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L’ANCRAGE DES PANNEAUX DE FAÇADE ET BALCONS GROUPEMENT DES FABRICANTS D’ÉLÉMENTS EN BÉTON ARCHITECTONIQUE

L’ANCRAGE DES PANNEAUX DE FAÇADE ET BALCONS · haut du panneau de façade à un rail prévu dans ce dernier et contre la façade au moyen d’un ancrage chimique ou d’un assem-blage

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L’ANCRAGE DES

PANNEAUX DE FAÇADE ET BALCONS

G R O U P E M E N T D E S F A B R I C A N T S D ’ É L É M E N T S E N B É T O N A R C H I T E C T O N I Q U E

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La grande variété des applications architecturales et la haute qualité des élé-

ments en béton architectonique préfabriqué valent à ces derniers une utilisa-

tion toujours croissante. La mise en place de balcons, auvents et panneaux de

façade toujours plus grands, plus colorés, plus lourds et des formes plus com-

plexes exige dès lors un travail de précision. Toutes ces évolutions ont aussi

une infl uence sur le développement des éléments d’ancrage, points de liaison

entre l’élément et la structure portante de l’ouvrage.

PRÉFACE

Les concepteurs, fabricants et utilisateurs se doivent de consa-

crer beaucoup d’attention à l’ancrage des éléments en béton.

Un mauvais choix ou concept peut avoir des conséquences dé-

sastreuses, voire mortelles. Le prescripteur dispose d’un large

choix de systèmes, offrant à chaque fois une solution à une si-

tuation précise.

L’ancrage des éléments en béton préfabriqué doit être pris en

considération dès la phase de conception. Il sera dès lors pos-

sible d’intégrer la meilleure solution (et donc la moins chère).

L’ancrage peut généralement être réalisé sans trop de frais sup-

plémentaires, par exemple en prévoyant des socles sur les pan-

neaux de façade. Pour les situations plus complexes, il existe

des ancrages inoxydables de haute technologie permettant de

régler la position des panneaux dans trois directions.

Cette publication a pour but d’aider le prescripteur à choisir la

bonne technique d’ancrage en donnant un aperçu des techni-

ques les plus courantes. Une première partie se penche sur les

éléments de façade, la seconde sur les balcons et les auvents.

En cas de doute, adressez-vous aux fabricants d’éléments pré-

fabriqués en béton architectonique, membres du groupement

FEBELARCH.

0 PR

ÉFA

CE

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Le développement des possibilités techniques et esthétiques va de pair avec des exigences toujours plus élevées

des concepteurs. Ils souhaitent des surfaces de façade toujours plus grandes, avec le moins de joints possible. Les

panneaux deviennent donc plus grands et - vu la corrélation existante entre épaisseur de plaque et dimensions

maximales d’une plaque de façade - plus épais plus lourds. Les systèmes d’ancrage actuels offrent des solutions

adaptées qui tiennent aussi compte d’autres aspects tels que la dilatation des panneaux et le transfert de charges

à la structure sous-jacente. Au vu de la complexité de toutes ces données, il est dès lors extrêmement important

de tenir compte des panneaux de façade et de leur ancrage dès la conception.

AUTOPORTANT OU SUSPENDU

Les charges de chaque panneau de façade peuvent être repor-

tées à la structure sous-jacente de deux manières différentes.

S’ils sont assez stables, les panneaux peuvent être empilés

et seules les forces horizontales devront être reprises. Les

éléments peuvent aussi être suspendus individuellement à la

structure sous-jacente.

EMPILAGE

Lorsque les panneaux sont empilés, le poids propre des pan-

neaux supérieurs se transmet aux panneaux inférieurs et fi nale-

ment à la fondation. Tant les panneaux que la fondation doivent

bien entendu résister à ces transferts de forces. De plus, chaque

panneau est soumis aux forces du vent et aux forces pouvant

résulter d’une pose excentrique. Ces forces horizontales peu-

vent être transmises à la structure portante sous-jacente à l’aide

d’ancrages horizontaux, ou partiellement au panneau situé en

dessous au moyen d’un goupillage. Dans ce dernier cas, le pan-

neau transmettra non seulement son poids propre aux panneaux

inférieurs, mais aussi une force horizontale.

Les panneaux en béton sont de plus en plus souvent utilisés pour le revê-

tement de façades, ceci grâce à leurs nombreuses qualités et possibilités

d’application. Les limites en ce domaine, tant au niveau des possibilités

techniques et architecturales qu’en matière d’ancrage, sont continuelle-

ment repoussées. L’évolution technologique des systèmes d’ancrage se de-

vait de suivre cette tendance.

