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Par Lambert Kabatantshi Washington, DC L’hommage musical à Michael Jackson a vécu. Emouvant et pathétique. Tous ceux qui sont montés sur le podium semblaient s’être donnés le mot d’ordre de fermer leurs écluses. Deux ont failli. Brooke Shields gri- maçait inlassablement, une façon à elle d’arrêter des sanglots qui lui prenaient à la gorge. Le débordement de la manifestation tant craint par les forces de l’ordre de la ville de Los Angeles n’a pas eu lieu. La cérémonie était im- peccable dans ce stade des Lakers. La famille Jackson au complet, les frères avec une main gantée. Ce gant blanc pailletté d’argent et d’or que les fanatiques de M.J. con- naissaient si bien. Les Mariah Carey, Queen Latifah, Lionel Ritchie, Barry, Stevie Wonder, Rev.Al Sharpton, Jennifer Hudson, John Mayer, Magic Johnson, Brooke Shields, Martin Lu- ther King III et sa soeur Ber- nice’ Sheila Jackson Lee (la congressiste) Usher, Smokey Robinson, tous, ont eu des mots d’adieu, de sympathie, de reconnaissance de son ge- nie à l’illustre disparu. Éloges merités de cette star précoce. Des mots de compas- sion aussi pour la famille. Usher et le frère de Michael Jackson ont fondu en larmes, brisant le pacte de calme. Une ourle de tristesse a alors secoué toute l’assistance qui retenait à grand peine ses larmes. Puis, comme dans un rêve, Paris Jackson, cette petite fille frêle, hagarde qui pleure tout son saoul sur le podium pour son père et ré- sume son adieu dans un vi- brant” Dad, I love you too much”. “We are the world “ éxecuté par une pléiade de musiciens n’a pas réanimé l’atmosphère. Si la voix y était, le coeur n’y était plus. Un message flottait, impas- sible durant cette cérémonie, porteur d’espoir:”There is nothing that can’t be done if we raise our voice as one.” Suite page 2 Par Eddy Lukuna Le festival musico- gastronomique à saveur af- ricaine a tenu sa promesse à sa 21ème édition, tenue du 11 au 12 juillet sur le patelin de Queens Park à To- ronto. Des spectateurs venus de tous les coins de la ville reine et des régions environ- nantes ont savouré, pendant deux jours, des sons et des pas de danses exécutés par des artistes en herbe et des professionnels avancés en carrière. La montréalaise d’origine sud-africaine, Lor- raine Klaasen était de la partie. Toujours explosive, toujours éclatante et toujours emballante sur la scène, ses admirateurs torontois, nom- breux et présents devant le principal podium d’Afro fest ont réclamé “Malaïka”, la chanson fétiche qui rappelle à jamais, la célèbre Myriam Makeba. Elle l’a offerte en ralenti et en saccadé à la fin de son fabuleux spectacle en plein air. Lorraine, digne relève de sa mère, la légende Suite page 4 Par Eddy Lukuna Le 1er Juillet, les Ca- nadiens d’ici et d’origine autre célèbrent la beauté du pays et ses valeurs multiculturalistes. À To- ronto, Touré Kabongo, di- recteur général de Vision Africana2000 est l’un des rares initiateurs de rassem- blement, à la fois éducatifs et récréatif. Le promoteur avait bien organisé son agenda: concours de con- naissances générales pour les jeunes, présentations des activités communau- taires, développement et entreprises, partage de la gastronomie africaine, mu- sique et danse. Un menu complet. Anto Fashion, la bou- tique de mode africaine située au coin de St-Clair et Oakwood avait un étal- age bien garni et riche en option à l’intérieur de la grande salle de l’église or- thodoxe de Sackville. Le jeune créateur camerounais Garba était également présent avec sa griffe, des kits dédicacés qui comprennent un képi, un T-shirt, un survêtement et même des baskets à la même enseigne. Une fête du Canada bien mémorable qui a permis aux enfants, aux jeunes et à ces adultes issus de l’immigration, de se sentir Canadiens au même titre que tous les autres qui ont fêté à travers le pays d’un océan à l’autre. Beaucoup d’autres citoyens ont choisi de rester à domicile dans l’indifférence mais surtout dans l’ignorance que la fête du Canada est aussi leur propre fête. Ils n’en ont pas profité. Diane Dubois, une élite forgée par le bénévolat Vol 2 * No 1 * Journal d’informations de la Communauté Francophone diverse * July 2009 Le festival Kompa-Zouk annoncé à Toronto Le Canada en fête L’explosive Lorraine Klaasen Le Programme Multi attend des projets PAGE 3 Info sur la politique d’admission PAGE 4 La Pauvreté comme determi- nant de la santé PAGE 8 Fin du Français au Rwanda en 2011 PAGE 9 La Tribune La Tribune de Toronto de Toronto coût $2 LE DERNIER CONCERT PARTAGEONS UN TÉMOIGNAGE CHOC! Diane Dubois: «C’est vraiment l’importance d’une implication com- munautaire et du bé- névolat qui peut offrir toute une formation professionnelle aussi, qui peut encourager et diriger les gens dans des directions surpre- nantes ou inattendues dans le cheminement d’une carrière». Suite page 6 Marie Jennyne Mayard annonce un nouvel évé- nement à Toronto l’année prochaine. Il s’agit du pre- mier festival Kompas-Zouk, dit en abrégé : FKZO. Si tout va comme elle le planifie, ce grand rendez-vous aura lieu du 31 juillet au 1er août, 2010 à Toronto, ce serait une combinaison des spec- tacles en plein air et en salles avec des artistes en herbes, des professionnels d’ici et d’ailleurs mais surtout des têtes d’affiche de l’univers Kompas-Zouk. Jennyne n’est pas à son premier défi dans un projet de taille. Elle s’est déjà mesurée à l’industrie du spectacle à Montréal et à Miami. Elle veut apporter la rénovation à Toronto et Suite page 10 Marie Jennyne Mayard DÉCOUVERTE AFRO FEST 2009

La Tribune de Toronto

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Par Lambert Kabatantshi

Washington, DC

L’hommage musical à Michael Jackson a vécu. Emouvant et pathétique. Tous ceux qui sont montés sur le podium semblaient s’être donnés le mot d’ordre de fermer leurs écluses. Deux ont failli. Brooke Shields gri-maçait inlassablement, une façon à elle d’arrêter des sanglots qui lui prenaient à la gorge.

Le débordement de la manifestation tant craint par les forces de l’ordre de la ville de Los Angeles n’a pas eu lieu. La cérémonie était im-peccable dans ce stade des Lakers.

La famille Jackson au complet, les frères avec une main gantée. Ce gant blanc

pailletté d’argent et d’or que les fanatiques de M.J. con-naissaient si bien.

Les Mariah Carey, Queen Latifah, Lionel Ritchie, Barry, Stevie Wonder, Rev.Al Sharpton, Jennifer Hudson,

John Mayer, Magic Johnson, Brooke Shields, Martin Lu-ther King III et sa soeur Ber-nice’ Sheila Jackson Lee (la congressiste) Usher, Smokey Robinson, tous, ont eu des mots d’adieu, de sympathie, de reconnaissance de son ge-nie à l’illustre disparu. Éloges merités de cette star précoce.

Des mots de compas-

sion aussi pour la famille. Usher et le frère de Michael Jackson ont fondu en larmes, brisant le pacte de calme. Une ourle de tristesse a alors secoué toute l’assistance qui retenait à grand peine ses larmes. Puis, comme dans un rêve, Paris Jackson, cette petite fi lle frêle, hagarde qui pleure tout son saoul sur le podium pour son père et ré-sume son adieu dans un vi-brant” Dad, I love you too much”.

“We are the world “ éxecuté par une pléiade de musiciens n’a pas réanimé l’atmosphère. Si la voix y était, le coeur n’y était plus. Un message fl ottait, impas-sible durant cette cérémonie, porteur d’espoir:”There is nothing that can’t be done if we raise our voice as one.”

Suite page 2

Par Eddy Lukuna

Le festival musico-gastronomique à saveur af-ricaine a tenu sa promesse à sa 21ème édition, tenue du 11 au 12 juillet sur le patelin de Queens Park à To-ronto. Des spectateurs venus de tous les coins de la ville reine et des régions environ-nantes ont savouré, pendant deux jours, des sons et des pas de danses exécutés par des artistes en herbe et des professionnels avancés en carrière. La montréalaise

d’origine sud-africaine, Lor-raine Klaasen était de la partie. Toujours explosive, toujours éclatante et toujours emballante sur la scène, ses admirateurs torontois, nom-breux et présents devant le principal podium d’Afro fest ont réclamé “Malaïka”, la chanson fétiche qui rappelle à jamais, la célèbre Myriam Makeba. Elle l’a offerte en ralenti et en saccadé à la fi n de son fabuleux spectacle en plein air.

Lorraine, digne relève de sa mère, la légende

Suite page 4

Par Eddy Lukuna

Le 1er Juillet, les Ca-nadiens d’ici et d’origine autre célèbrent la beauté du pays et ses valeurs multiculturalistes. À To-ronto, Touré Kabongo, di-recteur général de Vision Africana2000 est l’un des rares initiateurs de rassem-blement, à la fois éducatifs et récréatif. Le promoteur avait bien organisé son agenda: concours de con-naissances générales pour les jeunes, présentations des activités communau-taires, développement et entreprises, partage de la gastronomie africaine, mu-sique et danse. Un menu complet.

Anto Fashion, la bou-tique de mode africaine située au coin de St-Clair et Oakwood avait un étal-

age bien garni et riche en option à l’intérieur de la grande salle de l’église or-thodoxe de Sackville.

Le jeune créateur camerounais Garba était également présent avec sa griffe, des kits dédicacés qui comprennent un képi, un T-shirt, un survêtement et même des baskets à la même enseigne.

Une fête du Canada bien mémorable qui a permis aux enfants, aux jeunes et à ces adultes issus de l’immigration, de se sentir Canadiens au même titre que tous les autres qui ont fêté à travers le pays d’un océan à l’autre. Beaucoup d’autres citoyens ont choisi de rester à domicile dans l’indifférence mais surtout dans l’ignorance que la fête du Canada est aussi leur propre fête. Ils n’en ont pas profi té.

Diane Dubois, une élite forgée par le bénévolat

Vol 2 * No 1 * Journal d’informations de la Communauté Francophone diverse * July 2009

Le festival

Kompa-Zouk

annoncé à

Toronto

Le Canada en fête

L’explosive Lorraine Klaasen

Le Programme Multi attend des projets

PAGE 3

Info sur la politique d’admission

PAGE 4

La Pauvreté comme determi-nant de la santé

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Fin du Français au Rwanda en 2011

PAGE 9

La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

coût$2 LE DERNIER

CONCERT

PARTAGEONS UN TÉMOIGNAGE CHOC!

Diane Dubois: «C’est vraiment l’importance d’une implication com-munautaire et du bé-névolat qui peut offrir toute une formation professionnelle aussi, qui peut encourager et diriger les gens dans des directions surpre-nantes ou inattendues dans le cheminement d’une carrière».

Suite page 6

Marie Jennyne Mayard annonce un nouvel évé-nement à Toronto l’année prochaine. Il s’agit du pre-mier festival Kompas-Zouk, dit en abrégé : FKZO. Si tout va comme elle le planifi e, ce

grand rendez-vous aura lieu du 31 juillet au 1er août, 2010 à Toronto, ce serait une combinaison des spec-tacles en plein air et en salles avec des artistes en herbes, des professionnels d’ici et d’ailleurs mais surtout des têtes d’affi che de l’univers Kompas-Zouk. Jennyne n’est pas à son premier défi dans un projet de taille. Elle s’est déjà mesurée à l’industrie du spectacle à Montréal et à Miami. Elle veut apporter la rénovation à Toronto et

Suite page 10

Marie Jennyne Mayard

DÉCOUVERTE

AFRO FEST 2009

Par Lambert Kabatantshi

Washington, DC

Suite de la UneBrutalement. Le King est

mort. Vive le King. La mort brusque de Michael Jackson laisse des at-tentes avortées à Londres, des es-poirs décapités dans son entourage "budgétiphile"et budgétivore. Des vagues à l'âme sont ménacées. Ceux dont la musique du Pope en-trait en baume bienfaisant devront trouver des palliatifs ailleurs. Ainsi en a décidé le sort. Finie la marche sur la lune. Brisées, la gravité zéro, la position d'apesanteur qui, tout d'un coup reprenait du poids et fai-sait retrouver au pantin désarticulé tous ces gestes. Secs, douloureux, harmonieux. Du grand art.

Aujourd'hui qu'il est mort, que dégage son cadavre? Quelle image laisse-t-il, quel héritage...? Et cette communauté noire américaine qui n'en fi nit pas de le pleurer.

La presse a sa partQuand Michael Jackson rend

l'âme, sans prévenir, un certain 25 juin, toute la presse américaine retouve curieusement ses bons of-fi ces. Ses réfl exes charitables. Et pourtant, je me rappelle. Que des "Jacko" par-ci, des Jacko par-là. Rid-iculisé dans toutes ses apparitions. Dans un style qui lui est propre, le Washington Post n'a pas épargné l'artiste au cours des derniers mois de son vivant. Même l'Express, cette feuille de chou qui ne quitte pas les banquettes de métro de Franconia-Springfi eld aux stations de D.C. a relayé le grand Post pour l'oeuvre destabilisatrice d'un artiste très vulnérable.

