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No 5 mai 1977 87e année Paraît 11 fois par an la source

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No 5 mai 1977 87e année

Paraît 11 fois par an

la source

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La Source — Ecole d’infirmières Avenue Vinet 30, 1004 LausanneTéléphone 021/37 74 11 — CCP 10- 16530

Directrice : M"e Charlotte von Allmen Infirmière-chef : Mlle Rita Veuve

Journal

Association des infirmières de La Source, Lausanne

Foyer-home

Groupe de rédaction :Mlles et Mme : Nelly Mercier — Anne-Françoise Dufey — Catherine Panchaud — Mireille Besson — Suzanne Frey — Jacqueline Perrin- Doleyres.

Responsable :Mme Jacqueline Perrin-Doleyres, ch. des Lys 11, 1010 Lausanne, Tél. 021/33 24 77.

Abonnement : Fr. 22.— par an. CCP 10- 165 30

Changement d'adresse : Fr. 1.50. CCP 10 - 165 30 ou en timbres-poste.Les demandes d'abonnement, les changements d'adresse et la correspondance sont à adresser au bureau de l'Ecole.

CCP 10-2712Présidente : Mlle Madeleine Amiguet, chemin de la Vallonnette 17, 1012 Lausanne Tél. privé : 021/32 46 63 Tél. prof. : 021/22 74 35

Avenue Vinet 31, 1004 Lausanne Tél. 021 /37 29 25 — CCP 10-1015

Présidente : Mme J. Curchod-Goël,1349 La Chaux-sur-Cossonay

Trésorière : Mme M. Cardis-Cardis, chemin des Platanes 13, 1005 Lausanne

SommaireUne petite flamme — G. Probst......................................................... 95L’avenir de la profession — M. Trôhler........................................... 96Solution du mots croisés.........................................................................106Nouvelles de l’Ecole et de la Clinique..................................................... 107Annonce .................................................................................................110L’Ambulance du Dr Alexis Carrel.......................................................... 111Réunions de Sourciennes................................................................... 112Annonce..................................................................................................... 113A propos de l'amicale............................................................................. 114Elles étaient élèves en 1912 — G. Mottier............................................115Correspondance...................................................................................... 118Faire-part................................................................................................119

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Une petite flamme...Tout dernièrement, une malade à qui je faisais une visite a eu cette

phrase aussi merveilleuse qu’inattendue à propos de son pasteur : « Il a la petite flamme sur la tête ! »

Qu’entendait-elle par là ? J’espère ne pas vous vexer, mais je me permets de vous rappeler que, lors de la première Pentecôte, le Saint- Esprit descendit sur les disciples rassemblés dans la chambre haute. Il se posa sur chacun d’eux sous l’aspect d’une flamme de feu. Lors du baptême de Jésus, le Saint-Esprit avait pris les apparences d’une colombe. Flamme de feu, colombe, qu’importe le signe ! Ce qui compte, c’est la chose signifiée ; or le Saint-Esprit n’est ni plus ni moins que Dieu présent en nous.

Alors, la petite phrase de ma malade, quel témoignage ! Quel cer­tificat !

Et pourtant ce pasteur est par ailleurs un homme timide, gauche, emprunté. Quelqu’un qui ne le connaît pas le prendrait facilement pour le simple du village. Il n’a aucune prestance, ce n’est pas non plus un des ténors de ce pays. Je n’ai jamais rencontré ce pasteur probablement très quelconque aux yeux de beaucoup, puisqu’il lui manque ce qui géné­ralement en impose, en met plein la vue à tout le monde, mais cette paroissienne m’a donné la plus belle, la plus glorieuse et la meilleure définition de l’homme de Dieu. Elle n’a pas eu besoin de me faire un dessin ou de m’expliquer longuement sa pensée ; j’ai compris que toutes les qualités qui font du pasteur l’homme-orchestre de la paroisse ne le dispenseront jamais de posséder en outre ou d'abord ce détail minus­cule, accessoire, banal : la petite flamme.

Ce n’est pas l’habit qui fait le moine, chacun le sait : alors c’est quoi ? La petite flamme.

C'est elle, elle seule qui donne au service sa couleur et son odeur, son authenticité, son accent de vérité, son intensité.

Mais pourquoi, dans un journal destiné à des infirmières, tenir de tels propos ? Tout simplement parce que ce qui vaut pour les pasteurs vaut dans la même mesure pour les Sourciennes de partout. Intelligente, technicienne accomplie, précise et habile dans son travail, voilà à grands traits le portrait-robot de l’infirmière de rêve. Et si par surcroit elle est jolie, nous sommes comblés. Bravo, très bien ! Mais d’abord tout le monde n’a pas autant de cordes à son arc — comme si les arcs avaient plusieurs cordes !... — et puis cette panoplie de qualités ne suffit pas encore à mon bonheur, car habileté, précision, technique, intelligence, esthétique suffisent peut-être dans une salle d'opération, au lit du malade il faut une chose de plus : et c'est justement la petite flamme. Elle n’exclut rien de tout le reste, elle ajoute par contre un certain parfum, elle met au tableau cette touche qui fait dire : Formidable ! Merveilleux !

Autrefois on appelait ça la vocation. Mais la vocation a très mauvaise presse, c'est un objet de musée, comme d’ailleurs la coiffe de l’infirmière.

On simplifie, on élague.Chez les pasteurs aussi.Mais la petite flamme, faudrait voir à ne pas la perdre, car là où elle

manque, ça ne se voit peut-être pas, mais ça se sent. q proiDSi

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L'avenir de la profession (suite»CHAPITRE II

Position de l’infirmière dans l’équipe soignante

Constatations :— D’après M. Gilliand, les infirmières voient leur champ d’action dimi­

nuer, grignoté d’un côté par les médecins et de l’autre par les infir­mières-assistantes*

— Les infirmières ont également peur des IA.— Il y a une compression des effectifs dans l’institution hospitalière

provoquée par une diminution des ressources.J’aimerais dans ce chapitre analyser tout d’abord les causes de la

première constatation et essayer de conclure ensuite sur une image d’avenir. Puis j’aimerais situer les IA à leur juste place et prouver aux infirmières qu’elles sont souvent responsables des conflits qui surgissent. Je laisse de côté la troisième constatation, car elle me semble bien trop compliquée.

Quelques définitionsVoici tout d’abord quelques explications de vocabulaire pour mieux

comprendre le sens du texte qui va suivre.Statut : place occupée dans un système social, défini par les droits

et devoirs liés à sa position.Rôle : ensemble des attentes développées par l’entourage social à

l’égard d’un individu en tant que titulaire d’une certaine position dans ce groupe. L’infirmière, en contact avec un grand nombre de personnes, se voit attribuer un nombre de rôles différents suivant les préoccupations propres à chaque personne côtoyée. Ces rôles étant en opposition, il en résulte parfois des conflits.

Profession : ensemble des intérêts de la collectivité des personnes exerçant un même métier. Le terme « profession » implique donc un groupe relié par l’exercice du même métier, ayant des intérêts matériels et moraux communs. Une profession est constamment soumise à des tensions et des pressions internes et externes. Son évolution dépend autant de la capacité d’évolution de la société où elle se trouve que d’elle-même.

Introduction au chapitreL’hôpital

Il ressemble de plus en plus à une entreprise industrielle ou commer­ciale avec ses problèmes de gestion et de rendement. L’ampleur de l’enjeu économique de l’institution hospitalière en tant qu’employeur, grande consommatrice de biens et de services, rampe de lancement

* J’abrégerai désormais les infirmières-assistantes par IA.