1

PAN

NE

AU

X D

E F

AD

E PANNEAUX DE FAÇADE

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ANCRAGE À LA STRUCTURE PORTANTE SOUS-JACENTE

Si les forces transmises deviennent trop importantes et que la

structure sous-jacente le permet, il est possible d’ancrer chaque

panneau séparément ou éventuellement une série de panneaux

à la structure portante sous-jacente. Ceci peut par exemple se

faire en utilisant des consoles sur les panneaux de façade ou la

structure portante, ou en appliquant des systèmes d’ancrage

spéciaux. Si l’on prévoit des consoles sur la structure portante,

il faut tenir compte du même principe applicable à la pose de

panneaux sur une fondation. Les forces verticales peuvent être

reprises par la console, les forces horizontales par un ancrage

horizontal ou un goupillage.

SYSTÈMES À SUSPENSION

Il existe plusieurs possibilités d’utilisation de systèmes d’ancrages

spéciaux. Le choix d’un type d’ancrage dépend essentiellement des

propriétés du panneau de façade. On distingue les panneaux suivants :

les panneaux de façade ‘ordinaires’, la face arrière étant

accessible par le haut ;

les panneaux avec pièce d’appui intégrée, laquelle empêche

l’accès par le haut. Ce type de panneau est peu utilisé et n’est

donc pas abordé dans cette brochure ;

les panneaux d’allège et les panneaux de toiture. Ceux-ci se

caractérisent par l’absence d’une large structure portante

sous-jacente. Ils ne peuvent généralement être fi xés qu’à une

dalle de plancher.

PANNEAUX DE FAÇADE

Les panneaux de façade sont suspendus à la structure portante

au moyen de suspentes qui reprennent les charges verticales et

sont fi xées en haut au dos des panneaux. Cette technique est

possible car les ancrages sont ainsi accessibles par le haut pour

effectuer un réglage durant le montage.

Ces ancrages se composent de 3 parties :

Fig. 1 : pose d’un panneau de façade pourvu d’une

console sur un élément de plancher

Fig. 2 : panneaux de façade pourvus de consoles

Comme le panneau de façade est suspendu à la structure

portante à l’aide d’une pièce d’assemblage oblique, son poids

mort vertical va se dissocier en une composante oblique et une

composante horizontale. Cette composante horizontal doit bien

entendu aussi être reprise, ce qui se fait à l’aide d’un ancrage

horizontal. Le vent crée aussi des charges horizontales dans

le bas du panneau. En fonction des dimensions des panneaux,

il peut s’agir de charges de compression ou de traction qui

peuvent dès lors être reprises par des ancrages horizontaux

ou des goupillages.

Ancrages de panneaux de façade : Maximum 2 ancrages par panneau. Pour les panneaux très étroits, un

seul ancrage peut suffi re. Ceci n’est néanmoins pas conseillé. JAMAIS plus de deux ancrages.

Ancrages d’allèges : Plusieurs ancrages sont autorisés à condition d’être placés en 2 groupes. La distance entre

les ancrages de chaque groupe doit être limitée afi n d’assurer que ceux-ci se comportent comme un seul ancrage.

Dans ce cas, les ancrages doivent être incorporés dans la dalle pour assurer une bonne répartition des efforts.

Placement des ancrages : La distance optimale se situe entre L/5 et L/4 par rapport au bord, symétrique-

ment à la ligne médiane. Ceci tenant compte du diagramme des moments dans le panneau de façade.

Fig. 3 : ancrage de façade intégré

Fig. 4 : panneau de façade avec ancrage de

façade et ancrage horizontal (écarteur)

- un étrier de suspension intégré dans le panneau de façade lors de la production,

- un étrier de montage fi xé contre la structure portante par boulonnage et

- entre les deux, une pièce d’assemblage oblique.

STRUCTURE PORTEUSE

CONSOLE

GOUPILLAGE

PANNEAU DE FAÇADE

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Fig. 5 : ancrage d’allège intégré

PANNEAUX D’ALLÈGE OU DE TOIT

Il existe aussi des systèmes d’ancrage adaptés pour les pan-

neaux d’allège et de toit pour lesquels l’espace manque pour

appliquer des ancrages de panneaux de façade. Ces systèmes

consistent en un profi l oméga sur la face avant duquel sont

soudées des barres d’armatures. Le profi l oméga est fi xé en

haut de la dalle de plancher sous-jacente par boulonnage et

éventuellement recouvert ensuite par la fi nition du plancher.