Oui, aux Etats-Unis, Michael Jacko se retrouvait souvent entre coups de boutoir et d'encensoir. Les

deux se sont tenus la manche pour longtemps.

La rançon de la gloireVéritable industrie hu-

maine, Michael Jackson a permis d'engranger des millions de dol-lars pour une industrie de disques américaine boulimique, de remonter les fi nances des maisons des avo-cats véreux et très "désintéressés" et de stabiliser ces agences américaines dont la spécialité est de renouer le cordon coupé entre la vedette et les mélomanes, entre le politicien et les membres du parti, entre le pasteur et ses ouailles. Dans cette Amérique où les scandales sont légion et naissent comme des champignons tant à la Maison Blanche, aux mairies, aux gouvernorats et dans les nefs des églises, ces agences très prisées se font du beurre au quotidien. Ce n'est ni Clinton, ni Joe Biden-eh oui!- qui me contrediront. Malheureusement les bons services de la Dezenhall Resources n'ont pas empêché la fa-mille Chandler de piquer le pactole de 22 millions de dollars à Michael Jackson pour étouffer ses frasques sur leur jouvenceau. Complot? Who knows?

Aujourdh'hui, Michael laisse derrière lui des dettes accumulées de plus de 285 millions de dollars. 500, s'insurge et rectifi e le Wall Street.

La communauté perdanteLa communaute noire améric-

aine reconnaît que Michael Jackson a commis des erreurs. Qu'il avait un côté maso-maniaquo-dépressif et tutti quanti.

Madame L.M. fonctionnaire au State Department tout attristée s'épanche dans une logorrhée in-tarissable:" C'etait un gars sympa. Tout le monde l'aimait.

Bien sûr, il a commis des gaffes. Mais Michael, il avait brisé les barrières raciales, il avait donné des millions aux oeuvres de charité pour les noirs, il avait aidé une uni-versité des Noirs avec 500.000 dol-lars. Ça ne se ramasse pas aux coins des rues. Quelques fois, il s'amusait à dire aux enfants,qu'il n'était ni blanc ni noir, ni jeune ni vieux, ni homme ni femme. Je crois qu'effectivement à propos d'affection, il était toujours en manque et c'est cela que son entourage a utilisé pour le détruire. Pédophile, je ne pense pas. Un peu douillet , oui. Tous ses mariages ont été soit des calculs, soit un échec. Il voulait entrer dans la famille Presley pour ne pas payer des "emprunts" à Elvis. Il a trouvé Lisa. Il voulait d'une nurse pour noyer sa dépres-sion Rowie était là...Pauvre garçon, déjà vedette à cinq ans et sans vie privée. Mon interlocutrice me re-garde fi xement, puis:" vous pensez que son père, enfi n, je veux dire..." Je lui réponds que je ne suis pas là pour répondre. Et elle d'enchaîner" après tout, je fais partie de la com-munauté noire américaine, nous trouvons que Joe n 'avait pas beau-coup changé depuis que Michael avait 5 ans..."

Des chiffres autour de Michael Jackson

• Il était 1 fois, un certain Michael Jackson

• Il eût 3 opérations rhino-plastiques du nez

• Il était 1 des 5 Jackson• Il était 7ème enfant de la

famille Jackson• Il reçut 13 récompenses,

les "Grammy Award pour ses 13 albums

• Il est resté 22 semaines au "Billboard Top music Video cas-sette chart."

• Il est parmi les 39 cé-lébrités qui chantent "We are the World". Chanson

• qu'il a co-écrite avec Lio-nel Ritchie.

• Il y avait 40 agents de sé-curité qui patrouillaient dans Nev-erland, sa proprieté.

• Pendant 80 semaines,"Thriller" a trôné au Hit parade

• Il a donné 123 concerts de par le monde

Des millions à donner le tourniquet et... la méditation

- 5 millions est la somme que Michael a donnée aux oeuvres de charité noires des E.U.

- 20 millions de copies sont distribuées pour la chanson "We are the World"

- 22 millions de dollars sont casques pour calmer les "poursuiv-ants" en atteinte à la pudeur.

- 90 millions est le total es-timé de l'audience à son interview dans Oprah vshow

- 109 millions de l'album "Thriller" se sont vendus à travers le monde.

- 750 millions d'albums ven-dus dans le monde.

Et pour clore cette valse aux millions, la mauvaise note , la note salée, très loin des "do-re-mi":

- 285 millions est la dette es-timée que le chanteur laisse à ses héritiers.

- 500 millions serait le vrai montant de la dette, estime l'intraitable Wall Street.

VOLUME 2 • NO 1 • JULY 2009

2

La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

C’est l’ancien manager de Michael Jackson qui accuse les médecins d’avoir profi té de la star pour se faire plein d’argent. Tarek Ben Amar était aussi l’ami du roi de la pop, il dénonce aujourd’hui tous ces charlatans.

C’est avec une profonde émo-tion et tristesse que le monde entier a appris la mort de Michael Jack-son, une icône que l’on pensait à tort immortelle. The king of the pop était très mal en point à cause de ses opérations chirurgicales à répétition.

Nous ne savons toujours pas les ré-sultats de l’autopsie du corps de la star, dont un paparazzi a pris une photo de Michael Jackson intubé. Mais déjà son ancien manager et ami Tarek Ben Amar accuse les médecins de l’avoir tué : « les criminels dans cette affaire sont les médecins ».

Michael Jackson a subi de nombreuses opérations pour avoir la peau blanche et le visage qui ne vieillit pas. Malheureusement cela l’a conduit à sa perte. Tout au long de sa carrière, il était suivi par des médecins qui selon Tarek Ben Amar, « lui ont détruit le visage, lui don-naient des médicaments pour lui en-lever les douleurs ». Michael Jackson n’arrivait plus à dormir et prenait sans cesse des somnifères. Toujours selon son ancien manager, la star « était un hypocondriaque et on ne savait jamais s’il était malade, car il était entouré de médecins charlatans qui vivaient de cette maladie, qui lui facturaient des milliers et des milliers de dollars de médicaments… ». En même temps, les deux côtés peu-vent être accusés, Michael Jackson était consentent pour prendre tout cela. Mais cette histoire n’empêche pas les fans du monde entier de rendre hommage à la star. La star n’avait pas une vie de drogué mais Michael Jackson ne vivait pas bien. « Il se nourrissait mal, il n’avait pas une vie très saine, il ne pouvait pas faire du sport », déclare Tarek Ben Ammar. Quant à l’avocat de la fa-mille Jackson, il confi rme que la star de la pop prenait bien des médica-ments pour se remettre en forme pour sa série de concerts qui aurait dû commencer en juillet. A défaut de pouvoir les faire, les fans devront se retourner vers ses disques, dont les ventes ont explosé depuis son décès. Mort d’un arrêt cardiaque, Michael Jackson a disparu trop brusquement.

C’est Janet qui gardera ses enfants

Depuis la mort de leur père, Prince Mickael II (12 ans), Paris (11 ans) et Prince Michael II (7 ans) sont transbahutés d’une maison à une autre. Victimes de la popularité du roi de la pop, ils attendent que le Tribunal décide de leur placement. La mère de Jackson qui réclame

la garde des enfants puis l’ex-femme de Michael Jackson, Deb-bie Rowe qui refuse la garde. La responsabilité des enfants revient à la sœur, Janet Jackson. Selon le nouveau numéro du tabloïd « OK », les enfants sont très proches de leur tante. Il suffi t de regarder les photos du 7 juillet dernier, prises au Staples Center de Los Angeles, lors de la cérémonie de la star pour s’en rendre compte. Et selon un ami de la famille, les enfants se jettent dans les bras de Janet Jackson lorsqu’elle est à la maison. Toutefois, la sœur de la star est actuellement mariée

au célèbre producteur de disque, Jer-maine Dupri, avec qui elle n’a pas encore d’enfant. Saura-t-elle releverce défi ?

Latoya Jackson

Jackson’s kids & Janet

ACTUALITÉS

L’icône s’en est allée MICHAEL JACKSON TUÉ PAR SES MÉDECINS ?

La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

Équipe de Rédaction

Directeur Exécutif et Rédacteur en ChefEddy Lukuna

Collaboration RédactionnelleToronto: Claude Isofa Nkanga BokembyaJean-Baptiste Mubalutila MbiziWindsor: Jerry Masiya BulakiHamilton: Maurice Kabisoso

CorrespondantsLambert KabatantshiWashington. DC - USA

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Dieudonné Mulela BadibangaKananga-RDC

Relecture:Jean-Baptiste Mubalutila Mbizi

Promotion et MarketingBrigitte Chatué

GraphicsMevlana Media Solutions Inc 416.789.9933 • www.respectablemedia.com

Contact:

Tél: 416-607 6958Courriel : [email protected] www.latribunedetoronto.com130 Dundas St. E #301Mississauga/Ontario L5A 3V8

En tout temps, les organismes communautaires sans but lucratif peuvent déposer leurs initiatives pour obtenir le fi nancement prévu par le programme du multiculturalisme pour autant que la demande soit introduite avant le 31 mars, 2010. Martine

Duviella, Louise Sauvé Dubois et Rishma Peera, ont livré, le 26 juin dernier, les informations les plus récentes sur ce programme qui vient de subir un transfert, de Patrimoine canadien à Citoyenneté et Immigration Canada.

Une trentaine de participantes

et participants, essentiellement des dirigeants d’organismes et des ges-tionnaires de projets, ont répondu à l’invitation des responsables du programme avec enthousiasme même si peu d’entr’eux n’ont pu, jusqu’à présent, décroché le moin-dre fi nancement après plusieurs demandes.

Ce programme, dominé par une marée anglophone, con-naît une petite révolution avec l’élargissement des postes réservés aux Francophones. Louise Sauvé Dubois, longtemps solitaire pour diriger les demandes francophones fait maintenant équipe avec Mar-tine Duviella et Astrid Jacques avec Rishma Peera comme responsable du programme.

« Nous attendons vos projets, a lancé Mme Peera à la fi n de la session d’information », « mais des projets novateurs, alignés sur les objectifs et les priorités du ministère », a complété Louise Sauvé Dubois. Maintenant, il revient aux archi-tectes du développement de faire leurs devoirs.

e.l

Confrontés au manque de services communautaires par rapport à leur génération, les jeunes francophones de Scarborough, majoritairement des immigrants, ont decidé d’incorporer leur organisme et de déveloper les activités, susceptibles de favoriser leur intégration sociale, économique et politique. La nouvelle structure est déjà remarquable par sa dénomination: Centre des Jeunes Barack/Barack Youth Centre.

Le choix du nom, dit l’un des initiateurs et leader de cette nouvelle

organisation, Alain Kabeya, ne révèle pas seulement de l’attachement des jeunes noirs au modèle Obama, le phénomène américain des temps modernes mais exprime aussi la détermination des jeunes immigrants de prendre leur place dans une société qui est aussi la leur et qui doit donner place à tous leurs droits et devoirs.

Barack, en Swahili, langue af-ricaine parlée au Congo, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie, en Zam-bie, signifi e “benediction”. Deux vo-lets qui donnent de belles perspectives pour l’organisation. La mission que se donne cet organisme est de permettre aux jeunes franco-ontariens d’origine ethnoculturelle de déveloper une véri-table identité francophone fondée sur les valeurs sociales, économiques et dé-mocratiques contribuant ainsi à la péré-nnité de la communauté francophone.

Le Centre des Jeunes Barack/Ba-rack Youth Centre sera offi ciellement lancé au mois d’août, les promoteurs entendent convier plusieurs invités à la célébration.

Louis Evrard Mulumba M’Pela demeure ferme et intransi-geant dans ses décisions et ses con-victions. Catholique romain, il croit aussi fortement dans les traditions religieuses de ses ancêtres Baluba du Kasai/République démocratique du Congo.

Ses écrits se caractérisent par des références innombrables aux adages, proverbes et contes de sa société natale qui constituent sa principale source d’inspiration et le fondement de ses réfl exions. Ses références donnent une saveur et certain pouvoir de séduction qu’il considère comme faisant partie de la civilisation universelle. La for-mation de l’auteur est empreinte de l’éducation gréco-latine et sportive ayant marqué un sillon profond dans son caractère et sa person-nalité.

Au plan politique et social, il milite constamment pour le triomphe du socialisme revisité et de l’économie sociale de marché selon le temps et les circonstances conformément au génie créateur de chaque peuple. Dans cet impératif la pédagogie et la méthodologie prennent une part importante.

Dans ses enseignements, il estime nécessaire de prendre sa revanche sur ses adversaires comme cela se faisait chez les sportifs et parfois aussi en politique. Cela permet de rétablir l’équilibre des forces indispensable à la présentation de la paix entre les individus et dans le monde.

Dans le carnet d’un autodidacte, son dernier ouvrage, prologue, l’épilogue ainsi que les témoignages de ses concitoyens jettent un éclairage positif, merveilleux et favorable dont les générations futures pourraient tirer partie.

VOLUME 2 • NO 1 • JULY 2009

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La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

ACTUALITÉS

Le Multiculturalisme attend des projets novateurs

Le carnet d'un autodidacte

Un nouvel organisme pour les jeunes à Toronto

Nouvelles publications de Marlène Thélusma Rémy

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Paru aux Éditions Mulumba M'pela,

Montréal 2009

1 – Dieux et dieux

Outil d’information et d’étude, on pourrait dire que ce livre, à cause de l'ingéniosité du sujet et de l'abondante con-naissance apportée aux lecteurs curieux mais surtout chrétiens, projette une grande lumière sur les réalités du pentecôtisme, du

vaudou en général et du vaudou haïtien en particulier. Il aurait pu être titré : « l’œil ouvert sur les différents mystères du monde spiri-tuel ». Il con-stitue donc une pièce maî-tresse dans la bibliothèque ecclésiastique pour dissiper les ténèbres régnant dans

la chrétienté du vingt et unième siècle.

