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L’Alchimie spirituelle dans l’oeuvre de Frédéric Mistral

Jean-Paul Marsal

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Jean-Paul Marsal

L’Alchimie spirituelle dans l’oeuvre de Frédéric Mistral

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Du même auteur aux éditions Edilivre :

« Les prophéties du cinquième évangile selon Frédéric Mistral »

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« Ô vous qui avez l’intelligence saine, soyez attentifs à l’enseignement qui se cache sous le voile des vers étranges. »

(Dante)

« De moi à vous, il y a un labyrinthe. » (Vincent à « Mireille »)

« Mistral est plus qu’un poète. Il est la poésie même avec son caractère d’éternité. »

(Georges Rodenbach)

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Les poèmes épiques de Frédéric Mistral sont l’œuvre d’un Prophète qui y enclos, comme dans une cathédrale, toute la science de l’homme et du monde que le divin poète avait élaboré dans l’optique chrétienne, en y intégrant l’héritage culturel de l’Antiquité. Ce qui est décrit, ce sont des états spirituels, illustrés par des personnages.

Ses chefs d’œuvre mènent à la réalisation achevée de l’aventure spirituelle : la déification, la christification de l’âme, cette divination de l’homme dans le Christ qui, loin d’être une perte de son humanité, est bien son ultime accomplissement.

Je vous invite à un voyage alchimique dans ce foisonnement énigmatique qui exprime l’expérience spirituelle de Frédéric Mistral, à une époque où cette imposante cathédrale qu’est « le cinquième évangile selon Frédéric Mistral », échappe à la mentalité actuelle, tout imprégnée de rationalisme et de messages trompeurs. Il recèle une véritable science chrétienne des voies spirituelles : une mystique d’amour basée sur le symbolisme de la Dame, omniprésente dans l’œuvre poétique du Prophète Provençal qui a voulu enseigner aux humains la transmutation spirituelle ; autrement dit, en quoi consiste ce qui dans le christianisme est appelé le salut et comment le réaliser.

Tous les personnages que nous allons rencontrer représentent des aspects de certains états de conscience qui ont été, sont ou peuvent être les nôtres à tel moment de notre évolution. Ils sont des miroirs vivants qui peuvent refléter quelque chose de nous-mêmes : une simple virtualité ou un trait saillant de notre caractère, une séquelle de notre passé ou un germe de progrès.

L’œuvre de Mistral, que j’appelle « le cinquième évangile », apprend à se connaître, à se corriger, à se perfectionner et à se gouverner.

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L’alchimie spirituelle

La relation entre le soufre, le sel et le mercure sont : • le Soufre principe consiste en l’actif, le chaud, le dur : le masculin ; • le Sel est ce qui permet dans un corps d’unir le soufre et le mercure, et

d’assurer la cohésion du résultat ; • le Mercure principe correspond à ce qui est passif, froid, malléable,

volatil : le féminin. En effet, le sel empêche la putréfaction des viandes en empêchant le

Mercure et le Soufre de se séparer et donc que commence la décomposition.

Cette Union dans la Trinité (le Soufre, le Mercure et le Sel) exprime ensemble un véritable équilibre, une thèse, antithèse et synthèse. L’étude de ces trois coupelles représente la métamorphose que l’homme doit réaliser pour devenir un disciple du Christ : il doit dégrossir la Pierre Brute afin de la dépouiller de ses aspérités et la rapprocher d’une forme en rapport avec sa destination. D’où la nécessité d’aller à l’intérieur de soi pour éliminer les impuretés qui étouffent notre véritable lumière qui se trouve au plus profond de chacun d’entre nous. Cette « Alchimie » doit nous amener à mieux se connaître, à extraire le meilleur pour accéder véritablement à l’Amour.

