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Langue Francaise Lecture Poucet à Paris

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Page 1: Langue Francaise Lecture Poucet à Paris

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Page 2: Langue Francaise Lecture Poucet à Paris

Poucet et son Ami!

Le Beau livre de Poucet !

Poucet à Paris !

Avec POUCET A PARIS, s'achève notre méthode de lecture CHARLOT-GÉRON. Vous avez maintenant à votre disposition un instrument de travail complet, qui vous servira fidèlement, des leçons d'initiation à la pleine lecture courante.

Des livres - Poucet et son Ami (deux livrets ou livre unique)- Le Beau Livre de Poucet (Premier livre de lecture courante)- Poucet à Paris (Deuxième livre de lecture courante CE I)

Un matériel le plus complet qui soit.- ses grandes Images pour amorcer les leçons,- ses mots-clefs pour fixer les connaissances,- ses tableaux de lecture pour vous éviter les fastidieuses copies,- ses timbres en caoutchouc,- ses jeux d'images simples, ses carnets de jeux de lecture.- son livret-guide qui vous aidera pas à pas.

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Page 3: Langue Francaise Lecture Poucet à Paris

Méthode de lecture Chariot-Géron

Poucet à ParisDeuxième livre de lecture courante

Cours élémentaire 1K année et classe de 10'

Illustrations de François Garnier

ÉDITIONS ROSSIGNOLMONTMORILLON (Vienne)

Edition Rossignol 1961

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Page 4: Langue Francaise Lecture Poucet à Paris

PRÉFACE

Pendant les grandes vacances Poucet est allé à Paris (1) avec sa maman, retrouver sa cousine Annette, son oncle André et sa tante Madeleine. Peu à peu il apprend à connaître et à aimer cette grande ville.

Vous allez faire avec Poucet un joli voyage à travers la capitale de notre pays. Vous y verrez les beaux monuments que le monde entier admire. Vous vous promènerez avec votre ami, en taxi, en métro, en autobus, en bateau-mouche. Avec lui vous visiterez les Halles, le jardin des Tuileries, l'aérodrome d'Orly. Vous regarderez vivre les gens : chez eux, dans la rue, dans les magasins, au restaurant; et même vous assisterez à des courses de chevaux.

Grâce aux claires photographies et aux beaux dessins qui illustrent le récit, vous aurez plaisir à suivre nos amis dans leurs promenades à travers la capitale.

Nous vous souhaitons de bien vous amuser et vous disons :

" Bon voyage à Paris "

(1) Voir la dernière leçon de la méthode de lecture " Poucet et son ami ".

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Page 5: Langue Francaise Lecture Poucet à Paris

TABLE DES MATIÈRES

Pages(1) En taxi dans Paris 6 (2) Vers la maison 8 (3) Dans l'ascenseur 10 (4) Chez la maman d'Annette 12(5) La maison de cousine Annette 14(6) La concierge 16(7) Le métro 18(8) Sur le quai du métro 20(9) Dans le métro 22(10) L'escalier mécanique du métro 24(11) La tour Eiffel 26(12) Dans la tour Eiffel 28(13) En haut de la tour Eiffel 30(14) Le retour à la maison 32 (15) En autobus 34(16) Au jardin des Tuileries 36(17) Autour du bassin 38(18) La place de la Concorde 40(19) Le terrain d'aviation 42(20) Sur la terrasse de l'aérogare 44(21) Un avion 46(22) Le départ de l'avion 48(23) L'arrivée de l'avion 50(24) Les hommes « sandwichs » 52(25) Dans un grand magasin 54(26) Une rue de Paris le soir 56 (27) Le long de la Seine 58(28) Dans le bateau-mouche 60(29) Dans le bateau mouche (Suite) 62(30) Au restaurant 64(31) Au restaurant (Suite) 66(32) Au restaurant (Suite) 68(33) Les marchands d'oiseaux 70(34) Les marchands d’oiseaux (Suite) 72(35) Un camelot 74(36) Poucet va au zoo 76(37) Les singes du zoo 78(38) Avec les lions et les tigres 80(39) Les courses de chevaux 82(40) Les courses de chevaux ( Suite) 84(41) Dernier soir à Paris 86

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Page 6: Langue Francaise Lecture Poucet à Paris

1. En taxi dans Paris

1. — « Venez par là, dit l'oncle André, nous allons prendre un taxi pour aller à la maison.»

Il les emmène vers une rangée d'automobiles qui attendent les voyageurs.

« Veux-tu, Poucet, que nous prenions cette belle voiture rouge et noire? »

Poucet sourit; la voiture lui plaît. Oncle André dit quelques mots au conducteur et tout le monde s'installe dans le taxi. Le chauffeur abaisse un petit drapeau fixé sur une espèce de boîte près du pare-brise.

Poucet la regarde curieusement ; il se demande à quoi elle peut bien servir. Son oncle s'en aperçoit et lui dit : « C'est un compteur, Poucet. »

2. — Maintenant le taxi roule dans Paris. Poucet ne parle pas et il serre bien fort la main de sa maman.

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Il est sûrement très content d'aller en automobile, mais il est inquiet. Il n'a jamais vu tant de voitures. En voici qui se croisent ; d'autres, qui semblent très pressées, passent devant le taxi, si près qu'elles le frôlent. Et comme elles vont vite !

3. — On arrive à un carrefour. Oh ! la voiture qui est devant celle de Poucet vient de s'arrêter. « Cette fois, c'est l'accident », se dit Poucet. Et il ferme les yeux. Mais non, le taxi a freiné. Les voyageurs ont été un peu secoués sur leur siège, mais la voiture s'est arrêtée à quelques centimètres de celle qui est devant.

Poucet est devenu tout pâle.« Il ne faut pas avoir peur, Poucet, lui dit Annette. Les chauffeurs de

taxi parisiens conduisent très bien.

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2. Vers la maison

1. — Poucet est un peu rassuré. Il ne surveille plus les voitures qui doublent ou qui croisent le taxi. Il regarde à droite, à gauche. Partout des magasins et, sur les trottoirs, beaucoup de monde. Il n'en a jamais tant vu.

« C'est la foire ? demande-t-il.— Mais non, Poucet, dit Annette, c'est comme ça tous les jours. »Papa lui avait bien dit que Paris était une grande ville, qu'il y verrait

beaucoup de gens, mais il n'avait pas imaginé cela.

2. — II est étonné aussi de la hauteur des maisons. Il a beau se coller le nez à la vitre et se tordre le cou pour mieux regarder en l'air, il n'arrive pas à voir les toits.

« Vous en avez de grandes maisons, dit-il à sa cousine.

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Page 9: Langue Francaise Lecture Poucet à Paris

— Bien sûr, mais nous n'avons pas, comme toi, une maison pour nous seuls ; chaque famille habite dans une petite partie de la maison ;

nous avons des voisins, au-dessous de nous, au-dessus de nous et à côté. »

3. — « Regarde la tour Eiffel, Poucet », dit maman.Il aperçoit le haut de la grande tour. Elle ressemble bien à ce

qu'il a admiré sur une carte postale.«Nous irons la voir de plus près demain ou après-demain», dit

l'oncle André.Maintenant le taxi roule dans des rues où il y a moins de

magasins. Bientôt il s'arrête devant une haute maison.«Nous sommes arrivés, tout le monde descend», dit l'oncle

André, en sortant de la voiture suivi des trois autres voyageurs. Il donne de l'argent au chauffeur et tous se dirigent vers une grande porte.

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3. Dans l'ascenseur

1. — Poucet reste un peu en arrière du groupe et lève les yeux vers le ciel. Toutes ces maisons qui semblent n'en faire qu'une, immense, le surprennent. Annette devine son étonnement et sourit. « Allons, Poucet, ne traîne pas, lui crie sa maman, tu contempleras la rue une autre fois. »

Ils entrent dans un couloir très large.

« Là, à droite, c'est la loge de la concierge, lui dit Annette.

— Poucet n'a jamais entendu parler de concierge, répond oncle André, il faudra lui expliquer ce qu'elle fait. »

Puis il se tourne vers sa maman f et dit:

« Comme nous habitons au cinquième étage, nous allons prendre

l'ascenseur. — Où est-il l'ascenseur? » dit tout bas Poucet à sa maman. Mais déjà Annette a ouvert une porte en fer et elle s'est installée dans une sorte de caisse en bois avec des vitres. Maman y entraîne Poucet. Poucet trouve cela amusant d'être enfermé dans cette cabine.

2. — Oncle André appuie sur un bouton. On entend un petit bourdonnement. Et voilà la cabine qui s'élève. Poucet se sent soulevé en l'air, comme lorsqu'il se balance avec

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un camarade plus lourd que lui. Mais ce n'est pas désagréable. Et puis c'est amusant de voir passer très vite les paliers.

« Crois-tu qu'il y en a de drôles de choses à Paris ! » dit maman.

L'ascenseur s'arrête.

3. — L'oncle ouvre de nouveau la petite porte en fer et tous sortent. Cette fois, c'est Annette qui referme la porte et appuie sur un bouton. Voilà la cabine qui redescend. Poucet est émerveillé. Il se penche et regarde à travers les barreaux la cabine qui disparaît dans la cage.

«J'ai entendu la porte de l'ascenseur et j'ai deviné que c'était vous », dit une dame qui apparaît sur le palier. Elle prend Poucet dans ses bras et l'embrasse bien fort, puis elle embrasse aussi maman.

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4. Chez la maman d'Annette

1. — « Comme je suis heureuse de vous accueillir à Paris ! s'exclame tante Madeleine. Avez-vous fait un bon voyage? N'êtes-vous pas très fatigués après ce long trajet?

— Notre voyage a été excellent, Poucet a fait un bon somme dans le train.

— Ton Papa va-t-il bien, Poucet?— Très bien, je vous remercie, répond maman.— N'a-t-il pas eu du regret de vous laisser partir seuls?— Il aurait bien voulu nous accompagner; mais cela n'était

pas possible.— Mais je vous laisse sur le palier, dit tante Madeleine, entrez

vite ! Vous allez d'abord vous débarrasser de vos bagages et de vos vêtements. »

Poucet, lui, est tout occupé à regarder. Il trouve tante Madeleine très gentille. Elle les conduit à une jolie petite chambre tapissée de papier à fleurs rosés.

« Vous coucherez tous les deux dans la chambre d'Annette. J'espère que vous y dormirez bien. Le cabinet de toilette est à côté. Installez-vous comme si vous étiez chez vous. Nous sommes bien contents d'avoir votre visite.

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Les voyageurs quittent leurs manteaux et vont dans le cabinet de toilette. Poucet et sa maman se lavent les mains et le visage.

« Un peu d'eau fraîche, cela fait du bien quand on a mal dormi», dit maman.

2. — « Maintenant, à table ! » Tante Madeleine verse dans les bols du chocolat au lait fumant. Poucet en respire la bonne odeur.

« Prenez des croissants, ils sont encore chauds, je viens de les acheter. » Poucet trouve très bon le déjeuner de sa tante et il mange de bon appétit deux gros croissants.

3. — Les grandes personnes parlent de papa, de la petite maison de la forêt et alors Poucet pense à son ami. « II doit être bien triste de ne pas me voir ce matin. » Mais Annette l'entraîne vers la fenêtre en lui disant : « Viens voir Paris ! »

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5. La maison de cousine Annette

1. — Annette écarte les deux battants de la fenêtre, prend Poucet sous les bras et s'apprête à le soulever quand tante Madeleine intervient :

« Je veux bien que vous regardiez par la fenêtre, mais il ne faut pas vous pencher car vous pourriez tomber.

