mixité

Éducation Du nouveau avec de l’ancien

maladies survenant à l’âge adulte sont liées aux conditions d’étude dès la petite enfance.

Dans une position assise pro-longée et inadaptée, l’énergie se transforme en nervosité, produi-sant l’épuisement de l’écolier, avec des conséquences sur la santé. En alternant fréquemment la posi-tion debout, puis assise, le risque disparaît.

Bazarnyi est aussi favorable à une éducation où les fi lles et les garçons sont séparés, en particu-lier dans les petites classes. Pas question d’interdire la commu-nication entre les deux sexes, mais de mener des cours différents te-nant compte des particularités d’acquisition des connaissances selon le sexe. Avant la révolution, fi lles et garçons étudiaient dans des écoles distinctes. En 1917, les bolcheviks avaient mis un terme à ce système considéré comme une « relique du passé ».

Certaines écoles russes y sont revenues. Les résultats sont pro-bants. Au lycée Harmonie (Je-leznogorsk, en Sibérie), dans les classes mixtes, seul un élève par classe reçoit la mention très bien, alors que la proportion est de 25 à 35% dans les classes séparées. Aujourd’hui, en Russie, près de 2 000 écoles fonctionnent selon la méthode Bazarnyi. Leur popu-larité ne fait qu’augmenter.

Les salles de classe de l’école n° 760 à Moscou sortent de l’or-dinaire. À côté de chaque pupitre, un comptoir permet à l’élève de travailler debout. Toutes les 15 minutes, les enfants changent de position : l’enfant assis à son pu-pitre se lève, et inversement.

Autre particularité, les profes-seurs proposent, au cours de la leçon, des exercices de gymnas-tique oculaire, comme « attraper » des points lumineux qui s’allu-ment à différents endroits de la salle. Le résultat est probant : si en moyenne, 23% des écoliers moscovites souffrent de myopie, à l’école N° 760, seuls 12% d’entre eux en sont atteints.

La plume et l’encrier sont de rigueur : le stylo bille provoque-rait une altération du rythme car-diaque, alors que la plume fait travailler la main de manière rythmée.

Il s’agit là d’observations faites il y a une trentaine d’années par le professeur Vladimir Bazarnyi. Selon celui-ci, presque toutes les

La méthode Bazarnyi proscrit les tables horizontales et la mixité.

SVETLANA SMETANINALA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

« Partizaning », le nouveau civisme urbain et militant

ne faut pas attendre que les fonc-tionnaires décident de faire quoi que çe soit. Il faut agir de soi-même », dit Igor Ponossov.

Igor, Anton et leurs compères mènent des sondages pour com-prendre ce qui manque le plus aux habitants de chaque quar-tier. Ils installent des boîtes à idées, discutent avec des inter-nautes. Il arrive que des résidents s'opposent à l’installation de bancs dans leurs cours, car ils at-tirent les clochards ou de bruyant fêtards. Souvent, les gens enlèvent même les bancs « officiels », ins-tallés par les autorités de la ville.

« Nous travaillons maintenant sur le concept de zones spéciales destinées aux fêtards des rues. Ils n’ont pas d’endroits où se réunir, ce qui conduit à des frictions avec les habitants paisibles. On pour-rait faire pour eux des bancs spé-ciaux avec des bacs à sable pour éteindre les cigarettes et des boîtes pour les bouteilles. Ce n’est qu’un concept et, peut-être qu'il ne sera pas réalisé », explique Igor.

Ces « maquisards » de l’amé-

Les activistes du Partizaning réa-lisent de nombreux projets locaux dans la ville, essayant de rendre plus convivial l’environnement et d’améliorer la qualité de vie en général. Ainsi, ils se déguisent en cantonniers et tracent des pas-sages pour piétons dans les en-droits où cela leur semble néces-saire, ils installent des bancs et des panneaux routiers faits mai-son... Leurs initiatives ne sont pas toujours appréciées : les bancs sont souvent volés ou cassés, et les panneaux routiers enlevés.

Parfois, la voirie leur emboite le pas. Quelques jours après que les activistes eurent créé un pas-sage piéton dans une rue mosco-vite, de vrais cantonniers sont ar-rivés sur les lieux et ont enlevé le passage improvisé avant d'en tracer un autre, officiel, instal-leant par la même occasion un panneau routier adéquat.

« Par nos activités, nous vou-lons montrer aux gens qu’ils sont capables de changer le monde. Il

Les adeptes du Partizaning tracent aussi des passages pour piétons là où ils les jugent nécessaires...

nagement urbain ont de nom-breuses idées, dont certaines ne sont pas réalisées faute de temps et de moyens. Tous les projets du mouvement sont fi nancés de ma-nière autonome. Si une personne veut changer quelque chose dans la ville, mais ne peut pas parti-ciper personnellement au projet, elle peut si elle le souhaite trans-férer de l’argent au compte élec-tronique du mouvement pour que les autres activistes mettent ses idées en oeuvre.

En outre, Igor Ponossov et Anton Make ont créé le site du mouve-ment, www.partizaning.org, uti-lisé pour publier des rapports sur les projets réalisés, partager leur expérience et parler d’initiatives similaires dans d’autres pays. « Nous collectons sur le site des informations sur divers projets urbains, que nous considérons comme proches de Partizaning. Il y a une initiative européenne similaire, baptisée « urbanisme tactique ».

« La différence entre les deux mouvements est dans l’attitude sur l’art urbain : il se présente au second plan pour nous, tandis qu’en Occident, c’est l’essentiel, car là-bas, ce sont des designers, des artistes et des architectes qui s’engagent dans l’urbanisme tac-tique. Pour eux, l'aspect visuel est au premier plan, tandis que pour nous, c’est la fonctionnalité. Leurs actions sont alors plus belles et propres, tandis que les nôtres sont plus marginales », explique Igor Ponossov.

Les actions des activistes du Partizaning sont souvent consi-dérées comme des infractions ad-ministratives. Par exemple, le tra-çage non-autorisé d’un passage pour piétons est passible d’une amende de près de 37 euros. Les « guérilleros » sont bien conscients de la nature « anarchiste » de leurs actions, mais ils estiment que c’est le seul moyen de changer les choses en mieux.

Le Partizaning a commencé à se propager à travers le pays de-puis un bon moment. Des inter-ventions similaires à celles qu’or-ganisent Igor, Anton et leurs amis, ont régulièrement lieu à Saint-Pétersbourg, à Novossibirsk et dans d’autres villes russes. Il n’existe cependant pas de struc-ture commune et le mouvement se développe spontanément. Cer-tains croient que le Partizaning est trop anarchique pour avoir une infl uence réelle sur la vie ur-baine. Mais, malgré tout, les ac-tivistes déploient tous leurs ef-forts pour prouver le contraire, en traçant des passages piétons et en installant des bancs.

SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE Les activistes mènent des sondages pour comprendre ce qui manque le plus aux habitants du quartier

Tous les projets du mouvement sont financés avec de l'argent récolté de manière autonome

TIMOUR GANEEVLA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Un grand nettoyage des tribunes

devrait se produire à la suite du

grave incident survenu le 17

novembre 2012 lors d'un match

entre le Dynamo Moscou et le

Zénit Saint-Pétersbourg.

Le pétard qui a fait déborder la coupe du football russeFootball Les actes de vandalisme des supporters ternissent la Russie, qui accueillera la coupe du monde 2018

C'est loin d'être le premier in-cident grave causé par des sup-porters russes cette année. Les joueurs du Dynamo Moscou ont notamment été visés le 16 octobre par des tirs de paintball de la part de certains fans venus exprimer leur mécontentement par rapport aux résultats. Des supporters ra-cistes jettent régulièrement des ba-nanes sur des footballeurs étran-gers et agressent les fans des équipes du Caucase. Ces derniers répondent en sifflant l’hymne russe. Les fans russes se rendent également aux matchs de l’équipe Anzhi de Makhatchkala en Euro-pa Ligue dans le seul but de pro-voquer des bagarres. L’incident avec le pétard a donc été le point d'orgue d'une saison de violences.

Durant une réunion d’urgence de la Première ligue de football de Russie (RFPL) consacrée au comportement des supporters, le président de la Ligue Sergueï Priadkine a déclaré que cette vague de violences devait être stoppée. « L’incident avec la bles-

Mais Moscou pourrait perdre le bénéfi ce des progrès récem-ment réalisés. La faible sécurité dans les stades russes et le com-portement violent des supporters nationaux pourraient non seu-lement décourager les grands joueurs internationaux partici-pant au championnat de Russie, mais aussi entraver considéra-blement les préparatifs du pays pour la coupe du monde.

