La Terre et la Lune

  • Upload
    boris

  • View
    222

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    1/234

    LA TERRE

    ET LA

    LUNE

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    2/234

    PRFACE DE LA PREMIRE DITION ALLEMANDE

    Le contenu de ces rvlations sur la Terre, extraordinaires en vrit et comme il n'y en a encorejamais eu de semblables, qui concernent la constitution naturelle et spirituelle de notre plante et sesinnombrables aspects, aura, je le dis aprs mre rflexion et avec une intime conviction spirituelle, uneinfluence profonde et trs vaste dans toutes les branches du savoir humain, ds que les esprits les plusdots de bon vouloir et les plus aptes la comprhension de semblables rvlations auront

    progressivement pntr dans la connaissance et la reconnaissance de la Vrit.

    Avant tout, les naturalistes et les psychologues principalement devraient se sentir amens unervision plus ou moins volontaire de leurs trs pnibles recherches fragmentaires, de leurs soi-disantconclusions systmatiques, de leurs problmes, hypothses et suppositions trs souvent on ne peut plusngatives. Alors, grce une enqute spirituelle plus profonde et sincre, porteuse certes de surprises,mais aussi vivificatrice de l'esprit et batifiante, plus dune chose trouvera une plus ou moins grandeconfirmation ; d'autres par contre, comme par exemple la thorie de la rotation de la Terre, etc., etc...seront beaucoup rectifier ; mais d'autres encore devront tre totalement abandonnes ou prpares

    pour un futur autodaf, comme cela arrive aux idoles familiales des Chinois lorsqu'elles sont devenuesinutiles parce qu'impuissantes.

    Les thologiens - ceux, il s'entend, qui ne s'inclinent pas seulement devant la lettre mais bienplus devant l'esprit qui se cache dans la lettre de la Parole rvle -, y acquerront une vision exacte, uneconnaissance spirituelle vivante des vrits contenues dans l'vangile, et particulirement de cette

    nonciation du Seigneur: "Mes Paroles sont esprit et vie !", une connaissance qu'ils n'avaient pasauparavant. Quant aux philosophes, ils poseront certes plus d'une question Platon et Aristote, et

    beaucoup de prfrence mme Hegel, comme en son temps cela nous est arriv aussi nous ; maisleurs questions ne trouveront pas de rponse, ou tout au plus une rponse totalement insuffisante. Lesmeilleurs parmi eux seulement, ceux qui seront grands par lhumilit, se prendront d'amour pour leSeigneur; Lui seul pourra les combler, et les comblera de la vraie sagesse grce laquelle ils pourrontreconnatre, l'aide de la science cleste fondamentale de la pense, la vritable essence et la vraie viede l'esprit ; et ils pourront aussi, avec une plus grande scurit qu'avant, valuer, discerner et runifierles principes de la philosophie positive et de la philosophie ngative.

    Parmi les mdecins ensuite, peu seulement se dcideront prendre note de ces crits de manireapprofondie ; la plus grande partie au contraire, prfrant l'ignorance, ne leurs accorderons pas grandeconsidration, en dpit de la puissante anatomie de la Terre. Et pourtant, un regard donn ce livreavec un peu de srieux et de bonne volont, devrait tre en mesure de gurir radicalement plus d'un, dela dplorable incrdulit en limmortalit, ou bien en l'existence ternelle de l'me humaine et de l'espriten elle, incrdulit dcoulant d'une fausse conception de l'anatomie, parce que fonde uniquement sur lamatrialit des choses.

    Mme les reprsentants du Culte extrieur et de l'tat auraient tout gagner lire ce livreextraordinaire, car ils ne le refermeraient pas sans en avoir retir des enseignements profonds et

    multiples. Aux lgislateurs et aux juges particulirement, il est offert ici rellement une base humaine etvraie, plus solide et plus conforme aux temps actuels.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    3/234

    Enfin, parmi les lettrs et les rudits faiseurs de livres, il y en aura certes plus d'un qui - commecela arrive frquemment - puisera gostement cette Source sans la nommer, et par consquent sanslhonneur d CELUI qui est le SEUL dpositaire de toute science et de toute sagesse ! Pour desemblables larrons et pillards, comme le Seigneur Lui-mme les appelle, il ne vaut pas la peine degaspiller d'autres paroles.

    A une autre catgorie de savants, et ceux dots comme on dit d'une culture suprieure - quitrop souvent hlas se complaisent nier pour des vues gostes, tout ce qui est vraiment noble et digned'admiration -, ceux-l qu'il soit recommand de prter attention avec un peu d'amour une parabole

    jaillie de cette mme Source Laquelle nous devons toute l'uvre qui est ici devant nous et cela pourles prserver si possible d'une ignorance dommageable tout au plus eux-mmes seulement, ou d'un

    jugement htif et priori dfavorable. Or cette parabole est la suivante :

    "LHORLOGE DE LA TOUR"

    (dict par le Seigneur Jacob Lorber le 4 juin 1846)

    Sur une haute tour, dans une ville des temps actuels, un prince fit placer une magnifiquehorloge, et comme la tour tait octogonale, il fit appliquer sur chacune des huit faades quinaturellement se trouvaient entre les huit artes, un cadran, afin que chacun pt, de nimporte quel pointde la ville, voir et s'assurer quelle tait l'heure, la minute et la seconde.

    Mais, outre cette subdivision du temps, trs exacte jusqu' la seconde, cette horloge marquaitaussi la date du jour, la position de lune, ainsi que celle des autres plantes, de mme que la dure du

    jour depuis le lever du Soleil jusqu' son coucher, et enfin, mme les quatre saisons ; il va de soi quetoutes ces donnes astronomiques particulires apparaissaient sur des cadrans spciaux disposs sous lecadran principal indiquant le temps. Ensuite, en plus de tout ce que cette horloge marquait sur sescadrans, elle sonnait avec une exactitude absolue les heures et les quarts, et avait en outre une sonneriede cloches parfaitement accordes et d'un son trs limpide. Et pour mettre en mouvement tout cemcanisme ingnieux et on ne peut plus compliqu, il n'y avait qu'un seul poids. Bref, on aurait cherchen vain une horloge semblable dans tout le monde civilis.

    Mais tout cela n'a rien d'extraordinaire, comme n'en a pas non plus le fait de l'extrmeexactitude dans son multiple fonctionnement ; mais que tous ces mcanismes auxquels taient

    attribues des fonctions si diverses fussent mis en mouvement par l'action calcule d'un unique poids,voil ce qu'il y avait de vraiment merveilleux dans lhorloge dont on parle.

    Or il advint qu'un tranger arriva en cette ville, et la premire chose qui frappa son attention, futnaturellement notre horloge; et il demanda au premier passant rencontr, combien il y avait de ressortset de poids qui l'actionnaient. Et lorsquil lui fut rpondu: "Un seul", il en resta absolument abasourdi etincrdule, et il dit: "C'est impossible ! Tant de fonctions, et si varies, une seule force qui lactionne ?Cela, vous ne me le ferez pas croire : cest une chose absolument exclue !"

    Puis vint un autre tranger, qui admira l'horloge et s'tonna extrmement quand lui furentexpliqus toutes ses multiples fonctions. Il pensa qu' chaque cadran devait correspondre un ressortparticulier ou un poids, et que, par naturelle consquence, la tour devait tre bourre de tout autant demcanismes d'horlogerie qu'il y avait de cadrans sur les faades de la tour. Mais quand il lui fut

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    4/234

    expliqu que toutes les aiguilles taient mues par un poids, unique moteur, il se mit en colre enestimant que l'on voulait profiter de son ignorance en la matire pour se jouer de lui ; il s'loigna sans sesoucier de demander d'autres claircissements.

    Un troisime arriva encore en cette ville, admira l'horloge et demanda qui l'avait construite.

    Alors lui vint la rponse : Le constructeur de cette horloge tait un simple villageois, dont on ne saitmme pas avec certitude s'il savait lire et crire !

    Cette rponse, totalement conforme la vrit, fit tellement sortir de ses gonds l'tranger, qu'ilne demanda rien d'autre et s'en alla en hte et en fureur, en protestant qu'il n'tait vraiment pas venu

    pour se faire prendre pour un imbcile et un fou de manire aussi grossire.

    Et beaucoup d'autres trangers vinrent encore et posrent les mmes questions que les premiers ;mais quand on voulut les initier davantage aux secrets de ce chef duvre, tous sirritrent ets'exclamrent : "Tant que nous ne le voyons pas de nos propres yeux, nous ne pouvons le croire !"

    Et voil qu'ils furent conduits dans la tour. Mais quand ils se trouvrent devant cette quantitpresque innombrable de roues, dengrenages, de leviers, de cylindres, de crochets, de balanciers, et demille autres combinaisons et mcanismes, ils devinrent absolument fous et s'crirent: "Qui au monde

    peut examiner cet ouvrage et y voir clair ? Un homme ne peut l'avoir faite ; parce qu'il faut centgnrations seulement pour numrer les pices qui la composent, pour ne pas parler ensuite de lesconstruire et de les assembler !" Et tous ces trangers s'en allrent comme fous.

    Peu nombreux seulement furent ceux qui se laissrent expliquer les dtails de cette uvre

    parfaite, bien que pour ces quelques meilleurs aussi, l'artisan, trop simple et d'aucune formationscientifique, restt plus ou moins un sujet de scandale.

    A prsent, quenseigne cette parabole ? Quel en est le sens profond, cach ? Que chacun yrflchisse un peu, et qu'il s'exerce ainsi la recherche des vrits intrieures, en tentant d'en dcouvrirle plus possible, jusqu' ce que la complte solution en soit donne en son temps. Amen !

    Et voil qu'avec cela est mise porte de main, de la manire la plus sage et la plus opportune, par voie de correspondance, la solution en ce qu'elle se rfre la TERRE, sa position et sa

    corrlation dans et avec l'univers, son tre et sa constitution naturelle et spirituelle, et principalement sa destination infiniment grande. Que ces rvlations, jamais encore accordes en semblable forme, nijamais perues mme dans un moment de grande clairvoyance par quiconque, aillent ainsi recueillies ence livre aux frres pleins de bonne volont qui croient encore et qui aspirent la lumire, avant tout

    parmi les populations allemandes et parmi ceux qui comprennent leur langue, et ensuite, au nom et avecla protection et la bndiction du Seigneur des seigneurs, par tout le monde, et qu'elles illuminent etfassent se tourner vers Lui quiconque n'est pas de cur compltement endurci, tnbreux et priv defoi, ou n'est pas par soi et pour soi-mme totalement esclave en l'esprit et en l'me, et n'entend pas restertel.

    Amen !

    Dresde Jour de l'piphanie, 6 janvier 1856.

