La Voie de La Revelation

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    1 1 1 LA v OIE DE LA ! 1 1 1 RVLATION 1 = = JlfanueL du .Jfouvement Soufi 1 1 1 E i CoMPOS D'APRS LES CRITS i d'INAYAT KHAN ~ = ! GRAND MAITRE DE L'ORDRE SouFI ~ ~ ~ i 1 5 A s 1 ~~~ 1 = = = = = a a e a e a = = = = = = a e a

    1 1 ~ 1921 ~ 1 ( EDITION APPROUVE) 1 = . 1 ~ iiiiiiUIIIIIIIUIWIIIUUDIIIIUUIUDJUUIIIUUIIIUIIIUDIUJJIIIIIIIIIIIIIIIIUIIDIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIIIUWIIIIUIIIIIUIIIIUIIIIIIUIIUIIIIIIDIUUIIUIIUIIIIIIIUIIIJnJIIfiii

    IUHET, flWhi.

  • Belonging to the International Committee on Publication

    LA VOIE DE LA RVLATION

    .!lfanueL da llfourement Soufi

    CoMPOSE n'APRS LES ECRITS

    GRAND MArTRE DE L'ORDRE SouFJ

    1g:n (EDITION APPROUVEE)

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  • LA VOIE DE LA RVLATION MANUEL nu MOUVEMENT SOUFI compose d'aprs les ecrits d'lNAYAT KHAN

    'l' PREMIRE pARTIE

    RENSEIGNEMENTS GNRAUX

    ETYMOLOGIE

    Le mot " Soufi " drive du mot arabe " Saf ", dont le sens exact est " pur", ce qui doit s'entendre " pur de toutes diffrences et distinctions ". Sa racine est celle du mot grec " sophia ", " sa-

    " gesse .

    HISTOIRE

    L'historien europen du Soufisme en retrace quelquefois l'his-toire en mentionnant la prsence actuelle de ce mot dans la litt-rature et, en consquence, s'en rfre seulement aux coles de phi-losophie qui ont voulu tre dfinitivement connues sous ce nom. En cons9uence, certains savants attribuent l'origine de cette philoso-phie aux enseignements de l'Islam, d'autres la rattachent au Boud-dhisme, et d'autres ne rejettent pas comme impossible la tradition smitique et attribuent sa fondation aux enseignements d'Abraham. La majorit des historiens europens considrent qu'elle prit nais-sance l'poque des enseignements de Zoroastre.

    Toutefois, d'aprs l'opinion des Soufis, il existe chaque po-que de l'humanit des &mes inspires, si bien que la sagesse ne peut pas tre exactement limit~e une poque ou un lien particulier. Donc il est impossible d'assigner une date l'origine _du Soufisme. ;

  • -4-Le- Soufisme doit tre considr comme l'expression de la vri-table sagesse de tous les temps. Le Soufisme a toujours t ce que les mes inspires de tous les temps ont exprim, quelle que fftt la foi qu'elles pratiquaient, quel que ft le langage qu'elles em-ployaient; car la sagesse qui rside dans les diverses religions est ce qui les unit toutes, malgr leurs diffrences d'aspect extrieures.

    L'HISTOIRE DE L'ORDRE SOUFI Il est exact que l'on peut trouver dans l'histoire un moment

    o l'expression " Ordre des Soufis " fut employe pour la premire fois. Ces mots dsignent simplement un groupe de personnes qui se runissent parce que leurs croyances et leurs manires de voir sont pareilles. Ce fait de se runir engendre la tendance former une socit ferme et dont le caractre exclusif est facilement ex-pos tre mal compris. Si ces personnes ne s'isolaient pas, les autres (qui sont la grande majorit) seraient enclines les y obliger. Si ce groupe de personnes ne se donnait aucun nom, les autres ne tarderaient pas leur en trouver un.

    Le terme " Ordre des Soufis" peut donc tre considr com-me le nom d'un groupe de gens qui sont d'accord pour prsenter la vrit au monde sous la forme des penses Soufies, et prennent intrt les rpandre.

    Cet Ordre fut tabli en Occident pour la premire fois par lnayat Khan, qui vint de l'Inde en 1910 pour rpandre le message Soufi. Sa conception de la vie est la mme que celle des grands Soufis de l'histoire quoique cependant ils aient fond d'autres coles en Orient. Son expos de la sagesse divine diffre seulement du leur pour s'adapter au milieu que son but est de toucher. La m-me plante, seme dans des conditions atmosphriques diffrentes variera de formes en consquence, tout en conservant ses caractres essentiels. De mme, quoique nous ayons t levs dans des religions diffrentes, que nous diffrions de culte, de murs et de manires, et que nos idaux dans la vie soient diffrents, nous pou-vons, dans l'Ordre des Soufis, nous unir tous dans la conception de la Vrit, par dessus toutes les frontires troites de caste, de croy-ance, de race ou de religion.

    Pendant ses voyages travers l'Occident, lnayat Khan a ex-pos sa philosophie devant toutes sortes de gens et dans tous les milieux, commenant dans les Etats-Unis, puis voyageant travers la France et la Russie, puis tablissant l'Ordre en Angleterre, en Belgique, en Hollande et en Suisse.

    QU'EST- CE QU'UN SOU FI ? A proprement parler, quiconque cherche la vrit dfinitive

    est rellement un Soufi, qu'il s'appelle ainsi ou non. Ncessairement il cherche la vrit d'aprs son propre point de vue et peut donc difficilement croire que d'autres, avec un point de vue diffrent, cherchent cependant la mme vrit et la trouvent avec plus ou moins de succs.

    Le point de vue de l'Ordre des Soufis ne diffre de celui des autres que par son effort constant de comprendre les autres points de vue dans le sien. Il cherche reconnatre comme vrai que toute personne suivant dans la vie sa ligne de conduite particulire ( Koran 86. 7 ), remplit nammoins les desseins du Tout et atteint non seu-lement son propre but, mais le but final de tous.

    Donc toute personne, mme non membre avr de l'Ordre des Soufis, est un Soufi, du moment qu'elle cherche comprendre la Vie, ou ds qu'elle est dispose croire que tout autre tre humain pourra aussi trouver et atteindre le mme idal. Quand une per-sonne s'oppose, ou met des obstacles, l'expression d'un grand idal, et n 'est pas dispose croire qu'elle s'unira aux autres ds qu'elle aura pntr assez profondment au fond de chaque me, elle s'empche de concevoir l'Illimit. Toutes les croyances sont simplement des degrs dans la clart de la vision. Toutes sont une partie d'un seul ocan de Vrit. Plus on comprend ceci, plus il est facile de voir la vraie relation entre toutes les croyances et plus large devient la vision de ce seul grand ocan.

    Les divisions et les limites sont invitables dans la vie humai-ne, les formes et les conventions sont ncessaires; mais nanmoins elles divisent l'humanit. Ce sont les sages qui peuvent s'unir au de-l de ces limites. L'Ordre des Soufis ne constitue une dlimitation

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    que Jusqu'. un certain point. Sans cette dlimitation il ne poUrrait pas agir comme une corporation, il ne pourrait . pas faire entendre sa voix ; il n'est une corporation que dans ce seul but. En un cer-tain sens, c'est simplement une organisation o l'on centralise une uvre particulire.

    CARACTERE & TRAVAIL du MOUVEMENT SOUFI

    Le caractre est exprim par l'uvre. ne comprhension du mouvement Soufi est _l'tude de son travail.

    Il s'ensuit qu'une bon-facilement obtenue par

    Son travail est de trois sortes : Le travail intrieur qui est la cult-ure de l'me pour ceux qm

    _cherchent cette culture . L'activit religieuse, sa comprhension. L'activit sociale qui mne la fraternit universelle. Dans l'Ordre Soufi il est donn l'instruction concernant l'Eso-

    trisme, et tout ce qui permet de pntrer plus profondment dans la voie spirituelle.

    L'initiation est pour ceux qui recherchent srieusement la v-rit.

    Ce dont le monde a le plus besoin l'heure actuelle est la comprhension de la religion. Toutes les difficults et les troubles du moment prsent sont causs par le dclin de la religion.

    Le remde cette situation est tudi dans un des cts du mouvement Soufi.

    Ceux dont les aptitudes sont diriges vers le travail social pourront trouver matire leur activit dans la fraternit Souf qui a pour but de rpandre cet esprit de fraternit dans le monde .

    Tous les membres sont considrs indistinctemeet membres du mouvement Soufi.

    Le but de tous est le mme : La ralisation de l'unit de la vie, et tous travaillent ensemble

    comme . un Nuclus de fraternit humaine.

    L'UVRE INTERIEURE de l'ORDRE

    Elle peut tre considre sous deux aspects . Il y a d'abord l'enseignement donn aux disciples et ensuite le travail accompli en lui-mme par chaque disciple. Il n'y a qu'un seul matre, savoir celui qui a introduit l'Ordre en Europe, et il y a quelques person-nes qu'il a autorises l'aider dans l'uvre d'enseignement. Quel-ques uns des disciples sont en contact personnel avec le maitre, d'autres sont en contact, quoique n'tant pas en sa prsence, en se conformant ses instructions et en lisant et mditant ses enseigne~ ments oraux qui ont t crits et forment tm texte tudier.

    On pourrait supposer que la lecture ou mme l'tude des livres publis par l'Ordre Soufi, permet d'apprendre ce qu'enseigne l'Or-dre des Soufis. Mais ce n'est pas suffisant. A cet gard l'tude faire est tout fait diffrente de celles faites dans les coles ou dans l'enseignement pratique. Leur science est extrieure et s'applique des choses extrieures ; le Soufi cherche compren-dre les choses intrieures, l'enseignement extrieur est pour l'ame-ner cette comprhension. Cela fait qu'il est essentiel pour un dis-ciple de se soumettre un matre sans rserve et avec confiance et il ne peut le faire convenablement qu'en tant convaincu que le matre a longtemps suivi lui-mme cette voie particulire et est bien capable de guider les autres dans leur voie.

    Pour cette raison, l'tude des livres n'est pas au premier plan. Comme on le verra dans la deuxime partie, le Livre du Soufi est la Nature elle-mme et non un manuscrit. Ses progrs ne con-sistent pas en ce que l'on appelle ainsi dans la science, mais en l'exprience apprcie de sa propre vie (").

    L'initi suit la voie de la mditation, le Murshid lui donne seulement la lumire avec laquelle il observe ce qu'il rencontre sur sa voie et qui le guide vers le but.

    Il y a deux procds d'instruction: a) les exercices assigns chacun par le Murshid;

    (") Ses prognbs ne consistent pas a proprement parler en savoir ma1s en l'apprciation de l'exprience de sa propre vie . (Nole ua lrauucleur ).

  • 6) les crits destins aider l'accomplissement efficace de ces exercices .

    On peut voir la nature des enseignements crits dans les ex-traits donns dans la troisime partie de ce manuel et dans les di-vers livres publis par l'Ordre Soufi. Ceux qui dsirent se mettre au courant du point de vue Soufi peuvent employer ce moyen, mais la vritable connaissance de cette philosophie ne peut tre acquise que par des disciples qui dsirent en consquence que tout ce qu'ils voient leur soit montr comme dans un tlescope sans perdre leur temps examiner l'extrieur de l'instrument, le dmonter etc ..

