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8/4/2019 La Salat - La Prière http://slidepdf.com/reader/full/la-salat-la-priere 1/166 La Salat La Prière Islamique de Toujours et diverses études (1997/8) par Hamza De Coster, DD avec un nombre de Sourates pour la Prière. © Septembre 2011 – Hamza De Coster, DD, Gent, Belgique

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La SalatLa Prière Islamique de Toujours

et diverses études (1997/8)

par

Hamza De Coster, DDavec

un nombre de Sourates pour la Prière.

© Septembre 2011 – Hamza De Coster, DD, Gent, Belgique

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Introduction

Sachons que les commandements d‘Allah sont de deux ordre, notamment desobligations ( fr â’îd ) et des actes surérogatoires. Les obligations sont le fond decommerce, ainsi que le capital du croyant. Par elles, la délivrance est possible.Quant aux actes surérogatoires, ils représentent le bénéfice qui élève aux plushauts degrés. Suivant le Prophète (paix et bénédiction sur lui)), Allah, qu‘Il soitglorifié, a dit :

« Rien, des actes de Mon serviteur, ne M‘est plus agréable quel‘accomplissement des obligations que Je lui ai prescr ites. (Aussi) il necessera pas de se rapprocher de Moi par ses œuvres surérogatoires jusqu‘àce qu‘il gagne Mon amour pour lui, Je deviendrai alors son ouïe par laquelle il parlera, sa main par laquelle il touchera, et son pied par lequelil marchera ». ( Rapporté par El-Bukhari)

S‘appuyant donc sur ce hadith du Prophète (paix et bénédiction sur lui), on peutconclure : « L‘intention du croyant caractérise son œuvre ». Tout acte vertueux,

l‘accomplissement de « La Salat », l‘accomplissement d‘un précepte, la pratiquede quelque dévotion acquiert aux yeux d‘Allah un méri te proportionnel aunombre de bonnes intentions que le musulman s‘est proposées. Mais, il y abeaucoup plus, car les actes licites, mais indifférents peuvent se changer en actesméritoires. Il suffit pour cela, de les diriger au service et à la gloire d‘Allah.Mais alors, il est indispensable que l‘intention soit pure, c‘est-à-dire exempte detout mélange de motifs étrangers à Allah, par exemple, la vanité spirituelle enses formes tellement variées. Ainsi, chaque acte perd sa valeur, en proportion del‘inf luence exercée par le motif mondain.

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Pour se prémunir contre ce danger si grave, qui arriverait à rendre inutiles tousles efforts du musulman pour parvenir à la vie de proximité, il y a un exercicespirituel ; qui est l‘examen quotidien, qui se divise en six parties :

1.  Le ferme propose, qui consiste pour le fidèle à prévoir, chaque matin, àson lever, les actes, omissions, pensées qui pourront survenir aux diversesheures et dans les diverses occupations de la journée, et avoir la fermeintention de leur donner une motivation correcte.

2.  La vigilance de tous les instants à conformer actes et abstentions à ce quia été promis à Allah le matin. Elle doit précéder et accompagner l‘acte ;l‘âme se demandera auparavant ; pourquoi, comment, et pour qui elle vaagir.

3.  L‘examen de conscience (al-muhâsaba), le nuit. Sa méthode est pratique  puisqu‘elle consiste à revoir méthodiquement et en détail tous lesévénements de la journée, afin de se rappeler de tous les péchés,imperfections, omissions et actes de vertu, tant extérieurs qu‘intérieurs,commis à chaque moment du jour.

4.  La mortification (al-mo‘âqaba) imposée à l‘âme comme thérapie et enchâtiment de ses péchés et imperfections, notamment le jeûne, etabstentions diverses.

5.  La repentance (al-mujâhada) ou combat contre la tiédeur dans le pratiquesde la piété. Elle consiste à s‘imposer, comme expiation et encompensation d‘actes imparfaits, des actes nouveaux et réitérés. 

6.  La réprimande (al-mo‘âtaba) de l‘âme, au moyen de discours moraux quele croyant s‘adresse mentalement à lui-même, s‘inspirant desconsidérations surnaturelles qui peuvent provoquer en son cœur la douleur et le repentir de ses imperfections et péchés.

Cependant, le plus utile instrument de progrès dans la vie mystique est laméditation. Une heure de méditation, vaut mieux qu‘un an de dévotion. Laméthode pratique de cet exercice spirituel est la suivante : Avant tout, lamémoire présente à l‘entendement la matière de la méditation, c‘est-à-dire lesidées, les actions, et les paroles sur lesquelles on a exercé aussitôt les autres

 puissances de l‘âme, connu comme souvenir (attadhakkour). On le prépare parla lecture attentive et recueillie du Coran, ou des Hadiths du Prophète et decertains textes et chants relatifs à la gloire d‘Allah, au prophète et à la grandeurde l‘Islam. 

La matière une fois présente à l‘entendement, vient la méditation proprement

dite, qui est l‘exercice de la raison spéculative comparant et, par induction et

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déduction, tirant depuis des vérités connues d‘autres vérités nouvelles etinconnues. Cette opération discursive de la raison (al-i‘tibâr) se fait, pour le lusgrand nombre des dévots, inconsciemment et sans appliquer d‘une façonréfléchie les règles de la logique. La conséquence ou vérité acquise par la

méditation doit se convertir de spéculative en pratique, moyennant l‘applicationconcrète que l‘entendement en fait à son propre état ; autrement l‘idéen‘exercerait aucune influence sur la volonté et la méditation resterait stérile. Sonfruit (at-thamara) le plus utile n‘est pas, en effet, la science, en tant qu‘elle, maisle changement du cœur qu‘elle induit, c‘est-à-dire les émotions très variées quenous trouvons dans toute la mystique Islamique, et les bonnes résolutionsformées, en conséquence, par la volonté, d‘accomplir des œuvres salutaires. 

Deux exercices :

1. 

Le croyant, chaque matin, pour faire sa méditation, il pourra focaliser sonintention sur un péché qu‘il veut éviter ou une vertu qu‘il veut pratiquer.Cela fait, il barrera d‘un trait son sujet et il pourra ensuite s‘appliquer auxpéchés ou aux vertus qui suivent.

2.  Méditations sur Allah : elles sont spéciales aux mystiques (parfaits). Il estconseillé ici de ne pas prendre comme matière de leur contemplationl‘essence ou les attributs absolus de la Divinité, parce que le Prophète(paix et salut sur lui) le défend et parce que cela expose à des doutes enmatière de foi. Il est préférable de se borner à les méditer dans les

créatures, comme reflets des attributs divins.Voilà tout ce que nous avions à dire concernant la vie de prière du croyant avantd‘aborder les instructions qui suivent. Qu‘Allah fasse que nos propos soient dansle vrai. Que la bénédiction d‘Allah et Sa paix infinie soient sur la meilleure descréatures de Dieu, notre seigneur et maître Muhammad ainsi que sur sa familleet ses Compagnons.

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Préparation à la PrièreLes Ablutions

Les conditions indispensables pour l‘accomplissement des prières sont deux :

1.  La Purification

Avant de commencer les prières, il est nécessaire que le croyantMusulman ait le corps et les vêtements purifiés :

-  Pour le physique, la propreté consiste à faire ses ablutions.

-  Pour les vêtements, il faut éliminer toutes les impuretés comme : le

sang, l‘urine, les matières fécales ainsi que toute saleté.

2.  Les Ablutions

Les ablutions ne sont autorisées qu‘avec de l‘eau pure, inodore etincolore, comme celle qui coule du robinet, qui provient de la mer,ruisseaux ou rivières, des sources ou puits. Toute autre eau par son odeurou goût est impropre pour les ablutions.

Comment accomplir les Ablutions

1.  Tout d‘abord, formulez intérieurement l‘intention de faire ses ablutions, etcommencer par la formule :

Bismillah irrahman irrahim

Au Nom d‘Allah le Clément, le Miséricordieux 

2.  Se laver les mains trois fois jusqu‘aux poignets. 

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3.  Se rincer la bouche trois fois.

4.  Se rincer les narines trois fois en aspirant et en expirant de l‘eau par lenez.

5.  Se laver le visage à partir du front jusqu‘au menton trois fois, sans toucher les oreilles.

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6.  Se laver les bras jusqu‘aux coudes trois fois, en commençant toujours par le bras droit.

7.  S‘essuyer les cheveux depuis le front jusqu‘à la nuque, puis effectuer unretour.

8.  Passer les doigts mouillés sur les oreilles, à l‘intérieur et à l‘extérieur.

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9.  Se laver les pieds jusqu‘aux chevilles, en commençant toujours par le pieddroit.

10. Puis répéter l‘Attestation de Foi :

“Ash hadu al la ilaha illal lahu wa ash hadu an-na Muhammadan`ab-duhu wa rasuluh.” 

“ J‘atteste qu‘il n‘y a de divinité qu‘Allah seul est sans associé, et j‘attesteque Mohammad est Son serviteur et Son Messager. »

Annulation des ablutions :

1.  L‘évacuation des matières fécales, d‘urines, de gaz. 

2.  Le sommeil profond.

3.  La perte de conscience, quelle qu‘en soit la cause. 

L‟ablution pulvérale (tayammoum) 

L‘ablution pulvérale (tayammoum) est permise si le croyant est malade ou s‘il aune blessure, avec la crainte de l‘infecter, ou encore s‘il ne trouve pas d‘eau

  pour faire ses ablutions. Il commence par l‘intention de faire les ablutionspulvérales, puis il dit :

Bismillah irrahman irrahim

Au Nom d‘Allah le Clément, le Miséricordieux

Il passe ses mains sur une pierre propre, sur du sable ou de la terre et les passeensuite sur son visage. Il passe une seconde fois ses mains sur la pierre, le sableou la terre et passe la paume de sa main gauche sur sa main droite jusqu‘au

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coude, et sa main droite sur sa main gauche jusqu‘au coude, suivant le ritemalikite. Les annulations sont identiques aux ablutions avec de l‘eau pure. 

Al-AdhânL‟Appel à la Prière 

L‘appel à la prière est le fait d‘appeler les croyant musulmans àl‘accomplissement de la prière obligatoire, afin qu‘ils viennent s‘acquitter deleur devoir religieux dans la mosquée ou chez soi et là où ils se trouvent. Eneffet, le fait d‘accomplir la prière de préférence en groupe à beaucoup de mériteque sa réalisation individuelle.

Le mérite de l‘appel à la prière (Adhane) rapporté par Mouhammad binMouhammad Abou Hamed Al Ghazali, décédé en l‘an 550 H. (calendrier Islamique), c'est-à-dire né en 1058, et mort en 1111 de l‘ère chrétienne :

Le Prophète (Qu‘Allah le bénisse et le salue) a dit :

« Trois hommes se tiendront, le jour de la Résurrection sur une colline demusc pur : ils ne craindront aucun jugement et n‘auront pas peur jusqu‘àce que le jugement des hommes soit terminé ; ce sont les hommes

suivants :-  Un homme qui a lu le Coran cherchant la satisfaction d‘Allah. 

-  Un homme qui a souffert de l‘esclavage dans la vie présente mais celane l‘empêchera pas de travailler pour son au-delà.

-  Un homme qui a proclamé d‘Adhane. 

Il dit aussi : « La main du Seigneur se dépose sur la tête du muezzin jusqu‘à cequ‘il termine son Adhane. On dit que les paroles divines (Quelles plus belles

 paroles que celles consacrées à la cause d‘Allah) (Coran XLI,33) désignent lesmuezzins. »

Lorsque tu entends l‘appel à la prière, répète les mêmes paroles du muezzin sauf lorsqu‘il arrive aux formules : Hayya ‗ala Salat (Venez à la prière) ; Hayya ‗alafalah (venez au salut). A ce moment, il faudrait dire : « Il n‘y a de Force et dePuissance qu‘en Allah, le Très-Haut, le Magnifique. »

Donc, l‘appel à la Prière (ou Adhân) consiste à dire, à haute voix :

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(1) Allahu Akbar (quatre fois) Allah est Grand. Allah est Grand.

(2) Ash-hadu an la ilaha ili-Allah (deux fois) J‘atteste qu‘il n‘y a pas d‘autre divinité qu‘Allah. 

(3) Ash-hadu anna Muhammad-ar-rasoolullah (deux fois) J‘atteste que Muhammad est Son Messager. 

(4) Hayya‟ alas-Salah (deux fois avec le visage tourné à droite) Accourez à la prière.

(5) Hayya‟ alal-falah (deux fois avec le visage tourné à gauche) Accourez au salut.

(6) Allahu Akbar (deux fois)Allah est Grand.

(7) La ilaha ill-Allah (une fois)Il n‘y a pas d‘autre divinité autre qu‘Allah. 

Remarque :

Avant la première prière, celle de l‘aube, on ajoute :

As-salatu khairum minannaum (La Prière est préférée qu‘au sommeil).

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IQAMAT

Iqamat est le second appel à la prière, et est dite directement après le secondappel à la prière, directement avant de commencer la prière obligatoire Fard.

Iqamat est identique à Azam avec l‘ajoute de la phrase ―Qad qamatis -Salah‖ (laprière est effectivement commencée. (Prononcée deux fois).

Les Principaux Eléments de la Prière Obligatoire

Les parties obligatoires de la Prière sont sept :

1.  A dire le ―Takbier -e-tahrima.

2.  « Qiyaam », signifie qu‘on est debout avec la main droite sur la maingauche sous le nombril.

3.  Dire quelques versets du Saint Coran.

4.  Rak‘a veut dire se baisser, de sorte que les mains touchent les genoux.

5.  Sadjdah veut dire qu‘on se prosterne de sorte que les paumes des mains, lefront, le bout du nez, les genoux et les deux pieds touchent le pavage,tenant assez d‘espace entre les bras et la poitrine, les jambes et le ventre

qui ne peuvent se toucher.6.  Qa‘dah veut dire, être agenouiller d‘une façon pieuse avec le pied gauche

se reposant sur les doigts de pied et la gauche en se reposant en positionsous le tronc.

7.  Faire savoir que la prière est terminée s‘annonce par la parole ou uneaction.

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La PrièreIntroduction

Huit (6 + 2) points qui sont primordiale à suivre :1.  Dire: Takbier-e Tahrima, c‘est-à-dire Allâhou akbar (Ekber )

2.  Dire le « Al-Fatiha », qui est l‘ouverture du Saint Coran.

3.  Dire une sourate du Saint Coran, ou au moins trois versets du Saint Livre.

4.  Le Al-Fatiha doit toujours précéder n‘importe quelle autre sourate ou troisversets au moins d‘une sourate coranique. 

5.  Eviter une pause entre la sourate d‘introduction « Al-Fatiha », et n‘importequelle autre sourate coranique, ou trois versets d‘une sourate. Lecomportement correct veut qu‘une sourate est prononcée sans aucune heurte,même dans le changement d‘une position, observant les pauses entre chaquephase.

6.  La mise en œuvre de la Prière. 

Une Prière consiste entre deux, trois ou quatre rakats, et un rakat est réaliséainsi :

7.  Je me tiens debout orienté vers la Mecque où se trouve la Ka‘ba. Après avoirformulé l‘intention (Niejjat), que je maintiens dans ma pensée, qui est laprière du moment et que je prononce moi-même.

8.  J‘élève mes deux mains à l‘hauteur de mes oreilles, et dit « Allâhou Akbar »(Dieu est Grand), les ramenant par la suite posant la main droite sur la maingauche sous le nombril.

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Instruction Générale de la PrièreLe croyant fait et dit alors :

Pour rappel, il exprime l‘intention, ainsi que les courtes prières suivantes semettant ainsi au diapason d‘Allah, et ces prières terminées, il prononce laformule « Allâhou akbar » (Dieu est Grand).

(a)  Subhanak-Alla-humma wa bihamdika wa tabarakasmuka wa ta‟ala jadduka wa la ilaha ghairuka.(A Toi, toute gloire, O Allah ! La louange est à Toi. Béni soit Ton Nom, etexalté est Ta Main. Il n‘y a pas de divinité sauf Toi seul.) 

(b)  A‟oozu billahi minashshaitanir-rajeem. (A voix basse)(Je prend refuge auprès d‘Allah, loin de satan, le damné.) 

(c)  Le croyant lève les mains jusqu‘à hauteur des oreilles puis il prononce laformule « Allâhou akbar (ekber ) (Dieu est Grand).

(d)  Bismillâhi-r-rahmâni-r-rahîm.

(Au non d‘Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux.)

(e)  Ensuite, la récitation de Al-Fatiha (l‘Ouverture) à haute voix. 

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Le croyant récite ensuite à haute voix Al-Fatiha (Ouverture) :

Al-Fatiha (Ouverture):

1.  Bismillah irrahman irrahim

2.  Al-hamdou lillahi rabbil aalamin

3.  Arrahmanirrahim

1.  Au nom d‘Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

2.  Louange à Allah, Seigneur del‘Univers. 

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4.  Maliki yawmi-d-din,

5.  Iyyaka naboudou wa iyyaka

nasta‘in 

6.  Ihdinassiratal moustaquim,7.  Siratalladhina an amta alayhim,

ghayril Maghdhoubi alayhim wa

ladhdhallin.

Amin.

3.  Le Tout Miséricordieux, le TrèsMiséricordieux,

4.  Maître du Jour de la rétribution.5.  C‘est Toi (Seul) que nous

adorons, et c‘est Toi (Seul) dontnous implorons secours.6.  Guide-nous dans le droit

chemin,7.  Le chemin de ceux que Tu as

comblés de faveurs, non pas deceux qui ont encouru Ta colère,ni des égarés.

Le croyant récite aussitôt après à haute voix, une autre Sourate comme celle quisuit :

AL-IHLAS (LE MONOTHÉISME PUR)

Sourate 112

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Bismillah irrahman irrahim

Qoul houwallahou ahadAllah oussamad.

Lam yalid wa lam oulad

Wa lam yakoun lahou koufouwanahad

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le Très

Miséricordieux.1.  Dis: « Il est Allah Unique.2.  Allah, Le Seul à être imploré

pour ce que nous désirons.3.  Il n‘a jamais engendré, n‘a pas

été engendré non plus.4.  Et nul n‘est égal à Lui ».

Lorsque le croyant a fini, il dit « Allâhou akbar », et il s‘incline en posant sesmains sur les genoux. C‘est la première rak‘a et elle doit durer le temps que le

croyant puisse répéter trois fois de suite :

“Subhana Rabbi yal Azim” “Subhana Rabbi yal Azim” “Subhana Rabbi yal Azim” 

(Gloire et Louange à mon Seigneur Tout-Puissant)

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En se relevant, il dit :

“Sami `allah hu liman hamidah.” (Qu‘Allah entende celui qui L‘a loué) 

Lorsqu‘il s‘est complètement relevé, il dit :

“Rab-bana lakal hamad.” (O Seigneur à Toi sont les louanges)

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Il se prosterne une nouvelle fois en disant : « Allâhou akbar », et il dit par troisfois :

Subhana Rabbi yal a`la.

Subhana Rabbi yal a`la.Subhana Rabbi yal a`la.(Gloire à mon Seigneur le Très-Haut)

ou (suivant l‘école) 

Subhana Rabbi yal a`la wa bihamdihSubhana Rabbi yal a`la wa bihamdihSubhana Rabbi yal a`la wa bihamdih

(Gloire à mon Seigneur le Très-Haut et louange à Lui)

Il se relève ensuite de la prosternation et dis : « Allâhou akbar », et reste assisen position droite sur ses talons. Il enchaîne l‘invocation suivante :

“Allahummaghfirli warhamni.” 

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Le croyant se prosterne ensuite en disant : « Allâhou akbar », et il reste prosternéle temps de répéter trois fois minimum :

Subhana Rabbi yal a`la.Subhana Rabbi yal a`la.Subhana Rabbi yal a`la.

(Gloire à mon Seigneur le Très-Haut)

ou (suivant l‘école) 

Subhana Rabbi yal a`la wa bihamdihSubhana Rabbi yal a`la wa bihamdihSubhana Rabbi yal a`la wa bihamdih

(Gloire à mon Seigneur le Très-Haut et louange à Lui)

Lorsqu‘il a achevé la seconde prosternation, ceci suivant le déroulement de laPrière que nous verrons plus loin, il dit « Allâhou akbar », reste assis et récitele Tachahhoud au complet.

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Au cours des prières de zouhr, „asr, maghrib, et „icha, qui sont constituées pour le zouhr, ‗asr et ‗icha de quatre rak‘a, lors de leur accomplissement nousdevons exécuter deux rak‘a en premier, en récitant à nouveau la Al-Fatiha et unesourate. C‘est valable également pour le maghrib qui lui est constitué de troisraka au lieu de quatre. Dire le premier tachahhoud.

“At-tahij-yatu lil-lahi was-salawatu wat-tay yibatu.

As-salamu `alayka ay-yuhan-nabiy-yu

Wa rahma tullahi wa barakatuhu

As-salamu `alayna wa` ala` ibadil-la his-saliheen.” 

(Ici, il fait un signe avec l’index droit) 

“Ash hadu al la ilaha illal lahu 

wa ash hadu an-na Muhammadan`ab-duhu wa rasuluh.” 

« A Dieu les salutations les plus bénies, ainsi que les inclinations les plus pureset les plus sincères. La paix sur toi, O Prophète, tout comme la miséricorded‘Allah et Ses bénédictions. La paix sur nous ainsi qu‘aux pieux serviteurs deDieu.

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J‘atteste qu‘il n‘y a de dieu qu‘Allah Lui-même, et j‘atteste que Muhammad estson messager et Son Serviteur. »

Le second Tachahhoud qui s‘appelle le « Salawat », suivant le moment ou

nombre des raka, qui termine la Prière, le croyant dit :“Allah humma sal-li ala Muhammadinwa‟ ala ali Muhammadin, 

Kama sal-layta‟ ala Ibraheema 

Wa‟ala al Ibraheema 

Innaka hameedum majeed.

Allah humma barik‟ ala Muhammadin wa‟ ala ali Muhammadin, 

Kama barakta‟ ala Ibraheema 

Wa‟ala ali Ibraheema 

Innaka hameedum majeed.” 

―Seigneur! Honore Muhammad et la famille de Muhammad comme Tu as

honoré Abraham et la famille d‘Abraham, et répands Ta bénédiction surMuhammad et sur la famille de Muhammad, comme Tu as répandu Ta bénédiction sur Abraham et sur la famille d‘Abraham dans les deux mondes. AToi Seul sont les louanges et la gloire. »

Abdallah ibn Omar (qu‘Allah l‘agrée) rapporte qu‘Abi Bakr Essiddiq (qu‘Allahl‘agrée) a demandé au Messager d‘ Allah (salut et bénédiction sur lui) :

« Apprends-moi une invocation que je prononcerai après ma prière. »

Il lui dit de dire :

“Allah humna innee zalamtu nafsee Zulman, katheeran, wala yaghfi ruz zunuba

Illa anta faghfirlee maghfirratam min

‟indika, war hamnee innaka antal 

ghafurur raheem.” 

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« Seigneur ! Je me suis fait énormément de tort et Tu es le Seul à absoudre lespéchés. Accorde-moi une grâce de Ta part et Ta miséricorde. C‘est Toi, quipardonne les péchés, le Miséricordieux. »

Pour terminer une Prière :

Le croyant tourne le visage d‘abord vers la droite, en disant :

“Assalamu alaikum wa rahmatullah.” 

« Paix à toi, et la miséricorde d‘Allah. »

De la même façon, il tourne le visage vers la gauche, en disant :

“Assalamu alaikum wa rahmatullah.” 

« Paix à toi, et la miséricorde d‘Allah. »Certaines écoles ajoutent : « Assalamu alaikum wa rahmatullah wabarakâtouch. »

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Le croyant reste assis et récite :

Astaghfirou-l-lah = trois fois.

Allâhou akbar = trois fois.

Avec ou sans son chapelet :

(a) Subhã nallãh (33 fois)

―Gloire à Allah.‖ 

(b) Alhamdu lillãh (33 fois)

―Allah soit loué.‖ 

(c)Allãhu Akbar (33 fois)

―Allah est Grand.‖ 

Il termine une seule fois par :

Lã ilãha illal wahdahu lã shareeka lahu.

Lahul Mulku wala hul hamdu

Wa huwa‟ alã kul-li shay-in quadeer.

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« Il n‘y a pas d‘autre divinité qu‘Allah, Il est le Seul et sans associé.

Puissance et louange est pour Lui.

Il a le pouvoir sur tout. »

Tableau récapitulatif des cinq Prières

L‘accomplissement des Prières doit toujours s‘effectuer dans certainesconditions qui sont: La ferveur, le calme et la concentration, en ne regardant quel‘endroit où l‘on se prosterne. Sans jamais se retourner, ni rire, ni se distraire ens‘amusant avec ses mains, en touchant ses habits, ou en se préoccupant de tout

ce qui peut distraire de la réalisation de la Prière.Prière de Cycles Récitation de

Fajr (2 rak‘a)  2 rak‘a Fatiha + sourate à voixbasse

1.  Soubh (2 rak‘a)  2 rak‘a Fatiha + sourate à voixhaute

2.  Zouhr (4 rak‘a) 2 rak‘a

+ 2 rak‘a 

Fatiha + sourate à voix

basse

Fatiha à voix basse

3.  ‗Asr (4 rak‘a)  2 rak‘a

+ 2 rak‘a 

Fatiha + sourate à voixbasse

Fatiha à voix basse

4.  Maghrib (3 rak‘a)  2 rak‘a 

+ 1 rak‘a 

Fatiha + sourate à voix

hauteFatiha à voix basse

5.  ‗Icha (4 rak‘a  2 rak‘a

+ 2 rak‘a 

Fatiha + sourate à voixhaute

Fatiha à voix basse

Chaf (2 rak‘a)  2 rak‘a Fatiha + une sourate àvoix basse

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Witr (1 rak‘a)  1 rak‘a Fatiha + sourate à voixbasse

Prières dites « Sounna » recommandées1.  La prière de Witr : une seule et dernière rak‘a après „Icha clôt la prière de

la journée.

2.  La première de la journée Fajr.

3.  La prière des deux « Aïd1 » : Al-Fitr et Al-Kébir.

4.  La prière de l‘éclipse du soleil. 

5.  La prière de la demande de la pluie, les jours de sécheresse.6.  La prière dite : « Par respect pour la mosquée », toutes les fois qu‘on entre

pour accomplir une quelconque prière.

7.  La prière après chaque ablution.

8.  La prière de « Douha » (matinée : entre 8 h 30 et 11.00 h).

9.  La prière de « Tarawih » les nuits du mois de Ramadan.

10. La prière de « Tahajud » (durant la nuit).Annulations de l‟accomplissement de la prière 

1.  Manger ou boire.

2.  Parler ou rire.

3.  Se dénuder les parties intimes.

4.  Laisser échapper des gaz.

5.  Se distraire avec ses mains.

1 Cette Prière se rapporte aux deux fêtes Islamiques que sont l‘Aïd et Fitr et l‘Aïd el adha. Quant à l‘Aïd al fitr,c‘est la fin du jeûne du mois de Ramadan. Les croyants Musulmans accomplissent alors la Prière soit dans unoratoire (mussala) soit dans une mosquée. A cette occasion, les croyants portent leurs plus beaux vêtements et se parfument. Avant de se rendre à l‘oratoire ou à la mosquée, on doit s‘acquitter de l‘aumône légale appelée zakatal fitr en la donnant aux nécessiteux, aux pauvres et aux mendiants, en commençant par les plus proches, c‘est-à-dire, les ,parents et les voisins dans le besoin. Pour ce qui est de l‘Aïd al Adha, c‘est l‘occasion au cours delaquelle les croyants Musulmans immolent une bête (ovin, caprin ou bovin. La viande de la bête immolée doitêtre en partie consommée et en partie distribuée aux proches nécessiteux et aux pauvres qui n‘ont pas eu les

moyens de le faire.)

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6.  Se retourner.

Un Choix de SouratesAL-FATIHA

(Prologue ou Ouverture)

Al-Fatiha (Ouverture):

1.  Bismillah irrahman irrahim2.  Al-hamdou lillahi rabbil

aalamin3.  Arrahmanirrahim4.  Maliki yawmi-d-din,5.  Iyyaka naboudou wa iyyaka

nasta‘in 

6. Ihdinassiratal moustaquim,

1.  Au nom d‘Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

2.  Louange à Allah, Seigneur del‘Univers. 

3.  Le Tout Miséricordieux, leTrès Miséricordieux,

4. Maître du Jour de la

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7.  Siratalladhina an amtaalayhim, ghayrilMaghdhoubi alayhim waladhdhallin.

Amin.

rétribution.5.  C‘est Toi (Seul) que nous

adorons, et c‘est Toi (Seul)dont nous implorons secours.

6. Guide-nous dans le droitchemin,

7.  Le chemin de ceux que Tu ascomblés de faveurs, non pasde ceux qui ont encouru Tacolère, ni des égarés.

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AL-BAQARAH (LA VACHE)

Sourate 2 : 255

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Bismillah irrahman irrahimAllâhou lâ ilâha illâ houwa-l-hayyoulqayyoûm.

La tâkhoudhouhoûsinatoun wa lânawm;

Lahoû mâ fissamâwâti wa ma fi-l-ardh,

Man dhalladhî yachfa‘ou ‘indahoû illâbi idhnih.

Ya‘alamou mâ bayna aydihim wa mâ

khalfahoum,Wa lâ youhitouna bi chayin min‘ilmihîillâ bi mâ châ‘a, wasi‘akoursiyyouhou-ssamâwâti wa-l-ardh.

Wa lâ yaoûdouhoû-hifdhouhouma, wahouwa-l-ãliyyoul ãdhim.

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

Allah ! Point de divinité à part Lui, leVivant, Celui qui subsiste par lui-même «al-Qayyum »2. Ni somnolenceni sommeil ne Le saisissent. A luiappartient tout ce qui est dans lescieux et sur la terre. Qui peutintercéder auprès de Lui sans Sapermission ? Il connaît leur passé etleur futur. Et, de Sa science, ilsn‘embrassent que ce qu‘Il veut. SonTrône «Kursiy »3 déborde les cieux etla terre, dont la garde ne Lui coûteaucune peine. Et Il est le Très Haut, leTrès Grand. 

2 Al-Qayyum : ce mot arabe n‘a pas d‘équivalent en français. Il signifie : celui qui n‘a besoin de rien alors quetout a besoin de Lui, qui ne dépend de rien alors que tout dépend de Lui.3 Kursiy : mot arabe qui signifie «siège » ; certains commentateurs l‘interprètent comme étant-la

Science d‘Allah. Il est prouvé qu‘Allah ne ressemble en rien à Ses créatures. 

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AŠ-ŠARH (L‟OUVERTURE) 

Sourate 94

Bismillah irrahman irrahim

Alam nachrah laka ssadrak

Wa wadha‘nâ ãnka wizrak. 

Alladhi anquadha zahrak

Wa rafa‘ ãna laka dhikrak  

Fainna ma‘ ã-l ousri yousraInna ma‘ ã-l ousri yousra

Fa ‘idha faraghta fanssab 

Wa ila rabbika farghab. 

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.1.  N‘avons-Nous pas ouvert pour

toi ta poitrine ?2.  Et ne t‘avons-Nous pas

déchargé du fardeau3.  Qui accablait ton dos ?4.  Et exalté pour toi ta renommée ?5.  A côté de la difficulté est, certes,

une facilité !6.  A côté de la difficulté, est,

certes, une facilité !7.  Quand tu te libères, donc, lève-

toi,8.  Et à ton Seigneur aspire.

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AT-TAKÃTUR (LA COURSE AUX RICHESSES)

Sourate 102

Bismillah irrahman irrahim

1.  Al-haakoumouttakaathour.2.  Hattaa zourtoumoul-maquâbir.3.  Kallâ sawfa ta‘ lamoun. 4.  Thoumma kallâ sawfa ta‘

lamoun !5.  Kallâ law tawlamouna ilma-l-

yaqiîn.6.  Latarawounna-l-jahim !7.  Thoumma latarawounnahaa

´ayna-l-yaqiîn !8.  Thoumma latousalounna

yawma‘ idhin aninna‘im. 

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

1.  La course aux richesses vousdistrait,

2.  Jusqu‘à ce que vous visitiez les

tombes4.3.  Mais non ! Vous saurez bientôt !4.  (Encore une fois) ? Vous saurez

bientôt !5.  Sûrement ! Si vous saviez de

science certaine5.6.  Vous verrez, certes, la Fournaise.7.  Puis, vous la verrez certes, avec

l‘œil de la certitude. 8.  Puis, assurément, vous serez

interrogés, ce jour-là, sur lesdélices. 

4  Jusqu’à ce que vous visitiez les tombes : jusqu‘à la mort. 5 Certaine : vous ne laisserez pas la cupidité vous distraire.

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AL-„ASR (LE TEMPS) 

Sourate 103

Bismillah irrahman irrahim

Wa-l-ãssr

Inna-l-inçana lafi khousr

Illalladhina aamanou wa

Amiloussalihati wa tawassawBi-l-haqu wa tawassaw bissabr.

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

1.  Par le temps!2.  L‘homme est certes, en

perdition,3.  Sauf ceux qui croient et

accomplissent les bonnesœuvres, s‘enjoignentmutuellement la vérité ets‘enjoignent mutuellementl‘endurance. 

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AL-FIL (L‟ELEPHANT) 

Sourate 105

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Bismillah irrahman irrahim

1.  Alam tara kayfa fa‘ala rabbouka bi‘ asshaa-bi-l-fil

2.  Alam yaj‘al kaydahoum fitadhlil3.  Wa arsala ãlayhim tayran ababil4.  Tarmihim bihijaratim min sijjil5.  Faja‘alahoum ka‘assfin makoul. 

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

1.  N‘as-tu pas vu comment tonSeigneur a agi envers les gensde l‘Éléphant ?6 

2.  N‘a-t-il pas rendu leur rusecomplètement vaine ?

3.  Et envoyé sur eux des oiseauxpar volées

4.  Qui leur lançaient des pierresd‘argile ?

5.  Et Il les a rendus semblables àune paille mâchée.

6  Les gens de l’Éléphant  : les Abyssins qui occupèrent le Yémen voulaient évangéliser l‘Arabie tout entière, et laKa‘ba de la Mecque fur leur grand objectif. En raison des entraves qu‘ils mettaient au pèlerinage, un arabe sevengea en profanant l‘église à Saint ‗a. Alors, le gouverneur abyssin, Abraha, fit venir un éléphant degigantesque taille, et dirigea une grande expédition contre la Mecque. Le grand-chef mecquois, Abdul Muttalib(grand-père de Mohammed le rencontra dans la banlieue et fit une grande impression sur Abraha. Celui-ci luidemande ce qu‘il voulait, et Abdul Muttalib exigea seulement ses chameaux pillés par les Abyssins. Al‘étonnement de l‘envahisseur, il dit : « les chameaux m´appartiennent, donc je les réclame, quant à la Ka´ba,elle a Son maître qui s´en occupera. » En effet, l‘éléphant ne voulut pas marcher vers la Mecque ; et les voléesd‘oiseaux vinrent lapider et détruire l‘armée dont personne ne fut épargné. … Lors de la révélation de cettesourate, environ quarante ans après, il y avait encore des témoins oculaires au sein des païens de la Mecque,

ceux-là mêmes ridiculisaient chaque verset du Coran.

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QURAYŠ (LES CORAÏCH) 

Sourate 106

Bismillah irrahman irrahim

1.  Li‘ilaafi quraych2.  Ilaafihim rihlatach-chitaa‘i

wassayf 3.  Fa-l-ya‘aboudou rabba

haadha-l-bayt4.  Alladhi at‘amahoum missjou‘in

wa aamanahoum min khawf.

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le Très

Miséricordieux.1.  À cause du pacte des Coraïch7,2.  De leur pacte (concernant) les

voyages d‘hiver et d‘été. 3.  Qu‘ils adorent donc le Seigneur 

de cette Maison (la Ka‘aba), 4.  Qui les nourris contre la faim et

rassurés de la crainte !

7 Les Coraïch : habitants de la Mecque, concitoyens de Mohammed.

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AL-MA„UN (L‟USTENCILE) 

Sourate 107

Bismillah irrahman irrahim

Araytalladhi youkadh-dhiboubiddin

Fadhâlikalladhi yadou‘oul yatîm 

Wa lâ yahoudhou ‗alâ ta‘amil-miskin

Fawaylullil moussallin

Alladhina houm ‗an ssalâtihim

sahounAlladhina houm yourâ oun

Wa yamna‘oun-al-mâ‘oun. 

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.1.  Vois-tu celui qui traite de

mensonge la Rétribution ?2.  C‘est bien lui qui repousse

l‘orphelin, 3.  Et qui n‘encourage point à nourrir 

le pauvre.4.  Malheur donc, à ceux qui prient5.  Tout en négligeant (et retardant)

leur Salât,6.  Qui sont pleins d‘ostentation, 7.  Et refusent l‘ustensile (à celui qui

en a besoin).

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AL-KAWTAR (L‟ABONDANCE) 

Sourate 108

Bismillah irrahman irrahimInnaa aãtaynaak-al-kawthar8 

Fassalli lirabbika wanharInna chaani‘ aka houwal-abtar

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux

1.   Nous t‘avons certes, accordél‘Abondance. 

2.  Accomplis la Salat pour tonSeigneur et sacrifie.

3.  Celui qui te haït sera certes, sanspostérité.

8 A prononcer comme tel : Innaa aãtay naakal – kawthar.

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AL-KÃFIRUNE (LES INFIDÈLES)

(Sourate 109)

Bismillah irrahman irrahim1.  Qoul yâ ayyouha-l- kâfiroun2.  Lâ a ‘aboudou mâ ta‘aboudôun. 3.  Wa lâ antoum ‘aâbidouna mâ

a‘aboud 4.  Wa lâ ana ‘aâbidoun mâ

‘aabattoum5.  Wa lâ antoum ‘aâbidôuna mâ

a‘aboud 6.  Lakoum dî nou koum wa liya din.

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

1.  Dis : « Ô vous les infidèles !

2.  Je n‘adore pas ce que vous adorez.3.  Et vous n‘êtes pas adorateurs de ce

que j‘adore. 4.  Je ne suis pas adorateur de ce que

vous adorez.5.  Et vous n‘êtes pas adorateurs de ce

que j‘adore. 6.  A vous votre religion, et à moi ma

religion ».

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AN-NASR (LE SECOURS)

Sourate 110

Bismillah irrahman irrahim

Idhaa ja‘a nassroullahi walfath 

Wa raytannaça yadekhoulouna

Fi dinillahi afwaja

Façabbih bihamdi rabbika

Wastagh firhou innahou kana tawaba.

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

1.  Lorsque vient le secours d‘Allahainsi que la victoire,

2.  Et que tu vois les gens entrer en

foule dans la religion d‘Allah, 3.  Alors, par la louange, célèbre la

gloire de ton Seigneur etimplore Son pardon. Car c‘estLui le grand Accueillant aurepentir.

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AL-MASAD (LES FIBRES)

Sourate 111

Bismillah irrahman irrahim1.  Tabbat yadaa abi lahabin wa tabbe2.  Ma aghnaa anhou maalouhou wa

maa kaçab3.  Sa yasslaa nâran dhaata lahab4.  Wa mra ‘atouhou hammaalata-l-

hatab5.  Fi jidihaa habloum min maçad.

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

1.  Que périssent les deux mainsd‘Abu-Lahab9 et que lui-mêmepérisse.

2.  Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce

qu‘il a acquis. 3.  Il sera brûlé dans un Feu plein de

flammes,4.  De même sa femme, la porteuse de

bois10,5.  À son cou, une corde de fibres

9  Abu-Lahab : un des oncles de Mohammed, l‘un des pires ennemis de l‘Islam.  10 Sa femme : Umm Jamil, soeur d‘Abu Sufyane. Elle jetait des branches épineuses la nuit, devant la maison du

Prophète qui rentrait par des rues non éclairées, tardivement après la prière devant la Ka‘ba. 

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AL-IHLAS (LE MONOTHÉISME PUR)

Sourate 112

Bismillah irrahman irrahim

Qoul houwallahou ahad

Allah oussamad.

Lam yalid wa lam oulad

Wa lam yakoun lahou koufouwanahad

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

1.  Dis: « Il est Allah Unique.2.  Allah, Le Seul à être imploré pour

ce que nous désirons.3.  Il n‘a jamais engendré, n‘a pas été

engendré non plus.4.  Et nul n‘est égal à Lui ».

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AL-FALAQ (L‟AUBE NAISSANTE) 

Sourate 113

Bismillah irrahman irrahim

1.  Qoul ã‘oudhou birabbi-l-falaq2.  Min charri maa khalaq3.  Wa min charri ghaaçiquin idhaa

waqab4.  Wa min charri-n-naffathati fi-l-‗ouqad 5.  Wa min charri haçidin idhaa

haçad. 

Au nom d‟Allah, le Tout

Miséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

1.  Dis : « Je cherche protection auprèsdu Seigneur de l´aube naissante,

2.  Contre le mal des êtres qu‘Il acréés,

3.  Contre le mal de l‘obscurité quandelle s‘approfondit, 

4.  Contre le mal de celles quisoufflent (les sorcières) sur lesnœuds, 

5.  Et contre le mal de l‘envieux quandil envie11 ».

11 Quand il envie : quand l‘envie se manifeste. 

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AN-NAS (LES HOMMES)

SOURATE 114

Bismillah irrahman irrahim

Qoul-aoudhou birabbi nnaace

Maliki nnaace

Ilaahi nnaace

Min charri-l-wacewaaci-l-khannaace

Alladhi youwacewiçou fissoudourinaace

Min-al-jinnati wannaace.

Au nom d‟Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

1.  Dis: ―Je cherche protection auprèsdu Seigneur des hommes.

2.  Le Souverain des hommes,3.  Dieu des hommes,

4.  Contre le mal du mauvaisconseiller, furtif,

5.  Qui souffle le mal dans lespoitrines des hommes,

6.  Qu‘il (le conseiller) soit un djinn,ou un être humain‖. 

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Avertissement à tous les Croyants(Etude et recherches en 1998)

Donner à l‘enseignement des enfants plus de temps. En autres termes, donnez-vous plus de temps pour vous occuper de vos enfants. L‘éducation de l‘enfantest avant tout, « fait de lui ton ami ». L‘amour entre parents et enfants estprimordial : « s´aimer mutuellement ».

Se contenter du décret Divin est plus agréable que prendre les biens du basmonde dans la dispute. Ce contentement est plus savoureux dans les coeurs des

 justes que la satisfaction des désirs et des plaisirs. Il est pour eux plus savoureuxque la totalité du bas monde avec tout ce qu‘il renferme. Car ce contentementrend agréable la vie en général quels qu‘en soient les situations et les états. 

UN SEUL ISLAM 12:

L‘Islam a-t-on déjà dit remonte à Adam, Abraham et ainsi de suite. Celui qui sedit de la Foi Islamique est un Musulman, de quelque race, communauté, ou paysqu‘il vienne. L‘Islam est une religion naturelle de l‘homme, qui n‘est associée àaucune personne, peuple, siècle ou endroit.

Que signifie donc le mot « Islam » et qu‘est-ce qu‘un Musulman ? Le mot« Islam » signifie « soumission ou obéissance. En tant que religion, l´Islamentretient la soumission et l´obéissance totales à Allah. Il va sans dire que cetteobéissance ne peut être totale que si l´homme connaît certains faits essentiels dela Foi Islamique et est totalement convaincu.

Quels sont ces principes ? Il faut avoir une foi inébranlable dans l‘existence deDieu et connaître les attributs de Dieu. C‘est la connaissance de ces attributs qui

  permets à l‘homme de cultiver en lui-même les qualités les plus nobles et de

mener une vie de vertu et de bonté. L‘homme doit avoir une confiance, uneconviction pleines et entières que c‘est bien la loi divine et que son salut dép endentièrement de l‘obser vance de ce monde de vie.

Surtout le Saint Coran nous apprend à connaître les conséquences del‘obéissance et de la foi, autant que celle de l‘incrédulité et de la désobéissance.Au jour du jugement, chacun aura ce qu‘il mérite, et il n‘y aura pas moyen d‘yéchapper, les bonnes actions récompensées et les mauvaises punies. La mort ne

12 Deux livres à lire : Initiation à l‘Islam par Pr. M.Hamidullah et Comprendre l‘Islam par Abul a‘la Maudoudi. 

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signiie pas la fin de la vie, car il y aura la résurrection et le tribunal suprême au jugement dernier présidé par Dieu Lui-même.

Peu importe ce que l‘Iman van dire le vendredi à la prière, dont la question ,

« Est-ce qu‘il est comme nous ? » Un Islam à la carte est une réalité aujourd‘hui.Répétons ce que nous avons déjà dit : « L´Islam est soumission et obéissancetotale à Allah. Cependant, comme le seul moyen sûr et authentique de Leconnaître et d´apprendre quelles sont Ses volontés et Sa loi se trouvant dans lesenseignements du Prophète, dont l´Islam est une religion exigeant une foi totaledans les enseignements du Prophète Mohammed. » Par conséquent, celui quirejette l´intermédiaire du Prophète et prétend suivre Allah directement n‘est pasun musulman. Le Saint Coran nous rassure :

Le Messager a cru en ce qu‟on a fait descendre vers luivenantde son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Allah, enSes anges, a Ses livres et en Ses messagers ; (en disant) : « Nousne faisons aucune distinction entre Ses messagers ». Et ils ontdit : « Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous imploronsTon pardon. C´est à Toi que sera le retour ».

Allah n‟impose à aucune âme une charge supérieure à sacapacité. Elle sera récompensée du bien qu‟elle aura fait, puniedu mal qu‟elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s‟il nous

arrive d‟oublier ou de commettre une erreur. Seigneur ! Nenous charge pas d‟un fardeau lourd comme Tu as chargé ceuxqui vécurent avant nous. Seigneur ! Ne nous impose pas ce quenous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous etfais nous miséricorde. Tu es Notre Maître, accorde-nous donc lavictoire sur les peuples infidèles. » (Al-Baqarah  –  la vache 285-286)

Les témoignages relatifs au mérite de la Science sont nombreux dans le Coran :

Dieu placera sur les degrés élevés ceux d‟entre vous qui croientet ceux qui auront la Science.13 

Ceux qui savent et les ignorants sont-ils égaux ?14 

13 Coran LVIII, 11.14 Coran XXXIX, 9.

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Voilà des exemples que nous proposons aux hommes, mais ceuxqui savent sont seuls à les comprendre.15 

Le Prophète (Qu‘Allah le bénisse et le salue) a dit :

« Les hommes de Science sont des héritiers des Prophètes. »

« La foi est denudée : la piété est son vêtement, la pudeur son ornement et lesavoir son fruits. »

« Les gens de la Science et les combattants dans le sentier de Dieu sont les plus proches du degré de la prophétie. La raison en est que les premiers ont guidé leshommes vers ce que les messagers ont apporté ; quant aux combattants dans lesentier d´Allah, c´est parce qu´ils ont dégainé leurs sabres et combattu afin demettre en application ce que les messagers ont apporté ».

