26
1 L L a a v v o o i i e e d d e e l l a a m m é é d d i i t t a a t t i i o o n n d'après Sathya Saï Baba Texte 1 Du lever au coucher, autrement dit, de la naissance à la mort, les hommes ne peuvent échapper au karma. Ils ne peuvent rester assis tranquillement sans créer de karma. Personne ne peut éviter cette situation ! Mais chacun doit comprendre clairement dans quelles actions il doit s'engager. Il n'existe que deux sortes d'actions : celles qui sont liées aux sens et qui attachent (Vishaya karmas); celles qui libèrent (sreyo karmas). Les premières s'étant multipliées sans contrôle, ont provoqué une augmentation de la douleur et de la confusion. Elles ne permettent d'obtenir aucun bonheur et aucune paix de l'esprit. Les actions spirituelles, au contraire, apportent progressivement la joie et le succès et procurent à l'âme une félicité suprême sans rapport avec de simples joies extérieures ! Bien que les actes soient tournés vers l'extérieur, ce qui les motive est entièrement dirigé vers l'intérieur. Ceci est le bon chemin, le vrai chemin. La notion de Vishaya Karma inclut toute activité en relation avec les objets extérieurs, habituellement réalisée avec le désir d'en obtenir un résultat. Ce désir pour le fruit des actions conduit au bourbier du « je » et du « mien » et aux démons de la convoitise et de l'avidité. Sur ce chemin, des éclats soudains se produiront. Donner la priorité aux objets matériels revient à donner de l'importance au poison ! Si quelqu'un est engagé dans de telles activités et donc tourné vers les objets des sens, mais s'il reste indifférent au résultat ou aux conséquences de ses actes, il lui sera alors non seulement possible de triompher du sentiment du « je » et du « mien », de l'avidité et de la convoitise, mais il pourra encore se maintenir très éloigné de tels défauts. Ces derniers ne pourront jamais le troubler. L'action qui libère est très pure, altruiste et constante. Elle se caractérise par l'importance donnée à l'idée d'action réalisée sans le moindre désir d'un quelconque fruit. Cette notion est développée dans la Bhagavad Gitâ. La pratique de cette discipline implique le développement de sathya, dharma, shanti et prema, la vérité, la justice, la paix et l'amour. En suivant ce chemin, si l'on adopte également la discipline qui consiste à répéter sans cesse le nom du Seigneur, peut-on trouver ailleurs plus de joie et de félicité ? Cela vous procurera la plus entière satisfaction.

La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

  • Upload
    others

  • View
    6

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

1

LLaa vvooiiee ddee llaa mmééddiittaattiioonn

d'après Sathya Saï Baba

Texte 1

Du lever au coucher, autrement dit, de la naissance à la mort, les hommes ne peuvent échapper au karma. Ils ne peuvent rester assis tranquillement sans créer de karma. Personne ne peut éviter cette situation ! Mais chacun doit comprendre clairement dans quelles actions il doit s'engager. Il n'existe que deux sortes d'actions :

celles qui sont liées aux sens et qui attachent (Vishaya karmas); celles qui libèrent (sreyo karmas).

Les premières s'étant multipliées sans contrôle, ont provoqué une augmentation de la douleur et de la confusion. Elles ne permettent d'obtenir aucun bonheur et aucune paix de l'esprit. Les actions spirituelles, au contraire, apportent progressivement la joie et le succès et procurent à l'âme une félicité suprême sans rapport avec de simples joies extérieures ! Bien que les actes soient tournés vers l'extérieur, ce qui les motive est entièrement dirigé vers l'intérieur. Ceci est le bon chemin, le vrai chemin. La notion de Vishaya Karma inclut toute activité en relation avec les objets extérieurs, habituellement réalisée avec le désir d'en obtenir un résultat. Ce désir pour le fruit des actions conduit au bourbier du « je » et du « mien » et aux démons de la convoitise et de l'avidité. Sur ce chemin, des éclats soudains se produiront. Donner la priorité aux objets matériels revient à donner de l'importance au poison ! Si quelqu'un est engagé dans de telles activités et donc tourné vers les objets des sens, mais s'il reste indifférent au résultat ou aux conséquences de ses actes, il lui sera alors non seulement possible de triompher du sentiment du « je » et du « mien », de l'avidité et de la convoitise, mais il pourra encore se maintenir très éloigné de tels défauts. Ces derniers ne pourront jamais le troubler. L'action qui libère est très pure, altruiste et constante. Elle se caractérise par l'importance donnée à l'idée d'action réalisée sans le moindre désir d'un quelconque fruit. Cette notion est développée dans la Bhagavad Gitâ. La pratique de cette discipline implique le développement de sathya, dharma, shanti et prema, la vérité, la justice, la paix et l'amour. En suivant ce chemin, si l'on adopte également la discipline qui consiste à répéter sans cesse le nom du Seigneur, peut-on trouver ailleurs plus de joie et de félicité ? Cela vous procurera la plus entière satisfaction.

Page 2: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

2

Si tous marchent sur ce chemin Sacré, le Seigneur Lui-Même donnera à chacun tout ce qui lui est nécessaire, tout ce qu'il mérite et tout ce qui lui accordera la paix de l'esprit. Tout offrir au Seigneur sans désirer le moindre résultat apportera réellement une joie totale, c'est vraiment ce qu'il y a de plus facile. Il est très difficile de ne pas dire la vérité et d'agir contre le dharma, alors qu'il est très facile de dire la vérité et de marcher sur le chemin du dharma. Dire les choses justes comme elles sont est une tâche très plaisante, il est inutile de perdre du temps à réfléchir. Pour parler de ce qui n'existe pas, il faut créer de l'inexistant ! Cela revient à plonger dans la peur et l'imaginaire, dans un climat d'inquiétude et de soucis. Donc, au lieu de poursuivre des activités sensorielles qui conduisent à tous ces troubles et complications, suivez plutôt le chemin de la béatitude qui est vrai, éternel et saint. Le meilleur moyen pour parvenir à cela est la MÉDITATION profonde (dhyâna). De nos Jours, certains hommes dont les nouvelles idées sont erronées, débattent sur la manière de pratiquer la méditation profonde et même sur les raisons de le faire. Mais ils n'en connaissent ni le goût, ni la pureté. C'est pourquoi il y a tant de critiques et de rires cyniques. Mon intention est à présent d'instruire ces personnes.

Texte 2 Chacun dans le monde a le choix de se conduire et d'agir de deux manières différentes : l'une est extérieure, l'autre est intérieure. Tout le monde le sait, bien que généralement les hommes ne le montrent pas. De même que les gens perdent le peu de joie qu'ils ont en se souciant des disputes qu'ils peuvent avoir dans leur famille, ils perdent leur paix intérieure lorsqu'ils rencontrent un obstacle ou un problème matériel. L'intelligence et le mental doivent apprendre l'art d'avancer avec constance sur la route. Cela doit être réalisé au moyen du « JAPA » et de la méditation. (Le japa est une forme de prière qui consiste à répéter continuellement et avec dévotion l'un des noms de Dieu ou un Mantra). L'homme souffre du désespoir et de l'échec à cause des caprices et de l'instabilité de l'antakharana. Cela vient de son incapacité à contrôler et guider l'intelligence du mental qui n'a pas été entraîné à prendre le chemin de la prière et de la méditation. A cette étape, l'homme dort éteindre et contrôler les désirs conflictuels qui infestent son mental. Celui-ci doit être focalisé sur une direction. L'homme doit avancer avec détermination, en faisant tous ses efforts pour évoluer et parvenir au but qu'il s'est fixé. S'il agit ainsi, aucune force ne peut le retenir et l'empêcher d'atteindre la position qui lui est due. Si le mental capricieux qui se disperse dans toutes les directions est occupé à adorer le Nom du Seigneur, l'effet est le même que celui qu'on obtient quand on concentre les rayons du soleil avec une loupe. Les rayons ont alors le pouvoir d'enflammer et de consumer. De même, si les vagues de l'intelligence et les sentiments du mental sont focalisés par la lentille convergente du Soi (l'Atman), ils manifestent la splendeur divine qui brûle le mal et donne une joie lumineuse. [lorsque Sathya Saï Baba parle du Soi, il s’agit de l’Etincelle Divine qui est en nous, de l’Âme] On peut réussir dans sa profession ou dans ses occupations sans focaliser son effort. Même les tâches les plus simples nécessitent de la concentration. Le problème le plus ardu peut être résolu si l'effort est constant. Les hommes sont dotés de pouvoirs illimités, TOUS, sans exception ! Mais ils font fausse route car ils ignorent cette vérité. Pour prendre conscience de ce pouvoir, on doit s'efforcer de pratiquer une DISCIPLINE SPIRITUELLE, de PRIER et de MÉDITER. A quoi cela vous sert-il d'avoir tous les ingrédients à profusion, si vous ne savez pas comment cuisiner de bons plats ? De même, l'homme possède en lui tous les ingrédients nécessaires pour qu'il

Page 3: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

3

se porte bien et progresse, mais il les néglige par insouciance et ne les utilise pas, car il ne sait pas comment les employer. L'homme doit chercher à voir et à comprendre l’ÉNERGIE UNIVERSELLE (Shakti), L’UN SANS SECOND qui est la base des diverses manifestations du Nom et de la Forme dans le monde qui l'entoure. Parce que le Mental ne cesse de sauter d'un sujet à l'autre, ON PEUT L'ENTRAÎNER A SE CONCENTRER PAR LE PROCESSUS DE LA MÉDITATION. Le résultat de la MÉDITATION sur le Soi Supérieur conduit à se retirer des objets des sens et du monde sensoriel. A ce moment précis, l'intelligence doit affirmer son autorité et commander au mental de n'éprouver d'autre sentiment que l'idée de la réalité fondamentale. Lorsqu'il connaît cette vérité fondamentale, le mental n'est plus trompé par l'irréel, la non-félicité. Il assiste au contraire à la floraison de la joie, du bonheur et de la vérité. Il n'est plus affecté par la douleur et le chagrin. La nature (prakriti) et l'énergie vitale (prâna) sont indestructibles et toute chose considérée comme le produit de leur combinaison, prend une nouvelle valeur. Lorsque l'homme réalise et perçoit à travers le mental et l'intelligence en purifiant ceux-ci et en les transformant au moyen de la méditation, sa vie retrouve toute sa splendeur. On sait que le fruit est bon quand on l'a entièrement mangé et qu'il n'en reste plus aucun morceau. De même, dès que l'homme a découvert le GOÛT DE LA MÉDITATION, il ÉCARTE le DOUTE et la DISCUSSION pour s'y plonger complètement. Par conséquent, que chacun de vous commence à méditer dès aujourd'hui et même dès maintenant.

Texte 3 La méditation devrait se pratiquer avec ENTHOUSIASME, FOI et METHODE, en respectant les règles établies. Ainsi, elle procurera le bonheur total, la victoire complète et même la vision du Seigneur. Ceci est lié à l'expérience de la « NON-DUALITE », au « DETACHEMENT». Si l'homme désire transformer sa vie intérieure comme extérieure en une vie de splendeur, de joie profonde, d'harmonie, de sérénité, la méditation est la meilleure discipline spirituelle qu'il puisse adopter. Méthode de méditation L'endroit devrait être un peu surélevé par rapport au sol. Une couverture pliée, par exemple, qui gardera vos vibrations. Asseyez-vous là, prenant la posture qui vous convient : celle du Lotus ou du demi-Lotus : LOTUS : le pied droit placé au-dessus de la jambe gauche et le pied gauche

au-dessus de la jambe droite.