Dans les 4 trésors (Mireille, Calendal, Nerte, le Poème du Rhône) que nous allons découvrir, Vincent, Calendal, Rodrigue et Guilhem sont le Soufre. Mireille, Estérelle, Nerte et l’Anglore sont le Mercure. Le Sel est l’Amour qui lie le Yang et le Yin (le masculin et le féminin) ; il est aussi les épreuves que les héros traversent pour avoir les preuves de leur valeur.

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Jésus-Christ dit à ses apôtres : « Vous êtes le sel de la terre. »

Dans l’âme, les forces sont en relation avec les 2 principes complémentaires Yang et Yin analogues au Soufre et au Mercure.

Ainsi tous les héros masculins représentent le Soufre (le feu), le principe actif de l’alchimie, celui qui agit sur le Mercure (l’eau) inerte et le féconde ou le tue. Ils sont le principe générateur masculin.

L’action du Soufre sur le Mercure le tue, c’est-à-dire qu’il le transmute en cinabre, substance d’immortalité (l’âme pure). Mais il peut être destructeur quand il s’inverse : le « monde » devient « démon ». Le Soufre fait souffrir : comme Ourrias, Séveran, et les personnages « bruts » de l’œuvre de Mistral. Dans la Bible, Sodome est consumée par une pluie de soufre et le châtiment promis aux méchants dans le livre de Job utilise la même image : « La lumière s’obscurcira sous sa tente… Le soufre est répandu sur sa demeure… Il est poussé de la lumière dans les ténèbres. » (Job 18)

Le Soufre symbolise le sperme, principe actif. Il est dans le corps ce que le soleil est dans l’univers.

Le Mercure est Yin, passif, humide. C’est la femme, épouse de l’homme. Il est la semence féminine. Ainsi Soufre et Mercure, par leur union souterraine, produisent les métaux, les enfants.

Lorsque Mireille et Vincent entrent dans la grotte (vagin de la terre) il rencontre Taven, la sorcière, l’alchimiste qui va guérir la blessure du vannier, frappé traîtreusement par Ourrias, la face sombre de Vincent, qui vient de se noyer dans les flots justiciers du Rhône. Les 2 amoureux traversent 13 grottes (13 : arcane de la transmutation dans le tarot de Marseille). Ce voyage initiatique dans les profondeurs de la Terre Mère, c’est-à-dire dans leur subconscient, leur font découvrir toutes les facettes de leur âme. Taven les guident dans le labyrinthe et à la fin de leur quête, elle montre aux 2 amoureux « un chemin à l’extrémité duquel un filet de jour se glisse. »

« Ils partent en hâte… Par souterrains, au Trou de Corde – le beau couple enfin ; – ils remontent au soleil… Recouvrant le rocher – de ses ruines et de sa vieillesse, – Mont-Majour, l’abbaye des moines, – leur

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apparaît comme en un songe. – Ils s’embrassent, et gagnent la jonchaie. »

La fusion alchimique se fait à la vision de l’abbaye des moines. Ici, Mont-Majour est un sommet de la spiritualité. Ils sortent du ventre de la terre : c’est leur deuxième naissance, la découverte de nouveaux champs de conscience.

Le sel résulte de ce qui est extrait de l’eau de mer par évaporation : « le feu délivré des eaux » !

Dans « le dictionnaire des symboles » de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, il est écrit « qu’à l’inverse, le grain de sel, mêlé à l’eau et qui fond en elle, est un symbole de la résorption du moi dans le Soi universel. Le sel est à la fois conservateur des aliments et destructeur par corrosion. Aussi son symbole s’applique-t-il à la loi des transmutations physiques comme à la loi des transmutations morales et spirituelles. »

Le sel est purificateur et protecteur mais l’homme peut s’en servir pour détruire : les Romains en répandaient sur la terre des villes qu’ils avaient rasées, pour rendre le sol à jamais stérile.

