2

L’opération « dis-moi dix mots », initiée par le ministère de la Culture et de la Com-munication (Direction Générale de la langue française et des langues de France) nous invite chaque année à découvrir dix mots choisis avec des partenaires fran-cophones : la Belgique, la Suisse, le Québec et l’Organisation internationale de la Francophonie.

En 2011-2012, le thème de l’expression personnelle est à l’honneur : « Dis-moi dix mots qui te racontent ». Dévoiler un sentiment, consentir un aveu, raconter une anecdote, faire part d’un rêve : la langue française est riche de ressources lexicales pour mettre en mots, son moi (et ses émois).

ÂME AUTREMENT CARACTÈRE CHEZ CONFIER HISTOIRE NATUREL PENCHANT SONGE TRANSPORTS

Née en Bourgogne lors de l’édition 2011 de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, la Bataille des 10 mots a fait rage sur tout le territoire français et francophone les 22 et 23 mars 2012 !

Pendant 24 heures, 240 créations originales (textes, dessins, vidéos, photos, accessoires de mode, etc.) ont été réalisées et partagées sur le site : www.bataille-10-mots.fr, autour des dix mots choisis pour cette édition.

Les meilleures contributions ont été soumises au vote du public, sur le site et sur les réseaux sociaux. Un jury national et régional a choisi celles qui sont éditées dans ce livrel, spécialement conçu à cette occasion.

La Bataille des 10 mots 2012 en chiffres :

- 13 régions représentées - 240 créations originales réalisées en 24h - 1 143 votes des internautes - 14 904 visiteurs du site

Direction de la publication : Ministère de la Culture et de la Communication - Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne. Direction de projet : Sarah Hubert-Marquez – Association Sélénor. Mise en page : Studio WebMax. Création du site www.bataille-10-mots.fr : Open21. ISSN en cours

3

p 5p 7

p 10 p 12p 14

p 17p 19p 20p 21p 22

p 24p 36p 40

p 47p 49p 51

p 54

p 57

SommaireTextes des membres du juryLes Présidentielles d’Alexandra MarcusSolitude ou songe d’évasion de Mireille François

Prix du jury catégorie «Littérature»Le Guéridon bleu de Jeanne Bishop (Rhône-Alpes) Tout pour la rejoindre de John Steelwood (Lorraine)Voyage d’Annick Schulthess Brillant (Bourgogne)

Textes retenus par le juryDix mots pour le dire de Roger Alcaraz (Bourgogne)La vie en vers ! de François Peronnet (Nouvelle-Calédonie)L’apprenti-poète de Jacques Janneaud (Bourgogne)Sahara de Jean-Claude Pioge (Provence Alpes Côte d’Azur)Retrouvailles infernales de Rolland Pauzin (Provence Alpes Côte d’Azur)

Le prix du jury catégorie «Atelier d’écriture»Dix mots à dégusterDix mots qui disent d’où je suisDix mots cachés

Prix du jury catégorie «Œuvre graphique»Les mots du printemps arabe de Bruno Medjaldi (Franche-Comté)Chez de Carla Ribatua (Portugal)Errance de Damien Chanez (Bourgogne)

Prix du jury catégorie «Création artisanale»Mots Bibi d’Elodie Roger (Bourgogne)

Prix du jury catégorie «Vidéo»Un songe de la Chorale du BDE de l’Ecole du Louvre (Ile de France)

4

Textes des membres du jury

5

L’âme prodigue débitant d’alléchantes promessesUne histoire ficelée sans la moindre paresseLes afflux de paroles regagnant l’assembléeL’on confie à la France une nouvelle destinée.

Des métros parisiens aux transports aériens,Nos candidats au caractère triomphantAvec un grand naturel débitent leurs sermentsAu penchant idéaliste; ils n’ont peur de rien !

Chez soi, au cénacle, à l’antenne ou en direct,Les rivaux de nouveau se disputent la vedettePrétextant un avenir de demain plus sereinEt voir le Français confier voix à chaque scrutin.

Le songe bercé d’illusions d’un futur brillantLa foule, la main dans l’urne continue d’espérerQue son vote constituera la majoritéEt que le verdict ne saurait être autrement.

Tel au ping-pong la balle ou au foot le ballonLorsqu’au dernier vote l’on siffle la fin du combatRouge ou vert de panique quand viennent les résultats,La couleur se précise, on sera toujours « marron » !

Les Présidentiel lesd’Alexandra Marcus

6

Romancière et présidentede l’association PandoreSite officiel : www.laterredesdieux.fr

Née en 1986 à Dijon, Alexandra Marcus est une jeune écrivaine inspirée par des ouvrages tels que « Le Seigneur des anneaux » de J.R.R Tolkien, ou encore « Le Souffle du dragon » de Jean-Luc Bizien.Au travers de son ouvrage « La Terre des Dieux – Le pacte divin », des-tiné à un jeune public, elle partage ce côté épique et aventureux d’une quête et met en exergue un message d’espoir, de liberté et de réunifica-tion des peuples.Elle s’inspire de sa passion pour la mythologie grecque en donnant aux Olympiens un visage nouveau, plus proche de la nature humaine, empli d’émotions, de sagesse et de vices.

Désormais présidente de Pandore, une association littéraire, Alexandra Marcus aide les nouveaux auteurs à la publication. Elle participe à de nombreux salons littéraires et organise un grand nombre de concours. Parallèlement, elle anime des ateliers dans lesquels elle développe la lecture et la maitrise de l’écrit.Alexandra Marcus travaille actuellement sur le Tome II de son livre inti-tulé : « La Terre des dieux – La prophétie » qui devrait sortir cet été.

Alexandra Marcus

7

Prisonnière,Elle marche, marche…Toujours le même pas,Toujours le même sentierTracé dans l’herbe uséePar la même foulée.Toujours la même « baignoire » d’eau saumâtre,Le même buisson vert, le même caillou,Le même espace étriqué.Son penchant naturel pour la chasse s’est élimé,Elle ne poursuit plus qu’en songeUne antilope virtuelle :Histoire inébranlable de ses racines.

Regard imperturbable, regard sans âme ;Qui ne voit chez cet enfant derrière la vitreQu’un pantin qui s’agite pour attirer l’attention.Il n’existe pas.

Quand la nuit descend doucement dans la forteresseUn cri, un appel répété, lugubre, sourdUn appel sans réponse au-delà des grillesAu-delà des gensAu-delà des murs.Un appel qui interpelle.A qui confier sa détresse ?

Solitude ou songe d’évasionde Mirei l le François

8

Elle garde dans sa conscienceLa mémoire des grands espacesLa tigresse de la citadelle !

Aquarelliste et poèteCourriel : dami.francois@wanadoo.fr

Mireille François passe toute sa jeunesse dans le Jura. Puis la vie la conduit en Bourgogne et en Allemagne.En 1991 Elle revient en Bourgogne où elle découvre la beauté du Mor-van, ainsi que l’aquarelle et la poésie ; elle participe à des expositions, des ateliers d’écritures, des spectacles poétiques, et propose ses poèmes pour les concours et les anthologies.

Mirei l le François

9

Prix du jury catégorie

«Littérature»

1er Le Guéridon bleu de Jeanne Bishop (Rhône-Alpes)

2e Tout pour la rejoindre de John Steelwood (Lorraine)

3e Voyage d’Annick Schulthness Brillant (Bourgogne)

10

Chères lectrices, chers lecteurs,

A vous qui découvrez ce billet, je vous demande la plus grande bienveillance. Ne jugez pas l’impudeur de mon propos, ni les vicissi-tudes de mon caractère curieux. Cette lettre, c’est une bouteille à la mer qui n’échouera jamais sur son rivage. Je voulais vous confier l’histoire de mon héritage, un fardeau qui a longtemps rongé mon âme.

