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ESPACE RÉSERVÉ À L’ADRESSAGE POSTAL Les allergies chez les petits Les allergies alimentaires, ça peut arriver à quel âge ? Comment les reconnaitre ? Doit-on agir préventivement ? Conseils et outils pour y voir plus clair. Santé Humanité et frontières L'artiste contemporain chinois Ai Weiwei filme les périples des hommes et des femmes qui fuient. En Marche vous invite à découvrir Human Flow, en présence du réalisateur. Concours cinéma Les Éléphantes Une maman, une petite fille, une vieille dame mystérieuse… Leurs destins se croisent dans un parc lyonnais. Un récit de Véronique Janzyk, illustré par Fredem. Lecture de Noël Pauvres pensionnés… Près d'un pensionné sur trois vivrait sous le seuil de pauvreté. C'est ce que révèle l'enquête d'Énéo, mouvement social des ainés. Ainés PAGE 5 PAGES 6 ET 7 PAGE 4 PAGE 9 © Istock © Fredem © Istock MUTUALITE CHRETIENNE LA SOLIDARITÉ, C’EST BON POUR LA SANTÉ Bimensuel N° 1597 21 décembre 2017 Ch. de Haecht, 579 BP 40 1031 Bruxelles BUREAU DE DÉPÔT LIÈGE X

LA SOLIDARITÉ, C’EST BON POUR LA SANTÉ … 21 DÉCEMBRE 2017 3 EN MARCHE ACTUALITÉS Étude de la MC La Mutualité chrétienne a dressé la liste des médicaments remboursés en

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Les allergies chez les petits Les allergies alimentaires, ça peut arriver à quel âge ? Comment les reconnaitre ? Doit-on agir préventivement ? Conseils et outils pour y voir plus clair.

Santé

Humanité et frontières L'artiste contemporain chinois Ai Weiweifilme les périples des hommes et des femmes qui fuient. En Marche vousinvite à découvrir Human Flow, en présence du réalisateur.

Concours cinéma

Les ÉléphantesUne maman, une petite fille, une vieilledame mystérieuse… Leurs destins se croisent dans un parc lyonnais. Un récit de Véronique Janzyk, illustré par Fredem.

Lecture de Noël

Pauvres pensionnés… Près d'un pensionné sur trois vivrait sous le seuil de pauvreté. C'est ce que révèle l'enquête d'Énéo,mouvement social des ainés.

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MUTUALITECHRETIENNE

L A S O L I D A R I T É , C ’ E S T B O N P O U R L A S A N T É

BimensuelN°1597

21 décembre 2017

Ch. de Haecht, 579BP 40

1031 Bruxelles

B U R E A U D E D É P Ô T L I È G E X

21 DÉCEMBRE 2017 EN MARCHE2

M U T U A L I T É S E R V I C E

Incapacité de travail

Les indépendants indemnisés dès le 15e jour d'incapacitéActuellement, lorsqu’un indépendant ou un conjoint aidant tombe malade, est accidenté ou hospitalisé, il peut bénéficier d'indemnités payées par sa mutualité après un mois d'incapacité de travail. Le gouvernement fédéral a décidé de raccourcircette période de carence à 14 jours pour indemniser plus rapidement les indépendants dans le cadre de l'assurance indemnitésobligatoire. L'occasion de fournir quelques informations utiles.

Les nouvelles règles sont applicables aux in-capacités de travail (IT) qui débutent à par-tir du 1er janvier 2018. Un indépendant dontl'incapacité a débuté avant cette date restedonc indemnisé à partir du 2e mois d'incapa-cité.Pour être considéré en IT, le travailleur indé-pendant a dû totalement renoncer à poursuivreles tâches se rapportant à son activité profes-sionnelle. Il peut toutefois continuer à perce-voir des revenus si l'activité de son entreprise sepoursuit.

Quelles démarches auprès de la mutualité ?

L'indépendant doit faire remplir par son méde-cin le "certificat d’incapacité de travail pour lesindépendants” (aussi appelé le “Confidentiel”,disponible auprès de la mutualité). Les datesde début et de fin de l'IT doivent être précisées. Ce certificat original doit être envoyé par laposte à la mutualité dans les 14 jours calendrierqui suivent la date de début d'incapacité men-tionnée sur le certificat, le cachet de la postefaisant foi (1). Par exemple, si l'incapacité dé-bute le 5 janvier, le certificat doit être envoyé le19 janvier au plus tard. Attention : Ce certificat ne peut jamais être dé-posé dans une boîte aux lettres verte de la MC.

La seule alternative au courrier postal est la re-mise du certificat à un conseiller mutualistecontre accusé de réception. Après réception de la déclaration d'IT, la mu-tualité enverra au travailleur un questionnaireconcernant son activité d’indépendant et unefeuille de renseignements indemnités. Ces do-cuments sont à compléter et renvoyer le plusrapidement possible. C'est le médecin-conseilqui accorde la reconnaissance de l'incapacité.

Quelles indemnités ? Pour toutes les incapacités débutant à partir du1er janvier 2018, les indemnités sont octroyées àpartir du 15e jour qui suit la date de début d'in-capacité (après une période de carence de deuxsemaines donc). Il s’agit d’un montant journalier forfaitaire quidépend de la situation familiale. Les revenusdes personnes avec lesquelles le travailleur ha-bite déterminent s'il est chef de ménage, isoléou cohabitant (voir tableau ci-dessous). Après une année d'IT (= invalidité), le travail-leur reçoit des indemnités plus élevées si sonentreprise ou sa profession libérale a été entiè-rement suspendue en raison de l'arrêt de sespropres activités. Il est conseillé à l'intéressé dese renseigner à temps auprès de sa caisse d’as-surances sociales.

Que faire en cas de prolongation ou de rechute ?

Si l'incapacité se prolonge au-delà de la périodeinitialement déterminée, l'envoi d'un nouveaucertificat spécifique complété par le médecinest nécessaire, et ce dans les deux jours calen-drier qui suivent la date de début de prolonga-tion. Le médecin doit y indiquer une nouvelledate probable de fin d'incapacité et cocher lacase "prolongation". Ce délai de deux jours est également valable encas de rechute, c'est-à-dire lorsqu'une nouvelleincapacité survient (motif médical identiqueou non) dans les 14 jours de la reprise.

Que se passe-t-il en cas de déclaration tardive ?

Il est impératif d'envoyer le certificat "Confiden-tiel" dans les délais légaux car la loi oblige les

mutualités à sanctionner les déclarations tar-dives. Concrètement, les indemnités sont ré-duites de 10% jusqu'au moment où la mutua-lité reçoit le certificat (le cachet de la poste fai-sant foi).

Que faire en cas de reprise du travail ?Lorsque le travailleur indépendant reprendcomplètement ses activités professionnelles, ildoit envoyer à sa mutualité un "Avis de reprisedu travail ", complété et signé, avant la fin de lapériode d’IT reconnue par le médecin-conseil.

// JD

(1) Il y a présomption d’incapacité en cas d'hospitali-sation. Dans ce cas, le délai de déclaration de l’inca-pacité est prolongé de la durée de l'hospitalisation.

Montants des indemnités au 1er janvier 2018

INDÉPENDANT FORFAIT BRUT FORFAIT BRUT MENSUEL JOURNALIER (26 JOURS)

Chef de famille 58,68 1.525,68Isolé 46,96 1.220,96Cohabitant 35,76 929,76Cohabitant (2e année ITavec arrêt de l'entreprise) 39,98 1.039,48

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À partir du 1er janvier prochain, les travailleursindépendants recevrontune indemnité de leurmutualité après deuxsemaines d'incapacité etnon plus quatre commeactuellement.

Incapacité ou invalidité

Reprendre partiellement le travail, c'est possible Pour le travailleur qui se trouve en incapacité de travail, la reprise partielle de sonactivité professionnelle peut être une solution pour remettre progressivement lepied à l’étrier. Voici quelles démarches sont nécessaires et comment sont calculéesles indemnités durant cette période.

Moyennant l'autorisation du médecin-conseil de sa mutualité, tout travailleur (ouchômeur) qui est reconnu en incapacité de tra-vail ou en invalidité à la suite d’un accident oud'une maladie peut reprendre partiellementune activité professionnelle. On parle alorsd'activité autorisée. Cela peut se faire soit àl'initiative du travailleur soit à celle du méde-cin-conseil de la mutualité, du conseiller enprévention-médecin du travail, voire de l’em-ployeur si le travailleur est salarié.

Quand introduire la demande d’autorisation auprès du médecin-conseil ?

• Le travailleur salarié ou le chômeurL’autorisation préalable du médecin-conseil dela mutualité n'est pas nécessaire pour débuterla reprise de l'activité partielle. Mais le travail-leur salarié ou le chômeur doit introduire sa de-mande d'autorisation au plus tard le dernierjour ouvrable qui précède la date de la reprise.Attention à bien respecter ce délai car la législa-tion impose aux mutualités d'appliquer des

sanctions en cas d'introduction tardive d'unetelle demande. - Si la demande d'autorisation est transmisedans les 14 jours suivant la date de début del’activité, les indemnités seront diminuées de10% entre la date de début de l’activité et ladate de la demande.

- Si la demande est transmise encore plustard, les indemnités seront refuséesentre la date de début de l’activitéet le jour précédant la date à partir de laquelle le médecin-conseil donne son autorisation.

• Le travailleur indépendantLe travailleur indépendant ne peutdébuter son activité partielle qu’aprèsavoir reçu l’autorisation du médecin-conseil. Celui-ci examinera si l'activité est com-patible avec l'état de santé du travailleur. Encas de reprise sans l'autorisation préalable dumédecin-conseil, les indemnités seront refu-sées pour chaque journée de prestations sansautorisation.

Que deviennent les indemnités pendantla période d'activité autorisée ?

