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1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu [email protected]./www.lavoixdupaysancongolais..com P.2 MARS 2015- MOIS DE LA FEMME FOCUS J IF 2015: Les agricultrices sont la clé de la lutte contre la faim Comment combattre les Comment combattre les Comment combattre les Comment combattre les Comment combattre les maladies virales du porc? maladies virales du porc? maladies virales du porc? maladies virales du porc? maladies virales du porc? Mobilisation pour le quinquennat de l’Agriculture familiale Selon le PNUD, la RDC pourrait nourrir 3 milliards de Terriens en 2030, si.... Agriculture et développement rural : le GT 9 mobilise les bailleurs de fonds P.11 P.3 P.5 LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS BIMESTRIELD’INFORMATIONSAGRICOLES,DUMONDERURAL ETDEL’ENVIRONNEMENT-Prix:1500FCKIN-2000FCProvinces SIXIEME ANNEE-N°31 MARS 2015- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA RECEPISSE DE DECLARATION DE PUBLICATION N°MIN/MRPINC/LMO/046/ 2013 FICHE TECHNIQUE Parcs agro-industriels: quelle place pour les communautés et les organisations paysannes ?

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS · 2018-01-12 · ... elle agriculture of fre égalemen t une multitude d’ opportunit és de création d’ emplois e t d’augmen tation de re venus

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1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.lavoixdup aysancongolais..com

P.2

MARS 2015- MOIS DE LA FEMME

FOCUS

JIF 2015: Les agricultrices sont laclé de la lutte contre la faim

Comment combattre lesComment combattre lesComment combattre lesComment combattre lesComment combattre lesmaladies virales du porc?maladies virales du porc?maladies virales du porc?maladies virales du porc?maladies virales du porc?

Mobilisationpour le

quinquennat del’Agriculture

familiale

Selon le PNUD, laRDC pourrait

nourrir 3 milliardsde Terriens en

2030, si....

Agriculture et développement rural :le GT 9 mobilise les bailleurs de fonds

P.11

P.3

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LA VOIX DU PAYSANCONGOLAIS

BIMESTRIEL D’INFORMA TIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - Prix: 1500 FC KIN- 2000 FC ProvincesSIXIEME ANNEE-N°31 MARS 2015- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA

RECEPISSE DE DECLARATION DE PUBLICA TION N°MIN/MRPINC/LMO/046/ 2013

FICHE TECHNIQUE○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○

Parcs agro-industriels: quelleplace pour les communautés et

les organisations paysannes ?

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P.02

ACTUALITES

E d i t o r i a lE d i t o r i a lE d i t o r i a lE d i t o r i a lE d i t o r i a l Par B.H.K

Liberez la Femme pour le développement de l’Agriculture Familiale !

P

Parcs agro-industriels: quelle place pour lescommunautés et les organisations paysannes ?

emme au foyer,femme auchamp….la réalitéquotidienne a

révélé le charisme de cepartenaire incollable del’homme qui sera le centred’intérêt attitré duranttout le mois de marsproclamé mois de lafemme. La femmecongolaise est un êtreémancipé très active dans lesecteur agricole familiale oùle cliché femme au champest une image permanentecar l’on sait que de tradition,

c’est la femme qui sème quientretient et récolte.C ’est cette femme qu’i l fautcélébrer. C’est sur elle qu’i lfaudra mettre plusd’attention. La considérercomme une actrice à partentière dans ledéveloppement del’agriculture familiale. Fairetomber les obstacles et lestabous qui l’empêchent dejouir réellement de ses droitsen tant que femme etagricultrice.Le défi reste d’ouvrir lesfemmes agricultrices, dont la

production assure déjà lascolarisation et les soins desanté à leurs maisonnéesrespectives, àl’entreprenariat agricole àtravers des formations et desséances de renforcements descapacités en vue de lesamener à se professionnaliserdavantage, à quitter la zonefataliste fichée « agriculturede substance » vers uneagriculture de performance.Faire accéder ces femmes aucrédit agricole sera une actionsalvatrice susceptible deconcrétiser cette vision de

« femme agricultricee n t r e p r e n e u r eprofessionnelle » .Reste cette question foncière« d’accès à la terre » qui estaussi un obstacle majeur. Ainsiil serait de bon ton que lesfemmes obtiennent desfacilités d’accès à la terrecompte tenu de leur situationéconomique, de leurimportance dans le secteuragricole ruralcomparativement auxhommes. La situation deveuvage ou de célibat ne doitpas être une raison pour ravir

ni priver l’accès à la terrepour la femme se trouvantdans l’une de ces situations.Des formations et appuisspécifiques devront êtreassurés auprès des femmesqui seront membres desconseils consultatifs locauxpour des raisons de mise àniveau et de performancede ces femmes pour qu’ellesne soient pas seulement despectatrices mais desactrices dans ces conseils.C’est en faisant tomber cesobstacles que la femmeagricultrice seraeffectivement libre etlibérée .

F

arallèment audéveloppement desparcs industriels, leg o u v e r n e m e n t

s’emploie à finaliser unestratégie innovante d’appuiaux paysans. Cette stratégieporte sur la sécurité foncière,l’accès au crédit, l’accès auxintrants de qualité, l’assuranceagricole, la commercialisationdes produits de fermiers etune mécanisation agricoleappropriée. C ’est ce quiexplique la tenue d’unegrande réunion stratégique àla primature à laquelle ont étéconviés les organisationspaysannes ainsi que lesproducteurs familiaux. Lors decette rencontre, les délégués

Le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, situé dans la Province du Bandundu, a livré ses premières graines de maïs le 6 mars dernier devant le Chef de l’EtatJoseph Kabila. 5000 Tonnes de maïs pour cette première récolte. Ce qui a laissé presque admiratif le Ministre de l’Agriculture, Pêche et Elevage, Kabwe Mwehulepour qui le site de BukangaLonzo est une véritable concentration des infrastructures de production intégrant les équipements et la technologie appropriée poursoutenir l’ensemble de la chaîne de valeur des activités agricoles. « Nous sommes convaincus que ce type d’agriculture va propulser notre pays au rang des géantsdans la production agroalimentaire. Une telle agriculture offre également une multitude d’opportunités de création d’emplois et d’augmentation de revenus enmajorité des ménages congolais », a-t-il dit.

des producteurs familiaux sesont servis de cet espace pourprésenter auxgouvernementaux leursinquiétudes et leurspropositions en rapport aveccette politique des parcs agro-industriels.

En tout cas , les grandes forcespaysannes de la RDC, à savoirla CONAPAC , la COPACO etl’UNAGRICO ont fait choruspour défendre d’une mêmevoix les intérêts des petitsproducteurs et exploitantsfamiliaux.Ils ont dans unpremier temps officialisé leurposition par rapport à lapolitique des parcs industrielsà travers une déclarationcommune. On peut y lire ceci:

«Les organisations paysannessaluent le lancement par legouvernement de laRépublique du Parc agroindustriel deBUKANGALONZO. Dans lalutte pour l’autosuffisancealimentaire, cela est un atoutimportant si, et seulement si,certaines précautions sontprises en amont et en aval dece système d’exploitation……Il est à craindre que, par cettepolitique, le gouvernementn’étouffe l’initiative locale enfavorisant les grandesentreprises étrangères, quidisposent de capitauximportants, au détriment deslocaux et des nationaux, aulieu de créer et de

promouvoir une classemoyenne d’entrepreneurslocaux. Une politique decrédit bien pensée, pouvaitbien soutenir ces jeunesentreprises nationales etconserver en même tempsles droits fonciers desautochtones et descommunautés locales, au lieude servir prioritairement lesentreprises transnationales. Ilest donc important que notregouvernement respecte lesdifférents engagementsauxquels il a volontairementsouscrits, pour autant que celacontribue directement à laprotection de la majorité desa population, celle quiconstitue plus de 75% des

congolais et qui vit del’agriculture familiale »Quelques délégués de grandesforces paysannes ont puvisiter le parc de BukangaLonzo pour lequel leursorganisations se proposent demener une étude d’impactenvironnemental . Carenviron 11.000 villages sur80.000 ha ont été déplacés etles paysans des villagesenvironants le parc agroindustriel de Bukanga Lonzoont certainement perdu leursterres, leurs champs, leursélevages, leurs étangs, leurseaux et leurs cimetières. Bref,leurs âmesn

Emmanuel Kokolo

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P.03

ACTUALITESMARS 2015- MOIS DE LA FEMME

JIF 2015: Les agricultrices sont la cléde la lutte contre la faim

e Président du FIDA,Kanayo F. Nwanze, aprononcé lad é c l a r a t i o n

d’ouverture et a notammentsouligné que, dans les pays endéveloppement, les hommesmigraient vers les centresurbains ou bien se tournaientvers un travail mieuxrémunéré si bien que l’onassistait à une «féminisationde l’agriculture» puisque,aujourd’hui, environ la moitiéde la main-d’œuvre agricolemondiale est constituée defemmes.

«Les femmes sont la chevilleouvrière des sociétés rurales,elles produisent ettransforment les aliments, etveillent à l’alimentation et lanutrition de leur famille, aajouté M. Nwanze. Tropsouvent, les femmes ruralessont chargées des tâches lesplus pénibles. Pour améliorerle statut social et

L économique des femmes, ilfaut que l’on reconnaisse lerôle essentiel qu’elles jouentdans l’économie rurale. Il fautqu’elles puissent participer,améliorer leurscompétences, accéder auxmoyens de production etêtre associées à la productionet à la commercialisationagricoles. Unissons nos forcespour donner aux femmes lepouvoird’assurer la sécuritéalimentaire et nutritionnelle.Dans leur intérêt et dans celuide leurs familles et de leurscommunautés.»

Ertharin Cousin, Directricegénérale du PAM, a présentél’initiative novatrice «Achatsau service du progrès» (P4P),qui relie les petits exploitantsaux marchés et qui, enl’espace de cinq ans, a permisde tripler la participation desfemmes aux organisationspaysannes soutenues parcette initiative dans 20 pays.

«Fort de son poids sur lemarché, le PAM adirectement amélioré lesconditions de vie de300 000 femmes, a expliquéMme Cousin. En achetant descultures traditionnellementproduites par les femmes,notamment les haricots et le

programme, nous devonstransposer à plus grandeéchelle les enseignements quien ont été tirés afin d’offrirdavantage de perspectives àencore plus de femmes.»

Marcela V illarreal, Directricedu Bureau des partenariats,des activités de plaidoyer etdu renforcement descapacités à la FAO, a soulignéque, globalement, la sécuritéalimentaire progresseraitconsidérablement si lesfemmes pouvaient bénéficierdes mêmes possibilités queles hommes et, s’agissant enparticulier des femmesrurales, elle a tiré la sonnetted’alarme.«Des progrèssensibles ont été accomplisdepuis la conférence deBeijing du point de vue del’amélioration des conditionsde vie des femmes, mais noussommes préoccupés par le faitque, selon tous les indicateursde développement, les

femmes rurales restent à latraîne – à la fois derrière leshommes ruraux et derrièreles femmes résidant en milieuurbain», a déclaré MmeV illarreal. «Au cours des 20ans écoulés depuis cetteconférence, nous n’avons pasfait suffisamment pour cegroupe de femmes qui jouentun rôle important en tant que dispensatrices d’aliments, etil nous faut redoubler d’effortsafin qu’elles puissent libérertout leur potentiel.»

