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1/18 LA SICILE, CARREFOUR de CIVILISATIONS entre GRANDE-GRÈCE et MONDE ROMAIN Éric MORVILLEZ, MEYNES, 14 mai 2016 Éric MORVILLEZ , docteur en archéologie et histoire de l’art de l’université Paris IV – Sorbonne, est maître de conférences en histoire ancienne à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse et membre du laboratoire CNRS ANHIMA 1 - UMR 8210. Il est aussi président de l’association française d’étude des mosaïques anciennes. C’est l’historien grec Polybe (2 ème siècle av.) qui, le premier, utilise le terme de « Grande-Grèce » pour désigner le sud de la péninsule italienne, à laquelle la Sicile se trouve associée. Riche de ses terres céréalières, elle a été l’objet de convoitises entre le monde grec qui y fonda une colonie des plus brillantes et le monde carthaginois. Devenue l’enjeu de la 1 ère guerre punique entre Rome et Carthage, elle favorise dans son creuset un subtil métissage qui transmet l’hellénisme à l’Italie et dont témoignent de grandioses constructions (temples de Ségeste, Sélinonte et Agrigente) et des villes opulentes, comme Syracuse ou Palerme. Le monde romain y enracine naturellement sa première province, dont la prospérité jamais démentie jusqu’à la fin de l’Antiquité est notamment illustrée par les exceptionnelles mosaïques de la villa de Piazza Armerina au Casale. Le terme de Grande-Grèce mérite quelques précisions. La Sicile n’a pas toujours fait partie de cette entité dans laquelle elle n’entre qu’à la fin de la 1 ère guerre punique. L’île comporte des caractéristiques remarquables : carrefour de migrations entre la Méditerranée occidentale et orientale, elle se situe sur une route maritime « obligée » (détroit de Messine). C’est aussi une riche terre céréalière. Des sources nombreuses, certaines illustres, d’autres moins (Thucydide, Polybe, Diodore de Sicile, Polybe, Antiochos de Syracuse, etc.) retracent des épisodes importants de l’histoire de la Sicile mais des pans entiers nous manquent. Il est alors nécessaire de faire appel aux fouilles et à l’archéologie scientifique. 1 Centre d’ANthropologie et d’Histoire des Mondes Anciens

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LA SICILE, CARREFOUR de CIVILISATIONS entre GRANDE-GRÈCE

et MONDE ROMAIN

Éric MORVILLEZ, MEYNES, 14 mai 2016

Éric MORVILLEZ , docteur en archéologie et histoire de l’art de l’université Paris IV – Sorbonne, est maître de conférences en histoire

ancienne à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse et membre du laboratoire CNRS ANHIMA1 - UMR 8210. Il est aussi

président de l’association française d’étude des mosaïques anciennes.

C’est l’historien grec Polybe (2ème siècle av.) qui, le premier, utilise le terme de « Grande-Grèce » pour

désigner le sud de la péninsule italienne, à laquelle la Sicile se trouve associée. Riche de ses terres

céréalières, elle a été l’objet de convoitises entre le monde grec – qui y fonda une colonie des plus

brillantes – et le monde carthaginois. Devenue l’enjeu de la 1ère guerre punique entre Rome et Carthage,

elle favorise dans son creuset un subtil métissage qui transmet l’hellénisme à l’Italie et dont témoignent

de grandioses constructions (temples de Ségeste, Sélinonte et Agrigente) et des villes opulentes, comme

Syracuse ou Palerme. Le monde romain y enracine naturellement sa première province, dont la

prospérité jamais démentie jusqu’à la fin de l’Antiquité est notamment illustrée par les exceptionnelles

mosaïques de la villa de Piazza Armerina au Casale.

Le terme de Grande-Grèce mérite quelques précisions. La Sicile n’a pas toujours

fait partie de cette entité dans laquelle elle n’entre qu’à la fin de la 1ère guerre

punique. L’île comporte des caractéristiques remarquables : carrefour de

migrations entre la Méditerranée occidentale et orientale, elle se situe sur une

route maritime « obligée » (détroit de Messine). C’est aussi une riche terre

céréalière.

Des sources nombreuses, certaines illustres, d’autres moins (Thucydide, Polybe,

Diodore de Sicile, Polybe, Antiochos de Syracuse, etc.) retracent des épisodes

importants de l’histoire de la Sicile mais des pans entiers nous manquent. Il est

alors nécessaire de faire appel aux fouilles et à l’archéologie scientifique.