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et marché important des produits pharmaceutiques et utilisatrice d’équi­pements techniques, a modifié ses priorités et ses buts. Le travail des personnels en présence est de plus en plus comparable à celui des personnels d’entreprises, alors que leurs rôles se fondent sur des valeurs et attentes d’humanisme et dans une certaine mesure de charité. Il est de moins en moins compatible avec les exigences de leur activité effec­tive.Les personnels*

Le personnel hospitalier se compose en grandes lignes des catégories suivantes :— le personnel médical, donc les médecins, qui détiennent le pouvoir

et le partagent de plus en plus avec les administrateurs et les ges­tionnaires ;

— le personnel administratif, administrateurs et gestionnaires qui assu­ment progressivement la grande part de la direction de l’hôpital ;

— le personnel domestique qui a des rôles et statuts socialement déva­lorisés. Recruté dans des couches sociales basses — souvent ce sont des étrangers —, ces catégories entrevoient peu de possibilités de promotion et sont peu revendicatrices ;

— le personnel infirmier, composé par les infirmières et IA d’une part (dépendantes du médecin) et les personnels paramédicaux (physio­thérapeutes, etc.).

Evolution des rôles fonctionnels du personnel soignantRôle fonctionnel ; ensemble des tâches et fonctions attribuées à une

catégorie professionnelle, en fonction de l’organisation de la « pro­duction de soins » à l’intérieur d’une institution hospitalière.

Jusqu’à un passé récent, l’organisation se basait sur la division des tâches en deux grandes catégories :— les tâches incombant au corps médical,— les tâches revenant aux personnels infirmiers.

En raison d’une relative rareté du personnel médical, ladite sépa­ration s’est atténuée et les rôles fonctionnels des personnels ont changé. Le corps médical a délégué progressivement certaines de ses tâches au personnel infirmier qualifié, perdant par là une partie du contrôle de l’exécution des traitements et de la dispensation des soins.

Ainsi l’infirmière tend à acquérir une autonomie fonctionnelle plus étendue, alors que le médecin dépend davantage des informations et d’un diagnostic infirmier. Ces nouvelles exigences de la pratique infir­mière impliquent une formation théorique et scientifique plus poussée. Mieux scolarisé, le personnel infirmier tend à franchir les barrières séparant le savoir théorique, donc médical, du savoir pratique. Les fonctions traditionnelles de l'infirmière sont partiellement reprises par de nouvelles catégories de personnel soignant, les IA et les élèves.

* Les textes de ce début de chapitre sont tirés des statistiques de M. Gilliand.

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CHAMPS DES TACHES

médecinsS'il y a trop de médecins, ils auront tendance à prendre aux infirmières les tâches élevées

Goulot d'étranglement

infirmières

Les infirmières-assistantes sans possibilité de promotion ont ten­dance à vouloir élever leur niveau. Moins coûteuses, elles risquent de remplacer les infirmières pour cer­taines tâches.

infirmières-assistantes

La structure fonctionnelle des rôles tend à devenir moins rigide, une « certaine latence » caractérise le monde des soins hospitaliers. Les interactions entre différentes composantes deviennent plus complexes et peuvent s’illustrer en grandes lignes par ce schéma.

Les tendances actuelles augmentent le nombre de rôles et de per­sonnels autour du malade. Les communications sont de plus en plus complexes et indirectes, elles fonctionnent souvent mal. La parcellisa­tion des tâches dans le processus de soins peut avoir des incidences négatives sur leur déroulement et sur le malade.

Le glissement des rôles fonctionnels des différentes catégories de personnels s’effectue vers le haut. Les statuts, les positions sociales des différentes catégories ne suivent pas ou peu ce même glissement.

ConflitsLes rapports de pouvoir entre personnels en présence sont donc

avant tout favorables aux médecins qui détiennent un statut social élevé. Ce statut s’illustre par le prestige, la considération, les hauts revenus dont ils jouissent.

Les privilèges acquis se laissent difficilement entamer. Le rehausse­ment des statuts sociaux des autres catégories risque de mettre en question la position d’élite, les avantages sociaux et financiers du corps médical. Plus ou moins ouvertement, les réactions corporatistes visent à empêcher l’ascension sociale des personnels paramédicaux qualifiés.

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L’étendue de leurs connaissances en fait les principaux rivaux du corps médical qui voudrait baser sa domination sur le non-partage de son savoir.

Chez le personnel infirmier, l'émergence de revendications quant à une revalorisation de ses statuts est lente, du fait de sa dépendance et de sa soumission au pouvoir médical. On remarque cependant une certaine tendance à la « professionnalisation » (processus selon lequel un corps de métier tend à s'organiser), afin d'obtenir un statut profes­sionnel plus élevé. Ce processus implique la constitution d’un corps professionnel, comparable au corps médical, basé essentiellement sur un champ de connaissances particulier, l’existence d’une autorité pro­fessionnelle, d’un code déontologique et d'une culture professionnelle.

Le corps médical n’est pas le seul facteur qui explique l’hiatus entre rôle effectif et statut social des personnels infirmiers. Le haut degré de féminisation de ces professions en est une autre raison. Toutes les professions typiquement féminines sont traditionnellement dévalorisées sur le plan social.

Le personnel infirmier diplômé se recrutant de plus en plus dans des couches sociales relativement aisées et mieux scolarisées, l’accès à cette profession représente de moins en moins une progression sociale pour la population concernée, qui risque d’être d'autant plus sensible à sa dévalorisation sociale.

Résumé de la position de l’infirmière

Dans ce chapitre, nous partons de la constatation de M. Gilliand, à savoir que les infirmières voient leur champ d'action diminuer, grignoté d’un côté par les médecins et de l’autre par les IA.

L’augmentation massive des personnels de santé ces dernières années provoque de plus en plus des situations de conflit et de concur­rence dans et entre les différentes catégories professionnelles. Les zones critiques se situent surtout aux points d'intersection des différentes catégories professionnelles (cf. page 100).

L’absence d’un statut formel du personnel infirmier déterminant son rôle et ses droits face aux autres catégories, un syndicalisme infirmier en émergence mais peu consolidé, mettent en danger les acquis de fait de ce groupe.

Talonné par les IA peu revendicatrices et moins coûteuses qui ris­quent de les supplanter au niveau des tâches les moins élevées, poussé vers le bas par un corps médical de plus en plus nombreux qui tend à grignoter les tâches infirmières les plus gratifiantes, le personnel infir­mier se trouve pris entre deux forces qui compriment son champ pro­fessionnel (cf. schéma page 98).

L’actuelle récession économique est un facteur extérieur au domaine médical et hospitalier, mais qui a cependant une incidence majeure sur

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le système sanitaire. La compression des budgets de la santé pose le problème de l’affectation des ressources disponibles et de leur distri­bution entre les différentes catégories de personnels.

ZONES DE CONCURRENCE

Nombre de médecins, prévisible d'après le nombre d'inscriptionsaux facultés de médecine ,

Si la crise s accentue,Zone de crise de l'emploi — concurrence compression desmédecins/infirmières effectifs

Nombre d'infirmières, prévisible d'après le nombre d'entrées dans les écoles

Zone de crise de l'emploi — concurrence en faveur des infirmières-assistantes moins coûteuses

Nombre d'infirmières-assistantes prévisible d'après le nombre d'entrées dans les écoles

Contraintes : nombre de places disponibles, budget consacré à la santé

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Temps

L’avis des médecins

En discutant avec deux médecins, qui semblaient assez concernés, j’ai eu quelques surprises.

Tout d’abord, les médecins actuellement préfèrent les IA aux infir­mières. Les raisons de ce choix sont difficilement discutables, mais il ressort que les IA sont plus près du malade, ne contestent pas le méde­cin et sont des exécutantes parfaites !