DEMI-LOTUS : plus facile pour les occidentaux : le pied gauche SOUS la cuisse droite et le pied droit sur la cuisse gauche. L'important est que les deux genoux reposent bien sur le sol.

Les yeux mi-clos ou fermés. Relaxez bien chaque partie de votre corps. Concentrez-vous sur votre respiration: qu'elle soit calme et régulière. Trois fois le OM. Puis, méditez sur la FORME que vous préférez. Une fois que vous avez fait tout cela, le MENTAL ne devrait plus vagabonder. Vous devez rester STABLE et TRANQUILLE, ne laissant interférer aucune pensée d'événements appartenant au passé, aucune trace de colère ou de haine, de souvenirs douloureux. Même s'ils s'imposent, ne les prenez pas en compte. Pour les neutraliser, nourrissez des pensées d'enthousiasme pour la méditation. Bien sûr, cela peut sembler difficile au début.

Page 4: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

4

Si l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible d'entrer rapidement en communion avec le Divin. Partout dans le monde, les aspirants s'engagent naturellement dans la prière et la méditation. Mais d'abord, ils doivent clairement en connaître le but. Sinon, les gens commencent la prière et la méditation en croyant qu'elles sont liées au monde objectif, qu'elles peuvent satisfaire leurs désirs matériels, en espérant que les gains concrets justifieront la valeur de ce qu'ils font ! C'est une grave erreur. Prier et méditer permet de focaliser son attention sur le Divin, de supprimer les attachements sensoriels et d'atteindre directement la joie qu'on retire de la réalité fondamentale des objets. Le MENTAL ne doit pas vagabonder dans toutes les directions, sans discernement, comme une mouche. Les mouches vivent dans les magasins de bonbons et sont cependant attirées par les bennes à ordures. On doit montrer à cette mouche la douceur du premier lieu et l'impureté du second afin qu'elle n'abandonne plus le magasin de bonbons pour la benne à ordures. Lorsqu'on donne cet enseignement au mental, c'est la méditation ! Considérez une autre espèce : l'abeille. Elle n'a de contact qu'avec la DOUCEUR, elle n'approche que les fleurs ayant du pollen. Elle n'est pas attirée par d'autres endroits et ne s'y rend en aucune façon. De même, il faut renoncer à toute attirance pour les sensations sensorielles, envers la benne à ordures de la non-vérité et le transitoire. Autant que possible, on doit diriger son esprit vers toutes les choses saintes qui apportent la douceur et la joie associées à la Divinité. Pour cela, il faut du TEMPS, bien sûr. La durée dépend des PENSEES, des PAROLES et des ACTIONS autant que de leurs MOTIVATIONS. (Rappelez-vous et surtout revivez la formation reçue comme Enfant du Silence et Flamme 1er et 2ème Degré). Ce que l'on doit prendre avant tout en considération, ce ne sont pas les dépenses faites pour prier, le nombre d'années de pratique, les règles et prescriptions qui ont été suivies, ni même le nombre de prières. Ce qui compte, c'est L'ESPRIT dans lequel on prie, la PATIENCE avec laquelle on attend le résultat, la CONCENTRATION dans la prière destinée à obtenir la Félicité Divine, L'INDIFFERENCE au bien-être matériel et aux obstacles, l'absence de lassitude et la CONSTANCE avec laquelle on reste attentif à soi-même, à sa méditation et à son travail. On peut juger le progrès accompli en examinant comment on a réussi à se débarrasser de toute idée de soi-même. Au lieu de cela, si l'on se met à compter les règles, à faire le total du temps passé et des dépenses effectuées, la méditation n'appartiendra qu'au monde objectif. Elle ne pourra jamais atteindre le niveau subjectif et spirituel. Elle ne pourra jamais atteindre les PLANS SUPERIEURS. Il ne faut jamais juger la prière et la méditation avec de simples critères extérieurs, mais les apprécier d'après leurs effets INTERIEURS. Elles sont par essence une RELATION avec le SOI (Dieu). L'expérience immortelle du SOI ne devrait jamais être mêlée aux activités inférieures du monde temporel. De telles activités méritent d'être évitées. Si on s'y consacre tout en oscillant de l'impatience à l'indolence, en se souciant constamment de ses propres sentiments, « pourquoi n'est-ce pas encore arrivé ? Pourquoi est-ce encore si loin ? », alors, cela revient simplement à prier et méditer avec l'intention d'en retirer un résultat, un gain, un profit. La prière et la méditation n'ont qu'un seul et unique fruit : PASSER DE L'EXTERIEUR VERS L'INTERIEUR, tourner en soi-même un regard profond qui voit la Réalité de la Béatitude du SOI Pour se transformer ainsi, on doit toujours être actif et plein d'espoir, ne pas tenir compte des difficultés rencontrées et du temps qu'on y a passé. Il faut toujours attendre que descende la Grâce Divine. Cette ATTENTE PATIENTE fait elle-même partie de l'ascèse de la méditation.

S'EN TENIR STRICTEMENT A SON VOEU EST UNE ASCESE

Page 5: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

5

C'est dans ce sens que l'on peut dire que

PRIER, C'EST ETRE EN ETAT D'ATTENTE

Texte 4 Les aspirants essayent d’entrer dans la Voie de la méditation de trois façons :

de manière satvique de manière rajasique de manière tamasique

La voie satvique

Dans cette voie, les aspirants considèrent la PRIÈRE et la MÉDITATION comme un DEVOIR, quelles que soient les épreuves rencontrées. Ils sont totalement convaincus que tout n'est qu'une illusion et ils font alors le bien en toute circonstance et à tout moment. Ils ne désirent que le bien de tous les êtres, éprouvant toujours de l'AMOUR ENVERS TOUS. Ils passent tout leur temps à se souvenir sans cesse du Seigneur et à méditer sur Lui. Ils ne désirent même pas le fruit de la prière et de la méditation, ils le laissent entièrement au Seigneur.

La voie rajasique Ici, les aspirants désirent à chaque pas le fruit de leur acte. Si ce fruit ne leur est pas donné, ils finissent par devenir laxistes et par se dégoûter. Leur prière et leur méditation se dégradent lentement.

La voie tamasique

C'est encore pire. Le Seigneur n'est appelé qu'au moment d'un danger, d'une grave souffrance, ou lorsqu'on est victime d'une perte ou d'une douleur. Dans ces circonstances, les gens prient et promettent qu'ils feront une cérémonie religieuse ou offriront quelque chose au Seigneur. Ils calculent la quantité de cierges ou de prières qu'ils présentent au Seigneur. Ils demandent des récompenses en rapport avec leurs efforts. Ceux qui adoptent cette attitude en méditant ne pourront jamais purifier leur mental et leur intellect. De nos Jours, la plupart des gens ne suivent le chemin de la prière et de la méditation que d'une manière rajasique et tamasique. Leur véritable but consiste à purifier le mental et l'intellect. Pour y parvenir, la meilleure voie est la première, la MÉDITATION SATVIQUE. Lorsque le mental et l'intelligence se purifient, ils BRILLENT parce qu'ils resplendissent de COMPRENDRE LE SOI. Celui en qui resplendit cette compréhension est appelé un « RISHI ». Un Rishi est un SAGE qui a la VISION DIRECTE DE LA VÉRITÉ. « CELUI QUI CONNAÎT LE SOI DEVIENT LE SOI ». Le but de la vie, ce qui rend la vie digne d'être vécue, c'est de comprendre le Soi ou en d'autres termes, l'Être fondamental de l'individu. En réalité, il est facile de connaître les sentiments profonds de l'homme en regardant son corps physique lors de la méditation. La posture et l'apparence du corps aident à découvrir ses sentiments. Il se trouve qu'il y a une étroite relation entre les attitudes du corps et les attitudes du mental. Prenons un exemple : Les manches retroussées et les poings fermés, il n'est pas possible de montrer de l'amour ou de la dévotion.

Page 6: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

6

Avec les jambes pliées, les yeux mi-clos et les mains jointes levées au-dessus de la tête, ou croisées sur le chakra du Coeur, est-il possible de montrer de la colère, de la haine ou de la cruauté ? C'est pourquoi les anciens avaient pour habitude d'enseigner aux aspirants la nécessité d'adopter une posture propice pour prier ou méditer. Ils voyaient qu'il était possible par ce moyen de MAÎTRISER LE VAGABONDAGE DU MENTAL. Bien sûr, pour l'expert, la méditation est facile dans n'importe quelle posture. Mais pour le novice, ces méthodes pratiques sont essentielles. Cet entraînement physique et mental qui doit être suivi au début devra plus tard être abandonné car il n'est qu'un moyen pour atteindre le Soi véritable et éternel. La DISCIPLINE SPIRITUELLE doit être pratiquée de façon régulière tant que le Soi n'est pas réalisé. Tant que l'on n'a pas atteint le but de la méditation, il faut suivre la discipline reconnue, posture - détente - respiration - calmer le mental, etc .... On doit le faire jusqu'au bout. Dès que le but est atteint, c'est-à-dire lorsqu'on a acquis et maîtrisé le mental et l'intelligence, on peut se plonger dans la méditation QUEL QUE SOIT L'ENDROIT où l'on se trouve : dans son lit, sur une chaise, un rocher ou une charrette. Une fois que vous avez appris à conduire une moto ou une auto, vous pouvez conduire sur n'importe quelle route et dans n'importe quelle condition. Mais lorsque vous êtes en train d'apprendre, pour votre propre sécurité et pour celle de votre entourage, il est essentiel de choisir une route dégagée, de respecter certaines règles pour garder l'équilibre. De la même manière, ceux qui prennent la méditation comme discipline spirituelle doivent suivre une CERTAINE PROGRESSION. On ne peut rien y changer. Ainsi, on ne peut pas considérer les formes rajasique et tamasique comme étant de la méditation. Le mieux, c'est que la discipline spirituelle devienne complètement SATVIQUE. Se servir des mots pour décrire quelque chose est difficile. Alors que les montrer par des gestes est plus facile et agréable ! Pour faire comprendre aux gens la méditation, mieux vaut la pratiquer que d'en parler ! Par la méditation, les gens réalisent l'EXPÉRIENCE DU SOI DIVIN en eux-mêmes. Par la méditation, les aspirants sont capables de BRISER LES COUCHES DE L'IGNORANCE, les unes après les autres. Ils RETIRENT LEURS SENS de manière à ce qu'ils ne restent pas en contact avec les expériences du monde objectif. Le processus qui AMÈNE A LA SAINTETÉ PARFAITE est le seul qui mérite le nom de MÉDITATION. Pour cela, l'homme doit avoir de BONNES HABITUDES, une DISCIPLINE et des IDÉAUX ÉLEVÉS. Il doit renoncer complètement aux choses de ce monde et à ses tentations. Quelle que soit la situation, il doit se conduire avec enthousiasme et JOIE. On doit s'entraîner à prendre une bonne position assise pour détendre le corps et libérer le mental du poids et de la pression du corps. Cette pratique mérite d'être appelée méditation SATVIQUE. Pour la suivre, la discipline est vraiment nécessaire. Les troubles et les tribulations de celui qui cherche à détruire les activités indésirables du mental, disparaîtront s'il suit strictement les directives et règles indiquées. Il ne reste plus à l'aspirant qu'à les mettre en pratique. Le médicament le plus efficace ne peut avoir d'effet s'il est seulement placé au chevet du malade. Il doit l'absorber, peu à peu, conformément à l'ordonnance, avec tous les autres médicaments, en essayant de l'assimiler. Le principe actif du médicament doit être présent dans TOUT l'organisme, le corps doit s'en IMPRÉGNER. Le secret du succès de la méditation réside dans la PURETÉ de la vie intérieure de l'aspirant. Le succès est proportionnel à l'IMPORTANCE que l'aspirant donne à la CONDUITE JUSTE. Toute le monde a le droit de parvenir à ce haut degré de succès. je ne dis pas cela sur un ton anodin. JE LE DÉCLARE ASSEZ FORT pour que TOUS l'entendent Sachant cela, MÉDITEZ ET AVANCEZ, RÉALISEZ LE SOI !