1 Centre d’ANthropologie et d’Histoire des Mondes Anciens

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Le premier des archéologues de la Sicile est Paoli Orsi

(1859-1935), « inventeur » de la Sicile

pré et protohistorique, qui a retracé sa

chronologie complexe au travers de

recherches de terrain qui font remonter

les premières traces de peuplement au

4ème millénaire (avec notamment les

grottes de l’Addaura sur le site du

Monte Pellegrino2 datées de la fin du

paléolithique supérieur).

Très tôt, les fouilles, recoupant les sources écrites antiques, permettent de

confirmer que la Sicile constitue un véritable « melting pot » accueillant des

peuples d’origines très variées (Afrique, Italie, Balkans, Asie Mineure).

Des racines mythologiques

Dans l’Odyssée, Ulysse rencontre les Lestrygons, des

géants féroces et cannibales qui jettent des rochers sur

les navires.

Selon la géographie d’Homère telle que décryptée

notamment par Thucydide, il est vraisemblable que

leur pays est situé en Sicile, tout comme celui de

Polyphème et des Cyclopes3.

C’est dans les îles éoliennes (ou Lipari) que se

situe le palais d’Éole

(peut-être sur l’île de

Stromboli ?) et qu’Ulysse

et ses compagnons

essuient leurs plus

grosses tempêtes.

C’est aussi dans le détroit

de Messine que résident

Charybde4 et Scylla, ces 2 monstres marins féminins qui

engloutissent les navigateurs.

2 Contemporaines de celles d’Altamira 3 D’autres hypothèses font état de la baie de Naples… 4 Elle engloutit et vomit la mer 3 fois par jour…

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L’image qui hante le décor sicilien et figure sur son

drapeau, la gorgone à trois jambes ou Trinacria5,

représente les trois pointes de l'île, pointe ouest de

Trapani-Marsala, pointe nord-est de Messine et

pointe sud-est de Syracuse. Elle figure déjà sur une

monnaie d’Agathocle (317-294) représentant sur

l’avers Athéna et sur le revers Pégase et le triskélès.

Dédale, à la suite de son évasion du labyrinthe de

Crète et la mort de son fils Icare, cherche refuge

auprès du 1er roi mythique de Sicile, Cocalos6,

qui lui fait concevoir et édifier une forteresse,

Camicos7, capitale du royaume, située dans la

région d'Agrigente. Minos, qui vient réclamer

Dédale auprès de ce souverain spécialiste des

plantes, est assassiné par Cocalos dans un bain toxique.

Un autre personnage mythique a

visité la Sicile : au sud de

l’Espagne, Héraclès8 vole les

bœufs de Géryon, le bandit aux 3

têtes, 6 mains et 3 corps. Parti

d'Erythie, près de Gibraltar, il

commence par élever deux

colonnes de part et d'autre du

détroit, l'une en Europe, l'autre en

Afrique. Longeant ensuite la côte

sud de l’Espagne, celle de la

Gaule cisalpine, puis l’ouest de l’Italie, il passe ensuite par le Forum Boarium à

Rome, par Herculanum puis Naples. À la poursuite d’un de ses bœufs, il traverse

à la nage le détroit de Messine et parcourt le nord de l’île. Il y rencontre Éryx, roi

des Élymes, fils d'Aphrodite et de Boutès, qui le défie au combat. L'enjeu est d'un

côté le troupeau du héros, de l'autre le royaume d'Éryx. Celui-ci est finalement

vaincu et inhumé dans le temple dédié à sa mère Aphrodite, mais Héraclès laisse

le royaume aux indigènes en stipulant qu'un de ses descendants pourrait venir en

prendre possession.

Des peuplements divers et pluriethniques

5 Ou triskélès, mais rien à voir avec le symbole celtique… 6 Son nom signifie littéralement « qui fabrique des onguents aromatiques ». Roi des Sicanes, il aurait succédé aux Cyclopes. 7 Peut-être la citadelle de Sant'Angelo Muxaro, dans la province d'Agrigente 8 C’est son 10ème travail…

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Les Sicanes et les Sicules ont précédé les Élymes,

peuple aux origines troyennes. Avec des aires

culturelles et cultuelles différentes, ils se partagent

le terrain plus ou moins pacifiquement, avant

l’assimilation progressive par les Sicules.

