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10 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2011 - N°428 © BSIP/JEREMY CATRY EREMY CATRY © BSI P/JE Ponction illiaque L’avenir du diagnostic en biologie moléculaire Le diagnostic moléculaire, technologie née pratiquement avec le décryptage du génome humain et des bases géné- tiques des maladies, est l’objet d’une étude du leader international de l’ana- lyse du marché de la santé Research and Markets (Dublin), intitulé Le futur du diagnostic moléculaire : des tech- nologies innovantes soutiennent les opportunités du marché de la médecine personnalisée (1) . Autrement dit, il est temps d’investir sur ce marché que la montée de la médecine personnalisée (notamment en cancéro- logie) va dynamiser. Le diagnostic moléculaire est à l’échelle de la molécule, essentiellement l’ADN. Sur les chromosomes, le décryptage du génome humain (HUGO) avait repéré tous les gènes (30 000 ?), maintenant on recherche les mutations sur les gènes, c’est le diagnostic moléculaire. Vu en marketing, le diagnostic moléculaire est un marché en forte expansion rapide, vue la rapide avancée du décryptage du génome, des causes moléculaires des maladies et des formes différentes de maladies se ressemblant. Comme l’ADN est la clé du diagnostic moléculaire, on peut poser un diagnostic très précoce (prédictif), voire surveiller toute sa vie un sujet porteur de mutation à risque et lui conseiller d’éviter des facteurs de risque spécifiques. En pharmacogénétique (ou pharmacogé- nomique), on s’attend à un progrès consi- dérable en permettant de comprendre les échecs de certains traitements, leurs effets indésirables, et prédire la réponse à un traitement. Laboratoires de biologie privés et hospi- taliers ont besoin de tests de diagnostic particulièrement fiables, ce que l’industrie du diagnostic in vitro (IDIV) peut assu- rer. « Reliability is essential, because an A l’issue du congrès de la Société fran- çaise de greffe de moelle et de thérapie cellulaire (SFGM-TC), l’Agence de la biomédecine a présenté le bilan de la greffe de cellules-souches héma- topoïétiques (CSH) des 10 dernières années, marquées par l’augmenta- tion de 110 % du nombre de greffes grâce au Plan Greffe 2000 et par la plus large disponibilité de greffons sur le Registre français. Un plan en cours va augmenter le nombre d’unités de sang placentaire disponibles aux cliniciens. Depuis 2000, les greffes de CSH, issues de la moelle osseuse, du sang périphé- rique et du sang de cordon ombilical, ont doublé avec 1 538 allogreffes en 2009 (+ 110 %), grâce notamment au recrutement de donneurs volontaires. Les plus de 50 ans, qui avaient difficilement accès à la greffe il y a 10 ans du fait de la toxicité du conditionnement prégreffe sont les principaux bénéficiaires, avec une préparation moins toxique (condi- tionnement d’intensité réduite). Or le pic d’incidence des hémopathies justiciables se situe entre 60 et 65 ans. Pour une greffe de CSH, on fait appel aujourd’hui en majorité (60 %) à des donneurs non familiaux, situation inversée par rapport à 2000. D’où importance du registre de donneurs volontaires. L’Agence de la biomédecine et les pro- fessionnels de la greffe poursuivent le développement des réserves de sang de cordon (sang placentaire). Le réseau compte 8 banques de stockage des unités de sang et 28 maternités qui collectent le sang à l’accouchement. L’an prochain, 11 banques et plus de 60 maternités sont prévues. Actuellement, plus de 10 000 unités de sang placentaire sont mises à la disposition des greffeurs. L’objectif est d’atteindre 30 000 unités en 2013, disponibles aux patients français et aux équipes internationales (via EUROCORD par exemple), solidarité internationale oblige. En 2009, 18 041 nouveaux donneurs se sont inscrits sur le registre national de l’Agence, permettant un enrichissement en nouveaux profils de donneurs et rem- plaçant les donneurs atteints par la limite d’âge. Pour maintenir ce recrutement, l’Agence, l’Etablissement français du sang et les CHU, les professionnels de la greffe et les associations organisent des campagnes nationales d’information. J.-M. M. Source : Agence de la biomédecine. Greffe de CSH et de moelle osseuse, 2000-2010 inaccurate or missed diagnosis can be a matter of life and death pour Research and Markets ». Research and Markets explique l’oppor- tunité business pour l’IDIV qu’est le dia- gnostic moléculaire. On trouve dans ce dossier des informations scientifiques, techniques, marketing, avec un focus sur la pharmacogénomique, la plus immé- diate nouvelle opportunité du secteur : elle pourrait aider l’industrie pharmaceu- tique à réduire le coût de la R & D d’un médicament, plus d’un milliard de dollars. Europe et Etats Unis sont les leaders du diagnostic moléculaire. J.-M. M . Source : Research and Markets (1) http://www.researchandmarkets.com/ research/f6724e/the_future_of_mole (voir tarifs)

L’avenir du diagnostic en biologie moléculaire

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10 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2011 - N°428

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L’avenir du diagnostic en biologie moléculaireLe diagnostic moléculaire, technologie

née pratiquement avec le décryptage

du génome humain et des bases géné-

tiques des maladies, est l’objet d’une

étude du leader international de l’ana-

lyse du marché de la santé Research and Markets (Dublin), intitulé Le futur du diagnostic moléculaire : des tech-nologies innovantes soutiennent les opportunités du marché de la médecine personnalisée(1).