Page 7: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

7

Texte 5

A chaque instant naissent de l'intérieur comme de l'extérieur de l'homme, des désirs et des tentations qu'il accumule. Il ne peut pas s'occuper de tout en même temps. Aussi fixe-t-il son attention seulement sur ce qu'il y a de plus important. C'est ce qu'on appelle la concentration (avadhâna). La concentration est nécessaire pour bien saisir un sujet quel qu'il soit. Diriger intentionnellement son attention sur un sujet et le garder à l'esprit s'appelle focalisation. Cela aussi est une condition pour que le mental soit efficace. La focalisation ou concentration sur un seul point aident à centrer ses efforts sur la tâche qu'on a choisie. La concentration est essentielle pour tout. Elle est la base de tout effort fructueux. Elle n'est pas seulement nécessaire pour la méditation, mais aussi pour les affaires de ce monde et la vie ordinaire. Quel que soit son travail, celui qui le fait en se concentrant développe à la fois sa propre confiance et le respect de lui-même, car ces qualités sont le résultat de son attitude mentale. Le mental peut pencher soit vers le mal, soit vers le bien. On doit concentrer son attention à ne maintenir le mental que sur le bien. Le succès ou l'échec de son travail dépend de la focalisation dont le mental fait preuve. La concentration sur un seul point augmente la force et l'habileté. On ne peut l'obtenir qu'en surmontant les tentations de ce monde qui distraient le mental. On arrive à cette focalisation et à cette conquête du mental par l'exercice de la méditation. Il y a deux sortes d'hommes : ceux qui s'accusent d'être des pêcheurs et ceux qui se vantent d'être grands. Ils sont tous deux trompés par leurs propres aberrations mentales ! Ils ont besoin de la satisfaction mentale qu'on ne peut acquérir que par la méditation, car celle ci fait grandir la compréhension et croître la sagesse. Pour cela, on doit avoir l'intérêt et le goût de la méditation. Autrement dit, il faut éprouver un ardent désir qui n'admet aucune autre démarche et ne tolère aucun obstacle. Bien sûr, on peut éprouver le désir d'écouter de la musique et en retirer de la joie. Le désir doit être assez intense pour inspirer l'effort. En fait, le désir n'est qu'un effort potentiel. L'effort est le désir en action. Si le désir est faible, l'effort diminue. Si l'un est fort, l'autre aussi est actif. La méditation amène à se concentrer et permet de réussir dans toutes ses entreprises. C'est uniquement par la méditation que les grands hommes et les sages ont contrôlé leurs activités mentales. Elle les a dirigés sur le chemin de la pureté, leur a permis d'atteindre la contemplation permanente du Seigneur et finalement l'union avec la Divinité. D'abord le désir, ensuite le choix du but, puis la concentration et à travers la discipline, la conquête du mental.... L'homme doit renoncer au contrôle de la matière et à l'attachement des objets de sens. Il doit écarter les fausses peurs, les désirs absurdes, les peines, les soucis et les plaisirs artificiels qui lui remplissent à présent l'esprit. Autrement dit, il doit faire preuve de discernement et s'entraîner lui-même à réaliser que toute chose est illusoire. Tout le monde a besoin de cette auto-éducation. La condition pitoyable des hommes est due à cette absence d'éducation. La méditation est le remède pour cet état d'esprit. Il est possible, grâce à la méditation, de retrouver le souvenir du paradis qui est l'empire de l'homme et de rejeter les créations passagères du mental comme des rêveries et des illusions.

Page 8: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

8

On peut rendre la méditation efficace et sereine si on s'y engage de façon systématique et sans se presser. Alors, la route vers la plus haute expérience est tracée. Une nouvelle compréhension apparaît, claire et paisible. Lorsque les hauteurs de la méditation sont atteintes, cette compréhension devient si forte que la nature inférieure est détruite et réduite en cendres ! Il ne reste plus alors que « vous ». La création entière est une illusion de votre mental. Seul, l'UN EST, la Vérité, le Seigneur, le Soi Suprême, l'UN. La vérité (Sathya) est si subtile et si apaisante ! Une fois atteinte, il n'y a ni méditation, ni méditant, tout fusionne dans l'UN. Telle est l'expérience absolue et lumineuse. Trouvant en lui-même la joie qui est pure connaissance, le sage réalisé ne sera plus conscient que de la béatitude Divine. Voilà le but, le fruit de l'immortalité. En réalisant l'expérience de la transcendance, l'adepte achève sa méditation et se déplace désormais parmi les hommes resplendissant de Divinité ! En lui, les Védas trouvent leur accomplissement. Il se transforme en un être pur. Seule la méditation peut permettre à quelqu'un de transcender les vicissitudes du temps et faire de lui un être aussi équanime que s'il était lui-même un autre Créateur. Une fois que l'individu s'est mis en route vers le but, c'est en lui qu'il trouve le contentement et découvre la source de la félicité. C'est alors que disparaissent complètement les appétits et les ambitions, les illusions, les erreurs, les besoins animaux. Puisque le Soi se répand partout avec égalité et constance, l'individu perd aussi la notion de «je » et retrouve son état Divin naturel. Une telle personne est le véritable mahatma (grande âme). C'est une personne libérée. La plénitude est béatitude, la béatitude est paix. Ceux qui ne s'écartent pas du chemin du discernement reçoivent la grâce du Seigneur et réalisent aussi le Soi. Ils cherchent toujours la Vérité Éternelle qui réside derrière les rêveries illusoires de ce monde. Maîtrisez les sens de la perception dont les agitations désordonnées provoquent la maladie et les origines de la maladie seront alors détruites. Laissez le mental surveiller de près sa propre gymnastique, endiguez le flot incessant des pensées, des projets et des calculs. Alors, le mental sera libéré de tous les soucis et inquiétudes. Pour réduire le vagabondage de vos pensées, répétez le nom du Seigneur et cela chassera vos peines et vos troubles. Si le mental ne s'efface pas, la sagesse ne peut voir le jour. L'homme complet est celui qui y est parvenu. L'aspirant doit d'abord apprendre le secret de la vision dirigée vers l'intérieur et retirer son attention du monde extérieur. jusqu'à présent, vous n'avez pas beaucoup entendu parler du monde intérieur. Et pourtant, la Vie Divine n'est rien d'autre que cette manière de vivre à l'intérieur de soi. De même que le bébé après avoir appris à regarder et à comprendre, essaye de trottiner deçà, delà à la maison, l'aspirant apprend à trottiner dans le monde intérieur et à le comprendre. Un bébé en bonne santé remue joyeusement les bras et les jambes dans son berceau, en regardant la lampe sur le mur et en gazouillant de joie. L'aspirant sain de corps, d'âme et d'esprit, allongé dans le berceau de la vie, regarde le monde intérieur et frappe continuellement des mains en grande allégresse. En outre, chaque pensée, chaque parole, chaque action doit provenir d'une connaissance pleinement consciente. Dirigez votre intelligence pour qu'elle n'erre pas au hasard mais demeure constamment dans le monde intérieur ! C'est cela la Vision Intérieure. La méditation est l'instrument le plus important pour développer cette vision profonde.

Texte 6

Page 9: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

9

L'Aspirant peut entrer dans te royaume intérieur par le portait de l'auto-analyse. Ce portail accueille tous les Aspirants PLEINS D'HUMILITÉ et de DÉVOTION qui peuvent atteindre par là l'état le plus élevé et le plus saint de la vie. Celui qui MÉDITE considère qu'il est important de réaliser la Félicité Divine, mais que développer le bien-être du monde est un but tout aussi essentiel. Pour atteindre ce but, on doit parvenir à CONTRÔLER certaines FAIBLESSES PHYSIQUES, VERBALES et MENTALES. Elles sont connues comme étant les dix péchés : 3 en ACTION; 4 en PAROLES; 3 en PENSÉES. Les pèches en action sont. les atteintes à la vie, les désirs d'adultère et le vol. Les péchés en paroles sont : les menaces, les paroles cruelles, les conversations envieuses et les mensonges. Les péchés en pensées sont : la cupidité, l'envie et le reniement de Dieu. Celui qui a l'intention de pratiquer la MÉDITATION doit être très VIGILANT pour que ces dix ennemis ne l'approchent pas. Il faut les écarter totalement. L'Aspirant a besoin des tendances qui l'aideront à progresser et non le contraire. Il ne doit parler et agir qu'avec BONTÉ, car seule la BONTÉ est PROSPÉRITÉ et la prospérité est BONHEUR DIVIN. La bonté est porte-bonheur et celui-ci est spirituellement salutaire. Si le but de l'homme est de fusionner avec le Bonheur Divin, la BONTÉ en EST L'INSTRUMENT. Grâce à la bonté, il peut réussir dans ce monde et dans l'autre. Il lui est possible de développer son propre bien-être comme celui d'autrui. Le BIEN-ÊTRE est le fruit de la CONNAISSANCE, le malaise est le fruit de l'ignorance. On ne peut atteindre la paix, la joie et le progrès que par le bien-être. Le devoir fondamental de l'homme est de faire le bien-être de tous les êtres ! Le développer, y contribuer, voilà le bon travail. Consacrer sa vie à cette tâche est le droit chemin. L'intelligence est le témoin du monde phénoménal. Les choses de ce monde limitent, colorent et façonnent cette intelligence au sein de la conscience. MAYA n'est que l'intellect faussé et tordu par toutes sortes d'impressions. Par conséquent, la conscience qui n'est pas affectée par maya, sur laquelle le monde ne parvient pas à produire la moindre impression, cette conscience s'appelle « ISWARA ». La personne qui s'efforce d'atteindre l'état d'Iswara ne doit donc pas être affectée par maya, ni impressionnée par le monde. Comment rester aussi impassible ? Par l'analyse, la réflexion, la recherche courageuse, la raison pure. Pour acquérir le DISCERNEMENT, il est essentiel de participer au travail pour le bien de tous les êtres vivants. II ne suffit pas que l'homme reconnaisse le monde comme faux et illusoire ou qu'il prenne conscience de quelques uns de ses propres défauts pour être conduit vers le chemin le plus élevé et être emmené vers la Vérité Suprême. S'il n'a pas un bon caractère pourvu de solides qualités, il ne pourra jamais réussir à progresser sur le chemin spirituel. Le progrès dépend du mérite et des qualités de l'individu, de même que la récolte dépend de la fertilité du terrain :

-sur une riche parcelle de terre, semez les graines de qualités humaines et irriguez-la avec l'eau de la raison et de l'analyse. Une belle récolte arrivera en son temps ! -dans les pays où on ne plante ni ne soigne de telles graines, les mauvaises herbes se multiplient.

