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L’attente aux services d’urgence est longue par rapport aux normes internationales ou par comparaison avec les délais recommandés par l’Association canadienne des médecins d’urgence.

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Temps d’attente pour des soins au service d’urgence

Temps d’attente pour des soins courants

Temps d’attente pour des soins de courte durée

Temps d’attente pour des soins spécialisés

L’attente aux services d’urgence est longue par rapport

aux normes internationales ou par comparaison avec

les délais recommandés par l’Association canadienne

des médecins d’urgence.

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Temps d’attente pour des soins au service d’urgencechapitre

Temps d’attente dans le continuum de soins

Temps d’attente pour des soins au service d’urgence

Temps d’attente pour des soins courants

Temps d’attente pour des soins de courte durée

Temps d’attente pour des soins spécialisés

Chapitre 2 : Temps d’attente pour des soins au service d’urgence

Les services d’urgence au Canada enregistrent plus de 16 millions de visites par année, dont plus d’un million se terminent par l’admission du patient à l’hôpital1 . L’attente peut débuter avant l’arrivée de la personne à l’urgence, et se poursuivre lorsqu’elle est prête à quitter le service d’urgence; elle peut aussi se produire à divers points intermédiaires. Ces périodes d’attente prolongée peuvent représenter davantage qu’un simple désagrément : elles peuvent se répercuter sur les résultats pour le patient . Le patient qui attend longtemps au service d’urgence est plus susceptible de ressentir de la douleur ou de la souffrance de manière prolongée sans traitement, d’exprimer une insatisfaction accrue et de quitter les lieux sans recevoir de soins2 . Du point de vue du système, le cheminement du patient au service d’urgence pose également problème . Les temps d’attente dans les services d’urgence canadiens sont plus longs que dans d’autres pays . Une comparaison effectuée entre 11 pays3 a révélé que le Canada présentait non seulement le plus haut pourcentage d’habitants s’étant rendus au service d’urgence au moins une fois au cours des deux années précédentes (44 %, soit 14 points de pourcentage de plus que la moyenne), mais également le plus haut pourcentage de patients ayant dû attendre quatre heures ou plus avant d’être soignés (31 %, soit 19 points de pourcentage de plus que la moyenne) .

Il est possible, en mesurant les temps d’attente, en explorant les facteurs qui y contribuent et en étudiant les raisons qui poussent les Canadiens à se rendre à l’urgence, d’améliorer l’expérience relative aux soins pour les patients, les dispensateurs et le système dans son ensemble . Le Système national d’information sur les soins ambulatoires (SNISA) de l’ICIS permet de recueillir l’information sur l’utilisation des services d’urgence dans six provinces et un territoire (Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Yukon), selon divers taux de participation . Les données du SNISA, pour les besoins du présent chapitre, servent à évaluer combien de temps les patients passent à l’urgence et à quels moments l’attente peut se produire .

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Les soins de santé au Canada 2012 : regard sur les temps d’attente

Temps d’attente avant d’entrer au service d’urgenceUn appel au service 911 peut constituer le point de départ pour les services médicaux d’urgence . Malgré l’absence de données pancanadiennes sur le temps d’attente avant l’arrivée de l’ambulance, on dispose de données provinciales de bonne qualité . Le gouvernement de l’Ontario, par exemple, qui mesure le délai d’intervention du service 911 et des services médicaux d’urgence, a fixé des délais de référence pour évaluer la performance dans les régions et les municipalités . Le délai d’intervention visé est de huit minutes dans les cas graves nécessitant une réanimation et de six minutes pour les cas où un défibrillateur est requis4 . Certaines données indiquent que ces objectifs ne seraient pas toujours atteints5-7 . En Colombie-Britannique, le British Columbia Ambulance Service a fixé le délai d’intervention à neuf minutes ou moins dans les zones urbaines et métropolitaines8 . Toutefois, en 2009-2010, les délais d’intervention moyens variaient entre près de 9,5 minutes (région Vancouver Island) et près de 11 minutes (région Interior) . Le pourcentage d’appels où le délai d’intervention était inférieur à neuf minutes allait de 47 % (région Lower Mainland) à 61 % (région Vancouver Island)8 .

