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Dossier pédagogique réalisé par Rénilde Gérardin, professeur du service éducatif : [email protected] Contacts relations publiques : Julie Cabrespines : [email protected] Marie-Charlotte Kieffer : [email protected]
LaFaculte-®AlainFonteray02
La Faculté de Christophe Honoré
mise en scène Eric Vigner
du mardi 14 au vendredi 17 mai 2013
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Avec les acteurs de L’ACADÉMIE VLAD CHIRITA, LAHCEN ELMAZOUZI, EYE HAIDARA,
HYUNJOO LEE, TOMMY MILLIOT, NICO ROGNER, ISAÏE SULTAN
Et SCOTT TURNER SCHOFIELD, JUTTA JOHANNA WEISS
Texte .................................................................................................. CHRISTOPHE HONORÉ
Mise en scène, décor et costumes .................................................................... ÉRIC VIGNER
Collaboration artistique ................................................................... JUTTA JOHANNA WEISS
Lumière ............................................................................................................ KELIG LE BAR
Dramaturge .............................................................................................. SABINE QUIRICONI
Maquillage et coiffure ...................................................................................... SOIZIC SIDOIT
Assistant à la mise en scène .................................................................. MORGAN DOWSETT
Assistant au décor ................................................................................... NICOLAS GUÉNIAU
Assistante aux costumes ............................................................................ SOPHIE HOARAU
Reportage photographique ........................................................................ ALAIN FONTERAY
Fondation de L’ACADÉMIE à Lorient le 3 octobre 2010
Première représentation publique de L’ACADÉMIE à Lorient le 3 octobre 2011
Création de LA FACULTÉ au Festival d’Avignon le 13 juillet 2012
Production : CDDB – Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National / Centre Dramatique
National Orléans/Loiret/Centre / La Comédie de Reims, Centre Dramatique National
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.
Remerciements au CENTQUATRE établissement artistique de la Ville de Paris
Le texte de LA FACULTÉ sera publié aux Éditions Actes Sud Papiers en juin 2012
CHRISTOPHE HONORÉ est artiste associé au CDDB-Théâtre de Lorient, Centre
Dramatique National
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SSOOMMMMAAIIRREE Présentation du spectacle pour le Festival d’Avignon 2012 page 3
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BBiibblliiooggrraapphhiiee // SSiittooggrraapphhiiee Page 30
« Ils ont entre dix-sept et vingt ans, se croisent, se parlent, se mentent, s’ignorent, se défient, se
droguent et font l’amour. Ils ont leurs territoires : la cité ou le lotissement, le terrain de foot, la faculté.
Les codes fonctionnent, les interdits sont dans les non-dits, jusqu’au jour où la tragédie meurtrière
vient troubler l’état des choses, faisant exploser les conflits, bouleversant le fragile équilibre de leur
microsociété. Meurtre raciste ? Crime sexuel ? Tragédie, quoi qu’il en soit, telle qu’on l’entend dans
la Grèce antique, qui traverse la fratrie, qui oppose la loi commune à la loi de la famille. Sous la plume
de Christophe Honoré, ces personnages du quotidien deviennent les héros d’un affrontement qui les
dépasse et les oblige à s’avouer l’inavouable. C’est ce théâtre d’aujourd’hui, toujours en relation avec
celui des origines, qu’Éric Vigner met en scène avec ses comédiens de l’Académie, ces jeunes
acteurs venus d’ici et d’ailleurs, dignes représentants de la « jeunesse du monde ». Un théâtre
laboratoire où « la parole métissée » de Christophe Honoré, tout à la fois poétique et concrète, ne
reculant jamais devant la crudité, rend compte de la complexité des désirs amoureux, de la peur de
la différence, de la violence d’une société troublée menaçant de se désagréger. C’est avec des corps
extrêmement vivants et habités d’une parole forte qu’Éric Vigner occupe le plateau du théâtre. Pour
un portrait vif et sans fard, qui tient autant du drame que du pamphlet. »
Jean-François Perrier pour le programme du Festival d’Avignon, 2012.
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LLEE PPRROOJJEETT AARRTTIISSTTIIQQUUEE
LL’’AAccaaddéémmiiee,, uunn tthhééââttrree ddee BBaabbeell
L’Académie est un projet de théâtre conçu par ÉRIC VIGNER tout à la fois comme un espace de
transmission, de recherche et de production, où se rencontrent, sous le signe de la diversité, des
textes, des savoirs et des pratiques. Le metteur en scène a réuni sept jeunes acteurs : ils sont
originaires du Maroc, de Corée du sud, de Roumanie, d’Allemagne, de Belgique, du Mali et d’Israël.
Tout les distingue : histoire, culture, formation, langue d’origine, couleur de peau. De nationalité
française ou étrangère, ils ont accepté de constituer pendant trois ans une même équipe et de
s’installer dans la ville de Lorient, en Bretagne. Ponctuellement, au gré des interrogations soulevées
par le travail de plateau, ÉRIC VIGNER invite des chercheurs, philosophes, scientifiques, artistes
venus d’autres horizons, à les rencontrer, à partager avec eux leurs questionnements et à exercer
leur regard sur les projets en cours.
TROIS TEXTES
Trois livres, trois écritures singulières, irriguent le travail : LA PLACE ROYALE de PIERRE
CORNEILLE, GUANTANAMO de FRANK SMITH, LA FACULTÉ de CHRISTOPHE HONORÉ.
Ils renvoient, diversement, au monde d’hier et à celui d’aujourd’hui, à nos préoccupations nouvelles
et à notre mémoire de l’histoire. Ils empruntent à plusieurs genres : la comédie classique du XVIIème
siècle, qui choisit pour décor l’architecture fort théâtrale de la place royale (l’actuelle place des
Vosges à Paris) ; le témoignage littéraire sur les interrogatoires menés dans le camp de Guantanamo,
zone de non droit interdite aux regards et dont l’existence attise les polémiques les plus brûlantes et
les plus actuelles ; le drame contemporain, urbain, situé dans la banlieue parisienne, qui évoque, par
sa structure, la technique du montage cinématographique et, par sa fable, les plus sanglants faits
divers.
Ces trois œuvres, qu’apparemment tout distingue, ne forment ni une trilogie ni un triptyque mais
constituent bien les trois volets d’une unique recherche, menée d’un seul mouvement.
Les textes sont travaillés dans un même temps. Ils deviennent en quelque sorte contemporains les
uns des autres, ce qui permet d’opérer de multiples allers retours entre l’ancien et le nouveau, la
comédie cornélienne et les autres écritures, la forme canonique d’un théâtre inspiré par un pouvoir
monarchique fort et centralisateur – la place investie par CORNEILLE est bien « royale » en ce qu’elle
a été construite pour rappeler que le souverain rayonne au centre du monde qu’elle évoque – à des
matériaux scéniques témoignant d’un monde – le nôtre, aujourd’hui – où le pouvoir est diffracté en
mille réseaux complexes et souterrains. Comment le spectacle d’un ordre ancien qui s’incarne, sous
la plume du dramaturge du XVIIème siècle, en un flamboyant et ludique carrousel amoureux au cœur
du quartier le plus chic et le plus moderne de l’époque, peut-il résonner avec les tentatives de
FRANK SMITH ou de CHRISTOPHE HONORÉ qui, par leur fiction, sondent les zones d’exclusion et
les marges ?