Dans ma famille, l’objet de toutes les convoitises, voyez-vous, ce n’était pas les bijoux sertis de pierres précieuses ni même l’antique masure de mes grands-parents, mais un modeste guéridon d’un bleu délavé. D’allure tout à fait classique, campé sur ses trois pieds, de déli-cats flambeaux supportaient un épais plateau de bois qui dissimulait un compartiment secret. Personne ne comprenait notre fascination pour ce meuble… Intérêt naturel ou penchant héréditaire pour les énigmes, allez savoir ! Quatre générations s’étaient succédées sans que jamais personne n’ait réussi à ouvrir le tiroir.

Mes oncles dans leur enfance avaient trouvé que certaines parties pouvaient coulisser. Mais encore fallait-il savoir par où commencer le puzzle ! On supposait que les figures mythologiques en nacre incrus-tées à sa surface constituaient une clé. Nous étions tous obsédés par ce meuble verni. A chaque séjour chez ma grand-mère, instinctivement, nous nous retrouvions autour du tripode azuré à débattre de nouvelles théories. Que cachait-il vraiment ? Pourquoi tant de mystères ? Je voyais en songe des secrets historiques enfin révélés fantasmant ainsi le pas-

Le Guéridon bleude Jeanne Bishop

11

sé glorieux de mes ancêtres. Lors d’un repas dominical, la fièvre para-noïaque monta d’un cran. Mémé, l’unique gardienne du guéridon bleu, nous déclara excédée qu’à sa mort seulement, le casier lèverait le voile sur nos interrogations et qu’il ne pouvait en être autrement. Avec son fort caractère, nul n’osa plus broncher.

Alors, et c’est honteusement que je vous le confesse, lorsque nous ap-prîmes son décès, ce fut avec des transports de joie et de reconnais-sance que nous l’avons enterré. La famille réunie autour du guéridon bleu, mon père avait lu le testament la voix fébrile. Ma petite cousine suivit les indications à la lettre et joua avec les pièces de bois. Un déclic se fit entendre... Et là, tous penchés, les yeux au fond du tiroir, sur un bout de papier, on pouvait lire cette phrase écrite par mémé : « Je vous ai tant aimé mes trésors ».

Ces mots me hanteront toute ma vie.

Ludophile insatiable

Née en 1982 à l’ombre des Monts de la Madeleine, Jeanne est une en-fant solitaire qui se réfugie dans un monde imaginaire. Elle dévore à 7 ans les recueils de contes traditionnels du monde entier des éditions Gründ. L’aventure commence… Suspendue à son lit baldaquin, elle de-vient tour à tour Indiana Jones à la recherche de l’Arche perdue, Ulysse affrontant la magicienne Circé, Robin des Bois caché dans la forêt de Sherwood.De sa jeunesse, Jeanne Bishop conserve une passion pour les jeux, les énigmes, les mythes, et de légendes. Elle réalise aujourd’hui des jeux pour une revue culturelle.

Jeanne Bishop

12

J’erre dans les transports en commun depuis ce matin. Je ne cesse de retourner cette histoire dans mon esprit et je tente de comprendre la raison qui l’a poussée à agir ainsi, mais rien n’y fait, je marche sans but dans les couloirs du métro, perdu dans un seul et unique songe : son corps allongé sur le canapé, immobile, sans vie.Je suis d’un naturel calme et posé, je dirais même que je n’ai jamais eu de penchant pour quoi que ce soit de potentiellement dangereux pour la santé : ni alcool, ni drogue, ni rien qui bousille une vie à plus ou moins long terme. Je ne suis pas un moine, juste un homme qui se préserve et qui aime vivre. D’ailleurs, je pensais ne rien posséder de tout ça dans mon appartement, cependant, quand je suis rentré chez moi ce matin, vers 6h00, juste après ma garde de nuit, mon âme s’est littéralement déchirée en voyant Anne-Marie, le corps sans vie, une seringue plantée dans le bras.Elle qui est, était, plutôt d’un caractère introverti, je ne comprenais pas la folie qui l’avait poussée à se consumer le cerveau en s’injectant cette merde. Est-ce que tout aurait été différent si j’étais rentré plus tôt ? Si, avant de partir pour mon travail, j’avais accepté de répondre à sa ques-tion, en serait-ce autrement aujourd’hui ? Je ne crois pas, car parfois le temps vous échappe, et les actes des gens, même proche, vous sont totalement étrangers. Je suis un orphelin du destin depuis qu’elle n’est plus.Je l’aimais. Et je n’ai plus personne à qui me confier.Zcrriiiiickkkkkk – Veuillez-vous éloigner de la bordure du quai s’il vous plaît.Je l’aimais. Je l’aimais. Je ferais tout pour la rejoindre tout.

Tout pour la rejoindrede John Steelwood

13

RomancierBlog officiel : www.johnsteelwood.wordpress.com

Je me nomme John Steelwood et je suis un pseudo. Je suis né en 1991, mais je suis plus âgé, car je ne suis qu’un succédané d’humain.Celui qui m’a crée préfère se cacher dans l’ombre et observer le monde. Il m’a laissé cette tâche d’écrire des histoires horrifiques, des récits où trembler ne suffit pas pour calmer ses peurs. Armé de ma hache, je dé-bite les corps dans mes histoires, je raconte la vie telle qu’elle est, cruelle, sans pitié et souvent, l’impossible surgit pour saisir le lecteur aux épaules et l’entraîner dans les geôles de l’enfer.Je vénère Lovecraft et King, j’aime me délecter des écrits de Barker et de Koontz et je n’ouvre jamais un livre de Musso – trop peur. Que dire de plus sur moi si ce n’est que j’écris tous les jours. J’écris depuis longtemps, et je continuerai tant que mes mains le permettront. Je suis l’auteur de « L’homme de sang » parut aux éditions Kirographaires.

John Steelwood

14

C’est écrit.Les envies de la Vie qui sèment ici et là quelques petits tracas, ne me laissent pas en paix.C’est comme ça.C’est noté, précisé pour tout nouveau départ.Chamboulement...Aéroport, gare, autoroute...Mal des transports; oppressant, invincible, me tiraillant entre une envie immense de liberté, de découverte, de fuite et l’incapacité d’avancer autrement que par de tous petits pas...C’est comme ça ...S’arrêter.Respirer.Étudier.S’imprégner.De cette quasi immobilité naît le voyage de l’âme ; peureuse, frileuse, déroulant des certitudes glacées, des doutes immenses, des idéaux per-dus, des sursauts de malaise et des bouffées d’espoir.S’arrêter.Respirer.Rêver.Douter.De ces questionnements naît le penchant naturel au songe, au rêve, au merveilleux, aux poèmes chuchotés, aux histoires rebondissantes, aux contes colorés, vivants.S’arrêter.

Voyaged’Annick Schulthess Bri l lant

15

Danser.Parler.Narrer.De ce bouillonnement naît un caractère entier, trempé, déterminé, issu d’une histoire simple, humaine, banale, et pourtant unique, faite de sons, d’attente, de parfums et de mots et de sacré.S’arrêter.DireÉcrire.Oserais-je vous confier que chez moi, comme probablement chez tant d’autres, tout est paradoxe, tout est cri ?