— Comme nous sommes haut ! dit Poucet en regardant la rue. Tu vois, Annette, comme les passants paraissent petits. Ils ressemblent à des nains et les voitures, elles, ressemblent à des jouets.

2. — C'est que nous habitons au cinquième étage de la maison, dit la maman d'Annette. A Paris, les maisons sont bien plus hautes que la tienne. On appelle ces grandes maisons des immeubles. Le nôtre a sept étages. C'est comme si on empilait, au-dessus de ta maison, sept autres

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comme elle. Celle du bas, c'est le rez-de-chaussée, celle qui est au-dessus s'appelle le premier étage, puis c'est le deuxième étage et ainsi de suite.

« Au rez-de-chaussée, il y a la concierge. Nous irons lui dire bonjour. A chaque étage, il y a trois appartements. Ainsi, dans notre immeuble, il y a vingt et un appartements habités par vingt et une familles. »

Annette est très fière d'ajouter :« 11 y a plus de gens dans notre immeuble que dans les petits

villages de ta campagne. »

3. — Alors Poucet essaie de compter les autres immeubles de la rue et de deviner combien il peut y avoir d'habitants. Mais c'est trop compliqué pour lui; il ne sait pas assez bien compter. Il pense seulement : II y a beaucoup de monde à Paris.

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6. La concierge

1. — « Annette, voudrais-tu aller faire des commissions dans le quartier ?

— Oui, ma petite maman, mais je voudrais bien emmener Poucet avec moi.

— Naturellement, Poucet va t'accompagner. Tu feras attention à lui lorsque vous traverserez la rue. »

Un panier au bras, les deux enfants descendent les escaliers. Ils croisent la concierge qui, avec un balai, une éponge et un seau d'eau, nettoie le couloir d'entrée.

2. — « Bonjour, madame. Vous voyez, mon petit cousin est arrivé.— Bonjour, Annette. Bonjour, bonhomme.— Il s'appelle Poucet, précise Annette.

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— Alors, Poucet, tu es content d'être à Paris?— Oui, madame.— Tu vas en voir de belles choses!— Bien sûr! Pour le moment nous allons faire des

commissions», dit Annette.En marchant sur le trottoir, Poucet demande à sa

cousine: « Dis-moi ce qu'elle fait, la concierge.

3. — A Paris, dans tous les immeubles, il y a une concierge. Elle habite une « loge au rez-de-chaussée. Comme tu as vu, elle nettoie le couloir d'entrée, les escaliers. Elle reçoit le courrier pour tout le monde et elle le distribue. C'est aussi la gardienne de l'immeuble. Elle ouvre la porte et renseigne les visiteurs. Pour ouvrir la porte, il lui suffit d'appuyer sur un bouton se trouvant dans sa loge. »

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7. Le métro

1. — De retour à la maison, Poucet s'est allongé sur un divan en attendant l'heure du déjeuner. Il s'est endormi aussitôt. Maman a dû le réveiller en lui donnant un baiser sur le front et en lui murmurant :

« Viens, mon Poucet, il est temps de passer à table. »Pendant le déjeuner, Poucet demande quand on l'emmènera

visiter la tour Eiffel.« Cet après-midi, si tu n'es pas trop fatigué, lui répond oncle

André, et nous prendrons le métro.— Mais je ne suis pas fatigué », s'écrie Poucet.Il est heureux d'aller voir la tour Eiffel, mais aussi de circuler

dans ce train qui passe sous les maisons, sous les rues, et quelquefois sous la rivière.

2. — Le repas terminé, Poucet s'en va avec son oncle et sa cousine. Maman est restée pour se reposer et bavarder avec tante Madeleine.

Après avoir fait quelques pas sur le trottoir, les trois promeneurs descendent un escalier entouré de grilles. Ils arrivent dans une salle bien éclairée qui ressemble à une

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salle de gare. Poucet y voit un guichet, une marchande de livres et de journaux, comme dans les gares de chemin de fer.

Oncle André achète des tickets et en donne un à chacun des deux enfants.

3. — Puis tous les trois suivent un couloir voûté et revêtu de carreaux de faïence, descendent des escaliers et arrivent sur un quai. A l'entrée, une dame, coiffée d'un bonnet de police, poinçonne leurs tickets.

Pendant tout ce trajet sous terre, ils ont croisé beaucoup de gens qui paraissaient très pressés. Presque tous marchaient vite, quelques-uns même couraient.

«Pourquoi vont-ils si vite? demande Poucet.— A Paris, dit Annette, les gens se dépêchent toujours. »

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8. Sur le quai du métro

1. — Poucet regarde autour de lui. C'est encore un couloir, mais beaucoup plus long et plus haut que ceux qu'il vient de traverser. Au milieu, il y a un fossé profond où brillent des rails. De chaque côté du fossé, beaucoup de voyageurs attendent le train. Quelques-uns sont assis sur les bancs fixés le long des murs, mais la plupart sont debout sur le quai. Poucet se trouve un peu perdu. Il ne lâche pas la main de sa cousine.

2. — Une sorte de bruit de tonnerre le fait sursauter et, presque aussitôt, sur la voie la plus éloignée, arrive un petit train de cinq voitures bondées de voyageurs. Des portières claquent : des gens descendent, d'autres montent. Un nouveau claquement de portières et le train

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disparaît dans le trou sombre avec un bruit sourd qui diminue.

3. — Presque aussitôt on entend un nouveau grondement et un train, pareil à celui de tout à l'heure, s'arrête devant eux. Il est à peine arrêté que des messieurs sont descendus. Oncle André pousse vite les deux enfants dans le wagon.

Il y a déjà beaucoup de voyageurs, mais tout le monde se serre pour faire place aux nouveaux arrivants. Les portières se ferment toutes seules avec un bruit sec et voilà le train qui démarre.

« Tiens-toi bien, Poucet », dit Annette.Malgré cela, le départ du train le fait tituber, et il serait peut-

être tombé s'il n'y avait pas eu tant de voyageurs dans la voiture.

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9. Dans le métro

1. — Cramponné à la barre d'appui, Poucet observe les gens qui l'entourent. Presque tous sont silencieux. Certains lisent un journal, d'autres un livre, d'autres encore sont immobiles et semblent ne rien voir. Bientôt trois voyageurs abandonnent leurs sièges ; oncle André s'avance vers les places devenues libres et dit :

«Viens par là, Poucet, tu seras mieux.»Annette l'entraîne et le fait asseoir à côté d'elle près d'une vitre.

Il sourit à son oncle pour le remercier. Il est plus à son aise ici, il étouffait un peu, au milieu de la cohue. Peut-être aussi éprouvait-il un peu d'inquiétude au milieu de ces inconnus? Il ne s'était encore jamais trouvé dans une telle foule.

Comme il ne comprend pas trop pourquoi les voyageurs ont abandonné leurs places il en demande l'explication à Annette qui lui répond :

«Ces gens vont sûrement descendre à la prochaine station. »Maintenant il regarde par les vitres du train, mais il n'aperçoit

que des murs sales, éclairés faiblement par

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quelques petites lumières. Il est dans un vrai souterrain et de nouveau il est inquiet. Si le train s'arrêtait là, que deviendrait-il? Oncle André pourrait-il le ramener vers sa maman?

2. — Mais, de nouveau, voici une lumière plus vive. C'est une gare semblable à celle qu'il a quittée. Un arrêt brusque, des voyageurs qui montent, d'autres qui descendent et le petit train repart et s'enfonce bien vite dans le souterrain. Une autre gare, puis une autre; cela finit par devenir amusant puisqu'on ne reste pas longtemps dans le tunnel sombre.

3. — «A la prochaine station, nous descendons», dit oncle André. Annette prend son cousin par la main et ils se rapprochent des portières.

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10. L'escalier mécaniquedu métro

1. — Un nouvel arrêt brusque. Un monsieur ouvre les portières et nos amis descendent de la voiture. Poucet est heureux d'aller retrouver la lumière du soleil.

Sur le quai, il est un peu bousculé. . Beaucoup de voyageurs sont descendus du train et presque tous se hâtent. Les uns se dirigent d'un côté, les autres vont dans un sens opposé. Cela surprend Poucet qui demande à Annette :

« Comment se fait-il que tous les voyageurs ne partent pas dans la même direction?

— Nous, nous allons vers la sortie et ceux qui nous croisent vont prendre un autre train. Dans certaines stations de métro il passe plusieurs lignes et des couloirs font communiquer leurs quais.

— Où est-elle la sortie ?— Tu vois la grande

pancarte—avec des lettres

lumineuses, lis ce qu'il y a d'écrit.— « Sortie ».— Eh bien, nous allons

sortir par là. »

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Page 25: Langue Francaise Lecture Poucet à Paris

2. — Ils montent quelques marches, suivent un couloir et arrivent à un carrefour.

« Nous allons prendre l'escalier mécanique », leur dit le papa d'Annette.

Tout en se demandant comment est fait un escalier mécanique, Poucet arrive devant une espèce d'escalier en fer dont les marches montent toutes seules jusqu'en haut.

Annette vient de poser ses pieds sur une marche et la voilà qui s'élève sans avoir besoin de marcher. Poucet, lui, n'ose pas grimper sur ces drôles de marches qui bougent.

3. — Mais oncle André le soulève dans ses bras et, hop! le voilà qui monte. Il tient la rampe et s'aperçoit que la rampe, elle aussi, monte. C'est bien amusant.

« Attention ! Poucet », crie Annette qui les attend en haut de l'escalier. Mais son oncle le tient bien ; heureusement ! sans cela il croit qu'il serait tombé en quittant la dernière marche.

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11. La tour Eiffel

1. — C'est avec joie que Poucet aperçoit la lumière du soleil. Nos voyageurs grimpent les quelques marches de l'escalier de pierre et presque aussitôt Annette s'écrie :

« Poucet ! regarde la tour Eiffel! »

Au fond de la grande place, il la voit enfin, tout entière, cette fameuse tour Eiffel qu'il a aperçue le jour de son arrivée.

Qu'elle est grande! et pourtant comme elle paraît légère! Poucet ne se lasse pas de la regarder.

« Nous allons, tout à l'heure, monter là-haut, tout là-haut ? demande-t-il à son oncle. Ce sera assez large pour nous ?

— Bien sûr, et nous y verrons beaucoup d'autres gens. » Le sommet de la tour Eiffel lui paraît si petit qu'il n'arrive pas à

croire qu'ils pourront s'y trouver tous les trois à la fois.« La tour Eiffel, ajoute l'oncle André, est le monument de Paris qui

reçoit le plus de visiteurs. Chaque année, des milliers de Français et d'étrangers viennent passer quelques heures au sommet de cette immense tour de fer. Elle est connue du monde entier et il n'y a pas un visiteur de notre capitale qui l'oublie. La dernière fois que je m'y suis trouvé, il y a peut-être quatre ou cinq ans de cela, j'étais au milieu d'une vingtaine de personnes : presque toutes parlaient anglais ou allemand.