Il est aussi symbole d’incorruptibilité. C’est pourquoi l’alliance du sel désigne une alliance que Dieu ne peut briser. (Nombres 18 : 11 ; Chroniques 13 : 5)

L’homme, selon son libre-arbitre (arcane 6 de l’Amoureux), doit choisir entre le Sel « Lumière du monde » et le sel destructeur du démon.

Découvrons maintenant tous les joyaux des 4 trésors de Frédéric Mistral : Mireille, Calendal, Nerte et le Poème du Rhône !

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Mirèio Mireille

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Mirèio

Cant proumié (tros)

Cante uno chato de Prouvènço Dins lis amour de sa jouvènço, À travès de la Crau, Vers la mar, dins li bla, Umble escoulan dóu grand Oumèro, Iéu la vole segui. Coume èro Rèn qu’uno chato de la terro, En foro de la Crau se n’es gaire parla.

Emai soun front noun lusiguèsse Que de jouinesso ; emai n’aguèsse Ni diadèmo d’or, ni mantèu de Damas, Vole qu’en glòri fugue aussado Coume uno rèino, e caressado Pèr nosto lengo mespresado, Car cantan que pèr vautre, O pastre e gènt di mas !

Tu, Segnour Diéu de ma patrìo, Que nasquères dins la pastriho, Enfioco mi paraulo e dono-me d’alen ! Lou sabes : entre la verduro, Au soulèu em’i bagnaduro, Quand li figo se fan maduro, Vèn l’ome aloubati Desfrucha l’aubre en plen.

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Mai sus l’aubre qu’éu espalanco, Tu toujour quihes quauco branco Ounte l’ome abrama noun posque aussa la man, Bello jitello proumierenco, E redoulènto, e vierginenco, Bello frucho madalenenco Ounte l’aucèu de l’èr vèn leva la fam.

Iéu la vese aquelo branqueto, E sa frescour me fai lingueto ! Iéu vese, i ventoulet, boulega dins lou cèu Sa ramo e sa frucho inmourtalo… Bèu Diéu, Diéu ami, sus lis alo De nosto lengo prouvençalo, Fai que posque avera La branco dis aucèu !

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Mireille

Chant premier (fragment)

Je chante une fille de Provence Dans les amours de sa jeunesse, À travers la Crau, Vers la mer, dans les blés, Humble écolier du grand Homère, Je veux la suivre. Comme c’était Seulement une fille de la glèbe, En dehors de la Crau il s’en est peu parlé.

Bien que son front ne resplendît Que de jeunesse ; bien qu’elle n’ait Ni diadème d’or, ni manteau de Damas, Je veux qu’en gloire elle soit élevée Comme une reine, et caressée Par notre langue méprisée, Car nous ne chantons que pour vous, O pâtres, et habitants des mas.

Toi, Seigneur Dieu de ma patrie, Qui naquis parmi les pâtres, Enflamme mes paroles et donne-moi du souffle ! Tu le sais : parmi la verdure, Au soleil et aux rosées, Quand les figues mûrissent, Vient l’homme, avide comme un loup, Dépouiller entièrement l’arbre de ses fruits.

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Mais sur l’arbre dont il brise les rameaux ; Toi, toujours tu élèves quelque branche Où l’homme insatiable ne puisse porter la main, Belle pousse hâtive, Et odorante, et virginale, Beau fruit mûr à la Magdeleine, Où vient l’oiseau de l’air apaiser sa faim.

Moi, je la vois, cette branchette, Et sa fraîcheur provoque mes désirs ! Je vois, au souffle des brises, S’agiter dans le ciel Son feuillage et ses fruits immortels… Dieu beau, Dieu ami, sur les ailes De notre langue provençale, Fais que je puisse atteindre La branche des oiseaux !

* * *

Le sujet de Mireille est très simple : « Voici, déclare Mistral dans ses Mémoires, je m’étais proposé de faire naître un amour entre deux beaux enfants de la nature provençale de condition différente et de laisser ensuite courir à terre l’écheveau ainsi que dans l’imprévu de la vie vivante, à la belle aventure. »

Dans l’œuvre du maître de Maillane, l’amour purifie, transforme et transmue les âmes de ses personnages.