• Le travailleur salarié ou le chômeur L'indemnité de base est diminuée du revenuprofessionnel (montant brut moins les cotisa-tions sociales à charge du travailleur) à concur-rence d’un certain pourcentage fixé par tranchede revenus. En fait, le montant de l'indemnitédiminue à mesure que le salaire découlant del’exercice du travail adapté augmente.

À noter qu'à partir du 1er avril 2018, le modede calcul de l’indemnité changera.

La réduction éventuelle de l'in-demnité ne sera plus basée sur

le salaire mais sur la fractiond’emploi de l’activité, avecune exemption de 20 %.L'objectif est double : simpli-

fier le système et promouvoirla reprise partielle et progres-

sive. Nous détaillerons cette me-sure en temps utile dans En Marche.

• Le travailleur indépendant Durant les six premiers mois de son activité, lesindemnités forfaitaires sont maintenues. À par-tir du 7e mois et jusqu’à la fin de la 3e année ca-lendrier, elles sont diminuées de 10%. À partir

du 1er janvier de la 4e année calendrier, on tientcompte du revenu fiscal des trois années précé-dentes.

Quelles démarches pour mettre fin à l'activité autorisée ?

• Le travailleur qui met fin à son activité autoriséedoit rapidement prendre contact avec le serviceIndemnités de sa mutualité pour l'en avertir.Celui-ci l'informera sur ce qu'il doit faire.

• Si le travailleur interrompt ses activités sala-riées de manière temporaire (en raison decongés par exemple), il doit simplementcontinuer à envoyer mensuellement à sa mu-tualité un exemplaire complété de “Décla -ration de revenu d’une activité adaptée à l’étatde santé”.

• Si le travailleur reprend les activités qu'il exer-çait avant son incapacité de travail, il lui suffitde transmettre à sa mutualité l’"Attestation dereprise de travail” complétée. La reconnais-sance de l’incapacité prendra fin à cette date.

// JD

>> Plus d'infos auprès des conseillers mutualistes de la MC, au 0800 10 9 8 7 ou sur www.mc.be/incapacite

Le travailleur indépendant :

En cas de reprise sansl'autorisation préalable du médecin-conseil, les

indemnités seront refusées pour chaquejournée de prestations

sans autorisation.

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321 DÉCEMBRE 2017 EN MARCHE

A C T U A L I T É S

Étude de la MC

La Mutualité chrétienne a dressé la liste desmédicaments remboursés en officines (hors hô-pitaux) qui sont les plus coûteux pour l'assu-rance soins de santé obligatoire en 2016. En têtedu classement, on trouve les immunosuppres-seurs, indiqués pour traiter des maladies auto-immunes (par exemple la maladie de Crohn, lapolyarthrite rhumatoïde…) ou prévenir le rejetde greffe d'organes et de transplantés. Ils concer-nent moins d'un pourcent de la populationbelge mais ces médicaments consommés dansla durée sont souvent très onéreux.

Dans ce top 10 suivent, par ordre dé-croissant les antihypertenseurs, lesantithrobontiques, les hypolipé-miants, le traitement du diabètede type 2, le traitement de labronchopneumo pathie chro-nique obstructive (BPCO), les an-tiviraux utilisés pour lutter contrele HIV ou les hépatites virales, letraitement de l'acidité gastrique, les an-tibiotiques et les antidépresseurs.

"La consommation de huit de ces dix classes demédicaments est liée, parfois pour une part nonnégligeable, à des habitudes de vie mais aussi àun contexte, un environnement qui est loin d’êtrefavorable", lance Jean Hermesse, secrétaire gé-néral de la MC. Premier exemple : les antihyper-tenseurs, consommés par près d'un Belge surquatre. "Une hypertension peut être d’origine gé-nétique, mais globalement c’est notre rythme devie qui est à pointer : stress, anxiété, alimentation,alcool, tabac… Des choses sur lesquelles nouspouvons agir à notre échelle d’individu", insisteJean Hermesse. Même analyse pour les anti-acides qui ont connu la plus forte augmentationde consommation en 6 ans : plus 20%. Quant à la BPCO, 90 % des patients sous traite-

Les médicaments les plus remboursés

ment médicamenteux sont d’anciens (gros) fu-meurs. "Sans tabac, on peut réduire sensiblementla consommation de traitements contre cette ma-ladie chronique. Mais décrocher de la cigarette est difficile. Raison de plus pour créer un contextefavorable avec, par exemple, des accises sur le tabac réellement dissuasives, l’interdiction de pu-blicité sous quelle que forme que ce soit et l’inter-diction de vente à des jeunes de moins de 18 ans,avec l’espoir de voir émerger une génération sanstabac", propose Jean Hermesse.

Autre exemple très parlant : 80% des dia-bètes de type 2 sont liés à l’obésité.

Clairement, un mode de vie plussain, une alimentation équilibrée,de l’activité physique permet-traient d’en réduire la préva-lence. Mais l’environnementdans lequel évolue le patient

joue, ici aussi, un rôle prépondé-rant. "Une mention simple et claire

des teneurs en sucres, en graisses et ensel doit être imposée sur les aliments, via un

système de codes couleurs par exemple. Maiscela, ce n’est pas entre les mains des patients, pré-cise Jean Hermesse. En tant que mutualité santé,nous mettons en œuvre un maximum d’initiativesdans le domaine de la prévention et de l’accom -pagnement de nos membres sur le chemin desbonnes habitudes de vie. Mais on le voit, une ap-proche réellement efficace inclut la promotiond’un environnement favorable à ces habitudes devie. Et le plus souvent, à ce niveau, les autoritéspubliques sont aux commandes."

// JD

>> Les principaux résultats du top 10 desmédicaments les plus remboursés en 2016 sontconsultables sur www.mc.be (rubrique actualités)

Diabète de type 2, hypertension, taux de cholestérol trop élevé, bronchite chronique,acidité gastrique… les médicaments qui traitent ces problèmes de santé représententprès de la moitié de tous les remboursements de médicaments vendus en pharmacie.Pour la MC, il est possible de réduire sensiblement la consommation de certains médi-caments par un environnement favorable à la santé, des modes de vie adaptés et despolitiques de santé proactives.

À suivre

"Une hypertension peut être d’originegénétique, mais

globalement c’est notrerythme de vie qui est à

pointer : stress, anxiété,alimentation, alcool,

tabac… "

Ce 14 décembre, au centre de Bruxelles, s'est tenu le premier Apérochapo. Altéo – mouvement social de personnes malades, valides et handicapées – et Énéo – mouvement social des aînés – revisitent le concept citoyen d’"apéro urbain". Avec leurs partenaires (ATD Quart Monde en Belgique, Rainbowhouse, Amnesty International Belgique francophone, Unia et le Silex), ils invitaient à un moment de rencontres de la diver-sité. Les chapeaux sont tous différents mais ont comme point commun d’être tous des chapeaux… Bruxelles marquait l’ouverture d’une longue série d’Apérochapos. En 2018, rendez-vous est pris pour sillonner la Wallonie.

>> Plus d'infos prochainement dans les colonnes d'En Marcheou sur www.aperochapo.be

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néo

(1) Émission spéciale - L'esprit de Noël dit par Christian Bobin, 23 décembre 2015, RCF.

Esprit de Noël, es-tu là ?À Noël, il est une tradition ancienne. Dresser la table pour les convives annoncés,plus un. Une chaise et une assiette attendent l'inconnu. "La place du pauvre" ou la "part du pauvre" est destinée au passant, à l'étranger, au voyageur égaré, auvisiteur inattendu qui viendrait frapper à la porte.

Événement

bienveillance semble se transmettre. Elle peut gé-nérer quelques surprises. Ces inattendus que l'onespère sans le dire. Noël est propice. Une brècheouverte dans le temps, une attente, dit le poète,Christian Bobin. Pour lui, "le meilleur de ce temps-là est consacré à quelque chose de plus léger qu'unsimple flocon de neige, quelque chose qui estpresque invisible, qui est très faible, et qui supposeune passion infinie de l'attente. (…) C'est comme si on attendait quelque chose, quoi je ne sais pasexactement, mais ce que l'on attend là, c'est ce quel'on attend toute la vie." (1)Pour ce Noël et les suivants, ne tenterions-nouspas de nous tenir loin des injonctions consomma-trices d'un Noël bouffi ? N'essayerions-nous pasde combattre la culpabilité d'un Noël trop avare de son petit confort familial ? N'est-il pas préféra-ble de préparer une place à l'inconnu ? Naturel -lement alors, en confiance, le geste de générositése fera et la main tendue portera ses fruits. Inattendus.

// CATHERINE DALOZE

La place se fera toute symbolique finalement. Car"la chaise demeurera vide", observe un témoinparmi d'autres, coutumier de cette tradition le 24décembre au soir. "Le pauvre d'aujourd'hui a prisl'habitude de lécher ses plaies seul dans un couloirde métro venteux et glacé. C'est une marque de bongoût de sa part qui nous permet de réveillonner en-tre gens de qualité, tout en ayant l'air généreux etempathi que", harangue le cynique. Bonne cons -cience et zone de confort se verraient ainsi forti-fiées. Soyons de bon compte : qui ose en effet frapper à la porte d'inconnus ? Qui ose ouvrir à un inconnu ?Et même qui ose sonner le soir du réveillon chezdes proches sans s'être annoncé ? La tradition n'apas transmis ce type de pratiques. Sauf à pousserla démarche plus loin, en invitant un étranger, uninconnu, un proche esseulé…, la place demeurerasouvent vide. Néanmoins, la place est là. Elle indique que l'accueilest possible. Dans l'effervescence – devenue unrien superficielle – de la fête de Noël, une sorte de

Offrir à tous nos membres

une couverture hospitalisation

MUTUALITECHRETIENNE

Nous, on appelle ça la solidaritémc.be/hospi-solidaire

Ainés

Près d'un pensionné sur trois vivrait sous le seuil de pauvreté. Cettebrutale constatation émane du "Panier des pensionnés", dernièreenquête en date d'Énéo - mouvement social des ainés. Cette en-quête a évalué les dépenses et les ressources des pensionnés. Lacomparaison avec les chiffres de leur précédente recherche - menéeen 2010 - indique une situation plus difficile qu'il y a sept ans.