    La qt;estion peut se poser : " L 'Enseignement Soufi n'est-il pas secret? ". Il n'a pas de

    secret, son seul secret est Dieu et sa ralisation. Seulement la manire d'y atteindre ne peut tre confie tous sans discernement, et c'est pour cela qu'il y a une initiation, gui est une rception , par laquelle le membre est admis l'tude du culte intrieur.

    lnayat Khan a dit ses lves : " Je ne vous enseigne pas considrer une Ecriture Sacre comme le seul livre sacr ; je ne vous donne pas des rgles particulires pour y soumettre votre vie ; je ne vous encourage pas dsirer des miracles, quoique dans la vie spirituelle mesure que votre vue deviendra perante, toute la vie vous paratra un miracle. Je ne dsire pas que vous me vn-riez ou que vous me considriez comme admirable, bon ou grand, et que vous me placiez si haut qu'un jour vous puissiez avoir me faire descendre de ces hauteurs. Je dsire que vous me considriez comme un ami, un frre, un camarade, quelqu'un qui se rjouit de vos joies et s'attriste de vos peines. Je ne vous demande pas de prier le Seigneur dans une glise particulire, je ne vous impose pas certains rites ou dogmes ".

    La JeconJe partie Je L' u~Jre intrieure. La seconde partie de l' u-vre intrieure de l'Ordre est celle qui concerne chaque membre ou disciple individuellement. Le but de chacun d'eux est de devenir capable d'tre lui-mme un matre. Il est clair que le plus sr moy-en d'y parvenir est de s'amliorer soi-mme. Celui qui dsire voir la paix dans le monde en gnral doit d'abord crer la paix en

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    lui-mme. Le labeur le plus ardu au service des autres donne peu de rsultat si l'on ne possde pas d'abord en soi cette paix qu'on dsire voir autour de soi.

    La vritable paix vient de la connaissance du soi et de la com-_prhension de toute la loi de la cration. La distinction entre le faux Moi (l' go ) et le vrai Moi est perue graduellement intrieu-rement, plutt pratiquement que thoriquement. Celui qui tient dans sa main les rnes de son moi possde la matrise de sa propre vie .

    L 'idal du Soufi, qu'il a constamment dans l'esprit peut s' expri-mer par les mots : " Uni on", " Accord", " Ralisation du Moi ", " Salut". La signification de pareils termes varie avec le discer-nement de chacun. Comme il y a des degrs dans la comprhen-sion, de mme il y a des degrs dans l'idal. Toute personne a, consciemment ou inconsciemment, un idal de cette nature, il n'y a que le degr qui varie. Ce sujet est trait dans plusieurs publi-cati ons de l'Ordre Soufi,et peut-tre plus compltement "Dans un jar din d e roses de l'Orient" pages 240 249 .

    L'UVRE EXTRIEURE de l'ORDRE des SOUFIS

    Une personne peut se joindre l'Ordre des Soufis sans aucune comprhension nette de sa nature et nammoins aider l'Ordre dans son uvre extrieure et arriver plus tard en comprendre le sens. Ou bien elle peut commencer par tudier le Soufisme, reconnatre le grand avantage qu'elle en retire dans sa vie et, en consquence, dsirer prendre part l'uvre extrieure de l'Ordre et y cooprer.

    Ce n'est peut-tre pas trop dire que le principal but du Pir-o-Murshid en venant en Occident tait de rpandre le message Soufi, et que l'enseignement aux disciples n'tait que secondaire . Il est vrai qu'en mme temps une organisation, des aides et des agents taient ncessaires pour son premier but. Toutes ces choses t'unies constituent ce qu'on appelle le Mouvement Soufi.

    Ce n'est videmment pas le seul ordre de ce genre qui existe. D'autres groupes cherchent concevoir et rpandre parmi leurs semblables la doctrine de l'unit, la religion de l'amour et de la sagesse, la suppression de la diversit des religions et des croyan-

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    ces, l'influx de l'amour dans le cur humain jusqu a l'excs, et la suppression de toutes les haines causes par les distinctions et les diffrences. Le Soufi accueille tous ces travailleurs et les consl-dre comme des collgues, il dsire viter toute opposition ou tout obstacle leur uvre. Il n'est pas ncessaire que toutes les person-nes appartiennent une seule et mme organisation, il est plutt dsirable que chacun emploie ses talents dans le sens et l'organisa-tion qui lui conviennent le mieux.

    En ralit, l'poque actuelle, les besoins du monde sont si grands que s' y avait mille fois plus de ces socits, elles seraient

    encore trop peu nombreuses pour y suffire .

    DEUXIENE pARTIE

    LES PRINCIPALES PENSES SOUFIES

    I.

    IL y A UN SEUL DIEU, ETERNEL, LE SEUL ETRE,

    A PART Lur, SAUF Lur, NUL N'EXISTE.

    Le Dieu des Soufis est le Dieu de toutes les croyances, le Dieu de tous, les noms qu'on lui donne ~ Allah, God, Dieu, Khi-wa, Brahma ou Bhagwan ~ n'ont pas d'importance pour le Soufi. Tous ces noms et d'autres encore sont les noms de son Dieu et ce-pendant poue lui, Dieu est au- dessus de toutes les limitations de nom. Il voit Dieu dans le Soleil, dans le feu, dans les idoles qu'a-dorent certaines sectes et il Le reconnat dans toutes les formes de l'univers tout en sachant qu'il est au-dessus de toutes formes. Dieu est en tout et tout est en Dieu, Lui tant le Visible et l'In-visible, le Seul Etre. Dieu pour le Soufi n'est pas seulement une croyance religieuse qui lui est impose, mais le plus haut idal que 1' esprit humain puisse concevoir.

    Le Soufi, oubliant son Moi et ayant pour but d'atteindre l'idal Divin, marche constamment travers la vie dans la voie de l'amour et de la lumire.

    En Dieu, le Soufi voit la perfection de tout ce qui est la porte de la perception humaine et Le reconnat cependant au-des-sus de la comprhension humaine.

    Il Le considre comme l'amant considre sa bien-aime et ac-cepte toutes choses dans la vie comme venant de Lui avec une r-signation parfaite. Le nom sacr de Dieu est pour lui comme le remde pour un malade, la pense divine est la boussole d'aprs laquelle il dirige son esquif vers les rivages de l'immortalit.

    Le Dieu idal est pour le Soufi comme un ascenseur par lequel il s'lve lui-mme jusqu'au but ternel dont l'atteinte est le seul objet de sa vie.

  • II.

    IL Y A UN SEUL MAITRE, L'EsPRIT QUI GUIDE TOUTES LES AMES,

    QUI MNE CONTINUELLEMENT VERS LA LUMIRE CEUX QUI LE SUIVENT.

    Le Soufi comprend que quoique Dieu soit la source de tout sa-voir, toute inspiration et toute direction morale, l'homme est l'in-termdiaire que Dieu choisit pour communiquer Sa connaissance au monde. Il la communique par quelqu'un qui, aux yeux du monde est un homme mais qui dans sa conscience est Dieu. C'est l'ftme milrie qui attire les bndictions du ciel, et Dieu parle par cette ft me.

    Quoique Dieu parle par toutes les choses, cependant, pour frapper les oreilles sourdes de beaucoup d'entre nous, il est nces-saire pour Lui, de parler par la bouche d'un homme. Il l'a fait travers toute l'histoire de l'humanit, chaque grand aptre du pas-s ayant t cet esprit qui guide, vivant d'une vie divine sous une apparence humaine. En d'autres termes, les formes humaines sont les diffrentes enveloppes portes par la mme personne qui est apparue chaque fois dilfrente sous chaque forme. Shiva, Boud-dha, Rama, Krishna d'un ct, Abraham, Mose, Jsus, Mahomet d'un autre, et beaucoup d'autres encore, connus ou inconnus dans l'histoire, sont toujours la mme et seule personne.

    Ceux qui ont vu cette personne et l'ont connue La reconnais-sent sous toute forme ou apparence; ceux qui n'ont pu voit que l'enveloppe se sont gars.

    Pour le Soufi donc, il n'y a qu'un seul Matre, sous quelque nom qu'il ait t appel aux dilfrentes poques de l'histoire, et Il vient constamment pour rveiller l'humanit du sommeil de cette vie d'illusion et conduire l'homme vers la perfection divine. A mesu-re que le Soufi progresse dans cette voie, il reconnat le Matre, non seulement dans les personnages sacrs, mais dans le sage, le fou, le saint et le pcheur et il ne perd jamais de vue le Maitre qui est et sera toujours le Seul, l'Unique.

    Le mot persan pour matre est : Murshid. Le Soufi reconnatt

    le Murshid dans tous les tres au monde, et est prt apprendre du jeune homme et du vieillard, du savant et de l'ignorant, du riche et du pauvre, sans s'inquiter de qui il apprend.

    Alors il commence voir la lumire du " Risalat " le flambeau de la vrit, qui brille devant lui dans chaque tre, dans chaque chose de l'univers. Ainsi il voit devant lui comme une vivante en-tit " Rassoul" celui qui lui apporte le Message Divin. Ainsi le Soufi voit se manifester dans la nature l'image d'Allah, la Divinit adore dans son immanence, et la vie devient pour lui une rvla-tion parfaite, la fois intrieure et extrieure.

    Ce qui a spar les uns des autres les enfants de Dieu et a caus toutes les guerres, factions et discordes de l'histoire n'est pas autre chose que le fait de s'attacher la personnalit de son propre maitre et de revendiquer sa supriorit sur les autres ma-tres en rabaissant le mrite de ceux-ci.

    " L' E

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    Quand nous nous levons au -.dessus de cette facult et consi--drons l'esprit qui guide, nous trouvons qu'il est son comble dans le Boddhisatva, le Matre spirituel ou Messager divin. Il y a un proverbe qui dit que le rformateur est l'enfant de la civilisation mais que le prophte en est le pre. Cet esprit a toujours exist et doit exister toujours, et c'est ainsi que de temps en temps le message de Dieu nous a t envoy.

    QUESTIONS SE RAPPORTANT A CETTE PENSE.

    a. Quelle est la croyance du Soufi en ce qm concerne la ve-nue d'un matre du monde, ou, comme disent quelques-uns, la se-conde venue du Christ?

    Le Soufi est exempt de dogmes et de doutes mais laisse cepen-dant aux autres toute libert d'avoir leur opinion personnelle. Il n'y a pas de doute que si un individu ou une foule croient qu'un ma tre ou un rformateur viendra, pour eux il viendra sirement. De mme pour ceux qui ne croient pas qu'un matre ou rforma-teur viendra, pour eux il ne viendra pas. Pour ceux qui comptent que le matre sera un homme, un homme leur apportera la parole divine; pour ceux qui comptent que ce sera une femme, une femme la leur apportera. Pour ceux qui appellent Dieu, Dieu viendra. Pour ceux qui frappent la porte de . Satan, Satan r pondra. Il y a une rponse chaque appel.

    Pour un Soufi, le matre n'est jamais absent, qu'il v1e1me sous une forme ou sous mille autres. Il est toujours un pour lui et il reconnat ce mme uri en tous et il voit tous les matres dans son seul matre. Pour un Soufi, le moi intrieur, le moi extrieur, le royaume de ce monde, le royaume des cieux, tout ce qui existe est son matre et tous ses moments sont occups acqurir la c~nnaissance. Pour les uns, le matre est dj venu, pour d'autres le matre peut encore venir, mais pour un Soufi le matre a tou-jours exist et restera toujours avec lui.

    b. Pourquoi un autre prophte ne viendrait-il pas, si Dieu est lt; mme, si sa lumire est la mme qu'elle tait auparavant?

    Il n'y a pas d'autres raisons que celle-ci, que , quand il -y a un

    homme puissant dans une ville ou un village il est le chef, mais s'il Y en a dix au lieu d'un, ce moment la direction est aux mains de la foule. Dans les anciens temps, le roi tait ador comme un Dieu, mais il n'en est plus de mme maintenant, l'autocratie est vaincue chaque jour par la dmocratie. C'est' pour la mme raison qu'il n'y a pas besoin d'un mdiateur entre Dieu et l'homme, pour l'homme qui dsire rgler toutes ses affaires lui-mme, pour la fem-me qui dsire faire de mme, sans dpendre d'aucune autre person-ne, ou qui l'intervention d'une autre personne quelconque n'est pas agrable; toute classe et toute race essaye de lever la tte et d'-tre au mme niveau que ses suprieurs. La lumire qui guide a exist dans tous les temps et ceux qui l'ont reue ont t auss1 grands qu'un Matre peut l'tre. "Il y en aura parmi nous quel-ques-uns qui seront aussi grands que les prophtes d'Isral" a dit le Prophte.

