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ntibiogramme des bact6ries Gram positif A. PHILIPPON, M. ROUVEAU et G. ARLET * Rf:SUM/: L'antibiograrnme des bact~ries d Gram positif int~resse majoritairement certaines esp@ces ou groupes comme les coques d Gram positif comprenant essentiellement les staphylocoques producteurs de coagulase (S. aureus), les streptocoques, plus rarement S. epidermidis, S. saprophy- ticus..., ou encore les ent~rocoques. L'existence et l'~vo- lution rapide de la r~sistance acquise aux antibiotiques arn~ne a pr~ciser les antibiotiques d tester, les principaux m~canismes de r~sistance d d~tecter et enfin l'interpr~ta- tion ou le choix d'antibiotique. D'autres esp~ces de type bacille ~ Gram positif ont ~t~ ~tudi~es, bien que plus rares telles Arcanobacterium haemolyticum, Corynebacterium jeikeium, C. urealyticum, R. equi. D'autres esp~ces auraient pu ~tre examinees en particulier pour leur sensibilit~ aux antibiotiques. En fait, elles sont peu fr~quentes dans la pratique quotidienne (Bacillus cereus) ou rest~es sensibles aux antibiotiques ayant fait preuve de leur efficacit~ clinique (L. monocyto- genes, C. perfringens ou encore N. asteroides). MOTS-CL/:S Gram positif sensibil!t~ in vitro - m~canismes de r~sis- tance - interpretation. SUMMARY The susceptibility testing to antibiotics of Gram positive bacteria was mostly focused to cocci including S. aureus, coagulase-negative staphylococci (S. epidermidis, S. sapro- phyticus), l~-haemolytic streptococci, and also enterococci. Because of emergence of several mechanisms of resis- tance and the fast evolution for some of them we repor- ted the choice of antibiotics according to species, the detection of resistance mechanismes and the behavior of antibiotics. Other Gram positive bacterial species were also exami- ned : A. haemolyticum, C. jeikeium, C. urealyticum, and R. equi. Finally some bacilli were not reported because of rarety and stable susceptibility to some antibiotics (B. cereus, L. monocytogenes, C. perfringens, N. asteroides). KEY-WORDS Gram positive - in vitro susceptibility - biochemical mechanisms of resistance - interpretation. Introduction La r6sistance surtout acquise aux antibiotiques int6- resse quelques esp~ces ou groupes de type coques & Gram positif tels que les staphylocoques producteurs de coagulase (S. aureus) ou non producteurs de coa- gulase (S. epidermidis, S. saprophyticus...), les streptocoques, les ent6rocoques, soit & peu pros 50 % des souches isol/~es en milieu hospitalier. L'exis- tence et l'6volution rapide de la r6sistance acquise certaines families d'antibiotiques nous am/ment aujourd'hui & pr6ciser les antibiotiques & tester, les m6canismes de r6sistance & d6tecter et enfin l'inter- pr6tation ou le choix d'antibiotique. D'autres esp~ces, en particulier de type bacille & Gram positif sont d'une part, d'isolement plus rare et d'autre part, ont peu 6volu6 en terme de r6sistance telles Arcanobacterium haemolyticum, Listeria monocytogenes, Corynebacterium jeikeium, C. ure- alyticum, Rhodococcus equi ou encore Nocardia (2, 4, 5, 10, 13, 14, 16, 17, 34, 36, 41). * Laboratoire de bact~riologie-virologie Universit~ Paris VII - H6pital Saint-Louis 1, av. Claude-Vellefaux - 75475 PARIS CEDE)( 10 TIRES A PART : M. le Dr A. PHILIPPON article regu le 21 f6vrier, accept6 le 20 juin 1995. Revue frangaise des laboratoires, septembre 1995, N ° 277 1 9

L'antibiogramme des bacilles à gram négatif aérobies-stricts opportunistes

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Page 1: L'antibiogramme des bacilles à gram négatif aérobies-stricts opportunistes

ntibiogramme des bact6ries Gram positif

A. P H I L I P P O N , M. R O U V E A U et G. A R L E T *

Rf:SUM/:

L'antibiograrnme des bact~ries d Gram positif int~resse majoritairement certaines esp@ces ou groupes comme les coques d Gram positif comprenant essentiellement les staphylocoques producteurs de coagulase (S. aureus), les streptocoques, plus rarement S. epidermidis, S. saprophy- ticus..., ou encore les ent~rocoques. L'existence et l'~vo- lution rapide de la r~sistance acquise aux antibiotiques arn~ne a pr~ciser les antibiotiques d tester, les principaux m~canismes de r~sistance d d~tecter et enfin l'interpr~ta- tion ou le choix d'antibiotique. D'autres esp~ces de type bacille ~ Gram positif ont ~t~ ~tudi~es, bien que plus rares telles Arcanobacterium haemolyticum, Corynebacterium jeikeium, C. urealyticum, R. equi. D'autres esp~ces auraient pu ~tre examinees en particulier pour leur sensibilit~ aux antibiotiques. En fait, elles sont peu fr~quentes dans la pratique quotidienne (Bacillus cereus) ou rest~es sensibles aux antibiotiques ayant fait preuve de leur efficacit~ clinique (L. monocyto- genes, C. perfringens ou encore N. asteroides).

MOTS-CL/:S

Gram positif - sensibil!t~ in vitro - m~canismes de r~sis- tance - interpretation.

SUMMARY

The susceptibility testing to antibiotics of Gram positive bacteria was mostly focused to cocci including S. aureus, coagulase-negative staphylococci (S. epidermidis, S. sapro- phyticus), l~-haemolytic streptococci, and also enterococci. Because of emergence of several mechanisms of resis- tance and the fast evolution for some of them we repor- ted the choice of antibiotics according to species, the detection of resistance mechanismes and the behavior of antibiotics.

Other Gram positive bacterial species were also exami- ned : A. haemolyticum, C. jeikeium, C. urealyticum, and R. equi. Finally some bacilli were not reported because of rarety and stable susceptibility to some antibiotics (B. cereus, L. monocytogenes, C. perfringens, N. asteroides).

KEY-WORDS

Gram positive - in vitro susceptibility - biochemical mechanisms of resistance - interpretation.

Introduction

La r6sistance surtout acquise aux antibiotiques int6- resse quelques esp~ces ou groupes de type coques & Gram positif tels que les staphylocoques producteurs de coagulase (S. aureus) ou non producteurs de coa- gulase (S. epidermidis, S. saprophyticus...), les streptocoques, les ent6rocoques, soit & peu pros 50 % des souches isol/~es en milieu hospitalier. L'exis- tence et l '6volution rapide de la r6sistance acquise certaines families d'antibiotiques nous am/ment aujourd'hui & pr6ciser les antibiotiques & tester, les m6canismes de r6sistance & d6tecter et enfin l'inter- pr6tation ou le choix d'antibiotique.

D'autres esp~ces, en particulier de type bacille & Gram positif sont d'une part, d'isolement plus rare et d'autre part, ont peu 6volu6 en terme de r6sistance telles Arcanobacterium haemolyticum, Listeria monocytogenes, Corynebacterium jeikeium, C. ure- alyticum, Rhodococcus equi ou encore Nocardia (2, 4, 5, 10, 13, 14, 16, 17, 34, 36, 41).