« Le Jour de la Résurrection, ceux qui intercéderont seront les prophètes puisles hommes de la Science puis les martyrs. »

Depuis des siècles, le ‘Ihya‘ de l‘Iman Ghazali est considéré comme le livre dechevet du mystique authentiquement musulman. Ceux qui aspire à la pureté deleur âme peuvent y trouver un outil de salut. Mouhammad bin MouhammadAbou Hamed Al Ghazali (décédé en l‘an 550 H.) se réfère toujours au Coran, à

la Sunnah, aux oeuvres des Compagnons ou des Docteurs de l‘Islam.  N‘oublions pas, le sens de l‘Islam est la soumission et celui de la foi estl‘acceptation du coeur. La science inspirée mène à la connaissance de Dieu, parlaquelle se dévoille la réalité des choses. Ce dévoilement about à l‘instinctiondu moi (l‘ego) en Dieu sur l‘échelle initiatique de la vie spirituelle. 

15 Coran XXIX, 43.

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CENTRE ISLAMIQUE CULTUREL DE BELGIQUEETUDES ISLAMIQUES DU SAMEDI 1997/98

Initiation à l‟Islam par Salih, Professeur

(Notes recueillies et augmentées par Hamza De Coster, D.D.)

Introduction

Allah (Dieu) utilise le présent. Une promesse Coranique, « Vous serez parmi les

Bienheureux… ». L‘homme vit le présent avec une projection du futur.L‘homme dit, « On verra », pendant qu‘il a tendance de le dire aussi pour Dieu.L‘homme a un commencement (début) et une fin, mais Dieu est hors du temps,car Il est partout. On le rencontre partout. Nous essayons de contacter Dieu,mais jamais nous pourrons le localiser, même dans notre propre imagination.

Le cœur qui s‘apaise par la prière. Oui, le cœur s‘apaise par la prière. Dieu n‘estqu‘un mot car rien ne l‘échappe. Il est le tout. Est -ce que Dieu peut créer unDieu comme Lui (égal à Lui) ? Il peut, mais Il ne le fera pas. Le Dieu créateurest Un, et Il sera toujours un. Dieu est une Force Créatrice. L‘être humain est

limité à la dimension « espace ». Il y va de ne pas réduire Dieu à la dimensionhumaine. Pas réduire Dieu à trois dimensions. Aucune idée sur Dieu est bonne,car Il n‘a pas de dimension, pas de commencement ni de fin. Ne pas réduireAllah à notre dimension. Simplement, se soumettre à Dieu dans Sa Beauté etautres Attributs, faute de connaissance de la grandiosité de Dieu. La perfectionabsolue est attribué à Allah seul, Il est Le Tout-Puissant, Le Capable, Le Très-Elevé, Le Superbe, Celui Qui Voit Tout, Entend Tout, Le Compatissant, LeClément, Le Subtil, Le Bien-Informé … Il y va de vivre sa religionconvenablement. Tous ces attributs et autres encore ne peuvent qu‘exhorter les

cœurs de Ses créatures à l‘aimer, à Le glorifier et à Le diviniser dansl‘obéissance et la soumission absolue. 

Un bon sujet à méditer : la prière dans la prière. Le cœur qui fait le 45° dégréésest plus important que la position du corps. Rechercher l‘état premier  : le cœur.C‘est un message clair, d‘où se poursuivra l‘œuvre de l‘homme. 

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L’Islam 

L‘Islam est la seule religion qui progresse actuellement. La religion Islamiquen‘est pas la suite des autres religions : Hindouisme, Bouddhisme, Judaïsme,Christianisme …. L‘Islam est le message dés le début, le côté spirituel étantresté le même : Allah (Dieu). Adam, Noé, Abraham, Jésus, tous sont desProphètes de l‘Islam. C‘est tout l‘Islam. Le mot « Islam » n‘est pas lié à quelquechose, c‘est la solution. Solution totale, librement et oui, amoureusementauthentique à la volonté d‘Allah. Tous les Pr ophètes ont répété la même chose.La seule différence, la pratique adaptée à chaque génération de Prophètes. LesPiliers de l‘Islam sont cinq : le témoignage, la prière, le jeûne, la dîme, et le

 pèlerinage. L‘Islam est appelé à travers l‘espace et le temps jusqu‘à la fin. Touteffort de l‘homme est inscrit par le destin jusqu‘à la fin des temps. La Pierre  

Angulaire est Mohammed (Mohammad), en tant que le Messager d‘Allah. Enembrassant librement la Foi Islamique, nous adorons Allah seul, et nous noussoumettons en obéissance totale aux ordres et instructions du ProphèteMohammed.

Nous avons, et nous continuerons à parler de Dieu. Tout être humain doitconnaître son Allah, sa religion et son Prophète Mohammed. « Mon Dieu c'estAllah Qui m'a créé et éduqué, et a agi de même avec toutes Ses créatures en leurprodiguant Sa Grâce et Sa Faveur. »

L‘homme est limité par sa propre dimension, pendant que Dieu est hors de toutdimension. Il est celui qui a créé le temps et l‘espace, ainsi Il ne peut pas faire

 partie du temps et de l‘espace. Dans le Saint Coran, Dieu parle dans le passéecomme si c‘est accompli, par exemple le jugement (le jugement à venir commesi c‘était déjà fait). Le Soufisme est une expérience personnelle de lacompréhension de la vie intérieure autant qu‘extérieure tout en s‘élevant au-dessus des conditions du monde. Ainsi, soumission volontaire à Dieu «oui »,mais par réflexion aussi. Allah est Clément, Il est le Dieu d‘amour et de la grâce. 

Le Saint Coran ne peut être autre chose que la Parole de Dieu. Le Coran contientla loi divine la plus importante.C‘est le Livre de Dieu qui contient ses paroles, ila été révélé au Prophète  – que Dieu prie sur lui et le salue-, durant une périodede vingt-trois ans à peu près, par Gabriel l‘Esprit Fidèle. Dieu a garanti le

  bonheur dans les deux mondes à quiconque s‘y conforme et a menacé dedétresse ceux qui s‘en écartent. Bible et Coran, deux mondes différents. Lire lelivre, « La Bible, le Coran et la Science » (Ed. Seghers) par M. Bucaille. LeCoran a fait allusion à d‘innombrables prophéties dont quelques-uns unes sontdéjà réalisées conformément à ce qui avait été prédit, et que la Science confirmeaujourd‘hui. 

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On trouve dans le Saint Coran 99 attributs ou beaux noms de Dieu. Cependant, ily a beaucoup d‘autres dans les Hadiths Divins. Et, d‘autres encore, que Dieu agaranti dans Son Mystère. Dieu a 99 Beaux Noms, que nous devons mettre en

  pratique, de s‘en habiller par quelque sorte, suivant un terme utilisé dans le

Soufisme.Dieu est Lumière. La Foi Chrétienne confesse suivant le Concile de Nicée, serapportant premièrement à Dieu, qu‘Il est Lumière (lumen de lumine)

 Les 99 beaux noms de Dieu16 

:

1.Allah 34.L‘Inaccessible17

  67.L‘Unique 

2. Le Miséricordieux 35.Le Pardonneur 68.L‘Impénétrable 

3. Le TrèsMiséricordieux

36.Le Reconnaissant 69.Le Capable

4.Le Roi 37.Le Très-haut 70.L‘Omnipotent18 

5.Le Saint 38.Le Grand 71.Celui qui avance19 

6.La Paix 39.Le Gardien par excellence 72.Celui qui retarde20 

7.Le Protecteur 40.Le Nourrisseur 21 73.Le Premier

8.Le Vigilant 41.Le Demandeur de

comptes22 74.Le Dernier

9.Le Tout-Puissant 42.Le Majestueux 75.L‘Appar ent23 

10.Le Puissant 43.Le Généreux 76.Le Caché24 

16 Dans sa version, El Tirmizi.17 Dont la grandeur n‘a ni commencement ni fin. 18 Dont le pouvoir est absolu.19 Qui crée des choses avant d‘autres par le temps, l‘espace ou l‘importance. 20 Comme Il avance, Il retarde.21 Le Nourrisseur par excellence.22 Qui demandera compte à Ses serviteurs au jour de la Résurrection.23 Qui manifeste Sa Présence par Ses signes.24 Dont nul ne peut concevoir ou connaître l‘essence. 

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11.Le Tyran25 44.Le Veilleur 77.Le Défenseur par

excellence 

12.Le Créateur 45.Celui qui exauce 78.Le Sublime ou Le Très-

Haut 

13.L‘Animateur   46.L‘Immense 79.Le Très-Bon

14.Le Formateur 47.Le Sage 80.Le Pardonneur par

excellence26 

15.Le GrandPardonneur

48.L‘Aimant 81.Le Vengeur27 

16.LeDominateur

Suprême

49.Le Glorieux 82.Celui qui efface les péchés 

17.Le SuprêmeDonateur

50.Celui qui ressuscite 83.Le Bon28 

18.Le Dispensateur 51.L‘Omniscient 84.Le Souverain des

Royaumes 

19.Celui qui décide 52.La Vérité 85.Celui qui est plein de

Majesté et de Magnificence. 

20.Le Savant 53.Le Protecteur 86.L‘Equitable. 

21.Celui qui tient tout 54.Le Très Fort 87.Celui quirassemble.

22.Celui qui donne largement  55.L‘Inébranlable

88.Qui se suffit à Lui-même 

23.Celui qui abaisse29

56.Le Maître 89.Qui enrichit.24.Celui qui élève 57.Le Digne de 90.L‘Empêcheur 30 

25 Qui possède exclusivement les attributs de la magnificence.26 Qui accepte le repentir des hommes.27 Qui se venge et châtie ceux qui le méritent .28 Qui a la miséricorde extrême.29 Qui abaisse ceux qui méritent l‘humiliation et la torture . 30 Comme Il dispense largement sans mesurer, Il refuse aussi afin d‘éprouver les hommes. Il empêche aussi les

causes de la ruine et de la mort.

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louange

25.Celui qui honore 58.Celui qui fait le compte

exact 91.Le Pernicieux31 

26.Celui qui humilie32 59.Celui qui donne uncommencement  92.L‘Utile33 

27.Celui qui entend 60.Celui quirecommence34 

93.La Lumière

28.Celui qui voit 61.Celui qui donne lavie

94.Celui qui dirige

29.L‘Arbitre 62.Celui qui faitmourir

95.L‘Inventeur 35

 

30.Le Juste 63.Le Vivant 96.L‘Eternel36 

31.Le Subtil37 64. Celui qui subsiste par Lui-

même 97.L‘Héritier Suprême38 

32.Le ParfaitementInformé

65.Celui qui crée toute chose 98.Le Guide extrême

33.Le Patient39 66.Le Noble par excellence40 99.Le Patient41 

Les non-croyants, les autres croyants en dehors de l‘Islam croient en plusieursdieux, par exemple la Sainte Trinité chez les Chrétiens. Et, d‘autres encorecomme nous croient en un Dieu Unique42, notamment les Juifs. Allah nous acréés, nous a procuré notre subsistance et ne nous a pas négligés, en nousenvoyant Son Prophète Mohammed. Seulement, Allah ne tolère et n‘admet

 jamais un associé à Lui. Dans Son adoration, que ce soit un ange rapproché de

31 Suivant Sa Volonté il peut nuire comme il peut être utile. Il fait subit son châtiment à Ses ennemis.32 Qui avilit Ses ennemis !33 Qui accorde la santé, le bien, le bonheur, la haute considération, la guidance, la piété et la richesse.34 Qui recrée les choses après qu‘elles eussent péri.  35 Qui invente les figures de Ses créatures sans qu‘il y ait un modèle à suivre. 36 Qui ne périt pas.37 Qui connaît les choses cachées.38 Après la disparition de tout, comme il ne reste que le Seigneur, Il héritera de tout ce qui se trouve dans lescieux et sur la terre.39 Qui ne s‘emporte pas et ne hâte pas la punition 40 Le Glorieux.41 Voir également au numéro 33. Qui ne hâte pas le châtiment et ne provoque rien avant terme.42 La Foi Unitaire.

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Lui ou un prophète envoyé par lui. La croyance juste et droite d‘Ibrahim (ouAbraham), consiste à adorer ALLAH SEUL ET UNIQUE.

La guerre des religions ne vient pas de Dieu mais de l‘homme. Venant de Dieu,il n‘y a qu‘une religion, celle de la solution. Nœud du problème : Où est Dieudans la guerre des religions ? La guerre des religions a lieu dans l‘homme, notamment monopoliser une vérité et de l‘imposer aux hommes. Si nous étionsdes hommes ouverts et tolérants, la guerre des religions n‘existerait pas. Par contre, la Religion Musulmanes, c‘est simplement l‘ouverture. Dans l‘Islam, onprie Dieu les yeux ouverts. La guerre des religions, c‘est simplement l‘homme. 

« Le soleil ne peut rattraper la lune, ni la nuit devancer le jour ; et chacun vogue

dans une orbite (wa koullon fi falakin yasbahoun). » (Ya-Sin 36 : 40)

Nous voyons voir confirmer dans ce verset ce que la science confirmeaujourd‘hui, ce qui prouve la véracité du Saint Coran, comme étant inspiré par Dieu. Bien attendu, il y a bien d‘autres versets qui se rapportent aux découvertesscientifiques d‘aujourd‘hui.43 

Première Révélation :

Il s‘agit de la vie personnelle du Prophète Mohammed dans le cadre de l‘Arabieau 7ème siècle. Dans l‘histoire des religions il est connu qu‘entre deuxProphètes (Révélateurs Divins) un temps minimum de sept siècles doit être

43 Un auteur à retenir : Mazigh.

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écoulé, ce qui fut le cas depuis Jésus Christ à Mohammed, ou de Jésus Christ àla Mecque.

Mohammed naît le lundi 12 Rabi ‗ al-Awal, en l‘an 53 avant l‘Hégire, suivant le

calendrier lunaire Islamique. Cette date correspond à l‘année 570 de l‘èrechrétienne.

Quelques semaines avant la naissance de Mohammed, ‗Abdallah‘, son pèremeurt. Mohammed est alors confié à son grand- père, ‗Abdul-Muttalib, le chef du clan de Hâchim. Il passe ses premières années aux côtés de sa mère Amina.Mais, selon la coutume des familles mecquoises, celle-ci l‘envoie dans le désertoù il est gardé par une nourrice bédouine, Halima. A l‘âge de six ans,Mohammed perd sa mère. Le petit orphelin passe sous la garde directe de songrand- père qui l‘aime beaucoup. A huit ans, Mohammed perd son grand-père. Il

passe sous la tutelle de son oncle ‗Abu Tâlib, le nouveau chef du clan deHâchim. Celui-ci possède des qualités très rares : Il est noble, généreux et trèsrespecté parmi les Mecquois. Mais il est pauvre et a une famille nombreuse.Mohammed ne peut donc recevoir aucune instruction, et il ne saura ni lire etécrire. Par contre, il doit travailler comme berger et apporter sa contribution aumaigre budget de la famille.

Devenu jeune homme, Mohammed mène une vie d‘abstinence et d‘ascétisme.Très sobre, il se contente de peu. Il évite les mauvaises fréquentations et tournele dos aux divertissements de la jeunesse. Sérieux et sincère, il a une réputationde droiture et d‘extrême honnêteté. 

La conduite du futur Prophète de l‘Islam est décrite par sa femme Khadijah quile connaît mieux que personne. Ainsi, au début de sa mission et dans lesmoments difficiles de la Révélation, elle l‘encourage en lui disant : « Dieu ne tefera que du bien. Car, tu aides les proches, tu soutiens la famille, tu gagneshonnêtement ta vie, tu maintiens les autres dans la droiture, tu donnes asile auxorphelins, tu dis la vérité, tu ne t´empares pas des impôts qui te sont confiés, tu

 portes secours à ceux qui n‘ont rien, tu fais du bien aux pauvres et tu traites avec

courtoisie tout le monde. »Le jeune Mohammed travaille dans le commerce. Mais, orphelin et sans fortune,il est mal préparé à une carrière commerciale. Enfant, Mohammed a déjà fait desvoyages

en Syrie avec son oncle Abû Talib et y a gagné une certaine expérience.Mohammed était connu comme « L´homme de la vérité, qui ne dit que lavérité. »

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A l‘âge de vingt-cinq ans, il entra au service de Khadîjah, une veuve mecquoiseriche et indépendante. Profondément touchée par l‘honnêteté et la sincérité deMohammed, la veuve Khadîjah ne tarde pas à ressentir un attachementaffectueux envers lui. Quelques mois plus tard, elle lui propose discrètement le

mariage. C‘est sans trop d‘hésitations que Mohammed accepte cette généreuseproposition. Il a alors vingt-cinq ans et Khadîjah quarante. C‘est un mariageheureux qui contribue particulièrement à préparer Mohammed à accomplir, dansl‘avenir sa mission de Prophète. Le couple donne naissance à six enfants enl‘espace de six ans. Reconnaissant, le Pr ophète ne prend aucune autre épouse duvivant de Khadîjah.

La situation aisée de sa femme lui permet de se libérer des contraintesmatérielles de la vie. Il peut ainsi se consacrer à ses pieuses méditations et fairede longues retraites dans les cavernes du mont Hirâ (appelé plus tard « Mont de

la Lumière ») proche de la Mecque.

Dans l‘une de ces retraites qui duraient plusieurs nuits de suite, l‘ArchangeGabriel est venu lui annoncer qu‘il avait été choisi par Dieu pour être sonprophète et son messager. L‘Archange lui montre un écrit et lui ordonne «Lis » ! Mohammed répond : « Je ne sais pas lire ». L‘Archange le serre alors sifort dans ses bras que Mohammed pense étouffer. Cela se répète trois fois.

Enfin, l‘Archange lui transmet la Sourate du « Sang coagulé » :

Lis au nom de ton Seigneur qui a créé Qui a créé l‘homme de sang coagulé Lis ! Car ton Seigneur est le plus généreux  C‘est Lui qui a enseigné par la

 plume … (Le Sang coagulé, 1 – 4).

Mohammed a alors quarante ans. Pendant vingt-trois ans, il va prêcher auxhommes les révélations transmises par l‘esprit divin. Ces versets révélésconstituent l‘expression de la parole même de Dieu immortalisé à jamais par leProphète inspiré.

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La vérité sublime de l‘Islam sortit de la Presqu‘île arabique pour réveiller lemonde de son sommeil profond par un cri éternel que les siècles répètent etrépètent sans cesse : « Allah est le plus grand. Et il n´y a de Dieu qu´Allah ».

L‘homme est ingrat. Il quitte son Seigneur chaque fois qu‘il s‘enrichit. « Lis aunom de ton Seigneur qui a créé. », ou « Lis de par le Nom de Ton Seigneur. »D‘après certaines traditions, la Révélation a eu lieu la 27ème nuit du mois deRamadan. Pendant que Mohammed, dans sa caverne, se livrait à l‘adoration, à la

  prière et à la méditation, le grand événement s‘est produit, un événement quiallait bouleverser de fond en comble le sort de l‘humanité. Rentré chez lui, leProphète tremblait de froid. Il a dit à sa femme : « Couvre-moi ! Couvre-moi ! »Khadijah a vite étendu un manteau sur lui. Le Prophète est alors retourné à lacaverne afin d‘accomplir le nombre de jours de sa retraite consacrée àl‘adoration de Dieu. Sa retraite achevée, il est revenu directement à la Ka‘bah

comme à son habitude pour accomplir les tournées rituelles. Ensuite, il est allersaluer Waraqah qui était présent dans la Mosquée, près de la Ka‘bah. Lepro phète lui avait fait le récit de l‘événement et Waraqah lui a répété ce qu‘ilavait dit à Khadijah. Et il a ajouté : « On te traitera de menteur, tu serasmaltraité, et l‘on te bannira, et l‘on te fera la guerre ; si je vis encore ces jours-là,Dieu sait que je servirai Sa cause ».

D‘où vient le Nom de Dieu ?

« Allah est Lumière des cieux et de la terre. Cette lumière est comme un foyer

dont la flamme luit au centre des glaces de cristal qui ont l‘éclat d‘une étoile.  L´huile d´un olivier béni qui ne se trouve ni en Orient ni en Occident l´alimente.Peu s´en faut que cette huile ne s‘enflamme d‘elle-même. C‘est une enveloppéede lumières. Dieu dirige vers cette Lumière qui Il veut. Dieu cite des exemplesaux hommes. Il embrasse tout » (Sourate de la Lumière verset : 35).

Pour revenir à la guerre des religions. Les Croisades ont laissé quelque chosedans la mémoire autant dans le monde Arabe qu‘en Occident. Comme exemple,allons dans l‘histoire, lors du discours inaugur ale au Collège de France44 à Parispar Ernest Renan45. Le discours se lit dans l‘ouvrage littéraire « Clef sur laPensée Arabe » (1962).

Lorsque Mohammed reçut son premier message, la Mecque était toutebouleversée. Les Arabes menaient une vie principalement tribale. Chaque tribu

44 Collège de France : établissement d‘enseignement fondé à Paris en 1529 par François Ier en dehors del‘Université, à l‘instigation de Guillaume Budé. 45 Ernest Renan, écrivain et historien français (Tréguier 1823  –  Paris 1892). Il se détourna de sa vocationecclésiastique pour se consacrer à l‘étude des langues sémitiques et à l‘histoire des religions ; ses travauxd‘exégèse l‘affirmèrent dans ses vues rationalistes, qu‘il exprima dans l’Avenir de la Science (publié en 1890) et

dans l’Histoire des origines du christianisme (1863-1881).

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luttait pour augmenter sa fortune et défendre ses propres intérêts. Ils se livraientcontinuellement à de violents combats qui duraient parfois de dizaines d‘années.Ils se battaient pour des raisons futiles et souvent sans raisons. Ils vivaientd‘élevages et de commerce, mais aussi de pillages et de razzias. Leur vie

connaissait rarement la paix et la prospérité, parce qu‘elle était souvent troubléepar la violence des vendettas, des rapts et des règlements de compte entre clanset familles. Les combats fréquents et ininterrompus étaient connus sous le nomde « Journées des Arabes ». Ainsi, la société arabe était constituée de familles,tribus et peuplades qui vivaient dans un état de totale indépendance les unes desautres, quand elles n‘étaient pas en conflit les unes les autres. 

La femme était considérée comme un être inférieur. Elle était traitée comme unobjet. Parfois, elle faisait partie de l‘héritage. Certaines tribus avaient l‘habitudede tuer leurs enfants pendant les périodes de sécheresse et de famine, d‘enterrer 

leurs filles vivantes par crainte du déshonneur. Ces pratiques seront dénoncéespar le Coran, ce que nous lisons dans la sourate des Abeilles (58-59) Aussi voir :Le Soleil 8-9 ; et, Le Voyage nocturne 31.

Dans ce contexte d‘instabilité et de violence, la Mecque avait une situationpolitique particulière. Elle constituait une cité-état dominée par dix famillesprincipales de la tribu de Quraysh. Le clan des Banû `Umayyah détenait lepouvoir militaire, celui des Baû Hâchim le pouvoir religieux. Mohammedappartenait à ce dernier. Aussi, la vie des Mecquois était gouvernée par le chef du clan ou de la famille.

Pendant vingt-trois ans, Mohammed va prêcher aux hommes les révélationstransmises par l‘esprit divin. Les versets du Saint Coran constituent l‘expressionde la parole même de Dieu immortalisé à jamais par le Prophète inspiré.

A la même époque, les habitants de l‘Arabie adoraient un grand nombre dedivinités auxquelles ils vouaient. Ils étaient généralement éloignés des religions

 juives et chrétiennes de leurs voisins du Nord (en Syrie) et du sud (au Yémen).

Parmi les Chrétiens de l‘Arabie, une croyance était répandue selon laquelle lavenue d‘un Prophète était imminente. Elle était partagée par certaines Eglisesorientales ainsi que parmi les astrologues et les divins.

Toutefois, un petit nombre de croyants avaient maintenu la pureté du culted‘Abraham. Ils se gardaient de toute relation avec les idoles, dont ilsconsidéraient la présence de la Mecque comme une profanation et une souillure.Cette attitude les mettait un peu en marge de la société mecquoise qui lesrespectait, les tolérait ou les maltraitait. Ils s‘appelaient les «Hunafa », lesdescendants d‘Abraham qui est l‘ancêtre de l‘Islam, comme il est dit dans le

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Coran, voir La Vache 131-132 et La Preuve 98, 5 : « Il ne leur a été commandéque d´adorer Dieu, Lui vouant le Culte pur et sincère, en Hanif, d´accomplir laprière et d acquitter l´aumône légale. Telle est la religion {de la communauté}droite et juste. »

Après la première Révélation, reçue sans témoins, et pendant les vingt-trois ansqui allaient suivre, un nombre important de fidèles a pu l‘observer. Selon leursdires, le Prophète était tellement agité intérieurement que même par temps trèsfroid de grosses perles de sueur apparaissaient sur son front. Aussitôt lacommunication terminée, Mohammed revenait à son état normal, il apprenait àson entourage le message divin qu‘il venait de recevoir, et le dictait à sesscribes.

Pour comprendre la mission de Mohammed, il est important de savoir le contenu

des premiers versets qu‘il était chargé de transmettre. Dès la réception desversets, le Prophète les transmettait immédiatement aux fidèles qui l‘entouraient.Ceux-ci les passaient ensuite de bouche en bouche, les mémorisaient et lesrécitaient. Tout au début de sa mission, le Prophète reçoit ces mots de l‘AngeGabriel :

-  Lève-toi, toi qui es couvert d´un manteau.-  Me voilà levé, répond Mohammed. Que dois-je faire ?- L‘Archange Gabriel récite alors :

« O ! Toi couvert d´un manteau lève-toi et avertis. Et ton Seigneur, glorifie. Ettes vêtements, purifie. Et de ce qui irrite Dieu, écarte-toi ! » { Celui (qui est)couvert d‘un manteau, 1-5} 46 

Après avoir reçu et appris ces versets, Mohammed dit à Khadijah : « Gabriel estvenu et m´a ordonné de transmettre le message de Dieu aux hommes, et depratiquer la prière et l´adoration. » Faire connaître Dieu aux humains et leur

apprendre à l‘adorer, ce sont là les deux grands thèmes autour desquelsgravitaient les premières révélations.

Déjà, et dès les premières révélations, le Coran décrit la bonne conduite del‘homme envers ses compagnons. Dans un ordre donné à Mohammed lui-même,mais qui s‘adresse aussi à tous les fidèles, le Saint Coran dit :

Sourate 93 – Ad-Duhã (Le Jour Montant ou La Clarté du Jour) 

46 Dans cette Sourate, écrit Tabari, Dieu résume pour le Prophète et pour les fidèles :la prière, la religion, la

pureté, la foi, toutes les parties de la religion et de la mission du Prophète.

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Bismillah irrahman irrahim

1.Par le Jour Montant !

2.Et par la nuit quand elle couvre tout !3.Ton Seigneur ne t‘a ni abandonné, ni détesté. 4.La vie dernière t‘est, certes, meilleure que la vie présente. 5.Ton Seigneur t‘accordera certes (Ses faveurs), et alors tu seras satisfait. 6.Ne t‘a-t-Il pas trouvé orphelin ? Alors Il t‘a accueilli !7.Ne t‘a-t-Il pas trouvé égaré ? Alors Il t‘a guidé. 8.Ne t‘a-t-Il pas trouvé pauvre ? Alors Il t‘a enrichi. 9.Quant à l‘orphelin, donc, ne le maltraite pas.10.Quant au demandeur, ne le repousse pas.11.Et quant au bienfait de ton Seigneur, proclame-le.

Sourate 96 : 1-4 – Al-Alaq (l‘Adhérence) 

 Bismillah irrahman irrahim

1.  Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé,2.  Qui a créé l‘homme d‘une adhérence. 

3.  Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble,4.  Qui a enseigné à l‘homme ce qu‘il ne savait pas. 

La première de la Révélation est la générosité47. L‘homme ne doit pas amasser la richesse pour lui-même, mais il doit employer ses biens à nourrir les pauvres ;il doit aussi s‘occuper avec générosité des orphelins et des opprimés. La pratiquedu Bien est donc inséparable de celle de la Religion. Les vertus essentielles sontd‘abord des vertus de solidarité, de justice et de bonté.

Sentir la Présence de Dieu : on se tourne vers le Cosmos, le Macrocosme pour letrouver, et Il y est évidemment ; mais, on Le rencontre aussi en nous-mêmes,Microcosme que nous sommes. Le Saint Coran nous invite à regarder égalementdans le Microcosme de nous-mêmes. Regardons en nous-mêmes, par exemple letravail du cerveau ; la circulation sanguine petite et grande, qui protège 24 sur24. La première révélation met l‘accord sur la création de l‘homme, maisl‘homme moderne seulement peut comprendre le microcosme. 

47 Akran : générosité. Quelques noms et termes à retenir : Ibn Al Haytham (Al Hassen) ; Alkhoarizmi ;

Algabr/oy (rétablir/équilibre) ; Averroes - Ibn Roch ; Alghazal – Alghazali.

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Sourate 96 – AL-ALAQ (L‟Adhérence)48 

 Bismillah irrahman irrahim

1.  Lis, au nom de ton Seigneur qui a crée,2.  Qui a crée l‟homme d‟une adhérence. 3.  Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble,4.  Qui a enseigné par la plume (le calame),5.  A enseigné à l‟homme ce qu‟il ne savait pas. 

Le mot «lis… » se réfère à la science, pendant que « au nom de ton Seigneur » atrait à la foi. Le premier ordre que Dieu a donné au Prophète était de lire. C‘estun appel à la science à travers la lecture, une lecture faite au nom de Dieu, lasource de toute connaissance.

Les prémices des paroles de Dieu à Mohammed et à l‘humanité tout entier sontdonc «un ordre de lire ». L‘Islam a voulu abolir l‘ignorance et répandre lascience. Et comment Dieu a-t-il dispensé son enseignement à l‘homme ? Par laplume, le «calame », c‘est à dire l‘écriture. 

At-Tawbah (le désaveu ou le repentir) .

53. Dis : « Dépensez bon gré, mal gré49 : jamais cela ne seraaccepté de vous, car vous êtes des gens pervers ».54. Ce qui empêche leurs dons d‘être agréés, c‘est le faitqu‘ils n‘ont pas cru en Allah et Son Messager, qu‘ils ne serendent à la Salat que paresseusement, et qu‘ils ne dépensent(dans les bonnes œuvres) qu‘à contre cœur. 

L‘homme détourne le dos à Dieu, malgré la grandiosité de Dieu, et il le faitchaque fois qu‘il s‘enrichit. Mais comme toujours, le Prophète Mohammed était

ferme dans son refus de tout compromis. « Dieu m´a envoyé auprès de vouscomme messager. Il m´a révélé un Livre et m´a ordonné de vous porter debonnes nouvelles et de vous avertir. »

Le Royaume des cieux et de la terre appartient à Dieu seul. Tout se que l‘hommedévoile ou dissimule et tout se qu‘il couve d‘intentions, de volontés, dedécisions et d‘objectifs, Dieu lui en demande compte. Ainsi, le pardon de Dieu

48 La Sourate 96 comporte 19 versets.49 Dépensez : c.-à-d. : dépensez de vos biens dans les bonnes œuvres. 

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est accordé à qui revient à Lui par un repentir sincère, renouvelle sa foi en Lui, pratique les bonnes œuvres qui effacent les mauvaises et suit la voie éclairée quiapaise le cœur par la vérité et la certitude. 

L‘homme est né faible, mais Dieu est fort et puissant. L‘homme est né pauvr e,mais Dieu est digne de louange et se suffit à Lui-même. L‘homme conçoit et aété conçu, Dieu n‘a pas conçu et n‘a pas été conçu. L‘homme est limité, maisDieu est la perfection absolue. Finalement l‘homme est condamné à mourir,mais Dieu «est » maintenant et toujours.

La Religion et le Livre révélé :

Pour comprendre la carrière de Mohammed, il est impérieux de savoir lecontenu des premiers versets qu‘il était chargé de transmettre. Dès la réceptiondes versets, le Prophète les transmettait immédiatement aux fidèles quil‘entouraient. Ceux-ci les passaient ensuite de bouche en bouche, lesmémorisaient et les récitaient. Tout au début de sa mission, le Prophète reçoitces mots de l‘Ange Gabriel :

   Lève-toi, toi qui est couvert d’un manteau.    Me voilà levé, répond Mohammed. Que dois-je faire ?

Gabriel récite alors :  « O ! toi couvert d´ un manteau, lève-toi et avertis

Et ton Seigneur, glorifieEt tes vêtements, purifieEt de ce qui irrite Dieu, écarte-toi ! » (Celui qui est couvert d‘un manteau, 1-5).

Dans cette sourate, écrit Tabari, Dieu résume pour le Prophète  –  et pour sesfidèles – la prière, la religion, la pureté, la foi, toutes les parties de la religion et

de la mission du Prophète.

Une personne dans le cours demande une explication sur la nourriture défenduedans la religion Islamique, et spécialement la viande de porc que pourrait êtreoffert par des amis Chrétiens ou non-croyants.

Dans la religion d‘Allah, le croyant doit être ferme vis à vis des interdits. Ils‘agit d‘être catégorique : « Malheur à toi ! Comment peux-tu corrompre ta VieFuture par ta vie dans ce monde d´ici-bas ? Comment peux-tu corrompre

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l´obéissance de ton Maître, par l´obéissance à ton moi, à tes désirs et à tondémon. »

« Acquitte-toi du commandement, respecte l‘interdit, endure les épreuves et les

fléaux, et rapproche-toi en multipliant les œuvres surérogatoires. Ainsi, tu porteras le nom d‘un éveillé qui agit et recherche l‘assistance de ton Seigneur. »

Il s‘agit de refuser toute nourriture qui n‘est pas accepter dans la religiond‘Allah. Pr ivez-vous de toute nourriture et de boissons interdites. Jeûnez plutôtque de pécher, en vous privant de la nourriture et des boissons interdites, celavous apportera la tranquillité et l‘apaisement. Il en va de ce cœur lorsqu‘ilparvient auprès de Dieu, il aura accès à Sa proximité et à Ses confidences.Cependant, le coeur n‘atteint cette station que par l‘accomplissement des œuvresobligatoires, la constance de se priver des choses illicites et des plaisirs, et deconsommer les choses permises et licites sans l‘avidité du désir et du plaisir,l‘attachement au scrupule sauveur et au renoncement parfait, à savoir le fait dedélaisser tout ce qui est autre que Dieu  –  qu‘Il soit Exalté et Magnifié. Quatrechoses réforment le cœur : la première, c‘est de bien regarder ta bouchée depain ; la seconde, c‘est de se consacrer à l‘obéissance ; la troisième, c‘est desoigner ta dignité ; et la quatrième, c‘est de laisser tomber ce qui te détourne deDieu. Le croyant s‘arrête quand il s‘agit de son repas et de sa boisson, etdemande la permission au Livre Saint et à la Sunna. Il n‘est certes pas bon demettre dans le bain du bonheur temporel vos voisins de la droite et de la gauche,

lorsque vous vous trouvez devant l‘interdit. Le croyant est celui qui gouverne,non pas celui qui est gouverné. Dieu soumet Son serviteur à la difficulté pour leramener vers Lui et empêcher son coeur de s‘attacher aux créatures. 

 Aliments interdits par le Coran :

  Tout animaux mort naturellement, y compris l‘animal étouffé, assommé,mort à la suite d‘une chute ou d‘un coup de corne, ou qu‘un fauve a dévoré. 

  Le sang répandu par l‘égorgement ou celui d‘une bête morte non égorgée,

même en petite quantité.  La viande de porc ainsi que tout ce qu‘on retire de lui, sang, grai sse et autres

dérivés.  Toute bête sacrifiée aux faux dieux sur laquelle on n‘a pas invoqué le nom de

Dieu.  Toute bête immolée sur les autels des païens, y compris ce qu‘on sacrifie sur 

les tombes des saints, sous les coupoles érigées en symbole à des puissancessurnaturelles autres qu‘à Dieu, ou qu‘on implore d‘intercéder auprès de Dieu. 

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Toutes ces interdictions sont mentionnées par Dieu qui dit :

« Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chairde porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celuid´Allah, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d‘unechute ou morte d´ un coup de corne, et celle qu‘un bêteféroce a dévorée –  sauf celle que vous égorgez avant qu‘ellene soit morte - . (Vous sont interdits aussi la bête) qu‘on aimmolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder aupartage, par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est

  perversité. Aujourd‘hui les mécréants désespèrent (de vousdétourner) de votre religion : ne les craignez donc pas etcraignez-Moi. Aujourd´hui, J‘ai parachevé pour vous votrereligion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J´agréel´Islam comme religion pour vous. Si quelqu´un est contraint

 par la faim, sans inclination vers le péché … alors, Allah estpardonneur et Miséricordieux. » (La Table servie 5 :3)

Lors d‘un sermon à la Prière du Vendredi, l‘Imam parle sur la charité entreautrui. Sa femme qui était présente à la Prière, tellement émue aux paroles de

son mari retourne chez elle et va chercher la dinde normalement prévue pourêtre consommée lors du repas au retour de l‘imam de la mosquée. Il avait ce

 jour là invité un ami. La dinde cuite, sa femme retourne à la mosquée avec ladinde, et invite qui veut à manger. L‘imam ayant rentré chez lui avec l‘invités‘inquiétait car le repas n‘arrivait pas. Il allait voir à la cuisine, lorsque safemme lui disait : « Je n‘ai plus rien à manger, car j‘ai simplement fait ce que tuas dit, notamment de faire la charité. Et, j‘ai distribué la dinde aux nécessiteux. »L´imam furieux disait alors : « Le sermon était pour eux, mais pas pour nous. »

La leçon qu‘on puisse tirer de cette histoire est celle-ci : « Sois droit dans lerespect des prescriptions, car toute la bonne préservation réside dansl´obéissance à Dieu, dans la conformité à tous Ses Ordres, dans le respect detous Ses interdits et dans l´endurance de tout ce qu`Il a décrété. » Evitons de

  parler avant d‘avoir coupé la ceinture de l‘hypocrisie, renouvelons la Foi,réalisons la repentance avec le coeur, évacuons la maison de notre nature, denotre désir, de notre présence en nous-mêmes, de l‘apport du bénéfique et durepoussement du nuisible par rapport à nous-mêmes. Nous n‘avons pas à parler avant de sortir de nous-mêmes. Il s‘agit de la connaissance du coeur, non celle

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de la langue. Gardons en Sa Présence le silence, la passivité, l‘abaissement des paupières et de la tête et le mutisme, jusqu‘à ce que nous recevons de Sa part la permission d‘articuler les mots. Où, encore cette prière spontanée : « Seigneurfais-moi vivre comme un nécessiteux, fais-moi mourir dans l´indigence et

ressuscite-moi au milieu des nécessiteux. » Nous devons mettre dans le bain dubonheur les voisins de la droite autant que de la gauche.

Le Soufisme a pour but la réforme du coeur, qui se réalise grâce à la piété et à laremise de la confiance en Dieu, donc l‘invocation de Dieu. Tirez la leçon decelui qui invoque Dieu, contre celui qui ne l‘invoque pas. C‘est tout simple,celui qui L‘invoque est vivant ; et, celui qui ne L‘invoque pas est comme mort.Ceci est une vérité spirituelle. L‘homme de la vraie connaissance, œuvre par recherche de la Face de Dieu. Il est semblable à une enclume sur laquelle on batsans qu‘il parle, une terre sur laquelle on marche, qu‘on change et qu‘onretourne. Il a institué ainsi un repos sans épuisement, une familiarité sans craintede solitude, un bienfait sans malédiction, une joie sans ressentiment, unedouceur sans amertume, un royaume sans perdition. L‘Islam forme, où le coeur n‘y est plus.50 

Il est intéressant de connaître la nourriture des gens avant le Livre (avant leCoran), et après. L‘Islam a en horreur la viande de porc et le vin. Cependant, àun certain moment, le musulman priait et buvait du vin. Le problème s‘est posépour le « oui » ou le « nom » à l‘alcool au temps du Pr ophète. Le vin a des

avantages et des inconvénients, cependant les avantages emportent sur lesinconvénients. En état d‘ivresse on dit n‘importe quoi, ce qui rend nulle la

 prière. N‘approchez donc pas la prière en état d‘ivresse, et la réponse décisivedu Prophète. Pour vérifier si une chose est bonne ou mauvaise se réalise en troisstades, ou la procédure par étape : Stade premier : avantages (quel estl‘avantage ?) et inconvénients (quel est l‘inconvénient ?). Stade seconde, ne pas

 prier en état d‘ivresse. Stade trois, n‘y touchez pas (n‘en buvez pas). Dieu renddonc facile la chose. Nous aussi, envers les autres nous devons procéder paramour .Dans le cas des interdictions et autres, nous devons faire connaître

l‘Islam, autant que le Chrétien leur Christianisme.

Le monde tient un Dieu Unique, une Religion Unique, seulement ce qui diffèrede l‘un et de l‘autre c‘est la pratique. Bouraïda a raconté que : Le Prophète  –  qu‘Allah le bénisse et le salue – entendit un homme prier tout en disant : « MonDieu, je T´implore en attestant que Tu es Allah et il n´y d‘autre Dieu que Toi,l´Unique et d‘une Unité absolue, qui n‘a pas conçu et n‘a pas été conçu et quin‘a point d´égal. » Alors l‘Envoyé de Dieu –  qu‘Allah le bénisse et le salue –  

50 Lire le livre, « L´Humanisme de l´Islam » par A. Boisard, chez Albin Michel.

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dit : « Par celui qui tient mon âme dans sa main, il a invoqué Dieu par son nomsuprême qui, lorsqu´on l´invoque avec, il exauce, et lorsqu´ on lui demande, ildonne. »51 

La Ka‘bah est le signe de foi en Dieu, et ceci depuis Adam, Noé, Abraham, lesArabes. Le monde peut changer mais Dieu reste Dieu. Manger ou ne pasmanger, c‘est plus que cela, notamment la raison des rapports ou la prise deconscience d‘une religion.52 Dieu rappelle comment la Ka‘bah est devenue unlieu de culte et un centre de pèlerinage.

« Et rappelle-toi, quand nous fîmes de la Maison un lieu devisite et un asile pour les gens  –  Adoptez donc pour lieu de

prière, ce lieu où Abraham se tint debout – Et Nous confiâmes àAbraham et à Ismaël ceci : « Purifiez Ma Maison pour ceux quitournent autour, y font retraite pieuse, s´y inclinent et s´yprosternent. » (La Vache, 125)

Affirmons l‘unicité de Dieu, et qu‘Il soit Exalté et Magnifié jusqu‘à ce qu‘il nereste dans le coeur le moindre atome de présence de toutes les créatures et quenous n‘y voyons ni demeure, ni occupant. Car le TAWHID (affirmation del‘unicité) annihile le tout. Comment le coeur et le secret intime peuvent-ils êtrepurs, si on est associateurs des créatures ? La véracité consiste uniquement àchercher Dieu. Lorsque le coeur connaît Dieu, il se déploie pour le contenir, à tel

 point qu‘il enveloppe les Djinns, les humains et les Anges, et lorsque rien ne luifait plus obstacle et ne le regarde plus, on le rapproche et on le fait entrer dansl'intimité.

51 Rapporté par Abou Daoud, Nassai et Ibn Maja.52 Avant l‘Islam, la Mecque était déjà un centre religieux très important. C‘est là qu‘Abraham avait construit lasainte Ka‘bah (Maison de Dieu), bien des siècles auparavant. D‘après la tradition, la ka‘bah est aussi ancienneque l‘homme. Elle aurait été construite par Adam lui-même, puis détruite par le déluge. Abraham l‘avait ensuite

reconstruite avec l‘aide de son fils Ismaïl (La Vache, 127). 

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LA MER D‟ARALE :

La Mer d‘Arale totalement corrompue par la pollution fait chaque jour desvictimes dont l‘homme d‘aujourd‘hui en est la cause, comme partout dans le

monde d‘ailleurs. Le Coran qui relate le passé, autant que le futur mais aussi le présent prophètise notre temps à une époque où il n‘y avait pas encore questionde pollution, au 7ème siècle après Jésus Christ. Ecoutons le Saint Coran :

« La corruption est apparue sur la terre et dans la mer à causede ce que les gens ont accompli de leurs propres mains ; afinqu´ (Allah) leur fasse goûter une partie de ce qu‟ils ont œuvré ;peut-être reviendront-ils (vers Allah).

Dis : « Parcourez la terre et regardez ce qu‟il est advenu deceux qui ont vécu avant. La plupart d´entre eux étaient desassociateurs ».

Dirige tout être vers la religion de droiture, avant que ne vienned‟Allah un jour qu‟on ne peut repousser. Ce jour-là (les gens)seront divisés : Celui qui aura mécru subira (les conséquences)de son infidélité. Et quiconque aura œuvré en bien … C‟estpour eux-mêmes qu‟ils préparent (leur avenir), afin qu‟(Allah)récompense par Sa grâce ceux qui croient et accomplissent les

bonnes œuvres. En vérité, Il n‟aime pas les infidèles. »

(Ar-Rüm – Les Romains, versets 41-45.)

Cette destruction due à l‘homme deviendra totale et générale, ce qui n‘est pasimpossible ni improbable. Il a été prouvé chez les savants de science naturelleque cet univers verra venir un jour où tout se terminera. Comme il a évolué desépoques anciennes vers ce qu‘il est de nos jours, il évoluera inéluctablementvers la fin et l‘anéantissement. Rien de ce qui a été cité dans le Saint Coran sur 

la fin de ce monde ne contredit les plus récentes théories de la science naturelle.

Garde en la présence d‘Allah le silence, la passivité, l‘abaissement des paupièreset de la tête et le mutisme, jusqu‘à ce que tu reçoives de Sa part la permissiond‘articuler les mots. Tu articuleras alors par Lui non par toi-même, et tondiscours sera un remède aux maux des cœurs, un baume pour les secrets intimeset une lumière pour les entendements à l‘approche du dernier jour. Il est bon delire « Les Romains » du Saint Coran en son entièreté.

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« O mon Dieu ! Illumine nos cœurs, guide-les vers Toi et purifie nos secretsintimes, et rapproches-les- de Toi ! »

CONCERNANT L‟EDUCATION DES ENFANTS :

Donner à l‘enseignement des enfants plus de temps. En autres termes, donnez-vous plus de temps pour vous occuper de vos enfants. L‘éducation de l‘enfantest avant tout, «fait de lui ton ami ». L‘amour entre parents et enfants estprimordial : « s‘aimer mutuellement ».

Se contenter du décret Divin est plus agréable que prendre les biens du basmonde dans la dispute. Ce contentement est plus savoureux dans les cœurs des

 justes que la satisfaction des désirs et des plaisirs. Il est pour eux plus savoureuxque la totalité du bas monde avec tout ce qu‘il renferme. Car ce contentementrend agréable la vie en général quels qu‘en soient les situations et les états. 

UN SEUL ISLAM 53:

L‘Islam a-t-on déjà dit remonte à Adam, Abraham et ainsi de suite. Celui qui sedit de la Foi Islamique est un Musulman, de quelque race, communauté,ou paysqu‘il vienne. L‘Islam est une religion naturelle de l‘homme, qui n‘est associée àaucune personne, peuple, siècle ou endroit.

Que signifie donc le mot « Islam » et qu‘est-ce qu‘un Musulman ? Le mot« Islam » signifie « soumission ou obéissance. En tant que religion, l´Islamentretient la soumission et l´obéissance totale à Allah. Il va sans dire que cetteobéissance ne peut être totale que si l´homme connaît certains faits essentiels dela Foi Islamique et est totalement convaincu.