Le patient, une fois qu’il est dans l’ambulance, peut également devoir attendre dès son arrivée à l’urgence (selon les données de 2010-2011, environ 12 % des patients du service d’urgence arrivent en ambulance). À l’arrivée, le personnel ambulancier doit confier le patient au personnel de l’hôpital; il s’agit là du temps de transfert de l’ambulance à l’hôpital. En Ontario, selon les délais de référence proposés pour ce type de transfert (fondés sur les pratiques exemplaires du milieu), 90 % des patients devraient être vus par le personnel de l’urgence dans les 30 minutes suivant leur arrivée à l’hôpital9 . Selon les données de l’Ontario pour 2010-2011, bien que la majorité des patients (81 %) ont été vus par le personnel des services d’urgence dans les 30 minutes suivant leur arrivée, 10 % d’entre eux ont dû attendre 54 minutes ou plus . Les délais lors du transfert de l’ambulance à l’hôpital ont un effet manifeste sur la rapidité du traitement, mais également sur la disponibilité des services médicaux d’urgence qui doivent répondre au prochain appel au service 911 .

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Chapitre 2 : Temps d’attente pour des soins au service d’urgence

Temps d’attente au service d’urgenceUne fois que le service d’urgence a pris en charge le patient, il arrive que ce dernier doive attendre pour subir une évaluation et recevoir un traitement . Plusieurs mesures, calculées systématiquement à partir des données du SNISA, peuvent aider à évaluer le temps que les patients passent au service d’urgence et les moments où une partie de l’attente se produit :

• Durée du séjour au service d’urgence : Délai entre l’inscription ou le triage du patient et le moment où le dispensateur de services principal (habituellement le médecin du service d’urgence) prend la décision d’accorder son congé au patient ou le moment où le patient est admis à l’hôpital . Les autres mesures permettent de mieux évaluer quelle proportion de la durée du séjour au service d’urgence est passée à attendre .

• Délai jusqu’à l’évaluation initiale du médecin : Délai entre l’inscription ou le triage du patient et le moment où le médecin (ou l’infirmière) l’évalue pour la première fois.

• Délai jusqu’à la sortie : Délai entre l’inscription ou le triage et le moment où le dispensateur de services principal prend une décision concernant la sortie du patient (décision quant au congé ou à l’admission) .

• Délai jusqu’à l’obtention d’un lit d’hospitalisation : Délai entre la décision d’admettre un patient en soins de courte durée et le moment où le patient est transféré du service d’urgence à l’unité de soins aux patients hospitalisés .

La figure 7 illustre les liens entre ces différentes mesures.

Figure 7 : Liens entre les mesures des temps d’attente au service d’urgence calculées systématiquement à partir des données du SNISA

Durée du séjour au service d'urgence (patients admis)

Durée du séjour au service d'urgence (patients non admis)

Délai jusqu’à l’évaluation initiale du médecin

Délai jusqu’à la sortie

Date/heured'inscription

Date/heurede triage

Date/heure del'évaluation initiale du médecin

Date/heure dela décision concernant

la sortie du patient

Date/heurede sortie du patient

Délai jusqu’à l’obtentiond’un lit d’hospitalisation

SourceInstitut canadien d’information sur la santé .

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Les soins de santé au Canada 2012 : regard sur les temps d’attente

Facteurs déterminant le temps d’attente au service d’urgenceBien que divers facteurs puissent influer sur le temps d’attente au service d’urgence, les experts ont relevé deux déterminants principaux, tous deux liés à la complexité des besoins du patient :

• L’admission aux soins pour patients hospitalisés : en 2010-2011, environ une visite au service d’urgence sur dix s’est terminée par une admission .

• La gravité de l’état du patient, mesurée selon l’Échelle canadienne de triage et de gravité (ÉTG) pour les services d’urgence i . Les cinq niveaux de gravité (en ordre décroissant) sont les suivants10 :

– Niveau I (réanimation) : affections qui mettent la vie en danger ou présentent un risque imminent de détérioration, nécessitant des interventions énergiques immédiates (p . ex . un arrêt cardiaque, un traumatisme grave ou un état de choc) .