    Johannes Busch

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    5/234

    PREMIRE PARTIE

    LA TERRE NATURELLE

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    6/234

    CHAPITRE 1

    Le centre vital de la Terre

    - 28 dcembre 1846 -

    Si vous examinez, avec l'esprit et lil investigateurs, un corps de quelque manire qu'il soitconstitu, vous ne tarderez pas vous apercevoir facilement que les lments qui contribuent caractriser le corps lui-mme sont au nombre de trois, savoir : en premier lieu son aspect extrieur,c'est--dire sa forme avec toutes les particularits naturelles comme sa taille, sa surface dans toute sontendue et la coloration de cette surface ; en second lieu vous observerez que le corps a ncessairementun certain volume, caractris par ses dimensions en longueur, largeur et hauteur ; et, en outre, selon la

    faon dont il est constitu, il rvle aussi l'existence d'un poids ou d'une tendance graviter tout faitparticulire suivant une certaine direction.

    Si vous observez, par exemple, une pierre, ou mme une quelconque autre masse, rgulire ouirrgulire, il ne pourra pas vous chapper que son centre de gravit ne se manifeste pas galement entoutes ses parties ; ce fait, vous pouvez le constater de la faon la plus facile, en prenant un morceau de

    bois de forme irrgulire et en le posant sur l'eau, dans laquelle la partie la plus lourde sera la plusimmerge. Ce serait donc le second point facilement constatable par quiconque en n'importe quel objet.

    La troisime caractristique principale en un corps est son vrai centre, qui ne doit cependantjamais tre confondu avec le centre de gravit du corps ; et ainsi chaque corps a deux centres, c'est--dire le centre gravit et le centre gomtrique(*). Vous pouvez examiner n'importe quel corps, quels que

    puissent en tre la forme, le volume et la qualit de la matire qui le compose, et vous ne trouverezjamais que le centre de gravit et le centre gomtrique tombent parfaitement au mme point ; pasmme en une sphre de mtal mathmatiquement parfaite et fondue selon toutes les rgles de l'art, et ce

    pour la raison qu'absolument aucun corps n'est compos de parties si parfaitement gales que le centrede gravit et le vrai centre puissent concider.

    Prenez par exemple une barre d'acier trs pur, mtal on ne peut plus compact entre tous, etcassez-la; en observant ensuite la fracture vous reconnatrez facilement la structure cristalline du mtal,qui lil libre apparatra bien d'une unit surprenante, mais examine par contre au microscope, lafracture prendra l'aspect que peut avoir le terrain situ au-dessous de quelqu'un se trouvant sur la cimed'une haute montagne, c'est--dire un aspect riche de gibbosits et d'ingalits de toute sorte. Si doncune telle diffrence existe dj dans la structure cristalline d'un corps mtallique parmi les plus

    compacts, combien plus grande ne sera-t-elle pas dans les corps beaucoup moins compacts, danslesquels les irrgularits de la structure se rvlent souvent facilement dj lil nu ! Voil quiconfirme plus grandement encore le principe nonc avant, savoir que le centre de gravit et le centregomtrique d'un corps ne peuvent absolument jamais concider mathmatiquement.

    Cette maxime fondamentale peut tre aussi trs facilement vrifie par quiconque veutconstruire une balance. Qu'on construise avec un mtal de densit la plus uniforme possible un

    balancier parfait et mathmatiquement symtrique ; qu'on le place ensuite dans la fourchette de labalance, et l'on verra que malgr une parfaite symtrie mathmatique, les deux bras, ou mieux les deuxparties du balancier n'arriveront jamais tre parfaitement l'horizontale, l'un des bras tant plus lourdque l'autre ; et l'artisan devra d'un ct ou de l'autre recourir la lime ou au marteau. La cause de celaest naturellement rechercher dans la maxime nonce plus haut.( *)La suite du texte montre que le centre gomtrique (Mittelpunkt des krperlichen Masses) doit tre compris comme le

    centre de masse du corps suppos homogne. Aucun corps ne pouvant tre parfaitement homogne, ce centre ne peut

    concider avec le centre de gravit qui, cependant, concide avec le vrai centre de masse. (N.d.T)

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    7/234

    Et cette proprit qui se rencontre dans tous les corps, elle est d'autant plus prsente dans cescorps qui n'ont pas t faonns par la main de l'homme, mais qui ont t forms, par Ma Puissance, dela faon dont ils doivent tre forms pour pouvoir subsister. Pour conclure, la concidence en un mme

    point, du centre de gravit et du centre gomtrique est aussi peu imaginable, que celle des polaritspositive et ngative.

    Vous serez certainement tents de demander : Comment faut-il entendre cela ? Mais alors Jevous poserai Moi aussi ce sujet une autre question pour votre enseignement : Pourquoi en une barreaimante les deux ples ne se trouvent-ils pas au milieu mathmatique de celle-ci, mais bien le plussouvent aux deux extrmits respectives ?

    Pourquoi l'enveloppe du germe dans une graine de semence ne se trouve-t-elle pas au milieu decelle-ci, mais bien habituellement est situe d'un ct de la graine, tandis que son centre et son pleoppos sont situs, par rapport l'enveloppe du germe, le plus souvent une distance comprise entre unquart et trois quarts de la grandeur totale de la graine, ventuellement l'intrieur mais aussi l'extrieur de la graine ?

    Pourquoi ni l'homme, ni aucun animal n'a-t-il le cur au centre gomtrique de son proprecorps ?

    Vous voyez, de ces questions explicatives, il apparat dj de soi que le centre principal(*) d'uncorps est tout autre chose que son centre gomtrique.

    S'agissant donc de dvoiler le mystre du centre la Terre, ce n'est pas du centre gomtriquequ'il faut parler, mais bien plutt du vritable centre de vie, ou centre principal (**), de la Terre ; car, sil'on y rflchit bien, vouloir rvler quelque chose du centre gomtrique de la Terre serait assumer unecharge on ne peut plus ridicule, ce qui apparat trs facilement ds lors que l'on sait que le centregomtrique de n'importe quel corps, et par consquent aussi celui de la Terre, n'est rien de plus qu'untrs minuscule point idal, qui est bien quelque chose de dfini selon vos critres mathmatiques, maisn'admet, ni longueur, ni hauteur, ni profondeur, pas mme le plus petit diamtre imaginable, au pointque de son espce est la chose infinitsimale entre toutes ; et vous pourrez sans autre croire que dj en

    un petit animal atomique que pas mme le plus puissant microscope n'est plus capable d'observer,trouvent certainement encore place d'innombrables milliards de semblables points ou centres. Posons-nous donc la question : y a-t-il quelque chose dvoiler de cet tre infiniment petit qui, bien considr,disparat dans le plus absolu nant ? On devrait se limiter dire : le centre gomtrique de la Terreconsiste en rien ; et ainsi, tout serait dj dvoil, tant naturellement que spirituellement. Le nant,considr soit du ct physique soit du ct spirituel, conserve toujours le mme sens; parce que, l oil n'y a rien, cesse toute chose, et un rien, tant du point de vue naturel que spirituel est vraimentimaginable seulement en un semblable point mathmatique ; pour cette raison donc, nous ne nousoccuperons plus de ce centre gomtrique de la Terre qui n'a aucune signification, et nous consacrerons

    par contre notre attention ce qui a une importance immense, c'est--dire au centre vital de la Terre ;lequel est naturellement plus volumineux, et capable, pour un corps aussi grand que l'est la Terre, d'une

    extension considrable, afin de pouvoir donner l'activit vitale propre ce corps plantaire,l'impulsion efficace correspondante.

    Mais Je vois dj de bout en bout ce qui se passe en vous, et vous vous posez la question : Quelaspect a ce centre vital de la Terre ? De quoi est-il fait ? Est-ce un amas de diamants, ou bien est-il

    peut-tre d'or pur ou de fer, ou bien peut-tre s'agit-il tout bonnement d'un immense aimant ? Ou bienpeut-tre est-ce un espace rempli de rien d'autre que d'un feu inextinguible et ternel destin servir de

    ( *)C'est le mme mot Schwerpunkt, traduit jusque l parcentre de gravit qui se trouve dans le texte. Mais s'agissant du

    cur d'un homme ou d'un animal, il ne peut plus s'agir du centre de gravit au sens qu'il a en physique (qui n'est

    d'ailleurs lui aussi qu'un point mathmatique), mais plutt de Schwerpunktau sens figur du mot, qui signifiepoint

    important, point principal. D'o la traduction ici, et quelques lignes plus loin, de Schwerpunktparcentre principal.

    (N.d.T)( **)Cf. la note prcdente. Et puisque le texte nomme ce centre un centre de vie, la traduction ultrieure de Schwerpunkt

    sera centre vital.(N.d.T)

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    8/234

    demeure aux damns, et qui porte l'honorable nom d"Enfer", et pour lequel les volcans rpartis a et lsur la Terre feraient fonction d'une certaine faon de chemines ?

    Mais Je vous dis qu'il n'y a rien de tout cela dans le centre vital de la Terre; de mme qu'il nepeut tre question de toutes ces choses, physiquement parlant, en ce qui concerne le cur humain. Lecur n'est pas un diamant, ni une masse d'or, ni du fer, ni un aimant ; et encore moins une cavitremplie de feu ; mais le cur, considr physiquement, est bien plutt un tissus cellulaire trs ingnieux l'intrieur duquel l'me vivante, et en elle l'esprit de l'homme, dploie son activit comme un tisseurassis son mtier ; et elle peut ainsi bien la dployer, parce que ce mtier destin la formation de lavie naturelle et, au bon moment, sa conservation, est prcisment organis de sorte que grce saconstruction parfaite et opportune il est apte, entre les mains de l'me, produire tout ce qui estncessaire au droulement de la vie physique. Que ce mtier devienne, dans sa construction naturelle,dfectueux en quelque point, et la production de la vie physique n'avancera plus de manire parfaite. Etque par la suite il soit compltement cass et incapable de fonctionner, pas mme l'me ne pourra s'enservir, et le moment sera alors venu pour elle d'abandonner cette machine dsormais inutile. Voyez, lamme chose vaut pour le centre vital de la Terre. Comment, demanderez-vous ? Eh bien, ce sera l'objetde nos prochaines considrations.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    9/234

    CHAPITRE 2

    Le cur de la Terre

    - 29 dcembre 1846 -

    Comment se prsente donc le centre vital de la Terre ?

    Je vous ai dit dj hier qu'il a une constitution totalement semblable celle du cur humain oumme celle du cur de n'importe quel autre animal. Ce centre vital est donc lui aussi un grand curtellurique proportionn la grandeur du corps terrestre qui, prcisment, comme le cur de l'homme,fait fonction de mtier ou d'usine pour la vie complexe organique de la Terre.

    Vous vous demandez quelle pourrait tre la taille de ce cur ? Vous savez bien qu'avec Moi, entoute chose, est fixe la proportion qui est ncessaire; donc, pour le cas du cur de la Terre il n'en seracertainement pas autrement. La Terre doit avoir en elle un cur ou un centre vital proportionn demanire adquate sa grandeur, afin que dans ses innombrables cellules puisse tre engendre cetteforce qui est suffisante pousser toutes les trs diverses humeurs vitales de la Terre dans ses organes,on ne peut plus tendus, et les attirer nouveau, pour tre nouveau renforces et satures, ds lorsqu'elles ont accompli leur fonction dans le corps terrestre.

