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Découverte : A Verdun, sur les traces des Poilus p. 38 N°1769 - novembre 2011 www.unc.fr Actualité : Un monument aux morts pour les Opex p. 10 11 Novembre : pour une Journée nationale du Souvenir La voix du combattant La voix du combattant LE MAGAZINE DE L U NION N ATIONALE DES C OMBATTANTS LE MAGAZINE DE L U NION N ATIONALE DES C OMBATTANTS 39/45 • INDOCHINE • AFN • OPEX • SOLDATS DE FRANCE • VEUVES DE GUERRE ET D’ANCIENS COMBATTANTS 39/45 • INDOCHINE • AFN • OPEX • SOLDATS DE FRANCE • VEUVES DE GUERRE ET D’ANCIENS COMBATTANTS 11 Novembre : pour une Journée nationale du Souvenir

La Voix du Combattant - Novembre 2011

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journal de l'UNC

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Page 1: La Voix du Combattant  - Novembre 2011

Découverte :

A Verdun, sur les traces

des Poilus p. 38

N°1769 - novembre 2011www.unc.fr

Actualité :

Un monument aux morts

pour les Opex p. 10

11 Novembre :pour une Journéenationale du Souvenir

La voix ducombattantLa voix ducombattantL E MAGAZ INE DE L’U NION N AT IONALE DES C OMBATTANTSLE MAGAZ INE DE L’U NION N AT IONALE DES C OMBATTANTS39/45 • INDOCHINE • AFN • OPEX • SOLDATS DE FRANCE • VEUVES DE GUERRE ET D’ANCIENS COMBATTANTS39/45 • INDOCHINE • AFN • OPEX • SOLDATS DE FRANCE • VEUVES DE GUERRE ET D’ANCIENS COMBATTANTS

11 Novembre :pour une Journéenationale du Souvenir

Page 2: La Voix du Combattant  - Novembre 2011

3LA VOIX DU COMBATTANT NOVEMBRE 2011

N°1769

COUVERTURE : 11 NOVEMBRE© BÉATRICE GENDRON

ÉDITORIAL 3ARRÊT SUR IMAGES 4ACTUALITÉS 6• Pour une Journée nationale du Souvenir• Un monument pour les Opex

OPEX 12Les forces du soutien en opérations

ACTU DES UNITÉS 14LIBRE PROPOS 17LÉGISLATION 18Algérie : la carte du combattant

ÉDITIONS RÉGIONALES19INFOS DOC 27RECHERCHES 31HISTOIRE 33• Le 90e anniversaire du Traité de Lausanne• Les défaites de la guerre franco-prussienne

DÉCOUVERTE 38Les champs de bataille de Verdun

LETTRES & IMAGES 44NOS ADHÉRENTS PRENNENT LA PLUME 46COURRIERDES LECTEURS 48JEUX 49

14

33

38

11

Ce numéro comporte 2 encarts jetés sur la 4e de couverture :• TRADITIONS DU PéRIGORD, encart 4 pages, 17 grammes, sur la totalité de la diffusion. • CIGAle vOyAGe, environ 23 grammes, sur la totalité de ladiffusion.

Le 11 Novembre pour se souvenirDepuis la fin de l'année 1959, comme l'atteste La Voix du Combattantde l'époque, l'UNC propose que le 11 Novembre soit un jour na tio -nal du souvenir consacré à tous les morts pour la France, sans bienentendu porter atteinte aux autres commémorations majeures notam-ment le 8 mai. Pourquoi privilégier l'Armistice de 1918 ? Parce qu'il