Son blog : www.avecdixmots.over-blog.com

Suisso-provençale-bourguignonne, passionnée d’écriture et également de tribus enfantines et animales, mais aussi bien sur de lecture, photo, peinture... j’aime la Vie !Je publie quelques textes sur un blog que j’illustre avec des toiles, sculp-tures et photos d’artistes connus ou pas. J’aime le partage des mots et des images. Voici ma devise : « Ce que je préfère le plus au monde ? Assurément dire et écrire n’importe quoi ! »

Annick Schulthess Bri l lant

16

Textes retenus par le jury

Dix mots pour le direde Roger Alcaraz (Bourgogne)

La vie en vers !de François Peronnet (Nouvelle-Calédonie)

L’apprenti-poètede Jacques Janneaud (Bourgogne)

Saharade Jean-Claude Pioge (Provence Alpes Côte d’Azur)

Retrouvailles infernalesde Rolland Pauzin ()

17

Que vous dire pour tenter de vous parler de moi ?Comment confier ce que j’ai du taire autrefois ?Trouver le ton juste pour ne pas pontifier.Bien choisir tous mes mots pour ne pas vous lasser.Ne rien négliger de cette vieille histoire,Sachant qu’à huit ans, fragile, est la mémoire…

De l’autre côté de la méditerranée,Est une ville blanche aux côtes ensoleillées.Elles abritent, dans une nature toujours indomptée,Des maisons en terrasse, agglutinées, serrées.Elles glissent vers la mer comme pour s’y noyer.Un pays sublimé, celui où je suis né.

Notre Dame d’Afrique qui s’étend en casbah,Qui passe Bab El Oued et s’accroche à vos pas.Ses habitants montraient un penchant naturel,A vivre au jour le jour, comme au temps de Babel.Ils vivaient autrement et lorsque j’y songe,Je n’ai pas souvenir du mal qui les ronge…

Il y aura la guerre et le sang coulera.De barricades en bombes, meurtres et attentats,

Dix mots pour le direde Roger Alcaraz

18

Les casseroles la nuit et les « youyous » aussi.Des flammes dans le soir : -ça brûle chez « Monoprix ! »…Il me faudra partir sans savoir que ma vie,Se brise tout à coup, en quittant l’Algérie.

Un transport en avion. Un militaire m’attend.Lui rentre dans son pays et moi j’en suis partant.Viens un temps ou personne ne veut voir cet enfantQu’on appelle « Pieds Noirs » et qui est un perdant.Dans la France d’alors il était très courantDe jeter à la mer les nouveaux arrivants…

Encore la peur, le doute et puis, avec le temps,Certains qui nous côtoient, deviennent compatissants.Hommes de caractère, âmes charitables,Vous adoucissez cette histoire lamentable.J’avais dix mots à dire pour me raconter,Je voulais vous parler, et vous remercier.

Au bout de ce poème, il me faut avouerQu’à ce jeu d’écriture, j’ai perdu un secret.

19

Mon penchant naturelComme une ritournelle,M’entraîne à faire des vers,C’est là mon caractère.

Pour être un peu en vogueJe les mets sur un blog.Sous le nom de ProsperPour imiter mon père.

Parfois le vague l’âme,Des pleurs me réclame,Il me pousse à confierQuelques tristes idées.

Mais la plupart du tempsJe travaille autrement.J’évacue tous les songes,La critique me ronge.

Pas besoin de transportsPour chercher des supports,Car c’est depuis chez moiQue j’écris mes exploits.

Dans l’actualitéJe puise des idées.J’y trouve des histoiresPour écrire mes grimoires.

Bien sûr que je critiqueLe monde politique,La corruption des gens,Les excès du moment.

Mais je le fait aussiEn des termes choisis,Parce que je fais partieDe la francophonie.

La vie en vers !de François Peronnet

20

Il était né poète dans un rêve d’enfance,Impatient de transmettre ce que l’on doit confier,Afin de perpétuer en son âme et conscienceSon penchant naturel pour le mot versifié.

Adepte des transports d’intimité notoire,Comme un songe merveilleux mais autrement vécu,Le nouvel héritier ne sera pour l’HistoireQu’un échec littéraire pour essai mal venu.

Car chez ce rimailleur de faible caractèreObstiné d’une plume plutôt de mauvais goût,Il n’y a désormais que le ver solitairePour venir au secours d’un esprit un peu fou!

L’apprenti-poètede Jacques Jeanneaud

21

Il est des voyages lointains où l’on forge son âmeMarcher dans le désert quand pleurent les dunes tam-tamLoin des pourquoi et comment Juste vivre autrementDans un silence sans nombre sous le noir firmamentDans l’infini éther des hommes de caractèresTissent un autre monde si loin de nos chimèresIci on ne vient pas où ni comment mais chezChez ceux où a encore un sens la libertéChez ceux-là même à qui tu peux te confierLe vent emporte tes secrets dans l’immensitéLe soir près du feu tu chuchoteras ton histoireRiant de tes fiertés passées si dérisoiresComment croire à cet endroit si peu naturelQue peinent à y subsister ces noires sentinellesTu oublieras tout, amours et autres penchants,Espoirs, peines et tous tes pitoyables sermentsTa vie mécanique t’apparaitra comme un songeMais mieux valent des regrets qu’un remords qui te rongePour t’y rendre les météores seront ton transportEt pour seul visa l’éphémère des sables d’or.

Saharade Jean-Claude Pioge

22

L’auteur de l’Albatros va comme une âme en peinesur un penchant du Styx il songe aux fleurs du malau transport maritime amusant l’animalau Pinard naturel empoisonnant sa veine.

Ressassant son histoire en y versant la scènede l’ouvrage interdit causant un lacrymalflot il confie au vent plus mauvais qu’automnalles sanglots de sa vie dissolue dans la Seine :

comment vivre autrement quand on est poursuivipar l’ignare lecteur au bon goût d’un Raviqui ne croit qu’à sa crèche au trompeur caractère ?

Chez Satan il retrouve une charogne aussisensuelle qu’aimée pour ses cheveux roussisrenvoyant au Léthé son juge délétère.

Retrouvai l les infernalesde Rolland Pauzin

23

Le prix du jury catégorie «Atelier

d’écriture»Le prix récompense trois séries de textes réalisées par les ateliers d’écri-ture animés par Philippe Anginot à la Sardine éblouie, à la Bibliothèque Mansart à Dijon, à l’IRTESS et de la Maison d’arrêt de Dijon.

1er Dix mots à dégustercette série est composée de quinze textes

2e Dix mots qui disent d’où je suiscette série est composée de sept textes

3e Les dix mots cachéscette série est composée de douze textes

24

Le mets qui me correspond le mieux, c’est la moutarde. Ce savant mélange à base de petites graines naturelles présente une multitude de variétés et de saveurs, avec la couleur généralement jaune plus ou moins soutenu du curcuma et une onctuosité variable selon les cuisines régionales ou continentales. Les puristes ont un penchant pour la forte, d’autres la préfèrent autre-ment : plutôt douce, voire sucrée. Tout est lié aux traditions locales. Mais Dijon a fait plus que cela : elle y a associé son nom, son âme. La moutarde s’invite à toutes les tables et accompagne bien des plats, plutôt subtilement quand la délicatesse est de rigueur, mais aussi avec caractère quand cela s’impose. Je vais me confier. Quand j’y songe, chez moi, c’est un peu la même cuisine ; Souvent en apparence une couleur conventionnelle, mises à part quelques fantaisies de temps en temps, mais avec de multiples facettes insoupçonnées qui se révèlent au goût : autant que possible par des moments doux et agréables avec quelques petits grains craquant sous la dent, et quelquefois par des élans de transports piquants. Une recette simple. Un mou ardent toujours d’humeur à surprendre la compagnie. J’ai aussi quelques vertus médicinales ; mais çà, c’est une autre histoire.

Dix mots à déguster

La moutardede Daniel J.

25

Le songe d’une vie au naturel s’est vite évanoui et mon histoire sera brève : arraché à une mère sans âme qui n’a même pas connu mon père, je fus calibré et confié à une compagnie de transport qui m’achemina à la ville pour me retrouver finalement chez un paresseux au caractère indolent que son penchant à la facilité n’a jamais poussé plus loin en matière de gastronomie qu’à hésiter entre les « 3 minutes coque » ou autrement les « 10 minutes dur ». Pondu en une seule phrase !