Autrement dit, il est temps d’investir sur ce marché que la montée de la médecine personnalisée (notamment en cancéro-logie) va dynamiser. Le diagnostic moléculaire est à l’échelle de la molécule, essentiellement l’ADN. Sur les chromosomes, le décryptage du génome humain (HUGO) avait repéré tous les gènes (30 000 ?), maintenant on recherche les mutations sur les gènes, c’est le diagnostic moléculaire.

Vu en marketing, le diagnostic moléculaire est un marché en forte expansion rapide, vue la rapide avancée du décryptage du génome, des causes moléculaires des maladies et des formes différentes de maladies se ressemblant. Comme l’ADN est la clé du diagnostic moléculaire, on peut poser un diagnostic très précoce (prédictif), voire surveiller toute sa vie un sujet porteur de mutation à risque et lui conseiller d’éviter des facteurs de risque spécifiques.En pharmacogénétique (ou pharmacogé-nomique), on s’attend à un progrès consi-dérable en permettant de comprendre les échecs de certains traitements, leurs effets indésirables, et prédire la réponse à un traitement.Laboratoires de biologie privés et hospi-taliers ont besoin de tests de diagnostic particulièrement fiables, ce que l’industrie du diagnostic in vitro (IDIV) peut assu-rer. « Reliability is essential, because an

A l’issue du congrès de la Société fran-

çaise de greffe de moelle et de thérapie

cellulaire (SFGM-TC), l’Agence de la

biomédecine a présenté le bilan de

la greffe de cellules-souches héma-

topoïétiques (CSH) des 10 dernières

années, marquées par l’augmenta-

tion de 110 % du nombre de greffes

grâce au Plan Greffe 2000 et par la plus

large disponibilité de greffons sur le

Registre français. Un plan en cours va

augmenter le nombre d’unités de sang

placentaire disponibles aux cliniciens.

Depuis 2000, les greffes de CSH, issues de la moelle osseuse, du sang périphé-rique et du sang de cordon ombilical, ont doublé avec 1 538 allogreffes en 2009 (+ 110 %), grâce notamment au recrutement de donneurs volontaires. Les plus de 50 ans, qui avaient difficilement accès à la greffe il y a 10 ans du fait de la toxicité du conditionnement prégreffe sont les principaux bénéficiaires, avec une préparation moins toxique (condi-tionnement d’intensité réduite). Or le pic

d’incidence des hémopathies justiciables se situe entre 60 et 65 ans. Pour une greffe de CSH, on fait appel aujourd’hui en majorité (60 %) à des donneurs non familiaux, situation inversée par rapport à 2000. D’où importance du registre de donneurs volontaires.L’Agence de la biomédecine et les pro-fessionnels de la greffe poursuivent le développement des réserves de sang de cordon (sang placentaire). Le réseau compte 8 banques de stockage des unités de sang et 28 maternités qui collectent le sang à l’accouchement. L’an prochain, 11 banques et plus de 60 maternités sont prévues. Actuellement, plus de 10 000 unités de sang placentaire sont mises à la disposition des greffeurs. L’objectif est d’atteindre 30 000 unités en 2013, disponibles aux patients français et aux équipes internationales (via EUROCORD par exemple), solidarité internationale oblige.En 2009, 18 041 nouveaux donneurs se sont inscrits sur le registre national de l’Agence, permettant un enrichissement

en nouveaux profils de donneurs et rem-plaçant les donneurs atteints par la limite d’âge. Pour maintenir ce recrutement, l’Agence, l’Etablissement français du sang et les CHU, les professionnels de la greffe et les associations organisent des campagnes nationales d’information. ■■

J.-M. M.

Source : Agence de la biomédecine.

Greffe de CSH et de moelle osseuse, 2000-2010

inaccurate or missed diagnosis can be a matter of life and death pour Research and Markets ».Research and Markets explique l’oppor-tunité business pour l’IDIV qu’est le dia-gnostic moléculaire. On trouve dans ce dossier des informations scientifiques, techniques, marketing, avec un focus sur la pharmacogénomique, la plus immé-diate nouvelle opportunité du secteur : elle pourrait aider l’industrie pharmaceu-tique à réduire le coût de la R & D d’un médicament, plus d’un milliard de dollars. Europe et Etats Unis sont les leaders du diagnostic moléculaire. ■■

J.-M. M

.Source : Research and Markets (1) http://www.researchandmarkets.com/

research/f6724e/the_future_of_mole (voir tarifs)