« Les supporters n’arrivent pas de la planète Mars, ce sont de simples membres de notre socié-té », indique le président du Dy-namo Moscou, Guennadi Solo-viev. « Ce sont des sujets qui doivent être enseignés à l’école. Je suis persuadé que nous réus-sirons à améliorer la situation, jusqu’au point où le chant le plus méprisant ne sera plus que "l'ar-bitre au vestiaire !" ».

Reste que pour Edvard Ser-gean, un leader des supporters du Zenit, il n'y a aucune diffé-rence entre les fans russes et étrangers...

Depuis le début de la rencontre qui s’est tenue sur le stade Arena Khimki, les supporters se sont mis à jeter sur la pelouse des pièces de monnaie, des roulements mé-talliques, des briquets et des feux d'artifice. Un pétard, lancé au cours de cette salve, a explosé tout près du gardien du Dynamo, Anton Chounin, en blessant ce dernier. Le joueur a perdu conscience temporairement, mais les médecins de l’équipe ont réus-si à le ranimer 15 minutes plus tard. Suite à cet incident, l’arbitre Alexeï Nikolaev a décidé d’arrê-ter le match. Selon les médecins, Anton Chounin a subi des brû-lures de la cornée et une perte auditive.

passeports, et si les supporters d’une équipe violent les règle-ments de la Ligue, leur club sera obligé de tenir le match suivant à huis clos ».

Ces décisions de la Première ligue russe ne reposent pas sur ce qui se fait ailleurs dans le monde. Les supporters occiden-taux ne sont pas obligés de pré-senter leurs passeports en ache-tant des billets, les matchs à huis clos étant rarissimes. En Russie, ce n’est pas si simple que ça.

Les sommes immenses inves-ties dans le football russe ont at-tiré plusieurs stars internatio-nales. Parmi les grands joueurs « importés » fi gurent notamment l’attaquant allemand Kevin Kurányi, le milieu de terrain de l’équipe nationale de France Las-sana Diarra, l’attaquant de la sé-lection brésilienne Hulk et le Ca-merounais Samuel Eto’o, double vainqueur de la Ligue des cham-pions. La Russie a en outre em-porté l’organisation du Mondial de football de 2018.

La violence des supporters russes menace-t-elle le Mondial 2018 ?

Des supporters racistes jettent des bananes sur des joueurs étrangers et agressent les fans des équipes du Caucase

sure d’Anton Chounin a été le point culminant », a martelé M.Priadkine. « Cela ne peut pas continuer comme cela. Désormais, les clubs invités devront vendre eux-mêmes des billets pour le sec-teur visiteurs, tous les acheteurs des billets devront présenter leurs

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ÉconomieLA RUSSIE D’AUJOURD’HUI WWW.LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE

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« L’État porte l'innovation à bout de bras »ENTRETIEN AVEC LE VICE-MINISTRE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE OLEG FOMITCHEV

Aujourd’hui, en Russie, c’est le gouvernement qui porte à bout de bras le secteur de l’innovation et ce sont les compagnies pu-bliques qui investissent le plus dans la recherche et le dévelop-pement. Le vice-ministre du dé-veloppement économique Oleg Fomitchev explique pourquoi le secteur privé reste frileux.

Lors du Forum international « Inno-

vations ouvertes » qui vient de se

tenir à Moscou, les représentants de

l’État assuraient que le gouverne-

ment doit stimuler les innovations.

Mais l’expérience d'autres pays

montre que ce n’est pas la seule ni

la meilleure voie. Qu’est ce qui peut

faire avancer le progrès en Russie ?

Par stimulation de l’innovation par l’État, ils sous-entendent que la réalisation d’un système d’in-novation passe par plusieurs étapes et à chacune de ces étapes chacun a son rôle déterminé : l’État, les entreprises et, plus ra-rement, les établissements scien-tifi ques universitaires. Nous nous trouvons malheureusement à un stade où les entreprises ne sont pas prêtes à remplir leur fonction

NÉ : LE 7 FÉVRIER 1977

NÉ À : KOPEÏSK

FORMATION : ÉCONOMIE

Oleg Fomitchev a débuté sa car-rière au ministère du Développe-ment économique en 1999. Il est vice-ministre depuis cette année.

BIOGRAPHIE

teurs, par exemple la construc-tion automobile, nous avons un tel niveau que la moindre avan-cée technologique demandant peu d’investissement peut apporter un résultat et une rentabilité vi-sible. Ainsi, tant que nos entre-prises n’atteindront pas un niveau suffisant pour se positionner sur le marché international, ils n’au-ront aucune motivation pour in-vestir dans la R&D.

D’autre part, cela tient égale-ment au fait que pour le moment le climat d'investissement est loin d’être idéal, à cause des douanes, du fi sc, du régime des charges so-ciales et de l’infrastructure. Beau-coup d’efforts ont été faits (créa-tion des zones économiques spéciales, de technopoles), mais cela reste insuffisant.

La Russie doit-elle cesser de baser

son économie sur l’exploitation des

ressources naturelles ?

Je n’irais pas jusqu’à préconiser l’abandon de notre modèle éco-nomique. Mais il faut s’efforcer d’y ajouter une même part pro-venant des autres secteurs, du se-condaire, du tertiaire, de l’infor-

matique. Le secteur primaire semble énorme à cause du retard des autres secteurs. Nous devons moderniser le secteur primaire, y apporter des innovations tech-nologiques afi n de réduire les frais de production.

Comment rester concurrentiel dans

un monde de plus en plus tourné

vers les énergies alternatives ?

La situation est en train de chan-ger, la part de l'énergie renouve-lable et des énergies alternatives augmente, même s’il m’est diffi-cile de faire des prévisions concrètes. Dans tous les cas, nous devons investir dans ce domaine, car même si les secteurs tradi-tionnels resteront dominants, nous serons toujours en demande de savoir-faire, de connaissances technologiques, d’écoles scienti-fi ques. Le secteur énergétique tra-ditionnel et le développement des innovations dans ce secteur restent notre grande priorité et nous avons mis en place un pro-gramme de soutien de l’innova-tion au sein des grosses compa-gnies pétrolières. Rosneft, Transneft, Gazprom, RusHydro

ont augmenté leurs dépenses des-tinées aux nouvelles technologies en matière de production et trans-formation du pétrole. Ces pro-grammes ont été élaborés par les compagnies elles-mêmes sur de-mande et avec le soutien métho-dologique du gouvernement, ils sont en phase de réalisation, et nous en assurons la supervision pour en contrôler la transparence.

Ce secteur sera-t-il le moteur de la

modernisation ?

Oui, il est déjà porteur de l’éco-nomie, mais à un niveau limité. Le rythme de croissance du sec-teur énergétique étant limité à 2% par an à peu près, la croissance du secteur traditionnel sera limi-tée à ces 2% par an. Si nous vou-lons accroître le rythme de crois-sance de l’économie et sa diversifi cation, nous devons l’ob-tenir grâce aux autres secteurs. Surtout si l’on prend en compte que la majeure partie de la po-pulation ne vit pas dans les ré-gions pétrolières.

Propos recueillis parArtiom Zagorodnov

Énergie Toutes les dépenses sont bonnes pour s'assurer que le gaz russe arrive bien en Europe

Gazprom s'entête à augmenter ses capacités d'exportation

T.DZIADKO, D.DMITRIENKOVEDOMOSTI

Malgré une baisse de la demande

et de nouveaux gazoducs en

Baltique et en mer Noire,

Gazprom veut investir 2 milliards

de dollars pour accroître de 30%

le transit via le Belarus.

Le ministre de l’Énergie ukrai-nien Iouri Boïko avait menacé de porter plainte contre Gaz-prom si les deux pays n’arri-vaient pas à se mettre d’accord sur les prix et le volume d’ap-provisionnement.

Le représentant de Gazprom a déclaré que la compagnie était déterminée à investir pour di-versifi er et sécuriser les appro-visionnements et que ce gaz tran-sitant par la Biélorussie était destiné à fournir la Pologne, l’Al-lemagne, la Lituanie et Kalinin-grad.

Il y a un an de cela, Gazprom avait déjà inauguré le gazoduc Nord Stream, ouvert afi n d’évi-ter les pays de transit, en pre-mier lieu l’Ukraine, les confl its avec cet État mettant en danger ses exportations. En janvier 2009, la Russie a même dû interrompre ses livraisons vers l’Europe pen-dant 21 jours.