Les femmes rurales ontgénéralement plus dedifficultés que les hommes àaccéder aux ressources et auxservices productifs. Cet écartcoûte cher aux sociétés enproduction agricole, sécuritéalimentaire et croissanceéconomique perdues.Les manifestations quiémailleront l’année pourmarquer Beijing+20donneront aux organisationsdes Nations Unies ayant leursiège à Rome, à lacommunauté internationaledans son ensemble et auxgouvernements nationauxl’occasion de se pencher surles progrès accomplis,d’attirer l’attention sur leslacunes à combler et derenouveler leursengagements en faveur del’égalité entre les sexes et del’autonomisation des femmes.En dépit de l’accord historiquedu Programme d’action deBeijing, qui a été signé par189 gouvernements en 1995,aucun pays au monde n’estencore parvenu à instaurerl’égalité entre les sexes.L’écart de rémunérationentre hommes et femmesn’est qu’un exempled’inégalité qui touche lesfemmes dans le monde entier.

Communiqué de presse No.:

IFAD/20/2015

À l’occasion de la Journée internationale de la femme 2015, de hauts responsables des trois organisations des Nations Unies qui ont leur siège à Rome etinterviennent dans le domaine de l’alimentation se sont réunis afin de rappeler au monde que les agricultrices jouaient un rôle central dans la sécurité alimentaireet nutritionnelle. Lors de la manifestation organisée à Rome, de hauts responsables de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),du Fonds international de développement agricole (FIDA) et du Programme alimentaire mondial (PAM) ont apporté des témoignages sur des interventionsnovatrices qui, en contribuant à autonomiser les femmes rurales, contribuaient aussi à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les participants ontsouligné que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes concouraient puissamment à la lutte contre la pauvreté rurale. La manifestation de cetteannée marque en outre le 20e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing+20), une conférence historique tenue à Beijing en 1995.

soja, le PAM a montré que lesfemmes rurales jouaient unrôle essentiel dansl’entreprise mondiale àlaquelle nous nous sommestous attelés: parvenir à la Faimzéro. Si fructueux que soit ce

Aujourd’hui,environ la moitié

de la main-d’œuvre agricole

mondiale estconstituée de

femmes.

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P04

ACTUALITESMARS 2015- MOIS DE LA FEMME

u’est-ce qui vous apoussé à créer votreunité de production ?Après mon premier

cycle de graduat, l’Institut quinous a encadré, avait commeobjectif d’orienter les étudiantsà s’autonomiser et à créer desunités de production. Je n’ai faitqu’appliquer ce que j’ai appris.

Comment cela a commencé ?C’est à partir de ma formationd’ingénieur en Chimie-agro-alimentaire que j’ai eu l’idée defaire ou de créer cette unité deproduction afin de concrétisermes projets . J’ai fini mon cyclede Graduat en 2008, à la mêmeannée, je me suis lancée danscette activité. Je travaille aussi avec ma mèremais dans un domaine différent.

Quel type de partenariat quevous avez avec votre mère ?Ma mère milite pourl’encadrement de jeunes fillesmères. Elle travaille aussi dansune coopération des agriculteursde la Lukaya. Nous en tant queCETRAPAD, nous les aiderons àbien conditionner leurs miels età bien le commercialiser. Voilà letype de partenariat que j’ai avecma mère.

Est-ce que vous avez deschamps ou des plantations àvous pour la récolte desproduits qui vous servent detransformation ?Non, pour le moment nousachetons auprès des agriculteurs.L’objectif est d’augmenter lesrevenus des producteursagricoles. Alors comme c’est undébut pour nous, nous avons jugébon d’acheter des produits dansles différents sites environnantsde Kisantu auprès desproducteurs agricoles. Celapourrait aussi bien leurpermettre d’augmenter leurs

Gratitude Ntonda:«Nous achetons les produitsauprès des producteursagricoles en vued’augmenter leurs revenus»

Originaire du Bas-Congo, Gratitude Ntonda, est née d’unefamille de plusieurs enfants. Consciente et motivée de s’auto-

prendre en charge. Gratitude native de Kisantu, dans laprovince du Bas Congo, ingénieure de la chimie-agro-

alimentaire, est soucieuse d’assainir son milieu pourquoi pas lespays environnant, a mis en place une structure qui est une unité

de production dénommée Centre de Transformation desProduits Agro-alimentaire (CETRAPAL), pour lutter contre la

pauvreté, la mendicité, le chômage et le fainéantise. Gratitudeest toujours animée de plus grand souci du développement dans

son secteur qui est Kisantu. Gratitude s’engage déjà dans lesœuvres de charité CETRAPAL n’est que la preuve de son affection

et de son attachement à sa communauté. Gratitude commel’indique son nom, elle sait choisir d’habiller Kisantu qui est une

ville si touristique. Entourée de plusieurs hommes dans sontravail, Gratitude est rigoureuse, dynamique, stricte dans soncaractère. Une équipe du journal La Voix du paysan Congolais

composée de deux femmes Virginie Willem et Julia Pambu l’arencontré.

Qrevenus et assurer aussi leurmarché. Ce qui est vrai,aujourd’hui, la productionagricole existe, mais lesagriculteurs sont toujourspauvres.Il faut chercher des voieset moyens techniques plusconcrèts qui vont permettre à cesagriculteurs de se retrouver etqu’ils puissent aussi avoir desbénéfices.Voilà ce que nousavons déjà fait au bout de 3 ans.

Puisque pour l’ instant vousn’avez pas de champs ouplantations, et que cetteunité de production doitcroitre à l’avenir, vousn’envisagez pas un terrain ouune plantation pourCETRAPAD ?Oui exactement nous avons cettevision. Nous envisageons aussid’avoir nos propres plantationspar ce qu’avec l’accroissement denos produits, nous serons obligésd’avoir nos plantations pour nouspour garantir la production demanière régulière.

Comment est-ce que vousécoulez vos produits ?Nous avons des points de venteà l’Espace Bilembo dans lacommune de la Gombe, dans lecomplexe UTEXAFRICA.Nous vendons aussi nos produitsà Kintambo Magasin et nousavons aussi un Contrat avecPeloustore.

Nous allons bientôt renouvelernotre contrat avec Hasson etFrères. Nous sommes aussiprésents à la FIKIN où nous avonsdes espaces pour exposer etvendre nos produits.

Quel est le marché pour vosproduits?Jusque-là, le grand marché, c’estl ville de Kinshasa où nous avonsla facilité de bien écouler nos

produits. La ville de Matadi estaussi une ville qui reçoit nosproduits. Nos produits sont aussiexposés et vendus à Kisantu,Kimpese et même à MbanzaNgungu. C ’est vrai que lespouvoirs d’achat de la populationest faible, mais on essaie devendre dans ces marchés. Auniveau de Kisantu, par exemple,on n’a pas des grandes usines,de grandes sociétés qui peuventpermettent à leurs agents defaire de gros achats.

Mais, on essaie de concrétisernotre vision ou notre slogan: « consommons local ». Mais, lesouci est de maximiser notreproduction au niveau de la baseici à Kisantu parce que jusque-lànotre production mensuelle nepermet pas d’attendre tous cesgrands supers marchés deKinshasa dont nous sommes entrain de focaliser notre attention.

Quelles sont les difficultésrencontrées dans cetteactivité de transformationdes produits agricoles?

La grande difficulté dans cetteactivité réside au niveau desemballages. Nous le faisons avecdes emballages en verre. Avecnos techniques de préparation,nous aimons plus les emballagesen verre, mais ça coûte très cherà Kinshasa pour dire 3 fois pluscher que ceux achetés en Angola.

Où est-ce que vous vousapprovisionnez en produitsqui vous servent de mélangepour la transformation ?En ce qui concerne les produitsd’assaisonnement pour lemélange, tout est acheté sur lemarché de la RDC toujours dansl’objectif de favoriser lesproduits locaux. Concernant lesavantages dans cette activité,c’est la consommation localec’est-à- dire manger bio pourgarantir la sécurité alimentaire.

Quels sont les outils que vousutilisez ?Nous avons la capsuleusemanuelle, les touques defermentation, la marmite depasteurisation etc… cesmatériels sont encore

domestiques, comme vous lesvoyez. Mais, nous faisons quandmême quelque chose. Si entretemps, nous recevons d’autresappuis, nous pourrons acquérird’autres matériel pouvant nouspermettre de produire plus et defaçon rapide.

Dans cette activité vousbénéficiez aussi de soutien ouaide des partenaires ?A l’époque on avait bénéficié del’aide de l’Union Européenne,mais actuellement, nousévoluons seul sans aucun soutienextérieur. En tout cas, nous enavons besoin.Combien d’emplois que vousavez créés ?Nous avons un personnel trèsrestreint.Nous avons un chargé deproduction, un chargé delivraison et achat des matières,un comptable. Nous avons destagiaires qui viennent chaqueannée qui pour la plupart desécoles techniques agricolesn.

Propos recueillis par JuliaPambu

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P.05

ACTUALITES

es bailleurs de Fonds et lespartenaires techniques etfinanciers se sont exprimétout haut lors du GroupeThématique 9 du 17 mars

2015 au cercle de K inshasa, en cestermes :·Nous saluons l’effort soutenu etcontinu du Gouvernement dans laréduction de la pauvreté. La RDC agagné 13 places au classement del’indice humain de développement,nous observons également quelquesaméliorations par rapport aux OMD2(assurer l’éducation primaire pourtous) et OMD 4(Réduire la mortalitéinfantile et post infantile).

·Nous saluons également les effortsdes Organisations Paysannes àplaidoyer aux niveaux local, nationalet international pour l’améliorationdes conditions de vie du paysancongolais. Par la même occasion, lesefforts des PTF, à s’investir davantagepour la gouvernance du secteur, sontà souligner. Toutefois, il reste encoredes efforts à fournir pour l’atteintede l’OMD 1 (l’élimination de l’extrêmepauvreté et la faim) et de l’OMD 3 (lapromotion de l’égalité des sexes etl’autonomisation des femmes) qui

Déclarée priorité des priorités pour le gouvernement congolais, l’Agriculture congolaise est encore à la croisée des chemins. Une sonnette d’alarme vient d’êtretirée pour plus d’investissements publics et privés dans ce secteur et celui du développement rural.Cinq années après avoir signé les engagements PDDAA, la RDCest toujours incapable de garantir les 10% du budget national de l’Etat exigé à Maputo au secteur Agricole et rural. Le Programme National d’InvestissementAgricole congolais à ce rythme n’atteindra point les objectifs assigné en 2020.

Ltouchent le cœur de la mission du GT9

·Les efforts sont requis à deux niveauxinterdépendants: la gouvernance dusecteur agricole (objet de notreréunion aujourd’hui) et lesinvestissements tant publics queprivés.Sur le plan de la gouvernance dusecteur, force est de constater que lasituation a peu évolué et il estimportant de prendre le temps de laréunion du GT 9 pour identifier lesobstacles et fixer les actionsprioritaires pour un vrai changement.