Page 10: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

10

Là où, jadis, on aurait pu cultiver et bien entretenir des jardins, des buissons épineux créent aujourd'hui une jungle d'une confusion impénétrable. Même si quelqu'un est perverti et aveuglé par la vanité et qu'il n'a pas encore cultivé ces qualités, il peut au moins essayer de les acquérir et persévérer dans cet effort. Sinon, il ne pourra goûter l'excellence de la vie. 5a vie sera vaine et sans aucun mérite. Le mental, pris dans le jeu de ces forces opposées, se perd dans de fausses valeurs et devient incapable de progresser dans la bonne direction. Si un tel mental se détourne du bien, il peut provoquer un mal indescriptible. Il peut ruiner de manière imprévisible tous les progrès accomplis par l'Aspirant, comme si ce dernier, dans un instant d'inattention, avait laissé tomber une étincelle sur un baril de poudre ! Certains essayent de vivre sans développer ces qualités, mais ils ne réussissent qu'à devenir des morts-vivants. La pâleur de leur visage ne montre que leur manque d'enthousiasme et d'intérêt. C'est le résultat d'une HÂTE DÉRAISONNABLE dans la discipline spirituelle. Bien qu'à la fin, il soit nécessaire de dépasser ces qualités, il ne faut pas se précipiter pour atteindre le but. Même si l'on manifeste de l'ardeur, on se trouve souvent confronté à des dilemmes que beaucoup résolvent au moyen du suicide ! On doit d'abord accumuler des qualités qui enrichissent le caractère. Pour avoir négligé d'acquérir ces vertus, de nombreux et vaillants Aspirants ont perdu leur chemin et ne l'on jamais retrouvé. D'autres se sont enlisés dans les marais où ils pataugent ! Par conséquent, le chemin qui mène à se dépouiller de toute qualité est parsemé de pièges. On ne peut exister sans action. Aussi, doit-on agir en manifestant ces qualités. Dans le processus de libération, un mental plein de qualités est utile, car il supportera volontiers la prospérité d'autrui. Il cessera de causer du tort, cherchera les occasions d'aider, de guérir et de protéger. Il dépassera le mal que les autres lui font, en PARDONNANT. Il n'aura aucun penchant pour le mensonge, sera toujours vigilant à dire la vérité. La convoitise, la cupidité, la colère et la vanité ne le troubleront pas. Il sera libéré de l'illusion, cherchera toujours le bienfait de l'humanité. D'un tel mental s'échappera un flot incessant d'AMOUR. Lorsqu'un mental mûrit et parvient à la réalisation, il se libère aisément de toute qualité et devient placide, calme et pur. Il s'unit facilement au Soi Unique, sans second. Alors que l’homme possède la chance unique de pouvoir goûter la paix intérieure qu’un tel mental libéré peut lui donner, malheureusement, la joie et l’équanimité, qui sont ses droits de naissance, lui sont étrangers. La MÉDITATION est la seule île refuge dans l'océan de la vie, pour tous les êtres ballottés par les vagues du désir, du doute, de la crainte et du désespoir. La MÉDITATION est la Voie de l'équilibre, de l'harmonie, qui permet à l'homme d'entrer en contact avec le Divin et de se fondre en Lui.

Texte 7 Nous devons nous efforcer d'atteindre et de vivre dans la Paix profonde. L'homme doit essayer de s'élever vers cet état de paix, guidé par la raison et au travers de la méditation. Lorsque la béatitude est complète et totale, elle n'est autre que le statut divin, le but convoité de la vie, la Communion avec le Divin et cela à travers la vie de tous les jours. En général, les hommes ne font pas l'effort de l'atteindre, parce qu'ils ne connaissent rien de son charme sublime. La méditation leur donne le premier aperçu de cette félicité. Par conséquent, chacun doit, dès à présent, renforcer son mental afin de se rendre compte de l'existence de cet heureux moment de béatitude. Sinon, il risque d'éviter tout effort pour atteindre ce qu'actuellement il repousse,

Page 11: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

11

le considérant « vide » et « inutile ». Mais s'il est convaincu que l'instant de communion avec fa conscience est un instant plein de pouvoir, alors il ne relâchera pas son effort. L'aspirant peut atteindre de manière permanente la réalisation du Soi. Désormais fixé par cet idéal, continuez à prier mentalement et à méditer. L'étape qui suit immédiatement la méditation est celle de l'illumination. La méditation constitue le septième des huit niveaux du Yoga. N'abandonnez pas cette Voie Royale qui vous conduit au but Sacré. La méditation est la base même de toute discipline spirituelle. Les gens sont entraînés vers différentes formes de culture, mais la plus importante de toutes est celle de l'expérience spirituelle. Toutes les cultures sont basées sur la culture spirituelle. Elle est souveraine. Le souverain établit les lois, mais au-dessus et au-delà d'elles. De même, seul l'individu est affecté par toutes les règles et les lois, la distinction du bien et du mal, du péché et de la vertu, de la joie et de la peine. Il accorde en effet de l'importance, non au Soi, mais au mental et à l'intelligence, alors qu'ils sont inexpérimentés. Ainsi, cultiver l'expérience du Soi est essentiel pour tous. Cette expérience du Soi est pure, convaincante et transcendante. Elle est également facile à atteindre car le Soi est une mère pour tous. Ecouter le Soi, c'est devenir le fils, la fille qui écoute sa mère. Tout le monde est capable d'avoir cette expérience C'est même un droit Voilà pourquoi j'accorde autant d'importance (dit Sathya Saï Baba) à la discipline de la réalisation du Soi. Le Soi est aussi connu comme étant Dieu. Par conséquent, la connaissance du Soi ou connaissance de Dieu est l'objectif que tout étudiant doit atteindre. Ces étudiants doivent d'abord acquérir certaines qualités. Alors seulement, ils mériteront le statut d'aspirant. Ce sont:

le discernement, le renoncement, et les vertus propres à constituer un bon caractère.

Les Aspirants qui possèdent ces trois qualités peuvent espérer atteindre le Soi, tranquillement et sans trop de difficultés. Le Soi Suprême a six caractéristiques principales : la Sagesse la plus Haute le renoncement le plus total la beauté la plus parfaite la splendeur la plus rayonnante, la plus complète la gloire sans altération la fortune inépuisable Sa nature est existence absolue, connaissance absolue et béatitude absolue (Ananda). Tout ceci existe aussi en l'homme par le Soi qui est en Lui. Aussi, l'humanité toute entière a le droit de réaliser et d'apprécier ces caractéristiques et cette nature Divine. C'est un devoir impératif. Aujourd'hui, l'épreuve du monde vient de ce que l'homme ne remplit pas ce devoir indispensable. II est essentiel d'avoir un bon caractère pour réaliser le Soi, c'est-à-dire que toutes les mauvaises tendances doivent être déracinées. Exactement comme l'armée découragée se rend lorsque le commandant tombe, l'armée des défauts baisse les armes dès que l'égoïsme est détruit. Tous les défauts sont les enfants du royaume de la colère. Ainsi, après l'anéantissement de cette région, les soldats ne pourront plus jamais relever la tête. Comment le commandant (l'égoïsme) pourrait-il réussir sans le moindre soldat sous ses ordres ? Aussi doit-on diriger ses efforts afin de détruire le royaume de la colère de telle sorte qu'aucun commandant ne puisse en reprendre le pouvoir.

Page 12: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

12

Que tous les Aspirants préservent la Paix dans la région du mental, empêchant le soulèvement des soldats et de leur commandant. Que tous viennent à jamais se réchauffer dans le sourire du souverain Soi. Détruire le remous et les agitations du mental est la condition pour obtenir une audience auprès de ce souverain. Pour en bénéficier, il faut passer par les huit portes de son palais : les abstinences les observances les postures le contrôle du souffle le retrait des sens la concentration la méditation profonde l'illumination. Lorsque, par ces huit disciplines, on a maîtrisé le mental, on peut alors facilement développer la volonté. Elle est la nature même du Seigneur, on l'appelle aussi Loi Divine. Le Seigneur, par Sa simple Volonté, peut tout faire immédiatement et facilement. L'homme, lui, ne peut le faire aussi rapidement. Le pouvoir de la Volonté est un facteur décisif. Chez l'homme, elle n'est pas aussi irrésistible, aussi forte. Lorsqu'il acquiert ce pouvoir, il obtient quelque chose qui égale le pouvoir du Seigneur. C'est la fusion avec Dieu (laya). Cette fusion devient possible par la Méditation. Des huit portes déjà mentionnées, elle représente la septième et le « samàdhi » (l'illumination), la huitième. La Méditation est la voie royale vers l'Illumination (Samàdhi). Certains emploient « vouloir » et « souhaiter » comme s'il n'y avait aucune différence entre ces deux termes. C'est un grand tort. « Souhaiter » est lié aux désirs, aux traditions ancrées dans le mental. La Volonté est liée à la caractéristique fondamentale du Soi. Souhaiter signifie désirer quelque chose. Vouloir, c'est être déterminé à l'acquérir. Les deux sont basés sur le développement moral de l'individu. Lorsqu'on cultive le Soi, la Volonté et le désir peuvent être alors sublimés. Si on entretient la volonté et le désir en dehors du Soi, les fautes et les échecs du mental se mêleront à ce qu'on veut ou souhaite. Le niveau le plus bas peut être vu d'un niveau plus élevé, mais l'inverse n'est pas vrai. Aussi, devrait-on s'efforcer de monter pas à pas, de plus en plus haut, autrement dit de commencer à développer le Soi, puis la Volonté et ensuite la conduite morale. Il est alors facile et naturel de jouir de la béatitude Divine. Lorsque le bébé est incapable de marcher, sa mère l'encourage à trottiner petit à petit dans sa maison et ensuite lui permet d'aller dans la rue Si, par contre, elle le met d'abord dans la rue, comment peut-il apprendre ? De plus, qu'en est-il des dangers extérieurs ? De même, les facultés intérieures doivent au préalable être renforcées, alors les facultés extérieures comme la conduite morale, etc ... viendront facilement. La moralité qui ne se fonde pas sur une élévation intérieure n'est pas assez profonde. Aussi, faut-il en premier lieu cultiver la conscience du Soi. La connaissance du monde n'est pas la vraie connaissance. C'est une connaissance relative, celle du non-réel. Celle de l'Absolu Eternel est la vraie Connaissance. Elle s'acquiert par la méditation. Le feu de la méditation réduit en cendres les activités insipides du mental. Immédiatement après brillera la Connaissance du Réel. Elle brillera d'une Lumière inaltérable qui ne s'éteindra jamais. Pour ceux qui sont établis dans la vraie Sagesse, il n'y a ni passé, ni futur. Pour eux, tous les temps se réduisent au présent, à l'instant même de l'expérience. Tant que les vagues sont agitées à !a surface de l'eau, on ne peut pas voir le fond. Lorsque les vagues du désir agitent l'eau du mental, comment voir le Soi qui en est la base ? L'agitation provoque les vagues, alors alimentez le mental avec la contemplation du Seigneur, purifiez-le en méditant sur le Soi.

Page 13: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

13

La méditation et la discipline spirituelle sont les seules à pouvoir nettoyer les profondeurs du mental et lui donner de la force. Sans pureté et sans force, le Soi prend de la distance, la paix s'éloigne de l'homme et l'inquiétude se met à régner.

Texte 8

L'homme est partout plongé dans les soucis. Est-il juste d'augmenter son fardeau ? Qui peut être crue! au point de torturer un mourant au lieu d'alléger ses souffrances ? La mer est déjà houleuse, oserons-nous y provoquer un cyclone ?