Dans ce parallélisme, j’ai dû remonter aux sources du pentecôtisme et du vaudou pour établir la différence d'origine et de destinée qu'ils présentent. Ils ne fonctionnent pas de la même façon ni n'aboutissent pas à un résultat identique.

2 – Dieu parle et agit encore aujourd’hui. – Une autobiographie

Je me trouvais aux prises avec une crise identitaire, une sorte d’ambivalence qui me ti-raillait entre la religion tradition-nelle de mes grands-parents et la religion catholique. L’éducation morale et religieuse qu’on m’inculquait à l’école fi nissait par l’emporter et développer en moi une préférence sans équi-voque pour l’Église catholique. Me voilà alors toute jeune, ran-gée du côté des prêtres et des re-ligieuses au service de la paroisse de mon village natale et animée d’un fanatisme classique, mais incontestable.

Cependant, diraient les prophètes Jérémie et Ésaïe: «l’Éternel m’avait appelée dès ma naissance, Il m’avait nom-mée dès ma sortie des entrailles maternelles».

De gauche à droite: Rishma Peera, Louise Sauvé Dubois et Martine Duviella

Louis Evrard Mulumba M’Pela

Alain Kabeya

Marlène Thélusma Rémy

Suite de la Une

du Jazz sud-africain, Tandie Klaasen, l’une des rares voix à perpétuer le son classique né à Soweto, le ghetto noir sud-africain. Lorraine est surtout le fruit de plusieurs infl uences des géants des années 50 et 60 tels que Myriam Make-ba, Dolly Rathebe, Dorothy Masuka, Sophie Mgcina et autre Busi Mlongo qui ont été des proches de sa mère.

Établie à Montréal depuis plus de 20 ans, la culture musicale de Lor-raine Klaasen s’est enrichie de sources diverses : congolaise, haïtienne, cara-ïbéenne et même québécoise. Elle écrit ses chansons, les exécute sur scène et

danse frénétiquement, une artiste com-plète qui a convaincu en Europe, en Afrique et dans les Caraïbes où elle se produit dans plusieurs spectacles popu-laires. Les nombreux mélomanes ont réclamé son retour à Afro fest en juillet 2010.

Fojeba, la fi gure modeste du pay-sage musical franco-ontarien a conduit son groupe sur le podium du festival le dimanche 12 juillet avec son nouveau tube, « à la queue leu leu ». L’artiste d’origine camerounaise puise avec tal-ent dans le folklore et la tradition en touchant au pop et au jazz dans un mixage atypique. Pour certains, la mu-sique de Fojba n’est pas « camerounaise

», on y retrouve pas le « makossa » ou la frénésie du « bikoutsi ». Le chan-teur, qui se veut sans frontières, com-pose et joue des chansons, aussi bien en français qu’en bamiléké, sa langue d’origine ou en lingala, la langue la plus pratiquée dans la musique congolaise. « Tolingana », c’est le titre d’une de ses chansons en lingala qui signifi e « aimons-nous ».

D’autres artistes ont été à la hau-teur des livrables exceptionnels, c’est le cas de Oumou Sangaré (Mali), Achilla Orru (Ouganda), Umurisho, la troupe des tambourinaire du Burundi et la con-golaise Fayila Boendi.

Rendez-vous Afro fest, 2010.

La politique d'admission d'un conseil devrait fournir les éléments d'information précisés ci-après. (Voir l'annexe pour les extraits des textes législatifs pertinents).

Admission des élèves d'âge scolaire

La politique d'admission devrait préciser l'obligation du conseil d'accueillir les élèves âgés de 6 à 21 ans, l'obligation de l'élève de fréquenter l'école jusqu'à l'âge de 18 ans et l'obligation des parents de veiller à ce que leur enfant fréquente l'école à moins qu'il n'en soit légalement excusé.

En vue de faire connaître les programmes et les services offerts à la petite enfance dans les écoles de langue française, le conseil scolaire peut fournir des informations sur l'âge d'admission à la maternelle et au jardin d'enfants.

Admission des « titulaires des droits liés au français »

La politique d'admission devrait préciser les droits à l'instruction dans la langue de la minorité conférés par l'article 23 de la Charte et indiquer la défi ni-tion de « titulaire des droits liés au français » – aussi appelé ayant droit – telle qu'elle fi gure dans la Loi sur l'éducation de l'Ontario. Un titulaire des droits liés au français est, en gros, une personne qui répond à un des critères suivants :

tout citoyen canadien dont la première langue apprise et encore comprise est la langue fran-çaise;

tout citoyen canadien qui a reçu au Canada son instruction au niveau primaire en français;

tout citoyen canadien dont un enfant a reçu ou reçoit son instruction au niveau primaire ou secondaire en français au Canada.

Pour le texte législatif com-plet, voir les extraits de la Charte et de la Loi sur l'éducation en an-nexe.

La politique d'admission devrait aussi indiquer l'obligation pour le conseil d'admettre et d'accueillir dans ses écoles l'enfant d'une personne qui a droit à l'instruction en langue française ou l'élève – s'il est majeur – qui y a droit et qui réside dans le territoire du conseil.

Les conseils peuvent ajouter à leur politique d'admission toute autre information souhaitable et nécessaire, compte tenu des réali-tés et des contextes de leurs com-

munautés.

Admission par un comité d'admission

La politique d'admission d'un conseil devrait préciser que tout enfant de parents qui ne peuvent pas être considérés comme ayants droit à l'éducation en langue française aux termes de l'article 23 de la Charte peut être admis par un comité d'admission qui, comme le prescrit l'article 293 de

la Loi sur l'éducation, est composé de la directrice ou du directeur de l'école, d'une enseignante ou d'un enseignant et d'une agente ou d'un agent de supervision. L'admission d'un élève par ce comité se fait à la majorité des voix.

La décision d'accorder ou de refuser une admission à l'école de langue française par le comité d'admission est d'une importance capitale dans le cheminement d'un élève, puisque cette décision déter-mine si une personne, ses frères, ses sœurs et ses descendants jouiront du statut d'ayant droit ou non. Il est donc essentiel de décrire avec précision dans la politique d'admission la marche à suivre pour la soumission de demandes d'admission, le traitement qui en est fait et la communication de la décision par le comité d'admission.

Les modalités régissant le fonctionnement du comité d'admission sont précisées dans la section suivante (p. 6 et 7). Toute-fois, il est recommandé aux con-seils de prévoir une procédure pour les cas exceptionnels suivants afi n que de telles demandes soient trai-tées plus rapidement :

Les parents et l'élève adulte d'expression française issus de l'immigration et qui ne se qualifi ent pas comme ayants droit à l'éducation en langue française aux termes de la Charte canadienne des droits et libertés Cette clientèle issue de la francophonie mondiale est en augmentation dans les écoles de langue française et

contribue à la vitalité de ces écoles. Dans certains cas, ces élèves ne parlent pas l'anglais mais se voient refuser l'accès à l'école de langue française.

Un enfant dont les grands-parents étaient des ayants droit à l'éducation en langue fran-çaise Un des objectifs de l'article 23 de la Charte est la réparation des préjudices passés. Plusieurs générations de francophones en Ontario ou ailleurs au Canada n'ont

pas pu avoir accès à l'éducation en langue française. Dans certains cas, ce manque d'accès a eu pour résultat l'assimilation de familles francophones et la perte de droits constitutionnels. Dans ces situa-tions, les conseils pourraient tenir compte du statut d'ayant droit des grands-parents de l'enfant pour qui est présentée une demande d'admission.

Un enfant issu de l'immigration dont les parents ne parlent ni français, ni anglais (allo-phone) Étant donné que le français et l'anglais ont en Ontario un statut d'égalité en matière d'éducation, les conseils scolaires pourraient admettre l'enfant d'une personne néo-canadienne dont la langue pre-mière n'est ni l'anglais ni le français et qui est tenue par la loi de veiller à ce que son enfant fréquente l'école à moins qu'il en soit légalement excusé. Pour accélérer la procédure d'admission dans de pareils cas, le comité d'admission pourrait, par exemple, examiner la demande et les documents à l'appui, et décider de ne pas avoir d'entrevue avec l'élève ni sa famille ou encore de le faire par audioconférence ou vidéo-conférence plutôt qu'en personne.

Modalités de fonctionnement du comité d'admission

Vu le rôle déterminant du co-mité d'admission et le caractère dis-crétionnaire de ses décisions, il est important que le conseil en établisse

les modalités de fonctionnement pour s'assurer de l'uniformité des pratiques dans toutes ses écoles. Ces modalités régiront l'admission de tous les élèves qui ne sont pas des ayants droit, à moins qu'une démarche d'exception ne soit pré-vue comme indiqué ci-dessus.

Dans sa politique d'admission, le conseil devrait préciser comme suit les paramètres régissant la soumission d'une demande, son traitement et la communication au

demandeur de la dé-cision prise par le co-mité.

Soumission d'une demande d'admission

La politique d'admission devrait préciser les modalités à suivre pour soumettre une demande ainsi que la documentation req-uise. Toute demande devrait être présentée par écrit par les parents

ou l'élève lui-même s'il est majeur et remise à la direction de l'école où l'admission est sollicitée. Les docu-ments nécessaires pour la demande peuvent comprendre :

une attestation de l'âge de l'élève;

une attestation du lieu de résidence de l'élève ou des parents;

le dossier scolaire de l'élève;

le carnet d'immunisation de l'élève;

tout autre document utile au traitement de la demande, com-me un questionnaire sur l'usage du français à la maison et sur les langues parlées et écrites par les parents.

La politique d'admission devrait aussi prévoir une procé-dure de substitution advenant l'impossibilité de produire les docu-ments requis. Dans ce cas, le con-seil pourrait exiger des parents ou de l'élève majeur une déclaration solennelle ou une déclaration faite sous serment concernant les ren-seignements requis et expliquant pourquoi ces documents ne sont pas disponibles.

Traitement d'une demande d'admission

La politique d'admission devrait clairement expliquer le processus de traitement d'une de-mande d'admission et, entre autres, les points suivants :

les critères, y compris la

pondération appliquée servant à déterminer si l'élève peut être ad-mis, par exemple :

le niveau de français de l'élève;

l'intérêt de l'élève à ap-prendre le français;

le niveau d'utilisation du français et des aspects de la culture francophone dans le foyer familial;

l'importance qu'accordent les parents de l'élève à la langue et à la culture de la communauté fran-cophone;

l'engagement des parents dans le cheminement scolaire de l'élève en français au sein d'un con-seil et d'une école dont la langue de fonctionnement et d'administration est le français;

le but, la teneur et le déroulement de l'entrevue

les délais impartis au co-mité d'admission pour traiter une demande et rendre sa décision (par exemple cinq jours ouvrables entre l'entrevue et la communication de la décision seraient un délai raison-nable);

la compétence exclusive du comité d'admission (c'est-à-dire son pouvoir décisionnel discré-tionnaire) sur la décision d'admettre ou non un élève.

Communication de la décision concernant la demande d'admission

La politique d'admission devrait préciser que :

le comité d'admission doit par souci de transparence docu-menter sa décision et assurer la di-sponibilité de la documentation s'y rapportant.

le comité peut communi-quer verbalement sa décision aux parents ayant soumis une demande d'admission et une confi rmation écrite doit être envoyée. Cet avis de confi rmation devrait préciser, le cas échéant, les motifs du refus.

Certains conseils peuvent souhaiter se doter d'un processus de réévaluation des décisions prises. Dans ce cas, il est important que ce processus soit clairement expliqué dans la politique d'admission au cas où les parents désirent s'en prévaloir.

Mise en œvre de la politique d'admission

On incite les conseils sco-laires à prévoir une procédure pour s'assurer que leur politique d'admission est comprise et mise en œuvre dans chaque communauté scolaire qu'ils desservent.

VOLUME 2 • NO 1 • JULY 2009

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La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

ÉDUCATION

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Informations sur la politique d’admission

Kathleen Wynne, minister de l’Éduction et Madeleine Meilleur, ministre des Services sociaux communautaires

Par Jean-Baptiste Mubalutila Mbizi

Michael Jackson, le Noir « blanchi », icône de la communauté mondiale, a tiré sa révérence le jeudi 25 juin 2009. Du coup, on a balayé d’un revers de la main les scandales et son prétendu pen-chant vers une sous-humanisation des Noirs. Toutefois, les stars et les divas présentent ce phénomène d’être entou-rées jusqu’à la fi n de leur vie, et même au-delà, d’un anneau - comme celui qui rend si remarquable le grand Saturne de ragots - de jalousies, de calomnies, en somme de fascination!

Ses talents ont fait tomber les murs des préjugés caractéristiques de la société américaine, bien avant Tiger Woods (star du golf mondial), Oprah Winfrey (animatrice vedette des medias) et bien avant Barack Obama.

D’abord vedette musicale de la communauté afro-américaine, Michael Jackson a par la suite crevé le plafond en sautant pieds joints dans une industrie musicale tenue par les Blancs.

