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EHESS La Terre africaine et ses religions. Traditions et changements by Louis-Vincent Thomas; René Luneau Review by: Claude Rivière Archives de sciences sociales des religions, 20e Année, No. 40 (Jul. - Dec., 1975), pp. 282-283 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30130473 . Accessed: 10/06/2014 22:09 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 193.105.154.3 on Tue, 10 Jun 2014 22:09:32 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La Terre africaine et ses religions. Traditions et changementsby Louis-Vincent Thomas; René Luneau

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La Terre africaine et ses religions. Traditions et changements by Louis-Vincent Thomas; RenéLuneauReview by: Claude RivièreArchives de sciences sociales des religions, 20e Année, No. 40 (Jul. - Dec., 1975), pp. 282-283Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30130473 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

thlime fondamental de l'ouvrage est la nices- site de comprendre les &vangiles s la lumiire des textes chritiens ( apocryphes . L'idbe en soi n'est pas mauvaise, mais il faut tout de mime remarquer que les apocryphes a n'ont pas attendu 1975 pour &tre connus. Les his- toriens s'amuseront beaucoup en lisant la page 162 oil il est question, A propos des Actes de Jean, d's un certain James ) et d's un certain Bonnet ,. Quant I l'dvangile de Thomas, il n'a pas &td ddcouvert ni traduit pour la premiere fois par M. Philippe de Suarez, dont l'A. fait grand cas. Des savants authentiques ont travaillh ces questions depuis des annmes.

La veritable nouveaut6 de l'ouvrage, c'est le message qu'il transmet: il s'agit de passer du monde tel qu'il a &td jusqu'ici interprdt6 A une nouvelle notion du monde, qui doit se d~barrasser des (( termes imag6s, sensoriels et materialisants)) dont on se servait, pour atteindre ((notre veritable nous-mimes n, qui se situe dans l'ind~termination non dimen- sionnelle de la totalit6 de ce qui est )). On aura compris imm~diatement que seuls les ( initibs ) peuvent parvenir a cette connaissance. L'A. nous avertit d'ailleurs que son vdritable maitre ? penser est un des membres de la ((Socidt th6osophique a de Mme Blavatsky, l'6crivain G.R.S. Mead, connu des historiens parce qu'il redigea un petit ouvrage sur la non-existence de J6sus: Did Jesus live 100 B.C. ? (Londres, Watkins, 1903). On comprend alors que le (( Rabbi qu'on appelle Jdsus , n'est pas, dans I'esprit de l'A., un 6tre historique, mais une sorte de mythe de l'irruption de la (( conscience superieure

) dans notre plan, et que son (( retour

est (( une perception renouvel6e d'un 6v(nement toujours present n, et non la rdapparition d'un personnage. Le livre prend alors son veritable sens. D'une part, il s'agit d'un essai pour relancer sous une autre forme la vieille thise des ( mythologues n soutenant la non-existence de Jdsus. D'autre part, c'est un ((manifeste d'ordre religieux destind A conquirir le grand public h un ( gnosticisme n totalement infi- dble e l'esprit des vieux gnostiques, mais qui peut, par ses apparences de profondeur mys- tiques, satisfaire le gofit de nos contemporains pour ce genre d's orientalisme >. C'est dans cette seconde perspective que I'ouvrage pourra davantage int6resser le sociologue.

Jean Hadot.

40.455 SUNDKLER (Bengt). Nathan Soderblom. His Life and Work. Lund, Gleerups, 1968, 437 p.

Pour restituer la vie et I'aeuvre de Nathan S6derblom, pionnier du mouvement oecum- nique Life and Work, nul n'dtait mieux qualifi6 que Bengt Sundkler, I'auteur bien connu des deux ouvrages sur le prophdtisme bantou et l'Union des Eglises de l'Inde du Sud. Les connivences entre ces deux person-

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nages ont par ailleurs pu s'6toffer par le d&- pouillement des archives personnelles mises A la disposition de l'auteur. Dans sa preface (p. 10), B. S. recomnmande ? l'attention un chapitre special (c Uppsala and Catholicity , p. 253 et ss.), chapitre dans lequel il manifeste que le fondateur de Life and Work n'en ddveloppe pas moins un programme oecume- nique de type Faith and Order i partir de sa position archi~piscopale d'Uppsala, et moyen- nant une plate-forme de (( Catholicith Evan- g6lique n, plate-forme conque comme une alternative au catholicisme pontifical romain et nourrie de ses contacts avec, voire de son admiration pour certaines contestations mo- dernistes comme celles de Loisy et Tyrrell.

