16
Brasier Eucharistique La revue des adorateurs www.adoperp.FR N° 92 Novembre 2014 1 Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°92 1 L’Amour, centre de la vie Le grand évêque américain Ful- ton Sheen disait que le cœur de l'homme ne pourra jamais aimer ce qui le dépasse. On ne peut aimer le cosmos car il est trop grand. On ne peut aimer une théorie car elle reste abstraite. On ne peut aimer le progrès car on ne sait pas vers où il va. Selon l'évêque, on peut aimer uniquement ce qu'on peut serrer dans ses bras. Voilà pourquoi le Dieu trois fois saint s'est fait petit enfant. Voilà pourquoi Jésus, après sa résurrection glorieuse et son ascension, a choisi de de- meurer parmi nous dans le sa- crement de l'Eucharistie. Celui que l'univers ne peut contenir a choisi de se contenir sous les apparences d'une humble hos- tie. Quelle merveille ! Il nous faut un centre de vie, où l'âme se repose, se console, se réjouit. Tout homme a un centre de vie : soit c'est une créature qu'il aime, soit c'est un bien de ce monde, soit c'est Dieu lui- même. « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et mon cœur est inquiet tant qu'il ne repose en toi », dit saint Augustin. Un centre de vie est un repos, une de- meure d'amour. Celui qui met son centre de vie en Jésus- Christ au Saint Sacrement, di- rige vers lui ses pensées, ses efforts, ses vertus. Jésus est son trésor, parce que c'est en lui que demeure son cœur. Sainte Mar- guerite Marie passait le plus de temps possible devant le Saint Sacrement, où elle trouvait son repos et sa joie intérieure. Elle ne voulait d'autre consolation, d'autre confident, d'autre soutien dans ses peines que Jésus au Très Saint Sacrement. Avec la sainte Eucharistie, le pa- radis vient à nous. Avec la sainte Eucharistie, tout est doux et ai- mable car Jésus dit « mettez- vous à mon école car je suis doux et humble de cœur ». C'est de ce centre d'amour que parle Jésus-Christ quand il dit : « Celui qui mange mon Corps et boit mon Sang demeure en moi, et moi en lui. » « Demeurez en moi; demeurez dans mon amour. » L'Eucharistie, voilà donc le tré- sor du chrétien. Pour l'acquérir, il doit vendre tout ce qu'il pos- sède (cf Mt 13, 44). L'Eucharis- tie, voilà la terre promise comme pour Abraham qui doit quitter son pays, sa maison, pour venir habiter la Terre annoncée. L'Eu- charistie, voilà le festin nuptial du Fils du Roi divin, auquel je suis convié. L'Eucharistie, c'est le royaume de Dieu sur la terre. Mon corps devient son temple, mon cœur son trône, ma volonté son humble servante, et mon amour son triomphe. P. Florian Racine 92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 1

L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

BrasierEucharistique

La revue des adorateurswww.adoperp.FR

N° 92NNoovveemmbbrree 22001144

1Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°921

L’Amour, centre de la vie

Le grand évêque américain Ful-ton Sheen disait que le cœur del'homme ne pourra jamais aimerce qui le dépasse. On ne peutaimer le cosmos car il est tropgrand. On ne peut aimer unethéorie car elle reste abstraite.On ne peut aimer le progrès caron ne sait pas vers où il va.Selon l'évêque, on peut aimeruniquement ce qu'on peut serrerdans ses bras. Voilà pourquoi leDieu trois fois saint s'est fait petitenfant. Voilà pourquoi Jésus,après sa résurrection glorieuseet son ascension, a choisi de de-meurer parmi nous dans le sa-crement de l'Eucharistie. Celuique l'univers ne peut contenir achoisi de se contenir sous lesapparences d'une humble hos-tie. Quelle merveille !

Il nous faut un centre de vie, oùl'âme se repose, se console, seréjouit. Tout homme a un centrede vie : soit c'est une créaturequ'il aime, soit c'est un bien dece monde, soit c'est Dieu lui-même. « Tu nous as faits pourtoi, Seigneur, et mon cœur estinquiet tant qu'il ne repose en toi», dit saint Augustin. Un centrede vie est un repos, une de-meure d'amour. Celui qui metson centre de vie en Jésus-Christ au Saint Sacrement, di-rige vers lui ses pensées, sesefforts, ses vertus. Jésus est sontrésor, parce que c'est en lui que

demeure son cœur. Sainte Mar-guerite Marie passait le plus detemps possible devant le SaintSacrement, où elle trouvait sonrepos et sa joie intérieure. Ellene voulait d'autre consolation,d'autre confident, d'autre soutiendans ses peines que Jésus auTrès Saint Sacrement.

Avec la sainte Eucharistie, le pa-radis vient à nous. Avec la sainteEucharistie, tout est doux et ai-mable car Jésus dit « mettez-vous à mon école car je suisdoux et humble de cœur ». C'estde ce centre d'amour que parleJésus-Christ quand il dit : « Celuiqui mange mon Corps et boitmon Sang demeure en moi, etmoi en lui. » « Demeurez en moi;demeurez dans mon amour. »

L'Eucharistie, voilà donc le tré-sor du chrétien. Pour l'acquérir,il doit vendre tout ce qu'il pos-sède (cf Mt 13, 44). L'Eucharis-tie, voilà la terre promise commepour Abraham qui doit quitterson pays, sa maison, pour venirhabiter la Terre annoncée. L'Eu-charistie, voilà le festin nuptial duFils du Roi divin, auquel je suisconvié. L'Eucharistie, c'est leroyaume de Dieu sur la terre.Mon corps devient son temple,mon cœur son trône, ma volontéson humble servante, et monamour son triomphe.

P. Florian Racine

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 1

Page 2: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°92

L’ADORATION EUCHARISTIQUE, LIEU D’ÉVANGÉLISATION DE LA PERSONNE

Extrait de : “ De l’adoration à l’évangélisation”, Monseigneur Dominique Rey, chapitre IV

Edition des Béatitudes

1. l’adoration évangélisenotre corps

De quelle manière faire entrernos contemporains dans cemouvement d’adoration, dansun contexte où le rapport aucorps est biaisé ? Le corps estsouvent exhibé comme un objetde séduction et de convoitise. Ilest devenu produit publicitaire etde promotion commerciale; il estencore sujet à des manipula-tions (boîte à outils pour lestransplantations d’organes et lesmanipulations génétiques).

D’un côté, le corps est adulé etde l’autre, méprisé, quand il estfripé, usé, déjà habité par laproximité de la mort ou quand ilne correspond plus aux canonsde la beauté, à l’utopie de l’éter-nelle jeunesse. Tant de noscontemporains voudraient uncorps éternellement indemne,préservé et qui n’a pas servi. Uncorps sans histoire.

Dans l’adoration, face au corpseucharistique du Christ, corpslivré pour la vie du monde, corpsqui a transité par la mort et quis’est fait don et nourriture, corpsqui révèle à l’Église l’intériorité etle mystère de l’amour de Dieupour l’homme, le croyant age-nouillé est invité à offrir soncorps « en hostie, vivante,sainte, agréable à Dieu» (Rm12, 1). En mobilisant son corpsdans un geste de recueillementet d’offrande, en déchargeantson esprit de toute préoccupa-tion, centré sur Jésus-Hostie,l’adorateur accueille pour lui-même, au nom de l’Église etpour le salut du monde, la Mis-

sion salvifique du Christ quidonne sa vie pour le monde.

L’instruction de la Congrégationpour les sacrements et le cultedivin publiée en 1980 rappelled’ailleurs quelques normes rela-tives au culte eucharistique etnotamment concernant l’enga-gement du corps dans l’attituded’offrande de soi.

