L’Université euro-méditerranéenne : une aventure humaine, une expérience

pédagogique – Bilan 2013-2016

Rapport rédigé par :

Pr. Jihane Sfeir, responsable académique de l’UEM ;

Dr. Leila Mouhib, Coordinatrice scientifique de l’UEM

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UNIVERSITÉ EURO-MÉDITERRANÉENNE – PÔLE BERNHEIM

RAPPORT FINAL

1. Le projet de l’Université euro-méditerranéenne au sein du Pôle Bernheim

Le Pôle Bernheim sur la Paix et la Citoyenneté existe depuis 2000 à l’Université Libre de

Bruxelles ; ce pôle interfacultaire consacré aux problématiques de la paix et de la citoyenneté a

été créé par le Conseil d’administration de l’ULB, à l’initiative du Recteur d’alors, Jean-Louis

Vanherweghem. L’objectif est de susciter au sein des différentes Facultés de l’ULB des

programmes d’enseignement, de recherche et de diffusion liés aux questions de paix et de

citoyenneté1.

Au sein du Pôle Bernheim, le projet d’Université euro-méditerranéenne a été financé par la

Fondation Bernheim depuis 2013, et sous sa forme antérieure (Université Libre de la

Méditerranée) depuis 2007. C’est Éric Remacle qui a été à l’initiative de ce projet de rencontre

autour de la Méditerranée : rencontre des savoirs, rencontre des disciplines, rencontre des

étudiants et chercheurs venus des deux rives de la Mare Nostrum. En 2009, il passe le projet à

Jihane Sfeir.

La participation du Pôle Bernheim à l’UEM a débuté en 2007 à Casablanca, l’objectif

principal est alors de développer et de consolider un réseau interuniversitaire à travers des

rencontres annuelles sous forme d’une université d’été.

En 2013, l’ULM se transforme et devient l’UEM (Université euro-méditerranéenne). Le

défi (réussi) fut de se détacher du Réseau Euro-Méditerranéen d’Universitaires (ReMU) pour

évoluer de façon autonome et tisser de nouveaux partenariats. L’ULB devient alors le moteur

principal du réseau, fédérant pour ce projet plusieurs institutions : l’Université de la Manouba

(Tunisie), l’Université Française d’Égypte, l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (Liban), la

Lebanese American University, l’Université de Bir-Zeit (Palestine), l’Université de Florence

(Italie), l’Université de Salerne (Italie), Al-Akhawayn University (Maroc), l’Université d’Aix-

Marseille, entre autres. Ces institutions deviennent au fil du temps les partenaires principaux

et fidélisés au projet.

L’UEM réunit chaque année une soixantaine d’étudiants et de chercheurs venus des pays

européens et méditerranéens. Son objectif est de transmettre le savoir nécessaire permettant

aux étudiants de saisir les mutations, les acteurs et les enjeux d’un espace dominé par une

histoire commune, mais aussi d’offrir un espace de rencontre et de création de liens entre jeunes

des deux rives et de tous horizons. L’approche transdisciplinaire adoptée permet d’offrir un

large panel d’interventions de spécialistes (ethnographes, historiens, politologues, économistes,

juristes, sociologues, etc.), et s’adresse à un public universitaire international. Ces rencontres

sont le lieu privilégié d’échanges et de rencontres autour de thèmes transversaux : révoltes et

révolutions, démocratie et droits de l’homme, relations interculturelles, mobilisations

artistiques et culturelles, histoire et mémoire, etc.

1 http://www.iee-ulb.eu/fr/pole-bernheim-d-etudes-sur-la-paix-et-la-citoyennete

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Organisée, en alternance (sauf exceptions), une année au Nord de la Méditerranée et une

année au Sud, l’UEM s’est déroulée :

En partenariat avec le ReMU sous l’appellation ULM

- En 2007 à l’Université Hassan II de Casablanca, Maroc

- En 2008 à l’Université de Liège, Belgique

- En 2009 à l’Université Hassan II de Casablanca, Maroc

- En 2010 à l’Université de Montpellier, France

- En 2011 à l’Université Libanaise de Saïda, Liban : Révoltes et révolutions du monde

arabe

- En 2012 à l’ULB, Belgique : Transitions démocratiques et révoltes en Méditerranée

De manière autonome sous l’appellation UEM.

- En 2013 à l’Université La Manouba, Tunisie : Human Security, Human Rights, Between

Hopes and Risks

- En 2014 à l’ULB, Belgique : Art, Culture et Révolution

- En 2015 au MuCEM, France : Construire l’Autre. Frontières, altérité et identités en

Méditerranée

- En 2016 à l’Université Al-Akhawayn d’Ifrance, Maroc : Circuler en Méditerranée. Une

approche interdisciplinaire des mouvements des idées, des hommes et des objets

Par ailleurs, des activités annexes à l’UEM ont été régulièrement organisées, comme des

conférences grand public :

- En 2011 :

- Le colloque « Beyrouth plus belle qu’elle ne l’était », 17 mars 2011, Halles de

Schaerbeek pour les dix ans du Pôle Bernheim - activité commune aux projets du Pôle

Bernheim.

- La conférence « Du Maghreb au Golfe, nouvelles dynamiques et identités au Moyen-

Orient », Paris, Palais du Luxembourg, 6 avril.

- Les journées d’étude « Territoires de l’histoire, lieux de l’historien », IEE, ULB, 27 -

28 mai.

- La conférence « The Israeli-Palestinian Conflict : the 1948 Palestinian Refugees,

Narratives, Memory and Remembrance », ULB, 18 octobre 2011, avec le Librex,

l’Institute for Historical Justice and Reconciliation, la section Histoire et Cultures de

l’IEE et la fondation Heinrich Böll.

- En 2012:

- La conférence internationale "Writers Facing the Civil War: A focus on Sudan", ULB,

22-24 mars.

- La Conférence du Prof. Henry Laurens (Collège de France), "Les Printemps arabes",

ULB, 30 mars.

- Le festival "Que peut le cinéma? Le cinéma en Syrie", Halles de Schaerbeek, 14-17

septembre.

