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L A B O U RAinsi donc se déroule enfin une journée d’action interprofessionelle doublée d’un mot d’ordre de grève contre la loi Macron et l’austérité. Ne boudons pas notre plaisir devant une telle initiative. Voilà qui tranche avec les appels à l’« unité nationale » qui prévalent depuis trop longtemps avec pour seul justification d’exploiter la légitime révulsion que nous impose des massacres et le seul but de nous faire oublier qu’ici comme ailleurs deux classes aux intérêts divergents s’affrontent.
Pour autant le déroulement de cette journée d’action et de grève ne nous satisfait pas. Pourquoi certains ont ils privilégié l’organisation d’une « montée » à Paris plutôt que l’organisation d’assemblées générales interprofessionelles ?
En Guadeloupe depuis mars dernier dans la perspective de reconduire le mouvement de 2009 qui avait aboutit à de nombreuses concessions de l’état et du patronat sur les salaires, les prix des matières premières, l’unité syndicale prévaut dans le cadre d’un calendrier revendicatif local non basé sur les critères des médias
de Paris. Le 22/03 des milliers de manifestants scandant des slogans faisant référence à tous les problèmes qu’ils dénoncent : accès difficile à l’eau, l’essence, la terre et la violence sociale liée au chômage, aux licenciements, à la précarité, aux bas salaires, aux conditions de travail… se sont rassemblés à l’appel de quasiment tout le panorama syndical.
Reprendre notre autonomie de classe, en construisant notre calendrier revendicatif, hors du cadre médiatique et institutionnel en Bretagne comme en Guadeloupe, hors du cadre électoral. Voilà une façon de faire qui trancherait avec des pratiques parisiano-centrées qui ne déboucheront sur aucune dynamique et ce malgré la soif de combativité de ceux et celles qui n’ont que faire de « l’unité nationale » et n’ont aucun espoir de changement émanant de la « gauche » parlementaire et de ses avatars « radicaux ».
Construisons notre quartier général et notre autonomie de classe en organisant l’unité populaire là où nous vivons et produisons !
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ASAMBLES GANT AN DUD DIBAPER, BEPRED !
SOLIDARITÉ AVEC LES SANS-PAPIERS,
ENCORE ET TOUJOURS !Disons-le sans détours.
L’État français, c’est pas notre came. On lui préfère celles et ceux qui luttent,
aux côtés des précaires et des sans-papiers, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs.
Güllü Çiçek, femme kurde et mère de trois enfants a été arrêtée le 1er avril alors qu’elle se trouvait devant le centre social Carrefour 18 où elle se rendait pour poursuivre son apprentissage du français. Selon la préfecture elle ne répond pas aux exigences d’obtention d’une carte de séjour. Elle a été placée en rétention administrative et risque l’expulsion vers la Turquie. Alors que l’État français exige d’une part que les migrants apprennent la langue française, il envoie d’autre part sa police jusqu’aux portes des locaux associatifs qui soutiennent ceux-ci dans leur long combat pour obtenir des papiers. Cela ne nous étonne guère et démontre une fois de plus la nécessité de l’extrême méfiance dont on doit faire preuve envers le préfet, représentant en Bretagne comme ailleurs de la politique xénophobe de l’État français. Suite à l’interven-tion des Amitiés kurdes de Bretagne Güllü a été libérée avant-hier, elle serait assignée à résidence dans l’attente de la décision de l’OFPRA.
Hier midi nous étions avec Inès Ben Said, étudiante à Rennes 1, qui risquait l’expulsion vers la Tunisie, son pays natal. Cette militante politique et syndicale tombait sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) relancée par les services préfectoraux deux jours après son mariage avec un Breton (le 28 mars). La préfecture considérait qu’elle n’était plus une assez bonne élève. En effet, elle devait perturber son travail d’étudiante pour bosser afin de pouvoir payer son loyer, ses repas et de justifier de revenus suffisant devant cette même préfecture. Si Inès est encore en Bretagne aujourd’hui c’est grâce à la mobilisation d’étudiants et de précaires depuis deux semaines. Elle a reçu un récépissé de la préfecture et devrait être régularisée avant le mois d’octobre.
LA LUTTE PAYE !
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