19
L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le Domaine National de Chambord De Sury d’Aspremont Guillaume 2016-2017 S9 Directeur de recherche GRELLIER Séraphine ISSELIN Francis

L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

L’impact des ongulés

sauvages sur la faune du sol

dans le Domaine National de

Chambord

De Sury d’Aspremont Guillaume 2016-2017

S9 Directeur de recherche GRELLIER Séraphine ISSELIN Francis

Page 2: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment
Page 3: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

L’impact des ongulés sauvages sur la faune

du sol dans le Domaine National de Chambord

Directeur de recherche de Sury d’Aspremont Guillaume GRELLIER Séraphine ISSELIN Francis 2016-2017

Page 4: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

AVERTISSEMENT

Cette recherche a fait appel à des lectures, enquêtes et interviews. Tout emprunt à des contenus

d’interviews, des écrits autres que strictement personnel, toute reproduction et citation, font

systématiquement l’objet d’un référencement.

L’auteur (les auteurs) de cette recherche a (ont) signé une attestation sur l'honneur de non plagiat.

Page 5: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

FORMATION PAR LA RECHERCHE ET PROJET

DE FIN D’ETUDES EN GENIE DE

L’AMENAGEMENT

La formation au génie de l’aménagement, assurée par le département aménagement de l’Ecole Polytechnique

de l’Université de Tours, associe dans le champ de l’urbanisme et de l’aménagement, l’acquisition de

connaissances fondamentales, l’acquisition de techniques et de savoir-faire, la formation à la pratique

professionnelle et la formation par la recherche. Cette dernière ne vise pas à former les seuls futurs élèves

désireux de prolonger leur formation par les études doctorales, mais tout en ouvrant à cette voie, elle vise

tout d’abord à favoriser la capacité des futurs ingénieurs à :

Accroître leurs compétences en matière de pratique professionnelle par la mobilisation de

connaissances et de techniques, dont les fondements et contenus ont été explorés le plus finement

possible afin d’en assurer une bonne maîtrise intellectuelle et pratique,

Accroître la capacité des ingénieurs en génie de l’aménagement à innover tant en matière de

méthodes que d’outils, mobilisables pour affronter et résoudre les problèmes complexes posés par

l’organisation et la gestion des espaces.

La formation par la recherche inclut un exercice individuel de recherche, le projet de fin d’études (P.F.E.),

situé en dernière année de formation des élèves ingénieurs. Cet exercice correspond à un stage d’une durée

minimum de trois mois, en laboratoire de recherche, principalement au sein de l’équipe Ingénierie du Projet

d’Aménagement, Paysage et Environnement de l’UMR 6173 CITERES à laquelle appartiennent les

enseignants-chercheurs du département aménagement.

Le travail de recherche, dont l’objectif de base est d’acquérir une compétence méthodologique en matière de

recherche, doit répondre à l’un des deux grands objectifs :

Développer toute ou partie d’une méthode ou d’un outil nouveau permettant le traitement innovant

d’un problème d’aménagement

Approfondir les connaissances de base pour mieux affronter une question complexe en matière

d’aménagement.

Afin de valoriser ce travail de recherche nous avons décidé de mettre en ligne sur la base du Système Universitaire de Documentation (SUDOC), les mémoires à partir de la mention bien.

Page 6: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier Séraphine Grellier et Francis Isselin pour l’accompagnement de ce

projet.

Page 7: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

1

SOMMAIRE

Table des matières Sommaire ............................................................................................................................................. 1

Introduction .......................................................................................................................................... 2

Méthodes .............................................................................................................................................. 4

Site d’étude ....................................................................................................................................... 4

Protocole expérimental sur le terrain ............................................................................................... 4

Extraction et détermination des échantillons ................................................................................... 4

Traitements statistiques .................................................................................................................... 5

Résultats et discussion .......................................................................................................................... 6

Conclusion .......................................................................................................................................... 10

Bibliographie ...................................................................................................................................... 11