Très tôt, Michael Jackson fait ses premiers pas dans un groupe soul noir, les Jackson Five. Ils vont bénéfi cier de l’énorme contribution de Motown, le premier producteur de musique noire. A

14 ans, le fi lm Ben, de Phil Karlson, l’un des premiers de la veine des « black movies » est habillé par la voix de cet adolescent hors pair. Ces « black movies » composés d’acteurs afro-américains et de musique soul allaient faire tâche d`huile dans cette

société américaine où il était diffi cile de se frayer un chemin dans le business.

Comme pour emboiter le pas à Frantz Fanon qui avait dit que l’objectif du Noir est de ressembler au Blanc, Mi-chael Jackson est tombé dans le panneau. En décidant de devenir un chanteur solo, il va progressivement changer de teint. En le poussant de quitter Motown pour le grand plaisir de CBS, du côté de la « big industry » exclusivement blanche à l’époque, le producteur Rony Alexenburg a indirectement infl uencé Michael Jack-son à se « blanchir ».

Cette nouvelle identité, post-ra-

ciale, ou non raciale n’a pas entamé sa célébrité au sein de la communauté afro-américaine, comme le souligne Black or White, le titre d’une de ses chansons. 750.000.000 d’albums vendus, tel est le record de ce Noir, descendant d’esclaves. Toutefois, il appartient aussi au patri-moine noir, humilié, maltraité, rejeté.

Michael Jackson, dans « Remem-

ber The Time » avec Eddy Murphy, confi r-mait que l’Egypte antique était complète-ment noire. En plus de ses performances artistiques, Michael Jackson était sensible aux souffrances de plus d’uns. Son sou-tien aux œuvres caritatives est une illus-tration évidente. En 1985, Michael Jack-son et Lionel Richie ont écrit la chanson « We Are The Word » pour répondre aux besoins pressants de l’Afrique meurtrie par la faim, notamment en Éthiopie. En 1992, Michael Jackson crée la Fonda-tion « Heal The Word » pour porter as-sistance et aide aux enfants désavanta-gés; lutter contre la faim, la drogue, les abus d’alcool et la maltraitance infantile dans le monde. En 1995, il lance sur le marche « History : Past, Present and Fu-ture » et réserve le titre « Earth Songs » à la lutte pour l’environnement, la nature et la biodiversité.

Comme quoi, sa vie et son histoire sont marquées à jamais.

J.-B.M.M.

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La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

ÉDUCATION

Par Jean Marcel Ndumbi

De nos jours, il n’est un se-cret pour personnes que les jeunes, à différents âges, sont tous «bran-chés». Tous les jeunes, ont accès facilement à l’Internet et utilisent d’autres gadgets sans en être in-quiétés. Mais, profi tant de toute cette évolution des TIC, les jeunes en abusent parfois, bon nombre

d’études relèvent que «34 pour cent des élèves du secondaire signalent avoir été intimidés durant l’année scolaire en cours. Parmi ceux-ci, 27 pour cent disent avoir été intimidés via Internet» (1)

Que faire devant ces chiffres effrayants dus à la cyberintimida-tion? La cyberintimidation est une intimidation par Internet ou par téléphone cellulaire. Jusqu’où vont les responsabilités des enseignants ou de la direction face à la cyberin-timidation? Quels peuvent être les moyens et les conseils afi n de faire face à la prévention auprès des élèves et des parents pour enrayer ou réduire la cyberintimidation ? Telles sont les questions qui feront l’objet de cette réfl exion.

Partant de mon expéri-ence d’enseignant, différents pro-grammes sont mis en place pour contrer l’intimidation dans les milieux scolaires, mais la plupart d’écoles n’ont pas un programme bien défi ni pour contrer la cyber-intimidation dans les écoles. Or, cette pratique est de plus en plus croissante et fait tacitement des nombreuses victimes innocentes, justement par manque de bonne information.

Il est très diffi cile de connaî-

tre la cyberintimidation si on ne fréquente pas régulièrement l’école. C’est dire que la plupart des cas de la cyberintimidation prennent comme source ou origine l’école. L’enseignant est-il suffi samment armé d’outils extra pédagogiques pour découvrir ces subtils cas de cyberintimidation?

Selon le Réseau Éducation-Médias, «il existe différentes formes de cyberintimidation. Parfois, il

s’agit d’insultes ou de menaces directement envoyées à la victime par courriel ou messagerie instan-tanée. Les jeunes peuvent aussi faire circuler des commentaires haineux visant une personne en particulier par le biais du courriel et des messageries instantanées ou en les affi chant sur de sites Web.» Il est mentionné encore que de plus en plus, les jeunes sont victimes d’intimidation par le biais de mes-sages textes envoyés sur leur cel-lulaire. Comme indiqué plus loin, ce type de téléphone échappe complètement à la surveillance des adultes contrairement aux or-dinateurs installés dans un endroit passant à la maison, à l’école ou à la bibliothèque, les cellulaires sont totalement personnels, privés, tou-jours connectés et accessibles. (2)

{(1) et (2) Sondage Jeunes Canadiens dans un monde bran-ché, Réseau Éducation-Médias, tiré du site : http://www.media-awaness.ca/français/ressources/projets_spéciaux/toile_ressources/Co}

1. Quelles peuvent être alors les responsabilités de l’école ou de la direction face à la cyber-intimidation?

Toutes les ressources que j’ai consultées dans le cadre de ce travail concordent dans le même sens pour soutenir que «la cyber-intimidation est l’affaire de tout le monde et la meilleure réponse est dans l’action et la prévention.» De manière générale, la direction de l’école devrait :

• Intégrer dans son pro-gramme des activités reliées à l’anti-cyberintimidation.

• Inviter un agent de la police locale pour parler aux élèves de ce sujet.

• Faire prendre conscience de la gravité du harcèlement en ligne aux enseignants, élèves et parents.

• Modifi er la politique anti-intimidation d’Internet de l’école ou du Conseil scolaire de manière à y ajouter le harcèlement par In-ternet et par téléphone cellulaire. De sérieuses sanctions devraient être prévues pour tous les contrev-enants.

• Mettre à jour la politique d’utilisation d’Internet de l’école ou du Conseil scolaire pour y interdire spécifi quement l’intimidation en ligne. (3)

2. Quant aux parents, «même s’il est presque impos-sible de protéger votre ordina-teur contre toute épreuve, vous pouvez vous prémunir contres les cyberattaques et protéger vos renseignements personnels» en prenant des précautions ci-après qui seront bénéfi ques pour les en-fants. Les parents devraient, pour prévenir contre la cyberintimida-tion :

• S’impliquer et être vigilants:• La plupart des parents

n’ont pas la maîtrise de l’ordinateur et de l’Internet. Ils devraient plutôt se renseigner le mieux possible au sujet de l’Internet et sur l’utilisation qu’en font les enfants à la maison. Discutez avec eux des sites qu’ils fréquentent et des activités qu’ils pratiquent en ligne. D’être au cou-rant de ce qu’ils affi chent sur des sites Web ou sur leurs propres pag-es personnelles.

• Encourager les enfants à venir les voir si chaque fois que quelqu’un dit ou fait quelque chose en ligne qui les effraie ou les met mal à l’aise. Si cela arrive, que les parents restent calmes, ouverts et compréhensifs. Si par hasard un parent «s’explose», les enfants n’oseront plus de demander de

l’aide quand ils en auront besoin.• Encourager les enfants à se

donner un code moral personnel et à choisir de se comporter éthique-ment en ligne, c’est-à-dire :

{(3) Trucs techniques pour les parents, tiré du site Web : http://internet101.ca/fr/techtips.php}

• Leur parler de ce qu’est une utilisation responsable de l’Internet.

• Leur enseigner à ne rien faire en ligne qu’ils ne soient pas prêts à montrer au monde entier et particulièrement au parent.

• Établir, en collabora-tion avec les enfants une entente d’utilisation d’Internet et s’assurer qu’elle contienne des règles claires concernant l’éthique sur Internet. A ce sujet précis, les recherches menées par le Réseau Éducation-Médias montrent que lorsque les parents établissent des règles pré-cises à l’encontre de certaines ac-tivités, les jeunes sont beaucoup moins portés à s’y livrer. (4)

• Réagir rapidement quand votre enfant est victime d’intimidation en ligne

• Être attentifs aux signes de détresse révélateurs d’une pos-sible intimidation : par exemple. Aller à l’école à contrecoeur ou re-fuser d’utiliser un ordinateur.

• Si le coupable est un ca-marade d’école, aller voir la direc-tion de l’établissement et lui de-mander de vous aider à régler le problème.

• Rapporter tout cas de harcèlement en ligne ou de men-aces physiques à la police.

• Si l’intimidation se fait par l’intermédiaire d’un téléphone cel-lulaire, le signaler à votre fournis-seur de services téléphoniques et changer de numéro si la situation ne s’améliore pas. (5)

3. Ce que les jeunes peuvent faire

Comme le soutient le Réseau Éducation-Médias, nous pouvons affi rmer sans nous contredire que «les cas d’intimidation ont gé-néralement lieu loin du regard des adultes. Il est important d’apprendre aux jeunes à se protéger sur Inter-

net et à réagir quand leurs cama-rades se livrent au harcèlement en ligne» Ceci est très important dans la mesure où les premiers respons-ables à dénoncer les cas de cyber-intimidation sont les jeunes eux-mêmes, raison pour laquelle, la campagne de vulgarisation des élé-ments que donnent les auteurs du Réseau Éducation-Médias à ce su-jet valent son pesant d’or. Ce qu’ils proposent, entre autres, ce sont les grandes lignes de conduite à suivre par les enfants et les adolescents :

• Protéger leurs coordon-nées personnelles et ne pas donner le numéro de téléphone cellulaire et adresse de messagerie instantanée ou de courriel à des personnes qu’ils ne connaissent pas.

• Prendre les mesures suiv-antes en cas d’intimidation en ligne:

• prévenir un adulte fi able : enseignant, parent, frère ou sœur aînée, grand-parent ou travailleuse ou travailleur social.

• quitter immédiatement l’environnement où l’activité en ligne où a eu lieu l’intimidation (bavardoir, jeux, forum, messagerie instantanée, etc.)

{(4) et (5) Tiré du site Web Réseau Éducation-Médias: http://www.media-awaness.ca/français/ressources/projets_spéciaux/toile_ressources/Co}

• bloquer les messages de courriel ou de messagerie instan-tanée de la personne qui les harcèle constamment. Ne pas y répondre.

• alerter également la police, quand l’intimidation inclut des menaces physiques.

• Réagir quand les cama-rades se livrent à la cyberintimida-tion et protester chaque fois qu’on est témoin d’une attitude en ligne agressive envers les autres. La plu-part des jeunes sont plus sensibles à la critique quand elle provient de leurs camarades plutôt que de leurs parents.

Somme toute, le phénomène de la cyberintimidation est un fl éau qui guette à tout moment les jeunes, il concerne toute la communauté. Les efforts pour prévenir la cyber-intimidation doivent être la préoc-cupation de tout le monde. La mise en place des stratégies énumérées dans cette réfl exion reste, tant soit peu, une voie de sortie ou mieux, un moyen effi cace de la prévention de la cyberintimidation.

Les jeunes et la Cyberintimidation

Michael Joseph Jackson, une vie, une histoire

Jean-Baptiste Mubalutila Mbizi

Suite de la Une

Désignée au poste de vice-présidente associée à l’enseignement dans le Centre-Sud-Ouest, Diane Dubois est d’abord une élite forgée par l’implication communautaire et le bénévolat dans une région qu’elle connaît de fond en comble. Une preuve que le bénévolat est aussi une valeur qui peut conduire à une réussite pro-fessionnelle et sociale insoupçon-née. Qui est-elle exactement?

Propos reccueillis par Eddy Lukuna

Diane est une franco-ontari-enne de longue date, j’ai été élevé à Welland, j’ai fréquenté les écoles francophones de Welland. En-suite, je suis allée à l’Université de Guelph pour étudier la biologie de l’environnement qui était sous un Baccalauréat en Agriculture. Donc, j’ai rencontré plusieurs fermiers et j’en ai marié un et j’ai abouti sur une ferme dans le comté d’Elgin qui est dans le Sud de London. Il fallait alors me trouver un emploi. Et là, j’ai travaillé pour Agriculture Canada, en recherche, pendant plusieurs années jusqu’à la nais-sance de mon deuxième fi ls et je ne pouvais pas trouver de garderie francophone dans le temps, donc j’ai quitté la fonction publique pour commencer une entreprise à la maison.

Je suis devenue une analyste de semence et j’ai commencé un laboratoire de germination pour pouvoir être à la maison et élever mes trois garçons. Cela m’a permis aussi de m’impliquer dans la com-munauté francophone et de deve-nir bénévole. C’est quand mon plus vieux avait 3-4 ans que j’ai réalisé qu’il n’y avait pas d’école franco-phone ici dans le comté d’Elgin, je me suis demandée ce que j’allais faire pour éduquer mes enfants en français ? Ce qui m’à forcée de prendre position et de m’impliquer un peu politiquement pour com-mencer à avoir des services en français dans la région de London.

