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LA TUNISIE, LE TOURISME ET LA FORÊT

Le tourisme balnéaire a constitué un axe majeur de développement depuis le début desannées 60 et a connu un essor considérable. Le pays est en effet doté d'un littoral longde 1.300 km, bordé de plages le plus souvent sablonneuses, parfois rocheuses, quiabrite de nombreuses stations balnéaires de renommée.

L'évolution récente des tendances du tourisme international aussi bien que le marchéintérieur émergent, mais à forte croissance et qui se distingue par son caractère fami-lial, portent aujourd'hui la demande vers de nouveaux horizons culturels, naturels etécologiques.

Cette tendance a coïncidé avec les préoccupations des pouvoirs publics soucieux depréserver le patrimoine forestier national et d'en faire un outil de développement et deprogrès pour les populations riveraines.

Le domaine forestier de l'Etat s'étend sur une superficie de 970.000 hectares, soit unecouverture forestière de l'ordre de 12% de la superficie du pays, non compris la par-tie désertique, les chotts et sebkhas. L'objectif, à l'horizon 2010, est de porter cetteproportion à 15%. Pour ce faire, il importe non seulement d'intensifier l'effort dereboisement, mais également d'alléger significativement la pression exercée sur cedomaine par une population qui en dépend et qui s'élève à un million d'individus, soitle dixième de la population totale.

Sous l'impulsion du Président Zine El abidine Ben Ali, une stratégie a été mise aupoint à cette fin, qui s'appuie sur une approche intégrée, participative, prenant davan-tage en considération les conditions socio-économiques et les préoccupations despopulations concernées qui doivent être associées au choix des options à retenir et àleur mise en œuvre ; cette association est considérée comme étant le garant du déve-loppement durable des ressources forestières et des populations qui en bénéficient.

Dans un premier temps, l'effort de l'Administration a porté sur la multiplication desvillages ruraux réunissant les commodités d'une vie décente : électricité, eau couran-te, gaz butane, sur des améliorations pastorales, et sur la mise en valeur agro-forestiè-re des clairières.

Aujourd'hui, cette administration entame l'implication des populations dans la gestiondurable des ressources forestières. C'est le deuxième volet de la stratégie élaborée parla Direction générale des forêts dans cette optique. Il comprend en particulier le lan-cement d'un plan d'aménagement et d'exploitation de parcs nationaux. Et, entre 1977et 1990, huit parcs nationaux ont vu le jour à travers l'ensemble du territoire national.Caractérisé par la diversité de leurs biotopes, chacun de ces parcs est représentatif despaysages et des écosystèmes spécifiques à sa région et à son microclimat.

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L'un après l'autre, ces parcs ont été dotés chacun d'un écomusée conçu comme leprincipal outil d'éducation environnementale et comme une composante majeure dutourisme écologique dans l'enceinte des parcs.

Ultime étape vers la mise en place définitive de ce nouveau produit : l'aménagementd'infrastructures d'accueil et de gestion des parcs en coopération avec le secteurprivé et la population riveraine pour faire de ces nouvelles destinations un espace dedéveloppement des activités socio-économiques de la région par la promotion desproduits du terroir et de l'artisanat local.

Pour baliser cette voie, la Direction Générale des Forêts, en collaboration avec laGTZ (Agence allemande de coopération technique), a entrepris de mettre au pointdes circuits qui couvrent les trois principales régions du pays: Nord, Centre et Sudet qui ont les parcs nationaux pour principales haltes.

Après une première brochure consacrée à l'écotourisme dans le Nord tunisien, voiciune deuxième contribution dédiée à la région du Centre dont nous souhaitons qu'el-le inspire promoteurs, opérateurs et usagers.

Mohamed Habib HADDADMinistre de l’Agriculture et des

Ressources Hydrauliques

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LE PARC NATIONAL DE BOUKORNINE

La silhouette est caractéristique duJebel Boukornine, un cône à doublesommet - d'où son nom, qui signifie lamontagne aux deux cornes. Haut dequelque 600 mètres et pour ainsi diresurgi des flots, cette montagne domineune ample baie et fait face au promon-toire de jebel el Manar, avec lequel ilforme l'entrée du Golfe de Tunis.

Cette masse surplombe la route natio-nale n°1 reliant la capitale au centre etau sud du pays ainsi que l'étroitebande côtière sur laquelle s'est déve-loppée, depuis l'antiquité punique, unecité tour à tour appelée Nara, AquaePersianane puis Hammam-Lif, sonnom d'aujourd'hui. Ce qui expliquecette implantation humaine précoce et

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Celui-ci s'étend sur un massif montagneuxde 1.939 ha et se déploie en arc de cercleselon une orientation nord-est / sud-ouest.

Une dense végétation couvre les versantsdu massif. C'est le thuya de Berbérie quiforme l'essentiel du couvert végétal. Sonbois a, pendant l'Antiquité et à l'époquemédiévale, servi dans la construction etl'ébénisterie. Mais d'autres essences crois-sent dans le même milieu : pin d'Alep,oléastre, caroubier, chêne kermès, len-tisques et autres variétés de fleurs, dontcertaines éteintes presque partout ailleursen Afrique du Nord, tels le cyclamen dePerse et plus de 12 variétés d'orchidéessauvages. En tout, plus de 600 espècesvégétales ont été répertoriées dans ce péri-mètre.La population animale du parc se compo-se, elle, de très nombreuses variétés demammifères, reptiliens et oiseaux, tels le

permanente, c'est l'existence, au pied duBoukornine, de sources thermales exploi-tées à des fins curatives (dermatologie etrhumatismes) jusqu'à nos jours.

