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L’agriculture de précision, piège à con ? L’écho du Cedapa et de l’Adage Capteur, laser, scanner, etc... De quel métier parle-t- on là ? Chirurgien ? Perdu ! Et si on y rajoute drone, satellite, balise ? Alors météorologue ? Encore raté ! Il va, parait-il falloir, que les agriculteurs s’habituent à ces termes peu familiers car à en croire certains, nous n’aurons pas d’autres choix que la précision pour produire demain. C’est là le sujet d’un article paru récemment dans la presse agricole et qui fait l’éloge d’un nouveau concept : l’agriculture de préci- sion censée apporter sécurité technique et économi- que à ses adeptes. Même nos vaches vont devoir s’y coller, qui verront leur régime alimentaire soumis au savant calcul de nutritionnistes avertis, pour une alimentation de précision, garante d’efficacité en tout genre… Alors que penser de tout cela ? S’agit-il vraiment d’une nouvelle révolution verte, ou alors d’une éniè- me manœuvre visant à attirer les paysans vers plus d’investissement ? Le tout encouragé par les finan- cements publics ! Quelle compatibilité avec notre approche systémi- que, basée sur l’équilibre sol-plante-animal et toutes les interactions qui en découlent ? Quel sens aura notre métier si demain notre activité se résumait à celle d’exécutants de programmes éla- borés par des spécialistes en tous genres ? Et pour quelle rentabilité ? Ce concept pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Il ne s’agit pas de rejeter en bloc le progrès technologique, mais on se doit de l’aborder avec beaucoup de discernement. Dans le cas présent, à toujours prioriser des objectifs de rendements, on risque une fois de plus de reléguer au second plan les aspects majeurs que sont les approches écosystémi- ques ou la biodiversité. Assurément la bonne vieille « méthode Pochon » a encore de beaux jours devant- elle ! Patrick Thomas, Président du CEDAPA Dossier : la segmen- tation du marché du lait (pages 6-9)

L’écho du Cedapa · 2018-02-21 · ce, mis en place un plan de professionnalisation person-nalisé, réalisé un stage 21 heures et un prévisionnel économique avec la chambre

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Page 1: L’écho du Cedapa · 2018-02-21 · ce, mis en place un plan de professionnalisation person-nalisé, réalisé un stage 21 heures et un prévisionnel économique avec la chambre

L’agriculture de précision,piège à con ?

L’écho du Cedapaet de l’Adage

Capteur, laser, scanner, etc... De quel métier parle-t-on là ? Chirurgien ? Perdu ! Et si on y rajoute drone,satellite, balise ? Alors météorologue ? Encore raté !Il va, parait-il falloir, que les agriculteurs s’habituentà ces termes peu familiers car à en croire certains,nous n’aurons pas d’autres choix que la précisionpour produire demain. C’est là le sujet d’un articleparu récemment dans la presse agricole et qui faitl’éloge d’un nouveau concept : l’agriculture de préci-sion censée apporter sécurité technique et économi-que à ses adeptes. Même nos vaches vont devoir s’ycoller, qui verront leur régime alimentaire soumisau savant calcul de nutritionnistes avertis, pour unealimentation de précision, garante d’efficacité entout genre…Alors que penser de tout cela  ? S’agit-il vraimentd’une nouvelle révolution verte, ou alors d’une éniè-me manœuvre visant à attirer les paysans vers plusd’investissement ? Le tout encouragé par les finan-cements publics !Quelle compatibilité avec notre approche systémi-que, basée sur l’équilibre sol-plante-animal et toutesles interactions qui en découlent ?Quel sens aura notre métier si demain notre activitése résumait à celle d’exécutants de programmes éla-borés par des spécialistes en tous genres ? Et pourquelle rentabilité ?Ce concept pose plus de questions qu’il n’apporte deréponses. Il ne s’agit pas de rejeter en bloc le progrèstechnologique, mais on se doit de l’aborder avecbeaucoup de discernement. Dans le cas présent, àtoujours prioriser des objectifs de rendements, onrisque une fois de plus de reléguer au second plan lesaspects majeurs que sont les approches écosystémi-ques ou la biodiversité. Assurément la bonne vieille« méthode Pochon » a encore de beaux jours devant-elle !

Patrick Thomas, Président du CEDAPA

Dossier : la segmen-tation du marché dulait (pages 6-9)

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> Technique

Des jeunes qui s’installent en système herbager

L’echo - n° 134 - janvier/février 20182

Des investissements limités, du temps de travail maîtrisé et l’indépendance sont les avanta-ges qui ont poussés ces jeunes vers le système herbager.

Gwennen Montagnon et Louis Mot-te, 31 ans et 32 ans, futurs paysans àLa Chapelle Chaussée (35)

« Nous ne sommes pas issus d’une famille d’agriculteurset le lait n’était pas notre premier choix ! Ça nous sem-blait « énorme » comme installation ! Et pourtant, suiteà des visites, des appels et une formation « de l’ idées auprojet  », nous avons rapidement fait un autre choix.Notre installation devait répondre à 2 critères  : untemps de travail que l’on peut assumer sans épuisementet le plaisir au travail. Nous avons alors visé l’élevagede vaches laitières en système herbager. Dès avril 2018,nous serons installés sur une ferme de 38 ha avec untroupeau de 35 vaches et une référence laitière de190  000 litres. Quand nous avons commencé à cher-cher, nous voulions une ferme avec un parcellaire ac-cessible et groupé d’environ 50 ha, dans un secteurgéographique précis. Au fil de nos recherches, certainscritères ont pris de l'importance notamment des cé-dants qui facilitent la transmission en ne spéculant passur le prix de leur ferme. Nous avons donc orienté nosrecherches vers des personnes ayant suivi la formationtransmission auprès du réseau CIVAM. »

Hugues Robert 29 ans, installé de-puis le 1er octobre 2017 sur l’exploita-tion familiale à Hénon (22)

« Je ne voulais pas reprendre la ferme familiale. Ayantvu mon père galérer à la traite tous les jours, ça ne medonnait pas envie. J’avais d’autres projets en tête  !Cependant, après avoir travaillé en tant que salarié auSDAEC et à l’usine, je me suis rendu compte que jevoulais travailler pour moi. C’est donc vers 25 ans quej’ai décidé de m’installer. J’ai fait un BTS ACSE à distan-ce, mis en place un plan de professionnalisation person-nalisé, réalisé un stage 21 heures et un prévisionneléconomique avec la chambre d’agriculture pour re-prendre l’exploitation de mon père qui partait en retrai-te. Mon objectif est que mon travail n’ empiète pas surma vie privée. Je n’hésiterais pas à arrêter l’élevage sila ferme me prend trop de temps. Un de mes critèresétait de ne pas avoir trop de charges à l’installation. Jepossède donc le troupeau et les 43 ha de SAU, dont 6.5ha maïs ensilage, et 36 ha de prairies. Il y a 26 ha desurface accessible pour 40 VL. Je loue le bâtiment et çame va très bien comme ça. Je me tourne vers un systèmeherbager car la région y est propice. Je vais égalemententamer une conversion en agriculture biologique. »