Marcel Decremps écrit dans son livre « Mistral, mage de l’occident » (CPM) : « La naissance de l’amour entre deux très jeunes gens (Mirèio a quinze ans et Vincent guère davantage), le fait que leur sentiment est contrarié, tel est le thème. C’est, si l’on veut, l’idylle de Daphnis et Chloé traversée par la tragédie de Roméo et Juliette. » S’il se bornait à ce récit d’amours enfantines, Mistral n’apporterait rien de bien nouveau. Mais il dispose d’un ressort qui va élargir considérablement le drame. Mirèio est

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une jeune fille chrétienne et l’épreuve qui la frappe transformera sa passion amoureuse en divine charité. L’analyse de cet amour, son cheminement, son élévation finale sous l’inspiration de la grâce figurée par les saintes Maries, tel est le véritable sujet d’un poème qui resterait incompréhensible en dehors des réalités de la doctrine catholique.

« Mireille » est un poème chrétien.

Il n’empêche que dans cette peinture de la découverte de la passion par deux adolescents, le poète ne s’est nullement mépris sur le caractère à la fois physique et psychologique de l’amour humain. Seulement il le peint dans la fleur de sa perfection. Il était nécessaire que le cœur de Mirèio ressentit tour à tour la douceur et l’angoisse de cette fièvre nouvelle. Tel est le vœu de la nature. Que cette flamme ne ternisse pas l’âme de la jeune fille, que, loin de l’entraîner en bas, elle lui soit un principe de perfectionnement alchimique et l’occasion d’accéder à un amour supérieur.

Leur amour va se découvrir au chant 2… La puissance d’aimer qui, avec l’éveil des sens, a conquis l’âme de Mirèio, va s’élever à un tel besoin d’absolu que bientôt pourra seul le combler le don de l’amour mystique. Celui-ci sera chez la jeune fille moins la négation de la chair que son dépassement. Sous l’orage d’épreuves successives nous allons voir éclore la fleur d’une pure spiritualité. »

Ce sont d’abord les compagnes de Mirèio, qui lors d’un décoconnage, la plaisantent sur le choix de son galant, un va-nu-pied ! Cependant le renom de beauté de la fillette s’étant répandu dans la Crau et jusqu’en Camargue, 3 prétendants se présentent au mas : le berger Alari, Véran le gardien de cavales, enfin Ourrias le bouvier. Sans considération pour leurs richesses, l’adroite adolescente a réussi à les évincer. Ourrias repart, le rouge au front, lorsqu’il rencontre Vincent qu’il injurie. Un combat a lieu : Vincent a le dessus mais Ourrias le transperce en traître de son trident. Il s’enfuie et se noie dans les flots justiciers du Rhône.

Il faut noter que dans les 4 poèmes épiques que nous étudions, jamais les héros tuent leurs ennemis : c’est la justice immanente qui punit les méchants. Ainsi, la Justice (arcane 8 du Tarot de Marseille) punit l’homme-taureau : c’est le choc en retour de toute mauvaise action, le retour du boomerang envoyé par Ourrias !

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Mistral nous enseigne à prendre garde à nos pensées, à nos paroles et à nos actions, car selon leur nature, elles nous bénissent ou nous maudissent !