Quels sont ces principes ? Il faut avoir une foi inébranlable dans l‘existence deDieu et connaître les attributs de Dieu. C‘est la connaissance de ces attributs qui

  permets à l‘homme de cultiver en lui-même les qualités les plus nobles et de

mener une vie de vertu et de bonté. L‘homme doit avoir une confiance, uneconviction pleines et entières que c‘est bien la loi divine et que son salut dépendentièrement de l‘obser - vance de ce monde de vie.

Surtout le Saint Coran nous apprend à connaître les conséquences del‘obéissance et de la foi, autant que celle de l‘incrédulité et de la désobéissance.Au jour du jugement, chacun aura ce qu‘il mérite, et il n‘y aura pas moyen d‘yéchapper, les bonnes actions récompensées et les mauvaises punies. La mort ne

53 Deux livres à lire : Initiation à l‘Islam par Pr. M.Hamidullah et Comprendre l‘Islam par Abul a‘la Maudoudi. 

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signifie pas la fin de la vie, car il y aura la résurrection et le tribunal suprême au jugement dernier présidé par Dieu Lui-même.

Peu importe ce que l‘Imam van dire le vendredi à la prière, dont la question,

« Est-ce qu‘il est comme nous ? » Un Islam à la carte est une réalité aujourd‘hui.Répétons ce que nous avons déjà dit : « l´Islam est soumission et obéissancetotale à Allah. Cependant, comme le seul moyen sûr et authentique de Leconnaître et d´apprendre quelles sont Ses volontés et Sa loi se trouvant dans lesenseignements du Prophète, dont l´Islam est une religion exigeant une foi totaledans les enseignements du Prophète Mohammed. » Par conséquent, celui quirejette l´intermédiaire du Prophète et prétend suivre Allah directement n‘est pasun musulman. Le Saint Coran nous rassure :

Le Messager a cru en ce qu‟on a fait descendre vers lui venantde son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Allah, enSes anges, a Ses livres et en Ses messagers ; (en disant) : « Nousne faisons aucune distinction entre Ses messagers ». Et ils ontdit : « Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous imploronsTon pardon. C´est à Toi que sera le retour ».Allah n‟impose à aucune âme une charge supérieure à sacapacité. Elle sera récompensée du bien qu‟elle aura fait, puniedu mal qu‟elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s‟il nousarrive d‟oublier ou de commettre une erreur. Seigneur ! Ne

nous charge pas d‟un fardeau lourd comme Tu as chargé ceuxqui vécurent avant nous. Seigneur ! Ne nous impose pas ce quenous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous etfais nous miséricorde. Tu es Notre Maître, accorde-nous donc lavictoire sur les peuples infidèles. » (Al-Baqarah  –  la vache 285-286)

Les témoignages relatifs au mérite de la Science sont nombreux dans le Coran :

Dieu placera sur les degrés élevés ceux d‟entre vous qui croientet ceux qui auront la Science.54 

Ceux qui savent et les ignorants sont-ils égaux ?55 

Voilà des exemples que nous proposons aux hommes, mais ceuxqui savent sont seuls à les comprendre.56 

54 Coran LVIII, 11.55 Coran XXXIX, 9.56 Coran XXIX, 43.

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Le Prophète (Qu‘Allah le bénisse et le salue) a dit :

« Les hommes de Science sont des héritiers des Prophètes. »

« La foi est dénudée : la piété est son vêtement, la pudeur son ornement et lesavoir son fruits. »

« Les gens de la Science et les combattants dans le sentier de Dieu sont les plus proches du degré de la prophétie. La raison en est que les premiers ont guidé leshommes vers ce que les messagers ont apporté ; quant aux combattants dans le

 sentier d´Allah, c´est parce qu’ils ont dégainé leurs sabres et combattu afin demettre en application ce que les messagers ont apporté ».

« Le Jour de la Résurrection, ceux qui intercéderont seront les prophètes puisles hommes de la Science puis les martyrs. »

Depuis des siècles, le ‘Ihya‘ de l‘Imam Ghazali est considéré comme le livre dechevet du mystique authentiquement musulman. Ceux qui aspire à la pureté deleur âme peuvent y trouver un outil de salut. Mouhammad bin MouhammadA bou Hamed Al Ghazali (décédé en l‘an 550 H.) se réfère toujours au Coran, àla Sunnah, aux œuvres des Compagnons ou des Docteurs de l‘Islam. N‘oublions

 pas, le sens de l‘Islam est la soumission et celui de la foi est l‘acceptation du

coeur. La science inspirée mène à la connaissance de Dieu, par laquelle sedévoile la réalité des choses. Ce dévoilement about à l‘intinction du moi (l‘ego)en Dieu sur l‘échelle initiatique de la vie spir ituelle.

L‘Islam, rien n‘a changé. Tous respectent la Profession de Foi57, la Salât58, leJeûne59, la Zakât60, et le Hajj61. Il est conseillé de lire, « L´Humanisme del´Islam » par A. Boisard (Ed. Albin Michel).

57

La Profession de Foi qui est prononcée par chaque nouveau croyant : La ilaha illallah, MuhammadRasoolullah.58 Les prières quotidiennes obligatoires par lesquelles vous répétez cinq fois par jour les articles sur lesquelsrepose vote foi.59 Ce que les prières essaient de produire cinq fois par jour, le jeûne pendant le mois du Ramadan (le neuvièmemois de l‘année lunaire) le fait une fois par an. Pendant cette période, de l‘aube au coucher du soleil, nous nemangeons pas une miette de nourriture, ni ne buvons une goutte de liquide, quelle que soit l‘attraction de lanourriture, et quelles que soit notre faim et notre soif.60 Chaque musulman dont la condition financière est au-dessus d‘un certain minimum précisé, doit payer annuellement 2,5 % de ses épargnes à l‘un de ses semblables dans le besoin, à un nouveau disci ple de l‘Islam, àun voyageur, à une personne endettée.61 Le Hajj, ou le pèlerinage à la Mecque est la quatrième ‘ibâda fondamentale. Il n‘est obligatoire que pour ceuxqui en ont les moyens et seulement une fois dans la vie. La Mecque abrite l‘emplacement d‘une petite maison

que le Prophète Abraham (les bénédictions de Dieu soient sur lui) édifia pour le culte d‘Allah. 

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Il est clair que le droit Chemin est celui, et celui seul que le Prophète déclarevenir de Dieu. On comprendra aisément que la foi et l‘obéissance au Prophètesont absolument vitales pour tout le monde, et qu‘un homme qui rejette lesinstructions du prophète et essaie de se frayer lui-même une route, dévie du droit

chemin, et est certain de s‘égarer. Vivre une spiritualité, c‘est se préparer à la prière et de prier cinq fois par jour,enfin d‘accomplir ses devoirs de bon Musulman. Accomplissant notre devoir,nous nous trouverons devant un monde très important, car nous sommes ainsiles gens de la Sunna. Nous croyons fermement qu‘Allah, Pureté à Lui, est UN et n‘a pas d‘associé. Il est unique et n‘a pas de semblable. Il est Impénétrable etn‘a pas de contraire ; Il est le seul et n‘a pas d‘égal. Il est ancien, n‘a pas dedébut et éternel sans fin. Il est immuable, le premier et le dernier.

L‘époque d‘aujourd‘hui est l‘inverse de jadis, et pourtant même aujourd‘huitout événement a lieu grâce à Lui. De par sa générosité et non pas par obligation,Il récompense ses serviteurs. Il a envoyé les messagers, affirmé la véracité deleurs paroles par des miracles afin de répandre sa parole, ses promesses et sesmenaces. Toutes les créatures doivent croire aux messages envoyés.

Allah le Miséricordieux le Très Miséricordieux, n‘est pas seulement amour,mais beaucoup plus que cela, Il est aussi justice. La connaissance de Dieu est lerésultat d‘un esprit intelligent et inspiré, et le fruit d‘une méditation profonde et

éclairée. Voici donc l‘une des méthodes du Saint Coran qui visent à nous guider vers Dieu. Il réveille l‘intellect et ouvre devant lui le livre de la nature, afin quel‘esprit connaisse par sa voie ce que Dieu possède comme attributs pour Saperfection, épithètes pour Sa magnificence, aspects de Sa splendeur, signes deSa sainteté, entité de Son savoir, puissance extrême de Son pouvoir et Unicitédans l‘innovation et la création. 

L‘un des signes de l‘existence de Dieu est que les croyants qui Lui vouent unculte sincère sont plus informés, plus purifiés, plus doux et plus candides que les

autres. Comme ils font plus de sacrifices, ont plus d‘altruisme et sont ceux quirendent le plus de services aux gens. Qu‘a donc changé leurs caractères, leurspenchants et leurs instincts et les a placés en direction de la vérité, du bien, de labeauté et de la perfection ?

Dieu est justice. Il récompense l‘homme pour ses actions. C‘est aussi un idéal àsuivre qui pousserait l‘homme à rendre la bienfaisance par la bienfaisance. Lesattributs d‘amour et de pitié qui sont le Bon, l‘Aimant, le Pardonneur, le Grandpardonneur, le Reconnaissant, la Paix, le Protecteur, le généreux, le Très Bon, le

Très-Haut, le Dis  pensateur, le Suprême Donateur et l‘Immense, tous ces

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attributs, l‘homme doit les prendre comme une lanterne à la lumière de laquelleil marche.

Le nombre exacte de Prophètes d‘Adam à Mohammed n‘est pas connu.

Cependant on dit qu‘il y a eu 124.000 Prophètes, dont le dernier estMohammed . Tous les Prophètes n‘étaient pas des Messagers. Le Saint Coranmentionne les Prophètes comme suit :

Number Nom Coranique Nom Biblique1 Muhammad2 ‗Isaa Jésus3 Musa Moïse4 Sulayman Salomon

5 Dawood David6 Haroon Aaron7 Ilyaas Elias8 Yunus Jonah9 Ya‘qoob Jacob

10 Ayyub Job11 Yusuf Joseph12 Zakariyya Zacharie13 Yahya Jean

14 Hud15 Saalih16 Dhul-Kifl17 Al-Yas‘a 18 Shu‘aib 19 Isma‘eel Ismaël20 Ishaaq Isaac21 Lut Lot22 Ibraheem Abraham

23 Nuh Noah24 Adam Adam

Cette liste de Prophètes n‘est pas complète ni repris en ordre chronologique ; leMusulman est obligé de croire dans tous les prophètes, mais il suivra qu‘un seulenseignement, celui du dernier prophète, le Prophète Mohammed. Il n‘y a qu‘unseul Dieu unique et Son Messager le Prophète Mohammed.

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Les premiers livres divins annoncèrent l‘apparition de Mohammed –  qu‘Allah lebénisse et le salue – et sa prophétie. Dans un chapitre de la Torah (Pentateuch62)une prédiction disait : « Jahweh est venu de Sinaï, il a brillé pour eux de Seir, ila resplendi de la montagne de Paran il est sorti de Méribat-Quadech :à sa

droite il voyait les flammes ». (Deutéronome 33 :1-3) L‘apparition près du MontThor à Sinaï indique l‘apparition du Seigneur à Moïse. L‘élévation à partir deSeir indique l‘envahissement de Seir par David. Quant à Paran (Faran) c‘étaitl‘ancien nom du Hijaz où Mohammed, de la lignée d‘Ismaël apparut. Et à sadroite ils voyaient les flammes: cela indique la religion que Mohammed  –  qu‘Allah le bénisse et le salue –  présenta au monde et dont la lumière éclairetoujours tout ce qui a trait à la religion et au monde de vie commune et demœurs sociales. 

Les livres révélés :

Allah à Lui la gloire a révélé à ses messagers et Prophètes ses commandementset ses instructions. Certains ont été inscrits dans les livres, d‘autres ne nous sontpas parvenus. Chaque prophète avait donc un message à communiquer à son

 peuple. Si l‘altération de l‘Evangile et de la Torah a été prouvée d‘une manièreindéniable d‘une part par le Coran et d‘autre part par les arguments concrets, quesignifierait la corroboration du Coran des livres divins précédents. Cela signifieque le Coran est venu confirmer les réalités que contiennent ces Livres commenous l‘avons indiqué aupar avant, telles que : l‘adoration de Dieu seul, la foi en

Ses Messagers, la foi au jugement, l‘entreprise de la justice et de l‘équité et le port des bonnes mœur s. Qui veut atteindre la vérité et les instructions divinesauthentiques, ne trouve devant lui que le Saint Coran. C‘est le Livre dont lesinstructions et les bases ont été préservées. La nation l‘a reçue de Mohammed,Mohammed de Gabriel et Gabriel de Dieu, ce dont n‘a joui aucun autre SaintLivre. Il rassemble les plus nobles principes, les plus justes méthodes et lesmeilleurs systèmes. Il est plein de tout ce que les humains ont besoin decroyances, de pratiques religieuses, de mœurs, de conduites et de systèmes. Il estdigne de créer l‘être complet, la famille idéale, la société vertueuse, le

gouvernement équitable et l‘état fort qui établit la justice et l‘égalité, supprimel‘iniquité et repousse l‘agression. Il est le seul moyen de tenir la représentationet l‘héritage de la terre. 

Le Saint Coran contient donc la somme des instructions divines ayant figurédans la Torah63, l‘Evangile64 et les autres recommandations de Dieu. En plus, il

62 Les cinq premiers livres de la Bible.63 Croire au Pentateuque révélé à Moïse est l‘une des bases de la foi. Dieu a raconté qu‘il contient une direction

et une lumière et l‘a adressé par ces louanges. Néanmoins, cette Torah révélée à Moïse n‘existe plus, comme

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confirme l‘authenticité de ce que ces livres avaient apportés  : qu‘on devraitadorer Dieu seul, croire en Ses Messagers, croire au jugement, établir la justiceet avoir bons caractères.Comme nous l‘avons déjà dit, l‘Islam est la religion de Dieu qu‘Il a révélée à

Mohammed, et cette religion consiste en foi et travail. La foi représente lacroyance et les principes sur lesquels se basent les lois de l‘Islam, et d‘où sonttirées ses branches. Le travail représente le droit musulman et les branchesconsidérées comme extension de la foi et du dogme. La foi et le travail, ou lacroyance et le droit sont liés l‘un à l‘autre, comme le sont les fruits aux arbres,les conséquences aux causes et les résultats aux préliminaires.

Récapitulons … 

Que signifie l‟Islam pour moi ?

L‘Islam signifie pour moi l‘obéissance à Allah, qui ne peut être totale que sil‘homme connaît certains faits essentiels et en est fermement convaincu.65 Il y acinq articles de foi :

1.  Foi en Dieu qui n‘a pas d‘associé dans Sa divinité ;2.  Foi en les anges de Dieu ;3.  Foi dans les livres divins et dans le Coran en tant que dernier des livres ;4.  Foi en les prophètes de Dieu, et en Mohammed (les bénédictions de Dieu

soient sur lui), le dernier Messager ;5.  Foi dans la vie après la mort.

convenu par tous. Quant à la Torah qui circule de nos jours, elle a été écrite par plusieurs auteurs dans différentesépoques.64 L‘Evangile révélée à Jésus est comme la Pentateuque révélée à Moïse, tous deux sont les paroles de Dieu etcontiennent une lumière et une direction. De même, l‘Evangile a subi l‘altération dont fut victime la Torah.Comme preuve valable de l‘altération de l‘Evangile, il suffit de dire que les Evangiles qui circulent entre lesmains des chrétiens de nos jours, sont au nombre de quatre choisis parmi près de septante Evangiles. Tous cesEvangiles ont présenté la biographie de Notre Maître Jésus, leurs auteurs sont connus et leurs noms son inscrits

sur leurs livres. Les critiques chrétiens ont convenu que les dogmes contenus dans l‘Evangile ne sont que ceuxqu‘a rapportés l‘apôtre Paul, et non ceux des autres apôtres qui étaient les plus proches de Jésus. On a trouvédans la bibliothèque d‘un des princes de Paris une version de l‘Evangile de Barnabé traduite en arabe, et quicontredit fortement les quatre Evangiles.65 Il faut avoir une foi inébranlable dans l‘existence de Dieu. L‘homme pourrait-il Lui être obéissant, s‘il n‘estpas persuadé de Son existence ? Ensuite, il fait connaître les attributs de Dieu. C‘est la connaissance de cesattributs qui permet à l‘homme de cultiver en lui-même les qualités les plus nobles et de mener une vie de vertuet de bonté. Il faut connaître en détail le genre de vie qui peut plaire à Dieu. La connaissance de la Loi Divine etdu Code Révélé est essentielle à cet égard. L‘homme doit avoir une confiance, une conviction pleines et entièresque c‘est bien la loi divine et que son salut dépend entièrement de l‘observance de ce code. La connaissance sansla conviction n‘arrivera pas à aiguillonner l‘homme vers le Droit Chemin, et il risque de se perdre dans l‘impassede la désobéissance. Un homme qui n‘a aucune idée du monde à venir peut considérer qu‘obéissance etdésobéissance sont sans importance. Pour mener sa vie dans la voie de l‘obéissance à Dieu, il faut une

connaissance approfondie des conséquences de la foi ou de l‘incrédulité, ainsi que de la vie ultérieure. 

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Que signifie l‟Islam comme culte pour moi ?

En arabe, le mot îlâh signifie «celui qu‘on adore », c‘est-à-dire un être qui, enraison de sa grandeur et de sa puissance est considérée comme digne d‘être

adoré, digne qu‘on s‘incline devant lui en signe d‘humilité et de soumission. Lemot Allah est le nom propre de Dieu. Lâ ilâha illâ L-Lah signifie littéralement :« Il n‘y a pas d´ilâh autre que l´Etre Suprême connu sous le nom d ´Allah ». Cela signifie que danstout l‘Univers il n‘y a aucun être digne d‘être adoré autre qu‘Allah, que c‘estdevant Lui seul que les têtes devraient se courber en signe d‘adoration et desoumission. Qu‘il est le seul Etre possédant tous les pouvoirs, que tous leshommes ont besoin de Sa bienveillance et que tous sont obligés de solliciter Sonaide. L‘Islam est une religion naturelle, la religion qui n‘est associée à aucune

 personne, peuple, période ou endroit. C‘est la voie de la nature, la religion del‘homme. De tout temps, en tous lieux, et dans tous les peuples, tous ceux quireconnurent Dieu et aimèrent la vérité ont cru en cette religion et s‘y sontconformés. Ils furent tous des musulmans, qu‘ils aient appelé ce mode de vieIslam ou pas.

Méditation66 

Quiconque veut la puissance (qu‘il la cherche auprès d‘Allah) car la puissancetoute entière est à Allah : vers Lui monte la bonne parole, et Il élève haut labonne action67. Sourate Fatir (Le Créateur), verset 10 a.

Allah (qu‘Il soit Exalté et Magnifié) se maintient sur le trône de la toute-  puissance, et du Royaume visible et invisible Il s‘empare, Lui-même est leRoyaume, Lui-même est le Créateur et la Création tout entière. Sa scienceembrasse les choses et les produit. Il y a sept versets du Saint Coran, Al-Fatiha,qui soulignent ce sens comme nous le lisons plus haut. Je mets tout mon espoiren Lui et je n‘espère rien d‘autrui. Je L‘adore et je n‘adore rien d‘autre. J‘œuvre

 pour Lui et je n‘œuvre pas pour autrui. Mes subsistances sont auprès de Lui etdans Sa Main. Tout est à Lui. Le serviteur et tous ses biens appartiennent àAllah, Leur Maître. Les mystères sont auprès de Lui.

« C‟est Lui qui connaît le mystère. Il ne dévoile Sonmystère à personne, sauf à celui qu‟il agrée comme

66 La méditation sur les cieux et la terre, la nuit et le jour, la vie et la mort et ce qui se passe à tout moment, guidevers la connaissance de la puissance extraordinaire.67  Il élève la bonne action : Il accepte la bonne action, qui doit accompagner la bonne parole.

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Messager et qu‟Il fait précéder et suivre de gardiensvigilants. » (Al-Jinn v.26/27)

Aussi, je me rapproche de Lui pour Le voir et voir ce qu‘Il a auprès de Lui. Je

laisse tout ce qui m‘attache à ce monde pour cheminer vers Son Seuil. Unepetite voix silencieuse et intérieure me dit : « Lorsque tu parviens à Son Seuil,ne t´occupe pas de Son personnel et des délégués de Son Royaume, ne de cequ‘ils pourront d´offrir, n´accepte rien avant de L‘avoir rencontré tel que tu esavec tes vêtements, ta fatigue et les inconvénients de ton voyage, afin que cesoit Lui Qui te protège, te nourrisse, t´abreuve, te débarrasse de ta solitude, teréconforte, te fasse reposer de ton épuisement, te rassure après ta crainte. Ainsi,ta satisfaction réside en Sa Présence et dans Sa Vision, pour que tu sois combléde bénédictions. Il te donnera de la nourriture et de la boisson, et couvrira tanudité. »

Les Anges

Le monde supérieur, ou celui des anges, est un monde subtil, invisible etabstrait. Les anges n‘ont pas d‘existence physique qui pourrait être captée par les sens, ils font partie du monde métaphysique dont seul Dieu connaît laréalité. Ils sont purifiés des passions animales, dépourvus des penchantspersonnels et exempts des vices et des péchés. Les anges diffèrent des humainsqui mangent, boivent, dorment et peuvent être de sexe masculin ou féminin. Ilsforment plutôt un monde différent et indépendant, et ne possèdent aucune despropriétés matérielles particulières à l‘homme. Néanmoins, ils ont le pouvoir de

  prendre des figures humaines, ou d‘autres formes concrètes. Par exemple,Gabriel se rendit chez Marie dans le corps d‘un humain. Un groupe d‘anges

 pénétra chez Abraham sous la forme d‘humains pour lui porter l‘annonce, et, lescroyant des visiteurs, Abraham leur présenta des aliments.

Dieu a créé les anges de lumière, comme Il a créé Adam de boue et les génies defeu. Mouslim a rapporté d‘après Aïcha : « Les anges ont été créés de lumière, les

génies d‘une flamme fulgurante et Adam de ce qui vous a été décrit ». Leurdemeure est le ciel, et ils descendent sur l‘ordre de Dieu. 

Il est clair que les humains sont meilleurs que les anges, comme il paraît del‘inaptitude de ces derniers à donner des noms aux créatures que Dieu leurprésenta. Adam, par contre, donna des réponses exactes, et fut honoré du savoirque Dieu lui réserva en particulier. Ainsi, il se distingua d‘eux par son aptitude àconnaître les choses et à raisonner. De même, Dieu ordonna aux anges de seprosterner devant Adam, ce qui démontre son ascendant sur eux.

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La nature des anges consiste en leur obéissance absolue à Dieu, leur soumissionà Sa puissance et leur exécution de Ses ordres. Ils accomplissent leurs tâches parla volonté de Dieu et Il (à Lui la gloire) s‘occupe de leurs affaires. Ils sontincapables de faire la moindre chose de leur propre initiative.

Les anges possèdent une fonction dans le monde des esprits et une dans lemonde naturel. Ils ont aussi un certain rapport avec l‘homme, notamment :

Leur fonction spirituelle. La glorification et la soumission absolue àDieu . Le port du trône, car ils adorent le Seigneur, ils Le glorifient et seprosternent à Ses pieds, en portant le trône.

Les anges ont certaines tâches à accomplir dans les événements dans ce monde.Par exemple, ils envoient les vents, mènent les nuages, font tomber la pluie et

 pousser les plantes, et d‘autres des tâches dissimulées que les sens ne peuventpercevoir. Ils tiennent compagnie à l‘homme toute sa vie durant, ainsi qu‘aprèssa mort.

D‘après Ibn Mass‘oud, il a dit : « Le diable fait subir au fils d´Adam sestentations, ainsi que l´ange. Soit-il choisit les tentations du diable, qui promet lemal et désavoue la vérité, soit il choisit les incitations de langue qui promet le

 bien et affirme la vérité. Qui se trouve dans cette dernière situation, qu‘il sachequ‘elle est l‘œuvre de Dieu, et qu‘il Le loue. Qui se trouve dans le cas contraire,

qu‘il cherche refuge auprès de Dieu contre Satan.

Allah, par l‘immensité de Son pardon et de Son amour pour Ses serviteurs,inspire à Ses anges de l‘implorer par les prières et de Lui demander, au nom deSa clémence qui embrasse tout, et de Son savoir qui comprend tout, depardonner les repentants et de les mêler à Ses fidèles vertueux.

Les anges prononcent «Amen » avec les prieurs d‘après Abou Houraira (aprèsque l‘imam eut récité : « Non le chemin de ceux qui ont encouru Ta colère, non

le chemin des égarées », dites «Amen ». Celui dont le «Amen » coïncide aveccelui des anges, aura tous ses péchés précédents pardonnés » (Rapporté parAhmed, Abou Daoud et Nassaï).

« Les anges de la nuit et les anges du jour se succèdent parmi nous. Ils seréunissent néanmoins durant la prière du « Fajr » et celle du « Asr ». Ensuite,ceux qui vous avaient tenu compagnie la nuit remontent au ciel, et leur Seigneur,

  bien qu‘il sache mieux qu‘eux, leur demande : « Que faisaient Mes serviteurslorsque vous les avez quittés ? » Ils répondent : « Nous les avons laissés en train

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de prier, et quand nous les avons rejoints, ils priaient toujours (Rapporté parBoukhari et Mouslim).

Ce que les anges font encore : Ils descendent lors de la récitation du Saint Coran.

Les anges recherchent les assemblées où Allah est invoqué afin de prémunir leshommes de forces spirituelles. Ils prient pour les fidèles et les savants pour quiils se baissent humblement. Les anges portent les bonnes nouvelles. Ils nommentceux que Dieu aime et ceux qu‘il haït. Les anges inscrivent les œuvres del‘homme et dénombrent ses bonnes et mauvaises actions. 

Les anges rassurent aussi les croyants :

« Tu n‟en trouveras pas, parmi les gens qui croient en Allah etau Jour dernier, qui prennent pour amis ceux qui s‟opposent àAllah et à Son Messager, fusent-ils leurs pères, leurs fils, leursfrères ou les gens de leur tribu. Il a prescrit la foi dans leurscœurs et Il les a aidés de Son secours. Il les fera entrer dans lesJardins sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeurerontéternellement. Allah les agrée et ils L‟agréent. Ceux-là sont leparti d‟Allah. Le parti d‟Allah est celui de ceux quiréunissent. » Al-Mujãdalah (la discussion)

Les anges majeurs sont :

1.  Jibraeel :  Il est l‘Archange. Sa mission primordiale était detransmettre la révélation aux Prophètes.

2.  Mikaeel : Sa fonction comporte la supervision du MondeAngélique, prévoir de la pluie et subvenir aux besoins des êtresvivants.

3.  Israfeel : Il lui est confié le devoir d‘étonner la trompettelorsque le monde arrivera à sa fin. Au son de la trompette cesera immédiatement la fin du monde.

4.  Izraeel : A lui est confié le devoir d‘apporter la mort. Il retire lavie des êtres vivants.

Les œuvres des anges ont comme but primordial le culte de Dieu, l‘améliorationde la vie, le perfectionnement de cette existence et l‘établissement de l‘ordre. Ilstravaillent sans cesse pour l‘harmonie et le rassemblement, la guidance del‘homme vers la vér ité, et la prière de Dieu pour qu‘Il pardonne ses mauvaisesactions et l‘en préserve. 

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Les Djinns ou génies

Les génies ou djinns sont une catégorie d‘esprit sage, volontaire et chargéecomme l‘est l‘homme. Néanmoins, ils sont dépourvus de la matière humaine, et

impercepti bles aux sens. Ils ne peuvent être vus tels qu‘ils sont et possèdent lacapacité de prendre des figures. Les révélations sont le seul moyen apte à nousfaire connaître ce monde. Le Coran et la Sunnah nous présentent leur matière,leurs catégories et le sort de chacune de ces catégories.

Dans une première étape, l‘homme fut créé à partir de sable. Ensuite, malaxéavec de l‘eau, il devint du limon. Plus tard, il se mua en de l‘argile malléablequi, une fois séchée, devint résonnante. Pendant que la création des géniesprécéda celle des humains, ils furent créés d‘un feu sans fumée .Certains sont

parfaits par leur bonté, leur droiture, et leur amour pour la bienfaisance. D‘autrele sont un peu moins. Un troisième groupe comprend les idiots et un quatrième,qui forme la majorité, est fait d‘impies. Cela veut dire qu‘il y a entre eux lesvertueux à la perfection et les moins vertueux.. Ils forment donc des groupesdissidents comme les humains. Donc certains sont soumis, et d‘autres se sontportés préjudice en étant infidèles. Ceux qui se sont soumis ont recherché labonne direction par leurs actions, et ceux qui se sont rebellés serviront decombustibles pour le feu.

Les génies écoutèrent le Prophète réciter le Saint Coran. Ceci est affirmé d‘aprèsce que racontèrent Ahmad, Mouslim, Abou Daoud et El Tirmizi d‘après‗Alqama qui dit : Je demandai à Ibn Massoud : « Le Prophète  –  qu´ Allah lebénisse et le salue  – était-il accompagné par l‘un de vous la nuit où les génieslui sont apparus ? ».

« Non, répondit-il, mais une nuit, alors qu‘il était à la Mecque, ils´attarda à nous rejoindre et nous nous dîmes : Il a peut-être étévictime d´un attentat. Et nous passâmes la pire nuit que des genspourraient passer. Mais, dès que le soleil se leva, nous le vîmes

sortir vers nous de la grotte Hira´. Nous lui transmîmes notreinquiétude et il nous dit : « Un groupe de génies est venu chez moi,et je lui récitais quelques versets ». Ensuite, il se mit à marcher etnous montra les traces des génies et leur feu. Puis ils luidemandèrent des ravitaillements, et il dit : « Vous pouvez avoirtout os généreusement recouvert de viande, sur quoi on a cité lenom de Dieu, ainsi que les crottins. »

Dieu révéla à Son Prophète ‗ qu´Allah le bénisse et le salue - :

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Dis : « Il m´a été révélé qu‟un groupe de djinns prêtèrentl´oreille, puis dirent : « Nous avons certes entendu une Lecture(le Coran) merveilleuse. (Al-Jinn (Les Djinns)

Les génies ne connaissent pas l‘avenir, car Allah seul connaît l‘avenir et ne leconfie à personne, à moins qu‘il n‘en transmette à ses élus des messagers, cequ‘il veut faire parvenir aux gens. 

Les Iblis et les démons

Iblis peut être un nom étranger, soit tiré du mot arabe (Iblas), qui veut dire :désespérer de la clémence de Dieu, ou éloigner du bien. Il est le père des diables,ces génies rebelles, et le premier et le dernier d‘entre eux (il survivra jusqu‘à la

Résurrection).Si, d‘une part les anges sont des soldats de Dieu qui représentent la vertu, le bienet le succès, d‘autre part Iblis et ses compagnons des diables sont les ennemis deDieu qui représentent le mal et la corruption. Ainsi, les œuvres des anges etcelles des démons sont diamétralement opposées.

Quant aux œuvres des démons, elles visent toujours à la rébellion à Dieu, ladiscorde, la corruption, la destruction, la coupure de ce que Dieu a ordonné demaintenir et la liaison de ce que Dieu a rompu. Tout mal sur terre et toutdésordre dans l‘existence se rapporte en quelque sorte à eux. 

Chaque homme est accompagné d‘un diable. Comme Dieu accorde à l‘hommeun ange qui le guide et le soutient, Il l‘accable d‘un diable qui le tente, luiembellit le mal, le séduit par l‘illicite et l‘invita à la corruption. Ainsi, refuser ladirection de Dieu rend le diable puissant. Le diable ne peut contrôler l‘âme del‘homme que si ce dernier se détourne de la lumière de Dieu et dévie de la voietracée. Mais, dès que l‘homme quitte le droit chemin, Dieu le punit enpermettant au diable de le contrôler. Ce dernier alors le dirige vers le mal et la

corruption dans chaque parole et chaque acte.

Le diable représente le mal sur terre et s‘acharne à détruire la vie de l‘homme enl‘éloignant de la lumière de Dieu et en le déviant de la voie droite et juste. C‘estpourquoi Dieu nous avertit des ses ruses et nous parle de son animosité. Il nousinvite à lui résister par tus les moyens afin d‘affaiblir son pouvoir et de réduireses maléfices et ses vices.

Le diable n‘a aucun pouvoir sur le croyant, car la foi illumine l‘âme et éclaire les

cœurs, et dès que l‘âme et le cœur sont illuminés, tout ce que le diable suggère

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disparaît. Le salut est donc possible que si l‘âme se débarrasse de ses maux quiforment les fentes par où pénètrent le diable et ses tentations. L‘homme n‘atteintle sommet du bonheur que s‘il refreine son âme, résiste à ses caprices en suivantla direction de Dieu et lutte contre les tentations du diable.

On dirait peut-être : pourquoi Allah a-t-il créé Iblis ainsi, suggérant le mal etinvitant à combattre Allah et ses instructions ? Certains ulémas ont donné unedes réponses suivante : cela montre aux hommes la puissance d‘Allah, le Très-Haut à créer les choses opposées. Créer cette identité, la plus mauvaise et qui estla raison de tout mal s‘oppose à la création de l‘identité de Gabriel qui est la plusvertueuse, la plus pure et qui est la raison de tout bien.

La Spiritualité dans l‟Islam 

La vie spirituelle dans l‘Islam se base sur le Saint Coran et la TraditionProphétique. Mais, ce n‘est pas tout, car il y va de prendre la vie du Prophètecomme modèle. La vie spirituelle est un problème absolument personnel au seinde l‘Islam et de la société tout entière. Cela signifie que l‘effort personnel doitêtre constant. Dans la société il y a des instincts, des impulsions que l‘on doitapprendre à maîtriser. Il faut absolument les combattre rigoureusement. Lemystique musulman se repent de ses actions plus que septante fois par jour. Cecidémontre combien le croyant doit pourvoir mettre ses affaires en ordre dans savie. Le Saint Coran représente la morale par excellence que nous devons suivre,donc nous devons y réfléchir bien souvent. En effet, il faut une disciplineconstante pour parvenir à la plus haute excellence morale. Le bilan de sesinstincts et de ses péchés aussi, est un exercice journalier. Nous le savons queDieu68 est présent là où nous sommes, autant que dans toute sa Création, et cetteprésence nous devons la réaliser dans notre vie.

L‘Islam n‘est pas une morale laïque. L‘Islam a Allah au centre, quiconstamment nous pousse à dominer nos sens. Il y a un lien entre le devoirreligieux du croyant et la spiritualité, notamment l‘effort et la maîtrise sur soi-

même. La spiritualité mène le croyant vers l‘effort sur soi-même, par ladiscipline de ses instincts tout simplement. Le premier pas, c‘est de vivre unevie harmonieuse intérieure autant qu‘avec ses semblables. Ce cheminement,c‘est l‘effort sur soi-même. Le « moi », l‘écho centrisme doit être dompter,instincts et passions maîtrisés. Par la spiritualité on peut donc arriver à uneharmonie interne. Se remettre à Allah … se remettre à Allah chaque instantpar le contrôle sur soi-même. Finir ses mauvais penchants pour arriver àl‘harmonie. C‘est la lutte entre le négatif pour l‘acquisition du positif. « Soit

68 Dieu : Allah.

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dans la position69 comme Allah t´a ordonné. Voilà toute la spiritualité, lareligion d´Allah. Ceux qui sont proches d´Állah sont proches des hommes.

Pourquoi dans l‘Islam on ne mentionne pas le mot «saint » pour désigner ceux

qui vivent près d´Allah ? En Islam la transcendance est toujours sauvegardée.Tous les plus beaux noms appartiennent à Allah. Le saint est Allah, un nomqu‘on ne donne même pas au Prophète. Un homme peut se donner à Allah toutesa vie, sans que l‘on puisse le considérer comme saint, car ce nom revientexclusivement à Allah. Un homme peut avoir un rapport particulier avec Allah,sans que l‘on puisse le nommer «saint ». On est des êtres de chair et de sang, deterre et de limon, qui est une raison de plus pour pratiquer la modestie. Toutsimplement, il y a des hommes qui se remettent à Allah, sans que l‘on puisse lesnommer «saints ». Je suis à Allah, ou encore Allah m‘a guidé vers le droitchemin. L‘Islam est la religion de voie droite, la religion d‘Abraham, loin detout paganisme. Croire en Dieu70  est le meilleur moyen de s‘accomplir moralement. Et, comment ! Dominer sa passion, par exemple la colère ; dominerson ambition pour arriver à un poste (carrière). Acquérir la qualité essentielle dela spiritualité par la méditation, les retraites, et la discipline personnelle.Précisément, c‘est lors d‘une de ses retraites qui duraient plusieurs nuits de suite,que l‘Archange Gabriel est venu annoncer au Prophète Mohammed qu‘il avaitété choisi par Allah pour être son prophète et son messager. Le prophète faisaitdes retraites au point qu‘Allah devient l‘œil par lequel le mystique musulmanvoit, l‘oreille et la main par lesquels il agit. En autres termes, la volonté de

Dieu71 qui s‘accomplit par lui. C‘est cela la sainteté en Islam. En arrivant à uneexcellence morale, on voit par les yeux du Seigneur72. Le message coranique estessentiellement spirituel. La spiritualité et la loi ne sont pas contraire. Ici, nousarrivons à la Sharîa.

La sharîa a trait autant qu‘aux droits qu‘aux devoirs du musulman. En effet, lemodèle de vie que l‘Islam préconise consiste en un ensemble de droits et dedevoirs, et tout être humain qui accepte cette religion doit s‘y conformer. D‘unemanière générale la loi de l‘Islam impose quatre sortes de droits et de devoirs de

l‘homme. 

1.  Les devoirs envers Allah que tout homme est obligé de remplir.2.  Les devoirs de l‘homme envers lui-même.3.  Les droits d‘autrui sur lui. 

69 Attitude.70 Allah.71 Allah.72 Allah.

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4.  Les droits des ressources que Dieu a mis à sa disposition et lui aautorisé d‘utiliser pour son bien-être.

Ces droits et obligations constituent la pierre angulaire de l‘Islam, et c‘est le

devoir le plus strict de tout musulman véritable de les comprendre et de s‘ysoumettre consciencieusement.

Tenons compagnie aux mystiques musulmans, car finalement l‘une de leursqualités, c‘est lorsqu‘ils regardent une personne et dirigent leur énergiespirituelle sur elle, ils l‘aiment, même s‘il s‘agit d‘un juif ou d‘un chrétien oud‘un mage . S‘il s‘agit d‘un musulman, sa Foi et sa certitude se raffermissentdavantage. Lorsque le cœur est sain le regard devient sain. Lorsque le cœur estsain, il se rapproche d‘Allah. S‘il regarde avec l‘œil de la proximité et de laconnaissance, son regard procède d‘Allah (qu‘Il soit Exalté et Magnifié). 

O mon Seigneur ! Raffermis notre Foi, notre croyance et nos corps par

Ta Proximité.

LES HADITHS DIVINS

Dans les sciences religieuses musulmanes, le mot «hadith » est devenu un termetechnique spécial pour désigner tout récit relatif à la conduite de Mohammed(que Allah prie sur lui et le salue) depuis le jour où il a commencé l‘œuvre de saprédiction. Parmi ces hadiths, il y a les vrais et les faux (on donne à ces derniersl‘attribut : israéliens car ils étaient l'œuvre des juifs qui voulaient combattre lanouvelle religion), il y a de même les abrogés et les abrogeant, ainsi les parfaitset les médiocres selon les rapporteurs et la certitude de leur exactitude.

Nous savons que les deux sources principales de la religion Islamique sont : le

Coran et les hadiths. Ces derniers comportent deux catégories : les hadiths«qoudoussi » ou saints ou divins, et les hadiths Prophétiques :

Le Coran : est le Livre de Dieu qui contient ses paroles, il a été révélé auProphète (que Allah prie sur lui et le salue), durant une période de vingt-troisans à peu près, par Gabriel  –   l‘Esprit Fidèle -, et qui est écrit sur une TableSacrée.

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Le hadith qoudoussi : est tout ce que Dieu voulait informer son Envoyé pardivers moyens : une révélation par inspiration, son Esprit Fidèle (l‘ange Gabriel)ou en dormant, et il lui a confié la tâche de s‘exprimer par les proposconvenables pour les dif fuser aux fidèles. C‘est pour cela qu‘on trouve dans ces

hadiths le terme : Dieu a dit ou dit, ou le Prophète a dit en attribuant ces proposau Seigneur.

Le hadith prophétique : est tout ce qui est attribué au Prophète (que Allah priesur lui et le salue). Ces hadiths renferment des récits, des nouvelles, dessentences, des sagesses et des informations qui ont été dits dans descirconstances différentes. Ce livre contient en principe 400 hadiths dont unegrande partie a été rapportée par plusieurs érudits dont l‘honorabilité ne peut être

mise en doute. Mais il arrive que quelques-uns parmi eux aient rapporté lemême hadith tel quel, d‘autres qui l‘ont rapporté avec des légères modificationsqui ne touchent en aucun cas au fond et ne changent rien au sens, et d‘autres quil‘ont rapporté amputé, c.à.d. une partie seulement.

La Clef des Hadiths :

‗Umar‘73

 (qu‘Allah l‘agrée) rapporte :

Un jour que nous étions assis auprès de l‘Envoyé de Dieu (que Allah prie sur luiet le salue) voici qu‘apparut à nous un homme aux habits d‘une vive bl ancheur,et aux cheveux d‘une noirceur intense, sans trace visible sur lui de voyage,

 personne parmi nous ne le connaissait. Il vint s‘asseoir en face du Prophète (queAllah prie sur lui et le salue), plaça ses genoux contre les siens74 et posant lespaumes de ses mains sur ses deux cuisses75, il lui dit : O Muhammed : informe-moi au sujet de l‘Islam. L‘Envoyé de Dieu (que Allah prie sur lui et le salue) Lui

répondit : L‘Islam est que tu témoignes qu‘il n‘est pas de divinité si ce n‘estAllah et que Muhammed est l‘Envoyé d‘Allah ; que tu accomplisses la prière;verses la Zakat ; jeûnes le mois de Ramadan et effectues le pèlerinage vers laMaison Sacrée si76 tu en as la possibilité. Tu dis vrai ! dit l‘homme. Nous fûmes

 pris d‘étonnement de le voir, interrogeant le Prophète, approuver.

73 ‗Umar ibn al-Khattab : le deuxième Calife.74 C.à.d. du prophète (sur lui la paix).75 C.à.d. du prophète (sur lui la paix).76 C.à.d. : dès que tu en as la possibilité physique et matérielle !

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Et l‘homme de reprendre : Informe-moi au sujet de la foi (al-Iman). « C‘est,répliqua le Prophète (sur lui la paix) de croire en Allah, en Ses Anges, en SesApôtres, au Jour Dernier et de croire dans le Destin imparti pour le Bien et leMal. »

Tu dis vrai, répéta l‘homme qui reprit en disant : informe-moi au sujet del‘Excellence (al-Ihsãn). C‘est répondit le Prophète (sur lui la paix) que tu adoresAllah comme si tu Le vois, car si ,tu ne Le vois pas, certes, Lui te voit. »

L‘homme dit : informe-moi au sujet de l‘Heure. Le Prophète (sur lui la paix)répondit : « L´interrogé n‘en sait pas plus que celui qui l´interroge. »

… Là-dessus l‘homme s‘en fuit. Quant à moi je restai un moment. Ensuite leProphète (sur lui la paix) me demanda : O, ‗Umar ! Sais-tu qui interrogeait ? Jerépondis : Allah et Son Envoyé en savent plus. »C‘est Gabriel77 , dit le Prophète(sur lui la paix) qui est venu vous enseigner votre religion. »78 

Dans l‘Islam, dans ma vie de musulman, tout tourne autour de ce hadith.L‘Islam est l‘affaire entre nous et Dieu. Dieu a envoyé Mohammed (que labénédiction et la paix de Dieu soient sur lui) avec une religion primordialeindulgente et une loi religieuse universelle qui garantissent aux gens une viehonorable distinguée et les conduisent au plus haut degrés de l‘ascension et de laperfection.

L‘Islam n‘était pas un message circonstanciel limité à une génération donnée ouun groupe donné comme l‘avait été les messages divins précédants mais plutôtun message universel destiné à tous les humains jusqu‘à ce que Dieu hérite laterre et ce qu‘elle porte. C‘est dire qu‘il n‘est pas réservé exclusivement à unpays particulier ni à une période donnée. Il y a un hadith authentique qui dit :« Tout Prophète fut envoyé spécifiquement à son peuple, quant à moi, je suisenvoyé à toutes les races, les rouges aussi bien que les noires ».

77 Il s‘agit évidemment de l‘Archange Gabriel (sur lui la Paix). 78 Hadith rapporté par Muslim.

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Il y a dans l‘Islam trois degrés de dirigeants religieux :

Le faquib, qui s‘occupe des études religieuses, et comment manier lestextes.

L‟imam, qui dirige la prière.79 

Le savant, le théologien.

L‘enseignement détaillé provenant du Coran et du Hadith concerne les

innombrables problèmes qui peuvent surgir dans la vie d‘un homme, a étécompilée par quelques-uns des plus éminents théologiens du passé quiconsacrèrent leur vie à l‘étude et l‘analyse du Coran et du Hadith. 

Pour ainsi terminer, il existe deux sources où trouver la sharî‘a de Mohammad(la paix soit avec lui) : le Coran et le Hadith. Le Coran est une révélation divineoù chacun de ses mots vient d‘Allah. Le Hadith est un recueil des instructionsdonnées par le Dernier Prophète et de ses mémoires, tels qui furent conservés

 par ceux qui vécurent en sa compagnie, ou ceux à qu‘ils furent transmis par lestémoins directs. Ces textes furent ensuite épurés, et compilés sous forme delivres parmi lesquels les recueils faits par Mâlik, Bukhâri, Muslim, Tirmidhi,Abû Dâwud et Ibn Mâja sont considérés comme les plus authentiques.

SOURATE 2 : AL-BAQARAH (LA VACHE) 

Bismillah irrahman irrahim Au nom d‘Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

79 Le faquib et l‘imam font le même travail. 

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1.  ´ALIF-LAAAM-MIIIM. 1. Alif, Lam, Mim80.

Une explication probable de ce premier verset :

A = Allah.

L = Gabriel (dont la dernière lettre est prise en considération «l ».)

M = Mohammed.

Le Saint Coran contient la somme des instructions divines ayant figuré dans laTorah, l‘Évangile et les autres recommandations de Dieu. En plus, il confirmel‘authenticité de ce que ces livres avaient apporté : qu‘on devrait adorer Dieuseul, croire en Ses Messagers, croire au jugement, établir la justice et avoir boncaractère.

Donc Dieu a révélé le Saint Coran au Prophète Mohammed par l‘Archange

Gabriel, expression d‘une vérité pure, confirmant les Livres précédents que Dieuavait révélés aux Prophètes précédents et comme juge sur eux : Il corrobore cequi s‘y trouve de juste et démontre les altérations que ses livres ont subies. Lesinstructions du Coran sont les derniers mots adressés par Dieu aux humainscomme direction. Dieu les a voulus éternels, subsistants au temps. Alors Il les a

  préservés de l‘altération, du changement et du remplacement. Le Coran est leLivre par excellence entre Dieu et les hommes. Aucun livre ne peut rivaliser leCoran par son effet, sa direction, ses sujets et la noblesse de ses objectifs. Il estle meilleur des livres.