Emmanuel Tuaux, fils d'agriculteur,28 ans, installé depuis 2016 à St Sau-veur des Landes (35)«  A la sortie de l’école, je ne voulais plus

m’installer : prix du lait bas, investissements lourds,administratifs débordants, exploitations à taille sur-di-mensionnée … Je voulais être technicien ou autre. Puisj’ai travaillé dans des fermes bio chez des paysans duréseau avec une autre approche du métier. En 2016, j’aidécidé de reprendre une petite ferme avec des bâti-ments vieux mais fonctionnels, une référence de 250000 l (chez biolait), 32 ha et un troupeau de 38 vachesen bio. Mon objectif depuis mon installation est unemaîtrise maximale des charges et du temps de travail.Je suis passé en vêlages groupés de printemps (avecsuppression de la traite du dimanche soir), avec un laitde printemps uniquement à herbe permettant un coûtalimentaire très faible (pas d'achat de concentré ni deminéraux ) ; puis en monotraite à l'automne et tarisse-ment début d'hiver. J’ai arrêté l’élevage des génissespour limiter le travail et le chargement. J'ai réduit lataille du troupeau à 32 vaches afin de baisser le charge-ment (1 UGB/ha), cela permet d'arrêter le maïs et d'êtreen 100% herbe et 100% autonome en fourrage. Monvolume collecté est de 130 000 l (200 000 l pour lecédant). Pour le matériel, j’ai un tracteur de 80 ch quime suffit. Mon système me permet de bien vivre, decasser la routine, et surtout me permet de m'épanouirdans la vie de tous les jours. »

Kévin Le Coant, 33 ans, installationprévue en avril 2018 sur l’exploita-tion familiale à Plourac’h (22).

« J’ai fait mes études dans l’agriculture mais je ne vou-lais pas forcément m’installer. J’ai travaillé pendant 10ans en tant que salarié chez Triskalia. C’est à la nais-sance de mon fils que j’ai eu le déclic, je ne voulais plusdépendre d’un patron. Je voulais être libre de meschoix, être indépendant. J’ai cherché pendant 3 ans uneferme pas trop morcelée avec de la surface accessible.J’espérais trouver dans un rayon de 10 kilomètresautour de Cavan, pour ne pas avoir à déménager etpour que ma conjointe ne soit pas trop loin de son lieude travail. J’étais très motivé au début de mes recher-ches, mais les fermes ne correspondaient pas à mescritères et les prix m’ont peu à peu découragé. Mon pèreest éleveur laitier à Plourac’h, en système convention-nel, il va bientôt partir en retraite. Même si la ferme estplus loin que ce que je voulais, j’ai décidé de reprendresa ferme de 63 ha dont 40 ha accessibles pour 65 VL.Nous allons donc être en GAEC le temps de la transmis-sion. Je vais prendre le temps de bien m’installer, deconvertir la ferme en bio et d’augmenter la part d’herbeavant de faire de gros changements. »

Hénon

La ChapelleChaussée

St Sauveur desLandes

Plourac’h

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> Vie associative

un salarié sérieux etmotivé en production laitièresur le secteur de Plaintel (22)conversion Bio - CDI temps com-plet- pour la conduitede l'élevage en vue d'une éven-tuelle transmission.Xavier Bresset 06 25 33 04 13

Projet de reprise d’une fer-me laitière dans le secteur deMoncontour (22), je rechercheun(e) associé(e). Installationsouhaitée début 2019. Systèmeherbager, bio, avec développe-ment d’un atelier de transfor-mation fromagère. SylvainHaurat [email protected]

, pro-jet d'installation d'ici 2 ans enchèvres bio avec atelier transfofromages et/ou pdts laitiers,sur 20-25 ha dans la zone Mor-laix-Lannion-Belle Isle en Terre(22), possibilité de réfléchir à unatelier complémentaire.Joris Neige 06 32 62 27 [email protected]

pour départ en retraite,sur l'axe Vitré - Liffré (35), fer-me laitière Bio, 315000 L, 52ha dont 30 ha accessibles. Ins-tallations récentes et en bonétat. Vente des bâtiments, ma-tériel, cheptel et de la maison.Location ou vente du foncier.Jean Marc et Martine Bentz /[email protected]

3 ou 4 génisses pleinesPrim'Holstein qui arriveront àterme en fin février (2ans etdemi au vêlage). Gabriel Lissi-lour, de Ploemeur-Bodou (22) -06 63 64 77 [email protected]

> À l’AdageL'AG de l'Adage s'est déroulée le mardi 12 décembre au lycée agricole du Rheu, enrégion Rennaise. Près de la moitié des adhérents (une cinquantaine) était présente,rejointe l'après-midi par une centaine de lycéens. Les interventions, témoignages etdébats de l'après-midi furent l'occasion de sensibiliser les étudiants aux enjeux del'installation, particulièrement en production laitière. Les adhérents de l'Adage ont étésurpris de la présentation de la DDTM qui a affiché le profil moyen des installationsen production laitière, avec un investissement de l'ordre de 500 000 € (reprise +investissement sur 4 ans) par personne (!) et une surface d'environ 64 ha. Les paysansde l’Adage et des témoignages de jeunes installés ont présenté, en réponse à ceschiffres, les avantages et l'efficacité de systèmes économes beaucoup moins démesu-rés, où l'autonomie permet une plus forte résilience face aux crises économiques,environnementales et sociales.

> Au Cedapa L'AG du CEDAPA s'est déroulée, le mardi 28 novembre. Une très bonne participationavec plus de 75 adhérents et des activités toujours en développement ont marqué cetteAG. Le témoignage d'éleveurs du groupe local du SMEGA qui réunit 15 fermes enbovin lait sur le secteur de Guingamp, en a été une belle illustration. En 2 ans, lesfermes du groupe SMEGA ont augmenté en moyenne de 9 ares leur surface accessiblepâturée par VL, ont baissé de 22% leur coût alimentaire, ce qui leur a permis d'aug-menter leur EBE de 10%, malgré une baisse du prix du lait de 20% sur la période.L'après-midi,  les retours d'expériences des intervenants ont permis de confirmerque l'autonomie reste la meilleure façon de s'adapter au changement climatique.

Présentation des nouveaux arrivants du Cedapaet de l’Adage

Maxime Lequest, stagiaire au CedapaEtudiant à l’ESA d’Angers en Production Animale, je rejoins le projetsanté animale mené par le CEDAPA qui vise à améliorer l’autonomiedes éleveurs dans la gestion de la santé de leur troupeau et à développerdes pratiques alternatives aux antibiotiques. Je participe à la réalisa-tion d’un outil d’aide à la décision simple pour les éleveurs et à la miseen place de différentes expérimentations pour tester l’efficacité desméthodes alternatives utilisées.

Les assemblées générales,temps forts !

L’echo - n° 134 - janvier/février 2018

Anaïs Fourest remplace Mathilde Lefèvre pendant son congé maternitéAprès avoir accompagné la mise en place de plans énergie-climat auprès d'entreprises - notammentagricoles et agro-alimentaires - et de collectivités, j’ai été amenée à défendre des politiques agricolesécologiques et respectueuses des hommes au sein d'une ONG internationale. Enfin j'ai voulum'investir dans l'agriculture durable bretonne. Je reprends momentanément le poste d'animatriceAdage et d'Ingénieure Territoriale Ecophyto DEPHY de Mathilde.