    De cela il rsulte donc que le cur de la Terre doit tre plutt assez grand ; cependant sa taillene peut tre tablie dans une mesure totalement prcise pour la raison que ce cur terrestre, selon lancessit, parfois s'agrandit notablement, parfois se rtrcit notablement. Cependant, en moyenne, on

    peut valuer l'espace ainsi occup par ce centre vital comme ayant un diamtre de cent milles(*); par

    ailleurs il peut se dilater jusqu' deux cents milles, et, au contraire, se rtrcir jusqu' cinquante milles.Mais en quoi consiste ce que l'on appelle le cur de la Terre?

    Ce cur tellurique ne consiste pas tant en quelque matire, comme c'est le cas du cur d'unanimal ou bien d'un homme, mais plutt en une force substantielle qui se meut et agit dans un organeadapt cette action, mais par ailleurs solide, et qui au moyen de cette action exerce son influence entout le reste de l'organisme du corps terrestre. A ce moment certains penseront et diront: "Si cet organeest solide, et par consquent dur, comment peut-il se dilater et comment peut-il au cours des siclesservir d'indestructible point d'appui une autre force importante sans subir lui-mme des dommages enses innombrables parties ?"

    Mes chers, Je vous rpondrai qu' cela il est dj pourvu. Les os des animaux sont aussi des

    organes solides; les diverses humeurs et le sang sont pousses travers les nombreux pores dont ils sontmunis, et pourtant ils rsistent pendant longtemps toutes les actions et ractions possibles des forces.Tout dpend uniquement de la qualit de la matire solide, et celle-ci peut tre toujours assez rsistante

    pour faire face n'importe force se dveloppant et se manifestant en elle.

    Considrez par exemple la matire dont sont faites les viscres animales; avec quelle frquenceet quelle violence cette matire n'est-elle pas employe ! Et, cependant, bien que d'apparence faible, ellereste intacte pendant un temps dtermin, dfiant l'action de ces forces considrables. Et si vous prtezattention aux organes encore plus dlicats des oiseaux, en lesquelles mme les petites pierres sont

    broyes et digres, il vous apparatra plus clairement encore que tout dpend de la qualit de la matirede ces organes, qualit qui fait que cette matire a la solidit suffisante pour permettre l'action desforces se dveloppant en elle, sans qu'elle subisse de dommage.

    ( *)1 mille autrichien=7586 m ; Mais selon l'diteur (le Lorber Verlag) le plus souvent, dans les crits de Lorber, c'est le

    mille gographique allemand qui est utilis: 1 mille gographique allemand =7420 m. (N.d.T)

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    10/234

    Et si dj cette matire plus dlicate a t munie, par Mes soins, de cette qualit ncessaire pouren faire une base solide pour les forces agissant en elle, combien plus et mieux me sera-il possible deconstituer dans la Terre un organe solide compos de matire bien qualifie, afin que les forcesimmenses agissant dans l'intrieur de la Terre ne puissent pendant des millions d'annes lui apporterqu'un prjudice trs lger ou mme tout fait nul ?

    Si vous tiez des constructeurs, dites donc quelle solidit devrait avoir une vote destine porter une montagne comme le Grossglockner ? Une uvre semblable, vous vous ne pourriez l'amener l'achvement; MOI, par contre, en ma qualit de Matre en toutes les choses, J'ai dj tabli partout les

    proportions voulues, de faon que tous les points de soutien soient suffisamment solides, durables etaptes porter avec la plus grande facilit toutes les charges qui viennent reposer sur eux ; et cela estvrai aussi de l'organe destin tre le champ d'action de cur substantiel de la Terre.

    Vous aurez dj souvent entendu parler d'un certain mtal qui se trouve dans les rgionsseptentrionales de votre plante, et auquel il a t donn le nom de platine. Eh bien, ce mtal a djquelques affinits avec la matire dont est fait l'organe qui sert la force centrale agissant dans la Terre ;cependant vous ne devez pas penser que ce mtal en question est identique la matire de cet organe.En rgle gnrale d'ailleurs, vous ne devez pas vous figurer l'intrieur de la Terre comme tant constitu

    de la mme matire que celle que l'on trouve sa surface ; parce que celle-ci n'est qu'un pidermeextrieur et insensible de la Terre, tandis que l'intrieur du corps terrestre est l'corce extrieure etinsensible dans le mme rapport que la chair et le sang le sont l'piderme extrieur dans un corpsanimal.

    Aussi, au sujet de la matire intrieure de la Terre, Je ne puis vous dire, de manirecomprhensible par vous, autre chose que : elle est une sorte de chair, de sang et d'os; toutefois cettematire animale composant le corps terrestre ne doit toutefois pas tre considre comme tantsemblable et constitue de la mme faon que celle d'un corps animal ; au contraire, elle n'est proprequ' la Terre, il ne s'agit que de chair terrestre, de sang terrestre et d'os terrestres.

    Tenter de vous fournir des explications plus prcises ce sujet au plan matriel, serait vainefatigue, et ce pour le motif qu'il ne vous est absolument pas possible de vous rendre corporellement sur

    place, afin de vous convaincre de la vrit de ce qui vous a t dit ; au sujet donc de la qualit de lamatire constituant l'intrieur de la Terre, il est ncessaire que vous vous contentiez de ce que vous avezappris l'instant. Du reste, tout cela deviendra dj plus clair avec la description spirituelle de la Terre.

    Et maintenant il resterait encore une question, qui est celle-ci: En quelle partie du corps terrestrese trouve donc ce centre vital ? La trs importante rponse une telle question fera l'objet de nos

    prochaines considrations.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    11/234

    CHAPITRE 3

    Position et dplacement du cur terrestre

    -31 dcembre 1846 -

    O se trouve donc ce centre vital, ou bien le cur de la Terre ? Non dans le milieu du corpsterrestre, comme il fut dj prcdemment indiqu, de mme que fut montr en partie aussi le pourquoide ce non, lequel pourquoi sera en temps et lieu encore plus largement expliqu. Certes la chose la plussimple et la plus expditive serait ce sujet celle de pouvoir indiquer comme sige permanent du centrevital de la Terre son point central, c'est--dire son centre gomtrique, celui-ci tant oblig de tenir pourtous les temps une place sans aucun doute bien fixe ; car, tant que la Terre reste ce qu'elle est,

    inchange dans sa forme, dans sa taille et dans sa construction, invariable doit rester aussi son centregomtrique.

    Mais cela n'est absolument pas le cas du centre vital de la Terre; et l'on ne peut absolument pasdire de lui qu'il se trouve ici ou l, mais plutt que sa place est tantt ici et tantt l. Sa position peuttre sujette des changements trs considrables ; certes, la disposition interne du corps terrestre esttelle, que grce elle le centre vital peut se situer et tre actif tant dans l'hmisphre nord que, le caschant, dans l'hmisphre sud ; mais il ne faut pas le moins du monde penser une stabilisation en un

    point fixe de cette substance agissante, qui seule dfinit le centre vital de la Terre.

    Qu'un tel centre vital, auquel incombe la vivification d'une matire, se manifeste non seulementdans le corps terrestre, mais en son genre aussi en d'autres corps sur la surface de la Terre, vous pouvezfacilement le relever dj en de trs nombreuses plantes, comme dans les arbres, les arbustes et tous lesautres tres trs varis du rgne vgtal.

    Si vous observez un arbre, vous n'aurez pas de difficult vous apercevoir que sondveloppement, comme aussi sa productivit, tendent s'accentuer tantt d'un ct tantt de l'autre ;cette anne il se dveloppera vigoureusement du ct nord, tandis que du ct sud sa production sera

    plus faible ; par contre, au cours d'une anne suivante vous rencontrerez dans le mme arbre unenotable inversion de la polarit ; le dveloppement sera abondant du ct sud, tandis que du ct nord ilaura l'air de dprir. Vous pourrez aussi observer, tantt d'un ct, tantt de l'autre, plus ou moins de

    branches dessches, ainsi qu'un fltrissement prmatur ou tardif des feuilles la saison automnale.

    Ceci, voyez-vous, et encore une quantit d'autres phnomnes semblables dans un arbre ont tousune mme cause, et cette cause est la position toujours changeante du centre principal vivifiant et de la

    vritable polarit positive animatrice. La mme chose se vrifie naturellement aussi en d'autresvgtaux et plantes.

    Vous serez certainement amens demander, pourquoi ce vivifiant centre principal dans lescorps est sujet de tels changements ?

    La raison de ce phnomne est trs profonde; si la matire tait un but en soi, ce centre degravit polaire pourrait aussi tre situ de manire que la matire doive rester pour toujours identique elle-mme. Un pommier resterait pommier pour l'ternit, et de mme toute chose resterait pourtoujours ce qu'elle est prsent ; mais en ce cas ni pour le pommier, ni pour aucune autre plante engnral cela n'irait beaucoup mieux qu' un diamant ; car, lorsqu'en un corps cette polarit est de plus en

    plus fixe, au point de se confondre avec son centre gomtrique, d'autant plus solide et durable devient

    bien sr le corps lui-mme ; mais alors le corps, cause de cette fixation mme, n'est plus apte riend'autre qu' perptuer son existence dans sa forme immuable ; et pour les tres vivants d'un corpsterrestre, les rcoltes seraient des plus maigres si, pour se nourrir, ils devaient cueillir les fruits de tels

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    12/234

    arbres diamantins et d'autres semblables plantes adamantines. Sans parler de la demeure on ne peut plusrude et dure qu'offrirait certainement une telle plante adamantine.

    Aprs cette explication il apparatra clairement chacun pour quelles raisons naturelles cecentre principal ou de polarit vivifiante ne peut tre limit une place fixe ; il doit tre susceptible dedplacement ; tout comme le sang chez les animaux et chez l'homme, qui reprsente quelque chose desemblable ce centre principal. Doter un animal quel qu'il soit de sang immobile, ou pis encore, d'uncur rigidement fixe, signifierait lui rendre certainement un trs mauvais service. Toutefois, dans lecorps des animaux, qui ont un libre mouvement propre, au cur en tant que tel il peut dj tre accordune stabilit plus prcise, car le mouvement libre d'un corps animal, comme aussi de l'homme,

    provoque dj de par soi toute sorte de ractions, ce qui, comme il est facile de le comprendre, ne peutcertainement pas se produire en ces corps qui n'ont aucune libert de mouvement. En ceux-ci, parconsquent, les diverses ractions ncessaires doivent tres provoques par le changement continuel de

    position du centre de polarit.

    Il s'ensuit que l'animal, et l'homme aussi, tant capables de mouvement, ont en eux une placeplus stable pour leur centre vital, c'est--dire le cur. Dans les corps au contraire qui ne sont pascapables de se mouvoir librement, le centre vital doit entreprendre en leur intrieur, d'une certaine

    faon, des voyages, de faon provoquer les ractions opportunes en toutes les parties de ces corps.De cette exposition facilement comprhensible, tout un chacun, tant soit peu pur d'esprit, n'aurapas de difficult se convaincre qu'tablir avec prcision o se trouve le centre vital de la Terre, seraitchose non seulement absolument impossible, mais encore absurde, et tout bonnement folle.Actuellement, et tout au plus encore pour l'anne prochaine, on peut dire approximativement, ou dumoins admettre comme plausible, que ce centre vital se trouve environ sous l'Islande et sous une partiede la Norvge, de la Sude et de la Laponie ; malgr cela, son activit est si grande, qu'il peut tendre

    pour ainsi dire le mouvement de sa pulsation jusque sous le Kamtchatka, et mme en direction du sudjusque dans la rgion situe sous la mer Mditerrane.

