22
1 er et 2 e cycle du secondaire Guide d’animation pour la situation d’apprentissage L’art de la différence -Hiver 2015- Cet atelier a été codéveloppé par Grâce au soutien et à l’appui financier de

L'art de la différence

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: L'art de la différence

1er et 2e cycle du secondaire

Guide d’animation pour la situation d’apprentissage

L’art de la différence

-Hiver 2015-

Cet atelier a été codéveloppé par Grâce au soutien et à l’appui financier de

Page 2: L'art de la différence

Page 2 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

CRÉDITS

DÉVELOPPEMENT

Équipe d’ÉquiLibre

Développement de l’activité :

Catherine Moquin, Dt.P., M.Sc., agente de développement, ÉquiLibre

Andrée-Ann Dufour-Bouchard, Dt.P., M.Sc., chef de projets, ÉquiLibre

Révision et appui d’expertise :

Fannie Dagenais, Dt.P., M.Sc., directrice générale, ÉquiLibre

Équipe du Musée des Beaux-Arts de Montréal

Développement de l’activité :

Mathieu Thuot-Dubé, Concepteur pédagogique, Département de l'éducation et de l'action culturelle,

Musée des Beaux-Arts de Montréal

Révision et appui d’expertise :

Mélanie Deveault, Conceptrice – Éducation, Département de l'éducation et de l'action culturelle,

Musée des Beaux-Arts de Montréal

RÉVISION PÉDAGOGIQUE

Fabrice Landry, enseignant en Arts plastiques, Commission scolaire de Laval

Mathieu Thuot-Dubé, Concepteur pédagogique, Département de l'éducation et de l'action culturelle,

Musée des Beaux-Arts de Montréal

SOUTIEN FINANCIER

Ministère de la santé et des services sociaux

ÉquiLibre tient à remercier chaleureusement l’école Mont-de-LaSalle pour sa collaboration à l’expérimentation de cette situation d’apprentissage. L’emploi du masculin dans ce document est effectué de manière non discriminatoire et dans le seul et unique but d’alléger le texte.

Page 3: L'art de la différence

Page 3 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

PRÉSENTATION DE LA SITUATION D’APPRENTISSAGE

L’art de la différence

Thème : Reconnaissance de la diversité des silhouettes Intention pédagogique : Développer son regard critique par rapport aux standards de beauté en prenant conscience des critères de beauté qui ont évolué à travers l’histoire de l’art et en réalisant une œuvre à partir de silhouettes diversifiées. Durée estimée de la situation d’apprentissage : 75 + 20 minutes

Étape 1 - Les silhouettes de l’humanité : 15 min.

Étape 2 - Des silhouettes qui ont du sens : 25 min.

Étape 3 - Regards croisés : 20 min.

Étape 4 - L’art de choisir : 15 min.

Étape 5 - Modèles recherchés : 20 min. (à faire durant la réalisation de l’œuvre collective)

Arrimages avec le Programme de formation de l’école québécoise : Domaines généraux de formation :

Santé et bien-être Axes de développement :

Conscience de soi et de ses besoins fondamentaux

Conscience des conséquences de ses choix personnels pour sa santé et son bien-être

Disciplines et compétences disciplinaires associées : Arts plastiques

Créer des images personnelles:

Gestes transformateurs : Déchirer, entailler, découper, ajourer, coller des formes en aplat ou en relief sur un support, plier, froisser, façonner

Matériaux : Matériaux malléables : colle, papier et carton

Vocabulaire : Forme : figurative, abstraite; Texture : textures variées Organisation de l’espace : énumération, juxtaposition, superposition, répétition, alternance, symétrie, asymétrie

Durée: Ce projet se déroule sur plusieurs périodes : -1 période pour l’animation de la situation d’apprentissage -1 période pour la recherche photo -1 à 6 périodes pour la réalisation de l’œuvre collective (selon la dimension de l’œuvre)

Niveau : 1er et 2e cycle du secondaire

Matériel :

Ordinateur

Projecteur

Internet Note : Il est possible de réaliser une évaluation à partir de cette situation d’apprentissage afin d’en faire une situation d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ). Ci-contre, les disciplines possibles et les compétences disciplinaires associées sont suggérées.

Page 4: L'art de la différence

Page 4 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

Apprécier des images et des œuvres du patrimoine culturel :

Relever les éléments représentés provenant de différents mouvements et périodes artistiques (ex. : portrait, autoportrait, paysage, nature morte, scène)

Faire des liens entre les éléments représentés, les aspects historiques et socioculturels et la dimension symbolique

Faire des liens entre les éléments observés et la signification qui s’en dégage

Pistes, disciplines et compétences disciplinaires possiblement interpelées Éthique et culture religieuse

Réfléchir sur des questions éthiques Analyser une situation d'un point de vue éthique