- Conférence-rencontre « La Tunisie, à la croisée des chemins », avec Maya Jribi, 3

décembre.

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- Le colloque "Les Monarchies pétrolières du Golfe à l'épreuve du Printemps arabe",

ULB, 18-19 décembre.

- En 2013 :

- La conférence « La Syrie en Questions », ULB, 17 décembre

2. Le budget UEM

Les coûts de l’organisation de l’UEM ont été :

- 2013 : environ 70000€ ;

- 2014 : environ 75000€

- 2015 : environ 75000€

- 2016 : environ 85000€

Les principaux postes de dépenses pour l’organisation de l’UEM sont les suivants :

- des frais de personnels, pour l’emploi d’une attachée mi-temps en charge de toute

l’organisation, du suivi et de la diffusion de l’événement ;

- des frais de transport pour les voyages des participants. L’UEM prend en charge les frais

de voyages et de transports inter-urbains de tous les participants ;

- des frais de logement, dans des endroits à la fois abordables et confortables ;

- des frais de restauration.

- des frais liés à la communication et la diffusion : maintenance du site internet, services

d’une société de production pour réaliser les documentaires sur l’UEM, création des affiches et

visuels, etc.

Jusqu’en 2012, les activités annexes à l’Université d’été, comme les conférences,

bénéficiaient d’une enveloppe de tirage allouée en début d’année par la Fondation. Depuis

2013, le financement de ces manifestations repose sur les reliquats du budget de l’UEM

approuvés par le bureau de la Fondation.

Dans la suite de ce rapport, vous lirez le descriptif des activités de l’UEM depuis 2013. Il

s’agit des universités d’été organisées principalement et quasi-exclusivement par l’ULB et

soutenues à titre principal par la Fondation Bernheim.

Pour plus d’informations, veuillez visiter notre site http://www.uem-iee.org et visionner nos

vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCPxxFc3WhJJVcoZVvbFVt9A

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3. Les éditions de l’UEM

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2013 à Tunis : Human Security, Human Rights, Between Hopes and Risks

L’UEM 2013 avait lieu en Tunisie; elle était accueillie par l’Université La Manouba, à Tunis.

Particularité cette année-là, elle était co-organisée par le Professeur Mario Telò (ULB) et le

programme européen Erasmus GEM. Elle s’est déroulée au Centre National de Formation des

Formateurs en Éducation (CENAFFE) à Carthage.

Le thème, Human Security, Human Rights, Between Hopes and Risks, coïncidait avec les

changements politiques dans le monde arabe, notamment en Tunisie. L’édition 2013 de l’UEM

était d’ailleurs dédiée à la mémoire de deux grands hommes décédés cette année-là : le militant

tunisien Mohammed Brahmi et le professeur de l’ULB Éric Remacle. L’UEM 2013 a

rassemblé plus de 70 étudiants de 20 nationalités différentes, en Master et en Doctorat. Outre

les conférences du matin et les ateliers d’écriture de l’après-midi, une sortie au musée du Bardo

fut organisée, suivie d’une rencontre avec des militants du sit-in de la place du Bardo. Les

participants ont ainsi assisté à un moment clé de la vie politique tunisienne de l’après-Ben Ali.

La semaine a commencé par une conférence inaugurale donnée par Gilbert Achkar (SOAS-

Londres) abordant les risques et les défis de l’après révolution ; elle fut suivie par un cocktail

dans les jardins du CENAFFE.

Séance inaugurale 18/08/13.

Les matinées étaient consacrées aux conférences et débats ; les après-midis les étudiants en

Masters travaillaient en ateliers d’écriture et les Doctorants discutaient leurs articles avec les

conférenciers dans leur propre atelier.

La première journée de conférences présidée par Jihane Sfeir (ULB) a débuté par

l’intervention de Laleh Khalili (SOAS - Londres), qui a développé le thème de la contre-

insurrection dans le contexte plus large d’une ingérence étrangère. Christian Olsson (FSP-

ULB) s’est quant à lui interrogé sur la validité du concept de sécurité humaine dans le cadre des

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révolutions arabes. Souhayr Belhassen (Journaliste et présidente de la FIDH) a souligné

l’importance des organisations internationales et de leur action dans la défense des droits

humains fondamentaux pour les nouveaux gouvernements dans l’accomplissement de leur

transition. Madame Radhia Nasraoui (Avocate et spécialiste des droits de l’Homme) a clôturé

la matinée en mettant l’accent sur les enjeux liés à la justice.

La séance du deuxième jour était présidée par Pierre Galand (président du CAL). Kmar

Bendana (Université de La Manouba) s’est interrogée sur l’intérêt des études historiques – mais

aussi sur leurs limites – pour comprendre les transitions dans les pays post-révolutionnaires.

Elle a souligné l’importance de reconnaitre le rôle des émotions dans l’analyse et

l’interprétation des évènements. Leila Blili (La Manouba) a consacré sa présentation aux

femmes, leurs droits et leurs revendications, les intégrant dans le combat pour les droits de

l’Homme en Tunisie. Simone Susskind (Présidente d’Actions in the Mediterranean) a partagé

ses expériences personnelles en soulignant la méconnaissance des questions liées aux droits des

femmes et en insistant sur l’importance de la coopération et des échanges entre les cultures pour

parvenir à une meilleure compréhension mutuelle.

Le troisième jour était consacré à la sortie culturelle au Musée du Bardo suivie d’une

rencontre politique avec des militants du Sit-in de la place du Bardo. Les participants sont allés

ensuite déjeuner dans la Médina à Tunis et la journée s’est terminée par la visite du centre

culturel Dar Bach Hamba de la Fondation Corrao, dédié aux rencontres euro-

méditerranéennes.

Musée du Bardo, 21/08/13.

La journée du jeudi était présidée par Leila Blili (La Manouba), elle a commencé par

l’intervention de Nicolas Pouillard (IFPO), qui a souligné la nécessité d’une approche critique

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du terme « transition ». Leyla Dakhli (IREMAM) a insisté sur l’importance de la reconstruction

d’une pluralité de mémoires prenant en compte la diversité des courants et des opinions qui

traversent les sociétés. Jinan Limam (Juriste et spécialiste des droits de l’Homme) a souligné

l’importance de la société civile, qui doit s’emparer de la question du politique pour pouvoir

influencer le processus de décision. La journée s’est terminée par une soirée musicale chez le

délégué de la représentation Wallonie Bruxelles International (WBI) en Tunisie à la Marsa.