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Le théâtre, d’un siècle à l’autre, fait toujours peser le soupçon sur la part visible du monde et sur ses
représentations. Du XVIIème siècle à nos jours, les textes choisis désignent toujours les lignes de
fuite et les points aveugles de l’espace, la part ombreuse et insaisissable de l’être, ce qui se terre et
se tait – ou est tu. A leur manière et selon des fables et des formes qui conviennent à leur temps, ils
circonscrivent immanquablement le lieu secret d’un crime – symbolique ou réalisé.
C’est sur la scène du langage que se joue, en définitive, l’essentiel, et que se déjouent les séductions
du visible. L’alexandrin classique – véritable langue étrangère ; l’écriture très économe de FRANK
SMITH – qui traduit des abîmes d’incompréhension entre des accusés yéménites, saoudiens,
pakistanais, afghans… et les membres du tribunal qui les interrogent en américain alors que les
premiers ne le parlent pas ou peu ; la parole métissée de LA FACULTÉ où Ahmed, Jeremy et leurs
camarades apprennent les langues étrangères en rêvant d’ailleurs et d’exil… à sa façon, sonore et
poétique, chacun des textes crève la surface des images, perce le brouhaha du monde et met à
l’épreuve la capacité des langages à se rencontrer, à coexister, à communiquer. Les jeunes acteurs
de l’Académie cherchent, au corps à corps avec la diversité des langues auxquelles ils se
confrontent, la matière d’un théâtre de Babel.
TROIS SPECTACLES
Le travail de l’académie ne consiste pas à confondre les points de vue des trois écrivains choisis ni à
édulcorer les particularités de leurs œuvres. Il ne s’agit pas de révéler, dans la lumière douteuse d’un
sens commun, une vision uniforme et syncrétique du monde ni de définir des vérités atemporelles. Le
metteur en scène et les acteurs sondent plutôt les différences, les écarts, ce qui distingue et divise.
Chaque texte est mis à l’épreuve du plateau dans sa singularité – historique, politique, esthétique.
Les trois spectacles imaginés sont donc différents. Mais ils ne sont pas indépendants les uns des
autres.
Si chacun peut être vu comme une unité en soi, tous sont élaborés selon un processus commun,
portés par une équipe qui partage ses questionnements et travaille sur tous les textes à la fois. C’est
ce processus, dirigé par ÉRIC VIGNER, qui définit la singularité de l’Académie. En rapprochant ces
œuvres sans les confondre, en les travaillant ensemble, dans le même moment, il est possible de
faire entendre ce qui résonne, pour nous, aujourd’hui, dans l’intervalle, entre les spectacles, entre les
écritures, entre les membres de l’équipe, entre le public et les artistes.
La question sera toujours de savoir comment le rapprochement des différences – humaines,
linguistiques, artistiques, historiques, sociales – en un lieu et un temps donné, peut créer des
espaces où le sens et l’imagination circulent de façon inattendue – ici et maintenant, sur le plateau et
pour chacun d’entre nous, ensemble et séparément.
Il s’agira moins de changer le monde que de tenter d’en être les contemporains.
SABINE QUIRICONI
Maître de conférences en Arts du Spectacle à l’université de Nanterre - Avril 2011
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EEnnttrreettiieennss aavveecc EErriicc VViiggnneerr
La pièce La Faculté, que vous mettez en scène avec les comédiens de l’Académie du CDDB -
Théâtre de Lorient, est le résultat d'une commande que vous avez passée à Christophe
Honoré ? Éric Vigner : Plus qu’une commande, La Faculté est née du désir de Christophe de participer à un
projet que j'ai nommé « l'Académie », une expérience menée avec de jeunes comédiens qui, dès son
origine, s'organisait autour d'un travail en trois étapes. D'abord un apprentissage du théâtre baroque
et classique, avec La Place royale de Pierre Corneille, puis une plongée dans un théâtre qui se situe
entre le documentaire et la fiction, avec Guantanamo de Frank Smith, et enfin la rencontre d’une
pièce contemporaine, écrite spécialement pour les acteurs de l’Académie. Christophe Honoré, qui
est artiste associé depuis 2009 au CDDB - Théâtre de Lorient, m'a proposé d'écrire cette pièce. Il l’a
terminée en juillet 2010, juste avant que ne commencent les auditions pour construire l'équipe de
l'Académie. Il ne connaissait donc pas les acteurs et savait seulement qu'ils auraient entre 20 et 30
ans.
Qui compose ainsi cette Académie ?
Elle réunit sept jeunes acteurs, français d’origines étrangères (Mali, Maroc, Israël), et étrangers
(Corée, Allemagne, Roumanie, Belgique). Je voulais trouver des acteurs qui, tout en maîtrisant
parfaitement la langue française, venaient d'horizons géographiques et culturels très différents. Il
s’agit d’une jeunesse « du monde », qui me semble être représentative aussi de « la jeunesse
française » dans sa diversité et ses origines, qu’elles soient ethniques, linguistiques ou culturelles.
Les acteurs possèdent chacun trois langues, leur langue maternelle, le français et l’anglais. Pour les
besoins de La Faculté, deux acteurs de nationalité autrichienne et américaine rejoignent cette
Académie.
Pourquoi vouloir créer une Académie pour de jeunes acteurs, alors qu'il y a déjà de multiples
écoles d'art dramatique ?
L’Académie rassemble l’école, le laboratoire et la troupe. Elle se fonde sur une règle de trois : trois
ans, trois textes, trois principes : celui de la transmission, de la recherche et de la production dans un
apprentissage direct avec le public. Basée sur un territoire qui est Lorient et inscrite dans une durée
de trois ans, elle se pose la question du théâtre et de sa forme dans une perspective dialectique
librement inspirée des principes de Platon.
Ce désir est venu des expériences que j’ai pu mener à l’étranger où j’ai mis en scène des pièces
françaises classiques et contemporaines dans la langue du pays, que ce soit Le Bourgeois
Gentilhomme en coréen au Théâtre National de Corée à Séoul, Le Barbier de Séville en albanais au
Théâtre National de Tirana ou Dans la solitude des champs de coton en américain aux États-Unis.
J’avais envie d’aller plus loin. Sans compter que l’Académie renouvelle le principe d’une permanence
artistique au sein d’un Centre dramatique national.
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L'Académie se clôturera-t-elle à l’issue de la création de La Faculté ?