Naturellement, les Parisiens sont très fiers de leur Tour ; pourtant je crois bien que tous ne sont pas montés jusqu'au troisième étage. »

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2. — Dis donc, mon oncle, est-ce qu'elle est solide, la tour Eiffel ? On dirait de la dentelle.

— Rassure-toi Poucet, c'est de la dentelle de fer. La tour Eiffel est très solide. Et pourtant il y a longtemps qu'elle est construite. Elle est bien plus vieille que moi. Et quand mon papa, à moi, était un petit garçon, elle était déjà là, toute pareille. Mais pourquoi me demandes-tu si elle est solide?

— Mais on voit à travers. »

3. — Annette se met à rire.« Annette, explique à Poucet pourquoi on voit à travers.— C'est parce qu'elle est faite avec des morceaux de fer fixés les uns

aux autres.— Il a dû en falloir des rivets pour assembler tout cela.— Oui, beaucoup. Il y a près de douze mille pièces assemblées par

deux millions et demi de rivets. Plus de trois cents ouvriers ont travaillé à sa construction.

— Oh ! tu en sais des choses, toi, Annette ! remarque Poucet.— C'est papa qui m'a appris cela il y a quelques jours.— Pourquoi l'appelle-ton la Tour Eiffel ?— Parce que celui qui a eu l'idée de la construire s'appelait Eiffel,

l'ingénieur Eiffel. »

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12 . Dans la tour Eiffel

1. — « Toi, Annette, qui sais tout, dis-moi quelle est la hauteur de la tour Eiffel?

— Elle mesure trois cent sept mètres. Tu distingues bien les trois étages ? Eh bien, la première plate-forme se trouve à cinquante-sept mètres, la seconde à cent quinze mètres et la troisième à trois cents mètres. Le sommet est utilisé par la Télévision. »

Maintenant qu'il est arrivé tout à côté de la tour Eiffel, Poucet ne la trouve plus si légère que tout à l'heure. Il est un peu effrayé par cet énorme assemblage de pièces de fer. Il ne dit plus rien ; il regarde à droite, à gauche, il se penche en arrière et lève la tête pour essayer d'apercevoir le sommet.

Heureusement, oncle André a bien dit qu'elle était solide, pense-t-il. Si elle se renversait sur nous, nous serions sûrement écrasés.

« Tu vois, reprend Annette, la tour Eiffel a quatre pattes.— Dis plutôt quatre piliers », corrige oncle André.Et Poucet regarde les quatre gros blocs de ciment sur lesquels

elle s'appuie.

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Annette a raison; on dirait bien une énorme bête appuyée sur ses quatre pattes et qui frotterait sa tête contre les nuages.

2. — Oncle André va chercher les billets et dit : « Venez, les enfants, nous allons monter.

— Regarde, Annette, il y a déjà des gens qui montent.» Et Poucet fait voir à sa cousine quelques jeunes gens qui ont pris l'escalier.

« Pourquoi ne faisons-nous pas comme eux ?— Parce que nous allons prendre l'ascenseur. C'est bien moins

fatigant.

3. — « Tiens, c'est curieux, remarque Poucet, quelques instants plus tard, lorsque la cabine s'arrête au premier étage de la tour, c'est comme si l'on changeait de train.

— On ne change pas de train, mais on change d'ascenseur ; il y en a un qui va jusqu'au premier étage et un autre qui emmène les gens jusqu'en haut. »

Poucet voudrait bien regarder, pendant que la cabine s'élève, mais il est petit et les fenêtres sont trop hautes. Heureusement, il n'a pas à attendre bien longtemps. Il y a une petite secousse. On s'arrête. On est arrivé en haut de la tour Eiffel.

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13 . En haut de la tour Eiffel

1. — Quand Poucet grimpait à la cime du sapin de son jardin, il trouvait qu'il y faisait toujours du vent. Il pense qu'il y en aura encore beaucoup plus en haut de la tour Eiffel. Il prend alors sa casquette à la main, il a peur qu'elle s'envole. Mais il est tout surpris d'arriver dans une salle avec des fenêtres tout autour.

Poucet se dresse sur la pointe des pieds et il colle son nez sur la vitre : « Des maisons, encore des maisons ! »

2. — Mais, de l'autre bout de la salle, Annette l'appelle : « Poucet, viens voir. »

II accourt et se hausse près de sa cousine.« C'est comme de l'autre côté, des maisons, toujours des

maisons!— Tu ne croyais pas que Paris était si grand? lui dit Annette.— Oh ! non ! » répond Poucet. Puis pour taquiner sa cousine, il

ajoute : « Mais vos maisons de Paris sont toutes petites, on dirait des maisons de poupée.

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3. — Bien sûr »., dit en riant oncle André, et prenant Poucet dans ses bras pour qu'il puisse mieux voir : « Tiens, regarde le petit ruisseau qui traverse la ville. »

C'est vrai que la Seine, du haut de la tour Eiffel, ne lui paraît pas grande. Sur les ponts, les autos ont l'air de gros insectes de toutes les couleurs. De gros insectes très pressés. Et, sur les trottoirs, les gens ne sont guère que de gros points.

« Tu crois, Annette, que si j'étais en bas, je ne serais pas plus gros que ces gens-là ?

— Je crois même, Poucet, que tu paraîtrais encore plus petit ».Puis Annette et Poucet se taisent. Ils sont étonnés par le vaste

horizon qu'ils ont sous les yeux. Oncle André semble, lui aussi, très intéressé. Mais au bout d'un moment il appelle Annette et lui fait nommer les grands monuments qu'elle aperçoit. Toute fière, elle montre l'Arc de Triomphe, le Sacré-Cœur de Montmartre, la cathédrale Notre-Dame, le Panthéon, la colonne de la Bastille. Poucet, lui, regarde loin, très loin et il demande à son oncle à quelle distance peuvent se trouver les paysages les plus éloignés.

« Par temps clair, la vue s'étend jusqu'à quatre-vingts kilomètres. Mais souvent, comme tu peux voir, les fumées des usines sont bien gênantes. »

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I4. Le retour à la maison

1 —- Cela fait longtemps qu'ils contemplent Paris et ils n'en sont pas encore lassés. Pourtant il faut partir. A regret, nos trois amis redescendent au premier étage.

« Tu nous permets, papa, de donner encore un coup d'œil sur Paris ? demande Annette.

— Vous ne préférez pas que je vous emmène goûter au restaurant ?— Oh ! c'est une bonne idée ! »Ils vont s'asseoir à une table, près de la façade vitrée. De là, on a

encore une très belle vue de Paris. Poucet trouve ce restaurant remarquable, surtout quand on lui sert un excellent gâteau et un grand verre de jus d'ananas. Une demi-heure est vite passée et oncle André dit qu'il faut quitter la tour Eiffel. L'ascenseur les ramène sur la terre ferme. Un petit voyage dans le métro et les voilà de retour à la maison. Aussitôt entré, Poucet se précipite vers sa mère.

« Tu sais, maman, nous avons grimpé jusqu'en haut de la tour Eiffel. De là, j'ai vu tout Paris. Que c'est grand!

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— Tu as encore beaucoup de choses à voir, Poucet, et tu vas passer de belles vacances.

— Oh ! oui ! »

2. — Maman est très heureuse de voir les yeux de son petit garçon briller de bonheur. Elle le prend sur ses genoux et l'embrasse bien fort. Poucet passe ses bras autour du cou de sa maman. En l'embrassant, il lui murmure : « Je suis content d'être à Paris. »

Voici Annette qui arrive avec un jeu de petits chevaux. « Viens jouer avec moi pendant que maman met le couvert ». Poucet et Annette s'installent sur le divan et Annette explique comment on joue. Poucet a compris; ils s'amusent bien.

3. — « A table ! A table » crie tante Madeleine, en apportant une soupière fumante. On s'installe autour de la table. Poucet mange son potage, un œuf. Et voilà que ses yeux se ferment.

« Tu es fatigué, Poucet, lui dit oncle André.— Oh ! non ! »Mais bientôt sa tête tombe sur son épaule. Poucet dort.

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15. En autobus

1. — Ce matin, en déjeunant, tante Madeleine a proposé :«Si vous voulez, les enfants, je vous emmène aux Halles. Les Halles,

Poucet, c'est le plus grand marché de Paris. »Poucet et Annette acceptent avec joie, ils sont toujours prêts à partir

se promener. Maman fait vite la toilette de son petit garçon pendant qu'Annette et tante Madeleine se préparent. Puis chacun prend son imperméable, car il pourrait pleuvoir.

2. — En descendant l'escalier, Annette dit :« Je voudrais bien que nous prenions l'autobus. Poucet a voyagé en

taxi, dans le métro, mais pas dans l'autobus.— Eh bien, prenons l'autobus. »Après quelques pas dans la rue, ils s'arrêtent près d'un poteau en fer

portant un disque jaune et vert avec des numéros et des inscriptions. Annette explique à Poucet que les autobus permettent d'aller dans n'importe quel endroit de Paris. La ville est sillonnée de nombreuses lignes. Chacune a un numéro et tous les autobus qui circulent sur cette ligne portent, de façon très apparente, ce numéro.

« Mais il en passe souvent, des autobus ? demande Poucet.— Environ toutes les dix minutes; il est alors inutile de s'occuper des

heures de leur passage ».Maintenant une vingtaine de personnes attendent auprès du poteau.

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Presque toutes sont silencieuses. Seuls, trois jeunes gens parlent fort et rient. Mais on ne s'occupe pas d'eux, chacun reste pensif, et comme préoccupé. Poucet a déjà remarqué cela dans le métro.

3. — Voilà l'autobus ! C'est une grande voiture peinte en vert, avec un gros numéro au-dessus de la cabine. Il s'arrête. Heureusement il n'y a pas beaucoup de voyageurs. Quelques personnes descendent à l'avant, mais celles qui attendent se précipitent vers l'arrière pour monter. Le receveur laisse monter tout le monde.

Tous les trois avancent dans le couloir. Tante Madeleine présente des billets au receveur. Il les glisse dans la fente d'un appareil placé devant lui, tourne une manivelle et les lui rend.

Ils vont s'asseoir sur une banquette. Un bruit de sonnette et l'autobus démarre. Dans cette grosse voiture, Poucet est tranquille, il ne craint pas les accidents. Il colle son nez à la vitre et regarde l'animation de la rue.

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16. Au jardin des Tuileries

1. — Poucet a beaucoup marché ce matin et il est un peu fatigué. Après le déjeuner, sa maman lui propose de faire une sieste jusqu'à trois heures. Cela ne paraît pas lui faire beaucoup de plaisir.

« Mais tante Madeleine a dit que nous irions au jardin des Tuileries.— Oui, nous irons y passer l'après-midi, mais nous ne partirons que

vers trois heures et demie. »Poucet va s'étendre sur son lit. Après un somme d'une heure, il se

réveille et va retrouver sa tante et sa mère. On se prépare vite et l'on part. Il est près de quatre heures quand tout le petit groupe arrive au jardin des Tuileries.

C'est une immense place plantée d'arbres où il fait bon à l'ombre des feuillages. A une extrémité, un grand bassin est rempli d'eau jusqu'au bord. Par endroits, de grandes pelouses vertes entourent des massifs de jolies fleurs.

« Si on allait cueillir un beau bouquet pour maman? dit Poucet à sa cousine.