Qui veut atteindre la vérité et les instructions divines authentiques, ne trouvedevant lui que le Saint Coran. C‘est le Livre dont les instructions et les bases ontété préservées. La nation l‘a reçue de Mohammed, Mohammed de Gabriel etGabriel de Dieu, ce dont n‘a joui aucun autre Livre. Il est plein de tout ce dont

80 Les sourates 2, 3, 7, 10,11,12,13,14,15,19,20,26,27,28,29,30,31,32,36,38,40,41,42,43,44,45,46,50, et 68commencent non par des mots, mais par des lettres de l‘alphabet, détachées en n‘ayant pas de sens particulier. LeProphète lui-même ne semble pas avoir précisé leur signification, d‘où d‘innombrables interprétations s uggérées

par les commentateurs anciens et modernes. Notre texte nous montre une signification .

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les humains ont besoin de croyances, de pratiques religieuses, de mœurs, deconduites et de systèmes. Il est le seul moyen de tenir la représentation etl‘héritage de la terre. Le Saint Coran est la Parole de Dieu (d‘Allah). 

Encore une petite réflexion coranique : seul Dieu donne la vie, et seul Dieu peutl‘ôter. Cependant, on peut protéger sa personne. C‘est à dire, on ne prend pasl‘arme au début, mais  s‘il n‘y a pas d‘alternatif (finalement) on tue (toujourspour protéger sa personne ou plus encore sa famille.) En un mot, le Saint Corany est pour connaître Dieu, accomplir ses devoirs, et se protéger autant sa proprepersonne que sa famille, son pays et sa religion.

SOURATE 2 : 255 : AL-BAQARAH (LA VACHE)

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Bismillah irrahman irrahim

´Allaahu laaa ´ilaaha ´illaa Huu.´Al-Hayyul-Qay-yuum. Laa ta‘-khuzuhuu sina-tunw-wa laa nawm.Lahuu maa fissamaawaati wa maafil-‗arz. Man-zallazii yashfa-‗u´indahuuu ´illaa bi-‗iznih ? Ya‘-lamu maa bayna ´aydiihim wa maakhalfahum. Wa laa yu-hiituuna bi-

shay-´im-min ‗ilmihiii ´illaa bimaashaaa. Wa-si´ Kursyyu-hus-Samaawaa-ti wal-arz ; wa laa ya‘-uudu-huu hifzuhumaa wa Huwal‗Aliyyul-‗Aziim. 

Au nom d‘Allah, le Tout Miséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

Allah ! Point de divinité à part Lui,le Vivant, Celui qui subsiste parlui-même « al-Qayyum »81. Nisomnolence ni sommeil ne Lesaisissent. A lui appartient tout cequi est dans les cieux et sur la terre.Qui peut intercéder auprès de Luisans Sa permission ? Il connaît leur

passé et leur futur. Et, de Sascience, ils n‘embrassent que cequ‘Il veut. Son Trône « Kursiy »82 déborde les cieux et la terre, dont lagarde ne Lui coûte aucune peine. EtIl est le Très Haut, le Très Grand.

81 Al-Qayyum : ce mot arabe n‘a pas d‘équivalent en français. Il signifie  : celui qui n‘a besoin de rien alors quetout a besoin de Lui, qui ne dépend de rien alors que tout dépend de Lui.82 Kursiy : mot arabe qui signifie « siège » ; certains commentateurs l‘interprètent comme étant la

Science d‘Allah. Il est prouvé qu‘Allah ne ressemble en rien à Ses créatures. 

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SOURATE 2 : 285/286 : AL-BAQARAH (LA VACHE)

Bismillah irrahman irrahim

285 .´Aa-manar-Rasuulu bi-maaa

´un-zila ´ilay-hi mir-Rab-bihii wal-Mu‘-minuun. Ku-lun ‗aa-manabillaahii wa ma-laaa-´ikati-hii wakutubihii wa rusulih. Laa nufarriqubay-na ´ahadim-mir-rusulih. Waqaaluu sami‘-naa wa ´ata‘-naa :Gufraanaka Rabbanaa wa´ilaykal-masir.

Au nom d‘Allah, le ToutMiséricordieux, le TrèsMiséricordieux.

285. Le Messager a cru en ce qu‘on

a fait descendre vers lui venant deson Seigneur, et aussi les croyants :tous ont cru en Allah, en Ses anges,à Ses livres et en Ses messagers ;(en disant) : « Nous avons entenduet obéi. Seigneur, nous imploronsTon pardon. C‘est à Toi que sera leretour. »

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286. Laa yukalli-fullaahu naf-san´illaa wus-‗ahaa. Lahaa maakasabat wa ‗alay-haa mak tasabat.Rabbanaa laa tu‘-aa-khiznaaa

´innasiinaaa ´aw ´akhta‘-naa.Rabbanaa wa laa tahmil ‗alay-naaa´is-ran-kamaa hamal-ta-huu´alallaziina min-qab-linaa.Rabbanaa wa laa tuhammil-naamaa laa taqaqata lanaa bih. Wa‘-fu‗annaa, wag-fir lanaa, war-ham-naa. ´Anta Mawlaa-naa fan-surnaa‗alal-qawmil-Kaafi-riin.

286. Allah n‘impose à aucune âmeune charge supérieure à sa capacité.Elle sera récompensée du bienqu‘elle aura fait, punie du mal

qu‘elle aura fait. Seigneur, ne nouschâtie pas s‘il nous arrive d‘oublier ou de commettre une erreur.Seigneur ! Ne nous charge pas d‘unfardeau lourd comme Tu nous aschargé ceux qui vécurent avantnous. Seigneur ! Ne nous imposepas ce que nous ne pouvonssupporter, efface nos fautes,pardonne-nous et fais-nousmiséricorde. Tu es Notre Maître,accorde-nous donc la victoire surles peuples infidèles.

Le Seigneur a envoyé au Messager-Prophète illettré de la tribu de Qoraïch leMessage qu‘il devait répandre à tous les Ar abes, les non-Arabes, les Djinns etles humains. Il a aboli par cette loi toutes celles qui l‘ont précédé et a accordé sapréférence au Prophète Mohammed (qu‘Allah le bénisse et le salue) sur tous lesautres et l‘a rendu le ma ître des humains.

L‘attestation de l‘unicité, il n‘y a point de dieu qu‘Allah ne se complète qu‘avecla confirmation que Mohammed est le Messager d‘Allah. La foi d‘un serviteur n‘est acceptée que lorsqu‘il croie aux événements rapportés concernant l‘après-mort.

La foi du serviteur nécessite la croyance au bassin de notre ProphèteMohammed (qu‘Allah le bénisse et le salue), duquel les croyants serontabreuvés avant d‘entrer au Paradis et après avoir traversé le Sirate. Ceux qui enboiront ne ressentiront aucune soif. La largeur de ce bassin est équivalente à lamarche d‘un mois, son eau est plus blanche que le lait, et plus sucrée que lemiel. Il est entouré de cruches aussi nombreuses que les étoiles du ciel.

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Il faudrait également croire au jugement où les hommes feront face à des étatsdiversifiés : ceux qui entreront au paradis sans jugement, ce sont les rapprochésdu Seigneur, ceux qui seront pardonnés et ceux qui seront jugés. Les prophètesseront interrogés sur la mission de répandre le message ; les incrédules seront

questionnés sur l‘accusation des messagers de mensonge ; les innovateurs serontinterrogés sur la sunna et les musulmans sur leurs œuvres. 

Les Écoles des Hadiths Divins

Il existe deux sources où trouver la sharî a83 de Mohammed (la paix soit aveclui) : le Coran et le Hadith. Le Coran est une révélation divine ; chacun de sesmots vient d‘Allah. Le Hadith est un recueil des instructions données par leDernier Prophète et de ses mémoires, tels qu‘ils furent conservés par ceux quivécurent en sa compagnie, ou ceux à qu‘ils furent transmis par les témoinsdirectes. Ces textes furent ensuite épurés, et compilés sous forme de livres parmilesquels les recueils faits par Mâlik, Bukhârî, Muslim, Tirmidhi, Abû Dâwud,

 Nasâ‘I et Ibn Mâja sont considérés comme les plus authentiques.

La loi détaillée provenant du Coran et du Hadith concernant les innombrablespro  blèmes qui peuvent surgir dans la vie d‘un homme, a été compilée par quelques-uns des plus éminents théologiens du passé. Les peuples musulmansseront toujours reconnaissants à ces hommes sages qui consacrèrent leur vie àl‘étude et à l‘analyse du Coran et du Hadith, facilitant ainsi la tâche de toutmusulman désireux de façonner son comportement quotidien en fonction desexigences de la sharî ‘a. 

Les quatre sources à retenir :

1.  Hanifite84 2.  Malekite85 3.  Chaofite86 4.  Hanbilite87 

83 Le code détaillé de conduite.84  Al-fiqh al-hanafi : c‘est le fiqh compilé par Abû Hanîfa Nu‘mân ibn Thâbit, aidé de Abû Yûsuf, M uhammadal-Shaibâni, Zufar et d‘autres, tous connus pour leur très grande connaissance des problèmes religieux. Il estconnu sous le nom d‘école Hanafite du fiqh. 85  Al-fiqh al-Mâlikî : de Malîk ibn Anas al-Asbahi.86  Al-fiqh al-Shâfi’î : fondé par Muhammad ibn Idrîs al-Shâfi‘î. 87  Al-fiqh al-Hanbalî : fondé par Ahmad ibn Hanbal.

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Les quatre sont solidaires entre eux, dont la différence est minime qui ne changeen rien la Tradition Prophétique.

Voici les fondateurs de différentes écoles de fiqh :1.  Abû Hanîfa Nu‘mân ibn Thâbit : né en 80 de l‘Hégire (699 après J.C.) mort

en 150 de l‘Hégire (767 après J.C.). Il y a environ 375 millions de disciplesde cette école dans le monde, surtout en Turquie, au Pakistan, Bhârat (Inde),Alghanistan, Jordanie, Indochine, Chine, Union Soviétique.

2.  Mâlik Ibn Anas al-Asbahi : né en 93 de l‘Hégire (714), mort en 179 deAlgérie, Tunisie, Soudan, Kuweit, Bahrein, Afrique Noire… 

3.  Mohammad Ibn Idris al-Shâfi‘î : né en 150 de l‘Hégire (767), mort en 204 del‘Hégire (820). Ses disciples sont environ 130 millions en Palestine, Liban,Egypte, Irak, Arabie Séoudite, Yemen, Indonésie, Inde du Sud … 

4.  Ahmad Ibn Hanbal : né en 164 de l‘Hégire (780), mort en 241 del‘Hégire(855). Environ 30 millions de disciples, surtout en Arabie Séoudite,Liban, Syrie.

Hadiths invalides :

Nasruddîn Albanî 

A retenir

1.  Ricâl = la personne qui a transmis2.  Sunna = la parole du Prophète (par écrit ou orale)

Les Hadiths plus importants :

1.  Al-Bukhari

2.  Al-Muslim3.  Al-Tirmidhi4.  Ibni Mage5.  Suren Dâwud6.  Suren Nesât7.  Muvatta Iman Malik

Les écoles du fiqh furent toutes élaborées sous leur forme actuelle dans les deuxcents années qui suivirent la mort du Prophète. S‘il existe quelques différences

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entre ces écoles, cela vient du fait que la vérité a de multiples faces. Quand despersonnes différentes s‘emploient à interpréter un événement donné, chacunl‘explique en fonction de ses propres conceptions. Ce qui donne à ces différentesécoles de pensée l‘authenticité qu‘on leur accorde, c‘est l‘intégrité incontestable

de leurs fondateurs respectifs et des méthodes qu‘ils adoptèrent. C‘est pourquoitous les musulmans, quelle que soit l‘école à laquelle ils appartiennent,considèrent ces quatre écoles comme également correctes et vraies. Bien quel‘authenticité des quatre écoles fiqh ne soit pas mise en doute, on ne p eut ensuivre qu‘une dans sa vie. Il y a pourtant le cas du groupe d‘ahl al-Hadith quiestime que ceux qui ont une connaissance suffisante peuvent aborderdirectement le Coran et le Hadith pour y puiser des directives ; ceux qui ne sontpas dotés de ces connaissances et de facultés suffisantes, devraient suivre leguide de leur choix pour tel sujet particulier88.

Dans notre quête spirituelle on ne peut pas isoler sa recherche de la lectureavertie et soutenue du Saint Coran et du Hadîth. Démarche qui ne peutsurprendre quand on sait, qu‘en Islam, la mystique fait partie intégrante du cadrecoranique, tout comme en Grèce la philosophie est issue de la métaphysiquematérialiste des ioniens. Les versets miraculeux du Coran (âyât) et les dits desHadîth seront ces bases solides et sûres qui permettront de fonder une enquêteserrée et hardie parfois, sur la miséricorde et l‘union à Allah. Notre quête unefois fondée sur le roc de la foi telle qu‘elle a été transmise, la raison n‘en seraque plus à l‘aise pour une investigation hardie dans le monde de la Réalité, dudroit et de la Vérité, fondement et sommet de toute requête. Il est bien entenduque cette Réalité ne se propose pas simplement à la réflexion mais appelle d‘unefaçon pressante et irrésistible à une intime participation.

Le croyant aime Allah de tout son cœur. Parce que l‘on est assuré que la mort89 s‘ouvre sur la rencontre, le cœur s‘y portera allègrement, d‘autant qu‘en dehorsdu bien-aimé, rien n‘est susceptible de distraire du bien-aimé.

Notre Prophète dit un jour dans sa prière : « O Dieu, accorde-moi de t´aimer,d‘aimer ceux que tu aimes, d‘aimer tout ce qui me rapproche de ton amour, etfais en sorte que t´aimer me soit plus doux que l‘eau fraîche à ma bouche. »

88 Une école de pensée, celle des shî‘a, possède également son propre fiqh.89 Désir de la mort : « Il y a tant de volupté dans la contemplation de la vérité … qu‘on désire comme une

suprême récompense cette mort qu‘on redoutait auparavant ».

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LE STADE ANGELIQUE DU CROYANT( A NOUS DE CHOISIR)

ANGES (LUMIERE)

Chaque groupe d‘anges a une tâche bien déterminée. 

L‟HUMAIN 

Lumière + instinct animal

BÊTES (ANIMAUX)

Instinct animal

L‘homme est libre de choisir entre la religion d‘Allah ou la vie de ce monde envivant uniquement suivant son instinct animal. Vivre suivant son instinct animalne retient aucune responsabilité devant Dieu. Vivre «dans la Lumière », c‘est dem‘accrocher à l‘accord de Dieu, en me posant continuellement la question «est-

ce que j‘ai fait ce que Allah m´a demandé de faire ? »

Lorsque le croyant est éduqué et s‘accroche à la religion et aux bonnes mœurs,la conscience surgit, qui est le sentiment psychique et qui observe les œuvres del‘homme en lui ordonnant de faire le bien, lui déconseillant le mal et luidemandant compte de ses actions. Ainsi cette conscience devient tranquille sices œuvres sont bonnes et r é  prouve les autres. Une fois l‘âme aura atteint cestade de la clairvoyance, du contrôle et du jugement, elle aura trouvé le chemin

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du salut en se déviant du celui du mal. Tant que l‘homme continue à dominer son âme en s‘éloignant des passions et domptant ses caprices, il sera purifié deses défauts et son âme aura atteint les plus hauts degrés de la vérité, du bien etde la perfection. Il atteindra le stade de la maturité religieuse dont Dieu lui

désira dans la vie et sera digne d‘être l‘un de Ses amis rappr ochés dans l‘autre.Une fois l‘âme se séparera du corps, ce sera la mort. Quant à elle, elle ente ndraqui viendra visiter la tombe, le reconnaîtra, lui rendra le salut, éprouvera lesplaisirs des délices tout comme le supplice de la misère.

LES PRATIQUES RELIGIEUSES

Lorsque le cœur n‘est pas apaisé, la discorde est possible. C‘est-à-dire, le cœur 

passionné et plongé dans le bas-monde de la vie d‘aujourd‘hui sans Allahressemble à un terrain marécageux où ne peut pousser le grain. Le cœur perverset rempli de malice n‘a aucune valeur. Seule pousse la culture de celui qui asemé les grains de la Foi. Les personnes avertis savent bien que la vie d‘ici-basest un champ où l‘on sème pour l‘au-delà. Le champ s‘apparente au cœur, et la foi au grain qui y est enfouie. Les pratiques religieuses sont les instruments quiretournent la terre, qui la défrichent et y creusent les rigoles pour y assurerl‘irrigation. Si par contre, et bien qu‘on s‘y soit engagé, on néglige d‘assurer augrain de la Foi l‘eau des pratiques religieuses, si l‘on laisse le cœur en proie aux

vices et qu‘on s‘adonne aux plaisirs du bas-monde et si, malgré cela, on attendde Dieu le pardon, bêtise et aveuglement que cette attente. Le ProphèteMohammed (que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix), a dit : « L´imbécile estcelui qui abandonne son âme à ses passions et espère de Dieu le Paradis. »

L‘objectif du musulman est de plaire à Dieu. Le croyant n‘a d‘autre attache que pour Allah, ne pense qu‘à vivre en Sa présence, à ne vivre que pour mieux Leconnaître, et entend de penser qu‘à Dieu seul. Car le monde divertit, il distrait de

Dieu, de Celui que le cœur aime. Quand sonnera l‘heure de la mort, ce seral‘heure de la grande délivrance et de la rencontre avec le Bien-aimé, libéré à jamais de la prison du corps.

La pratique religieuse de l‘Islam est mondialement en grande ligne identique,seulement les détails peuvent différer de pays en pays, et ceci uniquement enmatière de culte. Il ne suffit pas de prétendre appartenir à quelque chose pourque se réalise l‘espoir d‘en obtenir le profit, à moins de prouver son affirmation

en agissant suivant la règle.

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Tradition ou innovation90, on ne plaisante pas avec la religion d‘Allah, laRévélation et son Prophète, car :

1.  Plaisanter avec de telles choses équivaut à de la non-croyance.2.  La différence entre les rumeurs mal intentionnées et le conseil sincère pour

l‘amour d‘Allah et de Son Prophète. A nous d‘être attentivement prudent. 3.  Savoir qu‘Allah aime le pardon et qu‘Il est sévère envers Ses ennemis.4.  Pas toutes les excuses, une fois faites, sont acceptables. Certains sont

inaccepta bles, car on ne badine pas avec la religion d‘Allah. 

H‟adith 591 

Selon la Mère des Croyants, Oumm Abdallâh Aïcha (que Dieu soit satisfaitd‘elle), l‘Envoyé de Dieu (à lui bénédiction et salut) a dit :

« Quiconque apporte à notre religion une nouveauté qui n‘en provient pas.

Celui-là est à repousser ».

La nouveauté dite religieuse est, en principe, contraire à l‘esprit de l‘Islam quidésigne une telle innovation par le terme de bid‟a. Cependant, certainesinnovations, sont considérées comme de bonnes bid‘as, non contraire à l‘espritde la religion.

90 Selon Abôu Mâlik el-H‘ârith ben Açim el Achari (que Dieu soit satisfait de lui), l‘Envoyé de Dieu (à lui,bénédiction et salut), a dit : « La pureté rituelle est la moitié de la religion. Dire : « Louange à Dieu », remplit labalance des bonnes actions. Dire «gloire à Dieu, Louange à Dieu », remplit l´espace compris entre le ciel et laterre. La prière rituelle est lumière, l´aumône est preuve (de ce que le dû est acquitté), la patience est clarté, leCoran est argument en ta faveur ou à ton détriment (selon que tu en suis ou non les prescriptions). Chaquehomme, de grand matin, fait commerce de son âme, la sauvant, ou la faisant périr ». (H‘adiths 23/En Nãwãwi –  Les Quarante H‘adiths – International Islamic Federation of Student Organizations).91 Les Quarante H‘adiths (International Islamic Federation of .Student Organizations) 

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Une entre parenthèse :

Seul Dieu donne la vie, et seul Dieu peut l‘ôter. Protéger sa personne : on peut

pren

dre l‘arme au début, mais si sa famille ou sa propre personne n‘est férocementassaillie, on a le droit d‘attaquer.92 

Par contre, il est dit dans le H‘adiths 32 des Quarante H‘adiths : « Selon AboûSaid Sadben Mâlek ben Sinân, el Khodri (que Dieu soit satisfait de lui),

l´Envoyé de Dieu (à lui bénédiction et salut), a dit : « Ne faites pas de mal, et nerendez pas le mal pour le mal ».

Ce Hadith est d‘ultime importance. Il rappelle les exigences de cette maximechrétienne, qu‘il faut rendre le bien pour le mal. Un commentateur dit qu‘onpeut le com prendre de la façon que le texte a été traduit, c‘est-à-dire, qu‘il nefaut faire le mal, ni à qui ne vous en fait pas, ni à qui vous en fait mais que, dansce dernier cas, il faut lui pardonner ou bien encore : « Ne faites pas aux autres

 plus de mal qu‘ils ne vous en ont fait ».

LE CULTE

Celui qui croit aux cinq articles constituant le fondement de l‘Islam,notamment93 :

1.  Foi en Dieu qui n‘a pas d‘associé dans Sa divinité. 2.  Foi en les anges de Dieu.3.  Foi dans les livres divins et dans le Coran en tant que dernier des

livres.4.  Foi en les Prophètes de Dieu, et en Mohammed le dernier Messager .

92 Le Droit Civil de chaque pays est de rigueur.93 Répétition de la page 21 (en latin on dit « bene bene respondare » c.à.d. répétez, répétez pour bien

comprendre).

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5.  Foi dans la vie après la mort.

S‘il croit en ces cinq articles, il devient un membre de la communautémusulmane. Seulement, il ne suffit pas de proclamer sa foi verbalement pourdevenir un musulman pratiquant. Pour le devenir, il faut appliquerintégralement les directives laissées par le Prophète Mohammed (les

 bénédictions de Dieu soient sur lui) telles qu‘elles lui ont été inspirées parDieu. La foi en Dieu entraîne inévitablement l‘obéissance pratique à Saparole ; et c‘est l‘obéissance à Dieu qui constitue l‘Islam. Ainsi chaqueconvertit proclame : La ilaha ill-Allah Muhammad-ur-rasoolullah. Enmême temps que vous avez foi en Dieu, vous croyez que le Coran est leLivre de Dieu. Cela signifie que vous avez admis tout le contenu du Corancomme inspiré par Dieu. Ainsi il est de votre devoir d'accepter, et d'obéir à

tout ce qui s'y trouve. Comme nous avons déjà parlé des Hadiths Divins plushaut, les Hadiths font partis de la Sunnah 94. La Sunnah (TraditionProphétique) se résume en ceci : « ce qui se fait, et ce qui est approuvé par leProphète ».Actuellement la Sunnah se divise en quatre parties : la Parole(Hadiths) ; les faits ; l‘approbation ; et nouvellement, les bâtions. Et, on peutajouter, l‘état spirituel. Le Saint Coran et les Hadiths doivent être en accord.Tout est permis, tant qu‘il n‘y a pas un texte qui interdit la chose.Aujourd‘hui, on tant de dire l‘inverse.

N‘oublions pas que l‘objectif est de plaire à Allah. C‘est très important deplaire à Allah. Le bas monde chemine vers un terme connu, et la Vie Futurevers un terme indéfini. La vie ici-bas chemine vers un terme fini et la viedans le monde futur vers un terme indéfini. La désobéissance, c‘est la

 présence de l‘âme ; et l‘obéissance, c‘est son absence. S‘adonner aux plaisirs,c‘est la présence de l‘âme ; et s‘en priver, c‘est son absence. Privons-nousdes désirs et ne nous adonnons que par conformité à l‘arrêt d‘Allah, non par soumission à notre propre choix ou plaisir. Prenons les désirs avec la main du

renoncement ferme et décidé à eux. Ainsi, la main du mystique musulmanamène à prendre le désir et à le transmettre à l‘âme. La vie mystique estnécessaire. Nous en avons besoin avant la bonne connaissance de notre état.La vie mystique même ascétique s‘effectue dans l‘obscurité et la

94 Le terme est utilisé comme un titre, à un nombre de collections du hadith qui ne sont pas toujours canoniques,c.a.d. qu‘elles ne possèdent pas le degré d‘authenticité qui est caractéristique des six Sahihs. Ce sont lehadith vérifié ou la tradition du Prophète Mohammed ; collectivement, une des six collections canoniques detelles traditions ; « les deux Sahihs » de Al-Bukhari (d. 256 A.H.) et Muslim (d. 261 A.H.), la collection enlaquelle on a plus de confiance parmi les six collections canoniques, les quatres autres étant celles d‘Abu Dawud,

al Nasai, ibn Majah, et al Tirmidhi mentionnés plus haut.

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consommation du désir dans la clarté. Au début c‘est l‘obscurité. Lorsqu‘ellese dégage on voit la clarté. La puissance est mystère et le fait d‘être du côtéde celui qui la décrète c‘est la clarté. Au début, c‘est obscurité ; et lorsqueadvient de la part d‘Allah le dévoilement, et qu‘on devient ferme en Sa

Présence, notre affaire devient clarté. Lorsque intervient la lumière de la lunede la connaissance, elle révèle l‘obscurité de la Nuit du Destin. Au lever dusoleil de la connaissance d‘Allah disparaissent les destins et l‘obscurité engénéral. Vivons notre aujourd‘hui par une Foi inébranlable en Allah et SonProphète, la prière, l‘aumône légale, le jeûne, le pèlerinage.

1.  LA FOI

Croire fermement qu‘Allah, Pureté à Lui, est Un, n‘a pas d‘associé ; Il est

Unique et n‘a pas de semblable ; Il est Impénétrable et n‘a pas de contraire ; Ilest le seul et n‘a pas d‘égal ; Il est ancien, n‘a pas de début et éternel sans fin ; Ilest immuable, le premier et le dernier.

2.  LA PRIERE

On rapporte que le premier acte qu‘on en demandera compte le Jour de laRésurrection est la prière : si elle est complète, elle sera acceptée ainsi que tousses autres actes mais si elle ne l‘est pas, elle lui sera rendue ainsi que tous sesautres actes.

« La prière est le pilier de la religion : quiconque l´abandonne abandonne lareligions. »

Que la prière soit une invocation, une récitation, un entretien privé oucommunication, elle n‘est possible qu‘en la présence du cœur. Elle n‘estcomplète que par la glorification, le respect, l‘invocation et la pudeur. Engénéral, plus les connaissances religieuses s‘approfondissent, plus la crainted‘Allah augmente et le recueillement devient possible.

3.  ZAKAT, ou L‟AUMÔNE LEGALE 

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Le Seigneur Tout-Puissant a dit :Annonce un châtiment douloureux à ceux qui thésaurisent l‟or et l‟argentsans rien dépenser dans le chemin de Dieu. (Coran 9 :34) 

Ce verset désigne ceux qui ne s‘acquittent pas de la Zakat (l‘aumône légale), undes cinq piliers de l‘Islam. 

L‘intention est la première condition : Le croyant doit formuler, dans son cœur,l‘intention de la Zakat de Fitr. 

4.  LE JEÛNE

Le jeûne signifie l‘abstention de l‘estomac et des parties sexuelles de tout désir ;le jeûne des ulémas désigne l‘abstention de l‘ouïe, de la vue, de la langue, de lamain, du pied et de tous les membres des divers péchés. Quant au jeûne deswalis, il désigne l‘abstention du cœur de tous les actes vils et de toutes idéesappartenant à la vie présente pour ne se consacrer qu‘à Allah. Le jeûne estrompu par tout acte interdit.

Outre les jours de Ramadan, est louable le jeûne : du jour de ‗Arafat : du jourd‘Achoura ; de la première décade de Zoul Hijja ; de la première décade deMouharram ; de tous les mois où l‘on pourrait jeûner ; le jeûne volontaire lelundi ou jeudi.

5.  HAJJ

Allah Tout-Puissant révéla au sujet du pèlerinage : Aujourd‟hui, j‟ai renduvotre Religion parfaite. (Coran 5 : 3)

Le Prophète (qu‘Allah le bénisse et le salue) dit :

« Si un homme meurt sans avoir effectué le pèlerinage, qu‘il meure soit juif, soitchrétien. »

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JURISPRUDENCE DE LA SUNNA

Le modèle de vie que l‘Islam préconise consiste en un ensemble de droits etdevoirs, où chaque musulman doit s‘y conformer, car c‘est le sens du beau et dubien. La beauté d‘une chose réside dans la perfection qui lui convient. Bien plus,on aimera instinctivement les chefs des madhâhib (écoles juridiques), commeShâfi‘î, Abû-Hanîfa, Mâlik et sans doute autres encore.

Dans le monde musulman, le droit est d‘essence religieuse et éthique. La science

  juridique musulmane appelée «fiqh »

95

  se développe non pas à partir d‘unecodification «séculière » mais à partir de l‘application et de l‘élaboration des  préceptes infaillibles de la sharî‘a qui expose la Loi Divine, telle qu‘elle esténoncée dans le Coran et la Tradition Prophétique et que même le calife ne peutmodifier.96 

Le droit musulman, droit révélé puisque basé sur la sharî‘a englobe les devoirsdu musulman dans tous les aspects de sa vie publique, politique, sociale etprivée97 qui ne sont pas différenciés du champ religieux global.

Pour résumer, l‘Islam impose quatre sortes de droits et de devoirs de l‘homme. 

1.  Les devoirs envers Dieu, que tout homme est obligé de remplir.2.  Les devoirs de l‘homme envers lui-même.3.  Les droits d‘autrui sur lui. 4.  Les droits des ressources que Dieu a mis à sa disposition et lui a autorisé

d‘utiliser pour son bien-être.

La sharî‘a discute clairement de chaque sorte de droit et le traite en détail. Ellemet également en lumière les moyens par lesquels les obligations peuvent êtreremplies – de sorte que tous nos devoirs puissent être simultanément accomplis,et qu‘aucun d‘eux ne soit outrepassé ou négligé. 

95 En Arabe, savoir religieux.96 Ces bases intangibles sont fixées aux 8ème  – 9ème siècles par les écoles juridiques (madhahib) sunnites etchiites.97 Droit commercial, pénal, public, fiscal et administratif.

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La loi de l‘Islam, c‘est la loi que le Prophète Mohammed (la paix soit avec lui) adonné à l‘homme pour tous les temps à venir. Cette loi ne fait aucune différenceentre les hommes si ce n‘est dans leur foi et leur religion. Cette loi n‘est pas

fondé sur les coutumes ou les traditions d‘un peuple en particulier et n‘est pasdestinée à une période spécifique de l‘histoire humaine. Elle est fondée sur lesprincipes naturels mêmes selon lesquels l‘homme fut créé. 

La loi Islamique, principes Divins et totalement purs, doit être valables quelleque soit l‘époque ou la circonstance, seulement :

« Que ne voyagent-ils sur la terre afin d‘avoir des cœurs pour comprendre, etdes oreilles pour entendre ? Car ce ne sont pas les yeux qui s´aveuglent, mais, cesont les cœur s dans les poitrines qui s´aveuglent. » (Al-Hajj - le pèlerinage : 46)

Il incombe à l‘amant de Dieu de détester ce qu‘il déteste, d‘avoir en aversion cequ‘il a en aversion, de considérer comme ennemis ceux qu‘il a damnés. Dansune conversation on demanda à Abû Yazîd al-Bistâmi98 : « Dis-nous, alors,quels sont les exercices spirituels que tu as faits à tes débuts ! Soit ! Dit-il, j‘aiengagé mon âme à se tourner vers Dieu. Elle m‘y emporta à toute allure. Je

l´engageai alors à ne pas boire et à ne pas dormir toute une année ! Elle s‘ysoumit ! »

LES QUARANTE HADITHS 

On a commencé par le Hadith 2 (voir page 31 ), comme étant la clef desHadiths. Maintenant nous commençons par le premier Hadith.

A la mort de Mohammed, l‘Envoyé de Dieu et pendant plusieurs siècles, ilcircula au sein de la communauté musulmane, une quantité de dires du Prophètequi augmentait sans cesse. Véritable science, les Hadiths se développent pourrecueillir et compiler les actes, propos et approbations du Prophète. Ce travail ne

98 Abû Yazîd al-Bistâmi est un des plus célèbres mystiques musulmans. Vécut à Bistâm (m.874 ou 857 ?). On atransmis de lui près de 500 maximes de sa bouche. Pour une part elles sont extrêmement osées. Il y traduit unétat mystique où il s‘est senti comme identique à Dieu, assimilé à lui (‗ayn al- jam‘). Il choqua par ses dires : « Jesuis le Trône, la Table bien gardée » ; «  j‘ai vu la Ka´ba tourner autour de moi ! » Célèbre pourtant pour son

constat d‘échec dans son aspiration à se fondre en Dieu : « Tout cela était illusion, dit-il ».

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retient que les témoignages du vivant du Prophète, de ses Compagnons et desCalifes bien Guidés 99. Les chiites100   partent d‘Ali et de leurs imams. Dessources à l‘authenticité indiscutables sont établies à partir du début de 8èmesiècle, le texte de chaque «Tradition» devant être étayé sur une chaîne (silsila)

ininterrompue remontant à un témoignage personnel, visuel et auditif,contemporain à Mohammed, ou en renvoyant à une autre autorité respectée etacceptée.101  Comme nous l‘avons déjà dit, les recueils de Hadiths par ordred‘importance les plus respectées102, sont, par ordre d‘importance, le Salih

99 Califes bien Guidés (ou orthodoxes). A sa mort, en 632 à Médine, Mohammed ne laisse pas de descendantmâle ni de directives quant à sa succession à la tête de la communauté musulmane. Les successeurs du Prophètesont les quatre Califes bien Guidés  –   Rachidoun en arabe, ce qui signifie «droits ». Ils sont appelés ainsi par lesmusulmans, particulièrement par certains, qui voient dans leur règne un âge d‘or de l‘Islam. Dans le contexte del‘époque, le califat doit faire l‘objet d‘une élection du plus ve rtueux des Compagnons de Mohammed. Intègre et

énergique, Abou Bakr, l‘un des premiers convertis à l‘Islam et père d‘Aiche, l‘épouse préférée du Prophète,accède le premier à la fonction de calife («successeur » ou «lieutenant » du Prophète). Il doit imposer l‘autoritéde Médine, capitale de l‘État musulman naissant, aux périphéries de la péninsule arabique après que des tribusbédouines eurent dénoncé leur pacte d‘alliance avec Mohammed. Omar, gendre de Mahommed, qui succède àAbou Bakr, est considéré comme l‘un des plus grands. Son vigoureux gouvernement canalise les énergiesmartiales des Arabes du désert dans la guerre sainte, et l‘expansion arabe s‘étend alors à la Syrie, à la Palestine età l‘Égypte –  au détriment de Byzance, ainsi qu‘à l‘Irak, ce qui contre les ambitions des Sassanides pe rses. Omarest également un grand administrateur, créant l‘embryon d‘une administration civile. Il périt assassiné par unesclave mécontent. Moins unanime est l‘élection d‘Othman (644), également gendre de Mahommed, maisn‘appartenant pas à son clan hachémite, auquel la magistrature revenait le droit, puisqu‘il est issu de la branched‘Omayya, qu‘il favorise. Othman fait établir la version définitive du Saint Coran et met sur pied une flottemusulmane qui porte un coup d‘arrêt à la suprématie maritime de Byzance.  Ses opposants l‘assassinent en 656, premier meurtre politique qui pèsera lourd dans l‘histoire ultérieure du califat et qui ouvre une grave lutte de

succession. Gendre, cousin et fils adoptif de Mahommed, brillant guerrier, versé dans les sciencesreligieuses et grammairien, Ali est le quatrième Calife bien Guidé élu, mais il ne sait pas s‘imposer, malgré lanette préférence que lui témoignait Mohammed de son vivant. Des groupes s‘opposent à l‘élection d‘Ali, sous le prétexte qu‘il est le bénéf iciaire du meurtre d‘Othman. Moawiya, l‘ambitieux gouverneur de Syrie, lui est ainsihostile. Ali se retire dans la ville-camp de Koufa (Irak) nouvellement créée par les Arabes, cependant que lesautres régions de l‘empire lui marquent leur hostilité ou reste nt neutres. Il affronte Moawiya à la bataille deSiffin (haut Euphrate), qui tourne à son désavantage après un arbitrage biaisé par son ennemi. Cet arbitrage estrefusé par une partie des troupes d‘Ali, les sunnites kharédjites («sécessionnistes »), qui l‘abandonnent. C‘estsous les coups de l‘un d‘eux que le quatrième Calife bien Guidé périt, en 661. Son fils Hassan est contraintd‘abandonner la succession califale à Moawiya qui fonde la dynastie omeyyade à Damas. Échec complet, le bref califat d‘Ali a des répercussions considérables : ses partisans, qui constituent le «parti d´ Ali », animés d‘une foimystique dans le Prophète et dans Ali et mus par une soif farouche de revanche, sont à l‘origine du chiisme, legrand schisme qui divise l‘Islam. 100

Au début du mouvement politique «légitimiste » lié à la succession de Mahommed et à des insatisfactionsstatutaires chez les nouveaux convertis (mawalis),  ces derniers à l‘origine de nombreux mouvementshétérodoxes de l‘Islam, le chiisme est d‘abord et avant tout le «parti d´Ali » (chiat en arabe), avant de connaîtredes subdivisions puis d‘être identifié à l‘Iran. Pour les chiites, le califat, héréditaire, revient de droit auxdescendants de Mahommed. Celui-ci aurait désigné comme successeur son cousin et gendre Ali, Koreïchite,guerrier émérite et érudit. Quatrième Calife bien Guidé musulman (656-661), est le premier imam chiite(duodécimain), Ali est finalement défait par les Omeyyades, avant d‘être assassiné par un ancien partisankharédjite.101 Cette minutieuse vérification n‘empêche pas l‘adjonction ultérieure, au corpus, de « Traditions » apocryphes,parfois de précédents juridiques fictifs pour justifier le droit musulman, fixé dans les cent cinquante ans suivantla mort du Prophète.102 Le problème de l‘authenticité des Hadiths est discuté au cours des siècles par les musulmans eux-mêmes, quise prononcent sur leur fiabilité depuis l‘époque du Prophète et jugent si elles sont de fruit de représentations

pieuses ou naïves ou de fictions tendancieuses forgées par tel groupe religieux ou politique.

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(l‘Authentique) de Bukhari (m.870), le Salih de Muslim Ibn El-Hadjaj (m. 875)et le Mauwatta de Malik Ibn Anas (m.795), le fondateur du malékisme103.

Les Hadiths de Bukhari sont de beaucoup le plus fameux. Sa renommée vientimmédiatement après celle du Saint Coran. Tous ces ouvrages ne comprennentque quelques milliers de traditions.

Le tout petit recueil des quarante Hadiths ou traditions104 puisées par En-Nawâwi105 aux sources de l‘Islam considère comme les plus pures, a joui depuislongtemps d‘un intérêt ininterrompu. Il est fort apprécié par beaucoup demusulmans maghrebins106. Ce choix représente donc bien la pensée et la moralede l‘Islam. 

Il convient à tout musulman, avide de l‘Au-delà, qu‘il connaisse ces Hadiths parce qu‘ils embrassent des principes religieux importants pour lui. Ces Hadithsconstituent une exhortation concernant tout ce à quoi il doit se soumettre. Celaapparaît clairement à celui qui réfléchira attentivement à leurs conséquences.

HADITH 1

Le Commandeur des Croyants, Abou Hafç Omar ben El  –  Kat‘t‘âb (que Dieusoit satisfait de lui) a dit : J‘ai entendu l‘Envoyé de Dieu (à lui, bénédiction etsalut) dire :

Cette carte géographique des temps modernes donne un aperçu du mondemusulman du temps des quatre Califes bien Guidés (voir note 27 à la page 45).

103 Malékites : Des adeptes de l‘une des quatre écoles de jurisprudence musulmane orthodoxe, centrée sur lesenseignements de Malik Ibn Anas, mort en 795 à Médine, où il passa la majeure partie de sa vie, attirant ungrand nombre d‘étudiants. Le malékisme est aujourd‘hui majoritaire en Afrique du Nord et de l‘Ouest, Nigeriacompris.104 Exactement 43 et quelques variantes.105 En-Nawâwi (1233-1278) est un célèbre savant et jurisconsulte arabe, des environs de Damas . Plusieurs deses travaux ont été traduits en français, ainsi que ce petit recueil.106 Maghreb : Pour les Arabes, le Maghreb (Afrique du Nord) est « la région où le soleil se couche », par

opposition au Machrek (Égypte, Proche-Orient), « le Levant ».

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« LES ACTIONS NE VALENT QUE PAR LEURS INTENTIONS ». leursNiyates :

« Chacun ne recevra la récompense qu‘il mérite que selon ce qu‘il a entendufaire. A celui qui a accompli l´hégire pour plaire à Allah et à Son Envoyé, sonhégire lui sera comptée, comme accomplie en vue de Dieu et de Son Envoyé.Celui qui l´a accompli pour obtenir quelque bien en ce bas monde, ou pourépouser une femme, son hégire lui sera comptée selon ce qu‘il recherchaitalors ».

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Le prophète aurait prononcé cette parole à propos d‘un Mekkois qui aurait,comme lui, abandonné sa ville pour Médine, mais à cause d‘une femme, et nonpar conviction religieuse.107 

La leçon que l‘on peut tirer de ce Hadith, est tout d‘abord de donner lapréférence à la jouissance qui naît de la connaissance de Dieu, et qui dépasse deloin toute autre intention et jouissance. Par exemple, le jardin d‘Éden est un lieude délices pour les sens, mais quant au cœur son plaisir unique et suprême estd'être avec Allah, sans plus. Viendra ensuite l‘instinct qui nous permetd‘expérimenter le grand plaisir que donne la connaissance de Dieu et de sesœuvres. On poussera même jusqu‘à considérer comme vils tous les autresplaisirs qui ont précédé. Les actions ne valent que par leurs intentions. Mais cecine s‘obtient pas par l‘abandon de la vaine espérance, mais grâce à quelque chose

qui touche les cœurs et qui est confirmé par les actes. Tout fonctionne del‘intention. Chaque musulman doit pourvoir dégager sa spiritualité autour de lui,comme réponse à l‘appel de la Sunnah108. Le cœur doit y être, ainsi que lecomportement intérieur et extérieur doit être de nature égale. Donc, l‘un ne va

 pas sans l‘autre. 

Au fait, l‘intention et la volonté sont deux termes identiques : c‘est l‘état ducœur comportant le cumul d‘un savoir et d‘une action. Le savoir en est

l‘introduction, dont la condition et l‘action suivent. L‘intention est la volontéintermédiaire entre le savoir primordial et l‘action qui suit. 

Le Prophète (Qu‘Allah le bénisse et le salue) dit autre part : « L‘intention ducroyant est meilleure que son œuvre ; celle du pervers est pire que son œuvre ».

Lorsqu‘on compare l‘œuvre non précédée d‘intention à l‘intention non suivied‘œuvre, car tout dépend de l‘intention, car autour de celle-ci tourne tout. Au

fait, une intention non suivie d‘œuvre est meilleure que l‘œuvre non précédéed‘intention. 

107 Une publication de « International Islamic Federation of Student Organizations. »108 La Sunnah comprend les Hadiths, les Actes, l‘Approbation, et une quatrième division nouvellement reconnue«l‘état spirituel. » Sunnah est dérivé de sunnisme, courant majoritaire de l‘Islam  qui s‘appuie sur la sunna. Enarabe, sunna signifie «usage », ou «coutume », et le terme recouvre les pratiques des nations en général. Dans le

Saint Coran et les Traditions, la sunna désigne les actes et les paroles de Mohammed .

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L'œuvre précédée d‘une intention est donc fonction de cette intention de début.Celle-ci donc est bien car elle est la volonté émergeant de l‘origine de l‘œuvre etest plus proche du cœur. D‘après le Hadith précité déjà, l‘intention du croyantest meilleure que son œuvre. Quant aux œuvres, elles appartiennent à trois

catégories, comme suit :

  Les turpitudes109    Les actesd‘adoration 

  Les actes licites

Les turpitudes : Lorsqu‘un homme porte dans son cœur la volonté de commettreune turpitude, son intention ne peut être comptée comme adoration.

Les actes d‘adoration doivent être accompagnés d‘intention. Ils ne serontcomptés que grâce à l‘intention tant à sa perpétuité qu‘à sa sincérité. Ainsi, ledegré des actes d‘adoration s‘élève. 

Les actes licites : Il est possible qu‘un seul acte se transforme grâce à la bonneintention, en plusieurs. Par exemple, le bon musulman répand toujours la paix. Ilest dit dans un Hadith que lorsqu‘un homme s‘installe dans une mosquée, il auravisité le seigneur tout Puissant. L‘hôte doit donc honorer son visiteur. S‘il

s‘installe dans la mosquée et exprime l‘intention d‘attendre la prière, d‘effectuer une retraite pieuse, d‘interdire aux membres de commettre des péchés, de seretrancher dans la mosquée, d‘écouter les invocations d‘Allah Tout Puissant etde réciter le Saint Coran. Ce sont tous des actes pieux dont la récompenses‘obtient grâce à l‘intention. Les actes licites deviennent des actes d‘adorationgrâce à la bonne intention. Mais il faut donner tous les soins nécessaires à cettepratique afin que tous les mouvements et les immobilisations deviennent desactes d‘adoration grâce à la bonne intention. 

L‘intention n‘entre pas dans le cadre du choix. Il est possible qu‘un ignorantcom prenne ces paroles sur l‘intention, et dit : « Je formule l‘intention d‘étudier pour Allah, de faire du commerce pour Allah, et de manger pour Lui. Ici, il fautsavoir que ce ne sont des pensées qui n‘ont rien à voir avec l‘intention.L´intention jaillît de l´âme et est représentés par une tendance vers l´objectif voulu qui lui importe tôt ou tard. Cette tendance ne peut être acquise que si ellese trouve au fond de l´âme. Elle ne peut être inventée sinon elle devient une

  pensée transférée d‘une chose à l‘autre. C‘est l´exemple de l´homme qui n‘a

109 Mauvaise parole ou action.

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plus faim et dit : « Je formule l‘intention de ne plus avoir faim ou de manger parce que j‘ai faim ».

Cela nous amène à l‘acheminement vers Dieu avec un cœur pur. Le Messager d‘Allah (Qu‘Allah le bénisse et le salue) dit :

« Il existe dans le corps du fils d´Adam un organe tel qu‘une bouchée. Si celui-ciest sain, tout le cor ps le sera ainsi que les autres membres. Il n‘est autre que lecœur. »

  Nous notons de ce hadith que le fondement n‘est autre que le cœur, c‘est le

 prince obéi par le peuple. En effet, le cœur doit être un prince obéi. L‘âme quin‘est rien autre qu‘un des autres parties du corps, doit obéir à ses ordres. Maisdans le cas contraire et lorsque les passions prennent le dessus, le prince seracommandé: le roi deviendra esclave soumis à un ennemi. Ainsi, lorsquel‘homme obéit à l‘appel de l‘avidité et de la passion, il verra son âme durant sonsommeil, et à l‘état d‘éveil. L‘obéissance à la passion et à l‘avidité désigne lasoumission au démon régissant l‘humain. Au cas où la passion demeure soumiseà ces caractéristiques, ce seront les soldats du démon contre le cœur sans quecelui-ci puisse l‘emporter sur les soldats. Lorsque le cœur demeure vaincu

 pendant une certaine période, cette spiritualité pourra bien s‘annuler. Le cœur est ainsi  pareil à un miroir, car aussi longtemps qu‘il est exempt de rouille,reflète toutes les choses. Mais une fois rongé par la rouille et que personne ne le

 polit pour le débarrasser de cette rouille et le purifié, ces impuretés s‘ancrerontdans le miroir au point que tout polissage deviendra impossible.