Coucou, c’est le strip tease de la gourmandise ! D’abord, on va me dés-habiller d’la tablette. Zouh ! Je vire ma robe de papier kraft et me voilà nue et prête à prendre un bain chaud.Ca y’est je suis à cran ou plutôt cassée en carrés, prête à glisser dans la casserole transformée pour l’occasion en jacuzzi. Hummm ! Un p’tit bain-marie, histoire de fondre de plaisir, ça me transporte de joie quand je songe déjà au résultat.La cuillère en bois se dévoue corps et âme pour aller remuer avec déli-catesse le chocolat que je suis devenue, fondu, tout en se penchant de façon sexy au dessus du bain bouillonnant. Elle me confie que l’opéra-tion est délicate car il ne faut pas que le chocolat « grumiotte » ! Quelle histoire ! Me voilà transportée par la gourmandise ! Le batteur est prêt à battre la neige en avalanche.Tout se déroule de façon naturelle sans catastrophe et il ne peut en être

Les oeufsde Pierre

Strip teasede Sylvie P.

26

autrement quand ma robe chocolatée se prépare à habiller délicate-ment les blancs.Je remplis des verres à pieds colorés de cette mousse à réfrigérer avant d’être savourée. C’est une recette avec du chocolat de caractère à réali-ser chez Moi et à déguster avec Toi. Une douceur bronzée, une fleur pavot aux pétales cacao à vous rendre accroc, barjo ou dingo !

Je suis le plat du soleil, un plat de fête, un plat de caractère. A moi seul je représente le voyage, le rêve.Tout comme sur la palette du peintre les couleurs y abondent : rouge des tomates et des carottes, blanc des navets, beige des pois chiches, vert des poireaux et des poivrons.La douceur y est présente dans la semoule qui glisse entre vos doigts et qui fond dans votre bouche, le piment bien dosé réveille votre penchant à l’aventure. L’agneau grillé si tendre, cotoie sans réticences la merguez épicée. Fermez les yeux dès maintenant et dans un nouveau songe vous aime-rez différencier de façon naturelle le gingembre de la cannelle, la mus-cade du cumin, la coriandre du poivre.L’âme de ce mets savoureux entrera en vous, vous le percevrez autre-ment et pourrez le déguster à votre façon en prenant vos doigts ou votre fourchette sans vous préoccuper de ce qu’il est bon de faire chez les uns ou les autres.Cet agréable transport vous conduira aux origines de cette histoire que vous pourrez ensuite taire ou confier à vos meilleurs amis mais à une seule condition, celle de bien les choisir !

Qui suis-je ?d’Annick

27

Toute l’âme du Morvan habite mon crâpiau. Sur les bords de la Saône, on l’appelle autrement, mais, chez moi, dès que son nom est prononcé, on imagine vivement les transports de plaisir qui vont faire saliver nos pa-pilles. Il suffit de choisir quelques pommes de caractère, de celles qu’on conserve en hiver et qui ne font pas d’histoires quand on les épluche en de longues ribambelles de pelures. Soigneusement mêlées à une pâte épaisse, je lie l’ensemble en un tour de main et confie la cuisson à ma vieille poêle en fonte. Puis, j’y ajoute une lichette de rhum pour apporter une pointe d’ivresse. Chacun connait mon penchant pour la gourmandise et l’on me pardonne tout aussitôt quand les effluves de parfums sucrés gagnent naturellement les narines alentours. Faire sau-ter prestement la galette à deux mains. Enfin, prendre son temps, pour une cuisson à feu doux, permet ainsi de songer à de tendres pensées, en attendant de dorer le crâpiau à souhait et vite le saupoudrer pour vite le partager !

J’ai un penchant pour les aiguillettes de poulet qui rappellent la blan-cheur de mon teint. Les cuire doucement avec une huile d’olive naturelle, puis éplucher un oignons blanc, et le faire blanchir doucement autrement ce sera moins bon. Ouvrir un paquet d’épice Tandorri, où l’on retrouve mélanges, coriandre, cumin, gingembre, paprika, badiane, cannelle, poivre, girofle, origan…

Le crâpiau aux poummesde Marie-Hélène

Un poulet aux épices indiennesde Sophie R.

28

qui donnent du caractère à ce plat qui ne manque déjà pas d’âme. Quand on songe au délicieux mélange de la douceur de la crème qu’il faudra ajouter en fin de cuisson ! Je vous ai confié une recette haute en saveur, ou se mêlent piment et douceur, que l’on peut trouver chez moi, quand on connaît mon carac-tère bien trempé et ma relative douceur ! Et vous gagnez un billet de transport pour un voyage animé aux pays des saveurs

Je suis née des songes chimériques d’une sorcière, née du désir d’em-poisonner tous ceux qui refusent de voir la vie autrement que leur natu-rel les pousse à le faire. De mon origine vaguement asiatique, j’ai gardé un vieux penchant pour les extrémités du monde.Donc, au commencement quelques racines anciennes venues d’ailleurs et longuement dégorgées… pour le soupçon d’amertume. Une écorce de citron vert pour l’acidité et quelques graines de céréales par tradi-tion. Inutile de vous ruiner en taxes de carburant pour des légumes dé-fraichis ayant souffert du mal des transports.L’ « Amap » vous livrera chez vous des choux dits chinois et des poti-marrons bio, tous cultivés par les maraîchers des environs Dans le cas où vous disposeriez de quelques algues et champignons uniquement poussés en Bretagne sous label, ne vous privez pas de les rajouter à l’eau de cuisson.Là, je deviens vraiment macrobiot, presque un peu snob sur les bords (de la casserole) mais leurs noms poétiques garantissent le voyage dans un simple bol de soupe : nori, hijiki, konbu et shitaké (champignon légè-rement hallucinogène à doser suivant les goûts) … A défaut de tout

Soupe «macrobiot» à ma façond’Annie

29

ce bric à brac exotique je me contente avec bonheur d’herbes fines et sauvages et de pétales marinés. Le tout ajouté à l’eau frémissante. On aura veillé à ce que le dernier élément représente toujours soixante cinq pour cent de ma composition. (légèreté et digestibilité à la clef !) Enfin un temps de cuisson assez court pour garder une interrogation sur ma nature : cru ou cuit mes ingrédients ?J’allais oublier le plus important : un petit bouquet de coriandre et une poudrée de gingembre, histoire de bien équilibrer yin et yang. C’est là mon secret et je ne le confie qu’en de rares occasions. Cette recette n’a jamais « tué » que quelques penseurs monolithiques. En revanche, au bout d’une semaine à ce régime tout le monde se sent bien et plutôt zen. Les mauvais caractères s’adoucissent et les tourments de l’âme dis-paraissent…NB : Il va sans dire que les édulcorants (de synthèse ou non), les exhaus-teurs de goût et autres arômes artificiels ne sont pas les bienvenus. Ces traitres à la solde de multi nationales asservissent encore mes sœurs encartonnées.Me faudra-t-il un jour créer un front de libération des soupes ? Du fond de ma casserole j’y songe ! La soupe « kikôse ».