— Mais c'est défendu de cueillir les fleurs; c'est même défendu

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de marcher sur les pelouses. A Paris, tu sais, ce n'est pas comme dans ta forêt où tu peux marcher où tu veux. »

Maman et tante Madeleine se sont assises dans un fauteuil en fer et ont donné aux enfants la permission de faire le tour du jardin.

2. — Dans ce jardin ils rencontrent des mamans qui promènent leurs bébés et des enfants qui jouent. Des garçons et des filles, montés sur des patins à roulettes, font des courses. Poucet pense que ce doit être amusant d'aller très vite sur ces petites roues. Plus loin, d'autres se lancent un ballon. Quelques garçons jouent aux gendarmes et aux voleurs ; ils se poursuivent en criant très fort. Poucet aurait bien envie de courir avec eux. Des petites filles promènent leurs poupées dans de vraies voitures de bébés.

3. — Mais voilà trois petiots juchés sur des ânes. Poucet ne s'attendait pas à trouver des ânes au milieu de Paris. Annette lui explique qu'on peut louer un petit âne pour faire une promenade.

« Nous demanderons à maman si elle veut bien nous payer un tour, s'écrie Poucet. Moi, je me suis souvent promené à dos d'âne dans le pré derrière la maison. Je trouve cela très amusant. »

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17. Autour du bassin.

1. — Poucet et Annette ont beaucoup de plaisir à se promener ça et là à travers cet immense jardin. De temps à autre ils s'arrêtent pour regarder jouer des enfants. S'ils osaient, ils iraient bien se mêler à leurs jeux. Voilà justement un groupe de six petites filles qui jouent à « l'épervier. » Ce jeu serait bien plus intéressant si elles étaient plus nombreuses.

« Voudrais-tu, Poucet, que je leur propose de jouer avec elles ? »

Mais Poucet secoue la tête et dit« Je ne les connais pas.— Cela ne fait rien, à Paris on fait

vite connaissance. Enfin si tu préfères que nous continuions notre promenade, je le veux bien. »

Ils repartent à l'aventure. Ils croisent bientôt un jeune garçon portant un joli bateau à voiles.

« Où va-t-il celui-là, avec son bateau ? demande Poucet.

— Il a sûrement l'intention d'aller s'amuser au bord du grand bassin.

— Si nous y allions nous aussi ?— Tu as une bonne idée, Poucet,

courons-y ! »Ils sont vite arrivés à la pièce

d'eau. Là, des petits garçons et des petites filles penchés au-dessus de l'eau font flotter des bateaux. Il

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y en a de toutes les formes, de toutes les couleurs. Mais Poucet trouve que ceux à voiles sont les plus beaux.

2. — II en montre un à Annette et lui dit :« Tu vois celui qui est rouge et bleu, eh bien ! il est pareil au mien. Si

j'avais su, je l'aurais apporté et nous nous serions bien amusés.»Il s'approche alors du bord et admire le petit navire qui, poussé par le

vent, gonfle ses voiles et s'éloigne vers le milieu du bassin. Poucet aimerait bien tenir la ficelle.

3. — Le petit garçon l'a deviné et il dit : « Tu veux que je te prête mon bateau ? »

Les yeux de Poucet disent oui, mais il ne répond pas. Il regarde alors sa cousine comme pour lui demander : « Est-ce que je peux le prendre ? »

« Mais oui, Poucet, joue avec le bateau du petit garçon puisqu'il veut bien te le prêter.»

Poucet saisit la ficelle, ramène le bateau vers le bord et le laisse de nouveau s'éloigner. Puis, devenu plus hardi, il raconte à son petit ami qu'il a, lui aussi, un bateau rouge et bleu et qu'il va le faire naviguer sur la mare qui est près de sa maison.

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18. La place de la Concorde

1. — « Annette! Poucet! Venez goûter! »C'est tante Madeleine qui les appelle. Poucet remercie son petit

ami et ils s'en vont retrouver maman. Tante Madeleine distribue à chacun un petit pain et un bâton de chocolat. Puis elle leur donne une orange en leur recommandant : « Faites bien attention à ne pas vous salir. »

Le goûter est vite avalé. Poucet dit alors à sa cousine :« Qu'y a-t-il par là ?— Allons-y voir. »

2. — Et elle l'entraîne au fond du jardin, d'où l'on voit la place de la Concorde. Poucet ne s'intéresse pas beaucoup à la grande colonne en pierre que lui montre Annette, car il est ahuri en découvrant tant de voitures. Combien y en a-t-il? Plus de cent, bien sûr, mais il ne pourrait pas les compter. Partout, autour de la place, des voitures sont garées, bien en ordre, et beaucoup d'autres tournent sans arrêt. C'est une ronde continue de voitures qui se suivent, se doublent avant de disparaître, l'une après l'autre, dans les rues voisines de la place.

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3. — A chaque instant des autos sortent ainsi de la ronde; d'autres y entrent à leur tour et Poucet croit toujours qu'il va y avoir des accrochages. Mais non, les voitures passent à côté les unes des autres, ou devant, ou derrière, sans jamais causer d'accident.

Poucet ne se lasse pas de regarder ce vaste manège. Jamais il n'aurait imaginé que tant de voitures puissent circuler à Paris.

« Annette, c'est comme cela tout le temps ?— Non, il y a quand même moins de voitures la nuit et le matin de bonne

heure. Mais à certains moments, surtout aux heures d'entrée et de sortie des usines et des bureaux, il y en a bien davantage, les voitures semblent alors se toucher. »

Pendant qu'ils contemplent ce spectacle, maman et tante Madeleine s'approchent d'eux.

« Poucet ! Annette ! il est l'heure de rentrer à la maison, venez, mes enfants. »

Et tout le monde se dirige vers la bouche du métro voisine.

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19. Le terrain d'aviation

1. — Depuis qu'il est à Paris, il ne se passe pas une journée sans que Poucet entende et voie des avions dans le ciel. Il l'a dit à Annette qui lui a répondu : « A Paris, tous les jours, il arrive et il part des dizaines d'avions.

— D'où partent-ils? Où arrivent-ils? a demandé Poucet. Je voudrais bien les voir.

— Nous allons demander à papa de nous conduire au terrain d'aviation samedi prochain.

— Il le voudra certainement, d'abord pour te faire plaisir et aussi parce qu'il sait que je suis très heureuse d'assister au départ et à l'arrivée des avions. Tu verras comme c'est beau ! Je suis allée deux fois à l'aéroport avec papa et chaque fois je ne pouvais me décider à le quitter. J'y passerais volontiers des journées entières. »

2. — Aujourd'hui oncle André, ne travaillant pas, emmène les deux enfants à Orly, le grand terrain d'aviation de Paris.

Ils prennent le métro, puis l'autobus. Les voilà qui approchent de l'aérodrome. Poucet s'est déjà mis debout pour mieux voir les avions qu'il a aperçus.

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L'autobus s'arrête devant un grand bâtiment.« Voici l'aérogare, dit oncle André. Nous allons entrer là.— Une aérogare, répète Poucet qui ne comprend pas bien ce

mot qu'il n'a encore jamais entendu.— Mais oui, une gare pour aéroplanes, comme on disait

autrefois, pour avions, comme on dit à présent. »

3. — Poucet a bien l'impression que cette gare ressemble aux gares de chemin de fer où il est allé. Il y a des voyageurs avec leurs bagages, il y a des guichets, une librairie. Sur des pancartes, il lit : «Arrivée — Départ», «Service de renseignements». Mais ce n'est pas cela qu'il veut voir, il a hâte de regarder les avions de près. Oncle André devine son impatience et dit :

« Montons sur la terrasse de l'aérogare, nous serons très bien pour voir tout ce qui se passe sur le terrain d'aviation. Je suis sûr que tu seras très intéressé par tout ce que nous allons voir. »

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20. Sur la terrasse de l'aérogare

1. — Après avoir monté quelques marches, nos trois promeneurs sont arrivés sur la terrasse de l'aérogare. De là, ils dominent tout le terrain d'aviation. Poucet ne sait où donner de la tête pour voir tout ce qui s'y passe. Il y a des appareils à droite, à gauche, partout. Il avance de quelques pas et s'appuie au garde-fou. Devant lui, tout près, trois gros avions sont posés sur une partie cimentée, rayée de bandes jaunes. Plus loin, on aperçoit beaucoup d'autres avions. Ils sont tous brillants comme de l'argent. Mais certains portent une bande rouge, d'autres une verte, d'autres encore une bande bleue.

2. — « Pourquoi les bandes ne sont-elles pas toutes de la même couleur? demande Poucet.

— C'est pour qu'on puisse savoir à quelle compagnie appartient l'avion, répond oncle André.

— Et cette maison blanche là-bas, avec ce disque qui tourne tout le temps, qu'est-ce que c'est?

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3. — C'est la tour de contrôle. Un avion ne peut pas s'envoler ni atterrir sans en avoir reçu la permission. Les gens qui sont dans la tour de contrôle lui envoient cette permission par T. S. F. Tiens, regarde celui-là, ajoute oncle André, en montrant un avion qui tourne au-dessus de l'aérodrome, il a demandé à la tour de contrôle ce qu'il doit faire et on lui a dit de ne pas atterrir encore. Alors il tourne en attendant que la piste soit libre. On lui donnera à ce moment l'ordre de descendre et il se posera sur le sol.

— Mais pourquoi tout cela ? Ce serait plus simple de laisser chaque avion s'envoler ou atterrir comme il le voudrait.

— Non, parce qu'il y aurait beaucoup d'accidents. En somme, la tour de contrôle, c'est un peu comme l'agent qui, dans les rues, empêche les autos de se jeter les unes sur les autres.»

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21. Un avion

1. — Les yeux de Poucet ne sont pas assez grands pour admirer tout ce qui se passe sur l'aérodrome. Il voudrait tout regarder à la fois, mais le terrain d'aviation est bien trop vaste.

« Viens voir cet avion de plus près! lui crie Annette.Poucet arrive en courant. Il s'accoude au garde-fou et observe

l'appareil qui se trouve maintenant à quelques mètres de lui.« On dirait un insecte géant, ne trouves-tu pas, Poucet ?— C'est vrai, il a un corps allongé, des ailes et des pattes. »Poucet distingue très bien dans la carlingue la cabine des pilotes et

celle des passagers avec des hublots comme ceux des navires. Le gouvernail se trouve à l'arrière du fuselage. Il fait penser à la queue d'une baleine.

2. — Dans chaque aile il y a deux renflements en forme de fuseau, et, à l'avant, sont fixées des hélices. Oncle André explique à Poucet que les moteurs de l'avion se trouvent dans les ailes.

3. — Maintenant, il observe les pattes de l'appareil, c'est-à-dire les roues. Il les compte tout haut :

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« Il y en a une, toute seule, à l'avant. Et puis, au milieu, elles sont deux par deux.

— On dit des roues jumelées, lui souffle Annette. Il y a deux fois deux roues jumelées.

— Alors cela fait quatre roues, répond Poucet qui veut montrer à sa cousine qu'il sait compter.

— Toutes ces roues forment le train d'atterrissage, ajoute oncle André. Regarde cet avion qui vole ; vois-tu son train d'atterrissage?

— Non, dit Poucet. Mais alors, il l'a perdu? » Oncle André et Annette se mettent à rire.

« En vol, le pilote le fait rentrer dans le fuselage et il ne le fait sortir que pour atterrir. Cela s'appelle rentrer ou sortir le train d'atterrissage. »

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22. Le départ de l'avion

1. — Voilà un camion-citerne qui s'arrête près de l'avion. Des hommes installent des tuyaux.