«Devant le Saint-Sacrement,qu’Il soit enfermé dans le taber-nacle ou exposé publiquement,on conservera la coutume véné-rable de faire la génuflexion, ensigne d’adoration. Il faut donnerune âme à ce geste. Afin que lecœur s’incline avec un profondrespect devant Dieu, la génu-flexion ne sera faite ni d’une ma-nière empressée, ni d’unemanière distraite.» (Inestimabiledonum 3-4-1980, n° 26)

L’affectivité de nos contempo-rains souffre de carences. Nousassistons à une dislocation de lapersonne humaine entre lecorps, le psychisme et l’âme. Lapromotion de l’érotisation et sonexposition dans les médiascontribuent également à pro-mouvoir de nombreuses dé-viances affectives. Face aucorps eucharistique de Jésusexposé sur l’autel, je suis appeléà transformer ma relation à monpropre corps et au corps de l’au-tre, à habiter mon corps avecrespect, pudeur, dignité, pureté.« Glorifiez Dieu dans vos corps. »(1 Co 6,20) L’adoration fait ac-quérir la vertu de chasteté. Elleguérit et restaure notre chair ap-pelée à la résurrection glorieuse(Rm 8,11).

Toutes les postures physiquesde notre corps font partie denotre manière de prier. De

2

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 2

Page 3: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°923

même que l’écoute recueillie dela Parole de Dieu requiert la po-sition assise et que la disponibi-lité (cf. comme Israël qui mangedebout l’agneau pascal) ou lemouvement de la Résurrection(Ac 7,56) réclament la stationdebout, la grandeur de Dieu etde son Nom s’expriment parl’agenouillement. Jésus a étéadoré dès sa naissance (cf. Mt2, 2). D’après le récit de saintLuc, Jésus-Christ lui-même aprié à genoux durant les der-nières heures avant sa passion,sur le mont des Oliviers (cf. Lc22, 41). Etienne tomba à genouxlorsque, avant son martyre, il vitle Ciel ouvert et le Christ debout(cf. Ac 7,60). Devant celui qui estdebout, il se met à genoux.Pierre a prié à genoux pour de-mander à Dieu la résurrection deTabitha (cf. Ac 9,40). Après songrand discours d’adieu devantles anciens d’Éphèse (avant sondépart pour Jérusalem où l’ at-tend la captivité), Paul a priéavec eux à genoux (cf. Ac 20, 36).L’hymne au Christ de la lettre auxPhilippiens (cf. Ph 2, 6-11) ap-plique à Jésus-Christ la promessed’Isaïe annonçant la prosternationà genoux de toute la terre devantle Dieu d’Israël: « au nom deJésus », tout « s’agenouille, auplus haut des cieux, sur la terreet dans les enfers» (Ph 2, 10).Dans son adresse aux Philip-piens, l’apôtre des Gentils pré-sente ainsi la liturgie de l’Églisecomme un agenouillement:l’Église plie les genoux devant leSeigneur.

Cette position à genoux est l’ex-pression corporelle de notreadhésion à la présence réelle deJésus-Christ, qui, comme Dieuet homme, avec son corps etson âme, avec sa chair et sonsang, se rend présent parminous. Notre foi au Verbe incarnéqui est allé jusqu’à donner savie, son corps, sa mort pour lesalut du monde, nous conduit,comme les bergers et lesmages, à exprimer nous aussipar notre corps notre émerveille-ment et notre adoration. Dans le

grec du Nouveau Testament,proskinesis, le prosternement at-teste de la soumission à l’auto-rité de Dieu, la reconnaissanceque Dieu est notre seule et vraiemesure, et que notre vie met lecap en sa direction. Ainsi, pros-kinesis en grec et ad oratio (enlatin, au sens étymologique, labouche, le baiser, le bouche-à-bouche) sont complémentairesface à la sainteté de Dieu. D’uncôté, l’agenouillement reconnaîtl’im- mensité du Créateur et sapropre indignité de pécheur; del’autre côté, l’adoration soulignela proximité de Dieu qui se ma-nifeste gracieusement et attestede notre dignité filiale.

Notre corps manifeste visible-ment ce que notre cœur croit.Ainsi, la philosophe SimoneWeil, d’origine juive et noncroyante, exprimait en cestermes sa découverte du Christà Assise en 1936: « Quelquechose de plus fort que moi m’aobligé, pour la première fois dema vie, à me mettre à genoux.»Oui, nous avons la grâce deconnaître quelqu’un devant quis’agenouiller1.

Le témoignage des saints est àce sujet éloquent: saint Domi-nique se prosternait sans cesse,en venia (allongé de tout sonlong à plat ventre) en présence

du Saint-Sacrement. SœurMarie-Aimée de Jésus baisait lesol devant le Saint-Sacrement,disant qu’elle ne voulait plus serelever et rester dans cette hum-ble posture toute sa vie. Onpourrait y voir quelque chosed’excessif Il n’en est rien pour-tant. L’attitude extérieure traduitla dévotion intérieure. SaintPierre-Julien Eymard nous rap-pelle que le premier mouvementde l’adoration consiste justementà se prosterner à terre, le frontincliné. C’est une attitude quinous permet de proclamer sansmots la majesté infinie du Dieuqui se cache sous le voile del’Eucharistie.

2. L’adoration évangélisenotre intériorité

La première personne rencon-trée par la mission, c’est le mis-sionnaire lui-même. Celui-ci doitconsentir à se laisser évangéli-ser par le Christ, qu’il aura voca-tion à annoncer. La nouvelleévangélisation est une école desanctification personnelle, maisaussi de purification intérieure.

Le monde qui refuse Dieu, ou quine le reconnaît pas dans le visagede Jésus-Christ, souffre de nom-breuses maladies et connaîtbeaucoup de souffrances. L’évan-gélisation est l’annonce du salut

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 3

Page 4: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°924

apporté par le Christ et l’eucharis-tie, «source et sommet de la mis-sion », est le sacrement de laguérison et de la restauration. Pour les Pères de l’Église, l’eu-charistie était considérée commele médicament d’éternité. Elle estun remède. Jésus continue detoucher les malades avec soncorps eucharistique. Saint Tho-mas d’Aquin comprend l’eucha-ristie comme le pain de l’âme.

« Comme le pain soutient lecorps, l’eucharistie soutientl’âme. Comme le pain répare lecorps, l’eucharistie répare l’âme.Comme le pain accroît la vie ducorps, l’eucharistie accroît la viede l’âme. Comme le pain réjouitle corps, l’eucharistie réjouit lavie de l’âme, parfois même aussila vie du corps, comme il nousest donné de le voir »2

Quelles sont les maladies spiri-tuelles dont nous pouvons êtreatteints et qui trouvent dans l’eu-charistie un remède?

a. L’eucharistie vient nous libérerdu lien avec le mauvais, l’eucha-ristie met en fuite le démon. L’eu-charistie nous libère dessouillures du cœur (Isaïe 6 utilisel’image du tison ardent brandi parle séraphin) et des idolâtries.