– Niveau II (très urgent) : affections qui peuvent mettre la vie en danger ou compromettre la fonction d’un membre, nécessitant une intervention médicale rapide ou une délégation d’actes (p . ex . une blessure à la tête, une douleur à la poitrine, une hémorragie gastro-intestinale, une douleur abdominale accompagnée de symptômes d’affection viscérale ou l’hyperbilirubinémie chez les nouveau-nés) .

– Niveau III (urgent) : affections qui pourraient entraîner un problème grave nécessitant une intervention d’urgence (p . ex . la dyspnée ou l’asthme modéré, un traumatisme modéré ou des vomissements et de la diarrhée chez des patients âgés de moins de deux ans) .

– Niveau IV (moins urgent) : affections liées à l’âge du patient, à une situation de détresse ou à une possibilité de détérioration ou de complications, qui bénéficieraient d’une intervention ou d’un réconfort dans un délai de deux heures (comme des symptômes d’affection urinaire, une légère douleur abdominale ou un mal d’oreilles) .

– Niveau V (non urgent) : affections pour lesquelles les interventions ou les examens pourraient être reportés ou aiguillés vers d’autres secteurs de l’hôpital ou du système de santé (p . ex . un mal de gorge, les menstruations, les affections liées à des problèmes chroniques ou les affections psychiatriques non accompagnées d’idées suicidaires ou de tentatives de suicide) .

Pour plus de clarté, les niveaux de l’ÉTG peuvent être classés en deux catégories : les affections graves (niveaux I, II et III) et les affections mineures (niveaux IV et V) .

i. L’Échelle canadienne de triage et de gravité (ÉTG) pour les services d’urgence a été instaurée en 1999. Elle vise à définir de façon précise les besoins des patients concernant la rapidité des soins et à décrire les objectifs opérationnels à des fins de normalisation des services .

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Chapitre 2 : Temps d’attente pour des soins au service d’urgence

La figure 8 illustre la proportion des patients des services d’urgence qui se retrouvent dans ces deux catégories .

Figure 8 : Pourcentage des patients des services d’urgence qui ont été admis ou non en soins pour patients hospitalisés, par niveau de gravité, 2010-2011

8 %

1 %

44 %

47 % Patients admis, affections graves

Patients admis, affections mineures

Patients non admis, affections graves

Patients non admis, affections mineures

SourceSystème national d’information sur les soins ambulatoires 2010-2011, Institut canadien d’information sur la santé .

Le niveau de gravité et le fait que le patient soit admis ou non ont influé sur les temps d’attente au service d’urgence de la façon suivante :

• Durée du séjour au service d’urgence : En 2010-2011, la durée moyenne du séjour au service d’urgence était d’environ 4,4 heures, 90 % des visites se concluant dans les 8 heures . Les patients admis à l’hôpital à l’issue de leur visite au service d’urgence passaient beaucoup plus de temps au service d’urgence que ceux qui n’étaient pas admis, et la durée de leur séjour était également prolongée en raison de la gravité de leur problème de santé (voir la figure 9).

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Les soins de santé au Canada 2012 : regard sur les temps d’attente

Figure 9 : Durée totale du séjour au service d’urgence (médiane et 90e percentile), selon l’issue de la visite et le niveau de gravité, 2010-2011

0

5

10

15

20

25

30

35

Patients admis Patients non admis Patients admis Patients non admis

Visites au service d’urgence, affections graves

Visites au service d’urgence,affections mineures

Duré

e du

séjou

r au

serv

ice d

’urge

nce

(heu

res)

Médiane 90e percentile

SourceSystème national d’information sur les soins ambulatoires, 2010-2011, Institut canadien d’information sur la santé .

• Délai jusqu’à l’évaluation initiale du médecin : Dans l’ensemble et pour chaque niveau ÉTG, le délai avant de voir un médecin est supérieur aux délais recommandés par l’Association canadienne des médecins d’urgence (ACMU) . Le tableau 2 présente les temps d’attente par niveau ÉTG, les délais cibles — plus longs dans les cas moins graves — et la fréquence à laquelle ces délais sont respectés . Les délais cibles sont respectés dans 50 % des cas d’affections mineures (niveau ÉTG V), mais ils ne le sont pas dans 90 % des visites, tous niveaux ÉTG confondus .