Chez moi, que du naturel, avec un petit penchant pour le bio. De même, seule trouve grâce à mes yeux l’huile d’olive vierge, première pression à froid. Je veux aussi que le ressenti final soit de caractère.Pour commencer, donner libre cours à sa créativité et ses rêves. Une belle romaine bien fraîche et craquante. Pas de cette banale laitue, trop souvent insipide.Les feuilles seront disposées avec art dans le saladier. Les lardons, soi-

Je suis d’une composition complexede Phi lippe

30

gneusement dégraissés, doivent être bien rissolés, essuyés. Il faut éviter de carboniser l’huile. Je ne veux pas être source de problèmes. Je ne déteste pas quelques cerneaux de noix de Grenoble. Ils donnent un ca-ractère campagnard. J’ai aussi besoin d’un peu d’exotisme, autrement qu’en songe. Alors, j’ajoute du piment rouge à la romaine, un soupçon de curcuma, trois tours de moulin à poivre, muscade et gingembre râ-pés. Bien sûr, il faut m’adoucir avec de petits cubes de pomme, histoire de surprendre le palais, par le contraste sucré salé. Un peu de corps et de consistance pour les affamés.Les produits de la mer sont les bienvenus : crevettes, thon germon, sur-tout pas le rouge. En cerise sur le gâteau, quelques tranches de caram-bole. Ses découpes étoilées font rêver. Et l’âme de l’ensemble, ma sauce, aigre douce.Là, je garde mon mystère, ma recette. Je ne confie pas mes petits secrets. Je vous convie à la dégustation, sans transports lyrico, mystico média-tiques, façon nouvelle cuisine.

Le développement des serres et des transports permet de me préparer toute l’année mais mon penchant va aux ingrédients naturels, de saison. L’histoire fait que je ne suis pas figé dans une recette unique, quoiqu’en disent certains livres.Mon caractère s’adapte à ce qui est disponible pour élaborer un tout qui soit complet, riche en couleurs, en textures, en saveurs. Autrement, je dois mon âme à un subtil mélange d’épices qui, je le confie, me confère la réputation d’être épicé. M’inviterez-vous chez vous un peu plus que le temps d’un songe ? Qui suis-je ?

Qui suis-je ?d’Anne O’Nym

31

Je suis une nouille je peux bien vous le confier je suis une nouille et je suis cuite mais ce n’est que le début de l’histoire.Je suis une nouille mais une nouille de caractère pas de celles que l’on cuisine rapidement pour ceux qui ont un penchant pour les plats prépa-rés à manger debout dans les transports en commun. Je suis une nouille on m’a fait revenir.J’en conçois une certaine amertume qui ne m’est pas naturelle. Je suis une nouille on m’a fait revenir avec une sauce sucrée douce comme un songe.Je suis une nouille mais une nouille qui a une âme pas une nouille de chez vous, non ! Je suis une nouille qui se mange autrement, une nouille chinoise.

Je suis une salade niçoise à déguster lors d’un dîner amical avec un verre de rosé de Provence. Mon âme de salade se construit par le choix habile d’ingrédients naturels et associés avec le penchant artistique du parfu-meur qui marie les couleurs et les arômes.Les transports permettent de trouver chez le marchand de primeurs, des tomates rouges et mûries à point, des olives petites et ayant le ca-ractère trempé des sols calcaires ainsi que des anchois à l’huile d’olive parfumée.Un cœur de laitue fera la base mais on peut ajouter de petites rates en rondelles. Autrement, le songe et le retour des saveurs du pays niçois

Je suis une noui l lede Madeka

Salade niçoisede Marie R.

32

s’obtiennent par l’assemblage gourmand des produits et le trait d’huile d’olive. « Aussi, l’histoire du goût du terroir est un généreux mélange de toutes ces saveurs naturelles pour la recette » me confie le marchand de tomates, avec une pointe d’accent qui chante !

J’ai un caractère gonflé qui n’a rien de naturel. J’ai un net penchant pour le beurre qui compose ma crème. Chez moi, le pralin révèle son âme autrement. J’ai pour emblème un moyen de transport : un vélo… ou plus exacte-ment une roue. J’ai une histoire peu ordinaire : une course entre Paris et Brest et un songe de pâtissier. Qui suis-je ? Le Paris-Brest bien sûr, qui je vous le confie est mon dessert préféré.

Je suis un dessert doux et sucré, qui régale les petits et les grands depuis des générations. Je doute pourtant que dans vos songes vous pensiez à moi. Je n’ai pas le charisme d’une forêt noire ni l’exotisme d’un dessert tropical mais je suis un de ces mets sur lesquels on peut toujours comp-ter, et si je n’ai les faveurs de tous, vous êtes malgré tout nombreux à avoir un petit penchant pour moi !Pour me préparer, je ne fais pas d’histoire : nul besoin d’ingrédients com-plexes et introuvables, chez moi la matière première est basique et tout

Devinette culnairede Virginie R.

Je suis un dessertde Zahara

33

est naturel. Quelques pommes charnues, sucrées et juteuses, une pâte feuilletée pétrie avec soin, un peu de sucre brun, voilà en substance tout ce dont vous aurez besoin.Ainsi, vous aurez deviné qui je suis sans même que je n’aie besoin de vous le confier. Ma préparation est tout aussi facile, mais comme sou-vent en cuisine, c’est le coeur que vous mettrez à l’ouvrage qui façon-nera mon âme et pourra me rendre, au moins le temps d’un repas, la plus convoitée.Pour autant, pensez à me préparer un peu à l’avance car je ne suis pas de celles que l’on dévore à peine sortie du four ! Non, j’aime me faire languir et c’est souvent tiède que vous préférez me déguster...D’aucun diront alors que je manque de caractère, de fantaisie, mais je vois la chose autrement. Car si ma recette est des plus simples, c’est à la fantaisie de celui ou celle qui me prépare que je me plie. En effet selon l’épice ou la petite touche personnelle avec laquelle vous m’accordez, je peux facilement exceller dans l’art des transports de papilles !

Je me présente comme un nuage blanc formé par la louche autrement qu’à la cuillère, affirmant sa robe trempée dans le lait bouillant. Mon âme est zébrée de caramel roux aux penchants exotiques qui vous pro-mène dans des transports délicieux aussi bien que délictueux.Mon caractère doux s’étale sur une couche de crème faite de jaunes d’œufs, de sucre et de lait.Le tout est un mélange naturel et apprêté qui n’a d’égal qu’une histoire de blancs en neige.Le songe d’un dessert ? Mon favori. Appelé chez le grand Bocuse et confié à mon diminutif, je cite et vous dégustez Les œufs à la neige Gisou.

Les oeufs à la neige Gisoude Giselle

34

Transporté du producteur chez le consommateur au penchant naturel avéré pour ma chair et dont la confiance est totale dans l’âme sage de celui-là qui ne l’a jamais trompé dans l’histoire sur la marchandise, je suis précipité comme en songe dans une cocotte brûlante où grésillent des oignons puis désossé avant d’être plongé une nuit entière dans un liquide odorant, assaisonné, où je m’imprègne de mille parfums au caractère suave, tous autrement délicieux les uns que les autres. Puis, retour en casserole, à feu très doux comme pour me remettre de mes émotions. Une légère buée filtre du couvercle mal joint de la cocotte. Il paraît que c’est bon signe (une cocotte pour un coq au vin).

Ecrivain sardinologueet animateur d’ateliers d’écritureBlog officiel : www.atelierdecriturelasardineeblouie.blogspot.com

Dix mots ! Dix petits mots qui nous ont accompagné tout au long de ces ateliers d’écriture menés à la bibliothèque Mansart, à l’Irtess de Bour-gogne, à la maison d’arrêt de Dijon et aux ateliers de la Sardine éblouie

Phi lippe Anginot

Coq au vinde Didier B.