Les barres d’armature sont intégrées dans le panneau de

façade. Leur position par rapport au profi l oméga peut être

adaptée à la position des panneaux. Ces ancrages reprennent

le moment résultant du poids mort, de la pose excentrique, du

vent et de la pression d’allège.

Pour ce type d’ancrage, il est essentiel que les panneaux soient

d’une hauteur limitée. Si tel n’est pas le cas, le panneau peut

commencer à vibrer de manière visible sous l’infl uence du vent.

ANCRAGES HORIZONTAUX

Les forces horizontales résultant des sollicitations du vent et

d’une pose excentrique sont transférées vers la structure por-

tante sous-jacente grâce aux ancrages horizontaux.

La manière la plus simple et la plus utilisée pour réaliser un an-

crage horizontal est d’utiliser un profi l en L. Celui-ci est fi xé en

haut du panneau de façade à un rail prévu dans ce dernier et

contre la façade au moyen d’un ancrage chimique ou d’un assem-

blage mécanique. En prévoyant des trous oblongs striés dans le

profi l en L et grâce au rail dans le panneau de façade, on obtient

un réglage à 3 directions. Un évidement local est généralement

prévu dans le panneau de façade pour obtenir suffi samment de

place pour le profi l en L et le boulon.

Il existe diverses autres possibilités de réaliser un ancrage ho-

rizontal. La principale question qu’il faut se poser à cet égard

est de savoir si l’ancrage est uniquement soumis à des forces de

compression, ou aussi à des forces de traction.

En présence de forces de compression, il suffi t d’utiliser un dis-

tanceur, une combinaison d’une tige fi letée à tête spéciale et

d’une douille. La tige fi letée à tête spéciale – il peut s’agir d’un

boulon à six pans à tête agrandie ou d’une tige fi letée avec

plaque de répartition soudée – est appuyée contre la structure

portante et répartit les forces de compression. C’est pourquoi il

Fig. 6 : ancrage horizontal au moyen d’un

profil en L.

PROFIL EN FORME DE L

RAIL AVEC BOULON DE FIXATION APPROPIÉ

FIXATION AU GROS-ŒUVRE

EVIDEMENT DANS LE PANNEAU

CHR Namur - arch. Hoet + Minne, BruxellesSTRUCTURE PORTEUSE

PANNEAU DE FAÇADE

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est essentiel de ne jamais la remplacer par exemple par un bou-

lon à six pans ordinaire. La tête d’un tel boulon est en effet trop

petite pour garantir cette répartition des forces de compression.

La douille est intégrée dans le panneau de façade et y assure

la répartition des forces de compression et la tige fi letée à tête

spéciale y est vissée durant le montage.

Toutefois, si des forces de traction interviennent aussi dans

l’ancrage horizontal, un distanceur ne suffi t plus. Dans ce cas, il

faudra prévoir un système qui ne peut se détacher de la struc-

ture portante et peut reprendre les forces de traction. On utilise

pour ce faire une ancre de retenue. Les types les plus utilisés

sont les ancres entre deux plans parallèles et les ancres entre

deux plans perpendiculaires.

L’ancre de retenue entre deux plans parallèles se compose d’un

distanceur fi xé à la structure portante à l’aide d’une plaque spé-

ciale. L’ancre de retenue entre deux plans perpendiculaires se

compose d’un rail intégré aussi bien dans le panneau de façade

que dans la structure portante (ce dernier peut éventuellement

être remplacé par un ancrage mécanique ou chimique). Un as-

semblage est ensuite réalisé entre les deux rails au moyen d’une

plaque à tête marteau. La tête d’une telle plaque s’intègre parfai-

tement dans l’ouverture du rail.

GOUPILLAGES

Dans de nombreux cas, il n’est pas possible de prévoir des an-

crages horizontaux au bas des panneaux. Lors du montage

des panneaux de façade, on travaille en effet de bas en haut

et ensuite par étage de gauche à droite, ou inversément. Dès

qu’un panneau doit être monté à côté d’un panneau déjà placé,

l’endroit où devrait se trouver l’ancre de retenue n’est donc plus

accessible. Dans ce cas, on peut utiliser une ancre de retenue

fi xée au travers du panneau, une solution guère esthétique. Une

autre solution consiste à appliquer un goupillage. Dans ce cas,

les charges horizontales ne sont pas transférées à la structure

sous-jacente mais au panneau inférieur. Ce panneau doit bien

entendu y être préparé.