Il est trop tôt pour le dire. J'ai imaginé cette Académie sur la durée de mon mandat de directeur du
CDDB - Théâtre de Lorient. D’ores et déjà l’expérience a porté ses fruits et s’est avérée nécessaire.
Personnellement je souhaite la faire évoluer. La prochaine saison, nous tournerons les trois
spectacles et je mettrai en scène L'Histoire du soldat de Charles Ferdinand Ramuz mis en musique
par Igor Stravinsky avec les membres de l'Académie et 7 musiciens de l'Orchestre de Bretagne.
Après cela nous verrons bien...
Qu'est-ce que ces jeunes acteurs apportent de nouveau au metteur en scène que vous êtes ?
J’ai souvent travaillé avec de jeunes acteurs. La jeunesse est une force mais qui se double ici des
origines étrangères des acteurs, l’altérité devient l’enjeu permanent du travail entre nous. C’est un
projet politique, artistique et philosophique à la fois. Le sujet de La Faculté s’inscrit dans la continuité
d’un parcours où les questions qui me passionnent sont les mêmes, seule la forme change. Qu’est-
ce qui pousse Othello à tuer celle qu’il aime ? Qu’est-ce qui pousse les jeunes hommes au crime
dans La Faculté ?
Cette problématique qui traverse votre parcours est-elle très liée au tragique ?
Le tragique est l’endroit le plus dense pour travailler les questions qui fondent notre existence.
La pièce de Christophe Honoré est-elle une tragédie ?
Oui, une tragédie contemporaine qui traverse tous les thèmes tragiques que le théâtre a développés
depuis ses origines : le meurtre sacrificiel, le bannissement, les conflits familiaux, les fratries en crise,
l'impossibilité de l'amour, le destin, le secret, l'interdit et son corollaire, la transgression... C'est une
sorte de cri de la jeunesse avec une atmosphère très particulière de nuit et de neige, étrangement
sombre et lumineuse à la fois. Une histoire d'amour impossible qui rencontre le crime, avec cette
interrogation sur le pourquoi des crimes commis par des gens ordinaires qui, par leur acte meurtrier,
rejoignent les grands héros tragiques. Ici, c'est une mère de famille qui renie son fils préféré. Ce qui
me paraît également essentiel dans cette pièce, c'est le rapport entre une « loi du jour » et une « loi
de la nuit », qui recouvre aussi un rapport entre l'intérieur et l'extérieur, le lieu de la famille et le lieu
des rencontres. Les facultés sont des lieux de rencontres multiples, où les échanges ne sont pas
forcément liés à l’apprentissage de la connaissance mais aux expériences et aux deals. Tout cela est
très présent dans la pièce.
Quand vous parlez de « gens ordinaires », à qui faites-vous allusion ?
Le milieu social dans lequel évoluent les personnages n'est pas vraiment précisé, il ne s'agit ni d'un
milieu privilégié, ni d'un milieu défavorisé, mais à l'évidence d'un milieu populaire. Les lieux sont le
campus la nuit, les barres d’immeubles, le terrain de foot désert. Mais la pièce ne se réduit pas à une
quelconque analyse sociologique.
8
Ce qui importe, c'est l'écriture de Christophe Honoré, entre la littérature, le théâtre et le cinéma. Pour
faire parler ses héros, il n'utilise pas un parlé quotidien, qui userait de la trivialité pour faire vrai, il
invente une écriture violente, parfois crue où gronde le tumulte et résonnent le désir, les rêves
lyriques et les pensées rageuses.
Cette pièce est-elle politiquement peu correcte ?
La notion du « correct » et de « l’incorrect » induit celle du jugement dans ce qu’il y a de plus
mesquin. Le théâtre se doit d’être le lieu du politique, de l’art et non celui de la moralité. Le crime
dans La Faculté nous amène sur le pourquoi fondamental de cet acte, une question qui échappe à
toute réduction moralisatrice. Dans La Faculté il n'y a pas de recherche du scandale pour le
scandale, de la provocation pour la provocation. Il y a une situation tragique, qui met en lumière les
contradictions de cette jeunesse et les fonctionnements sociaux. En mettant l'homosexualité - et la
peur consciente ou inconsciente qu'elle entraîne - au cœur de sa tragédie, Christophe Honoré a écrit
sans faux-semblants. L'élan amoureux qui agite ces jeunes gens pourrait être considéré comme
« romantique », hugolien, puisque cet élan va les mener à la mort.
Dans les didascalies, les indications d'espace sont très cinématographiques : des rues, des
appartements, des galeries ouvertes. Comment pensez-vous construire votre scénographie ?
Il fallait trouver le lieu à Avignon qui se prête à La Faculté. C’est à dire mettre les spectateurs dans la
situation de la pièce, être devant et dedans en même temps. Pour Brancusi contre États-Unis on a
investi la Salle du Conclave du Palais des Papes qui est un lieu d’élection et pour Pluie d’été à
Hiroshima la totalité du Cloître des Carmes. Pour la Faculté, on a cherché du côté des écoles et j’ai
découvert le Lycée Mistral. Nous sommes à l’extérieur mais pourtant dans l’école. Aux marches, au
seuil, c’est un lieu de passage au sens large. Il m'est immédiatement apparu comme « le lieu » d'une
représentation possible. Le lieu « entre », « entre » le dehors et le dedans, « entre » l’école et la
ville, « entre » veille et sommeil.
Propos recueillis par Jean-François Perrier pour le Festival d’Avignon, 2012.
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EEcchhoo ddee ll’’aaccttuuaalliittéé
Assister à une représentation de La Faculté aujourd’hui ne peut que nous amener à nous intéresser
et à réfléchir à l’actualité politique et sociale du moment. Le thème de l’homosexualité, au cœur de
l’intrigue fait directement écho à la question débattue aujourd’hui, parfois violemment, au Parlement
et dans toute la société, de l’ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe.
Question qui a entraîné de nombreuses manifestations contre le projet de loi et une recrudescence
de propos et d’actes homophobes.
Il peut être intéressant, à ce titre, de consulter, le projet de loi traitant ce sujet sur le site de
l’Assemblée Nationale. L’introduction de ce projet de loi est reproduite ci-après :
13
N° 344
_____
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUATORZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 7 novembre 2012.
PROJET DE LOI
ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe,
(Renvoyé à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, à défaut de constitution d’une commission spéciale
dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)
PRÉSENTÉ
au nom de M. Jean-Marc AYRAULT,
Premier ministre,
par Christiane TAUBIRA,
garde des sceaux, ministre de la justice.
EXPOSÉ DES MOTIFS
14
Mesdames, Messieurs,
Institution pluriséculaire où se reflètent traditions et pratiques religieuses, le mariage est traditionnellement défini comme un acte juridique solennel par lequel l’homme et la femme établissent une union dont la loi civile règle les conditions, les effets et la dissolution.