35

à Fontaine. Dix petits mots que l’imagination de chacun a fait vibrer en son for intérieur pour donner naissance aux textes donnés ici. Rousseau, bien sûr, est venu cheminer un peu avec nous, mais combien d’autres aussi sur le chemin de l’intime, du naturel et de l’âme ? D’une consigne à l’autre, en expérimentant toutes sortes de formes, les plumes se sont peu à peu accordées au gré des affinités et les mots ont jailli. De texte en texte, c’est un peu de nos cercles qui continuent de tournoyer de lecteur en lecteur, insufflé encore par les élans et les émo-tions de chacun des auteurs. Que chacun d’eux soit ici remercié d’avoir joué sa partition. Les textes poursuivent leur chemin, ils vont maintenant croiser le regard de tous ceux qui, ici ou là, suivent chaque année avec attention ces Dis-moi dix mots. Souhaitons qu’à travers ces ateliers de la Sardine éblouie nombreux soient ceux qui osent à leur tour s’armer d’un stylo pour goûter et par-tager l’intense plaisir d’écrire … Organisés tout au long de l’année, les ateliers d’écriture que j’anime sont ouverts à tous, sans distinction d’âge, scolaires, étudiants, retraités, amoureux des mots. Ils constituent autant une activité de loisir qu’un espace de développement et de formation pour ceux qui veulent s’es-sayer à la création.

36

Ce chalet en bois, aux poutres taillées dans l’âme d’épicéas majestueux, blotti dans le site naturel de la Tarentaise dans un lieu calme au nom si doux, c’est chez nous, c’est chez moi. Il a du caractère. Il est le témoin de l’histoire de la famille, avec en mémoire tout un tas de « premières fois » et de transports d’émotions. Quand on y part en vacances, on n’en revient jamais indemne. Là-haut, on y assouvit son penchant pour le côté nature et les grands espaces. Le temps y passe autrement. Quand tout est recouvert d’un blanc man-teau cotonneux, on écoute le silence et on lui confie nos songes, en lui susurrant de ne surtout pas les ébruiter.

C’est une petite ville de province. Son histoire est attachée au lieu de naissance de François 1er dont la mère avait confié l’enfant chez une nourrice acariâtre.Autrement, cette bâtisse occupée par la nourrice était située dans le quartier des maisons du Moyen Age qui a vu naître un des rois de France. Elle fut la demeure de mon professeur de piano.Je m’appelle Cognac, je suis une bourgade tranquille que traverse la généreuse Charente dont les bords paisibles et pleins de rêves ont vu

Dix mots qui disent d’où je suis

Doucy en Savoiede Daniel J.

Cognacde Marie R.

37

évolué les moyens de transports pour le bois et le cognac. Les voiliers massifs puis les gabarres transportaient les eaux de vie entre les deux départements que traverse le fleuve jusqu’à la mer où le port de Roche-fort permettait l’exportation en terres lointaines.Ce fleuve, avec paresse, passe par Rouillac, Jarnac, Cognac et il a toujours donné un penchant naturel à la rêverie de poètes célèbres et aux songes des couples d’amoureux qui viennent flâner sur ses rives. La Charente et ses villes terminées par AC ont une âme douce mais un caractère bien trempé, tout comme ses natifs.

La petite ville où je suis née, c’est Albertville, que Conflent et son châ-teau dominent. Ce qui est amusant, quand on y songe, c’est que je n’y ai jamais vécu, je n’ai fait qui naître, et finalement je suis de là bas, je suis savoyarde ! L’histoire de ma famille se situe entre Beaufort, Queige, Marteau et Al-bertville.On vit avec la montagne, la forêt, ce qui explique mon penchant pour ce type de paysage, chez moi il était naturel d’aller faire le bois et d’utiliser la force de chacun pour en assurer le transport.L’été on vivait autrement, au milieu de la forêt, où mon grand père nous racontait des histoires de loup, et quand l’orage éclatait on s’abritait dans la grange. Toutes ces expériences, ces histoires ont forgé mon ca-ractère. C’est étrange d’être d’un endroit où l’on n’a jamais eu une maison à soi. Il y a la maison de famille à Albertville, et Combazeroult qui est en quelque sorte l’âme de la famille, là où l’on se retrouve et là où l’on vient confier les uns aux autres ce qui nous est arrivé durant l’année écoulée.

Combazeroultde Sophie R.

38

L’âme de ce pays a doré au soleil, et son penchant pour l’exagération donne aux histoires qu’on y raconte des couleurs plus vives qu’au natu-rel, et des saveurs incomparables.Dans cette région, les transports sont joyeux, ou dramatiques, mais tou-jours un cran au-dessus.On y a le caractère à rire, et les mauvaises langues disent parfois que le travail s’y cultive autrement qu’ailleurs, avec plus de mesure...Il serait faux cependant de croire qu’on vit là-bas en un perpétuel et doux songe, rythmé par le souffle de la mer, les rires et les pastis.Chez nous comme ailleurs, la vie se construit d’efforts et peut être un combat. Le mistral, de son souffle puissant, l’a confié à la mer, la mer aux oliviers, qui me l’ont répété.

Lors de longues promenades, il m’arrive de confier à mon amie l’histoire d’un lieu pour lequel j’ai un penchant naturel qui se prénomme « La Combe aux Fées ». Cet endroit plein de caractère et de mystères a bercé ma jeunesse et quand j’y songe plus intensément, je m’y replonge comme dans une cascade. Même si je ne fréquente plus cet endroit magique, je suis encore trans-portée par toutes les légendes qui l’entourent. Avec le temps, l’âme des fées m’habite sans doute autrement mais il me suffit de fermer les yeux pour pénétrer à nouveau dans ce lieu magique

A deux pas de l ’Estérelde Muriel Gourc

La Combe aux Féesde Sylvie P.

39

où je me sens comme chez moi, tout en laissant vagabonder avec légè-reté ma pensée de gamine pour coquiner encore avec les fées!

Posé au milieu des champs, Santec garde jalousement son âme bre-tonne. Son histoire est celle de ses agriculteurs qui peinent saison après saison pour cultiver carottes, artichauts et échalotes qui se retrouvent chez les amateurs de la France entière. Son histoire est celle de ses john-nies à qui on confiait les oignons dorés qu’ils transportaient par bateau et sur leur vélo de l’autre côté de la Manche. Son histoire est celle de ses pêcheurs au caractère bien trempé, qui partent par tous les temps à la recherche des homards, raies et lottes, véritables trésors naturels. Son histoire est maintenant liée à la mienne, à mon penchant pour la mer. Cette mer que j’aime plus que tout et que je vois en songe quand elle me manque trop. Ce village est ma patrie de cœur, celle qui me per-met de vivre autrement.

Il est naturel d’avoir un penchant pour l’histoire de son enfance. On y a laissé son âme, forgé son caractère, confié ses premiers transports amoureux à l’intimité de son journal, peuplant ses songes autrement merveilleux chez l’enfant que je fus. Ce lieu originel, c’est celui de ma naissance, je veux parler de la ville de Beaune, réputée pour son hôtel-Dieu aux toits évoquant la tapisserie.

Santecde Virginie R.

Beaunede Janine F.

40

Ce soir de veille de « gros temps », le long du port de Roscoff, les ma-rins pêcheurs accrochent, avec vigueur, tous les chalutiers revenus de la pêche aux tourteaux et aux homards. Les casiers sont liés entre eux avec des cordes sur les quais, le long des bateaux, ce qui donne au port une allure de revue militaire. Dans les zones transportuaires, les forces de la nature, elles, avancent à la vitesse d’un cheval au galop en ces fortes marées d’équinoxe. Ah ! Ces marins qui partent pour un long voyage et qui reviennent comme des chenapans chantants sur les quais, le long de leurs embarcations. L’autre mensonge de la mer serait de croire à la bienveillance des vents. Avec son genou prolongé d’une jambe de bois, l’œil bandé d’un tissu noir, le captain Kharract erre près de son chalutier et crie « hisse toi, René, jusqu’à la vigie ». Pendant ce temps, la tempête monte et ils se retrouvent rapidement chez Marie au café du port au-tour de crêpes à la confiture d’oranges amères. Soudain, le ciel s’obscur-cit, devient noir alors qu’il n’est que 16 heures, c’est pour rappeler aux hommes de la mer les effets ravageurs des tempêtes de ces dernières années.