Un goupillage se compose d’un fourreau rond et d’un fourreau

ovale en PVC ainsi que d’une goupille lisse en acier inoxydable. Il

peut s’agir d’une goupille pleine ou d’un fourreau en acier inoxy-

dable rempli de résine artifi cielle. Le fourreau ovale est installé

dans la face supérieure de la plaque inférieure, le fourreau rond

dans la face inférieure de la plaque supérieure. La goupille est

Fig. 7 : boulon à six pans à tête agrandie

Fig. 8 : ancre de retenue entre deux surfaces

parallèles

Fig. 10 : goupillages (on peut aussi se référer à

la fi g. 1)

Fig. 9 : ancre de retenue entre deux surfaces

perpendiculaires

insérée avant le montage dans le fourreau rond et insérée dans

le fourreau ovale durant le montage. La partie inférieure de ce

fourreau qui se trouve sous la goupille doit être obturée à l’aide

d’un remplissage plastique, le reste par un mortier sans retrait. Il

n’est ainsi pas fait obstacle à la dilatation verticale des panneaux.

Il est souvent question d’un avancement des panneaux de façade

par rapport à la fondation. Dans ce cas, on peut utiliser une gou-

pille coudée ou, en cas de charges plus importantes, intégrer une

console au panneau de façade placé sur la fondation.

LA STRUCTURE PORTANTE

La structure portante constitue un élément important lors de

l’étude de l’ancrage des panneaux de façade. Des panneaux

très lourds peuvent être fi xés à la structure portante aussi bien

à l’aide de consoles que d’ancres de panneaux de façade ou

d’allèges. Il va de soi que la structure portante doit être adaptée

pour pouvoir reprendre ces charges.

Lors de l’application d’ancrages spéciaux, il convient de prêter

tout particulièrement attention à l’épaisseur du béton. Ces an-

crages peuvent être fi xés à la structure portante grâce à des an-

crages chimiques, mécaniques ou encore des rails. Chacun de

ces systèmes requiert une épaisseur de béton minimale donnée.

Exemple : un panneau de 2 tonnes est suspendu à l’aide de deux

ancrages de panneaux de façade de 11,5 kN. Ces ancrages re-

quièrent un ancrage chimique M16 pour pouvoir transmettre les

charges à la structure portante sous-jacente. Or ces ancrages

chimiques nécessitent une épaisseur de béton minimale de 17

cm. Une paroi “traditionnelle” de 14 cm ne convient donc pas en

l’occurrence.

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Le temps des balcons se réduisant à une étroite bande de béton le long de la fa-

çade est révolu. Les balcons sont devenus de véritables espaces extérieurs et

constituent une prolongement de l’espace intérieur. Ils sont donc toujours plus

grands. Cette évolution va de pair avec l’exigence d’une meilleure isolation du

bâtiment tout en évitant les ponts thermiques.

La fi xation de balcons à la structure portante demande dès lors

compétence professionnelle et précision. Il n’est fait ici aucune

distinction entre balcons et auvents, car le principe d’ancrage est

identique. Seule l’ampleur des forces exercées sur ces éléments

diffère. Ainsi la charge d’utilisation sera-t-elle plus importante

sur un balcon que sur un auvent.

2

AN

CR

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ANCRAGE DE BALCONS ET AUVENTS

Arch. E. Declecq

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PONTS THERMIQUES

La suspension d’un balcon à l’aide d’une armature continue dans

le gros-œuvre, sans isolation entre celui-ci et le balcon crée un

important pont thermique sur toute la longueur de la jonction.

Les ponts thermiques peuvent provoquer toute une série de phé-

nomènes très désagréables, comme les déperditions de chaleur

et l’apparition de moisissures à l’intérieur du bâtiment. De plus, la

différence de température entre les deux zones peut provoquer

des fi ssures dans la dalle de plancher continue à hauteur de la

jonction entre l’intérieur et l’extérieur.

Ces problèmes peuvent être évités en séparant le balcon du gros-

œuvre et en prévoyant une isolation thermique entre les deux.

Cette isolation doit être perforée par un certain nombre de bar-

res d’armature, qui reprennent les forces exercées par le balcon.

Il s’agira de différents types de forces en fonction du type de

balcon. Les forces précitées sont représentées à la fi gure 1.