De par sa situation et son allure, leBoukornine a, de tout temps, exercé unascendant sur la population alentour. Sondouble sommet (576 m et 496 m) lui avalu, à l'époque punique, l'aménagement,dans le creux du col séparant les deux pics,d'un temple dédié au dieu Baal baptiséBaal Kornine ou, en phénicien, le dieu auxdeux cornes. A l'époque romaine, ce templea été reconverti en l'honneur du dieuSaturne et rebaptisé SaturnusBalcaranensis. A l'emplacement du temple,on a retrouvé les vestiges d'un autel entou-rés d'un certain nombre de stèles votives.

Mais le Boukornine n'est que le poste avancé duparc national de même nom créé en 1987.

sanglier, le chacal, le renard, la mangous-te, la genette, le lièvre, le porc épic, lachauve-souris, des rapaces, des passe-reaux, plusieurs espèces de serpents, debatraciens, etc.

Parmi les plus curieux des pensionnairesde ce parc, il faut signaler la musaraigne,le plus petit mammifère au monde, quipèse environ 2 grammes et dont la lon-gueur dépasse rarement les 4 cm. Sespetits pèsent ½ gramme à la naissance ! Ilfaut signaler aussi les survivants d'espècesqui étaient en voie d'extinction dans cemilieu, telle la gazelle de montagne, demême qu'il faut saluer la réintroductiondans ce massif d'espèces disparues depuislongtemps, tels le mouflon à manchette ou

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le cerf de Berbérie, dans un premier tempsréacclimatés dans des enclos avant d'êtrerelâchés la nature.

La route qui mène au parc s'amorce à l'en-trée de l'agglomération d'Hammam-lif etserpente à flanc de montagne parmi lesfrondaisons et les bouquets de thuya et depins. Ce parcours offre à la vue de belleséchappées tantôt en direction de la côte,tantôt sur la riche plaine de Mornag.

Au bout d'un parcours d'à peine un kilomè-tre, une aire de stationnement a été aména-gée pour l'accueil des visiteurs motorisésqui peuvent effectuer là une halte de reposou pour se restaurer, à moins que ce soitpour jouir du spectacle des laies condui-sant leurs petits vers les mares aménagéesà leur intention, ou, à l'heure du casse-croûte, se rendre auprès du gardien pourrecevoir leur ration de pain rassi.Etonnantes scènes d'animaux sauvagespour ainsi dire devenus familiers !

Comme tout parc naturel, celui-ci est pro-tégé et la circulation y est soumise à auto-risation , mais un périmètre de quelquesdizaines d'hectares est ouvert au public. Ilcomprend un circuit écologique baliséavec panneaux explicatifs sur la végétationet la faune du parc ; il comprend égalementun écomusée doté d'un centre d'accueil etd'information ainsi qu'une expositiondidactique permanente qui synthétise tou-tes les données sur le parc sur un modedynamique, vivant.

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L'écomusée a été installé sur une pla-teforme entourée d'une aire de reposqui domine la ville d'Hammam-liflaquelle s'étire en contrebas, parallè-lement au littoral. De là, la vueembrasse le Golfe de Tunis, portant le

regard au loin, sur le chapelet des stationsbalnéaires et sites archéologiques de la ban-lieue nord de la capitale : la Goulette,Carthage, Sidi Bou Saïd, etc.

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Les vicissitudes du temps et les aléas del'histoire ont mis l'ouvrage à mal. Cela aconduit à une première restauration desconduites à l'époque médiévale. Au XVII°,le système a été abandonné, C'est le débutd'un long processus de dégradation, épisodi-quement retardée par l'intervention, auXIX°siècle, d'archéologues soucieux de laconservation de ce monument.

Les vibrations engendrées par la circulationautomobile croissante ainsi que l'absenced'entretien ont accéléré la détérioration del'ouvrage. En 1996, la décision a été prise depréserver le monument et d'en faire l'axed'un "circuit de l'eau" composé de plusieursstations destinées à familiariser le publicavec l'histoire de la gestion des ressourceshydriques en Tunisie et de mettre en valeurl'importance de cet élément dans la vie éco-nomique et sociale dans le pays.

Grâce à cette initiative, les tronçons restésdebout ont été restaurés, consolidés et cer-tains aménagés pour accueillir les visiteursjusque dans le"spicus", canalisation pour l'é-coulement de l'eau en hauteur.

Parallèlement à la route nationale n°3, àenviron 16 km au sud-ouest de la capitale,se dressent les derniers tronçons de l'aque-duc romain qui transportait l'eau des sour-ces du jebel Zaghouan vers l'anciennemétropole de l'Afrique antique, Carthage,puis vers Tunis.

L'ouvrage a été mis en chantier sur ordre del'empereur Hadrien, venu en 128 en visite àCarthage où il a jugé qu'une cité d'une telleimportance ne pouvait vivre de réserves eneau de ses seules citernes. Il en a confié l'exé-cution au génie militaire de la III°. Légiond'Auguste. Le chantier comportait l'aména-gement de "nymphées", bassins de collectede l'eau avant leur évacuation par aqueducset qui ont été conçus sous forme de templesdédiés aux génies de l'eau et des conduiteselles-mêmes, des canalisations souterrainesou portées par des piles en maçonnerie quipeuvent atteindre 20m de haut ainsi que desciternes pour le stockage de l'eau.L'ensemble a donné un complexe unique aumonde.

L’AQUEDUC

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LE TEMPLE DES EAUX

Ainsi appelé parce que, érigé sous lerègne de l'empereur romain Hadrien, auIII°siècle, il a été élevé au-dessus d'abon-dantes sources et consacré aux génies del'eau.

On y accède par une route sinueuse, à lasortie nord-ouest de la localité deZaghouan. Sur 4,5 km, on grimpe à flancde montagne parmi une épaisse végétationavant de déboucher sur une esplanadeaménagée en parc péri-urbain au pied dutemple.