Nous parlâmes tard dans la nuit, s’épanchant chacune sur nos malheurs. Elle ne supportait pas le mensonge, et surtout l’autre menteur de la boutique de chaussures. Naturellement, elle s’était penchée, et l’autre

Dix mots cachés

A Roscoffde Marie R.

Lys Toirede Sophie R.

41

con, fier, s’est mis en transe, porté par son délire. Karrac tairait sa dou-leur. Tout était la faute de Lys Toire, qui avait fait basculer dans ce drame leur relation.

Caract Hermann était un phénomène doublé d’un côté sournois. Il se servait de son jeune frère con, fièrement con, et surtout dérangé. Quand son frère entrait dans la maison il disait toujours « chez âme ouvre toi ». Un autre menteur de ses amis grimpant chantant dans un arbre, détour-nait l’attention de quelques voisins, inventant en permanence des ou-trances portées au maximum; ces actes portaient sa signature elle était unique elle appartenait au spécialiste « Thouars » car il venait de cette ville des Deux-Sèvres.

Il s’appelait Chris et jouait bien au tennis. Aussi, quand il s’inscrivit au club il fut tout de suite intégré à l’équipe 1 junior. Le coach l’entraina, l’accompagna et lui dit « il faut que tu te hisses, toi, recrue prometteuse en haut du tableau. Fais le pour l’équipe. Le premier match fut rude : avantage, égalité, encore et encore. Cela dura, dura... mais il ne parvenait pas à imposer son jeu « service volée » et il perdit. Ce qu’on ne savait pas, c’est qu’il était mauvais perdant et qu’il ne sup-portait pas l’échec. Une grosse colère s’ensuivit, il cria éructa et entra carrément en transe portant sur ses épaules toute la fureur du monde. Il grimpa comme un singe en haut du grillage séparant les courts. Il était

Caract Hermannde Janine F.

Mauvais joueurde Marie-Jeanne G.

42

bien amoché quand il redescendit tenant des propos abscons fier de lui, tel un paon chantant victoire. Il faudra pour la prochaine rencontre qu’un autre membre le remplace car, acte terrible il cassa sa raquette sur le dos de son adversaire.

Ou Lady Môme Ailée, qui est un ange Ou les dix mails mollets, comme dix œufs mi-cuits de dix heures à minuit.

Après avoir cherché son dernier billet, Lucas raque, termine son demi, s’épanchant sur sa condition d’époux soumis, entre en transes, portant la douleur du monde, imagine un autre mensonge, le dernier des cons, fieffé hypocrite ; qu’une telle femme l’avilisse ! Toi, reconnais le, c’est dans ta nature, elle t’aurait aussi mis au pas.

Aujourd’hui c’est grande marée. Je vais pêcher la crevette. J’aperçois sur son balcon, fier et entrant sportivement dans sa combinaison, mon voi-sin Amédée. « Pourquoi n’as-tu relevé tes casiers ? » lui dis-je en riant. « Hisse-toi, regarde c’est un mensonge, me répond-t-il, l’autre ment toujours à mon propos. Ce Karac, terriblement jaloux, n’est qu’un paon chantonnant ».

Ou Ladyd’Alain

Maudits dix mots !de Pierre

Grande maréede Virgine R.

43

C’est un bateau, Un solide navire qui entre en ce port. Un navire ambi-tieux qu’on fit espérer un jour être l’amant de la mer. Matérialistes ou ar-tistes, A son bord un flot de chenapans chantant faux De pauvres joueurs de baccara que terrorise la seule vue de l’eau. L’engin rêve de contrées inconnues, Aspire à une vie bien différente des autres menteurs, Ces polissons jetant à l’océan le rêve auquel il s’était accroché. Majestueux vaisseau, Traçant les sillages de sa nature elliptique, Contre ces pirates il résiste, lutte, se bat, Taille avec ces dits l’intimité de ses maux.

Nous marchâmes dix jours avec peu de repos, chargés de biens précieux: bijoux d’or fin, porcelaines caraques, terres cuites, tapis de laine. Nous crûmes ne jamais arriver. Le jeune Mehdi n’en pouvait plus, son paquet tombait à chacun de ses pas, sans cesse il le ramassait, sans cesse il re-tombait... « Papa, s’il te plaît, porte-moi sur tes épaules » Mohamed, le plus fort n’allait pas refuser : « Viens ici, mon enfant, hisse-toi, reprends ton souffle et tiens bon! » Les doigts égratignés s’accrochaient aux che-veux mais son genou lui faisait mal et il pleurait encore. Alors, pour le distraire on se mit à lui raconter la drôle de légende où le serpent chante à tue-tête tandis que le coq reste muet. Il rit maintenant, bat des mains, entre en transe, porte mieux son fardeau qu’il brandit en criant : « Je suis le plus fort de tous, écoutez-moi, ne vous bouchez pas les oreilles, je suis l’écho, je suis le vent, hou, hou! »L’oasis approchait, la fin du voyage aussi. Le chemin fut bien long mais la

C’est un bateaude Zahara

Le serpent chanted’Annick

44

nature elle surgit du mirage et vint les consoler, l’eau fraîche coulait de partout, les dattes trop mûres se détachaient des palmiers, les paquets furent posés au sol avec grande précaution. On put enfin tout oublier, les rêves abscons, fiévreux et délirants. Le temps était venu de faire la fête, les langues se déliaient, chacun même divaguait, jouant avec les mots à défaut d’autre chose. Enonçons des contraires : -Mon fils pleure, le vôtre... - rit ! -Ma fille dit la vérité... - la vôtre ment ! -Nos enfants sont heureux... - et nous aussi ! Hur-lements de joie, applaudissements, you you déchaînés, farandoles inin-terrompues. La fête s’organisa, on dansa la nuit entière jusqu’à l’épuise-ment, jusqu’à ce que le jour se lève, jusqu’à ce que le serpent siffle.

Dans mes songes tu apparais autrement et naturel, Sans tes sarcasmes qui blessent parfois mais avec l’humour qui me fais rire. Mes penchants fougueux n’ont d’égal que ton caractère amoureux. J’aime l’âme douce et apaisante qui transparait de ton aura et que je perçois chez toi. Amour à qui je me confie dans des transports délicieux et mon penchant à la commedia, J’espère que notre histoire durera pour l’éternité : JE T’AIME (Comme un mot à méditer pour l’être aimé).

Amérique. Tu étais mon modèle, mon idole. Tout en toi respirait la mo-dernité. Je pensais, je croyais, mais j’ai cru tant de choses ! Je pensais que les gens écoutaient tous de la transe, portaient les cheveux longs.

Dans mes songesde Giselle

Amériquede Madeka

45

Mais c’est une façade, ils ne pensent qu’à l’argent, et quand j’y vais, tan-dis que m’épanchant je me livre, sans m’écouter mes hôtes remembrent leurs terres en calculant combien ils vont gagner.Alors, je vois comme ils sont cons, fiers, si fiers de leur nation guerrière. Je ne crois plus ceux qui disent qu’ils sont généreux, sous prétexte qu’ils visitent la France en car, raquent, terre à terre, pour acquérir des objets laids et inutiles qui nous enrichissent.Ils sont cupides, c’est leur nature, elle ne changera pas. S’ils étaient des machines, il suffirait que tu dévisses, toi, rien qu’une partie de leur cer-veau pour le faire marcher convenablement. Mais non, ils ne change-ront pas. Je n’ai plus d’idole.