Page 8: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

2

INTRODUCTION Les ongulés influent de façon significative sur leur environnement, d’autant plus que la

population est élevée. Ils favorisent notamment la dispersion des espèces végétales grâce à des

mécanismes de dispersion de zoochorie ainsi que la germination et la répartition des graines lors de

la perturbation du sol. Cependant, lorsque les populations deviennent trop importantes, elles

peuvent causer un certain nombre de dégâts parmi lesquels l’abroutissement, l’écorçage, le frottis et

le piétinement. C’est ce dernier qui nous intéressera plus particulièrement et concerne plus

exactement les sangliers (Sus scrofa scrofa). Le retournement du sol par les sangliers a un impact

fort sur la couverture du sol (diminution jusqu’à 80-95% (Bratton, 1974)) et influe de manière

importante sur les habitats et les taxons potentiellement présents. Plusieurs études ont travaillé sur

ce phénomène.

(Rollin, 2016) a montré qu’une forte densité d’ongulés sur un domaine transforme les

caractéristiques biophysico-chimiques des sols. Le retournement déstructure les parcelles et

augmente la rugosité. Les facteurs chimiques sont également modifiés (diminution des teneurs en

K2O, phosphore, azote, azote nitrique). Les faciès des sols (pins et chênes) jouent un rôle non

négligeable : la nourriture sous les chênes semble plus abondante tandis que celle sous les pins est

située plus en profondeur. Cela explique le fait que les sangliers aient une préférence pour les

chênes et que le retournement sous les pins soit plus profond (Rollin, 2016). La richesse végétale

est plus élevée sous couvert de pins que sous couvert de chênes (Rollin, 2016).

De nombreuses études montrent que la végétation est affectée significativement par

l’abroutissement et le retournement du sol, outre la réduction de la couverture des plantes, certaines

espèces peuvent disparaitre (Manceau, date inconnue). A propos de la faune du sol, les études sont

plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment sur la biomasse microbienne

(Parkes et al., 2015), cette augmentation s’explique par l’apport de matière organique et le

retournement du sol qui stimule la croissance et l’activité microbienne (Mallik and Hu, 1997). A

contrario d’autres études ont montré l’exact opposé (Mohr et Topp, 2001). (Carpio et al., 2014)

indique que ses résultats montrent que plus la densité de sangliers est haute plus le nombre

d’invertébrés diminue. La forte densité des populations d’ongulés touche de façon dommageable les

communautés faunistiques (destruction des micro-niches, diminution de la ressource disponible,

prédation…) notamment les macro-invertébrés (densité trois fois moins élevée dans les zones

retournées), néanmoins toutes les espèces ne sont pas atteintes de la même façon, les vers de terre

n’étant que très peu touchés selon (Taylor et al, 2011). Le régime alimentaire des sangliers

comprend un faible pourcentage d’animaux, calculé entre 2 et 11%. 94% des estomacs analysés

contenaient de la matière animale (Massei et Genov, 2004). De façon plus précise, la réduction des

vers de terre dans le Queensland, du fait de la prédation des ongulés au cours de l’année varie de 62

à 93% (Pavlov and Edwards, 1995). Une autre étude dans les Alpes françaises a démontré que 92%

Page 9: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

3

des estomacs et des fèces de sangliers montrent la présence de vers de terre (Baubet et al, 2003).

Les espèces volantes ne sont pas épargnées puisqu’une étude reporte une forte mortalité (de l’ordre

de 30%) de la Cephaleia abietis en Norvége causé par l’alimentation des sangliers (Brownlow,

1994). Selon (Barrios-Garcia et Ballari, 2012), une seule étude se focalise précisément sur les effets

sur les communautés des micro-arthropodes. L’étude portait sur les sols des forêts Hawaïennes et

concluait que la pédofaune augmentait, les collemboles étant le groupe répondant le mieux (Vtorov,

1993) à la perturbation. Néanmoins, une étude, ayant eu lieu dans le parc national des Great Smoky

Mountains, signale que le nombre d’espèce de macro-invertébrés ne change pas mais que la densité

totale, toutes espèces confondues, a diminué d’un facteur de quatre après vingt ans d’occupation de

la zone par les sangliers (Howe et al, 1981).