Certes, l'emplacement des sources a-t-ildicté le choix de l'endroit pour l'érectiond'un monument digne d'un élément aussivital que l'eau ; mais l'architecte a égale-ment su tirer le plus grand profit du cadrenaturel de ce paysage montagneux enconcevant un monument semi-circulaireadossé à un cirque montagneux qui s'élè-ve presque à la verticale au-dessus de l'é-difice et en constitue pour ainsi dire unprolongement vers le ciel..

C'est un hémicycle de 30 mètres d'ouver-ture, bordé d'une galerie à colonnade

interrompue en son milieu par une chapel-le qui accueillait l'autel consacré à la divi-nité et qui a été aménagé juste au-dessusdu captage de la source. Si la chapelle estencore en place, de la galerie, des statuesqui l'agrémentaient dans des niches, durevêtement de marbre il ne reste plusgrand'chose si ce n'est quelques lambeauxet, surtout, l'impression de majesté qui sedégage du monument.

Par contre, en contre-bas du parvis, onpeut admirer le superbe bassin en formede trèfle qui emmagasinait l'eau avant sonacheminement par conduite souterrainepuis en aqueduc vers sa destination finale: Carthage. Des fouilles menées récem-ment à la faveur de travaux d'aménage-ment du parc, qui ont mis au jour des ves-tiges antiques, ont permis de dégager, par-tiellement, deux autres nymphées (à lafois temples dédiés aux divinités de l'eauet fontaines publiques).

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LE PARC NATIONAL DE JEBELZAGHOUAN

Ce parc se développe autour du jebelZaghouan qui surplombe la ville qui lui adonné son nom et qui est elle-même lechef-lieu de la région.

Jebel Zaghouan est un imposant massifmontagneux situé à une cinquantaine dekilomètres au sud-ouest de la capitale. Ils'étend sur 9 km de long pour 3 km delarge et s'étire selon une orientation NE-SO. Ses versants, revêtus d'un superbemanteau vert, sont abrupts et entaillés deprofonds ravins. Ras el Gossa, son pointculminant, se situe à 1.295 mètres, ce quien fait l'un des sommets les plus hauts deTunisie après le jebel Châambi (1.544mètres).

De très nombreuses espèces végétalespoussent dans ce périmètre, en particulierdes variétés de pins, de chênes, de pista-chiers etc. et dont certaines sont considé-rées comme rares. On y rencontre égale-ment en abondance toutes sortes de plan-tes aromatiques : thym, romarin etc. Quantà la population animale, elle y est nom-breuse et variée : les mammifères y proli-fèrent, allant du sanglier à la mangouste enpassant par le chacal ou le chat sauvage ;les reptiliens sont représentés par toutesles espèces méditerranéennes : lézards,couleuvres, vipères etc., de même que lesoiseaux, avec la présence de rapaces envoie de disparition, tel l'aigle.

On accède au parc par une route unique,au départ de la ville de Zaghouan, en pas-sant par le Temple des eaux. Quittantcelui-ci, on s'engage dans une petite routesinueuse qui se faufile parmi la densevégétation qu'irriguent généreusementsources, pluies hivernales et fonte de nei-ges.

Par paliers, on escalade le flanc de la mon-tagne en contournant les pics, en dévalantles vals encaissés et en partant à l'assaut depentes raides. En prenant de l'altitude, ondécouvre les lacs artificiels des barragescollinaires aménagés ces dernières annéestant pour la conservation de l'eau à usageagricole que pour celle des sols menacésd'érosion, comme cela se voit par endroitssur le versant nord.

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Si le vert végétal constitue la principaletoile de fond du paysage, il est parfois lit-téralement sabré par l'ocre vif de paroisvertigineuses qui se dressent soudain audétour d'un virage. A leur pied, l'éboulisrocailleux illustre les méfaits des intempé-ries et de l'érosion.

Au fur et à mesure qu'on s'élève à flanc demontagne et au gré des virevoltes de la route, tantôt à droite, tan-

tôt à gauche, la vue s'échappe et s'élargitaux riches étendues agricoles qui entou-rent Zaghouan : Mograne, Cheylus, JebelOuest, Bir M'cherga, etc.

Au km 16, enfin, on atteint une plate-forme qui s'avance en promontoire au-des-sus des gorges pour laisser place à unsuperbe tableau donnant sur les contre-forts de la montagne et sur les plaines àleur pied. Au seuil de la plateforme, un

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blanc monument parallélépipédique sur-monté d'une coupole immaculée attire enpermanence des visiteurs natifs de larégion qui y viennent en pèlerinage. Car,sous la coupole gît un saint personnagedont tout le monde recherche la bénédic-tion. On le surnomme Sidi Bou Gabrine :le saint aux deux tombes.L'historiographie locale rapporte que lebienheureux était un combattant parmi lespremiers conquérants de l'Islam venus ences lieux prendre d'assaut une forteressebyzantine réputée irréductible. Et, de fait,en direction de l'ouest, de l'autre côté d'unravin, perchée sur une éminence, la forte-resse déploie toujours pans de murs etamas de pierres. u cours de l'affrontement,Boubaker Ben Hath, puisque telle est lavéritable identité du personnage, est tuépar l'ennemi, ce qui lui vaudra sa réputa-tion de sainteté et la vénération descroyants. Il tirerait son sobriquet du faitbizarre que sa dépouille, mutilée, auraitété inhumée dans deux tombes différentes.

Dans l'une, on aurait retrouvé les osse-ments d'un bras à côté d'un sabre, dansl'autre le reste de la dépouille. Depuis, lescendres auraient été réunies dans ce mau-solée. Au XVII° siècle, un souverain aordonné l'aménagement des locaux actuelspour y accueillir convenablement les pèle-rins ; en même temps, il s'est fait construi-re une résidence pour s'y installer en pério-de de pèlerinage (au printemps).