C’était dans les années 1984-1985 et donc je suis devenue membre de l’ACFO London-Sarnia qui était un organisme très jeune dans le temps qui a commencé en 1981 donc moi je me suis impliquée. J’ai créé un poste pour les Francophones du comté d’Elgin au sein du conseil d’administration de l’ACFO et c’est comme ça que tout mon cheminement de bénévolat a commencé. J’ai réussi à avoir le transport des étudiants

francophones du comté d’Elgin aux écoles francophones de London. Et de là je me suis impliquée dans d’autres dossiers dont la mise sur pied du centre scolaire communautaire de London. Donc, j’ai travaillé 10 ans comme bénévole, du premier comité de mise en œuvre jusqu’à l’ouverture offi cielle. C’est là qu’on s’est aperçu que pour négocier au nom du centre scolaire communautaire, il fallait avoir un organisme communautaire. C’est ainsi que j’ai été la présidente-fondatrice du centre communautaire régional de London qui devenait l’organisme qui pouvait négocier. Pendant tout ce temps, quand on demandait à mes enfants à l’école : que fait votre mère, ils répondaient : avoir des réunions ! Et pour ma profession, ils disaient : maman va aux réunions. Donc, plusieurs années de bénévolat qui a fait que j’ai eu un cheminement complètement différent de ma formation professionnel, qui m’a amenée dans le domaine de développement communautaire et fi nalement grâce à cette implication bénévole, j’ai accepté un poste comme directrice des services linguistiques pour les Jeux d’été du Canada qui était à London pour 2 ans.

Donc là, c’était encore tout un cheminement qui m’a donné beaucoup d’expériences de gestion

dans un événement d’envergure assez grand. Quand les Jeux d’été du Canada étaient terminés, on m’a approchée, Patrimoine canadien qui avait besoin d’une agente pour le développement communautaire. Alors, tout le travail de bénévolat que j’avais fait et qui m’avait per-mis d’établir des liens avec tous les groupes communautaires, a fait que j’ai eu le poste à Patrimoine canadien.

C’est là aussi que Boréal a dé-cidé d’accepter le défi du ministère pour reprendre le dossier du Collège des Grands Lacs dans le Sud. Étant donné que j’avais été aussi impli-quée dans le collectif du Sud pour l’obtention d’un collège je me suis impliquée dans le premier comité consultatif de Boréal et quand le poste de direction du Centre Sud-Ouest a été affi ché eh bien c’était quelque chose qui m’intéressait. Donc vous voyez, c’est vraiment l’importance d’une implication communautaire et du bénévolat qui peut offrir toute une formation professionnelle aussi, qui peut en-courager et diriger les gens dans

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Eddy Lukuna

TEMOIGNAGE CHOC : Diane Dubois

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La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

Par Eddy Lukuna

Depuis plus de 20 ans, Afro fest attire des résidents de Toronto qui viennent nombreux savourer les spectacles en plein air, prendre le bain de soleil lorsque dame plu-ie fait grâce et aussi, goûter aux sauces et grillades, spécialités an-tillaises, jamaïcaine, éthiopiennes et congolaises.

Mais la bouffe et le breuvage n’arrêtent pas le désir de s’informer que suscitent les or-ganismes présents sur le site pour sensibiliser et éduquer la popula-tion. Le focus sur les tendances et les fl éaux du temps moderne ne sont pourtant pas relegués au sec-ond plan.

Dès l’arrivée, on aperçoit im-médiatement le kiosque de Boréal et ses deux agents de promo-tion, Franklin Leukam et Narcisse Wandji, qui sont de toutes les ac-tivités communautaires pour as-surer la visibilité de l’institution francophone et rappeler aux je-unes en quête d’avenir et aux adultes en quête d’une nouvelle carrière, que Boréal est le tremplin adapté qui mène aux débouchés et à la stabilité dans la vie. Une perspective que les immigrants re-cherchent constamment pour un nouveau départ dans la société d’accueil.

Dans une allée très acha-landée, le panneau de l’African in Partnership Against Aids-APAA est à peine visible dans la foule. La directrice de l’organisme, Fanta Ongoiba et la coordinatrice com-munautaire francophone Anna Laziri, assistées par Marie Claire Kaboteshi, à titre de bénévole, se sont déployées sur le site pour in-former le public, le sensibiliser et le prévenir que le virus VIH/Sida est toujours aussi devastateur dans la communauté africaine et que des actions doivent être enga-gées pour éviter la catastrophe qui guette les imprudents. À leur côté, Chantal Mukandoli, une femme d’origine rwandaise atteinte du virus après un viol collectif durant le génocide d’avril 1994, avait ac-cepté de discuter de sa situation en « live et sans tabou » non seule-ment à titre préventif mais aussi et surtout, pour en fi nir avec la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH/Sida ou tout simplement avec le sida. Le témoignage poignant de Mukandoli a déjà été publié dans La Tribune de Toronto, édition de février, 2009. À l’occasion d’Afro fest, ce récit touchant a été reédité pour l’information du public.

Plusieurs autres organismes à but non lucratif, tel que Oasis Centre des femmes, avaient monté des kiosques pour informer, sen-sibiliser et éduquer les nombreux visiteurs qui arpentaient les allées de Queens Park. Ils semblent avoir atteint leurs objectifs.

Afro fest devient donc un carrefour pour socialiser, s’amuser mais aussi apprendre dans quelle direction orienter ses projets et comment profi ter des programmes de Boréal ou encore comment se protéger contre le VIH/Sida. Des renseignements pertinents qui font bon ménage avec les djembé en vente libre, les mets tropicaux et les breuvages venus d’ailleurs. Toute une découverte.

Le kiosque de African in Partnership Against Aids – APAA

Le kiosque du Collège Boréal

Le danseur du groupe Fojeba

Le chanteur Fojeba

Kwessi Selassie Le public en furie

COMMUNAUTÉ

Diane Dubois dans son bureau à Toronto

Afro fest, pour s’amuser, sensibiliser et éduquer

Le nouveau Centre Commu-nautaire Multiservices de Scarbor-ough a ouvert ses portes au public le 17 juin passé. Les initiateurs de l’événement, Marlène Thé-lusma Rémy et Placide Kayembe ont saisi l’occasion pour annon-cer la naissance du Consortium « HAÏTI-AFRIQUE » / CHA qui est en place depuis février 2008 et qui comprend notamment les or-ganismes suivants : Canada Mai-son d’Accueil & Immigrants Sans Frontières (CAMAISAF), Kay Créole d’Entraide et de Services

Professionnels (KCESP) et Hai-Can Good Shepherd Education In-stitution (H-CGSEI).

Ce nouveau regroupe-ment renforce la gamme des or-ganismes communautaires qui desservent la communauté MREF dans la grande région de Toronto, particulièrement à Scarborough mais qui entend aussi mener des actions hors des frontières cana-diennes dans les différents volets du développement. Pour joindre Marlène Thélusma Rémy : (416) 832-0215

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La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

COMMUNAUTÉ

Le Consortium Haïti-Afrique prend l’envol

Une Deuxième Chance Pour Vous Commence Avec La Cité Collégiale

que:

416 964-9694

De gauche à droite: Placide Kayembe, Annick Chalifour, Marlène Thélusma Rémy et Nziku Makiadi (Collège Boréal)

Par Claude Isofa Nkanga Bokembya

La pauvreté comme facteur de susceptibilité et de vulnérabilité est probablement le facteur de risque le plus critique puisqu’il infl ue néga-tivement sur presque tous les déter-minants de la santé. La pauvreté et l’appauvrissement des populations constituent un des plus puissants prédicteurs de la genèse et de la chronicisation, de l’alourdissement et de l’augmentation de l’ensemble des problèmes de santé.

On peut défi nir la pauvreté comme étant le manque absolu ou relatif de ressources matérielles. Cependant, il est impératif de replacer la pauvreté dans le contexte plus général des facteurs qui en sont la cause, afi n d’en dégager les mesures à prendre pour la vaincre. Ainsi, pour le comité d’aide au développement (CAD) pour la réduction de la pauvreté de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), « les cinq dimensions essentielles de la pauvreté renvoient à la privation de diverses formes de capacité ». Il s’agit de la capacité économique (revenu, moyens de subsistance, travail décent); de la capacité humaine (santé, éducation); de la capacité politique (moyens d’action, droits, possibilité de s’exprimer); de la capacité socioculturelle (statut, dignité); et de la capacité défensive (insécurité, risque, vulnérabilité).

Bien que la pauvreté ne soit pas que l’apanage de quelques pop-ulations ou communautés connues, il est indéniable qu’elle frappe de manière disproportionnelle certains groupes particuliers, qui sont identi-fi és comme les plus vulnérables (qui ont plus de besoins), notamment les enfants, les femmes et les groupes minoritaires/marginalisés. Cet article porte sur un bref survol de la relation entre pauvreté et maladie chronique au sein de ces groupes spécifi ques, après avoir esquissé brièvement le lien de mariage ‘pauvreté - mala-dies chroniques’ qui semble être apparemment indissoluble. Car, les preuves abondent quant au lien fl agrant qui existe entre pauvreté et maladie chronique.

En effet, les maladies chroniques représentent une lourde charge fi nancière et peuvent précipiter les individus et les familles dans la pauvreté. Selon la Directrice Générale de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Docteur Margaret Chan, « les maladies chroniques, longtemps considérées comme l'apanage des sociétés nanties, se sont déplacées. Les pays à revenu faible ou intermédiaire sont désormais les premiers à en supporter la charge ». Et, les liens entre pauvreté et maladies chroniques sont globalement ignorés dans les programmes actuels de lutte contre la pauvreté.

En fait, la présidente de la conférence de l’Alliance pour la prévention des maladies chroniques

au Canada (APMCC) a déclaré ce qui suit : « Un enfant canadien sur six vit dans la pauvreté, tandis que l’incidence de certaines maladies chroniques comme le diabète est beaucoup plus élevée chez les Pre-mières Nations et les Inuit que dans le reste de la population ». Elle ren-chérit en ces termes : « C’est ce que nous entendons par “aider d’abord ceux qui en ont le plus besoin”. Le lien entre pauvreté et maladie chro-nique est fl agrant. Il est plus que temps d’enrayer la pauvreté chez les familles et les enfants au pays! ». Entendons, le Canada!

Pourquoi viser les plus vul-nérables, notamment les enfants, minorités visibles et femmes ?

Primo. Selon les experts de l’OCDE, ‘les enfants constituent le groupe d’âge le plus touché par la pauvreté au Canada comme aux États-Unis. Les enfants de plus en plus jeunes sont les plus touchés par ce mal. La pauvreté des enfants a augmenté au Canada au cours des 10 dernières années.’ Par ailleurs, la pauvreté a des effets particu-lièrement néfastes pour la santé de l’enfant. Les jeunes enfants sont plus vulnérables à cause du proces-sus de croissance et du développe-ment. De plus, la pauvreté vécue au cours de la petite enfance a des effets néfastes également pour la santé du futur adulte quel que soit le statut socio-économique atteint à l’âge adulte (mortalité précoce, maladie cardiovasculaire, diabète, problèmes cognitifs/santé mentale).

De même, selon une nouvelle étude de l'Université de Montréal, ‘les adolescents des quartiers pau-vres risquent quatre fois plus de se suicider que ceux des quartiers riches. Et ce, indépendamment des revenus et des aléas conjugaux de leur famille’. Aussi, la présence de problèmes de santé à la naissance ainsi que des conditions de pau-vreté au cours de la petite enfance seraient particulièrement prédic-tives de problèmes de santé à l’âge adulte. Les mécanismes sous-ja-cents à ces associations demeurent mal compris.

Toutefois, à titre d’exemples, on peut relever le rôle du stress dans la relation entre la pauvreté et la santé des enfants, en particulier en ce qui concerne l’apparition des facteurs de risque cardiovasculaire au cours de l’enfance et l’adolescence. Par ailleurs, plusieurs études confi rment également que « les enfants issus de familles de fumeurs courent plus de risques de fumer que ceux qui ne sont pas exposés à ce type de modèle adulte ». Parallèlement, il est actuellement démontré que la dépression peut ruiner toute une famille, dans la mesure où elle commence tôt entre 15 et 30 ans. Elle est plus fréquente chez la femme, qui est aussi sujette à faire une dépression du postpartum, c’est-à-dire après la naissance d’un bébé. De surcroit, les chercheurs ont constaté qu’« un attachement plus positif aux

parents parmi les jeunes de 15 ans était également lié à moins de problèmes de santé mentale comme l'anxiété, la dépression, l'inattention et les troubles de conduite». Les résultats de cette étude révèlent que la période de l'adolescence présente des défi s majeurs de développement, mais aussi de nouvelles possibilités de la relation parents-enfants et de la façon dont cette relation peut infl uencer l'adaptation dans le développement des adolescents.

Stephen Samis, président du comité directeur de l’APMCC, souligne ce qui suit : « Nous som-mes peut-être en train de condam-ner nos enfants à une espérance de vie inférieure à celle de leurs parents, ce qui ne s’est encore ja-mais vu en Amérique du Nord ». Pour fi nalement surenchérir en ces termes : « Les maladies chroniques frappent de plus en plus tôt dans la vie des gens et les pronostics pour l’avenir sont encore plus sombres (…), à moins d’agir sans perdre une minute ». D’où, réduire voire éliminer la pauvreté des enfants doit être considéré comme une question d’équité, de justice et de bon sens.