Les Phocéens, fondateurs de Marseille,

s’installent ensuite au nord-est.

De leur côté, les cités élymes à l’ouest deviennent de plus en plus importantes et

les Romains offrent l’immunitas à la ville de Ségeste, au nom de leur commune

origine troyenne.

Les Phéniciens9, grands commerçants, créent

également des établissements sur tout le pourtour

de la Sicile pour faciliter leurs entreprises

commerciales10.

Au cothon11 de Motyé, île proche de Marsala, on

a découvert une urne funéraire caractéristique

(scène de banquet, avec le signe de Tanit et le

caducée d’Hermès).

À noter que ces implantations successives sont de nature essentiellement

commerciale. La Sicile constitue notamment un pont avec la Libye (partie du

domaine carthaginois).

Ces installations diverses s’accompagnent d’assimilations culturelles et

cultuelles : à Éryx, le temple dédié à Vénus Érycine l’est aussi à Astarté (chez les

Phéniciens) et à Atargatis, les 3 entités constituant une sorte de super divinité.

Même phénomène à Selinonte avec Melkart = Hercule = Héraclès.

Aux 8ème et 7ème s., l’installation des Grecs n’efface pas les peuplements

précédents et se déroule sans difficultés majeures, malgré la présence d’une

poche de résistance autour de l’Etna, près du lac Nafftia (ou Palici).

Les textes évoquent la sténochôria (de sténochoréo : « être à l’étroit »)

aujourd’hui traduite par « manque de terres » comme cause principale de la

colonisation grecque12 en Sicile. Une augmentation de la population, des

9 C’est en 814 av. que Didon, venue de Tyr, fonde Carthage. 10 Selon Thucydide : « Des Phéniciens également habitaient la Sicile : sur tout pourtour, ils s’étaient ménagé, avec diverses

hauteurs dominant la mer, les petites îles côtières, pour leur commerce avec les Sikèles ; mais, lorsque les Grecs, à leur tour, se

mirent à arriver en nombre, ils abandonnèrent la majeure partie de leurs positions et se contentèrent d’exploiter, en s’y

concentrant, Motyé, Soloeis, et Panorme au voisinage des Elymes, à la fois parce qu’ils se reposaient sur leur alliance avec ces

Elymes, et parce que c’est là que la traversée est la plus courte de Carthage en Sicile ». 11 Port fortifié 12 Terme à prendre dans son acception antique…

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épisodes climatiques défavorables, des famines entraînant aussi des troubles

sociaux (la stasis) expliquent aussi cette volonté d’expansion13.

Ces entreprenants et courageux commerçants-navigateurs, « condamnés à

réussir » dans leurs entreprises de fondation de colonie, partent de leurs villes

sans espoir de retour. Certaines cités se « spécialisent » dans la fondation de

colonies (Corinthe, Chalcis, Mégarie, etc.) mais paradoxalement, les 2 grandes

cités grecques antagonistes, Athènes et Sparte, n’y contribuent pas. Les

fondateurs recherchent des territoires riches, d’abord en Italie du sud puis en

Sicile, île qui attire par ses ressources en blé et en minerais. Souvent, ils

commencent par s’installer sur un îlot, avant de partir pour la « grande terre ».

C’est le cas pour l’'île d'Ortygie, en face de Syracuse. On peut y trouver encore

un temple d’Apollon, le plus ancien de tous les temples doriques périptères de

Sicile — et presque aussi de manière absolue —, qui ne peut être comparé qu'au

temple d'Apollon à Corinthe. Il doit remonter au premier quart du 6ème s. av.

13 Platon, dans le Phédon, qualifie les Grecs « de grenouilles autour d’une mare ».

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Parallèlement, les Grecs s’opposent aux Étrusques, eux aussi grands

commerçants et pirates, pour le contrôle des mers et des échanges.

Deux vagues de colonisation grecque se succèdent :

*Au milieu du 8ème s., les créations de cités sont essentiellement concentrées sur

le rivage oriental de l’île. La 1ère est sans doute

Naxos (de Sicile), créée par les Chalcidiens suite

à un échouage et placée sous la protection

d’Apollon Archegetos14. En 733, c’est la création

de Zancle (Messine) et de Syracuse, qui

deviendra un temps la plus grande ville du monde antique, tant en superficie

qu’en population (elle comptera jusqu’à 300 000 habitants)15. Megara Hyblea,

toute proche et créée en 728-727, ne parviendra jamais à survivre du fait de cette

« concurrence ».