Depuis Sidi Bou Gabrine, en direction dusud-ouest, on aperçoit les antennes du "relais optique ", un poste de retransmis-sions radio protégé qui marque la fin de laroute bitumée. Au-delà, c'est une pisteimpraticable en véhicule, difficile d'accèsà pieds ; aussi, est-il conseillé, pour se ren-dre plus avant, en direction des différentssommets ou pour prospecter les bouchesd'avens nombreux sur ces pentes, de sefaire accompagner par un guide, qui peuttout aussi bien être un berger ou un jeunespéléologue du club local.

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THUBURBO MAJUSA une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Zaghouan, la petite ville duFahs est la lointaine héritière deThuburbo Majus, cité antique dont elleest distante d'à peine 1 km et dont la fon-dation se perd dans la nuit des temps.

Le site archéologique s'étend surquelques dizaines d'hectares mais seuleune partie en a été dégagée. Les fouillesont permis d'établir l'existence d'unecolonisation punique de la cité mais,hormis quelques sépultures et quelqueséléments architectoniques, rien d'autren'a été découvert qui remonte à cetteépoque-là ; par contre, la présenceromaine - postérieure à 146 av.JC. - nousa légué l'essentiel des vestiges subsis-tants. Parmi ceux-ci, le capitole est leplus imposant. Ce temple imite celui deRome avec une façade principale dotéed'un fronton triangulaire (aujourd'huidisparu) soutenu par une enfilade de dixcolonnes hautes de 8 m. (dont quatreremontées entièrement)

Des dizaines d'autres édifices, à caractè-re public, comme les temples, les mar-chés, lesthermes (bains publics), lesespaces de loisirs etc., ou privés, surtoutles résidences, parsèment le site.

Parmis les plus spectaculaires ou les pluscurieux, citons les thermes d'été, auxquelsétait accolé le palestre qui, aujourd'hui, seprésente sous forme d'une élégante enfiladede colonnes en marbre surmontée d'une cor-niche ouvragée et bordant un côté d'uneesplanade qui servait d'espace aux exercicesphysiques précédant la séance de bain dansles thermes. Citons également le quartierd'habitation dit occidental dont les demeuressont pavées de riches décorations enmosaïque.

Thuburbo Majus a connu sa période la plusfaste entre le II° et le III° siècle. Des troublesprovoqués par la confrontation sanglanteentre catholiques et donatistes au V° sièclepuis l'invasion vandale ont mis fin à cetteprospérité, avant une éphémère reprise qui aduré un siècle sous le protectorat byzantin.

La cité a décliné avec la conquête arabe duVII° siècle avant d'être définitivement aban-donnée.

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En fait, ces " fondations " baignaient dansl'eau d'une rivière aujourd'hui bien souvent àsec mais qui ressuscite en période de gran-des crues. Le cours d'eau était si importantqu'il a nécessité la construction d'un pontqui, aujourd'hui, l'enjambe à pieds secs…

Au km 10, on traverse, Sodga et on jouit desa verdure toute récente, rendue possiblegrâce aux forages effectués ici il y a moinsde deux décennies et qui permettent l'irriga-

JEBEL BARGOUActuellement, Bargou désigne unelocalité sise au pied de la montagne quilui a donné son nom et qui culmine à1.288 m. Pour se rendre sur ces hau-teurs, on emprunte, au sortir de la ville,la route qui s'enfonce dans la monta-gne. On s'engage tout de suite dans unautre monde qui se referme progressi-vement derrière soi et qui s'enfermedans des caissons, des vallées closes.

Les points de peuplement y sont épars,minuscules, mais, à tel détour de la routesinueuse, on rencontre une fontainecomme seuls les Romains en ont faitdans ce pays et l'on comprend tout desuite que ces terres ont été domestiquéestrès tôt dans l'histoire.

De l'eau en surabondance ? L'histoire entémoigne de manière palpable et artis-tique. Pour remonter le temps et mesurerl'évolution intervenue, il suffit d'emprun-ter, sur la droite, un chemin qui, surquelques 200 m, conduit à deux pansdemurs parfaitement repérables depuis laroute. C'est Bèz.

De plus près, on découvre un champs deruines dominé par les impressionnantssoubassements d'une imposantes forte-resse qu'on dirait mis a nu par l'érosion.

tion de parcelles très fertiles qui donnentfruits et légumes à profusion.

Six km plus loin, un sentier que rien nesignale s'enfonce dans la forêt de chênevert qui coiffe ces sommets et se glissevers le lit d'un oued. Quelques dizaines demètres encore et on rencontre un coursd'eau encaissé entre les parois de la mon-tagne. En remontant le cours sur quelquesmètres, on se trouve face à un immensechêne qui semble prendre un bain depieds. En fait, c'est du dessous du troncque s'échappe l'eau limpide et fraîche.

De retour sur la route, quelques centainesde mètres plus loin, on rencontre le pre-mier des sites anciens, B'hirine. ?a nepaye pas de mine, mais attention : cela,c'est le masque derrière lequel s'embusquela véritable agglomération, la " Dachra ".

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Environ 2 km en amont, le village s'incrus-te à la surface d'une immense table inclinéeposée à flanc de montagne.C'est le premierdes trois "villages caméléons" qui, dutemps de l'insécurité ont érigé le camoufla-ge en moyen de défense.Place forte natu-relle, imprenable par les hordes nomades,c'est un réduit berbère commeles deux aut-res.

Encore plus loin, après avoir traversé litsd'oueds et bosquets de pin, on voit se pro-filer sur une pointe avancée de la montagneun éperon qui surplombe les gorges d’AïnBoussaadia. Sur l'éperon s'agrippe le der-

nier des villages-caméléons : El Garia.C'est le verrou du système de défense col-lectif. Un guet qui donne l'alerte et barre laroute sur l'un des sommets du Bargou.L'accès à El Garia, faut-il le souligner, nepeut s'effectuer qu'à pieds. Une véritableexpédition.

