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Revue de presse B. Dousset, Ph. de Mestier, C. Vons
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La scintigraphie au I123 Meta Iodo Benzyl Guanidine (MIBG) est-elle nécessaire avant surrénalectomie pour phéochromocytome ?
J. Miskulin, B.L. Shulkin, G.M. Doherty, J.G. Sisson,R.E. Burney, P.G. GaugerIs preoperative iodine 123 metaiodobenzylguanidi-ne scintigraphy routinely necessary before initaladrenaecxtomy for pheochromocytomaSurgery 2003;134:918-923.
La scintigraphie à la MIBG est utilisée en routine chez les ma-lades suspects de phéochromocytome pour confirmer le dia-gnostic d’une masse surrénalienne ou extra-surrénalienne (pa-ragangliome) secrétant des catécholamines, ce d‘autantqu’environ 10 % des phéochromocytomes sont malins, multi-ples, extra surrénaliens ou s’intègrent dans le cadre d’une ma-ladie familiale génétiquement déterminée (NEM2, Von Hip-pel-Lindau, neurofibromatose).Les auteurs ont revus les 315 malades qui ont eu une scintigra-phie à la MIBG : 229 avaient une HTA ou des symptômes adré-nergiques, 48 avaient une HTA et une lésion surrénalienne uni-latérale, 13 avaient une MEN2 ou une maladie de Von Hippel-Lindau et 22 malades antérieurement surrénalectomisés avaientune suspicion de récidive ou de métastases. Dans le sous-groupedes 48 malades ayant des catécholamines urinaires élevées, uneHTA et une masse surrénalienne unilatérale 47 examens se sontrévélés positifs, avec un foyer d’hyperfixation correspondant aunodule surrénalien vu en imagerie (IRM ou TDM). Dans cegroupe sélectionné de malades, la scintigraphie n’a pas trouvé
de lésions ectopiques, métastatiques ou bilatérales, conduisantà un changement de stratégie thérapeutique.Les auteurs concluent que, pour des malades sélectionnés, hy-pertendus, avec des catécholamines urinaires élevées, sans sus-picion de maladie familiale ou syndromique, et avec une imageunilatérale évocatrice en imagerie (TDM ou IRM), la surréna-lectomie peut être proposée sans scintigraphie à la MIBG.
Commentaires1) D’accord.2) La place de cet examen reste cependant précieuse dans plu-sieurs situations : maladie familiale, récidive d’hypersécrétion decathécholamines après surrénalectomie, faisant évoquer la pos-sibilité d’un phéochromocytome malin, multiple ou ectopique,et surtout les tableaux discordants incluant une imagerie (TDM+ IRM) évocatrice de phéochromocytome sans hypersecrétioncatécholaminergique, une imagerie atypique, ou plus rarementl’existence d’un tableau clinico-biologique typique de phéochro-mocytome avec un nodule surrénalien bilatéral faisant évoquersoit une lésion bilatérale soit l’association d’un phéochromocy-tome et d’un incidentalome. Dans cette dernière éventualité, lebut de l’examen est de choisir le coté de la surrénalectomie.3) Le message essentiel à diffuser est certainement d’éviter lesscintigraphies inutiles sans méconnaître un phéochromocyto-me avant d’envisager un surrénalectomie… et de savoir qued’authentiques phéochromocytomes sont non sécrétants (envi-ron 10 %), ou peuvent ne pas fixer à la scintigraphie (environ5 %).
Mots-clés : Surrénale. Diagnostic. Phéochromocytome. Scintigraphieà la MIBG.