Un panier de plus en plus serré

Questionnaires au bras, les volon-taires d'Énéo sont partis à la ren contrede seniors en Wallonie et à Bruxelles.Entre avril et juillet 2017, 415 ménagesont été interrogés. Tous les répondantsdevaient être pensionnés (pension légale ou anticipée) ou en âge de tou-cher la pension. Afin de permettre lescomparaisons, le questionnaire s'ins-pirait grandement de la première ver-sion de l'enquête, effectuée en 2010.Dans l'édition de cette année, lesfemmes composent 56 % des répon-dants et les hommes 44 % : une répar-tition assez conforme avec les statis-tiques bel ges. Au niveau des régimesde pension, on constate une surrepré-sentation des fonctionnaires (30 %) etune sous-représentation des indépen-dants (7%).

Les dépenses augmentent

"Lorsqu'on compare les résultats des enquêtes de 2010 et de 2017, on neconstate pas d'amélioration du niveaude vie des pensionnés, indique Phi-lippe Andrianne, secrétaire politiqued'Énéo. Certes, le montant des pen-sions a augmenté, mais les dépensesont grimpé de manière plus importanteencore. Il n'y a pas d'évolution positiveau niveau des ressources". Avec près de30% des dépenses mensuelles des répondants, l'alimentation se taille lapart du lion. En 2017, ils ont dépenséen moyenne 542 euros par mois ennourriture, boisson, produits d'entre-tien… soit 138 euros de plus qu'en2010. Une hausse de plus de 25%. Endeuxième position, les charges liéesau logement occupent 21 % du budgetmensuel. 371 euros y sont consacrés,soit 42 de plus qu'en 2010. L'entretien du logement (11%), les as-surances (9%), les frais de santé (9%),la mobilité (9%), le loyer/emprunt

"On vit d'année en année"

Marie* a 69 ans. Son mari et ellesont tous deux pensionnés. Ils vi-vent avec un peu plus de 2.000 eu-ros par mois pour deux. Et flirtentavec le seuil de pauvreté. Il y aquelques années, Marie a été vic-time d'un accident qui l'a laisséehandicapée. Depuis, elle doit sefaire aider pour réaliser les tâchesménagères qu'elle ne peut plus as-sumer seule. Des dépenses nou-velles bien vite devenues indispen-sables. Pour continuer à se dépla-cer sans encombres, Marie a éga -lement dû acquérir un véhicule

adapté à son handicap. Facture :40.000 euros. Des frais lourds d'au-tant plus difficiles à assumer, vu lerevenu modeste dont elle et son maribénéficient. "On rogne sur toutes lesdépenses", explique-t-elle, Voyages,loisirs, nourriture… Tout y passe. Allerau restaurant ? Maintenant, c'est unefois par an. Même nos relations avecnos proches sont affectées. Ma fillehabite assez loin de chez moi. On a dûréduire nos visites chez elle à une foispar mois car le carburant coûte tropcher." Comment envisager le futurdans une telle situation ? "On vit d'an-

née en année, ajoute-t-elle. Il esttrop difficile pour nous de nous pro-jeter plus loin. Dans ma vie quoti-dienne, j'essaye de m'occuper unmaximum afin d'oublier toutes lesprivations que je connais. J'espèreque je partirai avant mon mari, carje ne sais pas ce que je deviendraisans lui." "Au-delà des difficultésquotidiennes, ce qui nous mine, c'estqu'on ne pourra rien laisser à nos en-fants" ajoute son époux.

* Le prénom a été modifié

(8%) et les vêtements (3%) composentle reste des dépenses mensuelles to-tales des ménages interrogés pour desbiens de première nécessité – hors dépenses culturelles. Ces dépensess'élèvent à 1998 euros par mois. Uneaugmentation d'environ 500 euros par rapport à l'enquête de 2010. Or,rappelle Énéo, 42 % des ménages disposent de moins de 2.000 euros deressources.

Isolés, femmes et locataires :plus mal lotis

Le constat n'est pas neuf. Et l'enquêtele rappelle avec force. Les femmes sontdavantage exposées à la pauvreté fi-nancière. Elles sont très majoritairesdans les catégories de personnes tou-chant les pensions légales inférieuresau seuil de pauvreté. Une situation quin'a pas vraiment chan gé depuis 2010et les résultats de l'enquête d'alors.L'isolement constitue également unfacteur fragilisant. En effet, le paye-ment du loyer, du prêt hypothécaireou des charges liées au logement re-présentent – lorsqu'on vit seul – unepart plus importante du budget. À titred'exemple, les charges liées au loge-ment s'élèvent en moyenne à 364 eu-ros pour les couples et… 315 eurospour les isolés. De même, le coûtmoyen d'un loyer représente 619 eu-ros, quand celui d'un emprunt hypo-thécaire ne monte "qu'à" 442 euros.

Quelle qualité de vie ?"On disait en 2010 : il manque 300 eu-ros par mois aux pensionnés pour ne pas se priver. Aujourd'hui, il leurmanque 350 euros. Soit un sixième deplus qu'il y a sept ans" lâche PhilippeAndrianne. Ce qui attend les pension-nés à l'avenir, c'est un écart plus grandentre les ressources et les dépenses."

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21 DÉCEMBRE 2017 EN MARCHE4

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55,3 %

51,5 %

47,7 %

32,6 %

31,8 %

25 %

20,5 %

10,6 %

8,3 %

Voyages

Loisirs

Activités culturelles

Relations sociales

Vêtements

Déplacements

Relations familiales

Activités sportives

Santé

Alimentation

Logement (loyer, électricité, ...)

> Si vous estimez vivre une situation difficile, quels sont vos domaine de privation

> Total des dépenses mensuelles des pensionnés

Vêtements3% (56,6 EUR)

Alimentation30% (542,4EUR)

Charges logement21% (371,9 EUR)

Entretien logement11% (203,4 EUR)

Loyer/emprunt8% (150,4 EUR)

Mobilité9% (159,8 EUR)

Frais de santé

9% (164,3 EUR)

Assurances9% (171,4 EUR)

"Si vous estimez vivre une situation dif -ficile, quels sont vos domaines de pri -vation ?" demandait l'enquête. Lesvoyages (78%) arrivent en tête, suivispar les loisirs (63%) et les activités cul-turelles (55%). La moitié restreint sesdépenses en relations sociales (rece-voir ou sortir avec des amis). Un tierssabre dans les relations familiales (re-cevoir ou aider son entourage). Les pri-vations en santé concernent 20 % desrépondants, tandis que 10% coupentdans leurs dépenses alimentaires et8% dans celles liées au logement."L'absence de soutien est un facteur in-quiétant" ajoute le secrétaire politiqued'Énéo. Seuls 21% de l'échantillon in-terrogé déclarent disposer d'un réseaude soutien financier et matériel. Près dela moitié des sondés ne s'imaginent de-mander ni argent, ni même un coup depouce à leur proche.

Un horizon chargé de nuages "On entend souvent parler des pensionscomme d'une charge, explique Phi-lippe Andrianne. La réalité est beau-coup plus nuancée. Les pensions faibleset moyennes sont directement réinves-ties en dépenses courantes. Elles parti-cipent entièrement au produit intérieurbrut belge. Les réduire, c'est amputer lePIB pour bientôt 25 % de ses contribu-teurs. En 6 ans, les mesures des diffé-rents gouvernements n'ont pas amélioréla vie des ainés. De surcroit, les chiffresde cette enquête ne prennent pas encompte les nouvelles mesures prisespar le Ministre Daniel Bacquelaine.Celles-ci ne feront qu'empirer une situa-tion déjà critique pour bon nombre depersonnes. Il est important pour nousde rendre visible les difficultés déjà vé-cues par les pensionnés, afin que les dé-cideurs politiques aient une idée plus

précise de la situation. Énéo veut un re-financement des pensions légales à aumoins 1.500 euros par mois net. Quecelles-ci soient suffisantes pour payerune maison de repos ou des aides etsoins à domicile. Pour ce faire, nous proposons plusieurs pistes de finance-ment, par exemple revoir les avantagesfiscaux sur les assurances groupes et in-troduire une cotisation sociale générali-sée, notamment sur les loyers touchéspar certains ainés. Prochaines étapes àsurveiller : l'élaboration du budget gou-vernemental 2019 et les élections quisuivront. Nous nous positionnerons enfonction des réponses apportées par legouvernement."

// MATHIEU STASSART Infos : Le "panier des pensionnés" estaccessible dans son entièreté sur le siteweb d'énéo : www.eneo.be

"Ce qui attend les pensionnés

à l'avenir, c'est un écart plus

grand entre lesressources et les

dépenses."

21 DÉCEMBRE 2017 EN MARCHE5

Allergies

Les allergies alimentaires apparaissent dès le plus jeune âge. Pour autant, rienne sert d'être trop prudent. En revanche, il faut miser sur l'attention conjuguéedes parents, des professionnels de la santé et des instituteurs. Tout comme surl'éducation de l'enfant. Précisions avec la professeure Françoise Smets, pédia-tre et membre du centre de l'allergie de l'UCL.

Les allergies chez les petits

En Marche : les allergies alimentaires, ça commence à quel âge ?

Françoise Smets : Elles se manifestent depuisles premiers jours et, pour la plupart, dispa-raissent dans les cinq premières années de vie.L'enfant n'est jamais allergique au lait mater-nel mais peut développer une allergie à des ali-ments consommés par la maman et présentsdans son lait. Le coupable le plus fréquent ? Lelait de vache. Les autres allergènes fréquentssont le soja, l'œuf, le blé, le poisson et tous lesfruits à coque (amande, noisettes, noix, noixde cajou, pistaches, etc.).