    Depuis la prdication de Mahomet, beaucoup ont dsir se proclamer tm Messie, un matre du monde, un prophte, une incar-nation de Dieu. Beaucoup ont essay par ce moyen de rendre leur communaut ou leur religion vidente au monde, mais jusqu'ici aucun n'a rellement russi.

    Maintenant; l'poque actuelle, avec toutes les dilfrences de nations, de classes et de religions, le monde peut-il s'abandonner entirement un seul matre et le considrer comme le seul rel messager divin? S'il venait, ce messager, tous les savants le met-traient . l'preuve, puis les historiens se disputeraient, puis il au-rait vaincre la rsistance des corps de l'Etat qui dfendent chacun leur propre intrt politique et national et par-dessus tout il aurait combattre les grandes puissances qui dfendent leur propre loi, chacune pour la direction de sa part dans l'univers. Peut- on s'ima-giner, dans le monde moderne, un roi devant lequel toute la gn-ration actuelle s'inclinerait et se prosternerait comme faisait le peu-ple de Khusran devant celui- ci ? C'est la nature de toutes choses et particulirement de la lumire, qu'un faisceau jaillissant troit de sa source, s'largisse chaque point de son trajet et devienne la fin un courant -qu'on ne peut

  • distinguer, en d'autres termes une lumire diffuse. C'est ce que reprsente le symbole de la colombe. La forme finale du message (de l'enseignement) est de montrer le Kemal, la priode parfaite de la vie du monde et de son entranement spirituel.

    L'volution spirituelle du monde actuel est-elle d'accord avec ceci? On peut rpondre ainsi cette question. On lve un en-fant au moyen de promesses ou de rcompenses pour son appli-cation et de punitions pour sa ngligence ; puis quand l'enfant est grand, il n'a plus besoin de parents ni de gardiens pour le diriger dans la vie, il est responsable de ses propres actions. Il en est de mme maintenant pour le monde. A l'poque actuelle de son volulion, le Pre doit agir envers son fils comme un ami.

    Mais quelle peut-tre la nature de cette volution ? Car jus-qu' aujourd'hui l'homme tue son semblable avec cruaut et l'-gosme semble plus dominant que jamais. Mais on peut r pondre que les parents ne sont pas responsables si aprs tous leurs con-seils et l'ducation l'enfant s'gare dans ses fantaisies aveugles et rpand partout la ruine par ses propres mains. D'autres pa-rents ne viendront pas l'lever de nouveau; si l'ducation donne par ses parents n'a fait aucune impression sur lui, il n'aura plus d'autre ducation que sa propre exprience des consquences dsa-grables de ses folies.

    Le message apport par Mahomet tait pour la foule, mais la rvlation individuelle n'aura jamais de fin . Ceux qui estiment que le message de Mahomet pouvait ne pas tre vrai ou d 'inspi-ration divine parce que tant de gens n'acceptent pas l'Islam, de-vraient rflchir que , quoique la religion qu'il tablit pour l' amlio-ration de sa race en Arabie, n'embrasst pas le monde entier, et que les forces bonnes ou cruelles qui s'unirent pour rpandre l'Is-lam n'ussent pas conquis toutes les parties du monde, cependant l'esprit du message de Mahomet a, sans aucun doute, agi dans toutes les religions du monde et stimul toutes les nations pour leur amlioration. Que son influence ait t manifeste ou non, l'idal de l'unit divine, qui tait l'objet principal de l'enseignement de Mahomet, a inspir le monde. La lumire qui guide brille aus-

    ~ 17 ~

    si intensment qu'elle a brill autrefois et sera toujours la mme. S'il n'y a plus de monarques hrditaires il y aura toujours des chefs lus par le peuple, et s'il n'y a pas de prophtes possdant de' faon reconnue l'autorit divine, il y aura toujours les instruc-teurs accepts par les hommes. Si la qualit de prophte n'est plus revendique l'uvre sera namoins accomplie.

    c. Quel est l'opinion du Soufi sur le Christ? La question pose par Jsus lui-mme : Que pensez-vous du

    Christ? , donne la rponse - L'importance est dans le "vous". Il y a autant d'opinions sur Lui qu'il y a de gens pour les expri-mer. Le Soufi ne se limite pas en les exprimant. Christ est le nom de son idal, tandis qu'en persan le mme Idal s'appelle ( se nomme) Rassoul. Tout ce qui se rsume en Rassoul se rsume en Christ, les deux conceptions n'en font qu'une. Tous les noms et toutes les qualits qui ont t attribus la conception de Christ, Prophte, Prtre, Roi, Sauveur, Epoux, Bien-Aim ~ tou-tes sont admises par le Soufi. Par une mditation constante, il conoit tous ces aspects de l'Unit et au-dessus de tout cela: Allah, Dieu.

    III.

    JL Y A UN SEUL LIVRE SACR, LE MANUSCRIT SACR DE LA NATURE,

    LE SEUL CRIT CAPABLE D' CLAIRER LE LECTEUR.

    C 'est une croyance presque universelle en Occident que les livres sacrs sont certains livres . ou parchemins crits par la main de l'homme et soigneusement' conservs comme saints pour tre transmis la postrit comme la rvlation divine . Les hommes ont disput et combattu sur l'authenticit de ces livres, ne voulant accepter aucun autre livre semblable . S'attachant ainsi la lettre et perdant de vue l'esprit, ils ont form diverses sectes. Le Soufi, toutes les poques, a respect tous ces livres et a trouv dans la Vedanta, le Zend Avesto , la Kabbale, la Bible, le Coran, et dans les autres textes sacrs la mme vrite qu'il lit dans le ma-nuscrit incorruptible de la nature, le seul livre saint, le modle

  • parfait et vivant qui enseigne la loi intrieure de la vie ; devant le manuscrit de la nature, tous les textes sont comine de petites fla-ques d'eau devant l'ocan.

    Aux yeux du V oyant, chaque feuille d'arbre est une page du livre saint qui contient la Rvlati

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    est vraie ", est aussi draisonnable que de dire : " Vous n'tes pas un avocat, un marchand, un savant, votre manire d'agir dans la vie est fausse, il faut devenir comme moi".

    Dire " Tous ceux qui sont de ma religion sont sauvs" est aus-si draisonnable que de dire: "Tout avocat, tout marchand, tout savant, (selon le cas) est sincre et accomplit parfaitement sa tiche". Quelques-uns parlent de " Chrtiens de nom et vrais Chrtiens ", c'est une manire de dire que quelques personnes sont appliques leur uvre et d'autres pas.

    b. Le Soufisme est-il une croyance? Que voulons-nous dire par le mot " croyance " ? Il est de . la

    nature de l'esprit de croire, et l'incrdulit vient plus tard. Au-cun incrdule n'a toujours t incrdule, car si une me tait incr-dule ds l'enfance, elle n'apprendrait jamais parler. Tout le sa-voir que l'homme possde, il l'a acquis par la croyance. Quand il renforce sa croyance par le savoir , alors vient l'incrdulit pour les choses que sa raison ne peut admet-tre et les choses que sa rai-son ne peut pas expliquer. Alors il ne croit plus aux choses aux-quelles il croyait autrefois. Un incrdule est un individu qui a chang sa croyance en incroyance, l'incroyance obscurcit souvent l'&me, mais quelquefois elle l'claire. Il y a un proverbe Persan: "Jusqu' ce que la croyance se soit change en incrdulit, puis de nouvau l'incrdulit en croyance, un homme n'est pas devenu un vrai Musulman". Mais quand l'incrdulit devient une barri-re et s'oppose une plus profonde pntration de l'esprit dans la vie, alors elle obscurcit l'me, car il n'y a plus chance de progrs plus avant, et l'orgueil de l'homme et sa satisfaction de ce qu'il sait, limitent le champ de sa vision.

    Un constant "pourquoi" s'lve dans l'esprit de l'homme, in-telligent, et quand la vie rpond ce "pou;quoi" la satisfac-tion de l'homme, il continue de plus en plus loin, pntrant tra-vers les dilfrents plans de la vie ; mais quand ce pourquoi n'ob-tient pas de la vie une rponse satisfaisante, alors le doute, l' elfroi et le mcontentement arrivent et amnent la confusion, le trouble et le dsespoir. Quelquefois la croyance est pire que l'incrdulit

    - 21 .;,._

    son

    loin afin

    C'est quand une personne, ferme dans sa croyance empche propre progrs en ne permettant pas son esprit d'aller plus dans l'tude de la vie, refusant les conseils et avis des autres,

    de conserver sa propre croyance. Ainsi une croyance qui est con-serve comme une vertu devient le plus grand pch.

    Par la pratique, la foi et l'incrdulit deviennent l'une et l'au-tre avec le temps des tendances naturelles; la personne qui a ten-dance croire prend l'habitude de croire toutes choses et tout, et un incroyant en arrive avec le temps a ne croire aucune chose, bonne ou mauvaise.

    En gnral le croyant est optimiste et l'incroyant pessimiste. Les prophtes ont toujours promis une rcompense au croyant et ont menac l'incrdule d'un chtiment, parce que la possibilit de l'illumination spirituelle n'existe que dans la vie du croyant, car l'incroyant voile son me par sa propre incrdulit.

    Les Soufis reconnaissent quatre degrs dans la croyance : 1. Iman Muhmil, quand quelqu'un croit une chose laquelle

    les autres croient, mais quelque forte que soit sa croyance, quand ceux qui l'entourent changent de croyance, il change pareillement la sienne.

    2. Iman Kami!, le degr suivant de la croyance, est la foi de l'idaliste qui a toi dans son Ecriture et son Sauveur; il croit par-ce que c'est crit dans l'Ecriture ou enseign par le Sauveur. Na-turellement sa croyance ne changera pas avec le temps mais elle pourra encore vaciller si, par quelque moyen, la raison est veil-le dans son &me. Tout au moins elle pourra tre clipse, tout comme la lueur d'une bougie sera clipse par le soleil levant. Quand le soleil de l'intelligence se lve, ses rayons passent tra-vers les nuages d'motions et de dvotion cres par sa foi et les disperse.

    3. Hakul Iman, le troisime degr de la foi, quand l'homme croit parce-que sa raison lui permet de croire ; un tel homme voya-ge dans la vie avec une torche la main. Sa croyance est ha-se sur la raison et ne peut pas tre dtruite, except par une raison suprieure, car c'est le diamant seul qui peut couper le diamant et la raison seule qui peut dtruire la raison.

  • 4 Aimul Iman, le quatrime degr de la croyance, est une foi de -conviction ; non seulement la raison, mais chaque partie de l'tre est convaincue et assure de la vrit des choses et rien sur la terre ne peut la changer. 'Si quelqu'un allait lui dire: "ne tra-verse pas cet endroit, il y a de l'eau", il rpondrait " N 0~1, c'est la terre, je le vois par moi-mme" C 'est tout-a-fait comme de voir avec les yeux tout ce que l'on croit . Cette croyance est la croy-ance du voyant, dont la connaissance est le tmoignage de ses yeux et par consquent sa croyance durera toujours et toujours. Na-turellement, comme une me volue de degr en degr, elle doit dtruire la croyance prcdente pour affirmer la suivante, et cette destruction de la croyance est appele par les Sonfis " Tark" qui signifie : abandon ; abandon de l'idal terr estre, abandon de l'idal cleste, abandon de l'idal divin, et mme abandon de l'abandon. Ceci amne le voyant aux confins de l'ultime vrit .