* Laboratoire de bact~riologie-virologie Universi t~ Paris VII - H6pi ta l Saint -Louis 1, av. C laude-Ve l le faux - 7 5 4 7 5 P A R I S CEDE)( 10

TIRES A P A R T : M. le Dr A. P H I L I P P O N

article regu le 21 f6vrier, accept6 le 20 juin 1995.

Revue frangaise des laboratoires, septembre 1995, N ° 277 1 9

Page 2: L'antibiogramme des bacilles à gram négatif aérobies-stricts opportunistes

I. Coques Gram positif

1. Staphylococcus aureus

Parmi les coques ~ Gram positif, S. aureus est le germe le plus souvent responsable d'infections aussi bien en ville qu'en milieu hospitalier. II s'agit d 'un commensal (permanent ou occasionnel) de la peau et des muqueuses de l 'homme. En ville, l'inciderice des infections est de l 'ordre de 2-3 % alors qu'elle est de 10-15 % en milieu hospitalier. La porte d'entr~e ~tant cutan~o-muqueuse, les infections surtout cutan~es peu- vent se compliquer de septic~mies avec m~tastases septiques dans divers organes (poumon, os, rein, articulation, s~reuse). Cette esp~ce est habituellement sensible ~ de nombreuses familles d'antibiotiques : g-lactamines, aminosides, t~tracy- dines, macrolides-lincosamides-streptogramines (MLS), fluo- roquinolones (p~floxacine, ofloxacine, ciprofloxacine), asso- ciation sulfamide-trim~thoprime (cotrimoxazole) ; mais e|le est naturellement r~sistante aux polypeptides cycliques (poly- myxines comme colistine) et aux quinolones de premiere g~n~ration (acide nalidixique, acide pip~midique et acide oxo- linique). L'~volution de cette esp~ce vers la r~sistance a ~t~ tr~s importante, en particulier en milieu hospitalier (6, 8, 9, 19, 21, 26, 30, 31, 35, 43).

1.1. M~canismes de r~sistance acquise - f~ - lac tamines

Les staphylocoques ont acquis une r~sistance par production d 'enzyme (g-lactamase plasmidique ou transposable) inactivant les p~nicillines & l 'exception des isoxazolylp~nicillines ou moins fr~quemment par modification d'affinit~ de PLP (pro- t~ines liant la p~nicilline) (souches m~ticillino-r~sistantes ou m~ti-R). Cette r~sistance est due ~ l 'apparition d'une PLP additionnelle et hyperproduite (PLP 2a). Cette prot~ine a une tr~s faible affinit~ pour l 'ensemble des g-lactamines (p~nicil- lines et c~phalosporines, carbap~n~me). La r~sistance s 'exprime de fagon homog~ne ou h~t~rog~ne (souvent & bas

T A B L E A U I

Orientat ion morphologique et antibiotiques ~ tester

I P~nicilline G Oxacilline Amoxicilline Amoxicilline + acide clavulanique

C~fotaxime Streptomycine Kanamycine Gentamicine Tobramycine Chloramph~nico] T~tracycline Minocycline Tfim~thoprime Sulfamides Cotrimoxazole l~rythromycine Spiramycine Lincomycine Pristinamycine P~floxacine a Acide fusidique Fosfomycine Rifampicine Vancomycine Teicoplanine Furanes

+

+

F

F +

F H +

F F F +

+

F H +

+

+

F F H F

+ (urines)

+

I + +

F H (forte charge) H (forte charge) H (forte charge)

H +

F F F +

+

F H +

F H F

+ (urines)

+

F H +

+

+ : antibiotiques & tester en premi&e ligne en ville. F : facultatif mais compl~ment. H : ~ tester en milieu hospitalier. a : ou autre fluoroquinolone comme ciprofloxacine.

niveau pour certaines p~nicillines). Dans ce dernier cas, seule une faible fraction de la population exprime ph~notypique- ment sa r~sistance d'ofl l ' importance de la d~tection. - A m i n o s i d e s

La r~sistance est surtout li~e ~ l'acquisition d 'enzymes inacti- vatrices : phosphotransf~rases (APH), ad~nylnucl~otidyl-trans- f~rases (ANT), et ac~tyltransf~rases (AAC). Chaque enzyme se reconnatt par un ph~notype de r~sistance (S, KNm, KT, KTG) (cf d~tection). - M a c r o l i d e s - l i n c o s a m i d e s - s t r e p t o g r a m i n e s ( M L S )

Les souches r~sistantes produisent essentiellement une enzyme m~thylant I'ARN 23S modifiant ainsi la conformation de I'ARN avec r~duction d'affinit~ des MLS pour leur cible. L'expression de cette r~sistance dite MLS Bes t inductible ou constitutive (cf d~tection). Par ailleurs, la r~sistance isol~e aux lincosamides (LIN) est li~e ~ l'acquisition d'une enzyme modi- fiant par ad~nylylation la lincomycine et, plus mod~r~ment, la clindamycine (d~tection difficile). II y a aussi r~sistance isol~e au facteur A. Surtout observ~e chez les staphylocoques ~ coa- gulase n~gative, elle est exceptionnelle chez S. aureus. De rares souches r~sistantes en particulier ~ la pristinamycine (PRI) peuvent produire une ac~tyltransf~rase (g~ne saa) et une hydrolase modifiant le facteur B (g~ne sbh). Enfin, la r~sis- tance isol~e au facteur A des streptogramines s 'accompagne d'une r~sistance de nature non-enzymatique aux lincosamides. - T ~ t r a c y c l i n e s

Le premier m~canisme (efflux) est li~ ~ une insuffisance de concentration intracellulaire de l'antibiotique (sortie excessive de l'antibiotique ~ travers la membrane cytoplasmique), sous l'action d'une prot~ine membranaire TET. Ce m~canisme conf~re une r~sistance isol~e ~ la t~tracycline. Le deuxi~me m~canisme est li~ ~ une modification d'affinit~ de la cible (ribosome) qui conf~re une r~sistance crois~e entre t~tracy- dines. - P h ~ n i c o l ~ s La r~sistance est li~e ~ la presence d'une chloramph~nicol ac~tyltransf~rase (CAT). - S u l f a m i d e s et t r i m ~ t h o p r i m e La r~sistance est li~e soit & une hyperproduction de dihydrop- th~roate-synth~tase (DHFS) (sulfamides) ou dihydrofolate- r~ductase (trim~thoprime) (DHFR), soit ~ la synth~se de DHFS ou DHFR additionneUe ayant peu d'affinit~ pour ces mol~- cules, soit enfin ~ la presence de DHFS ou DHFR mut~e. - R i f a m p i c i n e , f l u o r o q u i n o l o n e s , f o s f o m y c i n e et ac ide f u s i d i q u e

La r~sistance est li~e essentiellement ~ la s~lection de mutants ayant leur affinit~ respective diminu~e.

1.2. Fr~quence - Evolut ion de la r~sistance - I ~ - lac tamines

Une majorit~ de souches productrices de g-lactamase est observ~e aussi bien en ville qu'en milieu hospitalier (preva- lence de l'ordre de 80-90 %). En revanche, la r~sistance intrins~que (m~ticillino-r~sistance) est rare en milieu extra-hospitalier, contrairement au milieu hospitalier (20-40 % des souches). La figure 1 montre la situation frangaise par rapport & d'autres pays (2). Par ailleurs, la r~sistance est associ~e & d'autres antibiotiques pour les souches m~ticillino-r~sistantes en fonction du pays. II y a une correlation entre cette r~sistance (intrins~que) et la multir~sistance aux autres antibiotiques tels aminosides, macrolides et p~floxacine. Enfin, d'autres marqueurs de r~sis- tance ont des fr~quences basses (rifampicine, lincomycine, acide fusidique).