Les médecins ne semblent plus comprendre les infirmières. Le fait qu’elles aient des responsabilités, et ne soient plus les bonnes à tout faire, les mettent en dehors du groupe médecin-malade. Elles ne sont plus utiles que pour les problèmes administratifs et pour être respon­sables des erreurs commises. Les IA sont moins coûteuses et c’est important, vu le coût de la médecine, m’a-t-on également invoqué. Un article de M. Gilliand m’a rassurée : « Les médecins, qui, avec certitude, augmentent numériquement, font partie des professions les plus forte­ment rémunérées. Or ce ne sont pas celles qui, dans les rôles actuels (vieillissement démographique, etc.), sont quantitativement les plus nécessaires pour l’obtention d’une main-d’œuvre répondant aux besoins ultérieurs. »

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Il est encore acceptable que la direction d’un hôpital mette les IA sur la balance pour des questions financières, mais les médecins ? Certains rôles ne peuvent pas être remplis par les IA !

Je déduis donc de ces deux entretiens qu'il s’agit d’une cause plus grave, celle invoquée tout à l’heure concernant le prestige et la toute- puissance du médecin. Il faudrait donc que les médecins acceptent notre rôle indépendant comme complémentaire du leur et non comme concur­rentiel.

Qui est l’infirmière-assistante ?

« L’infirmière-assistante est la collaboratrice de l’infirmière diplômée. Cette dernière étant responsable de l'ensemble du programme infirmier dans le poste qu’elle occupe, l'IA la seconde, prenant en charge une part de ses fonctions auprès du malade et dans le service. Dans les homes pour convalescents, maisons pour vieillards bien portants, l’IA prend l’entière responsabilité des personnes qui lui sont confiées. L'IA exerce son activité auprès des adultes de tous âges, dans les services hospitaliers et dans les établissements à caractère médico-social. »

(selon la Croix-Rouge suisse)

Historique :

Les IA s’appelaient autrefois aides-soignantes et étaient formées dans des écoles où elles recevaient 120 heures de cours. Dès 1961, à cause de la pénurie de personnel soignant, on chercha à augmenter leurs capa­cités. C’est ainsi qu’elles prirent le nom d'assistantes-infirmières. C'est en 1969 seulement que furent établies leurs directives. Les IA suivent actuellement un minimum de 460 heures de cours, que les écoles peuvent élargir selon les besoins, en gardant cependant la même matière de base.

Au début, les élèves étaient surtout des jeunes qui n’avaient pu entrer dans une école d’infirmières. Depuis 1974 environ, les candidats ont des motivations plus valables, celles d'être des soignants auprès du malade, mais sans responsabilité.

Ce que les infirmières pensent des IA

Dans mon questionnaire, il y avait très peu de réponses positives à ce sujet.

Quelques infirmières reconnaissent que les IA sont bien pratiques quand il y a beaucoup de travail ! C’est un personnel meilleur marché. Quant au dévouement, à la gentillesse et à la qualité des soins de base, elles peuvent nous égaler.

La majorité des infirmières est cependant agressive : « Les IA ont un rôle mal défini qui nécessite une mise au point concernant les res­ponsabilités. » « Elles nous volent le contact avec le malade en exécutant

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les soins de base et sont d'ailleurs meilleures soignantes que nous. Elles reprennent petit à petit nos tâches. » « Elles sont trop nombreuses, leurs compétences sont trop élevées. » « Suivant sa personnalité, l’IA aura plus ou moins de responsabilités. » « Elles sont souvent frustrées, mal dans leur peau, insatisfaites. Leur titre ne veut rien dire, ce sont des bouche-trous plutôt que des collègues. » « Ce sont de simples exé­cutantes. »

Et les infirmières concluent :« Il faudrait fixer des objectifs pour les infirmières et les IA et surtout

les respecter ! » « Les hôpitaux devraient connaître ces objectifs et employer le personnel suivant ses compétences. »

Conclusions personnelles

Après mes divers entretiens, je peux dire ceci :Il y a des conflits entre infirmières et IA dans deux situations. La

première est celle qui nous touche le plus. Il y a problème lorsque le travail de l’IA n’est pas respecté et que les infirmières ne connaissent pas ses capacités et ses limites. Si on lui attribue des tâches pour les­quelles elle a été formée et qu’on reconnaît son travail, il y a moins de difficultés.

La deuxième situation est celle où l’IA a choisi cette profession parce qu’elle a été refusée dans une école d’infirmières. Parce que son ambition va plus loin que celle d’être soignante, elle profite de toutes les occasions pour faire plus que ce qui lui est permis.

Ces deux situations ne se présentent pas si les infirmières et les IA sont conscientes de leurs rôles respectifs et ne méprisent pas le travail de leurs collègues.

La formation d’IA existant désormais, on ne peut aujourd’hui les ignorer. Elles travailleront avec nous dans l’avenir, à nous de savoir les côtoyer. A elles aussi de rester dans leur rôle et de respecter leurs compétences. Un article de leurs directives s’exprime d’ailleurs à ce sujet : « Dans la mesure où les IA travaillent sous la surveillance d'infir­mières diplômées, ces dernières ont la responsabilité de veiller à ce que l’IA n’accomplisse aucun travail exigeant les compétences et les con­naissances de l’infirmière diplômée. »

Cette conclusion renforce le rôle qu’aura de plus en plus l'infirmière, celui de responsable de groupe.

Conclusions du chapitre

La constatation de départ était que les infirmières sont compressées entre les médecins et les IA.

Du côté des médecins, je ne crois pas qu’ils reprendront les tâches des infirmières. Tout au plus pourront-ils s’intéresser aux gestes tech­niques très poussés (pose de cathéter, pansement compliqué, etc.),

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mais je les vois très mal s’organiser pour faire des soins techniques fréquents (prise de sang, etc.)- D’autre part, s’ils reprennent à leur compte quelques gestes techniques, les infirmières ne doivent pas se sentir lésées, puisque ce travail n’est pas du tout inclus dans leur but primordial. Je doute qu'on puisse donner aux médecins un statut mi- médecin mi-infirmière, même s’ils étaient d'accord ! Je ne vois pas comment pourrait fonctionner ce nouveau métier. Il n’ y a donc pas de menace de ce côté-là, à condition toutefois que les infirmières (surtout veilleuses, en soins intensifs, etc.) ne se laissent pas remplacer com­plètement.

Du côté des IA, le problème me semble plus délicat. Tant que le nombre d’IA est inférieur à celui d’infirmières, ces dernières sont res­ponsables de respecter les rôles de chacune. Par contre, si le rapport s'inverse un jour, l'infirmière sera effectivement obligée de s'éloigner du malade. En fait, ce jour pourrait être plus proche qu’on ne le pense, si la durée d'activité des IA continue d'excéder la nôtre, ce qui augmente leurs effectifs, et si le nombre de candidats IA continue à prendre de l’envergure.

D’après une directrice d’école d’IA, les jeunes qui choisissent actuel­lement cette profession se dirigent de plus en plus vers les homes de vieillards. Il semble donc que cette profession retourne à sa fonction initiale ! Cela résoudrait une bonne partie de notre problème.

La Croix-Rouge et divers responsables se penchent sur ce problème depuis longtemps et n’y trouvent guère de solution. Je ne prétends pas y arriver non plus et termine ainsi :

Les infirmières doivent définir, puis défendre leurs rôles. Il faut abso­lument qu’elles connaissent leur champ d’action et leurs buts pour défendre leur position. Il faut que toutes soient d’accord et luttent pour les mêmes objectifs.

Formation permanente*

En arrivant au bout de ce travail et de mes études par la même occa­sion, il me semble vraiment nécessaire que l’infirmière ait un moyen de se perfectionner. Mis à part la spécialisation, la recherche personnelle, il ne reste que la formation permanente. C’est un sujet qui mérite d’être un peu mieux défini.

Définition : éducation qui fait suite à la formation de base ou à toute formation complémentaire, menant à une qualification supérieure. Son but essentiel est de permettre au personnel infirmier de se réaliser pro­fessionnellement aussi complètement que possible et d’améliorer ses compétences, quelle que soit la fonction ou le secteur dans lequel il exerce.

Les nouveaux concepts de l'enseignement infirmier (personnalisation des soins, humanisation de l’hôpital, droit des patients à participer à

* Ma référence de ce chapitre est l’enquête de Mlle Duvillard.