La dernière matinée des conférences était présidée par Jean-Philippe Schreiber (ULB). La

Prof. Francesca Corrao (Luiss-Rome) a inauguré la séance par une communication sur la

dialectique entre art et soulèvements dans laquelle elle a insisté sur le rôle des intellectuels et

des artistes dans les révolutions et dans la construction d’un espace créatif influençant l’espace

politique. Abaher el Sakka (Bir-Zeit- Palestine) a quant à lui abordé l’impact du ‘printemps

arabe’ sur les mouvements sociaux en Palestine. Philippe Droz-Vincent (IEP Grenoble) a

clôturé la série des conférences en évoquant la question des forces armées et sa centralité dans

le maintien des régimes autoritaires et plus tard dans les soulèvements. La semaine s’est

terminée par une soirée jazz et littéraire belgo-tuniso-palestinienne au Festival International de

Hammamet soutenue par la délégation WBI en Tunisie.

L’Université d’été a été un espace unique d’échanges, qui a permis aux étudiants venus

d’horizons différents de prendre conscience des réalités complexes que traversent les sociétés

euro-méditerranéennes de l’après-2011.

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2014 à Bruxelles : Art, Culture et Révolution

L’UEM 2014 a eu lieu à l’ULB, à Bruxelles, sur le thème Art, Culture et Révolution. Après

une soirée inaugurale où Lieven De Cauter (KUL) est intervenu sur le thème « The Activist

Imagination : Art and Activism in the Age of Globalisation » et où les participants ont pu faire

connaissance autour d’un buffet libanais, la semaine a débuté avec les conférences du matin et

les ateliers de l’après-midi : cinéma, cinéma tunisien, street art, poésie

La première journée consacrée aux dynamiques culturelles et artistiques de la révolution

présidée par Kmar Bendana (La Manouba) a débuté par le mot d’introduction de Jihane Sfeir

(ULB) suivi de l’intervention d’Andrea Urlberger (Université Nationale Supérieur

d’Architecture de Toulouse) sur les liens entre les pratiques artistiques et les pratiques

révolutionnaires. Angela Delli Paoli (Université de Salerne) a ensuite abordé la question de l’art

militant en Italie à travers l’exemple du « Teatro Valle Occupato ». Philippe Droz-Vincent (IEP

Grenoble) a clôturé la matinée en discutant l’objet de l’art dans les mobilisations sociales et

politiques dans le monde arabe.

« L’art comme arme de contestation » fut le thème de la séance du deuxième jour présidée

par Jean de Brueker (Centre d’Action Laïque). Abaher el Sakka (Université de Birzeit), a

analysé dans sa conférence la place et l’impact des artistes palestiniens dans l’espace public.

Nedjma Hadj (curatrice et architecte, Bruxelles) a quant à elle abordé la chorégraphie comme

arme de militance dans le monde arabe. Tarek Ben Yakhlef (artiste, scénariste et historien,

France) a fait une présentation générale du Street Art. Chaymaa Hassabo (Collège de France,

Paris) a enchaîné sur le rôle de cet art de rue dans la révolution égyptienne. La soirée du mardi

a été consacrée au visionnage en avant-première en Belgique, du film Le Challat de Tunis. Le

long métrage de Kaouther Ben Hania, est diffusé au Festival International du Film Francophone

de Namur du 3 au 10 octobre.

La séance du mercredi 6 août consacrée aux médias et au cinéma de la révolution était

présidée par Abaher El Sakka (Université de Birzeit). La matinée a débuté par la conférence

de Kmar Bendana (La Manouba) qui a évoqué le dynamisme du cinéma tunisien

postrévolutionnaire. Ghada Sayegh (Université Saint-Joseph, Beyrouth) a enchaîné ensuite sur

la représentation artistique face à la représentation médiatique à travers l’étude de trois œuvres

de l’immédiat après-guerre au Liban. Tourya Guaaybess (Université Blaise Pascal, Clermont-

Ferrand) a soulevé la question du rôle des nouveaux médias arabes dans la promotion de la

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démocratie. Jihane Sfeir (ULB) a clôturé la journée par une conférence autour de la place de

l’art et des réseaux sociaux dans les mobilisations arabes.

Le jeudi était consacré aux visites et à la découverte de Bruxelles. Une visite du Parlement

européen couplée au Brussels Graffiti Tour a permis aux participants de partir à la découverte

des institutions européennes le matin et de l’art urbain sur les murs des Marolles l’après-midi.

Le Brussels Graffiti Tour était encadré par l’association Lezarts Urbains.

La journée du vendredi, dédiée aux manifestations littéraires et aux engagements

intellectuels face aux révolutions arabes, a été présidée par Khaled Kchir (Université de Tunis).

Ce dernier a assuré la modération des interventions et la traduction simultanée de l’intervention

de Maha Hassan (romancière et journaliste syrienne) autour de la problématique de l’écriture

en temps de révolution et de l’impuissance de l’expression en temps de guerre en Syrie. Xavier

Luffin (ULB), organisateur de la journée, a évoqué la transformation de l’écriture du romancier

libyen Ibrahim al Kuni face au printemps arabe à travers l’étude de son ouvrage « Les

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chevaliers des rêves assassinés ». La matinée s’est clôturée avec l’intervention de Dima Samaha

(Université Saint-Joseph, Beyrouth) qui s’est penchée sur l’impact de la guerre, la violence et

le trauma qu’elle engendre, dans la littérature libanaise (anglophone) de l’émigration. Une

conclusion générale suivie de remerciements a été faite par Jihane Sfeir (ULB).

La restitution des ateliers (articles, poésies, film) s’est déroulée durant la soirée du vendredi.