mit fin à la Grande Guerre, celle qui, chaquejour, fit une moyenne de 1000 morts durant52 mois et encore plus de blessés, et dansdes proportions équivalentes chez nos alliéset nos adversaires. Les violences et les souf-frances de la Grande Guerre ont atteint leurparoxysme mais pas au degré colossal de laSeconde Guerre mondiale qui sont àrappeler chaque 8 Mai. La Première Guerremondiale a été l'occasion pour toute la popu-lation française précédemment socialement et politiquement divisée – sécularisation des biens du clergé, inventaires, sans oublier la révoltedes viticulteurs du Midi – de se retrouver dans l'Union Sacrée. Hélas, la2nde Guerre mondiale n'a pas provoqué cette union sacrée au point que,de nos jours, certains sujets de cette période restent délicats à évoquerDepuis 1945, la France a con nud'autres conflits douloureuxcomme ceux d'Indochine, deMadagascar puis d'Afrique duNord, qui n'ont pas davantagepermis "l'union des citoyens".Pourtant la cohésion et l'énergiede toute une population uniepour la défense des valeurssymbolisées par son drapeau est indispensable à toute nation, mêmeen 2011. C'est pourquoi l'exemple de ceux du front unis à ceux del'arrière pendant la Grande Guerre est si important à citer en exempleà notre époque où l'on a que trop tendance à s'opposer, surtout enpériode pré-électorale… et pourtant en démocratie il faut vivreensemble et s'accepter différents pour se vouloir complémentaires.Le monument de l'Arc de Triomphe de l'Etoile, édifié par Napoléonpour rendre hommage à la Grande Armée, protège la tombe duSoldat inconnu de la Grande Guerre. La dalle sacrée est entouréepar les plaques commémoratives rendant hommage aux combattantsdes conflits postérieurs… sans oublier le mémorial des manifestantsdu 11 novembre 1940 qui ont bravé l'interdiction de l'occupant alle-mand. Bientôt une plaque en l'honneur des combattants des opéra-tions extérieures prendra place parmi toutes ces dalles de bronzepour bien affirmer la parité et la continuité des générations dans l'ac-complissement de leur devoir. Dans les moments difficiles commedans les circonstances heureuses, les autorités officielles et la foule seretrouvent à l'Etoile. Pourquoi dès lors ne pas honorer tous les Mortspour la France le 11 Novembre ? Et ceci sans exclusive des cérémo-nies dédiées à un conflit spécifique, telle celle du 5 Décembre, date àlaquelle le monde combattant aura à cœur de se mobiliser aux céré-monies en mémoire des Morts pour la France de la Guerre d'Algérieet des combats du Maroc et de la Tunisie. n

D E HUGU E S DA L L E AU

«Dans  les moments difficiles

comme dans  les  circonstances

heureuses,  les autorités offi-

cielles et  la  foule se  retrouvent

à  l'Etoile. Pourquoi dès  lors ne

pas honorer tous les Morts pour

la France le 11 Novembre ?».

SOMMAIRE

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Page 3: La Voix du Combattant  - Novembre 2011

LA VOIX DU COMBATTANT NOVEMBRE 20116

Actualités

Il semble enfin que le 11 Novembre va devenir la Journée Nationale duSouvenir, qu’en est-il ?En effet, la journée du 11 Novembre,

qui commémore la signature de l’Ar-

mistice de la guerre de 1914-1918,

devrait devenir une Journée nationale

du Souvenir permettant d’honorer les

“Morts pour la France” dans tous les

conflits. La proposition de loi en ce sens

présentée le 1er juin par 49 députés, l’at-

tention portée par le président de la

République à cette question et une ren-

contre début octobre avec son conseil-

ler spécial, Henri Guaino (lire encadré ci-

contre), nous incitent à être optimistes.

De quand date ce projet ?Dès 1959, et alors que de nombreux

combattants de la Grande Guerre

vivaient encore, l’UNC avait déjà émis le

souhait que la commémoration de l’Ar-

mistice de 14-18 évolue vers une Jour-

née nationale du Souvenir. Depuis cette

date, tous les ans, la motion de législa-

tion présentée lors de nos congrès natio-

naux a repris cette demande.

L’UNC est-elle seule dans ce combat ?Si l’UNC revendique la paternité de ce

projet, progressivement d’autres asso-

ciations s’y sont ralliées. Près d’une qua-

rantaine d’associations, représentant

plus d’un million d’adhérents soutien-

nent aujourd’hui ce projet. Ce qu’il est

intéressant de noter, c’est la grande

diversité de ces soutiens. Les plus

anciens combattants y côtoient les plus

jeunes qui reviennent d’Afghanistan.