« On fait le plein des réservoirs, dit oncle André, cet avion va sûrement partir bientôt. »

Au bout d'un moment arrive un petit train de wagonnets traîné par un tracteur. Sur chaque wagonnet sont empilés des mallettes, des sacs, des valises, des colis.

« Ce sont les bagages des voyageurs », remarque Annette. Bientôt arrive un autre train, qui, cette fois, ne transporte que de gros sacs bleu foncé.

« Voilà le courrier », dit un voisin de Poucet.Bagages et sacs sont rapidement engouffrés dans l'avion.

2. — Voici maintenant un groupe de voyageurs qui se dirigent vers l'avion. Quelques-uns se tournent vers la terrasse et font des gestes d'adieu.

« Tiens ! Regarde ce qu'on appuie contre l'avion, dit Poucet.

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— C'est un escalier roulant, les voyageurs vont s'en servir pour monter dans le fuselage. Bientôt, l'escalier est retiré, et Poucet entend un bruit de moteur.

3. — « Regarde l'hélice qui tourne », crie-t-il à sa cousine.Une hélice s'est mise à tourner, on la distingue très bien. Puis

elle tourne de plus en plus vite, on ne distingue plus rien, mais on entend un bruit aigu. L'hélice voisine tourne à son tour, lentement d'abord, puis de plus en plus vite. Au tour de la troisième, puis de la quatrième. Maintenant c'est un bruit qui déchire les oreilles et qui grandit toujours. L'avion tourne lentement et s'éloigne. Le bruit alors diminue. Doucement, tel un grand oiseau qui voudrait se faire admirer, il suit la piste, oblique à gauche et va rejoindre la piste centrale, face au vent. Il est là, immobile. Puis il se met à rouler de plus en plus vite et le voilà qui s'envole. Maintenant l'avion n'est plus qu'un gros cigare brillant qui diminue. Bientôt ce n'est plus qu'un trait sombre qui se détache sur le bleu du ciel. « Bon voyage », dit tout bas Poucet, rêveur.

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23 . L'arrivée de l'avion

1. — Poucet rêve : tout à l'heure, l'avion va peut-être survoler sa maison!

« Comme elle doit sembler petite, vue de si haut ! Et même la forêt qui l'entoure est-elle autre chose qu'une grosse tache verte. »

II l'a bien oubliée un peu sa petite maison forestière. Mais il y a tellement de choses à voir, et des choses si intéressantes ! Il ne se passe pas une minute sans que son regard soit attiré par un spectacle nouveau. Il lui en faudra des jours pour conter tout cela à papa !

Mais le rêve de Poucet est bientôt interrompu par un avion qui survole le camp d'aviation.

« En voilà un qui va atterrir », s'écrie Annette. En effet, il baisse! Il baisse! Tiens il s'éloigne,... Non, il réapparaît, très bas, derrière un hangar, à droite. Puis il vient se placer, lui aussi, au-dessus de la piste centrale, face au vent. Le voilà qui plonge. Les roues du milieu touchent le sol et il roule très vite. Pas longtemps. Il ralentit. La roue avant touche la piste à son tour. Maintenant il prend une allure de promenade. ÏÏ oblique vers la droite et, par d'autres pistes, il s'approche, grandit.

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2. — Un employé va au-devant de lui, et fait des signaux à l'aide de disques blancs et rouges. Le grand oiseau, docile, se laisse guider et va s'arrêter à la place qui lui est réservée.

Une hélice tourne moins vite ; maintenant on la voit, elle s'arrête. Et c'est le tour d'une autre, puis d'une autre, puis de la dernière.

« Tiens, on approche l'escalier, remarque Poucet. Du ventre de l'avion, les passagers descendent un à un. Ils grimpent aussitôt dans un car qui les emmène vers l'aérogare. Pendant ce temps, on charge les bagages sur une camionnette. Bientôt l'appareil est abandonné.

3. — Poucet l'abandonne aussi pour s'intéresser à d'autres avions ; il regarde celui-ci qui décolle, celui-là qui survole le terrain.

«Tu pourrais rester toute la journée, lui dit oncle André, et toujours tu verrais des avions arriver et partir. »

Poucet resterait bien là toute la journée, car il ne trouve pas le temps long.

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24. Les hommes "sandwich "

1. — Cet après-midi, Poucet et sa maman accompagnent Annette et tante Madeleine sur les boulevards. Poucet est étonné de voir une rué si large et un trottoir beaucoup plus large que la route qui passe devant chez lui.

Dans cette rue, il n'y a que des magasins. Poucet n'en a jamais vu d'aussi beaux. Ici, des montres toutes si jolies qu'il serait bien embarrassé s'il lui fallait en choisir une; dans la vitrine d'à côté, on voit des chapeaux de dames. Il y en a beaucoup, mais ça ne l'intéresse pas. Plus loin, un étalage de robes et de manteaux qui ne l'intéresse pas non plus, mais devant lequel maman et tante Madeleine s'arrêtent longuement. Poucet, pendant ce temps-là, regarde ce qui se passe sur le trottoir, n y a encore beaucoup de monde; mais les gens paraissent moins pressés que d'habitude. Si quelques personnes se hâtent, la plupart semblent flâner, n remarque aussi que les dames sont beaucoup plus nombreuses que les messieurs.

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2. — « Tiens, regarde, là-bas, cette chose curieuse ! » Qu'est-ce que cela? Annette. »

II lui montre du doigt une affiche qui vient vers eux. Ils courent tous les deux à sa rencontre. Et Poucet part d'un grand éclat de rire. Il vient de s'apercevoir que c'est un vieil homme qui transporte l'affiche.

L'homme est caché entre deux planches, l'une devant lui, l'autre derrière. Les affiches sont collées sur ces planches.

3. — « C'est un homme-sandwich », dit Annette qui en a déjà vu beaucoup à Paris, et elle ajoute : « Poucet, peux-tu lire ce qu'on a écrit là? »

Et Poucet lit : « A partir du 8 septembre, venez voir au cinéma Concorde le grand film : Blanche-Neige et les Sept Nains. »

« Bravo, Poucet, tu es savant, dit tante Madeleine qui s'est approchée, mais pourquoi riais-tu tout à l'heure?

— Parce que ce vieux bonhomme est drôle.— Ne t'en moque pas. Ce qu'il fait te paraît drôle, mais c'est son

métier, à lui. »

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25. Dans un grand magasin

1 — Après un bon moment passé sur les boulevards, tante Madeleine propose d'aller dans un grand magasin. Poucet a entendu parler de ces grands magasins de Paris qui envoient des catalogues à sa maman.

« Tu te souviens, maman, quand j'ai été malade cet hiver, tu m'en as donné un à découper. »

A un tournant de rue, Annette montre à son cousin un grand immeuble à cinq étages avec beaucoup de larges vitrines et lui dit :

« Voilà le grand magasin où nous allons. Il s'appelle «Le Meilleur Marché ».

— Mais, dit Poucet, le magasin n'occupe pas toute cette maison?— Si, Poucet, et même tu verras qu'il occupe encore une maison

aussi grande de l'autre côté de la rue. Tu n'as pas l'air de le croire ? Mais tu vas bien voir ! »

2. — Ils entrent dans une salle immense. Poucet s'y sent perdu. Il voit, rassemblées autour de lui, toutes les marchandises qu'on vend dans différentes boutiques qu'il connaît. Ces marchandises sont étalées sur des comptoirs entre lesquels les acheteurs circulent. Des vendeuses, habillées de noir, renseignent ou servent les clients. Elles paraissent très aimables.

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3, — « n y en a des affaires ! dit Poucet tout haut.— Et encore tu ne vois qu'une partie de ce magasin. Si tu

montais au premier étage, tu trouverais une salle aussi grande où l'on ne vend que des vêtements. Au deuxième, encore une salle où l'on ne vend que des meubles, et il y a encore d'autres marchandises dans les étages supérieurs.

— Mais tu oublies le sous-sol, Annette, ajoute sa maman. Pour visiter tout ce magasin il nous faudrait une bonne journée.

— En tout cas, je voudrais bien voir les jouets, demande Poucet.— Rassure-toi, dit tante Madeleine, nous irons les voir avant de

partir. »

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26. Une rue de Paris, le soir

1. — Aujourd'hui, Poucet et Annette sont restés à la maison. Poucet s'est levé très tard et il a passé sa matinée à regarder de jolis livres que lui a prêtés sa cousine.

L'après-midi, il a fait une bonne sieste. Il avait besoin d'une journée de repos car tous les jours, depuis son arrivée, il a fait une ou deux sorties à travers Paris. Et puis, ce soir, toute la famille doit aller se promener. Annette a souvent dit à Poucet : « Paris, la nuit, c'est merveilleux ! »

II fait déjà bien noir quand l'autobus dépose la petite troupe place de l'Opéra. C'est un vaste carrefour d'où partent de larges rues. Un grand bâtiment occupe tout un côté de la place. Bien que ses murs soient sales, il est joli ainsi tout éclairé.

« C'est l'Opéra, dit oncle André à Poucet. C'est le plus beau théâtre de Paris. On y voit de jolies danses et on y écoute de la très belle musique. Mais cela ne t'intéressera que lorsque tu seras plus grand. Allons nous promener sur les boulevards. »

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2. — Les yeux de Poucet ne sont pas assez grands pour contempler toutes les jolies lumières que l'on aperçoit tout le long de la rue. Il y en a de toutes les couleurs : des rouges, des bleues, des vertes, des rosés, d'autres oranges. Par endroits, des façades entières sont recouvertes de mots formés avec de grandes lettres lumineuses. D'autres noms plus petits s'effacent et se reforment sans arrêt. Tout en haut d'une maison, un trait lumineux dessine un petit cheval qui rue des deux pattes de derrière. C'est vraiment merveilleux. Poucet ne se lasse pas de regarder tout cela et, de temps en temps, il s'arrête pour mieux voir.

3. — II est aussi très surpris de trouver autant de gens dehors. Chez lui, quand la nuit tombe, chacun rentre chez soi et les boutiques se ferment. Ici des promeneurs se pressent sur les trottoirs, d'autres, assis aux terrasses des cafés se reposent en regardant passer la foule ou en écoutant un orchestre.

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27 . Le long de la Seine

1. — « Où nous conduira-t-on cet après-midi ? demande Poucet à Annette.

— Je ne sais pas, je ne l'ai pas demandé à maman. Mais viens avec moi, tu vas lui poser la question.

— Tante Madeleine, où irons-nous après déjeuner ?

— C'est ta maman qui vous accompagnera, il faut que je reste à la maison. »

Maman, qui a tout entendu répond :

« Nous irons où vous voudrez. Quelle promenade vous

ferait plaisir ?— Moi, dit Poucet, j'aimerais bien aller voir les bateaux.Vers quinze heures ils partent vers la Seine où ils arrivent après

une bonne marche. Ils s'accoudent sur le parapet et regardent.« C'est la plus grande rue de Paris, dit Annette, elle traverse

toute la ville.— Et cette rue-là est moins fatigante à regarder que les autres,

elle est beaucoup plus calme, ajoute maman.— Il y a quand même beaucoup de circulation. Tiens, Poucet,

regarde ces bateaux qui arrivent.— Comme ils sont enfoncés dans l'eau ! Je n'en avais pas

encore vu de cette forme.