Et Secundo, au niveaudesinvestissements, le budget alloué ausecteur représente moins de 3% dubudget de l’Etat. On constate unerégression par rapport aux annéesantérieures. Il s’y ajoute que le tauxd’exécution (de moins de 30% par anen moyenne) est très faible.Les financements des PartenairesTechniques et Financiers ontégalement diminué au cours des deuxdernières années. La tendance à labaisse se poursuit non seulement àcause du non respect de certainsengagements du gouvernement maisaussi la situation stagnante de la

gouvernance.Ceci intervient aumoment où le PNIA, validé en2012, serait en train de décaisser plusde 700 millions USD des 1.600 000mobilisé lors du business meetingpour atteindre les objectifs decroissance du secteur. ·Dans un tel contexte, il sera difficileque les parcs agroindustriels quisuscitent de grands espoirs, puissentrelever à eux seuls le défi de la sécuritéalimentaire et de la réduction de lapauvreté rurale, des enjeuxenvironnementaux ainsi que lesdisparités genre.

RDC : Agriculture et développement rural :les Bailleurs de Fonds s’en mêlent

·Point n’est besoin de rappeler lespotentialités de la RDC en matièred’agriculture et son impact socio-économique dans le pays. Nousespérons tous que l’Agriculture,présentée comme priorités despriorités de tous les outils deplanification en RDC (avec labénédiction du chef de l’Etat et legouvernement,), que cela seraretranscrit sur des actions concrètesredynamisant le secteur par undialogue franc, des reformeseffectives et des investissementsconséquents et bien conduitsn .

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P.06

ACTUALITES

Sous l’égide du RCN, les grandes questionsfoncières passées au peigne fin

e 1885 à nos jours, le droitfoncier et immobilier a connuplusieurs modifications. Lesplus connues sont celles du 6

février 1920, du 20 juillet 1973 et celledu 18 juillet 1980. En dépit de sesmultiples modifications, nonseulement les conflits fonciersdemeurent récurrents maiségalement la sécurité foncière descommunautés locales et des paysansn’a pas été améliorée. C’est pour faireface à ces différents défis au fond quele Gouvernement congolais a jugéimpérieux de procéder à une autreréforme de la loi foncière. Au regardde ce qui précède, le Premier Ministrea pris un décret n°13/016 du 31 mai2013 portant création, organisation etfonctionnement de la CommissionNationale de la Réforme Foncière, ensigle « CONAREF ». Il s’agit pour rappel,d’un organe technique en charge dela gestion du processus de la réformefoncière ayant pour but decoordonner, d’orienter et de suivreledit processus en Républiquedémocratique du Congo. A cet effet,elle a pour mission spécifique de :1

-Mettre en œuvre et assurer le suivide la feuille de route pour la réformedu secteur foncier de la République ;Proposer la définition et la formulationdes grandes orientations du processusde la réforme foncière ; Initier et faireréaliser des études ou travaux dans le

Dans le cadre du projet d’ « Appui aux organisations paysannes pour undéveloppement durable de l’agriculture », RCN Justice&Démocratie a organiséen partenariat avec la Confédération Paysanne du Congo (COPACO) et leForum des Amis de la Terre (FAT), un atelier sur les grandes questions foncièresà Kananga, les 2 et 3 mars 2015, dans la salle de conférence de l’hôtel douzemaisons, lequel rentre de façon logique dans les activités de la première dessix composantes pré rappelées, autour desquelles doivent s’organiser la

réflexion et le travail sur la question de la réforme de la loi foncière. L’atelierd’échange sur les grandes questions foncières organisé les 2 et 3 mars 2015à Kananga, a pu réunir les paysans, les autorités coutumières, les députés,les administrateurs territoriaux, les agents des Affaires foncières, les déléguésdes universités, les délégués de la société civile ainsi que les délégués del’exécutif provincial. Au total 39 personnes y ont pris dont 13 femmes.

cadre de l’analyse et de l’évaluationdu cadre juridique et institutionnel dusecteur foncier en vigueur ;Promouvoir la communication, par ladiffusion et la vulgarisation desmesures, accords ainsi que desprogrammes économiques etfinanciers, liés au processus de laréforme foncière ; Assurer le Ministredes Affaires foncières dansl’élaboration de la nouvelle politiquefoncière ; Proposer les projets derésolution et de mesures transitoires,en matière de gestion foncière.Dans le but d’atteindre les objectifsde la réforme, six composantes sontdéveloppées par la CONAREF entenant compte des besoins en matièred’amélioration de gouvernancefoncière : Clarification, reconnaissanceet sécurisation des droits foncierslocaux ; Appui institutionnel etdéveloppement des capacités ;Gouvernance, information etadministration foncières ; Gestion desconflits fonciers ; Aspectstransversaux et questionsémergentes ; Politique et législationfoncières.La cérémonie d’ouverture de l’ateliera connu deux temps fort, à savoir : Lemot de la Coordinatrice Projets RCNJ&D, Cynthia Benoist et le motd’ouverture du Vice-Gouverneur de laprovince du Kasaï Occidental.Immédiatement après l’ouverture,les

activités de l’atelier ont débuté. Lesparticipants ont suivi tour à tour septexposés : « Présentation du projet »,par Ernest Kuyengila, Consultant, « Del’administration foncière enprovince », par Sieur Mutombo, Chefde Bureau Affaires foncières Kananga ;« De la problématique de gestion desterres coutumières en province », parMatthieu Tshiondo, Assistant àl’Institut Supérieur Pédagogique deKananga ; « Les principaux conflitsfonciers répertoriés en province », parFreddy Kabangu, Avocat ; « Le Forumdes Amis de la Terre (FAT) et sonexpérience dans l’intégration despréoccupations des petits exploitantsdans les réformes foncière et agricoleau Nord K ivu », par DimancheKinyamwanza, Coordonnateurrégional FAT ; « Des modes derèglement des conflits fonciers par lescommunautés locales:expériences duKasaï Occidental », par Chef MbuyiKatende, Coordonnateur provincial del’Alliance Nationale des AutoritésTraditionnelles du Congo ; « LaCONAREF et les projets de décret surles terres des communautés locales»,par Ernest Kuyengila et DimancheKinyamwanza.En revanche, la journée du mardi 3mars 2015 a été consacrée auxtravaux en atelier ainsi qu’àl’installation du comité de suivi desrecommandations de l’atelier. En

prélude, le Coordonnateur régional deFAT, Dimanche Kinyamwanza aprésentaé les six axes ou piliers de laréforme foncière » . Trois groupes ontété constitués pour les travaux afinde procéder à l’examen détaillé dedeux projets de décret à savoir :Projet de décret relatif au droitcoutumier, foncier des communautésde base en République démocratiquedu Congo (texte produit par le Forumdes Amis de la Terre) ; Projet dedécret n° portant réglementation desdroits fonciers des communautéslocales (document de la CommissionNationale de la Réforme Foncière).

A l’issue des travaux, chaque groupe aidentifié quelques thèmes deplaidoyer en rapport avec le projet dedécret portant mesures transitoiresd’application de l’article 389 de la loifoncière. Pour que le fruit de sesassises ne reste lettre morte, uncomité de suivi a été mis en place.En ce qui concerne le comité de suivi,iIl est indiqué de rappeler que lecomité de suivi a pour missionsspécifiques de suivre constammentl’avancement du processus deréforme et faire rapport à la base ;recueillir les points de vue de la baserelatifs à la réforme foncière et faireconnaitre à la base le but et lesmissions spécifiques de la CONAREF.

D

Les participants à l’atelier de Kananga sur le foncier

(suite en page 7)

ACTUALITES

Le troisième atelier d’échange surles grandes questions foncières s’estbien déroulé en ce sens que lacollaboration entre l’équipepédagogique et les participants a étéparfaite.Il convient également d’épingler laparticipation active de tous lesparticipants à l’atelier. Unedynamique de rapprochement a doncété créée entre les autorités localeset les organisations paysannes.

des notions en droit foncier. Il seraitdès lors souhaitable que RCN J&Dorganise des formations en droitfoncier au profit des personnes –ressources et leur octroie desdocuments en la matière. Cetteformation pourra être consacréeuniquement à la sécurité foncière desterres des communautés locales etperspectives d’avenir. Ce qui leurpermettra de défendre encoredavantage les intérêts des paysansn

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P.07

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Sous l’égide du RCN, les grandes questionsfoncières passées au peigne fin

Les exploitants familiaux face à la réforme foncièreLa loi N°73-021, dite loi foncière, a été promulguée le 20 juillet 1973. Certains de ses articles concernent les terres des communautés locales, notamment l’article387 ( les terres occupées par les communautés locales, à partir de l’entrée en vigueur de la présente loi, deviennent des terres domaniales), donc elles fontdésormais partie du domaine foncier privé de l’Etat, l’article 388 (les terres occupées par les communautés locales sont celles que ces communautés habitent,cultivent ou exploitent d’une manière quelconque -individuelle ou collective- conformément aux coutumes et usages locaux) et l’article 389 (les droits dejouissance régulièrement acquis sur ces terres seront réglés par une ordonnance présidentielle).

Avant cette loi, les terres descommunautés locales étaientrégies par les coutumeslocales et gérées par lesautorités coutumières. Elles

étaient leur propriété collective. Plusde quarante après, cette ordonnanceprésidentielle qui doit régler lesmodalités de jouissance collective etindividuelle des terres descommunautés locales n’a pas encoreétait prise. Pour corriger, tant soitpeu cette lacune, la Loi n° 11/022 du24 décembre 2011 portant principesfondamentaux relatifs à l’agriculturecontient quelques articles qui fontréférence à l’implication descommunautés locales dans la gestionde leurs terres, notamment :

IMPLICATION DES COMMUNAUTESLOCALES

·L’article 8 (Le Gouvernement instituele Conseil consultatif national del’agriculture comme cadre deconcertation sur toutes les questionsrelatives à l’agriculture. Le Conseilregroupe tous les intervenants publicset privés à l’activité agricole y comprisles communautés locales. Un décretdélibéré en Conseil des ministres enfixe la composition, l’organisation etle fonctionnement),·L’article 9 (Le Gouverneur de provincemet en place le Conseil consultatifprovincial de l’agriculture. Il en assurel’implantation dans les entitésterritoriales décentralisées. CeConseil constitue entre autres uneinstance de conciliation des conflitsde terres agricoles),·L’article 18 (Il est reconnu à chaquecommunauté locale les droits foncierscoutumiers exercés collectivementou individuellement sur ses terresconformément à la loi. L’ensemble desterres reconnues à chaquecommunauté locale constitue son

En effet, cette affirmation se vérifiepar les interventions qualitatives desparticipants lors de débat et travauxen atelier sanctionnés par laformulation des recommandations enrapport avec le projet de décretportant mesures transitoiresd’application de l’article 389 de la loifoncière et la mise en place d’uncomité de suivi. Néanmoins,il a étéconstaté que les participants neconnaissent pas la CONAREF. Ils nesont pas outillés et n’ont pas la maîtrise

domaine foncier de jouissance etcomprend des réserves des terres decultures, de jachère, de pâturage etde parcours, et les boisements utilisésrégulièrement par la communautélocale),·L’article 19 (L’exercice collectif ouindividuel de ces droits ne fait pasl’objet d’un certificatd’enregistrement).·L’article 26 (Les conflits portant surles terres agricoles des communautéslocales ne sont recevables devant lesinstances judiciaires que s’ils ont étépréalablement soumis à la procédurede conciliation, à l’initiative de l’unedes parties devant l’organe consultatifprévu à l’article 9 de la présente loi).Jusqu’à présent, bien qu’élaborées parune commission mise en place à cettefin, les mesures d’application de la loiagricole devant expliciter la mise enœuvre de celle-ci n’ont pas encoreété, non plus, présentées ni auGouvernement, ni à l’Assemblée

Nationale. Les leaders descommunautés locales, regroupés enorganisations de producteursagricoles tentent depuis longtemps,à travers diverses actions deplaidoyer, et de prise de position aucours de différents ateliers etséminaires, de pousser les autoritéspolitico administratives à prendre desmesures réglementant la gestion desterres des communautés locales. La CONAPAC est consciente qu’ellen’est pas la seule à faire despropositions en rapport avec ceprojet de Décret sur la gestion desterres de communautés locales. Sebasant sur le fait que leGouvernement vient de charger laCONAREF (Commission Nationalepour la Reforme Foncière) de produireurgemment « un projet de Décretportant mesures transitoiresd’application de l’article 389 de la LoiFoncière », et comme la CONAPACmène depuis plus d’une année desactivités de récolte de données, à

travers le pays, par des entretiens, desréunions, des ateliers, pour produireune synthèse des attentes descommunautés locales en rapport avecla reforme foncière .