Nous rassemblons des civils et des mili-

taires d’active, des anciens d’Indochine,

d’Algérie ou des opérations extérieures

des 50 dernières années, des soldats,

des marins, des aviateurs et des gen-

darmes, de tous grades, des Français

de souche et des légionnaires, des

hommes et des femmes. Ce projet est

donc fédérateur, il est ferment d’unité,

sans aucune arrière- pensée partisane.

Certains craignent que cette journéeentraîne la suppression des autrescommémorations ? Il est parfaitement clair que nous n’avons

jamais demandé la suppression des

commémorations existantes et c’est la

raison pour laquelle, nous avons tou-

jours récusé le terme de Mémorial Day.

Ceux qui feignent de croire le contraire

nous font un mauvais procès ! Ce que

nous voulons, c’est permettre à tous les

Français d’honorer partout en France la

mémoire de tous les morts au combat

que ce soit dans les guerres, dès avant

1914, jusqu’aux opérations extérieures

de ces 50 dernières années qu’elles

soient nationales ou menée dans le

cadre des Nations unies. Or, nous consta-

tons que l’hommage qui est ren du à ces

derniers ne peut être, ac tuel lement et

dans la plupart des cas, que local et épi-

sodique. Les autres dates ne seront pas

supprimées mais les célébrations seront

laissées à l’initiative locale, comme c’est

déjà le cas pour certaines.

Pourquoi cette journée ?Comme le rappelle l’introduction à la pro-

position de loi déposée le 1er juin dernier,

l’évolution de notre société, l’actualité

internationale, l’œuvre du temps qui bous-

cule les générations, imposent, plus que

jamais, de redonner du sens aux journées

de célébrations nationales ainsi qu’aux

commémorations des différentes guerres

qui ont endeuillé notre nation. Mais il

importe surtout de faire en sorte que les

jeunes générations se les approprient et

qu’elles soient impliquées d’une manière

ou d’une autre dans leur déroulement.

La revendication date de 1959. Si l'UNC en revendique la paternité,

une quarantaine d'associations s'unissent pour la cause, sans

arrière-pensée partisane. Faire du 11 Novembre une Journée

nationale du Souvenir n'entraînerait pas la disparition des autres

commémorations. Questions-réponses…

• Le lundi 11 novembre 1918 à 11h, les cloches dans toute la

France sonnent à la volée. Au front retentit le «Cessez-le-Feu !».

Un armistice, c’est- à-dire un arrêt des combats, a été conclu le

matin entre les Alliés et l'Allemagne, dans un wagon stationné

dans la clairière de Rethondes. Les armes se taisent enfin après

plus de quatre années de guerre. Dans l'après-midi, vers 16h,

Georges Clemenceau se rend au Palais Bourbon pour présenter

aux députés les conditions d'armistice. Longuement ovationné,

le président du Conseil, ministre de la Guerre, lit le texte signé

le matin même, précisant «...en cette heure terrible, grande et

magnifique, mon devoir est accompli... ».

Le 14 juillet 1919, c’est le défilé de la victoire sur les Champs-Ely-

sées. Précédées par 1 000 grands blessés, puis par les maré-

chaux Joffre et Foch, toutes les armées alliées défilent dans l’or-

dre alphabétique, l’armée française clôturant le défilé. Aussi, le

11 novembre 1919 est commémoré dans une relative discrétion.

• Une dimension nationale pour le 11 novembre 1920 : Le gou-

vernement souhaite donner à cette commémoration une dimen-

sion nationale. L’idée de célébrer un soldat inconnu inhumé dans

un lieu symbolique et représentant tous les soldats morts au

Front, est adoptée. Le lieu d'inhumation fait débat. Dans un pre-

mier temps, le Panthéon semble s’imposer mais suite à une cam-

pagne de presse, le choix en définitif se porte sur l'Arc de Triomphe.