Apprenez donc à rendre le sourire aux gens désespérés Restez vous-mêmes souriants et faites sourire les autres. Voilà les points importants sur lesquels nous allons travailler ces jours-ci. Pourquoi augmenter la tristesse du monde par vos opinions déprimantes, vos lamentations? Adoptez la prière et la méditation pour apaiser votre propre souffrance, pour surmonter vos propres chagrins et plonger dans les vagues fraîches de l'océan de la grâce du Seigneur. Tous les êtres vivants sont des acteurs sur cette scène. Ils font leur sortie lorsque leur rôle est terminé. Sur scène, l'un peut jouer le rôle d'un voleur, un autre celui d'un roi, un troisième peut être un mendiant. Pour tous les personnages de la pièce, UN seul donne la réplique ! Ici, il faut bien comprendre comment tout cela fonctionne. Le souffleur ne vient pas sur scène pour donner la réplique, à la vue de tous. Sinon, le drame perdrait tout son intérêt. C'est pourquoi, debout derrière un écran à l'arrière de la scène, il donne la réplique à tous les acteurs au moment où ils en ont le plus besoin, quel que soit leur rôle, qu'il s'agisse d'un dialogue, d'un discours ou d'un chant. De la même manière, le Seigneur est derrière l'écran sur la scène de la nature, donnant la réplique à tous les acteurs pour leurs différents rôles. Ainsi, chacun doit être conscient de Sa présence derrière l'écran de Maya. Il doit être réceptif à la moindre suggestion qu'il pourrait faire, gardant toujours un regard vers Lui et l'oreille tendue pour entendre Sa voix. Au lieu de cela, si une personne oublie l'intrigue et l'histoire (autrement dit : le travail qu'il est venu faire et les devoirs qui lui incombent), si elle néglige de regarder la Présence derrière l'écran et reste simplement muette sur scène, le public se moquera de sa sottise et l'accusera de gâcher le spectacle (car la défaillance d'un seul acteur peut avoir un impact grave surtout le spectacle). Le Nom de Dieu, la Prière et la Méditation enlèvent le mal de l'humanité. Lorsque vous vous engagez à prier et à méditer, diverses pensées peuvent survenir au début. Ne vous en souciez pas, ce n'est pas dangereux. Lorsque vous commencez à répéter le Nom de Dieu, faites-le avec enthousiasme. Si vous entreprenez n'importe quel travail avec une ferme détermination, aucune impureté ne pourra vous affecter. Assurez-vous d'être totalement pur lorsque vous commencez la prière ou d'autres pratiques. Ne vous souciez pas de formalités. Choisissez le Nom de Dieu que vous aimez et la Forme relative à ce Nom. Ce Nom est Lui-même un Mantra. Ce mantra est toujours pur, toujours captif. Il est TOUT. Mais ne changez pas de Nom et de Forme selon vos fantaisies en en choisissant un aujourd'hui et un autre demain. Quels que soient le Nom et la Forme qui vous ont contentés au début, tenez-vous y sans dévier. Ils s'ancreront fermement dans votre coeur. Plus tard, tout s'accomplira par Sa Grâce. Si l'on ordonne au travailleur de creuser la terre, son travail consiste simplement à continuer à creuser. Seul, le jardinier sait quelle quantité de terreau doit être mise pour chaque

Page 14: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

14

plante et de quelle manière. De même, si l'ordre est « répétez le Nom de Dieu ! », du moment que vous le faites, II vous dirigera Lui-même. L'intérêt du Nom et de la Forme du Seigneur réside dans l'entraînement qu'ils donnent au mental. Pourquoi entraîner un cheval qui a déjà été entraîné ? C'est le cheval sans entraînement qui est brisé par de nombreux efforts. De même, c'est pour domestiquer le mental indiscipliné qu'on prie, entonne des chants sacrés et répète le Nom de Dieu. Au début, le cheval court dans toutes les directions. L'entraîneur ne doit pas s'en soucier et doit tenir fermement la bride. Le mental aussi court dans toutes les directions lorsque vous commencez à répéter le Nom de Dieu et à prier. Mais ne vous laissez pas aller au désespoir, à l'anxiété et à l'hésitation. Tenez fermement la bride, le Nom de Dieu ! En très peu de temps, vos paroles et vos pensées seront sous votre contrôle. Seulement, ne vous laissez pas approcher par quoi que ce soit qui pourrait vous faire oublier le Nom du Seigneur. Vous réaliserez vous-mêmes par la suite le bénéfice du Nom. Ne désirez pas le fruit d'un jeune arbre dès qu'il est planté î N'arrachez pas et ne mâchez pas les feuilles et les branches avec l'espoir d'en soutirer le goût du fruit ! Si vous le faites, vous ne pourrez pas apprécier la douceur du fruit. De plus, la plante elle-même n'y survivrait pas. De même, votre travail consiste simplement à cultiver le jeune arbre appelé Nom de Dieu. Ce faisant, ne doutez pas et ne vous demandez pas s'il y a une quelconque gloire à le faire. Il est sûr que ce jeune arbre grandira et vous donnera le fruit que vous espérez manger. Vous pouvez y arriver. Le Nom du Seigneur est capable de vous donner ce fruit. Le but de la concentration sur un seul point est de vous fixer sur le Nom de Dieu, sans l'altérer et de garder Sa Forme toujours en vue. La répétition du Nom du Seigneur est comme un filet : il ne doit y avoir aucune déchirure, c'est-à-dire qu'il faut la pratiquer sans cesse. S'il y a le moindre trou, le fruit tombé dans le filet pourrait s'en échapper ! Méditez jusqu'à ce que vous contrôliez fermement le mental. Voilà votre premier devoir. Ne faites pas attention aux vagabondages du mental. Continuez à répéter le Nom de Dieu, à méditer en adorant le Nom et la Forme que vous préférez, de la manière qui vous est familière. De cette façon, vous parviendrez à focaliser votre attention et vous réaliserez le désir de votre coeur. N'entretenez pas l'idée de pureté ou d'impureté en pratiquant cette discipline de méditation. Rien n'est impur dans le monde. Puisque le Seigneur est immanent partout, en toute chose, comment une chose impure peut-elle exister ? Même si au bout du compte elle semble impure, au moment où on la met au contact du Nom du Seigneur, elle est purifiée. Donc, aucune pensée de pureté ou d'impureté ne vous dérangera si vous avez une foi totale et un amour sans bornes pour le Nom du Seigneur. Par contre, si vous vous sentez contraint et mécontent, vous rencontrerez toutes sortes d'obstacles possibles ou impossibles. Par conséquent, renoncez à tous ces sentiments-là. Renforcez la foi en la sainteté absolue du Nom de Dieu et de Sa Forme. Croyez fermement que toute chose est sacralisée par Son Nom. [C'est un exercice à vivre durant les temps de méditation et dans le quotidien. Soyons disponibles au travail que Dieu veut faire en nous. Laissons-nous envahir par Sa Présence et cela par Son Nom. Si vous faites régulièrement cet exercice qui rejoint la prière hésychaste* et le dhikr*, il se fera en vous une grande transformation qui vous émerveillera et sera source d'une joie profonde. Alors, vous serez prêts pour aller vers les autres et leur transmettre la Lumière qui irradie en vous et autour de vous. *prière hésychaste : le pendant chrétien du japa yoga, par laquelle on invoque sans cesse Jésus (par la prière ou la récitation de son nom). Par exemple : « Seigneur J-C, Fils de Dieu, prend pitié de mon âme de pêcheur ».

Page 15: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

15

*dhikr : dans l’Islam, c’est une technique de répétition chantée (le plus souvent) ou silencieuse du Nom de Dieu. Par exemple : « La Ilah Illa ‘ Llah » (Il n’y a de Dieu que Dieu) ]

Texte 9

La Méditation est la Voie qui mène à la libération. Elle va de pair avec une certaine ascèse. Une ascèse spirituelle vécue dans le quotidien. Il ne peut y avoir de méditation vraie sans Amour. Ecoutons ce que nous en dit le Maître : « Cultivez l'Amour de Dieu » (réfléchissez longuement sur ce terme de « cultivez » et interrogez-vous si vous le faites réellement). « Cultivez l'Amour de Dieu. Il a un potentiel infini. Une chaîne en fer peut être facilement « brisée, mais pas celle de l'Amour qui vous lie au Seigneur. Si seulement les flots de cet « Amour étaient dirigés, non vers les lacs et les eaux peu profonds des berges de la rivière « qu'est le monde, mais vers l'océan de la grâce du Seigneur, comme ce travail serait sacré ! « Alors, l'individu réaliserait le but de sa vie. « Voilà la plus grande Libération. « Diriger sans interruption votre amour vers le nom et la forme du Seigneur : voilà la vraie « Libération. « Ne prenez pas ce lieu de séjour temporaire pour votre demeure éternelle ! Ne vous découragez pas à cause de troubles éphémères ou de tragédies de courte durée. Plongez vous dans l'effort (dans la discipline spirituelle) qui vous permettra d'atteindre le Seigneur. « La Plénitude ». Les Contemplatifs et les Contemplatives ont une mission importante qui leur a été confiée au sein de l'Univers. Ce sont les phares qui montrent le chemin aux navires perdus dans les ténèbres au milieu de l'océan. Les phares spirituels montrent le chemin à ceux qui luttent sans espoir dans la nuit noire de l'ignorance. Cette création et les merveilles dont elle est remplie sont une source réelle d'émerveillement. Mais si l'on considère les conditions présentes, très peu de gens font attention à la Lumière et ne se laissent pas guider par elle. Aussi, au lieu de suivre telle personne ou telle autre, de prendre des chemins détournés et de s'y perdre, il vaut mieux avoir une foi totale dans le Seigneur Lui-même et compter sur Lui comme une mère, un père, un maître et un guide unique. Alors, plus Jamais vous ne quitterez le bon chemin. Il ne vous entraînera jamais sur un mauvais chemin. Pour avoir une foi inébranlable et bénéficier de cette expérience, il faut s'engager dans la Méditation. C'est le seul et unique moyen. Il suffit de méditer sur le nom et la forme du Seigneur avec Amour et Foi. Vous pouvez choisir le nom et la forme que vous aimez le plus. Pour suivre cette discipline spirituelle, vous devez cultiver la joie. Garder le sourire aux lèvres vous y aidera grandement. Les gens vous aimeront davantage. Le Seigneur éprouvera également de la Joie pour vous. Par conséquent, pratiquez la Méditation avec innocence, pureté et humilité. Alors, vous obtiendrez certainement tout ce que vous cherchez. En toute situation, ne perdez pas votre sang-froid et face à toute difficulté, ne perdez pas courage. La qualité de l'Amour Universel se développera en vous. Alors, vous verrez votre méditation progresser et ne plus être perturbée. Pour soigner une maladie sans prendre de médicaments, la méditation est un excellent remède. Elle permet même d'augmenter les capacités de discernement et d'analyse et, par conséquent, de surmonter une maladie, même grave. Chaque parole que l'homme prononce a deux sens : un sens apparent et profond, un sens simple et complexe. Les « Upanishads » retiennent le second, le développent, le clarifient et permettent de connaître Dieu.