LES PREOCCUPATIONS DESEXPLOITANTS AGRICOLES

Les paysans, producteurs agricoles,membres de la CONAPAC, ontexprimé leurs attentes lors desconsultations menées au cours detoute l’année. Celles-ci ne sont pasexprimées en termes juridiques, maisplutôt sous forme des préoccupationssoumises à la CONAREF et à l’autoritélégislative pour les prendre encompte lors de la formulation duDécret devant définir les mesuresd’application de l’article 389 de la loifoncière.Ces attentes sont formulées etregroupées dans sept axes,notamment les attentes par rapportà la clarification, la reconnaissance etla sécurisation des droits fonciers descommunautés locales , par rapportaux droits fonciers des femmes; parrapport à la gestion des conflitsfonciers; par rapport à la référenceaux politiques et aux législationsfoncières internationales; par rapportaux appuis institutionnels, audéveloppement des capacités desgestionnaires et à la gouvernancefoncière; par rapport avecl’administration foncière et enfin parrapport avec les aspects transversauxet les questions émergeantes.Ce document de plaidoyer qui a étépartagé avec les médias, la CONAREF,institutions, ministères et structuresimpliquées dans le processus de laréforme foncière peut aussi êtretéléchargé sur le site

www.conaparrdc.org.

FOCUS

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P.08

e constat fortsouligne l’importancequ’accorde le PNUD,leader du

développement humaindurable, dans le secteur agro-alimentaire ; ceci dans le butde venir en appui aux paysafricains pour qu’ils soientcapables de nourrir eux-mêmes leurs populationsdans le moyen terme.

FORUM DE L’AGRIBUSINESS :CINQUIÈME ÉDITION

Ce Forum de l’Agribusiness sedéroule chaque année dansun pays différent. Cette annéele thème est : «Vers unecroissance inclusive : unenouvelle vision pour latransformation agricole enAfrique». Il entendpromouvoir le secteur del’agro-alimentaire, à traversl’échange de bonnespratiques et via la recherchede divers types departenariats. Cette année, lesacteurs de ce secteur et deses flières dérivées serencontrent à Kinshasa du 22au 25 mars. Au programme :conférences, débats etdiscussions informelles B2B(business to business). Lescartes de visite s’échangent,les idées fusent, des prémicesde contrats s’ébauchentpeut-être….

Quelles sont les pistes àprivilégier pour appuyer lacroissance de ce secteurcrucial pour l’émergence ducontinent africain ? «L’accèsau financement en faveur desfermiers et d’autres acteurspermettra de soutenir leschaînes de valeurs agricoles ;de les rendre plus rentableset ambitieuses», poursuitPriya Gajraj, Directeur Pays duPNUD. La production agricolecongolaise pourra ainsi nourrirla population à un prixabordable et en garantissantla qualité sanitaire». Il s’agitdonc d’aider les fermiers àéviter que leurs productions

ne pourrissent sur pied parmanque de transport et deréseau routier praticable ; decréer des zonesd’entreposage ; d’appuyer lestransporteurs, lesfournisseurs d’équipements,les transformateurs et dedévelopper des mécanismesnovateurs pour faciliter lefinancement des plansd’affaires de ces intervenants.« Les chaînes de valeursagricoles impliquent aussi lamise en place de mécanismesde garanties, de location-vente d’équipement et decrédits à taux préférentiel. «À cet égard, poursuit MmeGajraj, je me réjouis de voiraujourd’hui, à ce ForumAgribusiness, des banquiers del’agriculture, desreprésentants de fonds degarantie, et d’autres acteursdu secteur privé.»

VALORISER LAPARTICIPATION DU SECTEUR

PRIVÉIdit Miller, Managing Directoret VP chez EMRC (GrowingPartnership for Africa et co-organisateur de ce Forum)explique que cette cinquièmeédition de l’Agribusiness, laplus grande jusqu’à présent,permet de mettre enlumière les problématiquesque rencontre actuellementl’industrie agro-alimentaireen Afrique. «Ce secteuroccupe plus de la moitié dela main d’œuvre ducontinent» rappelle-t-elle.

Un secteur éminemmentporteur donc, ce qui expliquel’intérêt du secteur privé àson égard, mais passeulement. En effet, en cepremier jour, la salle étaitremplie de responsablesd’entreprises nationales,régionales et multinationales, d’investisseurs, de fonds depromotion, de bailleurs, dechefs de coopérationtechnique, d’ambassadeursvenus tisser du réseau,

discuter chiffres etperspectives de rendements.

Il faut dire que le potentiel dusol africain saute aux yeux ! Lecontinent est appelé àproduire une part de plus enplus prépondérante desbesoins mondiaux ennourriture, et la RDCparticulièrement se présentecomme un véritable grenieragricole. En 2030, alors que laplanète hébergera neufmilliards d’êtres humains, laRDC pourrait en nourrir 2 à 3milliards à elle seule si lesconditions nécessaires sontréunies.

Un point que reprend leMinistre de l’Agriculture,Pêche et Elevage, M. KabweMwewu, qui souligne qu’ilfaut «donner du travail auxpaysans». Il considère ainsique «le redémarrage del’agriculture doit s’inscriredans une dynamique derelance globale» pour laquelleil s’engage à offrir desgaranties nécessaires auxinvestisseurs.

Le développement del’industrie agro-alimentairene se fera pas sans le savoir-

faire et le financement desacteurs privés, en mesured’apporter à la fois capitaux etproductivité au secteur.Toutefois, cette croissance nepeut se penser sans laparticipation des petitsproducteurs et des paysansqui en constituent le premieréchelon, sur le terrain.

UNE AGRICULTUREINCLUSIVE ET SOLIDAIRE

Moddy Jones, Président deEMRC explique qu’aujourd’huiencore, beaucoup tropd’Africains «vont au lit leventre vide» et qu’il existedes solutions simples pour yremédier et encourager ledéveloppement du secteuragricole. Selon lui, il faudraitque l’Afrique garde en têteque l’agriculture est unbusiness, qu’elle reconnaissele rôle du gouvernement dansce secteur et les règlesspécifiques qui le régissent. Ilest nécessaire dans cetteoptique d’autonomiser lesfemmes et les plus jeunes, enmettant en place uneindustrie agro-alimentaireinclusive. De son côté, MmeEugenia Serova, représentantla FAO (Organisation desNations Unies pour

«Pour gagner le combat contre la pauvreté et la faim, il faut favoriser l’accès auxmarchés et à la valeur ajoutée des productions agricoles par le développementde l’agribusiness», affirme Priya Gajraj, Directeur Pays du PNUD-RDC, en ouverturedu Forum Agribusiness dont le PNUD est co-organisateur. «Concrètement, celapasse par la mise en place de politiques favorables ; par l’encadrement despaysans ; l’amélioration de leur production et le développement de modèlesd’affaires susceptibles de valoriser cette production sur le marché. L’agriculturereste l’activité principale de millions de populations rurales et urbaines en Afrique.En RDC, ce secteur occupe près de 80% de la population. Bien que la contribution

des paysans au développement du pays soit fondamentale, de nombreusescontraintes entravent leurs efforts, notamment de faibles rendements auniveau des champs ; l’absence de semences de qualité ou d’engrais ; le manqued’équipements de transformation ou d’infrastructures adéquates d’écoulementde leur production. L’accès au marché et l’agribusiness sont donc uneopportunité afin de s’engager vers une vision commune dans le domaineagricole, avec un impact réel sur la qualité de vie des populations rurales et dudéveloppement durable», précise Mme Gajraj.

Selon le PNUD,la RDC pourrait nourrir 3milliards de Terriens en 2030, si…

l’Alimentation et l’Agricultureégalement co-organisateurde l’événement ainsi que leFonds de Promotion pour ledéveloppement en RDC) insiste sur la croissanceinclusive qui, pour elle, est laclef du développementagricole. Elle appelle de sesvœux la construction d’unsystème d’alimentation quitienne compte des groupesmarginalisés et suggère qu’unsoutien financier leur soitfourni pour s’assurer quechacun prenne la part qui luirevient dans ledéveloppement del’agriculture africaine.

Ce Forum Agribusinnessuscite donc beaucoupd’espoirs et créera desopportunités d’affaires. Lesdéfis et enjeux sont connus :rendre les pays africains et laRDC autonomes etautosubistants, où les petitsproducteurs gardent leurplace, tout en ne perdant pasde vue que d’ici à 15 ans, untiers de la planète pourraitêtre nourrie grâce àl’agriculture congolaisen

Louise ANDREwww.cd.undp.org

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La RDC particulièrement se présente comme un véritable grenier agricole.

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P.9

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ACTUALITES

Mobilisation pour le quinquennat del’Agriculture familiale

es participants auForum Nationaldéclarent unquinquennat de

l’Agriculture Familiale allantde 2015-2019en vue d’unplaidoyer pour la promotionde l’Agriculture Familiale enRépublique Démocratique duCongo. Ils s’engagent àélaborer et à mettre enœuvre un plan d’actionquinquennal portant sur lesgrandes orientationssuivantes, notamment :

1.LE CADRE JURIDIQUE :

-La révision de la loi foncièredans l’intérêt de garantir etprotéger l’agriculturefamiliale ; Mettre en place deslois spécifiques de différentssecteurs de l’agriculturefamiliale (pêche, élevage, loisemencière et produitsphytosanitaires) ;-Vulgariser les lois portantprincipaux à l’agriculture et lestraduire en langues locales ;-Insérer le concept« agriculture familiale » dansl’article 1 de la loi portantprincipes fondamentauxrelatifs à l’agriculture ;-Définir le concept agriculteurfamilial et l’étendue àexploiter pour l’agriculturefamiliale ;-Elaborer une politiqueagricole ;-Faciliter l’acquisition desterres à tout paysan surl’étendue du territoire et àmoindre coût ;

-Assainir l’administrationfoncière.