Tableau 2 : Comparaison des délais recommandés et réels entre le triage et l’évaluation initiale du médecin, par niveau ÉTG

Délai jusqu’à l’évaluation initiale du médecin

Niveau ÉTG Délai idéal*Délai réel (médiane)

Délai réel (90e percentile)

I (réanimation) Immédiat (< 5 minutes) 11 minutes 47 minutesII (très urgent) 15 minutes ou moins 54 minutes 190 minutesIII (urgent) 30 minutes ou moins 79 minutes 229 minutesIV (moins urgent) 60 minutes ou moins 66 minutes 188 minutesV (non urgent) 120 minutes ou moins 53 minutes 165 minutes

Remarque* Adapté à partir du Guide d’implantation de l’ÉTG .SourceSystème national d’information sur les soins ambulatoires, 2010-2011, Institut canadien d’information sur la santé .

Gra

vité

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Chapitre 2 : Temps d’attente pour des soins au service d’urgence

L’applicabilité des délais cibles a été remise en question dans certaines situations . Par exemple, les efforts de réanimation sont souvent déployés avant l’admission ou le tri . Par ailleurs, les médecins travaillant dans les hôpitaux en région rurale ont fait remarquer que les délais d’intervention recommandés pour les médecins sont irréalistes dans le contexte des services d’urgence en milieu rural11 . En milieu urbain, les médecins sont présents au service d’urgence durant leur quart de travail, tandis que dans les services d’urgence en milieu rural, le médecin de garde peut passer une bonne partie de la journée à la maison, à la clinique ou en visite auprès de patients en centre de soins infirmiers11 . L’ACMU a reconnu que les délais prescrits constituent des objectifs idéaux plutôt que des normes de soins établies, l’intention générale étant d’améliorer les soins aux patients par un meilleur triage12 .

• Délai jusqu’à la sortie : Le délai jusqu’à la sortie était grandement influencé par la décision d’admettre ou non le patient . Pour 90 % des patients admis, la décision concernant l’issue des soins a été prise dans les 13 heures suivant leur arrivée, soit près du double comparativement aux patients non admis .

L’utilisation appropriée des services d’urgence par les patients atteints d’affections chroniques a fait l’objet d’une étude minutieuse, puisqu’elle pourrait contribuer aux attentes prolongées au service d’urgence . Bon nombre de complications associées aux affections chroniques, comme l’insuffisance cardiaque congestive et les maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC), peuvent être évitées ou retardées par la prestation de soins primaires adéquats13 . Ces affections sont donc considérées comme des conditions propices aux soins ambulatoires (CPSA) ii .

Comme il a été mentionné au chapitre 1, bien que la majorité des Canadiens déclarent avoir un médecin de famille, nombre d’entre eux indiquent qu’ils ont de la difficulté à le consulter le jour même ou le lendemain en cas de besoin . On en a donc déduit que les patients atteints de maladies chroniques se tournent vers les services d’urgence pour obtenir des soins pouvant autrement être dispensés par leur médecin de famille, ce qui exercerait une pression supplémentaire sur un système déjà surchargé .

Or, selon les données de 2010-2011, les patients se présentant à l’urgence et dont le problème principal était une CPSA représentaient une très faible proportion (4 %) des utilisateurs des services d’urgence . En outre, la plupart (85 %) des patients de ce groupe ont été classés dans la catégorie des affections graves (niveaux ÉTG I, II et III) par le personnel du service d’urgence, comparativement à 57 % de l’ensemble des visites à l’urgence . Les visites en raison d’une CPSA étaient également plus susceptibles de se terminer par une admission aux soins de courte durée pour patients hospitalisés : une admission a eu lieu dans 33 % des cas, comparativement à 10 % seulement de l’ensemble des visites aux services d’urgence . Le même phénomène a été observé pour tous les niveaux ÉTG, ce qui porte à croire que les patients qui se sont présentés à l’urgence en raison d’une CPSA avaient véritablement besoin de soins hospitaliers . Il reste à déterminer cependant si de telles complications auraient pu être évitées grâce à d’autres types de soins dans la collectivité .

ii . Au Canada, les CPSA sont l’angine, l’asthme, les MPOC, l’épilepsie, le diabète, l’insuffisance cardiaque et l’œdème pulmonaire, ainsi que l’hypertension .