Un sixième poste à l'adage : Clémentine LebonJe suis arrivée à l'ADAGE fin novembre, après un voyage dans les fermes bio nord-américaines, puisun travail de chargée de mission au Parc naturel régional de Millevaches en Limousin. Grâce à cettecréation de poste je vais assurer le suivi du projet 30 000 et renforcer l'équipe sur l'accompagnementcollectif et individuel des paysans de l’Adage.

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4 L’echo - n° 134 - Janvier/Février 2018

> Voyage en Galice

Arqueixal, un projet agro-toursitique débor-dant d’idées, fait revivre le milieu rural gallicien

Valoriser une petite SAU grâce au fromageAttaché au milieu rural et agricole, Xose Luis reprend laferme de ses parents en 1989. Il remplace les Frisonnespar des Brunes des Alpes. « Elles pâturent mieux, ontune plus grande longévité, et s’intègrent mieux dans lepaysage ! » apprécie-t-il. Mais c’est surtout une race aurendement fromager intéressant : en effet, Xose se lancedans la transformation. A l’époque, c’est le premier fro-mager artisanal d’Arzua-Ulloa, la seconde AOC espa-gnole. Il arrive à bien valoriser sa production, et gagneen 2007 le prix du Ministère de l’Agriculture du meilleurfromage de vache bio.Malgré un parcellaire de 30 ha de SAU, morcellé etcoupé par des routes, toutes les parcelles sont pâturéespar les 35 vaches laitières. Les vaches sortent tous lesjours au pâturage et elles sont complémentées au foin, àl’ensilage d’herbe et au concentré.La production moyenne est de 5900 L, avec des taux de42-34. Toute la production est transformée  : 80% enfromage, 10% en yaourt, et 10% en lait pasteurisé. AArqueixal, on prône les «  3 R  »  - réduire, réutiliser,recycler - les produits sont donc vendus dans des pots enverre consignés.L’agrotourisme pour faire revivre le hameauDébut des années 2000, la ferme est convertie en bio, etcommence avec ses deux frères, à monter un projetagrotouristique. Dans le hameau d’Albacal, ils rachètent5 maisons abandonnées, et les rénovent en gîtes ruraux.Ils suivent les principes de bio-construction : matériauxnaturels (bois, liège, chaux, verre…), surélévation pouréviter les radiations au radon et limitation des ondesélectromagnétiques (par des circuits électriques spé-ciaux). La construction a coûté 500  000 euros, dont33% ont été subventionnés par le fond FEADER.En 2010, le gîte ouvre ses portes  : il peut accueillir 17personnes dans 5 maisons du hameau. Celles-ci se trou-vent à proximité de la stabulation, du potager et de lafromagerie. Les touristes peuvent participer aux activi-tés de la ferme : traite, jardinage, élaboration de froma-ges… « Finalement, un litre de lait est plus rentable s’ilest trait à la main ! » blague Xose Luis, faisant allusionaux prestations touristiques. Les repas proposés auxtouristes sont composés d’aliments produits sur place.Et la clientèle ? « L’été on a des espagnols, parfois desétrangers, mais l’hiver ce sont principalement des gali-ciens qui veulent renouer avec le milieu rural ».Régulièrement, des séminaires ont lieu à Arqueixal,dans un des bâtiments, rénové en salle de conférence.

« On voit parfois des séminaires de développementrural qui ont lieu dans des villes » déplore-t-il.

Une maison-musée multi-fonctionsDepuis deux ans, Arqueixal propose une expérienceatypique de 2 jours, seul dans une maison-muséedes années 1920 : pas d’eau courante ni électricité,quelques aliments non transformés, du bois et unemarmite. La chambre est au-dessus d’une étable.« C’est une expérience un peu mystique : les gens enressortent changés ».Arqueixal accueilleégalement des grou-pes scolaires.Ils visitent la maison-musée, conservée enl’état. C’est alors l’oc-casion de faire décou-vrir aux enfants lemode de vie d’avant,et les enseignementsqu’on peut en tirer  :« plutôt que de direaux enfants ‘’il nefaut pas gaspiller’’ onleur montre qu’il estpossible, par exem-ple, de ne pas avoirde déchets », commente Xose Luis.Sept personnes travaillent à temps plein à Ar-queixal : livraison, ferme, fromagerie, tourisme, ad-ministration… chacun sa tâche.

Un festival pour valoriser l’âme rurale gali-cienne« En Galice, surtout en milieu rural, on a un problè-me d’estime de soi  : ce qui vient d’ailleurs estmeilleur que ce qui vient de nous », constate Xose.Pour y remédier, il a ainsi créé en 2011 le festival« Son d’aldea » signifiant « Je suis du village » (c’estaussi un jeu de mot pour « Son du village »). Pen-dant un après-midi une centaine d’acteurs jouentdes saynètes de la vie quotidienne d’antan : 15 scé-narios sont répartis sur un parcours itinérant dansle hameau. Puis le soir, un repas festif clôt le festivalqui a accueilli en 2016 plus de 400 personnes »

Juliette Bellay animatrice Adage 35

« On ne pourra construire le futur qu’en comprenant le passé », telle est la devise de XoseLuis Carrera Valín, gérant de l’entreprise familiale Arqueixal. Sur 30 ha, une ferme laitière,du fromage AOC, un gîte rural, un festival… Xose Luis et 6 salariés font revivre le milieurural galicien en misant sur la valorisation des connaissances traditionnelles.

Maison datant des années 1920

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5L’echo - n° 134 janvier/février 2018

> Technique

Météorisation, le retour

Pourquoi cette recrudescence ?

Un trèfle jeune et fourni dans les pâtures est à l’origi-ne de la météorisation mais jusque là rien de quoiinquiéter les pâtureurs aguerris. Mais en cette find’été 2017, des pâtureurs ont eu un sévère rappel àl’ordre. Comme souvent, plusieurs éléments se sontcombinés. Tout d’abord un hiver sec, suivi d’un prin-temps particulièrement lumineux (+30% de lumino-sité en avril et +10% en juin à Saint-Brieuc) qui afavorisé le développement du trèfle. Un été marquépar des alternances hydriques qui ont pu bloquer lespousses d’herbes et des mélanges de semences deplus en plus chargés en trèfle (+2kg/ha de trèfled’après un semencier du centre Bretagne). Tous cesfacteurs cumulés ont conduit à favoriser les risquesde météorisation.

Origine métabolique de la météorisation

L’ingestion de beaucoup de protéines solubles (chai-nes protéiques courtes) qui sont très vites dégradéesdans le rumen entraine la formation de mousse. Deplus, les fourrages jeunes à l’origine des risques demétéorisation sont pauvres en cellulose et sont ingé-rés très rapidement. Cela réduit la sécrétion de salivequi contient une substance anti-moussante. La for-mation de mousse va donc être amplifiée. Cettemousse empêche le mécanisme d’éjection des gaz(éructation) via l’œsophage. La production de gaz durumen s’accumule ce qui entraine le gonflement de lapanse. Cette panse va comprimer le diaphragme etpeut donc provoquer l’asphyxie de l’animal.