Les villes sont bâties selon un plan

hippodaméen et chaque colon,

comme à Sélinonte, dispose d’un lot

de taille équivalente.

14 Celui qui aide… 15 Selon Cicéron, c’est «la plus grande des villes grecques et la plus belle de toutes ».

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*Une 2ème vague va intervenir à la fin du 7ème s. jusqu’en 580, avec la création

d’Heloros et d’Akrai. En 627, Sélinonte est créée par Megara Hyblea et

Agrigente par Géla en 580.

Une société brillante

Il serait erroné de croire que la Sicile n’est qu’une simple copie de la Grèce. Bien

au contraire, elle montre le chemin. Pour Cicéron, c’est en Sicile qu’est née la

rhétorique, et pas en Grèce.

C’est là aussi que l’hellénisation romaine trouve sa source16. À l’instar de l’Asie

Mineure, les temples y sont immenses, comme en témoigne à Sélinonte, le

temple G (110m sur 55), détruit.17

La vallée des temples à

Agrigente comporte près

d’une vingtaine de temples

ou sanctuaires, dont un

monumental Olympéion

soutenu par des Atlantes

de près de 8m de hauteur.

16 Et de là que proviennent nos platanes !!! 17 Et à ne surtout pas reconstruire !

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Le temple de la Concorde y a été récemment

habillé d’une toile restituant ses couleurs

d’origine.

Son bon état de conservation est lié à son

utilisation ultérieure en tant que basilique

chrétienne à 3 nefs (comme à Syracuse).

L’orphisme joue un grand rôle culturel en

Sicile. Le mythe d'Orphée, dont l'épisode

le plus célèbre est la descente aux Enfers

du héros à la recherche de son épouse

Eurydice, donne naissance à une théologie

initiatique, dans laquelle l'humain rejoint le

divin.

Pythagore, l’« Einstein antique », a été

notablement influencé par cette doctrine.

Le régime des tyrans

Le terme de tyran désigne dans l'Antiquité grecque un

individu disposant d’un pouvoir absolu, après s'en être

emparé de façon illégitime. La tyrannie est un système

autocratique, dont le chef qui dispose d’une cour et

d’une police secrète. Le demos y est systématiquement

muselé et l’opposition inexistante.

Le 1er tyran de Sicile est Phalaris d’Acragas18 (ou

d’Agrigente), contemporain de Périclès. Il est connu

pour avoir fait fabriquer un taureau d’airain, outil de

torture, utilisé d’abord pour y faire griller son

concepteur, le sculpteur Perillos.

Gélon de Syracuse (540-478) est d’abord tyran de Gela19, puis de Syracuse en

484 av. C’est l’un des souverains les plus puissants de son temps. Se présentant 18 572-556 19 Hiéron, son frère, y prend sa succession.

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d’abord comme un conciliateur, il transforme Syracuse en une ville prospère,

dotée d'une marine et d'une armée aguerries, en la repeuplant avec de la

population venue de Gela et en y incorporant une partie des habitants de Megara

Hyblaea vaincus. Il octroie la citoyenneté à ses mercenaires. Il s'allie avec

Théron d'Agrigente en épousant sa fille, alors que ce dernier choisit une de ses

nièces pour épouse. Les 2 alliés à la politique expansionniste s’emparent de la

ville d'Himère (480 av.), position carthaginoise. En riposte, les Carthaginois

débarquent à Palerme, de l’autre côté de l’île, mais leur flotte sera entièrement

détruite20 par les 2 tyrans qui exigent le paiement d’importants tributs. Ils

contrôlent alors la majeure partie de la Sicile grecque, excepté Sélinonte et

Messine.

À sa mort, Gélon est remplacé par son frère Hiéron 1er en 478 jusqu’en 467 av.

Il poursuit la même politique expansionniste, s'assure le contrôle du détroit de

Messine et expulse les habitants de Catane et de Naxos (de Sicile) en 476 av. Les

Grecs de Cumes, menacés par les Étrusques, lui demandent son aide : le désastre

naval subi en 474 av. par les Étrusques marque la fin définitive de leur

hégémonie pour contrôler le commerce de la région. Le règne d’Hiéron

correspond aussi à une période d'apogée pour Syracuse, qui accueille de

nombreux artistes, dont Pindare. Invité lui aussi à la cour, Eschyle y fait

représenter sa pièce Les Perses en 470 av.