Mais, dira-t-on, de quoi vit tout ce beaumonde ? De l'agriculture, pratiquée dansdes parcelles de poches perchées au flancde la montagne, de véritables jardins inter-dits ; des produits de l'élevage, surtoutcaprin ; de l'apiculture etc., mais aussi del'artisanat du tissage de la laine.

RÉSERVE NATURELLE DEJEBEL SERJDans le prolongement du jebel Bargou, endirection du Sud-Ouest, se trouve le jebelSerj qui accueille une réserve naturelle quis'étend sur une superficie d'environ 150 haet qui comprend le point culminant de cerelief, à quelque 1.357 m d'altitude. Laconfiguration de cette réserve, qui s'ados-se à une magnifique falaise, est assezabrupte et est entaillée de plusieurs ravins.L'originalité de la flore de cette réserve,par ailleurs dominée par le pin d'Alep et dechêne vert, reste indiscutablement la pré-sence de l'Erable de Montpellier quicompte une centaine d'individus dont cer-tains font plus de 150 cm de circonféren-ce; le jebel Serj se distingue aussi par la

présence d'une variété de chêne liège, lequercus suber.

Parmi la faune sauvage, on relève la pré-sence dans cet écosystème du sanglier, durenard et du chacal ; on signale aussi descolonies de mangoustes, de serpents et delézards. Enfin, on note la présence de l'ai-gle royal et du faucon.

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KESRAAujourd'hui, on distingue Kesra Nouveaude l'Ancien. Depuis les années 80, il s'estconstitué, autour d'une halte routière et dequelques commerces, un centre administra-tif et économique qui est venu soulager lapression sur le village originel qui continueà vivre retiré sur les hauteurs, à quelque1.200 m d'altitude, ce qui en fait la localitéla plus haut perchée de Tunisie.

Le village vit au pied d'une imposante cita-delle byzantine érigée sur une crête quidomine les deux versants des monts Kesraet dans laquelle la population a puisé lesmatériaux ayant servi à la construction duvillage. Le résultat en est d'une époustou-flante originalité et d'une puissante harmo-nie.

Kesra accueille aussi l'une des principalespépinières forestières de Tunisie, installée àquelques lieues du village, en plein cœur dela forêt de même nom qui court de crêtes envallons en direction de l'Est, vers les jebelsSerj et Bargou, revêtue sur 20 000 ha d'unsuperbe manteau de pin d'Alep et d'autresessences végétales, arbres et arbustes quifournissent produits ligneux et non ligneux,herbes aromatiques, liège, caroube et grai-nes de pin.

MAKTHARLa création de la ville de Makthar est assezrécente (1887) et celle-ci porte dans sonnoyau le plus ancien l'empreinte de sa fonda-trice, l'administration coloniale française quia installé ici quelques uns de ses services et,surtout, une garnison militaire. MaisMakthar a été érigée presque à l'emplace-ment de la cité antique, Mactaris, qui lui estcontiguë et dont elle a annexé une porte tri-omphale d'époque romaine qui lui sertaujourd'hui de monument.

Mactaris recèle quelques uns parmi les plusimportants legs de la civilisation romaine deTunisie en taille et en beauté. Ainsi en est- ildu forum entouré de portiques et dont le dal-lage est intact et que domine le bel arc de tri-omphe dédié à l'empereur Trajan en 116 ap.J.C ; ainsi en est-il des grands thermes cons-truits un peu avant l'an 200 et qui sont parmiles mieux conservés d'Afrique. De même quele siège de la schola de l'Association des jeu-nes gens (juventus) de Mactaris.

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dès les origines puisque placée tour à toursous la protection d'Ashtar (ou Astarté), ladéesse de l'amour du panthéon punique et,par la suite, sous celle de Vénus, par sonappellation Sicca Veneria.

La richesse d'une telle histoire se retrouveheureusement inscrite dans les strates decette ville au plan incliné ; elle en émailleles pentes dans un époustouflant enchevê-trement qui fait voisiner l'Ottoman avec leRomain, le Punique avec le Français, leByzantin avec le Vandale, et, comme dansune proclamation de la foi unitaire dumonothéisme, la basilique du IV° siècleest accolée à la mosquée du XVII° et lasynagogue jouxte un sanctuaire musul-man.

Parmi les principaux monuments incrustésdans la médina, il faut visiter la basiliquechrétienne dédiée à Saint Pierre et dite Darel Qoûs ainsi que le " monument à auges "(tous deux de la fin du IV°), les thermesromains, la vénérable synagogue aujourd'-hui reconvertie en musée de la mémoirejuive de la région, la mosquée et la zaouia(mausolée) Sidi Boumakhlouf, la zaouiaSidi Ali Ben Aïssa (XVII°s) aujourd'huitransformée en musée des arts et traditionspopulaires de la région. Tout cela à l'omb-re de la fière citadelle qui coiffe la ville etqui a été construite en partie en 1679 pardes architectes ottomans avec des maté-riaux antiques, probablement à l'emplace-ment d'une forteresse byzantine.

LE KEFSelon les connaisseurs, le Kef est, avecCarthage, la ville la mieux située deTunisie. Elle trône, du haut de son anticli-nal, sur une belle étendue de hauts pla-teaux. C'est aussi, dans un minimumd'espace, la plus dense concentration del'histoire de Tunisie.