La faune du sol a un rôle particulier et important dans le fonctionnement du sol. Par

conséquent elle peut-être un indicateur biologique intéressant pour évaluer la qualité du sol. De

nombreuses études ont été faites sur l’impact du retournement du sol par les sangliers sur le couvert

végétal et ont montré une diminution de la régénération des espèces (broutage des jeunes plantules,

labour du sol…). Peu d’études se concentrent sur la réponse de la faune du sol aux perturbations dû

aux sangliers et encore moins sur la micro-faune. De plus cette étude complète et prolonge les

études précédemment menées par (Rollin, 2016) et (Chenoffe, 2016) portant respectivement sur les

caractéristiques biophycsico-chimiques et la macro-faune. Ces différents travaux font partie d’un

projet régional, nommé COSTAUD, qui a pour but l’étude de l’impact des ongulés (cerfs, sangliers,

mouflons) dans les écosystèmes.

Les écosystèmes forestiers sont des systèmes complexes où chaque espèce (animale et

végétale) influe sur l’individu voisin. Une surpopulation ou une sur-densification d’une

communauté peut rompre cet équilibre. La densité des ongulés et plus particulièrement des sangliers

(Sus scrofa) est importante sur le domaine de Chambord, nous chercherons à mettre en évidence

deux faits : premièrement l’impact de la perturbation des sangliers sur les populations de la

pédofaune et deuxièmement l’impact que peut-avoir le type de forêt sur ces mêmes taxons. Pour

répondre à ces deux questions nous avons établi les hypothèses suivantes :

- le retournement du sol par les sangliers diminue la pédofaune,

- le faciès de la zone a un impact sur les populations de la faune du sol (c’est-à-dire que la

différence de taille des populations est significativement différente).

Je présenterai les méthodologies utilisées, les résultats que nous obtenons et ce que l’on peut

en tirer.

Page 10: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

4

METHODES Site d’étude

Pour mener à bien cette étude, deux sites ont été choisis dans le parc de Chambord. L’un

sous couvert de chênes (Quercus petraea) et le second sous couvert de pins (Pinus sylvestris), situés

Le site sélectionné se situe au nord-est du château de Chambord (N 47° 37’ 54.3’’ E 001° 33’

07.2’’), dans une zone non ouverte au public.

Protocole expérimental sur le terrain

Pour évaluer les effets des ongulés six parcelles de 8 mètres de côté ont été clôturées (mise

en place début avril 2016), ce qui permet de contrôler le passage des animaux (grillage de 2 m

enfoncé de 20 cm dans le sol). Trois parcelles pour la zone de chênes et trois pour les pins, chacune

des parcelles représentent un traitement différent :

Un traitement témoin où le passage des animaux est proscrit (échantillons numérotés CT

pour les chênes et PT pour les pins),

Traitement sol retourné une fois par les sangliers puis clôturé (noté CR pour les chênes et

PR pour les pins),

Traitement retourné plusieurs fois par les sangliers (noté CS pour les chênes et PS pour les

pins). Dans le cadre de cette recherche le sol n’a été retourné qu’une seule fois (début de

l’expérimentation), les deux derniers traitements sont donc considérés comme étant le même

pour cette année.

Pour chaque cas, le traitement a été répété trois fois (CT1, CT2, CT3…). Une technique

d’agrainage, enfouissement de maïs à 20 cm de profondeur selon un quadrillage tous les 50 cm – 1

mètre, a été utilisé afin d’attirer les sangliers sur la zone. L’intégralité des mesures a été réalisée en

deux temps : à T0 et à T1.

Les prélèvements de la mésofaune (pédofaune compris entre 0.2 et 2mm) dans les parcelles

ont été réalisés à l’aide d’une tarière racinaire ainsi que des pièges Barber pour la macrofaune. Pour

chaque parcelle trois échantillons ont été prélevés.

Extraction et détermination des échantillons

Pour l’extraction des arthropodes (mésofaune) du sol, les échantillons ont été traités avec la

méthode de Berlèse. Les échantillons de terre sont placés dans un entonnoir sous une ampoule à

incandescence (60W) pendant 5 jours. Du fait de l’éclairage et de la chaleur les espèces vont migrer

vers le fond de l’entonnoir est passé au travers d’un tamis de diamètre 8 cm et de maille 3 avant de

tomber dans un bécher. Les individus sont ensuite placés dans des tubes dans d’alcool (70%) pour

les conserver jusqu’à l’identification.

