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L’AFD ET LE SECTEUR AGRICOLE AU CAMEROUN Agriculteurs dans un champ d’ananas © Jean-Luc François Renforcer la dynamique de l’agriculture familiale

L'AFD et le secteur agricole au Cameroun

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Renforcer la dynamique de l'agriculture familiale

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AMÉLIORER LES PERFORMANCES DE L’AGRICULTURE FAMILIALE14,1 Mds FCFA (21,6 M€) du premier C2D ont été mobilisés depuis 2008 en faveur du programme d’amélioration de la compétitivité des exploitations familiales agropastorales (ACEFA). Une nouvelle enveloppe de 55,7 Mds FCFA (85 M€), dont 38 Mds (58 M€) du 2e C2D et 17,7 Mds (27 M€) en prêt souverain, a été autorisée en 2011 pour la poursuite du programme et son extension à l’ensemble du territoire.

Conseiller les agriculteurs pour une meilleure gestion de leurs exploitations

À travers le programme ACEFA, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MINADER) et le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (MINEPIA) ont choisi de faire évoluer leur système d’appui aux producteurs. D’une démarche de vulgarisation agricole, le dispositif a ainsi évolué vers une démarche de conseil aux exploitations et à leurs groupements de base, selon un dispositif cogéré par l’administration et la profession qui répond de manière plus adaptée et plus différenciée aux difficultés des agriculteurs.

Au terme de la deuxième phase, prévue en 2016, près de 2 000 conseillers spécialisés, agents du MINADER et du MINEPIA, seront ainsi déployés sur le terrain.

Le Cameroun Véritable grenier de l’Afrique Centrale, le Cameroun dispose d’un potentiel agricole considérable, tant en termes de productions vivrières que de cultures d’exportations. Dans la partie Sud du pays, les exploitations familiales, consacrées à la production vivrière (tubercules, bananes plantain, maïs…) ou de rente (cacao, café) côtoient de petites entreprises agricoles et de grandes plantations industrielles, spécialisées dans le palmier à huile, l’hévéa ou la banane. Les systèmes agricoles de la partie septentrionale combinent les productions céréalières (sorgho, maïs), maraîchères et de rente (coton notamment). Le Cameroun est également une terre d’élevage. L’élevage bovin occupe ainsi une place prépondérante, notamment dans l’Adamaoua, tandis que la production avicole et porcine s’est considérablement développée dans l’Ouest et aux abords des centres urbains.

Le poids du secteur agricole dans l’économie camerounaise est considérable. Il emploie près de 60 % de la population active, et représente environ 20 % du produit intérieur brut. Le développement de l’agriculture camerounaise se heurte toutefois à de nombreux obstacles. Les exploitations agricoles souffrent notamment d’un faible accès aux financements. L’enclavement de certains bassins de production rend difficile l’accès aux marchés. Si des progrès certains ont été accomplis, les organisations profession-nelles sont encore peu structurées. Dans ce contexte, et malgré l’important potentiel de son agriculture, le Cameroun reste importateur de produits vivriers.

Après des décennies marquées par une politique administrée, le gouver nement camerounais a choisi de libéraliser le secteur, conférant un rôle accru au secteur privé et aux organisations profes sionnelles. Le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE, 2009) a réaffirmé le caractère prioritaire du développement agricole. Le gouvernement s’est de plus doté d’une Stratégie de développement du secteur rural (SDSR), visant (i) le développement institutionnel et le renforcement des capacités des acteurs du secteur, (ii) l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières, (iii) la modernisation des infrastructures du monde rural, et (iv) la gestion durable des ressources naturelles.

Compte tenu de ces enjeux, l’agriculture constitue un secteur de concentration des premier et second C2D : 124 Mds FCFA (189 M€) ont ainsi été affectés au secteur sur la période 2006-2016. La France est le premier partenaire du secteur agricole au Cameroun.