2.LES BUDGETS NATIONAUXET PROVINCIAUX DE

L’AGRICULTURE

-Faire le diagnostic participatifen identifiant les besoinsprioritaires de l’agriculturefamiliale ;-Quantifier les besoins del’agriculture familiale ;-Application de l’accord deMaputo en ramenant lebudget de 3 à 10% ;-Que le 1/3 de ce budget soitaffecté à l’agriculturefamiliale en tenant comptede la chaîne des valeurs ;-Participation desproducteurs à l’élaborationdes édits et budgets et lamise en place d’unecommission ad hoc pour lesuivi ;-Redéfinir les modalités de lagestion et l’exécution descampagnes agricoles enimpliquant les paysans ;-Associer les différentesparties prenantes lors del’identification des priorités etdomaines de compétence ;-Exécution des Plan Nationald’Investissement Agricole etPlan Provinciald’Investissement Agricole etque les paysans soientimpliqués ;-Création d’un fonds localpour les petits producteurs ;-Elaborer les mesuresd’application de la loi agricolesur le FONADA ;

-Ressortir le montant destinéà appuyer les paysans et petitsproducteurs agricoles ;-Approcher le Parlement àtravers la Commissionchargée de l’agriculture.

3.LES APPUIS TECHNIQUES ETFINANCIERS

- L’implication desproducteurs dans tous lesaspects pour une actionconcrète à mener(Identification, Formulation,Mise en œuvre etévaluation) ;-La synergie des actions desPTF sur le terrain ;-L’Etat doit disponibiliser etsécuriser foncièrement laterre destinée auxactivités agricoles (respecterles zonages) ;

-L’opérationnalisation desCARG ;-Le renforcement descapacités (techniquesculturales, normalisation,appui technique,i n s t i t u t i o n n e l ,accompagnement par desmoniteurs agricoles,échanges d’expériences) ;-Le respect des accords deMaputo ;-La réhabilitation des routesde desserte agricole ;-La mécanisation agricole ;-L’appui des Instituts derecherche agricole.

4.LE DÉVELOPPEMENT DUPARTENARIAT AVEC LES

AUTRES ACTEURS-Mettre en place desmécanismes qui favorisent un

partenariat gagnant-gagnantavec les autres opérateurs del’Agriculture Familiale ;-Renforcer les alliances et lecadre de concertation ;-Former et impliquer les chefscoutumiers dans les actions deplaidoyer avec la gestion desterres des communautéslocales et des peuplesautochtones ;-Intéresser les Institutions deMicrofinance au financementde l’Agriculture familiale.

5. LA PRESSE

-Sensibilisation, éducation,information des producteursagricoles et vulgarisation desdifférents messages deplaidoyer.

Fait à Kinshasa, le 19décembre 2015

Le Comité National de la RD Congo pour l’‘Année Internationale de l’Agriculture Familiale (AIAF-2014) a organisé, du 18 au 19 décembre 2014, à Kinshasa, unForum National pour la promotion de l’agriculture familiale en RDC.Voici in extenso la déclaration finale qui a clôturé ce forum.

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Les participants au Forum national posent pour la postérité

ACTUALITES

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P.10

es journalistes etc o m m u n i c a t e u r s ,membres de l’AJAC,sont des délégués

provinciaux issus de l’AJACEquateur, au nord-est du pays,Nord-Kivu à l’est, Kasaïoriental au centre, Kasaïoccidental toujours au centre,Bandundu et Bas-Congo ausud-ouest et K inshasa, lacapitale. Les représentantsdes organisations et réseauxde la société civile nationaleet provinciale travaillant surla thématique agricole y ontégalement pris part. Il s’agit,au clair, du CENADEP, PRODES,INADES et PREFED.Ce master class, gravitantautour du thème ‘’Médias auservice de l’Agriculturefamiliale’’, s’inscrit dans lecadre du Forum national pourla promotion de l’Agriculturefamiliale organisé par leComité national pour l’annéeinternationale de l’Agriculture

Les journalistes agricoles outillés pour accompagnerla promotion de l’Agriculture familiale en RDC

Les journalistes et communicateurs du secteur agricole et environnemental de la République démocratique du Congo (RDC), en Afrique centrale, sont désormaisoutillés afin d’accompagner, avec efficacité et compétence, la promotion de l’Agriculture familiale (AF) dans ce pays quasiment éléphantesque. Ce renforcementdes capacités a eu lieu dans la salle polyvalente du Centre d’études pour l’action sociale (CEPAS) à Kinshasa-Gombe le 18 décembre dernier à travers un masterclass organisé par la Coordination nationale de l’Association des journalistes agricoles du Congo (AJAC) avec l’appui financier de SOS Faim Belgique.

familiale (CN-AIAF/RDC 2014).Les orateurs ont indiqué que2014 avait été déclaré annéeinternationale de l’Agriculturefamiliale par l’Organisationdes Nations unies depuis2011.Le master class a permis doncaux participants d’assimilerdes informations etconnaissances relatives àl’origine, les objectifs, l’état delieux, l’avenir de l’Agriculturefamiliale ; aux questions deREDD face à l’AF (enjeux, défiset opportunités) ; au rôle desjournalistes agricoles dans lapromotion l’AF ; à l’état delieu de l’AJAC/RDC(coordination nationale etprovinciale : forces, faiblesseset perspectives) etc.Selon un communiqué finalsanctionnant ces assises, «lele master class avait pourobjectif principal de renforcerla vision des journalistes dansla promotion de l’AF et de lessituer en informations surl’AIAF, de développer l’espritcritique des journalistes surles actions gouvernementalesen matières agricoles, parcmacro-industriel, d’appuyer leplaidoyer des organisationspaysannes pour la promotionde l’AIAF ; de faire l’état delieu de l’AJAC et lesperspectives d’avenir…»Le même communiquéprécise « qu’en 2015 lesactions suivantes ont étéretenues par l’AJAC : - laredynamisation de l’AJAC –RDC ; -le renforcement descapacités des membres de

l’AJAC ; -l’organisation deséchanges d’expériences etdes formations ;-l’organisation des mastersclass sur les problématiqueset les défis de l’agriculture enRDC ; -l’appui aux activitésd’Agri-Congo et dumouvement paysan national ;-la publication d’un feuillet oud’un bulletin trimestriel ; -lamise en place d’un site web».Le communiqué reprendégalement les grandesrésolutions etrecommandations desparticipants, à savoir : lerenforcement institutionnelde l’AJAC ; -l’accompagnement de l’AJACpar les partenaires dans lerenforcement des capacitésdes membres en vued’améliorer la diffusion des

connaissances, lacommunication et lasensibilisation sur l’AF ;favorisation des échangesd’expériences entre lesmembres de l’AJAC àl’intérieur et à l’extérieur dupays ; faire participer lesmembres de l’AJAC dans desréunions, forums, congrès…au niveau national etinternational surl’agriculture…Les journalistes etcommunicateurs membresde l’AJAC se sont engagés àcontribuer réellement à lapromotion de l’AF ; àpoursuivre la collaborationavec les membres de lacoordination nationale del’Année internationale del’agriculture familiale, àaccompagner les agriculteurs

familiaux à adopter despratiques culturales durableset à se professionnaliserd’avantage en vue de devenirde véritables entrepreneursagricoles.«Les journalistes agricolesmembres de l’AJACencouragent legouvernement à prendre desmesures favorables à uneagriculture familiale durableet à créer des conditionspropices au développementdurable de l’AF, notammentl’augmentation de la part dubudget réservé àl’agriculture ; la publicationdes mesures d’application dela loi agricole ;l’opérationnalisation du fondsnational au développementde l’agriculture etc. », martèlele communiquésusmentionné.«Pour nous, le plaidoyer pourla promotion de l’AF nes’arrête pas le 31 décembre2014 , mais reste un combatperpétuel qui doit êtreaccompagné de tous lesacteurs concernés, parce quela promotion de l’agriculturefamiliale est un défi impératifpour notre pays, car elleoccupe et nourrit presquetoute la population du pays»,a souligné Sylvestre Kambaza,secrétaire exécutif de laCONAPAC et secrétairegénéral du CN-RDC/AIAF2014 dans son interventionn

Badylon Kawanda Bakiman

Photo de famille des Journalistes membres de l’AJAC

Le DG du CENADEP , Danny SINGOMA et le Président du Forum national, Nathanael BUKA

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P.11

ACTUALITES

Harvest Plus forme les journalistes pour lapromotion des aliments riches en vitamine

ans son motd’ouverture, le viceprésident de l’UnionNationale de la

Presse Congolaise, TabasengeBakiya, a exhorté lesjournalistes à accompagnerHarvestPlus afin de luttercontre la malnutrition au seinde la population congolaise etla sensibiliser sur l’importancede la consommation desproduits agricoles biofortifiés,aliments contenant lavitamine A, le fer et le Zinc.

De son côté, Sylvain Bidiakamanager pays du programmeHarvestPlus-RDC, les a invitéà s’approprier des différentesthématiques inscrites auprogramme de l’atelier afinqu’ils se rendent utile dans leprocessus de changementdes mentalitésnutritionnelles au pays. Car,soient à mesured’accompagner sonorganisation dans le processusd’amélioration des cultures.Car, la biofortification peutaugmenter la teneur enmicronutriment desprincipales cultures que lescommunautés pauvrescultivent et consommentdéjà. En plus, l biofortificationpeut augmenter la teneur enmicronutriments deprincipales cultures que lescommunautés pauvrespratiques et consommentdéjà. En plus, la biofortification

Lutte contre la malnutrition

La malnutrition est l’un des problèmes majeurs de santé publique dans le monde.Selon le dernier rapport du programme national de nutrition en RépubliqueDémocratique du Congo, la malnutrition touche 2 enfants sur 3 soit plus de 60% des enfants de moins de 5 ans. Elle peut être responsable des maux tels quela cécité, le retard de croissance chez l’enfant, voir même une mort prématurée.Ceci a des retombées négatives sur le développement socio-économique d’unpays. De ce fait, Harvest Plus qui est un programme qui propose aux Etats des

politiques en vue de garantir non seulement la sécurité alimentaire mais aussiet surtout la sécurité nutritionnelle à travers une approche appelée « biofortification ». Raison pour laquelle, Harvest Plus a souhaité qu’un groupe desprofessionnels des médias (audio-visuels, presse-écrites, etc.) soit informé sur lesdifférentes conséquences que causent ce fléau au pays. A cet effet, un atelierd’appropriation des activités de HarvestPlus en République Démocratique duCongo a été organisé à l’intention des journalistes, hier jeudi 05 mars 2014, auCentre d’Accueil Nganda.

constitue un des moyensd’atteindre les populationsrurales malnutries, qui ont unaccès limité aux alimentsfortifiés et supplémentairescommercialisés sur lesdifférents marchés. Cettetechnique consiste à enrichirles cultures agricoles vivrièresde base courantes, enaugmentant leur teneur envitamine A ou en fer et enzinc, à travers des méthodesde sélection naturelle. Lesaliments riches issus de cescultures biofortifiéesconsommées de manièrerégulière permet auxpopulations des’approvisionner enmicronutriments dont le

corps a besoin pourcontribuer à la réduction dela faim insoupçonnée dontsouffrent certainescommunautés à cause de lapauvreté mais aussi parmanque des connaissancesd’une alimentation nutritive.