Secundo. Il est possible que les femmes et les fi lles pauvres ris-quent davantage d’être violées dans leurs activités quotidiennes que les autres; soit en rentrant seules à pied à la maison tard le soir après le travail, soit en travaillant dans les champs ou en allant ramasser du petit bois seules. Il se peut aussi que les enfants de femmes pauvres soient moins surveillés en dehors de l’école, étant donné que leurs mères doivent travailler et elles manquent de moyens de payer la garderie. Il est possible également que les enfants eux-mêmes travail-lent et soient donc exposés au ris-que d’exploitation sexuelle. Par ail-leurs, la pauvreté oblige beaucoup de femmes et de fi lles à exercer des métiers où le risque de violence sex-uelle est assez élevé; en plus de créer de pressions énormes afi n qu’elles puissent trouver ou conserver un emploi, travailler dans le commerce, et obtenir de bonnes notes si elles étudient; ce qui les expose à des actes de coercition sexuelle de la part de ceux qui peuvent promettre ces choses.

De plus, les femmes pauvres sont également plus exposées au risque de violence perpétrée par un

partenaire intime, dont la violence sexuelle est souvent une mani-festation. Ignorer cette réalité cor-respond à sacrifi er le pilier de la famille qu’est la femme, et compro-mettre ainsi le développement com-munautaire.

Tertio. Les recherches in-diquent que les personnes apparte-nant à des groupes ethnoculturels minoritaires risquent plus que celles nées au Canada de vivre dans des conditions de pauvreté, qui est probablement le facteur de risque majeur, qui infl ue négativement sur presque tous les déterminants de la santé. En plus des facteurs de risque qui ressortent des études cliniques (antécédents familiaux de dépres-sion, violence subie à l’enfance, autres troubles psychiatriques), les études épidémiologiques font sys-tématiquement état de taux plus élevés de dépression majeure chez les femmes et les jeunes adultes, chez les célibataires ou les indivi-dus jadis mariés (veufs, séparés ou divorcés) et chez les personnes à faible revenu. Si l’État a comme responsabilité le maintien de liens sociaux, il devrait se faire l’allié des personnes défavorisées et fragili-sées, pour que leur pauvreté ne se change pas en misère.

De manière générale, les hommes et les femmes ne sont pas toujours affectés au même degré par les facteurs de risque. Par exemple : état matrimonial et revenu sont plus fortement liés à la dépression chez l’homme, alors que les problèmes de santé chroniques sont les plus étroitement corrélés avec la dépression chez la femme.

En considérant des groupes spécifi ques ou populations spécial-es, on se rend davantage compte de l’impact de la maladie auprès des individus, au sein des communau-tés et des familles.

En défi nitive, l'obtention d'améliorations conséquentes de la santé dans le monde en général, au Canada particulièrement, exige à la fois l'éradication de la pauvreté et des mesures de santé publique. Les maladies chroniques présentent des conditions et des facteurs de risque communs.

Même si certains facteurs de risque comme l'âge, le sexe et notre constitution génétique sont impos-sibles à changer (non modifi ables), il est possible de modifi er beaucoup de facteurs de risque liés au com-portement, ainsi que de nombreux facteurs biologiques intermédiaires, y compris l'hypertension, l'excès de poids (obésité), l'hyperlipidémie (trop de graisses ou lipides dans le sang) et l'intolérance au glucose (diabète). Des conditions socié-tales, économiques et physiques (notamment la pauvreté) jouent sur le comportement, l'orientent et ont un effet indirect sur d'autres facteurs biologiques.

La reconnaissance de ces conditions et de ces facteurs de risque communs constitue l'assise conceptuelle d'une approche inté-grée de lutte contre les maladies chroniques.

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La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

SANTÉ ET ENVIRONNEMENT CONTE

La pauvreté comme déterminantde la santé et facteur majeur de vulnérabilitéCAS DE MALADIES CHRONIQUES ET GROUPES

MINORITAIRES AU CANADA

Savez-vous que

Les résidents de l'Ontario peuvent maintenant affi cher fi èrement l'emblème fran-co-ontarien sur les plaques d'immatriculation en français.La nouvelle plaque graphique est disponible dans les Bu-reaux d'immatriculation et de délivrance des permis de conduire, ainsi que dans les centres ServiceOntario de la province. Il en coûtera 77,75 $ pour se la procurer.

Les plaques d'immatri-culation avec le drapeau fran-co-ontarien sont disponibles depuis juin 2003 mais seule-ment avec le slogan en anglais « Yours to discover ». En mai 2008, il a été possible d'obtenir le slogan français « Tant à dé-couvrir » sur les plaques stan-dard. L'annonce d'aujourd'hui permet de combiner, sur une même plaque, le drapeau franco-ontarien et le slogan en français.

• Avec la defi nition in-clusive de “Francophone, près de 600 000 personnes fran-cophones vivent en Ontario. Hors du Québec, c'est la plus grande collectivité de langue française du Canada.

• L'obligation pour les véhicules automobiles d'avoir une plaque d'immatriculation est entrée en vigueur en 1903, conformément à la Highway Traffi c Act.

• Le slogan "KEEP IT BEAUTIFUL" a commencé en 1973. Il a été remplacé par "YOURS TO DISCOVER" en 1982.

• La plaque pour voiture particulière qui porte le slogan en français montre que le gou-vernement de l'Ontario tient à observer la Loi sur les services en français

«Tous les Ontariens ont maintenant la possibilité de montrer, sur nos routes et où qu'ils aillent, que l'Ontario est fi er de sa culture et de sa langue françaises.» Madeleine Meilleur ministre déléguée aux Affaires francophones

PARIS, 16 juil. 2009 (UPF) -Le président de l'Assemblée nation-ale du Québec, M. Yvon Vallières, a été élu président de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), pour deux ans, lors de la session de l'organisation tenue les 5 et 6 juillet à Paris. La prochaine session (36e) se tiendra à Dakar (Sénégal) au début du mois de juil-let 2010.

M. Vallières, 60 ans, qui suc-cède à la tête des parlementaires francophones à M. Guy Nzouba-Ndama, président de l'Assemblée nationale du Gabon, est député de Richmond (Parti libéral du Qué-bec).

Au cours de cette session, l'APF a également élu comme pre-mier vice-président M. Roch Marc Christian Kaboré, président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, et reconduit le sénateur fran-çais Jacques Legendre dans les fonctions de secrétaire général.

Le nouveau président des parlementaires francophones en-tend poursuivre la double mission de l'institution, à savoir le renforce-ment de son rôle politique auprès des instances de la Francophonie, notamment par ses prises de posi-

tion sur les situations de crise, et la consolidation des programmes de coopération. Au chapitre politique, la présente session a exprimé sa "très profonde préoccupation" sur la situation au Niger. A ce sujet, les parlementaires francophones ont rappelé "que la modifi cation des règles du jeu électoral, notamment quand elles sont fi xées par la Con-stitution, peu de temps avant un scrutin est une pratique condam-nable au regard des principes qui doivent régir une démocratie" et demandé à l’OIF de "prendre toute

initiative de nature à faciliter un re-tour à l’ordre constitutionnel dans ce pays".

De même, la situation en Côte d’Ivoire, en République démocra-tique du Congo, en Haïti, au Bu-rundi, au Cambodge, au Cameroun, aux Comores, en Guinée-Bissau, au Liban, en République centraf-ricaine et au Tchad, ont également été étudiées. Des résolutions ont été adoptées sur la Géorgie et le Moyen-Orient.

Au sujet de la langue et des cultures, M. Vallières a souhaité, durant son mandat, accentuer la mobilisation des parlementaires de l'espace francophone pour la mise en œuvre de la Convention sur la promotion et la protection de la di-versité des expressions culturelles, adoptée par l'UNESCO en 2005.

L'APF, créée en 1967 au Luxembourg, est l'assemblée consultative de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Elle regroupe 77 parlements d'États et de gouvernements et organisations inter-parlementaires de l'espace francophone. L'Assemblée nationale du Québec est membre à part entière de l'APF depuis 1975.

Depuis le 1er janvier 2009, pas moins de 43 professionnels et collaborateurs de presse sont ou ont été détenus dans des pays de la Francophonie, en violation des en-gagements pris par ces États à Ba-mako en novembre 2000 ("Bilans et pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l'espace francophone"). Au 30 juin 2009, pas moins de 14 de ces journalistes et responsables de publications étaient toujours privés de liberté dans dix pays de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Dans le monde, 167 journalistes sont incarcérés pour des délits liés à l'exercice de leur profession, selon RSF. Dans les frontières des 67 États adhérents à la Francophonie, l'Afrique est la première zone d'emprisonnement de journalistes avec au moins 8 d'entre eux incarcérés dans 5 États, à savoir: Cameroun (4 internés depuis septembre-octobre 2008),

Égypte (1 journaliste détenu depuis 1993), ainsi que Guinée-équatoriale, Maroc et Mauritanie où au moins un journaliste a été arrêté au cours des six premiers mois de l'année.

En outre, en République dé-mocratique du Congo, un collabo-rateur de presse est également in-carcéré depuis 18 mois.

En Asie, 4 journalistes et 2 collaborateurs sont détenus dans 3 États. Le plus ancien prisonnier a été arrêté en 1999 au Laos où deux assistants de reporters étrangers sont internés depuis six ans. Deux journalistes sont emprisonnés au Vietnam depuis 2007 et un jour-naliste a été arrêté et condamné à la prison ferme le 26 juin dernier au Cambodge, pays qui a pourtant aboli l'emprisonnement pour diffa-mation.

Enfi n, deux États du Caucase maintiennent chacun un journaliste en prison: la Géorgie depuis 2005 et l'Arménie depuis 2006.

Au cours des six premiers mois de l'année 2009, au moins 20 journalistes ont été interpellés, gardés à vue ou détenus parfois plusieurs jours à cause de leur travail d'information, à savoir: _un journaliste en France et deux en Asie (Cambodge et Thaïlande), et surtout 17 en Afrique, principalement au Niger (4) et au Congo RDC (3), en Mauritanie (2) et au Gabon (2), ainsi que dans un des pays suivants: Côte d'Ivoire, Guinée, Madagascar, Mali, Maurice et Togo.

Parmi les 20 journalistes emprisonnés avant 2009, 8 ont été remis en liberté au premier semestre de l'année en cours. Le plus ancien de ces prisonniers était détenu depuis 2007 en Côte d'Ivoire. Les sept autres avaient été interpellés en 2008: deux au Gabon et un dans chacun des États suivants: Burundi, République démocratique du Congo, Mauritanie, Sénégal et Vietnam. (NDLR. Après rectifi cation de notre dépêche du 2 juillet).Les trois collaborateurs auxiliaires de presse détenus dans l'espace francophone sont, selon RSF, Thao Moua et Pa Phue Khang, depuis le 4 juin 2003 au Laos et Davin Ntondo Nzovuang, du journal L’Interprète, depuis le 29 mars 2008 en République démocratique du Congo. L'Union internationale de la presse francophone réclame l'abolition de l'emprisonnement pour tous les journalistes interpellés dans le cadre de leur activité professionnelle dans toute la Francophonie.

UPF -

Le ministère de l'Education du Rwanda, État membre de la Franco-phonie, a annoncé l’année dernière que l'anglais remplacerait le fran-çais comme langue d'enseignement dans les écoles à partir de 2010.

"Seul le français sera ensei-gné en français", a ajouté M. The-oneste Mustindashyaka, secrétaire d'État à l'éducation primaire et sec-ondaire. La décision d'abandonner la langue française, offi cialisée par le président Paul Kagamé le 16 décembre 2008, prendra effet dès la prochaine rentrée scolaire. Pour commencer, toutes les matières sci-entifi ques seront désormais ensei-gnées en anglais.

Le Rwanda, ancienne colo-nie allemande, par la suite, pays sous-tutelle de la Belgique dans le cadre de la Société des Nations-SDN (encêtre de l’Organisation des nations unies), a adopté trois langues offi cielles : le kinyarwan-da, le français et l'anglais. Le rejet du français de l'enseignement et de l'administration, décidé en août dernier, a soulevé les critiques in-dignées de ceux qui dénoncent "un renforcement de la petite élite anglophone" de l'entourage prési-dentiel.

Membre fondateur de la

Francophonie le 20 mars 1970, à la création de l'Agence de coopéra-tion culturelle et technique (ACCT), le Rwanda a boycotté le dernier Sommet à Québec les 17-19 octo-bre dernier et a posé sa candidature à l'organisation du Commonwealth en 2009. Kigali a rompu ses rela-tions diplomatiques avec la France en novembre 2006, à la suite des poursuites judiciaires lancées con-tre le président Paul Kagame dans le cadre d'une enquête de la justice française sur l'assassinat de l'ancien président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.

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La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

FRANCOPHONIE

Le Québecois Yvon Vallières, président de l’APF

Francophonie. Journalistes emprisonnés au 30 juin 2009

Rwanda. Fin du français à l’école en 2011

Congo Brazzaville/Présidentielle

M. Yvon Vallières

Anglais unique pour les élèves rwandais

Paul Kagamé

Journalistes détenus dans des pays de l'OIF

Au terme du scrutin du 12 juillet dernier, le président congolais, Denis Sassou Nguesso a succedé à lui-même avec une victoire de 78,6 %. Ce résultat a été immédiate-ment remis en cause par la coalition des opposants politiques qui parle de plus de 90% d'abstention et de fraudes, ce que réfute le pouvoir.

Pendant que nouveau prési-dent annonce les priorités de son septennat et appelle à tourner le dos aux élections, Mathias Dzon, le candidat radical à l’élection prési-dentielle de du 12 juillet 2009 mais ayant appelé au boycott, souligne que malgré le calme constaté le 12 Juillet 2009 dans tous les départe-ments de la république du Congo, à l’exception du département du Pool, où les populations ont été déplacées manu militari de leurs villages re-spectifs pour Kinkala, l’organisation et la tenue de l’élection présiden-tielle ont été entachées de plusieurs irrégularités viciant ainsi la sincérité

des résultats obtenus dans les dif-férents bureaux de vote et procla-més par Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire.