    Un phnomne semblable, vous pouvez le constater en observant au microscope la circulationdes humeurs vitales dans un petit animal, certes quelque peu vilain, savoir dans un pou de tte.

    Naturellement, il ne faut voir l qu'une lgre analogie en proportions trs rduites ; car les tres qui setrouvent sur les degrs les plus bas de la vie animale ont, au sujet de l'instabilit de leur centre vital,encore la plus grande ressemblance avec ces corps qui ne sont pas dous de libre mouvement.

    Voil pour la position du centre vital de la Terre. Prochainement nous verrons plus amplementles raisons d'une telle mobilit de la polarit dans les corps qui n'ont pas de libert de mouvement.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    13/234

    CHAPITRE 4

    Essence de la matire et esprits primitifs

    - 2 janvier 1847 -

    Il a dj t dit prcdemment que la perptuit ne peut tre considre comme un but del'existence de la matire.

    Que cette assertion soit vraie, chacun peut le constater avec facilit en considrant lescontinuelles production et disparition de la matire mme. Le feuillage qui a commenc au printemps orner l'arbre, tombe durant l'automne. Lorsque vient ensuite le nouveau printemps, il ne reste plus sousles arbres que quelques restes des feuilles tombes : tout au plus quelques rares squelettes de feuilles

    qui, en tant que telles, disparaissent aussi avant que le prochain automne ne soit arriv. Ainsi en est-ilaussi de l'herbe et des fruits des arbres. Mais ce ne sont pas seulement ces tres du rgne vgtal quinaissent et disparaissent, c'est le cas aussi des minraux et, principalement, des animaux de toutessortes. Des montagnes dont les sommets se dressaient il y dj quelques milliers d'annes au-del des

    plus hauts nuages, s'lvent aujourd'hui moins de la moiti de leur hauteur d'origine, parce que la furiedes vents, et la force dissolvante de la foudre et des glaces ont dispers en poussire ces cimessuperbes ; et tout au plus quelques blocs de rochers briss en morceaux restent encore se dissoudrelentement au fond de tel ou tel ravin, tandis que les boulements de peu d'importance ont pour destind'tre graduellement dsagrgs et anantis sous l'influence de la pluie, du vent et de l'lectricit, sur lessablonneux pturages alpins. Or, tout cela est une consquence du changement qui s'opre dans la

    polarit principale de la matire.

    Sur le corps terrestre vivaient autrefois d'normes animaux, et il y avait des forts primitivesriches d'arbres gigantesques. O est maintenant tout cela ? O sont les mammouths ? O trouver l'un deces arbres qui dfiaient les mille ans et qui eux seuls auraient pu fournir plus de bois qu'une fort decent arpents d'aujourd'hui ? Les flots vinrent et se dversrent, ensevelissant profondment tous cestres l'intrieur de l'corce terrestre, anantissant ainsi toute une espce, et non seulement une, maisdes milliers d'espces de plantes et d'animaux ; et de tout cela on n'observe plus rien maintenant sur lasurface de la Terre.

    De ces animaux d'autrefois, on ne trouve tout au plus a et l que quelques os ptrifis, qui sontconservs dans les muses d'histoire naturelle que les hommes ont construits, en attendant qu'unincendie, attaquant encore les derniers restes de la polarit principale en ces rsidus osseux des animaux

    gigantesques des poques primordiales, finisse de les rduire en cette matire poussireuse, dont leterme absolu de l'existence est d'habitude dcrt par les blanchisseuses : il s'agit des cendres, quireprsentent l'ultime et prcaire rsidu de toute matire.

    Quant l'anantissement final de ces arbres du monde primitif, dont les restes se rencontrent prsentement en abondance sous forme de carbone fossile, il n'a besoin d'aucune explicationparticulire ; parce que toutes les inventions du temps moderne bases sur le feu et la vapeur, en auront,dans un dlai pas trs long, extrait de l'corce terrestre et consum jusqu'aux derniers restes ; et c'estainsi que l'industrie moderne des hommes mne l'achvement, par le feu et la vapeur, cette dernireuvre de destruction des ultimes restes des immenses forts qui, une poque trs lointaine, couvraientla surface de la Terre.

    Et c'est ainsi que le feu transforme encore la dernire polarit de cette matire. Et voyez, il nereste plus rien d'elle qu' nouveau un peu de cendre, qui, rpandue sur les champs et les prs, finira, enmoins d'un an, par tre nouveau compltement dissoute dans l'air, par l'action de la pluie et del'lectricit. Et du coup aussi c'est tel arbre, qui autrefois recouvrait de ses branches une surface de plus

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    14/234

    de cent arpents, qui trouve jusque dans ses derniers restes la fin complte de sa propre existencematrielle.

    Mais, diront certains, c'est vraiment triste, que toute existence doive aller, sous une certaineforme, la rencontre de l'anantissement.

    Je dis au contraire que la chose n'est absolument pas triste, car la matire est mort, comme la

    chair est pch cause de la mort.La mort et le pch devraient-ils donc durer pour toujours ? Je pense qu'il est bien mieux de

    laisser prir toute matire et toute chair et de rendre ainsi la libert, hors de la matire, la vieprisonnire de la mort, plutt que de soutenir la matire et de laisser finalement trpasser toute vie libredans la mort de la matire, ce qui ne peut tre en aucun cas dans Mes intentions, puisque Moi-Mme, entant qu'ternelle et toute-puissante Force et Puissance originaire de toute force et de toute puissance, Jesuis justement la Vie-Mme au sens le plus vrai et le plus absolu du terme, et pour cette raison Monactivit ne peut jamais viser la mort, mais bien la vie seulement.

    Et puisque la matire n'est qu'un moyen qui sert l'organisation et la libration de la vie libre,il est absolument impossible que la destination de la matire soit de durer immuablement. C'est

    pourquoi elle dure seulement tant quelle est ncessaire comme moyen pour atteindre un but donn ; etquand, grce elle, un but vital est atteint, elle disparat nouveau comme si elle n'avait jamais exist.

    D'ailleurs, comme vous le savez dj, la matire n'est rien dautre qu'une manifestationopportune de Ma Volont fixe hors de Moi-Mme.

    Et de tout cela il s'ensuit que, de la mme faon qu'elle fut fixe, elle peut aussi tre dissoute.

    Or c'est justement cette fixation qui constitue la polarit principale de la matire, ou bien, sonprincipe animateur et conservateur ; mais lorsque celui-ci est retir de quelque corps matriel, alors lamatire disparat compltement.

    Toutefois, afin que de telles apparitions et de telles disparitions n'arrivent pas de manire tropsoudaine devant les yeux des hommes, Je ne retire jamais soudainement ce principe de Ma Volont ni

    ne l'impose soudainement en quelque lieu, au point d'appeler tout coup l'existence une chose, ou aucontraire la faire disparatre.

    Et ce qui, de cette faon, avance le plus lentement, c'est l'apparition et la disparition des grandscorps de l'univers ; la raison, vous pouvez facilement la comprendre prsent. Et c'est aussi le cas de laTerre, dont le centre qui l'anime s'amoindrit progressivement et sans cesse, jusqu'au point o elle

    partagera, elle aussi, le sort de toute matire.

    Voil qu' prsent nous connatrons, dans ses lignes les plus fondamentales possibles, le but dela variation de la polarit principale de la matire, comme aussi les raisons de la caducit de la matireelle-mme qui en drive, et nous saurons en outre en quoi consiste rellement le principe capital de la

    polarit de la matire.

    Cependant Je M'aperois que vous dsireriez savoir comment pourrait, d'une certaine faon, trefigure l'essence de ce principe ; or, ceci aussi vous sera indiqu ici. A l'il matriel, si cela tait

    possible, ce centre vital agissant dans le corps terrestre se prsenterait comme un feu qui, avec unerapidit, pour vous incroyable, se propage comme l'clair dans les organes appropris de la Terre, et

    provoque avec cela en toutes les parties du corps terrestre ces ractions qui sont ncessaires saconservation.

    Mais si vous pouviez contempler ce feu avec les yeux de l'esprit, vous y dcouvririez une armeinnombrable d'esprits que justement Ma Volont y retient et incite cette activit dtermine etopportune.

    Or voil: Ce sont les esprits primitifs relgus l dans le but de produire l'activit vivifiante de la

    matire qui les entoure, travers laquelle dans la juste mesure du temps, eux-mmes peuventfinalement monter toujours plus haut, et ensuite passer progressivement, revtus de matire plus lgre, la vie libre et parfaite.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    15/234

    Ce sont ces esprits, qui se rvlent l'il matriel comme un feu, qui constituent par consquentle centre vital actif et vivifiant de toute la matire. Mais comment, au moyen de ce centre vital, traversles diverses couches du corps terrestre, c'est--dire, travers ses os, ses entrailles, sa chair et son sang,sont aussi incits une opportune activit les innombrables centres vitaux secondaires de la Terre, celanous l'examinerons de plus prs la prochaine communication.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    16/234

    CHAPITRE 5

    Structure interne de la Terre

    - 4 janvier 1847 -

    Si vous considrez un corps animal de quelque espce qu'il soit, vous verrez et comprendrezavec facilit, mme sans avoir tudi l'anatomie de tous les animaux, que le sang, ou bien les humeursvitales, s'coulent l'intrieur de toutes les veines et les vaisseaux d'un corps animal de la mme faonqu'ils s'coulent travers le vrai cur animal, et qu'en chaque partie du corps la pousse, ou bien la

    pulsation, se manifeste dans l'instant mme o elle advient dans le cur proprement dit ; et il est facilede constater qu' cette fin, dans un corps animal, il n'est pas ncessaire qu'il y ait plus d'une force

    agissante et cette force unique est bien suffisante pour d'innombrables veines ou vaisseaux.Le cas du cur terrestre n'est pas diffrent. Grce sa pousse, ou pulsation, qui se rpte de six

    heures en six heures, les puissances les plus varies qui servent entretenir l'intrieur de la Terre sontpousses affluer dans toutes les parties du corps terrestre, et il n'est nul besoin d'une seconde,quatrime ou cinquime force d'un autre genre ; par consquent tous les phnomnes ayant part au

    processus vital du corps terrestre dpendent tous de cette unique puissance agissante.

    La mare montante et descendante, et d'autres soulvements de l'corce terrestre extrieure (*),ainsi que les vents qui en sont engendrs, ont tous ici leur origine ; car, ce cur terrestre est en mmetemps confie la charge qui, dans le corps des animaux, est rserve au poumon, ce qui explique que lesdilatations et contractions tant rgulires qu'irrgulires du corps terrestre ont l leur seule et uniquecause.