Environ 20 000 groupements de producteurs, représentant plus de 200 000 exploitations, bénéficieront alors de leur service. La nature du conseil apporté varie en fonction de la demande du bénéficiaire. Il concerne ainsi la gouvernance et la gestion des groupements, la gestion économique des exploitations, ou les techniques de production.

Soutenir la production par l’aide à l’investissement

Afin de soutenir les projets des producteurs, ACEFA propose des subventions destinées à financer partiellement les investissements productifs. En fonction des priorités identifiées par les producteurs eux-mêmes, les groupements soumettent leurs projets à des commissions de sélection mixtes, regroupant de manière paritaire des représentants de producteurs et de l’administration.

À travers ce dispositif, ACEFA finance ainsi aussi bien du matériel de production agricole (motopompes, attelages et équipements de travail du sol…), des bâtiments d’élevage (porcheries, poulaillers…) que des équipements de transformation (presses à huile, moulins…) et de stockage (magasins). Au total, environ 1 500 projets d’un montant moyen de 3,3 M FCFA (5 000 €) ont déjà été financés par ACEFA. La deuxième phase prévoit le financement d’environ 5 400 projets pour un montant global de 21 Mds FCFA (32 M€).

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Animaux à l’abreuvoir

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FORMER LES JEUNES AGRICULTEURSL’AFD accompagne le MINADER et le MINEPIA dans la reconstruction d’une offre de formation adaptée aux besoins et à la demande des acteurs du développement agricole et rural.

Initié dans une première phase avec un financement de 7,8 Mds FCFA (11,9 M€), le programme d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (AFOP) a permis la refonte des contenus des formations destinées (i) aux jeunes projetant de devenir agriculteurs, (ii) aux producteurs en activité et (iii) aux diplômés du secondaire souhaitant se consacrer au secteur. Basées sur le principe de l’alternance, ces formations sont mises en œuvre dans 42 centres de formation publics et privés et 11 écoles sous tutelles du MINADER et du MINEPIA.

La deuxième phase du Programme AFOP bénéficie d’un financement total de 23 Mds FCFA (35 M€) dont 19,7 Mds FCFA (30 M€) du 2e C2D et 3,3 Mds (5 M€) sous forme de prêt de l’AFD. La principale innovation résidera dans l’accompagnement de l’insertion et de l’installation professionnelle des jeunes formés.

Au terme de cette deuxième phase, les 100 centres appuyés par AFOP formeront 3 500 jeunes par an sur tout le territoire camerounais. 2 500 jeunes seront annuellement formés aux métiers de l’agriculture (conseiller, entrepreneur agricole, technicien en infrastructures rurales…) dans 25 écoles publiques et privées.

AMÉLIORER L’EFFICACITÉ DES ADMINISTRATIONS DU SECTEURLe programme d’Appui à la Maîtrise d’Ouvrage du MINADER et du MINEPIA (AMO), financé à hauteur de 6,9 Mds FCFA (10,5 M€), s’attache à améliorer les performances des deux ministères dans certaines fonctions clefs : processus de planification, programmation, budgétisation et suivi des activités ; production de données statistiques et fonctionnement des services déconcentrés.

AMO a permis la remise en activité de nombreux services par leur équipement, la formation des personnels et l’introduction de nouveaux outils de gestion et de pilotage. Le programme a également permis la création formelle de cadres de concertation entre l’État et la profession.

La deuxième phase, financée à hauteur de 5,1 Mds FCFA (7,8 M€), poursuivra cette démarche et appuiera notamment la définition concertée des politiques publiques de soutien à la production agricole.

GÉRER DURABLEMENT LA FERTILITÉLe projet de conservation des sols dans le Nord Cameroun (PCS) a bénéficié d’un financement de 5,9 Mds FCFA (9 M€). Mis en œuvre par la Société de développement du coton du Cameroun (Sodecoton), il a favorisé une gestion durable de la fertilité des sols dans la zone cotonnière.