D’ICI 2018 ATTEINDRE 40% DESCONGOLAISPrésent en RDC depuis 2010,ce programme Harvest Plus,membre du GroupeConsultatif pour la RechercheAgricole International(CGIAR), est coordonné par leCentre Internationald’Agriculture Tropical (CIAT).Ses cultures principales sontle manioc et le haricot et les

cultures secondaires sont lemaïs et la patate douce.Lesactivités autour de cescultures varient d’une zone àune autre. A l’Est, la cultureprimordiale est le haricot et àl’Ouest, le Manioc jaune. Cepour cela que, le ProgrammeHarvestPlus a pour visiond’atteindre d’ici 2018 plus de40% de la populationcongolaise consommatrice dumanioc et des haricots afind’éradiquer ce problème demalnutrition.

Pour atteindre cet objecrif, ilfallait que le ProgrammeHarvestPlus en général etHarvestPlus-Manioc RDCsoient connusparticulièrement desprofessionnels des médias, enmettant à niveau leursconnaissances sur lesconcepts tels que lamalnutrition, labiofortification des cultures,etc., afin d’éviter la diffusionde messages erronés auprèsde la population. Il est aussiquestion de Créer un réseaudes journalistes partenairesde HarvestPlus, à mêmed’informer et sensibiliser lapopulation sur l’importancede la consommation desproduits agricoles biofortifié,etc.

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Les Journalistes de Kinshasa posent pour la postérité après la formation

Au cours de cette journée,plusieurs thématiques ontété développées,notamment, « HarvestPlus etl’approche biofortification parSylvain Bidiaka ; « lamalnutrition et laproblématique del’avitaminose A en RDC » parJacque Muderwa ; «lejournaliste et la sensibilisationagricole des produitsbiofortifiés : la méthode desrecherche et de diffusion del’information » par le profEsperance Bayedila et« HarvestPlus et l’apport de lacommunication » par MichelK impwene.Ces thématiquesont été très appréciées parles journalistes. Vu, le taux dela malnutrition qui prévautdans le pays, le countrymanager d’HarvestPlus a émule vœu de voir les médias etreensemble avec son institutionafin de sauver les générationsfutures dont la fourchetted’âge est de moins de 5 ans.Et, le professeur Bayedila aépinglé cette problématiqueavec les moindre détaillées endonnant l’apport et les atoutsdes médias dans leditprocessus de changementn

Dorcas NSOMUE(Membre de l’AJAC)

Des alternatives à la productionindustrielle de l’huile de palme

Les grands projets industriels d’huile de palme en Afrique engendrent de plus en plus deméfiance et de mise en garde. La surexploitation de certains espaces menace la forêttropicale et laisse planer le risque de nouveaux conflits fonciers au détriment de lapopulation locale.Mais la demande intérieure en RDC étant en constante croissance, ilfaut dès à présent envisager des alternatives à la production industrielle de l’huile depalme. La production d’huile de palme artisanale au Maniema est importante, il ne tientqu’aux producteurs de s’associer de s’organiser et de se professionnaliser afin de créerune mini industrie autour de cette activité. D’après Mr Awazi, secrétaire exécutif del’Alliance paysanne du Maniema, le secteur de l’huile de palme est un secteur clé dans laprovince. En effet, il n’existe aucune savonnerie au Maniema et les producteurs locauxsont certainement les plus à même d’exploiter cette opportunité de manière durable etprofitable pour la provincennnnn

Virginie Willems

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°31.P.12

ACTUALITES

Coalition des grandes forces paysannes pour ladéfense des exploitants familiaux

es organisationspaysannes nationalesmettent en place uncadre de

concertation permanentesouple et fonctionnel quipermettra aux organisationspaysannes nationales de serencontrer une fois par moiset régulièrement en casd’urgence afin de traiter desquestions et enjeux del’heure. Cet espace permetde collaborer et d’échangerdans une attituderespectueuse de l’autre, et dedévelopper une relationconviviale pour établir uneambiance de travail saine etmotivant au grand bénéficede la cause paysanne. Dans le cadre de cettecollaboration, les enjeuxsuivants ont été retenuscomme pouvant faire l’objetde concertation et d’unprogramme d’actionscommunes, des dynamiquespaysannes nationales parmitant d’autres sujets à traiterdans le cadre de ce protocolede collaboration:-Redéfinir un « operatingmodel » de la société civilepaysanne pour gagner enefficacité et en efficience;- Les alignements desorganisations paysannes aubudget du Gouvernementcongolais;-Les allocations budgétairesdu gouvernement au niveaunational et des provinces, de10% du budget national ausecteur agricole comme

Sous l’égide de l’Ong belge RCN, es grandes forces paysannes de la RDC à savoir CONAPAC, UNAGRICO et COPACO viennent de formaliser leur collaboration enmettant en place un cadre général de concertation permanente et la définition des modalités pratiques de collaboration autour des enjeux majeurs qui touchentles intérêts des petits et moyens producteurs congolais afin de promouvoir la proximité relationnelle, le respect mutuel et la confiance partagée pour établir unerelation de qualité entre les trois organisations paysannes nationales.

stipulent les accords deMaputo auxquels la RD Congoa souscrit;-Les questions foncières et laproblématique duphénomène d’accaparementdes terres; La responsabilitésociale, les systèmesd’exploitation et le

réchauffement climatique; Lanormalisation et lanomenclature des taxesagricoles; Le suivi desopérations des campagnesagricoles et éventuellementcelles de répartition et dedistribution des moyens de

production comme lestracteurs et autres intrantsagricoles; Le plaidoyer pourune grande implication desorganisations paysannes dansl’identification, laplanification, la mise enoeuvre, le suivi et l’évaluationdes projets dedéveloppement; L’éducationcivique et juridique autour dela participation des paysans àla vie publique, notammentau processus électorale en RDCongo; Le suivi des politiqueset actions gouvernementalesen matière paysanne et deproduction agricole (ParcsAgro Industriels; campagnesagricoles, PNIA, PDDA,...) etles projets initiées par legouvernement et lesPartenaires Techniques etFinanciers; L’implication desorganisations paysannes dansla cellule provinciale desinfrastructures et dans lagestion des cadres de

concertation prévus à l’article9 de la loi agricole (le conseilconsultatif national, lesconseils consultatifsprovinciaux et leursr e p r é s e n t a t i o n sterritoriales).Pour ce faire, les actionssuivantes ont été arrêtéescomme urgentes et à réaliseren collaboration avec lespartenaires techniques etfinanciers:Une rencontre pouréchanger autour des enjeuxurgents comme les ParcsAgroindustriels, lescampagnes agricoles, l’accèsaux marchés publics ;Une rencontre avec leprésident de la CENI afin demieux cerner laproblématique du processusélectoral, et la définition destratégies d’éducationpaysanne autour desélections et de laparticipation citoyennen

Emmanuel KOKOLO

LLes représentants de trois forces paysannes de la RDC

TERRA MADRE DAY a célébré en ce 10 décembre 2014 avec tous les conviviums la journée des produits locaux en voie dedisparition ou d’extinction.Pour emboîter les pas, le SLOW FOOD BAWAKA de la République Démocratique du Congo a organisé,au nom de la Confédération Paysanne du Congo - Principal Regroupement Paysan cette journée au siège de cette structure.

Les OrganisationsPaysannes membresde la COPACO ontrépondu activement

à cet appel pour s’impréignerde cette nouvelle activité quiaugure des lendemainsmeilleurs. Le thème retenupar Slow Food Bawaka est« MATINEE DE LABIODIVERSITE ALIMENTAIRE.Cette activité a vu laparticipation de la majoritédes Organisations Paysannesde la Coordination deKinshasa et des autresCoordinations dontCADECVIM, RPF, PADIC pour leKwango et ASA pour le Kwilu.Les jeunes à travers leMouvement National de laJeunesse COPACO ontparticipé activement à lamanifestation. Au menu,outre le mystica présentéFCOPACO (Femmes COPACO),la Secrétaire Permanente dela COPACO a présenté

l’association.Après toutes lesexplications fournies sur lacérémonie, ce fut la visite del’Arche du Goût décorée etcomposée des produitslocaux apportés et exposéspar les OrganisationsPaysannes. Les participantsont dégusté les metsprésentés par les différenteséthnies de la RDC. Pour cette

première expérience, leConvivium « SLOW FOODBAWAKA » peut se frotter lesmains pour avoir réussi àmobiliser les paysans et à fairepasser le message. A la fin,les participants ont adhéré àce projet qui du reste entredans la ligne des objectifs deLa V ia Campesina dont laCOPACO est membre. Le

rendez-vous est donc prispour le 10 décembre 2015avec beaucoup d’autresactivités, expositions etinnovations.Aussi, lespartcipants se sont accordésd’enrichir l’Arche du Goût dela prochaine rencontre etd’en faire une large diffusionauprès des absentsn.

Matinée de la biodivesité alimentaire à la COPACO

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PROVINCES

’objectif était de faire ensorte que les acteurs seconnaissent mieux etque chacun puisse

identifier les possibilités d’actiondes autres acteurs ainsi que sescontraintes. GAMF a vouluégalement que chacun puisseproposer des pistes d’action à sonniveau et s’engager et que dessynergies possibles soientidentifiées pour d’aboutir à desengagements concrets de la partdes participants et ide prévoirune échéance à laquelle étudierl’état d’avancement des activitésde chacun. En effet , ledéveloppement de l’agricultured’une région donnée contribue àl’amélioration des conditions devie de ses habitants, d’une parten assurant la sécuritéalimentaire de la zone et d’autrepart en augmentant les revenusdes producteurs et de leursfamilles.Afin d’améliorer la productionagricole, puis l’écoulement desproduits sur les marchés, lesagriculteurs ont besoin quedifférents facteurs soient réunis.On peut citer entres autres :accéder aux intrants de qualité,recevoir des informations /formations et un encadrementtechnique adéquat, accéderfacilement aux marchésrémunérateurs, accéder auxinformations sur le marché (lafluctuation de prix de produitsdans différents marchés pour unmeilleur positionnement),*connaitre l’environnement légalet fiscal lié à son activité… etc.L’un de ses besoins récurrentquelle que soit la filière deproduction concernée est lebesoin de financement. En RDC, ilapparait que le système bancaireen place est inadapté pour fournirdes services financiers appropriéaux petits producteurs ; ceux-ciessaient donc de se tourner versles méthodes de financementalternatives, telles que lessystèmes de tontines ou lesusuriers, les MUSO (mutuelles desolidarité), etc.La microfinance peut égalementse révéler être un moyenintéressant pour financerl’agriculture mais, au Kivu, unetrès faible part (moins de 5% duportefeuille total des IMF) desportefeuilles de crédit des IMF

Le groupe d’Acteurs de MicroFinance du Kivu (GAMF) a organisé du 24 au 26 février 2015 à Bukavu et grâce aux appuis DE OXFAM NOVIB, SOS FAIM et CORDAIDun atelier sur le financement agricole autour du thème « Comment répondre aux besoins de financement des ménages agricoles / rôle des OP et des IMF ? Etatde lieux et perspectives »Le GAMF a pensé qu’il serait utile d’organiser un atelier rassemblant les différents acteurs concernés par le financement de l’agriculturepour échanger sur ce thème. L’idée serait de partir des freins, contraintes et défis identifiés par les uns et les autres, ainsi que des expériences passées, puis delancer la discussion au sein du panel multi-acteurs. Ceux-ci pourraient proposer des solutions à envisager, à partir de la présentation de ces expériences et casconcrets. L’atelier a rassemblé une quarantaine de personnes appartenant à une trentaine d’organisations de différentes catégories, notamment :Les IMF, les ONGD, les OP, les Coopératives agricoles, les Services étatiques, les Institutions de recherche en agronomie, les Bailleurs, etc. Plusieurs présentationsdes IMF ,des OP, des chercheurs, des exploitants agricoles, ont suscité des échanges très enrichissant pour le financement agricole

Sud Kivu : le GAMF se penche sur le rôle des OP et desIMF dans le financement des ménages agricoles

est dédiée au financementagricole. Plusieurs initiatives,études et évaluations, ont étéréalisées ces dernières annéessur les opportunités definancement de l’agriculture auSud-Kivu (et au Nord-Kivu). Lamajorité d’entre elles sont plutôtoptimistes sur les possibilités definancer plusieurs filières deproduction agricoles.En plus de cette bibliographieexistante, plusieurs ateliers oufoires ont été organisés cesdernières années Enfin, un projetpilote de fond de garantie,coordonné par le GAMF et financépar OXFAM Novib a été mené en2012 et 2013 proposant desécuriser l’octroi de créditsagricoles par les IMF. Lesmultiples demandes de créditsuscitées après ce projet pilotefonds de garantie créditsagricoles, n’ont plus été serviespar les IMF.Malgré toutes ces initiatives, onobserve que les produitsfinanciers spécifiquement dédiésà financer l’agriculture doiventencore se développer : lesbesoins des agriculteurs (etprincipalement des petitsagriculteurs) demeurent trèsimportants.L’atelier a privilégié lestémoignages et les échangesd’expérience : présentation desexpériences intéressantes, desuns ou des autres, travaux degroupes et plénières.

