La ville durable est dense et verte!Des parcs, des espaces publics et des liens ville/nature bien pensés pour réussir la densité urbaine

Laurence DebacqAnne Benz

Ce qu’il faut regarder dans les photos du carnet de voyage (en plus d’être des illustrations des visites): - le peu de place qu’a la voiture dans la ville,- l’aménagement des pieds d’immeubles,- la présence d’immeubles derrières les aires de jeux, les espaces publics, les espaces verts, ...- la lumière générale sur l’ensemble bâtis/espaces verts/eau,- la prise en compte du vélo dans les circulations, les stationnements,...- le rapport des «pleins» et des «vides»,- l’aménagement des différents interfaces, des espaces d’entre deux,- l’aménagement des points de vues tournés vers la mer et l’eau dès que possible,- l’intégration des milieux humides dans la ville, la proximité de vie à l’eau (pontons, passerelles, ...)- l’utilisation des matériaux au sol (seulement les voiries sont en enrobé),- le traitement des limites de propriétés (privé/public),- la sécurité, la confiance et la liberté émanant des espaces publics (objets privés sur la voie public).

Remarques générales et personnelles:- au court du séjour, on a pu remarquer quantité impressionnante de barbecues dans les différents quartiers visités! On imagine bien la vie de quartier même si, durant nos visites, très peu de riverains était présents (heures de travail).- les arbres morts et souches ne sont pas systématiquement enlevés dans les jardins publics (es-paces à biodiversité et je dirais sociale par rapport à la pédagogie des citadins, et au respect de la nature). Les normes de sécurité ne sont certainement pas les mêmes qu’en France.- le nombre de poussettes et donc de bébés nous a pas mal impressionné (il semble que les trans-ports sont gratuits pour les poussettes et leurs accompagnateurs - autant d’hommes que de femmes et pour les enfants jusqu’au «collège»).- les espaces publics semblent très bien respectés, aucune remarque particulière de dégradation!- tous les déplacements effectués au court du séjour, se sont réalisés par les transports en commun; une bonne intégration dans la vie du Stockholmois! Les déplacements sont relativement rapide à l’échelle d’une capitals! - mais où est la foule!!! La densité de la ville est sans doute compensée par les «sociotopes» car à aucun moment je n’ai eu la sensation d’être dans une masse de population qui court dans le métro ou en ville comme à Paris.- les espaces sont en générale très ouverts (sans doute en lien à la lumière).- l’importance des balcons comme pièces et lieux de vie (sans rideaux ni volets!).

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Quelques généralités, mise en contexte

STOCKHOLM

Ville pénétrée par l’eau (une seule ville sur 14 îles) et la forêt, Stockholm possède une structure verte liée à une planification urbaine et pas seulement à sa géographie. Elle compte 850 000 habitants (1 370 000 habitants dans l’agglomération de Stockholm, la Suède : 9 340 000 habitants).Stockholm représente le 1er pôle européen des nouvelles technologies de l’information et de la communication (6ième mondiale) et est la capitale verte de l’Europe en 2010 (diminution des gazs à effet de serre de 25% depuis 1996).En 2006 est mis en place un péage urbain pour diminuer la place de l’automobile en ville, ce qui à fait exploser le trafic vélo.

Objectif de développement : une croissance de plus 150 000 habitants en 20 ans avec une politique forte en terme de densification et de renouvellement urbain (vers l’intérieur). Pour cela Stockholm se dote d’outils fonciers, réglementaires....Un gros travail sur l’offre d’espaces verts et les espaces publics a été effectué. Ces derniers vont devoir augmenter suivant des normes donnant le principe que chaque habitant doit vivre à moins de 300m d’un espace vert (parcours effectifs et non en vol d’oiseau). Avec la densification il va alors falloir trouver de nouveaux espaces. (des normes de ce types pourraient être intégrées dans SCOT et PLU en France?). Différents types d’espaces sont à identifier en fonction des distances à parcourir (notion développée par la suite dans le document).

La structure verte dense pénètre le coeur de la villeEn 1992 : loi intégrant une structure verte protégée (qui était menacée de coupure d’urbanisation) dans toutes les communes, dans les documents d’urbanisme avec intégration des fonctions sociales. Cette structure verte ne porte pas que sur les aspects écologiques, mais tient compte aussi des paysages, des usages, des pratiques... Elle reste cependant toujours menacée avec les révisions des documents d’urbanisme, avec des terres à dégager pour l’urbanisation. Reste la volonté politique forte pour préserver la structure verte.La structure est aussi importante que les infrastructures de déplacements (voies ferrées, autoroutes,...), et tient compte de notion de santé, organisant le développement urbain.