Source : Les indigestions spumeuses chez les bovins consommant dutrèfle blanc : Facteurs de risques et contrôle. 1983

Des facteurs favorisant et réduisant la météo-risation

Le temps de repousse influence le risque de météori-sation. Des temps de repousse de plus de 35 jourspermettent d’écarter les risques. Des travaux ontmontré que cette observation est à relativiser car ilfaudrait plutôt parler de temps de repousse réel.S’il y a 35 jours de repousse sur le papier, les condi-tions météorologiques (froid, temps sec, …) peuventarrêter la pousse de l’herbe. On peut se retrouveravec un temps de repousse réel de seulement 25-30jours. Ce qui correspond à la période la plus à risque.Les tanins permettent de réduire la dégradation desprotéines alimentaires dans le rumen ce qui limite laformation de mousse et donc la météorisation. Lesplantes riches en tanins (lotier, minette) sont bienconnues mais très sensibles à la concurrence dansnos prairies temporaires. Le plantain et la chicoréesont aussi riches en tanins et peuvent permettre deréduire les risques de météorisation.La génétique des animaux peut favoriser les risquesde météorisation. Certaines races sont plus sensiblesque d’autres à ce risque. Une étude de 1973, menée enNouvelle Zélande observe que les jersiaises étaientplus sensibles que les Prim’Holstein à la météorisa-tion. Les néozélandais ont aussi observé au seind’une même race des différences de sensibilité. Ilsont remarqué que les filles de certains taureauxétaient beaucoup plus sensibles que d’autres.Un autre facteur moins connu concerne le type detiges des variétés de trèfles. Les variétés à tiges creu-ses favorisent la météorisation (les tiges creuses favo-risent la formation de mousse stable). Beaucoup devariétés actuelles (Triffid, Tribute, Alice, Aran) sontdes tiges creuses. Huia est en revanche une tige plei-ne. Attention à bien prendre du Huia « certifié mè-re » car les variétés non « certifiées mères » peuventparfois être du Aïfa qui lui a une tige creuse.Enfin, les associations avec RGA diploïde peuventfavoriser le problème car le port des variétés diploïdeest plus gazonnant. En arrivant dans la parcelle, lesvaches vont commencer par étêter la parcelle et vontdonc pâturer le trèfle en premier (ce qui entraine unapport important de protéines solubles). Il faudraitdonc intégrer un peu de tétraploïde pour réduire ceproblème et surtout surveiller les animaux 30 à 60minutes après l’entrée en parcelle.

Amaël Samson animateur au Cedapa

Cet automne, plusieurs éleveurs ont constaté une recrudescence de météorisationchez les vaches laitières. Ce phénomène bien connu des herbagers était plutôt discretces dernières années. Les origines de ce problème sont connues (pâture riche entrèfle jeune) mais le mécanisme physiologique provoquant la météorisation l’estmoins tout comme certains facteurs techniques.

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>Dossier

6 L’echo - n° 134 - janvier/février 2018

La segmentation dumarché du lait5,3 milliards de litres de lait collectés en Bretagne en 2016 soit 22% de la productionFrançaise ! Dont 592 millions de litres laits conditionnés (lait en brique) soit 18% dela production nationale. Mais pour devenir quoi ? Valorisé comment ? Pour répondreà quels besoins, attentes ?Nous avons tenté de savoir ce qu’était un lait de pâturage et rencontré des éleveursqui se sont ré-appropriés la valorisation de leur production de lait.Ouvrons la brique …

Les acides gras, pas tous sympasLa matière grasse est composée de plus de 200acide gras (AG) dont 70 à 75% sont des acides grassaturés (AGS). Ces acides gras sont souvent mis enavant comme augmentant le risque d’apparition demaladies cardiovasculaires. Même si ce point estaujourd’hui relativisé par les nutritionistes, il resteque l’on a intérêt à limiter le taux d’Acides GrasSaturés (AGS) des laits.. A l'inverse, il faut chercherà accroitre les teneurs en Acides Gras Insaturés, enparticulier les Oméga 3 (C18:3 n-3) qui ont deseffets bénéfiques : maladies cardiovasculaires, dé-veloppement des tissus nerveux chez les jeunes etc.L’acide ruminique, suscite aussi l’intérêt du mondemédical, notamment pour son intérêt contre cer-tains cancers. Les taux présents dans le lait varientselon l’alimentation de la vache.Un lait herbager qui fait jaunir le beurreLe lait herbager est un lait «  intéressant  » sur leplan de la nutrition. Il contient moins d’acides grassaturés. Les oméga 3, les vitamines A et l’acidesruminique sont naturellement plus présents dansces laits. L’idéal est un rapport « oméga 6 / oméga3  » inférieur à 5. Un lait produit par des vachesnourries à l’ensilage de maïs présente un rapportgénéralement supérieur à 5, tandis que le lait « her-bager » présente un rapport autour de 2 à 3. Lesproduits transformés comme le beurre et le froma-ge permettent de valoriser au mieux ces caractéris-tiques biochimiques car plus concentrés et sereconnaissent à leur couleur jaune. Pigmentation

due au carotène (riche en vitamine A) de l’herbeingérée par la vache. S’appliquent alors des ter-mes comme «  beurre diététique  », meilleuretartinabilité du beurre, etc … Mais qu’est-cequ’un lait herbager. Jean Louis Peyraud expli-que qu’il faut que « la vache ait une ration baséesur un minimum de 40% d’herbe pâturée pourobserver des teneurs significatives en acide ru-minique, carotène et oméga 3. » Il témoigne quele rapport devient alors linéaire, plus il y ad’herbe pâturée dans la ration et plus il y ad’oméga 3, de carotène et d’acide ruminique. Encomplément d'une ration « maïs », certainspaysans distribuent du lin qui permet de retrou-ver des valeurs 2 à 3 fois plus élevées en Oméga3, comme en ration herbe fraîche. Cependantles teneurs en acide ruminique et en carotènesont tout aussi faibles que du lait produit pardes vaches nourries au maïs complémenté avecdu tourteau de soja ou colza.

Pauline Usson, animatrice Adage

Les bienfaits du lait herbagerQu’est-ce qu’un bon lait ? En quoi le lait « herbager » est-il un lait différent ? JeanLouis Peyraud, INRA de Rennes (UMT Recherche et Ingénierie en Elevage Laitier)explique que des effets sont constatés à partir d’un minimum de 40% d’herbe pâturéedans la ration.

Jean Louis Peyraud explique que le lait stocké dans letank est un lait entier (avec 100% de sa matière grassesoit 35 à 45g/L de lait) et cru. Pour une harmonisationde la qualité vendue, les laiteries « normalisent » le lait.Ainsi après être pasteurisé pour éliminer tous les risquespathogènes, il est écrémé pour se voir rajouter de la ma-tière grasse à la dose souhaitée. Le demi écrémé en bri-que est un lait standardisé avec une teneur de 30g/L delait de matière grasse.

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Des origines différentes, des attentescommunes ?