Pratiquer le dialogue

Élaborer un point de vue étayé

Univers Social

Interroger les réalités sociales dans une perspective historique

Explorer les réalités sociales à la lumière du passé

Compétences transversales et transdisciplinaires

Exploiter l’information

Exercer son jugement critique

Structurer son identité

Coopérer

Communiquer de façon appropriée

Page 5: L'art de la différence

Page 5 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

MISE EN CONTEXTE POUR L’ENSEIGNANT

Des modèles peu représentatifs

Dans l’environnement médiatique et publicitaire, les jeunes n’ont jamais été autant exposés à des

images de corps filiformes ou extrêmement musclés. Ces modèles, très peu représentatifs du corps de

la majorité des gens, amènent de nombreux jeunes à être insatisfaits de leur corps. À force d’être

exposés à ces images, les jeunes en viennent à oublier qu’il est normal de ne pas tous être faits à partir

du même moule, et cela fait obstacle au développement d’une image corporelle positive et de l’estime

de soi. Il est important de se rappeler qu’il y a toujours eu et y aura toujours une diversité de

silhouettes dans la population.

L’insatisfaction corporelle chez les jeunes

Au cours des dernières années, il a été constaté que la problématique d’insatisfaction corporelle ne

cesse de prendre de l’ampleur. Les études démontrent qu’au Québec, ce sont 50% des garçons et des

filles du secondaire qui sont insatisfaits de leur silhouette1. D’ailleurs, cette problématique n’est pas

sans conséquence. Elle peut :

devenir un obstacle à la pratique d’activité physique2;

mener à des comportements alimentaires malsains (ex : sauter des repas, suivre des « régimes »)3;

mener au développement de mauvaises habitudes de vie (ex : tabagisme)3;

conduire à de l’anxiété, à la dépression et à une faible estime de soi4-5.

Amener les jeunes à développer leur regard critique

Dans notre société, on accorde beaucoup d’importance à l’apparence. Ainsi, l’estime de soi repose

souvent sur le paraître, alors qu’elle devrait se baser sur plusieurs autres facteurs. Cela fait ressortir la

nécessité d’amener les jeunes à développer leur regard critique par rapport aux standards de beauté de

notre société. Les adultes qui gravitent autour des jeunes peuvent agir en misant sur des facteurs de

protection reconnus, comme :

avoir conscience de soi et de son corps;

accepter, valoriser et faire confiance à son corps;

faire la différence entre son apparence et ce qu’on est intérieurement;

se sentir libre de se montrer tel qu'on est, en valorisant tant la spécificité que la diversité chez les individus;

être en mesure de résister aux messages négatifs et à la pression extérieure.

Dans le cadre de cette situation d’apprentissage, les élèves sont encouragés à prendre conscience de la

diversité des silhouettes en découvrant différentes représentations du corps à travers des œuvres de la

collection du Musée des Beaux-Arts de Montréal. Ils sont amenés à développer leur regard critique par

rapport au modèle unique de beauté actuel en prenant conscience de l’évolution des critères de beauté

à travers les époques. Finalement, ils sont invités à explorer le concept de diversité corporelle en

réalisant une œuvre à partir de silhouettes diversifiées de leur choix.

Page 6: L'art de la différence

Page 6 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

ÉTAPES PRÉPARATOIRES À LA RÉALISATION DE LA SITUATION D’APPRENTISSAGE

Il est suggéré d’effectuer les étapes suivantes avant de réaliser la situation d’apprentissage avec les élèves.

Rendez-vous sur le site d’ÉducArt au www.educart.ca. Cette activité est associée à la

thématique du Corps.

Prenez le temps de vous familiariser avec les différents onglets du menu de gauche. Cliquez sur

les différents mots en rotation afin de découvrir les œuvres et les capsules vidéo associées à

l’activité. En sélectionnant sur le mot Unique, vous pourrez visionner le Coup d’œil

pédagogique afin de vous familiariser avec l’activité. La zone pédagogique vous permettra

également de découvrir les cinq étapes proposées pour faire l’activité ainsi que les œuvres

réalisées par les élèves.

Pour animer l’activité, nous vous proposons d’utiliser les vidéos sur le site d’ÉducArt. Dans les

pages qui suivront, repérez le logo ÉducArt dans le déroulement de l’activité qui vous indiquera

quand utiliser les vidéos.

Assurez-vous que les élèves seront placés de façon à bien voir les capsules vidéo et le détail des

œuvres projetées. N’hésitez pas à les faire se déplacer dans la classe.

Pour avoir plus d’information sur les œuvres afin d’alimenter les échanges avec les élèves, vous

pouvez vous référer à l’Annexe 1 de la présente situation d’apprentissage.

Si désiré, prévoyez un tableau et des craies ou une grande feuille et des crayons marqueurs

pour pouvoir y noter des éléments de discussion.

Tout au long de l’animation, assurez-vous de laisser le temps aux élèves de réfléchir et de

s’exprimer. N’hésitez pas à laisser un silence s’installer quelques instants avant que les élèves

se décident à prendre la parole.

Page 7: L'art de la différence

Page 7 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

DÉROULEMENT DE LA SITUATION D’APPRENTISSAGE

ÉTAPE 1 : LES SILHOUETTES DE L’HUMANITÉ Durée : 15 min. Capsule vidéo

Introduisez l’atelier en présentant l’animation vidéo « Les silhouettes de l’humanité ». Cela vise à piquer la curiosité des élèves avant de leur expliquer l’objectif plus précis de l’atelier. Posez les questions suivantes en guise d’introduction à l’atelier :

- Peux-tu distinguer les œuvres d’art dans cette animation? - Quel est le sujet de cette animation? - Qu’est-ce qu’elle tente de démontrer?