Ce qu’il faut savoir pour mieux comprendre le mode de vie et ses répercussions sur l’aménagement:La Suède : morale protestante: l’individu est responsable de son destin et responsable à l’égard de la collectivité. Le sens de la collectivité est fort avec l’implication de la population aux services collectifs.L’individu a un rapport quasi fusionnel avec la nature. La nature fait partie de la culture, elle est nécessaire à l’épanouissement individuel, et cette sensibilité de la nature, la forêt, se trouve par l’intimité, les sens olfactifs, physiques, visuels...Une grande attention est portée sur le confort intérieur et extérieur des espaces.Les journées sont courtes en hiver alors il faut profiter de chaque instant de soleil.En Suède, on a le droit de se promener sur les propriétés privées (pas de clôture). Il y a toujours des passages, jamais de cul de sac... ce qui fait la perméabilité des espaces. On peut même bivouaquer sur le terrain d’autrui si on est pas en vue de l’habitation.

Trois niveaux de planification en Suède:- régional : orientations stratégiques à long terme qui s’imposent aux communes (dont la structure verte)- plan d’urbanisation de chaque commune (sorte de schéma directeur) sur la destination générale des sols. Documents non opposables aux tiers (plus ou moins le SCOT chez nous)- plan de détail : plus à l’échelle du plan de projet de quartier, fixe les caractéristiques de types hauteur, largeur de construction, couleurs, formes, matériaux... qui est opposable et très précisnb: la taille des communes en Suède est importante; une commune peut avoir l’échelle du SCOT chez nous!

Un défi : l’énergieLa Suède a décidé en 2050 de ne plus utiliser l’énergie fossile. Aujourd’hui 80% des habitants sont chauffés avec du chauffage urbain et avec des énergies renouvelables.

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Bureau de Spacecape - quartier de Hammarby SjöstadIntervention Alexander Stahle

Plan de ville «Promenade City» ou «Promenadstaden» : un ConCePt révolutionnaireDense et vert dans les quartiers=plus valueCela impose de travailler sur l’offre de culture, de restaurants, d’infrastructures de proximité, infrastructure verte, de faire des connections avec le lieu de travail (le noeuds de connexion et pas que les grandes lignes), de proximité avec l’eau (cadre de vie)

La carte des sociotopes de Stockholm• identification des usages des places, espaces publics..• mise en place d’outils• améliorer les connaissances locales

Sociotopes = «espace ouvert à valeur d’usage» ; vocabulaire complémentaire au biotopeexemples : forêt de pins = biotope jouer en forêt = sociotope

shore = biotope plage = sociotope

Comment faire la Carte des soCiotoPes?1) définir les différents espaces publics (square, parc, espace de nature...)2) observer les usages et pratiques3) questionner les usagers des espaces4) faire une synthèse; concept de la valeur des usages selon le recueil réalisé auprès des usagers, lister les usages des espaces5) SIG; on cartographie les observations des valeurs d’espace relevées ce qui permet de repérer les espaces «importants» à forte valeur d’usage à ne pas urbaniser6) réaliser un plan guide qui explique les fonctions et les localisations des espaces; sociotopes avec recommandations à suivre; typologies d’espaces à certaines distances des habitants...

Plus de vert dans un soCiété Plus dense!!!Comment ressentez-vous le manque d’espaces verts dans votre voisinage?Cette question a été posé dans 2 quartiers de même densité avec une diversité des réponses en fonction des quartiers

Les conditions pour le ressenti des espaces verts (EV) de proximité:1) la taille2) la qualité des EV3) la proximité4) la visibilité

imPortanCe du siGcarte des densités (avec un dégradé de couleur du plus dense au moins dense)carte de la taille des EV (avec un dégradé de couleur des plus petits EV au plus grands)carte des distances* et rapport densité/accès au EVcarte des quartiers «silencieux» et «bruyants» (proximité des routes) à la différence de la ville verte

nb: *distances à parcourir à pied et tenant compte des obstacles, des routes à franchir, pour un enfant.