Vincent Chatellier, Ingénieur de recherches à l’INRAet économiste explique que « la différenciation se faitessentiellement au niveau des entreprises de latransformation sur la base d’un lait collecté dit«  standard  »  ». En France,  seulement 15% de laproduction laitière nationale, surtout les filièresfromagères AOP et le lait issu de l’agriculturebiologique, bénéficie d’une différenciation reconnueau niveau de l’amont. D’autres expériences existent,mais pour des volumes souvent modestes au proratade l’offre nationale. Sur les marques citées dans cetarticle (liste non exhaustive), les industriels(Pâturage des magasins Intermarché, la Filièrequalité Carrefour et Via Lacta du groupe Ingredia),comme les consommateurs (C’est qui le Patron) et lespaysans (Laitik, Coeur de Normandy et FaireFrance)sont à l’origine de démarches de valorisation du lait.Bleu Blanc Coeur a été créé par l’ensemble des acteursde la filière. Concernant  la démarche «  lait depâturage  » initiée récemment dans l’Ouest de laFrance, Vincent Chatellier nous répond que cela« répond surtout à une volonté de certains acteurs dene pas laisser trop de place à certains paysconcurrents (dont l’Irlande et les Pays-Bas) dans lesdémarches marketing utilisant abondamment cettenotion. »

Du lait qui colle à son étiquette ?Pas toujours facile de trouver des informationsprécises sur les conditions de production de cesmarques. Elles communiquent avec des noms qui fontvoyager dans une campagne avec une belle image devache normande bien portante dans une belle prairiefleurie. Et pourtant, en décortiquant les engagements,il est facile de constater qu’ils ne sont pas d’un grandmérite. Pâturages par exemple garantit un lait 100 %français. Pour la filière qualité Carrefour, la qualitédu lait passe par du «  pâturage l’été et du fourragel’hiver  », sans aucune autre précision. Lesproducteurs fournissant C’est qui le Patron et Vialacta, ont des rations sans OG  M et sortent leursvaches la moitié de l’année avec aucune précision surla part de pâturage dans la ration. Bleu Blanc Cœurexige une complémentation de la ration en omega3 etdes fourrages qui proviennent de l’exploitation ou des

alentours. Les huiles et tourteaux de palme(responsables de la déforestation) ainsi que lesmatières grasses hydrogénées (cancérigènes etresponsables de maladies cardio-vasculaires) sontinterdits. Cependant il n’y a pas de précisions surle reste de la ration et sur la notion de distancepour «  les alentours  ». Laitik et Coeur deNormandy sont des marques créées par desproducteurs souhaitant retrouver leurindépendance. Elles revendiquent un lait produitet conditionné localement (Bretagne ouNormandie).

Quelles garanties pour les producteurs ?Laitik, Coeur de Normandy, Fairefrance et C’estqui le Patron ont été créées avec l’objectif de ven-dre du lait à un prix rémunérateur pour le produc-teur. Coeur de Normandy verse 33 centimes aulitre de lait vendu aux producteurs. Fairefranceredistribue chaque année 10 centimes de plus parlitre de lait vendu à tous les producteurs partici-pants à la promotion de la marque. C’est qui lePatron a décidé d’ajouter 9 centimes par litre auprix du cours mondial. Il existe des initiatives degroupes de paysans en système herbager mais el-les sont rares et très difficile à faire perdurer. Vin-cent Chatellier explique que « pour le lait standardissu de plaine, il est plus difficile de faire-valoir lesystème productif comme un argument de vente. »Cela est dû à la mal-con-naissance des consomma-teurs des différentsmodèles de productions  ;aux groupes industrielsqui communiquent sou-vent autour de «  la vacheest dans le pré » même sicela n’est pas toujours lecas ; à la consommationdes français en lait liquidequi est en baisse, ce quilimite les opportunités dedéveloppement et à la notion de « pâturage » quin’est pas toujours précise.

Cindy Schrader, animatrice Cedapa, Jeanne Brault, paysan-ne Cedapa et Pauline Usson Animatrice Adage

L’echo - n° 134 - janvier/février 2018

C’est quoi cette bouteille de lait ?

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>Dossier

Bleu Blanc Coeur, Laitik l’autenthik, Coeur de Normandy, Filière qualité Carrefour, C’est quile patron, FaireFrance, Pâturages, Via Lacta… Depuis une petite dizaine d’années, nousavons vu se multiplier le nombre de démarches visant à se démarquer sur le marché du lait.D’où viennent ces marques ? Pourquoi ont-elles été créées ? Qu’y a-t-il réellement derrièreces signes vendeurs ? L’écho a « écrémé » les sites Internet et les articles de presse.

Brique de lait Cœur de Normandy-Source : www.coeurdenormandy.fr

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8 L’echo - n° 134 - janvier/février 2018

> Dossier

Laitik l’Autenthik, le lait de producteursindépendants Bretons, pour lesconsommateurs BretonsComme 53 autres irréductibles producteurs Gaulois, Joël Guillo de Merléac (22), décide dene pas signer de contrat avec la nouvelle coopérative Sodiaal qui a racheté Entremont en2012. Ensemble ils décident de s’affranchir de la plus grande coopérative laitière de Franceet de rester indépendants en créant leur propre laiterie et marque de lait.

L’Echo : Comment s’est passé latransition entre la coopérativeet la création de la SICA ?Joël  Guillo: La laiterie avait obli-

gation de continuer de collecter notre lait pendant 18mois. C’est la durée que l’on avait pour tout mettre enplace. Le 1er juillet 2012, nous sommes devenus indé-pendants, notre lait n’était plus collecté et il fallaittrouver une solution. Nous avons donc fait des réu-nions avec les 54 producteurs. Dans le groupe unepersonne avait fait des études dans l’industrie laitièreet connaissait le processus. C’est grâce à elle que nousavons réussi à créer la SICA LAIT’sprit d’éthique etlancer la marque Laitik.

Des producteurs de lait qui arrivent à produi-re, collecter, transformer et vendre leur lait,ça dérange ?A plusieurs reprises on a essayé de nous mettre desbâtons dans les roues. Les techniciens de la coopéra-tive nous ont mis la pression pour signer le contratavec Sodiaal. Les banques ne voulaient pas nousaccorder d’emprunts, les autres coopératives laitiè-res françaises ont aussi mis leur grain de sel. Desproducteurs de lait qui arrivent à produire, collecter,transformer et vendre leur lait, oui ça dérange ! Lescoops ne veulent pas que ça marche, ni que ça s’ébrui-te car d’autres producteurs pourraient avoir envie defaire la même chose. Or nous, on aimerait bien que çase développe, il y a de la place pour tout le monde !