Les situations les plus courantes sont les suivantes :

balcon en porte-à-faux : moment et effort tranchant.

balcon appuyé : aucun moment, uniquement un effort

tranchant. En fonction de la situation de l’appui, il peut

s’agir d’une force s’exerçant vers le haut ou vers le bas,

ou d’une combinaison des deux.

balcon encastré : combinaisons possibles de moments

ascendants et descendants et d’efforts tranchants.

ARMATURES

Le moment est repris par la combinaison d’une barre de traction

et d’un élément de compression. Ce dernier n’est généralement

pas une barre d’armature ordinaire mais une courte barre dotée

de têtes spéciales assurant une meilleure répartition de la com-

pression dans le béton. L’effort tranchant, quant à lui, est repris

par une barre de cisaillement pliée à 45° dont la partie inférieure

se situe du côté de la force s’exerçant vers le bas. Le nombre de

barres dépend de l’ampleur des forces et leur position du sens

dans lequel les forces concernées s’exercent.

La partie des barres qui traverse l’isolation doit toujours être en

acier inoxydable. Le matériau utilisé pour le reste des barres revêt

une importance moins critique et diffère d’un fabricant à l’autre.

BALCON

GROS-ŒUVRE

COUPURE THERMIQUE

V M

BALCONGROS-ŒUVRE

BALCON

COUPURE THERMIQUE

SUPPORT

SUPPORT

V

GROS-ŒUVRE

BALCONGROS-ŒUVRE

SUPPORT

SUPPORT

V

BALCON

GROS-ŒUVRE

COUPURE THERMIQUE

BALCONGROS-ŒUVRE

Fig. 1a : Balcon en porte-à-faux : moment

descendant, effort tranchant vers le bas

Fig. 1b : Balcon appuyé à l’avant : effort

tranchant vers le bas

Fig. 1c : Balcon appuyé avec partie débordante :

effort tranchant vers le bas et le haut possible

Outre les barres pour la reprise du moment et de l’effort tran-

chant, il faut aussi prévoir quelques armatures supplémentaires

selon les directives fournies par le fabricant. Ces barres assurent

notamment l’ancrage fi nal des autres barres d’armatures et la

reprise des forces de fendage provoquées par les têtes des élé-

ments de compression.

DIMENSIONS

Les coupures thermiques sont conçues de façon modulaire

afi n de pouvoir être placées sans pertes dues aux découpes.

Les éléments de mesure standard sont complétés par des élé-

ments de 20, 30, 40 et 50 cm, selon le type. Toutefois, on ne

place généralement pas de coupures thermiques sur toute la

longueur du balcon, d’une part en raison du coût plus élevé,

et d’autre part car il faut pouvoir placer les dispositifs de le-

vage nécessaires dans le balcon. Il est conseillé de prévoir des

coupures thermiques sur au moins 60% de la longueur d’un

balcon en porte-à-faux, de préférence de manière symétrique,

pour éviter les forces excentriques excessives.

Les espaces entre ces coupures thermiques doivent être

remplis d’un matériau d’isolation similaire à celui des coupu-

res thermiques. La répartition des charges dans les balcons

d’angle ou les balcons encastrés est beaucoup plus complexe

et la réalisation de coupures thermiques pour ce type de bal-

cons doit être examinée au cas par cas. Il faut aussi naturel-

lement toujours étudier le gros-œuvre car celui-ci doit pouvoir

reprendre les charges transmises.

Des coupures thermiques d’une hauteur de 14 à 25 cm sont

disponibles sur le marché. Il est ainsi possible de trouver une

solution pour la plupart des balcons. La production d’éléments

de moindre hauteur a généralement peu de sens, et ce pour

trois raisons :

Le bras de levier intérieur à l’élément constitue une première

limitation. Il s’agit de la distance entre la barre de traction et

l’élément de compression, qui détermine quel moment une cou-

pure thermique peut reprendre. Deux barres identiques à une

distance différente l’une de l’autre peuvent en effet reprendre

un moment différent. Si le bras de levier devient trop court, la

reprise du moment de la coupure thermique n’est généralement

pas suffi sante.

6 M

à remplir avec un matériaux d'isolation équivalent

COUPURE THERMIQUE : 2 X 1M

COUPURE THERMIQUE : 2 X 1M

BALCON

Fig. 2: balcon de 6 m avec 4 coupures ther-

miques d’1 m entre lesquelles est placée une iso-

lation complémentaire.