La clairvoyance et le dévelo  ppement du cœur, a lieu avec l‘invocation duSeigneur. Celle-ci se fait par la piété car elle est la clef de l‘invocation duSeigneur, l‘invocation est celle du dévoilement, et le dévoilement est la clef de

la victoire suprême. Ainsi donc le secret ultime est le roi. Dans ce sens, le cœur est son vizir. L‘âme, la langue et les membres sont leurs serviteurs. Le secretintime puise dans l‘océan de Dieu (qu‘Il soit Exalté et Magnifié). Le cœur doit

 puiser dans le secret intime, pendant que l‘âme apaisée puise dans le cœur. Lalangue puise dans l‘âme et les organes sensibles puisent dans la langue. Ainsi,lorsque la langue est saine, le cœur devient sain ; et lorsqu‘elle se corrompt, lecœur s'altère. La langue a besoin de la bride de la crainte révérencielle, et de larepentance de parler inconsidérément, de délirer, et d‘être hypocrite. Lorsqu‘ony attache et on y persévère l‘éloquence de la langue se transforme en une

éloquence du cœur.

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Ayant obtenu cela, le cœur s‘illumine et irradie la langue et les autres organes desa lumière. Dans ce cas, l‘organe qui articule les sons devient rapproché. Unefois la langue rapprochée, le croyant n‘a plus ni langue, ni invocation, ni

DHIKR110 et les paroles interviennent dans l‘éloignement. En revanche, dans SaProximité, il n‘y a que mutisme, calme, contentement du regard et réjouissance.

110 Le vrai DHIKR (la mention de Dieu) est celui du cœur et du secret intime, puis celui de la langue pour pouvoir bénéficier du DHIKR de Dieu (qu’il soit Exalté et Magnifié). Le mot dhikr peut recevoir de nombreusestraductions telles qu‘invocation, litanie, réminiscence, souvenir. De manière générale, il évoque tous les moyensde se rendre Dieu présent à l‘esprit ce qui vivifie la foi personnelle du musulman.

Extrait de l‘ouvrage AL-AHADITHS AL-QUOUDOUS (Les Hadiths Divins) traduit en français par FawziChaaban (Dar Al Kutub Al-ilmiyah, Beyrouth – Liban).

I – Du mérite de la Mention de Dieu le Très-Haut et le témoignage de son unité. Le hadith : « Du mérite dela mention de Dieu ».

1.   – Abou-Horaira –  que Dieu l‘agrée –  a rapporté que l‘Envoyé de Dieu  – que Dieu prie sur lui et le salue  – adit : « Dieu a des anges qui rodent dans les chemins pour rechercher ceux qui mentionnent Dieu. Quand ilsrencontrent des gens qui mentionnent Dieu, ils leur disent « demandez ce dont vous avez besoin ». Ils lesentourent de leurs ailes (en remplissant l´espace) jusqu‘au ciel le plus rapproché (voir livre pour la suite) …Dieu leur répondra : « Je vous prends à témoins que je leur pardonne. Alors un des anges dira : « Il y a entreeux un tel qui ne fait pas partie de leur groupe, il est venu là pour une autre affaire ». Dieu dira : « Ceux-ciformeront une réunion dont quiconque y prend part ne sera jamais malheureux ? » (Rapporté par Al-Bokhari(Chap. : « Les invocations ».) Rapporté par Al-Tirmizi.

2.  Abou-Horaira  – que Dieu l‘agrée – a rapporté que le Prophète - que Dieu prie sur lui et le salue  – a dit :

« Dieu Très-Haut et Béni a des anges, des rôdeurs vertueux, qui recherchent des cercles où on mentionneDieu, ils prennent place entre eux de sorte qu‘ils les entourent de leurs ailes jusqu‘à ce qu‘ils remplissentl´espace compris entre ces gens et le ciel le plus rapproché. Quand ils les quittent et montent vers le ciel,Dieu a lui la puissance et la gloire leur demande  – certes il connaît tout mieux qu´eux. (voir livre pour la

 suite) … Dieu leur répondra : « Je leur ai pardonné, je leur donnerai ce qu‘ils demandent, et je les protégeraicontre ce dont ils demandent protection . Ils lui disent : « O Seigneur, il y a parmi eux un tel pécheur qui, enpassant, a pris place entre eux ». Dieu alors leur dira : « Je lui pardonne aussi, car ce sont les gens,quiconque prend part à leur réunion, ne sera jamais malheureux ». Rapporté par Moslim (Chap. : « Lemérite de la mention de Dieu ».

Commentaire dans le même livre, à la page 3.

Les anges qui rodent dans les chemins, recherchent les places, les cercles et les réunions où on mentionne Dieu,

 pour les envelopper de leurs ailes de sorte qu‘ils remplissent l‘espace compris entre la terre et le ciel le plusrapproché. Ces anges, selon certains théologiens sont autres que les anges scribes, qui inscrivent les bonnes et lesmauvaises actions, sachant que chaque individu en a deux.

L‘expression : « Certes, Dieu connaît tout mieux qu´eux, est une phrase comprise entre parenthèse, pourrepousser l´amphibologie de l´ignorant relative à la question. La raison pour laquelle Dieu pose cette question àses anges, est pour faire apparaître la supériorité des fils d´Adam sur le anges qui disaient, lors de la créationd´Adam :

« Vas-tu établir (sur la terre) quelqu‟un qui fera le mal et qui répandra le sang, tandis que nous cél ébronstes louanges en te glorifiant, et que nous proclamons ta sainteté. » (Sourate II, verset 30)

Maintenant les anges s‘aperçoivent que les fils d‘Adam glorifient Dieu et proclament la grandeur de leur

Seigneur dans son mystère impénétrable, malgré leurs convoitises et leurs passions qu‘on ne les trouve pas chez

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les anges. Cela peut être considéré comme un témoignage de leur part en faveur des fils d‘Adam qui sont

meilleurs qu‘eux. 

Dieu pardonne a quiconque, prend part et participe à ces réunions où on mentionne Dieu même s‘il se trouveparmi les fidèles un homme pour une affaire quelconque ou un besoin personnel, car cette présence ou cetteparticipation vivifie les cœurs morts en même temps que le cœur de cet individu. Ces réunions englobent toutesorte d‘adoration : soit une science à apprendre, soit une instruction dans la religion, soit une récitation du Coranetc.

Fin de citation du livre AL-AHADITHS AL-QUOUDOUS (Les Hadiths Divins). Il est important de se rappeler que cet ouvrage est une initiative entièrement privée pour l’agrément de l’étude seulement et l’approfondissement personnel dans la Foi Islamique. Aucun but commercial n'est poursuivi.  

Citations Coraniques qui a trait au dhikr :

1.   De la vertu du dhikr et de l’incitation à le pratiquer.  

  Certes la réminiscence de Dieu est plus grande (que toute chose). (Cor.29 :45)  Souvenez-vous de Moi et Je me souviendrai de vous. (ou, « Mentionnez-Moi et Je vous mentionnerai)

(Cor.2 :152)  Mentionne ton Seigneur en toi-même, humblement et avec respect, sans élever la voix, matin et soir et ne

sois pas au nombre des insouciants. (Cor.7 :205)  Souvenez-vous fréquemment de Dieu, peut être réussirez-vous. (Cor.62 :10)  Certes les musulmans et les musulmanes … jusqu‘à ceux et celles qui se souviennent fréquemment de Dieu

(ou encore : qui pratiquent régulièrement le dhikr de Dieu), Dieu leur a préparé (Son) pardon et unerécompense sublime. (Cor.33.39)

  O vous qui avez la foi souvenez-vous fréquemment de Dieu et glorifiez-Le matin et soir. (Cor.33 :41-42).

 2.   De la mention de Dieu debout, assis … 

  Certes dans la création des cieux et de la terre et la succession des jours et des nuits il y a un signe pour ceuxqui sont doués d‘intelligence. Ceux qui pratiquent le dhikr de Dieu (ou encore : qui se remémorent Dieu)assis, debout ou couchés sur le coté. (Cor.3 :190)

3.   De la vertu des assemblées où l’on pratique le dhikr. 

  Fais montre de patience (en demeurant) avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir par désir de SaFace et ne détourne pas d‘eux ton regard. (Cor.18 :28)

 4.   Des oraisons (dhikr) à prononcer le matin et le soir.

  Invoque ton Seigneur en toi-même, humblement, avec crainte et sans élever la voix, le matin et le soir et nesois pas au nombre des insouciants. (Cor.7 :205)

  Célèbre la louange de ton Seigneur en début et en fin de journée. (Cor.20 :130)  Dans des demeures que Dieu a permis d‘édifier et dans lesquelles (Il a permis) de mentionner Son Nom, des

hommes, que ni le commerce ni la vente ne distraient du souvenir de Dieu, Le glorifient à l‘aube et aucrépuscule. (Cor.24 :36)

 5.   De ce qu’il convient de dire au moment de s’endormir. 

  Certes dans la création des cieux et de la terre et la succession des jours et des nuits il y a un signe pour ceuxqui sont doués d‘intelligence. Ceux qui pratiquent le dhikr de Dieu (ou encore : qui se remémorent Dieu)

assis, debout ou couchés sur le coté et qui méditent sur la création des cieux et de la terre. (Cor. 3 :190-191)

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HADITH 6

Abu Abdullah an-  Nu ‗man le fils de Bachir (qu‘Allah les agrée tous deux)rapporte qu‘il a entendu l‘Envoyé de Dieu (qu‘Allah prie sur lui et le salue)dire :

« Est évident ce qui est licite comme est évident ce qui est illicite. Entreles deux (domaines) il est des choses qui suscitent le doute et que bien peude gens connaissent. Aussi, celui qui se garde des choses douteuses, a-t-ilpréservé, par-là même, sa religion et son honneur. Car celui quis´aventure dans les domaines du doute s´aventure, en fait, dans l´illicite.

Tel le berger dont (les bêtes) pâturent autour d´un enclos réservé, risquantà tout moment d´y pénétrer. Or, tout souverain possède un domaineréservé, celui d´Allah lui, est (l‘ensemble) de ses interdictions. Eh bien ! Ily a dans le corps un morceau de chair qui, s´il est sain, rend tout le corpssain ; mais s´il est corrompu, tout le corps devient corrompu. Eh bien ! Ils‘agit du cœur. »

Hadith rapporté par al-Bukhari et Muslim111.

111 Quarante Hadiths – traduction française par A.Khaldoun Kinany et Ahmad Valsan. (Dar Al-Koran Al-

Kareem « La Maison du Noble Coran ».

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Les maints degrés du licite et l‟illicite. 

Tout illicite est vil mais certaines choses sont plus vils que d‘autres. De même,tout licite est bon mais certaines choses sont meilleures que d‘autres. 

1.  Le croyant doit éviter tout acte proclamé illicite.2.  La piété des vertueux qui consiste à éviter tout ce qui pourrait comporter une

possibilité d‘interdit. 3.  Ce que le Saint Coran et les Hadiths n‘interdisent pas, mais que l‘on croit

que la chose conduit à un interdit. Dans le Coran, le vin112 est interdit, et par

conséquent l‘alcool en général, même si par exemple le champagne et lewhisky n‘y sont pas mentionnés. On devrait considérer comme «interdit »tout ce qui nuit à la santé (corps et esprit113). La cigarette devrait êtreégalement considérée comme «haram114 ».

4.  Ce qui au fait ne comporte aucun mal mais il est adressé à un autre qu‘àAllah Tout Puissant et ne tient pas sur l‘intention de s‘en fortifier pour 

  parfaire l‘adoration, ou bien lorsque les causes qui le rendent possiblescomportent une turpitude ou y conduisent. Son abandon révèle une craintesimilaire à celle des vertueux. Le danger du Soufisme115, c‘est parfois

d‘avoir une trop grande vénér ation

116

pour le cheikh, le mettant presquecomme intermédiaire entre Allah et le soufi ou en lui donnant une importance

112 L‘interdiction des boissons alcooliques est un des traits les plus connus en Islam. C‘est par étape que le SaintCoran l‘a appliquée : « Ils s´interrogent sur le vin et les jeux de hasard ; dis leur : dans les deux, il y a grandpéché, et quelques avantages, mais le péché y est plus grand que l´utilité. (Coran 2 :219) »113 Je dirai « corps, âme et esprit ».114  Haram veut dire (« interdit » en arabe) s‘applique à nombre d‘interdits – alimentaires par exemple – enopposition avec ce qui est licite (halal).115 Le soufisme est le mysticisme musulman – en arabe tasawwouf , mot formé à partir de la racine souf  («laine »), que ses adhérents revêtaient par l‘humilité et, peut-être au début, à l‘exemple des moines et desascètes chrétiens.116 Ou, simplement vénération.

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tellement exagérée, comme dans la catholicité et l‘hindouisme vis à vis d‘unsaint ou une sainte. Le croyant ne doit pas pour autant appartenir à un cheikhs‘il veut parcourir la voie mystique ou, pour même simplement pratiquer leDhirk. La profession de foi signifie que l‘on a rendu le dernier soupir dans un

état où il n‘y avait plus rien dans le cœur  que l‘amour d‘Allah et qu‟on estlibéré des attaches aux choses d‟ici-bas. Seuls vont au combat ets‘exposent même à la mort ceux qui aiment uniquement Allah, recherchentSon agrément, troquent la vie d‘ici-  bas contre celle de l‘au-delà, acceptentvolontiers ce qu‟Allah seul a imparti.

Il y a cinq causes conduisant aux choses équivoques :

Ce dont on doute du caractère licite ou illicite de sa cause soit les deuxcaractères sont à égalité, soit l‘un des deux l‘emporte. Cela se définit commesuit ci-après.

1.  L‘interdiction est connue mais le doute touche son caractère licite. 2.  Le caractère licite est connu mais le doute touche son interdiction.3.  L‘interdiction le touche à l‘origine mais il est arrivé une chose qui lui confère

un caractère licite dû à une présomption dominante117.4.  Le caractère licite est connu mais une interdiction le touche.

CELUI QUI ENVISAGE D‟ACCOMPLIR UNE BONNE OUMAUVAISE ACTION.118 

Abû Zakariyyâ rapporte que l‘Envoyé de Dieu –  que Dieu luiaccorde la Grâce et la Paix – a dit :

Dieu  –   qu‘Il soit exalté et magnifié –  dit (aux Anges scribes) :« Lorsque Mon serviteur envisage d´accomplir une mauvaiseaction, ne l´inscrivez pas contre lui. S´il la commet, inscrivez  – lacontre lui. Lorsqu´il envisage d´accomplir une bonne action maisne le fait pas, inscrivez-la en sa faveur comme une bonne action ets´il l´accomplit inscrivez-la en sa faveur en la multipliant pardix. ».

117 Une interdiction devient licite dans un cas d‘urgence. 118 Al-Nawawi  –  Recueil de Hadiths Qudsi (Paroles Divines annoncées par le Prophète, page 12 (Éditions

IQRA).

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Tout acte vertueux, l‘accomplissement de quelque chose de bon, la pratique dequelque dévotion acquiert au niveau d‘Allah un mérite proportionnel au nombrede bonnes intentions que le musulman s‘est proposé. Il y a plus : les actes

licites, mais indifférents peuvent se changer en actes méritoires. Il suffit, pourcela, de les diriger au service et à la gloire d‘Allah. Mais alors, il est absolumentnécessaire que l‘intention soit pure, c‘est-à-dire exempte de tout mélange demotifs étrangers à Allah, par exemple, la vanité spirituelle en ses formes sivariées. Car alors, l‘acte perd de sa valeur, en proportion de l‘influence exercéepar le motif mondain.

L‘acte vertueux donc licite accomplit avec une intention totalement pure jouit

d‘un sentiment de plénitude, de quelque chose de sublime.

Le célèbre théologien et çûfi de Tustur (818-896), parmi ses mille sentencesrecueillies par ses disciples a dit : « Le critère de notre amour pour Dieu c‘estl´amour du Coran. Le critère de notre amour du Coran, c‘est l'amour pour leProphète. Le critère de notre amour du Prophète, c‘est notre amour pour laSunna. Le critère de notre amour de l'au-delà, c'est notre aversion pour lemonde. Le critère de notre aversion pour le monde, c'est qu'on se contente depeu pour la route, et du strict nécessaire dans la marche vers l'au-delà ».

Le grand mystique Abou Hamed al Ghazali119 explique par exemple que, quandon prie ou on jeûne par ostentation, c‘est une adoration du Moi, et non pas deDieu. On peut, par contre, remplir ses devoirs conjugaux sans que ce soitd‘abord pour le plaisir, mais la joie d‘accomplir un acte voulu par Dieu, un droitde l‘épouse, un véritable devoir du mari, et c‘est piété, alors, cet acte dedévotion méritant, de la part de Dieu, agrément et récompense120.

L‘Islam attend du croyant qu‘il ait une conscience vigilante pour préserver lesdroits de Dieu et ceux des hommes et pour protéger les actions contre les méfaitsde l‘insouciance et de la négligence. Par conséquent, il n‘y a d‘engagement quedans le bien, il doit aller jusqu‘au bout pour le tenir. La pureté de l‘intention et lasincérité du cœur pour Dieu élèvent l‘action purement profane dans ce monde etla transforment en un acte d‘adoration agréé. 

119 Abou Hamed al Ghazali (450/505 Heg  – 1058/1111 J.C) joua un rôle décisif pour atténuer ces oppositions etintroduire les nuances permettant de concilier l‘orthodoxie sunnite et la mystique modérée.  120 Par Ghazali, « Des vertus du mariage », en livre de poche chez Alif éditions.

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L‘Islam n‘exige pas l‘impossible mais l‘amélioration constante des mœurshumaines dans tous les domaines de la vie, par tous les moyens accessibles auxindividus et aux collectivités.

La vie est le plus important instrument que Dieu nous a donné pour conquérirl‘après-vie et c‘est ce qui nous intéresse. Donc, le fruit de cette foi vive en Allahet de l‘élément affectif du renoncement ou l‘abandon du monde et de tout ce quil‘accompagne te le suit, non pour un motif naturel ou humain, mais uniquement

  par crainte que son amour n‘étouffe dans le cœur, la pensée et l‘amour pour Dieu.

LE JUSTE MILIEULa Foi profonde121  est une source inépuisable d‘activité ininterrompue,d‘enthousiasme effréné et d‘aptitude à endurer les difficultés et à faire face auxdangers. Telle est la nature de la Foi ; lorsqu‘elle s‘affirme et s‘enracine, elleconfère à son auteur une force qui imprègne tout son comportement. Quand il

 parle, il est sûr de ce qu‘il dit ; quand il travaille il est ferme dans son action etquand il opte pour une direction, il est clair dans le but qu‘il fixe.

Le juste milieu en toute chose est le parfait choix. La sagesse nous dicte, quesans rabaissement ou crainte nous devons être aimables autant avec les amis queles ennemis, dignes et non hautains.

Donc, le musulman doit s‘en tenir fermement à ce qu‘il croit avec certitude etnégliger les mépris et les moqueries qu‘il rencontre en se singularisant par rapports aux habitudes des gens de ce monde.

L‘intention du croyant caractérise son œuvre en étudiant en détail l‘influence del‘intention dans sa vie de musulman. Tout acte vertueux, l‘accomplissement

d‘un précepte, la pratique de quelque dévotion acquiert aux yeux de Dieu unmérite proportionnel au nombre de bonnes intentions que le musulman s‘estproposé. Il y a plus : les actes licites, mais indifférents peuvent se changer enactes méritoires. Il suffit pour cela, de les diriger au service et à la gloired‘Allah. Mais alors, il est nécessaire que l‘intention soit pure, c‘est-à-direexempte de tout mélange de motifs étrangers à Allah, la vanité spirituelle en ses

121 Le croyant véritable n‘accorde aucun intérêt à ce qui n‘a pas de fondement certain dans la Religion de Dieu.Naturellement, il va rencontrer, en raison de son audace face au monde d'aujourd'hui, gêne et contrainte.Toutefois, il ne doit pas craindre, pour Dieu, le reproche de quiconque. Il doit poursuivre son but sans se

préoccuper de la dureté des critiques et des invectives blessantes.

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formes si variées. Car, l‘acte perd sa valeur, en proportion de l‘influence exercéepar le motif mondain.

Tout musulman qui se lance sur la voie mystique montrera le plus grand calme,

il sera avare de ses gestes, bref dans son langage, attaché aux préceptes saints,sérieux, besogneux, patient, endurant, et à l‘écart des gens modeste dans seshabits. Lier son sort à la volonté d‘Allah, L‘invoquer, montrer de la discrétion,vivre dans la pauvreté matérielle, éviter le plaisir, choisir convenablement sesfréquentations, ainsi s‘éloigner des enfants et des femmes. L‘invocationcontinuelle du Très-Haut ainsi que l‘étude du Saint Coran 122et la TraditionProphétique seront ses seules préoccupations.

L‟amour de Dieu ou la crainte de Dieu :

Comment peut-on expliquer l‘amour par obéissance, alors que l‘obéissancedécoule de l‘amour et en est le fruit ? L‘amour est nécessairement premier etl‘on n‘obéira que parce que l‘on aimera. Dans de nombreux propos le ProphèteMohammed a fait de l‘amour de Dieu une condition essentielle de la foi.

Dans un Hadith il est rapporté ce qui suit : « Il n‟y a pas de foi si l‟on n‟aime123 pas Dieu et son Prophète par-dessus tout ».

L‘amour de Dieu est la fin dernière et le comble de la perfection spirituelle.

L‘amour est une inclination spontanée ou instinctive de la volonté vers tout objetdont la perception procure au sujet quelque jouissance. Aimer Dieu, c‘estcraindre Dieu. « Crains Dieu, que la crainte que tu éprouves soit si profondeque nul autre que Lui ne t´inspire un sentiment pareil. Espère en Dieu, que tonespérance dépasse la crainte qu‘il t´inspire. » L‘homme pieux est celui qui craintDieu et qui redoute de désobéir à ses commandements.

Malek ben Dinar (que Dieu lui soit miséricordieux) a dit : « Lorsque l´homme parvient à reconnaître les signes de la crainte et de l´espérance qu‘il ressent il se

sera attaché à des impératifs solides. Qu‘il évite les grands péchés que Dieu adéfendus est le signe de la crainte; l´observance des préceptes que Dieu a

122 Le récitateur du Saint Coran gardera toujours sa dignité et sa pudeur, s‘éloignant des futilités en évitant lesmots inconvenants. Il gardera sa modestie et en pleurant par conscience de son fardeau.123 Aimer c‘est avoir une inclination naturelle pour tout ce qui procure du plaisir. Lorsque cette inclination serenforce et s‘affermit, on l‘appellera alors amour - passion. Détester, c‘est avoir une répulsion naturelle pour toutce qui lasse et fait souffrir. L‘amour est corrélatif à la perception et à la connaissance. Il se différenciera suivantla diversité des perceptions et des sensations. A toute sensation correspond un genre de perception. A chacune deces sensations correspond un plaisir propre à chaque perception. En vertu de ce plaisir, il y aura toutnaturellement une inclination vers cet objet perçu. Il sera objet d‘amour pour toute nature normale. Exemple :l‘œil trouvera son plaisir à regarder, à percevoir ce qui est beau, ce qui a belle apparence, qui est joli et procure

du plaisir.

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commandés est le signe de l´espèrance ». On avait dit dans le même sens :l‘espérance et la crainte révérencielle se manifestent par les deux signessuivants : Le signe de l‘espérance est l‘œuvre que tu accomplis et que Dieuagrée ; le signe de la crainte se révèle lorsque tu évites de commettre ce que

Dieu a interdit.Quelques extraits de « l´Education dans la Religion » par Al Ghazali124 :

1/ DU CROYANT INITIE DEVANT ALLAH LE TRES-HAUT.

Baisser les eux, penser au devenir du monde, garder le silence et le calme,satisf aire sans tarder l‘attente d‘Allah, avoir le cœur attaché à Dieu, laisser Dieu

 prendre possession de ses pensées (…), ne pas contester son destin, avoir unebonne éducation, éviter de représenter Allah, dominer son corps, tranquilliser saconscience, vénérer Dieu, repousser continuellement les pensées sataniques quisurgissent dans la conscience, ne pas laisser Satan posséder son cœur, ne pasétaler son amour de Dieu en public, être fidèle en permanence à Dieu, ne pas

  juger les gens, défendre la vérité, ne rien attendre des gens, être fidèle dansl‘action, et sincère dans ses paroles (…), s‘élever contre le non respect desinterdits, craindre Dieu qui est toujours partout, garder la pudeur, avoir peur desmanifestations de la puissance divine, se tranquilliser quant à son sort, laisserDieu agir en ayant confiance dans le bon choix et garder continuellement lesilence de peur des écarts de langage …125 

4/ DE LA PRIERE :

S‘humilier devant Dieu, se soumettre continuellement, montrer abaissement ethumilité, présence de l‘esprit et de l‘âme, repousser les obsessions sataniques, nepas se détourner de la prière, ni avec son corps ni dans son esprit (ne pass‘intéresser à autre chose), dominer son corps (sa tête, ses pieds et ses mains),agir avec duplicité, baisser les yeux, croiser la main droite sur la gauche, penserà la lecture du Coran, proclamer avec crainte la grandeur d‘Allah, s‘incliner avec

soumission, se prosterner humblement, glorifier la supériorité d‘Allah avecdéférence, réciter la Shahâda126, croyant réellement à la vision de Dieu,

124 Edition « Le Monde des Livres » (Traduction par M.OMAR. Introduction et Commentaires par RedaShehada)125 Ce chapitre aurait pu s‘intituler  : L‘observation des droits de Dieu que l‘homme, à la prière scrupuleuse, doitpratiquer et qui revient à éviter de faire obstacle à Dieu et chasser les pensées sataniques car, pour Al Ghazali etd‘autres soufis « ce que marque la foi, c‘est d´obéir à celui en qui je crois, d´agir selon qu‘il aime e qui a sonagrément, d´éviter ce qui distrait de lui et qui n‘a , auprès de lui, qu‘une valeur éphémère, de telle sorte que jechoisisse ce qui est conforme à sa volonté et que je m´applique à satisfaire.126 Shahâda : credo fondamental, témoignage initiatique en Islam.

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effective, par ses propres yeux, saluer ses frères avec compassion, quitter laprière avec crainte et partir en pensant à la satisfaction de Dieu.127 

LA MORT DU CROYANT PENDANT LE TEMPS DE PÈLERINAGE OU

HAJJ

Allah dit : « toute âme doit goûter la mort. 128» Ceci se trouve à trois reprisesdans le Saint Coran. Or, Allah le Très Haut (gloire à Lui et exalté soit-il) veutindiquer par-là trois morts concernant les mondes : car quiconque se rattache aumonde terrestre doit mourir ; quiconque se rattache au monde supraterrestreappelé Malakût doit mourir ; quiconque enfin se rattache au monde suprêmeappelé Jabarût doit mourir.129 

Le premier de ces mondes, c‘est Adam, sa postérité et toutes les créaturesvivantes suivant les trois espèces.130 Le second de ces mondes, c‘est le  Malakût  qui comprend les diverses sortes d‘anges et génies. Enfin le monde appelé

 Jabarût se compose des anges choisis de préférence, au sujet desquels Allah leTrès Haut a dit : « Allah choisit des messagers d´entre les anges et d´entre leshommes. »131 

Ce sont les chérubins, les créatures purement spirituelles, les porteurs du Trôneet ceux qui se tiennent sous les voiles132 de la Majesté. Allah, le Très Haut lesdécrit dans Son Livre et prononce leur éloge en disant :

« A Lui appartiennent tous ceux qui sont dans les cieux et la terre ! Ceuxqui sont auprès de Lui ne se gonflent pas de L´adorer et point ne cherchentà s´écarter. Ils chantent pureté nuit et jour, et point ne s´interrompent. » (Coran 21 : 19-20)

127 Telle est en bref, la théorie de la purification mystique.128 Coran 3 :185 ; 21 :35 ; 29 :57.129 Au-dessus du monde terrestre, il y a selon les musulmans deux mondes supérieurs ; le monde de la Royauté(Malakût) et le monde de la Toute Puissance, ou de la contrainte, ou encore de la Réparation (Jabarût).130 Hommes, animaux et oiseaux.131 Coran 22 : 75.132 Ce mot (Sourâdik) peut se traduire par voile, tenture, rideau, pavillon ; il se trouve qu‘une fois dans le Saint

Coran 18 : 29, appliqué aux parois de l‘enfer. 

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Ils se tiennent en Sa sainte présence et c‘est à leur sujet qu‘Allah dit : « Nousaurions trouvé un divertissement chez Nous, si Nous avions voulu le faire. »133 Ses anges mourront134 en dépit de la haute situation qu‘Allah leur a faite, ainsique ceux qui ont élevé en dignité et leur rang ne saurait les préserver de la mort.

Quand l‘ange s‘est emparé de l‘âme bienheureuse du croyant, deux anges, beauxde visage, couverts de vêtements splendides et parfumés d‘odeurs exquises, lasaisissent et l‘enveloppent dans un vêtement de soie pris dans le paradis. Or ellea les dimensions d‘une abeille, tout en gardant son individualité humaine. Ellen‘a rien perdu de son intelligence ni de sa science qu‘elle a acquise dans lemonde terrestre.

Quant à l‘impie, on arrache son âme avec violence et voici son visage prend lamême apparence que celui d‘un homme qui a mangé de la coloquinte. L‘ange luidit : « Sors, ô âme perverse, de ton corps pervers ! » Alors elle produit un sonretentissant, semblables au braiment des ânes. Quand l‘ange `Izrâ‘il (ange de lamort) s‘est emparé de cette âme, il la remet à des anges justiciers aux visagesaffreux, aux vêtements noirs, à l‘haleine fétide, qui ont dans leurs mains descilices de crin dans lesquels ils l‘enveloppent. L‘âme se trouve ainsi changée enune individualité humaine, ayant les dimensions d‘une sauterelle. En effet

l‘incrédule a un corps plus considérable que le croyant (je veux parler du corpsqu‘ils ont dans l‘autre monde). Il est dit dans le Salih135 que la dent de l‘impie,quand il est en enfer, est aussi grande que la montagne d‘Ohod136.

Les dernières recommandations du Prophète

Venant s‘informer sur la santé du Prophète, quelques Ançars et quelquesMouhajirs étaient rentrés dans la maison du Prophète. Celui-ci les a regardés, leslarmes aux yeux. Il a prié pour eux, et leur a accordé la bénédiction de Dieu.« Je vous exhorte, a-t-il dit, à craindre Dieu, et je vous confie à Lui et Luirecommande vos intérêts. Je vous exhorte à ne point montrer de présomption

133 Coran 21 : 17.134 Coran 39 : 68.135 Salîh (authentique) est le nom que portent les six grands recueils de traditions islamiques. Quand un auteurarabe cite « le Salîh » sans nom d‘auteur, c‘est généralement le recueil de Bukhârî (194-256 H.) ou plus rarementcelui de Moslim (206-261 H.).136 C‘est au pied de cette montagne qu‘eut lieu l‘une des grandes batailles entre les musulmans e t les mécréants

(625 après J.C.).

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envers Ses serviteurs, à ne commettre le mal dans Son empire, comme il est ditdans le Saint Coran :

« Cette Demeure dernière, Nous l´assignons à ceux qui ne veulent, sur terre,ni être altiers, ni mettre de désordre. Cependant, la finale est aux pieux. » (28 – Le récit 83)

Je vous exhorte à vous engager encore à bien traiter les serviteurs que vousaurez sous vos ordres. Je vous recommande de maintenir la religion de Dieu ».Après que les serviteurs se sont retirés, la nouvelle s‘est répandue que leProphète se portait mieux. Cependant, quelque temps plus tard, il ne pouvait

 plus se tenir assis. Il a laissé tomber sa tête, et ‗A‘ishah s‘est assise derrière lui,l‘attirant à elle et prenant la tête du malade sur sa poitrine. Elle l‘a entendumurmurer : « Au Paradis, dans l‘union suprême ; O Dieu, dans l‘union

suprême ». A un certain moment, entre le lever du soleil et l‘heure de midi, lasueur coula sur le front de Mohammed ; il a ouvert la bouche et l‘a referma, etson âme s‘envola :

C‘était un lundi, le douzième jour du mois de Rabi‗ premier de la onzième annéede l‘Hégire (correspondant à l‘an 632 de l‘ère chrétienne). Abu Bakr a éténommé Calife, successeur de l‘Envoyé de Dieu. Tous les fidèles lui ont faitserment de fidélité. Le Prophète a été enseveli à Médine dans la chambre de‗Aïshah, à côté du lieu où il a rendu l‘âme :

« Oui, Dieu et Ses anges se penchent sur le Prophète. O croyants, penchez-vous sur lui, et saluez-le de salutation. » (33 - Al-Ahzab – les coalisés, 56)

On croit qu‘il est spirituellement bénéfique pour le croyant de mourir et d‘êtreenterré en Terre Sainte, ce lieu réservé au Hajj. Beaucoup souhaitent mourirpendant le saint Pèlerinage.

Les privilèges et l‟avantage de mourir à la Médine 137:

137 Les Règles De la Législation Islamique Éclairées Par la Tradition Prophétique, par Sayed Sabiq, traduit par

ImaneÁli Lagha – Rawya Burhane Naji (volume II) chez Dar El Fikr.

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Bukhârî a rapporté, d‘après Abu Hurayra (que Dieu l‘agrée) que le Prophète (sur lui la bénédiction et la paix de Dieu) a dit : « La croyance en Dieu rampera versla Médine comme le serpent rampe vers son trou. »

Tabrâny a rapporté, d‘après Abu Hurayra, avec une chaîne de transmission assezbien, que le prophète (sur lui la bénédiction et la paix de Dieu) a dit : « LaMédine est le dôme de l‘Islam, la demeure de la foi, la terre de l‘Hégire,(l‘émigration des Musulmans de la Mecque vers la Médine), et là où Dieu arévélé l‘illicite et le licite. »

´Omar (que Dieu l‘agrée) a dit : Le prix a augmenté à la Médine, par la suitel‘effort a augmenté. 

Le Prophète (sur lui la bénédiction et la paix de Dieu) a dit : « Ayez patience etréjouissez vous car j‘ai béni vos marchandises et vos ressources, mangez et nevous dispersez pas. La nourriture qui suffit à un suffit à deux, celle qui suffit àdeux suffit à quatre et celle qui suffit à quatre suffit à cinq et six.L´assemblement est béni. Celui qui garde la patience au temps des difficultés et

reste dans la société, j´intercéderai en sa faveur le jour de la résurrection, celuiqui délaisse la société, ne voulant plus d´elle, Dieu le remplacera au sein de cettesociété par un homme qui sera mieux que lui. Celui qui veut faire du mal à lasociété, Dieu le dissoudra comme le sel se dissout dans l´eau.

Tabarâny a rapporté selon une bonne chaîne, d‘après une femme orpheline deThaqif qui était chez le Prophète (sur lui la bénédiction et la paix de Dieu) celui-ci a dit : « Celui qui peut mourir à la Médine, qu´il le fait. Le jour de la

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résurrection j´intercéderai en sa faveur s´il meurt ». C‘est pour cette raison que´Omar (que Dieu l‘agrée) a prié Dieu de prendre son âme à la Médine. 

Bukhârî a rapporté, d‘après Zyad Bin Aslam, d‘après son père que ´Omar a dit :« Oh mon Dieu, laisse moi avoir la chance de mourir pour ta cause, et fais quema mort soit à la Mosquée de ton Messager (sur lui la bénédiction et la paix deDieu). »

Conclusion

La conduite et le comportement de l‘homme dans la vie sont l‘un des aspects desa croyance. Si la croyance est bonne, sa conduite le sera aussi. Mais si elle estcorrompue, sa conduite déviera. De là on voit que le monothéisme et la foi sontune nécessité dont l‘homme ne peut se passer s‘il désire perfectionner sapersonnalité et accomplir son côté humain. L‘homme, comme il connaît soi-même, devra croire sincèrement aux Prophètes et Messagers et en ce qu‘ils ontapporté qui est la vérité sans contestation, et tout ce qui n‘y est pas conformesera une erreur.

LE WAHHABISME

Mouvement politico-religieux intégriste, le wahhabisme est né en 1744 enArabie de l‘alliance d‘un prédicateur rigoriste, Mohammed Ibn Abd El-Wahhab,qui lègue son nom au mouvement, et d‘un chef tribal ambitieux, Mohammed IbnSéoud. Ce genre de mouvement fut fréquent dans l‘histoire de l‘Islam et fut,entre autres, illustré par les Almohades138.

Mohammed Ibn Abd El-Wahhab est un sorte de «Savonarole » bédouin, qui est

 partisan d‘un retour à la pureté originelle de l‘Islam. Il convertit ses nouveauxconcitoyens de Dariyah  –   capitale d‘Ibn Séoud, dans le Nedjd, au centre del‘Arabie – par la persuasion ou la coercition, stigmatisant comme hérétiques tousceux qui n‘embrassent pas ses vues. 

138 Almohades (1130-1269), dynastie fondée par le réformiste Ibn Toumert (m.1130) qui se proclame Mahdi. »Ceux qui se proclament l‘unicité de Dieu » - en arabe Al-Mouwahhidoun, d‘où les Almohades –  sont desBerbères qui, en réaction au malékisme rigide et au « laxisme » des derniers Almoravides, fondent un empire qui

englobe à son apogée le Maghreb jusqu‘à Tunis et Tripoli, ainsi qu‘une grande partie de l‘Espagne. 

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Il condamne les pratiques populaires – culte et invocation des saints, pèlerinagesà leurs tombeaux, usage du chapelet, interdit le tabac, la musique, la moindreproximité publique entre hommes et femmes et impose le port de la barbe«islamique » aux hommes.

De plus le mouvement s‘attaque aux écoles juridiques traditionnelles pourimposer sa propre vision. La guerre sainte est donc déclarée contre les sunnites« tièdes » et les chiites « hérétiques ».

Les Bédouins sont formés au maniement des armes à feu. Sous les successeursd‘Ibn Séoud (m.1765), Ibn Abd El-Wahhab poursuit jusqu‘à sa mort en 1792,l‘implantation du wahhabisme, qui va bientôt gagner tout le Nedjd. En 1803, leswahhabites dévastent le lieu saint chiite de Kerbela (Irak), dont la population estmassacrée. Conquises, les villes saintes du Hedjaz  – La Mecque, Médine sont«purgées » de tout ce qui enfreint la loi wahhabite : mosquées et mausolées sontdévastées ; reliques, décorations, lustres, tapis sont fracassées ou brûlées. Quantà ceux qu‘on suspecte de s‘adonner à la boisson, à la drogue ou à la prostitut ion,ils sont exterminés.

Suzerains théoriques de l‘Arabie, les Ottomans dépêchent leur vassal égyptienMehmet Ali pour établir l‘ordre : Dariyah, la capitale wahhabite, est rasée en1818, et Abdallah son émir, décapité à Istanbul. Les wahhabites se ressaisissent,font de Riyad leur capitale et reconstruisent (1820-1891) un puissant État qui

s‘étend sur le Nedjd, le Hedjaz –  d‘où les chérifs hachémites sont chassés en1924-1925 -, le Haïl, le Hasa, et une partie de l‘Asir, enlevée au Yémen. En1932, le conquérant Abdel Aziz Ibn Séoud (1880-1953) se proclame roi d‘unroyaume d‘Arabie saoudite auquel le pétrole va donner une statureinternationale.

Prosélyte, le wahhabisme tente dès le 19ème siècle avec quelques réussites sanslendemain de s‘implanter en Inde, et son influence s‘exerce un temps sur lesSénoussis de Libye.

Aujourd‘hui, l‘Arabie saoudite, dotée d‘énormes moyens financiers et politiques, s‘efforce par divers moyens, dont les organisations panislamiques139 qu‘elle domine, de propager la doctrine wahhabite et sa vision de la société danstout le monde musulman. Les femmes n‘ont ainsi pas le droit de conduire et le

139 Le panislamique, théorisé, entre autres, par le réformiste Djamal Eddin El-Afghani (m.1897), prône l‘unité detous les musulmans, comme aux   premiers temps de l‘Islam, et plus particulièrement contre les menaces de

l‘impérialisme de l‘impérialisme étranger. 

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cinéma en public est interdit. Le wahhabisme140 joue très probablement un rôlede premier plan dans le renouveau intégriste actuel.

Un homme de religion très influençable en Arabie Saoudite est Son Éminence

Cheikh Abdel Aziz Ibn Abdellah Ibn Baz, président de l‘Université Islamique deMédine.

LE SAINT CORANParole de Dieu

Depuis sa révélation, le Saint Coran n‘a cessé, à travers les âges et au fur et àmesure du progrès intellectuel de l‘humain, de livrer les vérités scientifiquesimmuables liées à la création toute entière, l‘univers et l‘homme. Ce Saint Livre,le Livre141  par excellence, continue même aujourd‘hui de défier le savoir humain 

 par son trésor ou grande richesse, prouvant qu‘il est bien le miracle éternel deDieu.

Le Saint Coran142 se présente comme un ouvrage d‘une densité et d‘une richesseremarquable. Il codifie les obligations de l‘homme vis-à-vis de son Créateur, etaussi, relativement à son entourage. Il détermine le cadre de vie qui permet aucroyant de s‘épanouir dans la piété et la dignité. Il donne un sens profond à lavie à travers les marques de gravité et de majesté entourant l‘acte solennel de lacréation. Il instruit également sur la réalité de la vie future, rétribuée suivant le

cas par la magnificence et la splendeur ou le malheur et la détresse.

« Nous avons fait descendre le Rappel143, pour que tu exposes clairementaux hommes ce qu‟ont à fait descendre vers eux. Peut-être réfléchiront-ils ? » (16 – Les abeilles 44)

La sourate « Al-Fatiha » a été appelée « L´ouverture » parce qu‘on débute la prière en la récitant. Elle a aussi d‘autres noms tels que «La mère du Livre »,« La guérison », « La préservation » et « La base du Saint Coran ». On peut ainsi

dire que la sourate « Al-Fatiha » résume le Saint Coran tout entier.

140 Les Wahhabites se nomment aussi comme Salafites, dont le mot Salaf ou les ancêtres bien guidés.141 A la différence de la Bible dont le Message Sacré a été largement modifié ou même égaré, le Saint Coran estdemeuré tel qu‘il a été en son temps. Il reste le seul texte d‘origine Divine à avoir été reproduit intégralement sur des support divers au moment même de la Révélation, échappant ainsi à toutes formes d‘altération quicaractérisèrent les autres religions durant leur transmission. Sa fixation par écrit constitue une preuve manifestede son authenticité intégrale et absolue.142 De tous les Livres révélés, le Saint Coran a la particularité d‘être le seul à reproduire exclusivement la Parolede Dieu.143 Le Livre (le Saint Coran).

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L‘Imam Ahmad a rapporté d‘après Abou Houraira que le Prophète (qu‘Allah lebénisse et le salue) a dit : « Al-Fatiha est la Mère du Livre, les sept versets quel‘on répète est aussi le Coran sublime ».

Cette sourate « Al-Fatiha » se divise en trois parties :

1.  Louange à Dieu.2.  Guide-nous dans le chemin droit.3.  Le chemin de ceux que Tu as comblés de bienfaits.

Al-Fatiha (Ouverture):

1.  Bismillah irrahman irrahim2.  Al-hamdou lillahi rabbil aalami3.  Arrahmanirrahim4.  Maliki yawmi-d-din,5.  Iyyaka naboudou wa iyyaka nasta‘in 6.  Ihdinassiratal moustaquim,7.  Siratalladhina an amta alayhim, ghayril

Maghdhoubi alayhim wa ladhdhallin.

Amin.

1.  Au nom d‘Allah, le Tout Miséricordieux,

le Très Miséricordieux.2.  Louange à Allah, Seigneur de l‘Univers. 3.  Le Tout Miséricordieux, le Très

Miséricordieux,4.  Maître du Jour de la rétribution.5.  C‘est Toi (Seul) que nous adorons, et

c‘est Toi (Seul) dont nous imploronssecours.

6.  Guide-nous dans le droit chemin,7.  Le chemin de ceux que Tu as comblés de

faveurs, non pas de ceux qui ont encouruTa colère, ni des égarés. Amen.

1.  Au nom d‟Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Ce sont deux noms qui dérivent de la miséricorde dont le premier a un sens plusvaste. La preuve se trouve dans ce hadith divin :

Allah a dit : «  Je suis le Miséricordieux, J’ai crée le lien de parenté et lui aidonné un dérivé de Mon nom. Quiconque le maintient Je le rapproche de Moi, et 

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celui qui le rompt, Je romps avec lui », un hadith qui ne laisse rien à dire.(Rapporté par Tirmidzi).

2.  Louange à Allah, Seigneur de l‟Univers. 

Louange à Dieu est une reconnaissance envers Dieu seul en dehors de toutes Sescréatures car Il est digne de cette louange pour ce qu‘Il a accordé à Sesserviteurs comme bienfaits que nul ne peut les dénombrer, et pour la création del‘homme de sorte qu‘il puisse user de tous ses membres et accomplir tous lesdevoirs qui lui sont imposés. Dieu dispense largement Ses dons à Ses serviteursdans le bas monde afin d‘être reconnaissants envers Lui, et pour cela Il leur ordonne de Le remercier en disant « Louange à Allah, Seigneur de l‘Univers », àsavoir que ce terme signifie un éloge dont le Seigneur s‘en est loué Lui-même.

3.  Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Al-Qourtoubi a dit : « Allah s‘est qualifié de ces deux attributs après « LeSeigneur des mondes » pour joindre l´exhortation de la crainte, et Il tiraargument de ce verset :

« Informe Mes esclaves144 que Je suis, Moi, le Pardonneur, leMiséricordieux, vraiment, et que Mon châtiment, lui, est vraiment lechâtiment douloureux ! » (Coran 15 – Al-Hijr :49-50)

« Vraiment ton Seigneur est prompt de poursuite, et Il est pardonneur,miséricordieux, vraiment ! » (Coran 6 – Les Bestiaux 165b)

4.  Maître du Jour de la rétribution.

Ibn Abbas a dit : « Le jour du jugement est le jour de compte final où toutes lescréatures seront jugées selon leurs œuvres qu´elles avaient commis, si ellesétaient bonnes, elles seront récompensées, si elles étaient mauvaises, elles seront

châtiées à moins que Dieu ne les pardonne ».

« Le jugement dernier » signifie la rétribution et le compte, Dieu, en parlant deshommes, a dit : (serons-nous jugés ?145)

L‘Envoyé de Dieu (qu‘Allah le bénisse et le salue) a dit : « L´homme sensé estcelui qui juge soi-même et œuvre pour la vie future. » (Rapporté par Ahmed

144 Serviteurs.145 « Nous paiera-t-on ? » (Coran 37 Les rangés en rangs 53).

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Tirmidzi et Ibn Maja) Omar (que Allah l‘agrée) a dit : « Jugez vous-même avantd‘être jugés ».