En d’autres termes, i l a étéquestion de voir à partir de caspratiques et d’expériencesconcrètes quelles sont lessynergies à mettre en œuvre etles conditions nécessaires pourque le financement agricoledevienne un produit financierintéressant pour les IMF autantqu’adapté pour les producteurs.Globalement, on peut dire que ducôté des IMF il y a constat d’une

que les IMF n’ont pas assez defonds, et que le crédit est cher.Cependant, les IMF et d’autresintervenants ne maitrisent pas lanotion de chaine de valeursagricoles et son financement.Trois sous questions ont ététraitée dans 3 panels différents ,à savoir :(1)La Couverture des risques :Gestion du risque par les

appropriation à la base par lesmembres, ainsi qu’une bonnegouvernance et unetransparence ;Parler del’expérience malheureuse d’uneOP ; Modalité decontractualisation, de gestion etde suivi par l’OP, de gestion etsuivi, de recherche des marchés ;l’accompagnement technique desproducteurs en ce qui concerne :la gestion des crédits dans lachaine de valeur agricole ; l’agribusiness ; la recherche desmarches agricoles rémunérateurs,etc.3) Renforcement des IMFdans le financement agricole :Adaptation de la politique decrédit : témoigner du besoind’adaptation de la politique decrédit mais aussi d’adapter lesproduits aux besoins de petitsexploitants agricoles ;Harmonisation des modalitésd’octroi de crédit : taux, durée ducrédit, périodicité deremboursement, etc. ;Renforcement portefeuille desIMF en fond de crédit ; Nécessitéd’avoir des lignes de créditdédiées au financement agricole

A l’issue de l’atelier, chaquePANEL a sorti un plan d’action qu’ila jugé répondre au besoin dufinancement de l’agriculture auSud Kivun

Léon LUGANDA MUSANGOSecrétaire Exécutif du GAMF

L

Photo de famille des participants à la réunion de Bukavu

faiblesse des OP et coopérativesagricoles et un besoin derenforcer les OP, dans lastructuration, dans l’appuitechnique.De l’autre côté, les OP devant parailleurs améliorer leurs capacitésdans l’accompagnementtechnique des producteurs dansles aspects de « doing business »confirment le problèmed’organisation du marché (pourcollecte et distribution desproduits agricoles) et constatent

agriculteurs et les IMF (parexemple, trouver un agriculteur etune IMF qui présentent lesmécanismes de gestion desrisques liés aux activités agricoleset partant, aux crédits agricoles.Le GAMF a présenté un exemplede projet pilote de fond degarantie.(2) L’Implication des OP dansla négociation, la gestion et lesuivi des crédits agricoles etl’amélioration de leurgouvernance : Nécessite une

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EN PRATIQUE

our permettre unemeilleure culture, ilfaudra :- Adapter la plante au

milieu par une diminutionéventuelle des besoins et unemeilleure résistance auxperturbations. C ’estl’amélioration variétale- Adapter le milieu à la plantepar une amélioration desapports. C’est l’améliorationdu milieu).

L’amélioration variétale vise àmettre à la disposition del’agriculteur, des semencessélectionnées, résistantes auxmaladies, aux ravageurs, auxfacteurs abiotiques, et à hautpotentiel de rendement.L’amélioration du milieu(qualité de travail du sol,apports : amendements,engrais minéral, eau en cas dedéficit hydrique) permet à lavariété sélectionnéed’exprimer tout son potentielgénétique.Précisons tout de suite qu’ils’agit d’améliorer lerendement «d’un couple» : laplante, dont la vie est àexploiter et le sol, le milieuoù le végétal accomplit sa vie.Ce couple doit être considérédans son ensemble; lesaméliorations du végétal et dusol doivent être entreprisesde pair.

DE LA SEMENCE ET DE SAQUALITÉPlusieurs cultivars de maïssont cultivés au Cameroun:- Semences des cultivarslocaux. Dans le butd’améliorer le rendement desa culture, le cultivateursélectionne les épis, de belle

Culture intensive du maïsLa qualité du sol, de la semence et les engrais sont des facteurs déterminants

pour une production optimale du maïs.

allure, de la précédenterécolte.- Semences améliorées. Ellesproviennent des croisementscontrôlés entre deux parents(var. hybride) ou plusieursparents (var. composite)préalablement identifiés. Lesrendements des variétéscomposites sontgénéralement supérieurs àceux des cultivars locaux, dansles mêmes conditions deculture. Contrairement à lavariété hybride, les semencesdes composites ne sont pasrenouvelées chaque année.L’IRAD a développé plusieursvariétés composites etplusieurs variétés hybrideslargement cultivées.Ils existe aussi des semencesde variété transgénique(OGM) encore méconnues auCameroun.En attendant, nous devonscontinuer à exploiter lesvariétés sélectionnées(composite ou hybride).Rappelons que l’une commel’autre, ne peut exprimer toutson potentiel de rendementque si elle est cultivée dansun milieu amélioré et avecméthode.

DU MILIEU ET DE SA QUALITÉIl ne suffit pas d’avoir unesemence de qualité et desengrais, en grande quantité,pour réussir une culture demaïs. Les engrais, nonseulement n’agissent pastoujours et partout de lamême manière, mais aussinécessitent, pour donner leurplein effet, un sol amélioré defaçon méthodique. Pourenvisager une amélioration,

l’entrepreneur agricoleaverti, devrait, dans unpremier temps, connaîtrel’état de fertilité potentielledu sol, et les besoins du couple«sol-plante» qu’il veutexploiter. La science du sol etla science du végétal ont pourpoint de convergencel’alimentation optimale desvégétaux cultivés.La plupart de nos sols sontdiversement déséquilibrés.Les analyses permettraientnon seulement, de détecterles carences, mais d’envisagerdes améliorations, avecméthode.- Le travail du sol: Il s’agit deconstituer pour la plante unmilieu aussi favorable quepossible à sondéveloppement. Plus le sol estameubli en profondeur, plusle végétal a des possibilités denourriture et dedéveloppement.- La régulation du pH(amendements calcaires): S’ilest un élément chimiqueintervenant dans la plupart

des phénomènes ayant leursiège dans le sol, c’est bien lecalcium. Un sol suffisammentriche en calcaire, dont le pHse situe aux alentours de 7possède un atout précieuxdans son potentiel de fertilité.Il faut, certes, d’autresqualités physiques, chimiqueset biologiques; mais unerichesse calcique suffisante etun pH équilibré constituentdéjà des éléments de base quiconditionnent d’ailleurs lesautres. Les terres agricoles duCameroun sont à plus de 70%acides. Cette réalité avaitconduit l’IRAD à développerdes variétés de maïstolérantes aux pH acides. Lessemences des variétéshybrides importées en grandequantité, sont-ellestolérantes aux pHgénéralement acides de nossols (?) Nous n’en savons rien.Pour espérer obtenir des bonsrendements, il faudraitprocéder à une recalcificationdes sols acides pour lescorriger et recalcifier

périodiquement les solsnormaux pour compenser ladécalcification.

LES ENGRAIS CHIMIQUESINTERVIENNENT EN DERNIERLIEU.- Les apports d’humus(amendements humiques,fumiers, etc.): L’humus est unconstituant indispensable dela texture et de la structuredu sol. L’humification est latransformation en humus dela matière organique d’originevégétale. Les débris végétaux(feuilles, tiges, chaumes,racines, etc.) incorporés ausol, forment la matièrepremière de l’humus. Lafiente est un fumier constituédes déjections de poules et deleur litière. Lescaractéristiques physico-chimiques des fientesdépendent de la race, du sexeet de l’âge, ainsi que de laquantité et de la qualité desaliments consommés. Lespoules nourries à la provendecommerciale produisent unfumier généralement riche enazote, en phosphore, enpotassium et micro-éléments. Rappelons que lecalcium, généralementprésent dans l’aliment servi àla volaille, est retenu dans laconstruction du squelette.

- Les apports de matièresf e r t i l i s a n t e scomplémentaires (engraisminéraux): On voit bien quel’engrais vient en dernier lieudans l’ordre de priorité. Lesengrais nécessitent pourdonner leur plein effet, un solamélioré à tous les égards.L’équilibre entre les élémentsnutritifs dont dispose laplante influeconsidérablement sur lerendement de cette plante.Donc, si, au départ, cetéquilibre, ces proportions nesont pas réalisées dans le sol,le rendement sera inférieur àcelui qu’on aurait obtenu avecla même formule administréeà un sol préalablementéquilibré pour la cultureentreprisen

Samuel Nzietchueng,Ingénieur Agronome,

Directeur de Recherche-IRA

La culture de maïs ou la production agricole en général, estune activité très complexe. La semence et le milieu de culturesont des facteurs déterminants pour une bonne production.La fertilisation minérale ne paie que chez les bonsagriculteurs et dans les bons sols.La nutrition est un attribut de tout être vivant. L’animal va àla recherche de sa pitance. Le végétal, un être vivantimmobile, est attaché à la glèbe; il ne peut donc puiser lescorps qui lui sont nécessaires que dans les milieux aveclesquels il est en contact. Pour pousser et produire, uneplante doit recevoir du milieu quatre types d’apports :l’énergie; le gaz carbonique ; l’eau et les éléments nutritifs.Un milieu idéal couvrirait ces besoins. Le milieu réel, nonseulement ne les couvre pas toujours; mais apporteégalement des perturbations de toutes sortes. Une planteidéale se satisferait des apports du milieu et résisterait auxperturbations. Une plante réelle ne le peut en général pas.