Prérogative exclusive de l’Église durant l’Ancien régime, la sécularisation définitive du mariage fut consacrée à l’article 7 de la Constitution de 1791 aux termes duquel « la loi ne considère le mariage que comme un contrat civil ». Le décret des 20-25 septembre 1792 a ensuite fixé les conditions de formation du mariage, parmi lesquelles la célébration devant l’officier public communal. Cette conception civile et laïque du mariage sera reprise par les rédacteurs du code civil.
Le mariage n’a toutefois pas été défini par le code civil, qui traite des actes du mariage, puis, dans un titre distinct, des conditions, des effets et de la dissolution du mariage. Nulle part n’a été expressément affirmé que le mariage suppose l’union d’un homme et d’une femme. Cette condition découle toutefois d’autres dispositions du code civil.
De fait, jusqu’à une époque récente, l’évidence était telle que ni les rédacteurs du code, ni leurs successeurs, n’éprouvèrent le besoin de le dire expressément. La différence de sexe n’en était pas moins une condition fondamentale du mariage en droit français, de sorte que son non-respect constituait une cause de nullité absolue du mariage (article 184 du code civil).
L’idée de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe a constamment progressé depuis le vote de la loi n° 99-944 du 15 novembre 1999 relative au pacte civil de solidarité, une majorité de français y étant aujourd’hui favorable. Il est vrai que si le pacte civil de solidarité a permis de répondre à aspiration réelle de la société et que son régime a été significativement renforcé et rapproché de celui du mariage, des différences subsistent, et cet instrument juridique ne répond ni à la demande des couples de personnes de même sexe qui souhaitent pouvoir se marier, ni à leur demande d’accès à l’adoption.
Une nouvelle étape doit donc être franchie.
Tel est l’objet du présent projet de loi qui ouvre le droit au mariage aux personnes de même sexe et par voie de conséquence l’accès à la parenté à ces couples, via le mécanisme de l’adoption. Ce sont donc à titre principal les dispositions du code civil relatives au mariage et à l’adoption qui sont modifiées ainsi que celles relatives au nom de famille, qui nécessitent des adaptations. Enfin, des dispositions de coordination sont nécessaires principalement dans le code civil mais aussi dans nombre d’autres codes.
La suite du projet de loi peut être consultée sur le site de l’Assemblée nationale à l’adresse suivante :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/projets/pl0344.asp.
15
LLAA FFAACCUULLTTEE
ddee CCHHRRIISSTTOOPPHHEE HHOONNOORREE
BBiiooggrraapphhiiee ddee CChhrriissttoopphhee HHoonnoorréé
Né dans le Finistère, CHRISTOPHE HONORÉ passe son enfance dans les Côtes d'Armor, ses
vacances dans le Morbihan et suit ses études en Ille-et-Vilaine. Monté à Paris, il devient chroniqueur
pour plusieurs revues dont les Cahiers du cinéma. Devenu cinéaste, il réalise 9 films, écrit des
scénarios, des livres dont beaucoup à l'attention de la jeunesse. Les histoires qui l'intéressent parlent
d'amour et explorent les désirs et les fragilités d'une jeunesse en proie au doute. Il aborde aussi bien
le film musical (LES CHANSONS D'AMOUR) que la littérature classique (LA BELLE PERSONNE) ou
l'érotisme et la transgression avec GEORGES BATAILLE (MA MÈRE). Son dernier film LES BIEN-
AIMÉS a clôturé le 64ème Festival de Cannes. CHRISTOPHE HONORÉ est artiste associé au CDDB
depuis 2009. Pour un sevrage de naturalisme, un retour aux mots, à la voix, une échappée vers la
mise en scène, il exprime un désir urgent de repasser par la case théâtre. Pour franchir la frontière, il
choisit d’abord, en 2009, ANGELO, TYRAN DE PADOUE, drame romantique de VICTOR HUGO dont
l'écriture même se fonde sur la mise en scène et la vision. Il prépare actuellement le spectacle
NOUVEAU ROMAN, produit par le CDDB, qui sera créé au Festival d'Avignon le 8 juillet 2012. En
juillet 2010, il écrit pour ÉRIC VIGNER et les acteurs de L’ACADÉMIE la pièce LA FACULTÉ, qui sera
également créée au Festival d’Avignon le 13 juillet 2012.
EExxttrraaiitt SCÈNE 1
La neige. Angle d’un bâtiment d’université et d’une classe en préfabriquée, renfoncement, galerie
extérieure couverte, entrées du batîment, portes de la classe. Pelouses.
Des étudiants se dispersent. Sortant du bâtiment, s’éloignant dans la galerie.
Deux garçons d’une vingtaine d’années, Ahmed et Jeremy fument.
Ahmed
J’étais dans sa chambre, sa chambre est à l’étage de la maison de ses parents et la chambre de ses
parents est de l’autre côté du mur, mais là ils étaient en bas devant la télévision. Il voulait me
déshabiller entièrement et je voulais qu’il ferme les volets, mais il me disait non, à cause de la neige
qu’il voulait voir tomber dans la nuit. Et il a ouvert la fenêtre pour que ma peau prenne la couleur du
froid, un rose froid, il a dit : un magenta. Ce mot à ce moment là, c’était bizarre. J’avoue, je ne
pensais pas que ce genre de mot lui appartenait… pourquoi je dis j’avoue ? Bref, j’étais nu et je
16
parlais à la neige, à propos de toute autre chose, je parlais des cavaliers. Je rigolais, je criais des
trucs à la neige d’une manière très dégagée. Je m’étais défoncé en arrivant chez lui. Les cavaliers, la
neige comme une armée permanente, ils tournent, une boucle… Sa main me respirait, vraiment, je
n’étais qu’une odeur dans sa main, sa chambre fenêtre ouverte avec le radiateur qui tournait à plein
régime. J’avais l’impression qu’il ne prenait pas tant ça au sérieux de me toucher, le temps qu’il
prenait. J’étais vaincu puisqu’il était habillé et qu’il pouvait sentir mon odeur pendant que je ne
pouvais que trembler. J’étais le pédé de l’affaire et lui non. Je le savais. Et je me disais que j’avais
une âme, puisque j’acceptais d’être le pédé de l’affaire, puisque j’étais nu et que je parlais à la neige
l’air de rien. C’était la grande différence entre cette fois là et les fois de l’adolescence, cette histoire
d’âme. Avant lui, je croyais que la différence c’était de le faire avec des étrangers, des hommes que
je ne connaissais pas deux heures avant. Avec lui, je comprenais que la différence c’était de trouver
agréable d’être le pédé de l’affaire. Je suis son amant, parce qu’il l’a décidé, et qu’il me l’a dit et que
j’ai répondu oui. J’arrive pas à croire que j’ai fait ça avec lui. Mon corps encadré par la fenêtre
ouverte sur la nuit, la neige. C’est la vie que j’ai désormais.