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leurs propres soins, etc.) mettent en cause la façon traditionnelle de résoudre les problèmes infirmiers. Cela crée des foyers de tension et des situations conflictuelles avec les pouvoirs administratifs, la pro­fession médicale, entre les générations et entre les membres de la pro­fession. C’est pourquoi, il est nécessaire de rechercher activement les moyens qui facilitent l'avènement du changement, en favorisant une plus grande efficacité des soins infirmiers et une meilleure utilisation du potentiel qu’ils détiennent. Si les infirmières s’engageaient à perfec­tionner leurs connaissances pendant toute la durée de leur carrière, il n’y aurait pas lieu de se pencher sur la question.

On distingue :— les cours de recyclage : cours destinés aux infirmières ayant quitté

la profession durant quelques années. Ils comprennent des cours théoriques et pratiques ;

— les cours de formation continue :interne : offerte par l'institution où l’on travaille,externe : offerte par des institutions extérieures (ASID, écoles, etc.) ;

— il ne faut pas oublier la formation informelle, c’est-à-dire les colloques de service, les groupes de travail. L’expérience que chacun acquiert dans son activité professionnelle peut aussi être une source d’édu­cation permanente.

L'éducation permanente est une préoccupation relativement nouvelle et n’entre pas encore dans la politique de l’emploi. Pour le moment, elle se heurte à trois problèmes :— les manques de budgets et de personnels spécialisés ;— le manque de motivation de la part des infirmières, qui ont de la

peine à tolérer un enseignement qui les engage à s’impliquer per­sonnellement ;

— les cadres qui encouragent leurs personnels à s’inscrire supportent mal d’être confrontés ensuite à des modifications d’attitudes de leur part, à des revendications de changement, surtout s’ils n'ont pas eux-mêmes bénéficié de cette formation.C’est à Genève que la formation permanente externe est la plus

étendue. Les programmes ont été établis grâce à une enquête réalisée auprès des infirmières et concernant les cours qu'elles jugeaient les plus nécessaires. Ce programme répond donc parfaitement aux besoins actuels. Il est possible de l’obtenir à l’adresse suivante :

ASID - Section de Genève, 4, place Claparède, 1205 Genève.

Conclusions généralesEn commençant ce travail, j’avais la ferme intention de deviner l'évo­

lution que subirait la profession d’infirmière dans les années à venir.Je me suis très vite rendu compte que c’était impossible, et ceci pour

diverses raisons. Tout d'abord, je me lançais dans une méthode de

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travail totalement inconnue de moi et comptais beaucoup sur l’opinion de mes collègues. Malheureusement, les infirmières ne s’expriment pas volontiers et mon questionnaire était ardu et trop peu précis. Je n'ai donc pas recueilli les informations que j’escomptais. D’autre part, le sujet choisi était trop vaste et mes connaissances trop limitées, si bien que ce travail est plutôt la résultante des opinions récoltées durant mes entretiens.

Toutefois ces recherches m’ont été bénéfiques à différents niveaux. Elles m’ont permis de mieux situer mon rôle en tant qu'infirmière et d’ima­giner mon avenir du point de vue du développement professionnel. Elles m’ont fait prendre conscience des diverses influences extérieures à la profession, ayant cependant sur elle de grandes répercussions. J’ai pu découvrir ainsi les « leaders >* de la profession et, avec elles, les pers­pectives d'avenir.

Le titre de ce travail « L’avenir de la profession » a donc rempli son rôle pour moi. Je suis cependant tout à fait consciente que cette étude n’est ni complète, ni suffisamment développée.

Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidée et qui m’ont consa­cré un moment.

RÉFÉRENCES

Entretiens avec :

Mlle Bergier, directrice à l’Ecole supérieure d’enseignement infirmier, Lausanne. Mlle Poletti, directrice du Bon Secours à Genève.Mlle Benz, responsable de la formation des infirmières en Suisse, à Berne.Mlle Duvillard, membre de l’ASID, à Genève.Mlle Testuz, directrice de la section IA à Chantepierre, Lausanne.Mlle Müller, assistante de l’infirmière-chef générale de l’hôpital cantonal de Genève.Mlle Amstutz, infirmière-chef des Cadolles à Neuchâtel.Mme Guyot, collaboratrice de M. Gilliand.Mlle Stücki, monitrice à Chantepierre.Mme Frankhauser, monitrice à Chantepierre.MM. Buffat et Morgenthaler.

— Directives à l’usage des écoles d’infirmières-assistantes et d’infirmiers- assistants reconnues par la Croix-Rouge suisse, Berne 1971.

— Matière à enseigner selon les directives pour les écoles d'infirmières et d'infirmiers en soins généraux reconnues par la Croix-Rouge suisse, Berne 1966.

— Rapport d'expertise sur la formation permanente à Genève. M. Duvillard, 1976.— Situation économique et emploi. Incidences possibles sur les personnels de

santé. P. Gilliand, ASID 7-8-9 1976.— Aspects modernes des soins infirmiers. L. Bergier. Prise de position de

l’ASID, 1973.— Rapport du Comité régional de l'Europe. 26e session, Athènes 1976, OMS.

M. Duvillard.

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— Orientation des services infirmiers en Europe. Rapport d’un groupe de travail, Berne 1970, OMS, Bureau régional de l’Europe.

— Rapport sur la phase expérimentale de l'Etude des soins infirmiers en Suisse. 1971-1972.

— Etude de l'utilisation du personnel soignant dans les services de malades. Rapport de la Commission consultative. Mars 1969.

— RIAS : janvier 1971, page 21.— Pourquoi des infirmières ? C. Mordacq. Infirmières d’aujourd’hui. Le Centu­

rion 1972.— Eléments de sociologie hospitalière. P. Swertz. Infirmières d’aujourd’hui.

Le Centurion.— L'infirmière et l'organisation du travail hospitalier. A. Montésinos. Infirmières

d’aujourd’hui. Le Centurion.— Etudes socio-démographiques du personnel hospitalier. Office de statistique

de l'Etat de Vaud. P. Gilliand, 1970.— Démographie médicale en Suisse, santé publique et prospective. Office de

statistique de l’Etat de Vaud. P. Gilliand, 1974.— S.O.S. Hôpitaux. A. de Vogüé et S. Grasset. L’air du temps, Ed. Gallimard

1975.— Hôpital et humanisation. Prof. H. Pequignot et M. Gatard. Ed. ESF, 1976.— Pour un hôpital plus humain. W. J. Schraml. Ed. Salvator. Mulhouse, 1974.— Principes fondamentaux des soins infirmiers. V. Henderson. Copyright 1969

par le Conseil international des infirmières, Genève.— L’infirmière canadienne, août 1976, page 13.— Revue suisse des infirmières No 5, 1974. La recherche, base de l’exercice de

la profession d’infirmière.— Revue suisse des infirmières No 1, 1973. Freins et perspectives dans la

carrière d’infirmière.— 26 questionnaires mentionnés.

Solution du mots croisés du numéro 4

Horizontalement

1. Postopératoires.2. Fat.3. Exercice — Or — Sec.4. Orée — Oral.5. Postures — Ad.6. Es — Ci.7. Rééducation.8. Aérosol — Chas.9. Trachéotomie.10. Onde — Gai — Mole.11. Cul — Finie.12. Rhum — Lie — Oh.13. Bancs — Les.14. Ma — Lit — Rôle — AVS.15. Aspiration — ii.16. Id — Do.17. Tir — En — Humide.

Verticalement

a) Préopératoirement.b) Osée.c) Er — Drue — Air.d) Tarot — Doté — LSD.e) Cru — Usr — Bip.f) Plier — Coagulation.g) CEE — Alcalin.h) Sot — Hi — Ecran.i) Sot.k) Thoracotomie — Li.l) Radin — Ton — Léo.m) If — Colite.n) Ras — Rythmée — Sa.o) Eté — Ai — Vide.p) Cyanose — Physio.