Soucieux d’épuiser toutes les voies légales et s’appuyant sur plu-sieurs faits, il en appelle à travers sa requête, à l’annulation pure et simple par la cour constitutionnelle, du scrutin.

Denis Sassou Nguesso, le président congolais

Mathias Dzon

Suite de la Sixdes directions surprenantes ou inat-tendues dans le cheminement d’une carrière. Donc, c’est ça vraiment qui a fait que je suis, aujourd’hui, im-pliquée et rendue vice-présidente et associée au Collège Boréal.

Ce cheminement démontre une bonne maîtrise du terrain, des dossiers et de la communauté. Qu’est-ce qu’il y a eu comme défi s à relever ? On dirait que tout a été facile pour vous pendant tout ce temps ?

Oh non! Je suis vraiment mo-tivée par ma passion. J’adore ce que je fais et j’ai été aussi élevée par des parents très impliqués pour la Fran-cophonie. Mon père a beaucoup fait pour la communauté du Niagara et il a même reçu l’ordre du Canada pour son bénévolat et son implication dans la communauté francophone. Donc, il m’a transmis cette passion de voir avancer les dossiers de la Francophonie ontarienne et donc c’est toujours pour nous, non pas un pas en avant, deux pas en arri-ère, un autre pas en avant, deux pas en arrière. Mais si on regarde quand même dans les derniers 30 ans, on a fait beaucoup, on a avancé beau-coup dans la position de la com-munauté et la présence d’institution francophone dans le centre Sud-ouest est tellement importante pour nous, dans notre positionnement et dans notre épanouissement, disons. Et on est toujours en retard par rapport aux autres régions, on se compare toujours à l’Est et ensuite au Nord et il y a toujours du recul dans le Sud. Ce n’est jamais facile, c’est toujours à recommencer à se positionner. J’ai siégé sur plusieurs comités comme le « token franco-phone » mais je me dis qu’ à chaque fois on sensibilise du monde, on in-forme et on peut changer le monde aussi je l’ai vue à maintes reprises et c’est ça les petits succès quand on peut convaincre quelqu’un du bien fondé de la présence francophone dans le Centre Sud-Ouest, on est ici et ça fait longtemps qu’on est ici et qu’on n’est pas intéressé à partir. Je suis une fi lle du Sud de l’Ontario et

c’est clair. J’y ai vécu, je suis encrée sur une ferme aussi, j’ai des racines profondes et je ne suis pas intéres-sée à partir…

Quand on a été une artisane de l’implantation de l’institution comme le Collège Boré-al dans le Centre-Sud, avez-vous l’impression d’avoir atteint vos ob-jectifs de départ ?

2 : Oui ! et non ! Oui ! Je pense qu’on a fait énormément de chemin et que les gens acceptent qu’on soit ici, qu’on a raison d’être ici et qu’on a un service crédible à offrir donc de ce côté-là, je pense qu’on est arrivé là où l’on devrait être. Est-ce qu’on touche le potentiel ? Non … on touche juste la surface de ce qu’on peut faire, je pense. Et c’est la rai-son pour laquelle je continue parce que je trouve que le travail n’est pas fi ni. On a encore beaucoup de parte-nariats à développer, on a beaucoup de services à faire et on n’est pas connu comme on devrait l’être … et pourquoi ? Je ne sais pas, Eddy. Est-ce une question de marketing ? Est-ce une question de services ? C’est ça qu’il faut essayer de cibler et dans mes nouvelles fonctions, je veux vraiment travailler à Toronto pour voir pourquoi on ne peut pas vraiment prendre notre place com-me on devrait l’avoir ?

Comment cela se refl ète dans la réalité ? On voit que Boréal fait beaucoup de visibilité dans la communauté, beaucoup d’actions, beaucoup d’activités, beaucoup d’implications…

Eh bien disons que, du point de vue du gouvernement, et des bailleurs de fonds, ça se refl ète dans le nombre d’inscriptions. Donc souvent, ce n’est pas l’impact sur les personnes qui ont été touchées qu’ils veulent voir, c’est combien de personnes avez-vous inscrites au Collège et si on regarde les chif-fres, là en ce moment nous sommes rendus à 126 inscriptions à Toronto. Je pense qu’on devrait avoir facile-ment 400 parce que quand vous regardez quand même la population

francophone de Toronto qui touche les 45 à 65 mille tout dépendant des statistiques, sûrement on devrait toucher plus de Francophones ici. Donc si la cible d’inscriptions est vraiment l’élément sur lequel on est jugé donc c’est là qu’il faut essayer de travailler pour augmenter les in-scriptions. Et pour augmenter les inscriptions il faut s’assurer d’avoir les bons programmes, les bonnes installations qui attirent les gens. Il faut avoir la qualité de professeurs que nous avons, donc je pense qu’on a les livrables. Ce sont les étudiants qui faut aller convaincre de venir s’inscrire chez nous.

Est-ce que l’un des arguments pour convaincre les étudiants ne serait pas de leur démontrer qu’ils peuvent travailler, gagner leur vie et s’épanouir en français en faisant des études en français en Ontario?

D’une part absolument ! Et je suis une preuve qu’on peut le faire. Je travaille en Ontario en français, à London les gens disent depuis plu-sieurs années : « On peut faire carri-ère ». Par contre, en Ontario si le but ultime est de travailler en français, ça limite quand même le nombre ceux qui vont pouvoir le faire parce que la réalité est que nous som-mes noyés dans une mer anglo-phone. Par contre, souvent les gens préfèrent étudier en français dans leur langue première ou deuxième pour apprendre. C’est plus facile la courbe d’apprentissage est plus fac-ile dans cette langue-là pour ensuite travailler en anglais. Et c’est bien ça, c’est un service que l’on offre. Au Collège Boréal, à Toronto, des gens vont devoir aussi parler et vivre en anglais pour bien réussir profession-nellement. Vous ne pouvez pas faire autrement parce que même si vous travaillez en français et que vous ne parlez pas anglais, vous allez être quand même très limité dans vos aspirations professionnelles. Donc on s’assure d’amener cette forma-tion aussi dans la langue du milieu. Donc, on a aussi beaucoup de pro-grammes d’anglais, langue du tra-vail, qui peuvent ensuite mener à un programme post-secondaire.

Alors, en tant que vice-prési-dent, je vois qu’il y a plein de défi s que vous avez à relever pour tra-vailler sur l’augmentation des in-scriptions au Collège Boréal…

C’est ça …

Comment comptez-vous vous y prendre?

Eh bien ! j’ai plusieurs idées, entre autre, on continue à pousser le dossier du Collège Glendon pour le centre de formation post-secondaire en français et bilingue. C’est une op-tion qui pourrait attirer, je pense, la communauté des jeunes, peut-être les étudiants du post-secondaire qui cherchent une institution post-secondaire typique de la vie collé-giale. Glendon peut nous offrir ça, donc on avance dans le dossier. En-suite, en même temps, par exemple on est en train de regarder d’autres options, on veut augmenter le nom-bre de programmes. On va lancer un programme de coiffure qui est plus dans le domaine des métiers mais dont on n’a pas encore touché à Toronto. Donc, j’espère lancer le premier programme de coiffure à l’automne ou à l’hiver. Donc, cher-cher des installations accessibles, on trouve des installations au cen-tre-ville ici et surtout pour les nou-veaux arrivants qui sont installés plus au centre-ville qu’en banlieue. Donc, peut-être augmenter une of-fre d’études post-secondaires ici au centre-ville et continuer avec notre développement communautaire en travaillant avec les groupes et en répondant aux besoins qui nous sont apportés.

Comment voyez-vous le Col-lège dans les 5 prochaines années?

Pour les 5 prochaines années, on va doubler nos inscriptions. On va offrir une programmation dy-namique et continuer avec les pro-fesseurs de qualité. Et puis, on va s’assurer que Boréal a une place importante comme institution post-secondaire à Toronto.

Alors, expliquez-moi com-

ment une fi lle du Centre-Sud née et élevée à Welland et en plus, femme de fermier, n’a jamais touché ni à une tasse de café, ni à une ciga-rette?

Parce que je n’aime pas le goût du café et l’odeur de la cigarette. La santé en premier pour pouvoir avoir l’énergie de poursuivre ces dossiers avec bonne santé et passion.

Donc, durant toute la jeu-nesse, même pas une seule ciga-rette touchée ?

Jamais! Autre caractéristique que j’ai : j’adore mes trois garçons et mon mari. Ça va faire 32 ans cet été que je suis mariée. Bien que j’aie habité sur la ferme près de Timmins mais le Centre-Sud-Ouest, reste mon chez-moi. Toute ma famille aussi est établie dans la région. J’adore relever les défi s.

Quel est le message d’été que vous lancer pour le Collège Boréal à la Communauté ?

Venez nous voir, venez parler aux gens et dites-nous quels sont les programmes et services que vous aimerez voir offrir. On est à l’écoute et on va certainement y répondre.

Êtes-vous inquiète de la poussée de Cité Collégiale dans le Centre-Sud-Ouest ?

Personnellement non ! parce que cela fait 6 ans que j’œuvre pour le Collège Boréal. Je sais que c’est peut-être plus facile quand on re-garde du dehors, on se dit « nous, on peut faire mieux » mais je suis convaincue que le Collège Boréal connaît le Centre-Sud-Ouest. On a des gens qui sont du Centre-Sud-Ouest, qui sont au Collège Boréal. On est de votre milieu, on siège au Conseil d’Administration du Centre-Sud-Ouest, on a un personnel qui est engagé et qui est de chez vous. Je pense que les services et les pro-grammes qu’on a sont vraiment à l’écoute de la communauté et sont offerts par les gens de la commu-nauté.

« On investit pas dans une fi lle !» Jacques, 42 ans, qui parle ainsi n’est pas un vulgaire citoyen. Il est capitaine dans l’armée congo-laise, garnison de Kananga. Dans cette ville du centre de la RD Congo et ses environs, les fi lles sont encore traitées comme des personnes de seconde zone. « Elles sont obligées d’endosser la corvée domestique et se préparer au mariage très souvent précoce» s’énerve Maxime, un mili-tant des droits de l’homme spécialiste de l’enfance qui résumait pour nous l’état d’esprit de la majorité des gens.

Malgré le déploiement spectac-ulaire des banderoles et fournitures scolaires sur lesquelles on peut lire, « tous les enfants, fi lles et garçons à l’école », un slogan lancé par l’Unicef, beaucoup de parents pensent que les

fi lles sont bonnes pour les tâches mé-nagères. Charlotte, mère de deux fi lles et trois garçons, fait le petit commerce au marché : « Si je n’avais pas appris à mes fi lles la tenue du ménage, je ne m’en sortirais pas. Quand je rentre

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Kananga/RDC: Le fi lles restent au menage et non à l’écolePar Dieudonné Mulela Badibanga

Diane Dubois, une élite forgée par le bénévolat

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La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

FRANCOPHONIE

Suite de la Uneen Ontario. Très créative et com-municative, Jennyne Mayard fait la

promotion de son événement de fi l en aiguille, avec espoir que rien ne créera d’obstacle à sa production.

D’origine haïtienne, elle a réussi à mettre la communauté de Montréal en furie en distribuant des T-Shirts à l’effi gie du festival. Il y a eu de l’engouement autour du projet, il y a eu de l’agitation et des enchères. Le message est passé. Les groupes musicaux qui ont eu vent du fes-tival toquent déjà nombreux à sa porte et son téléphone ne dérougit plus. Les appels fusent de l’Ontario, du Québec, des Etats-Unis et même d’Haïti.

Son festival inclut la frange africaine. Un combo qui s’inscrit dans la droite ligne des productions novatrices du show bizz franco-on-tarien. Qui verrons-nous à Toronto à cette période estivale ? Jennyne ne veut pas encore dévoiler son carnet de concerts et des spectacles. Mais elle assure que 6 mois avant la date buttoir, les mélomanes sau-ront qui sera dans son assiette. Le menu est encore top secret. D’ici-là, elle noue des partenariats clé afi n de créer les conditions de succès au festival FKZO.

Le Kompa-Zouk s’annonce à Toronto

fatiguée le soir, elles ont fi ni mes tâch-es et bien servi mon mari ». Olivia, 15 ans, élève à l’institut d’études sociales et l’une des fi lles de Charlotte, « mes parents se fâchent quand mes résul-tats scolaires ne sont pas bons, ou-bliant que je n’ai pas le temps de lire mes leçons parce qu’ils m’obligent de faire la lessive, la cuisine, la vaisselle, et apprêter la nourriture pour toute la famille à temps.

Nous nous partageons ces tâch-es, ma sœur et moi, pendant que mes frères se croisent les bras parce que ce sont des garçons », déclare-t-elle, la mort dans l’âme. Rosalie Kayaya, enseignante et sociologue à la Pro-motion de la Femme rurale, Profer, une ONG catholique, explique : « Une fi lle qui échoue à cause du poids des tâches domestiques, qui est injuste-ment sujet de moqueries de la part de son entourage, et qui manque tout soutien moral, abandonne facilement l’école. Pire, les parents la contraig-nent à se marier en dépit de son l’âge

puéril ». Aussi curieux que cela puisse paraître, malgré ses galons, Jacques ne mâche pas ses mots : « Dépenser beaucoup d’argent dans les études d’une fi lle ne sert à rien. Son destin est le mariage, la soumission à son mari et la procréation. » Après une minute de silence, l’offi cier choisit de témoigner pour montrer la valeur in-trinsèque de son jugement : « Dans notre caserne, tout le monde est au courant qu’un agent avait déchiré le diplôme de sa femme parce qu’elle ne voulait pas se soumettre ».