L’identification a été réalisée en deux temps : une première partie était consacrée à

l’identification de la macrofaune, effectué par Vincent Chenoffe à l'aide de la méthode TSBF (tri et

Page 11: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

5

identification des espèces de plus de 2 mm, extrait d'un bloc de terre de 25 cm² sur 30 cm de

profondeur) et une seconde partie à l’identification de la mésofaune (objet de cet article).

L’identification a été réalisée à l’aide de microscope et de clé de détermination (McGavin, 2004)

ainsi que le site Le monde des insectes pour la mésofaune, (Albouy et Fouquet, 2011 ; Chinery,

2005 ; Dierl et Ring, 2009 ; Du Chatenet, 2000 ; Olsen et al.,2000 ; Roberts, 2009) pour la

macrofaune.

Traitements statistiques

Pour déterminer les variables statistiques à étudier nous nous sommes référés à des études

ayant la même structure (étude de l'impact d'un facteur sur des populations d'arthropodes). Il en

ressort que les variables permettant d'appréhender le mieux possible les fluctuations sont la richesse

spécifique ou la diversité qui permet de caractériser pour chaque milieux distincts le nombre

d'espèces différentes et l'abondance qui indique le nombre d'individus toutes espèces confondues

(Krooss et Schaefer, 1998), (Lopes et all., 2014). Dans notre cas, nous étudierons la richesse

spécifique des morpho-espèces et l'abondance. A partir de l'extraction des données du tableau des

espèces, les résultats sont présentés sous la forme de boites à moustaches faites à partir du logiciel

R. Pour chaque impact testé, les deux variables ont été utilisées.

L'analyse des données a été réalisée et mis en forme à l'aide du logiciel R. Le traitement des

données s'est fait à la fois sur la mésofaune et la macrofaune et couple donc les données issues des

travaux de Vincent Chenoffe et de celui-ci. Les données sont représentées graphiquement à l’aide

de diagrammes en boite et sont complétées par des ANOVA à deux facteurs (traitement – retourné

ou non – et faciès – pin ou chêne -).

Page 12: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

6

RESULTATS ET DISCUSSION Les résultats ont été inscrits dans un tableau regroupant l'ensemble des échantillons de toutes

les zones (mésofaune et macrofaune confondues). L'identification a été faite au plus précis selon les

clés de détermination et le temps disponible. La majorité de la macrofaune a été identifiée jusqu'à

l'espèce. En revanche pour la mésofaune, l'identification est plus aléatoire. Un certain nombre

d’œufs et de larves n'ont pu être identifiés ainsi que les individus de l'embranchement des

nématodes. Pour l'analyse des résultats nous parlerons plutôt de morpho-espèces (identification à

partir de caractères morphologique visible au microscope sans considération d’autre caractères) que

d'espèces stricto sensu.

L'étude telle qu'elle a été menée permet d'observer plusieurs facteurs environnementaux

pouvant avoir une influence sur la population de la pédofaune ; non seulement, l'impact du

retournement du sol sur les arthropodes (sol témoin, sol retourné) mais aussi l'impact du faciès du

couvert végétal (pin ou chêne) et l'impact du temps (différence entre T0 et T1).

A T0, aucune parcelle n’a été retournée pas des ongulés. Cela permet d'isoler l'impact du

faciès des zones sur les individus (cf. Figure 1). Que ce soit pour la richesse ou l'abondance, nous

observons des valeurs plus importantes sous couvert de pins que sous couvert de chênes.

Tableau 1 : Résultats de l'ANOVA sur la richesse spécifique et l'abondance des morpho-espèces à T0

Pour chaque test ANOVA, deux hypothèses sont posées pour chacun des facteurs : H0 le

facteur n’influe pas significativement sur la variable (F < Pr) et H1 le facteur influe de façon

significative sur la variable (F > Pr). A T0, tous les échantillons ont le même traitement, aucun des

sols n’a été retourné, c’est pourquoi le facteur traitement (retourné ou non-retourné) n’a pas

d’impact, d’autre part cela vérifie bien qu’il n’y pas à l’origine une différence entre les échantillons.