Jeremy
Je ne te crois pas.
Ahmed
Je te jure.
Jeremy
Il est pote avec mes frères depuis le collège. Je l’ai vu plein de fois embrasser des filles.
Ahmed
Là c’était avec moi.
Jeremy
C’est pas le genre.
Ahmed
Je m’en fous. On l’a fait, il voudra le refaire c’est sûr.
Jeremy
Harouna, on parle de Harouna?
Ahmed
Evidemment. Celui que j’ai croisé chez toi. Avec tes frères. Où tu crois que je peux croiser ce genre
de mec ailleurs que chez toi ?
17
Jeremy
Si mes frères apprennent ça…
Ahmed
Quand tu veux tu me réinvites.
Jeremy
Attends, casse-toi… J’ai un prof là, qu’il faut que je coince.
Ahmed
Tu vas rentrer à pied ?
Jeremy
Pas le choix.
Ahmed
Je passe à la bibliothèque et je te raccompagne chez toi.
Jeremy
Commence pas.
Ahmed
Je sais ce que je fais. On se retrouve ici ?
Jeremy
D’accord mais dégage là.
Ahmed fait quelques pas et s’engouffre dans le bâtiment.
Un homme d’une quarantaine d’années s’approche.
Jeremy
Vous avez oublié quelque chose ?
Le prof, Stéphane, sort un papier de la poche de son manteau.
Stéphane
C’est toi qui a écrit ça ?
18
Jeremy
Oui… J’ai pas pu m’en empêcher. Je ne devrais pas être là, je sais.
Stéphane
C’est plutôt moi qui devrais craindre quelque chose.
Jeremy
Vous avez le droit de m’avoir convoqué après le cours.
Stéphane
Mais je ne t’ai pas convoqué. C’est toi qui m’a convoqué.
Jeremy
Je l’ai fait parce que je pensais que ça vous plairait, mais je peux repartir.
Stéphane
Ne bouge pas. Dis-moi quel âge ont tes parents ?
Jeremy
38 et 41 ans. Vous avez comme eux ?
Stéphane
Presque.
Jeremy
Je vais partir.
Stéphane
Reste.
Jeremy
Vous avez raison d’être ferme avec moi.
Stéphane
Méfie toi.
Jeremy
Non vraiment. J’ai besoin qu’on me cadre, je me sens perdu. Je ne sais pas ce qui est bien pour moi.
Ce que je dois faire de ma vie.
19
Stéphane
À ton âge tu devrais peut-être te soucier de juste vivre ta vie. Pas trop anticiper.
Jeremy
Oui, mais là, j’ai l’impression qu’il ne m’arrive rien.
Stéphane
Je ne suis pas sûr de t’être utile.
Jeremy
Si, j’aime bien que vous me remontiez les bretelles.
Stéphane
Parle-moi de toi.
Jeremy
Qu’est-ce que vous voulez savoir ?
Stéphane
Ce que tu veux bien me raconter.
Jeremy
Posez les questions, je répondrai.
Stéphane
À toutes les questions ?
Jeremy
Oui.
Stéphane
On ne devrait pas faire ça.
Jeremy
Pourquoi ? Moi vous me plaisez.
Stéphane
Ah bon ?
20
Jeremy
Je vais partir.
Stéphane
Reste. Tu sais, n’importe qui peut nous surprendre. Quelqu’un qui a oublié quelque chose, les gens
de l’entretien.
Jeremy
Je ne comptais pas me déshabiller ici devant toi. Je peux te tutoyer ?
Stéphane
Oui. Même si le vous est plus excitant.
Jeremy
Je suis d’accord.
Stéphane
T’aimes faire quoi ?
Jeremy
Je sais pas. Posez des questions.
Stéphane
T’as une sexualité active ou passive ?
Jeremy
Passive.
Stéphane
Plutôt docile ?
Jeremy
Oui. Mais je peux aussi faire mon sauvage.
Stéphane
Je n’en doute pas. Tu as connu beaucoup de garçons ?
Jeremy
Six, huit.
21
Stéphane
Des garçons plus âgés que toi ?
Jeremy
Une fois, quand j’avais seize ans. Un mec de trente deux ans. Sinon, plutôt mon âge.
Stéphane
Qu’est-ce qui va se passer maintenant ?
Jeremy
Je ne sais pas moi. C’est vous le professeur.
Stéphane
Méfie-toi.
Jeremy
Pour une fois, je sais ce que je fais. Dites, j’obéirai.
Stéphane
Tu obéirais à tout ?
Jeremy
Presque. Enfin dans la limite du raisonnable… Je vous laisse y penser.
Stéphane
Tu me laisses ?
Jeremy
Je peux pas rentrer en scooter. Les bus ne circulent pas avec la neige. Faut que je rejoigne le centre-
ville. J’attends un copain.
Stéphane
Je peux te raccompagner avec ma voiture.
Jeremy
Oui bien sûr… On va sortir tous les deux d’ici, direction le parking, sous les regards de tous les
étudiants de la fac.
22
Stéphane
Tu as raison.
Jeremy
Vous allez pouvoir vous passer de moi une soirée. Demain, on a cours ensemble.
Stéphane
Sauve-toi.
Jeremy
C’est pas une fuite, il faut vraiment que je rentre. À pieds, j’en ai pour plus d’une heure.
Stéphane
Il est clair entre nous que tout ce qui s’est dit ici est et restera confidentiel.
Jeremy
Evidemment.
Stéphane
Même pas un baiser alors ?
Jeremy
Je n’ai pas envie d’être sentimental avec vous, c’est autre chose que je cherche.
Stéphane
On peut être sentimental et vicieux.
Jeremy
Peut-être. Je ne prétends pas tout connaître.
Stéphane
Allez file.
Jeremy
Vous ne voulez rien d’autre qu’un baiser ?
Stéphane
Tu es sûr de ce que tu fais ?
23
Jeremy
J’aime les ordres clairs.
Stéphane
On va rentrer dans la classe. Tu te mettras à genoux et je te baiserai la bouche comme si je te baisais
le cul.
Jeremy
Vous avez la clef ?
Stéphane montre la clef. Il ouvre le préfabriqué. Jeremy le suit. Ils disparaissent.
Quelques minutes de neige.
Stéphane ressort de la classe.
Il referme la porte à clef derrière lui.
Il se sauve.
Ahmed sort alors du bâtiment en compagnie d’une étudiante, Anna.
Anna
… ce que c’est pathétique.
Ahmed
Donne-moi une seconde.
Ahmed essaie de repérer Jeremy. En vain.
Il se rapproche d’Anna.
Anna
Il est parti ?
Ahmed
J’en sais rien…
Anna
C’est quoi son nom déjà ?
Ahmed
Jeremy… C’est pas grave, je prends que pour moi… J’ai pas assez de toute façon pour nous deux.
24
Anna
Tu prends pour combien ?