1 . 3 . A n t i b i o g r a m m e - d ( ~ t e c t i o n

Le tableau I precise le ou les antibiotiques & tester en pratique de ville ou hospitali~re. - La r ~ s i s t a n c e e n z y m a t i q u e a u x p~n ic i l l i nes (~ l'excep- tion des isoxazolylp~nicillines) est ~ distinguer de la r~sistance intrins~que & la m~ticilline. Elle est li~e & la production d'une g-lactamase inductible et exocellulaire observ~e chez 80 90 % des souches. Le niveau de r~sistance est habitueUement

20 Revue frangaise des laboratoires, septembre 1995, N ° 277

Page 3: L'antibiogramme des bacilles à gram négatif aérobies-stricts opportunistes

FIGURE 1 S. aureus : fr~quence de la r~sistance intrins~que (m~ti R) en Europe (90 -91 ) (42)

Italie

France

Espagne

Belgique

Autriche

Allemagne

Suisse Jli

Pays-Bas

Suede !

Danemark i

0

I I

m

m

I I I I ~ J I %

5 10 15 20 25 30 35

assez ~lev~ vis-&-vis de la p~nicilline G avec, dans cecas, une synergie entre une aminop~nicilline et un inhibiteur de g-lacta- mase (acide clavulanique, sulbactam). Le r~el probl~me de d~tection concerne un niveau de r~sistance faible faisant m~me apparaitre sensible & la p~nicilline G, la souche ~tudi~e. La d~tection d'un effet inoculum et l 'examen attentif de la bor- dure autour du disque de p~nicilline G (colonies squatter) res- tent les moyens les plus simples de d~tection de telles souches (< 1%). - Enfin la r ~ s i s t a n c e i n t r i n s ~ q u e a la m~ticilline (I, 3) doit ~tre recherch~e vis-&-vis de l'oxacilline par une incubation une temperature inf~rieure ou ~gale & 30 °C. L'autre proc~d~ consiste ~ utiliser un milieu de Mueller-Hinton hypersal~ (NaCI, 50 g/l). Une r~ponse douteuse (par exemple, r~sis- tance h~t~rog~ne avec quelques colonies) doit inciter & incuber quelques heures suppl~mentaires. - A m i n o s i d e s Les ph~notypes de r~sistance sont d~duits avec la kanamy- cine, gentamicine, tobramycine et n~omycine. Le ph~notype KNm est d~tect~ avec la kanamycine (diam~tre contact) et n~omycine (diam~tre _< 15 mm). Le ph~notype KT peut @tre d~tect~ par une diminution tr~s importante du diam~tre de la tobramycine et celui de la kanamycine comparativement celui de la gentamicine alors que les diam~tres avec la n~omy- cine et l'amikacine sont normaux ou peu diminu~s. Le ph~no- type KGT est facilement d~tect~ avec la kanamycine, la genta- micine et la tobramycine. - M L S

Le ph~notype MLS B inductible est d~tect~ par une image d'antagonisme entre l'~rythromycine et la lincomycine ou encore la spiramycine. Le ph~notype MLS B constitutif se caract~rise par une r~sistance &ces mol~cules. Le ph~notype PRIse caract~rise par une l~g~re diminution du diam~tre de la zone d'inhibition obtenue avec la lincomycine (diam~tre de 15 & 20 mm), mais pas avec la clindamycine, et par une diminution tr~s importante de la zone d'inhibition autour du disque de pritinamycine (diam~tre de 15 mm). Le ph~notype LSA se caract~rise comme le precedent par une diminution du diam~tre de la zone d'inhibition autour de la lincomycine mais, en revanche, celle obtenue autour du disque de pristinamycine est tr~s peu diminu~e (25 mm au lieu de 28-30 mm).

Le ph~notype LIN est mis en ~vidence par une diminution de sensibilit~ ~ la lincomycine (et non de clindamycine). II peut pr@ter ~ confusion avec le ph~notype LSA, tester la strepto- gramine A seule. - T ~ t r a c y c l i n e s

L'utilisation de t~tracycline (Tc) et de minocycline (Mc) per- mettra de diff~rencier les ph~notypes TcR McS et TcR McR. - S u l f a m i d e s - t r i m ~ t h o p r i m e L'utilisation d'un disque de sulfamides (Su), de trim~thoprime (Tp) et de sulfom~thoxazole-trim~thoprime (cotrimoxazole) permettra de d~tecter les deux ph~notypes SuR TpS et SuR TpR. Les souches de ph~notype SuR TpR sont r~sistantes au cotrimoxazole. - C h l o r a m p h ~ n i c o l , r i f a m p i c i n e , f l u o r o q u i n o l o n e s , f o s f o m y c i n e et ac ide f u s i d i q u e

La r~sistance ~ ces compos~s ne pose pas de probl~me de d~tection ~ cause du niveau ~lev~ de celle-ci. Une souche pr~- sentant autour du disque de fosfomycine un diam~tre d'inhibi- tion _< 15 mm avec un grand nombre de microcolonies devra @tre consid~r~e comme r~sistante. Pour la rifampicine, deux populations de sensibilit~ diff~rente peuvent ~tre d~tect~es ; ceUe r~sistante (contact) et celle de sensibilit~ diminu~e (dia- m~tre en moyenne 25 mm). - G l y c o p e p t i d e s

La quasi-totalit~ des souches donnent des diam~tres d'inhibi- tion de 20 mm pour la vancomycine et de 18 mm pour la tei- coplanine. Toute souche pr~sentant le diam~tre inf~rieur 16 mm devra ~tre contr61~e par la d~termination de la CMI (E-test).

1.4. I n t e r p r e t a t i o n - B - l a c t a m i n e s

Leur activit~ varie selon le ph~notype de r~sistance : - Souches p~ni S-m~ti S : la p~nicilline G pr6sente la meil- leur e activitY, suivie de celle des aminop~nicillines. - Souches p~ni R-m~ti S : les CM! des p~nicillines telles la p~nicilline G, l'ampicilline, l'amoxicilline, et les ur~idop~nicil- lines sont tr~s augment~es. Les inhibiteurs de l~-lactamase (acide clavulanique, sulbactam, tazobactam) restaurent leur activit£ Par ailleurs l'oxacilline (ou une autre isoxazolylp~nicil- line) est la plus active des p~nicillines.

Revue frangaise des iaboratoires, septembre 1995, N ° 277 21

Page 4: L'antibiogramme des bacilles à gram négatif aérobies-stricts opportunistes

Parmi les c@phalosporines, la c~falotine et le c@famandole res- tent les plus efficaces. Les c@phalosporines de 2 ~ et surtout de 3" g@n@ration (c@fotaxime, ceftazidime, ]atamoxef) ne pr@sen- tent pas un r@el int@r@t th@rapeutique, saul infections mixtes.