«Adorer le Dieu de Jésus-Christ,qui s’est fait pain rompu paramour, est le remède le plus va-lable et radical contre les idolâ-tries d’hier et d’aujourd’hui.S’agenouiller devant l’eucharistieest une profession de liberté: celuiqui s’incline devant Jésus ne peutet ne doit se prosterner devantaucun pouvoir terrestre, aussi fortsoit-il. Nous les chrétiens, nousne nous agenouillons que devantDieu, devant le Très Saint Sacre-ment. » (Benoît XVI, Homéliepour la Fête-Dieu 2008).

b. L’eucharistie nous libère de laconcupiscence. Saint Thomasd’Aquin prend l’exemple deMarie. Comme Marie, quandnous recevons en nous le corpsdu Christ, nous recevons l’Esprit

de Jésus qui nous recouvre deson ombre. Cette ombre est ra-fraîchissante. C‘est l’ombre de lagrâce. C’est l’ombre de la béné-diction qui nous libère de toutesles formes de concupiscence quipeuvent nous habiter et nous dé-tournent de l’œuvre du Père.

c. L’eucharistie nous purifie del’orgueil, qui est au point de dé-part de toute maladie de l’âme.En effet, c’est par la faiblesse dela chair, manifestée à la crèche,exaltée sur la Croix et présentéedans l’hostie, que le Christ estvictorieux de l’orgueil du péché.L’adoration eucharistique fait ac-céder à cette kénose de Dieu quiest la clé de compréhension dumystère du salut et nous ouvre àl’intelligence de la foi pascale.

d. L’adoration de Jésus Eucha-ristie est une école de don desoi. Jésus s’y livre incondition-nellement, substantiellement,réellement et personnellement. Ilse met à notre merci. Il se jetteen pâture dans l’eucharistie.Cette livraison radicale nous li-bère de l’égoïsme du repli ou duretour sur soi qui va jusqu’à laservitude de soi et conduit à lamésestime des autres et de soi-même. Tant de personnes au-jourd’hui ont été privées del’amour initial et de la confiancenécessaire à la première étapede leur vie (familles décompo-sées ... ). Dans l’adoration eu-charistique, Jésus se fait présentà moi. « Quand tu ne me re-gardes pas, je t’appelle femme;mais dès que tu me regarderas,je t’appellerai Marie », dit saintAmbroise en mettant dans labouche de Jésus Ressuscité lespremières paroles adressées àMarie-Madeleine (Jn 20,13-16).En parlant de Jésus, Benoît XVIécrivait : « Sa façon d’être Dieuprovoque notre façon d’êtrehomme. » L’eucharistie nous in-vite en retour au don radical denous-mêmes. Elle nous libère del’indifférence et du retour sur soi.

e. L’eucharistie est une force cu-rative et thérapeutique face à

l’ignorance et à l’obscurcisse-ment du cœur. C’est lors de lafraction du pain que les disciplesd’Emmaüs reconnaissent leRessuscité. Alors, l’intelligencedes Écritures les fait entrer pro-fondément dans le projet deDieu (Lc 24, 45).

f. L’eucharistie guérit du décou-ragement. L’eucharistie, « paindes forts », fortifie le cœur del’homme (Psaume 104). L’eu-charistie nous aide à continuer laroute vers la terre promise. Faceà la crainte de la mort (« Quimange de ce pain ne mourra

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 4

Page 5: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°925

pas » et « Qui mange ma chair,je le ressusciterai au dernierjour»), l’eucharistie est le sacre-ment de la vie éternelle. L’Eu-charistie réalise la promesse duChrist Ressuscité, telle que Mat-thieu l’exprime à la fin de sonÉvangile: il demeurera avecnous tous les jours jusqu’à la findu monde (cf. Mt 28, 20). Quelleque soit notre lassitude, l’eucha-ristie témoigne que Dieu est tou-jours là!

g. L’eucharistie est source de fé-condité. L’adoration eucharis-tique guérit l’Église de la stérilité

spirituelle et missionnaire. Endonnant sa vie, le Christ nousdonne la Vie.

h. L’eucharistie réaffermit notrefidélité à Dieu. La nouvelle évan-gélisation, à l’école de l’adora-tion eucharistique, fait entrer lepeuple chrétien dans un cheminde rénovation baptismale, à par-tir d’une rencontre personnelle etvivante avec le Christ, présentdans le Saint-Sacrement.

« La contemplation de l’Eucha-ristie doit pousser tous les mem-bres de l’Église, en premier lieules prêtres, ministres de l’Eucha-ristie, à raviver leur engagementde fidélité. Pour les laïcs aussi,la spiritualité eucharistique doitconstituer le moteur intérieur detoute activité et aucune dichoto-mie n’est admissible entre la foiet la vie, dans leur mission d’ani-mation chrétienne du monde.»(Benoît XVI, Homélie du di-manche 23 octobre 2005, à l’oc-casion de la Journée mondialedes Missions)

i. Paradoxalement, le rationa-lisme a engendré le sentimenta-lisme. La raison est devenuecaptive du positivisme scienti-fique. Elle n’est plus sagesse devie. Elle laisse libre cours àl’émotionnel. La vie personnelleet sociale est désormais envahiepar le pathos, diffusé à fluxcontinu par les médias. Onéprouve alors beaucoup de malà accéder à Dieu par la raison.L’adoration eucharistique purifiedu subjectivisme. L’adorationchristianise notre intériorité en ladélivrant du sentimentalisme etdu narcissisme pour qu’elle serapporte au Christ. Elle objectivela présence du Christ dans leréalisme et l’actualité de sa Ré-demption. L’adoration du Saint-Sacrement constitue un actethéologal de foi, d’espérance etde charité, en la présence réellede Jésus qui délivre notre intelli-gence de l’émotionalité (il nes’agit pas de bannir les senti-ments, mais d’éviter de dépen-dre totalement d’eux).

L’adoration affirme la dimensionverticale de la foi.

j. Devant le Saint-Sacrement,l’adorateur pose un acte dedésir. «Mon âme a soif de toi,Seigneur» (Ps 142, 6), chante lepsalmiste. L’adoration est unecommunion de désir. Rester de-vant le Saint-Sacrement soulagel’adorateur de l’acédie, de la tor-peur, de la tristesse, en mainte-nant une vraie faim de Dieu, et« du pain de vie » que Dieunous offre en son Fils. L’adora-teur garde le cœur en éveil.

k. L’adoration fait entrer dans lapauvreté évangélique. Qu’est-ceque le chemin de l’authentiquesainteté? Face à la tentation dela réussite, de la performance etde l’exaltation jouisseuse de soi,l’adoration nous ramène à lapauvreté de notre condition hu-maine de créature et de pécheurqui, agenouillé, accueille hum-blement le salut de Dieu. L’ado-ration dément notre tentation dese prendre pour un surhommequi voudrait se passer de Dieu.

l. Le silence de la prière d’ado-ration nous libère du bavardage,de la tentation de toujours s’ex-poser médiatiquement et de« sedire », dans une connectivitépermanente (hégémonie du té-léphone portable et de l’ordina-teur). La plénitude de présenceréelle du Christ offerte dans l’eu-charistie nous exonère de touteautre parole.

Monseigneur Dominique Rey évêque de Féjus-Toulon

1 Léon Bloy écrivait: « Au fond, il n’est qu’une tristesse,celle de ne pas être un saint ». On pourrait ajouter: «Celle de ne pas adorer ».2 Saint Thomas d’Aquin utilise l’image de la guérisond’un enfant par Élisée par le « corps à corps » : « Éliséearriva à la maison; là était l’enfant, mort et couché surson propre lit. Il entra, ferma la porte sur eux deux etpria le Seigneur. Puis il monta sur le lit, s’étendit sur l’en-fant, mit sa bouche contre sa bouche, ses yeux contreses yeux, ses mains contre ses mains. Il se replia sur luiet la chair de l’enfant se réchauffa. Il se remit à marcherde long en large dans la maison, puis remonta et se re-plia sur lui, jusqu’à sept fois: alors l’enfant éternua et ou-vrit les yeux. » (2 R 4, 32- 35) De la même façon, lecorps eucharistique du Christ réhabilite notre proprecorps dans toutes ses facultés.

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 5

Page 6: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°926

Action et contemplation

BENOÎT XVI - AUDIENCE GÉNÉRALEMercredi 25 avril 2012

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, je voudrais m’arrê-ter pour réfléchir sur un pro-blème sérieux que la premièrecommunauté chrétienne de Jé-rusalem a dû affronter et résou-dre, comme nous le racontesaint Luc dans le sixième chapi-tre des Actes des apôtres, à pro-pos de la pastorale de la charitéenvers les personnes seules etayant besoin d’aide et d’assis-tance. La question n’est pas se-condaire pour l’Église et risquaità ce moment-là de créer des di-visions à l’intérieur de l’Église :le nombre des disciples, en effet,était en constante augmentation,mais les disciples de languegrecque commençaient à seplaindre des disciples de languehébraïque parce que leursveuves étaient négligées dans ladistribution quotidienne (cf.Ac 6,1). Face à cette urgence quiconcernait un aspect fondamen-tal dans la vie de la commu-nauté, c’est-à-dire la charitéenvers les plus faibles, pauvreset sans défense, et la justice, lesapôtres convoquent tout legroupe des disciples.