EM : Comment reconnaitre une allergie ?

FS : Les symptômes d'une allergie peuvent êtred'ordre cutané, digestif, respiratoire, ORL ougénéral… Mais aucun n'est spécifique à une al-lergie. Ce qui rend celles-ci compliquées à dé-celer. L'eczéma – par exemple – peut être asso-cié à une allergie, mais pas toujours. Parfois,les parents cherchent une allergie là où il n'yen a pas.

EM : Si on pense que son enfant est allergique, que faire ?

FS : La meilleure chose à faire reste d'en parlerau pédiatre ou au médecin de famille. Beau-coup d'allergies infantiles ne peuvent être dé-tectées au moyen de tests. Donc, on procède àun diagnostic différentiel pour voir si les symp-tômes sont liés ou non à une allergie. On com-mence par retirer l'aliment suspect du régimealimentaire. Si l'allergie disparait, on ré-intro-duit l'aliment et on observe la réapparition dessymptômes. Cette méthode permet d'être cer-tain que l'allergie est bien liée à l'aliment sus-pecté. Évidemment, dans les cas les plus

graves – comme après un choc anaphylactique– on évite de redonner l'aliment incriminé àl'enfant.

EM : Faut-il agir préventivement ?

FS : De manière générale, il ne faut suspecterune allergie que s'il y a des symp-tômes. Si l'enfant ne se plaint pas,rien de sert de s'alarmer. On voittrop souvent des parents eux-mêmes allergiques ou ayant en-tendu parler d'allergies venir enconsultation avec des enfants enparfaite santé. Attention égale-ment à l'excès de précaution in-duisant des réponses du type : "sil''enfant est allergique au lait, ilfaut être prudent et ne pas introduire les au-tres allergènes fréquents avant l'âge d'un oudeux ans. S'il y a des antécédents familiaux, ilfaut faire attention aussi." On s'est renducompte que cette méthode ne fonctionne pas.Des études récentes indiquent même lecontraire. Chez certains nourrissons présen-

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Professeure Françoise Smets, pédiatre et membre du centre de l'allergie de l'UCL.

S A N T É

tant déjà une autre allergie, l’allergie à l'ara-chide se manifeste moins fréquemment chezceux qui en ont reçu tôt que chez ceux qui ontévité d'en prendre. Entre 4 et 6 mois, il y a doncun véritable intérêt à diversifier le plus possi-ble l'alimentation, en y incluant les alimentsallergisants. La seule astuce, c'est de ne pascommencer tout en même temps, sinon on nesait pas déceler à quoi l'enfant réagit poten-tiellement mal.

EM : Comment s'adapter aux allergies, à la maison et à l'école ?

FS : Pour les tout-petits (en des-sous de 18 à 24 mois), il existe desformules de lait où les protéines –qui provoquent l'allergie – ont étéprédécoupées et rendues inoffen-sives. Si l'enfant reste allergique engrandissant, les produits à base desoja représentent une bonne alter-native. Par contre, les autres "laits"

végétaux (riz, amande, noisette, etc.) ne sontpas du tout adaptés aux enfants en croissance.Dans le cadre scolaire, le médecin qui suit l'en-fant réalise un suivi annuel reprenant tout ceque l'enfant doit éviter. Il prescrit éventuelle-ment une trousse d'urgence et son mode d'em-ploi. En général, les parents rencontrent les

Les services Promusport et Infor Santé viennent d'éditer un nouveau dossier péda -gogique consacré aux allergies. En 72 pages joliment illustrées, "Les colles des petitsallergiques" fait le tour complet du sujet.

Tout un dossier sur les allergies

professeurs pour s'assurer que les enfantsn'échangent pas la collation avec leur copain.Lorsqu'il y a un goûter d'anniversaire, on peutégalement prévoir une part de gâteau spéciale.C'est une question d'organisation. Plus vite l'enfant adopte lui-même les bonsgestes, mieux on évitera les erreurs. Grâce à desjeux ou des pictogrammes, on peut rapidementlui montrer tout ce qui est susceptible de conte-nir du lait, par exemple. Car pour lui, savoirqu'il y en a dans le fromage ou dans un biscuitne va pas de soi.

EM : Quand faut-il s'adresser à un diététicien ?

FS : Quand il y a plusieurs allergènes à éviterou quand des aliments aussi importants queles produits laitiers doivent être supprimés etqu'on n’a pas trouvé d'alternative valable. Lediététicien s'assure ainsi que l'enfant couvretous ses apports nutritionnels. Il aide les pa-rents à reconnaitre tous les synonymes de l'al-lergène et à bien déchiffrer les étiquettes. Enfin,il conseille les produits de substitution adé-quats.

// MATHIEU STASSART

Si l'enfant reste allergiqueen grandissant, les produits àbase de sojareprésentent une bonnealternative

L’allergie alimentaire est en pleine expansion,que ce soit au niveau des aliments allergènes oudes populations touchées. Si 2 à 3 % des adultessont concernés, on estime que 6 à 8 % des en-fants en souffrent1. Pour l’OMS (OrganisationMondiale de la Santé), il s’agit du 4e problème desanté publique au niveau mondial.

L’allergie peut altérer la qualité de vie de l’en-fant et de sa famille en se répercutant sur lesplans diététique, psychologique, social et fi-nancier. Il est donc important que la démarchediagnostique soit correctement menée afin dene pas confondre une allergie avec une intolé-rance alimentaire dont les prises en charge sontdifférentes.

La théorie … et la pratique "Les colles des petits allergiques" vise plusieursobjectifs : favoriser la circulation de l’informa-tion et le dialogue entre les parents, l’équipeéducative et les enfants. Il a également pourambition de protéger l’enfant et de l’aider à s’in-tégrer dans le groupe classe, dans son l’école…

Une première partie théorique est consacrée àla façon dont le corps réagit à une allergie,pointe les aliments incriminés, les différentstypes d'allergies ou d'intolérances et leurssymptômes.

Une seconde partie aborde les situations de lavie quotidienne, la prise en charge des symp-tômes, l'organisation pratique à la maison ou àl'école ainsi que les étiquettes alimentaires. Des

témoignages et des recettes variées viennentagrémenter cet outil plus que complet.

Impacts au quotidienPour un enfant, vivre avec une allergie alimen-taire est sans aucun doute contraignant. Lors -qu’une allergie est diagnostiquée, c’est le quoti-dien de toute la famille qui est bouleversé ! Elleexige une vigilance constante de la part des pa-rents et de l’entourage. Outre le régime d’évictionde l’allergène, c’est tout un ensemble de "compor-tements" qui doivent être adoptés. Il faut appren-dre à décoder les étiquettes pour identifier l’aller-

gène, adapter les recettes, anticiperles sorties…L’allergie peut également engen-drer de l’appréhension et de la frus-tration chez les enfants, notam-ment lors de repas pris en collecti-vité comme les goûters d’anniver-saires, les fêtes de familles ou lessorties au restaurant. Afin que lesrepas puissent rester des momentsde plaisir et de convivialité, les au-teurs ont rassemblé des recettesgourmandes évitant certains aller-gènes et faciles à réaliser en classeou à la maison. Une partie de celles-ci ont été élaborées par le chef AlainBoschman, qui a accepté de mettre

son talent au service de cet ouvrage. Même si ellesne conviendront pas à tous, ces recettes appor -teront davantage de goût et de créativité dans l’alimentation quotidienne des enfants aller-giques et de leurs proches.

// INFORSANTÉ

>> Plus d'infos : pour commander le dossier,contactez le service Infor Santé le plus proche de chez vous : 02/246.48.51 • [email protected] •www.mc.be/inforsante

1 Selon l’AFSCA : www.favv-afsca.be/viepratique/al-lergies/decoderetiquettes/default.asp

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était l’été de ton appren-tissage de la lecture. Deton réapprentissage. Nousavions tout repris à zéro.

La méthode globale ne te convenaitpas. Tu mélangeais tout. Cette mé-thode qui misait sur la correspon-dance entre des images et des motst’embrouillait. Sous tes yeux, dans ta bouche, les mots écrits suscitaientd’autres images que celles qu’ilsétaient censés faire naître. Tu décryp-tais les toutes premières lettres. Ellest’égaraient. Tu te fiais aux lettres. Tu ne gardais pas la mémoire desimages qui auraient dû aiguiller talecture. Ce qui m’intriguait par ail-leurs. Je ne comprenais rien à tonfonctionnement. Tu fonçais tête bais-sée dans l’écrit. Impulsive. La pre-mière syllabe d’un mot te conduisaità un autre. Le li de liberté faisait naî-tre en toi l’image d’un livre. Rou deroute devenait rouge dans ta bouche.Tu lisais des phrases extravagantesqui au début ne semblaient pas te gê-ner. Tu trouvais ça normal. Je trépi-gnais.

❅ ❅ ❅

J’ai commencé à lire le désarroi danstes yeux. Le passage à l’écrit devenaitdramatique pour nous. Nous quiavions lu tant de livres d’images. Mesdoigts avaient usé des albums illus-trés. Combien de fois n’ai-je pastourné les pages de l’histoire de latortue qui redoute de sortir la tête desa carapace, ou celle du petit héris-son qui s’abrite dans une pantoufleabandonnée, pics contre fourruresynthétique ? Tu te blottissais contremoi, tu demandais des images et mesmots. On était bien. Nous lisions àdeux, véritablement.