    " La vrit est ce qui ne peut pas tre pleinement exprim, et ce qui peut tre exprim n'est pas ncessairement la vrit ".

    c. Le Sou.fi est-il musulman? le Soufi est-il mahomtan? En s'affiliant une communaut Soufi, s'associe-t-on aux musulmans? Le Soufi est-il un disciple de l'Islam?

    Le mot " Islam " signifie " paix " c'est le mot arabe ; le mot Hbreux est "Salam" ( J eru- salam). Le but de l'humanit est la paix et sa conqute dans toutes les directions. Pour le Juif, tous les maux cessent quand Jrusalem est le centre du monde . Pour le Chrtien, tous les maux cessent quand il entre dans la J rusa7 lem cleste . Donc chacun d ' eux est littralement ( proprement parler) un disciple de l'Islam.

    Mais si tre un disciple doit tre compris comme signifiant "obissance un certain rite", tre un Musulman signifie se con-former certaines rgles. Comment un Soufi pourrait-il tre clas-s dans cefte catgorie, puisqu'il est au del de toutes les limita-ti'ons de ce genre?

    Si le Musulman est celui gui croit que le Koran est son livre sacr, le Soufi. est celui qui voit la vrit dans le livre de la nature auquel le Koran se rfre chapitr e aprs chapitre.

    Donc loin de rejeter le Koran, le Soufi accepte -les textes dont lts autres se soucient peu. Le Soufi ne suit non plus aucun livre pat'ticulier. Les plus clbres Soufis, tels que Attar, Shams Tabriz, Rumi, Saadi et Hafiz ont exprims leurs penses libres avec une en-tire libert de langage. Pour un Soufi la rvlation est la facult inhrente toute me. Il y a un flot incessant du fleuve divin qm n'a ni commencement ni fin.

    {/. Quelle est la situation (position) du Soufisme VlS vis du Christianisme, particulirement du Catholicisme?

    Comme on a montr que le Soufisme ne doit pas tre consi-dr comme une religion, il n'y a donc aucun antagonisme avec la religion catholique . Dans la conception du Soufi, il y a place pour tous les enseignements contenus dans cette religion chrtienne et il ne peut y avoir aucune contracdition dans l'esprit de celui qui comprend. Les crits des mystiques catholiques montrent l'intensit (l'ardeur) avec laquelle ils cherchent et aiment le Bien-Aim- et il n'y a qu'un seul Bien- Aim .

    e. Le Soufisme est-il le mysticisme? Le vert est considr comme la couleur de l'Irlande; cepen-

    dant on ne peut pas dire qu'il lui appartient exclusivement, car n'importe qui peut porter du vert, et le vert se trouve partout dans le monde; de mme les mystiques de l'Islam ont t appels Soufis, mais le Soufisme, la Sagesse Divine est pour tous et n'est pas limite certaines gens. Elle a exist depuis le premier jour de la Cration et continuera exister et se rpandre jusqu' la fin du monde.

    Le Soufisme est un mysticisme si l'on dsire tre guid par lui dans le dveloppement de l'me. Cependant il est au - dessus du mysticisme.

    f. Le Soufisme est- il la Thosophie? Cette question est pose par ceux qui voient une ressemblance

    entre les deux, sans s'apercevoir que la thosophie essaye de fixer certaines croyances et incroyances .

    Les Soufi.s n'ont aucune croyance ou incroyance arrte. La Lumire Divine est le seul appui de leur me, et grce cette lu-mire ils voient clairement leur voie et ils croient ce qu'ils voient

  • par cette lumire, et ce qu'ils ne voient pas, ils ne le croient pas aveu-glment. Cependant, ils n'interviennent pas dans les croyances ou les incrdulits des autres, pensant que peut-tre une plus grande lumire a illumin leur cur et qu'ainsi ils voient et croient ce qu'eux-mmes ne peuvent voir ou croire, que peut-tre une moins grande lumire a obscurci sa vue et qu'il ne peut pas voir et croi-re comme ils croient. Donc les Sou:fis s'en remettent pour la croy-ance et l'incrdulit au degr d'volution de chaque .me. L'uvre du Murshid est d'allumer le feu du cur et la torche de l'.me de son Mureed et de le laisser croire et ne pas croire ce qu'il veut tandis qu'il suit la voie de son volution. Mais la fin, tout se rsume en une croyance : " II uma-man-am ", c'est--dire : " Je suis tout ce qui existe "; toutes les autres croyances prparant cette conviction finale qui dans la terminologie Soufi est appele : " Ha-ku! Iman".

    g. Le Soufisme est-il une cole de philosophie? Ce qui est dit dans la premire partie rpond cette ques-

    tion. La sagesse n'est pas limite un lieu gographique, comme un pays, une ville, o un lieu de runion. Le Soufisme ne peut pas tre reprsent exactement comme une cole de philosophie si l'on entend par l l'enseignement d'une certaine doctrine, mais il serait juste de le considrer comme une cole de philosophie dans ce sens que par le Soufisme on apprend la sagesse, juste comme dans une cole on apprend une certaine sorte de sagesse. Le Soufisme est au dessus de la philosophie.

    b. Quel est le but de la vie? Cette question rsulte de l'nonc de la pense au dbut de

    ce chapitre. Le sujet est trait la troisime partie de ce manuel.

    v.

    IL Y A UNE LOI, LA LOJ DE RCIPROCITE QUE PEUT OBSERVER .L, AME DPOUILLEE D 1 GOISME ET DANS LAQUELLE LE SENTI-

    MENT DE LA JUSTICE EST VEILL

    L'homme emploie sa vie rechercher tout ce qui lui semble profitable pour lui-mme et quand il est ainsi absorb par son

    propre intrt, il arrive avec le temps perdre mme le sentiment de son vritable propre intrt. Les lois que l'homme a faites sont faites pour le satisfaire, mais ce sont des lois par lesquelles il peut avoir avantage sur son semblable. C'est cela qu'il appelle justice et c'est seulement ce qui lui est fait par un autre qu'il appelle in-justice Il ne peut pas mener une vie paisible et en harmonie avec ses semblables tant que le sens de la justice n'a pas t veill en lui par une conscience dsintresse. De mme que les autorits judiciaires de ce monde interviennent entre deux personnes qui sont en dsaccord, sachant qu'elles ont le droit d'intervenir quand les deux parties en contestation sont aveugles par l'intrt personnel, de mme le Tout- Puissant intervient dans toutes les disputes gran-des ou petites.

    C'est la Loi de Rciprocit qui pargne l'homme d'tre expo-s aux Puissances Suprieures, comme un homme ayant des gards pour les autres a moins de chances d'tre traduit devant la justice. Le sens de la justice est veill dans un esprit parfaitement sen-s, c'est--dire qui est dlivr de l'enivrement de la jeunesse, de la force, de la puissance, de la possession, de l'autorit, de la naissance ou du rang.

    Il semble qu'il y a un bnfice net quand on ne donne pas mais que l'on prend, ou quand on donne moins que l'on ne prend ; mais dans l'un et l'autre cas il y a rellement plus de perles que de profits, car chaque bnfice de cette nature tend un voile sur le sens intrieur de just-ice. et quand maints voiles de cette sorte ont voil la vue, l'homme devient aveugle mme pour ce qui est son propre avantage. C'est comme si on se tenait dans sa propre lumire. "Celui qui est aveugle ici-bas, reste aveugle dans l'au-de-l". Voir aussi ce sujet: "Dans un jardin de roses de l'Orient" page 14S et suivantes.

    Quoique les diffrentes religions en enseignant l'homme com-ment se conduire harmonieusement et paisiblement avec ses sem-blables, lui aient donn des lois diffrentes, elles se rencontrent toutes dans cette mme vrit " Fais autrui ce que tu voudrais qu'il te fit". Quand le Sou:fi accepte une faveur d'autrui, .il .en

  • surestime la valeur et quand il prend des mesures contre un autre, il les attnue. En prenant des mespres conbe quelqu'un, il con-serve une certaine marge, sachant que l'go'isme y entre pour une part, et en faisant une faveur il ajoute l'importance qu'il voulait lui donner. Oeux qui ont renonc tout, peuvent se retirer dans les forts. Les Sages qui pratiquent la bienfaisance ont besoin d'une vie de retraite, mais pour ceux qui vivent dans les luttes du monde un sens exact de la rciprocit est ncessaire.

    QuESTIONS SE RAPPORTANT A CETTE PENSE :

    a. Si l'ide du bien et du mal vient de J'homme, la faon dont il agit n'a donc aucune importance?

    La rponse est la suivante: Cela a de l'importance pour ceux pour qui cela en a. A ce point de vue, si le Soufi a dire quel-que chose son disciple, c'est ceci : " Abstiens-toi de faire ce qui t'empche d'accomplir le but de ta vie intrieure et extrieure.

    N'agis pas contre ton idal car tu ne seras jamais satisfait et cette inharmonie dans ton tre intrieur et extrieur t'empchera d'tre en paix, ce qui est le dsir de ta vie, et sans quoi la vie devient malheureuse ".

    Le bien est le droit chemin que l' m.e a tendance suivre dans la vie, mais quand quelqu'un s'carte du droit chemin et le quitte, soit par ngligence ou ignorance, soit par faiblesse, ou par l'attrac-tion de quelque tentation sur la route, cela est considr comme mal.

    ( Ce point est trait dans " Un jardin de roses de l'Orient" pages 22 et 62 ).

    b. Qu'est-ce-que le bien et qu'est-ce-que le mal? Il y a deux rponses cette question : On peut dire d'abord : Le bien est ce que vous considrez

    tre bien et dont l'effet vous est galement agrable son com-mencement et sa fin. Le mal est ce que vous considrez tre mal et dont l'effet vous' est dsagrable aussi bien au commence-ment qu' la fin. Si le bien et le mal n'ont aucun effet au dbut, ou ont un elfet contraire ce qu'ils sont, c'est la fin qu' on verra s'ils sont rellement agrables ou dsagrables.

    On peut ensuite rpondre cette question cec1 : Tou tes cho-ses .qui semblent bonnes ou mauvaises sont les deux extrmits op-poses . d'une mme ligne et il est dilficile de dire o commence le bien et ou finit le mal, car ce sont des expressions relatives : un bien moindre compar un plus grand paratra le mal et un mal moindre en comparaison d'un plus grand paratra le bien. Si le mal n'existait pas, le bien n'aurait pas de prix. Sans l'injustice, la justice ne serait pas apprcie. Donc toute la joie de la vie est exprime en dualit.

    c. Pourquoi y a-t-il tant de soulfrance dans la vie quand Dieu est dpeint comme misricordieux?

    Si Dieu tait un tre distinct de l'homme et s'il se rjouissait de la soulfrance de l'homme alors il devrait tre blam. Mais, comme le Soufi Le conoit, Il est le patient et la soulfrance et ce-pendant Il est au-dessus de toute souffrance. On peut compren-dre ce fait , non pas en croyant simplement en Dieu mais en le con-naissant. Supposez que vos mains laissent chapper sur vos pieds un poids lourd qui les blesse, vos mains sont-eUes blamer? Non, car elles partagent la douleur avec vos pieds, et quoique vos pieds semblent avoir t blesss, ce qui se sent bless dans votre tre, c'est votre tre intime. En ralit, cet "tre" se sent bless, et la main partage donc la douleur du pied. Il en est de mme de Dieu, notre propre vie est la sienne et il n'est pas exempt de res-sentir la joie ou la peine. que nous sentons. En ralit il sent ce que nous nous imaginons sentir, et en mme temps la perfection de son t-re le tient au-dessus de toutes les joies et peines terrestres et notre imperfection nous limite si bien que nous sommes soumis toutes les joies et peines quelque petites qu'elles puissent tre.