Comment se sont passées ces 5 premières an-nées ?Il a vite fallu que l’on trouve des tanks à lait, uncamion de collecte, un chauffeur, un local et le maté-riel pour la laiterie. Nous n’avions pas les fonds né-cessaires pour tout acheter. Nous avons passé desjournées entières à nettoyer le local avant de le trans-former en laiterie. J’ai pu acheter mon tank à lait enjuin, un mois avant le début de la collecte de notre laitet je crois que le camion de collecte, lui est arrivé laveille. C’était vraiment serré ! Comme prévu, le pre-mier juillet 2012 notre lait a été collecté par nos soins.Il était vendu au « ras des pâquerettes » à un courtieren direct car nous n’avions toujours pas l’argent pourcréer notre laiterie. Au printemps 2016, les banques

nous ont enfin accordé les em-prunts. Nous avons pu acheter lematériel et un local à Trémoreldans les Côtes-d’Armor. Les essaisont commencé en décembre 2016.Nous avions pour objectif de pro-duire notre première brique de laiten 2014, mais cela ne s’est faitqu’en février 2017. Beaucoup d’en-treprises françaises pensaient quenous n’y arriverions pas. On s’estserré la ceinture pendant 5 ans etaujourd’hui, nous produisons 25millions de litres de lait, nous con-ditionnons 2/3 de notre lait en brique et le reste estvendu en direct. D’ici 6 mois je pense que la totalité denotre production sera vendue en brique. Je suis fierd’en être arrivé là.

Acheter cette bouteille de lait  est un acte ci-toyen ?C’est un lait 100% Breton, accessible et rémunéra-teur. On a des payes de lait qui commencent à êtrenormales. Nos produits se trouvent dans la majoritédes supermarchés. Au début, un distributeur ne vou-lait pas acheter notre lait, mais à la demande desconsommateurs, la chaîne a dû changer d’avis. Pournous faire connaître, nous avons fait de nombreusesanimations dans les grandes surfaces. Les samedis,nous avons laissé notre bleu de travail pour enfilernotre habit de commercial. Il y a beaucoup d’échan-ges avec les consommateurs. On leur demande pour-quoi ils achètent le pack de lait qu’ils ont dans lesmains et on leur explique notre démarche. C’est diffi-cile de faire changer les habitudes donc on leur pro-pose de le goûter, ça n’engage à rien. En général,après discussion, le consommateur repose son packde lait habituel et prend le nôtre. Ainsi, il part contentd’avoir contribué à la pérennité de notre travail.

Quels sont les projets futurs de la SICA?Aujourd’hui, nous employons 15 salariés et à termenous pensons embaucher 26 personnes. Nous avonspour projet de faire du yaourt et des fromages frais.Cela ne sera possible que lorsque nous aurons reçudes subventions de la Région, de l’Etat et de l’Europe.

Cindy Schrader animatrice Cedapa

Merléac

Joël Guillo est l’un desproducteurs de Laitik

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L’agroforesterie bocagèreEn Bretagne, plutôt que de se lancer dans l’agrofores-terie avec des rangées d’arbres - comme cela peut êtrefait dans le bassin parisien - il pourrait être intéressantde développer « l’agroforesterie bocagère ». Si on re-porte la hauteur de la haie (ex : 10 m) sur la prairie : lahaie va générer une baisse de rendement sur cettemême longueur (10 m), mais les effets bénéfiques (in-sectes auxiliaires, eau, brise vent…) sont valablent surdix fois 10 m (100 m). Soit une augmentation effectivede rendement sur 90 m après la haie. Avec des parcel-les bocagères d’un hectare ou deux, l’interaction haie-culture semble donc maximisée. Le bocage est un mo-dèle plein d’avenir !

Se donner des objectifsPour chaque haie déjà présente ou que l’on souhaiteplanter, il est primordial de se demander les fonctionsque ces arbres devront remplir sur la ferme (ombrage,mycorhizes, bois d’œuvre, bois énergie, refuge pour lafaune, brise vent…). Ceci permettra de définir les mo-des de gestion adaptés aux besoins. Il faut aussi noterle temps que chaque paysan est prêt à passer pourentretenir ses haies, pour aider à prioriser.

Former et élever des arbres«  Le travail consiste à élever un arbre dans un butprécis et non plus à limiter son emprise à coup delamier tous les ans. On perd un temps et un argent fouavec cette pratique. », affirme Thierry. Et on empêcheles arbres de remplir leurs fonctions écologiques, puis-qu’on limite leur développement. Les premières an-nées, Thierry conseille donc une taille manuelledifférenciée. Ce travail peut être rapide selon les objec-tifs fixés et se limiter à faire de la place ou à défourcherquelques arbres de haut jet. Puis, passé 15-20 ans, rienn’empêche d’utiliser le lamier de temps en temps pour

entretenir une haie qui servirait de brise vent parexemple. Il faut savoir pourquoi on le fait, respecterle rôle et la place de l’arbre.

Une gestion de la haie en peuplement ?Selon l’usage, il peutêtre intéressant deplanter très dense audépart, sur un, deux outrois rangs, ce qui per-met ensuite de gérer lebocage comme un peu-plement forestier, enéclaircissant régulière-ment. Une bonne pistepour sortir quelquesarbres de haut jet sanseffort de taille et pourcouper du bois dechauffage régulière-ment.Pour Thierry c’est unelogique plus économequ’une plantation endensité finale qui de-mandera beaucoup de taille. Mais cela dépend desobjectifs et ne sera pas pertinent pour une plantationde verger par exemple.Avoir une vision dynamique du bocagePour Thierry, une haie en bonne santé comporte desindividus de tous les âges. Il faut donc veiller à laisserde la place pour la régénération naturelle ou replanterde jeunes arbres dans une haie plus âgée. C’est essen-tiel pour la durabilité de la plantation si on souhaitela conserver à cet endroit. « La mise sous cloche dehaies anciennes sans entretien c’est comme laisserune maison tomber en ruine ! ».

Clémentine Lebon, animatrice Adage

Pour une parcelle de 1 ha, une haie de 10 m de haut conduit à uneaugmentation de rendement sur 90 m, avec des effets bénéfiques sur les100m (activité du sol, …)

Le paysage bocager breton est directement lié à lagrande hétérogénéité du massif armoricain. Leshaies ont été – surtout au XIXe siècle - un outild’aménagement pour séparer des parcelles trèsdifférentes en terme de sous-sol ou de topographie(pentes, cours d’eau, profondeur de sol…). C’estpourquoi il est intéressant aujourd’hui de compren-dre quelles sont les haies principales qui suiventdirectement les ruptures géologiques pour s’ap-puyer dessus.

Le bocage : l’agroforesterie à la bretonneComment intégrer des haies dans mon système ? Comment les gérer efficacement pour préserverleurs fonctions écologiques ? Quelle place pour l’agroforesterie ? Autant de questions que ThierryGuéhenneuc, sylvicuteur au sein de l’association Terre et Bocage, est venu discuter avec lespaysans de l’ADAGE et du CEDAPA au cours de deux journées de formations.

> Technique

En gérant les haies comme un peuple-ment forestier il est plus simple de repé-rer, couper et sortir les arbres de hautsjets.

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> Fermoscopie

L’echo - n° 134 - janvier/février 201810

Rien à bétonner, circulez !