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Les soins de santé au Canada 2012 : regard sur les temps d’attente

Temps d’attente à la sortie du service d’urgenceAprès avoir reçu des soins au service d’urgence, certains patients retournent à leur domicile, d’autres sont admis à l’hôpital et d’autres encore sont transférés vers d’autres milieux de soins . Toutes ces situations peuvent donner lieu à des délais .

• Délai jusqu’à l’obtention d’un lit d’hospitalisation : Parmi les patients admis à l’hôpital, la moitié de ceux présentant une affection grave obtenaient un lit d’hospitalisation dans les trois heures, soit deux fois le délai observé dans les cas d’affections mineures . Toujours chez les patients admis, 90 % des patients souffrant de problèmes graves étaient admis à l’hôpital dans les 24 heures, soit 8 heures de plus que pour les problèmes mineurs .

Ces résultats peuvent sembler contre-intuitifs, mais de nombreux facteurs ont une incidence sur le délai jusqu’à l’obtention d’un lit d’hospitalisation, notamment le temps nécessaire pour surveiller le patient, pour obtenir les résultats de tests diagnostiques ou d’analyses en laboratoire, et pour consulter des spécialistes . Le manque de lits d’hospitalisation disponibles peut aussi retarder l’admission des patients des services d’urgence . Le nombre de patients de niveau de soins alternatif (NSA) a souvent été considéré comme l’un des facteurs influençant la disponibilité des lits . Le terme NSA décrit la situation des patients qui occupent un lit en soins de courte durée en attendant d’être transférés vers d’autres soins, comme des soins en hébergement ou de réadaptation . En 2010-2011, environ 5 % des hospitalisations au Canada étaient liées aux NSA .

L’analyse des données de 2010-2011 de l’Ontario n’a pas révélé de lien étroit entre les NSA et l’attente dans les services d’urgence . D’autres facteurs, comme un grand nombre de visites à l’urgence (plus de 50 000 visites par année) et une proportion accrue de cas graves (plus de deux tiers des visites chaque année), ont eu une incidence plus marquée que les NSA sur le temps d’attente au service d’urgence .

Il semble qu’on puisse établir un lien entre le NSA et le temps d’attente dans les services d’urgence dans des circonstances particulières ou des milieux précis . Par exemple, dans les grands hôpitaux et les hôpitaux d’enseignement en zone urbaine recevant à l’urgence une grande proportion de cas graves (niveaux ÉTG I, II et III), l’analyse a révélé un lien possible entre le NSA et le temps d’attente . Plus précisément, le délai jusqu’à l’obtention d’un lit d’hospitalisation dans les services d’urgence de ces hôpitaux augmentait au même rythme que la proportion des jours NSA . La part importante des jours NSA dans la durée du séjour en soins de courte durée dans ce type d’hôpital peut résulter de facteurs cliniques sous-jacents, comme le regroupement des patients traités . Ces considérations seront explorées plus en détail au chapitre 3 .

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Chapitre 2 : Temps d’attente pour des soins au service d’urgence

Temps d’attente dans les services d’urgence du QuébecLe ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a établi un délai moyen cible de 12 heures au service d’urgence (avant que le patient soit admis ou dirigé vers un autre étage ou établissement ou vers des ressources intermédiaires, ou qu’il reçoive son congé)14 . Contrairement aux objectifs fixés dans d’autres provinces et territoires, ce délai cible ne tient compte que des patients sur civière, qui, habituellement, ont plus besoin de soins que les autres patients . La difficulté à atteindre le délai cible est également due à l’achalandage accru dans les services d’urgence : en 2010-2011, les services d’urgence au Québec ont enregistré 111 802 visites de plus que l’année précédente (une augmentation de 3,4 %) . D’autres facteurs contributifs sont observés, comme l’augmentation de la charge de travail à l’urgence en raison du nombre croissant de patients âgés (les personnes de 75 ans et plus représentent plus de 25 % des patients sur civière) et une augmentation de 4,6 % du nombre de patients arrivés en ambulance14 .