T A B L E A U II C o m p o r t e m e n t d e s a m i n o s i d e s e n f o n c t i o n

d u m @ c a n i s m e d e r@si s tance

S R S S S S S ANT (6')

KNm S R S S S s APH (3') KT S R S R S s ANT (4') KGT S R R R s s APH (2') -

AAC (6')

KNm + KGT S R R R R R APH (3') + APH (2')- AAC (6')

S : streptomycine K : kanamycine Nm : n~omycine T : tobramycine G : gentamicine Nt : n@tilmicine

A : amikacine S : sensible R : r@sistant s : perte de pouvoir bact@ricide (r@sistant)

TABLEAU II I Comportement des MLS en fonction

du m@canisme de r~sistance

Erythromycine R R S S S

Ol~andomycine R R S S S Roxithromycine R R S S S Spiramycine S R S S S Josamycine S R S S S Mid@camycine S R S S S Lincomycine S R R R R

Clindamycine S R R R R Pristinamycine S S S R R

Ind : inductible S : sensible Cons : constitutive R : r@sistant

- Souches p@ni R-m@ti R : la r@sistance est crois@e pour l ' ensemble des g-lactamines. Dans de rares cas, le c d o t a x i m e en association avec ]a fosfomycine peut @tre test@ en associa- tion bact@ricide.

- A m i n o s i d e s - M L S

Les tableaux II et III pr@cisent l ' interpr~tation en fonct ion du m@canisme d@tect@.

- T@tracycl ines

La minocycl ine peut conserver une activit@, cont ra i rement la t@tracycline.

- S u l f a m i d e s et t r i m @ t h o p r i m e

L' impor tan te synergie observ@e chez les souches m@ti S est, en g@n@ral, diminu@e ou inexistante chez les souches m@ti R.

- R i f a m p i c i n e

II existe deux populat ions chez les souches m~ticillino-r~sis- tantes : l 'une, de sensibilit@ normale avec des CMI de 0 , 0 1 5 m g / l et une bonne activit@ bact@ricide (CMB 1 mg/l) et l 'autre de sensibilit@ diminu@e avec des CMI de 1 m g / l et une per te d'activit~ bactericide (CMB > 16 mg/l) .

- G l y c o p e p t i d e s

Les souches de S. aureus sensibles & la vancomycine sont, en g@n@ral, sensibles ~ la teicoplanine. II existe de rares souches de sensibilit@ diminu@e vis-&-vis de la teicoplanine. A confir- mer par la d@termination de la CMI (E-test, par exemple). La r@sistance & la vancomycine est encore inconnue.

2 . A u t r e s s t a p h y l o c o q u e s

Le choix des antibiotiques reste similaire. Quelques diff@rences dans la r@sistance naturelle pe rmet ten t l 'individualisation de certaines esp@ces c o m m e S. saprophyticus (tableau IV). Le diagnostic diff~rentiel est quelquefois pos@ avec un micro- coque, sensible au O 1 2 9 .

Le vrai probl~me concerne d 'une part, la d~tection de la m@ti- cillino-r~sistance (croissance moindre & 30 °C, donc incuba- tion de 48 h) et d 'autre part, la r@sistance aux glycopeptides, essent ie l |ement vis-&-vis de la te icoplanine (38). Les souches restent sensibles, en g~n@ral, & la vancomycine . II convient de conf i rmer par la d@termination de la CMI par le E-test (par exemple).

3. Streptococcus pneumoniae

3.1. G@n@ralit@s Ce diplocoque ~ Gram positif capsul~ commensa l de l 'o ropha- rynx, retrouv@ chez 20 ~ 30 % des individus, est responsable

TABLEAU IV R@sistances naturelles des principales esp@ces de staphylocoques humains et des microcoques aux antibiotiques

(modifi@, d'apr@s H@bert et coll. et Kloos et coll., revu d'apr~s 29)

S. epidermidis S. haemolyticus S. hominis S. warneri S. capitis S. saprophyticus S. xylosus S. sciuri S. cohnii S. interrnedius S. simulans S. a u r e t l s

Micrococcus spp.

S S S S S R R R R S S S S

S S S S S R S S S S S

• S S

S S S S S S S S S S S S R

S R S S S

S(87 %) S(77 %)

R

S S S S

R S S S S S S S S S S R S

S S S S S S I I I S S S S

Novobiocine : R = diam&tre d'inhibition < 16 mm (disques ~ 5 lJg) 2 Fosfomycine : R = diam&tre d'inhibition < 14 mm (disques & 50 lJg) ; la r@sistance acquise & cet antibiotique peut @ire fr@quente chez certaines esp&ces. 3 Furanes : R = diam~tre d'inhibition < 17 mm (disques ~ 300 IJg) 4 Bacitracine : R = diam@tre d'inhibition < 11 mm (disques & 10 UI) ; le pourcentage de souches sensibles est indiqu6 entre parentheses quand il est inf~rieur & 90 %. 5 Polymyxine B : R = diam~tre d'inhibition < 10 mm (disques & 300 UI) 6 Lincomycine : I = diam@tre d'inhibition 20-25 mm (disques ~ 15 l~g) ; la r@sistance acquise & cet antibiotique peut @tre fr6quente chez certaines esp~ces.

22 Revue frangaise des laboratoires, septembre 1995, N ° 277

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F I G U R E 2

S. pneumoniae : ~vo lu t ion de la r~sistance & la p~nic i l l ine G en France ( 2 2 , 2 3 )

30? 2 5 -

20

15-

10-

5

1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993

d'infections ORL de l'enfant (otites) ou de l'adulte (sinusites), de conjonctivites, de bronchites chroniques du sujet &g~, mais aussi quel que soit l'&ge, de pneumonies, pleur~sies, septic& mies ou encore de m~ningites. D'autres Iocalisations sont rares (arthrites, p~ritonites), voire exceptionnelles (appendicites, infections biliaires). La morbi- dit~ et la mortalit~ des infections ~ pneumocoque demeure importante, malgr~ une antibioth~rapie adapt~e. - Cette esp~ce est naturellement sensible (6, 12, 21, 27, 28) : fl-lactamines, macrolides, t~tracyclines, g]ycopeptides, sulfa- mides, trim~thoprime, rifampicineo - Le pneumocoque est naturellement r~sistant aux : amino- sides (r~sistance de bas niveau des streptocoques - ent&o- coques), acide nalidixique et autres quinolones classiques (acide pip~midique, acide oxolinique, flum~quine, cinoxacine), colistine et acide fusidique. - Enfin le pneumocoque est naturellement interm~diaire ~ : fosfomycine, fluoroquinolones (p~floxacine, ofloxacine, cipro- floxacine, fl~roxacine, Iom~floxacine). D'autres fluoroquino- Iones (t~mafloxacine, sparfloxacine) sont plus actives.

3.2. M~canismes de r~sistance

- ~ - l a c t a m i n e s

Chez les souches interm~diaires (r~sistantes ~ bas niveau ~ la p~nicilline G, BN) (CMI > 0,1 mg/ l et < 1 mg/l), il y a diminu- tion d'affinit~ des PLP (anciennes ou nouvelles). Le rapport 9uantitatif entre les PLP donc certaines mut~es est variable (profils de PLP diff~rents), m@me chez des souches ayant une CMI identique, contrairement ~ celui des pneumocoques sen- sibles. Ce seul m~canisme de r~sistance connu permet des expressions variables de la r~sistance dont celle ~ haut niveau (HN, CMI > 1 mgA).