Ancrage d’un balcon avec coupure thermique

BARRE SOUS TRACTION BARRE TRANCHANTE

BARRE SOUS PRESSION

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La fl èche doit rester limitée. La fl èche totale est la somme de

la fl èche de dalle de balcon même et de la rotation du balcon

dans son ensemble autour de la suspension. Les barres en acier

de la coupure thermique vont en effet s’allonger ou se rétracter

en fonction de la charge. Il convient de limiter les deux phénomè-

nes. La fl èche peut être limitée en optimisant le rapport épais-

seur/porte-à-faux. Pour limiter au maximum la rotation du balcon

autour de la suspension, l’on peut prévoir une contre-fl èche lors

de la pose du balcon, de sorte que le balcon adopte une position

horizontale sous son propre poids.

Il convient d’éviter autant que possible les vibrations. Sous

l’effet de sollicitations variables, comme les charges d’utilisation

par exemple, les barres peuvent en effet se mettre à vibrer. Pour

limiter ce phénomène, on peut limiter le porte-à-faux et/ou ac-

croître l’épaisseur du balcon.

Des limitations s’appliquent non seulement à l’épaisseur et au

porte-à-faux du balcon, mais aussi à la longueur du balcon, qui

ne peut excéder certaines valeurs maximales. Le balcon va en

effet se dilater latéralement sous l’effet des variations de tem-

pérature, et les barres des coupures thermiques doivent pouvoir

suivre cette dilatation. A titre d’exemple, la longueur maximale

d’un balcon en porte-à-faux s’élève à 11 m. Les balcons plus longs

doivent être scindés en 2 parties.

PLIAGE DES BARRES

Il n’y a souvent pas de dalle de plancher du côté du gros-œu-

vre, mais seulement une poutre ou un mur. Il existe aussi sou-

vent une différence de hauteur entre la dalle de plancher et le

balcon. Les barres de la coupure thermique doivent alors être

pliées pour s’adapter au gros-œuvre.

Pour que ces barres puissent continuer à reprendre correcte-

ment les forces, le diamètre du pli doit, selon la norme belge,

s’élever à au moins 10 fois le diamètre de la barre. De plus, afi n de

garantir l’équilibre des forces, une barre peut être pliée directe-

ment vers le bas mais jamais directement vers le haut. Pour plier

une barre vers le haut, il convient dès lors de réaliser une boucle,

comme indiqué à la fi gure 4.

Le pliage des barres peut s’effectuer durant la production des

coupures thermiques, en tenant compte des exigences préci-

tées. Cela peut toutefois avoir un impact sur le gros-œuvre.

Fig. 3a: Reprise d’un moment tranchant et d’un

effort tranchant vers le bas

Fig. 3b : Reprise d’un effort tranchant vers le bas

Prenons comme exemple une barre de traction pliée d’un dia-

mètre de 8 mm qui doit être pliée comme indiqué sur la fi gure

4b. Réalisons maintenant une coupe de gauche à droite au tra-

vers de la boucle. Nous obtenons successivement :

Une épaisseur totale de paroi de 15,1 cm est nécessaire pour la

barre de traction pliée. Une ‘paroi traditionnelle’ de 14 cm ne

suffi t donc pas dans ce cas.

GROS-ŒUVRE

Le moment et l’effort tranchant que le balcon provoque sont

repris par les barres citées plus haut. Ils sont guidés dans les

barres du côté du balcon avant d’être transmis au gros-œuvre.

A ce niveau, ces forces doivent être naturellement réparties.

Les barres de cisaillement, quant à elles, transmettent leur

force au béton et doivent donc être ancrées pour ne pas sortir

du béton. Les barres de traction ne peuvent pas être simple-

ment ancrées car le béton ne peut reprendre ces forces. Cel-

les-ci doivent dès lors être transmises aux barres de traction

dans le gros-œuvre. Cela n’est possible que si les barres de la

coupure thermique et celles du gros-œuvre se chevauchent.

Pour cela, il faut prévoir une longueur de recouvrement qui,

selon la norme belge, doit être de (en simplifiant) 1,5 x la

longueur d’ancrage. Autre condition essentielle pour pouvoir

parler de chevauchement : l’écart entre les barres doit être

limité à maximum 4 fois le diamètre des barres.