Les élèves devraient remarquer les cinq œuvres d’art présentées au début de l’animation auxquelles s’ajoutent ensuite les images des représentations de l’homme et de la femme d’aujourd’hui (tel que présenté dans les médias et la publicité).

Les élèves devraient également comprendre que les thématiques du corps et de la diversité feront l’objet de l’activité.

Ils devraient faire ressortir la variété de corps représentés et la diversité des silhouettes selon différentes époques, lesquels sont bien différents de «l’idéal de beauté» actuel.

Donnez plus d’information sur les œuvres présentées et la représentation qui en a été faite :

Harmonie: Les baigneuses (Holgate:1937.664): o Œuvre réalisée par Edwin Holgate (Allandale (Ontario) 1892 – Montréal 1977) en

1937. Il s’agit d’une huile sur toile (81,3 x 81,3 cm). o Edwin Holgate s’intéresse à l’harmonie des volumes qui composent la figure

humaine. Les formes robustes et solides des baigneuses s’harmonisent au paysage qu’elles habitent.

Canon (diversité) : Torse de jeune femme (Maillol : 1949.1016): o Œuvre réalisée par Aristide Maillol (Banyuls-sur-Mer (France) 1861 – Perpignan

(France) 1944) en 1935. Il s’agit d’une sculpture faite de bronze et de fonte (Alexis Rudier, Paris) (97 x 32,5 x 27,8 cm).

o Admirateur de la sculpture antique grecque, Maillol propose un corps féminin aux

Page 8: L'art de la différence

Page 8 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

formes souples et arrondies, comme en témoignent les hanches et le ventre rebondis de ce torse.

Expression : Ma mère parle du caribou (Iyaituk : 2006.78.1-3) : o Œuvre réalisée par Mattiusi Iyaituk né à Cape Smith (Nunavik) en 1950. Il s’agit

d’une œuvre réalisée de serpentine et d’andouiller de caribou ( 55,5 x 53 x 41 cm). o Bien qu’elle ne soit pas réaliste, la figure représentée par cet artiste inuit est

empreinte d’expressivité. Le matériau employé pour les bras de la figure, andouiller de caribou, fait écho au titre, comme si en parlant du caribou la figure se transformait, ou du moins suggérait l’animal.

Canon (diversité) : La femme au canapé (Van Dugen): o Œuvre réalisée par Kees Van Dongen (Delfshaven (Pays-Bas) 1877 - Monaco 1968)

avant 1920. Il s’agit d’une huile sur toile (89,2 x 116,8 cm). o La mode des années 20, les Années folles, met de l’avant des femmes qui portent

les cheveux courts avec des robes droites et souples dans lesquelles se meuvent des corps allongés, amincis, qui contrastent avec les lourds bijoux portés.

Présentation de l’activité Maintenant, présentez-vous ainsi que l’atelier «L’art de la différence» au terme duquel les élèves auront à créer une œuvre collective à partir d’une silhouette de leur choix. Instaurez un climat de respect pour la situation d’apprentissage. Pour que cette activité soit agréable pour tous, il est important de convenir de certaines règles!

- Respect envers les autres : toutes les idées sont valables, je ne ris pas des autres ou de leurs idées.

- Utilisation du « je » : je parle pour moi, je ne généralise pas. - Pas de commentaires sur l’apparence : je ne parle pas ou ne commente pas l’apparence de

mes camarades. - Confidentialité : ce qui se dit durant l’activité reste dans la classe. - Besoin d’aide : si cet atelier suscite des questionnements ou l’envie d’en parler, je n’hésite

pas à aller voir mon enseignant.

- Droit à son opinion : en matière d’arts, chacun a droit à son opinion.

ÉTAPE 2 : DES SILHOUETTES QUI ONT DU SENS Durée : 25 min. Capsule vidéo

Page 9: L'art de la différence

Page 9 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

Utilisez la vidéo «Des silhouettes qui ont du sens» afin de présenter les différentes œuvres et susciter la réflexion. Arrêtez la vidéo après chaque œuvre afin d’échanger avec les élèves.

Présentez la Figure féminine stéatopyge et posez les questions suivantes pour susciter l’échange : - Quels matériaux ont été utilisés? - Qui a créé cette œuvre? - Qu’est-ce que la silhouette de cette œuvre suggère?

o Attarde-toi au cou, à la poitrine, aux bras, au tronc, aux hanches, aux jambes...

Donnez plus d’information sur l’œuvre présentée et la représentation qui en a été faite : - On retrouve ce type de représentation chez plusieurs peuples. - Il s’agit d’une figure féminine qui date de 1200 ans avant Jésus-Christ. Elle est faite de

terre cuite et a été retrouvée sur un site de fouilles archéologiques en Iran (Marlik). - Cette figure féminine pourrait suggérer la fertilité : les hanches généreuses suggèrent la

capacité à procréer. Les caractéristiques physiques typiquement féminines et associées à la fonction reproductrice (hanches larges, bassin, cuisses) sont mises en évidence. On les retrouve souvent dans des tombes, suggérant ainsi le cycle de la vie et la renaissance.