Puis il y a eu l’école, la maison à quit-ter, ton égarement dans les lettres etmon manque de patience, notre sé-paration. Une ou deux fois, à bout denerfs, j’avais eu des mots cruels, t’ac-cusant de chercher l’erreur, de la pro-voquer, pour me fatiguer. Commentavais-je pu ? Comment avais-je ou-blié la dernière lecture qu’enfantmon père m’a faite, avant de refermerle livre et de m’enjoindre à lire seuledésormais. C’était une histoire d’ani-maux. D’aigles et de nids, car les ai-gles aussi qu’on imagine tournoyantsau-dessus des têtes et dans les pay-sages ont besoin de nids, et qu’ilexiste des rochers où accrocher desnids. Fermant le livre, mon père medélogeait de notre nid.

❅ ❅ ❅

Cet été-là, j’ai mis le compteur del’auto à zéro, symboliquement, pourpasser des lettres aux chiffres, ou-blier ce qui ne serait pas les kilomè-tres qui allaient nous éloigner de toutce qui était si fastidieux, et noussommes parties, direction La Têted’or, à Lyon. Nous filions, laissantdes noms dans notre sillage, desvilles connues de moi, encore incon-nues de toi. Nous nous arrêtions surdes parkings, dans des stations-ser-vices. Nous avions tout le temps de-vant nous. Tu trottinais en short. Lesoleil était au rendez-vous. Tu pre-nais le soleil. Tes petits mollets, tessandalettes, tes cheveux blonds quis’échappaient en frisottant d’unetresse. Tes mots d’éternelle commen-tatrice. Le temps d’essayer de t’ap-prendre à lire, j’avais oublié combienje t’aimais.

❅ ❅ ❅

Nous sommes entrées dans Lyon.Nous avons trouvé le Parc de la Têted’Or comme dans un rêve. Sans lire leplan, nous nous sommes trouvéesjuste devant le Parc. Comme si nousconnaissions d’instinct la route.Lyon était une première pour nous.La ville s’était offerte à nos regards.Elle se cachait encore. Il y avait lapromesse du fleuve, de la Basilique,des vieux quartiers et des nouveaux.Mais avant tout, il allait y avoir leParc. Et l’écrit, à nouveau, qui allaitnous rattraper. Et c’est de lui en défi-nitive que je me souviens. De l’écrit etde cette femme auquel il est associé.Nous avons franchi la grille. Nous al-lions d’un pas léger. Nous étions envacances de tout. Ce parc, j’avais déjàfailli m’y rendre sur un coup de tête,quelques mois plus tôt, pour mani-fester. Deux éléphantes, Baby et Né-pal, en avaient été extraites pour pré-sumée tuberculose. Une pathologiefatale et contagieuse. Leur euthana-sie était programmée. Un soigneurs’y était opposé. Il avait alerté les mé-dias. C’est ainsi que j’avais découvertl’affaire, en écoutant la radio un ma-tin, très tôt. L’indignation du journa-liste, d’ordinaire si objectif, m’avaitcontaminée. Une pétition circulait. Ilappelait à signer. J’avais allumé monordinateur, j’avais signé, en pyjama,je me souviens de mon émotion. Lesjours suivants, Baby et Népal avaientcontinué à faire l’actualité. Une grâceprésidentielle avait été demandée.Brigitte Bardot était intervenue. Cefait divers n’en finissait pas de m’in-digner. Qu’on couche deux masto-dontes sur le flanc, qu’on planifieune mise à mort, alors que la maladien’était pas avérée, m’horrifiait. J’avaisété à deux doigts de filer manifesterdevant les grilles du Parc de la Têted’or.

Au moment où nousnous garions devant le parc, les éléphantesétaient sauves et loin de là. Elles avaient ététransférées à Monaco.Certains prétendaientqu’elles n’avaient jamaiscontracté la tuberculoseet d’autres qu’on pouvaiten guérir, la preuve. Enpassant, le discréditavait été lancé sur un di-recteur de cirque, celuiauquel appartenaientles deux femelles héber-gées par les responsa-bles du Parc. L’histoireavait eu le mérite de jeter

un coup de projecteur sur la vie desanimaux en parcs animaliers, ceslieux où il n’est pas rare que des ani-maux vieillissants soient éliminés auprofit de jeunes plus vifs et attractifs.

Baby et Népal, comme elles s’appe-laient, nous accueillirent. Une im-mense photo garnissait la grille duparc. Elles remerciaient tous ceux ettoutes celles qui s’étaient démenéspour leur survie. Elles avaient l’air desourire. C’est ce que tu as dit. Je mesuis retournée pour voir si elles sou-riaient, si on pouvait voir ça sur laphoto, avant de m’engager dans l’al-lée du grand parc. C’est à ce moment-là, où je te tenais encore la main, queje l’ai vue. Elle avançait d’un pas peu assuré. Il y avait quelque chosede latéralisé dans sa démarche. Jeveux dire qu’elle se dandinait unpeu. Elle était engoncée dans uneveste épaisse. Peut-être son allureétait-elle entravée par ce vêtement. Jene sais pas. Sa veste a attiré mon attention. Elle était chamarrée. À

mesure que je la laissais gagner duterrain, les motifs se précisaient.C’était des fleurs ou des dessins sur lapeau d’un animal.

❅ ❅ ❅

L E C T U R E

Les Éléphantes

Nouvelle

C’

Le dernier numéro de l’année est l’occasion pour En Marche de vousproposer une lecture d’un autre genre, et de mettre à l’honneur des plumes belges francophones. Ces auteurs sont soutenus pardes illustrateurs qui donnent formes et couleurs aux mots. Larédaction vous invite cette année à découvrir Les Éléphantes deVéroniqueJanzyk, un récit illustré par Fredem.

À Réjane

m’avez fait la lecture. J’ai appris là, àvos côtés, des noms d’animaux, quej’ai oubliés. Mais je me souviens debêtes improbables. De certains corpsdisproportionnés, de pelages éton-namment soyeux. Comme si la nou-veauté d’un mot engendrait des créa-tures inédites. Le plus étonnant ce-pendant résidait dans les hauteursdes clôtures. Toutes étaient iden-tiques. Comme s’il fallait empêcherles hommes de les franchir pour re-joindre les animaux. Comme si l’in-verse n’était pas possible, comme siles animaux les plus grands n’al-laient jamais envisager de se com-mettre avec des humains, comme sitoute idée de les blesser leur étaitétrangère, comme si la perspectivede fuir ne pouvait pas les effleurer.

Nous avons visité l’Europe, l’Afriqueet l’Asie, découvert le minuscule et legigantesque. Nous avons arpenté lasavane et la forêt. Ici un cœur pouvaitbattre mille fois en une minute, ail-leurs quelques fois seulement. Etdans les deux cas, c’était un cœur.Cela a pris tout l’après-midi. Nousmarchions lentement côte à côte. Au-tour de nous des gens circulaient.Des enfants roulaient à vélo. Des pé-dalos progressaient sur l’étang. Unepaix baignait le Parc, celle dans la-quelle vivaient aujourd’hui Baby etNépal. Puis le jour s’est mis à décli-ner. Il était temps de rentrer dans nostanières. Les derniers mots que ladame a eus pour nous fut un conseilde prudence. Elle a levé la main. Ellea désigné l’endroit. Il y avait là-basune portion d’allée dégradée. Il fallait regarder où l’on mettait les pieds. Elle a accéléré. Nous avonsmarché jusque-là d’un bon pas."Vous voyez", elle a dit. Elle a glisséses lunettes dans la poche de la vestepanthère. J’ai vu briller son regard.La petite dame s’est métamorphoséesous nos yeux. Elle a gagné au pas decharge une des nombreuses sorties.Je l’ai regardée de dos. Son débit delecture, si lent, si bien adapté à toi, siencourageant lui venait-il d’une piè-tre vision ? Ou, parfaite voyante etbonne pédagogue, magicienne de-vrais-je dire, avait-elle simulé un pro-blème de vue pour t’accompagnerdans la lecture ?

❅ ❅ ❅

Peu importe la réponse. Il m’est clai-rement apparu qu’avait resurgi unpersonnage de mon enfance, cette

La distance se réduisant entre nous, ilm’est clairement apparu que la vestede la vieille dame imitait la robe parse-mée d’ocelles d’une panthère. J’écrisveste, mais peut-être était-ce un man-teau. La dame n’était pas très grande.Elle portait des lunettes aux verres siépais qu’ils semblaient entraîner lamonture vers le bas. Nous échan-geâmes un regard, d’yeux à yeux. Elleme fixa par-dessus ses verres.

❅ ❅ ❅

Nous entamâmes la visite du mêmepas, elle et nous. Ton intérêt et le sienavaient la même durée. Vous vousdétachiez ensemble des animaux. Tuessayais de décrypter leurs noms, lesinformations sur leur mode de vie,leur alimentation. Elle aussi lisait.Elle murmurait. Sa voix, sa boucheentraînaient les tiennes. Quand tulis, je garde le silence. J’attends quetu lises, que tu reconnaisses les let-tres et leur combinaison. Mon mu-tisme peut être pesant, et dur mon regard. Je vous ai écoutées. Vous

voisine au manteau léopard, à labouche toujours rouge, au rouge dé-passant le dessin des lèvres. Cettefemme qui y voyait de moins enmoins et que des crises d’hyperten-sion mettaient à terre mais qui tou-jours se relevait. Ses gâteaux étaienttruffés d’œufs de poules qu’elle éle-vait dans un jardin aux fleurs éton-namment hautes. Des poules qu’ellemettait toute son énergie à protégerdes renards, rentrant chez elle dèsdix-sept heures, pour les enfermer aupoulailler, vivant en définitive elle-même comme une poule. Ses raressorties la menaient en bus chez desamies, munie d’un gâteau et d’unbouquet de fleurs géantes, lupins,phlox, tulipes. À l’image des fleurs de pleine terre, à l’intérieur de la mai-son, les plantes, essentiellement despalmiers, grandissaient elle aussi dé-mesurément. Elles montaient le longdes murs, se ployaient puis glissaientsous le plafond. Elles emplissaient lavue. Une vraie jungle. Après sa dispa-

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L E C T U R E

À propos de l'auteure et de l'illustrateur

La délicatesse, selon Véronique Janzyk

Chargée de communication à l’Observatoire de la santé du Hainaut, la Caroloré-gienne Véronique Janzyk est aussi journaliste indépendante et auteure. En2012, les lecteurs d’En Marche appréciaient sa plume sensible et bienveillanteau travers de la nouvelle Noël à la plage. En 2017, Véronique Janzyk publie J’aisenti battre notre cœur, son premier roman depuis 2014. On y rencontre deuxêtres qui se découvrent en se mettant "en marche". Au gré des promenades, lanarratrice apprend à connaître un homme tourmenté, qui a trouvé refuge dansla littérature. En 2018, Véronique Janzyk proposera La robe de nuit, un texte au-tour de la figure maternelle et de la mémoire. Il fera l’objet d’une adaptationthéâtrale.