Stratégies de réduction des temps d’attenteAu cours des dernières années, les provinces et territoires du pays ont tout mis en œuvre en vue de réduire le temps d’attente dans les services d’urgence . De nombreuses initiatives ont porté leurs fruits, dont les suivantes :

Incitatifs financiers

• En 2008, l’Ontario a lancé la Stratégie de réduction des temps d’attente dans les salles des urgences, qui vise à réduire la durée totale du séjour au service d’urgence . Les grands principes de cette stratégie étaient l’utilisation de mesures de performance claires, l’établissement d’objectifs de réduction de la durée totale des séjours au service d’urgence, telle que mesurée au 90e percentile, et la mise en place d’un financement particulier accordé aux hôpitaux qui font la démonstration de réductions quantifiables du temps d’attente à leur service d’urgence15 . En mai 2012, le temps d’attente moyen au service d’urgence avait diminué de 14 % par rapport à 2008, 86 % des visites à l’urgence se concluant dans les délais visés16 .

• Les hôpitaux qui atteignent leurs objectifs d’efficacité et les médecins dont les patients obtiennent les résultats visés en matière de santé peuvent bénéficier d’incitatifs dans le cadre de programmes de rémunération à la performance . Ces incitatifs sont offerts sous forme de primes à la qualité, de barèmes tarifaires axés sur la performance ou de taux de remboursement majorés pour les dispensateurs de soins de qualité supérieure17 . En 2007, l’Autorité sanitaire Vancouver Coastal a mis en place un modèle de rémunération à la performance visant à récompenser les hôpitaux atteignent les objectifs en matière de durée du séjour au service d’urgence . De 2007 à 2008, les objectifs liés au temps d’attente au service d’urgence ont connu des améliorations à plusieurs niveaux . Les améliorations allaient de 13 % à 24 %18 .

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Les soins de santé au Canada 2012 : regard sur les temps d’attente

Politiques en matière de ressources humaines

• En Nouvelle-Écosse, dans le cadre d’un programme de soins paramédicaux prolongés mis en place sur le territoire de la Régie régionale de la santé Capital, des ambulanciers paramédicaux en soins avancés ont été formés pour évaluer les patients en centre de soins infirmiers (évaluation en gériatrie, prise en charge et soins comme les points de suture et les prises de sang) . Un ambulancier paramédical assurait une garde sept jours par semaine de 9 h à 21 h, avec l’appui d’un médecin des services de santé d’urgence . En 67 semaines, 961 visites ont été effectuées dans les centres de soins infirmiers. De ce nombre, 74 % se sont soldées par un traitement sur place, 23 % par un transport prévu de manière à minimiser le temps d’attente et seulement 3 % par un transfert immédiat . Le succès du programme a mené à l’élaboration d’un cadre et d’une évaluation en vue de l’appliquer à l’ensemble de la province19-21 .

• En août 2008, les services médicaux d’urgence de Toronto (EMS Toronto) ont mis sur pied un programme de prise en charge par les infirmières des patients transportés en ambulance, selon lequel une infirmière spécialisée devenait responsable du patient jusqu’à ce que celui-ci soit traité au service d’urgence . En décembre 2007, le temps de transfert moyen de l’ambulance à l’hôpital était de 61,2 minutes; un an plus tard, il était de 51,9 minutes. Selon EMS Toronto, cela équivaut à libérer trois ambulances de plus par heure22 .