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Nouvelles de l’EcoleNouvelles diplômées

Nous félicitons les 23 nouvelles diplômées et les remercions d’avoir su former une volée si enthousiaste et positive. Ce sont Mlles :

Arguillère Sophie, Beyeler Sonia, Corthay Murielle, Favre Claire-Lise, Fleuty Danielle, Haselbach Càcilia, Koymans Fabienne, Dall'Aglio-Kron- auer Violette (Mme), Mani Véronique, Minder Marianne, Nicod Marinette, Orlandi Catherine, Perey Mariette, Perrenoud Marianne, Perret Chantal, Pétremand Nicole, Pidoux Christiane, Rapin Jacqueline, Roy Floriane, Sapienza Aurélia, Schupbach Judith, Siegel Dominique, Trôhler Michèle.

Nouvelles élèves31 élèves sont entrées à l’école le 4 avril. Tous nos vœux à chacune

pour ses études. Mlles et M. :Aegerter Isabelle (La Neuveville), Berger Marie (Vaumarcus), de

Bosset Marion (Annecy, France), von Büren Sylviane (Lausanne), Burnier Agnès (Prilly), Carruzzo Simone (Lausanne), Castelli Dominique (Lau­sanne), Charles Dominique (Lausanne), Cherubini Lionel (Bex), Crettaz Francine (Sierre), Doepper Ingrid (Lausanne), Favre Anne-Claude (Lully/ Confignon), Golay Catherine (Lausanne), Grandguillaume Marie-Claude (Yverdon), Guillaume Mary (Neuchâtel), Hâuselmann Nadine (Saujon, France), Jonker Ariane (Gex, France), Knechtli Laurence (Nyon), Long- champ Catherine (Lausanne), Mordasini Françoise (Corsier), Pagani Fabienne (Bôle), Python Yvette (Estavayer-le-Lac), Raemy Christine (Carouge), Rochat Myriam (Eysins), Rochat Sylvie (Cheseaux), Ruef Dominique (La Tour-de-Peilz), Schaffner Corinne (Lausanne), Schatzmann Christine (Lausanne), Schlaepfer Ruth (Cornaux), Scholian Ursula (Zurich), Steiner Mary-Claude (La Chaux-de-Fonds).

Importants changements de postes dans les services de La Source

Le 1er juin 1963, Mlle Yvonne Grin arrivait à La Source. Elle venait de recevoir son diplôme en soins généraux et avait déjà un diplôme et une expérience de sage-femme. Le 1er mars 1977, Mlle Grin nous disait s’intéresser au poste d’infirmière de la santé du personnel qui devenait vacant, Mlle C. Humair prenant sa retraite. Nous étions ravies de remettre un poste aussi important entre de si bonnes mains. Voici donc quatorze années que Mlle Grin soigne, forme et dirige à La Source. En 1965, nous lui demandions de suivre le cours de deux mois pour infirmières- chefs d’unité de soins à l'Ecole supérieure d'enseignement infirmier, après quoi nous lui confiions le poste de responsable du 1er étage. Je sais la profonde reconnaissance des malades et de leurs familles à son égard. En effet, Mlle Grin est d’abord une soignante avec tout ce que

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le terme signifie d’intuition, d’observation, de réflexion, de gestes simples, sûrs, précis. En a-t-elle réconforté des malades par sa seule présence et la tranquille assurance que donne l’expérience ! Pour les médecins, elle a été une collaboratrice dévouée, efficace, sachant parfaitement décrire l’état des patients et l’évolution de leur maladie. Pour les élèves, elle est celle qui connaît tout quant aux soins, celle qui rassure, démontre, transmet son savoir.

Mlle Grin, dans sa nouvelle fonction, saura être ferme et compré­hensive. Ses qualités de soignante, son tact et sa grande discrétion, sa parfaite connaissance de la « maison » vont beaucoup faciliter sa tâche.

Il ne m’appartient pas ici de dire ce qu’a été le travail de Mlle Humair, mais je ne peux taire ma profonde reconnaissance à son égard.

Au premier étage, donc, Mlle Grin est remplacée par Mlle D. Blavette. Mlle Blavette est à La Source depuis bientôt sept ans. Tout au long de ces années, nous avons apprécié sa disponibilité, sa conscience pro­fessionnelle, son expérience dans l’exécution des soins, sa patience, son sens de l'organisation et des responsabilités. Il faut mentionner encore l'intérêt qu’elle porte aux élèves et sa bienveillante autorité. A plusieurs reprises Mlle Blavette a remplacé l’une ou l'autre des respon­sables ; je sais que les malades de son service seront bien soignés et le personnel bien encadré.

A celle qui part, comme à celles qui restent je dis merci, simplement, d’une si vraie et si fidèle collaboration. ^ Veuve

Le 6 avril 1977 La Source prenait congé de Mlle Claire Humair qui, depuis plus de six ans, veillait sur la santé de chacun. Le chef, M. Hugli, avait préparé un excellent buffet, et toute la maisonnée se réunissait à l’attique pour entourer et remercier une dernière fois Mlle C. Humair.

Un petit discours a été prononcé, dont nous rendons compte ici :

« Chère Mademoiselle Humair,Il est enfin là le jour. . . C’est ce que vous vous dites sans doute.

Nous, nous pensons : il est déjà là le jour... !Je me souviens comme si c’était hier quand je vous avais demandé

si le poste d’infirmière du personnel vous intéressait. Vous aviez pen­dant de longues années dirigé l’hôpital de Château-d’Œx et c’était un peu osé de ma part de vous offrir un poste si peu en vue. Je vous avais bien dit alors : vous savez, ce poste n'a pas grand éclat, pas de prestige (. .. je sais que ce n’est pas après la gloire que vous courez), par contre, ce poste est un des postes clefs de La Source ; selon comment l'infir­mière de santé l’occupe, il peut influencer grandement toute l’atmosphère et l’harmonie de la maison ; il y faut de la compréhension, des compé­tences professionnelles, de la discrétion, une certaine fermeté, une ouverture aux autres, une capacité d’écoute, et beaucoup, beaucoup de tact !

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Vous avez su, chère Mademoiselle, allier toutes ces qualités, et c’est pour cela que chacun vous a aimée.

En guise de reconnaissance, permettez-moi, au nom de tout le monde, de vous offrir ces quelques souvenirs et nos vœux les plus sincères pour une longue, longue et belle retraite. »

* *

Avec l’argent collecté nous avons pu offrir à Mlle Humair une grande bassine de cuivre, un plat en étain, un beau rhododendron à planter dans son jardin et qui, nous l'espérons, fleurira tous les printemps, et un grand bouquet de la part des élèves.

Nous sommes si heureux de penser que Mlle Yvonne Grin va repren­dre ce poste et nous la remercions bien sincèrement de tout ce qu’elle a déjà apporté à La Source et de ce qu’elle va donner maintenant.

Ch. von Allmen

Echos et potinsLa volée d'avril 1974 nous a quittés. En effet, les 23 élèves ont obtenu,

avec succès, leur diplôme. Quelle chic volée ! ont dit Mlles D. Golaz et E. Mussard.

La volée d'avril 1975 arrive gentiment au terme de sa seconde année d’études et de ses stages extérieurs, le 15 mai.

La volée d’octobre 1975 a terminé son stage de chirurgie le 3 avril. Après des vacances bien méritées, elle commence son stage de médecine le 16 mai.

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Mlle Claire Humair (voir ci-devant l'article de Mlle von Allmen) préfère planter des choux que de rester parmi nous. Faisons donc preuve de compréhension ... en acceptant cette idée. Merci, chère Mademoiselle, de votre gentillesse et de votre disponibilité. On ne vous oubliera pas. Je dois dire que sa remplaçante, Mlle Yvonne Grin, me semble avoir déjà pris toutes les qualités de l'infirmière du personnel. Un exemple : elle a oublié son bonnet à la maison !