>> Infos sur l'auteure et ses publications : www.onlit.net/ collections/veronique-janzyk

Fredem, illustrateur polytalentueux

Fredem alias Frédéricq Meert est un artiste mondialement inconnu. C’est ainsi -et non sans humour - que ce natif de Soignies se présente son site Internet. Il travaille actuellement pour le secteur culturel de la Province du Hainaut. Des sinateur, peintre, comédien et metteur en scène, il compte à son actif denombreuses expositions et pièces de théâtre.

>> Infos : www.fredem.be

rition, on a trouvé dans le jardin,quelques centimètres sous terre,dans une pochette, les photos d’unenfant inconnu de tous. Un bébédans le creux des bras de sa mère, untout jeune enfant marchant tenu parla main, on ne voit pas qui le tient, unpetit garçon assis, les mains poséesl’une sur l’autre sur les cuisses. Undoigt se soulève légèrement. L’enfantn'était-il pas prêt pour la photo ? Vou-lait-il ajouter quelque chose ?

❅ ❅ ❅

Aujourd’hui, il me plaît de me sou -venir de deux éléphantes, de deuxvieilles dames et de deux enfants, toialors que tu pesais dix fois moinsqu’un éléphanteau au premier jour desa vie et lui, l’enfant qui a continué sacroissance sous forme de fleurs, dansun jardin prodigieux, et de palmiers,dans la grande serre qu’était devenuela maison de sa mère.

P E T I T E S A N N O N C E S

# Auto/moto

Av: pour Peugeot 308, 4 pneus hiver montés surjantes, dim: 205/R16 91 H 5 pt., servi 3 hiver, 300E02-375.13.17. (AU53773)

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Av: pare-feu anc. dinanderie, bascule de Quin-tenz, 8 statuettes en ébène (100 ans), 2 lancescongolaises, 2 vases bleu de sevres, 7 pces. decuis. en cuivre. 0477-24.24.55. (DI53834)

Radio anc., balance Roberval, table à mechoui,quinquet en verre, syst. solaire électr., 100disques 33T classiq., tableau des nombres 1ers, les 48 statuettes en argent du Sablon. 0477-242455 (DI53835)

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Rubriques : Matériel - Mobilier - Emploi/Services - Auto/Moto - Divers - Location (recherche d’un logement) : 12,50 EUR/parution. Rubriques : Villégiature – Immobilier – Location (mise en location d’un logement) : 20 EUR/parution.

Les petites annonces sont réservées aux membres de la Mutualité chrétienne :1. Rédigez votre annonce en lettres capitales et en indiquant la rubrique désirée. Les annonces ne doivent pas dépasser 190 caractères, espaces compris. Au-delà, elles seront recoupées par nos soins.2. Effectuez votre virement ou versement sur le compte IBAN : BE77 0000 0790 0042au nom des Éditions Mutuellistes en précisant le nombre de parutions souhaitées. Code BIC ou SWIFT : BPOT BE B13. Envoyez votre annonce en joignant votre vignette jaune ainsi que la preuve de votre paiement au Service des petites annonces - En Marche - 579 chée de Haecht, BP 40 - 1031 Bruxelles ou par fax : 02/246.46.30 ou par courriel à [email protected] – tél : 02/246.46.27

Dates ultimes de rentrée des annonces :Le vendredi 5 janvier pour l'édition du 18 janvier 2018Le vendredi 19 janvier pour l'édition du 1er février 2018

Vos petites annonces ne seront publiées que si nous recevons en même temps le texte de l’an-nonce, la vignette jaune et une copie de la preuve du paiement. Les petites annonces parais-sent sous la seule responsabilité de leurs annonceurs. Le journal En Marche se réserve ledroit de ne pas éditer une annonce qui ne serait pas conforme à l’esprit de l’organisation MC.

21 DÉCEMBRE 2017 EN MARCHE8

# Matériel

À donner gratuitement, 1 sommier et 2 matelas, le tt. en excellent état, doit être descendu d'un étage (même avec cordes) par l'extérieur. 0475-90.27.14. (MA53821)

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Av: monte escaliers ascenseur, comme neuf, trèspeu servi, 1 an, long rail en ligne droite 3m50, prixà discuter, 3.000E. 0472-55.02.64. (MA53831)

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QUALIAS LIÈGE VERVIERS EUPEN ENGAGE : (H/F) > un directeur

pour ses magasins de Liège (Sart-Tilman) et Lontzen (Eupen) - CDI – temps plein – entrée au 1er avril 2018

Fonction : piloter, coordonner et évaluer les activitésde la société (bandagisterie, orthopédie, matérield'aide et de soins), en assurer la croissance et la pé-rennité en bonne adhésion avec les valeurs institu-tionnelles de la Mutualité chrétienne.

Plus de détails sur www.mc.be

LA PLATEFORME D’ACTION SANTÉSOLIDARITÉ ASBL ENGAGE : (H/F) > Un responsable de projet

CDI- mi- temps

Les candidatures sont à envoyer pour le 7 janvierà [email protected] et [email protected], plus d'infos sur www.sante-solidarite.be

L’ASBL "EN FAMILLE" À LIÈGE RECHERCHE : > des famillespouvant accueillir des enfants pour un laps detemps plus ou moins long afin de partager des mo-ments de vie avec lui, et l’aider à grandir tout en luidonnant la possibilité de rester en relation avecses parents.

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Chaussée de Haecht, 579 - BP 40 - 1031 Bruxelles ✆ 02/246.46.27 - Fax : 02/246.46.30 - [email protected] - www.enmarche.be

ÉDITEUR RESPONSABLE : Jean Hermesse, Opberg, 23 - Bte 11 - 1970 Wezembeek-Oppem.

Affilié à l’Union de la presse périodique UPP - Membre de l’Union des Éditeurs de la Presse Périodique Tirage moyen 450.000 exemplaires

BIMENSUEL - Parution tous les 1ers et 3es jeudis du mois (1er jeudi du mois en juillet et en août).

enmarche

Une erreur dans votre adresse postale? Signalez-le via www.mc.be/journal ou au 0800 10 9 8 7.

LE DIOCÈSE DE TOURNAI RECHERCHE : (H/F)> un animateur en pastoraleessentiellement chargé en tant que permanentrémunéré à temps plein, de la coordination de lacatéchèse et de l’initiation chrétienne dansl’Unité Pastorale de Courcelles – être disponibleau plus tôt le 1er mars et au plus tard le 1er sep-tembre.

Plus de détails sur www.courcellesunipas.beInfos : 071/45.00.32 ou [email protected] votre candidature avec une brève lettrede motivation et CV avant le 15 janvier à l’AbbéDaniel Procureur, Vicaire épiscopal, rue des Jésuites 28 – 7500 Tournai.

21 DÉCEMBRE 2017 EN MARCHE9

C U L T U R E

Il aura fallu quatre ans de travail au chan-teur pour construire cet album dominé par lescordes, surtout (guitares sèches et flamenco,mandole, ukulélé, violon, contrebasse, violon-celles…), et les percussions (cajon, cloches per-cussives…). Quatre ans et un coup de pouce fi-nancier de ses fans pour finaliser ce disque parun financement participatif. Avec lucidité et poésie, les thèmes de l'amour,la séparation de parents, la différence, la terre àchérir…, sont explorés. "Ce n'est pas l'âge du pu-blic qui détermine le choix des sujets", dit l'ar-tiste. "Je me questionne sur le monde, sur ce quime touche, sur ce qui me plaît de chanter. Puisj'écris des chansons qui peuvent être comprisesdifféremment selon l'âge et le vécu de chacun." Il

Chanter le monde pour l'aimerRaphy Rafaël, artiste belge complice des enfants depuis 30 ans, livre un huitièmealbum : Plus loin, plus beau. Amour, tendresse, espoir… mis en musique et en scènepour les enfants à partir de six ans.

Jeunesse

insiste sur un point : une chanson bien écritedoit dans tous les cas pouvoir être comprise parles enfants. Le monde… Vaste sujet ! Raphy Rafaël le peinten couleurs, et met à l'avant plan ce qu'il y a debeau, de précieux, comme pour mieux donnerenvie de le chérir : "Fais que nos yeux s'éveillentet jamais ne s'épuisent, devant les ors, les pour-pres du soleil couchant. Que chacun s'émerveilleen sa terre promise, et chante quel que soit letemps…". Cependant le monde est dans un état préoccu-pant, concède-t-il. "Les changements clima-tiques, parmi d'autres choses, ça secoue sérieu-sement ! Mais soit on obéit à la peur, soit on enfait une amie et on la dépasse", dit-il, en réfé-

rence à la chanson On est venu dire (texte de M.Maeterlijnck). Plutôt que d'avoir peur, débus-quons les solutions qui se trouvent devantnous. Et de citer Hölderlin (poète et philosopheallemand) pour mieux appuyer ses propos :"Là où est le danger croît aussi ce qui sauve".