Ahmed
100.
Anna regarde aux alentours avant de sortir un sachet de son sac de cours.
Stéphane arrive alors.
Ahmed cache vite le sachet dans sa main fermée.
Stéphane semble hésiter… Il se dirige vers le préfabriqué.
Ahmed
Excusez-moi monsieur, Jeremy il était avec vous ?
[…]
Christophe Honoré, La Faculté, 2012
EECCHHOOSS DDAANNSS LLAA PPRREESSSSEE
"On se croirait alors dans un film d'ados flamboyant de Nicholas Ray (La fureur de vivre) ou
de Coppola (Outsiders)"-
Philippe Chevilley - Les Echos
"Les jeunes comédiens s'emparent avec énergie de cette fable d'aujourd'hui, tragique et
parfois bouffonne, baroque et rock" –
Gwenola Gabellec - La Provence
"Voilà une pièce très contemporaine, par les sujets abordés, et pourtant intemporelle.
Gageons qu'elle vieillira bien, car elle est riche de tout ce qui fait, ou plutôt défait, notre
fragile humanité." –
Anne Camboulives - Vaucluse Matin
"Des mots qui vont bien aux jeunes acteurs, ils les crachent en rejouant la crise qui se noue
à l'intérieur de chaque famille". –
La Provence Sortir
25
LL’’EEQQUUIIPPEE AARRTTIISSTTIIQQUUEE
Eric Vigner
« Le théâtre qui m’intéresse et que j’essaie de faire est effectivement un théâtre sur lequel le
spectateur peut se projeter, s’inventer en toute liberté. Le théâtre n’est pas, pour moi, un endroit où
on viendrait trouver des réponses mais un lieu où il est possible de revisiter des histoires, nos
histoires intimes, oubliées. Pour que le spectateur puisse accéder aux choses inconnues - c’est-à-
dire oubliées de lui – il faut que le théâtre porte en lui son double, son paradoxe : qu’il soit quelque
chose et en même temps autre chose.
Quand CÉZANNE peint une pomme et déclare « Avec une pomme, je veux étonner Paris », son sujet
n’est pas la pomme, son sujet, c’est la peinture elle-même. C’est un peu pareil pour le théâtre, on
s’accroche à l’histoire, à la fable pour accéder au théâtre. »
Après des études supérieures d’arts plastiques, ÉRIC VIGNER étudie l’art dramatique à l’Ecole de la
Rue Blanche, puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris.
En 1990, ÉRIC VIGNER fonde la Compagnie SUZANNE M. et concrétise son désir de pratiquer un
théâtre d’art. Il signe sa première mise en scène en 1991 : LA MAISON D’OS de ROLAND
DUBILLARD, dans une usine désaffectée d’Issy-les-Moulineaux. Ce spectacle "manifeste" sera repris
pour le Festival d’Automne à Paris dans le socle de la Grande Arche de la Défense.
Son travail est toujours lié à la "réalité" des lieux qu’il investit : usine, cinéma, cloître, tribunal, musée,
théâtre à l’italienne… dans un rapport dialectique à l’écriture - contemporaine ou classique,
dramatique ou poétique. Sa singularité tient dans le choix des écritures qu’il veut faire entendre –
toutes inscrites dans des recherches stylistiques puissantes.
Cette spécificité s’exprime dans son travail sur l’œuvre de MARGUERITE DURAS, qu’il rencontre en
1993 lorsqu’il crée au théâtre son livre LA PLUIE D’ÉTÉ. Suivront l’entrée de l’auteur au répertoire de
la Comédie Française avec sa mise en scène de SAVANNAH BAY en 2002, puis LA BÊTE DANS LA
JUNGLE d’après HENRY JAMES au Kennedy Center à Washington en 2004. Au 60ème Festival
d’Avignon en 2006, il crée PLUIE D’ÉTÉ À HIROSHIMA pour le Cloître des Carmes.
Nommé à la direction du CDDB – Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National, en 1996, ÉRIC
VIGNER met en place un projet artistique consacré à la découverte et à l’accompagnement d’une
nouvelle génération d’auteurs et de metteurs en scène : ARTHUR NAUZYCIEL, DANIEL
JEANNETEAU, LUDOVIC LAGARDE, OLIVIER CADIOT…
S’inscrivant dans l’histoire de son port d’attache, Lorient, ville fondée en 1664 par l’implantation de la
Compagnie des Indes orientales, il développe des liens d’accueil et de production avec l’international
: l’Inde, le bassin méditerranéen, les États-Unis, puis l’Extrême-Orient : la Corée du Sud et le Japon.
Il crée à Séoul pour l’ensemble des troupes du Théâtre National de Corée une adaptation du
BOURGEOIS GENTILHOMME (Prix France/Corée 2004), reprise à l’Opéra Comique à Paris en 2006.
En 2007, il met en scène LE BARBIER DE SÉVILLE en albanais pour les comédiens du Théâtre
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National de Tirana. En 2008, il crée en anglais DANS LA SOLITUDE DES CHAMPS DE COTON de
BERNARD-MARIE KOLTÈS au 7 Stages à Atlanta. Puis il met en scène OTHELLO de SHAKESPEARE
à l’Odéon – Théâtre de l’Europe.
Metteur en scène d’opéra, ÉRIC VIGNER travaille avec le chef d’orchestre CHRISTOPHE ROUSSET
et ses TALENS LYRIQUES sur des œuvres du répertoire baroque : LA DIDONE de CAVALLI (Opéra
de Lausanne, 2000), L’EMPIO PUNITO de MELANI (Bach Festival Leipzig, 2003) et ANTIGONA de
TRAETTA (Théâtre du Châtelet, Paris, 2004).
Parallèlement à son activité de scénographe et de metteur en scène, ÉRIC VIGNER dirige
régulièrement des ateliers de recherche dans les écoles d’art dramatique en France et à l’étranger :
CNSAD de Paris, École du TNS, École de la Comédie de Saint-Étienne, Université Paris X Nanterre,
École du TNBA (Bordeaux), CIFAS (Bruxelles), La Manufacture (Lausanne), Universités de Montréal et
d’Atlanta, NIDA (Sydney).
Le 3 octobre 2010, il fonde L’ACADÉMIE à Lorient pour 7 jeunes acteurs d’origine étrangère. Avec
L’ACADÉMIE, il crée LA PLACE ROYALE de CORNEILLE, GUANTANAMO de FRANK SMITH et LA
FACULTÉ de CHRISTOPHE HONORÉ.
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Les acteurs de l'Académie
> VLAD CHIRITA a 27 ans. Né à Bucarest en Roumanie, il apprend le français dès l’âge de 4 ans.
Il vient pour la première fois en France à l’âge de 19 ans dans le cadre du service volontaire
européen. Plus tard il suit les cours d’art du spectacle à l’université de Metz. Installé à Paris, il suit le
master pro « Mise en scène et dramaturgie » de l’Université Paris X – Nanterre. Il parle roumain,
français et anglais.