- A m i n o s i d e s

Cette bact~rie ~ m~tabolisme ana~robie est naturellement r~sistante (BNR) aux aminosides (4 & 32 mgA) ~ cause d 'un mauvais transport ~ travers la membrane cytoplasmique. Si S. pneumoniae est sensible & de fortes concentrations d'aminosides (> 128 mg/l), certaines souches peuvent mon- trer un haut niveau de r~sistance (HNR) (CMI >_ 1 000 mg/l) par acquisition d 'enzymes. La streptomycine est modifi~e par ad~nylylation (ANT [6']), la kanamycine (et l 'amikacine) par phosphorylation (APH [3']). L 'enzyme bi-fonctionnelle (APH [2"]-AAC[6']) bien connue chez S. aureus n 'a pas ~t~ rapport~e.

- M a c r o l i d e s - l i n c o s a m i d e s - s t r e p t o g r a m i n e s ( M L S )

La r~sistance acquise est essentiellement li~e ~ une m~thyla- tion de leur cible d'action (sous-unit~ ribosomale 50S). La r~sistance est alors crois~e entre macrolides, lincosamides et le compos~ B des streptogramines (ph~notype MLS B constitu- tif). N~anmoins, le compos~ A des streptogramines reste actif et la synergie entre les compos~s A et B est conserv~e (souche sensible ~ la pristinamycine). - T ~ t r a c y c l i n e s - C h l o r a m p h ~ n i c o l

La r~sistance aux t~tracyclines est en relation avec l'acquisi- tion d'une prot~ine membranaire ribosoma|e, la synth~se pro- t~ique est alors insensible ~ leur action. Cette r~sistance est crois~e entre t~tracycline et minocycline. La r6sistance au chloramph~nicol est li~e ~ l'acquisition d'une chloramph~ni- col-ac~tyl-transf~rase. - S u l f a m i d e s - t r i m ~ t h o p r i m e

La r~sistance est li~e ~ une diminution de l'affinit~ des enzymes cibles : dihydropth~roate synth~tase (DHPS) pour les sulfamides et dihydrofolate r~ductase (DHFR) pour le trim& thoprime. N~anmoins, ces antibiotiques ne repr~sentent pas une th&apeutique de choix. - R i f a m p i c i n e

La r~sistance est li~e ~ la s~lection de mutants r~sistants (CMI > 128 mg/l) apr~s traitement prophylactique (ARN polym~rase modifi~e ?). - F l u o r o q u i n o l o n e s

Quelques souches ayant une r~sistance acquise sont identi- fi~es (modification d'affinit~ probable par mutation de la sous- unit~ A de I'ADN gyrase).

3.3. Fr(~quence Les figures 2 et 3 illustrent l '~mergence et l'~volution de la r~sistance du pneumocoque en France vis-&-vis des diff~rents antibiotiques : fl-lactamines, macrolides, t~tracyclines, ph~ni- col~s, association trirn~thoprime-sulfam~toxazole. - La r~sistance des pneumocoques ~ la p~nicilline G est en nette augmentation ; n o m b r e de ces souches appartiennent au s~rotype 23. S'y associe souvent celle ~ streptomycine, kanamycine, t~tracyclines, MLS et souvent celle au chloram- ph~nicol ou au cotrimoxazole. - L'incidence de la r~sistance aux MLS, rest~e basse jusqu'en 1980 (_< 5 %), est actuellement voisine de 30 % (figure 3). Dans plus de 30 % des cas, la r~sistance aLEX macro|ides est associ~e ~ la r~sistance aux t~tracyclines depuis 1980.

Revue frangaise des laboratoires, septembre 1995, N ° 277 23

Page 6: L'antibiogramme des bacilles à gram négatif aérobies-stricts opportunistes

F I G U R E 3

S. pneumoniae : 6volut ion de la r6sistance aux autres antibiot iques en France (22 , 23 )

%

1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 %

35~ ~ .

3o~ 25~

1984 1985 1988 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993

ERY : ~ry thromycine TET : t~tracycline

C O T : co t r imoxazole C H L : ch loramph~nico l

- Actuellement, 20 % des souches sont r~sistantes aux t~tracyclines, moins de 1 % ~ la rifampicine. Enfin, il n'existe

ce jour, aucune souche r~sistante ~ la vancomycine ou & la teicoplanine. Pour l'association sulfamides-trim~thoprime, la r~sistance oscille entre 20 et 25 % des souches et int~resse essentiellement les souches r~sistantes aux l~-lactamines.

3.4. An t ib iogramme : technique - d~tection Les diam~tres critiques ~tablis par le Comit~ de l'antibio- gramme de la Soci~t~ frangaise de microbiologie (CA-SFM) (16a) peuvent ~tre appliques, car cette bact~rie est A crois- sance rapide.

T A B L E A U V

Streptococcus pneumoniae : compor tement des l~-lactamines en fonct ion du type de souche

lmip~n&me Amoxicilline C~fotaxime Ceftriaxone P~nicilline G Ampicilline Pip~raciiline Cefpodoxime C~furoxime Oxacilline Ceftizoxime C~fixime Ceftazidime C~faclor

0,04 0,032 0,032 0,032 0,032 0,032 0,032 0,032 0,032 0,064 0,064 0,25 0,25 0,5

0,032 0,12 0,25 0,25 0,25 0,12 0,5 0 , 5 0,5 2 8 4 16 4

0,12" I 1 1 2 2 2 4 4 16 16 32 16 6

L'antibiogramme sera habituellement effectu~ sur le milieu de Mueller-Hinton, suppl~ment~ de 5 % de sang. Cependant, l'~tude de l'activit~ des sulfamides, celle du trim~thoprime et de leur association dolt @tre recherch~e sur une g~Iose avec 5 % de sang de cheval h~molys~. En milieu ]iquide (antibiogramme automatism), un milieu pauvre en thymidine dolt ~tre utilis~. L'antibiogramme minimum comprendra trois antibiotiques tester (oxacilline, ~rythromycine, t~tracycline). Cependant il peut ~tre preferable de tester d'autres antibiotiques : p~nicil- line G, amoxicilline, pristinamycine, rifampicine et cotrimoxa- zole. Dans quelques cas (milieu hospitalier), des antibiotiques suppl~mentaires seront test~s : streptomycine (500 lJg), kana- mycine (1 000 pg), gentamicine (500 IJg), choramph~nicol, lincomycine, sulfamides, trim~thoprime, vancomycine, teico- planine et enfin fluoroquinolone (ofloxacine, par exemple). Antibiogramme compl~mentaire : Iors de sensibilit~ diminu~e (CMI > 0,1 et < 0,5 mg/l ) ou de r~sistance & la p~nicilline G (CMI > 1 mg) dans le cadre d'une infection s~v~re, la d~termi- nation des CMI d'autres l~-lactamines s'av~re indispensable.

- La r ~ s i s t a n c e ~ c e r t a i n e s I ~ - l a c t a m i n e s comme la ben- zylp~nicilline (p~nicilline G) est ais~ment d~tect~e avec un disque d'oxacilline charg~ & 5 l~g (Sanofi Diagnostics Pasteur) ou & 1 l~g (Rosco, Eurobio). Pour un diam~tre respectivement inf~rieur & 25 mm (charge de 5 pg) et 20 mm (charge de 1 l~g), la confirmation sera recherch~e par d~termination de la CMI vis-&-vis de la p~nicil- line G, de l'amoxicilline et du c~fotaxime (E-test par exemple). Selon le communiqu~ du Cornit~ fran~ais de l'antibiogramme 1994 (16a), la sensibilit~ des pneumocoques ~ la p~nicilline G se d~finit ainsi : "S si CMI _< 0,06 mg/l; I (r~sistance de bas niveau, BN), CMI 0,12-1 mg/l et R (haut niveau, HN), CMI > 1 mg/l. La r~sis- tance des pneumocoques & la p~nicilline G est crois~e avec toutes les autres l~-lactamines. Toute souche de diam~tre inf,- rieur ou ~gal & 25 mm dolt faire l'objet d'une d~termination de CM! de la p~nicilline G e t des l~-lactamines suivantes : amoxi- cilline, imip~n~me, c~furoxime, c~fotaxime, ceftriaxone, c~f~- pime, cefpirome. Les concentrations critiques de ces produits (forme injectable) sont < 0,5 et < 2 mg/ l ' .