La découverte, toute récente, en pleincœur de la ville, de vestiges d'industries dela pierre à l'époque préhistorique témoignede l'enracinement de la ville dans le temps.Depuis ces temp-là, et sans interruption, leKef a été le foyer d'une vie sédentaire quia traversé le temps et ses vicissitudes sansjamais s'éteindre, connaissant des som-mets de gloire en tant que capitale de vas-tes royaumes ou de riches provinces, sousle pouvoir des Numides, dès le début duIII° siècle avant J.C., ou dans le cadre del'empire romain, dès la fin du I° siècleavant J.C. Singulière destinée que celle decette ville dédiée à l'amour pour ainsi dire

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HAIDRALe site archéologique d'Ammaedara,aujourd'hui Haïdra, est implanté au beaumilieu d'une dépression qui constitue unpassage naturel, dans le prolongement desfertiles plaines qui courent jusqu'à la côte,entre la chaîne montagneuse dite DorsaleTunisienne qui forme une sorte d'épinedorsale du pays et celle, plus au nord, ditedu Haut Tell.

Sa situation éminemment stratégique,parce que lieu de passage obligé entre leruban côtier et les profondeurs de l'arrière-pays africain, a valu à l'endroit l'installa-tion, au premier siècle, du premier camp del'armée romaine dans l'actuelle Tunisie : latroisième légion " Auguste " qui comptait6.000 hommes, plus un contingent équiva-lent de troupes auxiliaires qui ont fondé ici,en bordure de l'oued Ammaedara qui luiservit de défense naturelle, ce qui deviendra

l'une des cités les plus importantes del'Afrique romaine ; des plus prospèresaussi, comme en témoigne l'inscriptionportée sur une mosaïque romaine quiclame : " Felix Ammaedara ", heureuseAmmaedara.

Il y a là, à l'entrée de la ville antique, uneporte monumentale, la plus grande, la plusbelle et la mieux conservée d'Afriqueromaine : l'arc de triomphe érigé en 195 etdédié à Septime Sévère. Il y a des mauso-lées altiers de différentes tailles et formes,un capitole, des thermes, des basiliquesdont une de style vandale, un théâtre, desédifices non identifiés. Il y a encore la cita-delle byzantine, l'une des plus vastesd'Afrique romaine et classée comme untémoignage important sur l'architecturemilitaire byzantine. Il y a même les vesti-ges d'une garnison militaire ottomane, avecune mosquée de style oriental.

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LE PARK NATIONAL DECHÂAMBILe parc national de Châambi a étécréé en 1980 pour protéger une por-tion de l'Atlas tunisien. Ce massif,qui culmine à 1.544 mètres - ce quien fait le plus haut sommet deTunisie - s'étend sur une superficiede 6.723 ha.

Son régime hydrométrique - enmoyenne de 400 à 500 mm en alti-tude avec chutes de neiges entredécembre et mars et pas plus de 200mm dans les plaines environnantes -aussi bien que l'orientation desvents - nord, nord-ouest en hiveravec des températures pouvant des-cendre sous 0°C et vents du sud enété pouvant porter la température àplus de 40°C à l'ombre - , tous cesfacteurs déterminent une répartitionde la couverture végétale suivantl'altitude et l'exposition qui consti-tue une succession unique enTunisie. Près des sommets, on a purecenser plus 80 espèces de plantesdominées, il est vrai, par des popu-lations de chêne vert d'altitude. Plusbas, c'est la forêt de pin d'Alep quise développe avec un sous bois degenévrier de Phénicie, de ciste, deromarin etc. Enfin, au pied du mas-sif, s'étalent les steppes alfatières.

Cette diversité des formations végé-tales s'accompagne d'une grandevariété d'espèces animales, dontcertaines sont rares, voire éteintesailleurs. C'est le cas, en particulier,de la gazelle de montagne ou deCuvier (Gazella Curvieri) qui, aprèsle lion de l'Atlas, la panthère tache-tée ou le serval, était sur le point dedisparaître, puisque, en 1955, il n'en

restait plus que trois individus.

Au départ, l'aménagement de ceparc répondait à l'impératif de sau-vegarde du cette espèce. C'est lecas, également, du mouflon à man-chette disparu d'ici en 1960 et réin-troduit en 1987. Il en est de mêmeavec l'hyène rayée. On recensecependant nombre d'autres mammi-fères comme le sanglier, le chatsauvage, le chacal, le renard etc. quiprolifèrent dans un équilibre tout àfait naturel.

Le parc accueille également unegrande diversité de reptiliens, debatraciens et d'oiseaux, tels les rapa-ces, dont l'aigle royal, le fauconetc., sans parler des oiseaux deproie.

Dans ce même massif du Châambi,signalons ces deux enclaves aména-gées en réserves naturelles : celle deKh'chem el Kelb et celle de Tella.La première couvre 307 ha et laseconde 95 ha, et toutes les deuxsont couvertes de pin d'Alep. Ellesoffrent des pentes raides, en particu-lier celle de Kh'chem el Kelb. Lafaune s'y caractérise par la présencede sangliers et de gazelles de mon-tagne, des reptiles (serpents etlézards) et des oiseaux, surtout despassereaux et les perdreaux. AKh'chem el Kelb, on trouve aussi lechacal, le renard, la tourterelle desbois. Le mouflon à manchette est,lui aussi, présent à Tella et est entrain de se réinstaller à Kh'chem elKelb. Des rapaces divers y nichent,notamment l'aigle botté et l'aigle deBonelli, de même que le circaèteJean-le-blanc et le faucon.

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LégendeLa réserve naturelle de Tella, située à lalimite ouest du parc, se présente sousforme d'une grande clairière en forme decolline entourée d'une forêt de pin d'Alep.Des ruines romaines, un théâtre et surtoutdes presses à huile antiques émergent à lasurface du sol au beau milieu de cette clai-rière. Une fouille inopinée a mis au jourles vestiges d'une villa, des colonnes etdes chapiteaux richement ornés.

Signalons, enfin, l'écomusée qui a étéérigé sur une butte à 2 km de l'entrée prin-cipale et autour duquel a été aménagé unjardin qui comporte de nombreuses varié-tés végétales indigènes et que jouxte unenclos dans lequel vivent quelques gazel-les de montagne.