    J. Qu'est-ce-que le pch et la vertu d'aprs le .Soufi? La dilfrence entre le pch et la vertu est comme la dilfren-

    ce entre le bien et le mal. Ce sont des expressions relatives. La vertu moindre compare une vertu plus grande semble pch et le pch moindre compar un plus grand semble vertu. L'me a une inclination vers le bien; c'.est seulement quand l'me est im-puissante entre les mains du moi infrieur qu'elle est dispose. au mal.

  • On peut encore dire : le pch et la vertu sont les types du mal et du bien crs par les fondateurs de religions, car se sont les modles de morale qui maintiennent le monde en ordre, et c'est la faillite de cet ordre qui cause le dclin de la religion lequel a pour effet les guerres, les famines, les inondations et les dsastres. Pour maintenir cet ordre, des Messagers sont envoys de temps en temps et des Contrleurs Spirituels sont assigns chaque partie du monde.

    e. Pourquoi suivre la voie de la justice et de la pit? pour-quoi employer votre vie enseigner et prcher l'humanit?

    C'est naturel - Tout cur aimant et inspir a le dsir de voir les autres partager sa vision glorieuse.

    f. Il semble que quelques personnes sont tout fait heureuses en commettant. le pch. Ne faut-il pas imposer de contrainte au pch?

    La rponse est la suivante : le pch ne peut jamais rendre heureux. Mme si le pch procurait un plaisir momentan sa raction se ferait sentir comme la rpercussion d'une fausse note qui n'est jamais agrable l'oreille musicale. Si tme personne tait heureuse dans son pch, on pourrait tre assur que c'est relle-ment pour elle la vertu et que c'est seulement notre point de vue que son action est un pch. Donc le Soufi suit sa propre voie et ne juge pas les autres.

    .9 Si la diJfrence entre le bien et le mal, la vertu et le pch n'est que relative, pourquoi y aurait-il punition pour le mal et r-compense pour le bien?

    La consquence du bien est elle-mme une rcompense pour le bien, et celle du mal une punition. Peut-tre est-ce cause de notre vision limite que nous attribuons ces effets une troisime personne, un idal divin.

    b, L'orthodoxe a-t-il raison de croire que si quelqu'un demande pardon avant sa mort ses pchs lui seront pardonns par Dieu? Il semble difficile de penser qu'une personne qui a pch toute sa vie pourra tre pardonne sur une simple requte faite l'heure de la mort.

    La rponse est qu'il est absolument vrai que les pchs de toute la vie peuvent tre pardonns en un moment par la piti di-vine, tout comme une solution chimique peut effacer (laver) en un moment les taches qui existent depuis des annes sur la surface d'un roc. La vritable question et celle-ci: la requte est-elle suffisamment sincre? Cette requte n'est pas si aise que cela semble, car il s'agit de la piti divine, et si une personne a conti-nu a commett-re des pchs, chaque pch elle a perdu sa foi dans le Jugement de l'Etre Divin et dans Sa Puissance. Donc elle a sem dans son cur la graine de l'incrdulit et a . cultiv cette plante par ses pchs. Cela tant, comment peut-elle la fin (de sa vie ) dvelopper en un moment une foi sulfisante pour croire en la piti divine? La plus simple chose devient pour elle la plus diJficile.

    Pour cette raison, les matres de l'humanit ont enseign l'hom-me la foi comme le premier enseignement de la religion. Les p-chs de toute leur vie sont pardonns ceux qui ont toujours cru que la mort pourrait venir tout moment, et se sont gard de tout ce qui pouvait dplaire leur Seigneur, et qui ont dema.nd pardon de leurs dfaillances involontaires.

    VI.

    lL Y A UNE SEULE FRATERNITE, LA FRATERNITE HUMAINE QUI REUNIT SANS DISTINCTIONS AUCUNE LES ENFANTS DE LA TERRE DANS LA

    PATERNIT DE DIEU.

    Le Soufi comprend que la vie unique manant de l'Etre int-rieur se manifeste la surface par la vie des diverses varits, et dans ce monde de varits l'homme est la plus belle manifestation qui peut -raliser dans son volution l'unit de l'tre intrieur, mme dans l'existence extrieure des varits. !'\'lais il volue vers cet idal qui est le seul but de sa venue sur la terre en s'unissant lui-mme un autre tre.

    L'homme s'unit aux autres tres par le lien de la famille qui est la premire tape de son volution, et pourtant dans le pass les

  • familles ont combattu les unes contre les autres, et. ont pratiqu la vengeance les unes envers les autres pendant des gnrations, cha-cune considrant cette poque sa cause comme la seule bonne et juste. Aujourd'hui l'homme tmoigne de son volution en s'unis-sant ses voisins, ses concitoyens, et mme en dveloppant en lui le sentiment de patriotisme national. Il est plus grand ce point de vue que ses semblables du pass et cependant les hommes ainsi unis par nations ont caus la catastrophe rcente qui sera considre par les gnrations futures sous .le mme angle que nous regardons auiourd'hui les querelles de famille du pass.

    Il y a des liens de race qui largissent encore davantage le cercle de l'union, mais il est toujours arriv qu'une race a consi-dr l'autre comme infrieure.

    Le lien religieux tmoigne d'un idal encore plus lev, mais il a cr diverses sectes qui se sont combattues et mprises les unes les autres pendant des milliers d'annes et ont caus parmi les hommes des schismes et des divisions sans fin. Le germe de la division existe mme dans le champ vaste de la religion, et une fraternit quelque tendue qu'elle soit ne peut tre parfaite tant qu'elle spare l'homme de l'homme.

    Le Soufi ralisant ceci se libre des distinctions de nations de race et de religion, se joint la fraternit humaine qui est exempte des distinctions et diffrences de classe, de caste, de croyance, de race, de nation ou de religion, et qui unit l'humanit dans la fra-ternit universelle.

    Le Soufi accueille tous les hommes comme ses frre.s et est dis-pos tre le frre de tous.

    QUESTIONS SE RAPPORTANT A CE CHAPITRE:

    a. Le Soufisme est-il une communaut? Nimporte qui peut tudier le Soufisme et l'adopter c?mme r-

    gle de conduite dans la vie quotidienne sans rompre ses liens avec d'autres communauts. Comme il peroit la sagesse cache sous tou-tes choses, il peroit aussi qu'il est reli toutes les autres com-munauts et en union avec elles sur la voie de l'amour et de !a lumire.-

    Le mouvement Soufi se compose de personnes de diffrentes fois et croyances, qui cherchent la verit, car ds qu'une de ces personnes cherche sincrement la vrit jusqu' un certain degr, elle appartient dj ce mouvement jusqu' ce degr, qu'elle en ait conscience ou non.

    On ne demande pas que tous les membres Soufi~ se dclarent eux mmes fidles d 'une certaine foi, ils peuvent conserver la foi ou la croyance qu'ils possdent, quelle qu'elle soit. Il n'est mme pas ncessaire qu'ils s'intitulent eux- mmes Soufis.

    Il ressort clairement de ceci qu'il n'est pas exact de considrer le Soufisme comme une communaut. Ceux qui font partie de l'Or-dre sont guids pendant un certain temps par le .Murshid, et pen-dant ce temps, tous ceux qui sont guids ainsi sont associs jusqu' ce point. Quand ce temps est coul, chacun suit sa propre voie et en est le matre. Le disciple parfait se confie sans rserve aux soins de son matre et la rcompense de cette confiance absolue est la plus grande rapidit de ses progrs. Par la suite il se trou-vera matre de sa route dans la vie . C'est exactement comme dans une cole o les lves sont rassembls pendant un certain tem:ps, mais o aprs cela, chacun poursuit sa propre tche.

    VII .

    lL Y A UNE SEULE MORALE, L'AMOUR, QUI NAJT DE L'ABNEGATION,

    ET QUI FLEURIT EN ACTES DE BONT.

    Il y a des principes de morale enseigns l'humanit par di-vers matres, par diverses traditions, diffrents les uns des autres, qui sont comme des gouttes isoles venant de la fontaine. Mais quand nous regardons la .source, nous constatons qu'il n'y a qu'un seul courant, quoiqu'il se spare en plusieurs gouttes en tombant. Il y a plusieurs principes de morale comme il a plusieurs gouttes tombant d'une seule fontaine, mais il n'y a qu'une seule source qui est l'origine de tout et c'est l'amour. C'est l'amour qui donne naissance l'espoir, la patience, l'endurance, le pardon, la tolrance et tous les principes de morale. Tous les actes de bont et de

  • binveillance prennent racine dans le cur aimant. La gnrosit, la charit, l'adaptabilit, un caractre aommodant, le renonce-ment mme, sont le fruit du seul .. amour. Les tres grands, ra-res, lus qui pendant des sicles ont t considrs dans le monde comme un idal, possdent des curs enflamms d'amour. Tout le mal et le pch viennent du manque d'amour

    Les gens disent que l'amour est aveugle, mais en ralit, l'a-mour est la lumire de la vue. L'il ne peut voir que la surfac~, l'amour peut voir plus profondment.

    Toute ignorance est manque d'amour, comme le feu qui insuf-fisamment embras donne seulement de la fume, mais qui compl-tement embras lance des flammes clairantes. Il en est de mme de l'amour, il est aveugle quand il n'est pas veill, mais quand il s'embrase, la flamme jaillit qui claire le chemin du voyageur de la vie mortelle la vie ternelle, les secrets de la terre et du ciel sont rvls au cur aimant et celui qui aime (l'amant) a conquis la matrise sur lui-mme et sur les autres et non seulement il com-munie avec Dieu mais il s'unit Lui.

    Rumi dit: "Salut toi, alors, 0, Amour, douce folie, Toi qui guris toutes nos infirmits, qui est le mdecin de notre orgueil et de notre amour propre, qui est notre Platon et notre Galien "

    VIII.

    IL y A UN SEUL OBJET DE LOUANGE, LA BEAUT, QUI ELVE LE

    CUR DE CELUI QUI L'ADORE A TRAVERS TOUS LES ASPECTS, DU

    VISIBLE A L'INVISIBLE.

    Le Koran dit : " Dieu est beau et il atme la beaut ". Ceci exprime cette vrit que l'homme qui hrite de l'Esprit

    de Dieu a la beaut en lui et aime la beaut, quoique ce qui est beau pour l'un ne le soit pas pour un autre. L'homme cultive le sens de la beaut mesure qu'il volue et prfre l'aspect le plus lev de la beaut au plus bas. Mais quand, par une volution

    ~ 33 ~

    graduelle en partant de la louange (l'adoration) de la beaut dans le monde visible, il a observ la plus haute vision de la beaut dans le monde invisible, alors toute l'existence devient pour lui une seule vision de beaut.

    L'homme a ador Dieu, en regardant la beaut du soleil, de la lune, des toiles et des plantes; il a ador Dieu dans les plan-tes, dans les animaux; il a reconnu Dieu dans les mrites de l'hom-me, et avec la vision parfaite de la beaut, il a trouv la source de toute beaut dans l'invisible d'o tout vient et o tout se fond.

    Le Soufi ralisant ceci adore la beaut sous tous ses aspects et voit la face du Bien- Aim dans tout ce qui est visible et l'es-prit du Bien-Aim dans l'invisible. Ainsi, partout o il regarde, l'ideal de son adoration est devant lui.

    "Partout o je regarde je vois ta face ravissante" "Partout o je vais j'arrive ta demeure".

    IX.

    l Y A UNE SEULE VERITE, LA CONNAISSANCE DE NOTRE t::TRE INTERIEUR ET EXTERIEUR, QUI CONSTITUE L'ESSENCE DE TOUTE SAGESSE.