- A m i n o s i d e s

La r~sistance de haut niveau (HNR) ~ la streptomycine et la kanamycine-amikacine est d~tect~e au moyen de disques fortement charges (le plus souvent absence de zones d'inhibi- tion autour des disques) (streptomycine 500 l~g, kanamycine 1 000 pg, gentamicine 500 l~g). Dans ce cas, il y a abolition de la synergie bactericide entre l~-lactamine et aminosideo

- M L S

II y a, en g~n~ral, r~sistance crois~e entre macrolides, ]incosa- mides et au facteur B des streptogramines (ph~notype MLS B constitutif). En consequence, seule l'~rythromycine est suffi- sante pour d~tecter cette r~sistance. Le disque de pristinamy- cine peut ~tre utile pour d~tecter les tr~s rares souches r~sis- tantes au compos~ A des streptogramines.

- T ~ t r a c y c l i n e s - c h i o r a m p h ~ n i c o l

La r~sistance ~tant crois~e entre t~tracyclines, celle-ci est d~tect~e en n'utilisant que la t~tracycline. La r~sistance au chloramph~nicol est ais~ment d~tect~e.

- S u l f a m i d e s - t r i m ~ t h o p r i m e

La r~sistance ~ ces compos~s seuls ou associ~s exige un milieu pauvre en thymidine.

3.5. In terpre ta t ion - l ~ - l a c t a m i n e s

Le probl&me actuel conceme l'activit& des l~-lactamines en fonction de la r~sistance • la p~nic i l l ine G. Trois cat&- gories ont &t& distingu&es en fonction de la CMI de la p&nicil- line G : S, BN, H N La r&sistance & la p~nicil]ine G (BN, HN) affecte de fagon variable toutes les autres l~-lactamines mais de faqon non parall~le (tableau V, figure 4).

24 Revue frangaise des laboratoires, septembre 1995, N ° 277

Page 7: L'antibiogramme des bacilles à gram négatif aérobies-stricts opportunistes

FIGURE 4 S. pneumoniae : comportement des f~-lactamines en fonction du ph~notype de r~sistance ~ la p~nicilline G

P~nicilline G

Ceffriaxone

C~fotaxime BN HN

PIN

E~

! s j

r~sistance bas niveau r~sistance haut niveau

Amoxicilline

Imip~n~me

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2

- Souches interm~diaires (BN) : quatre mol~cules conservent encore une activit~ antibact~rienne permettant leur utilisation en th~rapeutique compte-tenu de leurs propri~t~s pharmaco- cin~tiques : amoxicilline, c~fotaxime, ceftriaxone et imip~- name (augmentation des CMI de 5-6 lois en moyenne). - Souches r~sistantes : aucune g-lactamine ne pourra ~tre prescrite dans certains types d'infection. En fonction des situations cliniques, plusieurs schemas sont proposes :

Principales solutions th~rapeutiques selon le niveau de r~sistance ~ la p~nicilline

Sinusites, otites Pneumopathies Bact~ri~mies M~ningites

AMX per os CTX CRO PEN (FD), AMX (FD) CTX CRO (FD)

VAN+IMI AMX(FD),CTX(FD), ROC (FD) VAN+CTX (FD)

VAN+FOS/RIF?

PEN, p~nicilline G ; AMX, amoxiciUine ; CTX, c~fotaxime ; CRO, ceftriaxone ; VAN, vancomycine ; IMI, imip~n~me ; FOS, fosfomy- cine ; RIF, rifampicine (FD) forte posologie

- Aminosides Une souche pr~sentant un HNR/~ la kanamycine est ~gale- ment r~sistante & l'amikacine. Lorsque une souche pr~sente un HNR ~ un aminoside, il y a abolition de la synergie bact~ri- cide entre g-lactamine et cet aminoside. L'absence de I 'APH [2"] -AAC[6'] justifie le choix de la gentamicine (ou la tobramy- cine ou la n~tilmicine)/t associer & une g-lactamine.

4. S t rep tocoques I~-h~molyt iques (groupes s~rologiques A, C, G)

Ces esp~ces pathog~nes de l 'oropharynx et de la peau sont essentiellement isol~es dans le cadre d'infections cutan~es ou ORL, quelquefois compliqu~es d'un RAA (streptocoque A). R~cemment, ont ~t~ red~couvertes les pathologies invasives telles les fasciites n~crosantes avec ou sans syndrome du choc toxique, les cellulites, les infections articulaires et puerp~rales ~tant peu fr~quentes (15). En fait, ces esp~ces sont rest~es tr~s sensibles in vitro & de nombreux antibiotiques dont les

p~nicillines (p~nicilline G et V) et les macrolides. La sensibilit~ est similaire entre les streptocoques g-h~molytiques des groupes s~rologiques A, C et G. En l 'absence de r~sistance acquise, la sensibilit~ de ces esp~ces est similaire & celle des pneumocoques (6, 7, 12, 28, 30, 31, 37). N~anmoins, contrairement au pneumocoque, l'activit~ de nombreux antibiotiques dont les g-lactamines (p~nicilline G) est rest~e stable.

4 . 1 . M ~ c a n i s m e s de r ~ s i s t a n c e - f r ~ q u e n c e On retrouve les m@mes m~canismes de r~sistance que ceux rapport~s avec le pneumocoque mais avec des fr~quences exceptionnelles comme celle aux p~nicillines, rapport~e en Espagne. En France, la fr~quence de r~sistance pour l '~rythromycine est de l'ordre de 8 % pour les streptocoques du groupe A, un peu plus ~lev~e pour ceux du groupe C et G. Cette r~sistance de type MLS B constitutive est crois~e entre macrolides, m@me les plus r~cents comme l'azithromycine ou la clarithromycine. La r~sistance est plus ~lev~e vis-&-vis des t~tracyclines (de l'ordre de 50 %) et crois~e entre les t~tracyclines. De fausses r~sistances ou diminutions de sensibilit~ ont ~t~ rapport~es pour la p~niciUine G (inoculum trop Iourd) ou encore pour l'association trim~thoprime-sulfam~thoxazole (milieu inad~quat).

4 . 2 . A n t i b i o g r a m m e - d ~ t e c t i o n En pratique, l 'antibiogramme est obtenu sur le milieu de Mueller-Hinton suppl~ment~ de 5 % de sang. Le nombre d'antibiotiques & tester est faible : p~nicilline G, oxacilline, macrolide (~rythromycine), t~tracycline, l'association trim~tho- prime-sulfam~thoxazole. Dans cette derni~re ~ventualit~, cette association trim~thoprime-sulfam~thoxazole sera test~e sur le milieu ad~quat, & savoir le milieu de Mueller-Hinton suppl~- ment~ de 5 % de sang h~molys~. Dans quelques autres situations (hospitali~res), on peut @tre amen~ & tester d'autres antibiotiques tels aminosides, rifampicine, glycopeptides, chlo- ramph~nicol.