Il est pourtant répété depuis 2015 ans : « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fît. »

J’aime ce passage du merveilleux livre de Marcelle Auclair « Le livre du bonheur » :

« Le dessinateur Jean Effel publia un dessin qui montre un aviateur qui vient de lâcher une bombe. Un petit ange la saisit et la rapporte au bombardier : « Monsieur, vous avez perdu quelque chose… »

Si nous méritons d’avoir auprès de nous un petit ange, c’est-à-dire, si nous sommes fermement branchés sur les ondes de l’amour, de la pensée positive, il en sera ainsi des pensées de haine et de destruction que des gens peu aimables émettent à notre adresse : la bombe reviendra à son propriétaire, et elle éclatera dans ses mains. L’amour est notre garde du corps, le pardon est notre protecteur. Mais attention ! La précision des lois de l’esprit est telle que si vous n’agissez ainsi que dans l’intention secrète de réserver à vos ennemis un petit chien de votre chienne, l’effet sera nul ; l’or pur seul a cours dans le monde de l’esprit, les faussaires ne peuvent y écouler leurs jetons.

Il est bien évident que, de par cette loi, les pensées hostiles, les paroles violentes que nous émettons à l’égard de nos semblables nous reviennent d’autant plus qu’elles les ont atteints et blessés. Telle est la loi du choc en retour. »

* * *

Mistral, avec ce combat de Vincent et d’Ourrias, nous révèle le combat spirituel intérieur que chaque être humain vit quotidiennement. Il est symbolisé par l’arcane 6 de l’Amoureux du Tarot de Marseille. La lame 6 est celle du libre arbitre et de la loi de cause à effet, du choc en retour : on reçoit bénédiction ou malédiction selon notre choix : l’ange est prêt à tirer ! Oui mais quelle flèche ?

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Tout dépend de l’Amoureux à la croisée des chemins de l’instant présent : que va-t-il faire de ce présent, de ce cadeau offert par Dieu ? Que va-t-il faire de sa vie ?

Si le Bateleur fait une faute, l’ange lâche la flèche-punition (arcane 16 : tour foudroyée). S’il agit harmonieusement, il reçoit la flèche « fleur », la bénédiction.

Les deux femmes de l’arcane 6 sont les 2 colonnes du vice et de la vertu avec la nécessité de la loi et de la liberté de choisir. Suivant le chemin choisi, l’Amoureux va devenir le chevalier de l’arcane 7 le Chariot, ou l’imprudent foudroyé de la lame 16. S’il choisit le chemin de la vertu, il recevra les 7 dons du Saint-Esprit.

L’arcane 6 est le combat spirituel indispensable pour se « muscler » l’âme et atteindre de nouveaux cieux grâce au Désir bien orienté. Cette lame correspond au psaume 1 de la Bible qui doit être lu chaque matin : il nous rappelle que « l’instant » est un CHOIX. L’Amoureux devra être éprouvé sur le chemin de l’Amour. Même les anges vivent cette dualité yin/yang qui est nécessaire à toute vie. Le choix est le piment de la vie et le désir est le moteur de l’action et de la quête de Dieu.

Si vous bénissez votre prochain, vous faites circuler l’Amour par la stratégie de la bonté.

Bénir c’est « dire bien et le bien » : dire ce qu’il faut ! Le mot juste prononcé au bon moment, donne à notre prochain l’énergie dont il a besoin. Les bénédictions que l’on diffuse autour de soi nous protègent et renforcent notre champ vital. Il faut que nous soyons des centres de bénédictions !

Le psaume 1 nous enseigne que ce monde a besoin d’hommes et de femmes qui soient des Arbres de Vie alimentés par la loi du Seigneur.

Tout autre est le cas de « l’infidèle », du « dévoyé » et du « railleur » qui ont remplis leur tête de perversités. Ils sont la « paille » des collines arides (strophe 3).

Saint Jean Baptiste n’est pas tendre envers la paille : « Celui qui vient derrière moi (Jésus) et qui est plus puissant que moi… tient en sa main la pelle à vanner et va nettoyer son aire ; il recueillera son blé dans le grenier ; quand à la paille, il la consumera au feu qui ne s’éteint pas. »

À bon entendeur salut !

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Passage de l’évangile de saint Matthieu, suivi du psaume 1

« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.

Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons en ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.

C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande. »