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1. Piste de chat sauvage au trot.2. Piste de chat sauvage au pas

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L'ALFA, REINE DE LA STEPPEPour qui parcourt les Hauts Plateaux de laTunisie du centre-ouest, le paysage apparaît,tout le long de l'année, parsemé de touffesd'herbe plus ou moins vertes qui laissent à pen-ser à des terrains à l'abandon, livrés à une végé-tation spontanée faite d'herbes sauvages. Levisiteur est, en fait, en train de traverser la step-pe à alfa qui couvre la Tunisie centrale et pré-saharienne sur une superficie d'environ743.000 ha.

L'alfa (stipa tenacissima, disent les botanistes),"est une couche rhozomateuse, rameuse, d'a-bord compacte, touffue, puis formant des cer-cles plus ou moins étendus par dépérissementdes rameaux de la région centrale. Chaumerobuste, plein, de 30 à 150 cm (de haut)… "La cueillette de l’alfa est une grande ressourcepour les populations du Centre. Les jeunespousses constituent, elles, un excellent fourra-ge pour les dromadaires.

Depuis le milieu des années 60, l'essentiel de larécolte est acheminé vers la ville de Kasserine,où a été implantée une grande unité de traite-ment pour produire cellulose et pâte pour lafabrication d'un papier de très bonne qualité.

Le reste de la récolte partira en direction de lacôte où, depuis des temps immémoriaux, cer-tains centres se sont spécialisés dans la sparte-rie, pour la fabrication d'objets domestiquestels des couffins, des plateaux, des bissacs pourle transport de marchandises à dos de bêtes,des scourtins, des silos à grains etc. Cet artisa-nat, a pour centres des localités telles Jéradouet Hergla, dans le Nord, et les jebels deMatmata, au Sud.

Pour préserver cette richesse, la Directiongénérale des Forêts a mis au point un plan d'a-ménagement des nappes alfatières qui fixe,dans le temps et dans l'espace, le rythme d'ex-ploitation et les opérations sylvicoles à effec-tuer.

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SBEITLAAu milieu de la steppe, un peu comme undéfi au temps et aux vents (surtout lesmauvais d'entre eux), se dresse le sitearchéologique de Sufetula auquel estvenue s'accoler la localité de Sbeïtla, loin-taine héritière d'une histoire plus de deuxfois millénaire.

La cité antique est de fondation berbère,comme l'indique le radical suf (prononcersoûf), qui signifie, en langue amazighe,cours d'eau, lequel est effectivement pré-sent dans le voisinage du site et lui a servide défense naturelle, et comme en témoi-gne également la présence, dans les envi-rons, de dolmens.

La ville ancienne s'étendait sur une cin-quantaine d'hectares. Aujourd'hui, le péri-mètre sauvegardé ne dépasse guère lamoitié de cette superficie mais il comp-rend des vestiges parmi les plus imposantset les plus beaux de la Tunisie antique.

Ce sont, entre autres, le forumet le templedédié à la trilogie capitoline : Jupiter,Junon et Minerve. Cet ensemble monu-mental situé au cœur des ruines est parmiles plus célèbres de Tunisie ; les arcs detriomphe dédiés l'un à Antonin et l'autre àDioclétien; le théâtre, les thermes, les

temples, les basiliques, les fortins byzan-tins et les églises de la même époque, etc.

Erigé en parc archéologique, le site deSufetula a été doté d'un musée qui abritedes objets trouvés sur place ou provenantde divers sites de la région, ainsi que d'uncentre commercial qui offre toutes lescommodités aux visiteurs de passage pourune plus ou moins longue durée. Demême, de nuit, les principaux monumentssont illuminés selon le procédé dit de l'é-clairage dynamique.

Légende

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KAIROUAN

Kairouan a été fondée en 671. Elle a été lapremière cité arabe et musulmane d'Afriquedu Nord, une capitale qui a rayonné à l'ouestjusqu'aux rivages de l'Atlantique et au nordjusqu'en Sicile. Et si, à la fin du XI° siècle,elle a cessé d'être la capitale de l'Ifriqiya, ellecontinuera longtemps à jouer le rôle de pôlespirituel. Ce glorieux passé se reflète aujour-d'hui dans la médina de la ville et ses envi-rons, ce qui fait d'elle un véritable musée àciel ouvert.

Une promenade dans les dédales de cettemédina permet de remontrer jusqu'aux origi-nes de cette ville qui, dans une Africa plutôtverdoyante et abondamment arrosée, a préfé-ré surgir en pleine steppe semi-aride et sedresser comme un défi face aux plissementsde la Dorsale où s'étaient retranchés lesautochtones pour mieux résister aux conqué-rants.

Le plus ancien des témoignages remontant àla fondation de la ville est assurément laGrande mosquée, encore appelée mosquée deOkba (Ibn Nâfii), bâtisseur de l'édifice et

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fondateur de la cité. C'est autour d'elleque s'est développée la cité, ses souks, sesespaces publics ses quartiers d'habitation.Comme il sied à une capitale politico-reli-gieuse, Kairouan intra muros est constel-lée de mosquées, de mausolées de saintspersonnages combattants de la foi ousavants théologiens auxquels on attribueune foule de miracles. Souvent, dans leurvoisinage, ont été aménagés des locauxpour l'enseignement des sciences religieu-ses et des résidences pour étudiants. Lessouverains régnants, qu'ils fussent établisà Kairouan même ou, plus tard, à Tunis,ont tenu chacun à apporter sa pierre à l'é-difice kairouanais, y compris dans laGrande mosquée elle-même qui a étéréaménagée à plusieurs reprises. Et toutcela nous vaut une véritable parade detoutes les écoles urbanistiques et architec-turales qui ont prévalu en Tunisie depuisprès d'un millénaire et demi.