    Hazrat Ali dit: "Connais-toi toi-mme et tu connatras Dieu". C'est la connaissance du moi qui s'panouit en la connaissance

    de Dieu. La connatssance du moi rsout certains problmes tels que:

    "D'o suis-je venu? "Ai-je exist avant d'tre conscient de mon existence prsente? "Si j'ai exist, sous quelle forme ai-je exist? Comme un m-

    dividu tel que je suis maintenant, ou comme une multitude, ou comme un insecte, un oiseau, un animal, un esprit, un Jinn ou un Ange?

    " Qu'est-ce-qui arrive lors de la mort, changement auquel tou-te crature est soumise ?

    " Pourquoi est-ce-que je sjourne ici un certain temps? Quelle tche ai-je accomplir ici? Quel est mon devoir dans la vie?

  • " En quoi consiste mon bonheur et qu'est ce qui rend ma VIe misrable?

    Telles sont les questions auxquelles rflchissent ceux dont les curs ont t enflamms par la lumire d'en haut. Ceux dont les &mes sont dj illumines par la connaissance du Moi les com-prennent. Ce sont ceux-ci qui font bnficier les individus ou les foules de leur savoir, si bien que mme les hommes dont les curs ne sont pas encore embrass et les &mes pas encore illumines, peu-vent devenir capables de suivre la vraie voie qui conduit la perfec-tion. C'est pour cela que les gens sont instruits dans diverses langues, dans diverses formes d'adoration, dans diverses croyances, dans les diH'rentes parties du monde. C'est la seule et mme vrit qui est seulement vue sous divers aspects appropris aux gens et aux -poques.

    Seuls ceux qui ne comprennent pas ceci peuvent se moquer de la foi des autres, et condamner l'enfer et la destruction ceux qm ne partagent pas leur croyance.

    Le Soufi considre la connaissance du moi comme l'essence de toutes 'tes religions; il la retrouve en toute religion, il voit la mme vrit dans chacune, et en consquence il les considre toutes com-me Une. Par l, il peut raliser la parole du Christ "Mon Pre et Moi sommes un". La diffrence entre la crature et le crateur est sur ses lvres, pas dans son &me. C'est ce qui est exprim par l'union avec Dieu: en ralit, c'est l'anantissement du faux Moi par la connaissance du vrai Moi divin, ternel qui pntre tout.

    " Celui qui atteint l'union avec Dieu doit perdre sont propre moi" (Amir)

    La connaissance du moi intrieur est le sujet de ce que l'on ap-pelle "l' Esotrisme ~. On trouvera la rponse aux questions que soulve le prsent chapitre dans la troisime partie de ce livre. D'autres sont disperses dans les publications de la Socit. Les principales rponses seront donnes par les instructions personnelles du Murshid. Pour la question du but de la vie, se reporter la page 84 de ce livre.

    -35

    x.

    " IL Y A UNE SEULE VOIE L'ANEANTISSEMENT DANS L'ILLIMITE, QUI ELVE LE MORTEL JUSQU'A L'IMMORTALITE ET DANS LEQUEL

    RESIDE TOUTE PERFECTION. "

    " Je me dissous dans le rien, je disparus ... et voil, je fus tout ce qui vit. "

    Tous ceux qui ont compris le secret de la vie savent qu'elle est Une, mais se manifeste sous deux aspects: D'abord, rpan-due partout, immortelle, et silencieuse, ensuite mortelle et active sous diverses formes. L'&me, qui appartient au premier aspect, ex-primentant la vie travers le corps et l'esprit, qui sort du deu-xime aspect, s'illusionne, devient impuissante et captive.

    La satisfaction des dsirs du corps et des ides de l'esprit ne rpond pas au but de l' &me qui est incontestablement l'exprience de ses propres phnomnes dans le Visible et l'Invisible, car son inclinat-i.on est d'tre elle-mme et rien d'autre. Quand par l'tat d'illusion dans lequel elle est, elle se sent impuissante, mortelle et captive, alors elle se trouve dpayse. Ceci est la tragdie de la vie, qui fait que le fort et le faible, le riche et le pauvre, sont tous insatisfaits, cherchant constamment ils ne savent quoi. Le Soufi, ralisant ceci, prend la voie de l'annihilation, et guid sur cette voie par un matre il trouve la fin que le but tait lui-m-me. "J'errais la poursuite de mon propre moi, j'tais le voya-geur et je suis le but. " ( Ekbol ).

    Le Soufi est celui' 'tud' 1 d d l d qm e Ie es eux mon es : e mon e int-rieur et le monde extrieur.

    Le monde intrieur est communment appel: "l'autre monde", cause de la croyance largement rpandue que le temps est le seul facteur important, que nous avons une vie prsente et une vie fu-ture. Le Soufi pense diH'remment. Le monde extrieur a deux aspects : la socit dans laquelle nous sommes placs et le monde plus vaste qui est la matire de l'histoire passe, prsente, ou fu-ture. Le monde intrieur ne peut-tre pntr que par l'tudiant lui-mme, quoiqu'il puisse apprendre sur ce sujet par ses tudes sur

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    l'sotrisme, qm a aussi deux aspects : les forces de l'esprit et la lumire divine. Cette dernire est le vritable but des recher-ches du Soufi, c'est son "Shikinah" son Saint des Saints!

    TROISIME PARTIE

    EXPOS DE QUELQUES SUJETS DANS LES TERMES SouFr.

    Cette partie comprend :

    1 o Le but de la vie . 2 Comment vivre dans le monde. 3 Vocations. 4 Nuri Zahur. 5 Intellect et Sagesse. 6 Certains termes de l'sotrisme. 7o Nufsaniat. 8 L'avnement de l'Ere Nouvelle. 9 Alif.

    10' La communion avec Dieu. 11 ' Pomes. 12 Sum, la musique des Soufis.

    1 LE BUT DE LA VIE.

    Toute me se demande par moments: "Pourquoi suis-je ici?" Cette question se pose selon le degr de dvelloppement de chaque intelligence. Un homme peut dire: "je suis ici pour manger, boi-re et me rjouir". Mais alors lui, tre humain, qu'a-t-il accompli de plus qu'un annimal? Un autre peut affirmer que ce qui importe

    c'est d'obtenir la puissance et la situation, mais il faut qu'il sache que toutes deux sont phmres. Toute espce de puissance a son ascension aussi bien que sa chute. Toutes les choses que nous possdons sont prises aux autres et les autres leur tour atten-dent les mains ouvertes pour les saisir.

    Un homme peut dire : " Nous sommes ici pour acqurir les honneurs. "Dans ce cas, il faut que quelqu'un soit abaiss pour lui donner les honneurs qu'il recherche, mais lui-mme son tour pour-ra tre abaiss par une autre personne encore plus avide d'honneur.

    Nous pouvons penser que ce qu'il y a de plus important est d'tre aims, mais nous devrions savoir que la beaut qui fait que nous sommes aims par les autres est phmre. De plus, la beau-t que nous possdons peut disparaitre devant la beaut d'un au-tre. Quand nous recherchons l'amour d'autrui, non seulement nous dpendons de son amour, mais nous sommes nous-mme dpourvus d'amour. Si nous pensons qu'il est dsirable d'aimer quelqu'un qui mrite notre amour nous nous trompons, car nous sommes tou-jours exposs la dception car peut-tre l'examen l'objet de notre amour ne sera-t-il pas demeur notre idal. On est amen supposer que la vertu est la chose qui seule importe dans la vie, mais on constatera que ceux qui souffrent d'hallucinations morales sont le plus souvent des tres qui se croient des justes.

    Donc, le seul but de notre vie ici, sur terre, s'il y en a un, et d 'obtenir avec succs ce qui est ncessaire la vie. Il peut sembler trange premire vue que tout ce que la vie exige soit lgitime et digne d'tre obtenu, mais nous voyons, par son tude plus approfondie, que les besoins de notre moi extrieur sont les seuls que nous connaissons et que nous ignorons les besoins de notre vrai moi, de notre vie intrieure. Par exemple, nous savons que nous dsirons une bunne nourriture, de beaux vtements, le confort de l'existence et toutes commodits pour circuler, les hon-neurs, les . richesses et tous les moyens ncessaires la sa tisfac-tion de notre vanit, toutes choses qui sur le moment nous appa-raissent comme les seuls besoins de notre vie, mais ni eux ni la joie qu'ils procurent ne demeurent constamment avec nous. Nous

  • 38 ~

    en arrivons alors penser que ce que nous avions n'tait que peu de chose, que pour tre satisfaits il nous faudrait davantage que ceci. Mme si tout l'univers tait notre disposition il serait im-possible de satisfaire entiremeut aux exigeances de notre vie. Ceci montre que notre vraie vie a des besoins tout fait diffrents de ceux qui nous sont connus. Elle n'a pas seulement besoin de la joie personnelle, mais il lui faut aussi sentir la joie universelle. Elle ne dsire pas une paix momentane, mais une paix ternelle. Elle ne dsire pas aimer une bien aime tenue dans des bras mor-tels, elle dsire une bien aime qui soit toujours prsente. Elle ne dsire pas tre aime aujourd'hui seulement et peut-tre pas demain, elle dsire flotter sur un ocan d'amour

    C'est pour cela que le Soufi recherche Dieu comme son amour, son amant et son bien-aim, son trsor, sa richesse, son honneur, sa joie, sa paix, et cette conqute, suffit elle seule, dans sa per-fection, tous les besoins de la vie ici-bas et de la vie future.

    On peut donc dire encore : il y a un but au dessus de chaque but, et il y a encore un but sous chaque but, et cependant au del et au dessous de tout ces buts, il n'y a aucun buts. La cra-t-ion est parce qu'elle est.

    La vie est un voyage d'un plle un autre, devenir conscient de la vie parfaite est la dest-ine finale de la vie imparfaite. En d'auhes termes, tout aspect de la vie dans ce monde de varit volue graduellement de l'imperfect-ion la perfect-ion, et si l' vo-lution de la vie n'tait pas ainsi dans son essence, il n'y aurait au~ cune diffrence entre la vie et la mort, car la vie apparente n'est pas autre chose qu'un contraste de phnomnes.

    2 CoMMENT VIVRE DANS LE MONDE.

    On peut essayer de voir du point de vue d'autrui comme du sien propre, et accorder ainsi la libert de pense tout le mon-de puisqu'on se l'accorde soi-mme.

    On peut essayer d'apprcier ce qui est bien chez autrui et n-gliger ce que l'on considre comme mal. Si quelqu'un se conduit gostement envers autrui, on peut considrer son act-ion comme

    3g

    une chose naturelle, car il est dans la nature humaine d'tre gos-te et ainsi l'on n'est point du. Mais si l'on se trouve soi-m-me goste on doit se le reprocher et chercher s'amliorer. Il n'y a rien qu'on ne doive tre prt tolrer et personne qui l'on ne doive pardonner. Ne doutez jamais de ceux en qm vous croyez, ne hassez jamais ceux que vous aimez, n'abaissez jamais ceux que vous avez une fois levs dans votre estime. Souhaitez de devenir l'ami de tout ceux que vous rencontrez, faites effort pour conqurir l'amit-i de ceux que vous trouvez qui sont d'un abord dif-ficile ; ne devenez indiffrent envers eux que si vous ne pouvez pas russir dans cet effort. Ne souhaitez jamais rompre une amit-i acquise. Si quelqu'un vous fait du mal, efforcez-vous de penser que vous l'avez mrit de quelque manire ou bien que celui qui le fait, le fait par ignorance. Rappelez-vous que toute ~me qui s'lve dans la vie rencontre beaucoup d'opposit-ion de la part du monde. Il en a t ainsi pour tous les prophtes, les saints et les sages, aussi personne ne peut s'attendre en tre exempt. C'est l la loi de la Nature et aussi le dessin de Dieu travaillant et prparant pour accomplir son but. Personne n'est ou plus haut ou plus bas que vous-mme. Dans toutes les sources qui suffisent nos besoins, on peut voir une source, Dieu, la seule source, et en admirant quelqn'un, en s'inclinant devant lui et en l'aimant, on peut considrer que c'est Dieu que l'on s'adresse. Dans le cha-grin on peut regarder vers Dieu, et dans la joie on peu le remer-Cier. On ne dplore pas le pass ni ne s'inquite de l'avenir, on essaye seulement de t-irer le meilleur part-i du prsent.