Tous les participants ont pu visionner le court-métrage réalisé par l’atelier cinéma. Les

participants de l’atelier cinéma Tunisie ont présenté une analyse critique de films. Les membres

de l’atelier poésie ont ému toute la salle : l’un des participants, Izzedin, a déclamé en arabe un

poème qu’il a lui-même écrit. Une étudiante belge a ensuite lu la traduction en français de ce

poème. Les participants de l’atelier street art ont présenté les œuvres qu’ils avaient réalisées

au cours de la semaine, et proposé des analyses libres du street art. La soirée s’est poursuivie

à l’Institut d’Etudes Européennes, pour la remise des certificats de participation, la clôture de

la semaine et un buffet.

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2015 à Marseille : Construire l’Autre. Frontières, altérité et identités en Méditerranée

L’UEM 2015 s’est déroulée à Marseille, en France. Elle était accueillie par le Musée des

civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM)2, en partenariat avec l’Institut de

Recherches et d’Études sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM), le LabexMed de la

Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH) et l’Université d’Aix-Marseille.

Le thème était ‘Construire l’Autre : Frontières, Altérités et Identités en Méditerranée’.

Elle a rassemblé 33 étudiants de nationalités différentes, en master et en doctorat.

La semaine a commencé par une conférence inaugurale donnée par Gilbert Achcar (SOAS-

Londres) avec pour titre « De l’extase à la consternation: la conflagration arabe et ses retombées

européennes », lors de laquelle il a analysé les révolutions arabes, leurs conséquences et la

montée des extrémismes à partir d’une lecture socio-économique et politique. Gilbert Achcar a

expliqué que la montée des mouvements extrémistes tels que l’Etat Islamique, serait la

conséquence de la faillite des mouvements de gauche, du dysfonctionnement de l’économie

néolibérale et des effets pervers de la globalisation. La soirée s’est poursuivie par un repas offert

à tous participants à bord du bateau-restaurant La Nautique.

Les matinées (9h30-13h) étaient consacrées aux conférences et débats ; les après-midis, les

étudiants travaillaient en ateliers : atelier écriture de 14h à 15h, puis atelier théâtre jusque 18h,

animé par Adeline Rosenstein et Sandra Iché.

Les conférences du lundi 20 juillet étaient dédiées aux conflits dans la région euro-arabe.

Dans sa communication, François Burgat (IREMAM, Aix-en-Provence) a présenté un cadre

d’analyse multidimensionnel permettant de mieux comprendre les conflits qui traversent le

monde arabe en révolution. Il a souligné l’importance du rôle des dynamiques confessionnelles

qui dépassent les Etats, afin de mieux appréhender les différents acteurs et de mieux cerner les

réalités de chaque pays. Philippe Droz-Vincent (IEP Grenoble) a continué dans cette

compréhension régionale et comparative des conflits au Moyen-Orient. Si cette zone est une

zone conflictuelle de longue date, de nouvelles dimensions transnationales (économie, marché

des armes, religions, etc.) sont à prendre en considération dans une région où la puissance des

Etats s’est affaiblie. Christian Olsson (REPI, ULB) s’est attardé sur la notion d’ennemi dans les

guerres d’Irak et après ces dernières lors du retrait des Américains, de 2003 à 2011. Il s’agissait

de revenir sur la figure de l’ennemi en temps de guerre et d’analyser les processus de sa

transformation dans la propagande américaine. Enfin, Sabrina Mervin (EHESS, Paris) a

présenté les mondes chiites et leurs évolutions, en particulier en Iran où les dynamiques du

2 À cette occasion, l’ULB a signé deux conventions : la première avec le LabexMed et l’Université d’Aix-

Marseille et la seconde avec le MuCEM pour des collaborations futures, des échanges de chercheurs et d’étudiants.

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global, du régional et du local s’entremêlent pour laisser place à une nouvelle iconographie et

géographie religieuse.

La journée du mardi 21 juillet était dédiée à une excursion en bateau aux îles du Frioul.

Les conférences du mercredi 22 juillet étaient consacrées au thème « La figure de l’Autre ».

Francesca Corrao (LUISS, Rome) a analysé plusieurs œuvres d’art contemporaines (peinture,

musique ou poésie) d’artistes arabes qui questionnaient leur identité et par là-même l’identité

de l’Autre. Elle est revenue longuement sur l’œuvre du poète palestinien Mahmoud Darwich.

Françoise Lorcerie (IREMAM) a ensuite proposé une communication sur le traitement de

l’islam en France, en se focalisant sur la fabrique politique de l’altérité musulmane dans les

écoles de la République. Dans un autre espace d’échanges et d’apprentissages, Rola Younès

(Université Saint-Joseph, Beyrouth) a insisté sur l’importance de l’histoire orale dans la

transmission de la mémoire entre anciennes et nouvelles générations de réfugiés. Quant à

Nicolas Puig (IRD), il a analysé la figure de l’Autre, le Bangladais, dans le quartier de Sabra à

Beyrouth. À partir d’une enquête collective basée sur des enregistrements des bruits du marché,

il a pu analyser comment cette présence de l’Autre questionne et subvertit, parfois, les logiques

relationnelles locales libanaises, syriennes et palestiniennes.

Le jeudi 23 juillet a été dédié à la construction des identités confessionnelles. Jihane Sfeir

(IEE, ULB) a remplacé Laurent Bonnefoy et a présenté la problématique peu connue des

chrétiens palestiniens au Liban. Elle a ainsi interrogé les frontières identitaires dans ce pays par

le biais d’une minorité parmi les minorités. Marie Legendre (LabexMed, Aix-en-Provence) a

ensuite présenté les conversions à l’islam dans l’Egypte du 7e au 12e siècle avec une méthode

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d’analyse basée sur la lecture des papyrus de l’époque. Kinda Chaïb (MuCEM, Marseille) est

revenue sur la redéfinition de l’identité chiite au Sud Liban avec une analyse de l’iconographie

du Hezbollah dans la guerre syrienne.