Nord Stream a coûté 7,5 mil-liards d’euros à Gazprom. En un an, l’oléoduc n’a été exploité qu’au tiers de ses capacités (9,2 milliards de mètres cubes sur 27,5 milliards par an). Un second tube a néanmoins été ou-vert, augmentant le trafi c po-tentiel à 55 milliards de mètres cubes par an. Miller a déclaré à cette occasion qu'il souhaitait construire encore deux autres pipelines de même capacité.

Voici une semaine, un autre méga-projet a été entériné, l’oléoduc South Stream, censé permettre l’approvisionnement direct de l’Europe via le fond de la mer Noire.

Le chantier de South Stream (4 pipelines d’une capacité de

« Gazprom est prêt accroître les quantités de gaz transitant par le Belarus, ce qui demandera près de 2 milliards de dollars d’investissement », a annoncé le PDG de Gazprom Alexeï Miller à l’issue d’une rencontre avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko.

Le volume du gaz acheminé via le Belarus atteindra 44,5 mil-liards de mètres cubes en 2012, soit 4% de plus qu’en 2011, ce qui correspond à 100% des ca-pacités, a déclaré Miller. Il est prévu d’augmenter les volumes de 15 milliards de m3. Selon Mil-ler, Gazprom commencera les travaux dès 2013 : « Il faudra commencer par moderniser les stations de compression et les pipelines ».

Miller, qui s’était rendu à l’inau-guration de la station de distri-bution rénovée Zapadnaïa, a pro-mis d’ici 2015 la reconstruction de 35 stations supplémentaires. Le vice-Premier ministre biélo-russe Vladimir Semachko a assu-ré que le programme d’accrois-sement du transit pourra être achevé d’ici 2017.

Selon une source proche de Gazprom, ce programme serait un moyen de montrer à l’Ukraine qu’une partie du gaz transitant par son territoire pourrait être redirigé vers son voisin.

15,75 milliards de m3 par an cha-cun, pour un coût de 16 milliards d’euros) devra débuter le 7 dé-cembre et entrer en exploitation dès le premier trimestre 2016. Il devrait être exploité au maxi-mum de sa capacité, soit 63 mil-liards de m3 par an à partir de 2018.

Les méga-projets de construc-tion d’oléoducs par Gazprom se poursuivent et ce malgré une baisse des exportations : pour la période de septembre à jan-vier 2012, ses ventes à l’étran-ger ont chuté de 10 ,6%, (149,33 milliards de m3), et de 8% vers l’Europe (102,5 milliards de m3), d'après les chiffres offi-ciels.

Selon le chef du département d’analyse de la société d’inves-tissement Tserikh Capital Ma-nagement Nikolaï Podlevskikh, après le lancement de South Stream, il est peu probable que Gazprom remplisse tous ces ga-zoducs.

Vers 2020, les capacités d’ache-minement atteindront 380 mill-liards de m3 (prenant en compte les deux nouveaux pipelines de Nord Stream), a calculé l’ana-lyste de Metropol Sergueï Vakhrameev. Même si l’on ferme les voies de transit du gaz par l’Ukraine (près de 120 milliards

de m3 par an), ces capacités sont trop élevées.

Or, si les capacités ne sont pas exploitées au maximum, cela en-traîne des dépenses supplémen-taires. Ainsi, l’acheminement de gaz par Nord Stream revient plus cher que le transit par l’Ukraine.

Par contre, l’augmentation des volumes de gaz transitant par la Biélorussie paraît plus effectif, affirme Varakhmeev. Gazprom contrôle 100% de Beltrangaz et le transit ne lui revient qu’à 2$ pour 1000 m3, c’est-à-dire 1,5 fois moins cher que par l’Ukraine.

Cet accroissement du transit du gaz russe par la Biélorussie est une action politique censée prévenir les risques liés au tran-sit par l’Ukraine, explique l’ana-lyste de Raiffeisenbank Andreï Polischouk, même si du point de vue économique son effet est mi-nime.

Le chef du gouvernement ukrainien refuse tout commen-taire. Gazprom veut punir l’Ukraine mais cela a déjà été fait en 2009, avec cet accord signé pour 10 ans, considère l’ex-conseiller du président ukrainien pour les questions de sécurité énergétique Bogdan Sokolovski.

Article paru le 23 novembre 2012,Vedomosti

Malgré la baisse des exportations, les projets de construction d'oléoducs par Gazprom se poursuivent.

PARTENAIRE

principale de stimulateur d’inno-vation. Leur activité en matière d’innovation est très limitée, la demande d’innovation est faible, les investissements en recherche et développement minimes et du-rant cette période de transition ou tout est en train de se mettre en place, la participation de l’État apparaît indispensable.

Nous prévoyons néanmoins qu’au fur et à mesure que le sec-teur des innovations se développe, les entreprises se chargeront de cette mission. Pour l’instant, les dépenses en recherche et déve-loppement sont à 70% assurées par l’État contre 30% par les en-treprises, alors que ce devrait être l’inverse.

Pourquoi les entreprises n’inves-

tissent-elles pas dans l’innovation ?

Tout d’abord, c’est lié aux parti-cularités du marché russe. Pour l’instant, la Russie, étant donné son niveau d’avancement techno-logique, peut encore se contenter d’une modernisation basée sur l’utilisation des technologies étrangères qui ont déjà fait leurs preuves. Dans beaucoup de sec-

EN BREF

Deux sociétés étrangères, l'en-treprise belge Greenworx et le turc Gurix, investiront dans le chantier d'un parc éolien dans la région de la mer Noire, en Crimée. Le projet prévoit la construction de 56 à 86 éoliennes dans la région de la mer Noire, sur la berge du lac Donouzlav.

La création du parc éolien permettra également de créer 100 nouveaux emplois pour les habitants de la région. Les prin-cipaux travaux liés au lance-ment du projet et à la construc-tion de la première tranche du projet devraient s'achever en 2013.

Greenworx

part en Crimée

Les sociétés gérant le fonds « Bien-être », le fonds de pen-sion des chemins de fer de Rus-sie, rachèteront Absolut Bank, appartenant au groupe belge KBC. Le montant de l'achat sera de 250 à 300 millions d'euros, le capital de la banque attei-gnant 485 millions d'euros.

Le groupe belge KBC a ac-quis Absolut Bank en 2007. Le contrat a atteint une somme re-cord pour le marché russe : il s'était chiffré à un milliard de dollars, la banque ayant été es-timée quatre fois le montant de son capital. Absolut Bank est spécialisée dans les services de vente au détail, notamment les prêts aux entreprises, les crédits automobiles et les prêts hypo-thécaires. L'établissement oc-cupe la 47e place en Russie avec des actifs atteignant 2,7 mil-liards d'euros.

Le fonds « Bien-être » est l'un des plus gros fonds de pension russe. Il gère 4,2 milliards d'eu-ros de cotisations de retraites pour 284 000 bénéfi ciaires.

KBC vend sa

banque russe

Absolut Bank

EN CHIFFRES

44,5 

milliards de mètres cubes de gaz se-

ront acheminés via la Biélorussie, soit 4% de plus qu’en 2011, ce qui correspond à 100% des capacités.

7,5 

milliards d’euros. C'est ce qu'a coûté Nord Stream à Gaz-

prom. Sa capacité est de 27,5 mil-liards de mètres cubes par an.

63 

milliards de m3 de gaz par an. C'est la capa-cité de South Stream,

dont les travaux débuteront le 7 décembre 2012.

Gazprom signifie à Kiev qu’une partie du gaz transitant par son territoire pourrait être redirigé vers son voisin

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NADEJDA GAVRILOVALA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

La Russie espère booster la

notoriété d'Ekaterinbourg. Mais

avant d'y arriver, il faudra

affronter des rivaux bien plus

connus comme Dubaï, Izmir et

Sao Paulo.

Invitation au voyage au cœur de l’EurasieExposition universelle Ekaterinbourg a soumis sa candidature pour l'organisation de l'Expo 2020

Saint-Pétersbourg dans bien des domaines économiques et sociaux. La ville dispose en outre d’une belle expérience en matière d’ac-cueil de grands événements in-ternationaux.

« Ekaterinbourg a accueilli avec succès des sommets de l'Organi-sation de coopération de Shan-ghai et des pays Brics, ainsi qu’une rencontre Russie – Alle-magne. De plus, elle héberge chaque année l’exposition des in-novations industrielles "Inno-prom", visitée cette année par des personnes venant de 50 pays dif-férents », explique Evgueni Kouï-vachev, gouverneur de la région de Sverdlovsk, dont Ekaterin-bourg est la capitale.