Mlle Mauricette Delessert, secrétaire à l’Ecole depuis plus de deux ans, est partie le 22 avril. Non, ce n’est pas une retraite anticipée, mais elle a décidé de se marier. Pourquoi pas. Tant mieux pour elle, tant pis pour nous. Toute l’Ecole lui souhaite beaucoup de bonheur et lui dit merci. Mlle Françoise Amaudruz prend la relève, et nous espérons qu’elle aura plaisir à travailler chez nous.

Où est le voleur? Notre «Source» a disparu, envolée, volatilisée, évaporée, créant un grand vide tant dans nos coeurs que dans notre jardin. Mais ne paniquons pas ; eureka, nous l'avons retrouvée, notre statue. Elle trône à une exposition des œuvres du sculpteur Pierre Blanc. Nos autorités suprêmes l'avaient tout simplement prêtée. Puisque les voyages forment la jeunesse, elle reprendra bientôt sa place, plus belle qu’avant.

La soussignée a osé prétendre connaître tous les secrets de La Source ... ou presque (selon écho inconnu ... ou presque). On a signé à son insu « la potinière » (Evelyne n'a pas avalé son nez rouge). Les avis varient et c’est l’essentiel. ^ Barraud

P.-S. : Déjà des lettres sont arrivées à « Echos et potins ». Les suivantes sont attendues de pied ferme.

Dame anglaise âgée et impotente, cherche

une infirmièreparlant l’anglais,Studio séparé offert

G. E. Payne1884 Villars-sur-Ollon, VD Téléphone: (025) 31530

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ATTENTION t ATTENTION t

Un livre retraçant un nouvel épisode de l’histoire de La Source paraîtra prochainement ; il aura pour titre :

L* Ambulance du Docteur Alexis Carrel, 1914 -1919

Livre passionnant, faisant revivre toute l’atmosphère de cette ambu­lance qui, pendant la guerre de 1914-1918, fut montée et dirigée à Compiègne (Oise) par un médecin illustre, prix Nobel de médecine, le Dr Alexis Carrel, auteur de « L’Homme cet inconnu ». C’est, en effet, à La Source que ce dernier demanda, en cette période dramatique pour son pays, de lui envoyer des infirmières pour soigner ses blessés.

Grâce aux témoignages de celles qui vécurent ces heures émou­vantes, souvent tragiques, mais aussi riches d’amitié, Mlle Georgette Mottier a su recréer ce que fut, pendant quatre ans, l’existence de ces infirmières. Par le texte, illustré de 70 photographies et contenant entre autres des lettres de Sourciennes à leur Ecole et de nombreuses pages du « journal » de l’une d’elles, on prend part à la mise au point du traite­ment, vraiment révolutionnaire à l’époque, des plaies de guerre, et à la vie quotidienne d’une ambulance installée dans un grand hôtel réqui­sitionné près du front. Ici et là il est donné connaissance d’extraits de correspondance entre le Dr Carrel ou sa femme, également infirmière, et le Dr Ch. Krafft, alors directeur de notre Ecole. Le récit ne s’éloignant jamais de la réalité extérieure, on suit les phases importantes des graves événements de l’heure.

Nous ne pouvons que recommandertrèschaleureusementà toutes les Sourciennes et aux lecteurs de notre Journal de souscrire à cet ouvrage (de 130 pages environ) qui fera date dans l’histoire de La Source. Vous recevrez prochainement le bulletin d’inscription et, si vous répondez toutes et tous favorablement, l’ouvrage pourra paraître cet automne.

Merci de votre participation et très cordialement à vous.

Dr J.-D. Buffat Mlle Ch. von Allmen Mlle M. Amiguet

Président de La Source

Directrice de La Source

Présidente de l’Association des infirmières de La Source

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Réunions de SourcicnnesParis, le 6 mars

C’est avec plaisir que nous nous retrouvons, par une journée prin­tanière, au quartier latin chez Mme S. Cavier-Jomini. Entre les sandwichs et la « taillaule » nous avons commenté la nomination de Madame la directrice de l’Ecole à qui nous souhaitons plein succès.

Présences : Mmes et Mlles J. Vanantti, S. Noverraz-Payot, S. Santoni- Champerlain, R. Winter, A. Mange, J. Moore, G. de Mathan-Juglar, M. C. Gentil-Juvet, M. Beney, A. Guay-Crossier, L. Hetzel, S. Cavier-Jomini.

M.-L. G.Berne, le 9 mars

C’est dans l’accueillante demeure de Mme Zeerleder que nous nous sommes réunies pour un loto. Nous avons eu le grand plaisir d’avoir Mme M. Amiguet pour cette joyeuse soirée. Avant de passer au jeu, notre présidente centrale nous donna quelques renseignements, qui nous ont beaucoup intéressées, sur la nomination de la nouvelle directrice de La Source.

Grâce à la générosité des Sourciennes, notre loto fut une réussite à tous points de vue. Un grand merci à Mme Zeerleder et à toutes les participantes.

Présences : Mmes et Mlles L. Schwitter-Narr, M. Divernois-Deutsch, M. Schacheler de Mandach, G. Stucki-Haldemann, Y. Bovey-Schüpbach, S. Bauler, S. Bassin, N. Zeerleder, F. Bolliger-Robert, M. Amiguet, E. Scherrer, L. Hübschi-Lavanchy, L. Rinderknecht-Huber.

La Côte, le 10 marsUne fois de plus la Résidence Carina à Rolle recevait les Sourciennes

de la Côte ainsi que quelques pensionnaires de la résidence où Mme et M. Reymond, de Nyon, nous firent revivre un voyage magnifique au pays des Pharaons. Autant par le récit que par l’image, nous avons vécu une heure et demie merveilleuse au pays du soleil où toutes les vieilles pierres ont une histoire et où chaque diapositive était un enchante­ment pour les yeux. Merci à Mme et M. Reymond d'avoir si bien réussi à captiver notre attention et surtout à susciter le désir de partir, nous aussi, en bateau sur le Nil ! Merci aussi à la directrice de Carina de nous avoir ouvert ses portes. A l’auberge communale de Féchy, les 26 Sour­ciennes présentes se retrouvèrent pour un thé accompagné de très bons fromages. Nous eûmes le grand plaisir d’accueillir notre chère présidente cantonale de l’association qui nous parla de notre future directrice de La Source.

Prochaine rencontre : L’Ecole des sourds à Moudon, souper à Mon- theron, en juin. q yy

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Présences : Mmes et Mlles C. Warnery-Bergier, M. L. Debonneville, E. Barrelet-Berger, M. Ferrazzini-Gertsch, A. Bouffaud, B. Gauthier- Girard, L. Lehmann-Kohler, N. Pache-Toberer, A. Lévy, L. Bürgi-Graud, A. Walthert-Pahud, Y. Pilloud-Richardet, F. Beausire, N. Rochat, B. Magnin, S. Benoit, G. Gazan-Gerber, E. Ilg-Stocky, T. Convers-Jaquinet, O. Schneiter-Steimer, P. Subilia-Steimer, G. H. Simoness-Rochat, B. Meyer, G. Vautier, M. Graber, G. Reymond, R. Reymond, M. Amiguet.

Yverdon, le 28 marsPar un après-midi de pluie et de neige, nous nous retrouvons 18

Sourciennes pour écouter Mlle Amiguet (qui nous avait presque oubliées !) nous parler de La Source en cette année 1977. Tous nos vœux pour la future directrice ! Avec nos bons messages.

Présences : Mmes et Mlles B. Ray, M. Pitton-Epars, M. Pawlonibak, R. Marendaz-Huguenin, H. Prod’hom-Widmer, G. Nicodet-Fornallaz, A. Was- serfallen-Rollier, M. Guazzone, J. Spoorenberg-Jenkins, A. Richner, A. Jeanmonod-Dubath, F. Schmutz, B. Shutter-Dénéréaz, B. Bonnet, A. PiI- loud, M. Pillod-Poret, R. Wagnières-Jaques, J. Cornaz-Besson.