L’ANOVA confirme que le facteur faciès influe de façon significative les populations. L’abondance

F value (Abondance) Pr(>F) (Abondance) F value (Richesse) Pr(>F) (Richesse)

Traitement 0.00027 0.98696 0.06160 0.80757

Faciès 1.84553 0.19579 7.40044 0.01658

Traitement:Faciès 0.85226 0.37155 0.01540 0.90299

Figure 1 : Comparaison de l'abondance et de la richesse entre le faciès chêne et pin à T0

Page 13: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

7

est plus particulièrement la richesse spécifique est plus importante sous les pins que sous les chênes

(cf. Tableau 1).

Les deux graphiques suivants (cf. Figure 2) présentent à la fois la différence entre les zones

témoins (sol non retourné) et les zones retournées (retourné une fois, ce qui correspond aux

parcelles CR, PR et CS, PS) et les différences entre le couvert de pin et la chênaie à T1. Le

retournement du sol semble avoir un impact sur les deux milieux (pin-chêne), la moyenne ne

semble pas significativement différente pour les pins, en revanche elle parait plus importante sous

les chênes (écart des médianes supérieurs à 10) en termes d’abondance. Néanmoins l'amplitude

d’échelle pour les zones retournées est important, cela signifie que pour chaque échantillon (ou

zones étudiés), la richesse spécifique et l'abondance varient de façon importante.

Tableau 2 : Résultats de l’ANOVA sur la richesse spécifique et de l'abondance des morpho-espèces à T1 F value (Abondance) Pr(>F) (Abondance) F value (Richesse) Pr(>F) (Richesse)

Traitement 0.13143 0.72236 0.00054 0.98175 Faciès 4.34253 0.05597 8.42548 0.01093

Traitement:Faciès 0.44434 0.51586 2.61399 0.12675

De même qu’à T0 le facteur traitement n’a pas d’influence significative sur les populations a

contrario du faciès (l’écart entre les valeurs de F et P étant encore plus important à T1 qu’à T0). Le

peu d’impact du retournement du sol peut paraitre surprenant, cependant il s‘agit seulement d’un

seul retournement, d’autant plus que les échantillons témoin du pin sont moins nombreux (absence

de macrofaune) d’où un biais important par rapport aux échantillons retournés. Le faciès joue un

rôle essentiel sur la population de la pédofaune mais à T1, les populations semblent plus abondantes

et plus diversifié sous les chênes que sous les pins (cf. Tableau 2).

La comparaison suivante (cf. Figure 3) met en évidence la différence importante qu'il y a

entre les zones à T0 et à T1, que ce soit en termes de richesse ou d'abondance, la zone T1 est plus

pauvre (les deux faciès, pin et chêne sont ici confondus). Cela signifie que le temps (environ un

mois) a un impact non négligeable sur les populations (conditions saisonnières plus exigeantes). Le

test ANOVA (cf. Tableau 3) montre bien que cette différence est significative.

Figure 2 : Comparaisons du faciès et de l'impact du retournement du sol à T1

Page 14: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

8

Tableau 3 : Résultats de l'ANOVA sur la différence des échantillons témoin à T0 et à T1 F value (Abondance) Pr(>F) (Abondance) F value (Richesse) Pr(>F) (Richesse)

Temps 1.88767 0.19947 2.11488 0.17652

La même analyse a été faite en considérant cette fois-ci, non pas les morpho-espèces mais

les ordres (niveau de classification le plus précis le plus souvent atteint) (cf. Figure 4).

Le premier graphique confirme la supériorité des zones sous couvert de pins en termes de

diversité. Nous retrouvons des résultats semblables sur le deuxième graphe (cf. Figure 4). La zone

retournée sous chêne a une richesse plus faible que la zone témoin, la boite à moustache à une

forme particulière dû au fait que sur six échantillons, quatre ont le même nombre d’ordre.