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Visite et travail de terrain et d’observation:

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Intervention Katarina Borg (architecte paysagiste sur l’intégration des structures vertes et de la méthode des sociotopes dans les documents de planification et les opérations d’urbanisation en cours et prévues à Stockholm) et Victor Hoas-Ströman

Plan de ville : le «City Plan»

Première carte des sociotopes en 2003 (révisée en 2009) intégrée au SIG et réalisée avec les habitants de Stockholm (travail sur les usages et les valeurs)

Les normes et notions de distances à parcourir : 200m : aire de jeux, promenade, square500m : parc floral, terrain de jeux1 km : grands espaces de types bois, parc naturel...Ces éléments sont intégrés dans les documents d’urbanismes en complément des éléments de densification.

Projet (ConCours):Présentation d’un projet de reconversion d’une friche industrielle en quartier d’habitations, secteur pauvre en sociotope (inexistant ou trop petit pour être pris en compte dans une cartographie).

Quartier d’AnnedalDifférents focus group autour d’une carte ont eu lieu avec les structures de garde d’enfants, les enfants de 10-17ans, les adultes et les associations de quartier pour recenser les besoins de chacun et les déplacements piétons. Une fois identifiées et cartographiées les demandes de chaque groupe, une réunion «ouverte» à eu lieu (les élus sont présents en tant que riverains et non en tant qu’élus pour plus de dialogue).Ce travail a permis d’aller vers une carte de synthèse posant les spécificités de chaque sociotope.

Le travail sur ce projet a permis de travailler sur les quartiers limitrophes et notamment au sud, un quartier plutôt «pauvre» ayant peut d’EV. Il est difficile de travailler sur les quartiers existants car il n’y a ni moyen de financement, ni volonté politique. Cela peut se faire que par le biais de mesures compensatoires lorsqu’il y a création de nouveaux quartiers, des nouveaux projets de constructions (utilisation de la valeur ajouté des nouveaux projets à ré injecter dans les quartiers anciens).

Ce secteur de densification stratégique identifié par rapport à la continuité «bâti» existant en centre ville.1) une carte des valeurs écologiques de l’existant du site a été réalisée (au sein de la friche) avec identification des bois, jardins familiaux....

Projet : un quartier dense qui s’organise autour d’un parc avec garderieUn travail fin est porté sur l’architecture des bâtiments, l’attractivité du quartier urbain avec un cadre de vie et un environnement réfléchi pour les résidents.

Visite du quartier

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Visites de sites

Liens ville-nature, forme urbaine et sociotope dans les opération d’urbanisation anciennes, récentes et projetées le long de Norr Mälarstrand (balade urbaine guidée par JP Ferrand)

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Quartier d’habitats et d’activités récent de Järla Sjö à Nacka (commune au nord et satellite de Stockholm; 25 000 habitants) présenté par le cabinet d’urbanisme Smideman Arkitecter (Bengt Smideman, directeur)

le Quartier de järla sjöIl s’agit ici de travailler sur de petits espaces, de petites échelles. Ancien site industriel déclinant dans les années 1970.Le défi pour ce nouveau quartier était alors de faire de la forte densité sur de très petites échelles; 11ha d’opération, 700 appartements, 40 000m2 de bureaux et de magasinsSurface habitable = surface non construite sur la totalité du siteLes stationnements se font en surface le long de la route pour économiser de l’espace (seuls 200 voitures ont un garage).

Les parkings sont mutualisés/partagés entre espace de logement le soir et espace de bureau le jour (espace à usage complémentaire).

La taille des «blocs» de logements sont limités à 50 logements afin que les habitants puissent se reconnaître. L’aménagement des espaces communs sont fait de manière à ce que les gens puissent se rencontrer. Les jardins en rez-de-chaussée sont isolés ou partagés mais dans tous les cas ouverts et sans clôtures.

Le système de copropriété se fait suivant des décisions coopératives. Chaque «bloc» possède un bureau constitué de résidents pour s’occuper des parties communes (entretiens). Cette société coopérative gère les espaces ouverts mais aussi les activités et animations de quartier (partie de pêche...).Ce quartier situé au bord de l’eau bénéficie d’une forte plus-value depuis sa création; un T3 au début coûtait environ 300 000€, aujourd’hui il en vaudrait 500 000€.Il était au début destiné à une volonté de mixité sociale, mais faute de constructeur répondant à cette demande, il a fallu en chercher. De même, ce quartier visait les personnes âgées mais ce fut un échec car ce sont les jeunes ménages qui sont arrivés. Il était alors nécessaire de créer des aire de jeux pour les enfants mais hors de blocs, la question de la sécurité était difficile à gérer.