Discuter maintenant de l’image de corps féminin proposé aujourd’hui en opposition à la figure stéatopyge et questionnez les élèves :

- Que pourrait alors suggérer cette image?

Donnez plus d’information sur l’image de corps féminin: - Cette image évoque l’idéal de beauté actuellement valorisé dans notre société (corps

filiformes, minceur, poitrine généreuse) et véhiculés par les médias de masse. - Les caractéristiques physiques qui sont valorisées actuellement correspondent plus à

Page 10: L'art de la différence

Page 10 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

celles du corps d’une jeune fille (image actuelle) qu’à celui d’une femme adulte (œuvre qui représente davantage le corps d’une femme qui a déjà eu des enfants).

- La silhouette de la Figure féminine stéatopyge est à l’opposé de ces idéaux de beauté.

Présentez l’Apollon Chigi et posez les questions suivantes pour susciter l’échange : - Quels matériaux ont été utilisés? - Qui a créé cette œuvre? - Qu’est-ce que la silhouette de cette œuvre suggère?

o Attarde-toi au cou, à la poitrine, aux abdominaux, aux muscles…

Donnez plus d’information sur l’œuvre présentée et la représentation qui en a été faite : - Il s’agit de l’Apollon Chigi, une sculpture romaine. - Elle est faite de marbre. - L’Antiquité gréco-romaine a pour valeur un réalisme idéalisé : les formes représentées

sont réalistes, font référence au monde réel que nous habitons, mais tout à la fois elles évoquent la perfection selon les canons de l’époque. Le corps est parfaitement proportionné (canon du sculpteur antique Polyclète : la hauteur du corps est égale à 7 X la hauteur de la tête), musclé, lisse, jeune.

Discuter maintenant de l’image de corps masculin proposée aujourd’hui et questionnez les élèves : - Que pourrait alors suggérer cette image?

Donnez plus d’information sur l’image de corps masculin:

- Cette image suggère le modèle de beauté masculin actuel (corps découpé, musclé, mince, etc.).

- Les silhouettes sont très semblables et l’Apollon Chigi est similaire à l’idéal actuel.

Page 11: L'art de la différence

Page 11 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

Présentez l’oeuvre She Was a Big Success de Valérie Blass et posez les questions suivantes pour susciter l’échange :

- Quels matériaux ont été utilisés? - Qui a créé cette œuvre? - Qu’est-ce que la silhouette de cette œuvre suggère?

o Attarde-toi aux cheveux, aux jambes, aux pieds (talons hauts), à la posture… - Que manque-t-il dans cette œuvre?

Donnez plus d’information sur l’œuvre présentée et la représentation qui en a été faite :

- La sculpture a été réalisée en 2009 par une artiste montréalaise. - L’œuvre pourrait faire référence au modèle de beauté actuel. L’auteure se sert de l’art

pour faire la représentation de notre histoire culturelle et aime créer de l’ambiguïté, de l’inconfort.

- L’œuvre pourrait évoquer le culte de l’apparence et de la minceur présent dans notre société.

o La coiffure occupe une très grande partie de l’œuvre, ce qui pourrait faire référence à tout le temps et l’argent investi pour avoir la chevelure brillante et soyeuse comme dans les publicités et les magazines.

o Le soulier à talon haut est comme une seconde peau, comme s’il faisait partie de la personne représentée.

o Les jambes sont très minces, conformément aux standards de beauté de notre société.

o La femme est nue, ce qui peut évoquer les images hypersexualisées auxquelles nous sommes exposés dans notre quotidien, ou encore le corps-objet, utilisé pour vendre en publicité.

o La tête et le tronc, comprenant les organes vitaux, ne sont pas présents. Est-ce que l’artiste a voulu faire référence au côté superficiel de la beauté? Au fait que dans notre société, le paraître prime souvent sur l’être?

o La sculpture a été réalisée à l’aide de polystyrène, de bois, de cheveux synthétiques et de peinture acrylique. Les matières synthétiques peuvent faire référence au superficiel, au faux…

Page 12: L'art de la différence

Page 12 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

Diversité corporelle

Conclure cette activité en rappelant aux élèves le concept de diversité corporelle. - Il existe des différences naturelles de corps. Ainsi, il est normal que tout le monde n’ait pas

la même silhouette, grandeur, couleur de cheveux, etc. - Nous ne sommes pas tous faits dans le même moule et très peu de gens ont naturellement

la silhouette des mannequins qu’on voit dans les revues. - De plus, les modèles de beauté changent de façon importante selon la société, la mode et

l’époque. - Alors pourquoi y aurait-il un modèle unique de beauté? Ce n’est pas réaliste.