5.  C‟est Toi (Seul) que nous adorons, et c‟est Toi (Seul) dont nous

implorons secours.L‘adoration signifie humilité. D‘après la loi religieuse, elle signifie l‘amour idéal, la soumission et la crainte. On peut dire en interprétant ce verset : Nousn‘adorons pas un autre Dieu que Toi et nous ne nous confions qu‘en Toi, telleest la parfaite soumission. La religion est axée sur ces deux sens : le premier estle désaveu du polythéisme, et le second l‘aveu qu‘il n‘y a ni puissance ni forcequ‘en Allah à qui on confie notre sort. On trouve ce sens dans plusieurs versetsdu Saint Coran tels que :

« A Dieu l´invisible des cieux et de la terre, et vers Lui est ramené lecommandement tout entier. Adores-Le donc, et place confiance en Lui. TonSeigneur, cependant, n‟est pas inattentif à ce que vous œuvrez. » ( Coran 11Houd 123)

« Dis : « Lui, le Très Miséricordieux ! Nous croyons en Lui, et c‟est en Luique nous plaçons confiance. » (Coran 67 La Royauté 29)

Cela est donc un ordre donné au serviteur afin de s‘adresser au Seigneur des

Mondes directement comme si on se trouvait en Sa Proximité, en Sa Présence etsous Sa Protection constante. Nous nous trouvons en Sa Proximité, en SaPrésence, et nous jouissons de Sa Protection même dans le malheur.

6.  Guide-nous dans le droit chemin.

Le droit chemin en langue arabe, signifie le chemin clair où on ne rencontreaucune tortuosité. Du point de vue religieux plusieurs interprétations ont étédonnées à son sujet à savoir qu‘il s‘agit toujours de suivre Dieu et Son Messager 

(qu‘Allah le bénisse et le salue. On a dit :

  Il est le Livre de Dieu.  Il est l‘Islam. 

D‘après Ibn Abbas : Il s‘agit de la religion de Dieu qui ne renferme aucunetortuosité.D‘après Ibn Al-Hanafia : il est la religion de Dieu et aucune autre ne seraitacceptée.

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On peut se poser la question : Pourquoi le croyant demande d‘être dans le droitchemin tant qu‘il observe toujours la prière ?

Réponse : Le serviteur a besoin d‘être guidé à chaque moment et vers le droit

chemin et y rester. Dieu lui montre le moyen pour être toujours ainsi afin qu‘Illui accorde le secours, la fermeté et la réussite en lui ordonnant d‘être un vraicroyant.

7.  Le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux quiont encouru Ta colère, ni des égarés.

Dieu précise ici le chemin réservé aux gens vertueux. Ibn Abbas déduit que celane pourra être acquis que grâce à l‘adoration de Dieu et la soumission à Savolonté. Ce verset de la sourate, distingue le chemin des vertueux que Dieu acomblé de ses bienfaits, de celui de ceux qui entourent la colère de Dieu qui sontdans l‘égarement et qui ne sont plus dirigés vers la vérité.

Commentaire sur les sept versets.

Cette sourate Al-Fatiha formée de sept versets renferme : la louange à Dieu, Saglorification, quelques-uns uns de ses attributs, le rassemblement qui est le jourdu jugement dernier, l‘unicité de Dieu et Son adoration sincère, l‘attestationqu‘Il est loin d‘avoir un égal ou un pareil, la demande d‘être dirigé vers le droit

chemin afin d‘être affermi, de traverser le pont146  et d‘accéder au Paradis dedélices pour demeurer avec les Prophètes, les justes, les martyrs et les saintsserviteurs. Elle renferme également l‘exhortation à faire les bonnes œuvres afind‘en être bien rétribué au jour de la résurrection, et la mise en garded‘emprunter le chemin de l‘égarement pour ne pas être r assemblés avec leségarés et ceux qui ont encouru la colère de Dieu. Car il appartient à Dieu seuld‘accorder les bienfaits et de diriger, celui qui Dieu égare, nul ne pourra leguider.

146 Le sirat.

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DÉPART POUR MÉDINE – SÉJOUR DANS LA GROTTE

Tandis que les païens ne cessaient de les chercher à tout prix, le ProphèteMohammed et Abou Bakr étaient pendant trois jours cachés dans la grotte.

L‘une des preuves de l‘authenticité de l‘Envoyé d‘Allah (qu‘Allah le bénisse etle salue), fut que l‘araignée vint tapisser sa toile à l‘entrée de la grotte et qu‘unpigeon vint y pondre, ce qui désorienta les païens et les obligea à les rechercherailleurs. Il était arrivé avant cela, qu‘Abou Bakr entendit s‘approcher les pas des

  poursuivants, alors qu‘ils étaient tous deux dans la grotte. Il en ressentit latristesse et dit :

« Envoyé de Dieu ! Si l‘un des deux regardait sous ses pieds, il nous verrait !Mais le Prophète (qu‘Allah le bénisse et le salue) lui répondit : « Abou Bakr,que penses-tu de deux êtres ayant Dieu comme Protecteur ? »

Cet épisode est signalé dans la sourate du repentir (Coran 9 Le repentir, verset40) :

« Si vous ne portez pas secours à celui-là … Or Dieu lui a bien portésecours, le jour où les mécréants l´avaient banni lui deuxième des deux,quand ils étaient tous deux dans la caverne, qu"il disait à son compagnon :« Ne t´afflige pas : oui, Dieu est avec nous. » Puis, Dieu fit descendre sur luila tranquillité, et l´aida d´armées que vous n‟avez pas vue, et fit plus basse

la parole des mécréants, tandis que la parole de Dieu reste la plus haute. EtDieu est puissant, sage. »

Ici, se termine le Cycle d‘étude 1997/8 de Hamza De Coster, D.D., couronné parla profession de foi à la Grande Mosquée de Bruxelles, le 6 septembre 1997.

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LE SOUFISME

Par Hamza De Coster, D.D. en 1997/8

Le soufisme est le mysticisme musulman147, désignation que ses membresrevêtaient par humilité et, peut-être au début à l‘exemple des moines et desascètes chrétiens. Le soufisme est peu encouragé par l‘Islam148. Les oulémassurtout, ont comme explication qu‘on sait facilement adhérer à la mystiquemusulmane, sans pour cela appartenir à une fraternité soufi même de nos jours.A notre époque, il faut aller bien loin, et peut-être attendre de très longuesannées avant de trouver parmi les soufis un vrai cheikh, homme de Dieu par

excellence qui vous guidera, car ils sont très rares de nos jours. Les vraishommes de Dieu voient avec la lumière de Dieu. Si l‘on désire se lancer dans lamystique musulmane sans passer par un ordre soufi quelconque, justifié ou non,«le sommaire de la revivification des sciences religieuses » d‘une valeur inestimable, par Mouhammad bin Mouhammad Abou Hamed Al Ghazali149 

147 En arabe tasawwouf , mot donné à partir de la racine souf (laine) comme stipulé déjà ailleurs dans ce livre.148  Le soufisme avant d‘avoir acquis droit de cité, le mysticisme a été au centre de vives controverses et lespremiers mystiques durent faire face à des résistances fondées sur de visions ritualistes et légalistes de la religionmusulmane. Certes, les premières vocations mystiques apparurent chez les compagnons du Prophète aussi

éminents que Hudhaifa (mort en 657), Abou Dharr al Ghifari (mort en 652) et l‘imam Ali gendre et quatrièmecalife. Plus tard, la révolte intérieure de la conscience, non seulement contre les injustices sociales mais aussi etsurtout contre ses propres péchés à soi, conduisit les hommes pieux à préférer la préparation au royaume éternelqui se trouve au-delà à l‘attachement au monde de l‘éphémère. Le désir de purification intérieure, afin de mieuxse rapprocher de Dieu par l‘intériorisation des rites du culte, inspira de nombreux ascètes encouragés par lespremiers exégètes du mot coranique « rahbaniya » (vie monacale) de la sourate LXII, verset 27.149 Abou Hamid El-Ghazali, philosophe et théologien (Tous, au Nord de l‘Iran, 1058 -1111). Figure intellectuelleet religieuse majeure de l‘Islam, El-Ghazali (l‘Algazel de l‘Europe médiévale) élabore une synthèse cohérente dela doctrine morale musulmane : le théologien en est la « tête » ; le philosophe, la « fonction » rationnelle ; lesoufisme, le «coeur » ; et le droit, le « bras opérationnel ». Son œuvre est fondée sur les textes fondamentaux del‘Islam et sur ceux des soufis, qu‘il contribue à réinsérer dans l‘Islam officiel. Souhaitant « détruire la raisonpour retrouver la Raison », il joue un rôle déterminant dans l‘éradication de la philosophie gréco-musulmanerationnelle. El-Ghazali (ou Al-Ghazali) étudie à Nichapour (Perse) auprès du grand mystique El-Djouwayni

avant d‘être nommé professeur à la plus importante université religieuse (madrassa) de l‘époque, la célèbreNizamiyyah, fondée à Bagdad par Nizam El-Moulk, le grand vizir persan des Seldjoukides, dans le but decombattre l‘hétérodoxie, chiite en particulier. Sa grande réputation ne l‘empêche pas de traverser une crisemystique : retiré du monde officiel, il voyage aux sources de la spiritualité, notamment à Jérusalem, Hébron(tombeau d‘Abraham), La Mecque et Médine. Il trouve sa voie dans le soufism e. Le soufisme était hautement plus élevé qu‘aujourd‘hui, car y adhérer était réservé aux quelques uns, ne faisant certainement pas porte ouvertecomme aujourd‘hui où tous sont les bienvenus. Par le soufisme il contribue à rendre droit de cité dansl‘orthodoxie religieuse, car il y voit l‘authentique héritage du Prophète. A la fin de sa vie, il retourne dans sa vienatale de Tous, où il meurt entouré de disciples soufis. A son époque, la prolifération des sectes et descontroverses, la menace chiite ainsi que l‘influence déclinante des philosophes musulmans nourris d‘hellénisme poussent dirigeants et théologiens à combattre les doctrines à leurs yeux incompatibles avec l‘Islam orthodoxe età conceptualiser une philosophie musulmane cohérente. But atteint El-Ghazali dans son œuvre majeure, LaRevivification des sciences religieuses, qui ex prime d‘une manière remarquablement claire ses conceptions, de

même que dans la Délivrance de l’erreur . Dans sa célèbre Réfutation des philosophes, dirigée contre Aristote et

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(décédé en l‘an 550 H.) vous y amènera. Ce livre150 est un bon départ sur lavoie de la spiritualité (mystique) musulmane. La Foi Musulmane correctementvécue, inévitablement mène le croyant sur la voie mystique, de ceux qui aspirentà la pureté de leur âme.

A partir de l‘Irak au septième siècle puis de Bagdad et du Caire au neuvièmesiècle, le soufisme s‘étend dans tout le monde de l‘Islam, de l‘Iran en Inde, duMaghreb à l‘Anatolie et en Andalousie. 

Comme dans la plupart des religions un courant mystique ne manque pasd‘apparaître dès le début (7ème et 8ème siècles) de l‘Islam, dans la mesure oùles Arabes connaissent l‘existence du monachisme ascétique chrétien pratiquéen Syrie et en Égypte. Pour le christianisme, Jésus, en tant que « Fils de Dieu »,représente à la fois un objet de culte, un modèle suprême et un but à atteindre. Ilest intercesseur entre l‘homme et Dieu, une idée étrangère à l‘Islam orthodoxe.Même idéalisé, Mohammed n‘a jamais prétendu être autre chose qu‘un prophètedépourvu d‘aura divine, du don d‘accomplir des miracles ou d‘un rôled‘intercession. 

Lors de la période de formation du soufisme, dans les trois premiers siècles del‘Islam, des mystiques, tel Hassan de Bassora (m. 728), tentent d‘intérioriser lapratique de la nouvelle religion face au relâchement des principes primitifs desimplicité. Certains à l‘image des anachorètes chrétiens dans le désert de Syrie

et d‘Égypte se retirent du monde pour recevoir les commandements de Dieugrâce à la méditation. Cette attitude est réprouvée par l‘Islam. Lié à la pauvreté –  pas nécessairement équivalente de la piété -, le saint homme mystique en vient àêtre appelé « le pauvre » - faqir en arabe, darwech en persan, d‘où « derviche »,qui désigne un soufi errant.

L‘élaboration d‘une voie au neuvième siècle lorsque Bagdad devient le centredu mysticisme musulman, qui s‘exprime au grand jour. C‘est l‘époque où le

contre ses disciples  – critiques  – musulmans, Avicenne et El-Farabi, El-Ghazali se livre à une attaque en règlecontre le rationalisme néo-aristotélicien et contre l‘hérésie ismaélienne. Avec d‘autant plus d‘impact qu‘ilconnaît bien ces courants philosophiques, il récuse la possibilité d‘atteindre la vérité par la certitude intellectuellede la philosophie : cette dernière ne peut être qu‘une auxiliaire de la théologie spéculative établie à partir de laseule foi et de la foi musulmane. Pour El-Ghazali, seul l‘effort personnel permet au musulman  – après avoirsuivi l‘enseignement du maître –  la recherche de la vérité dans un système où foi et œuvre sont inséparables. Laplupart de ses quelques septante traités sont consacrés à la morale et au droit, et beaucoup reprennent, résumentou développent les thèmes de la   Revivification des sciences religieuses, car El-Ghazali est un remarquablepédagogue. Grâce à son immense rayonnement personnel et à sa force de conviction El-Ghazali a joué un rôlemajeur pour opérer la synthèse ordonnée de la théologie, du droit, du mysticisme et de la philosophie, synthèsequi marquait encore au système de pensée musulman parvenu à sa maturité. Il aura eu ainsi une influencedéterminante sur l‘évolution intellectuelle du monde musulman au tournant des onzième et douzième siècles.150 Traduit en français par Rima Ismail, revu par Fawzi Chaaban, chez Dar El Fiker, Beyrouth.

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droit et la théologie en formation figent, aux yeux des mystiques, la religiondans les seules formes légalistes de la chariah151. Pour eux, qui se réclame del‘exemple du Prophète, l‘ascèse est nécessaire pour atteindre par degrés la«Vérité spirituelle » intérieure (Haqiqah), en passant par la gnose sur les textes

sacrés. C‘est en suivant la « Voie » (Tariqah) d‘un maître (cheikh

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) que l‘on peut espérer atteindre l‘état mystique (hal) ou l‘ « extinction de soi en Dieu »(fana). L‘état mystique est fondé sur trois «voies » (tariqat) : celle de la crainte (makhafah) ou de la «purification » ; celle de l‘amour (mahabbah) ou dusacrifice ; enfin, celle de la «connaissance » (maarifah). L‘ascèse, destinée àatteindre l‘union avec Dieu –  ce qui, pour l‘orthodoxie, est impensable entre unDieu inconnaissable et une créature faillible -, les distingue des autres croyants.La théologie (kalam) met son rationalisme au service de la défense de la foi« pure » et subodore dans le soufisme l‘hérésie et le blasphème. De plus lesoulémas153admettent mal la réprobation ouverte par les soufis de l‘hypocrisiereligieuse et d‘injustices sociales. La gnostique égyptien Dhoun-Noun (m.861)est ainsi convoqué à Bagdad sous l‘inculpation d‘hérésie. Des tendancesmystiques influentes pour l‘avenir sont apparues comme celle de «l‘examen deconscience » d‘El-Mouhassibi (m837), en phase avec l‘argumentation du kalam.Au contraire, l‘Iranien El-Bistami (m. 875), peut-être influencé par

151  Le mot provient d‘une racine arabe signifiant «la voie prescrite ». La chariah est la totalité descommandements de Dieu, tels qu‘ils sont énoncés dans le Saint Coran et les Traditions Prophétiques, su ivant lesprincipes analytiques des quatre écoles juridiques orthodoxes. Pour guider une multitude de peuples auxtraditions variées devenus musulman, les oulémas ont élaboré une «science de la chariah » (fiqh), censée

répondre à tous les problèmes, même les plus quotidiens des croyants. La chariah détaille en particulier ce quiest : obligatoire ; recommandé ; neutre ou permis ; non prohibé mais déconseillé ; enfin ce qui est strictementinterdit (haram). Ces prescriptions concernent tous les aspects de la vie humaine et de la relation à Dieu : le culteet les Cinq Piliers de l‘Islam, la vie sociale (droit privé et pénal), interdits alimentaires. Dans certaines régions del‘Islam –  l‘Indonésie, monde berbère -, la chariah est limitée par la vigueur des coutumes (adats) locales. Dansles sociétés musulmanes modernes, l‘application stricto sensu de la chariah semble impossible, et elle cohabiteavec des législations calquées sur celles de l‘Europe, en particulier dans les États anciennement sous tutelleottomane ou euro péenne. Aujourd‘hui, , la revendication fondamentaliste pour une réislamisation de la sociététente d‘imposer la chariah comme unique source du droit : c‘est le cas en Arabie saoudite, en Iran, au Soudan, partiellement au Pakistan, et c‘est devenu l‘objectif prioritaire des mouvements intégristes. 152 Terme arabe de respect pour désigner un «aîné »(après la cinquantaine), chef de la famille élargie, d‘unecommunauté ou d‘une tribu, et en général toute personne vénérable détenant une autorité temp orelle ouspirituelle, par exemple un ouléma (savant en sciences religieuses). Chez les soufis, le cheikh est le maître

spirituel d‘une confrérie. Dans l‘empire ottoman, à partir du seizième siècle, le Cheikh el-Islam émettait desfatouas (consultations) en matière de discipline publique ou politique et venait en second rang dans la hiérarchieimpériale, après le grand vizir.153 En arabe, « savant en sciences religieuses ». Il s‘agit des imams des mosquées importantes, les juges (qadis),les professeurs des universités religieuses (madrassas) et les dignitaires religieux. Dans le monde sunnite actuel,le terme désigne les personnes dont on reconnaît l‘autorité en matière de religion. Dans le passé, califes etsouverains voyaient leur accession au pouvoir légitimée par les oulémas, qui en étaient les garants moraux, lafonction de calife consistant à faire appliquer la chariah, sans aucune latitude pour la modifier ou émettre denouveaux dogmes, à la différence du pape, par exemple, également souverain temporel. Les oulémas eux-mêmesn‘ont qu‘une fonction d‘interprétation de la chariah mais ne peuvent la modifier. Dans l‘Empire ottoman, lecorps des oulémas  –  intégré dans l‘administration –   freina la modernisation de la société et de l‘État.Aujourd‘hui, les oulémas sont généralement des fonctionnaires des ministères des Affaires religieuses et leursavis personnels ou par l‘intermédiaire d‘institutions reconnues – telle la mosquée-université El-Azhar  – jouent

couramment un rôle de sanction morale et parfois de censure.

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l‘hindouisme, proclame avoir atteint l‘union avec Dieu, en fait sa propredivinité. La position d‘un des plus grands mystiques de l‘Islam, Djounaïd (m.910), est plus éclairante sur le soufisme : pour lui, la «voie de l´amour » vainc lasévérité de Dieu à travers l‘abandon de soi et de sa personnalité en Dieu. Ce

monisme panthéiste inspire la poésie mystique. Mais la proclamation parl‘Iranien El-Halladj154 de son union achevée avec Dieu lui vaut d‘être crucifié àBagdad en 922, sous la pression des autorités religieuses. Un autre des plusgrands mystiques de l‘Islam, le Persan Sohrawardi155 est donc nous le savonsdéjà exécuté sur l‘ordre de Saladin156 en 1191 pour son «hérésie »«illuminationniste » inspiré de la culture iranienne antique. A la même époque,l‘Andalou Abou Madyan (Boumedienne en arabe dialectal ; m. 1197) est leprincipal introducteur du soufisme au Maghreb, où il est devenu le « patron » del‘Algérie. On a cherché un certain nombre d‘influences religieuses chez lesadeptes de la connaissance intérieure » - une autre désignation du soufisme :monachisme syriaque, hindouisme, philosophie grecque et hellénistique etinfluences gnostiques157, en particulier dualistes iraniennes. Certains soufisoriginaires de Perse sont au courant des théories manichéennes158, nées sur leur

154 Hussein Ibn Mansour El-Halladj, mystique (Perse 857  –  Bagdad 922). Fils d‘un cardeur (halladj en arabe)persan, El-Halladj est un des plus grands mystiques musulmans. Pendant des années, il vit retiré auprès desmaîtres soufis, avant de rompre avec eux et de parcourir l‘Iran, le Turkestan et l‘Inde pour prêcher le mysticismeet l‘ascétisme d‘une manière proche de celle des extrémistes karmates. Accusé de sorcellerie, de charlatanismeet, surtout, de «panthéisme », il est excommunié, aussi bien par les autorités religieuses sunnites que chiites,alors que des foules se pressent pour l‘écouter, lui attribuant des miracles. Après des années de prison, il est  

crucifié par des autorités, à Bagdad, et ses restes sont jetés dans le Tigre. Il laisse un diwan dans lequel s‘exprimeune véritable obsession : fondement de toute vie spirituelle, l‘Amour divin – la Vérité – peut être atteinte par unetotale transsubstantion avec Dieu, au prix de l‘anéantissement de la personnalité humaine. C‘est la revendicationpublique – « Je suis la Vérité », c‘est à dire Dieu – qui a fourni le prétexte à sa condamnation à mort.155 Shihaboddin Yahya Sohrawardi, philosophe mystique (Perse 1155 – Alep 1191). Né dans le Nord-Ouest de laPerse, il a laissé une cinquantaine de traités de philosophie mystique. Son œuvre majeure, le   Livre de laconnaissance de l’illumination, ou Théosophie de l’Orient , puise aux sources de la philosophie grecque – Platonsurtout  –  et s‘inspire d‘Avicenne et d‘El-Farabi. La doctrine de ce Chiite convaincu est également redevable àl‘héritage de la Perse préislamique, dont il entend intégrer les « Sages » - tel Zoroastre  –   à l‘Islam. L‘Orientreprésente pour lui la Lumière  –   symbole de l‘émanation divine et en même temps réalité fondamentale deschoses –  et l‘Occident le monde matériel des Ténèbres. Son œuvre est à l‘origine de l‘école «illuministe », quiexerce encore une profonde influence sur la pensée mystique du chiisme iranien. Accusé de sédition, de panthéisme et surtout parce qu‘il est chiite, Sohrawardi – le « cheikh assassiné » est exécuté à 36 ans à Alep sous

la pression des oulémas et sur l‘ordre de Saladin. 156 Saladin, premier sultan ayyoubide (Takrit, Irak, 1138  –  Damas, 1193). Officier kurde de l‘armée de l‘émir turc de Mossoul (Irak du Nord), le sultan Salah Eddin El-Ayyoubi  –   le Saladin des croisés, est l‘ambitieuxchampion de l‘orthodoxie sunnite qui met fin à la dynastie fatimide chiite. 157 Gnosticisme, ce nom a été donné au siècle dernier par les historiens à une série des sectes des premiers sièclesde l‘ère chrétienne, qui avaient en commun la prétention d‘offrir à leurs fidèles une gnose (connaissance)supérieure à celle du judaïsme ou du christianisme orthodoxe, tout en empruntant à ces derniers maintesdoctrines ou pratiques. Mais il ne faut pas oublier, ce qu‘on fait trop souvent, que les mots gnose et gnostique, àcette époque, n‘étaient nullement propres à ces soi-disant hérétiques, mais le bien commun autant des chrétiensque des juifs auxquels ils les avaient repris. Au fait, les auteurs orthodoxes qui luttent contre ceux qu‘on appelleaujourd‘hui les gnostiques, comme si c‘était là leur titre distinctif, soulignent qu‘ils ne sont à leurs yeux que depseudo-gnostiques (la formule se trouve dans le titre même de l‘ouvrage écrit contre eux par saint Irénée).  158 Saint Augustin, un Père de l‘Église Chrétienne (Catholiques, Orthodoxes, Anglicans et Protestants) pratiquait

avant sa conversion « le manichéisme » erreur de Manès (ou Mani), née au troisième siècle de notre ère, et qui

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sol, et bouddhistes dont les adeptes vivaient dans l‘Iran sassanide où lemazdéisme zoroastrien était la religion d‘état jusqu‘à la conquête arabe. C‘estcependant au sein de l‘Islam que le soufisme s‘est développé de fait, seul unmusulman convaincu peut être soufi, et par conséquent s‘il s‘attire la méfiance

des autorités religieuses, c‘est avant tout pour les positions extrémistes, sinonhétérodoxes (mouvements)159, adoptées par certains au cours de l‘histoiremusulmane. La part des mystiques persans ou d‘origine iranienne est d‘ailleurséminente dans le développement du mysticisme soufi, qui imprègne égalementles plus grands poètes persans comme Sanai au onzième siècle160, Nezami161 audouzième siècle, Attar162 (m. vers 1230), Hafez163 au quatorzième siècle etDjami164 au quinzième siècle. Le monde chiite réprouve fortement le soufisme,

combine des éléments du judaïsme et du christianisme dite hérétiques dans le sens du gnosticisme avec un fondsd‘idées mazdéennes (dualisme) et extrême orientales (en particulier bouddhistes). Le trait principal en est un

dualisme métaphysique radical, supposant un principe bon, spirituel et lumineux, dans une lutte sans fin avec unprincipe mauvais, matériel et obscur. Nous connaissons surtout le manichéisme par les nombreux écrits de SaintAugustin, qui l‘a combattu après s‘en être détaché (le premier est le De moribus Ecclesiae), mais desdécouvertes assez récentes ont permis d‘acquérir une connaissance de première main, portant sur les premierstemps de la secte et sur son fondateur. Sous des formes diverses (cathares, bogomiles, etc.), les idéesmanichéennes, relançant les plus vieilles tendances qui s‘étaient fait jour déjà dans la gnose hérétique, ont étéune perpétuelle menace pour la foi chrétienne (catholique) au moyen âge. On a justement signalé le rôle qu‘ellesont joué dans un certain faux spiritualisme qui distingue toute une part de la littérature courtoise, spécialement delangue d‘oc. 159 Dès le début de l‘Islam au septième siècle des troubles politiques, précurseurs d‘insurrections futures enArabie même, au Proche-Orient et en Iran se doublent de mouvements hérétiques contestant l‘Islam orthodoxe.  160 Après Jésus-Christ.161 Nezami, poète (Gandja, Azerbaïdjan, 1140-1209). Né à Gandja, aujourd‘hui Kirovabad. Nezami passe la plus

grande partie de sa vie ans une semi-retraite consacrée à la pratique du soufisme. Étayée sur une vaste culture philosophique et scientifique et un métier très sûr, son œuvre poétique raffinée, subtile d‘une grande puissanceimaginative est d‘une importance capitale dans la littérature persane. 162 Attar (Farid Eddin), poète persan Perse vers 1119  –  vers 1190 ou 1220). On sait peu de chose sur le«Parfumeur » - Attar en arabe -, sinon qu‘il passe la plus grande partie de sa vie à Nichapour, e n Iran oriental, etqu‘il est mort lors de l‘invasion mongoles. Ce Persan chiite est l‘un des plus puissants poètes mystiques enIslam. Sur les 100.000 à 200.000 vers qui lui sont attribués, seuls quatre ouvrages fondamentaux de la mystiquemusulmane sont attestés. Par exemple, le Mémorial des saints (en prose), qui relate l‘expérience mystique de 72soufis, est un ouvrage qui met à la portée du lecteur la signification profonde du soufisme.163 Hafez, poète persan (Chiraz v. 1325  –  v. 1390). Né et mort au cœur de la Perse, à Chiraz, au point qu‘il estcouramment appelé Chirazi (« le Chirazien »). Hafez est le poète le plus populaire de l‘Iran. Son diwan poétiqueest connu, appris, lu, cité par tous les persanophones. Dernier grand poète mystique persan du maître du ghazalamoureux (échange amoureux) autour de la trinité « l´Amour, l´Amant et l´Aimé », Hafez est un poète de cour

classique dans une époque troublée, ou la disgrâce politique et la persécution religieuse sont toujours possibles.Il manifeste un hédonisme, une « libre pensée » dans la célébration parfois malicieuse des plaisirs de la vie, touten maniant, comme toujours en Iran, l‘art de l‘allusion pour échapper aux inquisitions. S‘il se réfère souvent auSaint Coran et aux quatre grands prophètes bi bliques qui y sont cités parmi beaucoup d‘autres, notamment sadilection va aux souverains mythiques de la Perse antique. Il est probable qu‘il faille lire ses poèmes au seconddegré, car nombre de métaphores comme le vin, ont une connotation mystique. Mai s c‘est l‘amour dans toutesses résonances, charnelles ou mystiques, qui au centre de ses ghazals, volontairement rendus ambigus parl‘auteur. Sereine, sceptique, l‘œuvre de Hafez possède une indubitable dimension «roma ntique » qui expliqueson immense popularité jusqu‘aujourd‘hui. 164 Djami (Nour Eddin), poète persan (Djam, Afghanistan, 1414  –  Hérat 1492). Nour Eddin Djami, bien quemembre d‘une confrérie soufie, est attaché à la brillante cour timouride de Hérat, à son souverain mécèneHossein Bayqara en particulier. Il est l‘ami du vizir et poète turcophone Mir Alisher Navoi. Son œuvre fécondecontient notamment un dictionnaire biographique des soufis. Son influence sera considérable sur les poètes

ultérieurs persans, ottomans et indiens.

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 probablement parce qu‘il possède des « intercesseurs » en ses imams et que la philosophie religieuse n‘y a jamais été « figée » comme dans le monde sunnite,du moins jusqu‘à l‘époque moderne. Cependant des confréries chiites n‘enexistent pas moins.

Aussi bien les soufis que les autorités religieuses ressentent la nécessité decirconscrire plus précisément le mouvement mystique. Pour le grand théologieniranien sunnite165 El-Ghazali166 (m.1111), lui-même mystique, les soufis désirentavant tout trouver Dieu pour vivre. L‘initiative d‘El-Ghazali est déterminantepour «réintégrer » officiellement le soufisme dans le courant sunnite général. Aucours des siècles jusqu‘à nos jours, le soufisme continue à être tenu en suspicionpar les oulémas les plus intransigeants, parfois en raison des tendanceshétérodoxes de certains de ces courants. Comme j‘ai déjà fait la remarque, il nefaut pas être un soufi pour être un mystique musulmans (le mystique musulmananonyme au milieu des musulmans). 

Lorsqu‘une réconciliation a lieu entre l‘Islam orthodoxe et les courantsmystiques, elle jouera un puissant rôle intégrateur167 dans la société musulmaneet lui permet de survivre et de se renforcer malgré l‘émiettement politiquemongol n‘est pas sans effet. Le juriste hanbalite168 de Bagdad, Abdel-kader El-Djilani169 (m.1166) combine pratique mystique et orthodoxie en fondant l‘unedes plus importantes confréries soufis du monde musulman jusqu‘aujourd‘hui :la Kadiriyyah, présente de l‘Indonésie au Maghreb, où elle est particulièrement

165 Sunnisme : Courant majoritaire de l‘Islam qui s‘appuie sur la sunna. En arabe, sunna signifie «usage »,« coutume », et le terme recouvre les pratiques des nations en général. Dans le Saint Coran et les TraditionsProphétiques, la sunna désigne les actes et les paroles de Muhammad. Les sunnites sont ceux qui obéissent à lathéorie et à la pratique de la sunna. Ils représentent donc les musulmans « orthodoxes », par opposition auxchiites : dans le monde 90% des musulmans sont sunnites et 10% chiites. Comme nous le savons déjà, rapportéeoralement par les Compagnons du Prophète, la sunna est ensuite fixée dans les Traditions Prophétiques(Hadiths), seconde source de la chariah après le Saint Coran. On distingue une sunna « confirmée » par desprécédents du vivant de Muhammad et une sunna supplémentaire concernant des aspects moins essentiels del‘Islam. 166 Ou, Al-Ghazali.167 Comme jadis par les Jésuites, et aujourd‘hui la secte Opus Dei dans l‘Église Catholique Romaine, et plus

encore en son sein, au coeur même du Vatican.168 Hanbalites : Disciples de la plus dogmatique et la plus puriste des quatre écoles de la jurisprudence sunnite,basée sur les enseignements d'Ahmed Ibn Hanbal (m.855). Celui-ci est partisan d‘une origine unique du droit,rejetant l‘opinion personnelle et le raisonnement par analogie, car il est hostile à une théologie spéculative, celui-ci ne pouvant introduire des innovations, pécheresses par rapport au Saint Coran et aux Traditions Prophétiques.La jurisprudence des hanéfites a fourni le système légal officiel des Abbassides, des Seldjoukides et desOttomans. Aujourd‘hui, le hanéfisme prédomine en Turquie et dans les États anciennement ottomans – Croissantfertile, Égypte, ainsi qu‘en Asie centrale. 169 Abdel-kader El-Djilani (471/1079-561/1165-66) , fut le fondateur de la presque première et plus populaireOrdre Soufi. Il naquit à Jilãn en Iran. Il arriva à Bagdad à l‘âge de dix-huit, et consacra son temps à l‘étude duSaint Coran, les hadiths et  fiqh, en accomplissait son sulûk  (le parcours sur la voie soufi) sous la direction duCheikh Hammãd ‘-Dabbãs (m. 525/1130). Il commença ses sermons 50 ans, et rassembla à son écoute demilliers de personnes. Un livre à ne pas manquer de lire : Enseignements Soufis (Al-Fath Errabbãni wal Faydh

Errahmãni) par Abd El-Qader El-Jilani, aux Éditions Al-Bouraq, Beyrouth – Liban.

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populaire. Cette confrérie sait endiguer les débordements de la religionpopulaire et du maraboutisme170. L‘un des grands mystiques musulmans,l‘Afghan El-Houdjwiri, mort à Lahore vers 1075, musulman sunnite des plusorthodoxes, concilie avec bonheur théologie et mystique : il a laissé le plus

ancien traité persan de mystique connu. La vision du plus grand théoricien dumonisme171 et du panthéisme172 soufi, l‘Andalou Ibn Arabi173, mort à Damas en1240, est primordiale sur le plan intellectuel. Elle prône l‘absolue immanence de

170 Marabout, vocable inventé par les Français dans leurs colonies d‘Afrique du Nord et de l‘Ouest, d érivé del‘arabe marbout «attaché à Dieu ». C‘est aussi le nom des guerriers de la foi » vivant dans des monastères-forteresses (ribat) et dont les plus célèbres furent les Almoravides. S‘il existe malheure usement en Orientmusulman, le culte des saints, souvent lié à des confréries soufis, connaît une grande ferveur en Afriqueoccidentale, et surtout, au Maghreb. C‘est là qu‘il s‘est développé spectaculairement au cours des siècles, malgréles sévères condamnations à juste titre des oulémas sunnites et des musulmans modernistes. Les croyances populaires créditent le marabout d‘un pouvoir d‘intercession particulière pour obtenir une grâce divine (baraka) 

et il est invoque dans les prières. Son tombeau (ziyara),  citadin ou campagnard, est l‘objet des visites. Onl‘invoque pour obtenir une guérison, pour être dépossédé de Satan ou contre la stérilité. Le marabout peutprotéger un pays, une ville, ou être un modeste saint local. Au Maroc, sa célébration suscite lors des foires, laferveur religieuse de foules considérables. Parmi les marabouts les plus célèbres du Maghreb, on peut citer lepatron de Fès, Moulay Idriss (deuxième souverain idrisside, neuvième siècle), le patron de Tlemcem, SidiBoumedienne (Bou Madyan, douzième siècle, originaire de Séville), et Sidi Mehrez, patron de Tunis.171 Le monisme est un système suivant lequel le monde n‘est constitué que d‘une seule substance, pour lequell‘objet auquel s‘applique la pensée est un. Les systèmes philosophiques idéalistes, ou monisme spiritualiste,soutiennent ainsi que la seule réalité est celle de l‘esprit et que le monde matériel n‘est qu‘une protection decelui-ci. Se dit aussi de tout système qui exagère l‘unicité du réel, au point d‘absorber l‘homme dans le monde,et monde en Dieu. Cette conception est cependant démentie par la concordance des témoignages humains ausujet de leurs perceptions et par le fait que ces perceptions font irruption dans la suite de nos états de conscience,sans aucun lien logique avec ceux-ci.172

Le panthéisme :Système religieux ou philosophique qui identifie Dieu et le monde (divinisation de la nature).C‘est une doctrine philosophique qui confond Dieu avec le monde, au moins en ce sens qu‘admettent la parfaiteunicité (ou univocité) de l‘être, elle ne distingue pas l‘être de Dieu de celui du monde. Dieu n‘est alors que lemonde considéré dans son unité et sa totalité. La plupart des philoso phies de l‘Inde, comme le néoplatonisme dePlotin et de ses disciples, et à notre époque moderne occidentale de Hegel, peuvent être considérés comme lesformes diverses du panthéisme. Comme tendance, le panthéisme se révèle toutes le fois que la transcendancedivine est méconnue ou minimisée. C‘est le cas dans toutes les formes du monisme idéaliste. Moins fatal, ledanger existe dans les différents systèmes ontologistes. Mais on ne doit pas pour cela trop se presser d‘appliquer la qualification de panthéiste à tous les systèmes qui soulignent très fortement l‘immanence de Dieu, particulièrement dans sa créature spirituelle. S‘ils tiennent en équilibre avec cette affirmation une affirmationnon moins décidée de la transcendance de Dieu, si près que leurs formules s‘approchent des formules dupanthéisme, elles ne sauraient en être taxées.173 Ibn Arabi (Muhyi Eddin), mystique (Murcie 1165  –  Damas 1240). Ibn Arabi étudie à Séville, la capitale

almohade, et entre à l‘âge de seize ans dans la voie soufie. Nommé à d‘importantes fonctions, il les abandonne àla suite d‘une crise mystique et part étudie les sciences religieuses à Tunis, La Mecque, Bagdad, Konya, avant des‘installer à Damas, où il meurt sans avoir revu l‘Andalousie. Ce grand mystique espagnol musulman, nourri dephilosophie hellénistique et gnostique, ne conçoit pas de différences fondamentales entre sunnisme et chiisme.Malgré des vues considérées comme hétérodoxes, il est surnommé par les oulémas «le Vivificateur de lareligion » et «le plus grand des maîtres (soufis) ». Sur les quelques trois cents ouvrages poétiques et religieuxqu‘il a écrit, l‘un des plus importants et les illuminations mecquoises, qui, en 560 chapitres, étudie laconnaissance mystique sous tous ses aspects. Sa philosophie, basée sur l‘unicité de Dieu, dogme central et primordial de l‘Islam, fait de l‘homme une possibilité divine, «monisme », qui lui faut foudres des théologiensorthodoxes. Son testament spirituel, la sagesse des prophètes, expose les messages des prophètes, d‘Adam àMuhammad, à ses yeux reflets de la Révélation divine, messages qui acquièrent leur signification suivant celuiqui les reçoit. Il s‘agit ici d‘une vision audacieuse pour l‘Islam, censé sceller dans une forme achevée etsupérieure les religions précédentes. C‘est à partir de la pensée d‘Ibn Arabi que le soufisme se codifie et

s‘organise en confréries. 

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Dieu qui absorbe l‘amant, l‘amour, le monde entier  et les hommes. Même lesmusulmans attirés par la profondeur et la sincérité de sa pensée, exprimée dansdes écrits sublimes, restent perplexes.

A partir du dixième siècle, des confréries soufies s‘organisent sous le patronagedes cheikhs qui sont à l‘origine d‘écoles validées par des chaînes detransmission comme les Traditions174, et constituent en même temps desgénéalogies spirituelles. Ce lien unit des nouvelles formes communautaires,allant des cercles ésotériques aux derviches175 vagabonds : de nouveaux rites

174 Par exemple, la succession apostolique dans les Églises Catholique Romaine et Orthodoxe, Vieille Catholiqueet Anglicane.  Les premiers siècles de l‘Église nous ont montré l'idée apostolique de cette "organisation" descommunautés chrétiennes; et c'est ce schéma qui est à la fois véritablement catholique et seul respectueux dudésir comme du vouloir de Jésus Christ. L‘Église du Prophète Jésus a été fondée par Lui-même sur la Foi quel'Apôtre Pierre confessa le premier, et non sur sa propre personne. C'est l'explication qu'en donnèrent mille ans

d'histoire de l‘Église ainsi que l'exégèse des pères de l‘Église pendant les cinq premiers siècles; parmi eux SaintCyril d'Alexandrie, Saint Hilaire de Poitiers, Saint Jean Chrysostome et bien d'autres. Les chrétiens apostoliquescroient donc que le Christ a institué son Église visible dont il est le CHEF UNIQUE . Prolongeant son œuvre,l‘Église continue dans le temps la présence du Verbe Incarné. Par elle, la vie divine est communiquée aux âmes.On a souvent présenté l‘Église comme "le corps mystique de Jésus Christ". Jésus Christ a également fondé sonÉglise en envoyant aux nations le collège des douze Apôtres qui avaient été choisis par Lui. Ces Apôtres étaientrevêtus d'un triple pouvoir d'enseignement (prédication de l‘Évangile), d'Ordre (administration des sacrements,direction des fidèles) et de sanctification. Conformément à l'enseignement constant de l‘Église, les chrétiensapostoliques croient que les pouvoirs des Apôtres ont été transmis aux Évêques leurs successeurs dans la suitedes temps. Les ministères sacerdotaux subviennent donc aux besoins des âmes pour édifier perpétuellement leCorps du Christ qui est l‘Église. Les Apôtres ont donc répandu et prêché la Foi chrétienne. Ils ont groupé desfidèles et proposé des prêtres et des diacres aux églises qu'ils fondaient, en gardant la haute direction par déverseux. Cependant les Apôtres communiquèrent bientôt la plénitude de l'Ordre à des disciples particulièrement

aptes. Ces derniers se fixèrent dans les régions évangélisées ou à évangéliser et rayonnèrent à partir de ce pointimpact.  En résumé, les documents de la primitive Église prouvent que les Apôtres ont institué la dignitéhiérarchique supérieure, connue plus tard sous le nom d'épiscopat, en élevant certains disciples à la plénitude del'Ordre, et en leur communiquant, soit immédiatement, soit avant de mourir le pouvoir d'ordre, confirmant lepouvoir de juridiction, ou mission divine, dont ils étaient les dépositaires. Les évêques sont donc institués pourcontinuer la mission munis des pouvoirs dont Jésus Christ avait investi le collège apostolique en vertu de sapuissance divine. C'est dans ce sens qu'ils sont aussi appelés "Successeurs des Apôtres". La condition de latransmission valide de l' épiscopat : Elle fut formulée par le grand Docteur de l‘Église, Saint -Augustin, Évêqued'Hippone, en rapport avec la réconciliation avec l‘Église, au Vème siècle, des schismatiques donatistes et elle estexprimée comme suit: <<En vertu du caractère indélébile qui lui a été conféré à sa consécration, un Évêqueconsacré validement, mais excommunié par la suite ou seulement séparé de l‘Église, garde le pouvoir detransmettre des Ordres valides à d'autres qui, à leur tour, peuvent les transmettre validement, en dépit de leurschisme>>. Ce fut à la faveur de cet enseignement que le clergé donatiste fut reçu à nouveau dans l‘Église sans

réordination. Cette doctrine Augustinienne précisée par Saint-Thomas d'Aquin fut définie par le Concile deTrente comme Dogme de Foi. Elle assure la validité et la pérennité de la vie sacramentelle à travers les péripétiesnavrantes de l'histoire de l‘Église. 

175 Mot d‘origine persane «darwish » - le mot «derviche » désigne généralement dans le monde musulman lesoufi, c‘est-à-dire le mystique membre d‘une confrérie et attaché à un maître spirituel (cheikh) et parfois à un«couvent » (khanqah en persan, tekké en turc, zaouiyah ou ribat en arabe). Au Maghreb, on les appelle «frères »(ikhouans). Dans le monde turco-iranien, le terme «derviche » désigne un soufi errant mendiant (en arabe  fakir ),«pauvre ». Sous les Mamelouks, ils jouissent d‘une certaine considération de la part des théologiens, mais enrègle générale, les oulémas les soupçonnent de tendances hétérodoxes. C‘est, par exemple, le cas des derviches«calenders », du persan Qalandari, cités dans les Mille et Une Nuits, qui se répandent, en particulier au treizièmesiècle, du Turkestan au Maroc. Ils choquent par leurs doctrines, peut-être influencées par les pratiques hindoues,par leur vestimentaire et par leur comportement public. Des ordres de femmes derviches existent également. Des

derviches ont été à l‘origine de révoltes contre le pouvoir, tels les partisans de Baka Ishak en Anatolie au

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d‘adoration collective de Dieu apparaissent : « remémoration » (dhikr) de Dieu ;techniques physiques pour atteindre l‘anéantissement de soi, par exemple dansla danse (sama)  des mevlévis d‘Anatolie. Ce rôle spirituel n‘empêche pas lesconfréries d‘agir politiquement, que ce soit auprès « des guerriers de la

foi »(ghazis) des frontières ou dans les états constitués. L‘Empire ottoman

176

 

treizième siècle, ou les Bektachis chiites («chapelains » des janissaires) dans l‘empire ottoman, du quinzième audix-septième siècle. A la fin du dix-neuvième siècle encore, les guerriers de la foi du Mahdi du Soudan,Mohammed Abdallah, adoptent le titre de «derviches » pour se lever contre le pouvoir turco-égyptien (1881-1898). Les états modernes on interdit les ordres de derviches comme pendant longtemps la Turquie (sousMustafa Kemal), ou tiennent ceux qui subsistent sous surveillance en les accusant entre autres d‘hérésie ou defavoriser l‘intégrisme. Dans le Christianisme, plutôt chez les Catholiques et O rthodoxes, les derviches ou fakirsse nomment ermites ou moines errants. Les sources ne permettent pas de retrouver une origine sociale ou

 juridique commune à tous les ermites : la vocation de la solitude n‘est pas liée à une condition déterminée. Cesont les récits ou les vitae qui donnent des indications précises et qui permettent de situer les ermites d‘uneextrémité de l‘échelle sociale (la haute noblesse) à l‘autre (les roturiers). La définition même de l‘ermite est

quelqu‘un qui se retire de la vie active pour mener une vie de solitaire. Un solitaire dans sa cabane songeai t àautre chose qu‘à rédiger un récit de ses expériences. Comment des actes auraient-ils pu être délivrés à sonintention. Il recherchait la solitude, mais  point la stabilité. Dans la chrétienté, l‘ermite ne figure dans les sourcesqu‘accidentellement, lorsque son expérience a connu un tel succès qu‘un établissement religieux s‘est perpétuéaprès son départ ou à sa mort, là où il vivait, lorsqu‘on a continué à y vénérer sa mémoire. La solitude querecherchent les ermites doit être interprétée en deux sens : elle est solitude extérieure ou intérieure. Quoique lessources ne fassent normalement pas la distinction, une étude approfondie des sites occupés, plus spécialement par les cisterciens, prouve que l‘isolement n‘était pas si grand qu‘on le croit. La maison, la cella ou cellula quese construit l‘ermite est toute simple ; cabane de branchages, recouverte d‘un chaume léger, elle prouve le lienqui unit l‘ermite à la nature. Établir une distinction très nette entre vie spirituelle et vie matérielle n‘est pas chosefacile, car la vie spirituelle conditionne profondément l‘autre et vice ve rsa. La solitude n‘est pas un but en soi,mais doit amener l‘ermite à tout abandonner pour suivre le Prophète Jésus (le Christ), afin de gagner le Paradis.La solitude aidera l‘ermite à prier sans cesse, de jour et de nuit, et à parvenir à la contemplation pure. De fait,

« contempler » sera rendu dans la plupart des textes par vigilare, « être éveillé jour et nuit » ; c‘est ce qui rendl‘ermite sa vie si dure. Le sommeil et Satan (l’antiquus inimicus ou le mal artifex), deux danger liés l‘un àl‘autre, devraient être combattus par une mortification sévère  : flagellation, quelques fois bains dans l‘eauglaciale toutefois en Occident ; chez d‘autres, et le plus souvent, jeûne extr êmement rigoureux et habillementgrossier, témoins d‘un dénuement complet. Normalement l‘ermite n‘entre pas tout à fait seul dans son désert : onest deux ou trois même au début, avant même qu‘on puisse parler d‘une première expansion. C‘est autour de cenoyau primitif de deux ou trois ermites que va se former une plus grande communauté. Finale ment, l‘ermite enquête d‘une solitude perd de vue que toute terre, si inculte ou désolée soit -elle appartient à quelqu‘un. Soninstallation ne sera pas dénuée de difficultés, surtout lorsque la communauté grandit et que le défrichementperturbe la faune ou porte tort à la végétation.. Comment se comportaient envers les ermites les autoritésecclésiastiques, dont le rôle ne se limitait pas à celui des propriétaires ? Les évêques, quand ils s‘attelèrent à laréforme grégorienne, ne pouvaient être favorables à cette voie. Ne voyons-nous pas ici un parallélisme avec lesoufisme errant (l‘affaire d‘une personne) qui se prépare petit à petit à recevoir de nombreux adeptes, et devenir

ainsi une communauté ( cénobitisme)?176 176 L‘Empire ottoman : C‘est pendant les quarante-six ans de règne (1520-1566) de Soliman le Magnifiqueque la civilisation ottomane connaît son apogée, avant d‘entamer une lente décadence. Talents et riche ssesaffluent à Istanbul, à la fois capitale multi-ethique d‘un empire aux institutions stabilisées, centre d‘une culturematérielle stabilisée, centre d‘une culture matérielle prodigieuse et plus grande ville du monde connu d‘alors(700.000 habitants, le double de Paris et le quintuple de Londres. C‘est dans leur architecture, en partie héritéede Byzance, mais qui développe rapidement un style distinctif, que les Ottomans ont laissé l‘empreinte la plusdurable grâce au grand architecte Sinan (1489-1588) : madrassas (universités religieuses), hammams, ponts et,surtout, mosquées somptueuses – Souleymaniye à Istanbul, Selimiye à Edirne. Les arts décoratifs atteignent dessommets : céramique à décors floraux d‘Iznik qui ornent mosquées et palais, textiles de Bursa, tapis d‘Uçak,

 joaillerie, tout sorti des ateliers impériaux. La calligraphie, l‘art du sceau (tughra), les arts du livre connaissentun brillant développement. La miniature acquiert une personnalité propre sous l‘influence de la Perse et duréalisme pictural européen pour dépeindre la vie de la cour, les fêtes, la guerre, la vie citadine, les corporations.