Pavillon de La CôteNotre Maison est un établissement de 42 lits, membre du Groupement des hôpitaux régionaux vaudois, ayant pour fonction de recevoir durant quelques semaines des patients n'ayant pas — ou plus — besoin d’un équipement technique poussé, mais d'une surveillance médicale et de soins infirmiers en attendant de pouvoir rentrer chez eux ou de trouver une place dans un établissement médico-social.

Pour compléter l’équipe des responsables des soins infirmiers, nous cherchons à engager

1 infirmière diplômée apte à diriger un service d’une vingtaine de malades et disposant d'au moins deux jours par semaine.

1 ou 2 infirmières-assistantes CC CRS capables de seconder la responsable du service dans le cadre d'une équipe de 6-7 personnes.

Conditions de travail selon le statut du GHRV.

Les membres de la Direction sont volontiers à disposition pour tous renseignements complémentaires. Téléphone (021) 75 11 33.

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A propos de I* Amicale« Peuples heureux n’ont pas d'histoire », dit-on. Serait-ce vrai pour

notre « amicale » du deuxième lundi du mois ? Amies Soutiennes, aînées ou mariées ou n'exerçant plus une activité journalière, avez-vous souve­nir que depuis de nombreuses années on se réunit autour d’une tasse de thé le deuxième lundi de chaque mois dès 14 h. 30 ? Et cela, dans notre beau et agréable Foyer. Il nous paraît que non, car depuis un temps assez prolongé les rencontres sont vraiment peu fréquentées. Quelques- unes parmi les fidèles nous ont quittées pour toujours, mais il nous semble qu’il y a des visages qu’on ne voit plus ou que trop rarement. Pourtant nos compagnes qui habitent au Foyer préparent toujours ces lundis après-midi avec soin et se réjouissent de voir arriver des collègues ou des camarades de volée pour échanger souvenirs ou projets dans l’accueillant salon. Est-ce à dire que celles qu’on attend et qui ne viennent pas trouvent ces rencontres inutiles . . . ennuyeuses .. . superflues ? Considérez-vous ces heures comme du temps perdu ? Il fait pourtant bon se retrouver de temps à autre, en ayant justement le temps, et d'apprendre des nouvelles des unes ou des autres, sans oublier notre Ecole. Ces lignes ne s’adressent pas seulement à celles — et elles sont nombreuses — qui habitent Lausanne ou environs. Nous pensons aussi aux autres qui se rendent parfois à Lausanne. Ne pourraient-elles pas songer une fois ou l'autre à ce deuxième lundi du mois et monter au Foyer passer quelques moments de détente, en apportant un petit air d'ailleurs ? Mlle Panchaud, qui habite au Foyer maintenant, aimerait recevoir vos avis au sujet de notre amicale. Faites-lui le plaisir d’écrire ou de lui téléphoner (37 32 24). En attendant de savoir s’il vaut la peine de maintenir nos rencontres, notre programme est le suivant :

Lundi 9 mai : rencontre au Foyer à 14 h. 30.

Lundi 13 juin : sortie en bateau à Villeneuve pour manger des filets de perches.

Juillet et août : vacances.

Lundi 12 septembre : rencontre au Foyer dès 14 h. 30.

Nous vous disons à toutes, à bientôt, et surtout veuillez noter ces dates dans votre agenda.

D. B.

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Elles étaient élèves en 1911Il n'est pas fréquent que La Source ait la joie, comme cette année,

de compter, sur sa liste de « jubilaires » pour la Journée annuelle, quinze de ses anciennes élèves entrées à l'Ecole il y a soixante-cinq ans. Aussi souhaite-t-elle que la distance ou l’état de santé n’en empêche aucune de répondre à l’invitation personnelle qui lui a été adressée pour le 2 juin prochain.

Dans quelle ambiance ces Sourciennes de 1912 ont-elle fait leurs huit mois d'études avant de partir pour deux ans de stages extérieurs, en Suisse ou à l’étranger ? La Source était encore la petite villa, transformée en clinique pour dix malades, cachée dans la verdure, à l’abri des tilleuls, des ifs, des sapins et des peupliers. Mais déjà elle s'infiltrait au sud, au bas du jardin, où se construisit une Polyclinique (1905), alors qu’à l’est fut acquis le bâtiment de l’Infirmerie (1907) pour 25 malades. Les 62 élèves que le directeur, le Dr Charles Krafft, reçoit en 1912, ont déjà à disposition tout un champ d'activité pour leur instruction. Ce champ s’étendra encore, puisqu’au début de cette même année toutes les élèves assistent au premier coup de pioche d’une très importante aile, prévue pour 24 malades, qui jouxtera à l’est la petite clinique, là où s'étirait un long bûcher, baptisé, à cause de certains patients qui allaient y fumer parfois en cachette, la « villa des pipes ».

« Pour nous, relevait Alice Waxim, nous n’aurons pas le privilège d’entendre nos cours dans le joli auditoire en gradins (au rez-de-chaussée du nouveau bâtiment), mais nous avons aimé nos vieux nids et nous en gardons un bon souvenir. » En fait de cours, le programme prévoit 150 heures de théorie, à raison de 4 ou 5 heures par semaine : anatomie- physiologie, pathologie, thérapeutique, hygiène, morale professionnelle, et 150 heures de répétitions. Le travail pratique est intense, les congés rares : un dimanche entier toutes les six semaines. La journée, coupée par une heure de repos, commence à 5 h. 45 et se termine à 21 h. Les élèves « de ville » sont parfois appelées à aller donner encore un soin au dehors, tard dans la soirée, comme le raconte une « cadette », Paula Schmid :« La pluie tombe lentement, comme des larmes ; il fait si sombre, si triste, et pourtant nous nous sentons joyeuses. En causant, nous traversons la ville, nous deux, toutes novices encore... La voilà, la Palud ! Au quatrième. Des escaliers raides, étroits, des corridors sombres, mal éclairés. Une petite chambre sans lumière ; on sent une odeur de misère, une atmosphère de pauvreté qui se répand dans toute la pièce. « Bon­soir, madame ! Nous venons vous poser des ventouses. » Une voix vieille et brisée nous raconte alors l’histoire si commune de la misère ; une jeunesse qui s’est passée dans des quartiers pauvres tels que celui-ci, où il y a si peu de soleil et si peu de fleurs. Que pouvons-nous répondre ? Cela nous semble si profondément triste, à nous, jeunes encore, qui

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attendons tant de la vie ! Nous nous regardons émues et, tout au fond de nos cœurs, nous ressentons une pitié immense. Les ventouses sont enlevées ; la malade est bien arrangée dans son lit ; la tisane est prête ; nos sacs sont en ordre. Il est tard et pourtant nous allongeons les adieux. Nous voudrions donner encore, toujours donner. Est-ce que vous, vous connaissez cela ? Chercher dans son âme, dont on fouille les replis, pour voir s’il n’y a pas encore quelque chose qu’on pourrait donner. Nous sortons dans la nuit sombre. Onze heures sonnent. Instinctivement nos yeux cherchent le ciel. Il n’y a pas d’étoilés et pourtant il me semble qu'il y a là-haut quelque chose qui brille quand même ! »

A l’Infirmerie — qui ne se souvient des périlleux transports de mala­des dans les escaliers en colimaçon — les élèves apprennent à « panser un ulcère, embander une jambe variqueuse, désinfecter les crachats d’un tuberculeux, électriser un hémiplégique, porter un cardiaque, sonder un prostatique, exposer au soleil un fistuleux, surveiller et catéchiser un alcoolique, nourrir à la sonde un mélancolique, etc. »

Cette photographie, prise devant l’Infirmerie, groupe les élèves présentes à La Source en septembre 1912, et leurs infirmières-chefs. On distingue bien le bosquet qui sépare les deux maisons. Si la robe de toile bleu-blanc est déjà de mise, le tablier est encore de forme variable. Quant au col, il permet toutes les fantaisies : il peut être en

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dentelle, fermé par une cordelette ornée de pompons, ou rigide (col officier), ou souple (col Claudine), garni d’une broche, d’une cravate noire, d’un noeud papillon ou d’un nœud simple, double ou même triple. Quelques élèves portent déjà le col et la cravate blanche, qui seront imposés dès 1918, en même temps que le bonnet d'organdi ou s’enfoui­ront les belles et abondantes chevelures maintenues en chignon sur la tête.