> LAHCEN ELMAZOUZI a 29 ans. Né en France de parents marocains, il rêve d’être comédien. Il
suit le cours Florent mais c’est le cinéma qui le révèle : LES HERBES FOLLES d’ALAIN RESNAIS ;
LA FILLE DU RER d’ANDRÉ TÉCHINÉ ; HOMME AU BAIN de CHRISTOPHE HONORÉ. Il parle arabe,
français et anglais.
> EYE HAIDARA a 29 ans. Née en France de parents d’origine malienne, elle grandit à Paris. C’est
à 6 ans qu’elle fait ses premiers pas au théâtre, encouragé par son instituteur acteur. Elle ne quittera
plus les planches et passera très vite au cinéma : REGARDE-MOI d’AUDREY ESTROUGO, FILM
SOCIALISME de JEAN-LUC GODARD. Elle parle français, bambara, anglais, espagnol et allemand.
> HYUNJOO LEE a 34 ans. Née à Séoul en Corée du Sud, elle suit des études d’histoire du théâtre
et de culture française. Elle apprend le français à Montpellier et à Paris où elle s’inscrit au cours
Florent, suit un master sur PAUL CLAUDEL à l’Université Paris III – Sorbonne nouvelle, puis un
doctorat d’études théâtrales à l’Université Paris VIII. Elle parle coréen, français et anglais.
> TOMMY MILLIOT a 27 ans. Né à Lille de parents flamands dans une maison francophone, il vit
en Belgique à la frontière française. Son parcours scolaire est atypique : un bac obtenu en candidat
libre, un mois à l’école de La Cambre, quelques mois à l’université d’Artois en arts du spectacle.
C’est à Paris X – Nanterre en dramaturgie et mise en scène qu’il se fixe. Il met en scène AGATHA et
SAVANNAH BAY de MARGUERITE DURAS. Il parle français, flamand et anglais.
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> NICO ROGNER a 34 ans. C’est un échange scolaire qui le fait venir d’Allemagne en France la
première fois à 16 ans. Et c’est en Italie où il fait son stage de fin d’études qu’il prend ses premiers
cours de théâtre. Il fera ses premiers pas au cinéma dans SÉRAPHINE de MARTIN PROVOST.
Il interprète le rôle principal dans LOOKING FOR SIMON de JAN KRÜGER sélectionné au Festival de
Berlin en 2011. Il parle allemand, anglais, français et italien.
> ISAÏE SULTAN a 21 ans. Né en France de parents aux origines multiples – Israël, Algérie, Russie,
Pologne – il sait très vite ce qu’il veut faire. À 16 ans il choisit un agent, fait plusieurs courts et longs
métrages et est choisi pour donner la réplique à BÉATRICE DALLE dans DOMAINE de PATRIC
CHIHA, sorti en 2010. Il parle français, anglais et hébreu.
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et qui rejoignent l'Académie pour La Faculté
> SCOTT TURNER SCHOFIELD est un performer transgenre né à Atlanta (Etats-Unis) en 1980.
Alors qu’il s’appelle encore KATIE LAUREN KILBORN, il débute auprès des artistes lesbiennes
HOLLY HUGUES et CARMELITA TROPICANA, qui ont directement influencé ses premiers travaux. Il
travaille ensuite durant 2 ans avec AMY RAY du groupe INDIGO GIRLS dont le mélange entre art et
activisme lui sert de modèle pour renforcer l’impact social de ses tournées. Sa transformation
sociale, médicale et juridique de KATIE LAUREN KILBORN en SCOTT TURNER SCHOFIELD
commence réellement en 2004 lorsqu’il devient un artiste à temps complet.
Il est l’auteur de TWO TRUTHS AND A LIE, un recueil de trois one-man-show autobiographiques
salués par la critique et avec lesquels il tourne aux USA et en Europe depuis 2001 : UNDERGROUND
TRANSIT (2001), DEBUTANTE BALLS (2004) et BECOMING A MAN (2007).
Il a reçu de nombreuses récompenses et distinctions parmi lesquelles la bourse du National
Performance Network, soutenue par la compagnie Pat Graney (Seattle), Diverseworks (Houston) et le
7Stages (Atlanta).
SCOTT TURNER SCHOFIELD a été l’assistant américain à Atlanta d’ÉRIC VIGNER pour la mise en
scène de IN THE SOLITUDE OF COTTON FIELDS en 2008. En 2009 il a présenté une version
française de son spectacle BECOMING A MAN au CDDB-Théâtre de Lorient.
> JUTTA JOHANNA WEISS est née à Vienne en 1969, elle fait ses premiers pas au théâtre avec
OTOMAR KREJCA au JOSEFSTADT THEATRE de Vienne en 1986. En 1989, elle quitte sa ville natale
pour étudier à New York. Après ses débuts en anglais au ENSEMBLE STUDIO THEATRE à New
York, au PLEASANCE THEATRE à Edingburgh et au FLIGHT THEATRE à Los Angeles, elle intègre la
compagnie autrichienne ARBOS en 1993. En 1994, elle débute un travail de comédienne en français
dans un atelier de l'ACADÉMIE EXPÉRIMENTALE DES THÉÂTRES avec ANDREÏ SERBAN, puis avec
ANATOLI VASSILIEV à Moscou en 1995. Depuis 1998, elle joue sous la direction d'ÉRIC VIGNER,
MARION DE LORME de VICTOR HUGO (1998), RHINOCÉROS d'EUGÈNE IONESCO (2000), LA
BÊTE DANS LA JUNGLE de MARGUERITE DURAS (2001) « ...OÙ BOIVENT LES VACHES. » de
ROLAND DUBILLARD (2003), PLUIE D'ÉTÉ À HIROSHIMA d'après MARGUERITE DURAS (2006),
OTHELLO de SHAKESPEARE (2008) et SEXTETT de RÉMI DE VOS (2009).
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Les collaborateurs artistiques
> KELIG LE BARS, créatrice lumière
KELIG LE BARS est diplômée de l’École du Théâtre National de Strasbourg (2001). Au théâtre, elle a
notamment réalisé les créations lumière pour GIORGIO BARBERIO CORSETTI, CHRISTIAN
GAGNERON, GUY-PIERRE COULEAU, JULIEN FISERA, OLIVIER BALAZUC, JULIA VIDIT,
CHRISTOPHE RAUCK, FRANÇOIS ORSONI, PHILIPPE DORIN et SYLVIANE FORTUNY.
A l’opéra, elle éclaire pour la compagnie des Brigands et EMMANUELLE CORDOLIANI (à l’Opéra
National de Montpellier et à l’Opéra de Massy).
Elle réalise en 2009 l’éclairage permanant de la façade du TGP de Saint Denis.