Un maximum de fonction dans les parcs de plus de 1 000m2(pour différents âges) a été recherché.

Une volonté de rendre les gens visibles s’est traduite par la mise en place de grandes fenêtres dans les immeubles, les terrasses ouvertes, ... afin d’éviter les «malaises» et la sensation d’insécurité. Ce quartier est un territoire où tout le monde peut circuler librement sur les terrasses le long de l’eau, des rez-de-chaussées...

Composition du plan de quartier : • une attention à la lumière du soleil [en hiver le soleil étant très bas : inclinaison à 7° par rapport à l’horizon), les bâtiments le plus possible orientés à l’ouest, • un travail sur les formes et les angles de toitures. Pour éviter les toitures plates et ennuyeuses, un travail sur les toitures (incurvées) à été fait pour plus de caractère. Les pentes de toitures : incurvée (renvoi du soleil); 45° pour plus de place pour habiter sous les combles; 30° pour garantir l’ensoleillement à l’intérieur des «blocs». • un travail sur la mise en couleur de blocs : claire à l’intérieur et vif à l’extérieur (rouge et jaune) • un travail sur les ouverture pour éviter l’impression d’enfermement, pour rendre visible...

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Visites de sites

1) Cimetière forestier (Skogsyrkogarden) au sud de la ville. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

2) Exploration de la trame verte et bleue urbaine dans le secteur de Liljeholmen (ouest de Stockholm) par JP Ferrand)

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Quartier est, ancien de Hjorthagen; secteur d’habitat ouvrier avec traitement des espaces ouverts et des liaisons avec les espaces naturels.

le Quartier de hjorthaGen2 100 habitants - concours d’architecture en 1933 et réalisée en 1934-35Les espaces verts adoucissent la monotonieles stationnements sont unilatéraux et payant même pour les habitantsLes aménagements se sont fait dans le respect du relief, sur un point haut.Quartier à faible densité.

Les écoles ne sont pas clo-ses comme en France. Les enfants ne sortent pas.

Stockage de gaz : un patrimoine bâti en court de préservation (les structures intérieures se vides!)

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Parc urbain de Stockholm présenté par Marten Wallberg (association de protection de la nature SNF)

Un chêne fort probablement centenaire.

Une piste équestre associée au autres déplacements doux.

Une faculté intégrée dans le parc urbain.

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Debrief de la semaine de stage

auberGe de jeunesse

Recueil de quelques remarques et questionnements :- Manque de remise en contexte socio-économique de la Suède et de la ville de Stockholm et notamment pour chacune des opérations visitées. - Importance de la propriété foncier communal.- Quelle fonctionnalité humaine sur la trame verte et bleue? une valeur écologique compatible avec les activités humaines!- Interventions / jeux des acteurs (promoteur/aménageur-politique... ) / organisation du logement social, culture... pour un autre voyage.- pour plus de visibilité dans les quartiers et leur vie, voir un représentant de quartiers pour les prochains voyages?-Intégration de la sociologie par des non sociologues!!! Travail sur la fréquentation des espaces verts et les typologies des usages- notion interdisciplinaire!- Réaliser un travail sur le fond de la biodiversité et la protection de la biodiversité! Quel est le lien nature en ville et l’homme? Le paysage? Un sociotope perçu comme un espace vert ou comme une nature en ville?- On ne s’en rend pas compte des 850 000 habitants dans la ville de Stockholm! Bon équilibre urbain/végétal!- Un pôle commercial est-il un sociotope? Au même titre qu’une terrasse de café ?- Quelle est la place de la biodiversité dans la trame verte et bleue? Un travail sur la mise en valeur de ces espaces pour les usagers est à porter! Pour protéger les espaces de nature et le protéger, il faut que la population puisse se l’approprier.- L’appropriation de la trame verte et bleue en milieu agricole? En ville? Le sociotope est un ingrédient de la trame verte et bleue.- Un site pilote sur la Pays de Lorient avec tous les acteurs et les expériences faites par les uns et las autres sur le sujet des sociotopes et une adaptation au contexte socio-économique...- Réconciliation avec tous les espaces et tous les usages...