Au Kasaï, comme partout au Congo, des églises dites de réveil qui pullulent à chaque coin de rue ne sont pas pour faciliter les choses. Selon Rosalie Kayaya, «la plupart de ces ég-lises enseignent que la femme est la servante de l’homme. Même quand ce dernier est au chômage, et s’adonne aux jeux oisifs tels que les cartes et les dames, il ne peut participer aux tâches ménagères, tout simplement parce qu’il est le chef de la femme ».

Le Bureau International Catholique pour l’enfance, BICE, écrit, dans son rapport 2007, que « beaucoup de fi lles sont délaissées, mal nourries, privées de leurs droits d’aller à l’école et de s’épanouir. Dans la

plupart des cas, des fi lles sont chargées de veiller sur leurs cadets en l’absence des parents au lieu d’être à l’école ». L’année dernière, à Ka-nanga, Sandrine, 13 ans, avait choisi de mettre fi n à sa vie. Chaque jour, son cousin, un homme de 36 ans, la réveillait à l’aube pour l’accompagner puiser de l’eau au marigot, et abu-sait d’elle jusqu’à ce qu’elle souffre d’infections urinaires, incapacité de marcher, traumatisme grave etc. San-drine, orpheline de son état, ne pou-vait rien faire parce que son bourreau la menaçait de mort au cas où elle le dénonçait, allant jusqu’à dire que c’est lui qui avait tué son père. Un soir, alors qu’elle prenait des médicaments en surdose pour se donner la mort, une dame âgée l’a surprise et l’a priée

de se confi er à elle. Le viol fait partie des sujets tabous dans cette région. Les victimes sont obligées de garder le silence jusqu’à la mort. Cela pour ne pas jeter la honte sur la famille. Même quand cette dernière est saisie, les parents jugent de l’opportunité ou non de saisir la justice. Très souvent l’affaire est réglée à l’amiable et la victime abandonnée à son triste sort.

Le BICE, la Ligue de la Zone Afrique pour la défense des droits

des enfants et des élèves, Lizadeel, et l’ONG Femme et enfant pour les droits de l’homme essaient d’aider des familles à travers des missions des bons offi ces dont l’objectif prin-cipal est la réconciliation, et la néces-sité de laisser les fi lles aller à l’école. Toujours est-il que l’Etat congolais et les médias locaux affi chent un certain laxisme qui frise la complicité. Et la fi n des malheurs des fi lles n’est pas pour bientôt.

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VOLUME 2 • NO 1 • JULY 2009

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La TribuneLa Tribunede Torontode Toronto

OUVERTURE SUR LE MONDE

Par Eric Mwamba

Dimanche 02 septembre 2007, 15 heures GMT, mon confrère béninois Eklou et moi débarquons à l'aéroport international Oliver Tambo de Johannesburg, "Jozi" pour ses habitants, en prélude à un sommet sur le journalisme d'investigation. Nous voilà perdus dans une bordée de terminaux d'un luxe à nul autre comparable sur le continent. Pendant que nous cherchons la voie conduisant vers un poste approprié pour faire estampiller nos passeports, nous rencontrons, sur un espace de moins de vingt mètres carrés, cinq passagers occidentaux confrontés au même dilemme. "Ce pays constitue un joyau dont la beauté est un démenti cinglant à tout le mal qu'on dit de l'Afrique", résonnent encore dans mes oreilles les mots anglais d’un passager ayant en mains un passeport hollandais. En 2005, l'aéroport de Johannesburg a été désigné comme le plus important d'Afrique lors des prix du tourisme mondial. Mais, ce n'est pas tout. L'Afrique du Sud est un pays qui surprend. A moins d’être venu d’une planète autre que la terre, sinon, diffi cile de rester indifférent devant tant des merveilles. A chaque voyage à Johannesburg, on assiste à des nouveaux changements !

HORIZON 2010: DE L’ARGENT A FLOT

En 2010, le pays de Man-dela va abriter la coupe du monde de football, le plus grand événe-ment sportif mondial après les jeux olympiques. Le gouvernement a investi des sommes faramineuses pour le développement des infra-structures. Des sources offi cielles parlent d’environ 17 milliards d’Euros dans la construction et modernisation de 10 stades, des aéroports, et un réseau routier et ferroviaire révolutionnaire, en per-spective de la coupe du monde. Mais, avant que l’Afrique du Sud ne remporte le diadème pour l’organisation de cet événement, le pays disposait déjà des infrastruc-tures solides et impressionnantes. Car depuis la fi n de l’apartheid, en 1993, il a la tradition des grands rendez-vous mondiaux. La Coupe du Monde de Rugby 1995, la Coupe du Monde de Criquet en 2003,

la Coupe du Monde Féminine de Golf en 2005 et 2006 et, en jan-vier 2006, la seule course dans les rues d'inauguration de la Coupe du Monde de Motos sport. Nous avons visité cinq des stades de football en grandes rénovations. Soccer City et Ellis Park à Johannesburg, Loftus Versfeld à Pretoria, le stade Royal Bafokeng à Mafi keng dans la prov-ince du Nord ouest et le Vodacom Park à Bloemfontein dans la prov-ince de Free State.

En 2010, les spécialistes esti-ment à des milliards le nombre de téléspectateurs qui regarderont le ballon rond, à plus de trois millions celui de gens qui feront le déplace-ment en Afrique du Sud et une meute des hommes et des femmes représentant la crème des médias. A Johannesburg, toutes les rénova-tions sont déductibles d’impôts."La Ville récupérera cet argent plus tard sous forme de taxes foncières, quand les immeubles auront repris de la valeur", rassure-t-on à la mai-rie.

160.000 NOUVEAUX EMPLOIS EN PERSPECTIVE

Tout a été méticuleusement étudié pour permettre au pays de tirer le maximum de dividendes économiques, même si l’ancien président, Thabo Mbeki disait, en marge du sommet de l'UA en janvier 2006 à Addis Abeba, que "je souhaite que toute l'Afrique profi te de la coupe du monde 2010". L'Afrique du Sud, en tout cas, aura profi té au maximum. Selon Grant Thornton, une société de conseil, la Coupe du Monde drainera environ 21,3 milliards de rands dans l’économie sud-africaine, générant une estimation de 12,7 milliards de rands en dépenses directes et créant environ 160.000 nouveaux emplois.

Les sociétés de construction et d'ingénierie se sont taillées une bonne part du gâteau avec plu-sieurs milliards investis dans les in-frastructures en cours de construc-tion ou de rénovation. Certes, après cet événement, le blason redoré de l'Afrique du Sud continuera à faire venir des investisseurs et des capitaux frais qui pourraient aussi profi ter aux pays environnants. Les piliers phares de l'économie de Johannesburg, véritable capitale

africaine, demeurent les banques, l'énergie et les télécommunications. Pas question des structures pirates dans ce domaine la réglementation étant très rigoureuse. En tant que résident temporaire, un collègue qui voulait envoyer un peu d’argent à sa famille via Western union s’est fait dire que « cette structure n’y est pas autorisée».

MAIS IL YA UN GRAIN DE SABLE DANS LA CHAUSSURE

Au-delà de tout le bien qu'on peut dire de ce pays, il y a comme un grain de sable dans la chaussure du pouvoir public Sudafricain. Nous étions logés à Parktonian All Suites, un des plus luxueux hô-tels de Johannesburg dans le chic quartier de Bloemfontein. Dès 19 heures, aucun taxi ni bus ne circu-lait. Ainsi, mon visiteur de Bonine, à une heure de là ne peut retourner chez lui. Pourquoi ? L'insécurité inscrit environ 50 assassinats par jour. Pendant la journée, une fl otte de taxis et bus à bord desquels toi-lettes et hôtesses, desservent plus de 84 itinéraires. Jo'burg n'est pas construite autour d'une rivière navigable. L'essentiel de transports des passagers et des marchandises, à l'intérieur comme à l'extérieur de la ville, se fait par route. La ville compte trois autoroutes conver-gentes, formant une boucle de 80 kilomètres autour d'elle. La dévia-tion N3 orientale lie Johannesburg à Durban. La déviation N1 occiden-tale lie Johannesburg à Prétoria et le Cap. La déviation N12 méridi-onale lie Johannesburg Witbank et Kimberley.

Le lendemain de notre arrivée, la presse a annoncé au titre des faits divers, un journaliste agressé et violenté dans le sang jusqu'à ce que mort s'en suive avec un visage complètement méconnaissable. Malheureusement pour le confrère, le meurtre est mis à charge des inconnus qui courent toujours les rues, selon une expression consacrée. Un cas parmi tant d'autres. Même si, au cours d'un discours télévisé, le président d’alors, Thabo Mbeki disait de manière presque rituelle, "la Coupe du Monde sera une contribution énorme, non seulement pour la croissance socio-économique de l’Afrique du Sud, mais aussi pour

le développement de la totalité du continent. » De nombreux africains parmi lesquels, Nigérians, Congolais, Ivoiriens, Camerounais, et autres qui immigrent en Afrique du Sud gagnent rapidement de l'argent mais fuient plus tard vers l'Australie et d'autres pays européens à cause de l'insécurité et même du sida. Le sexe demeure une des questions les plus banalisées, peut-être même, selon une jeune femme Sud-Africaine, " un véritable objet de plaisir à la portée des gens qui commencent à vivre dans des conditions proches de l'aisance depuis plus d'une décennie de démocratie".

Des tares qui constituent un véritable défi pour le gouverne-ment, et que Thabo Mbeki n’a pas conjuré avant de remettre le tablier. Pourtant, il disait, « En contrepar-tie de ces avantages irrempla-çables, nous devrons à la FIFA et au reste du monde du football de nous préparer correctement pour 2010 ; nous devons garantir que notre pays accueille la meilleure Coupe du Monde jamais vue ». Ja-cob Zuma a réitéré les promesses de ses prédécesseurs de conjurer le fl éau.

L'INSERTION SIGNIFICATIVE DES NOIRS DANS L'ECONOMIE, UNE REALITE

L'intégration des noirs dans l'ensemble de l'appareil sud africain aussi bien politique qu'économique est d'une évidence irréversible. Les autorités du pays, pensent, depuis la fi n de l'apartheid que « Notre pays a besoin d’une économie qui réponde aux besoins de tous nos citoyens, de notre peuple et de leurs entreprises, de façon durable" peut-on lire dans un document du Département du commerce et d'industrie. Et cela se traduit dans le vécu quotidien. Un chauffeur de voiture chargé d’assurer nos courses dès notre arrivée à Johannesburg, était très étonné quand l’un de mes collègues, lui a dit qu'il ne savait pas conduire. Selon lui, "toute personne instruite devrait disposer du minimum, entre autre autres la voiture et le logement. A fortiori un journaliste !" En Afrique du Sud des avancées signifi catives ont été réalisées depuis 1994 jusqu'à ce

jour. Même si la fracture entre riches et pauvres est toujours perceptible, les pauvres Sud-Africains n'ont rien à voir avec les pauvres d'autres pays africains. Au cours d'un dîner, un autre collègue qui en avait la gorge pleine avait fi ni par exploser : "Dans ce pays, même les fi lles balayeuses sont pétillantes d'une beauté qui ne peut laisser personne indifférent." Ce qui a provoqué l'hilarité généralisée dans le hall. Mais la promotion économique des noirs en Afrique du Sud n'est pas une simple action discriminatoire. Elle n'est pas non plus la zaïrianisation de Mobutu en 1972 ni ce qui se passe actuellement au Zimbabwe avec Mugabe. Elle ne vise pas à spolier aveuglement les blancs au profi t des noirs. Les Sud-Africains auraient-ils bien compris la leçon d'Abraham Lincoln ? Il disait "qu'on ne peut pas enrichir le pauvre en appauvrissant le riche." La méthode sud-africaine procède d'une stratégie de croissance qui vise le maillon faible d'une économie restée longtemps sous la botte d'une seule composante minoritaire de la population afi n de créer progressivement l'équilibre. Il ne s'agit pas d'une simple distribution des richesses existantes, mais plutôt d'une véritable politique de croissance individuelle et de développement d'entreprises. Les autorités du pays ont la conviction « qu'Aucune économie ne peut progresser en excluant une partie de sa population et une économie qui ne progresse pas ne peut pas intégrer tous ses citoyens de façon signifi cative". Grâce à un plan gouvernemental bien pensé avec le concours des grandes entreprises de la ville et autres investissements estimés à plusieurs milliards d'euros, les blancs qui fuyaient les quartiers huppés de Johannesburg à cause de leur ouverture aux noirs après l'apartheid, sont revenus. On assiste aujourd'hui à un métissage sans honte, style américain, entre blancs, indiens et noirs dans des cafés ou fastfoods. Aujourd'hui d'ailleurs, nous dit un journaliste Sud-Africain, "la préoccupation des gens n'est plus tellement la criminalité, mais la place dans des parkings, les bars et restaurants pour la détente la nuit".

Johannesburg, un Rayon du soleil au Cœur d’un Continent