Le 10 novembre 1920, un jeune soldat de 21 ans, originaire de Nor-

mandie, Auguste Thin, du 132e régiment d'infanterie, choisit parmi

huit cercueils celui qui sera enterré sous l’Arc. Les cérémonies du 11

novembre 1920 associent l'ensemble des morts pour la France

depuis la Révolution française. Le cercueil élu est transféré à Paris et

après un périple dans la capitale déposé dans une chapelle ardente

du monument. Le soldat inconnu est inhumé le 28 janvier 1921.

Deux ans plus tard le 11 novembre 1923, André Maginot, lui-même

ancien combattant mutilé, allume la flamme pour la première fois.

Ces 11 Novembre qui ont fait date…

11 Novembre, Journée

Page 4: La Voix du Combattant  - Novembre 2011

7LA VOIX DU COMBATTANT NOVEMBRE 2011

Actualités

Pour autant, le 11 novembre n'est pas encore un jour férié. Les

anciens combattants vont devoir attendre deux ans pour que

ce jour soit entièrement dédié à la commémoration de leurs

camarades morts ou disparus mais aussi aux sacrifices de tous

ceux qui étaient rentrés. Le Parlement résiste, estimant que le

nombre de jours fériés est déjà trop important ! Les associations

d'anciens combattants dont l’UNC font pression et finissent

par décider les parlementaires à voter le 24 octobre 1922, le

caractère chômé et commémoratif de la journée.

• A partir de 1922, le 11 Novembre devient une date mémo-

rielle fondamentale, qui sera amplifiée par la Seconde Guerre

mondiale. En effet, suite aux interdictions de manifester sur la

voie publique le 11 novembre 1940 prononcées par les auto-

rités allemandes et françaises, trois à cinq mille étudiants et

lycéens passent outre à Paris. La répression est sévère, on

compte de multiples blessés et arrestations.

• A partir de 1945, le 11 novembre associe les morts des deux

guerres. Cette année-là, 15 Français, hommes et femmes, repré-

sentant des combattants prisonniers, des déportés morts pour

la France sont portés le 10 novembre aux Invalides puis le len-

demain conduits à l'Arc de triomphe pour présentation à la

foule puis au Mont-Valérien.

Dans les décennies suivantes, la commémoration du 11 novem-

bre dépasse progressivement le cadre de la Grande Guerre

pour devenir la journée de commémoration de tous les morts

pour la France sur tous les théâtres d’opérations. Les sco-

laires sont régulièrement invités. Cette tendance est confirmée

par la mort du dernier poilu, Lazare Ponticelli, le 12 mars

2008. Elle pose la question du devenir du 11 Novembre et

l’attention à porter à une proposition de l’UNC “vieille” de

52 ans ! n

PH. S.

nationale du Souvenir

À quel public doit s’adresser cette journée ?A l’ensemble de la population française.

Aussi nous souhaitons que cette Journée

Nationale du Souvenir s’exprime dans

un large consensus politique. Personne

n’a jamais demandé aux “Morts pour la

France” quelle était leur sensibilité poli-

tique et tout juste sait-on s’ils étaient

chrétiens, musulmans, juifs ou athées !