Malgré son relatif conformisme, la poésie brille d‘un vif éclat, encouragée par le sultan, poète lui-même et lettré

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dans les trois langues de culture de l‘empire : arabe pour la religion et le droit, persan pour les belles lettres, turc  pour l‘administration et l‘histoire. Quelques poètes de cour s‘illustrent alors : Fouzouli, Baki, Zati. On peutégalement citer l‘œuvre du géographe Piri Reis et des historiens-chroniqueurs Saadeddine et Evliya Tchelebi.Mais la vie intellectuelle stagne du fait de l‘influence pr épondérante des classes religieuses passéistes et hostiles

aux débats d‘idées. Une lente décadence s‘amorce peur après le «bouquet final » de Soliman le Magnifique. Eneffet, repliés sur un sentiment de supériorité en tant que musulmans, les Ottomans ne s‘intéresseront auxinnovations, surtout sous formes de «recettes » militaires que tardivement, alors que l‘Europe détient depuisdeux siècles les moyens politiques, commerciaux, matériels et militaires qui lui permettront de s‘imposer aumonde. Il est révélateur, par exemple, que si l‘imprimerie est introduite et autorisée dès ses débuts dans l‘Empireottoman au profit des Gens du livre minoritaires (juifs, grec et arméniens), il faudra attendre 1727 pour que desouvrages turcs en caractères arabes puissent être imprimés, du fait du, caractère sacré de la langue arabe.L‘accession du sultan au trône, du fait de la multitude des prétendants nés dans le harem impérial obéit jusqu‘à lafin du seizième siècle à ce que l‘on a appelé la «loi du Fratricide », promulguée par Mehmed II (ou Mehmet), leconquérant de Constantinople (1453). Afin de préserver la dynastie de sanglantes luttes de succession, leprétendant le mieux placé faisait étrangler ses frères et demi-frères lors de son accession au trône. A partir dudix-septième siècle, le sultan toujours monarque absolu et «commandeur des croyants », se contente d‘interner les prétendants potentiels dans la prison dorée du harem de Topkapi, qui tend de devenir un puissant foyer

d‘intriqués politiques ; certains finalement appelés au pouvoir après des années d‘oisiveté, en ressortentignorants de tout, voire débiles. Pour gouverner un empire universel composé d‘une multitude de peuples, lesultan Soliman, appelé par les musulmans « le Législateur » - El Quanouni, crée des recueils de lois (qanun-nameh)  adaptées et s‘appuie sur une hiérarchie administrative composée à son apogée de fonctionnairescompétents, dirigés par le grand vizir. Certains, remarquables, ont marqué l‘histoire, comme Rüstem Pacha,Sokollu et la famille des Köprölü au dix-septième et dix-huitième siècles. A partir de cette époque d‘ailleurs, legrand vizir est le chef effectif du gouvernement, qu‘il dirige de ses bureaux de la Sublime Porte (Bab-I Ali),située à l‘extérieur du palais de Topkapi. Il supervise des secrétariats spécialisés (finances, juges, garde dusceau, chancellerie) dont les responsables sont issus de la classe des oulémas (docteurs en sciences religieuses)ou de celles des militaires (askeris). Jusqu‘au dix-septième siècle, ces derniers sont à la tête de la plus puissantearmée de l‘Europe dotée d‘une redoutable artillerie, face aux ennemis principaux de l‘empire, Habsbo urg etSéfévides persans. A partir des arsenaux d‘Istanbul, la flotte, sous les ordres du grand amiral (kapudan pacha), règne sur la Méditerranée orientale -  jusqu‘à la défaite navale de Lépante en 1571 – et un temps sur le golfe

Persique et la mer Rouge. Les principaux dignitaires assistant plusieurs fois par semaine au Conseil (diwan) àTopkapi, véritable ville dans la ville où vivent près de vingt mille personnes. Extraordinairement efficace à sonapogée, la bureaucratie ottomane dresse des recensements précis des ressources et des populations de l‘empire  pour lever l‘impôt et déterminer une politique intérieure cohérente, alors même que, aux seizième et dix-septième siècles, l‘Empire ottoman connaît une prospérité matérielle réelle et un essor démographique importantqui favorisent un commerce intérieur prospère et ce jusqu‘à la colonisation progressive de son économie par lespuissances européennes. Les provinces sont supervisées par les deux gouverneurs généraux (berlerbeys) deRoumélie (Balkans) et d‘Anatolie qui coiffent les gouverneurs (beys) de régions (sandjaks) subdivisées en fiefs(timars) donnés aux cavaliers (sipahis) charges de lever des troupes en cas en cas de besoin. Mais la plus grandeoriginalité du système de gouvernement ottoman est,  jusqu‘au dix-septième siècle, l‘institution des «esclaves dela Porte », militaires  –  dont les célèbres janissaires et hauts fonctionnaires d‘élite «recrutés » selon les besoinstous les trois ou sept ans par une levée autoritaire périodique (devshirmé) d‘enfants chrétiens ruraux. Coupés detoute racine et fidèles à la seule personne du sultan, ils sont, après une sévère sélection, éduqués au palais après

avoir été converti à l‘Islam. Ils forment l‘élite administrative et militaire de l‘empire. Beaucoup parviennent ainsiaux plus hautes fonctions de l‘État : la majorité des grands vizirs, des chefs militaires, des hauts fonctionnaires etdes gouverneurs de province seront ainsi à la fois d‘origine non turque, servile et chrétienne –   l‘esclavage nepouvant en principe s‘appliquer à des musulmans. Mais jamais les sultans ne favorisent la création d‘unearistocratie héréditaire et entreprenante qui aurait limité leur pouvoir absolu. La société ottomane se divise endeux « classes » principales : autour du souverain, la haute hiérarchie de l‘État –  elle-même partagée entre« militaires », « bureaucrates » et hommes de religion (oulémas) -, non as treinte à l‘impôt, et les sujets (reayas), musulmans ou non, qui, eux, le sont. Les sujets sont subdivisés en paysans et pasteurs, d‘une part, et marchandset artisans citadins, d‘autre part, la possibilité de passer de l‘une à l‘autre de ces subdivisions étant restreinte. Laclasse marchande, embryon d‘une bourgeoisie, n‘a jamais joui d‘un pouvoir représentatif semblables à celui desbourgeois européens, car elle est embrigadée dans des corporations qui ne sont pas de groupements demarchands libres –  comme dans l‘Europe médiévale -, mais des organisations placées sous l‘étroit contrôle de labureaucratie de d‘État, dont  le pouvoir d‘initiative dépend du seul sultan. Le pouvoir absolu de celui-ci ne

reconnaît jamais l‘existence d‘instances intermédiaires ni même la notion de personne morale à aucun groupe.

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doit aussi réduire à grand- peine les révoltes des derviches bektachis d‘Anatolie,hétérodoxes et «chapelains » des janissaires. Et c‘est la confrérie soufie chiiteturkmène177 des «Bonnets Rouges » (Kizil Bash) qui hisse les Séfévides aupouvoir en Perse en 1501. Les confréries soufies  –  au moins deux cents

répertoriées et une centaine active  –  sont présentes dans toutes les régions del‘Islam et dans tous les milieux. Aujourd‘hui encore, leurs saints ou maîtresspirituels sont honorés de leur vivant et leurs tombes abondamment visitées parde nombreux musulmans : celle d‘El-Djilani à Bagdad  –  transformée ensanctuaire grandiose par Soliman le Magnifique -, du gnostique égyptienDhoun-Noun près des Pyramides au Caire, de Sidi Boumedienne (AbouMadyan) à Tlemcen (Algérie), sans parler des tombeaux de poètes soufispersans comme ceux de Roumi à Konya et de Hafez à Chieras.

Si nous considérons ce qu‘est en réalité le Soufisme, nous voyons que ce n‘est pas un mouvement récent dans l‘histoire du mysticisme. L‘origine des Soufis,nous l‘avons vu remonte à la naissance de l‘humanité. Le prophète Adam en tantque premier homme qui pénétra les profondeurs de la vie fut le premier Soufi.Son rayonnement attira autour de lui des adhérents, et c‘est de cette façon que seforma la première école de la Sagesse et que débuta le Soufisme. Ainsi, à toutesles époques dans la religion d'Allah, se sont élevés de grands hommes, quiavaient une connaissance et un pouvoir de diriger au-dessus de ceux de leurscontemporains.

Ceux que nous appelons aujourd‘hui Soufis ne se sont pas donnés ce nom à eux-mêmes ; il leur a été donné par d‘autres, car un véritable Soufi est pur de toutedénomination. « Soufi » vient en effet du mot arabe «Sâf » qui veut dire« pur » : pur de distinction et pur de différences. Mais on pourrait dire aussi quele mot « Soufi » vient du grec « Sophia », qui signifie « sagesse ». Un soufi estavant tout un musulman, et comme on l‘a dit au début de cette étude, il ne fautpas être un soufi pour pratiquer le mysticisme. Le musulman anonyme peutfacilement parcourir la voie mystique sans pour cela adhérer à un Maître

La terre étant considérée comme appartenant au sultan, le sort de la paysannerie est dur, et, avec la décadenceéconomique de l‘empire, celle-ci tend à être peu productive et à se replier sur ses besoins immédiats. Lesnombreux Gens du Livre, juifs et surtout chrétiens, sont régis par le système du « millet » - communautéreligieuse et non éthique  – pour gérer leurs affaires communautaires (religion, justice, finances) sous l‘égide deleur chef religieux (patriarche, grand rabbin). Pour terminer résumons en quelques lignes la dynastie desOttomans (1281-1924). Avant la fin du treizième siècle, on connaît peu de choses sur les Osmanlis  –  « filsd´Osman » - les futurs Ottomans. Ils semblent avoir fait partie d‘une vague de nomades turkmènes venue de l‘estqui repoussèrent les Byzantins devant eux. Ils sont, un temps, attachés aux sultans Seldjoukides de Konya.L‘invasion mongole et le déclin Seldjoukides consécutif entraînent leur migration vers le nord-ouest del‘Anatolie. 177  Les Turkmènes (qu‘on appelait aussi «Turcomans »), Turcs de la confédération «oghouz » partis duTurkestan oriental aux dixième et onzième siècles, étaient de redoutables cavaliers nomades adonnés à la razziad‘esclaves. Ils parviennent par vagues au Moyen-Orient à la suite des Seldjoukides, puis arrivent en Anatolie

grâce aux invasions mongoles.

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spirituel, car le mysticisme est simplement la compréhension de la vie dans lareligion d‘Allah. 

Un Soufi vit dans la contemplation de l‘Unicité «La ilaha ill-Allah ». Comme il

y a un seul Dieu, une seule vie, une seule humanité, ainsi voit-il une seulereligion, un seul mysticisme, une seule Vérité, et cette contemplation de l‘Unitél‘unit à tous les êtres : un autre être est pour lui plus qu‘un frère. 

Le mystique, qu‘il soit le musulman anonyme ou un soufi, il se cherche avanttout lui-même, en cherchant son véritable Moi. Le principe «connais-toi toi-même », écrit sur le fronton du, temple grec, était enseigné aussi en Arabie parle grand Soufi Ali. « Connais-toi » comme quoi ? Comme nature, commeaptitudes, comme caractère ? Beaucoup plus. Il y a encore cette partie de l‘êtreque nous connaissons que fort peu. Nous connaissons le corps, les mouvementsdu cœur : joyeux, attristé, ému ou affligé ; peut-être croyons-nous que nousavons une âme. Mais comment avons-nous un témoignage de son existence ? Onconnaît cette âme en la dévoilant.

Les soufis disent que l‘âme est recouverte d‘une montagne constituée par lecorps et l‘esprit. Il s‘agit simplement d‘enlever ce qui cache la lumière. LeTrésor, c‘est l‘essence de tout ce qui nous plaît dans la vie intérieure. Il es trecouvert à l‘aide d‘une lumière intérieure qui existe en nous tous, mais qui estcachée. Les soufis, pendant de milliers d‘années, se sont transmis les moyens

d‘allumer la torche. Pour cela, ils enlèvent de leur conscience tout ce dont on esthabituellement conscient. Le soufi oublie son corps, puis son esprit. Quand iln‘est plus conscient de ce qui se passe dans le monde physique ou dans lemonde mental, il devient conscient de son âme, et par là, il arrive à la plénitudede la vie.

Hasan al Basri (mort en 728) fait partie des plus célèbres parmi les hommes dontla conception de la vie religieuse était essentiellement ascétique. Elle reposaitsur la piété, la pauvreté et le mépris des biens matériels. Par la réflexion,

l‘examen de conscience (muhasaba) et la soumission totale à la volonté divine,l‘ascétisme de Hassan al Basri entendait aboutir à un état de contentementintérieur (ridhâ) dans lequel la tension entre la volonté divine et la volontéhumaine est finalement résolue. Hassan al Basri eût de nombreux disciples quirenforcèrent à Basra le courant de pauvreté, de piété e de dévotion (wara’,taqwâ). Sa solitude était son unique consolation, et penser à Dieu sonoccupation la plus chère ; la charité divine qui brûle en son cœur, se r épandnaturellement sur toutes les créatures : toutes il les aime, comme des reflets de labeauté de Dieu.

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S‘occuper seulement des choses extérieures donne une vie incomplète. Si nouspassons par une expérience qui nous donne une émotion profonde, les chosessuperficielles nous paraissent peu importantes. Si un être passe de la vie ducorps et de l‘esprit à la vie intérieure, il entre dans un domaine plus vaste que la

vie ordinaire, et celle-ci perd de son importance. L'ascèse (al-Mujahada) estnécessaire pour un temps dans les commencements de la vie mystique (ouspirituelle), et surtout comme préparation. Purifiée de ses vices, l‘âme peut alorsentrer dans la voie qui doit la conduire à la proximité de Dieu par l‘obéissance,la contemplation, l‘amour, etc. Cette voie, ce chemin, se parcourt en plusieursétapes, dont chacune est caractérisée par l‘acquisition de certaines qualitéssalutaires (al-munjjiyat), qui ne sont pas  précisément les vertus opposées auxvices détruits, mais plutôt des degrés de perfection spirituelle nommés demeuresou stations (al-maqamat), où l‘âme s‘élève dans son ascension graduelle vers laproximité de Dieu.

Lorsque le Soufi contemple Dieu, il le fait avec un abandon complet de sapersonnalité ; quand il adore Dieu, il s‘oublie lui-même ; quand il vit dans lemonde, il se dit qu‘il est appelé à agir comme un individu, il cherche unemanière harmonieuse d‘y vivre ; il cherche à faire de sa vie une expression del‘amour, qui est l‘essence de tous les êtres. Pour le mystique, en tous ses actes,extérieurs et intérieurs, la proximité de Dieu est sa motivation par excellence. Ilne peut trouver aucun plaisir aux choses de ce monde ; sauf en liaison avec sonobjectif : la proximité de Dieu. Et, les principaux fruits que l‘amour divin

produit dans le cœur sont : la familiarité avec Dieu et la complaisance en sonbon plaisir.

Les Soufis ont été connus dans l‘histoire comme des hommes qui exercèrent uneinfluence établissant l‘harmonie. C‘était leur réalisation de l‘Unicité qui leur donnait cette influence. Car, dans ce domaine, la compréhension n‘est passuffisante ; celui qui a compris l‘Unicité –  chose facile  –  a besoin d‘un grandeffort pour la réaliser. Certains disent : « Nous devons être vos ennemis parceque nos buts sont différents des vôtres ». Un Soufi ne dira rien de tel. Il

cherchera de s‘accorder avec tout ce qui l‘entoure, se demandant de quelle façonil pourra se placer pour voir les choses du point de vue d‘un autre. C‘est cetesprit qui peut établir l‘harmonie entre les individus et les nations. C‘est unecharité qui apparaît d‘abord à l‘égard des frères en religion, tremblant devant ledanger que quelqu‘un perde sa foi et de tomber ainsi dans la disgrâce de Dieu.

Le Soufi, au premier pas qu‘il fait sur le sentier spirituel, reconnaît un frère danschacun des êtres ; il cherchera à vivre une vie de réciprocité, à ne pas faire sapart plus grande que celle des autres, ni celle des autres plus grande et la sienne

plus petite. Ceci l‘amène tout naturellement à un second degré de moralité, où il

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  préfère qu‘un autre ait une part plus large que la sienne, où il veut accomplir davantage pour les autres et moins pour lui. C‘est un état naturel ; il ne doit pasy être forcé, car la contrainte ap porterait la souffrance. Ce n‘est que lorsqu‘onpeut vivre cette morale, sans ressentir de regrets, en y portant sa préférence,

qu‘il faut le vivre. Alors se développe la phase du renoncement naturel, oùl‘homme ne désire plus rien ; il n‘éprouve pas de plaisir à cueillir les fleurs.C‘est ainsi qu‘il agit pour toutes choses dans la vie.

Afin d‘arriver à ce développement, le Soufi prend la voie de l‘effacement duMoi. Il voit que chacun de nous est naturellement préoccupé de lui-même, quecette préoccu pation dans la vie grandit et qu‘il faut y veiller, sinon elle prend untrop grand développement. Chez le petit enfant, la première phase qu‘onremarque, c‘est qu‘il n‘est pas conscient du fait que tout ce qui existe ne luiappartient pas ; il n‘est pas conscient de son individualité, mais il est conscientde tout ce qui existe. Il a conscience du feu, le soleil, la lune ; mais si on lui dit :« Non, tu ne peux avoir le feu, le soleil, la lune », il est attristé ; il croyait quetout se trouvait à sa portée. A mesure que l‘enfant grandit, il commence à sentirses limites ; ses aspirations, ses désirs, en étant contrariés, se font plus vifs.Ainsi en vient-il à insister davantage sur la personnalité. Si l‘on comprend cela,on tâche de diminuer cette insistance et de l‘effacer ; celui qui y parvientconstate qu‘il n‘a rien perdu ; il a gagné, son esprit s‘est épanoui. Si on contraireon affirme constamment : « Je veux ceci, je veux cela », le Moi grandit de plusen plus.

Lorsque aujourd‘hui on parle de Soufisme et de ses Ordres (institutions, écoles,fraternités, et les différentes voies), doit-on faire la distinction entre :

(a) Le Soufisme accepté par l‘Islam. (b) Le Soufisme qui n‘est pas souhaité (qui n‘est pas dirigé suivant

les prescriptions de l‘Islam, et n‘est donc pas accepté). 

Cette distinction est d‘une importance primordiale. Le vrai Soufisme demeure

endéans les limites du Saint Coran et de la Sunna, et ne les dépasse en rien.Parmi les institutions autorisées il existe malgré toutes des petites différences,mais tous s‘abritent sous la lumière dirigeante du Saint Coran et de la Sunna.

Les douze Ordres acceptés par l‘Islam sont :

1.  Le Kadiriyye2.  Le Rifaiyye3.  Le Bedeviyye

4.  Le Cehriyye

7.  Le Naksibindiyye8.  Le Nevleviyye9.  Le Bayramiyye

10. Le Halvetiyye

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5.  Le Bektasiyye6.  Le Saziliyye

11. Le Melamiyye12. Le Sabanniyye

La ville de Gand en Flandres, Belgique compte deux fraternités soufies, l‘une

dans la chaîne de Naksibendi (Naksibindiyye), et l‘autre de la Kadiriyyah fondéenous le savons déjà par le juriste hanbalite de Bagdad Abdel kader El-Djilani.Nul ne peut joindre les deux fraternités sans s‘être d‘abord converti à l‘Islam,suivant scrupuleusement les obligations et préceptes fondamentaux de l‘Islam,obligatoires pour tous les musulmans178.

Le Cheikh de cette chaîne particulière de Naksibendi (Naksibindiyye)179 estAbdulbaki de Menzil en Turquie. En Belgique, ils sont représentés à Anvers,Gand (Gent), Zele, Bruxelles, Beringen et Genk. Le bras droit d‘Abdulbaki,Yarbayimiz Mehmet Ildirar responsable pour l‘Europe réside en Allemagne, àCastrop Rauxel, près de Dortmund. Là une ancienne usine fut transformée enMosquée et un Super Marché. Il attire chaque semaine le samedi soir près demille soufis. Yarbay comme on l‘appelle, ancien colonel de l‘armée turque, quiest ni un imam ou même théologien tient son auditoire en haleine par sesconférences de 23.00 hrs le samedi soir jusqu‘au dimanche matin 04.00 à 05.00hrs, chaque semaine.

La condition d‘entrée dans cette fraternité est un rituel que chacun accompliindividuellement en privée chez lui, que voici :

LES HUIT CONDITIONSPOUR ENTRER DANS LA FRATERNITÉ DE NAKSIBENDI

(si possible manger et boire un tout petit peu)

1.  La petite ablution180.2.  La grande ablution ou la purification181.

178 Ce sont la «profession de foi » (chahadah) attestant qu‘ «il n‘y a pas de dieu hormis Dieu (Allah) et que

Mahommed est le Messager de Dieu » ; les cinq prières (salat) quotidiennes ; l‘aumône (zakah) dans lesproportions prescrites ; le jeûne (saoum) du mois de Ramadan ; enfin le pèlerinage à la Mecque (hadj) au moinsune fois dans sa vie pour quiconque homme ou femme en est capable physiquement et matériellement. La guerresainte (djihad), contrairement à certaines idées reçues n‘est pas un pilier canonique de l‘Islam. 179 La chaîne de Naqshbandi (Naksibindiyye) est divisée en plusieurs lignées de cheikhs, dont la plus grande estdirigée par Cheikh Nazim de Cypres entre autres.180  Pendant que l‘on demande pardon pour les péchés commis par les mains, la bouche, le n ez, les yeux, lesoreilles et les pieds. Comment accomplir les ablutions : Formuler intérieurement son intention de faire sesablutions, et commencer par la formule «bismillah » (Au nom d‘Allah). Se laver trois fois les mains jusqu‘auxpoignets. Se rincer trois fois la bouche. Se nettoyer trois fois les narines en aspirant et en expirant de l‘eau par lenez. Se laver trois fois le visage depuis le front jusqu‘au menton, sans to ucher aux oreilles. Se laver trois fois les bras jusqu‘aux coudes, en commençant toujours par le bras droit. S‘essuyer les cheveux depuis le front jusqu‘à lanuque, puis effectuer un retour. Se nettoyer les oreilles, à l‘intérieur et à l‘extérieur. Se laver les pieds jusqu‘aux

chevilles en commençant toujours par le pied droit.

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3.  La prière de deux Rak‘a. 4.  Exprimer trois fois son regret pour les péchés commis.5.  Fermer les yeux, pendant que l‘on récite vingt-cinq fois

«Estagfiroullah ». (les yeux restent fermés)

6. 

Répétez huit fois la sourate «Al-Fatiha », tout en offrant larécitation au Prophète Mohammed, Ses Compagnons et lesgrands oulémas de Naksibendi.

7.  Méditer sur la mort (mourir), et la vie après la mort.8.  Penser au Cheikh pendant dix à quinze minutes.

Terminer en disant vingt-cinq fois « Estagfiroullah », puis ouvrir les yeux.Aller se coucher tourné vers la « Qiblah », tenant sa main droite sur l‘oreille

droite.

A ceux qui ont ainsi joint la fraternité de Naksibendi on demande de mémoriser la sourate 94(Aš-šarh (l‘Ouverture), et les noms qui suivent : 

SADAT-I Kiram‟in isimleri 

1.  ah-I Nakibend182 

181 La purification en prenant une douche de préférence. Il faut soigneusement se laver entre les doigts et lesorteils, les cheveux et les poils du corps, ainsi que les parties susceptibles de ne pas être lavées comme lenombril et autres… Ceci se fait également en demandant pardon.182  Khwaja Baha-ud- dîn Naqshaband al Uwayssi al Bukhâri.(1318-1389) :Ce maître de la confrérie

Naqshabandi, également son fondateur, fut le plus grand des maîtres de sagesses du 14ème siècle. Ce maître dontla confrérie porte le nom (aujourd'hui l'une des plus répandue dans le monde musulman) fut éduqué d'une façoncollégiale par une assemblée de maîtres vivants et par les "Ruhani", les esprits, de plusieurs autres déjà morts.Son rôle semble avoir été de rendre manifestes et accessibles certains des enseignements jusqu'ici réservés. 

Baha-ud-dîn naquit en janvier 1318 à Qasr-i-'Arifan près de Boukhara dans l'Uzbekistan et mourut (en 1389)dans le même village o —  sera construit un mausolée et une école qui furent longtemps un phare pour toutel'Asie. Ces lieux très visités furent pourtant confisqués après la révolution bolchevique. Une rénovation futannoncée en 1957 sans véritable suite, pourtant les nouveaux développements géopolitiques dans la région aprèsles immenses changements survenus en URSS permettent d'envisager une réelle restauration. Cette région dumonde fut célèbre dans son opposition au régime soviétique lequel considérait de son coté que les gens desconfréries étaient des criminels. Il est significatif également que cette province soit au monde celle o — se trouvel'une des plus grandes concentrations de confréries en proportion du nombre d'habitants; environ soixante pourcent, dont l'écrasante majorité est Naqshabandi. Il semble donc que Baha-ud-dîn fut choisi par les maîtres desagesse et prédisposé par les matrices de la sagesse à cette fonction de faire rayonner leurs enseignements. Nousavons mentionné un peu plus haut certains de ses maîtres: Sayed Amir Kulâl, Baba Sammasi, 'Azizan 'Ali

Ramitanî et surtout 'Abd el Khâliq Ghujdawânî et nous en mentionnerons d'autres car le chercheur Baha-ud-dîn

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était un voyageur en quête de rassembler la totalité de l'héritage alors dispersé. Il était doué de cet esprit pratiquequi caractérise les grand fondateurs et il n'aimait parler que de ce qu'il connaissait selon une expérience directe.

L'histoire suivante racontée par son gendre et premier successeur Khwaja 'Alâu ad-dîn 'Attar nous sembleillustrer cette attitude de façon significative: 'Alau ad-dîn entendant parler son maître de la réalité du coeur, à unhomme de la voie, vint trouver celui-ci pour bénéficier de cet enseignement. Avec humilité, il dit à l'homme: "jene connais pas la vrai nature du coeur"; l'homme répondit que pour lui le coeur était semblable à la nouvelle lunede trois jours. "Je répétais ceci (raconte 'Alâu ad-dîn) à notre Khwaja bien aimé Baha-ud-dîn. J'étais debout enface de lui, il plaça son pied sur le mien: à l'instant même; une grande félicité m'envahit et je me sentis en contactavec toute la Vérité. Lorsque je sortis de cet état; il me dit: "Cela est le coeur, et non ce que ce derviche t'a dit.Comment peux-tu espérer connaître le vrai coeur si tu n'en a pas l'expérience directe!" Khwadja Baha-ud-dînétait un instructeur de cette sagesse . Un jour un sage érudit lui demanda le but de la voie qu'il enseignait; ilrépondit: "la clarification de la sagesse pratique". "Et qu'est ce que cela?" demanda son interlocuteur. Il répondit:"Il y a des choses crédibles qui ont été transmises par des informateurs dignes de foi mais seulement de manièresommaire. La clarification de la sagesse pratique consiste à montrer aux gens comment découvrir ces véritésdans leurs expériences personnelles." Néanmoins l'acquisition d'une telle sagesse demande beaucoup de

souffrances et d'humiliations. Il disait à ce propos: "Lorsque j'étais disciple, à l'exemple de Khwaja Baba Samasi, je m'intéressais à plusieurs traditions et m'entretenais avec beaucoup d'érudits. Pourtant ce qui m'a aidé le plus àsuivre mon chemin, ce furent l'abaissement et l'humiliation. "C'est par cette porte que je suis entré et tout ce que

 j'ai pu découvrir, c'est par elle que je l'ai trouvé." Khwaja Baha-ud-dîn disait ainsi: "Dans cette voie le fait de senier soi même, de s'annihiler et de s'humilier est important; c'est le fondement même de la possibilité de laréalisation spirituelle. C'est ainsi que je suis passé à travers toutes les classes d'êtres et que j'ai apprécié toutes lesparticules. J'ai vu que toutes dans leur essence étaient meilleures que moi. Finalement j'en suis arrivé à traverserla classe des déchets et j'ai trouvé du profit en eux, mais aucun profit en moi même. J'en vins à ce déchet dechien, j'ai cru que je n'y trouverais aucun profit; pendant un certain temps j'ai entretenu cette conviction dansmon âme; mais j'ai fini par reconnaître qu'il y avait également du profit en lui. Je suis renseigné sur moi mêmemieux que sur personne, je ne suis pas meilleurs qu'un chien mais pire. Tant que je regarde mon état, il ne vautpas plus qu'un grain de la tête au pieds"

Cette attitude est caractéristique de cet enseignement si bien porté par l'Asie pour qui ces attitudes naturelles:l'effacement, la douceur, l'humilité, le "profil bas" lui même, sont des marques de la pudeur et de la connaissanced'un chemin qui conduit à l'extinction de l'ego usurpateur et illusoire. Cette guerre à l'ego est le chemin de lasincérité, elle ne se fait pas sans souffrance et sans l'aide du Maître qui la conduit à son terme sans défaillance.Mais aujourd'hui comme au temps de Baha-ud-dîn où sont les vrais disciples? Il racontait quant à lui, quelle étaitson attitude envers son Sheikh: Un jour d'hivers glacial, il éprouva le désir de rendre visite au Cheikh AmirKulâl. Il se met en route et le trouve chez lui entouré de disciples. Le Cheikh après l'avoir regardé, demande sonnom puis le chasse de sa maison. Malgré la révolte qu'il sent en lui le jeune Baha-ud-dîn accepte en disant:"Cette humiliation a lieu pour satisfaire le Puissant. Alors, il posa sa tête sur le seuil de la maison de son maîtreet attendit toute la nuit tandis qu'il neigeait et qu'il faisait froid. "Au lever du jour (raconte Baha-ud-dîn), leSheikh Sayyid Amir Kulâl- que Dieu sanctifie son esprit- sortit de sa maison et posa son noble pied sur ma tête.Il releva ma tête de son seuil, rentra chez lui et m'y amena. Il dit: "mon enfant, c'est à ta taille qu'on a cousu ce

vêtement de bonheur". Il retira de sa propre main bénie les épines et les copeaux de mon pied, lava mes blessureset me témoigna beaucoup d'amitié."

De fait plus tard Amir Kulâl le désigna comme son successeur. Quant Baha-ud-dîn parlait ainsi en racontantparfois certains de ses exercices ascétiques, il mentionnait la paresse des disciples et finissait par dire: "Tous lesmatins quand je sors de la maison, je me dis que peut-être un nouveau disciple a posé sa tête sur mon seuil; maisà présent, tout le monde est maître, il n'y a plus de novice!"

Il insistait pourtant beaucoup ainsi que le firent aussi après lui ses successeurs sur le "service" spirituel qui estune manifestation de la conscience communautaire reflet de la miséricorde divine. Il racontait à ce proposcomment son maître s'occupa son éducation alors qu'il était tout jeune, le faisant jeûner, servir les faibles et les

pauvres, puis même les animaux.

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"Fait tout ce que tu peux avec les animaux et souviens-toi que se sont comme toi des créatures de Dieu. Ils ontleur propre prière secrète à Dieu. Si tu vois des animaux surchargés ou qui souffrent un tant soi peu, fais ce que

tu peux pour alléger leurs fardeaux et pour les aider. "Je suivis cet ordre de mon Cheikh. Lorsque je trouvais uncheval lourdement chargé, je le déchargeais de quelque uns de ses fardeaux. Je soignais les animaux blessés oumalades.

Une fois en plein été, au milieu du mois d'août, je sortis de Kasr-''Arifan et j'allais dans le désert, à la lisièreduquel je vis un sanglier qui fixait le soleil. Une extraordinaire béatitude me remplit. Il me vint à l'esprit dedemander au sanglier de prier pour moi. Alors que cette idée me venait, je soulevais mes mains (ouvertes vers leciel pour une demande de grâce) et m'approchais du sanglier en le saluant. Dans un état d'extase, il se jeta à terreet se roula plusieurs fois dans la poussière. Dés qu'il se remit sur ses quatre pattes, je dis "Amin" (ainsi soit il) et

 je retournais vers mon Cheikh." Sans me laisser parler; celui ci me dit: "Très bien mon garçon, maintenant vadans les rues et enlève les objets qui encombrent le passage. Je fis ce qu'il m'avait dit; et de cette manière monâme progressa. En effet, par le simple fait de servir, je devins conscient de quelques secrets divins.

Ce portrait spirituel de Baha-ud-dîn indique déjà quels seront les grands traits de la confrérie Naqshabandi: Cetteinsistance sur le combat contre l'ego usurpateur à travers certaines mortifications et humiliations; cette pratiquede l'invocation permanente (le dhikr) qui doit conduire à une connaissance directe par la voie de l'expérience; cetaccent sur la compassion et la solidarité avec toutes les créatures qui ne sont chacune d'elles que les particulesd'un corps unique; ce sens du service envers la totalité de la création; cette relation profonde avec le maître sanslaquelle le chemin est périlleux, si ce n'est impossible. Caractéristique aussi cette quête d'une totalité del'enseignement afin d'assimiler puis de restituer au monde des enseignements réservés auparavant à une élite.

Khwaja Baha-ud-dîn rencontra ainsi de nombreux maîtres pour accomplir cette éducation. Lorsqu'il rencontrapar exemple Mevlana Kishgari aux quartiers d'hivers du Sultan Maburah Shah, le Mevlana senti que pour

compléter son éducation, il devait l'envoyer vers un autre saint de cette époque et il lui dit en le regardant: "Tu esun oiseau de haut vol. La seule personne qui puisse être ton compagnon est ''Arif Dikkarani". Baha-ud-dînraconte alors qu'en entendant ces paroles, il sentit en lui un grand désir de rencontrer 'Arif; le Mevlana, ledevinant monta sur la terrasse de la maison et tourné vers le sud, il cria à trois reprises: 'Arif! 'Arif! 'Arif!". A cetinstant 'Arif était en train de semer des graines dans un champ à vingt kilomètres, il entendit l'appel, se mis enroute, rencontra Baha-ud-dîn pour la première fois et les deux hommes ne se quittèrent plus pendant trenteannées. Mevlana 'Arif était l'un des grands maîtres de son temps aux sciences nombreuses et aux pouvoirs declairvoyance et de guérison exceptionnels, pourtant il continuait toujours de chercher à connaître plusprofondément les mystères divins. Selon cette disposition d'esprit, les deux compagnons étaient toujours prêts àpartir en voyage où que ce fut pour trouver les "gens de la vérité". "Durant les trente années que je passais avecMevlana 'Arif nous ne fûmes pas oisifs. Nous allions ici et là, en quête des gardiens de la Vérité. Nous nousrendîmes deux fois au Hajj (le pèlerinage de la Mecque). Nous ne nous enfermions pas dans des cavernes;chaque fois que nous entendions parler d'un homme susceptible de posséder la connaissance de la vérité nous le

cherchions." Cette dernière indication montre aussi l'attitude d'ouverture profondément éducative qui serainstaurée dans la confrérie dès l'origine et jusqu'à nos jours où couramment les Cheikhs Naqshabandi voyagentavec leurs disciples et visitent avec eux d'autres maîtres.

Après la mort de Mevlena 'Arif, Baha-ud-dîn continua de voyager et rencontra le Sheikh turc Kassim l'un dessuccesseurs de Ahmed Yassavi, fondateur de la confrérie Yassawiya, alchimste et disciple du grand Yûssuf Hamadanî. Mais aussi déterminante fut la rencontre avec cet autre Cheikh turc, Khalîl 'Ata avec lequel il restadouze ans. Il est dit en effet que dans son enfance, il eut une vision dans laquelle lui était montré le visage d'underviche tandis qu'une voix lui conseillait d'aller le trouver en donnant son nom: Khalîl! Depuis ce jour Baha-ud-dîn restait dans la vigilance de le rencontrer. Or voilà qu'un jour, tandis qu'il se trouve au bazar, il voit etreconnaît immédiatement ce visage. Il demande son identité, on lui répondit: "c'est Khalîl 'Ata". Il retourne alorschez lui avec la tristesse de n'avoir pas engagé la rencontre. Le soir arrive et un messager viens lui dire: "Le

derviche Khalîl 'Ata te demande!". Il prit avec lui quelques fruits en présent et vint le voir. Lorsqu'il voulu lui

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décrire sa vision Khalîl lui dit: "Ce qui est apparu dans votre mental est ici et maintenant, il n'est pas besoind'explication"!

La compagnie de ce maître fut un enseignement très particulier pour Baha-ud-dîn car Khalil Ata en tant quedescendant de Gengis Khan devint le Sultan du Turkestan et régna pendant six ans à Boukhara. Baha-ud-dînresta durant tout ce temps à son service et assista à cette expérience au cours de laquelle Khalîl su harmoniseravec douceur et justice les différents peuples, les officiels et les religieux, les propriétaires, les artisans et lesmarchands. Baha-ud-dîn dans son autobiographie parle de cette époque en disant au sujet de son maître: "Il metémoignait une grande bonté. Il m'apprit à le servir. Je fis en même temps de grands progrès dans ma viespirituelle". Néanmoins, six années plus tard le Sultanat s'effondra suite à une révolte fomentée par l'armée etl'aristocratie apprenant encore à Baha-ud- dîn la fragilité de tout pouvoir. Il écrivit à ce propos: "En un éclairl‘œuvre de toutes ces années fut entièrement détruite. C'est à partir de ce moment que je perdais toute confiancedans les affaires de ce monde. Je compris que le meilleur des hommes est impuissant en face de l'activité et del‘égoïsme. Je quittais Samarcande et m'en retournais à Boukhara. Je vécus désormais dans le village de Ridwa, àquelques kilomètres de la ville." Lui même après cet épisode évitera ensuite d'avoir des relations avec les Sultansmais ne les refusera pas non plus. On rapporte beaucoup plus tard alors qu'il était devenu lui même un maître

célèbre que le Roi de Hérat ayant demandé à le voir, il accepta d'aller le visiter, en disant que s'il n'allait pas voirle Roi, celui ci viendrait à lui, ce qui serait un poids pour les disciples et une calamité pour le peuple.

Au cours de cet entretien le Roi lui demanda: "en quoi consiste votre confrérie?". Le Khwaja répondit: "Selonl'enseignement du Khwaja Abd al Khâliq Khudjawanî et des gens de sa famille que Dieu sanctifie leur esprit.Nous pratiquons: "khalwa dar anjaman", la Retraite spirituelle dans la foule". Le roi demanda: "Qu'est ce donc laretraite spirituelle dans la foule?". Le khwaja dit: qu'on soit extérieurement avec la créature et intérieurementavec Dieu!

Le Roi dit: "comment est ce possible?" le Khwaja lui répondit: "Dieu le Très haut ne dit il pas dans son Livre:"Les hommes que ni le commerce ni le troc ne détourne de l'invocation de Dieu" (Cor. 24, 37). Il est ici fait

allusion au dhikr khafi, cette prière d'invocation permanente qui par la pratique correcte et sincère s'installe aufond du coeur du disciple comme une respiration éternelle de l'esprit, présente en lui comme la respiration,quelles que soient les situations de sa vie. Une telle prière peut donc être pratiquée quels que soient les métiersou les fonctions, y compris celle de roi. Un tel enseignement dans son universalisme pouvait donc êtreacceptable même pour un roi, d'où la subtilité de l'énoncer à ce moment devant un tel personnage. L'étonnementdu roi vient de ce qu'habituellement cette retraite (khalwa) s'effectue dans la solitude. Ici le lieu de la retraite,c'est le coeur lui même. En réalité ainsi que nous l'avons déjà remarqué, le rôle de Baha-ud-dîn sera surtoutéducatif et de fait ses disciples furent très nombreux. Plusieurs eurent des statures exceptionnelles. KhwajaMohammad Parsa, par exemple, fut un auteur très fécond en arabe comme en persan. Il écrivit la RisalaQudssia(sur les actes et les enseignements de son maître). Il fut aussi l'un des "ouléma", un des grandsthéologiens de Boukhara; Khwaja 'Alâu ad-dîn 'Attar qui était son gendre fut quant à lui celui d‘entre tous choisipar les disciples pour lui succéder; tout aussi important est Mawlana Ya'qûb al Charqî auteur d'un commentairepersan du Coran. Il prendra à sa suite la direction spirituelle de la confrérie et deviendra le maître de celui qui

sera l'un des plus célèbre Cheikh Naqshabandi: Khwaja 'Ubaid Allâh Ahrâr. L'enseignement de Khwaja Baha-ud-dîn dont nous avons donné déjà un aperçu est dans la ligne de la voie des Khawajagan instauré par 'Abd elKhâliq el Ghujdawani dont on se souvient qu'il avait donné huit principes. A ceux là Baha-ud-dîn va en ajoutertrois autres.

Les trois principes de la Confrérie Naqshabandi

1) Le "wuqûf Zamani": "le contrôle " ou la prise de conscience du "temps". Il s'agit de se rendre compte enpermanence de l'emploi que nous faisons du temps. C'est un examen de conscience journalier ou l'on doitestimer, chaque soir avant de s'endormir nos manquements du jour et rendre grâce pour les bonnes actions

accomplies.

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2) le wuquf 'adadî: le contrôle des numérations. Il s'agit de garder conscience du nombre des invocationsrépétitives que l'on pratique chaque jour. C'est un enseignement de sagesse qui n'est pas toujours compris ou qui

n'est pas accepté facilement par certains débutants qui se croient au-dessus d'un calcul qui serait trop mesquin.Pourtant cet exercice procède du sens pratique et de la compassion du maître qui voulu donner au disciple unmoyen pédagogique sûr pour contrôler l'orientation de sa prière. Il s'agit au premier degré de compterproprement dit, au moyen d'un rosaire par exemple, le nombre de fois ou, l'on répète la formule "La ilah illallah", pas de divinité si ce n'est Dieu ou le nom divin "Allâh". Ce comput permet au débutant de ne pas s'égarerdans des pensées ou des absences qu'il prendrait pour des états spirituels en outre le fait de pratiquer à voix hautela première partie de l'invocation prépare la conscience à l'invocation silencieuse qui suivra, lui donnant commeune forme, extériorisant son état, afin d'avoir une sorte de garantie de sa juste orientation. Plus tard le "compte",aide à prendre conscience du rythme de l'invocation soutenu par les souffles intérieurs puis, amène enfin lepratiquant à "construire" si l'on peut dire, sa méthode personnelle en fonction de ses capacités à retenir sonsouffle pendant un temps rythmé par le nombre des invocations. Ces éléments sont néanmoins diversementenseigné selon les maîtres. En tous cas, ils ne sauraient être pratiqués sans autorisation préalable et sansaccompagnement spirituel. Il s'agit en effet non pas de devenir expert dans une technique mais de mettre avant

tout la méthode au service d'une voie de contemplation selon un régime de "cuisson" progressive et inspirée!C'est pourquoi le wuqûf 'adadi est considéré comme "le premier degré de la science innée", cette science quisurgit spontanément du tréfonds du coeur et dont le prophète khidr est l'initiateur.

3)Le wuqûf al-qalbî: La vigilance du coeur. Il s'agit ici de préserver son coeur de toutes les suggestions ouimpulsions diverses qui le détournent de la pureté et du silence nécessaires à l'établissement en lui de la présencedivine. Cette veille de l'état du coeur Baha-ud-dîn considérait qu'elle devait être appliquée en toute circonstance:

"Lorsqu'on mange, lorsqu'on parle, lorsqu'on se déplace, lorsqu'on vend et achète, lorsqu'on accomplit les ritesde purifications et les offices liturgiques, lorsqu'on lit et écrit, il ne faut pas être distrait du rappel de Dieu letemps d'un clin d‘œil pour atteindre le but recherché"

Une telle attitude est tout à fait enraciné dans l'Islam le plus traditionnel; c'est ainsi qu'une célèbre traditionprophétique (hadith) énonce, après avoir défini ce qu'est l'islam puis l'Imam (la foi): L'Ihsan (l'excellence) c'estd'adorer Dieu comme si tu le voyais car si tu ne le vois pas, Lui te voit". Cette attitude intérieure ne modifieaucune des prescriptions de l'Islam, elle les éclaire à la lumière de la conscience de la permanence de la PrésenceDivine.