ÉTAPE 3 : REGARDS CROISÉS Durée : 20 min. Capsule vidéo (jusqu’à 1:22)

Présentez l’animation vidéo « Regards croisés » à partir de l’œuvre Apelle peignant le portrait de Campaspe. Invitez les éleves à porter attention aux jeux de regards de cette animation. Arrêtez la vidéo avant le point de vue de Fannie Dagenais. Discutez à l’aide des questions suivantes :

- Quel type d’influence est évoqué par cette animation? - Penses-tu que c’est comme cela dans les revues, dans les publicités ? - Qui joue le rôle du peintre aujourd’hui et transforme ainsi les images qu’on voit dans les

médias ? - Et toi, crois-tu que tu influences les autres ?

Page 13: L'art de la différence

Page 13 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

Capsule vidéo suite (à partir de 1:22)

Poursuivez la vidéo où Fannie Dagenais, directrice générale de l’organisme ÉquiLibre, donne son point de vue au sujet de l’œuvre « Apelle peignant le portrait de Campaspe ». Amenez les jeunes à se questionner en tant qu’artistes eux-mêmes :

- Si tu avais à peindre, ou à dessiner une femme ou un homme d’aujourd’hui, comment le/la représenterais-tu?

- Peindrais-tu une personne telle quelle ou la modifierais-tu ? - Est-ce que tu tenterais de représenter seulement ses caractéristiques physiques?

ÉTAPE 4 : L’ART DE CHOISIR Durée : 15 min.

Informez les élèves que la première étape du projet de création en Arts sera de choisir une silhouette.

Capsule vidéo (jusqu’à 0:50)

Présentez-leur la première partie de la vidéo «L’art de choisir» et échangez avec eux sur les questions qui leur sont posées :

- Quels sont les critères, les valeurs, qui orienteront ton choix? - Quel type de silhouette choisiras-tu de représenter? - Choisiras-tu une silhouette existante ou l’inventeras-tu? - Penses-tu que de varier la taille et l’origine de tes matériaux serait pertinent? - Quels regards porteras-tu sur ta création ? - Quels regards les autres porteront-ils sur ta création ?

- Tu as aussi un pouvoir d’influence dans le cadre de ce projet en Arts, soit celui de ne pas

choisir un seul et unique type de silhouette! Rappelle-toi les différentes silhouettes qui t’ont

Page 14: L'art de la différence

Page 14 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

été présentées au début de l’atelier. Tu as des tonnes de possibilités de silhouettes différentes, il n’y a pas que des silhouettes minces ou plus enrobées qui peuvent être représentées, mais aussi des silhouettes au haut du corps étroit et au bas du corps plus large ou vice-versa, des silhouettes très grandes et étroites, des silhouettes disproportionnées, etc.

- Prenez le temps de réfléchir en équipe pour arriver à vous distinguer et à valoriser la diversité corporelle dans vos œuvres.

Capsule vidéo suite (à partir de 0:50)

Maintenant qu’ils ont amorcé la réflexion sur le choix de leur silhouette, présentez-leur la suite de la vidéo où ils pourront découvrir les différentes étapes menant à la réalisation de leur œuvre collective.

- Détermine le personnage qui sera à l’origine de ta silhouette; - Trouve la bonne photo; - Utilise un logiciel de retouche pour contraster ton image de base; - Transfère l’image sur une grande surface; - Collecte des matériaux qui soutiendront le propose de ta création.

- Lors d’une période de recherche visuelle, tu devras choisir la silhouette en équipe. - La silhouette choisie sera projetée à l’aide d’un projecteur vidéo sur la surface de travail. Tu

en traceras le contour pour en garder la silhouette que tu pourrais ensuite remplir avec les matériaux choisis.

ÉTAPE 5 : MODÈLES RECHERCHÉS Durée : 20 min. *Il est proposé de faire la conclusion une fois que les élèves auront commencé à travailler à la réalisation de leur œuvre collective.

Au cours de la réalisation de l’œuvre par les élèves, il est pertinent de leur rappeler les éléments abordés au cours de l’activité et de raviver leur motivation à influencer les normes de beauté.

Page 15: L'art de la différence

Page 15 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

Capsule vidéo

Au moment où vous le jugerez opportun, présenter la vidéo « Modèles recherchés » afin de discuter de l’influence des médias et de la publicité sur l’évolution du modèle de beauté. Engagez une discussion:

- Qui est responsable de l’évolution du modèle de beauté? - Qu’est-ce qui a fait que nous sommes passés de certaines représentations du corps

(comme la figure féminine stéatopyge avec des courbes, qui est plus représentative de la réalité) à un modèle de beauté filiforme (comme la mannequin qui y a été présentée précédemment)?

- Selon toi, est-ce que c’est l’industrie qui influence les nouvelles modes concernant le modèle de beauté ou, au contraire, est-ce le consommateur qui influence l’industrie dans ses choix?

- Penses-tu que tu peux prévoir quel sera le modèle de beauté dans 10 ou 20 ans? Vers quoi aimerais-tu qu’il évolue ?

Expliquez aux élèves que l’industrie de la mode, des médias et de la publicité utilise ces images de corps pour vendre ses produits, et qu’elle l’a toujours fait.