Page 16: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

16

On doit se souvenir d'une chose importante : il est possible et souhaitable de donner aux mots tout leur poids par la douceur et la gentillesse. Si l'on désire voir Dieu en chaque objet, parler avec douceur est une aide immense. Dans les mots « Maître » et « Seigneur », résident beaucoup d'affection et de respect. Comme vous aurez l'esprit léger si vous vous exprimez avec douceur ! Comme vous pouvez rendre les autres heureux par de telles paroles ! Lorsque la méditation se fait dans une ambiance de bonheur, on peut vite atteindre la concentration. Au contraire, si vous utilisez dans vos conversations des paroles qui condamnent les autres et les méprisent, vous devenez à votre tour cible de critiques et votre mental s'agite doublement. Le but de la méditation n'est donc pas atteint car l'atmosphère est devenue impure. Par conséquent, si vous souhaitez réellement être heureux grâce à la méditation, avant de la pratiquer, vous devez soit entamer une conversation agréable, soit vous plonger dans des pensées ou des souvenirs heureux. Une conversation douce et gentille aide beaucoup le processus de la méditation. L'homme doit cultiver la bonté car le caractère est plus durable que le corps. Les vertus sont la force et la gloire de l'homme. Le caractère est son pouvoir. Aussi, formez-le et employez-le pour visualiser le Seigneur. Gardez toujours ce but présent à l'esprit. Vous devez être heureux, quels que soient vos gains, vos pertes et votre situation. C'est essentiel. Le contentement apporte le bonheur et l'intensifie. Pour un esprit joyeux, la vie est une fête perpétuelle. Un esprit contrarié par l'envie n'aura aucun repos. Si le désir vous trouble, il rend la concentration impossible, il est le feu du corps qui vous réduit en cendres. Le contentement est le remède pour l'éteindre vraiment. De même qu'un bain dans les eaux froides d'un cours d'eau rafraîchit le voyageur épuisé par la canicule, l'homme souffrant du feu ardent de la cupidité se rafraîchira dans les eaux transparentes du contentement. On ne devrait désirer que le chemin de la réalisation. On ne devrait pas consacrer sa vie aux désirs mesquins de ce monde. Dédiez tout au Seigneur, voilà le vrai contentement. C'est le résultat de la paix du mental, de la joie et du discernement. La réalisation du soi devient alors possible. Pour acquérir ces qualités, répéter le nom de Dieu et méditer sont les seuls moyens. Ce sont les seules disciplines qui donnent ce pouvoir. Vous ne pouvez pas faire autrement. Plus que tout, si vous vivez pleinement le contentement, alors la paix et la joie viendront de surcroît. Bien que tout ce qui vient d'être dit concerne le Soi, tout le monde est obligé de s'engager dans certaines activités. Comment employer le corps comme instrument, par exemple comme un bateau, pour traverser le courant de la vie ? Jusqu'à ce qu'on ait atteint l'autre rive où se trouve la vérité ultime, vous devez prendre soin de ne pas l'endommager, le casser ou lui faire prendre l'eau. Ne laissez pas le bateau se disloquer. Surveillez les signes de défaillance. Autrement dit, mangez modérément une bonne nourriture, au moment propice, et pratiquez avec application une activité physique. Si celle-ci est orientée vers le spirituel, elle deviendra une discipline nécessaire à la véritable recherche. C'est-à-dire ce qu'on appelle la méditation, la répétition du nom de Dieu, les rituels et les cérémonies. Pendant et après la pratique de ces disciplines, vous devez vous sentir Joyeux, sans la moindre tristesse. N'oubliez pas ceci : ne soyez jamais fatigués ou tristes. Si cependant l'aspirant est las, il peut alors manger, à la fin de sa méditation quotidienne, quelques arachides ou amandes bien trempées dans l'eau. Cela rafraîchira son corps et lui donnera de la force. Ainsi, chacun doit développer la vertu du contentement par la discipline de la méditation. Le contentement permettra au mental de voyager vers le Seigneur, il vous apportera la paix. Il fera obstacle aux activités non essentielles dont le but est le profit égoïste.

Page 17: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

17

L'homme parvenu au contentement sera totalement heureux, il mènera une vie intérieure en communion avec son Âme, avec le Soi. Il pourra faire n'importe quel travail sans se reposer ni se plaindre. Les vagues du mental qui s'agitent dans toutes les directions se rejoindront pour n'avoir qu'un seul but. Les Maîtres, les Saints et les Yogis du passé réalisaient le but de leur vie par la paix qu'ils retiraient de la joie. Celle-ci donnera à tous les aspirants l'enthousiasme et la force nécessaires pour marcher sur le chemin qui mène à la Réalisation. Grâce au contentement, l'aspirant pourra ignorer les dangers et les difficultés de ce chemin. Il considérera les réalités passagères de la vie comme des poisons, les écartera comme des déchets impurs. Le contentement, le discernement et le renoncement développent l'esprit de recherche. Voilà trois points importants qu'il faudra essayer de pratiquer : le Contentement... le Discernement (pour cela relisez les premiers travaux de vos ateliers qui en sont une base solide) et le Détachement ou Renoncement. Ces trois points sont vraiment les bases à vivre au quotidien si vous voulez avancer sur le Sentier et atteindre un jour, par la Méditation, votre Réalisation. Persévérez dans la Méditation. Travaillez sur vous-même. Réussissez pleinement votre incarnation. Alors seulement, vous pourrez aider les autres à avancer à leur tour. Méditez cette phrase de l'Imitation :

Garde la Paix et tu apaiseras les autres

Texte 10 L'accomplissement de la vie de l'homme réside dans la Réalisation du Soi. Pour atteindre cette réalisation, on doit être entièrement libre de toute impulsion. La Libération est dans le vrai sens du terme, la délivrance des liens qui nous attachent à ces impulsions. Il y en a de deux sortes : les bénéfiques et les maléfiques. Les premières sont pleines de sainteté. Les autres alimentent le mental et le rendent de plus en plus incontrôlable et instable. Elles augmentent et renforcent la recherche du plaisir matériel. Si on encourage et cultive les tendances bénéfiques, les impulsions cesseront de se multiplier à l'infini, ne rendront pas esclave le mental et deviendront comme des graines grillées : elles ne germeront pas. Si vous ne suivez que ces tendances, vous pourrez facilement acquérir la Sagesse Divine. Elles se caractérisent par certaines activités comme fréquenter de grandes âmes, les vénérer, converser avec elles, suivre leurs conseils et développer la Bonté, l'Amour, la Patience, la Véracité, le Courage ... et d'autres qualités qui font partie des tendances pures. Pour libérer le mental, il faut d'abord transformer l'ignorance. Cette ignorance n'existe pas toute seule : elle a un descendant : l’égoïsme. Ce démon a deux enfants : la passion et le désir ardent. Ceux-ci sont étroitement liés. Telle passion, tel désir. Ils sont frère et sœur. La passion est synonyme d'attachement ou d'attirance. Par elle, l'homme éprouve des sentiments tels que « c'est à moi » ou « c'est le mien ». Ces émotions provoquent des désirs qui nourrissent l'inquiétude. Par conséquent, pour anéantir l'égoïsme, il faut éliminer à la fois la passion et le désir. Cela signifie que l'ignorance doit disparaître car c'est le seul moyen de tuer l'égoïsme. Comment donc détruire l'ignorance et développer la vertu ? Là est la question ! La réponse est : par la Méditation.

Page 18: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

18

Celui qui est esclave de ses impulsions et de ses tendances est dépourvu de sagesse. Il est vraiment faible ! Mais laissez-moi le rassurer, il n'a pas besoin de s'alarmer. Dès que les impulsions sont déracinées, il peut retrouver la nature Divine qu'il avait perdue par négligence. Les désirs envahissent le royaume du cœur, ils provoquent des troubles sans fin. Certains aspirants se disent qu'en dépit de nombreuses années de pratique assidue, ils n'ont pas encore réussi à progresser dans la méditation et dans la concentration. La raison est simple et il n'est pas nécessaire d'en faire la démonstration : ils n'ont pas réussi à déraciner leurs désirs ! Par conséquent, ces pratiquants doivent s'efforcer de dominer leurs tendances naturelles. Ils doivent renforcer leur foi et agir. Si l'Aspirant se sent de temps à autre perturbé par ses penchants impurs, il doit les surmonter par le pouvoir de sa volonté et des exercices spirituels (par les Rituels et la Prière par exemple). L'Âme libérée a entièrement brûlé tous ses désirs. Exclusivement les contrôler ne sert à rien. Un cobra ne devient inoffensif que lorsque ses crocs ont été arrachés. De même, les racines des désirs doivent être déterrées et brûlées. Alors seulement, l'homme pourra atteindre Dieu. De tous les ateliers du monde, l'atelier du corps est le plus merveilleux, parce qu'il est le tabernacle du Seigneur. Dans cette usine, l'homme transforme ses impulsions en serments, élimine ses impuretés, génère des désirs bénéfiques et produit de bonnes pensées. Le but principal est d'arracher toute impulsion, même si cela est une tâche difficile. Il se peut que les montagnes soient balayées avant que ces tendances ne soient déracinées. Mais avec le pouvoir de la volonté et de l'enthousiasme, soutenu par la foi, on peut rapidement les surmonter. Cependant, n'abandonnez ni votre détermination ni votre foi quels que soient les obstacles, les pertes ou les épreuves. Souvenez-vous que les impulsions vous dominent et vous rendent esclaves. La cigarette et l'alcool vous rendent esclaves mais ne vous tiennent sous leur emprise que momentanément, tandis que vos penchants vous dominent toute votre vie ! Le véritable sens et le but de la Méditation consistent à se libérer de ses impulsions puissantes et multiples. Ceux qui sont guidés par leurs instincts et impulsions errent dans le monde comme des ivrognes, incapables de différencier le Juste de l'injuste, le vrai du faux. Dominés par ces tendances animales, ils subissent des conséquences désastreuses lorsqu'ils cèdent à leurs instincts. Ni la honte, ni la peur ne les atteint. Ils ne font que se divertir dans la recherche des plaisirs matériels, dans l'accumulation du confort et dans l'euphorie du luxe. Pour ceux qui sont plongés dans ces impulsions, l'intellect devient inutile ; il ne joue plus aucun rôle. En recherchant constamment les plaisirs des sens, les impulsions se durcissent et leurs racines deviennent de plus en plus profondes et fortes. Ecoutez ! Bhâradvâja (un des sept grands rishis de la tradition Védique) étudia les Védas pendant trois vies successives. Lorsqu'il naquit pour la quatrième fois, il recommença encore à lire ! Aussi, Indra (une des Divinités principales des temps Védiques) vint le voir, lui enseigna la Vérité Absolue et lui révéla le secret de la libération. Alors, Bhâradvâja mit un terme à ses lectures et études et se lança avec détermination et méthode dans la Méditation. Il réalisa le Soi. L'étude devient donc un exercice dépourvu d'objet si elle est séparée de son essence et reste théorique. La soif de lire à propos de tout n'est pas en elle-même une envie très saine. Il était une fois un saint nommé Durvasa qui se présenta à Shiva avec une charrette pleine de livres religieux. Nârada le compara alors à l'âne de l'histoire, car un excès d'attachement aux livres est une habitude indésirable. « Même si on transporte le fardeau d'une multitude de livres sur toutes les branches du savoir et même si on les a tous lus, on ne pourra jamais saisir leur enseignement sans une réelle expérience pratique ». Lorsque

Page 19: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

19

Durvasa entendit ces conseils, il fut illuminé, jeta immédiatement tous ses paquets à la mer et se plongea dans la Méditation. Voyez combien les Sages ont compris que la Méditation est essentielle pour atteindre la pleine Connaissance ! Nous avons compris à quel point il est important d'éliminer les désirs afin d obtenir la maîtrise du mental. Priez et Méditez, alors vous pourrez cultiver et développer correctement votre Volonté, votre Mémoire et votre Imagination. Toutes les autres méthodes sont inutiles. Le Mental projette et exécute d'innombrables actions et sillonne de vastes étendues, le tout en un clin d'œil ! Il opère à une vitesse inimaginable. Il conçoit un objet et s'en amuse un peu, mais l'écarté aussitôt pour un autre plus attirant, vers lequel il s'envole et dont il se préoccupe. L'aspirant doit toujours surveiller cette tendance du mental. Lorsque celui-ci papillonne d'un objet à l'autre, il doit être ramené sur le bon chemin et sur le bon objet. Voilà la bonne discipline spirituelle, le chemin de la Concentration et de la Méditation. Si cependant, l'Aspirant ne lutte pas pour atteindre cette concentration sur un seul point, mais qu'il laisse le mental livré à lui-même suivre ses vagabondages, le processus mérite d'être appelé « méditation du singe », un type de méditation très nocif pour le progrès spirituel. Durant cette période, travaillons tout spécialement pour maîtriser notre mental, pas seulement pendant la méditation, mais à chaque instant de la journée. Essayons de nous concentrer davantage sur ce que nous faisons en empêchant le mental de venir nous assaillir. Cela prendra du temps et de la patience, mais le résultat sera ta Libération et l'Epanouissement de tout notre Être. Croyez-moi, cela en vaut la peine et nous plongera dans la Paix et la Sérénité.