Grande amateur de cuisine provençale, sa nature, elle la revendiquait haut et fort : méridionale et branchée. Elle arriva par les deux trams. Port du canal était sa destination.Les étals colorés de la grande épicerie offraient une variété infinie de fruits et légumes.« Passons, je n’entrerai pas ici, ce que je recherche, moi, c’est du pistou arborescent », pensa-t-elle à haute voix. Demandons à ce groupe de dé-sœuvrés, peut-être quelqu’un saura où je peux en trouver. Pas l’air bien net les mecs.Ils se disputent, l’un semble de bonne foi, l’autre ment, c’est certain. Ou est-il con, fier à bras, embrumé, comment savoir ? Voilà qu’ils se battent. L’un tombe. On intervient, car, à terre, un homme ne peut plus se dé-fendre. Ouf, on les a séparés. Je peux relâcher ma vigilance. Au loin, comme pour accompagner l’apaisement de la situation, une flûte de Pan chante.

Méridionalede Phi lippe

46

Prix du jury catégorie «Œuvre graphique»

1er Les mots du printemps arabede Bruno Medjaldi (Franche-Comté)

2e Chez de Carla Ribatua (Portugal)

3e Errance de Damien Chanez (Bourgogne)

47

Les mots du printemps arabede Bruno Medjaldi

48

Artiste peintre

Bruno Medjaldi est né le 19 avril 1958 à Vesoul. Il obtient le DNSEP (di-plôme national supérieur d’expression plastique) à l’Ecole des Beaux Arts de Besançon en 1983. De nombreuses expositions ont vu le jour depuis 1987 en France, en Suisse, en Allemagne, au Canada, au Japon (Institut français de Tokyo et de Yokohoma).Bruno Medjaldi participe en tant que dessinateur chroniqueur à des émissions sur France 3 (« comparution immédiate », « c’est signé », etc.). Il Illustre également des livres et réalise des fresques (Palais des Congrès, Micropolis à Besançon). La peinture de Bruno Medjaldi est figurative et très colorée. De nom-breuses pièces jettent un regard intimiste sur les gens (couples, trios) et nous racontent les difficultés existentielles de nos contemporains dans une facture sarcastique et humoristique. Des foules bigarrées envahissent ses toiles et nous parlent du monde. Ses dernières réalisations, un an de peinture ayant pour thématique les Révoltes Arabes, correspondent au reportage d’un plasticien engagé dans son époque.

Bruno Medjaldi

49

Chezde Carla Ribatua

50

Blog : www.ribatua.blogspot.com

J’habite à Porto (Portugal) où je suis née en 1968. J’étudie à l’Alliance Française depuis deux ans. Je suis architecte et je m’intéresse aux arts visuels depuis mes études secondaires. Actuellement, je travaille dans un organisme de l’État lié à la préservation du Patrimoine. Depuis long-temps que j’aime la photographie et le patrimoine, principalement l’ar-chitecture ancienne.L’événement « La Bataille des 10 Mots » a été un défi pour moi. J’ai es-sayé de réunir les deux concepts de patrimoine – au niveau de la langue et de l’architecture - dans une seule image, à la fois claire et concise.J’ai participé à plusieurs activités en langue française, qui m’ont fait dé-couvrir des différents aspects de la culture actuelle.

Carla Ribatua

51

Errancede Damien Chanez

52

IllustrateurSite : www.okiko.fr

Illustrateur autodidacte, Damien Chanez alias Okiko associe dessins et textures photographiques pour créer des peintures numériques. Son travail mêle les techniques graphiques traditionnelles aux outils informatiques actuels. Il en résulte une palette de personnages hiéra-tiques et mélancoliques, influencée tant par la bande dessinée que le cinéma ou la littérature. Ces illustrations constituent le pan le plus per-sonnel de son activité de graphiste.

Damien Chanez

53

Prix du jury catégorie «Création artisanale»

1er Mots Bibid’Elodie Roger (Bourgogne)

54

Mots Bibid’Elodie Roger

55

A 25 ans, la création sur toutes ces coutures c’est ma passion ! Je ne m’étais jamais posé cette question de pourquoi et comment ce plaisir de créer me passionnait tant. Adolescente, j’ai commencé à confectionner des sacs et transformer mes vêtements. Mes études dans les arts appliqués ainsi que dans la mode m’ont beau-coup enrichi et m’ont fait découvrir le monde du chapeau. Tombé amoureuse de celui-ci durant mes années de mode, avec une opportunité de travailler chez un fabriquant de chapeaux, l’idée de faire mes propres créations a commencé à mûrir. Après avoir travaillé quelques années, je termine une formation d’Info-graphie Multimédia qui va me permettre d’exercer dans ce milieu et de développer mon projet de création d’entreprise de fabrication de cha-peaux.

Elodie Roger

56

Prix du jury catégorie «Vidéo»

1er Un songede la Chorale du BDE de l’Ecole du Louvre

(Ile de France)

Composition de Charlotte Azzouz.Avec les voix des chanteurs de la Chorale du BDE de l’Ecole du Louvre.Lien de la vidéo : www.youtube.com/watch?v=8Jdwpb9_c4A

La voix, expression de notre âme, de notre caractère... La voix, porteuse d’histoire, de songe... Chanter, c’est se confier, se dévoiler. Bref, les mots de l’expression personnelle, les mots de Rousseau, sont faits pour vibrer entre eux, pour vibrer entre nous.

Voici un jeu musical où chacun offre au groupe son « moi » pour devenir un « nous ». Dans un groupe, nous restons uniques tout en découvrant à quel point nous partageons lorsque nos voix sont à l’unisson sur un mot qui nous transporte.

57

Un songe

58

L’Ecole du Louvre… Un lieu prestigieux, une formation exigeante, des élèves studieux qui arpentent les salles du Musée du Louvre comme on traverse la maison familiale… Ici, l’Histoire de l’Art se doit d’être une passion à laquelle on s’abandonne sans réserve.Trouver un lieu de respiration pour simplement se retrouver et parta-ger autre chose que des clichés d’œuvres d’art ou des comptes-rendus d’expositions temporaires est un petit défi en soi. Parmi les initiatives d’élèves qui le relève, voilà déjà quatre ans que la Chorale du Bureau des Elèves de l’Ecole du Louvre se reforme chaque année.Toujours différentes, aujourd’hui certainement un peu plus que les années précédentes. Nouveau groupe, nouvelle cheffe de chœur, nou-veau répertoire. Toujours plus éclectique, le seul mot d’ordre fut le plai-sir avant toute chose. La chorale est avant tout un groupe, un des rares

Chorale du Bureau des Elèvesde l ’Ecole du Louvre

59

lieux où, que l’on soit en 1ère année ou en Master, chacun apporte sa voix sans distinction. Du Mississipi à l’Angleterre des Beatles, en passant par le Brésil, la Renaissance anglaise, le swing du début du XXe s., nous avons simplement suivit le vent de nos coups de cœur pour nous constituer un répertoire sans autre ambition que d’être heureux de le partager. Les thèmes de la Francophonie 2012 ne pouvaient que nous plaire. Dix mots que nous pouvions nous approprier sans mal, pour entrer dans la « Bataille ».Suivant une idée originale de Charlotte Azzouz, nos voix se sont empa-rées de ces mots pour les faire jouer ensemble. Chacun trouvait sa place, apportait sa couleur dans notre palette vocale. L’enregistrement fut fil-mé et monté par d’autres membres de l’équipe du Bureau des Elèves et du club de création contemporaine Traction.Une œuvre collective, où chaque talent individuel donne toute son uni-té au groupe, à l’image de l’esprit de la Chorale. Un songe partagé, rien de plus, rien de moins.

Livrel réalisépar Studio WebMax

Les partenaires