Lors de la présentation officielle du projet, la délégation russe était menée par le vice-Premier mi-nistre russe Arkadi Dvorkovitch. «   Ekaterinbourg est une ville jeune, a déclaré Dvorkovitch. Elle se développe rapidement et possède un gros potentiel dans les domaines industriel, scienti-fi que et de l’enseignement. Nous sommes convaincus que l’organi-sation de l’Expo 2020 donnera une nouvelle impulsion à la crois-sance de la ville, et du pays en général ».

Parmi les concurrents d’Eka-terinbourg, on trouve Izmir (Tur-quie), Dubaï (EAU) et Sao Paulo (Brésil). Les défenseurs du projet russe estiment que leur pays pos-sède de bonnes chances pour ga-gner. Il y a encore quelques an-nées, peu d’étrangers avaient entendu parler de Sotchi, ville où se dérouleront les Jeux olym-piques d’hiver en 2014. Désormais, le monde entier connaît cette ville.

« Oui, la concurrence sera très rude », a concédé Dvorkovitch aux journalistes après la présen-tation. « La Turquie présente des avantages évidents, et ce n’est pas la première fois qu’elle propose sa candidature. Et Dubaï dispose d’énormes moyens. Néanmoins, nous présentons également des points forts qui attireront l’atten-tion de la communauté interna-tionale ».

En Russie, Ekaterinbourg se trouve juste derrière Moscou et

cœur de la ville. Un centre logis-tique comprenant une gare, une station de métro et un arrêt de bus sera également construit sur la rive droite de l’étang, à 35 mi-nutes en train de l’aéroport.

Les pavillons d’exposition oc-cuperont une surface de 182 hec-tares, le reste étant réservé aux hôtels, bureaux, restaurants et magasins. L’une des plus grandes fi ertés des créateurs du projet sont

Histoire de l'Expo

L’Exposition universelle a lieu de-puis 1851. C’est la plus vaste foire au monde pour présenter les der-nières avancées technologiques. Elle apporte toujours une forte im-pulsion au développement écono-mique régional. La dernière Expo universelle a eu lieu cette année dans la ville sud-coréenne de Yeo-su. La prochaine exposition se dé-roulera en 2015 à Milan. La Russie n'en a jamais organisée. Moscou avait bien déposé une candidature pour 2010, mais elle avait perdu au profit de Shanghai.

les boulevards et les parcs, ainsi que la rive du lac, qui embellira le paysage. Selon les architectes du projet, il sera possible de parcourir à pieds le parc de l’Expo en une heure et demie, ou de le tra-verser en bateau.

Après la fin de l’exposition, toutes les infrastructures et les bâtiments seront adaptés aux be-soins de la ville : les hôtels seront transformés en appartements et logements pour les étudiants, et les pavillons en bureaux ainsi qu’en centre d’affaires ou de loi-sirs. Ces transformations feront ainsi de la zone entourant l’étang Verkh-Issetski un lieu idéal pour se reposer.

EMMA BURROWSLA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Grande ville industrielle nommée

Sverdlovsk à l'époque soviétique,

Ekaterinbourg est connue pour

avoir été la destination ultime de

la famille du tsar Nicolas II,

exécutée là en 1918.

Ekaterinbourg, la ville qui donne rendez-vous avec l'histoire

Tourisme Reportage au coeur de l'Oural, dans l'ancien coeur de l'industrie militaire soviétique

vaut le détour, avec son grand graffiti et ses messages écris à même le mur.

Le guide Lonely Planet regrette le manque de logements bon mar-ché à Ekaterinbourg, mais nous avons dégoté une auberge de jeu-nesse près du centre-ville. « Mee-ting Point » propose huit lits en-tassés dans un petit appartement et une hôtesse accueillante qui vous indiquera tout ce qu’il y a à voir et à faire dans la ville.

Ekaterinbourg offre un grand nombre de restaurants et de bou-tiques qui, en arrivant de Mos-cou, apparaissent comme très bon marché. Un repas entrée, pizza, dessert revient à 8,70 euros. Les gens sont accueillants et chaleu-reux, toujours généreux en conseils et bons plans. Dans un bar un peu vide, le serveur nous a conseillé d’aller chez un concur-rent, deux rues plus loin. Le « New Bar », tout récent, comme son nom l’indique, propose une carte de cocktails longue et déli-cieuse.

La plupart des visiteurs ne viennent pas ici pour savourer la gastronomie locale ou les lieux insolites, mais font une halte sur le Transsibérien pour se rendre à l’endroit où a été exécutée la fa-mille impériale.

La maison Ipatiev, théâtre des évènements, a été rasée en 1977,

Ekaterinbourg ressemble à un mélange des deux principales villes de Russie : l’énergie et l’ac-tivité débordantes de Moscou se mêlent à l’architecture prérévo-lutionnaire de Saint-Pétersbourg. De ce côté de l’Oural, les autori-tés municipales semblent avoir fait des efforts pour préserver les constructions en bois, blotties entre les gratte-ciels et les mai-sons de deux étages, donnant à la ville un air très particulier, dif-férent de ce que l’on rencontre habituellement en Russie. En somme, Ekaterinbourg est un en-droit plutôt agréable.

C’est une ville pour les prome-neurs : on peut gambader le long du canal et admirer quelques œuvres d’art intéressantes, dont un clavier géant, en pierre (peut-être un hommage à la place gran-dissante d’Ekaterinbourg dans le monde des affaires), avant de dé-boucher sur le coin Beatles. Dif-fi cile à dire pourquoi Ekaterin-bourg abrite un lieu dédié au groupe britannique, mais l’endroit

sur l’ordre de Boris Eltsine, qui était alors un dirigeant du parti à Sverdlovsk, pour empêcher qu’elle ne devienne un lieu de pè-lerinage. À l’instar de l’église qui s’élève aujourd’hui à l’endroit du souterrain où les Romanov ont rencontré la mort, impo-sante et grouillante de pè-lerins. La grande église or-thodoxe ne se distingue en rien, sauf que l’on dit qu’elle abrite les icônes les plus chères de Russie. On peine à s’imaginer à quoi ressemblait l’endroit, en cette nuit de 1918, car il ne reste rien de l’an-cienne maison.

Pour les ama-teurs d’histoire russe, Gani-na Yama

est également intéressante, à l’orée d’Ekaterin-bourg. Comme la mai-

son Ipatiev, ce site, où les dépouilles de

la famille im-périale et

des servi-teurs ont été en-terrées, est de-v e n u un lieu de pè-

lerinage a s s i d u .

S u rt o u t après la ca-

nonisa-t i o n des Ro-

manov mar-tyrs par l’Église or-

thodoxe russe, en 2000. Le bus 17 part de la gare vers le mo-

nastère. Un bus spécial fait la vi-site en moins de trois heures pour 12 euros.

Les églises de Ganina Yama sont construites dans le style ancien des campagnes russes, avec des rondins de bois, et coiffées de bulbe d’or. Le décor est totale-ment féérique. Le monastère est en activité, les femmes sont som-mées de se couvrir la tête et de porter la jupe longue. Les visites guidées sont dispensées en russe.

Chose intéressante, la princi-pale fosse dans laquelle la famille a été jetée et recouverte d’acide est dépourvue de tout monument, hormis une croix en bois. C’est un simple creux dans le sol, re-couvert d’herbe et marqué d’un pot de fl eur. L’importance du lieu est difficile à saisir car les églises scintillantes détournent l’atten-tion de ce qui est considéré par beaucoup comme le lieu le plus important de toute l’histoire russe.

De nombreux gratte-ciels ont bouleversé l'horizon de la ville ces 10 dernières années.

Où se loger Onegin Hôtel propose des chambres avec vue sur la ville pour 150 euros par

jour. Les chaînes Novotel, Hyatt et Park Inn sont aussi présentes.

Où se restaurer Le café-musée Demidov, propose des pelmeni tradi-tionnels de l'Oural. La chan-

cellière allemande Angela Merkel y a dîné avec son homologue Dmitri Medvedev.

Pour s’y rendreLe vol Bruxelles Ekateri-bourg coûte 450 euros via Moscou. Plusieurs trains

quotidiens en partance de Moscou pour un trajet de 26h minimum.

On peut

y admirer

quelques

oeuvres d'art in-

téressantes.