- Aujourd’hui, en présentant des images de filles grandes et minces, des hommes musclés et bronzés, des cheveux bien coiffés, des sourires immaculés, les médias tentent de faire rêver les consommateurs, de leur faire croire qu’avec leurs produits, ils vont atteindre cet idéal, alors que cet idéal est bien souvent irréel (retouches photo, etc.).

Invitez les jeunes à ne pas oublier qu’ils ont un rôle à jouer en tant qu’artistes. Ils peuvent aussi se mobiliser avec le prix IMAGE/In :

- Il s’agit d’un prix remis par les jeunes pour féliciter des entreprises québécoises ayant mis de l’avant des initiatives en faveur d’une représentation saine et diversifiée du corps dans le monde de la mode, des médias et de la publicité. Pour plus d’informations, visitez www.derrierelemiroir.ca (section Prix IMAGE/in).

Page 16: L'art de la différence

Page 16 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

Capsule vidéo

Une fois que les élèves auront réfléchi et échangé, vous pouvez le présenter la vidéo «Un message de vos futurs clients», où des jeunes parlent de leur relation avec leur corps et du message qu’ils souhaitent envoyer à l’industrie de la mode, des médias et de la publicité.

Liens vers la vidéo : http://www.equilibre.ca/message/ https://www.dropbox.com/s/agstjrgr9db6rg7/Video5_MessageFutursClients.mp4?dl=0

Conclusion de l’activité

Faites un retour sur la situation d’apprentissage en amenant les élèves à s’exprimer sur leur appréciation de l’activité. Pour ce faire, nous vous suggérons de leur poser les questions suivantes :

- Qu’est-ce que tu as appris de nouveau? Que retiens-tu de cet atelier ? - Quelle partie de l’activité as-tu le plus aimé ? Pourquoi?

- As-tu rencontré des difficultés? Comment as-tu fait pour les surmonter?

Résumé des messages clés (au besoin) :

Les normes de beauté varient selon les époques, les cultures, les préférences personnelles, etc. La beauté est un concept variable (selon l’époque, selon l’endroit où l'on se retrouve sur le globe, nos préférences personnelles, etc.). Il est d’autant plus important de remettre en question l’idéal de beauté. Les représentations du corps dans les médias s’éloignent de plus en plus des formes naturelles du corps et de leur diversité. C’est comme si on demandait au corps de s’adapter à la mode plutôt que l’inverse.

Chacun possède un corps différent et unique. Il est inutile de se comparer, nous sommes tous différents!

Il existe une diversité naturelle de formes de beauté et une infinité de critères pour trouver quelqu’un (ou une œuvre) beau. La beauté ce n’est pas juste ce que nous présentent les magazines. C’est beaucoup plus que ça! C’est une question de goût personnel, de culture ou d’époque. On peut trouver une personne belle pour la couleur de ses yeux, sa gentillesse, ses rondeurs, ses muscles, son honnêteté, son sourire, ce qu’elle dégage, son regard, sa peau, ses mains, son côté rassurant, son sens de l’humour, son style vestimentaire qui l’aide à se définir, etc.

Page 17: L'art de la différence

Page 17 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

La beauté ne définit pas la valeur d’une personne. On perçoit la beauté d’une personne à partir d’une émotion que l’on ressent face à cette personne. Par exemple : on se sent tout simplement bien avec elle, ou elle communique un sentiment qui nous touche (joie, rêverie, innocence, nostalgie…). Cette perception liée à l’émotion compte également dans le fait de se trouver beau soi-même. C’est plutôt une question d’accepter, d’être ouvert et réceptif à ce que l’on voit et ressent à chaque instant. C’est découvrir et se laisser surprendre par la beauté unique de chaque personne.

Page 18: L'art de la différence

Page 18 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

RÉFÉRENCES

1. Pica, Lucille A. et autres. L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011. Le visage des jeunes d’aujourd’hui : leur santé physique et leurs habitudes de vie, Tome 1, Québec, Institut de la statistique du Québec, 2012, 256 p.

2. C.D. Jensen et autres. Body dissatisfaction, weight criticism, and self-reported physical activity in

preadolescent children, Journal of Pediatric Psychology, 2009, vol. 34, p.822-826. 3. F. Johnson, J. Wardle, Dietary restraint, body dissatisfaction, and psychological distress: A

prospective analysis. Journal of abnormal psychology, 2005, vol. 114, no 1, p.119-125. 4. P. Van Den Berg et autres. The Association between Body Image and Self-esteem: Variations across

Gender, Age, Race/Ethnicity, and Weight Status. Eating Disorders, Research Society 13th Annual Meeting, 2007, Pittsburgh.

5. S.J. Paxton et autres. Body dissatisfaction prospectively predicts depressive mood and low self-

esteem in adolescent girls and boys. Journal of Clinical Child & Adolescent Psychology, 2006. vol. 35, no 4, p.536-549.