Elle est l’éclairagiste de VINCENT MACAIGNE pour REQUIEM 2 et 3 au Théâtre National de l’Odéon,
IDIOTS ! d’après DOSTOÏEVSKI au Théâtre National de Chaillot et AU MOINS J’AURAI LAISSÉ UN
BEAU CADAVRE d’après SHAKESPEARE au Cloître des Carmes pour le Festival d’Avignon 2011.
En 2011 elle travaille avec MARC LAINÉ pour MEMORIES FROM THE MISSING ROOM, ainsi qu’avec
HÉDI TILLETTE DE CLERMONT TONNERRE, FRANÇOIS RODINSON, et DAN ARTHUS. Elle prépare
aussi le prochain spectacle de JULIE BÉRÈS, LENDEMAIN DE FÊTE, qui sera créé à la MC2
Grenoble et présenté au Théâtre de la Ville-les Abbesses en 2012.
> SABINE QUIRICONI, dramaturge
SABINE QUIRICONI est maître de conférences en Arts du spectacle à l’Université de Paris Ouest-
Nanterre La Défense. Elle enseigne la pratique et la théorie, notamment dans le cadre du master
professionnel « Dramaturgie et mise en scène ». Ses travaux de recherche portent sur le théâtre
contemporain (mises en scène et écritures). Elle écrit pour plusieurs revues spécialisées en arts du
spectacle.
Elle a été dramaturge pour ÉRIC VIGNER sur LA BÊTE DANS LA JUNGLE, SAVANNAH BAY et OÙ
BOIVENT LES VACHES.
> SOIZIC SIDOIT, créatrice maquillage et coiffure
SOIZIC SIDOIT fait sa première création en tant que chef maquilleuse coiffeuse, en novembre 1994,
avec LORENZACCIO d’ALFRED DE MUSSET mis en scène par FRANÇOISE MAIMONE. C’est en
2000 pour la pièce RHINOCÉROS d’EUGÈNE IONESCO que commence sa collaboration avec ÉRIC
VIGNER. Depuis, elle a ainsi réalisé les maquillages et coiffures de SAVANNAH BAY, “…OÙ
BOIVENT LES VACHES.”, PLUIE D’ÉTÉ À HIROSHIMA, JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS
SÉPARE, DÉBRAYAGE, OTHELLO et SEXTETT.
Elle travaille autant pour le théâtre que pour l’opéra, le cinéma, la photographie.
Depuis 2005, elle est responsable du service maquillage, coiffure et perruques de l’Opéra National de
Montpellier.
29
> MORGAN DOWSETT, assistant à la mise en scène
MORGAN DOWSETT est australien. Il est diplômé du National Institute of Dramatic Art (NIDA) de
Sydney (2008).
Depuis sa sortie, il a notamment mis en scène DANS LA SOLITUDE DES CHAMPS DE COTON de
BERNARD-MARIE KOLTÈS en 2008 et une adaptation de la pièce LE PLUS HEUREUX DES TROIS
d’EUGÈNE LABICHE en 2011.
En 2009, avec le collectif Theatre Forward qui réunit de jeunes metteurs en scène diplômés de NIDA,
il a mis en scène la pièce THE SNEEZE de MICHAEL FRAYN d’après TCHEKHOV.
> NICOLAS GUÉNIAU, assistant au décor
NICOLAS GUÉNIAU est diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Belleville
(2007) et de l’École du Théâtre National de Strasbourg (2010, section scénographie et costumes).
Pour les ateliers d’élèves, il réalise les scénographies de HEDDA GABLER de HENRIK IBSEN, et
d’UNE NUIT ARABE de ROLAND SCHIMMELPFENNIG. En 2010-2011, il assiste aux costumes la
compagnie de danse MOSSOUX-BONTE sur la création du spectacle MIGRATIONS (Biennale de
danse du Val-de-Marne).
> SOPHIE HOARAU, assistante aux costumes
Formée à l’École de la rue Blanche (ENSATT – section costumier du spectacle), SOPHIE HOARAU
crée et réalise les costumes pour de nombreuses compagnies en région Bretagne. Elle est membre
fondateur du collectif artistique La Caille Qui Rit à Poullaouen (Finistère).
Au CDDB – Théâtre de Lorient, pour ÉRIC VIGNER, elle a participé à l’atelier costumes du
BOURGEOIS GENTILHOMME en 2004, de PLUIE D’ÉTÉ À HIROSHIMA en 2006, et a dirigé l’atelier
costumes d’OTHELLO en 2008 et de SEXTETT en 2009. Elle y a également dirigé l’atelier costumes
de BREAK YOUR LEG! de MARC LAINÉ en 2010.
> ALAIN FONTERAY, photographe
ALAIN FONTERAY photographie le théâtre depuis 1972. Il collabore avec ÉRIC VIGNER depuis 1990
et suit les activités du CDDB – Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National depuis 1996. Chaque
année, le public peut retrouver dans la brochure de saison du CDDB les reportages photos qu'il
réalise autour des créations, des tournées, des rencontres. Il sait observer et conserver des moments
précieux et a constitué, au fil des années, une mémoire visuelle de tous les instants de vie du théâtre.
Il a travaillé au cinéma avec MICHEL BOISROND, MAURICE DUGOWSON, LUIS BERLANGA,
ETTORE SCOLA... et surtout au théâtre avec notamment ANTOINE VITEZ, CLAUDE RÉGY, ARTHUR
NAUZYCIEL, JOËL POMMERAT ainsi qu'avec OLIVIER PY dont il accompagne tous les spectacles
depuis 1993. Il est également vidéaste.
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30
BBiibblliiooggrraapphhiiee
- Corneille, La Place Royale, 1633,
- Frank Smith, Guantanamo, Seuil, Fiction et Compagnie, 2010,
- Chritophe Honoré, La Faculté, suivi de Un jeune se tue, Actes Sud Papiers, 2012.
SSiittooggrraapphhiiee
La page du spectacle sur le site du Théâtre de Lorient :
- http://www.letheatredelorient.fr/saison/spectacles/faculte.html ;
La page du spectacle sur le site de La Comédie de Reims :
- http://www.lacomediedereims.fr/evenement/la-faculte/ ;
La page du spectacle sur theatre-contemporain.net :
- http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/La-Faculte/ ;
Le projet de loi visant à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe est
consultable sur le site de l’Assemblée nationale à l’adresse :
- http://www.assemblee-nationale.fr/14/projets/pl0344.asp
Le schéma de la procédure législative se rapportant au projet de loi visant à
l’ouverture du mariage aux couples de même sexe est consultable sur le site de
l’Assemblée nationale à l’adresse :
- http://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/mariage_personnes_meme_sexe.asp
LA COMEDIE DE REIMS Centre dramatique national Direction : Ludovic Lagarde 3 chaussée Bocquaine 51100 Reims Tél : 03.26.48.49.00 www.lacomediedereims.fr