«  La ville accueillera des matchs de la Coupe du monde de football en 2018. Les préparatifs ont d’ailleurs déjà débuté. Paral-lèlement, des infrastructures in-dispensables à la tenue de l’Expo seront mises en place », pro-mettent les autorités russes. Le coût de leur construction pour-rait atteindre des dizaines de mil-liards de dollars. Mais les bud-gets des différents niveaux de pouvoir destinés à la préparation de l’Expo à Ekaterinbourg de-vraient être complétés par des in-vestissements privés.

Un espace a déjà été défi ni pour le futur parc de l’Expo. Il s’éten-drait sur 587 hectares au bord de l’étang Verkh-Issetski, situé au

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Préparé parVeronika Dorman

LU DANS LA PRESSEUNE MARQUE

INFAMANTE

POUR LES ONGLa loi sur les ONG est d'une lo-gique élémentaire pour tout pays qui se respecte. Désormais, les possibilités de Washington d'in-fluencer la vie politique russe sont sérieusement limitées. Entretemps, après les élections présidentielles, les États-Unis sont dans l'urgence d'intensifier le financement de l'op-postion en Russie. Certes, il y a un an, du haut de la tribune, la vic-toire semblait possible, à condi-tion d'avoir les financements. Que l'opposition manque d'argent au-jourd'hui n'est un secret pour per-sonne. Les leaders, qui étaient jadis presqu'ouvertement entrete-nus par le contribuable américain, cherchent désespérément des nou-velles sources de revenus.

AGENTS DE WASHINGTON

Alexei Moukhin NEZAVISSIMAÏA GAZETA, 19 NOVEMBRE

Désormais, toute ONG russe re-cevant des financements étran-gers et menant une activité reliée d'une manière ou d'une autre à la politique doit se déclarer "agent de l'étranger", l'indiquer sur toute ses publications et se soumettre à un contrôle plus strict de la part des autorités. Les premières concernées sont les ONG de dé-fense des droits de l'homme, qui dénoncent une mesure répressive. Le Kremlin agite-t-il les vieux dé-mons de l'ingérence américaine ?

EN ATTENDANT LES AGENTS

ÉditorialVEDOMOSTI, 21 NOVEMBRE

LA LOI DE "L'ÉTOILE JAUNE"

Andreï KolesnikovGAZETA.RU, 21 NOVEMBRE

Le règlement pour l'enregistre-ment des agents de l'étranger n'a pas encore été mis au point. Ceux qui sont d'accord pour "s'autodé-noncer" n'ont nulle part où s'adres-ser pour l'instant. Les lenteurs ad-ministratives peuvent être utiles : le temps que le réglement soit achevé, la loi draconienne peut être adoucie. Sinon, les autorités risquent de se retrouver dans une situation ambigüe : il faudra fer-mer des organisations mondiale-ment connues et poursuivre en jus-tice leurs dirigeants. Il apparaîtra que Poutine lui-même s'est entouré d'ennemis de la Russie : au moins huit potentiels "agents" siègent au Conseil présidentiel pour les droits de l'homme.

Cette loi détruit à la racine le mi-lieu des ONG en Russie et le rem-place par de "fausses" ONG, créées par le pouvoir pour imiter l'activité non-gouvernementale. L'application de la loi de "l'étoile jaune" en dira beaucoup sur notre pouvoir. Qui il n'aime pas. Dans quelle domaine il ne supporte pas la concurrence. Qui il envie. Quand aux citoyens, cette nouvelle loi ne leur facilitera pas la vie. Le gouvernement n'investit pas les lieux qu'abandonnent les défen-seurs des droits de l'homme. Mais personne ne pense aux citoyens, une victime sacrifiée de plus sur l'autel du vieux mythe sur l'ingé-rence étrangère dans la vie poli-tique russe. Qui, avouons-le, n'inté-resse personne.

RESTONS-NOUS DES PARTENAIRES CLÉS ?

L’ISLAM POLITIQUE ISOLE MOSCOU

Fiodor

LoukianovPOLITOLOGUE

Evgueni

Satanovski POLITOLOGUE

Fin décembre se tiendra le 30ème sommet Russie-UE. Pour cette rencontre anni-versaire, le président russe

Vladimir Poutine va sans doute, une fois de plus, prononcer un discours dans lequel il ne man-quera pas de proposer à l’Europe une coopération stratégique et un rapprochement politique. Dans ce domaine, Poutine a toujours su rester dans la continuité. Que ce soit à la veille de son premier mandat, au début des années 2000, lorsque les perspectives de coopérations étaient promet-teuses, à la fi n 2010, lorsque les rapports étaient plus tendus, ou encore pendant la période où il était Premier ministre, il a tou-jours gardé le même discours. La Russie et l’UE doivent mettre leur potentiel en commun, ce qui ap-paraît évident et indispensable pour faire face à la rude concur-rence mondiale en ce XXIè siècle.

Personne ne conteste ce fait. La difficulté reste de trouver le point de convergence. Pour l’UE, il pa-raissait évident que ce devait être le modèle européen, l’ensemble des valeurs et des normes de l’Eu-rope unie. La Russie n’aurait qu’à les adapter et en avant pour le rapprochement. Pour Poutine, la dynamique devait venir des deux côtés et mener à un partenariat égal. Moscou contestait la volon-té de l’UE d'imposer ses critères,

Le « printemps arabe » se propage d'un État à l’autre, même si le processus a dé-rapé en Syrie. En 18 mois,

la guerre civile a tourné à la lutte entre ethnies et confessions, avec ingérence étrangère. La visite du ministre des Affaires étrangères russes dans la péninsule arabique a démontré le refus des acteurs locaux de tenir compte de la po-sition de la Russie.

Mais cela témoigne aussi de l’ef-fi cacité de la tactique de la Rus-sie et de la Chine, qui ont bloqué au Conseil de sécurité de l’ONU la résolution qui aurait débouché sur une intervention selon le scé-nario libyen. Ce qui n’exclut pas la délimitation d’une zone d’ex-clusion aérienne ; la création, à la frontière avec la Turquie, d’en-claves territoriales indépendantes de Damas ; ainsi que des opéra-tions contre l’armée syrienne.

La renaissance de l’islam poli-tique au Proche-Orient est sus-ceptible de s’étendre au-delà. La possibilité d’un « printemps cen-trasiatique » en Ouzbékistan et au Kazakhstan s’accroit, surtout à cause du changement imminent des chefs d'État, avec le recours aux places d’armes kirghizes et tadjikes. Ce qui impliquerait la propagation de « l’islamisation démocratique  » au Xinjiang chinois, à la région de la Volga et au littoral russe de la Caspienne.

Il n’est pas impossible de pro-voquer des affrontements entre islamistes et autorités locales dans la zone transfrontalière russe et chinoise, sous les slogans de la liberté de religion et de l’égalité sociale, avec le soutien de la com-munauté internationale. Les cel-lules salafi stes d’Asie centrale et de Russie, ainsi que les sépara-

sans toutefois rejeter le bien fondé de certaines normes européennes.

Avec le nouveau mandat de Poutine, beaucoup de choses ont changé. La Russie a, en toute connaissance de cause, choisi le refus de ce modèle, qualifi é d’eu-ropéen. Dans les années 90-2000, Moscou a vécu assez de querelles avec ses partenaires européens sur les questions de politiques et de valeurs. La Russie a toujours campé sur ses positions, défen-dant sa « particularité nationale » et mettant l’accent sur l’impos-sibilité pour elle d’atteindre aussi rapidement le même niveau de démocratie que celui vers lequel les autres pays avancent depuis des siècles. Sans rejeter la vision globale et l’objectif fi nal, la Rus-sie a toujours revendiqué le droit à choisir sa voie et son rythme pour l’atteindre.

Aujourd’hui, la Russie a tout simplement abandonné l’idée même de l’existence de cet objec-tif imposé de l’extérieur. Le mo-dèle européen « standard » n’est plus un étalon pour elle et ses valeurs sont remises en doute. Si auparavant Moscou refusait la notion même de « valeurs » et in-sistait sur la nécessité de trouver des intérêts communs, elle sou-tient des valeurs très conserva-trices. L'affaire Pussy Riot révèle la rupture de valeurs. En Europe, on parle de persécution politique, d’atteinte à la liberté d’expres-sion, en Russie, on emploie les termes de blasphème. Des deux côtés, on observe une propagande

tistes ouïghours de Chine, peuvent être sollicités avec des soutiens fi nanciers identiques à ceux du « printemps arabe ».

Les capacités de la Russie à en-diguer la menace islamiste sur son territoire sont importantes. La situation dans le Caucase du nord montre qu'il ne faut pas se relâcher. Une coopération avec les gouvernements centrasiatiques est urgente dans la perspective de la sortie prochaine des troupes occidentales d’Afghanistan.