Persévérez avec fidélité et dans la foi.

Texte 11

Quel est le but de l'incarnation de l'homme ? Sathya Saï Baba nous répond et nous dit : « l'accomplissement de la vie de l'homme réside dans la réalisation du Soi. Pour atteindre cette réalisation, on doit être entièrement libre de toute impulsion (Vâsana ce terme recouvre les notions de désir, d'instinct, de pulsion, d'attachement, de tendance mentale, etc...). La libération est, dans le vrai sens du terme, la délivrance des liens qui nous attachent à ces impulsions. Il y en a de deux sortes : les bénéfiques et les maléfiques. Les premières sont pleines de Sainteté. Les autres alimentent le mental et le rendent de plus en plus incontrôlable et instable; elles augmentent et renforcent la recherche du plaisir matériel. Si on encourage et cultive les tendances bénéfiques, les impulsions cesseront de se multiplier à l'infini, ne rendront pas esclave le mental et deviendront comme des graines grillées : elles ne germeront pas. Si vous ne suivez pas ces tendances, vous pourrez facilement acquérir la Sagesse Divine. Elles se caractérisent par certaines activités comme fréquenter de grandes Âmes, les vénérer, converser avec elles, suivre leurs

Page 20: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

20

conseils et développer la bonté, la force d'âme, l'amour, la patience, la véracité, le courage et d'autres qualités qui font partie des tendances pures. Pour libérer le mental, que faut-il ? Il faut d'abord transformer l'ignorance. Cette ignorance n'existe pas toute seule, elle a un descendant : l'égoïsme. Ce démon a deux enfants : la passion et le désir ardent. Ceux-ci sont étroitement liés; telle passion, tel désir : ils sont frère et sœur. La passion est synonyme d'attachement ou d'attirance : par elle, l'homme éprouve des sentiments tels que « c'est à moi » ou « c'est le mien ». Ces émotions provoquent des désirs qui nourrissent l'inquiétude. Par conséquent, pour anéantir l'égoïsme, il faut éliminer à la fois la passion et le désir. Cela signifie que l'ignorance doit disparaître car c'est le seul moyen de tuer l'égoïsme. Comment donc détruire l'ignorance et développer la vertu ? Là est la question ! La réponse est : « par la méditation ». Cette voie mène à la libération. Celui qui est esclave de ses impulsions et de ses tendances est dépourvu de sagesse. Il est vraiment faible ! Mais laissez-moi le rassurer : il n'a pas besoin de s'alarmer. Dès que les impulsions sont déracinées, il peut retrouver la Nature Divine qu'il avait perdue par négligence. Les désirs envahissent le royaume du cœur : ils provoquent des troubles sans fin. Ils font remonter le souvenir de plaisirs, agitent la mémoire d'expériences passées que vous désirez alors ardemment revivre. Les désirs conduisent les sens et leur maître, le mental, à s'engager dans d'intenses activités auxquelles il ne peut échapper. Aussi, l'homme essaye-t-il de se procurer le fruit de ses désirs insatiables pour en jouir. Tout ceci se produit en un clin d'œil, pour ainsi dire. Les impulsions opèrent de manière si subtile et si puissante ! Comme la graine contient en elle-même le tronc, les branches, les rameaux, les feuilles, les fleurs et les fruits, de même, tout ceci est latent dans le désir. En l'absence des impulsions, le mental est transparent et pur. Dès qu'elles se présentent, il perd sa pureté. Ce sont des obstacles sur le chemin de la vérité, du Soi et de l'immortalité. Le mental libre de toute impulsion se trouve tellement transformé qu'on ne peut plus le considérer comme le mental. La nature est le domaine des impulsions. Le mental est attiré par la nature et les objets du monde extérieur. à cause de la tendance qu'il a à s'attacher. Il commence par contempler les objets et s'appesantit sur leurs qualités et leurs défauts selon les critères de ses désirs. Sans eux, le mental ne serait nullement affecté par le monde extérieur. Il est comme un vêtement qui prend la couleur de la teinture. Ainsi, le mental prend la forme du désir dont il est imprégné. Le mental n'est qu'un faisceau de désirs. L'homme doit entreprendre la méditation et la concentration pour les détruire. Certains Aspirants se disent qu'en dépit de nombreuses années de pratique assidue, ils n'ont pas encore réussi à progresser dans la méditation et dans la concentration. La raison est simple et il n'est pas nécessaire d'en faire la démonstration : ils n'ont pas réussi à déraciner leurs désirs ! Par conséquent, ces pratiquants doivent s'efforcer de dominer leurs tendances naturelles :

Ils doivent renforcer leur Foi et agir

Tel est l'outil de travail que nous confie le Maître. Il s'agit maintenant de travailler dans ce sens. Travailler sans relâche si nous voulons que notre méditation soit féconde et porte du fruit. A vous tous, bon courage. Soyez persévérants et avancez dans la Joie.

Page 21: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

21

Texte 12

Sathya Saï Baba nous dit : « Le but principal de la concentration et de la méditation est de minimiser les divagations du mental et de le forcer à rester sur un seul point. On doit poursuivre longtemps sa discipline spirituelle en maintenant le mental à la place voulue. II n'y a pas de limite à la paix et à la joie qu'on peut en retirer. Par exemple, lorsque vous prenez une image comme sujet de méditation, vos pensées iront vers les couleurs, le style, sa représentation, etc ... Vous ne devez tolérer aucune autre pensée. Si vous vous mettez à penser à une statue, alors l'idée de l'image devient floue et vous ne parvenez plus à imaginer la statue. Les deux représentations se confondent. On doit centrer correctement le mental sur une seule idée, un seul objet De même, si on médite sur la forme du Seigneur, le mental doit demeurer sur la forme de chaque partie, sur Sa Beauté et Sa Splendeur. Ces pensées doivent être coordonnées et combinées en une vision parfaite ». Et le Maître poursuit : « Voilà le modus operandi de la méditation. Sa pratique répétée produira l'apparition d'une forme spécifique. En voyant cette forme, en la regardant, en la contemplant pendant des jours entiers, vous finirez par atteindre un état où la forme elle-même disparaîtra et où vous vous oublierez vous-même. C'est l'état ultime du « Samâdhi », le Samâdhi de l'Unité. Dans cet état, si aucun sentiment et aucune pensée ne subsistent, cela devient ce que Patanjali, dans son écrit sur le Raja-yoga désigne comme étant la fin du mental. » « Bien sûr, le mental est inerte. De même que l'eau, matière inerte, se met à briller au soleil, le mental emprunte son éclat au Soi et semble détenir la conscience. L'intelligence se reflète dans le mental de telle sorte qu'on a l'impression que lui aussi est intelligent, mais ce n'est qu'une impression. Sa vraie nature est ignorance. Le mental n'est pas source de Lumière contrairement au Soi. Le Soi est la Lumière de la Lumière, la Lumière suprême. Il est Lumineux par Lui-même. Pendant ta méditation, on ne doit pas laisser le mental s'éloigner de la cible. Quand il s'évade, il doit être ramené à la forme choisie pour cette méditation. Ainsi, au début, on ne doit méditer que sur une seule forme. Vous ne devez pas changer de forme quotidiennement. De plus, pendant la discipline spirituelle, vous ne devez donner libre cours à des choses que vous n'aimez pas, qui suscitent du chagrin ou qui ébranlent votre foi. Si de telles pensées surgissent, apprenez progressivement à les considérer comme bénéfiques et cherchez à saisir ce qui est bon en elles et non ce qui est mauvais. Les sens ne peuvent rien faire par eux-mêmes ; ils ne sont pas indépendants. Si on contrôle le mental, on peut aussi contrôler les sens. Certains pratiquent uniquement l'ascétisme des sens afin de maîtriser le mental ! Ils ignorent quelle discipline est vraiment nécessaire. La vraie discipline est la destruction du désir. Mais aussi vigilants que soient les gardiens, un voleur adroit peut les surprendre de cent manières différentes. De même, aussi habiles que vous soyez dans votre tentative de contrôler les sens, le mental peut les attirer de son côté et exécuter ses désirs à travers eux. La forme est fondamentale pour la méditation et la concentration. Même en l'absence d'une forme devant vous, vous devriez être en mesure de la visualiser. Ce n'est pas si difficile pour ceux qui savent se concentrer. Mais certains pratiquent la concentration sans avoir d'abord cultivé de bonnes habitudes et une conduite juste. Ceci est le signe d'une connaissance partielle.

Page 22: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

22

La concentration doit avoir comme base l'équilibre. On doit purifier le mental en modelant le caractère par de bonnes habitudes. La concentration doit suivre ce processus de purification et non le précéder. Tout effort pour se concentrer sans avoir au préalable purifié le mental n'est que perte de temps. Bien de grands hommes ont ruiné leur évolution spirituelle en aspirant trop tôt à la concentration, sans avoir discipliné leurs habitudes. De plus, pendant la concentration, faites attention de ne pas vous fixer sur quelque chose que votre mental n'aime pas. Malgré tous vos efforts, il ne s'y tiendra pas. Au début, prenez donc un objet qui soit uniquement source de joie. Asseyez-vous dans la posture du lotus (si possible) et fixez le regard vers le bout « du nez, pour une minute au début, ensuite trois minutes, puis pour six minutes quelques jours plus tard. Allez jusqu'à neuf minutes au bout d'un certain temps. La concentration doit être ainsi renforcée progressivement, sans précipitation inopportune. De cette manière, on peut tenir une demi-heure avec de l'entraînement, mais ne forcez pas la cadence. La discipline doit être développée lentement et avec constance. Par la pratique, on fixera le mental et le pouvoir de concentration augmentera. Pour atteindre la concentration et la maintenir sur un seul point, il faut faire des efforts. Vous devez ancrer le mental sur le Seigneur et garder toutes les autres pensées en-dehors. Par de constants exercices de ce type, votre regard se fixera fermement sur le Seigneur qui réside dans votre cœur. Voici vraiment le but, la réalisation complète de la méditation. Nous avons vu que la concentration, selon la doctrine du yoga, consiste à focaliser le mental sur un seul objet, sans que jamais il ne dévie. Seule, la concentration peut faire réussir la méditation. Sa nature même est la focalisation sur un seul point. Son pouvoir anéantira toute hésitation. Cela grâce à la Béatitude. Le nom est essentiel pour la méditation, car lui seul peut vous permettre un rapide succès. Même si une foi totale ne vient pas rapidement, on ne doit pas renoncer ou changer, car la pratique amène la victoire à coup sûr. La méditation est la force spirituelle qui éloignera la maladie du cycle des incarnations. Mais vous devriez éviter les obstacles qui créent les difficultés sur le chemin. Il s'agit de la colère, l'orgueil, la vanité, la tendance à chercher les fautes d'autrui, la méchanceté, etc ... qui opèrent même dans le subconscient, comme les courants dans les profondeurs des océans ». Mon Fils, ma Fille, toi qui, par ta vocation contemplative, est le levain dans la pâte, tu as pris conscience de l'importance de ta mission, du rôle primordial de ta méditation. Lis et relis plusieurs fois ce texte. Suis bien et avec persévérance ses directives, données par le grand Avatar qui est Sathya Saï Baba. Pratique les temps forts de méditation journalière qui t'aideront à vivre dans la présence Divine à chaque instant d'une journée à travers les tâches du banal quotidien. Cela te mènera à l'harmonie de ton Être, à une joie profonde impossible à décrire que tu déverseras sur les autres. Courage, ma Fille, mon Fils, le Chemin est rude, mais il te mènera vers la Béatitude, vers l'Union totale avec la Divinité et par Sa Force et Son Amour, tu deviendras :

UN LEVIER POUR L'HUMANITE.