Aussi sur scènePlus loin, plus beau, c'est aussi un spectacle. Ladimension visuelle y est prédominante. Elle seconcrétise par la projection de clips vidéos,mais aussi par une présence scénique scrupu-leusement travaillée des musiciens : "Les tran-

Invincible malariaL'Artemisia, arme fatale contre la malaria ? Cette plante aux vertus thérapeu-tiques spectaculaires fait l'objet d'un débat passionnant dans le monde scienti-fique et du développement. Le documentaire Malaria business en livre tous lessecrets.

Enquête

sitions entre les chansons, l'espace occupé parles musiciens, la scénographie, les costumes,l'éclairage… Tout a été étudié pour offrir ce spec-tacle à des enfants habitués à l'image, à ce quibouge. Nous parvenons ainsi à les tenir concen-trés." Raphy Rafaël créée des spectacles depuis 30ans. Une belle longévité dans le secteur de lachanson "jeune public". Parfois, il se ques-tionne : "Devrais-je encore chanter ?". La réponsefuse aussitôt : "Je me dis que oui. Les enfants sontl'avenir du monde…" Sa mission, il la mènera àbout, avec cordes et refrains. Mais il prévient,dans le dernier morceau de l’album : "Toi qui mesurvivra et me prolongera, qui sera la relève demes rêves. Toi qui fera mûrir les fruits de l'avenirque j'aurai alimenté de ma sève…" En quelquesphrases, il souligne l'importance de la transmis-sion, de la confiance à placer dans les jeunes caboches pour qu'à leur tour elles puissentchanter le monde. Et donc l'aimer.

// MaC>> Infos : www.raphy-rafael.com

Voir "Human flow" permet de ne pas nous im-muniser contre la souffrance humaine. Celled'aujourd'hui. Celle qui est à nos portes, coin-cée aux pieds de l'Europe. Celle qui atteint desmillions d'êtres humains (65 millions). Lesimages de Ai Weiwei et de son équipe emmè-nent à Lesbos (une île grecque, devenue princi-pale porte d'entrée des migrants en Europe en2015-2016), à Dadaab (au Kenya, où se trouve"le plus grand camp de réfugiés" au monde), àla frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan,en Turquie, en Italie... À l'écran, le résultatd'une cruauté sourde : pas de sang, pas decris… mais l'injustice frappante pour ceux quisont nés du mauvais côté d'une frontière. Là où il est devenu impossible de vivre, avec laguerre, la famine, les bouleversements clima-tiques… "Nous sommes des humains. Europe nenous renvoie pas en enfer", prie une foule dejeunes hommes, munis de fragiles cartonsdressés comme un ultime recours à qui pourrales entendre. Jeunes, enfants, vieillards, hommes et fem -mes… la caméra les rend bien réels, chacun sin-gulier, mais dans un mouvement commun.Parqués dans des camps de réfugiés surpeu-plés, lancés sur les routes incertaines, bloquésaux frontières hérissées de barbelés… on per-çoit l'amplitude du drame vécu par tant de per-sonnes. Quelle force les anime pour ainsi toutlaisser vers un avenir incertain ! Elles sont su-perbes ces images d'étendues immenses où se perdent ici une fragile barque bondée de

Human Flow, un long périple vers des frontières ferméesL'artiste Ai Weiwei connaît une renommée internationale en matière d'art contempo-rain, avec des œuvres marquantes par le militantisme qui s'en dégage. Aujourd'hui,le dissident chinois a choisi la caméra. Dans un film aux qualités esthétiques indénia-bles mais avec le réalisme du documentaire, il cherche à atteindre l'humanité logéeen chacun de nous.

Film-documentaire

monde, là des rangées de tentes abris tempo-raires qui se font perpétuels. Derrière l'esthé-tique des prises de vue, la dénonciation de laviolence majeure de notre époque envers cesréfugiés, à qui notre système refuse la dignitéhumaine. Au terme de cette longue projection, un senti-ment d'impuissance. Au moins notre humanitéaura-t-elle été touchée, notre conscience se-couée à nouveau. Autrement que par les repor-tages flashs dont nos écrans regorgent.

// CATHERINE DALOZE>> Human Flow de Ai Weiwei • version originale en anglais sous-titrée fr/nl • 2017 • 140 min • Sortie en Belgique, le 24 janvier 2018.

CONCOURS :10x2 places pour l'avant-première belge>> Belga Films et En Marche vous offrent desplaces pour l'avant-première belge de HumanFlow, en présence du réalisateur Ai Weiwei. Date: 10 janvier 2018 à 19h30.Lieu: Bozar, salle Henry Le Bœuf, rue Ravenstein23 à 1000 Bruxelles. Pour participer au concours, envoyez un mail à[email protected] avant le 5 janvier au plus tard,avec en objet "concours Human Flow". Indiquezvos coordonnées complètes : nom, prénom, nu-méro de membre MC et adresse. Les gagnantsseront prévenus par e-mail.

Depuis une dizaine d'années, le paludisme(ou malaria) connaît une régression assez spec-taculaire. Cette maladie infectieuse n'en restepas moins un fléau responsable de près de500.000 décès annuels dans le monde, parmilesquels 70% d'enfants de moins de cinq ans.Neuf décès sur dix ont lieu en Afrique, mais lamaladie sévit également en Asie et en Amériquedu Sud ; en fait, dans toutes les zones tropicalesoù est actif le moustique anophèle, capable detransmettre le parasite responsable de la mala-die (le Plasmodium) par ses piqûres.

Une tisane miraculeuseSi le paludisme fait parler de lui, ce n'est pas seu-lement à cause de son impact sanitaire considé-rable, principalement dans les pays en dévelop-pement. C'est aussi parce que le parasite donnedes signes de plus en plus inquiétants de résis-tance aux médicaments traditionnellement uti-lisés contre lui, et particulièrement à l'artémisi-nine, la substance active extraite d'une plantenommée l'Armoise (Artemisia annua). Face à ceconstat, des voix de plus en plus nombreuses – ycompris dans le monde scientifique spécialisédans ce domaine – visent à (re)-mettre à l'hon-neur les vertus de l'Artemisia, non plus sous laforme médicamenteuse mais celle de simplesfeuilles séchées consommées en tisane. Nette-ment plus accessible financièrement par les po-pulations les plus frappées, cette voie s'avèreaussi une importante source de développementdans le Sud.

Stromae maladeDans Malaria Business, le réali-sateur Bernard Crutzen donnelargement la parole aux acteurs(agriculteurs, médecins, cher-cheurs...) concernés par cetteévolution. Avant même sa pro-jection, son documentaire a faitparler de lui en raison d'une ap-parition éclair du chanteur Stro-mae, évoquant ses pensées sui-cidaires (effets secondaires)suite à la consommation d'unmédicament préventif anti-ma-laria. L'intérêt principal du filmest évidemment ailleurs. Partout

dans le monde, des ONG, mais aussi des équipesscientifiques reconnues (et jusqu'à l'Universitéde Liège) ont étudié de près les propriétés théra-peutiques de diverses variétés d'Artemisia. Ellesont mis en lumière des qualités thérapeutiquesévidentes qui, pourtant, restent contestées parl'Organisation mondiale de la santé (OMS), rivéeaux moyens de lutte habituels (médicaments,moustiquaires, pesticides) et aux promesses devaccins.

La recherche en questionRiche en images d'archives étonnantes (notam-ment sur les moyens de luttes anti-malaria pen-dant la guerre du Vietnam), le documentairenous promène – nombreuses interviews à la clé– aux quatre coins de la planète, là où s'étudientet se cultivent diverses variétés d'Artemisia. Làoù, aussi, le végétal sous forme de boisson pré-vient et soigne la malaria, bénéficiant même dusoutien officiel de nombreux gouvernements depays tropicaux. Malaria Business a l'intelligencede ne pas verser dans le manichéisme "Bigpharma contre petits producteurs". Et, en évo-quant notamment la stratégie ambiguë d'orga-nismes comme la Fondation Bill et MelindaGates, d'inviter à s'interroger sur le financementde la recherche pharmaceutique, sa lenteur, safragilité, sa soumission à divers intérêts tant pri-vés que gouvernementaux.

// PhL>> Malaria Business (avec la voix de Juliette Binoche) sera diffusé sur la Une (RTBF) le jeudi 11 janvier à 22 h 15.

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ça se passe

// L'hôpital de demain Le lundi 8 janvier à 14h30, l'antenne interuniversi-taire UCL-ULB des Aînés à Nivelles propose la confé-rence : "L'hôpital de demain". "À quoi ressembleral'hôpital de demain ? Les séjours hospitaliers se fe-ront plus rares. Vu les progrès technologiques, lemédecin aura-t-il essentiellement un rôle d'exécu-tant d'un programme informatique préétabli ?" Prix : 6 EUR (réductions étudiants et demandeursd'emploi)Lieu : Waux-Hall, place Albert 1er à 1400 NivellesInfos : 0476/29.00.17

// Les secrets de la monnaie Le vendredi 12 janvier, à 20h, Nature & Progrès Arlon,le réseau Financité, le groupe citoyen Le Terroir PourTous et Nature Attitude organisent une rencontre-conférence autour des monnaies citoyennes. Objec-tif : découvrir des projets de monnaies citoyennesaux quatre coins de la planète : leur logique de fonc-tionnement, leurs objectifs, leur état d'avancementet leurs ambitions. GratuitLieu : École communale, derrière l’église le long de la N4, à TennevilleInfos : 063/42.47.27 • www.natureattitude.be

// Marche Le mercredi 17 janvier 2018 à 20 heures, l'Atelierdu voyage convie à la conférence "La marche a-t-elle une histoire?" par Antoine de Baecque, histo-rien et professeur de la photographie à l'École nor-male supérieure de Paris. Prix : De 3 à 7 EURLieu : Maison communale de Waterloo, rue François Libert 28 à 1410 WaterlooInfos : 071/72 83 55 • www.latelierduvoyage.be