C’est le frère cadet de Hiéron, Thrasybule de Syracuse, un intrigant incapable,

qui lui succède en 466 av. pour 11 mois. Suite à une série de révoltes, il est

contraint de négocier son exil. C’est la fin du règne des Déinoménides.

Dans les années 471 à 461, les tyrannies disparaissent à Agrigente, Gela, Himère,

Syracuse et Messine, et sont remplacées par des régimes démocratiques. Ces

changements politiques inaugurent une ère d'instabilité pour la Sicile. En lien

avec l'affaiblissement de Syracuse, les autres cités tentent de reprendre leur

autonomie. En 427, la cité de Lentini prend la tête d'une fronde de petites cités.

Athènes, son alliée, effectue une première expédition en Sicile. Ces alliances

antagonistes aboutissent bientôt à une des guerres les plus sanglantes de

l'Antiquité (entre 416 et 413 av.). En 415, les Athéniens rassemblent une flotte de

20 trières, mais c’est un fiasco total qui se solde par la perte des vaisseaux et la

capture de nombreux prisonniers. La paix est signée en 424 lors du congrès de

Gela à l’initiative d’Hermocratès. Malgré le succès de l'alliance, une nouvelle

stasis secoue la cité deux ans plus tard et les Syracusains en profitent pour

20 Le jour même de la victoire des Grecs sur les Perses à Salamine.

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s'emparer à nouveau de Lentini et raser la ville, sans intervention d’Athènes, très

occupée à intervenir sur d’autres fronts21.

En 415, Ségeste est attaquée par Sélinonte. Cette dernière cité étant soutenue par

Syracuse, Ségeste envoie des émissaires en Attique : les ambassadeurs expliquent

aux Athéniens que si on laisse les Doriens de Syracuse soumettre les cités de

Sicile, ils en viendront fatalement à s'allier avec leurs cousins les Doriens du

Péloponnèse pour s'opposer à la puissance athénienne.

Face à une opinion divisée, les partisans de l'intervention, menés par Alcibiade

(450-404), neveu de Périclès, l’emportent. Il fait miroiter aux Athéniens les

richesses de l'Occident. L'Assemblée vote finalement le départ de 134 navires,

dont plus de 90 trières, 5100 hoplites (Athéniens et alliés), 180 archers crétois,

700 frondeurs et 30 cavaliers22. Il devient clair alors que l'entreprise envisagée

n'est pas une expédition punitive parmi d'autres, mais bien une opération visant à

conquérir Syracuse.

Nommé à la tête de l’expédition avec 2 autres généraux, Alcibiade est rattrapé

par l’affaire de la mutilation des Hermès23 dont il est accusé. Il préfère s’enfuir.

En 413, Athènes est définitivement vaincue et son armée en déroute est

massacrée. Les généraux sont exécutés et 7000 prisonniers sont enfermés dans

les Latomies, des carrières proches de Syracuse où on les parque, presque sans

eau ni nourriture, exposés au soleil, sans possibilité d'enterrer les cadavres. On

les y laisse 70 jours, au terme desquels les survivants sont vendus comme

esclaves24.

La fin du 5ème siècle est marquée par la reprise de la guerre contre les

Carthaginois. Denys l'Ancien (431-367) s'empare du pouvoir à Syracuse et

renforce son influence en menant à nouveau une politique expansionniste contre

les cités grecques. Il bannit le terme de « tyran » et souhaite asseoir son

gouvernement sur un consensus populaire qui s'apparente à du clientélisme. C'est

sous son règne que la cité atteint l'apogée de sa splendeur et de sa domination sur

la Sicile, avec ses 300 000 habitants.

Au début du 4ème s., Lentini est prise par les troupes syracusaines. Les habitants

sont déportés à Syracuse où ils reçoivent la citoyenneté. Dès lors, Lentini

disparaît des sources antiques.