Figure 3 : Comparaison des parcelles témoin de T0 et T1

Figure 4 : Comparaison des richesses des ordres entre les chênes et les pins à T0 ; comparaison entre les chênes et les pins à T1 ; Comparaison entre les échantillons témoin à T0 et T1 et les échantillons retournés

Page 15: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

9

Tableau 4 : Résultats de l'ANOVA sur la richesse spécifique des ordres à T0 et à T1 F value (T0) Pr(>F) (T0) F value (T1) Pr(>F) (T1)

Traitement 0.02713 0.87152 0.32755 0.57617 Faciès 12.2093 0.00357 9.34950 0.00851

Traitement:Faciès 0.24418 0.62886 3.40092 0.08642

Le traitement statistique réalisé sur la richesse spécifique des ordres de la pédofaune montre

que le retournement du sol n’a pour le moment que peu d’impact sur la population de la méso et

macrofaune. En revanche le milieu forestier dans lequel les échantillons se trouvent (pin ou chêne) a

un rôle essentiel dans la diversité et l’abondance des individus (F fortement supérieur à p) (cf.

Tableau 4).

A partir de ces résultats nous pouvons déduire plusieurs choses. Premièrement la zone sous

pins parait plus favorable à une implantation de la mésofaune. L’étude de (Rollin, 2016) a montré

que sous ces mêmes zones le couvert végétal était plus important et diversifié que sous les chênes.

De plus, il existe de nombreux liens entre les communautés végétales et les communautés animales

et les relations qu’elles entretiennent sont complexes. Ainsi, la diversité des plantes contribue à la

diversité des arthropodes (Bennett, 2010). Nos résultats sont donc conformes à ceux trouvés pour la

végétation. Deuxièmement, le temps (différence entre T0 et T1) a un impact sur les populations,

malheureusement, la durée exacte entre les deux mesures n’a pas été fournie. Nous pouvons estimer

que les mesures à T1 sont situées plus avant dans la saison avec des conditions de chaleur et

sécheresse plus exigeantes moins favorable à la pédofaune. Dernièrement le retournement du sol par

les sangliers influe de façon négative (observation à T1) la pédofaune située sous les chênes et

semble toucher de façon positive la pédofaune située sous les pins. A propos de cette situation,

signalons que pour les échantillons PT1, PT2 et PT3 à T1 les données macrofaune sont absentes. La

mésofaune étant en moyenne moins abondante et moins riche que la macrofaune, l’absence de

celle-ci est déterminante dans l’interprétation du résultat. (cf. Tableau 5).

Tableau 5 : Richesse et abondance de la mésofaune et de la macrofaune

Taille Richesse (morpho-espèce) Abondance

Macrofaune 205 787

Mésofaune 140 440

Total Résultat 345 1227

L’ensemble des résultats doit être tempéré du fait de la forte imprécision, principalement

due à l'absence de clé de détermination précise et fiable, le manque de visibilité sur les

caractéristiques spécifiques des espèces ainsi que le manque de temps qui permettrait de pousser

plus loin le travail. En outre, et pour la même raison les tests statistiques n’ont pu être réalisés pour

déterminer quelles variables sont significativement influentes.

Page 16: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

10

CONCLUSION Le retournement du sol par les sangliers a un impact sur les communautés végétales et

animales, de nombreuses études sont là pour le dire que ce soit des impacts positifs ou négatifs. La

présente étude s’attardait plus particulièrement sur les effets sur les populations de la macrofaune.

Le traitement des données a été fait en deux temps une première partie sur l’identification de la

macro faune et une seconde sur la mésofaune. Les résultats ont ensuite été compilés. Le but de

l’étude était de mettre en évidence principalement deux choses : l’impact des sangliers mais aussi

l’impact que pouvait avoir le faciès du sol (pin ou chêne). Un certain nombre de boite à moustache

a été réalisé à partir des donnés. De celles-ci nous avons pu conclure que le retournement du sol

influait de façon négative les populations de la macrofaune notamment sous couvert de chênes, ce

qui valide notre première hypothèse, cependant les résultats ne sont pas suffisamment précis pour

en déduire la même chose sous couvert de pins. Les résultats montrent également que la pédofaune

est plus diversifiée et plus riche sous un couvert de pins que sous un couvert de chênes, la seconde

hypothèse sur l’influence du couvert végétale sur la pédofaune est également vérifiée.