La capacité russe à infl uencer les États impliqués dans la pro-pagation du « printemps arabe » sont limitées, voire nulles. Le seul pays intéressé par un dialogue avec la Russie, en vertu de ses in-térêts économiques, est la Turquie.

Les monarchies du Golfe ma-nifestent une hostilité croissante

à Moscou, la rhétorique des mé-dias sous leur contrôle rappelle l’époque de la guerre d’Afghanis-tan, à la différence près qu’ils crai-gnaient alors l’URSS. Et l’Iran n’éprouve aucune gratitude en-vers la Russie ni pour son rôle à l’ONU, ni pour la construction de la centrale nucléaire de Busher. Téhéran exige une redéfi nition des sphères d’infl uence autour de la Caspienne et saisit la justice pour le refus russe de fournir des missiles C-300, sous le coup des sanctions internationales.

Evgueni Satanovski est pré-sident de l’Institut du Proche-Orient.

mais il s’agit d’une divergence globale de point de vue. D’un côté le libéralisme européen et de l’autre, le conservatisme russe.

Face à l’effondrement des prin-cipes moraux et idéologiques so-viétique et post-soviétique, la so-ciété russe tente de trouver un autre support. Le fait de se tour-ner vers les valeurs culturelles et

religieuses traditionnelles n’est pas un phénomène exceptionnel. De plus, il n’est pas dit que l’iden-tité nationale va se former sur cette base traditionaliste, le vent peut tourner. L’Europe aussi de son côté n’est pas à l’abri de sé-rieux revirements. Au vu du rythme et de l’ampleur des cham-boulements internationaux, dif-fi cile d’espérer échapper à cette tendance globale. Néanmoins,

pour le moment, les trajectoires entre la Russie et l’UE divergent et laissent peu d’espoir de rap-prochement dans un avenir proche.

En économie, c’est tout l’oppo-sé. La Russie vient d’entrer à l’OMC, moment crucial pour le milieu des affaires mondial. Bien sûr, ce n’est pas un coup de ba-guette magique qui va attirer la manne céleste sous forme d’in-vestissement étrangers, néan-moins l’intégration de la Russie dans un cadre réglementaire in-ternational contribuera à rassu-rer les entrepreneurs étrangers et à leur donner des garanties. Même avant, l’Europe avait commencé à s’intéresser à la Russie non pas uniquement comme fournisseur de matières premières, mais aussi comme un marché inépuisable au pouvoir d’achat toujours crois-sant et comme pays en recherche de partenariats technologiques. Comme l’a révélé, dans un entre-tien privé, un haut fonctionnaire européen, la Russie représente pour l’Europe le dernier Eldora-do. Fait non négligeable dans le contexte actuel de stagnation du marché européen et de l’instabi-lité des marchés mondiaux. Les entrepreneurs européens souhai-teraient vivement que les diver-gences politiques n’entravent pas leur coopération économique avec la Russie, tout comme cela ne les a jamais gênés d'investir en Chine. Bien sûr, le climat d’investisse-ment en Russie n’est pas au beau fi xe, mais à défaut d’autres dé-bouchés...

Reste la question : comment parvenir à joindre ces deux ten-dances contradictoires - ce dé-saccord idéologique et cette atti-rance économique ? Cette situation ne pourra pas durer éternelle-ment. Ou bien les partenaires eu-ropéens devront fermer les yeux sur les particularités nationales russes, ou bien la Russie devra se tourner de nouveau vers le mo-dèle politique européen, ou bien la coopération économique risque de pâtir de ces querelles.

Moscou à bien conscience des changements qui se produisent, particulièrement révélateurs sur le marché de l’énergie. L’âge d’or et de la toute puissance de Gaz-prom est révolu. Dorénavant, il va falloir se battre pour garder ses clients et adapter ses tarifs, et en Europe et en Asie, vers la-quelle la Russie se tourne de plus en plus. Sur le plan culturel et historique, la Russie est certaine-ment plus proche de l’Europe et cela ne risque pas de changer. Mais l’Europe se retrouve soudai-nement reléguée à la périphérie mondiale. La Russie étant situé au trois quarts sur le continent asiatique, elle se doit d’y affirmer rapidement sa position straté-gique. Et c’est sans doute vers quoi seront tournés ses efforts ces pro-chaines années.

Rédacteur en chef du journal Russia in Global Affairs

La rupture des valeurs est évidente : d’un côté le libéralisme européen et de l’autre, le conservatisme russe

Les rivalités gazières mettent tout le monde d'accord pour pousser la Russie sur le banc de touche

Depuis le début de son nouveau mandat, Poutine a clairement choisi de rejeter le modèle européen

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Le lecteur francophone a redé-couvert l’an dernier, grâce aux éditions Le bruit du temps, le récit kafkaïen des années de Goulag de Julius Margolin, Voyage au pays des Zeka, livre étouffé lors de sa première pu-blication en 1947, tant il contra-riait l’air du temps.

L’éditeur et la traductrice poursuivent leur travail. Luba Jurgenson a exhumé des textes inédits, Huit chapitres sur l’en-fance, et un volet, Le Chemin vers l’Occident, qui constituent Le Livre du retour. Nous retrou-vons Julius Margolin là où nous l’avions laissé, à sa libération en 1945. En haillons, affamé, il arrive en relégation à Slavgo-rod dans l’Altaï. Au printemps 1946, la nouvelle tombe, invrai-semblable : les Polonais dépor-tés du Goulag sont rapatriés vers Lodz et Varsovie. À Lodz, le rescapé du Goulag prend la mesure de l’ampleur de la Shoa. Puis vient le vrai départ, celui qui l’amène à franchir la fron-tière entre deux mondes, entre Varsovie et Paris.

C’est de Marseille qu’il re-gagne ensuite la Palestine. L’Hé-liopolis affrété par les organi-sations juives prend la mer « vers l’Occident, l’Occident du cœur, l’Occident de la pen-sée… ». Un Occident qui ne cor-respond pas à une réalité géo-graphique, mais politique, qu’il oppose à un Orient où l’on in-culque le « respect du fouet […], où la Peur marche sur la pointe des pieds ».

À bord du navire, Margolin prend la plume et s’empresse de faire lire son premier récit à l’un de ses compatriotes, expli-quant son sentiment « d’être en dette à l’égard de quelqu’un… d’être obligé de faire quelque chose… pour ne pas être un sa-laud à (ses) propres yeux ». Son interlocuteur, jugeant qu’il est plus sain de tirer un trait sur le passé, prédit qu’avec le temps il renoncera peut être à « crier plus fort que la vie ». On l’a com-pris, Julius Margolin ne renon-cera jamais, mais devra porter seul sa croix.

Il l’a appris, la vie ne fait que confi rmer le traumatisme d’en-fance lorsque sa nounou le re-garde se noyer sans réagir à ses appels… vous êtes sur le point de périr, et vos amis contemplent votre malheur, indifférents, le visage impassible. Telle est donc l’existence et nous avons appris son amère leçon. Mais ce qui frappe chez cet homme qui sort de l’enfer, c’est une gourman-dise pour la vie, le goût retrou-vé des pommes, de la chair d’une femme, de l’animation des cafés de Marseille, d’un livre décou-vert… L’absence de haine et aussi, une volonté farouche de comprendre, d’analyser et de té-moigner de ce qui se joue dans sa vie d’homme.

Christine Mestre

CHRONIQUE LITTÉRAIRE

Plus forte est la vie...

TITRE : LE LIVRE DU RETOUR

AUTEUR : JULIUS MARGOLIN

ÉDITION : LE BRUIT DU TEMPS

TRADUIT PAR L.JURGENSON

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À L'AFFICHE

Cette soirée commémorative pro-pose les dernières découvertes historiques. Ces « documents chantés » sont tous liés directe-ment aux événements de 1812 et à la bataille de Borodino.Un concert de Piotr Rosniansky et son ensemble vocal masculin « Rossa i Nota » viendra clôturer la soirée. Réservation avant le 7 décembre auprès de la Fondation pour la préservation du Patri-moine russe dans l'UE.

CONFÉRENCE & CONCERT

« BORODINO »

LE 14 DÉCEMBRE, HÔTEL DE WOLUWÉ

SAINT-LAMBERT, BRUXELLES

EN LIGNE SURLARUSSIEDAUJOURDHUI.BE

Lisez le poème de Sergueï Mikhalkov en russe avec nous ! LARUSSIEDAUJOURDHUI.BE/16509

EMMANUEL GRYNSZPANLA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Une impressionnante collection

de documents historiques et de

films documentaires retrace les

deux derniers siècles de

présence des Juifs sur le

territoire russe.