Dans ce moment d’urgence pas-torale, on est frappé par le dis-cernement démontré par lesapôtres. Ils se trouvent face àl’exigence primaire d’annoncerla Parole de Dieu selon le man-dat du Seigneur, mais — mêmesi c’est là l’exigence primaire del’Église — ils considèrent avec

tout autant de sérieux le devoirde la charité et de la justice,c’est-à-dire le devoir d’assisterles veuves, les pauvres, de ré-soudre avec amour les situa-tions de besoin où se trouventleurs frères et sœurs, pour ré-pondre au commandement deJésus : aimez-vous les uns lesautres comme moi je vous aiaimés (cf. Jn 15, 12.17). Lesdeux réalités qui doivent vivredans l’Église — l’annonce de laParole, le primat de Dieu, et la

charité concrète, la justice —,sont donc en train de créer desdifficultés et il faut trouver unesolution, pour que toutes deuxpuissent avoir leur place, leur re-lation nécessaire. La réflexiondes apôtres est très claire, ils di-sent, comme nous l’avons en-tendu : « Il n’est pas normal quenous délaissions la parole deDieu pour le service des repas.Cherchez plutôt, frères, septd’entre vous, qui soient deshommes estimés de tous, rem-

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 6

Page 7: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°92

plis d’Esprit Saint et de sagesse,et nous leur confierons cettetâche. Pour notre part, nous res-terons fidèles à la prière et au ser-vice de la Parole » (Ac 6, 2-4).

Deux choses apparaissent:d’abord, il existe à partir de cemoment-là dans l’Église un mi-nistère de la charité. L’Église nedoit pas seulement annoncer laParole, mais aussi réaliser la Pa-role, qui est charité et vérité. Et,deuxième point, ces hommesnon seulement doivent jouird’une bonne réputation, maisdoivent être des hommes rem-plis d’Esprit Saint et de sagesse,c’est-à-dire qu’ils ne peuvent passeulement être des organisa-teurs qui savent « faire », maisils doivent « faire » dans l’espritde la foi avec la lumière de Dieu,avec la sagesse dans le cœur, etdonc leur fonction aussi — bienque surtout pratique — est tou-tefois une fonction spirituelle. Lacharité et la justice ne sont passeulement des actions sociales,mais sont des actions spirituellesréalisées à la lumière de l’EspritSaint. Nous pouvons donc direque cette situation est affrontéeavec une grande responsabilitépar les apôtres, qui prennentcette décision : sept hommessont choisis ; les apôtres prientpour demander la force de l’Es-prit Saint ; puis ils leur imposentles mains afin qu’ils se consa-

crent de façon particulière àcette diaconie de la charité.Ainsi, dans la vie de l’Église,dans les premiers pas qu’elle ac-complit, se reflète, d’une cer-taine façon, ce qui était advenuau cours de la vie publique deJésus, dans la maison deMarthe et de Marie à Béthanie.Marthe était prise tout entièrepar le service de l’hospitalité àoffrir à Jésus et à ses disciples ;Marie, en revanche, se consacreà l’écoute de la Parole du Sei-gneur (cf. Lc 10, 38-42). Dansles deux cas, on n’oppose pasles moments de la prière et del’écoute de Dieu, et l’activité quo-tidienne, l’exercice de la charité.Le rappel de Jésus : « Marthe,Marthe, tu t’inquiètes et tut’agites pour bien des choses.Une seule est nécessaire. Marie

a choisi la meilleure part: elle nelui sera pas enlevée » (Lc 10,41-42), ainsi que la réflexion desapôtes : « Pour notre part, nousresterons fidèles à la prière et auservice de la Parole » (Ac 6, 4),montrent la priorité que nous de-vons accorder à Dieu. Je nevoudrais pas entrer maintenantdans l’interprétation de cet épi-sode Marthe-Marie. Quoi qu’il ensoit, on ne doit pas condamnerl’activité à l’égard du prochain,pour l’autre, mais il faut soulignerqu’elle doit aussi être imprégnéeintérieurement par l’esprit decontemplation. D’autre part,saint Augustin dit que cette réa-lité de Marie est une vision denotre situation au ciel, sur laterre nous ne pouvons donc ja-mais y parvenir complètement,mais un peu d’anticipation doitêtre présente dans toute notreactivité. La contemplation deDieu doit aussi être présente.Nous ne devons pas nous per-dre dans l’activisme pur, maisnous laisser toujours aussi pé-nétrer dans notre activité par lalumière de la Parole de Dieu etainsi apprendre la véritable cha-rité, le véritable service pour l’au-tre, qui n’a pas besoin de tant dechoses — il a assurément be-soin des choses nécessaires —mais il a surtout besoin de l’af-

7

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 7

Page 8: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°92

fection de notre cœur, de la lu-mière de Dieu.

Saint Ambroise, en commentantl’épisode de Marthe et Marie,exhorte ainsi ses fidèles, et nousaussi : « Cherchons à avoir nousaussi ce qui ne peut pas nousêtre ôté, en prêtant à la paroledu Seigneur une attention dili-gente, qui ne soit pas distraite : ilarrive aussi aux semences de laparole céleste d’être emportéesau loin, si elles sont semées lelong de la route. Que le désir desavoir te stimule toi aussi,comme Marie : telle est l’œuvrela plus grande, la plus parfaite ».Et il ajoute que même « le soindu ministère ne doit pas distrairede la connaissance de la parolecéleste », de la prière (ExpositioEvangelii secundum Lucam, VII,85 : pl 15, 1720). Les saints ontdonc expérimenté une profondeunité de vie entre la prière etl’action, entre l’amour total pourDieu et l’amour pour leurs frères.Saint Bernard, qui est un modèled’harmonie entre contemplationet activité, dans le livre De consi-deratione, adressé au Pape In-nocent ii pour lui offrir quelques

réflexions à propos de son mi-nistère, insiste précisément surl’importance du recueillement in-térieur, de la prière pour se dé-fendre des dangers d’uneactivité excessive, quelle quesoit la condition dans laquelle onse trouve et la tâche que l’on ac-complit. Saint Bernard affirmeque les occupations trop nom-breuses, une vie frénétique, fi-nissent souvent par endurcir lecœur et faire souffrir l’esprit(cf. ii, 3).

C’est un rappel précieux pournous aujourd’hui, habitués à toutévaluer selon le critère de la pro-ductivité et de l’efficacité. Lepassage des Actes des apô-tres nous rappelle l’importancedu travail — un véritable minis-tère est sans aucun doute créé—, de l’engagement dans les ac-tivités quotidiennes qui doiventêtre accomplies avec responsa-bilité et dévouement, mais éga-lement de notre besoin de Dieu,de sa direction, de sa lumière quinous donnent force et espé-rance. Sans la prière quoti-dienne vécue avec fidélité, notreaction devient vide, perd son

âme profonde, se réduit à unsimple activisme qui, à la fin,nous laisse insatisfaits. Il existeune belle invocation de la tradi-tion chrétienne qu’il faut réciteravant toute activité, qui dit : « Ins-pire nos actions, Seigneur, et ac-compagne-les par tonassistance, pour que chacunede nos paroles et de nos actionspossède toujours en toi sondébut et en toi son accomplisse-ment ». Chaque pas de notrevie, chaque action, égalementde l’Eglise, doit être faite devantDieu, à la lumière de sa Parole.