    Mais pour pouvoir comprendre plus profondment ce qui a t dit jusqu' prsent de maniregnrale, il sera ncessaire de jeter un regard aussi bref que possible la construction interne de laTerre, afin darriver comprendre, avec cette vision, comment dans le corps terrestre lui-mme, commedans les corps des animaux, un unique centre vital principal anime, d'un mme mouvement,d'innombrables centres vitaux secondaires.

    Quel aspect a donc la structure interne de la Terre ?

    Pour se faire une ide un peu profonde de la chose, il est ncessaire avant tout de biencomprendre comment, non seulement la Terre, mais aussi chaque plante et chaque fruit, de mme quechaque animal, et finalement l'homme lui-mme, est constitu, en ce qui concerne le corps, d'une

    certaine faon de trois corps. Examinons un arbre : quelle est la premire chose qui nous tombe sous leregard ? C'est l'corce, qui en elle se subdivise nouveau en corce extrieure, morte, et en celleintrieure, vivante, appele aussi aubier ; tout cela constitue le premier arbre. Le second arbre,totalement diffrent du premier est celui que lon connat comme bois solide, et qui est form d'unesrie innombrable de trs subtils canaux se succdant l'un ct de l'autre en ordre parfait. Cela est lesecond arbre. Le troisime arbre le plus intrieur de tous, est la moelle, forme d'habitude d'un canal

    plus large, compltement rempli d'un tissu cellulaire spongieux, o les cellules avant tout sucent leshumeurs du terrain, les dpurent, et ensuite les poussent en tous les innombrables organes de l'autrearbre, usant de leur propre force d'extension et de compression.

    Ainsi vous avez vu comment d'un arbre en apparaissent trois.

    Observons maintenant le fruit d'un arbre. Qu'est-ce qui s'offre d'abord la vue quand on

    ( *)Fluth und Ebbe, und sonstige Erhhungen der usseren Erdrinde..Le texte sous-entend que les mares sont dues aux

    mouvements rguliers de l'corce terrestre.(N.d.T)

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    17/234

    examine par exemple une noix, une chtaigne, un gland ou en gnral un fruit quelconque ? En premier,il y a l'corce, qui comme l'corce de l'arbre, est double; puis suit la coque de protection quicommunment est la partie solide du fruit ; et aussitt derrire cette coque se trouve la troisime et

    principale partie du fruit o se tient et opre vraiment le cur ou l'enveloppe du germe.

    Et maintenant passons l'examen d'un animal. Ce qui avant tout dans un animal peut tre aperupar chacun est la peau qui reprsente pour ainsi dire le premier animal, et qui, traite selon l'art desempailleurs, peut figurer l'animal tout entier. A l'intrieur de la peau, bien souvent faite de nombreusescouches, il y a un complexe d'os troitement unis une masse muscle et en partie cartilagineuse,comme l'corce dure dans une noix ou comme la boite crnienne dans une tte d'animal. C'est l ledeuxime animal, qu'on peut appeler l'animal osseux. A l'intrieur de ce second animal il y a lesentrailles, comme par exemple les poumons, le foie, la rate, les intestins et enfin, l'intrieur, en cette

    partie la plus noble de l'animal se trouve le cur lui-mme, produisant la vie ; tout cela constitue letroisime animal, grce auquel les deux animaux les plus extrieurs reoivent nourriture et vie parl'intermdiaire d'innombrables organes, canaux et vaisseaux qui, partant de l'animal intrieur, passentdans les deux animaux extrieurs.

    Vous pouvez constater le mme tat de choses dans la structure de votre propre corps. Mais si

    vous voulez encore mieux vous persuader de la chose, prenez un uf et vous trouverez la mme chose ;en bref, vous pouvez examiner n'importe quelle plante, ou bien ses fruits et ses graines votre gr, vouspouvez mme examiner comme vous le croyez individu par individu, tout le rgne animal toujours voustrouverez partout confirme cette rgle unique.

    Mais pourquoi donc ce rapport est-il toujours constant ? La rponse est trs facile, et d'ellersulte aussi cette raison visible: selon laquelle les enfants ressemblent aux parents, et les fruits auxgraines dont ils renaissent ensuite comme semences leur tour ; le bl par exemple est une semencequi, rpandue dans le terrain, reproduit comme fruit nouveau des graines totalement semblables lui.Donc tous les tres corporels organiques plus ou moins anims sur la surface de la Terre portentl'empreinte typique du corps terrestre lui-mme. Mme dans le corps terrestre la partie extrieure estd'une certaine faon l'corce morte, sous laquelle se cache une autre corce ou piderme dj vivant et

    sensible.Maintenant pour faire une comparaison : Comme l'corce d'un arbre, bien que parfois trs

    dcoupe n'est toutefois jamais aussi morte qu'elle ne puisse pas offrir une nourriture suffisante lapetite plante de mousse qui crot sur elle, et comme l'piderme extrieur chez les animaux n'est pas nonplus aussi mort que d'innombrables poils et duvets et bien souvent aussi des petits parasites n'y puissentpas trouver leur nourriture suffisante, ainsi galement l'corce, ou piderme extrieur de la Terre, morteseulement certains points de vue, ou mieux, insensible, n'est pas aussi morte que grce elle, toutesles trs nombreuses plantes et les animaux n'y puissent pas trouver la nourriture qui leur est ncessaire.

    A l'intrieur de cette corce terrestre extrieure de l'paisseur d'environ vingt milles allemands,mais aussi moins en certains points, commence la seconde Terre. Celle-ci est la partie vraiment solide

    du corps terrestre, certes pas partout galement solide, mais malgr tout robuste en tous ses points etassez rsistante pour soutenir avec la plus grande facilit le poids de l'corce terrestre extrieure quipse sur elle.

    A l'intrieur de cette seconde Terre se trouve finalement la vraie partie vivante du corpsterrestre, ou les viscres, parmi lesquels se trouve proprement le cur du corps terrestre.

    Mais comment ces trois Terres se trouvent runies ensemble l'une l'autre, et comment traverselles, agit l'impulsion intrieure cardiaque ; tout cela sera l'objet de nos prochaines considrations.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    18/234

    CHAPITRE 6

    Les centres vitaux secondaires et le sang de la Terre

    -5 janvier 1847-

    Si vos yeux avaient la capacit d'agrandir les objets l'gal d'un puissant microscope, et si vouspouviez voir d'un seul coup dil l'intrieur d'un arbre, de la moelle du tronc l'corce, et, de bas enhaut, des plus basses fibrilles de la racine jusqu' la pointe portant les bourgeons les plus extrieurs,vous y dcouvririez, outre les canaux montant du bas vers le haut, pourvus d'innombrables pompes etsoupapes de fermeture et d'ouverture, une quantit d'organes transversaux plus petits qui, partant de lamoelle, pntrent en s'insinuant en volutes et sinuosits les plus diverses jusqu' l'corce extrieure, et

    qui, partout o ils coupent l'un des canaux montants, sont munis d'une ouverture lastique soupape.Toutes ces pompes, fermetures et soupapes sont, d'une certaine faon, tout autant de centres vitauxparticuliers au moyen desquels le principe vital est distribu dans l'arbre tout entier ; et tous les canauxmontants, le principal et les secondaires, c'est--dire les trois arbres dj connus de vous, sont relisentre eux au moyen des susdits canaux subtils transversaux qui s'tendent de la moelle jusqu' l'corce.Et c'est par eux que le principe vital de l'arbre, c'est--dire son cur, opre et agit en toutes les partiesde l'arbre lui-mme.

    Nous avons dj signal plus haut qu' ct du centre vital principal il existe dans la matireencore un grand nombre de centres vitaux secondaires, mais une description claire de ces centres avaitt rserve pour la suite. Or voici le moment opportun et l'endroit appropri o nous pouvons prciserde manire plus vidente o se trouvent ces centres secondaires. Dans ces communications, nous avons

    dj appris que le centre vital dans la matire organique est le vrai centre oprant qui vivifie la matireelle-mme; mais si cela est incontestablement le cas, il y a aussi en outre un petit centre vital ou d'actionsecondaire, en chaque point de la matire o les organes transversaux mentionns plus haut percent enquelque sorte les organes montants, et exercent ainsi, en ces endroits, une action particulire. Tout celachacun pourra se le reprsenter aussi en recourant d'autres moyens.

    On place, par exemple un morceau de bois transversalement sur autre bois, et alors sans aucundoute on pourra constater au point de contact des deux bois un effet facilement perceptible, c'est--direle bois qui se trouve au-dessous aura uni au moment du contact son propre poids celui du poids qui setrouve au-dessus. Si maintenant quelqu'un veut soulever le bois qui se trouve dessous, il devra soulevernon seulement le poids de celui-ci, mais bien encore celui du bois qui se trouve transversalementdessus; ce phnomne montre clairement et explicitement que ce nouveau point de contact a

    manifestement provoqu une variation dans le poids du bois se trouvant dessous, ou bien, dit en d'autrestermes, qu'il a suscit un nouveau centre de gravit. Et si les deux pices de bois sont unies ensemble,soit au moyen d'une ficelle, soit au moyen de clous, les deux pices ont un poids modifi, parce qu'alorschacune des deux pices assume le poids de l'autre justement par le fait de ce contact tabli entre elles.

    De cet exemple vous pouvez dj vous former une petite ide de la faon dont certains points decontact dans la matire influent sur elle. Dans notre cas certes il ne s'est agi que d'un changement de

    poids, mais qui de toute faon est un changement important lui aussi, puisquainsi les deux poids desdeux corps en particulier sont convertis en un poids accru. Et maintenant passons un autre exemple.

    Imaginez-vous une canalisation d'eau, o deux tuyaux transportant l'eau d'un bassin vers deuxendroits diffrents doivent faire une jonction en croix ; en ce cas, une colonne d'eau doit pour ainsi dire

    traverser l'autre, mais cela tant, au point de croisement une colonne d'eau s'avre tre aussi unempchement pour l'autre. Au-del de ce point dintersection qui est un obstacle l'coulement, l'eaucoule nouveau de manire rgulire, comme elle coulait avant son arrive au point d'intersection.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    19/234

    Quels phnomnes se manifesteront-ils en un tel point d'empchement ? Avant tout les eaux desdeux tubes se runiront en tourbillonnant et, de ce tourbillon ensuite l'eau mlange s'coulera plus loindans deux tuyaux au-del du point de croisement, ce qui paratrait encore plus clair et vident si dans undes tuyaux coulait de l'eau, et dans l'autre du vin. Jusqu'au point de croisement, chacun pourrait certestirer d'un tube du vin et de l'autre de l'eau, mais au-del dudit point les deux tuyaux ne donneraient quedu vin coup d'eau sans aucune diffrence. Vous voyez, avec cet exemple est dj mis en vidence un

    effet trs notable d ce point d'intersection des tuyaux, qui est par consquent un centre vitalsecondaire. Or, quelque chose de semblable se produit aussi dans un arbre, en ces points o les petitscanaux transversaux viennent couper ceux qui montent.

