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L'Astrologie, son histoire, ses doctrines by W. E. PeuckertReview by: Jacques MaîtreArchives de sciences sociales des religions, 26e Année, No. 51.2 (Apr. - Jun., 1981), pp. 275-276Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30131928 .

Accessed: 13/06/2014 05:57

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l'Elys6e et au Quai d'Orsay, pour savoir que l'empereur dilment couronne avait der- riere lui, depuis quelques ann6es d6ja, un certain nombre de cadavres. Les rapports &taient pourtant empreints de cordialit6... jusqu'au jour oh l'uranium, r6cemment d6cou- vert en Centrafrique, vint s'en mbler, et, avec lui, d'importants intdr&ts 6conomiques. Il n'est pas impossible que le massacre des enfants africains fut l'alibi providentiel qui permet- tait de mettre d6finitivement h l'ombre un personnage d6cid6ment peu commode en affaires... Mais c'est une autre histoire. Elle s'6crira mieux dans vingt ans!

Ren6 Luneau.

51.494

Perspectives anthropologiques. Un collectif d'anthropologues quebecois. Montr6al, Ed. du Renouveau p6dagogique, 1979, 436 p.

Cet ouvrage, en principe un manuel pour 6tudiants, a 6t6 r6dig6 par dix-huit auteurs qudbecois qui veulent couvrir de nombreux champs 6tudids par les < anthropologues (ethnologues, prdhistoriens, anthropologues physiques). Sur vingt chapitres, seize sont consacr6s h des pr6sentations de thames g6n&- raux; un seul chapitre concerne le Canada tout entier et trois autres touchent i des questions proprement qu6becoises.

Ceci ne veut pas dire que le Quebec n'est pas pr6sent partout comme p61e de r~f6rence, sous-tendant plus ou moins explicitement la probl6matique des 6tudes g6n6rales. Celles-ci ont l'avantage, par rapport h un manuel francais assez r6cent (Cresswell, Eldments d'Ethnologie, in Arch., 43, no 332), d'aborder, au moins dans deux chapitres, le theme de l'id6ologie (par Bernard Arcand) et enfin celui de << religions, iddologies : points de vue anthropologiques > (par Yvan Simonis). Comme les autres contributions, ces deux < essais > - car c'est plut6t ainsi qu'il faut tous les d6finir - sont originaux et intbres- sants. Ce qu'on peut leur reprocher a tous, ou aussi analyser en perspective sociologique, c'est qu'il s'agit de rdflexions g6ndrales, de tentatives de d6marcation th6orique, souvent sans r6f6rences suffisantes h des exemples d'enquite : dans le cadre d'un << renouveau p6dagogique >, cela nous parait regrettable. En v6rit6, cet ouvrage apparait plut6t comme le reflet d'une volont6 des anthropologues qu6becois de d6finir leur identit6 face aux theories venues d'ailleurs. Le marxisme, le structuralisme, surtout at travers les travaux d'anthropologues frangais, sont des p6les de rdf6rence ambivalents, d'attraction et de r6pulsion.

BULLETIN DES OUVRAGES

L'dtude de Simonis fort intdressante et nuanc6e refl&te i sa manibre cette vision qu6beco-centriste. Pour lui, sans ignorer les multiples facettes du fait religieux, ce qui compte c'est la proximit6 entre

<< religion et << id6ologie >. Mais il est assez dtonnant de voir 6crit de manibre plut6t sch6matique que a dans notre soci&t6, et dans la mesure oii la religion et l'6tat ont partie li6e, une d6sorganisation sociale entraine la d6sorgani- sation de la religion > (p. 257). On sait bien que le clerg6 qubbecois a constitu6 jusqu'i r6cemment une chape de plomb r6actionnaire dans la < Belle Province > mais, apris tout, c'6taient les anglophones protestants qui r6gnaient, et les choses sont-elles aussi simples ?

II faut n6anmoins proclamer que les anthropologues qubbecois (et pas seulement dans ce livre) ont le m6rite d'aborder les questions i bras le corps, de ne pas s'embar- rasser de circonspection acad6mique. La frai- cheur, la franchise de leurs 6crits en assurent l'originalit6. Les 6tudiants frangais d'anthro- pologie, souvent noyds par des approches extr~mement techniques, auraient intir~t t lire ce livre, notamment ceux qui s'int6ressent i la religion et a I'iddologie.

Jacques Gutwirth.

51.495 PEUCKERT (W.E.).

L'Astrologie, son histoire, ses doctrines. Paris, Payot, 1980, 274 p. (Trad. de l'allemand par R. Jouan et L. Jospin. < Petite bibliothbque Payot ), 378).

La version originale de cet ouvrage fut 6ditte sous le titre Astrologie chez W. Kohl- hammer Verlag (Stuttgart); la prdsente tra- duction a paru d'abord dans le 6:Biblioth~que scientifique > chez Payot.

La d6marche suivie est int6ressante comme tentative de sociologie historique de l'astro- logie sur la base d'une compilation de don- n6es concernant essentiellement le monde assyro-babylonien, I'Egypte ancienne, la tra- dition juddo-grdco-latine, la Renaissance alle- mande et italienne. Dans cette vaste synthbse, bien des conjectures paraissent aventur6es. Un exemple suffira i en montrer le m6ca- nisme; il s'agit de d&terminer l'origine de la denomination des constellations du Verseau et du Poisson, correspondant B la dernibre semaine de janvier, B f6vrier et aux trois pre- mieres semaines de mars : < Chez nous, il n'y a pas de pluies d'hiver, leur attribution aux 6toiles et les noms donn6s i celles-ci en cons6quence n'ont pu survenir que 1 oi la pluie tombe au moment de l'hiver oh dominent le Verseau et les Poissons, autre-

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

ment dit en M6sopotamie, parmi les Sdmites septentrionaux > (p. 20); le moins qu'on puisse dire est que la majeure de ce syllo- gisme est bien probl6matique et que la mineure implique une climatologie fort som- maire.