En fin d’année, une volée va partir, perspective que commente avec un brin de mélancolie Nellie de Varqas, dans le Journal de novembre 1912 :

« Poêles et cheminées ont commencé à ronfler, répandant une chaleur qu'apprécient à sa juste valeur les allants et venants de nos demeures. Les « aînées » — ce nom fait pousser des cheveux blancs sur nos têtes — n’on plus de cours à suivre ; elles ont tout appris ! Misère ! Elles sentent au contraire tout ce qu’il leur reste à apprendre ! Les quelques semaines qui les séparent des examens (mot qui les glace malgré les calorifères) s’envoleront comme celles qui les ont précédées, ne laissant après elles que les traces de quelques bévues de plus ou de quelques expériences nouvelles. La pensée que, bientôt, nous devrons voler de nos propres ailes, et que notre temps d’élèves sera passé, nous fait frémir. Combien souvent l’on regrette de ne pas avoir assez profité des occasions ! Nous voudrions maintenant pouvoir revenir en arrière et recommencer ces huit mois qui ont passé comme le vent. Que de méprises seraient évitées et comme nous profiterions mieux des moyens nombreux mis à notre disposition, de nous développer et de nous instruire dans tous les domaines. Nos pensées reconnaissantes et affec­tueuses s’en iront souvent vers les maisons hospitalières où nous avons acquis une foule de connaissances précieuses et indispensables pour notre activité future, et où nous avons tissé des amitiés pour la vie. »

Si, après la lecture de ce bref aperçu, vous désirez en savoir davan­tage sur la vie à l'Ecole il y a cinquante, soixante, soixante-cinq ans et même davantage, vous avez tout loisir de venir saluer, le 2 juin, les « anciennes » qui seront là. Elles auront sans nul doute bien des souve­nirs à évoquer, d’autant plus qu’elles sont nombreuses à avoir accompli une carrière magnifique.

Georgette Mottier

JOURNAL DE LA SOURCE

Le numéro 6 paraîtra tout à la fin du mois de juin

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CorrespondanceIl y a de la vie. Les lettres des lectrices sont nombreuses et intéres­

santes. Il est souvent dommage de laisser certains passages de côté et le fait même de couper un texte nous préoccupe. Vous savez qu'il est délicat de sortir certains passages : on risque de modifier la pensée de l'auteur ou de mettre l'accent sur quelque chose de secondaire à son point de vue. Si vous avez une suggestion ou une remarque à apporter à ce sujet, s'il vous plait, faites-le savoir à la rédaction. Et merci.Sydney, le 6 mars 1977(.. .) Habitant ce beau pays, je trouve les Australiens charmants, un peu paresseux, aimant par-dessus tout la bière, les paris et le golf dont ils raffolent. Ce sont les patients les plus merveilleux du monde et je ne tarirai jamais d'éloges à leur égard. (. . .) Infirmière en Australie : c’est être seule diplômée avec des élèves, dans la grande majorité des cas, ainsi qu’une infirmière responsable de service. Ce sont donc les élèves qui donnent tous les soins aux malades, aidées, quand faire se peut, par la diplômée qui n’en finit pas de répondre au téléphone, organiser les examens requis, distribuer, avec une élève, les médicaments, etc. L’interne effectue toutes les prises de sang en général, place les gouttes- à-gouttes, administre la première dose d’antibiotiques l/V, et obtient le consentement, par écrit, pour toute intervention. J’allais oublier de vous dire, à propos des médicaments, que « Mogadon », « Valium » et ampoules de « Morphine » sont sous clé et chaque sortie de l'un de ces médicament requiert la signature de deux personnes (dont une diplômée), le tout étant beaucoup plus strict qu’en Suisse. Et vu le nombre de per­sonnes « sous drogues » je trouve que c’est bien ainsi. A l’hôpital « Prince Henry » il y a quatre admissions d’élèves par année, soit 4 fois 120 à 150 élèves. Il est vrai que les 15% environ quittent la profession lors de la première année d'études. Le nombre d’heures d'enseignement requis était, jusqu’à présent, de 840 heures. Dorénavant il y aura 1000 heures et trois admissions seulement ; 17 ans est l’âge d’entrée minimal. Quant au maximum, il n’y a pas de règle stricte et bon nombre d’élèves exerçaient une tout autre profession auparavant. L’Australie étudie actuellement la future formation de l’élève-infirmière. Une chose est certaine : dès 1980, le certificat de hautes études sera obligatoire. C’est surtout de l’Amérique que s'inspire ce pays, et cela dans tous les domaines. A ce propos, on dit ici que, lorsque l’Amérique éternue, l'Australie a le rhume.

Madeleine Pillonel, Nurses' Home, Prince Henry Hospital, Little Bay 2036, N.S.W. Australie.

Boudry, le 15 mars(. . .) Tout cela m’amène à vous dire qu’à la réception du Journal Source je parcourais le sommaire et me promettais de lire en détail lorsque

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j’aurais plus de temps. Et les numéros attendaient, pour certains, depuis dix ans ! J'ai lu avidement (. . .) et j’ai pris conscience de tous les chan­gements qui avaient été apportés par de nouvelles constructions ou transformations qui font que je me sens un peu perdue quand je me trouve devant La Source actuelle (. . .) Quelquefois, en chauvine que j’étais, j’ai pensé « y en n’a point comme nous ». Heureusement que j’ai rencontré dans mon travail des infirmières d’autres écoles, char­mantes, qui m’ont appris beaucoup de choses très valables. (. . .)

Marguerite Perret-Strauss, av. du Collège 27, 2017 Boudry

Riesi, le 20 mars

(.. .) Voici mon avis au sujet de la publication du travail « Surveillance du malade cardiaque ». Vous dites qu’il s’adresse particulièrement aux jeunes élèves. Mais je suis persuadée que nombre de Sourciennes actu­ellement « hors circuit » en auront tiré profit et l’auront apprécié. (...) Je travaille actuellement au service chrétien de Riesi (Sicile) où l’on m’a demandé de créer un centre de planing familial. (. ..) Nous vivons ici en communauté avec des personnes de tous âges et de diverses nationalités. (.. .)

Jocelyne Lugrin-Glardon

Faire-partNaissanceMathilde, née le 12 mars, fille de Françoise et Edmond Zufferey-Naymark.

MariagesJolinette Maire et Heinz Suter, le 16 avril au Mont-sur-Lausanne.Isabelle Riem et Baudouin Van de Poel, le 23 avril à Saint-Biaise. Anne-Michèle Prélaz et Bernard Diserens, le 30 avril à Lausanne.Thérèse Schafroth et Adrien Ruchti, le 7 mai à Neuchâtel.Claire-Lise Charpilloz et Jacques Schwaar, le 7 mai à Corcelles-Cormon- drèche.

DécèsNous avons appris le décès de M. Albert Gloor, ancien administrateur de La Source, de Mme Aimée Perrenoud-Haenni et Mlle Irène Jabas, Sourciennes. Que chaque famille reçoive toute notre sympathie.

Erratum. Dans le numéro d’avril, il fallait lire : Mme G. Rossel-Mottaz a perdu sa mère. Nous nous excusons de cette erreur.

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