La dernière journée de conférences, le vendredi 24 juillet, a porté sur la problématique des

frontières. Stéphanie Latte (CNRS-IFPO, Palestine) a présenté ses dernières analyses (parues

dans son ouvrage A l’ombre du mur chez Actes Sud) concernant les frontières d’occupation et

du régime en mouvement en Palestine. Elle a analysé les dynamiques de privatisation du

système de sécurité autour du mur. Abaher El Sakka (Université de Birzeit, Palestine) a

prolongé le thème en revenant sur les représentations des frontières en Palestine par le

renforcement des pouvoirs, en particulier économiques, qui annihilent les revendications

politiques. Célia Lamblin (LabexMed) a présenté ses recherches sur les migrations égyptiennes

récentes vers l’Europe à travers une analyse des trajectoires, des discours et des représentations.

Enfin, Elisabetta Rosa (LabexMed) a présenté une analyse de la place des Roms à Marseille en

interrogeant les frontières, les marginalités et les politiques d’aménagement.

La soirée de clôture s’est déroulée dans l’Auditorium du MuCEM. Les étudiants ont exposé

les travaux réalisés en groupe dans l’atelier écriture. Ils ont ensuite présenté une performance

théâtrale dans laquelle ils ont offert une restitution de la guerre civile grecque en première partie

et plusieurs sketches d’improvisation en deuxième partie.

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2016 à Ifrane : Circuler en Méditerranée. Une approche interdisciplinaire des

mouvements des idées, des hommes et des objets

L’UEM 2016 s’est déroulée à Ifrane, au Maroc. Elle était accueillie par l’Université Al-

Akhawayn en partenariat avec le Centre Jacques Berque (Rabat), WBI Rabat, l’Observatoire

des Mondes Arabes et Musulmans de la Maison des Sciences Humaines (ULB) et l’École de

Gouvernance et d’Économie de Rabat.

L’UEM a eu lieu du 10 au 17 juillet 2016 sur le campus de l’Université Al-Akhawayn, elle

avait pour thème : « Circuler en Méditerranée : une approche interdisciplinaire des mouvements

des idées, des hommes et des objets ». Elle a rassemblé 34 étudiants de nationalités différentes

et 19 intervenants venus des différentes universités partenaires. Le thème a permis de

questionner le mouvement des hommes, des courants de pensée et des idées, des arts et des

savoirs, ainsi que des technologies de cet espace commun.

La semaine a commencé avec la

soirée inaugurale durant laquelle Jihane Sfeir (ULB- Responsable de

l’UEM), Sabrina Mervin (Centre Jacques Berque) et Nizar Messari

(Université Al-Akhawayn) ont accueilli les participants et présenté

le programme des conférences et les ateliers. Comme tous les ans,

les matinées furent consacrées aux conférences et aux débats, les

après-midis aux ateliers. Cette année, les étudiants avaient le choix

entre un atelier écriture organisé par Hédi Kaddour et un atelier

théâtre animé par Sandra Iché et Samah Hijawi.

Les conférences du lundi 11 juillet ont porté sur l’histoire des circulations en Méditerranée.

La première intervention donnée par Khaled Kchir, de l’Université de Tunis, a évoqué la

Méditerranée des XII et XIIIème siècles, une plaine liquide, une mer bouillonnante, où

commerçants, savants et rivaux se croisent, échangent mais aussi se confrontent. Le Pr. Kchir

a souligné l’importance du rôle des voyageurs et des marchands dans la constitution d’une

économie-monde et d’une identité méditerranéenne. Leïla Méziane (Université Hassan II

Casablanca) a enchaîné sur le Maroc au temps des corsaires aux XVIIe-XIXe siècles. Elle a

évoqué la République de Salé, les relations avec l’Europe, le commerce des captifs et la lutte

pour les zones d’influence. Abaher El Sakka (Université de Birzeit, Palestine) a conclu la

journée avec une conférence sur la Palestine de la fin de la période ottomane jusqu’à la fin du

mandat britannique (1948). Son propos a porté sur cette période charnière de l’histoire arabe

marquée par la fin de l’ottomanisme, la naissance et la diffusion des idées nationalistes, la

complexité des rapports entre les différentes communautés, le développement des villes et la

fluidité de la circulation des hommes, des idées et des marchandises.

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Au centre : Abaher El Sakka, intervenant du lundi matin

À gauche : Leila Méziane et Khaled Kchir, lors de leurs interventions du lundi matin

Le thème des circulations a également été l’objet des interventions du mardi 12 juillet. Kmar

Bendana, de l’Université La Manouba (Tunisie) a évoqué

le mouvement des imprimés en Tunisie au XIXème et

XXème siècles sous la régence ottomane et sous le

protectorat français. Dans son propos, l’historienne a

insisté sur la construction d’une représentation de la

culture nationale tunisienne à travers l’imprimerie,

l’édition et la question linguistique ; une Tunisie

cosmopolite, multi-ethnique, multilingue, avec une

communauté juive très active, où les réseaux et les rapports des intellectuels sont transnationaux

en lien avec l’Europe, le Machrek et l’Afrique. Ce rapport

entre intellectuels a également été évoqué par Candice

Raymond de l’Université d’Aix-Marseille dans son

intervention sur les historiens libanais dans les années 1970

et l’influence de l’école des Annales française dans leur

formation. Candice Raymond a analysé l’émergence de cette

classe intellectuelle libanaise, son exil en France pendant la

guerre civile et son retour au Liban dans les années 1980 avec

une nouvelle conception de l’écriture de l’histoire. Nabil

Mouline (CNRS/CJB) a exploré les itinéraires et les transactions pour le rachat des captifs

musulmans entre le XVIème et le XVIIème siècle par Ibn ‘Uthman al Miknasi, un ambassadeur

au service de l’Empire chérifien. L’analyse des récits de voyages de ce diplomate révèle une

intense activité politique entre le Maroc, d’une part, et l’Espagne, la Sicile et Malte, d’autre

part ; une activité politique qui se traduit par la libération des hommes musulmans captifs en

Europe et la restitution de plus de 5000 ouvrages au Maroc.