La thdorie de W.E.P. rattache l'astrologie h une notion de < mana > et en montre bien le caractbre non scientifique, sans pour autant confondre les p6riodes. L'auteur accorde cependant h l'astrologie une valeur 6gale a celle de toute autre voie en r6ponse h < l'in- certitude d'un homme jet6 dans le monde, qui sent un filet, se sait entortill6, soupgonne une volont6 hostile, et qui, comme Dieu, se tait et que tous les savants se contentent de hausser les 6paules, se r6fugie derriere la premiere r6ponse qu'on lui offre ) (p. 273). Certains ont la pr6monition du temps qu'il va faire ou des sentiments qu'on va leur porter; < il en est de mime pour d'autres quant aux forces cosmiques. Celui qui se fie aux 6toiles lira ces forces dans les 6toiles (p. 272).

Malgr6 cette introduction confuse d'une valorisation subjectiviste, le travail de W.E.P. est beaucoup plus riche de connaissances historiques et sociologiques que la grande masse des livres qui paraissent chaque ann6e sur l'astrologie.

Jacques Maitre.

51.496 PIH (Irene). Le Pere Gabriel de Magalhles. Un JIsuite portugais en Chine an XVIn sicle. Paris, Fondation Calouste Gulbenkian, 1979, X - 386 p. (Centre Culturel Portugais. Coll. < Cultura Medievale Moderna >, XIV).

Quelle 6tude bienvenue dans le mouvement actuel de retour d'intdrat vers les J6suites de Chine et leur place dans la culture de l'Eu- rope occidentale des XVIIP et XVIIIP sidcles et dans celle de la Chine des derniers Ming et des premiers empereurs mandchous (Arch., 48, n" 467 et 558). Et cela a plus d'un titre. Que l'auteur de ce travail soit chinoise de naissance et chr~tienne d'6ducation garantit la finesse de sa sensibilitd au probl~me de la comprehension (ou plut6t de l'incompr6hen- sion) mutuelle entre missionnaires et lettr6s confuc~ens. Que le personnage 6tudi6 soit un Portugais nous rappelle le monopole de juri- diction spirituelle qu'avait regu le Portugal sur toutes les missions en Orient, ce dont les Jesuites de nationalit~s autres que portugaise ont tant piti. Et, pour notre chance, Gabriel de Magalhies, qui v~cut h Macao ou en Chine propre de 1640 h sa mort en 1677, fut m8l1, fort d~sagr~ablement pour lui, a de

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grands 6v~nements historiques qu'il d6crivit de pros dans ses lettres.

Son exp6rience la plus exceptionnelle vient de ses rapports avec le c61bre insurg6 Chang Hsien-chung (en transcription anglaise, soit Zhang Xianzhong dans le pinyin suivi par l'auteur), un candidat malheureux h la succes- sion supreme, sous la tyrannie duquel il v6cut au Ssu-ch'uan (Sichuan) de 1644 a 1647. C'est 1, dans la riche histoire des soul~ve- ments chinois, l'unique t6moignage direct et continu qu'un Europ~en a 6t6 en mesure d'apporter, antbrieurement au XIX' sidcle, sur la personnalitd physique et morale d'un rebelle. Nous avons aussi indiqu6 certaines de ses motivations apparentes, ce qui se lais- se discerner de l'idsologie de son mouve- ment, et les d6tails de sa conquate, pour contrebalancer ou compldter l'historiographie officielle chinoise. A ce propos, on pourra quelque peu regretter que le r~cit, retrac6 par I.P., du bref et sanglant r~gne de Chang Hsien-chung au Ssu-ch'uan, pour se vouloir trop homoghne, efface l'originalitd du t~moi- gnage de Magalhies en l'incorporant 3troite- ment aux reconstitutions des sinologues h partir des sources chinoises (les documents portugais formant la deuxibme partie du pr6- sent travail ne portent pas sur cette p~riode de la correspondance de Magalhles).

Ayant 6chapp6 B la mort chez Chang Hsien-chung, Magalhies se trouve pris, B la Cour de P6kin, en pleines intrigues d'instau- ration de lign6e dynastique, et il reporte sur le P. Schall, autre j6suite, et d'illustre renom- m6e, le d6pit oh le jetaient la suspicion et les ennuis qu'il rencontrait pour avoir servi un rebelle. Cette rivalit6 contribua consid6- rablement t affaiblir la position des missions j6suites en Chine, et notre homme fut ainsi le t6moin et la victime des pers6cutions anti- chr6tiennes des annies soixante du XVIIP si&- cle.

La pr6sentation du travail d'I.P. est exem- plaire, autant dans la premiere partie (synthbse des 6v6nements historiques et por- trait moral de Magalhies) que dans la seconde (textes portugais principaux, en ori- ginal retranscrit), et I'on n'est plus gubre accoutum6, en notre 6poque de l'offset, i manier si 616lgante 6dition (avec caractbres chinois en marge, restaur6s pour les textes portugais).

Frangoise Aubin.

51.497 PIROUET (M. Louise). Black Evangelists. The Spread of Christianity in Uganda. Londres, Rex Collings, 1978, 255 p.

La progression du christianisme en Ou-

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