2. — Ce sont des péniches; tu vois comme elles sont longues, larges et plates. Elles ne circulent que sur les rivières et sur les canaux.

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— Mais il y a une dame et des enfants, sur la péniche, remarque Poucet.

— Mais oui, tu peux même apercevoir, à l'arrière du bateau, une petite cabine. C'est la maison du marinier qui dirige la péniche. C'est là qu'il vit avec sa femme et ses enfants.

— Ce doit être agréable de vivre ainsi sur l'eau.— Oui, pendant quelques jours, mais je crois que je n'aimerais

pas vivre toujours ainsi.

3. — Tiens, voilà un autre bateau avec une grosse cheminée qui fume, ce n'est pas une péniche?

— Non, c'est un remorqueur, il tire les péniches qui n'ont pas de moteur. Tu les vois d'ailleurs derrière lui, attachées les unes aux autres. Elles forment un train de péniches. Maintenant, regarde ce joli bateau blanc qui transporte des promeneurs.

— C'est un « bateau-mouche », dit Annette.— Maman, si nous allions faire une promenade sur le bateau-

mouche, ce serait sûrement très amusant.- Je veux bien, allons-y. »

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28. Dans le bateau-mouche (Suite)

1. — Maman, Annette et Poucet longent les quais pendant un moment. Bientôt ils aperçoivent un bateau où flottent de petits drapeaux de toutes les couleurs.

« Vois, Poucet, la « gare » des bateaux-mouches. »Une route pavée les conduit au bord du fleuve. Elle est coquette

la petite « gare » des bateaux-mouches. On l'a construite sur un bateau et elle se balance légèrement. C'est une plate-forme où est installé un comptoir avec plusieurs guichets. A une extrémité des chaises permettent aux voyageurs de se reposer en attendant l'heure de départ du bateau.

Maman prend les tickets et nos trois promeneurs vont s'asseoir. Là ils sont bien pour observer tout ce qui se passe sur là Seine. Des péniches accaparent d'abord les regards de Poucet. Il suit longtemps des yeux celles qui passent devant lui. Annette fait des signes de la main aux mariniers qui souvent lui répondent en agitant le bras. Poucet découvre aussi quelques pêcheurs à la ligne sur la rive opposée.

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2. — Mais voilà le bateau-mouche. Un attroupement se forme le long du quai.

« Dépêchons-nous, maman, crie Poucet, j'ai peur que nous n'ayons pas de place.

— Rassure-toi, nous avons des tickets numérotés et on nous appellera à notre tour », lui répond Annette.

Doucement le bateau s'approche du quai. Avec deux câbles on l'immobilise. Les voyageurs descendent et on appelle ceux qui vont les remplacer. C'est bientôt le tour de nos amis. Maman voudrait bien qu'on s'installe dans la salle vitrée du bateau mais les deux enfants préfèrent être à l'extérieur.

« Nous serons bien, dit Poucet, nous avons les meilleures places. »

3. — La sirène mugit, le bateau s'éloigne de la rive.Poucet et Annette sont joyeux, ils se regardent en riant. Maman est

heureuse de voir la joie des deux enfants, et aussi de se reposer un instant, car on se fatigue beaucoup à se promener dans Paris.

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29.Dans le bateau-mouche(suite)

1. — Encore une fois, les yeux de Poucet ne sont pas assez grands pour tout regarder. Il voit les hautes maisons entre lesquelles coule le fleuve, les péniches amarrées par endroits. Quand on passe sous les ponts, il y a toujours quelqu'un qui pousse un cri et cela fait un drôle de bruit. Poucet voudrait bien crier lui aussi, mais il n'ose pas. Un guide cite, au fur et à mesure, les curiosités qu'ils aperçoivent. Poucet entend nommer la place de la Concorde, le jardin des Tuileries, et cela lui rappelle un bel après-midi. Il est également fier de connaître ces deux endroits importants de Paris.

Tout à coup Annette s'écrie : « Regarde là-bas, les bateaux-pompes ! »

Ce sont les bateaux des pompiers. S'il y avait un incendie sur une péniche, ou dans une de ces maisons, on les appellerait.

2. — Maintenant on s'est éloigné des bateaux-pompes. Poucet aperçoit un jardin public et des maisons au milieu de la rivière.

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« C'est une île, lui dit Annette, le bateau va passer à droite et nous en ferons le tour pour revenir ici. »

En effet, le bateau contourne l'île et revient comme Annette l'avait dit. Poucet reconnaît bientôt le bateau d'où ils sont partis tout à l'heure. La belle promenade est finie...

Oh ! joie ! le bateau ne s'arrête pas. Poucet bat des mains.

3. — « A quoi servent ces jolis petits bateaux blancs ? demande-t-il à Annette, quelques instants plus tard.

— Ce sont des « yachts ». Ils appartiennent à des gens riches.— Ils en ont de la chance », dit Poucet.Pendant ce temps le bateau a fait demi-tour et à nouveau on

aperçoit la gare flottante. Le bateau s'approche lentement du quai. Cette fois, c'est bien fini !

« Quelle jolie promenade nous venons de faire, dit Poucet. Merci, ma petite maman. »

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30. Au restaurant

1. — Hier soir, pendant le dîner, maman a dit à tante Madeleine :« Demain, dimanche, je veux que tu te reposes. Je vous invite à déjeuner

au restaurant. Oncle André, tu nous diras où nous pourrions aller, car je ne connais pas les restaurants de Paris. Je sais bien qu'ils sont nombreux, mais peut-être y en a-t-il un qui nous conviendrait plus particulièrement.

— Puisque cela te fait plaisir, nous acceptons volontiers, répond tante Madeleine. Nous partirons assez tôt et avant le repas nous pourrons faire une petite promenade. »

C'est Poucet qui est content, il n'a jamais déjeuné dans un restaurant !Ce matin, vers dix heures et demie, nos amis, en grande toilette, quittent

la maison.« Si vous voulez bien, propose oncle André, nous allons nous promener

sur les grands boulevards et je vous conduirai ensuite dans un restaurant où je déjeune quelquefois. Il se trouve tout près de l'Opéra.

— C'est une bonne idée, dit tante Madeleine, mais prenons d'abord le métro, nous aurons ensuite davantage de temps pour contempler les vitrines. »

Après quelques minutes sous terre, nos amis débouchent sur une

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grande avenue déjà envahie par les promeneurs, ce qui fait dire à maman :

« Poucet, donne la main à ta cousine, sinon nous risquons de te perdre. »

Les arrêts devant les devantures sont nombreux et il est plus de midi quand ils arrivent devant le restaurant.

2. — Ils pénètrent dans un large couloir, orné de plantes vertes et de glaces. Ils montent quelques marches d'escalier et arrivent dans une vaste salle aux larges baies vitrées. Le couvert est mis sur de nombreuses petites tables fleuries. Un monsieur, en habit noir, les accueille avec un aimable sourire et dit : « Voulez-vous vous installer près de cette baie ? Je crois que vous y serez très bien; les enfants pourront regarder la rue si cela leur fait plaisir. »

3. — Tout le monde s'assoit autour de la table indiquée. Annette se place à côté de son cousin. « C'est beau, ici », lui dit Poucet.

Une dame en robe noire et en tablier blanc, s'approche en souriant et tend à maman une feuille de carton où Poucet distingue en grosses lettres : « MENU ».

« Eh bien, nous allons pouvoir choisir, il y a beaucoup de plats. Que voulez-vous manger ?

— C'est toi qui nous invites, c'est toi qui vas faire le menu », répond tante Madeleine.

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Page 66: Langue Francaise Lecture Poucet à Paris

31 Au restaurant (suite)1. — « Je préférerais que vous me disiez ce que vous aimez particulière-=

ment, je serais moins embarrassée, dit maman.— Eh bien, annonce-nous ce que tu choisis et nous te dirons si cela nous

convient. »Après avoir consulté le menu pendant quelques minutes, maman dit : «

Voilà ce que je vous propose ; des hors-d'œuvre variés, du thon sauce tomate, du poulet aux champignons et une glace à la vanille.

— C'est très bien comme cela. »Maman appelle alors la serveuse et lui énumère les plats qu'elle a choisis.

La serveuse écrit tout cela sur un carnet et demande : « Comme boisson, que désirez-vous ?

— Vous donnerez une carafe d'eau pour les enfants et pour nous une bouteille de vin de Bordeaux. »

Les yeux de Poucet brillent, il a surtout retenu qu'on lui servirait une glace à la vanille. Il aime beaucoup ce dessert.

La serveuse s'éloigne et maman dit :« Oncle André, je te félicite de ton choix, ce restaurant est très bien et on

y est tranquille.— Tout à l'heure, il sera moins calme. »

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2. — Poucet, lui, ne suit pas la conversation, il est tout à la contemplation de ce qui l'entoure. Elle est vraiment belle cette salle à manger. Les larges fenêtres la rendent très claire. Le bas des murs est recouvert de bois peint d'une jolie couleur foncée. Les murs sont de teinte crème; il y a des glaces partout : sur les murs et sur les piliers. Les tables les plus éloignées des fenêtres sont séparées par des banquettes recouvertes de cuir rouge. Les nappes blanches rayées de rouge sont gaies, le couvert soigneusement disposé. Un vase garni de quelques fleurs orne chaque table. Toutefois, Poucet se demande bien pourquoi on a dressé autant de tables; quelques-unes seulement sont occupées.

« Regarde la rue ! Poucet, lui dit Annette, c'est amusant de l'observer d'ici. »

Poucet se retourne et s'intéresse au défilé ininterrompu des voitures et des piétons.

3. — Mais voilà la serveuse qui arrive. Elle porte deux plateaux garnis de petites assiettes contenant des radis, des tomates, une salade de pommes de terre, des sardines à l'huile et des crevettes. Tout cela est bien appétissant.

Maman sert d'abord les enfants et bientôt tout le monde mange de bon appétit.

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32. Au restaurant(suite)

1. — Tout en mangeant, Poucet suit des yeux le va et vient qui règne dans la salle de restaurant. A chaque instant de nouveaux clients arrivent, les uns isolés, d'autres par groupes. Le monsieur au costume noir les accueille et leur propose de choisir leur table. Les serveuses se précipitent alors vers eux dès qu'ils sont installés et leur distribuent les menus. Celle qui s'occupe de nos amis s'approche et demande : « Vous avez terminé ?

— Oui, lui répond oncle André. »Elle enlève et emporte les assiettes. Elle réapparaît peu après en apportant

un joli plat en métal brillant où de gros morceaux de poisson sont entourés d'une sauce épaisse qui sent bon. Maman sert ses invités et chacun trouve ce plat exquis. Poucet mange et ne parle pas, il est très occupé.

De nouveau, les assiettes sont enlevées et remplacées. Dans une cocotte la dame apporte du poulet entouré de champignons. Cela aussi sent très bon. Il est presque dommage de n'avoir plus grand-faim.

« Je n'en veux qu'un tout petit morceau, maman, dit Poucet.— Moi aussi, dit Annette, je n'en désire que très peu. »

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2. — Poucet prend le temps d'observer la salle. Il admire les serveuses qui vont et viennent les bras chargés d'assiettes ou de plats. Il pense en lui-même : « Comme elles sont adroites ! »

« Alors, Poucet, tu n'as plus faim ? dit oncle André, tu ne veux pas de glace à la vanille ?