Le nouveau musée Juif de Moscou lance un appel à la tolérance

Histoire Entièrement financé par des fonds privés, il se présente comme le "plus grand musée Juif du monde"

Le président israélien Shimon Peres s’est déplacé à Moscou pour l’inauguration de ce qui est dé-sormais le plus vaste musée Juif du monde. Il occupe les 8500 m2 du « Garage Bakhmetievski », un bâtiment constructiviste construit en 1927 par le célèbre architecte Konstantin Melnikov. Jusqu’à l’année dernière, le « Garage » abritait un centre d’art contem-porain très couru. La fédération des communautés juives de Rus-sie, qui est propriétaire des murs depuis 2001, caressait depuis dix ans le projet d’y ouvrir un musée, ce qui est devenu possible après de longs travaux de recherche et la levée de 50 millions de dollars auprès de donateurs privés.

Le résultat est remarquable. Par sa conception, par la richesse de sa collection et par l’émotion qu’il suscite, ce musée se hisse dès son ouverture parmi les lieux incon-tournables à visiter dans la capi-tale russe. « Nous avons pensé le musée comme un parcours chro-nologique sur deux axes amenant tous deux à la seconde guerre mondiale », explique Ralph Ap-pelbaum, concepteur du musée. « Nous avons peu d’objets origi-naux à part le tank T-34 qui a li-béré l’Europe, mais nous avons concentré nos efforts sur la col-lecte et la création de fi lms docu-mentaires ». L’agencement savant des éclairages attire l’attention du visiteur sur de vastes photo-graphies murales, sur des sculp-tures et artefacts décrivant la vie

Le musée s'est installé dans les murs d'un bâtiment constructiviste dont la charpente reste apparente.

Un écran tactile (sur le tonneau) offre des réponses aux visiteurs.

rique illustrant l’éparpillement géographique singulier des Hé-breux. Des maquettes grandeur nature, avec hologrammes, vidéos, sculptures, reconstituent les in-térieurs des foyers juifs dans les shtetls. Puis l’exode vers les villes à la fi n du XIXème, retracé avec l’exemple d’Odessa, ville ouverte, où l’on peut s’asseoir à la table de l’écrivain et dramaturge Cho-lem Aleikhem (et à celles d’autres personnalités juives locales). Ralph Appelbaum s’assied en face de l’humoriste Aleikhem, poin-tant du doigt les livres virtuels posés sur la table, tactile comme un iPad. Les livres s’ouvrent comme des menus. « L’histoire n’est pas toujours un sujet pas-sionnant pour les jeunes », ex-plique cet homme, qui est l’un des concepteurs de musées les plus respectés au monde. « Notre ef-fort se dirige essentiellement vers les jeunes. Nous utilisons des tech-

nologies sociales comme le vote, les tests de connaissance interac-tifs, les écrans tactiles pour rendre la connaissance conviviale aux enfants ».

Le musée met l’accent sur l’in-teractivité et l’ouverture vers un public le plus large possible, en particulier vers les jeunes. Cet ef-fort pour se tourner vers les autres marque une volonté de ne pas ren-trer dans le communautarisme ou le sectarisme, un préjugé dont le peuple juif est souvent la victime. Ce n’est clairement pas un musée « fait par des Juifs et pour des Juifs », mais un lieu destiné à amé-liorer l’image des Juifs dans la population russe.

« L’idée, c’est de souligner la diversité des peuples vivant en Russie », note Ralph Appelbaum. « Quelle que soit votre origine eth-nique, vous pouvez vous affirmer en tant que tel en Russie ». D’où le nom à rallonge « Musée Juif et centre de tolérance », qui paraît avoir un peu sacrifi é au « politi-quement correct ». Le parcours se fait moins dense sur les pas-sages douloureux de la coexis-tence entre Juifs et Russes, par exemple les pogromes de la Rus-sie tsaristes et l’invention du cé-lèbre faux « Protocole des Sages de Sion » fabriqué par la police du Tsar.

L’accent est placé sur les fl éaux endurés conjointement par les deux peuples : la deuxième guerre mondiale. Le message envoyé par Vladimir Poutine lors de l’inau-guration rappelle que les deux peuples sont farouchement atta-chés à défendre la mémoire de cette époque tragique et à lutter contre toute forme de révision-nisme historique. Malgré le lis-sage diplomatique, le musée Juif prend une place honorable parmi les lieux de mémoire.

Le parcours démarre par la pro-jection d’un fi lm de 10 minutes, « le commencement » depuis la création jusqu’au début de la Diaspora. En sortant de la salle de cinéma, on tombe sur une vaste « carte de l’émigration » sphé-

Le bateau est un lieu rassemblant toutes les disparités de l'existence : financières, sociales et autres

Une photo noir et blanc. Un homme trempe ses pieds dans la piscine. Malgré le faste qui l'entoure, il est seul

des Juifs, depuis les shtetls (vil-lage à population majoritairement juive) du VIIIème siècle, dans la « zone de résidence » où les Juifs étaient cantonnés par le pouvoir tsariste, jusqu’aux grandes villes du XXème siècle.

MARIA AFONINALA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Jusqu’au 9 décembre, le musée

d’Art moderne de Moscou

présente les oeuvres du flamand

Hans Op de Beeck, sur le thème

des vanités. « Vanitas : réflexions

contemporaines ».

Plaisirs terrestres et fascination pour la mort

Exposition Retour de l'existentialisme

« Voici un couple en croisière. Que rêver de mieux ? Mais, au fur et à mesure, vous comprenez que pour l’homme, c’est un deu-xième mariage, sa femme est beaucoup plus jeune. Elle devrait se réjouir de ce voyage mais son mari regarde la jeune chanteuse », raconte Hans.

Les images se suivent, la mu-sique devient angoissante, l’ar-tiste continue : « Je ne suis pas de nature mélancolique, mais je me pose des questions : sur ces gens, sûrement de pauvres immi-grés, qui ont construit ce bateau, sur ceux qui travaillent pour tous ces riches, qui doivent profi ter de ces plaisirs ».

« Voici les Brésiliennes. Ou plu-tôt, vous avez l’impression que ce sont des Brésiliennes, mais non. Elles sont payées pour jouer ce rôle, pour divertir les passagers du bateau », poursuit Hans.

Selon l'artiste, le bateau concentre tous les niveaux d'exis-tence, avec toutes ses disparités fi nancières, sociales, etc.

Le fi lm se termine et l'artiste nous guide à travers l’exposition vers une autre de ses oeuvres. Sur une photo noir et blanc, une grande cour d’un palais exotique. Un homme trempe ses pieds dans

Un long couloir débouche sur une salle sombre. Un fi lm, accompa-gné d’une musique mélancolique, est projeté. Les images muettes se succèdent. Derrière le projec-teur, un homme s’affaire aux ré-glages. Cet homme est le peintre fl amand Hans Op de Beeck.

Il est à Moscou pour la pre-mière fois et fait partie des ar-tistes européens regroupés dans le cadre de l’exposition « Vani-tas » pour faire partager leur vi-sion de la vacuité des biens ter-restres et de la futilité de l'existence.

Le travail de Hans Op de Beeck illustre ce thème. Sa vidéo de 30 minutes Sea of tranquility se passe à bord d'une croisière. Ce fi lm agrémenté d’animations en 3D relate les différentes vies qui s’entrecroisent à bord du paque-bot futuriste et où, parfois, trans-paraissent les émotions à peine perceptibles des personnages.

1. Hans Op de Beeck dans la salle de projection de son film « Sea of

Tranquility ». 2. « L'ange noir » de Richard Kuiper. 3. « Ludwig » de la

série « Le sang royal », crée par l'artiste hollandais Erwin Olaf.

la piscine. Malgré tout ce faste, il est seul.

« Cette photographie fait par-tie d’une série de cinq, mais celle-ci elle est la seule a être parve-nue jusqu’à Moscou », sourit Hans.

En plus de ses oeuvres, l’expo-sition nous fait découvrir quelques photos de l’artiste hollandais Erwin Olaf : des portraits de Lud-wig, de la princesse Diana. Des toiles claires éclaboussées de taches de sang. Et des versions contemporaines des nature-mortes du XV-XVIè siècles par Richard Kuiper et d’autres ar-tistes hollandais.