    On ne devrait connatre aucun chec, car mme dans une chu-te il y a un marche pied pour s'lever ; mais ponr le Soufi, l'as-cension ou la chute importe peu. On ne se repent pas de ce que l'on a fait quand on pense, dit et fait ce que l'on croit tre bien. On ne craint . pas les consquences de l'accomplissement de ses vux dans la vie car ce qui doit tre sera.

    3 VocATIONS.

    Chaque tre a une vocat-ion prcise et sa vocation est la lmnire

  • ~ 40

    qui illumine sa vie. L'homme qui nglige sa vocation est une lam-pe non allume.

    Celui qui cherche avec sincrit son vritable but dans la vie est lui-m&me cherch par ce but. Quand il concentre sa pense sur cette recherche une lumire commence clairer sa perplexit, appelez-la rvlation, inspiration, ce que vous voudrez.

    C'est le doute qui gare, la sincrit conduit droit au but. Chacun sa sphre d'influence, grande ou petite; dans sa

    sphre un certain nombre d'esprits et d'ames sont englobs, ils s'-lvent avec son ascencion ou tombent avec sa chute. L'tendue de la sphre d'influence d'un homme correspond l'ten-due de sa sympathie, ou peut-on-dire la grandeur de son cur. Sa sympathie maintient la cohsion de sa sphre . Quand son cur croit, sa sphre se dveloppe, quand sa sympathie diminue ou ces-se, alors sa sphre se brise et se disperse.

    S'il fait du mal ceux qui vivent et se meuvent dans sa sph-re, qui dpendent de lui et de son afFect-ion, il se fait ncessairement mal lui-m&me. La satisfaction ou le dgoiJ.t qu'il prouve pour son entourage sont cres par sa propre pense. Les penses de son entourage influent sur ses propres penses et deviennent ses penses; les unes le dpriment et ont une action dsagrgeante d'au-tres au conb:aire l'encouragent et le soutiennent dans la mesure o il repousse ceux qui l'approche par sa froideur ou les attire par sa sympathie.

    Chaque individu compose la musique de sa propre vie, s'il nuit aut-rui il cre un dsaccord. Quand sa sphre est trouble il est troubl lui-m&me et il y a une dissonance dans l'harmonie de sa vie. S'il peut faire natre chez un autre le sentiment de la joie ou de la gratitude, il ajoute par l sa propre vie et devient lui-m&me d'autant plus vivant. Qu'il en ait conscience ou non, sa pense est embellie de la joie ou de la grat-itude d'autrui, sa puis-sance et sa vitalit en sont augmentes et l'harmonie de sa vie se rpand plus parfaitement.

    4" N OUR ZAHOUR. a. "Afanije.:Jtation Di"ine " - Aux yeux du Soufi, cet umvers

    n'est qu'une manifestation de l'Etre Divin. partant de son centre d'Etre Unique a pour jusqu' la surface du monde extrieur. Par

    Le Dieu supr&me, ainsi dire, voyag Son activit et Sa

    volont, qui tait derrire son activit, il s'est manifest des cieux, Il est descendu sur la terre. L, de l'tat d'existence le plus in-conscient, aveugle, ignorant de son Etre, comme le roc, Il s'est graduellement et consciemment veill ce qui l'entourait. "Le monde a t cr des tnbres " ( Koran). Un progrs gradu de ce voyage amne l'Etre Intrieur l'tat de plante, fleur ou fruit, puis l'tat d'animal infrieur, puis d'animal suprieur, jusqu' ce qu'il se manifeste comme homme. Achrafoul Makhloukat, le ma-tre de cet univers, et le matre des cieux. En l'homme il atteint le but final de sa destine, quand il se ralise Lui-mme comme le seul tre, ce qu'il n'a pas fait auparavant. l'homme notre propre image" ( Koran ).

    "Nous avons cr

    b. "La Lumire qui guide " - "Le secret de Dieu peut &tre tudi dans sa nature" (Ali). Tout voyageur pied allume en gnral sa lumire l'approche de la nuit. De m&me ce Voyageur Cleste, voyant les tnbres accablants dans les sphres infrieures sur Son chemin, allume une torche. C'est la lumire de cette torche - en terme koraniques N uri Mohammed - qui L'a amen la sur-face d'o il peut clairement discerner et trouver le chemin de son retour. "Je t'ai cr de Ma lumire, et de ta lumire J'ai cr l'univers entier" ( Koran). Aux yeux de celui qui sait, ce Nur, cette lumire et le vrai Mohammed("). Cette lumire et celle qui a rayonn travers tous les Matres de l'humanit et est person-nifie en Mahomet qui proclama qu'il tait cette lumire, car toute chose et tout &tre doit affirmer l'esprit qui l'anime et seule une telle assertion peut &tre reconnue.

    " Le tmoignage de. Jsus est l'esprit de prophtie " ( Bible). " Tout tre a t cr pour un certain but et l'esprit de ce but

    est dans son ame " (Sadi). Il est de la nature de tout objet lumineux de rpandre de la

    lumire autour de lui, et cependant un rayon particulier de la

    (") Mahomet.

  • lumire qu'il met claire plus que toute la lumire diffuse. On peut constater ceci dans la lumire du soleil. Les mes qui il est arriv, soit volontairement, soit accidentellement, de se trouver dans la zone de ce rayon de la lumire qui guide, ont t reconnues par le' monde comme choisies ( lues) par Dieu. Elles ont vu Dieu plus t6t, elles L'ont entendu plus promptement que les au-tres, elles ont t plus prs de Lui, elles peuvent tre appeles les lues de Dieu.

    "Devant l'me juste" " Servante de Dieu, les anges eux-mmes s'inclinent" " Ses pieds de lotus sont le but longuement dsir " " O les plerins fatigus trouvent la fin de leur voyage" " En pardon de leurs pchs " "Ainsi, comme le saint, Dieu vient et l'homme est sauv" " Et bni est cet heureux " " Dans le coeur duquel la mission mystique est rvle " Toutes les mes qui depuis la cration de l'homme ont t dans

    cette lumire ont t des Maitres, venus l'un aprs l'autre, relis par le lien du courant unique qui jaillit d'abord de l'tre intime, s'largit et se rpand dans tout cet univers.

    Les saints, les sages et les mystiques qui viennent des plus hautes sphres sont attirs par cette lumire et cherchent en elle le refuge contre les peines de la vie. Les tres invisibles qui flot-taient dans cette lumire avant mme que l'homme fut cr taient les anges.

    c. "La Lumire Divine dana La cration infrieure" - Cette lumi-re a brill sur les rgnes minral et vgtal et sur le rgne animal et l aussi elle a manifest ses phnomnes quoique son complet rayonnement n'ait t atteint que dans l'homme. Cela peut se voir dans l'intelligence (l'esprit) volue et tre observ dans le syst-me cosmique aussi bien que dans le rgne minral et le rgne v-gtal. C'est la lumire du soleil qui brille sur la lune et les plan-tes, chacune n'est qu'un reflet de la mme lumire, ainsi tout le systme plantaire est illumin par le soleil seul. Un diamant produit autour de lui des diamants sans nombre qui crent dans la terre aprs un certain temps une mine de diamants. Il en est de

    mme des rubis, des meraudes et de toutes les autres pierres pr-Cieuses. Dans le rgne vgtal, nous voyons une petite plante, un fruit ou une fleur rpandre son influence autour d'elle et aprs un certain temps couvrir cette partie de la fort avec le mme fruit doux ou la mme fleur odorante. Quand nous examinons at-tentivement le rgne animal, nous trouvons le don spcial de l'in-telligence chez quelques animaux. Nous trouvons que chez tous les oiseaux il y a un chef pour chaque bande ou troupe . Parmi les lphants en particulier, il y a toujours un lphant avis qui mar-che en tte du troupeau, portant soigneusement un tronc d'arbre avec sa trompe. Il s'en sert comme d'une canne et essaye avec lui le chemin o il marche pour dcouvrir s'il y a quelque fosse sur ce chemin, aussi bien pour sa propre scurit que pour celle de ceux qui le suivent. Dans la jungle on peut voir une troupe de singes sous le commandement de l'un d'eux; o il saut, tous sau-tent. Les renards et les chiens dans la jungle ont parmi eux un des leurs trs prudent qui donne l'alarme au moindre danger. Dans une bande d'oiseaux, un oiseau avis et courageux mne toute la bande. Et il en est de mme pour beaucoup d'autres oiseaux et d'autres btes. Cette facult de guider avec la maturit de l'intel-ligence arrive . son plus haut point dans l'volution de l'homme.

    " L'homme fut destin tre le Khalife de tous les tres " ( Koran ) - On peut comprendre exactement cette Surah quand on voit que tous les tres au monde sont employs par l'homme, sur-veills et dirigs par lui et obissent ses ordres. Tout le secret de leur nature lui est rvl pour qu'il puisse les employer pour le but auquel ils sont destins.

    Aux yeux d'un Soufi, tout atome de l'univers tmoigne que tout tre volue vers !:tat d'homme, c'est ce que prouve l'tude de la nature. Les montagnes, collines, rochers, cailloux, les arbres, feuilles, fruits, fleurs, les btes, oiseaux, insectes, vers, etc. tous montrent la fois par leurs formes et leurs proprits qu'ils sont un degr d'volution prparatoire l'tre humain. Ceci nous prou-ve que c'est pour l'homme que toute la cration a t projete et que le processus de l'volution atteint son plus haut degr dans

  • l'homme parfait. De plus, c'est l'homme qui peut justement ~tre appel la semence de Dieu, car en lui seul l'intelligence se dvelop-pe si parfaitement que non seulement il apprcie les uvres de Dieu et l'adore, mais encore qu'il peut devenir capable d'atteindre la conscience qui se su.ffit elle-mme et qui pntre tout avec la vie ternelle d'Allah. " L'homme ralise sa perfection en Allah et Allah ralise Sa perfection dans l'homme ".

    d. L' eoprit de prophtie - Nous voyons cet esprit qui guide : 1 A un faible degr chez les parents qui, quelle qu'ait t leur

    propre vie, souhaitent cependant que leurs enfants bnficient de leur exprience afin de bien employer leur vie.

    2 Chez quelques gens qui, dans ce monde d'gosme, avertis-sent leurs amis de ne pas s'garer hors du droit chemin.

    3 Dans une communaut o nous trouvons un chef qui sacrifie sa vie et son bien tre pour le bien de ses compagnons, en les unis-sants par les liens de l'amour et de l'harmonie.

    4 Cette mme qualit du sacrifice de soi-mme porte son plus haut degr chez les Matres de l'humanit qui agissent comme les agents du pouvoir infini et sont reconnus dans le monde comme ses messagers. Parmi eux sont les saints de divers degr que les Soufis appellent V ali, Ghaus, Koutoub, Na bi et Rasoul. Ils diffrent les uns des autres en qualit selon :

    a. La profondeur laquelle ils pntrent dans le monde invisi-ble, et

    b. L'tendue (l'espace) qu'ils occupent dans la Conscience Uni-verselle, et aussi

    c. L'importance de la partie de l'humanit qui leur a t confie. Le Nabi est le guide d'une communaut, le Rasoul s'adresse toute l'humanit, chacun d'eux ayant un certain laps de temps pour sa m1sswn.