Ceci implique toutefois un certain nombre de

limitations :

Dans le cas des hourdis, il n’y a pas d’armature de traction,

si bien que le chevauchement est exclu. Pour résoudre ce pro-

blème, il est possible de prévoir une armature de traction dans

les hourdis, à hauteur de la connexion. La stabilité des hourdis

doit aussi être contrôlée. Certains cas impliquent des mesures

supplémentaires. Il existe des hourdis spéciaux surbaissés.

Fig. 4b : pliage de barre vers le haut (pour une

raison de clarté, la barre de cisaillement n’a pas

été reproduite sur le dessin)

Détail coupure thermique

Fig. 4a : pliage de barre vers le bas

Enrobage du béton à l’intérieur

Diamètre de la barre

Diamètre du pli (10 x 8 mm)

Diamètre de la barre

Enrobage du béton à l’extérieur

TOTAL

25 mm

8 mm

80 mm

8 mm

30 mm

151 mm

GROS-ŒUVRE

BALCON

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Lors du pliage des barres, comme expliqué ci-dessus, il

convient d’opérer une distinction entre une poutre et un mur.

Dans un mur, les armatures de traction vont du haut vers le

bas, si bien qu’un chevauchement est possible. Ce n’est ce-

pendant pas le cas pour une poutre. L’armature dans la sec-

tion transversale d’une poutre est en effet réalisée selon le

schéma de la fi gure 5.

Les barres de traction pliées vers le bas de la coupure ther-

mique (voir fi gure 4a) ‘chevaucheront’ donc dans ce cas un étrier

de cisaillement, qui ne peut reprendre les forces de traction. Il

existe alors deux possibilités. L’on peut concevoir la poutre com-

me une poutre de torsion ; l’étrier est alors dimensionné de sor-

te qu’il puisse aussi reprendre les forces de traction. Une autre

possibilité consiste à continuer de plier la barre de traction jus-

qu’à la dalle de plancher située plus bas et à lui faire chevaucher

l’armature de traction présente, comme représenté à la fi gure 6.

ENROBAGE EN BÉTON

Comme déjà évoqué plus haut, il existe d’une part des coupures

thermiques pour lesquelles l’entièreté des barres est en acier in-

oxydable et d’autre part des coupures thermiques pour lesquel-

les seule la partie qui traverse l’isolation est en acier inoxydable.

La partie restante de la barre est alors réalisée en acier à béton.

Dans ce dernier cas, il faut bien entendu prévoir un enrobage

de béton suffi sant. Dans le cas de barres entièrement en acier

inoxydable, il faut également veiller à ce que les barres soient

suffi samment enrobées de béton.

RÉSISTANCE AU FEU

La résistance au feu d’une coupure thermique standard est très

faible. Il existe toutefois des modèles spéciaux pouvant porter

la résistance au feu à 1,5 heure, voire 2 heures moyennant un

encastrement spécial.

LOGICIEL DE CALCUL

Lors du calcul des forces dans la coupure thermique à l’aide de

programmes spécialisés, il importe de ne pas considérer la cou-

pure thermique comme un appui rigide. Comme ces éléments sont

constitués d’une série de barres en acier, il est question d’un ap-

pui élastique, possédant des constantes d’élasticité basées sur les

données du fabricant.

Fig. 6: le pliage d’une barre de traction jusqu’à

la dalle de sol en contrebas

Lavage d’un balcon

Fig. 5: L’armature d’une poutre (pour une raison

de clarté, les barres de la coupure thermique

n’ont pas été reproduites)

L’ancrage des panneaux de façade, balcons et auvents à la structure sous-

jacente d’une construction est envisageable grâce à de nombreuses solutions

intégrées. Le marché propose dès lors des produits hautement technologi-

ques prêts à l’emploi.

Mais en dehors de l’ancrage en soi, il convient de tenir compte

d’un ensemble d’aspects tout aussi importants tels que la dila-

tation thermique, les coupures thermiques, les forces éolien-

nes, la reprise du poids mort, les torsions, la fl èche, etc.

On n’insistera jamais assez sur le fait que l’ancrage doit être

envisagé dès la phase de conception. Les ancrages doivent

être complètement en accord avec la construction portante,

la façade et les balcons afi n que l’ensemble constitue une con-

struction logique. Mieux vaut éviter de recourir à de la techno-

logie onéreuse.

L’architecture, les exigences constructives et les solutions

techniques sont en constante évolution. De même, le con-

cepteur devient toujours plus exigeant, et repousse ainsi les

limites existantes. Les fabricants belges d’éléments en béton

architectonique membres de FEBELARCH se tiennent prêts à

rechercher, en concertation avec le concepteur, les meilleurs

compromis et ainsi relever leurs défi s.