Quand l’hypermarché veut bouf-fer l’accessibilitéSimon Lehuger reprend la ferme fami-liale en 2014. La conversion bio a débu-té sur la ferme, l’assolement évolue et

finit par inverser le rapport entre céréales et prairie.Aujourd’hui la ferme est de 110 ha dont 92 ha de SFPavec 75 ha d’herbe. Une ferme qui roule, avec une auto-nomie alimentaire de 100%, dans laquelle 4 UTH tra-vaillent quotidiennement. Mais voilà, une ombre autableau menace l’équilibre de la ferme et de son système.La révision du PLU en 2007 annonce une zone de 14 haconsacrée à …. Un hypermarché ! En 2015, le SCOT duPays de Rennes rend impossible son implantation ! Qu’àcela ne tienne, faisons des logements «  pour finir laville » répond le conseil municipal de Noyal. Simon etCyril se lancent dans la sensibilisation autour de la pro-blématique des terres agricoles. Un collectif «  Au préd’chez vous » se créé fin 2015. « Pendant un an, on a luet décrypté les documents comme le SCOT, le PLU de2007, le diagnostic sur le nouveau PLU,… ». Mais com-ment agir ?!Bien s’entourer !Tout en préservant une énergie positive, comment faireprendre conscience des enjeux aux habitants ? Une foisles documents lus, le collectif composé d’une douzained’actifs et d’une quarantaine de sympathisants a propo-sé une balade urbaine aux Noyalais. « Les objectifsétaient d’identifier des zones à urbaniser et des zones àpréserver.  » Un livre blanc est rédigé, dans lequel leconseil municipal a pu trouver les propositions. (Re-trouvez le sur http://aupredchezvous.fr). « Puis en jan-vier 2017, on a accueilli un collectif d’urbanistes «  lespioches ». « Ils nous ont proposé des actions à mettreen place dans l’année. Ça nous a vraiment aidé. » Unjardin partagé est cultivé, un journal d’infor-mations est publié, le silo veilleur a été inau-guré et une pétition est lancée (signez la surhttp://aupredchezvous.fr) ! Le soutien vientdes citoyens de Noyal, Acigné, Brécé. Maispas que, la Chambre d’Agriculture de Breta-gne s’est saisie du dossier et les a compris etaccompagnés. Simon a eu la mauvaise sur-prise de devoir faire face à l’incompréhen-sion de certains agriculteurs et élus de sacommune!Les victoires et la suite« Il n’y a pas de petites victoires … » sou-rient ils. « On est pour l’accueil de nouveauxhabitants, on ne veut pas que les terresagricoles soient urbanisées alors qu’il y ad’autres solutions pour construire des loge-

ments! » explique Simon. « Rien ne change depuis lePLU de 2007, mais 10 ans se sont écoulés. Les atten-tes sociétales ne sont plus les mêmes. Est-ce que laville doit se « finir » par 80 logements ou par unevue sur la vallée où hérons et vaches cohabitent ? »nous questionne Cyril. Le positif dans tout ça, sontles moments festifs, grâce au collectif et aux actionsmenées. « ça me regonfle » nous confie Simon. Les10 ha sauvés du béton est l’autre point positif. Lasuite, sauver les 4 ha ! « Ces 4 ha c’est l’ouverture dela boîte de Pandore. Il sera facile de nous grignoterpetit à petit ! ». Le lundi 18 décembre 2017, le PLU aété arrêté, avec 25 ha consacrés à l’habitat et 20 hapour une zone d’activité. Maintenant place à la con-sultation des personnes publiques associées et à l’en-quête publique. Le commissaire enquêteur donnerason avis après avoir compilé les avis. Puis le préfetdécidera si oui ou non il valide le PLU. Si oui, resterale recours en contentieux. « On espère ne pas enarriver là, mais on est prêt s’il le faut. » concluent-ils. En attendant la ferme accueille à nouveau « lespioches » en janvier 2018, pour connaître leur avissur la connexion territoriale ville-ferme. Et elle con-tinue de créer un lien avec les Noyalais en proposantd’ici 2-3 mois du lait cru en direct !

Pauline Usson animatrice Adage

4 UTH (dont 2 salariés), bio, 120UGB dont 90VL , 110ha de SAU dont 75 ha d’herbe dont 45 haaccessibles, Chargement de 1.6UGB/ha SFP, Zo-ne périurbaine à Noyal sur Vilaine (35)

Tous les 7 ans, la surface d’un département est bétonné en France ! Simon Lehuger et son futurassocié Cyril Bigot, jeunes paysans à la Ferme de la Touche du Val sur la commune de Noyal surVilaine, sont engagés dans la préservation des terres agricoles de la commune au côté du collectifde soutien « Au pré d’chez vous ».

Noyal s/ Vilaine

Le silo veilleur porté à bras de femmes etd’hommes jusqu’aux terres menacées. Ilveille sur les terres agricoles en alertantles habitants. Simon et Cyril ont reçu uncourrier de la Mairie les informant qu’ilsdevaient retirer le silo veilleur au plus vite.Affaire à suivre !

Si vous souhaitez les soutenir, vouspouvez signer la pétition sur le sitehttp://aupredchezvous.fr

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L’echo - n° 134 - janvier/février 2018 11

> Voyage en Galice

En 2011, Xose reprend la ferme de ses parents. Passion-né et ayant suivi des études d’ingénieur agronome, Xosedoit composer avec une certaine contrainte foncière : les60 ha de SAU sont répartis en 40 parcelles d’environ 1à 2 hectares. Les parcelles les plus éloignées sont situéesà 4,5 km de l’îlot central. Pour faciliter le travail, ildécide de changer le système  : animaux dehors toutel’année, pas de bâtiment d’élevage, mono-traite et vêla-ges groupés.Des vaches traites au pré« Au début, quand je tra-vaillais avec mes parents, onramenait les vaches 2 foispar jour, et souvent, ellesétaient loin : c’était un travailde fou ». A son installation, ily a 4 ans, Xose a cherché dessolutions pour simplifier lefonctionnement. En cher-chant sur Internet, il décided’acheter une salle de traitemobile. Le coût (matériel ettransport) est de 16  000euros. Il y a aussi une remor-que équipée d’un tank de 600 L, une pompe à vide, unthermos d’eau chaude (pour laver les tuyaux), un réci-pient pour les eaux usées, un tank pour d’éventuelssurplus de lait, et un bac de concentré.Tous les matins à 8h, Xose part avec son tracteur et laremorque, jusqu’à la salle mobile. En guise de salled’attente, Xose installe un fil électrique et les vaches sepositionnent en file d’attente. En septembre, seules 16des 32 vaches sont traites : Xose y passe alors 30 min.« C’est un système très simple qui permet de profiter deparcelles que d’autres n’auraient pas pu exploiter ».La salle mobile reste 4 à 8 jours au même endroit. Tousles 4 à 8 jours, il faut déplacer la salle, et ce n’est pas unemince affaire : sa longueur (en comptant le tracteur) estde 7 m.La traite s’effectue accroupi, c’est très pénible. « Ici,l’hiver il peut faire -10°C… d’où la monotraite  ! ». Ilexiste des modèles de salle mobile surélevée, mais leurlargeur, plus importante, aurait rendu impossible lesdéplacements à travers les chemins.Reproduction et renouvellement « naturels »Les vaches sont dehors toute l’année, nuit et jour. Ellespâturent tant que c’est possible, sur la totalité de lasurface, et sont complémentées au foin, à l’ensilaged’herbe et au concentré. Comme il n’y a pas de bâti-ment, il y a 2 taureaux, un Montbéliard pour les VL et