21 Ce n’est qu’en 421 qu’Athènes conclut un traité de paix avec la ligue du Péloponnèse, mettant ainsi fin à dix ans d'une guerre

difficile contre Sparte et ses alliés. Elle finit aussi tout juste de se remettre de l'épidémie de « peste» qui l'a frappée à partir de 430

et a causé la mort de dizaines de milliers d'Athéniens, au premier rang desquels Périclès. 22 « avec mission de secourir Ségeste contre Sélinonte, puis, s'ils voyaient la guerre tourner à leur avantage, de rétablir les

Léontins et, plus généralement, de rétablir les affaires de Sicile au mieux de ce qu'ils jugeraient de l'intérêt d'Athènes. »

(Thucydide, VI, 8, 2) 23 Tous les hermès, statues du dieu Hermès qui marquent les limites des propriétés publiques et privées, avaient été mutilés et la

population s'était émue du sacrilège. La justice avait appelé à la dénonciation des coupables, appelés hermocopides. 24 On raconte que des Syracusains, émus d’entendre certains prisonniers déclamer des vers d’Euripide, leur avaient accordé la vie

sauve.

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Le règne de Denys l’Ancien est très long et il constitue, selon Plutarque, un

modèle pour les monarques hellénistiques (Philippe de Macédoine, Alexandre le

Grand). Il fait bâtir le quartier de Néapolis, une enceinte autour de Syracuse et

construit le château d’Euryale sur le plateau des Épipoles. Il encourage la

production d'armes et en renforce son armée. Il recrute également des ingénieurs

pour bâtir des citernes et des casemates.

Il fait aussi venir des intellectuels à la cour. Platon y arrive en 388 (à 40 ans),

pensant contribuer à créer une cité qui serait gouvernée selon ses principes

philosophiques mais il n’y parvient pas. Une 2ème tentative, 30 ans après, n’aura

pas plus de succès et se soldera même pour le philosophe par une assignation à

résidence d’un an.

Le nom de Denys l’Ancien est aussi associé à l’épisode légendaire de l’épée de

Damoclès. Le tyran, paranoïaque, s’entourait de

courtisans pour le rassurer. Parmi eux, l’orfèvre

Damoclès, ne cessait de flatter son maître sur la

chance qu’il avait d’être le tyran de Syracuse.

Agacé, celui-ci lui proposa de prendre sa place le

temps d’une journée.

Au milieu du festin offert en son honneur,

Damoclès s’aperçut qu’une épée était suspendue au-

dessus de lui, retenue seulement par un crin de

cheval (ou tenue par le tyran lui-même). Il montrait

ainsi que son rôle de tyran se caractérisait à la fois

par un sentiment de puissance et le risque d'une

« mort » pouvant frapper à tout moment.

Denys le Jeune, son fils, lui succède en 367. Il mène une vie dissolue et devient

très impopulaire auprès des habitants de la ville, qui le forcent rapidement à

s'enfermer dans la citadelle puis à fuir vers Corinthe où il meurt en 342.

Il est remplacé par Timoléon, puis Agathocle (361-289), à l’issue d’un coup

d’état en 316. Cet imitateur d’Alexandre le Grand meurt en 289 sans avoir jamais

réussi à écraser Carthage, malgré des expéditions militaires en Afrique du nord.

Il déshérite ses fils, indignes selon lui de lui succéder.

En 212, Syracuse est prise par les Romains après un siège de 12 mois et en dépit

des ingénieuses défenses conçues par Archimède (pince géante, miroirs

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paraboliques). Au cours du pillage qui suit la prise de la ville, un soldat romain

tue Archimède (287-212), sans le reconnaître25.

À cette occasion, les Romains récupèrent le plus important butin de l’histoire

antique après celui de Carthage.

Les guerres puniques

La première guerre punique (264 à

241 av.) est la « 1ère guerre mondiale »

de l’Antiquité et aussi la plus longue.

Ce conflit naval et terrestre entre Rome

et Carthage trouve son origine dans les

luttes d’influence en Sicile.

La guerre débute lorsque les Grecs

passent sous domination macédonienne,

laissant Rome et Carthage face à face26.

Suite à la prise de Messine par Carthage

et à l’appel des légionnaires

mamertins27, Rome décide d’intervenir pour honorer ses engagements et assurer

la protection de son territoire.

Les Romains défendent d’abord Messine, puis

attaquent les Carthaginois à l'ouest de l'île, mais

échouent. Après plusieurs victoires navales de Rome,

Régulus est vaincu en Afrique. Une nouvelle défaite

des Romains en 249 n’est pas mise à profit par

Carthage qui est finalement vaincue en 241 aux îles

Égates.

Le traité de paix qui s’ensuit exige un lourd tribut de

la part des vaincus.

C’est à cette occasion que les Romains prennent possession de leur 1ère province

(la Sicile), amputée de Syracuse qui reste simplement "alliée".