Nabil Mouline

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La journée s’est terminée par la projection du documentaire « La Traversée » d’Elisabeth

Leuvrey. Le film relate l’exil, l’immigration, l’identité, à travers le récit des voyageurs

embarqués sur le ferry qui relie la France à l’Algérie ; un huis-clos qui dure le temps de la

traversée et qui raconte l’histoire d’hommes et de femmes ballotés entre deux mondes et deux

identités. Le débat a été animé par Jihane Sfeir (ULB) et Kmar Bendana (La Manouba)

Kmar Bendana et Candice Raymond (à gauche), Sabrina Mervin (à droite), le mardi matin

Le mercredi 13 juillet fut une journée de relâche pour les étudiants et les enseignants. La

plupart des participants en a profité pour visiter Fès (à 70km d’Ifrane) et passer la journée dans

la médina. D’autres ont préféré se balader dans la réserve naturelle d’Ifrane et pique-niquer

aux abords de la source Vittel.

Le jeudi 14 juillet a commencé avec la conférence de Khalid

Mouna (Université de Meknès) sur la culture du cannabis dans le

Rif avec une étude des acteurs évoluant dans cet espace

marginalisé. S’appuyant sur une approche multidisciplinaire

mêlant histoire, anthropologie, sociologie et économie, Khalid

Mouna a analysé le « bled du kif », dans le but de comprendre

comment les acteurs locaux interprètent leur territoire et les

dynamiques qui le traversent. Sophie Bava (IRD) a ensuite

enchaîné sur les migrations africaines et les constructions

religieuses en Afrique méditerranéenne. À travers une étude de

terrain, Sophie Bava a centré son propos sur le marché religieux et

son impact sur les nouvelles formes de solidarité et d’appartenance qui prennent naissance sur

Khalid Mouna

Visite de Fès et de sa médina Pique-nique près de la source Vittel

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les routes migratoires. La journée s’est terminée avec l’intervention de Driss

Maghraoui (Université Al-Akhawayn), qui a porté sur la nécessité d’une histoire

globale pour la Méditerranée. Driss Maghraoui a commencé par une critique de

l’analyse historique euro-centrée de cet espace. Il a ensuite enchaîné sur les

régimes d’historicités des deux rives et le besoin de l’écriture d’une histoire

globale qui intègrerait les différentes temporalités.

À droite : Driss Maghraoui, intervenant le jeudi matin

Le vendredi 15 juillet a débuté par l’observation d’une minute de silence pour les victimes

de l’attentat de Nice survenu la veille. Une discussion a suivi, où les étudiants ont pu exprimer

leurs craintes, leurs doutes et échanger autour de la montée du terrorisme et des conséquences

de la guerre en Syrie sur l’Europe et le monde arabe. Les conférences ont ensuite suivi avec la

présentation d’Abdelmjid Kettioui (Université de Fès), doctorant en histoire, sur les récits de

captivité au XVIIème siècle. Anissa Mâa, doctorante en sociologie à l’ULB, a poursuivi avec

une communication sur la perception des politiques européennes et internationales migratoires

à travers l’étude des pratiques, des espaces et des récits de « volontaires » au retour marocains.

Julien Jeandesboz (ULB) a présenté une communication en anglais sur les frontières, la sécurité

et la violence, trois notions interconnectées qui définissent la politique européenne en matière

migratoire. Cette politique est marquée par la sécurisation spectaculaire des frontières avec la

construction des murs et la politique invisible de contrôle des systèmes d’échanges

d’informations numériques sur les personnes lors des passages des frontières. Christian Olsson

(ULB) a clôturé la semaine par une intervention provocante sur le rôle de la guerre dans la

circulation des marchandises, des hommes et des technologies. Sa communication a débuté par

un rappel historique du temps des croisades, où la Méditerranée était un espace de

confrontation, mais également d’échange et de dialogue. Tout au long de son exposé, Christian

Olsson a démontré que la guerre stimule les circulations et dynamise les rencontres avec

« l’autre », l’ennemi qui fascine et qu’on veut saisir. La guerre, par conséquent, met en place

Sophie Bava

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une relation d’interconnaissance qui aboutit parfois à un échange des savoir-faire et des

technologies.

Au centre : Julien Jeandesboz et Christian Olsson, intervenant le vendredi matin

4. Les partenaires de l’UEM

Tout au long des différentes éditions, le Pôle Bernheim de l’ULB a développé et renforcé

les partenariats avec de multiples institutions.

Les institutions accueillantes

Les institutions accueillantes ont participé à l’UEM en fournissant des ressources humaines

et matérielles, et en offrant le lieu d’organisation de l’UEM. Elles ont participé à la définition

des thèmes et du programme, et à l’élaboration du déroulé de la semaine

En 2013, l’UEM était accueillie au CENAFFE (Carthage), par La Manouba (Tunis).

En 2015, l’UEM était accueillie au MuCEM (Marseille), par le MuCEM, le LabexMed (Aix-

en-Provence) et l’Université d’Aix-Marseille. À cette occasion, deux conventions ont été

signées par l’ULB : avec le MuCEM, d’une part, et avec le LabexMed d’autre part.

En 2016, l’UEM était accueillie à l’Université Al-Akhawayn (Ifrane), par l’Université Al-

Akhawayn et le centre Jacques-Bercque (Rabat).

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Les institutions partenaires

Ce sont les institutions avec lesquelles un partenariat durable a été développé ; elles ont

participé chaque année à l’UEM, en envoyant des encadrants, des étudiants et des intervenants.

Elles ont également participé à l’organisation de l’UEM, notamment à la définition des thèmes

et du programme. Il s’agit de La Manouba (Tunisie), l’Université de Birzeit (Palestine),

l’Université Saint-Joseph (Liban), l’Université française d’Égypte, la LUISS (Italie).

Les institutions participantes

Ces institutions ont envoyé, sur une base régulière ou occasionnelle, des étudiants et/ou des

intervenants.

En 2013, en raison notamment du partenariat avec le programme doctoral GEM (ULB), les

institutions participantes ont été nombreuses : University of Warwick (Royaume-Uni), Boston

University (États-Unis), IFPO (Liban), IREMAM (France), Université de Toulouse (France),

Université de Gand (Belgique), SOAS (Royaume-Uni), Université de Blida (Algérie),

Université d’Alger (Algérie), Warsaw University (Pologne), Université de Parme (Italie), La

Sorbonne (France), Université Libanaise (Liban).