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Parés pour les froids sibériens L’hiver en Russie Dans des régions marquées par les températures extrêmes, hommes et animaux s’adaptent aux rigueurs climatiques

La Russie est souvent associée au « froid sibérien ». C'est une image d'Epinal. C’est vrai qu’il peut faire très froid en Russie européenne, même si le climat varie énormé-ment du polaire dans le Nord au climat subtropical sur les bords de la mer Noire, où la tempéra-ture moyenne en janvier est de 15 degrés. Rappelons que la sta-tion balnéaire de Sotchi se trouve sur la même latitude que Nice. Les Russes des autres régions en-vient les habitants du sud. Les plus jaloux doivent être les 470 habitants de la petite ville d’Oï-miakon, en Iakoutie, où la tem-pérature, en 2010, est tombée jusqu’à -72° ! Bien sûr, l’hiver conditionne tous les aspects de la vie, mais les Russes y sont ha-bitués.

Les températures de janvier

Sotchi est une ville située dans la ré-gion de Krasnodar sur la mer Noire. La station balnéaire a été édifiée à la fin du XIXe siècle, et elle est devenue po-pulaire après que Staline y fit construire une datcha. En 2014, la ville accueillera les Jeux Olympiques... d’hiver.

Oïmiakon est un village situé dans le nord-est de la république de Sakha (à 3000 km du pôle Nord). Officiellement, c’est l’en-droit habité le plus froid du monde, mais en été, la température peut y monter jusqu’à 30 degrés.

VIE SAUVAGE

MODE DE VIE

Tigres et léopards tous climats

Du bania au chauffage central

Le tigre sibérien, connu aus-si sous le nom de tigre de l’Amour, n’est pas seule-ment le plus grand de ses congénères, mais le seul dont l’espace de vie est lié à la neige et la glace. Les températures peuvent chuter jusqu’à -45° sur le fleuve Amour, en Extrême-Orient. Le tigre est protégé du froid par un poil long et épais, et une couche de graisse de 5 cm. Pendant les troubles qui ont suivi la révolution d’Octobre, l’espèce a failli disparaître. Aujourd’hui, on recense 500 tigres blancs dans les régions frontalières entre la Russie, la Chine et la Corée du Nord, mais leur espace de vie est de plus en plus réduit et l’espèce est toujours menacée d’extinction. Encore plus menacé : le léopard caucasien, qu’on a longtemps cru disparu avant d’en redécouvrir un spécimen en 2003.

« Je m’en vais au bania, fais chauf-fer la petchka et bouillir le samo-var ». Ainsi parlait un Russe ordi-naire à son épouse il y a encore 50 ans. « Bania », c’est le sauna russe. « Petchka », c’est un grand four en briques qui se trouvait jadis dans chaque isba. « Samovar » est un gros chaudron réservé à la pré-paration du thé, et le symbole de l’hospitalité russe. L’urbanisation a eu raison de ces traditions. Dans la Russie contem-poraine, le chauffage est central, réglé par un thermostat unique pour tous les appartements. Seule solution s’il fait trop chaud : ou-vrir la fenêtre. Un air sec dans des pièces surchauffées, c’est aussi une mine d’or pour les fabricants et marchands d’humidificateurs. Les expériences menées par les entre-

prises allemandes en Russie ont montré que l’utilisation de techno-logies modernes de chauffage et d’isolation permettrait d’économi-ser jusqu’à 80% sur les coûts. Mais le chauffage central traditionnel n’en continue pas moins d’être om-niprésent...

MARIA BACHAREVALA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

Ces dernières années, l'hiver a

réjoui les Moscovites avec de la

neige en abondance, un vif soleil

et un gel qui pince le nez.

Ski de piste, patinoires géantes en plein Moscou

Loisirs La capitale russe se couvre de bazars de Noël

En hiver, la capitale offre un grand nombre de divertissements. Par exemple, le patinage sur glace.Outre la patinoire principale du Goum sur la Place Rouge, celle du Parc Gorki, la plus grande d'Eu-rope, est très populaire. Ses 18 000 mètres carrés hébergent plusieurs zones distinctes : pour les enfants, le hockey et la danse. La piste est entourée de cafés acessibles en patin. Aussi bien dans le parc Gorki que sur la Place Rouge, les patinoires fonctionnent par tous les temps, même en cas de dégel possible, jusqu'à début mars.

Et si la neige est bonne cette année, des pistes de ski serout ou-vertes dans tous les parcs de la

MAURITZ GATMANLA RUSSIE D’AUJOURD’HUI

EKATERINA ZABROVSKAYALA RUSSIE D'AUJOURD'HUI

« L’extrême à la russe »

s’observe en hiver. Aucun danger

pour la santé à condition de

respecter certaines règles.

Portées durant des siècles dans

les villages russes, les valenki

redeviennent tendance

aujourd'hui.

Un plongeon par -20°, ça vous tente ?

Mode : n’oubliez pas vos « valenki »

Le jour de l’année le plus impor-tant pour un vrai « morse », c’est le 19 janvier. Les morses sont ainsi baptisés parce qu'ils pratiquent le bain dans un trou de glace. La nuit du 19 janvier est le jour du baptême du Christ pour les Or-thodoxes.

Tous les ans, aux alentours de minuit, des milliers de « morses » se jettent à l'eau préalablement

Les Russes en ont portées durant des siècles, mais les valenki sont tombées en désuétude au XXème siècle. Les valenki traditionnelles étaient fabriquées en laine de mouton séchée et ne comportaient pas de semelles dures. Elles pro-tègent de températures en des-sous de -30°.

Mais les valenki ne sont pas imperméables et n’ont en prin-cipe pas de véritable semelle. Elles étaient généralement seulement

bénie. Des sauveteurs et des in-fi rmiers sont présents, mais il suf-fi t de respecter des règles : s’im-merger trois fois, se frotter le corps énergiquement puis se rhabiller

chaudement. Ou, mieux, aller au « bania ». Les particularités du bania russe se résument à l’al-liance de températures très éle-vées (80 à 100°) et de l’humidité de l’air. Rien n’est comparable aux sensations que procure l’immer-sion dans l’eau glacée entre deux séances de bania.

Pendant que les enfants font de la luge et du patin à glace, les adultes sillonnent la forêt à ski de fond. Et si un nouveau riche peut dépasser sur sa Lamborghi-ni un retraité russe dans sa Lada, sur les pistes de ski, tout le monde est à égalité : il n’est pas rare de voir un retraité sur de vieux skis « soviétiques » en bois laisser loin derrière les jeunes sur des skis dernier cri. Pour aller dans la forêt, on prend d’habitude avec soi une bouteille thermos de thé chaud ou une gourde de liquide... plus fort, qui réchauffe aussi très bien.

disponibles en noir, gris ou blanc.

Avec l’apparition d’un choix plus large pour les amateurs de mode, les valenki ont été remplacées dans les villes russes par des bottes plus lé-gères et imper-méables.

Tous les ans, on continue à produire 4,5 millions de bottes de feutre.

Désormais, les valenki sont proposées dans plu-sieurs couleurs et son bro-dées avec des motifs très différents, allant des plus enfantins aux

concepts modernes plus élaborés. Les valenki sont également disponibles avec des imprimés ou de la fourrure. Elles ne se limitent plus à garder au chaud les pieds des ci-tadins russes toujours pressés. Elles sont dé-sormais de véritables objets d’art populaire.

«  J’ai vraiment le sentiment que les valenki

sont de plus en plus deman-dées. Les gens n’ont plus peur du mot "valenki". Ils aiment les porter », indique Tatiana

Efimova, issue d’une fa-mille qui fabrique des va-lenki depuis 15 ans .

ville. Traditionnellement la plus intéressante se trouve à Touchino dans la forêt Aleshkinski.

La capitale regorgera de bazars de Noël. Près de la cathédrale an-glicane Saint-André, à partir du 1er décembre, on vendra chaque week-end autour de la patinoire des décorations pour sapins de

Noël, des jouets, des gaufres belges chaudes, du vin chaud et tout ce qu'il faut pour la période précé-dant Noël.

Les 22 et 23 décembre dans le jardin de l'Ermitage se tiendra la foire traditionnelle de Noël du ma-gazine Seasons. On peut y acheter des cadeaux, s'amuser sur une

énorme balançoire, faire du patin à glace et regarder des crèches.

Du 24 décembre au 7 janvier, sur la place principale de la ville se tiendra le marché de Strasbourg. À cette occasion, on livrera de France 20 chalets en bois, qui abri-teront des points de ventes d'ar-ticles liés à Noël.

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