n PH. S. photoS : © SIRPA TERRE

CAPORAL-CHEF RAPICAULT

L’UNC est membre du comité d’entente qui réunit périodiquement 42 associations autour de sonprésident, le général Delort, président, par ailleurs, de La Saint-Cyrienne. Ce comité, à caractèreinformel, est un lieu d’échange sur tous les sujets concernant le ministère de la Défense, en particu-lier la fonction militaire, les retraités militaires, les anciens combattants et le devoir de mémoire. Le lundi 10 octobre, ce comité s’est réuni dans les salons de la Grande Chancellerie de la Légiond’Honneur, à la demande de Henri Guaino, conseiller particulier de Nicolas Sarkozy, président dela République. Au cours de cet entretien, Henri Guaino a indiqué l’intérêt tout particulier que lechef de l’Etat porte à la préservation de la date du 11 Novembre, face au risque de déshérencede la commémoration de la victoire de 1918 avec la disparition désormais effective des derniersPoilus, et celle prochaine des autres contemporains de la Grande Guerre.Dans cet esprit, Nicolas Sarkozy souhaite donner un éclat tout particulier aux cérémonies du 11novembre 2011 et demande aux associations patriotiques de s’associer aux pouvoirs publics enmobilisant le maximum de leurs membres. Les forces armées devront faire en sorte d’être repré-sentées dans le maximum de cérémonies, même si le détachement est réduit à un simple piquetd’honneur. Le président demande également aux militaires disponibles d’assister aux cérémonies,si possible en uniforme, avec leurs famille et leurs amis. Les enfants des écoles primaires, descollèges et des lycées doivent venir en nombre avec leurs enseignants. Mais allant au-delà de sesrassemblements traditionnels, il souhaite que soient regroupés autour des autorités, des prochesde “Morts pour la France” (descendants ou ascendants directs, conjoints) ou de camarades decombat. Leur présence serait mentionnée par une annonce spécifique au cours de la cérémonie.Enfin, après la lecture solennelle du communiqué du président de la République, il pourrait être faitl’annonce de chacun des “Morts pour la France” depuis le 11 novembre 2010. L’UNC se réjouit de cette démarche qui va tout à fait dans le sens souhaité par notre association,qui demande depuis plus de 50 ans que cette journée soit déclarée Journée Nationale du Souvenirdes “Morts pour la France” permettant à la France entière d’honorer ceux qui sont tombés, ou quitombent encore au champ d’honneur. Cette journée permettra d’honorer tous ceux qui sont mortsau service de la patrie sur les différents théâtres d’opérations extérieures sur lesquels la Frances’est trouvée engagée depuis la fin de la guerre d’Algérie, à quelque titre que ce soit. Nous pour-rons donc enfin nous souvenir des Opex morts au service de la France, dans le cadre de missionsà caractères très divers.Nous souhaitons toujours une loi pour assurer la pérennité de cette date mémorielle, et espéronsque le président de la République engagera une procédure parlementaire après le vote dubudget 2012. Cette loi complèterait le projet d’ériger un monument en hommage aux sacrificesdes Opex, actuellement à l’étude. L’UNC attend avec confiance les décisions du président de laRépublique, chef des armées. n JEAN KERVIZIC, vice-président national de l’UNC

Le point de vue de l’Elysée

Page 5: La Voix du Combattant  - Novembre 2011

Une première étape sur le par-cours des lieux de mé moirede la guerre de 1914-1918…Le Musée de la GrandeGuerre du pays de Meaux,

qui sera inauguré le 11 novembre pro-chain, se situe au pied du monument amé-ricain commémoratif des batailles de laMarne de 1914 et 1918. Deux dates char-nière qui sont la base du parti-pris desconcepteurs du musée, conseillés par uncomité scientifique placé sous la respon-sabilité de l’historien Marc Ferro.Car entre les deux batailles de la Marne,on enregistre sur les champs de batailleune évolution des conditions et avan-cées techniques qui fait basculer leVieux Continent du XIXe au XXe siècle.Ce musée se veut ainsi un musée d’his-toire et de société, mettant en scène,sur 3 000 m2 de surface dédiée aux col-lections permanentes, l’histoire deshommes et des femmes qui ont vécule premier conflit mondial.

IUne collection exceptionnelle

Jean-Pierre Verney est autodidacte, spé-cialiste reconnu de la période. C’est aussiun collectionneur passionné qui com-mence à rassembler ses premiers objetsdès 1960. Son objectif : «  Je voulais

raconter l’histoire et des histoires en me

servant des objets comme passeurs de

mémoire, qu’il s’agisse d’armement, de

gros matériels, d’objets de la vie quoti-

dienne sur le front et à l’arrière. Cette

collection est d’une grande diversité. Elle

exprime l’émotion, la lassitude, la colère,

la fierté, la séparation, et une grande

partie des nombreuses facettes révélées

ou obscures de l’événement ». Riche deprès de 50 000 objets et documents, elle

a été acquise en 2005 par la commu-nauté d’agglomération du Pays deMeaux. Elle est à ce jour la plus impor-tante collection d’Europe pour aborderla Grande Guerre sous tous ses aspects.On y trouve ainsi, par exemple, desbaïonnettes ou des torpilles, des objetsde culte ou des prothèses, des roulantesou des chaises de mutilés, plus de 200uniformes complets représentant la tota-lité des pays belligérants, mais aussi desjournaux, photographies, affiches, cartespostales, lettres, gravures et tableaux.