En 2014 : la Lebanese American University (Liban), Universidad Carlos III de Madrid

(Espagne), Université de Salerne (Italie)

En 2015 : Université Hassan II (Mohammedia)

En 2016, l’Ecole de gouvernance et d’économie de Rabat a participé par l’envoi

d’intervenants, d’étudiants, mais aussi par un soutien financier à l’organisation de l’UEM.

L’UEM a par ailleurs compté, tout au long des éditions, sur la présence d’intervenants de

multiples institutions européenne et méditerranéennes. De plus, des étudiants de différentes

institutions ont candidaté librement et participé à l’UEM ; ils venaient notamment d’universités

françaises et italiennes, mais aussi turque ou encore algérienne.

Les soutiens

Les soutiens ont participé à la tenue de l’UEM, soit par des aides financières, soit par la mise

à disposition de ressources humaines ou matérielles.

En 2013, la délégation WBI à Tunis a accueilli les participants de l’UEM pour deux soirées.

Cette édition était par ailleurs co-organisée avec le programme doctoral GEM (ULB), qui a

contribué financièrement.

En 2014, ULB-Culture a contribué à l’atelier Cinéma à Bruxelles. Le Centre d’Action

Laïque et la Fédération Wallonie-Bruxelles (ministre Laanan) ont participé financièrement.

En 2016, la délégation WBI à Rabat a fourni une aide financière.

5. Communication et diffusion

Tout au long du projet, l’UEM a bénéficié de plusieurs canaux de visibilité et de diffusion

de ses activités :

→ Un site internet, http://www.uem-iee.org/, où sont présentés le programme et le

formulaire de candidature de chaque année, ainsi que des informations sur chacune des

éditions : programme, résultats des ateliers, documents des conférences, photos, documentaires,

etc.

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→ une page Facebook, qui permet à l’UEM de communiquer des informations sur ses

activités au fil de l’année, et qui favorise la création et le maintien de liens entre les participants

à l’UEM, notamment grâce aux groupes dédiés à chaque édition.

→ des documentaires, réalisés depuis 2014 par Mathieu Bogaerts de la société Boguy

Productions, disponibles sur la chaîne YouTube de l’UEM. La chaîne YouTube a également

permis de diffuser l’enregistrement de la conférence sur la Syrie de décembre 2013.

→ Un article sur l’UEM a été publié dans Esprit Libre en octobre 2013

→ Une émission de radio a été consacrée à l’UEM en 2013 ; elle a été diffusée simultanément

sur Radio bleu, Radio Le Caire, RTCI (Tunisie), Alger Chaîne 3, la Chaîne Inter au Maroc et

la RTVE en Espagne.

→ Le résultat des ateliers a débouché sur différents médias, autant de moyens de

communication et de visibilité :

- Des articles

- Un film

- Des pièces de théâtres/improvisation

- Des graffs

- Un texte produit par l’atelier écriture

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5. Quelques mots de participants…

Réunir des étudiants et des professeurs des deux rives de la

Méditerranée pour une semaine de conférences et d’échanges interculturels aussi bien qu’intergénérationnels. Un rêve ? Avec l’UEM, ça a été une réalité. J’ai eu la chance de pouvoir participer aux deux dernières éditions de l’UEM, à Marseille en 2015 et à Ifrane en 2016. Les deux expériences ont été extrêmement enrichissantes d’un point de vue intellectuel car en tant que participante, j’ai eu la possibilité d’assister à des conférences avec des intervenants illustres (François Burgat, Gilbert Achcar, Sabrine Mervin, pour n’en citer que quelques-uns) et de prendre part à des débats stimulants lors d’aterliers prévus dans l’après-midi (je tiens tout particulièrement à rappeler l’atelier écriture avec M. Hédi Kaddour qui s’est tenu cet été à Ifrane).

Chaque édition a été une expérience à part. À Marseille ainsi qu’à Ifrane, j’ai rencontré des personnes uniques, et un bon nombre d’entre elles sont devenues des amies. En Tunisie, où j’effectue une étude de terrain après de l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC), j’ai eu la chance de revoir une amie italienne rencontrée à Marseille en 2015, ainsi que deux amies tunisiennes rencontrées à Ifrane cet été.

Alessandra Conte, Italie, étudiante en études européennes et

Internationales à lUniversité de Trento

L’UEM, en l’espace d’une semaine, abat les murs, efface les frontières et crée des liens qui résistent au temps. Une utopie ? Non, c’est l’UEM.

L’UEM : Rencontre, Altérité, Curiosité Je suis venu à l'Université euro-méditerranéenne pour échanger avec des étudiants du pourtour de la Méditerranée sur des problématiques qui nous sont communes. J'y cherchais à confronter mon point de vue à la différence, à élargir mes propres conceptions. Je n'ai pas été déçu ! J'y ai trouvé une grande richesse intellectuelle, tant dans les présentations des intervenants que dans les échanges que nous avons pu avoir entre les participants. La vie de groupe était magnifique : l'échange était non seulement intellectuel mais aussi humain. J'ai trouvé que l'équilibre entre temps de travail et temps de vie était particulièrement bon. Une anecdote ? Je pense souvent au travail que nous devions réaliser en guise de point final à notre réflexion de l’université d’été. Il est assez symbolique de ce que j’y ai vécu. J’ai travaillé avec Ignacio sur la notion de prosélytisme. Ignacio, étudiant espagnol vivant en Turquie, anthropologue, athée et moi, Pierre, étudiant français vivant à Paris,

juriste puis anthropologue, croyant. Nos deux personnes avaient vocation à s’opposer sur la définition du prosélytisme. Nous ne la vivions pas du tout de la même manière, et nous n’avions pas les mêmes bagages scientifiques à son propos. Nous avons construit un magnifique dialogue qui nous a ouvert tous deux de nouvelles perspectives dans la manière que nous avions d’appréhender, de penser cette notion. C’était intense, profond, et efficace !