    Et puisque nous avons considr cet exemple, qui est plus significatif que le premier, nousallons examiner encore un troisime, semblable aux autres, mais plus complexe.

    Figurez-vous de nouveau une canalisation d'eau dans laquelle convergeraient en ventail dixtuyaux ou mme plus, pour se runir en un seul point. Si en chacun de ces tuyaux coulait seulement del'eau, celle-ci, aprs un violent tourbillonnement qui devrait se manifester au-point de conjonction destuyaux, rsulterait en un mlange qui continuerait s'couler dans les tuyaux d'vacuation au-del dudit

    point, de sorte qu' chaque extrmit des tuyaux on recueillerait une eau mlange dix fois ou mme

    plus. Cependant, afin de montrer de nouveau de faon plus vidente le phnomne, imaginons quedans chaque tuyau coule un liquide diffrent, par exemple : dans l'un de l'eau de puits, dans le secondde l'eau minrale acide(*), dans le troisime du vin, dans le quatrime de la bire, et ainsi de suite, dulait, du vinaigre, de l'alcool, de l'huile, de l'eau de lessive et mme de l'hydromel; avant le pointd'intersection, on trouverait dans chacun des tuyaux, si on les ouvrait, le liquide original. Mais au-deldu point d'intersection, chacun des tuyaux conduirait sans aucun doute en lui un mlange gal de toutesles dix qualits de liquides prcdemment indiqus, ce qui certes, n'aurait absolument plus un aspecttrs limpide.

    Voyez-vous, des petits aqueducs(**) tels que nous venons maintenant d'en dcrire un, dans notrearbre il y en a en quantit innombrable, et plus ils sont proches de l'corce, plus ils ont de canaux, et

    plus donc leur forme radie a de rayons. C'est pourquoi, ordinairement, l'corce d'un arbre est enquelque sorte le produit de la scrtion d'un mlange de substances liquides, et dans l'corce on retrouvela caractristique spongieuse de la moelle, l'aspect fibreux du bois, de mme qu'une quantit d'autrescomposants mlangs entre eux, qui, plus spars l'intrieur de l'arbre, montent et se rpandent entreles divers petits canaux en tendant chacun l'accomplissement de leur fonction spciale dans laformation de l'une ou l'autre partie de l'arbre.

    Voil donc que nous nous trouvons nouveau face un centre vital secondaire plus videntencore, par l'effet duquel la composition originale des sucs vitaux d'un corps se trouve modifie en uneautre totalement diffrente, et qui provoque nouveau des phnomnes absolument particuliers ; ce quin'est point difficile constater justement aussi dans un arbre coup transversalement.

    Ces divers anneaux qui vous sont connus sous le nom de cercles de croissance (*) avec l'aubierplus mou et plus blanc se trouvant entre ces anneaux, de mme que les rayons qui vont du centrejusqu' l'corce, suffisent prouver l'action des minuscules centres vitaux secondaires dcrits ci-dessus,lesquels, certes, ne sont autre que les effets d'une action vivifiante principale ayant son propre sigedans l'arbre peu prs l o les moelles de toutes les racines et de toutes les branches dbouchent dansla moelle principale du tronc, l donc o rside aussi le centre vital principal ou encore le cur del'arbre ; de sorte que toute lsion inflige ce cur a pour consquence irrmdiable la mort de l'arbrelui-mme.

    Comme vous avez maintenant vu dans un arbre, comment les trois arbres qui vous sontdsormais dj connus sont unis entre eux par ces divers petits canaux, et comment les effets les plus

    ( *)Sauerbrunnen = sources d'eaux acides (N.d.T)( **)Dans le texte:Aquducte (N.d.T)( *)"Die Jahre" dans le texte, c..d "les annes" (N.d.T)

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    20/234

    divers y sont produits, ainsi est-ce le cas aussi dans le corps terrestre ; seulement, bien sr, en mesureproportionnellement plus vaste, ce qui cependant s'explique facilement, puisque la Terre est sans aucundoute un corps plus grand qu'un arbre.

    Et il en est aussi dans le corps terrestre comme dans l'arbre, o du cur montent en trs grandnombre les canaux, et que de la moelle de l'arbre, qui est d'une certaine faon la continuation de soncur, diffusent nouveau en grande quantit de petits canaux transversaux plus petits qui,

    particulirement prs de l'corce, vont en se croisant de manire toujours plus varie et compliqueavec les canaux montants. Plus les organes se trouvent prs de son cur, plus ils sont grands ; parcontre, plus ils sont loin, plus ils deviennent petits, mais d'autant plus sont-ils ramifis et secompliquent-ils l'infini.

    De cet expos qui vous est fait de la faon la plus claire possible, vous pouvez maintenantcertainement bien voir et comprendre comment les trois terres dj rvles, sont jointes entre elles enune seule, et comment le centre vital principal de la Terre fait sentir son action jusqu' la surfaceterrestre, grce aux innombrables canaux et leurs trs frquents croisements et intersections, etcomment enfin sont disposs et organiss ce que l'on appelle les centres vitaux secondaires.

    Mais Je M'aperois qu'en parcourant ces lignes, l'un d'entre vous pose la question : Tout cela est

    bien, et il n'y a rien objecter; cependant o donc le cur terrestre prend-il tous les trs divers sucs qu'ilachemine tout d'abord en chacun des canaux les plus grands, et qu'ensuite, dans les premiers points decroisement, il transforme en un premier mlange, et ainsi de suite jusqu' la surface, o le mlange estle plus grand?

    Mais ici, Mes chers, Je dois vous dire la chose suivante :

    Mme l'arbre, au moyen des fibrilles des racines ne suce rien d'autre que des gouttes de pluie etde rose de la Terre. Mais dans le cur de l'arbre, et en mme temps dans son estomac, J'ai dj placMes chimistes trs experts, qui savent parfaitement comment sparer les sucs absorbs, et comment lesenvoyer, dans une juste mesure, dans les canaux correspondants; et tout cela d'une manire telle, qu'ellene pourra jamais tre pntre ni comprise, pas mme par le plus illustre de vos chimistes. Le mme cas

    se vrifie justement avec les humeurs internes de la Terre. Bien que simple soit la substance dont ellessont constitues quand elles sont accueillies dans le cur terrestre, elles sont cependant, par leschimistes principaux placs l pour cela, spares et slectionnes, puis en mesure convenable ainsi quetrs parfaite, diriges et convoyes dans les canaux respectifs avec tant de soin que, de l'une ou del'autre substance il n'y a mme pas une seule goutte en plus ou en moins qui n'aille destination.

    Mais comment cela arrive-t-il ? Il ne sera jamais possible de l'expliquer avec des images et desconcepts naturels, mais bien plutt par les voies spirituelles que nous nous rservons de parcourir un

    peu plus tard. C'est pourquoi personne ne doit sottement poser la question suivante: "Du point de vuenaturel, de quelle matire sont faites ces substances primordiales ?" et que personne ne cherche deviner s'il s'agit de carbone, d'oxygne ou de quelque autre lment; car, lorsqu'il s'agit de substances,il y a peu d'espoir d'y trouver trace de matire. Mme l'me des btes, comme celle de l'homme, est

    substance; mais ni l'une, ni lautre, n'ont d'affinit avec le carbone ou avec l'oxygne.Et maintenant, puisque nous avons examin la Terre jusqu'au point d'en connatre, dans ses

    grandes lignes, la construction interne, nous nous consacrerons prochainement, autant qu'il estncessaire, l'observation plus dtaille justement de cette disposition interne, savoir : nous

    parcourrons pour ainsi dire avec l'il spirituel les diverses pices qui se cachent dans le corps terrestre,et nous nous arrterons quelque peu en chacune des trois terres mentionnes auparavant, partout o il yaura quelque chose digne d'tre not.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    21/234

    CHAPITRE 7

    La nourriture de la Terre et sa rotation

    - 11 Janvier 1847 -

    Puisque la Terre peut, dune certaine faon, se dfinir comme un corps organique animal dedimensions colossales, il est logique que, pour pouvoir subsister, elle doive aussi se nourrir. Mais, pour

    prendre de la nourriture, il faut qu'il y ait, comme pour tout animal et aussi toute plante, ou bien unebouche, ou bien une ou plusieurs trompes pour absorber ou dvorer l'lment nourrissant. Certainsanimaux, comme par exemple les polypes et d'autres, ont une quantit de semblables trompes pourmanger et absorber. Une trompe absorbante diffre de ce que l'on appelle une trompe dvorante, en ce

    que la premire n'attire en elle que des substances liquides qui affluant ensuite aux organes digrantpour la nutrition ultrieure du corps animal, tandis que la seconde saisit aussi dautres corps, comme parexemple toutes sortes d'insectes et aussi certaines petites plantes qui crass entre les parois muscles etrobustes de la trompe, sont transfrs ainsi ramollis l'intrieur des organes respectifs de la digestion.

    La mme chose se vrifie aussi plus ou moins en toutes les plantes, arbres et arbustes quelsqu'ils soient, parce que leurs racines ne sont rien autre que des trompes absorbantes la faon du

    polype ; leurs fleurs par contre et particulirement les tamines, sont considrer surtout comme destrompes dvorantes, car, bien qu'en peu de temps, elles accueillent en elles les minuscules ovulesfconds du pollen, les crasent aussitt et conduisent ensuite la place adquate le suc fcond, quiservira d'lment vital et de premire nutrition au fruit venir. Mais en mme temps tout corps animal,ou plantaire, dispose encore d'une quantit dautres extrmits absorbantes plus petites, qui par leur

    structure particulire sont au plus haut degr adaptes absorber partir de la libre atmosphrel'lment vital thr et lectrique.

    Mais comme tous ces tres, tant animaux que plantes, sont en proportions rduites des produitssimilaires typiques du corps terrestre, il est trs naturel que l'on doive rencontrer ces particularits en

    plnitude dans le corps terrestre lui-mme. La Terre a donc, comme tout animal, une bouche principaletout fait proportionne son tre, avec laquelle, elle absorbe son principal aliment. Mais, outre cette

    bouche principale, elle a aussi partout un grand nombre de grandes et de petites trompes pour absorberet manger de la nourriture; l'inverse, elle est ensuite pourvue d'un canal principal de dcharge, et outrecelui-ci, elle a aussi encore un trs grand nombre de canaux secondaires de dcharge.

    Afin de ne pas allonger inutilement toute cette description, nous considrerons d'abord la

    bouche principale et le canal de dcharge principal correspondant, parce que ce dernier exerce la plusgrande influence dans le mouvement rotatoire de la Terre. En ce qui concerne ensuite les trsnombreuses bouches ou les canaux plus petits d'alimentation et d'vacuation, nous ne ferons sur euxseulement que de brves considrations gnrales. Passons donc prsent la bouche principale.

    Le ple Nord est la principale bouche d'alimentation du corps terrestre, tandis que le ple sud enest le canal de dcharge correspondant principal.