N. S. est peu connu en France sinon par une version de son dernier et remarquable Manuel d'Histoire des Religions (Leroux, 1925). On trouvera dans le present ouvrage de quoi circonstancier l'ensemble de l'oeuvre, y com- pris son dernier titre: celui qui devait r~unir les dix conferences donnies ? Edinburgh (en mai-juin 1931). C'est sur son lit de mort que Soderblom, apris avoir hdsit6, trouva enfin ce titre: Le Dieu Vivant. Et i? sa femme et ses enfants il commente en confidence ultime : (( Il y a un Dieu vivant: je pense le prouver par l'histoire des religions (p. 416).

Henri Desroche.

40.456 THOMAS (Louis-Vincent), LUNEAU (Rend).

La Terre africaine et ses religions. Tra- ditions et changements. Paris, Larousse, 1975, 336 p.

De l'interrogation philosophique sur l'hom- me, le monde et Dieu, dans un milieu s~naga- lais qui a &td familier, L.V.T., apris avoir recueilli et expliqub, en collaboration avec R. Luneau et J. Doneux, les traditions et les textes sacrks des Religions d'Afrique noire (Fayard-Denoel, 1969), passe aujourd'hui s la thlorisation des representations symboliques et de l'investissement du sacr6 dans le vecu, saisissant par lt-mime l'air de spiritualit6 qui alimente la respiration constante de l'ime africaine.

Par la religion, l'Africain donne un sens a sa vie, a tel point que (( la religion en Afrique est I'instance dominante s (p. 196). La saisir s travers l'homo religiosus c'est n~cessaire-

ment commencer par une etude de la person- nalit6 elle-mime qui vit sa religion: le moi se constitue de quels 6l1ments et de quels systhmes de relation ? I1 se forme dans quels milieux (ducatifs ? I1 vit dans une soci~ti de vivants et de morts, d'ordre et de dnsordre, de r~alitis et de symboles, qui rkclame quel type d'apprdhension dialectique ?

L'introduction nous primunit contre tout traitement hlitivement g~ndralisateur: sles

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BULLETIN DES OUVRAGES

temps ont chang& > (p. 9) UTn monde 6tran- ger est toujours plus complexe qu'il n'y parait au premier abord )) (p. 15)....(( Si vous systima- tisez chez les Africains, vous perdez > (p. 16). Alors plut6t que de religion, dont sont peu abordds les aspects organisationnels, il est question d'homme religieux en situation, d'expirience humaine ritualisde faite de sagesse, d'incertitudes et de conflits.

En quote de certitudes, l'homme africain nomme son (ou ses) Dieu, le sent lointain ou quotidiennement present. I1 blabore ses mythes et les raconte. Dans les cas de tensions, les fantasmes individuels et collectifs s'expriment A travers ((l'anomie r~gulante n(p. 87) de la sorcellerie. Par la divination, il tente d'appr&- hender le sens des 6tres et des Cv~nements. Par la possession, il accede A l'exp~rience mystique ou bien sombre dans le tourment des malhfiees. De la naissance A la mort, la vie est ponetude de rites, dont le plus impor- tant, celui du passage initiatique, maitrise les consequences sur le groupe des mutations psycho-sociologiques de la personne. Nous si- tuerions volontiers dans cette etude des ri- tuels d'initiation le sommet du livre, parce qu'elle constitue A elle seule un trait& exhaustif et qu'elle synth~tise la ddmarche suivie habi- tuellement: ddfinitions, critique mithodologi- que, 6tude des finalitis sociales et personnelles, description des rites, d(couverte des significa- tions par interpretation psychanalytique d'une part, et par recours A la dialectique antago- niste d'autre part inspirde de Hegel autant que de Marx. Les pages sur les rites fundraires ne font qu'aiguiser notre appitit pour l'Anthro- pologie de la mort qui vient de paraitre aux Sditions Payot.