Pierre Spielewoy, France, doctorant en droit à l’Université de Rouen et au Muséum national d’Histoire naturelle

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J’ai participé à la dernière édition de l’UEM à Ifrane et j’estime que cette expérience a renforcé mon intérêt et ma passion autour de la Méditerranée en tant qu’objet d’étude. Au-delà des aspects académiques, qui étaient d’excellent niveau, j’ai apprécié le fait d’avoir partagé cette semaine avec des étudiants venant de tous les pays méditerranéens, avec les mêmes intérêts que moi. À mon avis, le mélange et l’échange entre nous constituent les points forts de l’UEM. D’ailleurs, les ateliers d’écriture et de théâtre sont un moyen efficace pour renforcer la compréhension mutuelle et développer ce qu’on a appris à travers les conférences et nos études. Je garde en mémoire le moment où on a appris la nouvelle de la tentative de coup d’état en Turquie la nuit du 15 au 16 juillet. La triste nouvelle nous a donné l’occasion d’échanger des réflexions très enrichissantes que je porterai toujours en moi.

Matteo Maritano, Italie, étudiant en double master Université de Turin/ École de Gouvernance et d’Économie de Rabat

Mélange, découverte, échange

J’ai participé à la dernière édition de l’Université Euro-Méditerranéenne à Ifrane (Maroc) car elle correspondait à mes centres d’intérêt académique (mes thématiques de recherche portent sur les circulations en Europe et dans le monde arabe, en particulier le rôle des frontières et des autorités sur la mobilité et l’identification de l’individu à l’itinéraire transnational aux XXe et XXIe siècles). Je voulais découvrir un pays dans lequel je ne me suis jamais rendu avant cette université d’été, pour y découvrir sa culture, son patrimoine dans le cadre d’une rencontre estivale qui fut une expérience unique. Organisateurs et conférenciers furent investis pour nous offrir un enseignement approfondi et pluridisciplinaire sur la question des circulations en Méditerranée. L’UEM incarna le point de convergence d’une rencontre étudiante riche dans sa diversité et de dix nationalités différentes.

Des qualificatifs qui résument l’UEM : Mobilités, Créativité, Avancée

« Circuler en Méditerranée » est une grande question. Nous avons pu y répondre grâce à des activités

pluridisciplinaires, distinctes mais complémentaires, qui sont le reflet d’un espace en mouvement perpétuel de connaissances et d’individus. Circuler, c’est aussi en apprendre plus des rencontres avec les étudiants et les professeurs qui partagent le même engouement des questions – historiques, géopolitiques, sociologiques, juridiques et plus – ayant trait aux circulations euro-méditerranéennes à l’heure où la crise des réfugiés en Europe est de plus en plus discutée.

Je retiendrai de l’UEM 2016 ma collaboration avec Dalia Malki, étudiante en droit de l’Université de Birzeit (Palestine). La projection-débat que nous avons organisée montre l’importance de la conjugaison de nos points de vue, si complémentaires, et ce que l’on peut bâtir ensemble grâce à la circulation des individus, des idées qui convergent vers le lieu cette Université Euro-Méditerranéenne. Connectées, les expériences de chacun d’entre nous produisent des moments de discussions inoubliables.

Sami Lagati, France, Master 2 « Mondes arabes contemporains » Paris Sorbonne (Paris IV)

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L’UEM est une excellente opportunité de découvrir de nouvelles idées, de nouvelles personnes, de nouveaux horizons. C’est l’occasion de rencontrer et d’établir des collaborations entre collègues autour de thèmes changeants mais d’actualité.

Aux étudiants, l’UEM apporte de nouveaux réseaux de connaissance, et une plus grande ouverture sur le monde ; la découverte et l’échange, mais aussi une meilleure connaissance de l’espace méditerranéen qui réunit autant qu’il sépare les différentes rives.

Rencontre, Partage, Apprentissage-Réflexion Christian Olsson, chargé de cours, ULB

Passion, Partage, Révolution

Mon expérience de l’UEM a été très enrichissante, tant au niveau personnel que professionnel. J’ai pu rencontrer d’agréables personnes, avec qui j’ai travaillé sur un incroyable court-métrage. L’UEM nous a permis de partager le vécu des différents participants, mais surtout d’apprendre comment utiliser l’art comme arme de révolution à travers différents ateliers artistiques. Lors du tournage, une jeune Palestinienne devait lire un poème écrit par les différents participants. Une scène pleine d’émotion pendant laquelle la jeune fille n’a pu retenir ses larmes et nous tous non plus.

Margarita Bouchler, responsable de l’Atelier Théâtre Et Cinéma de l’ULB, ULB Culture (UEM 2013)

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Dialogue, bonne humeur, contacts entre juniors et seniors

J’ai participé à six rencontres de l’UEM (2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016),

comme accompagnatrice, intervenante dans les conférences du matin et pour encadrer les ateliers de l’après-midi.

Des étudiants tunisiens ont régulièrement participé aux sessions. La session la plus riche et la plus intense pour les Tunisiens est celle de l’été 2013 : l’UEM a eu

lieu à Carthage et une vingtaine environ ont pu participer. D’autres ont assisté sporadiquement. Tous disent que cela a été une expérience d’ouverture et d’échange inoubliable pour eux.

J’ai participé à l’UEM toutes ces années parce que c’est une formule utile, à la fois cool pour les enseignants et les étudiants et génératrices de contacts durables dans tous les sens.

Kmar Bendana, Professeure, La Manouba (Tunisie)

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L’expérience de l’UEM a été riche, enrichissante. Ces séjours ont été une aubaine pour m’adonner à des

échanges d’idées et de méthodes avec des chercheurs venant de plusieurs pays et pour mener un travail de recherche fondé et argumenté. Pour les étudiants palestiniens, l’UEM a été l’occasion de rompre l’isolement, d’apprendre d’autres méthodes, de découvrir d’autres cultures, d’établir des contacts avec d’autres institutions sur des projets, des thèmes de recherche. L’UEM, c’est une ouverture disciplinaire et culturelle, un approche transdisciplinaire et transnationale, l’occasion de tisser des relations euro-méditerranéennes.

Abaher El Sakka, Enseignant, Université de Birzeit (Palestine)

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