— Oh si ! il y a bien encore une petite place pour la glace. » Voilà qu'on apporte le fameux dessert. La serveuse pose devant

chaque personne une coupe remplie d'une grosse boule jaune où s'enfonce une gaufrette. Poucet ne regarde plus ce qui se passe dans la salle à manger. « C'est bon, dit-il.

— Oh oui ! c'est excellent », ajoute Annette.Mais ils ont beau faire durer le plaisir, les coupes sont bientôt

vides.

3. — « Que va-t-on faire cet après-midi ? demande Annette.— Je propose une séance de guignol dans le jardin des Tuileries,

lui répond oncle André.— Oh oui ! tu es gentil, papa. »Maman appelle la serveuse et demande l'addition. Elle paie et

tous quittent la salle où ils viennent de passer un bien agréable moment.

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33. Les marchands d'oiseaux

1. — « Ce matin, je vais faire le marché aux Halles, annonce tante Madeleine pendant le petit déjeuner. Qui veut venir avec moi ?

— Moi ! moi ! répondent Poucet et Annette.— Puisque vous êtes bien mignons tous les deux, nous allons

nous presser et, avant de revenir à la maison, je vous conduirai voir une boutique qui vous intéressera sûrement.

— Qu'est-ce que c'est ? demande Annette.— Je ne vous le dis pas; je veux vous faire une surprise ! »

Bientôt, tante Madeleine, Annette et Poucet sont prêts. Chacunporte un sac. Ils prennent le métro et, après quelques minutes, ils

arrivent aux Halles. C'est la deuxième visite de Poucet à ce grand marché; pourtant il est à nouveau stupéfait par tout ce qu'on peut voir là.

Ce sont des montagnes de légumes et de fruits, des empilements de poissons, des alignements de quartiers de viandes, qui sont offerts à la foule des acheteurs. Mais que de bruit ! Il faut crier pour se faire entendre.

Tante Madeleine regarde les étalages, demande les prix et achète des provisions : de la viande, des tomates, un melon, de la salade et des poires.

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2. — « Nous avons terminé nos emplettes, dit tante Madeleine.— Alors, où nous conduis-tu maintenant ? demande Annette.— Suivez-moi et vous verrez. »Bientôt ils arrivent à la Seine et longent les quais jusqu'à ce que

tante Madeleine dise : « Traversons le passage clouté. »En face, les enfants distinguent des outils de jardinage, des

étalages de graines, des volailles, des lapins. Mais, tout à coup, en s'approchant d'une boutique, Poucet et Annette ouvrent la bouche en même temps et s'écrient : « Oh ! qu'ils sont jolis ! »

3. — Qu'ont-ils donc vu ? De jolis poussins mauves, bleus, rosés, violets, et ce sont des poussins vivants. Poucet, qui connaît bien toutes les bêtes de la ferme, n'a jamais vu des poussins semblables. Décidément, à Paris, on voit des choses extraordinaires.

« Ça, c'est une belle surprise », dit Annette à sa maman.Les deux enfants admirent les jolies petites bêtes. Ils voudraient

bien les prendre dans leurs mains et les caresser. Ils doivent seulement se contenter d'approcher leur nez de la cage.

Ils restent longtemps devant ces jolies boules de toutes les couleurs.

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34. Les marchands d'oiseaux(suite]

1. — « Vous savez, dit tante Madeleine, nous ne pouvons pas rester là" toute la journée. Laissez les poussins, nous reviendrons les voir. Donnez un coup d'œil aux autres bêtes qui sont là.

— Rien qu'un coup d'œil ! dit Annette, nous voudrions rester encore un petit moment. »

— Eh bien ! j'ai un achat à faire au magasin de la Samaritaine qui est tout près ; voulez-vous que je vous laisse là et que je vous reprenne dans quelques minutes?

— Oh ! oui ! il y a tant de choses à voir ici ! Et Annette retourne avec Poucet contempler les jolis poussins.

Notre ami est tout pensif devant les cages. Au bout d'un petit moment, il dit à sa cousine :

« Crois-tu que maman voudrait m'en acheter un ? Tu sais, je le soignerais bien. Et c'est papa qui serait surpris!

— N'y compte pas trop, Poucet ; pendant votre retour, ce serait un voyageur encombrant. »

Ils les abandonnent bientôt, non sans regret, pour s'approcher d'un grand aquarium.

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« Quels jolis poissons ! Les uns sont rouges, d'autres orangés, quelques-uns ont de larges nageoires rayées de jaune. Il y en a aussi de toutes les formes : des longs, des minces, d'autres courts et larges. Sans arrêt, ils nagent du fond de l'aquarium à la surface et de la surface au fond ; ils vont, viennent, tournent, se poursuivent.

« On dirait qu'ils font la course », remarque Poucet.

2. — A côté, voici des tortues, les unes sur les autres dans un panier en osier.

« La tortue n'est pas jolie, dit Annette. Elle est drôle avec sa tête qui sort de sa carapace. Et ses pattes, on dirait qu'elle les a fourrées dans des culottes trop grandes. »

Poucet, lui, est intéressé. Il n'avait jamais vu de tortues vivantes, n resterait volontiers à les regarder. Mais Annette l'appelle pour lui faire admirer les oiseaux.

« Oh ! ils sont jolis, ceux-là, dit Poucet, ils ont de belles couleurs. »

3. — II reconnaît les perruches bleues, les perruches vertes, les serins jaunes. Il en a déjà vu chez des amis de son papa. Mais il y en a beaucoup d'autres qu'il n'a jamais vus : ces gris aux taches rouges, ces noir et blanc, et ceux-là encore qu'on dirait peints de toutes les couleurs. Ses yeux vont sans arrêt des uns aux autres.

Il y serait encore si tante Madeleine ne l'avait pris par la main en lui disant :

« II faut rentrer à la maison pour préparer le déjeuner. »

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35. Un camelot

1. — Poucet et sa maman vont bientôt quitter Paris et retourner chez eux. Aujourd'hui maman et tante Madeleine sont sorties pour faire des achats. Poucet et Annette les accompagnent. Ils marchent devant leurs mamans qui regardent les étalages.

« Qu'est-ce qui se passe, là-bas ? demande tout à coup Poucet en montrant à sa cousine un attroupement qui barre le trottoir.

— Je ne sais pas, Poucet. C'est peut-être un camelot.— Qu'est-ce qu'un camelot ?— C'est un marchand qui s'installe n'importe où sur le trottoir pour vendre

sa marchandise.— Courons le voir.— Oui, mais avant, nous allons prévenir maman. »

2. — Ils s'approchent du cercle que forment les badauds et, jouant des coudes, ils se faufilent au premier rang. Quelques badauds grognent mais d'autres, plus gentils, les laissent passer. Enfin, ils voient ce qui se passe. C'est bien un camelot que les gens regardent.

L'homme, debout, entre deux grosses valises posées à terre, a

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devant lui un tabouret métallique. Il montre au public deux jouets ressemblant à des « Mickey » et il parle. Que dit-il ? Il parle vite et sans arrêt et Poucet n'arrive pas à retenir tout ce qu'il dit. Il est vrai aussi que notre ami regarde attentivement les jouets. Toujours en parlant, le camelot tourne des petites clefs, puis il pose les jouets sur le tabouret. Et voilà que les « Mickey » se mettent à danser d'une jambe sur l'autre en remuant les bras, la tête et la queue. C'est amusant. Tout le monde rit. Le monsieur, lui, continue à parler.

3. — Maintenant il sort d'une valise une poignée de jouets semblables, il les offre aux spectateurs en criant :

« Deux cents francs ou deux nouveaux francs le jouet à titre de réclame ; ce n'est pas cher. Dans les magasins il vaudra cinq cents francs. Deux francs, Mesdames et Messieurs, pour amuser les petits et les grands. Profitez de cette occasion, elle ne se représentera plus. »

Des gens tendent des pièces. Le camelot donne des jouets, empoche les pièces et crie :

« Merci, madame, merci, monsieur. Qui veut encore un jouet ? »Mais Annette aperçoit sa maman qui lui fait signe.« Viens, Poucet, on nous appelle ! »Très obéissants, ils vont retrouver leurs mamans.Annette dit : « II est amusant, ce jouet !— C'est vrai, mais je trouve le camelot très amusant lui aussi. »

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36. Poucet va au zoo

1. — « Maman, dit Annette, tu avais dit qu'on emmènerait Poucet voir les bêtes du Zoo.

— Qu'est-ce que c'est que le Zoo, maman ?

— On dit le Zoo, mais on devrait dire le jardin zoologique. C'est un grand jardin où il y a beaucoup d'animaux.

— Mais pas des animaux de chez nous, ajoute Annette. Au Zoo tu trouveras des éléphants, des singes, des ours, des tigres, des hippopotames et toutes sortes d'autres bêtes que tu ne connais pas.

— Nous pourrions y aller cet après-midi », propose alors tante Madeleine.

Toutes ces bêtes, Poucet ne les a vues que sur des images. Tout |, à l'heure, il va voir de vraies bêtes, et de tout près. Il est content, mais , il a bien un peu peur. Celles I qui sont méchantes, les lions, les I tigres, est-ce qu'elles ne peuvent pas faire de mal à ceux qui les regardent ?

2. — « Tante Madeleine, les bêtes du Zoo, les méchantes, elles sont très bien attachées au moins ?

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— Non Poucet, elles ne sont pas attachées, mais elles ne peuvent pourtant pas faire de mal, tu verras.

— Oui, tu verras, ajoute Annette, il y a beaucoup de petits enfants qui vont les voir et même des tout petits, bien plus jeunes que toi ».

Puisque d'autres enfants, plus jeunes que lui, vont au Zoo, Poucet ne peut pas avoir peur. Annette se moquerait de lui. A présent il est tout à fait rassuré. Il se tourne vers sa cousine, et fièrement, il dit:

« Est-ce que tu croyais que j'avais peur ? Tu sais, chez moi, je vais quelquefois tout seul dans les bois.

— Oui, mais il n'y a pas de tigres dans tes bois, répond Annette pour plaisanter. Ni de singes d'ailleurs.

3. — « Nous allons acheter des cacahuètes pour ceux du Zoo, ajoute-t-elle et nous leur en jetterons. Tu verras comme ils se les disputent. »

Maintenant Poucet est impatient. Il voudrait déjà avoir fini de déjeuner. On est arrivé au dessert et tante Madeleine apporte des gâteaux. Poucet les aime beaucoup, mais aujourd'hui il a surtout envie de partir. Il se priverait même de dessert pour qu'on sorte plus vite.

Enfin, tout le monde est prêt.« En route », crie joyeusement Annette.Et Poucet est déjà sur le palier.

1. Expliquons les mots difficiles.tante Madeleine propose : tante Madeleine demande si l'on veut aller au Zoo l'après-midi.Poucet est impatient : Poucet voudrait déjà partir voir les bêtes du Zoo. Poucet se priverait de dessert : Poucet refuserait le dessert, chose dont il a pourtant envie.

2. Réponds aux questions.1. Que verra Poucet au Zoo ?2. Qu'est-ce que les enfants jetteront aux singes ?3. Pourquoi Poucet se priverait-il de gâteaux ?