Lorsque la prière est alimentéepar la Parole de Dieu, nous pou-vons voir la réalité avec un re-gard neuf, avec les yeux de la foiet le Seigneur, qui parle à l’espritet au cœur, donne une nouvellelumière au chemin à tout mo-ment et dans toutes les situa-tions. Nous croyons dans laforce de la Parole de Dieu et dela prière. La difficulté que vivaitl’Église face au problème du ser-vice aux pauvres, à la questionde la charité, est surmontéedans la prière, à la lumière deDieu, de l’Esprit Saint. Les apô-

8

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 8

Page 9: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°929

tres ne se limitent pas à ratifierle choix d’Étienne et des autreshommes, mais « après avoirprié, ils leur imposèrent lesmains » (Ac 6, 6). L’évangélisterappellera à nouveau ces gestesà l’occasion de l’élection de Paulet Barnabé, quand nous lisons :« après avoir jeûné et prié, ilsleur imposèrent les mains et leslaissèrent à leur mission »(Ac 13, 3). Il confirme à nouveauque le service concret de la cha-rité est un service spirituel. Lesdeux réalités doivent aller depair.

Avec le geste de l’imposition desmains, les apôtres confèrent unministère particulier à septhommes, afin que leur soit don-née la grâce correspondante.L’accent placé sur la prière — « a-près avoir prié », disent-ils — estimportant car il souligne précisé-ment la dimension spirituelle dugeste ; il ne s’agit pas simple-ment de conférer une chargecomme c’est le cas dans une or-ganisation sociale, mais il s’agitd’un événement ecclésial dans

lequel l’Esprit Saint s’appropriesept hommes choisis parl’Église, en les consacrant dansla Vérité qui est Jésus Christ : Ilest le protagoniste silencieux,présent dans l’imposition desmains, afin que les élus soienttransformés par sa puissance etsanctifiés pour affronter les défispratiques, les défis pastoraux.L’accent sur la prière nous rap-pelle en outre que ce n’est quedu rapport intime avec Dieu cul-tivé chaque jour que naît la ré-ponse au choix du Seigneur etqu’est confié chaque ministèredans l’Église.

Chers frères et sœurs, le pro-blème pastoral qui a conduit lesapôtres à choisir et à imposer lesmains sur sept hommes chargésdu service de la charité, pour seconsacrer eux-mêmes à laprière et à l’annonce de la Pa-role, nous indique également leprimat de la prière et de la Pa-role de Dieu qui toutefois, pro-duit ensuite l’action pastorale.Pour les pasteurs, il s’agit de laforme de service première et

plus précieuse à l’égard du trou-peau qui leur est confié. Si lespoumons de la prière et de laParole de Dieu n’alimentent pasle souffle de notre vie spirituelle,nous risquons de suffoquer aumilieu des mille choses dechaque jour: la prière est le souf-fle de l’âme et de la vie. Et il y aun autre rappel précieux que jevoudrais souligner : dans le rap-port avec Dieu, dans l’écoute desa Parole, dans le dialogue avecDieu, même lorsque nous noustrouvons dans le silence d’uneéglise ou de notre chambre,nous sommes unis au Seigneuret à de nombreux frères etsœurs dans la foi comme un en-semble d’instruments qui, mêmedans leur individualité, élèvent àDieu une unique grande sym-phonie d’intercession, d’actionde grâce et de louange.

Merci.

Pape Benoît XVI

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 9

Page 10: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°921Brasier Eucharistique Fevrier 2013 N° 7512

Abonnement et bon de commandeJe m’abonne ou me réabonne au “Brasier Eucharistique”:

10 numéros (un an) = 15 € Hors de France 10 numeros = 20 €20 numéros (2 ans) = 30 € Hors de France 20 numeros = 40 €

Je commande : ....................€Je fais un DON de soutien : ....................€J’abonne un(e) ami(e) : ....................€

TOTAL : ....................€

Missionnaires de la Sainte EucharistieB.P. 540, 83470 St Maximin la Ste Baume tel : 06 71 70 71 67

www.adoperp.fr ; [email protected]

Ref. Quantité Prix unit. Total

Participation frais de port : 5 €PRIX COMMANDE :

Brasier EucharistiqueDirecteur de la Publication et Rédacteur en chef : Florian Racine Rédacteurs: Sean Davidson, Soeur Beata Véronique, Mise en page: B.Bro Routage : AIR impression, La Garde Commission paritaire : 0318 G 87770 Imprimerie: Online printers Le magazine est édité pa r: « Les Missionnaires de la Sainte Eucharistie » B.P. 540, 83470 St Maximin la Ste Baume

Tél 06 71 70 71 67.Email: [email protected] Site : www.adoperp.fr

Ref L1: Venez à Moi auSaint-Sacrement

Un recueil de 10 heures saintes pour vous conduire plus près de Jésus au Saint-Sacrement et vous faire grandir dans son Amour.

Prix : 16 €

Ref L2: Aimer Jésus avec le Coeur de Marie

Méditations du Rosaire utilisées par Mère Teresa de Calcutta.

Suivez Marie dans les 15 mystères du Rosaire en la laissant vous conduire dans une adoration de sonFils au Saint-Sacrement. Illustration Fra Angelico

Prix : 10 €

Ref L5: Adorer en Esprit et en Vérité

(St Eymard)Adorer le Père par Jésus dans L’Eucharistie.Conseils spirituels, méthode d’adoration...Réimpression de la XVème édition du tome I: “La Présence Réelle” de la “Divine Eucharistie”.

Prix : 17 €

Nom, Prénom : ...............................................................Adresse :...............................................................................................................................................................C.P. Ville : ......................................................................E-mail :............................................................................

Tous les paiements sont à effectuer par chèque en faveur des ‘MSE’.Pour des commandes importantes ou toutes questions, appelez-nous : Tel : 06 71 70 71 67.

Envoyer à Missionnaires de la Sainte Eucharistie, B.P.540, 83470 St Maximin la Ste Baume.

Image: Ref : imNDSSNotre Dame du Très-Saint-Sacrement

Très belle prière du P. Eymard à Notre Dame du Très-Saint-Sacrement nous invitant à souvent aller voir son Fils au Saint-Sacrement.Taille : 7,5 x 10,5

Prix : 0,30 € ; les 10 pour 2 €

Coffret 9 DVD

9 enseignements sur l’Adoration Eucharistique (EWTN)- qu’est-ce que l’adoration,Pourquoi, comment, saints, mission...

(P. Florian Racine)40€

CD 10 Les cinq grâces de l’Adoration (P. Florian Racine) 5 €CD 11 Jeunes et Eucharistie (P. Florian Racine) 5 €CD 12 Adorer Jésus avec Marie (P. Florian Racine) 5 €CD 13 Adorer avec st Pierre-Julien Eymard (P. Florian Racine) 5 €CD 14 Adorer dans le désert (P. Florian Racine) 5 €CD 15 Questions brûlantes sur l’Adoration (P. Florian Racine) 5 €CD 20 Chants pour l’adorer (Brigitte Bro) 5 €

Adoratio2014

CD mp3

CD mp3Ensemble de toutes les conférences

et témoignages du congrès adoratio2014Prix : 15€

Nouveau Pin’sPrix : 5€

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 10

Page 11: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°92

Méditation du Rosaire Cinquième mystère lumineux : L’institution de l’Eucharistie

Jésus nous aime tellement, qu’il ne veut pas nousquitter : il demeure avec nous jour et nuit au Saint-Sacrement. Saint Jean Paul II, dans sa lettre apos-tolique, explicite toute la profondeur de cetestament d’amour : « C’est un mystère de lumièreque l’institution de l’Eucharistie dans laquelle leChrist se fait nourriture par son Corps et par sonSang sous les signes du pain et du vin, donnant“jusqu’au bout” le témoignage de son amour pourl’humanité (Jn 13,1), pour le salut de laquelle ils’offrira en sacrifice ». La plus grande preuved’amour consiste à donner sa vie pour sesamis. Beaucoup de martyrs, encore au-jourd’hui, offrent leur vie par amourpour Jésus.