Page 23: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

23

Annexe

Instructions de l'essence de la Grande Perfection La pratique quotidienne consiste simplement â développer une acceptation complète et l'ouverture vis à vis de toutes les situations et émotions, ainsi que des personnes, en éprouvant tout cela totalement, sans réserves mentales ni blocages, de sorte que jamais l'on ne se retire ou se centralise sur soi-même. Cela produit une énergie énorme, qui est d'habitude enfermée sous clef par le processus d'évasion mentale et d'évitement des expériences de la vie. La clarté de la conscience peut, dans ses étapes initiales, apparaître comme désagréable ou inspirer la crainte ; s'il en est ainsi, il faut s'ouvrir complètement à la douleur ou la crainte et l'accueillir. De cette façon les barrières créées par ses propres réactions émotionnelles habituelles et préjugés sont détruites. Etat d'esprit Dans la pratique de la méditation, il faut développer le sentiment d'ouverture totale à l'univers entier, avec une simplicité absolue et dans la nudité de l'esprit, en se débarrassant ainsi de toutes ses barrières protectrices. Ne vous scindez pas mentalement en deux lorsque vous méditez, une partie de l'esprit observant l'autre comme un chat observerait une souris. Il faut se rendre compte que l'on ne médite pas pour aller profondément à l'intérieur de soi et se retirer du monde. Dans le yoga bouddhiste, même lorsque l'on médite sur les chakras, il n'y a aucune concentration d'introspection : l'ouverture totale de l'esprit est le point essentiel. Le fondement du samsara (cycle perpétuel des naissances et des renaissances) et du nirvana (état de l'âme, tenu pour parfait, dans lequel tout désir, toute anxiété de vivre a disparu) est la conscience alaya, le commencement et la fin de la confusion et de la réalisation, la nature du shunyata universel et de tous les phénomènes apparents. Cela est même plus fondamental que le trikaya [ NDT : "Trois Corps" des éveillés ou bouddhas, doctrine apparue au 4ème siècle après J?C. Les trois corps correspondent à 1) la Réalité, 2) la jouissance de la Réalité 3) le corps physique manifesté pour aider à la rédemption des êtres ] et libre de penchant vers l'éveil. On l'appelle parfois l'esprit "pur" ou "original". Bien que prajna (la sagesse) n'y voit pas le substrat de concepts comme celui de différence d' aspect, upaya (les moyens habiles) distingue les aspects fondamentaux d'ouverture complète, de perfection naturelle et de spontanéité absolue en tant qu'instruments utiles. Tous les aspects de chaque phénomène sont complètement clairs et lucides. L'univers entier est ouvert et dégagé, tout s'interpénétrant mutuellement. Dans la vision nue de toutes les choses claires et libres d'obscurcissements, il n'y a rien à atteindre ou comprendre. La nature des choses apparaît naturellement, et est naturellement le présent dans la conscience transcendant le temps, cela est l'ouverture totale. Tout est parfait tel quel, complètement pur et non souillé. Tous les phénomènes apparaissent naturellement dans leurs modes et situations uniquement corrects, formant des structures toujours changeantes remplies de sens et signification, comme des participants à une grande danse. Tout est symbole, pourtant sans aucune différence entre le symbole et la vérité symbolisée. Sans effort dans la pratique, la libération, l'éveil et la bouddhéité sont déjà entièrement développés et perfectionnés. C'est la perfection naturelle.

Page 24: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

24

La pratique quotidienne est juste ordinaire comme la vie elle?même. Puisque l'état sous?développé n'existe pas, il n'y a aucun besoin de se comporter d'une façon spéciale ou d'essayer d'atteindre ou de pratiquer quoique ce soit. Il ne doit y avoir aucun besoin de s'efforcer de parvenir à quelque but glorifié ou l'état le plus élevé ; cela aboutit ordinairement à quelque chose de conditionné ou artificiel qui agira comme une obstruction au libre flux de l'esprit. Il ne faut jamais se représenter "pêcheur" ou sans valeur, mais naturellement pur et parfait, ne manquant de rien. Au sujet de la méditation Lorsque que l'on pratique la méditation, il faut penser, à son sujet, qu'il s'agit juste d'une fonction naturelle de la vie quotidienne, comme manger ou respirer, pas d'un événement spécial, formel, à entreprendre avec grand sérieux et solennité. Il faut se rendre compte que méditer c'est aller au?delà de l'effort, au?delà de la pratique, au?delà des buts et objectifs, et au?delà du dualisme de l'esclavage et de la libération La méditation est toujours parfaite, ainsi il n'y a rien à corriger. Puisque tout ce qui apparaît est simplement le jeu de l'esprit, il n'y a pas de "mauvaise" session de méditation et aucun besoin de juger si les pensées sont bonnes ou mauvaises. Donc il ne faut pas s'asseoir pour méditer avec des espoirs divers ou des craintes du résultat : on le fait juste sans sentiment auto centré de "je médite" et sans essayer de contrôler ou forcer l'esprit, et sans essayer de devenir paisible. Si on constate que l'on s'égare de l'une de ces façons, il faut arrêter de méditer, prendre du repos et se détendre pendant quelque temps avant de reprendre. Si, soit pendant soit après la méditation, on a des expériences que l'on interprète comme des résultats, on ne doit pas en faire quelque chose de spécial ; reconnaissez qu'elles sont juste des phénomènes et contentez?vous de les observer simplement. Par dessus tout, n'essayez pas de les recréer car cela s'oppose à la spontanéité naturelle de l'esprit. Le mandala de la vie quotidienne Tous les phénomènes sont complètement nouveaux et frais, et absolument uniques, totalement libérés de tous concepts de passé, de présent et d'avenir ? comme si leur expérience se faisait dans une autre dimension du temps; c'est la spontanéité absolue. Le flot continuel de nouvelles découvertes, et la révélation fraîche et l'inspiration qui surgissent à chaque moment manifestent la jeunesse éternelle du dharma (ordre naturel des choses et par extension, l'ordre, les lois) vivant et ses merveilles ; la splendeur et la spontanéité sont l'aspect jeu ou danse de l'univers en tant que gourou. L'on devrait apprendre à voir la vie quotidienne comme un mandala dans lequel on est au centre, libre des préjugés et préventions des conditionnements du passé, des désirs présents, et des espoirs et attentes quant à l'avenir. Les figures du mandala sont les objets quotidiens de ses expériences de vie se déplaçant dans la grande danse du jeu de l'univers, le symbolisme par lequel le gourou révèle sens et signification profonds et ultimes. Donc, soyez naturel et spontané ; acceptez et apprenez de tout. Voyez le côté comique, amusant des situations qui apparaissent. Dans la méditation, percez l'illusion du passé, du présent et de l'avenir. Le passé n'est qu'un souvenir ou une condition présente, l'avenir rien d'autre qu'une projection actuelle, et le présent lui?même disparaît avant qu'il ne puisse 'être saisi. Il faut mettre fin aux conceptions au sujet de la méditation et s'affranchir des souvenirs du passé. Chaque moment de méditation est complètement unique et plein de potentialité de nouvelle découverte, incapable de juger de la méditation à l'aune de l'expérience passée ou de la théorie.

Page 25: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

25

Instructions de méditation Plongez franchement dans la méditation en ce moment même, de tout votre esprit, sans hésitation, ennui ou excitation. Lorsque l'on médite, il est traditionnel et mieux d'être assis les jambes croisées avec le dos droit, mais pas rigide. Cependant, le plus important est de se trouver à son aise, il est donc préférable de s'asseoir sur une chaise si l'assise jambe croisées est douloureuse. L'attitude mentale doit être inspirée par les trois aspects fondamentaux, que la méditation soit avec ou sans forme. Il est souvent souhaitable, voire essentiel, de précéder une période de méditation sans forme par une période de méditation avec forme. C'est pourquoi de nombreux types de pratiques de méditation préliminaire ont été développés au cours des siècles de pratique bouddhiste, les plus importants étant les méditations sur la respiration, les mantras, la récitation et les techniques de visualisation. Pour s'engager dans le deuxième et troisième de ces types, l'instruction personnelle de son gourou est requise, mais quelques mots sur le premier ne seraient pas hors de propos ici, puisque la méthode employée varie peu d'une personne à l'autre. D'abord, laissez l'esprit suivre le mouvement du souffle, à l'inspiration et à l'expiration, jusqu'à ce qu'il devienne calme et tranquille. Ensuite, laissez progressivement l'esprit se centrer sur le souffle jusqu'à ce que tout l'être semble s'y identifier. Enfin, prenez conscience du souffle quittant le corps et se répandant dans l'espace et transférez graduellement l'attention du souffle à la sensation d'espace et d'expansion. En laissant cette sensation finale se fondre dans l'ouverture totale, l'on rentre dans la sphère de la méditation sans forme. Ne pas forcer En toute probabilité, la description ci?dessus des trois aspects fondamentaux semblera vague et inadéquate. C'est inévitable puisqu'elle essaie de rendre compte de ce qui n'est pas seulement au?delà des mots, mais aussi au?delà de la pensée. Elle invite à la pratique de ce qui est, essentiellement, un état d'être. Les mots sont simplement une forme, un upaya, des moyens habiles, une indication qui, si vous la suivez, permettra à la sagesse innée et l'action naturellement parfaite d'apparaître spontanément. Parfois dans la méditation on peut éprouver une brèche dans sa conscience normale, une ouverture soudaine et complète. Cette expérience se manifeste seulement quand on a cessé de penser en termes de méditation et d'objet de méditation. C'est un aperçu de la réalité, un éclair soudain, qui se produit rarement d'abord, mais qui par la suite, avec la pratiqué continue, devient de plus en plus fréquent. Cela peut ne pas se présenter comme une rupture ou une expérience explosive, mais juste comme un moment de grande simplicité. Ne commettez pas l'erreur de délibérément chercher à forcer ces expériences, car cela revient à trahir le naturel et la spontanéité de réalité, Dilgo Khyentse Rinpoche « Avant la Connaissance vient la Dévotion.

Page 26: La voie de la méditation - impzone.free.frimpzone.free.fr/mag/Méditation d'après Sathya Saï Baba.pdfSi l'on suit ainsi avec rigueur le chemin de la méditation, il est possible

26

Avant la dévotion vient l'affection envers Dieu. Toutes ces approches sont " Une ". L'affection est la fleur: La dévotion est le fruit ; quand il est mûr, il est la Connaissance. Le détachement est le fruit sucré de l'étape finale. Sans la première, les autres ne peuvent suivre. Pour obtenir un fruit qui ait du jus et du goût, il faut pratiquer la prière quotidienne, la méditation. Mais en premier lieu, gardez la vision de l'Unité de tout. Comprenez qu'il n'y a pas " d'autre ". » Dialogue avec Saï Baba.