Pratique de la "Râbita al Cheikh": l'attachement au Cheikh. La pratique du "dhikr Khafi", l'invocationsilencieuse, n'est pas sans rapport avec la pratique de la "Râbita". Peut être même peut on dire que ces deuxpratiques: dhikr et râbita sont articulés entre elles à la façon des deux composantes essentielles d'une bague:l'anneau et la pierre. La lumière du dhikr en effet, demande à prendre forme et à être enchâssée selon une forme

particulière. La forme ultime de la lumière, c'est la forme mohammadienne (un croyant est un musulman, mais jamais un mohammedan. Le mot « mohammadienne » a ici une autre signification), qui n'est jamais représentéecar elle se renouvelle à toute époque d'une manière neuve à travers la chaîne de ses héritiers. C'est la réalité decette forme que contemple le disciple qui pratique la "Râbita" avec l'image de son maître. C'est pourquoiégalement, la transmission du dhikr et de l'initiation suit le modèle même de la "Râbita".

Dans l'enseignement prophétique tel que nous l'avons reçu par exemple à travers le "hadith" sur: "l‘islam, l'imân,l'ihsân", l'ange Gabriel s'était manifesté sous l'aspect d'un homme beau aux vêtements immaculés sans trace depoussière ou sans les signes d'un voyage bien que venant du désert. Il s'était assis face au Prophète genoux contregenoux, lui enseignant ou transmettant des vérités, de coeur à coeur. De même un jour, le compagnon duProphète Abu Bakr, reçut-il cette transmission de façon silencieuse, dans la caverne où il se réfugia avec leProphète, sur le chemin de Médina. Cette caverne symbolise et réalise selon une harmonie visuelle,

l'enveloppement de la conscience dans l'espace spirituel du coeur. Il est intéressant de remarquer l'analogie

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 Seyyid Abdulkadir Geylani 

2.  eyh Abdülhalik-il Gücdevani

Imam-I Rabbani 

3.  eyh Mevlâna Halid Zülcenaheyn Seyyid Abdullah

4.  eyh Seyyid Tâhâ

 Seyyid Sibgatullah el-Arvasi 

5.  eyh Abdurrahman-I Tah-Ieyh Fethullah

6. 

eyh Muhammed Diyâuddineyh Ahmed-ül Haznevi

7.  Gavs-I Azâm Seyyid Abdülhâkim

8.  Sultan Seyyid Muhammed Rasid 

constante entre le coeur, la caverne et le "Tabut" (expression rappelons-le qui désigne d'une façon générique lelieu d'un dépôt spirituel quelles que soient les formes qu'il prendra dans l'histoire des hommes; l'arche d'alliance,le graal, ou la pierre noire de la Ka‘aba).

Ceci est encore plus significatif si l'on remarque que le Coran indique de façon très claire que là où soit l'arched'alliance, là est le roi et que la manifestation d'évidence qui authentifie ce dépôt, c'est la descente de la Sakina.On comprend que ce modèle puisse être aussi celui de l'élection du "Khalif" qu'il soit de ceux qui gouvernèrentles corps où de ceux qui gouvernèrent les cœurs. Or lors de cette tran smission du Prophète à Abu Bakr, le Coranénonce "Alors Dieu descendit sur eux la Sakina"(Coran 9-40). Cette Paix "Sakina" sera aussi celle que chercheraà réaliser le murid, selon son degré de réalisation initiatique, comme une expression de la Présence divine dans lesilence du dhikr. Pour le murid le Sheikh est le représentant du Prophète et lui-même doit se mettre dans laposition de sincérité d'Abu Bakr. Le disciple est face à son maître qui est pour lui le support de cette lumière

mohammadienne (nûr moham-madî) alors, le maître par la force de son tawwajjuh (l'orientation de son coeurvers celui du disciple) projette sa "himma" son énergie spirituelle et sa "rahma" sa compassion, dans le coeur deson élève.

Cette pratique sur laquelle nous reviendrons, si elle existait avant Baha-ud-dîn a néanmoins commencé avec lui àêtre pratiquée de façon méthodique. On se souvient de l'anecdote où le gendre de Baha-ud-dîn, son élève 'Alauad-dîn, le questionne sur le coeur; le maître répond par une projection effective de son influence spirituelle dansle coeur du disciple éveillant ainsi celui-ci à une nouvelle connaissance. Cette forme de transmission restera(sans être exclusive) l'une des caractéristiques de la voie Naqshabandi. C'est pourquoi un célèbre disciple deBaha-ud-dîn la pratiquera après lui aussi avec un rayonnement extraordinaire: 'Ubayd Allâh Ahrâr.

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À côté de la pratique quotidienne en individuelle du «Zikr », il y a aussi un rituel  journalier appelé en turque «hatme », avec des yeux de cent petites pierres(boules) et dix plus grosses pierres (boules). Ce rituel dure environ dix à quinzeminutes.

Une fraternité beaucoup plus importante dans la ville de Gand, et celle de laKadiriyyah, localement connue sous le nom de «Ih Vak », ayant commeemblème la Rose qui remonte dans l‘histoire des soufis à Bagdad. 

La quête de l'être humain pour la connaissance n'est valable que lorsque son butest de découvrir la réalité au-delà des mots, des objets, des entités etc. Maisquelle est l'essence de l'enseignement des prophètes d‘Adam à Mohammed,comment est-elle liée au soufisme et quelle est son utilité aujourd'hui ? Si nous

observons objectivement et avec sincérité la vie et l'enseignement des saintsprophètes, nous verrons clairement qu'ils se dévouèrent à annoncer et à partageravec les autres leur découverte unique. La méthode par laquelle ils parvinrent àcette découverte ne reposait pas sur les dires des uns et des autres, ni sur lacrainte ou la confiance en une personne. Au lieu de cela, ils étaient animés parune soif de savoir qui ne pouvait être étanchée que par l'expérience personnelle.

Un des principes de base du soufisme est que vous ne pouvez pas connaître

quelque chose qui est à l'extérieur de vous-même, car pour connaître quelquechose dans sa totalité, il faut devenir cette chose. Comme notre reconnaissancedes choses est fondée sur des contrats et sur notre compréhension de cessymboles, et parce que nos sentiments sont instables et nos sens sontcontinuellement activés, nous ne pouvons pas connaître quelque chose àl'extérieur de nous-mêmes. Donc, le meilleur endroit pour chercher les réponsesà nos interrogations est l'intérieur de notre propre réalité illimitée. Dans cecontexte, chaque personne est à la fois le chercheur, le laboratoire et le sujetd'étude.

Le soufisme est une discipline, une méthode et une voie qui enseigne aux êtreshumains la manière d'atteindre leur rang véritable dont les prophètes ont parlé.Ainsi, le soufisme est la réalité de la religion. C'est la méthode par laquelle lesprophètes parvinrent à la connaissance de Dieu, de leur être et leur personnalitévéritable.

Le mot original pour soufisme est "erfan", dérivé du mot arabe ma'rifa qui

signifie connaître, savoir peut-être que la meilleure manière de décrire le

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soufisme est de dire que c'est l'école de la connaissance de soi. Les élèvesapprennent à découvrir leurs talents cachés et à développer la capacité à élargirleur perception, à casser leurs limites et finalement à voyager dans les cieux deleur être.

Le but ultime du chercheur est l'annihilation dans la Vérité Absolue (Dieu). Lesindications et les instructions qu'il reçoit du pire sont destinées à le guider afinqu'il atteigne l'état de cognition dont il est question dans le Saint Coran (24 :37) :" Les hommes que nul négoce et nul troc ne distrait de la Mémoire de Dieu, nide la Prière régulière". Bayazid Bastami, un disciple de l'Imam Ja'far Sadegh(que la paix soit sur lui), a dit :" Nul autre que Dieu est dans mon vêtement".

Comme vous pouvez le voir d'après ce qui a été dit ci-dessus, le soufisme estune discipline et un système d'éducation qui transforme les êtres humains del'état brut à l'état divin. Chacune des étapes amène avec elle un changement, unerévolution et une évolution pour le chercheur.

Il existe plusieurs couches qui relient le corps physique au domaine spirituel.Ces niveaux sont directement connectés aux centres électromagnétiques situésen différant points de l'être humain, chacun étant assigné à une fonctionspécifique tout en interagissant continûment avec les différents organes et lesdifférentes glandes. Il existe treize centres électromagnétiques principaux et denombreux centres secondaires. Le centre le plus important est situé dans lecoeur, et a été nommé en général "la source de vie dans le coeur".

Le cœur est le siège de la connaissance dans les enseignements du soufisme.C'est pourquoi la méditation dans le coeur est cruciale. C'est le retour à la sourcede notre être, la source du savoir et notre véritable identité.

L‘imâm an-Nawâwi a dit : « Les savants sont d‘accord pour déclarer licite ledhikr avec le cœur et la langue pour toute personne en état d´impureté, desouillure, de menstrues et de grossesse. Ceci est valable pour le tasbîh, letahmîd, le takbîr, la prière sur le Prophète, le du´a, etc. »

Il dit encore : « Le dhikr (zikr) se pratique soit par le cœur, soit par la langue. Cequi est mieux, c‘est le dhikr de la langue et du cœur à la fois. Toutefois, s´il y a àchoisir entre ces deux, il est bien évident que le dhikr avec le cœur est meilleur.

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Ce n‘est pas, pour autant, une raison de renoncer aux deux méthodes parcequ‘on craint d‘être accusé de duplicité. Passant outre, l´invocateur s´adonnera àla fois aux deux, tout en ayant à l‘esprit qu‘à travers son invocation, il nerecherche que la Face de Dieu.

Les soufis appellent «wird » les invocations que le cheikh ordonne à ses élèvesde réciter le matin après la prière de l‘As-Subh (la Prière de l‘Aube)183 et le soiraprès la prière de l‘Al-Maghreb (la Prière du Coucher du Soleil).

Du point de vue linguistique, le Wird veut dire : celui qui arrive, celui qui vient.On dit : quelqu‘un warada, c‘est-à-dire : il est arrivé. Dans la terminologie quiconcerne le sujet traité : « Ce sont ces souffles célestes aux odeurs agréablesdont Dieu embellit les cœurs de Ses élus et les revêt d‘une force mouvante184.

Le wird englobe trois formes de dhikr prescrits légalement et auxquelles Dieu afait appel. La Sunna a mis en évidence leur légitimité, leur mérite et larécompense qui les accompagne.

1. La demande de pardon à Dieu : Estagfiroullah.

La formule «Estagfiroullah » (je demande pardon à Dieu) est à être répété centfois après avoir fait son examen de conscience au sujet des faux - pas et des

183

 Les actes les plus méritoires après la prière du matin est de s‘occuper du dhikr. Ceci est contraire à ce quecertains ont prétendu, à savoir qu‘il convient de privilégier la lecture du Coran après la prière du matin. Denombreux hadîths le confirment :

1.  Selon Abû Umâna, l‘Envoyé de Dieu a dit : « Celui qui accomplit en groupe sa prière du matin, puis s´assoit pour invoquer Dieu jusqu‘au lever du soleil, ensuite se lève et effectue deux rakât, c elui-là aura l´équivalentd´un pèlerinage individuel (´umra ) »(Cité selon une bonne chaîne de garants, par at-Tabarânî dans« Majmû´ azzawâyid).

2.  Selon Anas Ibn Mâlik, l‘Envoyé de Dieu a dit : « Celui qui accomplit en groupe la prière du fajr, puiss´assoit à sa place sans songer aux affaires terrestres et invoque Dieu jusqu‘à la prière du duhâ qu´il effectueen quatre raka´at, celui-là aura l´équivalent d´un pèlerinage individuel ». (Cité par Tirmidhi)

3.  ´Umrat a dit : « J‘ai entendu Aïsha, la mère des croyants dire : J‘ai entendu l´Envoyé de Dieu dire : « Celuiqui accomplit la prière du fajr, puis demeure à sa place sans s´occuper des affaires terrestres et invoque Dieu

 jusqu‘à la prière du dûha qu"il effectue en quatre rak´at, celui-là se libérera de ses péchés comme le jour oùsa mère l´a enfanté, c‘est à dire n‘aura plus aucun péché ». (Cité par Abû Ya´lâ et at-Tabarânî dans Majmû´az-zawâyid.)

4.  Selon Mu‘âdh Ibn Anas, l‘Envoyé de Dieu a dit : « Celui qui accomplit la prière du fajr, puis s´assoit pourinvoquer Dieu jusqu‘au lever du soleil, celui-là le Paradis s´impose à lui. »

5.  Al-Hasan a dit : J‘ai entendu mon grand-  père l‘Envoyé de Dieu dire : « Il n‘y a pas de serviteur quiaccomplit sa prière du matin, puis s´assoit pour invoquer Dieu au lever du soleil, sans que cela ne lui vailleun pèlerinage communautaire et un pèlerinage individuel ». (Cité par at-Tabarânî) 

Les fuqaha hanafites ont mis l‘accent sur le dhikr après la prière du fajr jusqu‘au lever du soleil en s‘appuyantsur les hadîths précédents. Le savant al-Haçkafi, auteur de « a-Dur al-mukhtâr » : l‘invocation de Dieu du fajr  jusqu‘au lever du soleil passe en premier avant la lecture du Coran ».( Ibn Ábidîn)184 Ces effluves célestes peuvent ravir l‘évocateur ou l‘éteindre à ses sens. Mais elles surviennent à l‘improviste

et ne durent qu‘un moment plus ou moins long. 

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  péchés qui attachent l‘âme et le coeur. C‘est afin que le registre des actess‘épure et que ces pages deviennent donc blanches. Dieu nous a ordonné cela, endisant :

Translitération du texte arabe ci-dessus en écriture romain :

Bismillah irrahman irrahim

´Inna Rabbaka ya´-lamou ´annaka taqou-oumou ádnaa min-soulousayil-layli wanisfahou-ou wa soulousahou-ou wa taaa-´ifatum-minallaziina ma‘ak. 

Wallaahou youquddiroul-layla wan-naha‘ar. 

´Alima ´allan-touhsou-ouhou fataaba álay-koum faq-ra-óu-ou maa tayassaraminal-Qur-´aan. ´Alima án-sayakou-ouna minkoum-mar-zaa wa ´aakharou-ounayazribou-ouna fil´arzi yabtagou-ouna min-Fazlilaahi wa ´aakharou ounayouqaatilou-ouna fii Sabilillaah.

Faqra-ou-ou maa tayassara minhou wa áqiimus-Salaata wa ´aatouz-Zakaata waaqrizoul-laaha Qarzan Hasanaa. Wa maa touqaddimou-ou li-´anfousikoumminkhay-in-tajidou-ouhou ´indal-laahi houwa khay-ranw-wa ´A´-zama Ájraa.

Wastagfiroul-laah : ínnalaaha Gafou-ourour-Rahiim.

Sourate 73 – Dans les draps verset 20 :

Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux.

Oui, ton Seigneur sait que tu te tiens debout près des deux tiers de la nuit,sa moitié, son tiers. De même, une partie de ceux qui sont avec toi. C‟estDieu qui détermine la nuit et le jour. Il sait que vous ne saurez jamais tenircompte de cela complètement : Il accepte donc votre repentir. Récitez donc,du Coran, ce qui sera facile. Il sait qu‟il y aura parmi vous des malades, etd‟autres, qui voyageront sur terre, en quête de la grâce de Dieu, et d‟autres

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encore qui combattront dans le sentier de Dieu. Récitez-en donc ce qui serafacile. Et établissez l‟Office, et acquittez l‟impôt, et prêtez à Dieu prêtd‟honneur. Tout bien que vous vous préparez vous le trouverez, auprès deDieu, comme meilleur et plus grand en fait de salaire. Et implorez auprès

de Dieu. Oui, Dieu est pardonneur, miséricordieux.

L‘Envoyé de Dieu avait pour habitude d‘implorer le pardon avec abondance. Ilse donnait ainsi en exemple à sa Communauté et par la même occasion, ilimprimait une orientation à leur comportement. Selon Abû Hurayra, le Prophètedit (cité par Bukhari): Par Dieu ! J‘implore le pardon de Dieu et je me repens àLui plus de soixante-dix fois par jour.

´Abd Allah Ibn Yasr a dit : « J‘ai entendu l´Envoyé de Dieu dire : Heureux estcelui qui trouvera dans son registre de nombreuses demandes de pardon. » (Cité 

 par Ibn Majja)

2. L‟invocation de la grâce divine en faveur du Prophète :

Sa formule se répète cent fois :

« Seigneur ! Accorde Ta Grâce à notre Maître Mohammed, Ton serviteur etTon Envoyé, Prophète illettré, et sa famille et ses Compagnons et adresse-lui lessalutations ».

« Allahumme ! çalli ´allâ sayyidine Mohammad, ábduka wa rasoulouka an-nabiyyou al-oummiyyou, wa ´alâ âlihi wa çuhbihi wa sallim ».

En énonçant cette formule, il convient d‘avoir présent à l‘esprit la grandeur de

l‘Envoyé de Dieu, de se remettre en mémoire ses attributs et ses qualités, des‘attacher à son haut rang en lui manifestant amour et désir ardent.

Dieu dit :

« Oui, Dieu et Ses anges se penchent sur le Prophète. O croyants, penchez-vous sur lui, et saluez-le de salutation. » (33 – Les coalisés – verset 56)

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L‘Envoyé de Dieu a incité à invoquer la Grâce sur lui en abondance : « Celui quiinvoque la Grâce sur moi une fois, Dieu la lui accorde dix fois. » (Cité par 

 Muslim et Nassai)

Selon Anas Ibn Mâlik, l‘Envoyé de Dieu a dit : « Celui qui invoque la Grâce surmoi une seule fois, Dieu la lui accorde dix fois. Dix de ses péchés seront effacéset seront élevés de dix degrés. » (Cité par Nassai) 

L‘Envoyé de Dieu a dit également : « Ceux qui auront la préséance pour être àmes côtés le Jour de la résurrection seront ceux qui auront plus que les autresinvoqué la grâce sur moi. » (Cité par Tirmidhi) 

3. L‟énoncé du tawhîd185.

Sa formule se répète cent fois, est «Il n‘y a de dieu que Dieu, l´Unique et sansassocié. A Lui le Royaume. A lui la louange. Il est, en toute chose,Omnipotent ».

« Lâ ilâha illâ Llâh wahdahou, lâ sharîka lahou, lahou l-moulkou, lahoul´hamdu wa houwa ´alâ koulli qadîr ».

On peut se limiter à dire seulement cent fois : « Il n‘y a de dieu que Dieu », (Laillaha illa Allah) tout en ayant une pensée qu‘il n‘y a ni créateur, ni nourricier, ni

utile, ni nocif, ni personne qui donne peu ou avec profusion que Dieu et Luiseul. Tout en ayant à l‘esprit ces idées, il y a lieu d‘éliminer du cœur tout ce quipeut le dominer et lui faire aimer le monde présent avec ses passions, sesconvoitises et ses tentations. Il convient de faire en sorte que le cœur demeureseul avec Dieu, sans qu‘il y ait quelque chose ou quelqu‘un qui vienne s‘yassocier.

C‘est ainsi que Dieu a appelé au monothéisme sincère et pur :

« Sache donc qu´en vérité, point de Dieu que Dieu Lui-même. Et implorepardon pour ton péché, ainsi que pour les croyants et les croyantes. Dieu

185 La foi en un Dieu unique. L‘enseignement le plus fondamental et le plus important du Prophète M uhammad(la paix soit avec lui) c‘est la foi en l‘unicité de Dieu. Cela est exprimé dans la Kalima primordiale de l‘Islam :« Lâ ilâha illâ L-Lâh » : « Il n‘y a pas d‘autre Dieu que Dieu ». Cette belle expression est le fondement del‘Islam et son essence même. C‘est l‘expression de cette croyance qui distingue un vrai musulman d‘un kâfir  (incroyant), d‘un mushrik  (celui qui associe d‘autres divinités à Dieu), ou d‘un dahriya (athée). Le fait d‘accepter ou de rejeter cette phrase crée une différence énorme entre les hommes. Ceux qui y croient forment unecommunauté unique, et ceux qui la rejettent forment le groupe adverse. Les croyants progresseront sur la voie dusuccès ici- bas et dans l‘autre monde, tandis que l‘échec et déshonneur seront le lot final de ceux qui refusent d‘y

croire.

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sait cependant où vous hantez et où vous gîtez . ( 47  –  Muhammad ou lecombat, verset 19)

De son côté, l‘Envoyé de Dieu a incité au renouvellement fréquent de la formule

du tawhîd. Il a montré ses mérites et les récompenses qui l‘accompagnent. « Le meilleur des dhikr est de dire : Il n‘y a de dieu que Dieu. » (Cité par Tirmidhi)

Ibn Állân a dit, en commentant, ce dernier hadîth : « (La formule) «La illahailla Allah 186»exerce une influence évidente sur la purification du cœur enéliminant tout élément répréhensible enraciné à l‘intérieur de l´évocateur. C‘est

 parce que la notion «Il n‘y a pas de divinité » exclut toute idée de divinité queDieu. Elle établit fermement à l´Unique le Droit obligatoire dû à Son essenceépurée de tout ce qui ne correspond pas à Sa majesté. Ainsi le dhikr, en serépétant d‘une manière continue avec la langue, se répercute à l‘intérieur du soi

 jusqu‘à ce qu´il s‘y enracine définitivement. A ce moment, il s´érige en lumièreet en réformateur. A partir de là, il diffuse sa lumière à tous les membres ducorps qu´il réforme. C‘est pourquoi, il est ordonné au novice, de la répéter abondamment et assidûment ».187 

Selon Abû Hurayra, l‘Envoyé de Dieu a dit : « Renouvelez votre foi ».Comment pouvons-nous renouveler notre foi, lui demanda-t-on ? Dite «La illaha

illa Allah 188» d‘une façon abondante. (Cité par Ahmad) 

L‘Envoyé de Dieu a dit également :

« Celui qui dit cent fois par jour : « Il n‘y a de dieu que Dieu, l´Unique et sansassocié, à Lui le Royaume, à Lui la louange et en toute chose, Il est Omnipotent,aura une récompense égale à l´affranchissement de dix esclaves. De plus, il luisera inscrit cent bonnes œuvres et cent mauvaises lui seront effacées. En outre, ilsera, en ce jour jusqu‘à la tombée de la nuit, prémuni contre Satan. Personne ne

sera meilleur que lui, sauf l´homme qui accomplira une œuvre supérieure à lasienne ».(Cité par Bukhari)

Il est à remarqué que ce wird s‘effectue matin et soir dans un endroit oul‘adoration reste isolé avec son Seigneur. C‘est ainsi qu‘il débutera sa journéeavec l‘invocation de Dieu et la clôture, en toute obéissance, avec l‘invocation deDieu. Au sujet de cette catégorie de personnes, Dieu dit :

186 Il n‘y a de dieu que Dieu. 187 Al-Futûhât ar-rabbâniyya ´ala m-adhkâr annawâwiyya d‘Ibn ´Allân. 188 Il n‘y a de dieu que Dieu. 

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« Oui, Soumis et Soumises, croyants et croyantes, dévoués et dévouées, loyauxet loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, bienfaisants etbienfaisantes, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur sexe et gardiennes,

invocateurs de Dieu beaucoup et invocatrices, Dieu a préparé pour eux pardon eténorme salaire. » (33 – Les coalisés, verset 35)189 

Ibn ´Atâ Allah dit dans ses sentences : « Le rapport des actes jusqu‘à trouver unmoment libre fait partie de la frivolité de l´âme ».

Ibn Ájîba a dit : « Il est du devoir de l´homme de couper ses liens avec sonenvironnement. Il doit s´opposer à ses passions et s´engager résolument auservice de son Seigneur. Il ne doit pas reporter son dhikr à un autre moment carl´ascète est le fils de son temps190.

Satan embellit aux yeux de certains novices l‘abandon du dhikr. Il leur fournitun argument qui leur fait croire que leurs invocations de Dieu ne sont pas sauvesde toutes tentations. Le dhikr n‘est donc utile et profitable que si Dieu est

 présent dans le cœur de l‘invocateur d‘une façon pure191.

Abû al-Hasan ad-Darrâj 192a dit : « Al-Junayd a parlé des connaissants en Dieuet le soin qu‘ils prennent à leurs wirds et à leurs pratiques cultuelles même aprèsque Dieu les embellit (soutenue) par plusieurs karamates (prodiges). Il a dit à ce

189 Commentaire : Il ne faut pas que le wird du disciple, qui s‘engage dans la voie de Dieu, soit astreint à cela.Au contraire il faut multiplier ses invocations bien au-delà, car le cœur du novice, au début de sa progressionvers la spiritualité, s‘identifie à un petit enfant. Chaque fois que celui-ci grandit, sa qualité de nourritureaugmente. Il en est de même pour le novice qui poursuit son cheminement vers Dieu : chaque fois qu‘il avance,son invocation de Dieu progresse parce que le dhikr est la nourriture du cœur et son élément vital. Du momentque le wird est la voie des disciples vers Dieu, Satan se présente tout le long de ce parcours, pour les endétourner, il leur insuffle de vains arguments, et d‘équivoque tromperies. Des novices trouveront le prétextequ‘ils sont occupés par d‘autres activités et qu‘ils n‘ont donc pas assez de temps libre pour justifier leur abandonde la récitation de leur wird. Leur démon leur inspire que leur excuse est tout à fait légitime et que leur justification est acceptable et de ce fait, ils ont retardé leur wird à d‘autres moments. Cependant, les maîtres dusoufisme ont mis en garde les novices contre la négligence, le délai et l‘attente d‘un moment l ibre. Il ne faut pas

oublier que la vie est courte et qu‘elle finit rapidement, et que les occupations dans celle-ci ne finissent pas de serenouveler.190 Iqadh al himam fi sharh al hikam.191 Les maîtres du soufisme, en leur qualité de guides spirituels, ont mis leurs novices en garde contre lesdangereuses interventions diaboliques. Ibn ´Atâ Allah as-Sakandarî a dit : « N´abandonnez pas le dhikr sous prétexte que ton cœur n‘est pas présent avec Dieu. C‘est que ton insouciance à l‘égard du dhikr est plus graveque ton insouciance lors du dhikr. Peut être que Dieu t´élève d´un état de dhikr avec insouciance à un état dedhikr avec un plein éveil. Puis, Il te fera passer de l‘état du dhikr avec éveil à celui du dhikr avec Sa Présence et,ensuite, de celui-ci à un état où tout autre que l´invoqué (Dieu) est dans l´absence. Or, cela n‘est pas difficilepour Dieu le Tout-Puissant » ». (Iqadh al himam fi sharh al hikam). Certains novices abandonnent leur wird, ense contentant du Waarid, au pluriel « Waaridaad » (des événements d‘ordre spirituel que reçoit le fidèle en sonfort intérieur). Ils ne savent pas que le wird est exigé pour se rapprocher de Dieu. Les maîtres du soufisme, quantà eux, n‘ont jamais renoncé à leur wird, quelle que soit la station de perfection qu‘ils ont atteinte. 192 Iqâdh al-himâm.

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sujet : « Le culte pour les connaissants est meilleur que les couronnes sur la têtedes rois ». un homme a vu al-Junayd, un chapelet à la main et lui a dit :

  Comment, toi, avec toute ta noblesse, tu portes un chapelet dans la main ?

  Certes ! ce chapelet est la cause (par) qui (Dieu) nous a fait atteindre lastation où nous nous trouvons. Nous ne renoncerons jamais à son usage.

Ibn´Atâ Allah a dit : « Il n‘y a que l´ignorant qui méprise le wird. Car le Waridon le retrouve dans l´après vie, alors que la pratique du wird se terminera avec lemonde, alors c‘est ce qui ne se remplace pas qui doit être l‘objet de nos soins

 particuliers. Le Wird, c‘est Lui qui te le demande à toi, et le Warid c‘est toi quile demande à Lui. Et quelle comparaison y aurait-il entre ce que Lui te demandeet ce que toi tu Lui demandes ?

Le novice qui abandonne son wird pour les raisons mentionnées ci-dessus, puisse secoue de sa nonchalance et reprend de nouveau son engagement, ne doit paspour autant désespérer de la Miséricorde de Dieu en raison du résultatconséquent à son insouciance, il doit se repentir à Dieu et ensuite rattraper leretard subi, sachant que le wird au même titre de certains actes d‘adorations.

L‘imâm an-Nawâwi a dit : « Celui qui pratique le dhikr régulièrement de jour,ou de nuit, ou à la fin d‘une prière ou en quelque moment que ce soit, se doit dele rattraper s´il vient à le manquer et ne jamais le négliger, car s´il demeurefidèle à cette pratique, il ne courra plus le risque de l‘oublier. Sont rapportés à cesujet dans le recueil de Muslim ces propos de l´Envoyé de Dieu, transmis par´Umar Ibn al-Khattâb : « Celui qui s´endort sans avoir récité son hizb ou en n‘enayant lu qu‘une partie, mais qui le récite entre la prière de l´aube (fajr) et celledu zénith (dhuhr) (c‘est-à-dire le lendemain), se le verra compter comme s´ill‘avait récité pendant la nuit »193.

Pour revenir au sujet qui nous a permis de nous entretenir longuement sur le«dhikr », notamment la Kadiriyyah, localement connue sous le nom de «Ih

Vak », nous désirons faire connaissance avec son Cheikh AbdullahDemircioglu, appelé par les frères et sœurs soufis « papa ». Et, cela n‘est pasétonnant du tout. « Papa », il est surtout la voie du cœur. L‘objectif essentielqu‘il poursuit, et qui ne laisse place à aucun doute, est d'orienter chaque frèrevers les plus hauts sommets. Le travail de la pensée, joint à une émotion assezvive risquent d‘engendrer une certaine exaltation dans son cœur qui ne reste pastoujours intérieure, car ses forces spirituelles débordent et ses principess‘imposent. Il ne dédaigne pas la lutte même sur le plan de la pensée. Et quand il

193 Le livre des invocations de l‘imam an-Nawâwî.

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s‘engage, il ne le fait pas sans réflexion. Il ne fait rien à moitié. La confiancequ‘on lui témoigne lui rend délicat, le maniement de la distinction canoniqueentre le for interne et le for externe, le bien commun dont il a la responsabilitécomme maître spirituel et le bien particulier des âmes dont il est le directeur.

Devant Dieu tous sont des frères, il a le souci de donner à chacun ses chances deréussite sur la voie musulmane, et par conséquent du dhikr. C‘est dans cettelumière qu'il faut, croyons-nous, interpréter son intervention dans l‘histoired‘une fraternité soufie à laquelle il prête son appui.

Le soufisme, ainsi que l'enseigne le maître spirituel, est une voie qui montre auxêtres humains la manière de découvrir l'intemporel qui réside en eux, pour qu'ilspuissent ainsi connaître la réalité de leur être et vivre en paix et en harmonieavec eux-mêmes et les autres. Il existe une autre voie de l'action et de la foi, unevoie non limitée par les coutumes, les traditions, les races, les idéologiespersonnelles ou sociales, mais néanmoins capable de changer le cours de ladestinée humaine, car la voie qui mène à la vérité et à la connaissance se trouvedans la dimension spirituelle de chaque personne. Chaque personne est doncunique, et la religion d‘Allah a pour rôle d'enseigner comment ce caractèreunique peu être découvert, réalisé et vécu. Les vrais droits de l'homme consistenten la découverte par l'individu de son essence divine, qui ne peut être ni donnéeni enlevée. Ainsi, la découverte par la personne de sa véritable dignité humainelui permet de voir celle des autres et de respecter leurs droits, ce qui représentela base fondamentale d'une vraie société démocratique. Le décès de Mohammed

eut lieu après la déclaration du Saint Coran :

« Aujourd‟hui j‟ai achevé pour vous votre Religion (l´Islam) » (Coran 5 : 3)

« Fidèles, prêtez attention à ce que je dis, car je ne vous verrai peut-être plus. Jevous ai laissé deux choses. Si vous y tenez, vous ne vous égarerez jamais après

moi. Ce sont le Livre de Dieu et la Sunna de Son Prophète. »194

 

LA GÉNÉALOGIE DE LA KADIRIYYAH

La chaîne de transmission de la Kadiriyyah dont le Cheikh AbdullahDemircioglu fait partie est la suivante195 :

194 Ibn ´Abd al-Barr, Jâmi`bayân al-`ilm wa-fadlih, V, p.1, arabe, publ. Munir ad-Dimashqî, Damas, s.d.195 Nous avons laissé les noms en langue turque pour la facilité.

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1.  Seyyidel evveliyne vel ahiriyn Muhammed Mustafa Sellâllahü tealaaleyhi vesellem196.

2.  Ebu Hasaneyn Imami Aliyyül Mürtaza Bini Ebu Talip Kerremallahü vechelü

ve (Rd) teala.3.  Ebu Abdullah Imami Hüseyin (R.tealâ A).4.  Ebu Muhammed Imami Zeynel Abidin (R.tealâ A.)5.  Ebu Cafer Imami Muhammed Baki (R. teala A.)6.  Ebu Abdullah Imami Caferüssadik (R.teala A.)7.  Ebül Hasan Imami Musa Kazim (R. tealâ A.)8.  Ebül Hasan Imami Aliyyürrizaza (R.teala A.)9.  Esseyhül Efham Ebu Mahfuz Maruf Aliyyül Kerhi (K.S.)10. Esseyh Ebül Hasan Sariyyüs Sekati (K.S.)11. Seyyidetuttaifetüs Sofiyye Cüneydi Bagdadi (K.S.)12. Esseyh Ebu Bekir Delfi bini Caferis Sibli (K.S.)13. Ebül Fadl Abdül Vahit bini Abdulaziz Temimi (K.S.)14. Esseyh Ebül Fereç Yusufüttarsusi (K.S.)15. Abül Hasan Ali Bini Muhammed bini Yusufül Karsiyül Hakkari (K.S.)16. Kadiyül Kuzat Ebu Saidil Mübarek Bin Aliyyül Mahzumiyyül Bagdadi

(K.S.)

196

 Le Saint Prophète Mohammad. Au sixième siècle, le monde "civilisé" était déchiré par une guerre entrel'empire byzantin (chrétiens) et l'empire Perse (zoroastriens). Les régions avoisinantes étaient alors peuplées pardes adorateurs d'idoles. Le monde était en demande, et la venue d'un prophète avait été annoncée. Sur la terre destribus bédouines, réputées pour leur courage, leur patience, leur sens de l'hospitalité et leur art de la poésie aussibien que leurs disputes sanglantes et leur soif de vengeance, naquit un enfant qui allait changer la destinée dumonde. Le Saint Prophète Mohammad (que la paix soit sur lui) naquît en l'an 570, à La Mecque, en Arabie. Sonpère mourût avant sa naissance et sa mère lorsqu'il avait six ans. Élevé par des proches appartenant à l'éminentetribu Qura´sh, il fût vite reconnu pour son honnêteté, son sérieux, sa gentillesse, sa sagesse et son intégrité. Étantadulte, il se retirait souvent sur le Mont Hîra proche de La Mecque pour méditer et prier. Un jour, alors âgé dequarante ans, Mohammad eût une vision en méditant, et une voix lui ordonna de "réciter". Ce fût la première desnombreuses révélations que le Saint Prophète reçût durant sa vie. Au début il ne comprît pas, puis il réalisa avecstupeur que cette révélation était d'origine divine, que le Dieu Unique lui ordonnait de parler. Il commença alorsà prêcher et à enseigner ce qui lui était révélé. Ses puissantes récitations poétiques furent immédiatement notéeset traversèrent les âges jusqu'à nous, préservées dans le Saint Coran. Le Saint Prophète offrait son enseignementdirectement aux hommes et aux femmes qui s'asseyaient autour de lui en petits groupes. Il disait qu'il n'existequ'un Dieu unique, et que chaque personne devrait se soumettre entièrement à Dieu, de tout son coeur, de toutson esprit et de tout son âme. Il encourageait les gens à prier, à s'aimer les uns les autres, à s'occuper desorphelins, à nourrir les pauvres, à aider les veuves, à être juste et à agir honnêtement. Il insistait particulièrementsur la connaissance intérieure de Dieu. Ainsi enseignait-il que "celui qui connaît sa véritable identité connaîtDieu." Vivant simplement, il consacra sa vie à Dieu. Connu comme étant "l'ami dévoué de Dieu", il était laquintessence de l'homme parfait qui sert de modèle à la conduite idéale, et il montra que l'Islam est la religion del'amour. Un chef bien-aimé et un grand homme d‘État, il fût le fondateur de l'Islam.

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17. Piri Tarikat Muhyissünneti Veddin Gavsü Rabbülalemiyn EbuMuhammed Muhyiddin Abdülkadiril Geylani El Haseni El HüseyniRidvanullahi aleyhim Radyallahü anh.

18. Cemalül Irak Esseyh Esseyid Abdurrezzak (R.A.)

19. Esseyh Osmanül Geylani (K.S.)20. Esseyh Yahya El Basri (K.S.)

21. Esseyh Nureddinissami22. Esseyh Abdurrahmanil Haselani23. Esseyh Burhaneddinizzenceri24. Esseyid Muhammed Ma‘su milmedini (K.S.) 25. Esseyh Esseyyid Abdurrezzakül Hamevi26. Esseyh Esseyyid Hüseynil Ezmirani (K.S.)27. Esseyh Ahmedi Muhammed Hindil Lahüri (K.S.)28. Esseyh Mahmudüz Zengine-I Talebani (K.S.)29. Esseyh Ahmedet Talabaniyül Kerküki (K.S.)30. Esseyh Esseyyid Ziyyaedin Abdürrahmani Halis Talebani (K.S.)31. Esseyh Esseyyid Dede Osman Avni Baha Urfevi (K.S.)32. Esseyh Esseyyid Haci Ömer Hüdai Baba Kögengi (K.S.)33. Esseyh Esseyyid Muhammed Baba Kürki (K.S.)34. Esseyh Esseyyid Mustafa Hayri Baba Malatyevi Kaddesallahu Esrarehüm

(K.S.)35. Esseyh Esseyyid Zülcenâheyn Kutb´ül Aktab Muhyiddin Haci Abdullah

Demircioglu Baba Trabzoni.

Exercice journalier du novice :

LA VOIE DE LA KADIRIYYAHVERS LA SOURCE DE PAIX ET DE SAGESSE

A‟oozou billahi minashsshaitanir-rahiim(Je cherche mon refuge près d‘Allah contre le mal et le maudit diable) 

Bismillah irrahman irrahim

(Au nom d‘Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux)

Pour commencer : dire une seule fois la sourate Al-Fatiha et trois fois la sourateAl-Ikhlas) ; en les offrant au Prophète Mohammed Mustafa (que la Paix soitavec lui), notre bien-aimé Seigneur son âme exaltée, et à nos sires Imâm Ali,Imâm Hasan, Imâm Huseyn (qu‘Allah soit satisfait d‘eux), et au Cheikh Hasanal-Basrî et au fondateur et foyer de lumière Abd al-Kadrî Jaylâni197 et au Hadj

197 Abdel-kader El-Djilani.

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Mustafa Hayrî, et aux âmes de mon cher maître et cheikh ; et à tous ceux quisont venus parmi eux et sont parvenus sur la grande Voie, à qui je les offre.

Comment méditer sur la mort ?

Visualisez votre décès ! Visualisez comment vous êtes né, enfant que vous étiezcomment vous avez grandi, réfléchissez de fond en comble ! SoudainementAzra‘iel, l‘Ange de la Mort viendra un jour frapper à la porte de votre âme pour vous amener. Pensez-y aussi. Notre âme dans la foi l‘accompagnera. Nousserons déshabillés, lavés et enveloppés de linges blancs ; et puis porté dans uncercueil sur le dos des croyants jusque dans la chapelle ardente où les croyantsprierons sur moi en réfléchissant sur ma mort. Après je serai porté de cettechapelle au cimetière pour être couvert de terre. Après tous retourneront à lamaison, et je serais seul. Mes deux anges gardiens (Moenker et Nekir) viendrontchez moi, pour me poser cinq questions, qu‘avec la Miséricorde d‘Allah  jerépondrais, et je serais libéré de sorte que mon tombeau devient une partie duParadis avec une fenêtre ouverte à travers je regarderais le Ciel dans l‘attente duJour du Jugement. Lorsque ce jour arrivera commencera le procès de mes actes.Si tout va bien j‘aurai accès au Paradis. Il ne me manquera de rien dans leParadis, et il y sera ni mort, ni loi ni interdiction.

La chaîne de lumière se fait ainsi : la Lumière descend du Dieu Tout-Puissant àl‘Ange Gabriel, et de là au Prophète Muhammed (que la Paix soit avec lui), et

puis au Sire Ali, au Sire Hasan al-Basrî ; et de là au fondateur et source delumière Abd al-Kadrî Jaylani, et de là par la chaîne jusqu‘au dernier cheikhtransmis dans le cœur de mon propre maître qui se trouve devant moi et qui memontre la voie et la Lumière de son cœur à mon cœur comme un rayon d‘eaupure. Qui agit ainsi demeure dans la compagnie des justes ! Ceci je fais pendantcinq à dix minutes. Après je dis :

Ilâhi anta maksoudî wa rizaka wa likâka matloubi(O mon Dieu, Tu es notre but et nous désirons d‘être agréable ;et je te désire198.)

Récitez ensuite :

33 à 100 fois Astaghfîroullâh Al-hamdoulillâh

Je demande pardon àAllah. Que le Seigneursoit loué.

Terminez par:

198 Plutôt : « J‘ai soif de Toi ».

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Al-Azim, al-Karim, ar-Rahim, al-Allezi-la-illaha-illahou

33 à 100 fois Allâhmoumma salli

„alâ Muhammadinwa Alâ aliMuhammad

O mon Allah! Bénis

Muhammad

Terminez par:

Wa sahbihi wa sallim aleyhi wa aleyhim tasliman kasiran

kasira33 à 100 fois La illâha ilallâh Il n‘y a pas de dieu

hors de Dieu

Terminez par :

 Muhammadan râsoul Oullâh

Répétez au moins : 100, 500, ou1000 fois  Allâh

Terminez par :

Celle CellâlouhouAllah est Exalté

33 à 100 fois La Sourate Al-Ikhlâs avecBismillâh

A nouveau :

Une fois sourate Al-Fatiha et trois fois sourate Al-Ikhlâs ; en les offrant auProphète Mohammed Mustafa (que la Paix soit avec lui), notre Seigneur béni

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son âme exalté, à nos Sires Imâm Alî, Imâm Hasan, Imâm Huseyn (qu‘Allahsoit satisfait d‘eux), et au Cheikh Hasan al-Basrî et au fondateur et source delumière Abd Al-Kadrî Jaylanî et au Hadj Mustafa Hayrî, et aux âmes de notremaître et Cheikh ; et à mon père, mère, grand-père, grand-mère, frères et sœurs,

et à tous les membres de la famille croyants, d‘Adam jusqu‘aujourd‘hui, je lesoffre pour eux.

Pour terminer, dites encore une fois Al-Fatiha.

Nous terminons cette étude sur la Mystique musulmane, en particulier leSoufisme comme nous l‘avons commencé, à savoir «la Mystique » toutsimplement. Dans la voie mystique deux voies conduisent à Dieu. L‘une se sertde la réflexion et du raisonnement. L‘autre de la foi simple et de la connaissancegénérale et confuse. La première s‘appelle méditation ; la seconde :recueillement intérieur ; ou contemplation acquise ; la première est pour ceuxqui commencent ; la seconde pour ceux qui sont plus avancés dans la vieintérieure. La première est sensible et matérielle ; la seconde plus pure et plusspirituelle.

Lorsque l‘âme a déjà formé l‘habitude de raisonner sur les Mystères en s‘aidantde l‘imagination, en se servant des idées corporelles, après avoir été portéed‘objet et de connaissance en connaissance, lorsque après avoir acquis une petite

 partie de ce qu‘elle souhaite, elle s‘élève jusqu‘au Créateur, Celui-ci la prend parla main. Cependant, Dieu parfois veut élever l‘âme au-dessus de ces faiblescommencements et la mener, sans aide du raisonnement, par le chemin de la

 pure foi. Il faut alors que l‘intelligence cesse de réfléchir et de raisonner, pour que Dieu puisse faire avancer l‘âme par le moyen d‘une foi simple. 

L‘âme est attirée par Dieu hors des sentiers de la persuasion, de l‘instruction etde l‘entendement, parce que dans ceux-ci, l‘amour des choses divines est tropimparfait, il y dépend trop de créatures, il y ressemble à des gouttes d‘eau qui

tombent l‘une après l‘autre et par intervalles. 

Plus on est dans l‘indépendance des créatures, plus on s‘appuie sur Dieu, et sur Ses inspirations secrètes, par le moyen de la foi pure, plus aussi l‘amour estferme, confiant et véhément. Lorsque l‘âme a acquis toutes les connaissancesque la méditation et les objets sensibles peuvent donner, Dieu la retire de cet étaten la privant du raisonnement.

C‘est afin qu‘elle marche par la voie directe et la foi simple, qu‘elle se laisse

mener, ne voulant plus aimer avec l‘imperfection et la faiblesse des sens, et

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qu‘elle puisse voir alors que tout ce monde et les esprits du siècle peuvent direne son Dieu n‘est rien. L‘âme alors voit aussi que la bonté et la beauté de sonDieu surpassent toutes les compréhensions humaines et que les créatures sontincapables de lui servir de guides dans la connaissance des choses divines.

Il faut donc que l‘amour prenne les devants, se dépouillant de l‘entendement ;que l‘âme aime son Dieu pour ce qu‘il est, et non pour ce que son imaginationlui en présente. Et si elle ne peut Le connaître tel qu‘Il est, qu‘elle L‘aime sansLe connaître, sous le voile obscur de la foi. A peu près comme un enfant qui,n‘ayant jamais vu son père, l‘aimerait sans le connaître, s‘en rapportant à ceuxqui lui en parlent.

L‘âme que Dieu a éloignée des recherches intellectuelles ne doit pas setourmenter, ni chercher avec effort des idées plus nettes. Pourtant elle se trouvedans la privation des consolations données par les connaissances sensibles,l‘esprit dépouillé de tous les secours que la faiblesse de la nature demande,seule, aride et pleine de ténèbres. Et cependant elle n‘est pas inquiétée,demeurant tranquille, ferme et confiante pendant que son Dieu œuvre en elle.Alors que cet état lui paraît une inaction, il n‘en est pas ainsi, car, par cet état,Dieu produit la véritable science.

Laissez-moi terminer ce traité par ces quelques mots encore, plus l‘esprits‘élève, plus il se détache des objets sensibles. Bien des âmes viennent jusqu‘à

la porte de la contemplation, mais il y en a peu qui passent, soit faute d‘un bonmaître spirituel par exemple, ou parce qu‘elles ne se soumettent pas à Dieu avecune entière confiance dans la voie musulmane.

© 1997-2011 Etudes privées de Hamza De Coster, Gent, Belgique.

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SommaireIntroduction 2

Préparation à la Prière – Les Ablutions 5Al-Adhân 9Les Principaux Eléments de la Prière Obligatoire 11La Prière 12Instruction Générale de la Prière 13Tableau récapitulatif des cinq Prières du jour 24Un Choix de Sourates 26Avertissement à tous les Croyants (1998) 44Centre Islamique Culturel de Belgique – Initiation à l‘Islam - Notes 47

Concernant l‘éducation des enfants et un seul Islam 66Que signifie l‘Islam pour moi ? 72Que signifie l‘Islam comme culte pour moi ? 73La Spiritualité dans l‘Islam 79

Les Hadiths Divins 81La Clef des Hadiths 82Les Ecoles des Hadiths Divins 90Le Stade Angélique du Croyant (à nous de choisir) 93