    Quel aspect a donc cette bouche ? Elle est assez grande ; son diamtre, l o commencel'ouverture en entonnoir, l'extrme bord suprieur, mesure en moyenne de trente quarante milles,mais se resserre ensuite jusqu' un huitime de mille ; et c'est avec ce diamtre qu'ensuite cet sophagese prolonge jusqu' l'estomac du corps terrestre, et cela en suivant une ligne plutt droite. Les parois decet sophage abyssal sont toutefois trs ingales, et pleines d'asprits ; en outre, sur de longues

    parties, elles sont munies sans interruption de pointes, comme si elles taient revtues avec la peau d'ungigantesque hrisson.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    22/234

    L'estomac de la Terre est situ sous le cur, plutt vers le milieu du corps terrestre. Cet organeest constitu par une cavit d'environ dix milles carrs (*), mais qui, en son intrieur, est en partietendue et en partie soutenue par une quantit de barres transversales grandes et petites, dont certainesont un diamtre allant jusqu' deux cent toises(**), avec l'aspect pour ainsi dire de colonnes qui vontdans toutes les directions.

    L'estomac, avec les soutiens transversaux qu'il contient, qui ressemblent des barres ou descolonnes de section ovale, avec les diamtres indiqus plus haut, n'est pas constitu en une masserigide, mais a peu prs les mmes particularits qu'une grande bourse de caoutchouc lastique dont les

    parois internes seraient mutuellement tayes au moyen de la mme matire, dans le but de ne pas trecomprimes l'une contre l'autre par un poids extrieur pesant sur elle.

    De cet estomac que nous venons de dcrire, part ensuite un canal principal, torsad en forme devis, qui traverse tout le reste du corps terrestre et dbouche au Ple Sud, et qui est constitu d'unematire identique celle de l'estomac ; mais vers l'embouchure il devient progressivement plus solide.

    Que de cet estomac principal et du canal principal de dcharge partent d'autres canaux denutrition et des rservoirs en quantit innombrable, cela a peine besoin d'tre voqu, car cela secomprend de soi. Ainsi donc nous avons contempl la bouche, l'estomac et l'intestin de la Terre, et cela

    de la meilleure faon possible, compte tenu de la grandeur de l'objet considrer et de la brivet quis'impose.

    Mais puisque nous connaissons tout cela, c'est--dire, la bouche, l'estomac et le canal dedcharge, la question se pose maintenant de savoir avec quoi la Terre est alimente au moyen d'unetelle bouche ; et puisqu'il s'agit de la bouche principale, c'est de la nourriture principale qu'il estquestion.

    En quoi consiste cette nourriture, et d'o vient-elle? Si quelqu'un a l'occasion d'aller trs loin, la surface de la Terre, vers le Ple Nord, et s'il a en outre des connaissances dans le domaine de lanature, il dcouvrira dans cette rgion polaire extrme des phnomnes qui sont impossibles observeren aucun autre lieu sur la surface terrestre. Tout d'abord, une atmosphre trs froide qui,

    particulirement pendant la saison hivernale, atteint un degr de froideur peine mesurable avec vosinstruments. En cette atmosphre pesante et froide s'accumulent des masses de vapeurs qui deviennenttoujours plus denses, et qui, vers le Ple, et surtout en temps hivernal, sont continuellement sillonnes

    par de trs nombreux nuds lumineux comme des toiles filantes. Ensuite, notre voyageur trouvera quevers les bords de la bouche polaire s'amassent, sous forme de digues, d'normes tas de cristaux deneige, ainsi que des blocs de glace pointus et hauts de plusieurs toises.

    Voyez-vous, le voil notre aliment principal; tous ces amas et ces blocs sont attirs avec unegrande force par la bouche magntique de la Terre, par laquelle ils descendent dans le vaste estomac oils se dposent comme du cristal sur les parois et sur les soutiens ou tanons transversaux. Lorsquel'estomac est pour ainsi dire rempli, la chaleur du cur tellurique entre alors en action ; elle imprimeaux normes parois de l'estomac un mouvement vibratoire, tandis que les colonnes intrieures de

    soutien commencent successivement se contracter et se dilater. Au moyen de ce processusmcanique la nourriture est frotte et triture, et cette action produit une nouvelle substance lectriquequi dcompose dans l'estomac les parties aqueuses nutritives et les pousse dans les innombrablescanaux de nutrition, tandis qu'un courant lectrique ngatif rsiduel saisit dans l'estomac ce qui rested'indigeste et l'expulse avec la plus grande violence travers le canal de dcharge torsad en hlice ;durant ce parcours ces parties nutritives excrmentielles, par suite du frottement continuel et nergiquecontre les parois du canal, sont forces de cder jusqu'aux derniers restes de leur substance apte servirde nourriture la Terre. C'est la raison pour laquelle la partie septentrionale de votre plante est

    beaucoup plus compacte que la partie mridionale ; cette dernire n'tant nourrie le plus souvent quepar ces parties nutritives rsiduelles et par consquent plus pauvres.( *)1 mille carr=55 km2.Dans le texte original (dition de 1856)le mot Meilen (= milles) est prcd du signe ; c'est le

    cas aussi dans le chapitre suivant (cf. la note en bas de page) o, explicitement, il est bien question de surface; et dans

    toutes les ditions ultrieures de Erde und Mondc'est bien de milles carrs qu'il s'agit.(N.d.T)( **) Toise, traduction deKlafter. 1Klafter =1,90 m (N.d.T)

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    23/234

    Avec l'expulsion finale des derniers excrments du corps tellurique est aussi opr lemouvement rotatoire de la Terre, et prcisment pour la raison que ces excrments, certes trs gazeux,sortant avec violence aprs un parcours en spirale se heurtent contre le libre ther, et impriment ainsi la Terre un mouvement de rotation comme le fait une fuse attache sur une roue qui, si elle estallume, met en mouvement la roue, et ce pour la raison que les gaz sortent de la fuse avec une tellevhmence qu'ils ne laissent pas la possibilit l'air extrieur de reculer ou de faire de la place avec une

    gale rapidit ; c'est pourquoi entre le gaz qui sort de la fuse et l'air extrieur il se forme une colonneininterrompue, qui doit ncessairement imprimer un mouvement la roue sur laquelle la fuse estfixe ; ce n'est pas autrement que ce que l'on appelle une fuse ascendante est porte vers le haut

    justement par une semblable colonne d'air qui se forme avec rapidit sous elle.

    De cet exemple trs facile comprendre nous n'aurez dsormais pas de grosses difficults comprendre comment est obtenue la rotation de la Terre moyennant son mcanisme propre naturel, etcomment elle est constamment et uniformment entretenue.

    Ainsi avons-nous vu l'un des principaux endroits de l'intrieur de la Terre, du mieux qu'il taitpossible, compte tenu de la brivet du temps. C'est de la mme manire que, prochainement, nouschoisirons un autre endroit, galement important, pour y faire pendant un court moment nos

    observations.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    24/234

    CHAPITRE 8

    Le poumon de la Terre et sa respiration

    - 12 Janvier 1847 -

    Vous savez que pour la vie physique il ne faut pas seulement un cur et un estomac, mais qu'ilfaut aussi des poumons. Chaque animal possde en soi un tel appareil respiratoire ; les arbres et les

    plantes aussi, doivent avoir des organes de transpiration, par lesquels ils peuvent, en vingt quatreheures, inspirer et expirer. Quant la respiration de la Terre, chacun peut facilement la percevoir au

    bord de la mer en voyant la mer rgulirement monter et descendre. Or, une fois constate l'existenced'un semblable phnomne extrieur, chacun peut dduire avec certitude qu'il est imputer uniquement

    une cause intrieure, et jamais une cause extrieure.Si quelqu'un ne russit pas comprendre cela, conduisez-le devant une vasque pleine d'eau,

    comme Je vous l'ai dj indiqu en une autre occasion. Pendez au-dessus de la vasque, une distancede l'eau d'environ cinq toises, une trs grande sphre qui soit mme de fer magntique. Faites ensuiteosciller la sphre au-dessus de l'eau et observez si quelque mouvement se manifestera en celle-ci ! Vous

    pouvez tre plus que certains que malgr cela l'eau se maintiendra parfaitement tranquille. Mais simaintenant quelqu'un se baigne dans cette vasque, et y respire comme il le fait communment, toutobservateur se convaincra qu' chaque inspiration l'eau dans la vasque montera quelque-peu, tandis qu'chaque expiration elle descendra nouveau. Eh bien, ce que nous pouvons constater en ce cas en petites

    proportions arrive dans le corps terrestre en de grandes proportions.

    La Terre attire en elle l'air, et les parties correspondantes au ventre tellurique, qui sont plusmolles et gnralement recouvertes par la mer, et qui en se dilatant provoquent sur les rives solides unrelvement du niveau de l'eau qui se trouve sur elles ; quand, au contraire la Terre, ou mieux encore son

    poumon renvoie l'air au-dehors, alors le ventre tellurique s'affaisse, et leau se retire nouveau desrivages qui sont plus solides que les zones correspondant au ventre.

    Il tait ncessaire d'exposer au pralable tout cela, afin que vous sachiez que la Terre respire, etque pour ce faire elle doit naturellement possder ses organes respiratoires qui, avec quelques autresorganes ou viscres telluriques, forment donc la partie intrieure de la Terre. A prsent on demanderao se trouve ce poumon terrestre, o il aspire de l'air et o il l'expire ? Et enfin, quel aspect a ce

    poumon ?

    Ce poumon tellurique qui a bien un volume de mille milles cubiques, se trouve tout de suite au-

    dessous de la seconde terre dure massive, et couvre une superficie de plus de 5000 milles carrs(*). Cepoumon est un immense tissu cellulaire dans lequel se trouve un grand nombre de cavits qui sont encommunication l'une avec l'autre au moyen de canaux de plus ou moins grande dimension. Ces canaux,ou tuyaux, ont deux proprits ; en premier lieu celle d'amener et dexpulser l'air des cavits, et ensecond lieu, grce leur sensible lasticit, celle de pouvoir se contracter et se dilater comme lesmuscles et les tendons des animaux ; ces rtrcissements et ces dilatations sont dus la continuelleinversion de polarit, ou la transformation du ple positif en ple ngatif, transformation qui a sa raisond'tre uniquement dans la substance animique ; or, sans cette inversion de polarit absolument aucunmouvement libre dans les corps ne serait imaginable.

    Quand ces canaux se dilatent, les cavits se rtrcissent, ou, dune certaine faon sontcomprimes, ce qui provoque l'expulsion de l'air. Quand par contre les canaux se rtrcissent

    ( *)Ce n'est pas le mot Quadratmeilen (= milles carrs) qui apparat dans le texte, mais le mot Meilen prcd du signe ,

    comme dans le chapitre prcdent, signifiant manifestement ici des milles carrs. (N.d.T)

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    25/234

    nouveau, les cavits naturellement nouveau se dilatent, produisant ainsi l'inspiration de l'air.