Ce travail s’intéressait plus particulièrement aux parcelles à T0 et à T1. L’ensemble de

l’étude porte sur trois ans et d’autre analyses seront menées à T2 (2 ans) et T3 (3 ans), ce qui

permettra de prendre en compte des sols retournés plusieurs fois et suivre l’évolution des parcelles

sur 3 ans. Les prochaines études permettront d’enrichir et de compléter les données. Des analyses

statistiques poussées permettront de confirmer ou d’infirmer l’impact réel des ongulés sur

l’ensemble des individus et peut-être différencier les impacts selon la classe ou l’ordre de la

pédofaune selon que l’on se trouve sous couvert de pins ou sous couvert de chênes.

Page 17: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

11

BIBLIOGRAPHIE ALBOUY V., FOUQUET A., 2011. Reconnaitre facilement les insects. Delachaux et Niestlé, 304

pages.

BAUBET E.C., ROPERT-COULDER Y., BRANDT S., 2003. Seasonal and annual variations in

earthworm consumprtion by wildboar (Sus scrofa scrofa). Wildlife Research, n°30, p. 179-186

BARRIOS-GARCIA N., BALLARI S. A., 2012. Impact of wild boar (Sus scrofa) in this introduced

and native range : a review. Biological Invasion, 2012, volume 14, p. 2283-2300.

BENNETT A., 2010. The role of soil community biodiversity in insecte biodivesity. Insect

conservation and divesity, 2010, n°3, p. 157-171.

BROWNLOW M.J.C, 1994. Toward a framework of understanding for the integration of foresty

with domestic pig (Sus scrofa domestica) and the european wild boar (Sus scrofa scrofa),

husbandry in the United Kingdom. Forestry, n°967, p. 189-218.

CHENOFFE V., 2016. Etude de l'impact des Ongulés sur la pédofaune et sur la structure des

populations végétales dans le Domaine National de Chambord. Rapport de stage : Master "

Biologie intégrative". Université François Rabelais.

CHINERY M., 2005. Insectes de France et d’Europe occidentale. Flammarion, 320 pages.

DIERL W., RING W., 2009. Guides des insectes, la description, l’habitat, les mœurs. Delachaux et

Niestlé, 237p, collection Les guides du naturalistes.

DU CHATENET G., 2000. Coléoptères phytophages d’Europe. NAP éditions, 359 pages.

HOLLAND JOHN M., REYNOLDS CHRISTINA J. M., 2003. The impact of soil cultivation on

arthropod (coleoptera and araneae) emergence on arable land. Pedobiologia, 2003, n°47, p. 181-

191.

HOWE T.D., BRATTON S., 1976. Winter rooting activity of the European wild boar in the Great

Smoky Mountains National Park. Castanea, n°41, p. 256-264.

HU FENG, LI HUIXIN, WHU SHANMEI, date inconnue. Différenciation of soil fauna population

in conventional tillage and no-tillage red soil ecosytems.

JEFFERY S., GARDI C., JONES A., MONTANARELLA L., MARMO L., MIKO L., RITZ K.,

PERES G., ROMBKE J., VAN DER PUTTEN W.H. (eds), 2010, European Atlas of Soil

Biodiversity. European Commission, Publications Office of the European Union, Luxembourg.

KROOSS S., SCHAEFER M., 1998. The effect of different farming systems on epigeic arthropods :

a five-year study on the rove bettle fauna (Coleoptera; staphylylinidae of winter wheat. Agriculture,

Ecosystems and Environnement, 1998, n°69, p. 121-133.

LOPES T., BOSQUEE E., HONBA D., SERTEYN L., CHEN J., YONG L., FRANCIS F., 2014

Effets de deux associations culturales à base de blé sur les populations de pucerons (Homoptera:

Page 18: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

12

Aphididae) et d'auxiliaire aphidiphages: étude préliminaire menée en Chine. Entomologie

Faunistic, 2014, n°67, p. 113-118.

MANCEAU B., date inconnue. Relation between ecological variables and wild boars (Sus scrofa

scrofa) rooting impacts on soil characteristics. Projet de fin d'étude.