Mais Kairouan était aussi une ville desciences et d'arts. Et cela aussi se voitaujourd'hui, en particulier dans l'aména-gement des fameux bassins desAghlabides dont il ne subsiste plus que

trois spécimens, parmi les plus beaux ilest vrai. Le plus grand de ces ouvrages aété doté en son milieu d'un pavillon deplaisance dans lequel le souverainrégnant se rendait en barque ! Il est diffi-ciles de matérialiser les exploits scienti-fiques de la ville dans diverses discipli-nes, surtout la médecine, autrement quepar des noms.Alors, citons en particulier ceux d'Ibn alJazzar et d'Abou Is'hâq qui firent faire àleur science des progrès décisifs.

En matière d'art, le musée d'arts isla-miques de Raqqâda, dans la banlieue deKairouan, expose des œuvres d'une beau-té éblouissante, notamment en matière decalligraphie, du travail du cuir et celui desmétaux, de la porcelaine, etc.

De nos jours, cette tradition artistique seperpétue dans le travail des artisans quicontinuent à l'entretenir dans leurs souksancestraux, derrière les imposants rem-parts de la ville.

Légende

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JEBEL TROZZALe jebel, haut de près de 1.000 mètres(998m, exactement), trône au milieu d'uneplaine verdoyante dont les terres sont irri-guées par des eaux en provenance du bar-rage d'El Houareb, aménagé en amont duval. Là, les cultures sont denses et com-prennent aussi bien les arbres fruitiers, enparticulier les amandiers, pêchers, figuierset, bien sûr, l'olivier, que des légumes. Ettout cela contraste singulièrement avec unmilieu plutôt aride et sec et donne à l'en-droit un air enchanteur, surtout au prin-temps, lorsque les arbres sont en fleurs.

Pour qui arrive en cet endroit parKairouan, le Trozza apparaît sur la droite,masse allongée, de teinte plutôt foncéebien que son manteau végétal ne soit cons-titué que de maigres arbustes, surtout desessences aromatiques. C'est que, nousapprennent les géologues, " l'ossature dumassif est constituée uniquement d'Aptien,formé essentiellement de calcaires dolomi-tisés ". Cela n'empêche pas ses contrefortsd'être égaillés par des plantes ornementa-les, lauriers roses et blancs surtout, plantéslà à côté d'eucalyptus, pour l'agrément desvisiteurs. Car, visiteurs il y a et ceux-cisont des gens plus ou moins invalides,ainsi que leurs accompagnateurs. C'est quel'endroit est réputé soigner nombre depathologies, plus particulièrement les rhu-matismes et certaines affections dermato-logiques. En effet, le Trozza est pourvu dedeux " trous souffleurs " envoyant de lavapeur d'eau chaude provenant des profon-deurs de la terre, l'un au nord du massif, aupoint dit El Hammam - le bain, à environ420 m d'altitude, l'autre au sud, à une alti-tude de 946 m. Seul le premier est fréquen-té par les curistes qui, pour s'y rendre, doi-vent emprunter à flanc de montagne unescalier d'une centaine de marches.

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LE SAHEL

Le terme sahel, d'origine arabe, désigne lelittoral. Une partie de la Tunisie, blottie aunord de son renflement central, a été dési-gnée sous ce vocable depuis des généra-tions, peut-être dès les débuts de l'occupa-tion arabe du fait de sa situation par rap-port à la première capitale après Carthage,Kairouan, qui se trouve sensiblement à lamême " hauteur " que Sousse, la capitaledu Sahel.

Sahel est donc, la région littorale qui s'é-tend du nord de Sousse, vers le golfe deHammamet jusqu'au nord de Sfax, et sa "profondeur " varie de quelques kilomètresà quelques dizaines de kilomètres. C'est lapartie orientale de l'antique Byzacène dontla fertilité était déjà renommée et qui avaitpour capitale Hadrumetum (l'actuelleSousse).

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Le pays est constitué de collines à pentesdouces que coupent des dépressions par-fois occupées par des sebkhas saumâtres.Il comprend surtout des terres siliceusesqui sont aujourd'hui plus propres à la cul-ture arbustive qu'à la culture des céréales.C'est donc essentiellement une région d'o-liviers (plus de 5 millions de pieds et unemultitude de pressoirs à huile). Mais lesplantations n'y sont pas continues, de vas-tes étendues étant laissées en friche etdécouvertes afin que les eaux pluvialesqu'elles reçoivent puissent être utiliséespour l'irrigation des oliveraies plantées encontrebas.

La côte est basse, plate et partout sablon-neuse ; elle est bordée de lagunes du côtéde Hergla, Monastir et Mahdia. Elle pré-sente deux caps, Ras Dimas et RasKapoudia. Une série de ports de pêche s'é-grènent sur cette côte mais le plus impor-tant est celui de Sousse, qui traite aussibien les voyageurs que le fret, suivi decelui de Mahdia, considéré comme l'undes plus grands ports de pêche et spéciali-sé dans la sardine.

Outre l'agriculture et la pêche, le Sahel adepuis longtemps développé des activitésartisanales qui se sont industrialisées aprèsque, dans les années 60, la région a pris letournant de la modernisation de son éco-nomie. Parallèlement à la multiplicationdes unités industrielles produisant des arti-cles de grande consommation ou de poin-te, en particulier le textile et l'électroniqueet dont une bonne part est destinée à l'ex-portation, des zones touristiques émer-geaient tout le long du littoral, dotant larégion de très belles unités et stations quien font la principale destination des visi-teurs étrangers en vacance en Tunisie.

Densément peuplé (plus de 130 habitantsau km2), industrieux, le Sahel est, auxdires d'un spécialiste, " par excellence,l'œuvre de l'homme ".