5. Enterococcus

Parmi les coques & Gram positif de type ent~rocoque com- mensaux du tube digestif, E. faecalis est la principale esp~ce rencontr~e responsable d'infections (urinaires, biliaires, p~rito-

Revue frangaise des laboratoires, septembre 1995, N ° 277 25

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n~ales et plus rarement endocardite). Responsables d'infec- tions nosocomiales, leur r61e pathog&ne doit ~tre discut~, car colonisateur frequent. Cette esp~ce est habituellement r&sis- tante ~ de nombreux antibiotiques : l~-lactamines dont cer- taines p~nicillines, c~phalosporines, aminosides (r~sistance bas niveau), t~tracyclines, certains du groupe MLS (lincomy- cine, pristinamycine), fluroquinolones (p~floxacine, ofloxa- cine, ciprofloxacine) mais aussi polypeptides cycliques (polymyxines). L'activit~ de l'association trim~thoprime- sulfam~thoxazole reste discut~e (absence d'effet bactericide). Les antibiotiques de choix restent certaines p~nicillines comme les aminop~nicillines et acylur~idop~niciUines, en par- ticulier en association avec les aminosides (effet bactericide), ou encore les glycopeptides (6, 7, 14, 20, 24, 25, 28, 30, 31, 32, 33, 39, 40, 44). La deuxi~me esp~ce en fr~quence est E. faecium, caract~ri- s~e par une sensibilit~ moindre aux p~nicillines. N~anmoins, l'activit~ bactericide est habituellement conserv~e avec cer- tains aminosides (gentamicine, amikacine).

TABLEAU VI Enterococcus : comportement des aminosides en fonction

du m~canisme enzymatique de r~sistance a haut niveau

S K KT KTG

R S S i S R S I

s R S S R R

s s s ANT(6') S S s APH(3') R S s ANT (4') R s s APH(2') -

AAC (6')

S : streptomycine A : amikacine K : kanamycine S : sensible T : tobramycine R : r~sistant G : gentamicine s : perte du pouvoir bactericide Nt : n~tilmicine (r~sistant)

FIGURE 5 Enterococcus faecalis (1 3 1 0 souches) :

fr~quence de r~sistance a haut niveau aux aminosides dans les 27 h6pitaux g~n~raux en 1 9 9 0 (11)

0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5

S+K,~i

K+G

S+K

lO

S : streptomycine K : kanamycine

15 20 25

G : gentamicine T : tobramycine

30

5 . 1 . M ~ c a n i s m e s de r ~ s i s t a n c e - I~- lactamines

- E. faeciurn est habituellement r~sistant aux l~-lactamines par modification d'affinit~ de PLP (PLP-5 abondante et de faible affinitY) (plus de 70 % des souches). - Chez E. faecalis, ce m~canisme de r~sistance par PLP modifi~e (s) est encore rare. En revanche, la r~sistance par production d'une l~-lactamase plasmidique (celle de S. aureus) est inconnue en France, contrairement ~ d'autres pays (USA, Argentine, Liban). - A m i n o s i d e s

La r~sistance de haut niveau (> 1 000 mg/l) est surtout ]i~e comme pour les pneumocoques et streptocoques ~ l'acquisi- tion d'enzymes inactivatrices (APH, ANT, AAC), plus rare- ment & la modification d'affinit~ ribosomale (streptomycine). Les fr~quences de r~sistance sont rapport~es, pour la France, & la figure 5. - G lycopept ides

La r~sistance ~ la vancomycine (van) e t /ou & la teicoplanine est nouvelle, plus fr~quente pour E. faecium que E. faecalis (tableau VII). - Macro l ides - l incosamides -s t rep togramines (MLS)

Les souches r~sistantes produisent une m~thylase modifiant la conformation de I'ARN ribosomal dont l'expression est de type MLS B constitutive. Par ailleurs, la r~sistance isol~e aux lincosamides est naturelle chez E. faecalis.

5 . 2 . A n t i b i o g r a m m e - d ~ t e c t i o n - i n t e r p r e t a t i o n Les antibiotiques ~ tester en pratique de ville ou en pratique hospitali~re sont en fait peu nombreux : p~nicilline G, oxacil- line, amoxicilline, aminosides tels streptomycine, kanamycine et gentamicine (haut niveau de r~sistance) et glycopeptides. Le milieu de Mueller-Hinton non suppl~ment~ avec du sang frais est satisfaisant. La faible sensibilit~ naturelle aux p~nicillines est d~tect~e avec la p~nicilline G e t l'oxacilline. La r~sistance ~ haut niveau est d~tect~e avec l'amoxicilline (CMI > 100 mg/l). Dans ce cas, il y a perte de la synergie bactericide avec les aminosides. La fausse sensibilit~ d'un "streptocoque bile esculine positif" aux c~phalosporines comme le c~fotaxime doit ~tre imp~rati- vement ~vit~e. La r~sistance & haut niveau aux a m i n o s i d e s est recherch~e comme pour les streptocoques. Pour l'interpr~tation, se rap- porter au tableau VI. Lors d'association avec une p~nicilline, le choix de l'aminoside sera d~terminant. - G lycopept ides

La r~sistance de type vanA est aisle ~ reconna~tre (haut niveau de r~sistance aux glycopeptides) (tableau VII). La r~sis- tance v a n B est plus rare et de d~tection malais~e, car les souches sont, en g~n~ral, sensibles ~ la teicoplanine (& confir- mer par la CMI). Les souches de ph~notype vanA montrent, en g~n~ral, une synergie entre amoxicilline et vancomycine. La r~sistance acquise aux glycopeptides est encore tr~s rare, donc rechercher une erreur d'identification du fait de la r~sis- tance naturelle de certaines bact~ries : Leuconostoc, Pediococcus, certains Lactobacillus, voire Erysipelothrix.

2. Bacilles Gram positif

1 . C o r y n ~ b a c t ~ r i e s o u a p p a r e n t ~ s

L'int~r~t des coryn~bact~ries ou germes apparent~s en patho- Iogie n'est plus centr~ uniquement sur l'isolement de Corynebacterium diphteriae (bacille dipht~rique). Cepen- dant, de nombreux bact~riologistes ont l'habitude de penser que ce groupe de germes n'est que le reflet d'une contamina- tion ou l'isolement d'un commensal (16). Cette attitude doit ~tre modifi~e, car nombre d'observations cliniques individuali-

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sent maintenant des esp~ces pathog~nes sp~cifiques multir~- sistantes aux antibiotiques telles C. urealyticum (ancien groupe D2) dans les infections urinaires ou encore C. jei- keium dans les infections nosocomiales sur materiel ~tranger. D'autres esp~ces sont tr~s sensibles aux antibiotiques telle Arcanobacterium haemolyticum dans les infections pharyn- g~es du jeune adulte.