En récitant le chapelet, pri-ons la Vierge Marie, la femmeeucharistique par excel-lence, de nous apprendreà vivre au diapason du Cœurdu Christ pour nous offrircomme lui par amour. Dansce sens, le prêtre à lamesse, se préparant à ac-cueillir sur l’autel le vrai corpsné de la Vierge Marie, prieainsi : Nous voulons nommer enpremier lieu la bienheureuseMarie toujours Vierge, Mère denotre Dieu et Seigneur, Jésus-Christ. Marie nous aide à vivre ce beausacrement, car il existe entre elle et l’Eucharistieune relation très profonde, comme deux cœurs quibattent à l’unisson.

Le mystère de l’Eucharistie nous sanctifie peu àpeu. C’est un chemin d’humilité qu’a vécu Jésus.Il nous invite à le suivre : « Mettez-vous à monécole, car je suis doux et humble de cœur, et voustrouverez soulagement pour vos âmes »(Mt 11,29). En adorant et en contemplant le SacréCœur de Jésus, nous apprenons à nous décen-

trer de nous-mêmes, et à nous tourner d’abordvers lui. C’est un chemin difficile. Mais saint PierreJulien Eymard nous rappelle : « que son anéan-tissement est la plus grande preuve de son amour,et qu’il doit être aussi la preuve du nôtre ; qu’il fautdescendre jusqu’à Notre Seigneur qui s’est mis aurang des derniers êtres de la création ». Et cetamour est concret : « Mes enfants, nous devonsaimer, non pas avec des paroles et des discours,mais par des actes et en vérité » (1 Jn 3, 18). Noussommes invités à notre tour, à laver les pieds

de nos frères comme Jésus l’a fait à ses dis-ciples, en nous mettant à leur service, à

leur disposition, en les aimantcomme Jésus nous aime. L’hu-

milité consiste àreconnaître que sansDieu, nous ne sommes rien.

Marie, médiatrice de toutegrâce, nous aide à de-meurer dans l’humilité de lapetite créature, pour l’avoirvécu : elle est immaculée etpourtant, elle s’est mise au

rang de la plus petite créa-ture. Sa prière même manifeste

son humilité : « Le Seigneur s’estpenché sur son humble servante,

désormais tous les âges me diront bi-enheureuse. Le Puissant fit pour moi des

merveilles ; Saint est son nom ! ([) Il renverseles puissants de leurs trônes, il élève les humbles »(Lc 1, 48-52).

Reprenons avec elle cette belle prière du Magnifi-cat, pour rendre grâce du don del’Eucharistie qui fait l’Eglise. Que nous sachionstoujours nous émerveiller devant untel mystère !

Sr Beata Véronique

Bouquet de prières : nous confions à votre prière :

8-9 novembre : Piqûre de rappel à Solliès-Pont (83). Conférence le lundi 17 novembre15-16-17 novembre : Piqûre de rappel à St Barnabé à Marseille (13)22-23-24 novembre : Piqûre de rappel à Nantes (44)

Prions pour la paix dans le monde, afin que la liberté religieuse soit respectée et que chacun puisse vivre librement dans son pays.

Prions pour que toutes nos activités pastorales soient d’abord enracinées dans la prière et la contemplation, afin qu’elles portent beaucoup de fruits.

11

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 11

Page 12: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°9212

Le pape et la nouvelle évangélisation !Discours du Pape François

pour la promotion de la Nouvelle Evangélisation Vendredi 19 septembre 2014

Chers frères et sœurs,

Vous travaillez dans la pastoraledans diverses Églises dumonde, et vous vous êtes réunispour réfléchir ensemble sur leprojet pastoral d’Evangelii gau-dium. En effet, j’ai moi-mêmeécrit que ce document revêt une« signification programmatiqueet des conséquences impor-tantes » (n. 25). Et il ne pourraitpas en être autrement lorsqu’ils’agit de la mission principale del’Église, c’est-à-dire évangéliser !Il y a toutefois des moments oùcette mission devient plus ur-gente et où notre responsabilitéa besoin d’être ravivée.

Il me vient avant tout à l’esprit lesparoles de l’Évangile de Matthieuoù il est dit que Jésus, « à la vuedes foules [...] en eut pitié, car cesgens étaient las et prostréscomme des brebis qui n’ont pasde berger » (9, 36). Combien depersonnes, dans les nombreusespériphéries existentielles de notretemps, sont « lasses et prostrées» et attendent l’Église, nous at-tendent ! Comment pouvons-nous les atteindre ? Commentpartager avec elles l’expériencede la foi, l’amour de Dieu, la ren-contre avec Jésus ? Telle est laresponsabilité de nos commu-nauté et de notre pastorale.

Le Pape n’a pas le devoir de « pré-senter une analyse détaillée etcomplète de la réalité contem-poraine » (Evangelii gaudium, n.51), mais il invite toute l’Église à

saisir les signes des temps quele Seigneur nous offre sanscesse. Combien de signes sontprésents dans nos communau-tés et face à combien de possi-bilités le Seigneur nous place-t-ilpour reconnaître sa présencedans le monde d’aujourd’hui !

Parmi les réalités négatives, quicomme toujours font plus debruit, nous voyons égalementtant de signes qui insufflent l’es-pérance et donnent courage.Ces signes, comme le dit Gau-dium et spes, doivent être relusà la lumière de l’Évangile (cf. nn.4 et 44) : c’est le « moment fa-vorable » (cf. 2 Co 6, 2), c’est lemoment de l’engagementconcret, c’est le contexte danslequel nous sommes appelés àœuvrer pour faire croître leroyaume de Dieu (cf. Jn 4, 35-36). Combien de pauvreté et desolitude voyons-nous malheu-reusement dans le monde d’au-jourd’hui ! Combien de per-sonnes vivent dans une grandesouffrance et demandent àl’Église d’être un signe de laproximité, de la bonté, de la so-lidarité et de la miséricorde duSeigneur. Cela est un devoir quirevient de façon particulière àceux qui ont la responsabilité dela pastorale: à l’évêque dans sondiocèse, au curé dans sa pa-roisse, aux diacres dans le ser-vice à la charité, aux catéchisteshommes et femmes dans leurministère de transmettre la foi...En somme, ceux qui sont enga-gés dans les divers milieux de la

pastorale sont appelés à recon-naître et à lire ces signes destemps pour apporter une ré-ponse sage et généreuse. Faceà toutes ces exigences pasto-rales, face à de nombreuses re-quêtes d’hommes et de femmes,nous courons le risque d’avoirpeur et de nous replier sur nous-mêmes dans une attitude decrainte et de défense. Et de lànaît la tentation de la suffisanceet du cléricalisme, de codifier lafoi dans des règles et instruc-tions, comme le faisaient lesscribes, les pharisiens et lesdocteurs de la loi de l’époque deJésus. Tout sera clair, tout seraordonné, mais le peuple croyanten recherche continuera d’avoirfaim et soif de Dieu. J’ai égale-ment dit parfois que l’Église mesemble un hôpital de campagne: beaucoup de blessés qui exi-gent notre proximité, qui nousdemandent ce que l’on deman-dait à Jésus : proximité, ap-proche. Et en ayant cetteattitude des scribes, des doc-teurs de la loi et des pharisiens,nous ne donnerons jamais un té-moignage de proximité.

Il y a un deuxième mot qui mefait réfléchir. Lorsque Jésus rap-porte le récit du propriétaired’une vigne qui, ayant besoind’ouvriers, sortit de chez lui à di-verses heures du jour pour em-baucher des ouvriers dans savigne (cf. Mt 20, 1-16). Il n’estpas sorti une fois seulement.Dans la parabole, Jésus dit qu’ilest sorti au moins cinq fois : à

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 12

Page 13: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°9213

l’aube, à neuf heures, à midi, àtrois heures et à cinq heures del’après-midi — il est encoretemps qu’il vienne nous voir ! Il yavait tant besoin de personnesdans la vigne et cet homme apassé presque tout son temps àaller dans les rues et sur lesplaces pour chercher des ou-vriers. Pensez à ceux de la der-nière heure : personne ne lesavait appelés ; qui sait commentils pouvaient se sentir car à la finde la journée, ils n’auraient rienramené à la maison pour donnerà manger à leurs enfants. Voilà,ceux qui sont responsables de lapastorale peuvent trouver un belexemple dans cette parabole.Sortir à diverses heures du jourpour aller à la rencontre de ceuxqui sont à la recherche du Sei-gneur. Atteindre les plus faibleset les plus vulnérables pour leurapporter le soutien de se sentirutiles dans la vigne du Seigneur,ne serait-ce que pour une heure.