L’accroissement démographique, combiné à un renouvellement insuffisant de la fertilité des sols, menace en effet la durabilité de l’agriculture dans la zone.

Le PCS a déployé des actions d’aménagement des parcelles cultivées (cordons pierreux, bandes enherbées, ouvrages hydrauliques...), permettant de limiter l’érosion et une meilleure gestion de l’eau. Il a diffusé l’usage de la fumure organique et les techniques de semis sous couvert végétal (SCV), qui limitent le travail du sol et améliorent durablement la fertilité organique des parcelles.

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LE PROGRAMME D’APPUI À LA RECHERCHE AGRONOMIQUEL’accès des producteurs à des innovations technologiques adaptées contribue aussi à l’amélioration des performances de l’agriculture. Les partenaires du C2D ont ainsi choisi d’affecter 5,4 Mds FCFA (8,2 M€) à la recherche agronomique, plaçant celle-ci au service de la profession pour répondre à ses besoins et à ses contraintes.

Le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MINRESI) supporte dix projets de recherche portés par l’Institut camerounais de recherche agricole pour le développement (IRAD). Ces projets permettront l’amélioration des systèmes de production et des variétés végétales cultivées dans l’ensemble des zones agroécologiques du pays.

Un fonds compétitif sera mis en place pour soutenir des projets de recherche portés par le secteur privé. Il permettra de rapprocher les entreprises du secteur agroalimentaire et la recherche publique. Le Centre international de recherche agronomique pour le développement (CIRAD) mobilisera son expertise au profit de l’ensemble des projets de recherche financés par ce Programme.

Apprentis en séance de formation

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AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT (AFD)

5 rue Roland Barthes – 75598 Paris Cedex 12 – France Tél. : +33 1 53 44 31 31 – Fax : +33 1 44 87 99 39 www.afd.fr

AFD CAMEROUN

Plateau Atémengué – BP 46 Yaoundé Tél. : (237) 22 22 00 15 / 22 22 23 34 Fax : (237) 22 23 57 07 [email protected] http://cameroun.afd.fr

LE DEUXIÈME C2D : DES DÉMARCHES INNOVANTESDans le secteur agricole, le 2e Contrat de Désendettement et de Développement permettra d’adapter et d’étendre les programmes initiés dans le cadre du 1er C2D, mais aussi de mettre en place de nouvelles initiatives.

Un programme d’appui aux PME agricoles et agroalimentaires de 6,5 Mds FCFA (10 M€) visera l’amélioration de l’accès au crédit des petites unités de production et de transformation. Les institutions de microfinance seront renforcées dans leurs capacités de gestion, et seront mieux informées sur les caractéristiques des filières. Elles pourront ainsi adapter les types de crédits proposés. Les entreprises bénéficieront également d’un conseil de qualité, afin d’améliorer leur gestion et d’accéder plus aisément aux services financiers.

Par ailleurs, un programme de gestion des risques agricoles de 6 Mds FCFA (9,2 M€) mettra en place des instruments nouveaux permettant de réduire la variation des prix agricoles sur les marchés. Les revenus des producteurs s’en trouveront stabilisés, et leur activité sécurisée.

Des outils de gestion du risque climatique (lié aux sécheresses par exemple) pourront également être mis au point.

Cette publication a été imprimée dans le respect de l’environnement avec des encres végétales et sur du papier PEFC™ (gestion durable des forêts).

Le Programme d’appui à la sécurisation et à la gestion intégrée des ressources agropastorales dans le Nord Cameroun (ASGIRAP), financé à hauteur de 6,5 Mds FCFA (10 M€) par le 2e C2D fera suite au PCS. Sur la base de l’expérience des projets antérieurs, il favorisera la concertation entre les utilisateurs des espaces ruraux (agriculteurs, éleveurs…) pour définir des règles communes de gestion et adapter les techniques proposées aux différentes situations locales.

© CIRAD, Krishna Naudin

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Culture du coton sous couvert végétal