// Surmédication Le jeudi 18 janvier à 19h, l'ASBL Synergie Écaussinnespropose une soirée santé sur le thème "Y-a-t-il un pro-blème de surmédication chez les personnes âgées ?Comment y remédier ? GratuitLieu : La Grange du Château, rue Georges Soupart 3 à 7191 Écaussinnes Infos : [email protected]

// Burnout, boreout et brownout Le jeudi 18 janvier de 19h30 à 21h30, le service Itiné-rant de Promotion de la Santé de la province de Liègeconvie à la conférence "Burnout, boreout et brow-nout : que cachent ces dénominations anglo-saxon -nes ?". Inscription nécessaire. GratuitLieu : IPES Paramédical de Verviers, rue aux Laines 21 à 4800 VerviersInfos : 04/237.94.84 •http://provincedeliege.be/fr/jeudisante

// Massage Le dimanche 21 janvier de 10h à 16h, l'ASBL Ma mainpour Moi organise une formation de massage à l'écoleet en famille pour les enfants de 2 ans 1/2 à 6 ans etplus. Prix : 80 EURLieu : Maison de l'Enfance à 1348 Louvain-la-NeuveInfos : 0484/94.94.94 • www.mamainpourmoi.be

// L'acné Charleroi Ville Santé propose une conférence surl'acné : Le mardi 23 janvier de 17h30 à 19h : Espacesanté - boulevard Drion 1 à 6000 Charleroi.Le jeudi 25 janvier de 12h à 13h30 : Auditoire de Ma-rie Curie - chaussée de Bruxelles, 140 à 6042 Lode-linsart GratuitInfos : 071/86.70.03 • www.charleroi.be

// L'angoisse Le mardi 23 janvier à 18h30, l'Université de Paixconvie à la conférence "les boules et les chocottes :j’ai peur et ça m’fait flipper !" Pour libérer les an-goisses et la peur au ventre. Prix : 7 EURLieu : Université de Paix, boulevard du Nord 4 à 5000 NamurInfos : 081/55.41.40 • www.universitedepaix.org

// DeuilLes samedi 17 et dimanche 18 février ou samedi 12 etdimanche 13 mai de 9h à 17h, l'ASBL Cancer et psycho-logie organise la formation "Le deuil comme histoirede vie". À toute personne amenée à gérer un suivi au-près de personnes endeuillées. Prix : 200 EURLieu : avenue de Tervueren 215 à 1150 BruxellesInfos : 02/735.16.97 • http://canceretpsychologie.be

21 DÉCEMBRE 2017 EN MARCHE12

A C T U A L I T É

// Séjours & Santé Spa Nivezé : calendrier 2018 Spa-Nivezé, maison de vacances de la Mutualité Chrétienne, entièrement équipée pour les personnes àmobilité réduite, propose une multitude de séjours au fil des saisons. Tous les prix comprennent la pensioncomplète : logement en chambre single ou double + 3 repas + participation gratuite aux animations. Lieu :Route du Tonnelet 76 à 4900 SpaInfos : 087-79.03.13 • [email protected] • www.niveze.be

Date début Date fin Prix1 semaine promo hiver NEIGE 5 janvier 23 mars 340 EUR2 semaines promo hiver ICEBERG 5 janvier 23 mars 640 EUR1 semaine promo Pâques 1 6 avril 13 avril 350 EUR1 semaine promo Pâques 2 13 avril 20 avril 350 EUR 1 semaine Wellness avril NOUVEAU 20 avril 27 avril 495 EUR1 semaine promo Printemps 1 4 mai 11 mai 350 EUR1 semaine promo Printemps 2 11 mai 18 mai 350 EUR2 semaines Superpromo Printemps 4 mai 18 mai 640 EUR1 semaine Wellness juin NOUVEAU 1 juin 8 juin 495 EUR1 semaine promo été 1 15 juin 22 juin 350 EUR1 semaine promo été 2 22 juin 29 juin 350 EUR1 semaine promo été 3 29 juin 6 juillet 350 EUR2 semaines Superpromo juillet NOUVEAU 6 juillet 20 juillet 690 EUR1 semaine promo rentrée 1 31 août 7 septembre 350 EUR1 semaine promo rentrée 2 7 sept 14 sept 350 EUR1 semaine Wellness septembre NOUVEAU 14 sept. 21 septembre 495 EUR1 semaine promo automne 1 5 octobre 12 octobre 350 EUR1 semaine promo automne 2 12 octobre 19 octobre 350 EURLe réputé WE gastronomique automne 19 octobre 21 octobre 225 EUR1 semaine promo hiver NEIGE 16 novembre 21 décembre 340 EUR2 semaines promo hiver ICEBERG 16 novembre 21 décembre 640 EUR1 semaine spéciale Noël NOUVEAU 21 décembre 28 décembre 420 EUR1 semaine spéciale Nouvel-An NOUVEAU 28 décembre 4 janvier 420 EUR

En cette fin d’année 2017, prenons le temps,quelques instants, pour souligner ce qui sepasse bien. Ces petites choses, parfois toutessimples, qui nous rappellent à quel pointl’homme est doué aussi de solidarité, de com-passion, à quel point il peut être le ressort d’actions porteuses pour la société.À l’heure où l’individualisme donne très sou-vent le LA, à l'heure où les décisions du gouver-nement visent à monnayer les moindres actesentre citoyens, à l’heure où le capital est portésur un piédestal…, d'autres initiatives réchauf-fent les cœurs. Elles sont autant de gestes, dedémarches, de combats – certains menés par laMC – qui subsistent pour construire un mondemeilleur. Elles sont autant de témoignagesd'une société civile dynamique etforte. Sans être exhaustif, loins'en faut, voici un panaché d'op-timisme.

Autour d'un verre, avec un chapeau

La première édition des Apérocha-pos est réussie pour les partenairesde la MC, Énéo – mouvement d'aî-nés et Altéo – mouvement de per-sonnes malades, valides et handica-pées. C'était le jeudi 14 décembre, àBruxelles (voir en page 3). Mais pourquoi doncun apéro avec un chapeau ? Parce que toutchapeau, peu importe sa forme, sa couleur, sa taille a pour mission de protéger celui qui leporte. "Petits, grands, en laine, en coton, en feu-tre, en papier, des qui grattent, des jaunes troplarges, des verts trop étroits, des usés, des paille-tés, des Bobs, des bérets...", ils sont tous diffé-rents mais ont comme point commun le faitd’être des chapeaux. Une élégante allégorie denotre humanité. Altéo et Énéo ont ainsi dé-marré de belle manière une campagne de luttecontre les discriminations qui vise à interpel-ler, questionner, faire réagir et offrir la diversitécomme réponse.

Hébergement citoyen pour les migrants

Depuis des mois, des citoyens s’organisentpour offrir un toit et un couvert à des centainesde migrants de passage en Belgique. Ces hu-mains que l'Europe rejette, ont le malheurd'être nés ailleurs. Là où la vie est tellementdure et vide de sens qu'ils préfèrent partir ettenter une aventure périlleuse. Celle de tout

laisser pour trouver mieux, celle d'affronter lerejet. Heureusement, la solidarité se réinvente,face à un État défaillant. Des liens forts se tis-sent, autour de cette humanité commune. Etl’envie irrésistible d’amener sa pierre à l’édificeprend forme chez nombre de personnes.Comme le colibri de la fable chère à PierreRabhi, qui s'active pour éteindre le feu avec lesquelques gouttes que peut contenir son bec,ces simples citoyens à leur mesure "font leurpart".

Défense de la Sécu en jouantLe CIEP (Centre d’information et d’éducationpopulaire) du Mouvement ouvrier chrétien

et les Équipes populaires ontlancé récem ment une campagnede sensibilisation aux bienfaits de la sécurité sociale. Sous le titre évocateur de "secuwars"(www.secuwars.be), ils invitentles citoyens belges à se projeterdans un monde sans sécurité so-ciale. Un monde où ces solidari-tés structurées ont disparu. Unmonde de chacun pour soi. Unmonde où les soins de santé, lescouvertures après un accident

du travail, les pensions, les allo-cations familiales… sont devenus impayablesou n’existent simplement plus. Cette cam-pagne toute ludique nous rappelle l’essentieldes solidarités auxquelles nous participons,tous. Encore une démonstration que la solida-rité vaut la peine.Au moment de boucler ces pages, une autrebonne nouvelle se profile dans le domaine dessoins de santé. Un accord vient d'être concluentre les médecins et les mutualités, pour lesdeux ans à venir. Celui-ci garantit la sécuritétarifaire pour le patient, chez les médecins gé-néralistes et spécialistes conventionnés.

Dans un monde en perpétuel changement,qui doit faire face à des défis complexes.Qu’il s’agisse du climat, du terrorisme, del'austérité…, la MC croit fermement à la solidarité comme réponse à un mieux vivre ensemble. Tant pour aujourd'hui,que pour demain. En cette fin d’année,nous vous souhaitons chaleureusementune belle fête de Noël et une merveilleuse année 2018 remplie de cet esprit solidaireet de ces gestes qui l'incarnent.

Et si nous prenions le temps d’êtreoptimiste ! Elisabeth Degryse // secrétaire nationale

Les temps sont durs. Les enjeux de société sont énormes. Rien que dans le secteur qui occupeles mutualités, il est question de réductions budgétaires, de réforme hospitalière, de mise enœuvre du transfert de compétences… Dans chacun de ces débats, notre énergie est absorbéepour défendre les valeurs de solidarité, de justice sociale. Néanmoins, n'oublions pas de regar-der le positif.

éditorial

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"SECUWARS" :CETTE CAMPAGNETOUTE LUDIQUE NOUSRAPPELLE L’ESSENTIELDES SOLIDARITÉSAUXQUELLES NOUSPARTICIPONS, TOUS. ENCORE UNEDÉMONSTRATION QUELA SOLIDARITÉ VAUT LA PEINE.