3. Dessine. Un animal que l'on peut voir au Zoo.

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37. Les singes du Zoo

1. — «Et les cacahuètes ? » rappelle Poucet à sa maman quand ils sont entrés, avec tante Madeleine et Annette, dans le jardin zoologique. Maman en achète deux paquets, un pour Annette, l'autre pour Poucet et tous se dirigent vers les singes.

Poucet est surpris. Jamais il n'aurait cru qu'il y avait tant de singes. Et des singes si différents les uns des autres; des gros, presqu'aussi grands que des hommes, et de tout petits, que Poucet tiendrait facilement dans ses mains. Les uns s'amusent à se poursuivre le long des rochers. Ils font des bonds, des cabrioles; on dirait à chaque instant qu'ils vont tomber. Mais ils se raccrochent toujours, tantôt à une pierre, tantôt à un morceau de bois. Et ils dégringolent, de culbute en culbute, avec une souplesse qui étonne Poucet.

— Regarde ! Annette, cette maman-singe avec son petit. Comme il est amusant ce bébé-singe. Comme il se cramponne à sa maman! Mais je crains qu'elle ne le fasse tomber en cabriolant avec lui.

— N'aie pas peur, il ne risque rien !

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2. — C'est curieux, remarque Poucet quelques instants plus tard, les singes marchent aussi bien sur deux pieds que sur quatre pieds.

— Ou plutôt sur quatre mains, car les singes ont quatre mains», reprend Annette, toute fière de montrer ce qu'elle a appris à l'école.

Poucet, en regardant mieux, voit, en effet, un gros singe suspendu à une barre par une main de devant et une main de derrière. Toutes les deux tiennent la barre de la même manière et Poucet voit bien les pouces de deux mains.

3. — « Tiens, attrape » lui dit-il en lui lançant une cacahuète. Le singe s'en saisit, l'ouvre avec ses dents, l'épluche et la mange. Maintenant il tend la main pour en avoir d'autres.

« Gros gourmand, dit Annette, en voilà une autre » et elle lui jette une seconde cacahuète qu'il avale aussitôt.

D'autres gourmands accourent. Nos deux amis ont vite fait de distribuer leurs paquets à la bande des singes. Puis ils s'amusent aussi à les regarder faire des grimaces pour avoir d'autres friandises.

« Dis, maman, quand tu dis que je fais des singeries, je ne suis tout de même pas aussi vilain que ceux-là ? dit Poucet.

— Tu es un petit sot.— Si nous allions voir les lions », propose Annette.

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38. Avec les lions et les tigres

1. — « Regarde, maman, les lions qui se promènent, ils ne sont pas en cage », dit Poucet en prenant la main de sa maman; il la serre bien fort et ne paraît pas très rassuré.

« C'est vrai, ils ne sont pas en cage, mais ils ne peuvent pas venir te faire de mal. Approchons-nous, tu verras. »

Maman le conduit près du rocher où il vient de voir les lions. Il s'aperçoit alors qu'entre les animaux et lui on a creusé un large fossé avec de l'eau au fond. Si les lions voulaient sortir, ils tomberaient dans le fossé. D'ailleurs, ils n'ont pas l'air d'en avoir envie. Les grosses bêtes sont étendues paresseusement au soleil et, fermant les yeux, semblent dormir.

2. — Quelques instants plus tard, nos amis arrivent devant la plate-forme où un énorme chat rayé va et vient.

« Le tigre est moins calme, dit tante Madeleine.— Il n'a pas l'air commode, constate Poucet en regardant l'animal.— Et il saute beaucoup plus loin que le lion, ajoute Annette qui a

bien retenu ce que le gardien lui a dit la dernière fois qu'elle est

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venue. Le fossé qui enferme le tigre est bien plus large que celui des lions.

— Nous allons, si vous le voulez, en voir d'autres de plus près », propose tante Madeleine, passons sous le rocher. »

En la suivant nos amis arrivent dans une longue salle. Là, des cages aux solides barreaux rassurent notre Poucet. Il se sent tranquille pour regarder les lions et les tigres.

3. — On arrive devant la dernière cage. « Tiens, elle est vide, constate Poucet.

— En es-tu sûr ? lui demande maman. Regarde sur la planche au fond. »

Et Poucet y voit un gros chat tout noir, mais un chat plus gros qu'un gros chien. « Panthère noire, animal très dangereux », dit une pancarte.

Et tout à coup, avant que Poucet ait fait un seul mouvement, on entend un grondement et la panthère est collée, gueule ouverte et griffes sorties, contre les barreaux de la cage.

Poucet est devenu tout pâle ; il se jette contre sa maman.« J'aime mieux m'en aller tout de suite.— C'est cela, allons-nous-en, nous reviendrons une autre fois

voir d'autres bêtes plus aimables. »

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39. Les courses de chevaux

1. — C'est samedi. Oncle André ne travaille pas cet après-midi; aussi le déjeuner se prolonge. On parle du départ. Jeudi prochain, maman et Poucet doivent retourner dans la petite maison de la forêt. Annette les accompagnera sans doute. Poucet en est très content.

Tout à coup oncle André demande à Poucet :

« Où veux-tu que nous allions nous promener? »

Celui-ci ne sait pas trop quoi répondre.

« Aimerais-tu voir des courses de chevaux?

— Je veux bien, mais je ne sais pas ce que c'est.— C'est très amusant. Naturellement je vais avec vous, dit Annette.— Bien sûr ! »Es partent vers la prochaine station de métro. Poucet est devenu un

vrai Parisien et le métro ne l'étonné plus.

2. — Après un rapide voyage sous terre, ils arrivent en face de grandes grilles et de nombreux guichets.

« Voilà l'entrée du champ de courses, dit oncle André. Attendez-moi quelques minutes, je vais prendre les billets.

— Regarde tous ces gens qui arrivent, Annette; c'est sûrement intéressant, les courses de chevaux. »

Oncle André revient et tous trois entrent dans l'hippodrome. Ils suivent d'autres spectateurs et vont se placer près d'une barrière

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toute blanche qui les sépare du champ de courses. Poucet regarde autour de lui. Il remarque la jolie pelouse verte avec ses rangées d'arbustes bien taillés.

« Ce sont les haies par-dessus lesquelles les chevaux sautent », lui dit Annette.

3. — II voit aussi des tribunes fleuries. Devant l'une d'elles, beaucoup de chevaux sont rassemblés. Des messieurs les tiennent par la bride. Qu'ils sont beaux ces chevaux ! Ils ne ressemblent pas du tout à ceux qui traînent les charrettes dans la forêt. Ils sont beaucoup plus élégants.

Voilà que les cavaliers se mettent en selle.« Ils te plaisent, ces jockeys ? demande oncle André.— Oh oui ! ils sont bien habillés. »Ils sont jolis, en effet, avec leurs hautes bottes de cuir verni,

leurs culottes blanches serrées aux genoux, leurs casaques de soie de toutes les couleurs et leurs drôles de petites toques aux longues visières.

Poucet a remarqué la belle casaque rouge de l'un d'eux.« Je voudrais bien qu'il gagne », dit-il à Annette.

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40 . Les courses de chevaux (suite)

1. — Maintenant les chevaux arrivent sur la piste. « Ils vont prendre le départ », dit oncle André.

La barrière de départ s'élève rapidement et c'est une véritable envolée de tous les chevaux. Ils galopent à une allure folle, tous groupés, portant les jockeys penchés en avant. Ils arrivent devant la première haie. Un bond et, hop ! les voilà qui reprennent leur galopade. Une deuxième haie, hop ! les voilà de l'autre côté. Mais le groupe commence à s'étirer et dans le virage cela fait un joli défilé. De nouveau, voici une ligne droite et bientôt une haie que les chevaux sautent encore. Poucet croit toujours qu'ils vont se bousculer et tomber.

2. — Mais que se passe-t-il ? Voilà un jockey qui a quitté sa selle et plonge par-dessus son cheval. Il tombe par terre, roulé en boule, et le cheval continue sa course tout seul.

« Ce n'est pas le rouge heureusement, dit Poucet. Mais celui-ci a dû se faire grand mal.

— Ça m'étonnerait, répond Annette. Les jockeys se font rarement mal en tombant. »

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En effet, le voilà qui se relève. On arrête le cheval sans cavalier.Pendant ce temps, les autres chevaux continuent à galoper et à

sauter des haies.« Regarde, Annette, le jockey rouge est dans le groupe de tête.— L'arrivée est marquée par le disque rouge et blanc, là-bas,

devant la tribune, dit oncle André. Ton jockey arrivera-t-il le premier?»

Ils sont quatre chevaux maintenant qui se disputent la première place. Les jockeys les excitent avec leur cravache. Mais c'est un jockey jaune qui est en tête. Poucet trépigne ; le rouge va-t-il passer devant ?

3. — Voici l'arrivée. L'un des chevaux se détache en arrivant près du poteau. C'est le rouge ! Il a gagné ! Le jaune est deuxième. Poucet saute de joie.

« Tu as vu comme il l'a rattrapé », dit-il, tout fier, à sa cousine. Il se tourne vers son oncle et ajoute : « C'est joli, je suis bien content que tu m'aies conduit ici. »

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41. Dernier soir à Paris

1. — Cet après-midi, la maison de tante Madeleine est sens dessus-dessous. On voit des vêtements sur les lits et des mallettes ouvertes dans les chambres. Pourquoi donc tout ce remue-ménage ? Demain, Poucet et sa maman retournent dans leur petite maison de la forêt et Annette les accompagnera.

« Un séjour à la campagne lui fera sûrement du bien, a dit la maman de Poucet, laissez-la venir avec nous. Vous viendrez la chercher quelques jours avant la rentrée des classes. »

Naturellement, Annette est enchantée et Poucet très heureux. Quelles bonnes parties ils feront dans les prés et dans la forêt.

« Tu verras comme mon ami l'écureuil est joli et mignon, a dit Poucet. Il va être content de me revoir. Je suis sûr qu'il t'aimera bien, toi aussi. »

2. — Jusque-là il avait un peu oublié sa forêt, mais il y pense beaucoup maintenant. Il y a surtout bien longtemps qu'il n'a pas embrassé son papa.

Quand oncle André rentre de son travail, il remarque les préparatifs de départ et dit :

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« Alors Poucet, tu es content de quitter Paris ?— Oncle André, j'ai été très heureux à Paris, j'y ai vu beaucoup

de belles choses, mais je ne peux pas y rester toujours. Papa doit commencer à trouver le temps long.

— Il sera certainement content de vous retrouver. Tu vas en avoir des choses à lui raconter.

— Nous parlerons souvent de toi, oncle André, et de tante Madeleine aussi. Vous m'avez beaucoup gâté en me promenant à travers Paris. Je vous remercie de tout mon cœur. Je me souviendrai toujours de ces belles vacances.

— J'espère que tu reviendras nous voir l'an prochain.— Oh ! moi, je veux bien !— Il y a encore beaucoup de choses à voir à Paris, tu sais. »

3. — Tante Madeleine interrompt la conversation des deux amis en criant : « A table ! A table ! »

C'est le dernier repas que Poucet prend à Paris. Il est bien un peu ennuyé de quitter oncle André et tante Madeleine. Mais il va retrouver son papa, sa forêt et son ami l'écureuil et Annette l'accompagne.

Et puis, bientôt, toute la famille sera réunie dans la petite maison, au bord de la forêt.

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