25 Selon Plutarque, un soldat romain croisa Archimède alors que celui-ci traçait des figures géométriques sur le sol, non conscient

de la prise de la ville par l’ennemi. Troublé dans sa concentration par le soldat, Archimède lui aurait lancé « Ne dérange pas mes

cercles ! » Le soldat vexé de ne pas voir obtempérer le vieillard de 75 ans, l’aurait alors tué d’un coup d’épée. En hommage à son

génie, le général vainqueur Marcellus lui fit de grandes funérailles et fit dresser un tombeau décoré de sculptures représentant les

travaux du disparu. 26 Les Étrusques ayant été éliminés depuis longtemps ! 27 Les Mamertins étaient des mercenaires de Campanie qui occupaient Messine, leur base de guerre en Sicile. Menacés par les

Carthaginois, ils firent appel aux Romains en 264 av. J.-C., déclenchant du même coup la première guerre punique.

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En fait, la paix qui vient d'être signée entre Rome et Carthage ne constituera

qu'une longue trêve de 23 ans où les deux empires passeront leur temps à

restaurer leurs forces et leurs finances et à consolider leurs positions.

La deuxième guerre punique (218-201 av.) prend comme prétexte le siège de

Sagonte par les Carthaginois, qui selon le traité de 241 av. ne pouvaient occuper

que les territoires situés au sud de l’Èbre. Le général carthaginois Hannibal Barca

traverse les Alpes avec des éléphants de guerre, mais renonce à assiéger Rome. Il

est finalement défait à la bataille de Zama.

Malgré leur victoire finale, cette guerre marque profondément les Romains, qui

en viennent à envisager la destruction totale de Carthage. Caton l'Ancien brandit

au Sénat une figue fraîche provenant de Carthage, pour démontrer sa proximité

menaçante, en martelant « Delenda Carthago est ».

La troisième guerre punique (149-146) se résume à une courte campagne

destinée à amener les troupes romaines à pied d’œuvre pour le siège de Carthage.

S’est-il agi finalement d’un génocide ? Une chose est certaine : la destruction de

la ville a été totale.

À partir de cette époque, la vie de la Sicile devient très (trop ?) calme. Jouant le

rôle de grenier à blé, elle a besoin d’esclaves nombreux (même si le système des

latifundia n’y est pas dominant). Ceux-ci se regroupent par langue et religion. Le

monde grec continue à y être très présent et les Romains sont en minorité.

La première guerre servile

Il s’agit d’une révolte d'esclaves qui se déroule en

Sicile de 140 ou 139 à 132 av. Ce soulèvement

est mené par l'esclave Eunos (ou Eunos, Eunous),

littéralement « le bon esprit », originaire

d’Apamée en Syrie. Il prend naissance dans la

ville d'Enna (ou Henna) au centre de l’île et a

pour origine le comportement de 2 mauvais

maîtres, Damophile et son épouse Megallis. La

prise d'Henna par 400 esclaves s'accompagne de

massacres, de viols et de pillages. Damophile et

Mégallis sont exhibés dans un théâtre puis tués,

tandis que leur fille, qui avait auparavant fait

preuve de bonté envers les esclaves, est graciée et

conduite sous escorte à Catane. Eunos est

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proclamé roi sous le nom d’Antiochos28. Il mobilisera jusqu’à 20 000 esclaves

pour son armée. Les hommes libres ayant échappé aux massacres et aptes au

travail sont réduits en esclavage et employés à fabriquer des armes.

Pendant 7 ans, les esclaves tiennent conseil, donnent des spectacles, singent leurs

maîtres et administrent un royaume.

L'existence de ce royaume servile en Sicile gêne l'approvisionnement de Rome

en blé et provoque de nombreuses révoltes dans le monde méditerranéen : à

Délos, à Athènes et dans les mines de l'Attique où des milliers d'esclaves se

révoltent, en Campanie, dans le Latium et à Rome.

Rome, d’abord peu mobilisée, envoie plusieurs consuls sans beaucoup d’effet.

Elle connaît au même moment (133) une grave crise qui se termine par la mort

du tribun Tiberius Gracchus. Finalement, en 132, le consul Publius Rupilius met

le siège devant Tauromenium, puis Henna. Les assiégés sont acculés à la famine

et les 8000 rescapés sont crucifiés29.

La Sicile sous l’Empire

À Agrigente,

les monuments

grecs sont

complétés par

de nouveaux

édifices

romains, tout comme à Syracuse où le théâtre se voit complété par un

amphithéâtre.