un Rouge Suèdois pour les génisses, « car il fait desveaux plus petits ». Afin de caler la production surla pousse d’herbe, Xose travaille deux saisons devêlages  : automne et printemps. Les génisses derenouvellement restent sous la mère jusqu’à 3,5 ou5 mois, ensuite, elles passent à une ration 100 %pâturage.« La mono-traite et la salle de traite mobilem’ont permis de libérer du temps pour latransformation »Depuis qu’il a une salle de traite mobile, il a pugagner du temps, car il n’est plus obligé d’aller cher-cher ses vaches loin. Il a donc créé un atelier detransformation en 2015, « pour ne plus donner sontemps à l’industrie ». En effet, malgré la certifica-tion bio, la ferme n’était pas sur l’itinéraire du ca-mion bio  : son lait était donc acheté au prix duconventionnel ! L’investissement a été conséquent :230  000 euros, dont 30 % ont été subventionnés.Une salariée a été embauchée  : elle s’occupe de latransformation et de la vente à la boutique sur laferme. Xose, lui, livre des particuliers, des boutiquesen milieu rural ou urbain, ainsi qu’un groupe deconsommateurs (type AMAP). Il communiquebeaucoup par Facebook pour échanger avec sa clien-tèle, plutôt fidèle. Les livraisons lui prennent beau-coup de temps. Pour y remédier, il envisaged’embaucher, et de développer la vente directe à laferme. Aujourd’hui, une autre entreprise collecte lelait bio, et viendra prochainement récolter les sur-plus non transformés de Xose. Pour autant, il neregrette pas sa décision : « La collecte en bio à unprix élevé, ça n’aurait été qu’une solution à moyenterme. D’ici quelques années, quand la productionaura augmenté, les prix vont à nouveau baisser. Entransformant, je m’assure une bonne valorisationsur le long terme. »

Juliette Bellay animatrice Adage 35

2,5 UTH (dont 1 salarié), 32 VLVêlage groupés sur 2 périodes automne/printempsTransformation : 90% de la production,AB depuis décembre 2016Zone peu favorable à la production d’herbe (tempé-ratures négatives l’hiver et dépassant les 40°c l’été)70 200 L lait produit – 60 ha de SAU (dont 92 % pâ-turés)

« Ce n’est pas par choix, mais ça me permet d’exploiter des parcelles dont d’autres n’auraient paspu profiter ». Xose Garcia Freire, dont le parcellaire est dispersé, a adapté son système en optantpour une salle de traite mobile.

La traite au pré ou l’art de s’adapter à unparcellaire éparpillé en système herbager

« La mono-traite et la salle de trai-te mobile m’ont permis de libérerdu temps «

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Dans un contexte de lutte contre l'antibiorésistance,Arôm'Adage doit continuer à y contribuer !

Edith Chemin animatrice Adage et

Marie Edith Macé, adhérente Adage

La rencontre sur l’utilisation des huiles essentielles enélevage, organisée le 9 novembre par l’Adage a réuni 70personnes, dont une trentaine d’éleveurs et une ving-taine de vétérinaires. Ce colloque a, une fois de plus,démontré la force des groupes et leur capacité à créerdu savoir, des ressources et du développement agricole: ce que le projet Arôm'Adage a fait, aucun laboratoirepharmaceutique ne l'aurait fait ! En cela, les principesde l'éducation populaire, qui animent nos groupes,prouvent leur pertinence.

Les échanges ont été riches et n’ont pas contourné despoints d’achoppement  : Les éleveurs ont réaffirmél’importance de soigner leurs animaux tout en étantautonomes. Or, au niveau de la réglementation, on setrouve actuellement dans une utilisation « grise » deshuiles essentielles. Une des interventions a rappelé lecadre juridique (qui ne permet pas l’utilisation deshuiles essentielles pour soigner sans un encadrementvétérinaire) et la préoccupation des autorités sanitairesde sécuriser les filières alimentaires. Parmi les élé-ments qui rassemblent, tous ont témoigné de leur mo-tivation pour avancer pour limiter les antibiotiques etrépondre aux attentes sociétales malgré des freins fi-nanciers et réglementaires.

Et maintenant ? Nous avons encore du travail sur lesprotocoles d'essais : il nous faut continuer à établir lesarbres de décisions qui permettent de soigner les prin-cipales pathologies de nos vaches. En s'entourant desbons partenaires (vétos, laboratoires, laiteries), nousdevrons aussi faire évoluer la réglementation vers uneautorisation de pratiques des huiles essentielles par leséleveurs.Il semble que l'enjeu principal d'Arôm'Adage est bienla "bonne santé animale" : il s'agit de créer dans nosfermes des échanges éleveur-véto autour de la santé denos animaux, et pas seulement autour de la médication! Les outils et méthodes de mutualisation restent àdéfinir, mais cette journée a permis d’amorcer le dialo-gue. Nous devons avancer dans une meilleure connais-sance de nos animaux...

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Colloque Arom’Adage : un chantier qui réunit !Pour la fin du projet Arom’Adage, un colloque autour des huiles essentielles s’est réuni le 09novembre 2017. L’occasion pour les paysans, les vétérinaires et les industriels de discuter dela suite à tenir.

Un nouveau pourquoi comment

Le projet Arôm’Adage a aussi permis la publication d’un« pourquoi/comment » sur l’utilisation des huiles essentiel-les en élevage bovin. L’objectif est d’informer sur les basesde l’utilisation en ferme et de donner envie aux éleveurs dese former.La forme de la collection pourquoi/comment a été créée parRéseau Civam afin que les lecteurs trouvent rapidementdes réponses à leurs questions : qu’est-ce qu’une huileessentielle, quelles sont les voies d’administration, est-ceefficace, etc ? Cette publication renferme 6 fiches témoi-gnages où des éleveurs prennent la parole, présentent leurexploitation et leur gestion de la santé animale en se cen-trant sur une pathologie (mammites, boiteries, diarrhéesdes veaux…).Prévention, trucs et astuces, paroles d’éleveurs… l’objectifn’est pas de fournir des recettes, mais bien d’expliquerpourquoi et comment utiliser les huiles essentielles sur saferme.Demandez un exemplaire à votre Civam !

L'écho du CEDAPA et de l'ADAGE (bimestriel)

2 avenue du Chalutier Sans Pitié, BP 332, 22193 Plérin cedex 02.96.74.75.50 [email protected]. Directeur de la publication : Patrick ThomasComité de rédaction : Samuel Dugas, Jeanne Brault, Mathilde Duguépéroux, JoëlGuillo, Pascal Hillion, Laurent Lamy, Franck Le Breton, Eric Le Parc, Bernard Morel,Isabelle Petitpas,Pierre-Yves Plessix, Ludovic Rolland et Jacky Savin.Animation, coordination : Pauline Usson et Cindy Schrader ;Mise en forme : Pauline USSON ; Abonnements, expéditions : Brigitte TréguierImpression : Roudenn Grafik, ZA des Longs Réages, BP 467, 22194 Plérin cédex.N° de commission paritaire : 1113 G 88535 - ISSN : 1271-2159