Un autre aspect: ne suivons pas,s’il vous plaît, la voix des sirènesqui appellent à faire de la pasto-rale une série convulsive d’initia-tives, sans réussir à saisirl’essentiel de l’engagement del’évangélisation. Il semble par-fois que nous sommes davan-tage préoccupés de multiplier les

activités plutôt que d’être atten-tifs aux personnes et à leur ren-contre avec Dieu. Une pastoralequi n’a pas cette attention de-vient peu à peu stérile. N’ou-blions pas de faire comme Jésusavec ses disciples : après qu’ilsétaient allés dans les villagespour apporter l’annonce del’Évangile, ils revinrent satisfaitsde leurs succès ; mais Jésus lesprend à part, dans un lieu soli-taire pour passer un peu detemps avec eux (cf. Mc 6, 31).Une pastorale sans prière etcontemplation ne pourra jamaisatteindre le cœur des personnes.Elle s’arrêtera à la surface sanspermettre que la semence de laParole de Dieu puisse s’enraci-ner, germer, croître et porter dufruit (cf. Mt 13, 1-23).

Je sais que vous travaillez tousbeaucoup, et c’est pourquoi jeveux vous laisser un dernier motimportant: patience. Patience etpersévérance. Le Verbe de Dieuest entré « avec patience » aumoment de l’Incarnation et ainsi,jusqu’à la mort sur la Croix. Pa-tience et persévérance. Nousn’avons pas de « baguette ma-gique » pour tout, mais nouspossédons la confiance dans leSeigneur qui ne nous aban-donne jamais. Dans les difficul-

tés comme dans les déceptionsqui sont souvent présentes dansnotre travail pastoral, nousavons besoin de ne jamais man-quer de confiance dans le Sei-gneur et dans la prière qui lasoutient. N’oublions jamais, quoiqu’il en soit, que l’aide nous estdonnée, en premier lieu, préci-sément par ceux que nous ap-prochons et que noussoutenons. Faisons le bien, maissans attendre de récompense.Semons et apportons notre té-moignage. Le témoignage est ledébut d’une évangélisation quitouche le cœur et le transforme.Les paroles sans témoignage neportent à rien, elles ne servent àrien ! Le témoignage est ce quiporte et qui donne sa valeur à laparole.

Merci pour votre engagement !Je vous bénis et s’il vous plaît,n’oubliez pas de prier pour moi,parce que je dois beaucoup par-ler et il faut que je donne aussiun peu de témoignage chrétien !Merci.

Prions la Vierge, la Mère del’évangélisation : Je vous salueMarie...

Pape François

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 13

Page 14: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°92

L’adoration perpétuelle à Chalon sur Saône (depuis 2004)

TEMOIGNAGE DE FRANCIS

Il est difficile de partager un mo-ment d’intimité. Il est plus facileà vivre qu’à témoigner. Maproximité à l’adoration a débutélors de déplacements profes-sionnels qui me donnaient l’oc-casion de rentrer dans deséglises rurales (lorsqu’ellesétaient ouvertes) et d’être attirépar cette lumière rouge pré-sence du Christ et je ressentaisune souffrance à la solitude duChrist dans son Eucharistiesouvent sans aucune visite pourvenir le rencontrer.

Lorsque j’ai découvert l’adora-tion, ce fut une révélation. Ima-giner l’inimaginable que Dieuest présent là devant moi. LeCréateur de toute chosem’écoute et m’attend pour medonner son Amour. C’est àl’adoration que j’ai reçu ce donmerveilleux reçu aussi parfois àl’Eucharistie qui vous sub-merge, vous emplit entière-ment, vous comble et que

j’explique comme l’amour deDieu. Comme toute rencontrechacune est différente plus enfonction de moi que du Sei-gneur.

J’aime commencer par lalouange, et il y a mille raisonsde louer Dieu pour sa création,pour sa présence dans ma vie,dans mes rencontres, mes rela-tions avec les autres[ Com-ment ne pas le louer pour cedon de vie pour moi, pour mafamille, pour mes frères, pourmon église[

C’est rendre grâce pour la pré-sence de Dieu dans ma vie etrelire son action dans ma vieces dernières heures. Il est im-portant de voir avec son Espritcombien il est présent et il agit.C’est relire ma semaine, confiermes soucis, mes joies comme àun ami ou un père.C’est parfois dans ma pauvretém’abandonner à sa présence,me laisser aimer, me laisserconsoler, écouter ses paroles

de guérison.C’est aussi avoir la joie den’être pas seul et partager uneunion de prière avec les frèreset les sœurs présentes. Se ré-jouir de leur présence.C‘est aussi parfois lire un textede l’écriture, méditer sa parole,c’est souvent la façon dont Dieume parle.C’est aussi le jeudi soir vivre sapassion à Gethsémani, méditersur ce don unique de Dieu quisacrifia son fils unique.C‘est aussi un cœur à cœuramoureux, les yeux fixés surJésus avec amour et douceurpour pouvoir l’accueillir car aveclui je suis sûr d’être sur le che-min de vie.C’est ouvrir mon cœur toutgrand pour qu’il puisse occupertoute la place.Dieu donne tant, apaise nos co-lères, console, relève, donne sapaix, son amour, guide noschoix.Pour pouvoir assurer fidèlementmon engagement dans uneheure d’adoration il a fallu trou-

14

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 14

Page 15: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°9215

ver une heure qui ne risque pasd’être perturbée par mes activi-tés professionnelle et conformeà ma physiologie.C’est aussi une attitude, une po-sition propre au respect, à laprière propre à chacun, pourmoi c’est à genoux.

J’ai conscience d’être un enfantgâté, libre de pouvoir vivre mafoi en toute liberté, de bénéficierde cette présence permanente,dans une chapelle tellementpropice à cette proximité avec leSeigneur grâce à un chauffagel’hiver, avec lumière modulable,toutes les conditions pour êtresi bien devant Jésus.Alors je vais maintenant retrou-ver le Seigneur, avec entrain,heureux de retrouver ce havrede paix et de douceur.Je vais à la source de la Lu-mière et de l’Amour, car je saisque je ne peux redonner que ceque j’ai reçu. Il est parfois diffi-cile de se sentir utile dans la viede l’église. Là je sais que maprésence est vivifiante et parfoisirremplaçable comme pour cha-cun d’entre vous dans cettechaîne de prière où noussommes solidaires.

Depuis deux ans j’ai découvertl’adoration de nuit. C’est selever à 3 h pour le Seigneur,faire 15 km et le long du trajetêtre conscient de la vie de ceuxqui travaillent pour nous la nuit.C’est l’enthousiasme de com-mencer sa journée avec Jésus.

C’est aussi connaître le silenceparfois interrompu par le chantdes oiseaux (adorateurs inlas-sables), c’est parfois être sur-pris de ma louange spontanéecommuniquée par l’Esprit.C’est découvrir que Jésus nousattend, lui le fidèle, l’Amour par-fait, inconditionnel il est là. Alorsj’oublie tout de ma vie, mes

pauvretés, mes lâchetés, mesreniements et je suis là devantcelui qui est tout et qui peut tout.Dans ce bonheur subtil, si sim-ple et si complet comme un en-fant sur les genoux de son pèrel’écoutant nous parler, ou unbébé blotti dans les bras de samaman.C’est se réjouir de la présencede telle ou telle personne mêmesi on ne la connait pas. C’estaussi la joie de prier en silenceavec mes frères dans une réellecommunion de cœur.C’est enfin parfois la séche-resse, l’ennui, mais il est si im-portant de savoir rester présentfidèle pour lui Jésus, qui n’estjamais dans la même indiffé-rence que moi. Il m’écoute, ilm’encourage, il fait tout pourque je me tourne vers lui avecun cœur aimant car il m’Aime.