1.1. Arcanobacterium haemolyticum Esp~ce quelquefois isol~e chez l 'homme, suite ~ une colonisa- tion de la muqueuse pharyng~e, son r61e pathog~ne est ~vo- qu~ dans le cadre d'infections respiratoires hautes du jeune adulte. Le diagnostic diff~rentiel se pose avec celui de l'angine

streptocoque du groupe A pouvant s 'accompagner d'un rash ~ryth~mateux, maculo-papulaire, ou encore scarlatini- forme et parfois d'une desquamation. Cet aspect clinique pose le probl~me du diagnostic diff~rentiel avec une scarlatine mais aussi avec un choc toxique (toxic shock syndrome). Sa sensibilit~ habituelle aux antibiotiques, dont la benzylp~ni- cilline et l'~rythromycine, ne pose pas de r~el probl~me de d~tection ni de traitement. L'~radication rarement obtenue avec la benzylp~nicilline l'est avec l'~rythromycine. On retien- dra encore la sensibilit~ de cette esp~ce avec les aminosides (difference avec les streptocoques, r~sistants & bas niveau), la rifampicine ou encore la vancomycine.

1.2. Corynebacterium urealyticum (D2) et C. jeikeium L'antibiogramme est r~alis~ sur un milieu Mueller-Hinton enri- chi & 5 % en sang de mouton ou simplement suppl~ment~ en Tween 80 (0,025 %). La lecture s'effectue apr~s 24 heures d'incubation en a~robiose et & 37 °C. Ce germe pr~sente fr~- quemment une r~sistance aux l~-lactamines (p~nicillines et c~phalosporines), aux aminosides, au sulfam~thoxazole, au tri- m~thoprime et & la nitrofuranto'/ne. Mais aucune r~sistance n 'a ~t~ d~crite pour les glycopeptides (vancomycine, teicopla- nine) ou la pristinamycine ou encore l'acide fusidique (tableau VIE) (2, 16). La rifampicine est in~galement active, de m~me que l'~rythromycine, les t~tracyclines et la lincomycine. Les fluoroquinolones, en particulier la ciprofloxacine, pr~sentent l 'avantage - surtout dans le cadre des cystites incrust~es urines alcalines - de ne pas ~tre influenc~es par le pH urinaire alcalin & la difference de la rifampicine, la vancomycine ou les t~tracyclines. Le traitement des infections urinaires ne fait l'objet d'aucun consensus ni d'essais cliniques contr61~s. N~anmoins, la vancomycine, les t~tracyclines, l '~rythromy- cine, la norfloxacine et la rifampicine ont d~j& ~t~ utilis~es avec succ~s. Si aucun ~chec clinique n'est rapport~ avec la vancomycine, les fr~quences d'~chec sont, en revanche, variables avec les autres antibiotiques. L'int~r@t de l'acide ac~- tohydroxamique ou du chlorure d 'ammonium dans l'inhibition de l'activit~ ur~asique n'est pas prouv~ avec certitude. Dans le cadre de la cystite incrustante, on n'oubliera pas le r61e de la r~section chirurgicale, de re@me que la n~cessit~ de plusieurs cures th~rapeutiques et de l 'usage local de solutions acidi- fiantes. Dans les fo~:mes cliniques autres qu'urinaires (endocar- dites), la vancomycine a prouv~ son efficacit~ contrairement la pristinamycine et l'acide fusidique. Si de nombreuses souches de C. jeikeium sont r~sistantes aux l~-lactamines (p~nicillines, c~phalosporines), certaines sont encore sensibles (tableau VII). Elles sont aussi r~sistantes aux : aminosides, clindamycine, ~rythromycine, t~tracyclines. En revanche, la sensibilit~ aux glycopeptides (vancomycine par exemple) demeure constante. Les fluoroquinolones telle la ciprofloxacine pr~sentent une bonne activit~ in vitro. L'asso- ciation vancomycine-ciprofloxacine montre un effet additif en bact~ricidie. En conclusion, C. jeikeium montre un antibiogramme simi- laire & celui de C. urealyticum avec l'excellente activit~ de la vancomycine, de la pristinamycine et de l'acide fusidique.

1.3. Rhodococcus equi R. equi, d'isolement tr~s rare, s'av~re sur le milieu de Mueller- Hinton suppl~ment~ avec 5 % de sang, d'une grande sensibi- lit@ & de nombreux antibiotiques : ampicilline, pip~racilline, c~furoxime, c~foxitine, c~fotaxime, imip~n~me, aminosides, ~rythromycine, t~tracycline, chloramph~nicol, rifampicine,

TABLEAU VII Glycopeptides : principales caract~ristisques de

la r~sistance naturelle et acquise chez les ent~rocoques (18)

CMI (mg/l) vancomycine teicoplanine

Expression G~ne

Esp&ces

64->1000 16-512

inductible plasmide/ transposon E. faecium E. faecalis

autres

4-1000 0,5-I

inductible ?

E. faecium E. faecalis

autres

8-32 0,5-1

constitutive chromosome

E. gallinarum E. casselifiavus

TABLEAU VIII Coryn~bact~ries et apparent~es :

sensibilit~ aux antibiotiques (CMI, mg/l)

Benzylp&nicilline Ampicilline C~phalotine Imip~n&me Erythromycine Pristinamycine Ciprofloxacine Rifampicine Vancomycine Teicoplanine Acide fusidique

> 32 > 32

> 128 V V

0,06 V

0,5 1 1

0,06

> 32 > 32

> 128 V V

0,06 V

0,5 0,5 0,5

0,06

8-16 4

32 0,25 0,1 32

0,5-1 < 0,06

0,4 0,5 1,0

V = variable

sulfam~thoxazole, ciprofloxacine et vancomycine (tableau VIII) (2, 34, 41). L'~rythromycine et la rifampicine ont les CMI les plus faibles. Les souches de cette esp~ce sont souvent interm~diaires ou r~sistantes & la p~nicilline, la ticarcilline, la c~phalotine et l'acide fusidique et constamment r~sistantes la ceftazidime, & ]'acide nalidixique, ~ la fosfomycine, & la pris- tinamycine et au trim~thoprime. L'association sulfam~thoxa- zole-trim~thoprime ne montre aucune synergie. Les fluoroqui- nolones (ciprofloxacine, p~floxacine, ofloxacine, fl~roxacine et t~mafloxacine) pourraient avoir une bonne activit~ in vivo, cause de la iocalisation intracellulaire de cette esp~ce. Si la vancomycine ou l'~rythromycine ont d~j& ~t~ utilis~es avec succ~s en monoth~rapie, les associations ~rythromycine- rifampicine et ~rythromycine-gentamicine ont ~galement prouv~ leur efficacit~. Le traitement doit ~tre entrepris pen- dant au moins 15 jours, par voie intraveineuse. L'exp~rience clinique a d~montr~ que ce germe est difficile & ~radiquer mal- gr~ un traitement bien conduit, compte tenu de sa persistance au sein des cellules macrophagiques. II s'agit d'un germe opportuniste, |e plus souvent chez le malade immunod6prim~.

Conclusion

D'autres esp~ces auraient pu ~tre examinees avec leur sensibilit~ aux antibiotiques susceptibles d'etre prescrits. En fait, elles sont rarement isol~es dans la pratique quotidienne comme Bacillus cereus (toxio infections alimentaires, suppurations postoop~ra- toires, pseudo-gangrenes gazeuses) ou sont rest~es toujours sensibles aux antibiotiques habituellement prescrits telles L. monocytogenes avec l'amoxicilline (36), Clostridium perfringens avec la p~nicilline G et le m~tronidazole ou encore Nocardia asteroides avec l'association trim~thoprime-sulfam~thoxazole ou amoxicilline-acide clavulanique, voire les aminosides (4, 40).

Revue frangaise des laboratoires, septembre 1995, N ° 277 27

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