Technologie et cheminement des patients

• Le Conseil de la qualité en santé de la Saskatchewan a élaboré un modèle de simulation informatique afin d’explorer une réorganisation des services d’urgence à Regina. Le modèle a permis d’évaluer l’incidence de la délimitation d’un espace, au service d’urgence, réservé aux patients souffrant d’affections moins graves, de façon à ce qu’ils n’occupent pas les lits de l’urgence principale . Un essai pilote de deux semaines a ensuite été réalisé aux services d’urgence de l’Hôpital général de Regina et de l’Hôpital Pasqua . On a observé une réduction considérable du délai typique entre l’arrivée du patient au service d’urgence et l’évaluation du médecin (à l’Hôpital Pasqua, le temps d’attente est passé de 63 à 35 minutes), ainsi que du pourcentage des patients qui quittent l’urgence avant d’avoir été évalués par un médecin (de 8,8 % à 2,3 % à l’Hôpital Pasqua) . La satisfaction des patients et du personnel s’est également améliorée23 .

• Au début de 2010, les Services de santé de l’Alberta ont lancé l’initiative « De l’urgence aux soins à domicile : le voyage d’une personne âgée vers les bons soins » . Comptant des sites pilotes à Edmonton, Calgary et Red Deer, le programme visait à réduire le nombre de visites évitables à l’urgence et d’hospitalisations non nécessaires pour les personnes âgées, qui représentaient jusqu’à 20 % des visites à l’urgence à l’échelle provinciale24 . Dans les services d’urgence, les personnes âgées étaient évaluées et prises en charge par le personnel de l’urgence et des soins à domicile ainsi que par un coordonnateur des soins, puis étaient transférées de manière sécuritaire vers les services à domicile et d’autres services communautaires de soutien24 . Un an après le début du projet, 17 % des personnes âgées (contre 8 % avant le programme) étaient orientées vers des programmes

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Chapitre 2 : Temps d’attente pour des soins au service d’urgence

de services à domicile dans leur collectivité qui étaient mieux adaptés à leurs besoins en santé . Une importante réduction des admissions en soins de courte durée a également été observée (atteignant 50 % à Red Deer, par exemple), ce qui a permis à d’autres d’accéder plus rapidement aux services d’urgence24, 25 . Compte tenu de son succès, l’initiative a été mise en place à l’automne 2011 dans d’autres régions (Fort McMurray, Ponoka, Wetaskiwin, Grande Prairie et Medicine Hat, en plus d’autres établissements à Edmonton)24, 25 .

ConclusionLe présent chapitre a permis de brosser un portrait des temps d’attente dans les services d’urgence au Canada . En 2010-2011, la plupart des visites à l’urgence ont duré huit heures ou moins . Les patients admis à l’issue de leur visite et ceux souffrant d’affections graves étaient les patients qui passaient le plus de temps à l’urgence . Même après ajustement en fonction de la gravité des cas, bon nombre de patients attendaient l’évaluation du médecin plus longtemps que les délais de réponse ciblés recommandés par l’ACMU . Les données d’enquête montrent en outre que les patients attendent plus longtemps dans les services d’urgence du Canada que dans les autres pays. La collecte de données pancanadiennes s’accentue au fil du temps, de sorte qu’on observera sans doute une augmentation de la qualité et de la compréhension de ces données, ce qui donnera lieu à des comparaisons interprovinciales et interterritoriales plus nombreuses et d’une qualité accrue .

Les conditions propices aux soins ambulatoires (CPSA) et le niveau de soins alternatif (NSA) sont deux des critères le plus souvent associés à l’attente prolongée dans les services d’urgence . Or des analyses récentes ont révélé que la majorité des visites à l’urgence en raison de CPSA étaient sans doute appropriées . Il semble également que le volume de cas traités au service d’urgence et la proportion des patients souffrant d’affections graves soient de meilleurs prédicteurs des temps d’attente au service d’urgence que toute mesure de l’incidence des NSA ayant pu être examinée . Le chapitre suivant traite de façon plus détaillée des séjours NSA et des temps d’attente en milieu de soins de courte durée .

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Les soins de santé au Canada 2012 : regard sur les temps d’attente

Références1 . Institut canadien d’information sur la santé . Highlights of 2010-2011 Inpatient

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Chapitre 2 : Temps d’attente pour des soins au service d’urgence

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Les soins de santé au Canada 2012 : regard sur les temps d’attente

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