CONCLUSIONBARRES SOUS

TRACTION POUTRE

BALCON

BALCON

DALLE

CHEVAUCHEMENT TOTAL (+ ENROBAGE)

POUTRE

BARRES TRANCHANTES

POUTRE

BOB361 Architectes, Bruxelles

Page 11: L’ANCRAGE DES PANNEAUX DE FAÇADE ET BALCONS · haut du panneau de façade à un rail prévu dans ce dernier et contre la façade au moyen d’un ancrage chimique ou d’un assem-blage

AGREF N.V.Tragelweg 4, Overschelde9230 WetterenT: 09/369.19.11F: 09/369.07.04E: [email protected]

ARBECO N.V.Toemaattragel 19000 GentT: 09/240.01.50 F: 09/240.01.59 E: [email protected]

B.W.K. Sierbeton N.V.Hollestraat 1049150 KruibekeT: 03/774.16.67F: 03/774.01.98E: [email protected] www.bwksierbeton.be

DECOMO N.V.-S.A.Bd. Industriel, Nijverheidslaan 967700 Mouscron/MoeskroenT: 056/85.07.11F: 056/34.48.91E: [email protected]

ELBETON N.V.Nijverheidslaan 109880 AalterT: 09/237.11.70 F: 09/374.06.14 E: [email protected]

EUROBETON N.V.Vaartstraat 132240 ZandhovenT: 03/466.09.91F: 03/466.09.97E: [email protected]

LOVELD N.V.Brug-Zuid 299880 AalterT: 09/374.65.48F: 09/374.05.32E: [email protected] www.loveld.com

PREFADIM BELGIUM N.V.Desselgemsesteenweg 288540 DeerlijkT: 056/72.70.11F: 056/72.70.22E: [email protected]

S.V.K. N.V.Aerschotstraat 1149100 Sint-NiklaasT: 03/760.49.00F: 03/778.05.00E: [email protected]

STIJLBETON N.V.Schollebeekstraat 74/12500 LierT: 03/480.01.52F: 03/489.36.73E: [email protected]

URBA-STYLE S.P.R.L.Rue des Sablières 167503 TournaiT: 069/67.26.26F: 069/67.26.27E: [email protected]

VERHELST N.V.Stationsstraat 308460 OudenburgT: 059/25.50.73 F: 059/25.50.69 E: [email protected]

VERHEYEN Betonproducten N.V.Hoge Mauw 460, 2370 ArendonkT: 014/68.91.50F: 014/68.91.51E: [email protected]

FEBE est l’union professionnelle reconnue des fabricants de produits préfabriqués en béton. L’industrie belge du béton fabrique un large éventail d’éléments préfabriqués pour la construction, depuis les plus simples produits non armés comme les blocs en maçonnerie ou les pavés aux plus grands éléments de structure comme les poutres de pont. À côté de la promotion des produits en béton préfabriqué, la FEBE s’attelle à faire entendre le point de vue de l’industrie du béton préfabriqué sur les plans technique, social, économique et juridique, ainsi qu’à informer ses membres dans ces domaines.

FEBELARCH regroupe au sein de la FEBE les fabricants d’éléments en béton architectonique. Les membres de FEBELARCH tra-vaillent ensemble à l’étude et la mise au point de caractéristiques techniques, la certification de la qualité (BENOR) et la mise en valeur des possibilités d’application et des prescriptions des éléments de haute qualité en béton architectonique

Cette publication est uniquement destinée à l’information des utilisateurs potentiels. Elle a été rédigée avec le plus grand soin. La FEBE ne peut toutefois garantir que sont contenu est à jour, complet et correct. L’éditeur ne pourra en aucun cas être tenu responsa-ble des litiges causés par une stricte application de l’information dispensée. L’utilisation correcte des produits requiert la prise en comp-te du cadre légal, des normes de produits, des prescriptions du fabricant, de la situation locale et des plans détaillés du concepteur.

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E.R. : Eddy Dano, Bd du Souverain 68 – 1170 Bruxelles - D/2010/9748/07

beton architectoniqueFabricants d’éléments en

FEBELARCH p/a FEBE / Boulevard du Souverain 68 / 1170 Watermael-Boitsfort / T: 02 735 80 15 / F: 02 734 77 95 / [email protected] / www.febelarch.be