TEMOIGNAGE anonyme

Un vendredi matin, alors que jepriais le Seigneur, les parolessuivantes me sont venues à lapensée : « confie-toi en l’Eternelet Il agira » (Psaumes 37).Par son Esprit de lumière, leSeigneur a alors commencé àme faire comprendre cela : « jeconnais tes besoins, les sujetsqui sont sur ton cœur, tespréoccupations pour ..., maisconfie-toi en moi et dépose les,décharge-toi sur moi de toutcela, puis entre dans ma pré-sence. Fais de moi le centre,c’est ce dont tu as réellementbesoin. Car bien que tu sois àgenoux et prie, ce gros sac desoucis t’empêche de me voir telque je suis, il te cache ma face». De là, j’ai eu l’image d’ungros sac (de prières, de préoc-cupations, de plaintes, d’é-preuves, de demandes, de far-

deaux, d’intercessions, etc...)placé entre Dieu et moi, parmes propres soins ! Je comprisque Dieu m’appelait à concen-trer mes pensées sur Lui, à fairede Lui LE CENTRE ..., à être àson écoute!

J’ai pu réaliser qu’Il est celui quiest assis sur le Trône et qui faitde la terre son marchepied, qu’Ilest celui qui tient toutes chosesdans Ses mains, même Seséglises, qu’Il est celui qui, seul,Sauve, Libère, Guérit et nousBénit.A partir du moment où je mesuis déchargé et concentré surLui de tout mon cœur, de toutemon âme et de toute ma force,j’ai commencé à vivre un autremoment avec Lui, un bon mo-ment, combien agréable et ra-fraîchissant...

TEMOIGNAGE D’ANNE

En vivant l’adoration de façonplus responsable, le Seigneur adonné au-delà de ce que j’ima-ginais. J’ai pu approfondir mondésir de la présence du Sei-gneur dans toutes les zones dema vie. J’ai découvert la néces-sité de la fidélité et de la persé-vérance, et ce particulièrementdans le combat de la prière.Par la fréquence de l’expositionau Saint Sacrement, je m’émer-veille face au mystère de ceDieu qui nous aime tant et quinous dépasse complètement.Et cela dans l’abandon : C’est leSeigneur qui mène, à nous lestribulations, à Lui la victoire !

Plus concrètement, le Seigneurm’a permis d’aller vers les au-tres, alors que ma tendance na-turelle est à la timidité. Il m’apermis d’entreprendre et d’oser

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 15

Page 16: L’Amour, centre de la vie - adoperp.fr · tie, «source et sommet de la mis - sion », est le sacrement de la guérison et de la restauration. Pour les Pères de l‘Église, l‘eu

Brasier Eucharistique Novembre 2014 N°9216

proposer, alors que je n’ai pasde qualités particulières pourmener des groupes. Il m’a per-mis d’exercer ma patience faceaux difficultés, ce qui est assezcocasse, vu mon impatiencefondamentale face à tout ce queje ne maîtrise pas !En m’engageant dans ce ser-vice, j’ai pu observer de nom-breuses fois, les bontés duSeigneur envers de nom-breuses personnes et j’ai vérifiéle bien fondé de cet adage : « leBien ne fait pas de bruit ! » Celam’a relancé dans la louange denotre Dieu qui touche les cœursmais jamais comme on l’attend !

Quelques exemples parmi tantd’autres :- Merveille pour Danielle,sourde et psychiquement fra-gile, qui me dit que lorsque elleest agitée, elle va à l’adorationet que « Jésus la calme ! »- Merveille pour toutes ces per-sonnes, passantes à l’adorationet qui confient à notre prièreleurs fardeaux : Alberto, l’espa-gnol qui cherche du travail, uneveuve qui pleure son mari[ettant d’autres !- Merveille pour tous ces fidèlesadorateurs, qui sans bruit, jouraprès jour, répondent toujoursprésents pour l’adoration : 12petits noms pour assurer cetteannée, les nuits mensuellesd’adoration !!... Mais quel levierimmense dans le cœur de Dieu !- Merveille pour la famille Ma-riotte qui nous permet d’accom-pagner Alice par la prière etl’affection, dans le combat de lamaladie !

J’ai découvert combien ce ser-vice de l’adoration montre quel’Eucharistie doit être au cœurde la paroisse : j’ai lu quelquepart « toutes les paroisses bril-lent éternellement, car danstoutes les paroisses, il y a le

Corps de Jésus Christ ». Sansla paroisse, pas d’Eucharistie etinversement ce qui constitue laparoisse, c’est l’Eucharistie !L’adoration se situe dans lesfondements d’une paroisse ettout doit être tenté pour quecela devienne ainsi !Autre bienfait : la prière d’inter-cession qui va bien au-delà duseuil de la paroisse et fait pren-dre conscience combien pournotre salut, nous dépendons lesuns des autres devant Dieu ! Sinous prétendons imiter Dieu,nous ne pouvons aimer sansnous soucier des autres !Dernier bienfait : la grâce d’uneévangélisation bien orientée :En plongeant toutes nos actionset nos désirs dans le cœur deDieu, en lui donnant la premièreplace, en nous appliquant ànous laisser faire par Lui, « ànous laisser manger par Lui »,nous augmentons nos chancesde donner Dieu aux autres etnon plus seulement nos pau-vres dons très limités !Voilà tout ce que j’avais dans lecœur : merci à chacun d’entrevous ; vous avez été des lu-mières sur ma route !

TEMOIGNAGE DE SOPHIE

Après sept ans de bons etloyaux services, Sophie passela main pour sa responsabilitédu matin et témoigne

Ce que je peux dire des fruitsde mon heure d’adoration : Le Seigneur m’ancre dans unefidélité et me montre qu’il portemes soucis. Il m’en libère tantque faire se peut, pour que jesois plus toute à lui et aux au-tres. Même si le temps de prièrequotidien est encore difficile àtenir régulièrement, j’en ressens

plus le besoin vital et l’envied’être là pour consoler et aimerson cœur, de façon un peu plusgratuite.

Les fruits de ma responsabilité : L’humilité et la conscience dema petitesse. Pardon pour tousmes manquements. La joied’essayer de « mettre en place» cette chaine de veille avecJésus, pour le consoler de l’en-dormissement des apôtres....même si !! La joie d’être édifiée par la foi etla fidélité de certains adora-teurs. Une action de grâce pourla patience de Dieu devant mespiétinements, balbutiements,oublis.... Une action de grâcepour vouloir avoir besoin de moi! Une action de grâce pour sonAmour et les merveilles qu’Il faitde mon quotidien avec le peuque j’apporte.

TEMOIGNAGE D’EMMANUEL

Je viens souvent de préférencede nuit à l’adoration. Le silenceet la solitude m’aident à écou-ter. Je me laisse aimer parJésus, être dans ses bras misé-ricordieux ou être là pour Lui,tout simplement. Je rends grâceau Père par Jésus Christ del’Amour qu’il porte à chacun, detout ce qu’il a fait de beau pournous sur terre, de ce qui nousentoure jusque dans les étoiles.Ce n’est pas toujours facile, ilm’arrive que mes penséess’égarent alors je les Lui confiepour qu’il les mette dans sonCœur brulant d’Amour. Sa fidé-lité et sa bonté sont de toujours.Je prie l’Esprit Saint de venirembraser nos cœurs.

92:Mise en page 1 14/10/2014 18:07 Page 16