    Pour autant qu'il soit possible de donner sur un plan physique une explication de ce phnomne,nous dirons que l'inversion de la polarit est obtenue par le fait que ds que l'me a assimil dans sa

    propre substance vivifiante l'lment vital de l'air aspir, il ne reste dans le poumon que le fluideazotique ; et cela fait que la polarit, qui au moment de l'inspiration tait positive est immdiatementinverse en ngative, pour la raison que ce ple positif ne garde avec le fluide azotique aucune relation.De cette faon est provoque la contraction des canaux ; et alors a lieu une nouvelle aspiration d'airdurant laquelle naturellement se produit une nouvelle inversion de la polarit ngative en positive, etainsi de suite.

    A prsent nous saurons donc comment se passe la respiration de la Terre et o est situ sonpoumon. Mais on demandera encore o et comment elle aspire et o elle expire ? A ce sujet la Terre secomporte comme l'animal, c'est--dire que l'animal respire par la bouche et le nez, de mme quel'homme ; et il n'en est pas autrement pour la Terre. Au moyen de la mme bouche principale aveclaquelle elle attire les aliments, elle attire aussi l'air ; mais environ la moiti du canal ou delsophage principal se dtache un canal latral qui, comme chez les animaux peut s'ouvrir et se fermer volont. Ce grand canal conduit au grand poumon, et en six heures a lieu une inspiration, tandis que

    dans un mme laps de temps survient une expiration. Durant l'inspiration le canal des aliments quiconduit l'estomac se ferme ; lorsqu'une portion convenable d'air a t aspire, le canal de l'air se fermecomme dans un larynx, mais la place s'ouvre nouveau le canal des aliments. Quand l'air est expuls nouveau du poumon, le canal de la nourriture alors se ferme, et cette alternance est tel pointsystmatique que la Terre au moyen du poumon est bien sr continuellement nourrie dans les priodesde temps susmentionnes, mais moyennant le vrai canal des aliments cela arrive seulement de douze endouze heures, et la Terre ingurgite la nourriture durant ce laps de temps o le poumon est occup dcomposer en lui, pour ainsi dire chimiquement, l'air inspir, et rpartir l'lment vital ; on peut doncaccepter comme tabli ce principe selon lequel la Terre en vingt quatre heures inspire deux fois etexpire deux fois, tandis qu'elle accueille la nourriture dans son estomac seulement deux fois.

    Nous savons maintenant o et comment la Terre respire. Il ne nous reste donc plus qu' jeter un

    coup dil l'aspect qu'a le poumon tellurique.Il sera quelque peu difficile de reprsenter devant vos yeux avec une certaine exactitude l'aspect

    du poumon terrestre, moins que vous n'ayez eu l'occasion de voir le poumon d'un lphant ; mieuxencore et plus ressemblant serait vraiment celui d'un mammouth, mais en ces temps pouvoir voir de tels

    poumons est presque totalement impossible, tant donn que cette espce d'animaux est compltementteinte.

    Dans les forts vierges de lAsie Centrale il y a encore, dire vrai, une espce presquesemblable, mais elle est pas mal dgnre par rapport aux premires espces gantes ; et c'est donc le

    poumon de l'lphant, dont la capacit chez les individus adultes est facilement de cent pieds cubes(*)dair, qui offre la plus grande similitude avec le poumon tellurique. La couleur est d'un gris bleut, et il

    a presque l'aspect d'une noix de coco creuse, mais dans laquelle doivent encore trouver place, le cur,lestomac, le foie, la rate et les reins.

    Reprsentez-vous maintenant ce poumon avec la dimension indique plus haut, et vous pourrezvous en faire une image assez bien ressemblante. Une description plus dtaille ne pourrait que bien

    peu vous tre utile, parce que malgr cela vous ne pourriez vous reprsenter en une seule vue et dansson intgralit cet immense appareil respiratoire de la Terre. Dj une seule cellule de ce poumon seraittrop grande pour que vous puissiez l'embrasser d'un seul coup dil; pour la mme raison ensuite ilserait inutile aussi de vous expliquer la constitution de la matire lastique du poumon tellurique. tantdonn que vous ne pouvez comprendre de quoi est compos le poumon animal, d'autant moinsrussiriez-vous comprendre de quoi est fait le poumon de la Terre ! Mais que la matire de ce dernierdoive avoir une certaine analogie avec le poumon animal, on peut en trouver la confirmation dans le fait

    que chaque poumon animal drive de cet norme poumon tellurique, mis part le fait qu'il soit dedimension beaucoup plus petite. Et d'ailleurs, o donc pourrait-on prendre le matriau ncessaire la

    ( *) 1 pied cube= 31,6 litres (N.d.T)

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    26/234

    formation de toutes les parties d'un corps animal, si le matriau mme n'existait pas dj dans la Terre?

    La Terre, au moyen de ses innombrables organes, doit fournir par transpiration la surface unepartie de tout ce qu'elle possde ; le matriau ainsi fourni est absorb avant tout par les plantes etfinalement ensuite par les animaux, et en eux est reconverti en ce qu'il tait l'origine. Commentl'animal pourrait-il se pourvoir de sang, si celui-ci n'tait pas dj dans la Terre ? Et si dans la Terrenexistait pas auparavant l'eau, comment celle-ci pourrait-elle apparatre sa surface ? En rsum, laTerre doit avoir en elle tout ce qu'ont les tres qui vivent sur elle, de la mme faon que le pou, parexemple, a, naturellement en proportion change et rduite, les mmes choses qu'il y a dans l'animal oumme dans l'homme, qui, par rapport ce petit animal, joue le rle dun monde. Il Me semble que cetexemple doit pouvoir assez bien illustrer cela.

    Ainsi avons-nous examin un deuxime endroit, de grande importance, du corps terrestre, etc'est un autre que nous choisirons prochainement, en vue d'y consacrer notre attention.

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    27/234

    CHAPITRE 9

    La rate de la Terre

    - 14 janvier 1847 -

    En chaque animal, le viscre le plus important aprs le poumon est la rate, qui le vritable foyeren tout corps animal. Ce viscre est aussi ncessaire pour la conservation de la vie animale que le cur,l'estomac et les poumons ; car sans lui les trois autres seraient comme morts.

    J'ai dit qu'il s'agit du foyer dans le corps animal. Le foyer est certainement, en toute maison, onne peut plus indispensable pour la cuisson des aliments et pour le chauffage des pices ; quelque quesoit l'aspect quil puisse avoir, il doit cependant tre l, et il fut aussi depuis toujours la toute premire

    ncessit des hommes. Ainsi arriva-t-il que les premiers hommes apprirent connatre le feu avanttoute autre chose, et s'ils ne l'avaient pas connu, Can et Abel n'auraient pas non plus pu offrir desacrifices.

    Afin de vous montrer de faon bien vidente, l'aide d'un exemple tir de vos temps nouveaux,l'importance d'un semblable foyer, et ce qu'il est rellement, nous jetterons un coup dil cettemachine actuelle que vous appelez locomotive. Une telle locomotive, voyez-vous, est humainement

    parlant construite avec beaucoup d'intelligence ; mais remplissons prsent la chaudire d'eau enngligeant d'allumer le feu dans les fours qui se trouvent au-dessous, feu grce auquel l'eau esttransforme en vapeur ayant une force expansive, et l'on verra que tout le mcanisme au complet seraune construction vaine. Le feu est donc la vritable force motrice ; c'est lui qui, le premier, convertitl'eau en vapeur, et c'est la vapeur seulement qui actionne alors la mcanique et qui donne cettemachine vapeur son mouvement rapide.

    Les corps des animaux sont eux aussi des locomotives, mais certes infiniment plus ingnieuses ;mais tout leur mcanisme consistant en de trs nombreuses parties et organes serait vain s'il n'y avait

    pas en lui le foyer. Celui-ci a la charge de dcomposer les parties nutritives qui y affluent, et de lespousser de sa propre force dans les vaisseaux appropris o ils se convertissent en sang, pour allerensuite dans le cur, et de l enfin leur vraie destination dans tout le corps.

    Ce foyer, appel rate dans le corps animal, est compos dans ce but d'un masse particulirespongieuse qui, grce un complexe de cellules qui se succdent dans toutes les directions, est

    parfaitement apte produire et conserver en elle le feu lectromagntique, et prcisment leproduire par le frottement continuel de la masse cellulaire, et le conserver dans ses innombrables

    rcipients en forme de bourses comme dans de minuscules bouteilles lectriques, et de telle sorte quecette masse est, pour ainsi dire, toujours sature de ce fluide, afin de pouvoir, chaque instant, enfournir la partie ngative lestomac et la positive au cur.

    Je sais trs bien que de nombreux mdecins et savants, ce jour, ne savent encore que penser dela rate, ce qui juste titre est on ne peut plus difficile, parce que personne n'est capable d'examinerl'intrieur d'un animal tant qu'il est vivant, afin de se rendre compte de ce qui se produit dans la rate. Etun examen sur un animal mort, implique la mort de la rate bien avant; mais prsent vous savez cequ'est la rate et quoi elle sert.

    De tout cela nous avons donc appris que la rate est l'un des viscres les plus ncessaires ducorps animal, parce qu'elle est tout la fois la productrice, la dtentrice et la distributrice, pour la

    totalit du mcanisme animal, de la vritable nergie motrice.Et ce viscre, quoique insignifiant en apparence, tant l'un des plus importants dans le corps

    animal, il doit exister aussi dans la Terre un semblable viscre, que, pour la mme raison, on peut

  • 8/8/2019 La Terre et la Lune

    28/234

    appeler la rate tellurique. Cette rate tellurique est, comme dans les corps animaux, situe tout prsl'estomac, mais d'autre part dans la plus troite conjonction organique aussi avec le cur tellurique

    parce que tous les deux, estomac et cur, tirent de ce viscre principal, l'un la chaleur ncessaire ladigestion, l'autre sa force pulsatrice ; mme l'activit du poumon dpend plus ou moins de lui bien quele poumon ait pour moiti aussi un mouvement totalement libre qui est en rapport avec la volont del'me, la raison pour laquelle en particulier l'homme peut respirer son gr tantt rapidement, tantt

    lentement.Et puisque la rate joue aussi dans le corps terrestre l'un des rles les plus considrables en ce qui

    concerne la puissance vitale, il est plus que justifi que l'on consacre une attention tout fait spciale cet organe. Mais pour nous en persuader, nous passerons d'abord brivement en revue les effets

    produits par notre rate terrestre. Tous les volcans de la Terre ne sont, voyez-vous, que des embouchuresinsignifiantes de cette trs principale usine feu, mais cependant ils peuvent fournir une preuve assezconvaincante de ce qui arrive en cette cuisine capitale du corps terrestre.

    Voil donc l'un des effets produits sur la surface la Terre ; considrons ensuite les trsnombreuses sources thermales qui tirent leur chaleur pareillement de ce viscre principal de la Terre,mme si ce n'est pas directement, mais indirectement travers ces organes du feu qui sont en rapports

    intimes avec ce viscre terrestre.Observons ensuite les nuages et les brouillards, et aussi les vents qui les font se dplacer. Toutcela est encore produit par ce viscre tellurique ; parce que son feu central principal pntre toute laTerre travers d'innombrables organes, et la rchauffe en toutes ses parties de manire plus quesuffisante. Il s