La table de

Peutinger, ancêtre

des cartes

routières, fait

figurer la Sicile au

centre de la

Méditerranée.

28 Roi de la dynastie séleucide, descendant d’Alexandre et fondateur d’Antioche… tout un programme !!! 29 En 73-71 av., la révolte de Spartacus ne fera « que » 6000 crucifiés…

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Quelques sites remarquables…

À la villa romaine du Tellaro, située près de Noto, au sud-est de la Sicile, les

mosaïques datent du 4ème s. (antiquité tardive).

On y trouve des mosaïques géométriques, des représentations de fauves et des

scènes de chasse ou de banquet.

À Piazza Armerina, la villa

romaine du Casale a été

construite à partir de la fin du 3ème

s. Elle compte une trentaine de

pièces décorées de 3500 m2 de

mosaïques. Elle est restée occupée

jusqu'en 1160, date à laquelle elle a

été ravagée par un incendie et a

disparu sous un glissement de

terrain. La palestre associée aux

thermes adopte la forme du circus

maximus.

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Les thèmes des mosaïques sont

variés, depuis les jeux athlétiques

féminins aux courses de char en

passant par les jeux d’enfants.

Une originalité : un cyclope à 3 yeux dans la mosaïque d’Ulysse et Poliphème !

Quid de l’expédition de Pyrrhus en Sicile ?

Pyrrhus Ier (318-272 av.) est le roi des Molosses en Épire. Devenu roi de

Macédoine et de Thessalie, c’est le plus grand adversaire de Rome à son époque.

Il vient au secours de la Sicile, mais arrive en plein conflit entre les Romains et

les Siciliens. Grand chef de guerre, il arrive avec de nouvelles techniques de

combat. En fait, en bon condottiere, il espère y obtenir un Empire (celui de son

père lui a échappé et ses 4 mariages ne lui ont pas permis d’obtenir gain de

cause). Il gagne des batailles, mais y perd toute son armée (d’où l’expression de

« victoire à la Pyrrhus »).

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Pourquoi cette terre riche, bien située au carrefour des civilisations, est-elle

devenue une des régions les plus pauvres d’Italie ?

Un des premiers problèmes est celui de la mafia, cette pieuvre qui empoisonne la

Sicile et le sud de l’Italie. Le climat a aussi vraisemblablement changé depuis

l’antiquité et est devenu plus sec. Les centres politiques de décision se sont

déplacés vers l’Europe du Nord et le seul passé glorieux de la Méditerranée ne

compense pas tout.

La Sicile vit maintenant essentiellement du tourisme, même si on peut déplorer

d’importantes défigurations.

Que sait-on des inventions d’Archimède pour lutter contre les Romains ?

Lors de l'attaque de Syracuse, la légende veut qu'Archimède ait mis au point une

pince géante (la « main de fer ») pour écraser les bateaux et des miroirs géants

pour concentrer les rayons du soleil sur les voiles des navires romains et ainsi les

enflammer. Les sources écrites décrivent des effets, mais ne fournissent pas de

descriptif technique. Les fouilles et l’archéologie scientifique permettront peut-

être de trancher.

Il a construit pour Hiéron un bateau immense, « La Syracusaine », de 30m de

haut, qui a rendu nécessaire l’utilisation de 60 fois le bois d’un navire normal. La

cabine du capitaine comportait 15 lits. La salle à manger marquetée retraçait

l’intégralité de l’Iliade et de l’Odyssée…

Quelques rappels :

✓ Les archéovisites autour du pont du Gard

• le 21 mai " Les bois de Remoulins", visite sur la journée, avec pique nique

tiré du sac au cours de la balade. Visite menée par Gérard EXTIER.

• le 11 juin " de Saint-Bonnet à Sernhac" visite sur une 1/2 journée menée par

Ambroise PUJEBET.

• le 25 juin " Le Pont du Gard dans son environnement " visite sur la journée,

avec pique nique tiré du sac. Visite menée par Gérard EXTIER et Ambroise

PUJEBET.

✓ Les conférences du 2ème semestre

• La romanisation de la région par Catherine Wolf (date et lieu à préciser)

• Le vêtement romain et celte le 22/10

✓ Les conférences envisagées en 2017

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• Dionysos

• La bataille d’Orange par Catherine Wolf

• La celtique méditerranéenne par Dominique Garcia