IDeux parcours de visite

Pour mettre en valeur cette incroyablerichesse, deux parcours ont été imagi-nés. Le parcours court permet au visi-teur de comprendre la Grande Guerreen la replaçant dans son contexte grâceà la présentation de la période 1870-1914, la naissance de l’esprit de revan -che chez les Français et la course à laguerre, et la période 1914-1918, entreles deux Batailles de la Marne. Lesconséquences de la Grande Guerre sontégalement évoquées, avec les illusionsde la victoire et la construction de lamémoire entre 1918 et 1939.

Actualités

8

Il sera inauguré officiellement

le 11 novembre prochain, par le président

de la République Nicolas Sarkozy, et le président

de la Communauté d’agglomération du Pays de

Meaux, Jean-François Copé. Dans les murs du

Musée de la Grande Guerre destiné à devenir

un haut lieu de la mémoire nationale, les visi-

teurs pourront découvrir une collection riche de

50 000 objets et documents relatifs à la

Première Guerre mondiale.

LA VOIX DU COMBATTANT NOVEMBRE 2011

Tous ces objets

Poster de la collection du musée de la Grande Guerre.

Portefeuille d’un soldat

Boite de conserve de sardines contenantdes tracts allemands.

Pose de la première pierre en 2010.

Page 6: La Voix du Combattant  - Novembre 2011

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Un parcours complé-mentaire, le parcourslong, explore diffé-rents aspects théma-tiques du conflit, commepar exemple la guerrenouvelle, la mobilisationtotale sur le front et à l’ar-rière, le rôle décisif desfemmes dans le conflit, la tran-chée au quotidien, la partici-pation des troupes coloniales,la vie des prisonniers etdes populations occupées.

IDes outils pédagogiquesadaptés

De gros efforts ont été apportés pour trans-mettre ce patrimoine exceptionnel auxjeunes générations. Ainsi, deux salles ontété aménagées pour l’accueil du publicscolaire et l’organisation d’ateliers de décou-verte. Ces ateliers pédagogiques offrentaux élèves, des classes primaires auxlycéens, la possibilité d’approfondir unthème en pratiquant des travaux manuels.Par ailleurs, des parcours-découverte cor-respondant aux programmes de l’Educa-tion nationale sont proposés aux ensei-gnants. Une visite-contée est mêmeorganisée pour les centres de loisirs etpetites classes d’école primaire. Les visitesguidées et les ateliers proposés ont étéélaborés en lien étroit avec les enseignantset établis en fonction des attentes des pro-grammes scolaires, dans le cadre de par-tenariats développées avec l’académie deCréteil et l’Inspection académique de Seine-et-Marne. Une priorité mémorielle réaf-

firmée avec force par Jean-François Copé,président de la Communauté d’agglo-

mération : « Transmettre l’histoire et

les mémoires de cette tragique page

de  notre  histoire  commune  aux

jeunes générations constitue une

mission essentielle du Musée de la

Grande Guerre ». n

BÉATRICE GENDRON

PhotoS : © ECPAD / MUSéE DE LA GRAnDE GUERRE

DU PAyS DE MEAUX-D. PAzERy.

• Musée de la Grande Guerre du Pays

de Meaux, Fermeture hebdomadaire le

mardi. tél. : 01.60.32.14.18, site inter-

net : www.museedelagrandeguerre.eu

Actualités

passeurs d’histoire

Trois statuettes allégoriques et patriotiques.

Artisanat populaire : détournement d’objets en instruments.

Masque à gaz allemand utilisé à partir de 1915. Jouets issus de l’artisanat populaire.

Camouflage facial américainmonté sur un casque Adrianfrançais. Il équipait les 4 régiments noirs de l’armée américaine en 1918.

Carte postale.

LA VOIX DU COMBATTANT NOVEMBRE 2011