P

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FICHE TECHNIQUE

a peste porcineafricaine La pesteporcine africaine(PPA) est une maladie

virale transmissible par lesporcs sauvages d’Afrique et lestiques. Ce virus est inactivéaprès 20 minutes à 60°C. Ilreste contaminant 5-6 moisdans les produits carnés et 6-7 mois dans la moelle osseuse.Les sous-produits d’abattageet les véhicules infectésjouent un rôle important dansla transmission de la maladie.-Temps d’incubation : 5 à 15joursSymptômes : La PPA seprésente sous trois formes :suraiguë, subaiguë etchronique- formes suraiguës: Les porcs meurent au boutde 2 à 3 jours, températureélevée, perte totale d’appétit,coloration bleuâtre de la peau,difficultés respiratoires, toux,saignements du nez et del’anus, mortalité 100%.-formes aiguës : Températureélevée pendant 3 à 4 jours,affaiblissement général,mouvement désordonnés desmembres/mortalité 90-100%.- forme subaiguë etchronique : Symptômese s s e n t i e l l e m e n trespiratoires, les truiesgestantes peuvent avorter.LaPPA peut être confondueavec le rouget, les

Comment combattre les maladiesvirales du Porc?

salmonelloses et lespasteurelloses.Il n’existe nivaccin, ni traitement.La peste porcine classique:Maladie virale ayant presqueles mêmes symptômes que laPPA : température élevée,démarche chancelante, perted’appétit, excréments liquideset parfois noirs, uneconjonctivite purulente.- Ilexiste un vaccin- Pas detraitement

La fièvre aphteuse - Périoded’incubation : 2-5 jours.-Symptômes : formation desvésicules sur les pattes, legroin, les mamelles, la bouche

et la gorge. Le porc neparvient plus à manger,m a m m i t e s ,amaigrissement.Les porcspeuvent être infectés parl’ingestion de viande cuite oud’os contaminés dans unaliment.Pas de traitement,mais l’utilisation desantibiotiques est nécessairepour atténuer l’effet de lamaladie.

La variole porcine: Maladievirale transmise soit parcontact direct soit par desectoparasites comme lespoux.- Période d’incubation :4-5 joursSymptômes : Lessujets les plus sensibles sontles porcs pesant 10 à 20 kg,avec les manifestationssuivantes :- Températureélevée avec perte d’appétit ;- Les porcs atteints segrattent et se frottentconstamment ; - La peau serecouvre de petites tachesrouges sur la tête, les oreilleset le ventre. Ces tachesfinissent par former descroutes.Traitement : Soinslocaux, - Détruire les poux etappliquer les mesuresd’hygiène ; - Utiliser unepommade à based’antibiotiques et de vitamineA.La maladie d’Aujeszky oupseudo-rage Maladieinfectieuse du systèmenerveux causée par unvirus.Période d’incubation : +3 jours.Symptômes : Laréaction des sujets varie enfonction de l’âge :- Chez lesporcelets de quelques jours à3 semaines ; il n’y a pas desymptômes apparents, mais

on observe une mortalitéélevée dans les portées.- Chezles porcs plus âgés :incoordination, marche dansun cercle, paralysie,tremblement musculaire,mouvement de pédalage ;certains sujets portent la têtede coté. - Les porcs de plus de50 kg toussent, - Les truiesgestantes avortent etnaissent des porceletsmomifiés.Prévention :vaccination des truies 1 moisavant la première gestation etchaque fois que les porceletsont 3 à 4 semaines.

La Gastro-entéritetransmissible (GET) :C’est unemaladie infectieuseprovoquée par un virus etcaractérisée par unemortalité élevée chez lesporcelets de moins de 10jours.Période d’incubation :12 heures à 4jours.Symptômes : diarrhéeliquide, aiguë et foudroyante,vomissements, mortalitéprécoce des porcelets quisont faibles, somnolent etmeurent sans d’autressymptômes. Chez les porcs àl’engraissement : diarrhéesfortes mais faiblemortalitéPas de traitementmais l’emploi d’antibiotiquesest nécessaire pouraugmenter la résistance desanimaux. On peut prévenir laGastro-entérite en mettantdans l’aliment des truiesgestantes, les fèces(déjections) des porceletsatteints de cette maladie(auto vaccination). On obtientà la mise bas des porceletsrésistants.

La diarrhée épidermiqueporcine (DEP) Périoded’incubation : 4-5joursSymptômes : diarrhéesliquides brun-verdâtres etperte totale d’appétit chez lesporcelets sevrés et les porcsà l’engraissement (nourrains)les porcelets sous la mèresont peu atteints (moins de30%) par rapport à la Gastro-entérite transmissible(GET).Pas de traitement maison peut pratiquer l’autovaccination avec les fèces(déjections) des animauxatteints chez les truiesgestantes. Utiliser unantibiotique pour augmenterla résistance des animauxcontre les maladiessecondaires.

Les virus SMEDI : Troubles dela fécondité Le syndromeSMEDI englobe plusieurstroubles de la reproductioncomme : mortinatalité(momification), mortalitéembryonnaire et stérilité. Il sedéclare lorsque des animauxinfectés sont introduits dansun troupeau non-immunisé ouà l’inverse lorsque les animauxnon-immunisés sontintroduits dans un troupeauinfecté. C’est le moment del’infection de la truie ou de laclochette qui va déterminerles signes cliniques : sil’infection se produit au coursdu cycle œstral lors de lasaillie, la truie donnera dessignes de retours en chaleursréguliers ou irréguliers ouencore ne produira qu’uneportée réduite si tous lesembryons ne meurent pas. Sila truie est contaminée après35 jours de gestation, lesfœtus vont mourir et sedessécher jusqu’à présenter àla mise bas un aspect momifié.Ce genre de problèmeentraine une grave chute deproductivité.

Traitement préventif : Il existedes vaccins, cependant, il estconseillé de mettre lesclochettes en contact avec lesdéjections provenant de lamaternité trente jours avantla saillie, ce qui favorisera leurimmunisationIn

La Voix Du Paysan(Cameroun).

L

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BIIMESTRIEL D’INFORMA TIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - Prix: 1000 FC KIN- 1500 FC ProvincesSIXIEME ANNEE-N°31- MARS 2014- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA

RECEPISSE DE DECLARATION DE PUBLICA TION N°MIN/MRPINC/LMO/046/ 2013

BIMESTRIEL D’INFORMA TIONSAGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE

L’ENVIRONNEMENTEditeur

Baudouin HamuliDirecteur de PublicationJean Baptiste Lubamba

Rédacteur en ChefEmmanuel KokoloComité Editorial

Baudouin Hamuli, Jean-BaptisteLubamba, François Cajot, Jeanine

Mukanyirwa, Albert Kabuya, FreddyMumba, Emmanuel Kokolo, Danny

Singoma,Virginie WillemsCollaboration

Thomas Mukoko, Petra Iyeli, AlainHuart, Hygin Mandiangu, Dina Buhake,

Jean Baptiste Musabyimana, BaendeLepetit, Raymonde Senga, JR

Bompolonga, Grâce Shabani Okelo,Badylon kawanda Bakiman.Administration et Finances

Justin KangwenyenyeDistribution

Thomas MukokoImpression

IPC Services/Kinshasa

Ce journal a étéproduit grâce à

l’appui de

RSG: Accord sur la mise en œuvre d’une fermecommune de production agricole

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d’être distribué gratuitement à partir de cenuméro 31.

Nous invitons tous nos lecteurs et tous ceux quimilitent pour le développement de l’Agriculture

en RDC à acheter chaque mois ce journal oumieux de souscrire à un abonnement.

me Ndona MarianneNsita wa Nkenge,directrice générale

de la Réserve stratégiquegénérale (RSG) est rentréed’un séjour fructueux au Caire,capitale de l’Egypte. Elle a misà profit cette visite pouréchanger avec despartenaires égyptiens, dontles chefs des Départementségyptiens de l’hydrologie, dela production agricole, desnouvelles technologiesagricoles, de la productionanimale et d’autres pesticidesfertilisants.

C’était des réunions relativesà la deuxième lecture ducontrat inclusif de productionagricole entre la Présidencede la Républiquedémocratique du Congo àtravers la Réserve stratégiquegénérale (RSG), et leMinistère égyptien del’Agriculture et de laBonification des terres. La Dgde la RSG a signé le 05 févrierdernier avec le directeur del’agence agricoleinternationale de l’Egypte, cecontrat portant implantationd’une ferme commune à

Le DG Ndona de la RSG en échange avec le ministre égyptien (Photo L’Avenir)

Kinshasa sur le site deMenkao au Plateau desBateke dans la commune deMaluku. Cette fermecomprendra 600 hectares etsera munie d’un certificatd’enregistrement au nom dela Présidence de laRépublique pour la RSGinterposée.La Directrice a visité, non loind’Alexandrie, une fermeagricole égyptienne dans lecadre d’un échanged’expériences ainsi que descentres de rechercheagronomique de l’Egypte etdes universités. Ainsi, a-t-elleaussi négocié pour la RDC,l’implantation des structuresde recherche, de laconversion de l’énergie

solaire à l’énergie électriqueainsi que celles relatives àl’étude du sol et des plantes.

De retour de son séjourégyptien, Mme NdonaMariane Nsita wa Nkenge,directrice générale de laRéserve stratégique générale(RSG) de la Présidence de laRépublique, a échangé avecl’Ambassadeur de laRépublique arabe d’Egypte enRd Congo, M. Hany Salah. Aucours de leur entretien, lesdeux personnalités ontréfléchi sur la mise en œuvredéjà de cette ferme agricolecommune.

UN ACCORD QUI APPUIE LAMISSION DE LA RSG

Signalons en outre que danscet accord, la Réservestratégique générale aaccordé le domaine (terrain)et la partie égyptiennedébloque des fonds pour lefinancement de laconstruction desinfrastructures, l’acquisitiondes matériels et machinesainsi que de tous les besoinsconcernant lefonctionnement de la fermeet voir même pour latransformation et lacommercialisation desproduits vivriers qui enrésulteront.Il est aussi prévu dans cetaccord de développer etaméliorer le systèmed’irrigation.Ce projet financépar la République arabed’Egypte appuie la mission dela Réserve stratégiquegénérale, qui est uneentreprise publique àcaractère agropastoral,industriel, commercial etsocial, dotée d’unepersonnalité juridique et quiexerce ses activités sur toutel’étendue du territoirenational. Elle est sous tutellede la Présidence de laRépublique.De ce fait, laRéserve stratégique généralea donc pour objet deconstituer des réserves des

produits stratégiques par laproduction et/ou l’achat envue de permettre à l’Etat defaire face à des situations decrise, de pénurie, descalamités naturelles et decatastrophes. La RSG viseégalement à assurer ou àpromouvoir la productionagropastorale et industrielledes produits de premièrenécessité ; et enfin, dedistribuer en gros et régulerles stocks de ces produits enfonction des besoins de lanation.

Lepetit Baende

La Réserve stratégique générale (RSG) et le Ministère égyptien de l’Agriculture et de la Bonification des terres ont signé en date 05 février dernier, un accordsur la mise en œuvre d’une ferme commune de production agricole dans la commune de Maluku à Kinshasa. C’est ainsi qu’après son séjour au pays despharaons, Mme Ndona Mariane Nsita wa Nkenge, directrice générale de la Réserve stratégique générale (RSG), a échangé avec l’Ambassadeur de laRépublique Arabe d’Egypte en RD-Congo, M. Hany Salah, en vue du démarrage de ce projet de développement de l’agriculture en RDC.