    On peut comprendre ceci par une tude intelligente du Cosmos. Les lois de la nature nous enseignent, et confirme celui qui sait, l'influence de chaque plante sur les &mes, aussi bien individuel-lement que collectivement, comme les familles, les nations et les races et mme le monde entier, la condition de chacune et de toutes

    tant en rapport avec la nature de la plante sous l'influence de laquelle elles se trouvent, La plante rgit la naissance, la mort, toute lvation et toute chute, toutes les circonstances de la vie.

    Si les plantes, reflet du soleil, exercent un pouvoir sur les affaires extrieures de l'humanit, combien plus grands doivent tre les pouvoirs de ceux qui sont conscients de Dieu; reflets de la lu-mire divine dont le soleil et seulement l'ombre. Ces reflets sont les Awatads, que les Hindous appellent Avatars, qui non seulement possdent le pouvoir pendant le temps de leur vie sur la terre comme les souverains terrestres, mais le conservent mme aprs avoir di&paru de ce plan terrestre. Celui qui sait voit donc dans les Matres de l'humanit, non seulement les porteurs du message divin, mais aussi les souverains spirituels, arbitres de l'univers pen-dant leurs cycles.

    Led Cycle.:J - Chaque aspect de la vie d'un individu et de la vie du monde constitue un cycle. Dans la vie d'un individu, la premire partie est la priode de sa naissance sa mort, et la deuxime par-tie de sa mo.rt sa fusion dans l'Infini. Les sous-cycles de la vie de l'homme sont de l'enfance la jeunesse o fini la premire partie, et de la jeunesse la vieillesse qui en est la fin. Il y a encore d'au-tres sous-cycles: la premire enfance, l'enfance, la jeunesse, la maturit, la snilit, et il y a aussi dans la vie de chaque homme des priodes ascendantes et descendantes.

    De mme il y a un cycle de la vie du monde, et le cycle de la cration de l'homme et de sa destruction, les cycles du rgne des races et des nations, et les cycles du temps comme les annes, les mois, les semaines, les jours et les heures. Chacun de ces cycles a trois aspects: le commencement, l'apoge et la fin, qui sont appels Uruj, Kermal et Zaval; ainsi par exemple: nouvelle lune, pleine lune et dernier quartier, lever du soleil, zenith et coucher du soleil. Ces cycles, sous-cycles et sous sous-cycles et leurs trois aspects sont diviss et distingus par la nature et la direction de la lumire, et de mme que la lumire du soleil, de la lune et des plantes joue le rle le plus important dans la vie du monde, in-dividuelle et collective, de mme la lumire de l'esprit qui guide

  • divise aussi le temps en cycles et chaque cycle du temps est sous l'influence d'un cex:tain Matre ayant sous ses ordres dans le monde entier un certain nombre d'aides qui agissent comme une hirarchie pour diriger les affaires, principalement celles qui con-cernent la condition spirituelle intime du monde. Depuis la cration de l'homme les Matres ont t innombrables, ils sont apparus sous diffrents noms et diffrentes formes, mais en eux tait cach Celui l seul Qui est l'unique Matre de l'ternit.

    Il y a eu un cycle de mdiation spirituelle pendant la minorit de la vie du monde, et quand il arriva l'ge mr, ce fut l'po-que de la venue de Mahomet. Tous ceux qui vinrent avant lui promirent au monde qu'un autre prophte arriverait, comme le gardien d'un enfant dirait:" Il faut que je parte mais un autre gardien sera dsign car l'enfant est encore mineur." Par la pro-clamation du principe sacr "Nul n'existe sauf Dieu'' fut rvle au monde la doctrine de l'unit qui jusqu'ici avait t dvoile d'une manire continue et graduelle, degr par degr: Par cette dclaration elle a t entirement dvoile. C'est ce que signifie le sceau de prophtie et aprs cet apoge, alors commence l're nouvelle, o la hirarchie spirituelle jusqu'alors tablie pourra agir sans apparatre comme un gouvernement spirituel et o les matres pourront nous conseiller comme des conseillers, et non comme des rgents ou des mdiateurs.

    Celui qui sait, tant en union avec la hirarchie spirituelle esti-me que la croyance en Jsus est Mose, et en croyant en Maho-met il croit en Christ, car l'un est le successeur de l'autre. Mais rejeter le successeur pour l'amour du prdcesseur, ce serait rejeter la loi de hirachie pour une prfrence personnelle. Aucun roi ne serait satisfait si son peuple repoussait son successeur par amour de lui.

    Une tude attentive de la hirarchie spirituelle montrera au voyant qu'avant la venue du Christ il existait des saints et des tres sacrs parmi les Juifs, mais qu'aprs la venue du Matre, les saints remarquables se trouvrent parmi les chrtiens. Un chercheur

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    sincre de la vrit confessera sans doute qu'aprs la venue de Mahomet il y a eu dans l'Islam des saints de tout degr, actifs dans la hirarchie spirituelle.

    Le fait de rejeter le nouveau venu, de ne croire qu'en celui qui tait dj reconnu a tenu l'homme dans les tnbres pendant des si-cles. S'il croyait un message, il ne voulait pas accepter le message

    . suivant apport par un autre Matre qui tait peut- tre un tran-ger pour lui. Ceci a caus maints diffrents dans la vie de tous les Matres, depuis Adam jusqu' Mahomet. L'homme refusait de croire les Matres, soit du pass ou du futur, et leurs enseignements, si leurs noms n'taient pas inscrits dans la tradition particulire qu'li croyait, ou s'il n'avait pas entendu leurs p.oms dans les lgendes transmises pendant des sicles par les siens. Donc les peuples de cette partie du monde qui ont reconnu les prophtes Hbreux ne reconnaissent pas les Avatars comme Brahma, Vishnou, Shiva et Krishna, seulement parce qu'ils ne peuvent pas trouver leurs noms dans leurs Ecritures. La mme chose arrive dans une autre partie de l'humanit qui ne compte pas Abraham Mose ou Christ parmi ses Devatas parcequ'elle ne trouve pas ces noms crits dans les lgendes qui lui sont familires. Mme s'il tait vrai que Brahma tait le mme Devata que les Hbreux appelaient Abraham et si Christ tait le mme Matre que les Hindous ont appel Kresht ou Krishna, cependant l'homme ne voudrait pas reconnatre pour le mme ceux qu'il a distingus comme diffrents l'un de l'autre, ayant une plus haute opinion de l'un et une moins haute opinion de l'autre.

    e. " L' Unil ded .Jfailred" - Si les Matres n'taient pas le mme dans leur enveloppe mortelle, cependant en esprit ils taient un; s'il n'en tait pas ainsi, comment la seule et mme vrit pour-rait-elle tre rvle par eux tous? Dans le mme ordre d'ides, ceux qui croyaient en Abraham ne voulaient pas accepter Mose, les disciples de Mose ne reconnaissaient pas le Christ, et ceux qui attendaient le retour du Christ ne reconnaissaient pas Mahomet.

    La venue de Mahomet sur la terre rendit vident l'humanit que l'esprit de prophtie est la proprit de l'homme ; pour cet

  • esprit, une me spciale ou exceptionnelle n'est pas ncessaire. Les Matres de l'humanit ont t des frres ains qui guidaient les plus jeunes par leur amour fraternel et cause de leur amour du Pre . C'est une tendance naturelle l'homme de montrer ceux qui sont prs de lui tout ce qu'il voit, qu'il admire ou qui est pour lui un sujet de joie . . Il est humain aussi de sympathiser avec son semblable quand il lutte pour conqurir quelque chose et ne peut pas l'obtenir, et de l'aider atteindre l'objet idal pour lequel il lutte.

    Ceci est bien illustr par le mythe de Ram Tchondra. Il est dit dans le Purana qu'une fois Sita, l'pouse de Ram Tchondra se tenait avec ses fils sous la protection de Washita Rujshi . Son plus jeune fils, Lahu, alla un jour voir la ville voisine . Il vit un trs beau cheval, Kalanki, courant travers la cit sans cavalier. Quand il demanda qui appartenait ce cheval, les gens lui dirent que ce cheval avait t laiss en libert afin que celui qui serait capable de l'attraper devint le roi de ce royaume. Ceci tenta encore da-vantage le jeune homme et il courut aprs le cheval afin de l'attraper. Il continua courir longtemps et sans succs. Chaque fois qu'il approchait du cheval, pensant que cette fois il allait l'attraper, celui-ci lui chappait. Au moment o il tait arriv au plus grand dcouragement, il vit venir son frre que sa mre avait envoy sa recherche, et lui dit qu'il ne rentrerait pas avant d'avoir rattrap le cheval. Son frre lui dit: " Ce n'est pas le moyen d'attraper le cheval; de cette manire vous courrez peut-tre toujours et ne serez pas capable de l'attraper. Donc, au lieu de courir aprs le cheval, courez sa rencontre". Ceci fit russir le jeune frre en un instant, alors les deux frres furent conduits en prsence de Ram Tchondra, leur pre, qui les embrassa tous deux, apprciant le conseil de l'un et l'exploit de l'autre .

    Tous les Matres qui sont venus ont dclar pour quelle com-munaut ou quel groupe de gens ils taient ns et ont prophtis la venue du Matre suivant, prvoyant la possibilit et la ncessit de continuer rpandre le message jusqu' son accomplissement.

    Le fait que les messagers vinrent successivement ne signifiait

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    pas qu'ils venaient apporter des rvlations diffrentes mais qu'ils d evaient cor riger les altrations apportes par les fidles la rv-lation pr cdente et aussi renouveler les principes afin de les adap-ter l 'volution de l'poque et de rappeler l'esprit humain la mme vrit qui lui avait t enseigne par les Matres passs mais qu'il avait oublie. Ce n'tait pas leur message mais le mes-sage divin. Ils taient obligs de corriger les erreurs qui avaient t commises par la mauvaise interprtation des religions, renouve-lant ainsi la mme vrit enseigne par les anciens Matres qui avait t dtourne de son caractre rel par suite de la marche du temps.

    Les hommes, par ignorance, se sont querells au sujet des noms et des formes des 1\tl.atres, des traditions, des principes et au sujet des groupes dont ils fais~ient partie, oubliant que les Matres ne sont tous qu'un en ce qui les unit. Leurs messages diffrent les uns des autres dans leur apparence extrieure, chacun tant en rapport avec le degr d'volution de l'humanit et ajoutant aussi une part particulire l'ensemble de la sagesse divine. Certaines lois et certains principes furent prescrits par eux conformment au pays o le message fut apport, au climat, l'poque, aux murs, aux usages et aux besoins.

    Il tait ncessaire pour les messagers de revendiquer un ca-r a ctre exceptionnel qui put amener l'humanit recevoir le messa-ge qu'ils avaient apporter. Quelques-uns, comme Vishnou, Ahiva, Rama et Krishna, furent appels Avatars, incarnations de Brahma, d'autres Paghumbar, prophtes, intercesseurs. Leurs fidles les admirant ou les hassant selon leur prdilection persopnelle, ont eu des disputes oiseuses sur la grandeur de leur mission ou sur la ma-nire de vivre d'enseigner, et d'agir.

    Le Message divin a toujours t envoy au moyen de ceux qui possdaient les dons requis. Par exemple, quand la richesse t ait estime, le Message fut exprim par le roi Salomon; quand la beaut tait adore, ce fut par Joseph, le trs beau ; quand la musique tait regarde comme cleste, David exprima la vrit par ses chants; quand il y avait la curiosit des miracles, ce fut Mose, quand le sacrifice tait hautement estim , Abraham; quand l'hr-dit tait admise, Christ prcha sa doctrine comme fils de Dieu,

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    et quand