POUR EN SAVOIR PLUS…

À propos d’ÉquiLibre ÉquiLibre est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de prévenir et de diminuer les problèmes reliés au poids et à l’image corporelle dans la population, par des actions encourageant et facilitant le développement d’une image corporelle positive et l’adoption de saines habitudes de vie. ÉquiLibre met à la disposition des enseignants et des intervenants jeunesse plusieurs outils et services pour les accompagner dans leurs interventions sur la question de l’image corporelle auprès des jeunes. Pour consulter l’offre de services : www.equilibre.ca/intervenants. POUR ALLER PLUS LOIN… Cette activité fait partie du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau (BTBP). Ce programme a pour objectif de favoriser le développement d’une image corporelle positive et l’adoption d’attitudes et de comportements sains à l’égard du corps, de l’alimentation et de l’activité physique chez les jeunes. Le programme cible à la fois les adolescents, leurs parents et les adultes qui les entourent et est diffusé dans les milieux scolaire et communautaire. Grâce au soutien financier de Québec en Forme et du ministère de la Santé et des Services sociaux, BTBP a été diffusé à travers l’ensemble du Québec. À ce jour, 425 trousses du programme sont en circulation dans 700 écoles et organismes jeunesse, permettant ainsi de rejoindre près de 250 000 jeunes. Pour en savoir plus, visitez le www.equilibre.ca/BTBP.

Page 19: L'art de la différence

Page 19 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

ANNEXE 1 : INFORMATION SUPPLÉMENTAIRE SUR CERTAINES ŒUVRES

FIGURE FÉMININE STÉATOPYGE

MARLIK, IRAN DU NORD

Figure féminine stéatopyge

Vers 1200 1000 av. J. C.

Terre cuite

53 x 20,3 x 20,2 cm

Achat, don de David Y. Hodgson

1963.Ea.1

« Cette statuette appartient à une production abondante de pièces semblables réalisées à la fin du

deuxième et au début du premier millénaire av. J.-C., dans la région des hauts plateaux et des

montagnes accidentées du nord-ouest de l’Iran, au sud de la mer Caspienne. Elle représente un nu

féminin, debout, pieds écartés, ses bras courts et charnus tendus dans un geste antique d’adoration. Le

corps est cylindrique, le cou long et mince, le torse étroit. Les jambes, épaisses, sont courtaudes, ce qui

met en évidence la région pubienne et la courbe des hanches; c’est ce trait qui est à l’origine du terme

« stéatopyge », qui vient du grec steatos (graisse) et pugê (derrière). La tête est petite par rapport au

corps et les détails du visage se limitent à un nez étroit et des yeux protubérants. La chevelure est

retenue par un diadème à deux étages bordé d’un rang de perles.

Répandues dans le Proche-Orient, ces statuettes de nus féminins extrêmement stylisées ont presque

toujours été découvertes à l’intérieur de sépultures masculines. Il semble que leurs caractères sexuels

exagérés étaient une puissante image métaphorique de la vie et de la renaissance; leur présence dans

une tombe devait concourir à la résurrection du défunt. »

©Musée des beaux-arts de Montréal. (2013). Musée des beaux-arts de Montréal : Guide du 150e

anniversaire. Montréal : Musée des beaux-arts de Montréal.

Page 20: L'art de la différence

Page 20 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

STATUE DE L'APOLLON CHIGI

HAUT EMPIRE ROMAIN

Statue de l'Apollon Chigi,

d'après un original grec (vers 370 av. J. C.), peut être dans le style de

l'école de Polyclète

Deuxième quart du IIe s. apr. J. C.

Marbre de Paros

136 x 56 x 35,5 cm

Achat, fonds de la Campagne du Musée 1988 1993, fonds de

l'Association des bénévoles du Musée des beaux-arts de Montréal et

don anonyme

2003.44.1 5

« On a d’abord cru que cette pièce, jamais publiée auparavant, était le cinquième exemple d’un type

appelé autrefois « l’Adonis de Centecello », mais récemment identifié à Apollon et nommé d’après la

collection du palais Chigi. Cependant, un examen plus attentif de la statue laisse supposer qu’elle serait

plutôt inspirée du Doryphore de Polyclète. L’identification à Apollon pourrait se justifier par le fragment

de la partie inférieure d’un arc se détachant du tronc d’arbre, mais toutes les statues masculines de

l’Antiquité ne sont pas forcément des Apollons. Le tronc d’arbre accolé à la jambe, supportant une

partie du poids du corps, est typique de la sculpture romaine.

À l’époque où cette statue a été réalisée, il était courant de fixer une tête représentant un modèle sur

un corps générique. Mais à qui appartenait la tête manquante?

Deux caractéristiques distinguent la statue du Musée. La première concerne la grande qualité du

marbre. Celui-ci, extrait de l’île de Paros, était l’un des plus recherchés et des plus coûteux de

l’Antiquité, et suggère que nous sommes ici en présence d’une commande très importante. La seconde

a trait à la qualité d’exécution, qui est remarquable, tout comme le modelé parfaitement naturel du

corps. Réalisée un peu avant le milieu du IIe siècle apr. J.-C., cette œuvre romaine dérive d’un original

grec du début du IVe siècle av. J.-C. La statue grecque était probablement l’œuvre d’un suiveur de

Polyclète, grand sculpteur de la période classique tardive; elle pourrait avoir été inspirée initialement

par une œuvre du style « sévère » de la fin de la période archaïque ».