MASSEI G., GENOV P.V., 2004. The environmental impact of wild boar. Galemys, 2004, n°16, p.

134-145.

McGAVIN G., 2004. Insectes, araignées et autres arthropodes terrestres. Larouse, 255 pages,

collection L'oeil Nature.

OLSEN L.-H., SUNESEN J., PEDERSEN B.V., 2000. Les petits animaux des bois et forêts : tous

les invertébrés du milieu forestier. Delachaux et Niestlé, 208 pages, collection Les guides du

naturalistes.

PAVLOV P.M., EDWARDS E.C, 1995. Feral pig ecology in Cape Tribulation National Park,

North Queensland, Australia. Ibex J. Mount. Ecol, n°3, p. 148-151.

ROBERTS M.J., 2009. Guides des araignées de France et d’Europe, plus de 450 espèces décrites

et illustrés. Delachaux et Niestlé, 383 pages, collection Les guides du naturalistes.

ROLLIN O., 2016. Effets des sangliers (Sus scrofa), des cerfs (Cervus elaphus) et des mouflons

d'Europe (Ovis orientalis musimon) sur les propriétés biophysico-chimiques du sol dans des forêts

de pins et de chênes sur le Domaine National de Chambord. Mémoire de fin d'études "Agronomie

et Environnement", 86 p. AgroSup Dijon.

ROONEY T. P., 2009. High white-tailed deer densities benefit graminoids and contribute to biotic

homogenization of forest ground-layer vegetation. Plant Ecol, 2009, n°202, p. 103-111

Le monde des insectes, https://www.insecte.org/forum/viewtopic.php?f=77&t=45946 et

https://www.insecte.org/forum/viewtopic.php?f=26&t=47295 consulté en novembre 2016

Page 19: L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le ...memoires.scd.univ-tours.fr/EPU_DA/LOCAL/2017PFE_S9... · plus partagées. Deux études montrent un impact positif notamment

CITERES

UMR 6173 Cités, Territoires, Environnement et

Sociétés

Equipe IPA-PE Ingénierie du Projet

d’Aménagement, Paysage,

Environnement

35 allée Ferdinand de Lesseps BP 30553 37205 TOURS cedex 3

Directeur de recherche : de Sury d’Aspremont Guillaume

Grellier Séraphine Projet de Fin d’Etudes Isselin Francis DAE5 2016-2017

L’impact des ongulés sauvages sur la faune du sol dans le Domaine National de Chambord

Résumé : Nous savons que les ongulés et plus particulièrement les sangliers (Sus scrofa scrofa) ont un

impact sur leur entourage notamment par l’abroutissement et le retournement du sol. Plusieurs

études ont montré l’impact sur les communautés végétales beaucoup moins sur la pédofaune.

L’étude porte sur des parcelles situées dans le parc de Chambord : deux parcelles à T0 et à T1.

Chacune d’elles sont divisés en 3x3 secteurs, trois zones témoins, trois zones retournées une fois et

trois zones retournées plusieurs fois par les sangliers. Dans le cadre de cette étude, à T0 toutes les

zones sont des zones témoins et à T1 les zones n’ont été retournée qu’une seule fois. Sur chacune

des zones la pédofaune a été prélevée (TSBF, Barber) puis identifiée en laboratoire (macrofaune et

mésofaune). Le traitement a été réalisé à partir du logiciel R. Trois facteurs ont pu être analysés. Le

premier est le temps (différence entre T0 et T1), le deuxième est le faciès de la zone (sous couvert

de pins ou sous couvert de chênes) et enfin l’impact du retournement du sol. Les résultats montrent

que les populations tant en termes de richesse que d’abondance, diminuent entre T0 et T1, que la

pédofaune est plus abondante et diversifiée sous couvert de pins et que le retournement du sol a un

impact. Cependant celui-ci est moins marqué que ce à quoi l’on pouvait s’attendre du fait de

l’imprécision des mesures mais aussi, probablement, de l’impact du temps.

Mots Clés : sangliers, Sus scrofa scrofa, pédofaune, mésofaune, arthropodes, Chambord