Le livre des traditions se referme-t-il sur la mort qu'un autre s'ouvre sur ((les entre- prises de destructuration, voire de destruc- tion, auxquelles sont soumis croyances et rites ) (p. 264). Le ton change en mime temps que le mode d'analyse, et les rnf6rences aux spdcialistes. On y sent que l'ethnologie est elle aussi en crise comme les religions et les pouvoirs traditionnels, car elle ne projette encore que quelques minces lueurs sur l'impact qu'ont les transformations actuelles de la famille, des nouveaux milieux scolaires et urbains, sur les croyances et pratiques. Degra- dation des mythes, perte des rites, d~couverte d'autres univers religieux, protestations mes- sianiques... Est-ce le son d'un glas ? la fin des ideologies ? Et pourquoi pas les premieres notes d'une naissance aprbs <<un difficile enfantement )) (p. 327) ? L'Africain se cherche une nouvelle identitY. Ofi et comment la trouvera-t-il ?

Tant que d'autres institutions ne parvien- nent pas a relayer totalement les religions, les reprnsentations religieuses conservent en partie leur fonetion, bien que leur coherence soit

atteinte. Dans l'Afrique traditionnelle, c'est t la fois la coherence et la fonction de la reli-

gion que L.V.T. et R.L. montrent synthdtique- ment et avec finesse, soulignant ici ou 1A les ambivalences. S'il se refuse At reconstruire arbitrairement le systhme religieux africain, il ne manque pas de traiter systimatiquement de la religion.

De la stricte observance durkheimienne, sociologique et scientifique, rel~vent le souci de d(finition du mythe, du symbole, du magi- cien, du sorcier..., et la dkmarche classifica- toire d'examen de tous les types de cas possibles. Pareilles typologies rdsultent d'un travail long et pr&cis de comparaison, par exemple entre ph~nomhnes a valence diff&- rente (adorcisme: esprit b~ndfique - exor- cisme : esprit malifique), entre manifestations de la possession dans tel ou tel peuple (Song- hay, Thonga, Hausa, Serer), entre interpr&- tations fournies dans une perspective structu- raliste ou psychanalytique, entre significa- tions diverses selon que la th6tralit6 est prdsente ou absente, que la possession s'inscrit dans un cadre de tradition ou d'acculturation. A I'analyse factorielle des blhments A prendre en consideration dans l'6tude d'un concept, d'une croyance, d'un rite, s'unit une excellente

synth~se au plan des significations. La d&- couverte du sens, voili I'omega du savoir. Mais souvent, point de sens unique; aussi faut-il admettre l'ambigu, l'ambivalent et I'antith~tique : pur /impur, ordre /d~sordre, respect /crainte, attraction /rdpulsion, vie / mort.

De cette anthropologie religieuse de l'Afri- que noire, comme l'ouvrage aurait dfi Atre intitulh, il se peut que quelques pierres tom- bent. Ndamoins, ce monument-lt, d'intelli- gence et de savoir, est fait pour durer le temps d'une cath~drale.

Claude RiviVre.

40.457 TIERNAY (Brian).

Origins of Papal Infallibility, 1150-1350. A Study on the Concepts of Infallibility, Sovereignty and Tradition in the Middle Age. Leyde, Brill, 1972, 298 p.

L'auteur, un des meilleurs canonistes am6- ricains, a &td vivement frappb par la formule du d~cret conciliaire de Vatican I sur l'infail- libilit6 pontificale, dans lequel il est dit que cette croyance (( appartient)) ea la foi constante de l'Eglise depuis les temps anciens ,. Persuad6 de la fausset6 historique de cette assertion, ii s'est efforc6 dans un livre difficile certes mais dense et percutant, de montrer que c'est a la fin du Moyen Age, dans des circontances bien d(termindes, que les theses infaillibilistes ont commence? A apparaitre et que jamais avant le XIVe sikcle elles n'ont tenu le devant de la scene. Pour rendre sa ddmonstration plus convaincante, il commence par ruiner l'opi-

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