©Musée des beaux-arts de Montréal. (2013). Musée des beaux-arts de Montréal : Guide du 150e

anniversaire. Montréal : Musée des beaux-arts de Montréal.

Page 21: L'art de la différence

Page 21 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

SHE WAS A BIG SUCCESS

Valérie Blass

Née à Montréal en 1967

She Was a Big Success

2009

Polystyrène, bois, cheveux synthétiques, peinture vinylique

219 x 83,6 x 83,6 cm (avec socle)

Achat, Programme d'aide aux acquisitions du Conseil des Arts du Canada et

don de Nick Tedeschi

2010.516

« Reprenant à son compte le mode de la sculpture par assemblage, Valérie Blass superpose des

éléments hétéroclites dont la réunion, quoique d’aspect proprement surréaliste, évoque un monde de

symboles et de correspondances. Elle récupère des objets qu’elle détourne, fragmente, reconstruit,

mais elle emploie aussi le trompe-l’œil pour jouer de la perception de la matière.

Les sculptures qu’elle crée cachent leur véritable genre : abstraction, figuration, anthropomorphisme

ou encore biomorphisme… Elle dit : « Mon travail est impur, vulgaire, brut, instinctif, parfois beau,

parfois laid, souvent de très mauvais goût, comme la vie quoi ! Ce qui m’importe d’une pièce, c’est

qu’elle ait du caractère et qu’elle déménage » (La Presse, 8 janvier 2011). She Was a Big

Success présente, sur un cube blanc, un entrelacs de jambes de mannequins croisées, lui-même

surmonté d’une extravagante coiffure synthétique. Tenant à la fois des poupées érotiques de Hans

Bellmer, de l’excès maniériste victorien et de l’extravagance stylistique de la chanteuse pop britannique

Amy Winehouse, cette étrange construction évoque un monde où les codes de la séduction auraient

subi une transformation monstrueuse.

Le travail de Valérie Blass constitue une des manifestations les plus remarquables du renouveau récent

de la sculpture qui reprend en charge les éléments traditionnels de l’art – monumentalité, assemblage,

genres – en les réarticulant au présent. »

http://expositionvirtuelle.ca/multimedia/523-fra

Au-delà de la démarche, il y a l’interprétation. Et on peut rapidement associer cette œuvre à la notion

de corps-objet, sans tête, donc sans cerveau. Il semble y avoir un commentaire sur la sexualité des

femmes. Les images de médias de masse utilisent souvent la suggestion pour induire ou pour passer un

message. Ici, il n’y a pas cette intention, mais la sculpture utilise les mêmes codes visuels, les mêmes

références esthétiques. Les jambes sont constituées de polystyrène, ce qui suggère un certain réalisme,

mais ce qui suggère aussi les manipulations numériques, la chirurgie esthétique, etc.

Page 22: L'art de la différence

Page 22 sur 22

L’atelier L’art de la différence a été développé à partir des activités issues du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau - © 2001-2015 ÉquiLibre, tous droits réservés. Bien dans sa tête, bien dans sa peau est une marque de commerce d’ÉquiLibre.

APELLE PEIGNANT LE PORTRAIT DE CAMPASPE

Giovanni Battista Tiepolo

Venise 1696 – Madrid 1770

Apelle peignant le portrait de Campaspe

Vers 1726

Huile sur toile

57,4 x 73,7 cm

Legs Adaline Van Horne

1945.929

« D’après le récit de Pline l’Ancien dans son Histoire naturele (XXXV, 10-36), le peintre le plus célèbre de

la Grèce antique, Apelle, s’était épris de la favorite d’Alexandre le Grand, Campaspe, en faisant son

portrait. Désireux de rendre hommage à l’artiste, l’empereur lui céda Campaspe. Les peintres de la

Renaissance se sont inspirés de cette histoire pour louer la noblesse de leur art – et de leurs

protecteurs.

Sous les traits d’Apelle et de Campaspe, Tiepolo livre son propre portrait et celui de sa femme Cecilia

(sœur des peintres vénitiens Giovanni Antonio et Francesco Guardi). Au fond de l’atelier, on aperçoit

deux tableaux, dont Moïse et le serpent d’airain. Tiepolo a peint deux autres versions d’Apelle et

Campaspe, dans un style plus noble : l’une à la fin des années 1720 (localisation actuelle inconnue),

l’autre vers 1736 (Los Angeles, The J. Paul Getty Museum). Le tableau de Montréal est empreint d’un

humour et d’une familiarité qui sont absents des deux autres versions. Cet esprit se manifeste par

exemple dans le choix du détail qu’Apelle est en train de peindre. Tiepolo a sans doute exécuté cette

scène plaisante pour lui-même ou pour une connaissance proche.

Considéré comme le plus grand des peintres vénitiens du XVIIIe siècle, Tiepolo fut aussi le dernier à

produire des œuvres décoratives et mythologiques dans la lignée de Titien et de Véronèse. »

©Musée des beaux-arts de Montréal. (2013). Musée des beaux-arts de Montréal : Guide du 150e

anniversaire. Montréal : Musée des beaux-arts de Montréal.