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© Cirad • Délégation à la communication • 10/2011 Les baobabs des géants bien mystérieux ExpoBaobab-C2-Citerne Chez les Mahafaly la transformation du baobab en citerne à eau est une question de survie Chaque famille peut avoir jusqu’à une quinzaine de baobabs- citernes qui sont transmis de génération en génération. Le baobab-citerne y est appelé « volihazo » (littéralement « plantation/arbre »). Le baobab-citerne La région où vivent les peuples Mahafaly compte parmi les plus arides de Madagascar. L’eau y est extrêmement rare et précieuse. Pour faire face à cette contrainte, les Mahafaly transforment le baobab en citerne à eau. Le baobab destiné à être creusé pour devenir une citerne est choisi selon des critères morphologiques. Sa forme, sa taille, la couleur de son écorce, la qualité de sa « chair » – que les creuseurs goûtent afin de mieux l’évaluer – sont étudiées. Pendant la courte saison des pluies, les Mahafaly remplissent les baobabs-citernes avec l’eau de pluie qu’ils collectent au sol. Cette eau sera utilisée beaucoup plus tard lors de la saison sèche. Selon sa taille, un baobab-citerne peut contenir jusqu’à 9 000 litres, ce qui permet à une famille de couvrir ses besoins pendant quatre à cinq mois ! Le creusage d’un baobab-citerne est un travail d’initié, l’apanage de spécialistes qui en ont fait leur métier et se transmettent leur savoir-faire de génération en génération. Usages Photo : Pascal Danthu www.cirad.fr ExpoBaobab-C2-Citerne-80x200-v3.indd 1 28/10/11 11:59

Le baobab-citerne Chez les Mahafaly la transformation du ... · et les murs des cases sakalava. • Le baobab soigne Pulpe, écorce, fleurs, graines, feuilles, racines sont utilisées

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Page 1: Le baobab-citerne Chez les Mahafaly la transformation du ... · et les murs des cases sakalava. • Le baobab soigne Pulpe, écorce, fleurs, graines, feuilles, racines sont utilisées

© Cirad • Délégation à la communication • 10/2011

Les baobabs des géants bien mystérieux

ExpoBaobab-C2-Citerne

Chez les Mahafaly la transformation du baobab en citerne à eau est une question de survie

Chaque famille peut avoir jusqu’à une quinzaine de baobabs-

citernes qui sont transmis de génération en génération.

Le baobab-citerne y est appelé « volihazo » (littéralement

« plantation/arbre »).

Le baobab-citerne

La région où vivent les peuples Mahafaly compte parmi les plus arides de Madagascar. L’eau y est extrêmement rare et précieuse. Pour faire face à cette contrainte, les Mahafaly transforment le baobab en citerne à eau.

Le baobab destiné à être creusé pour devenir une citerne est choisi selon des critères morphologiques. Sa forme, sa taille, la couleur de son écorce, la qualité de sa « chair » – que les creuseurs goûtent afin de mieux l’évaluer – sont étudiées.

Pendant la courte saison des pluies, les Mahafaly remplissent les baobabs-citernes avec l’eau de pluie qu’ils collectent au sol. Cette eau sera utilisée beaucoup plus tard lors de la saison sèche.

Selon sa taille, un baobab-citerne peut contenir jusqu’à 9 000 litres, ce qui permet à une famille de couvrir ses besoins pendant quatre à cinq mois !

Le creusage d’un baobab-citerne est un travail d’initié, l’apanage de spécialistes qui en ont fait leur métier et se transmettent leur savoir-faire de génération en génération.

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Photo : Pascal Danthu

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Les baobabs des géants bien mystérieux

ExpoBaobab-C3-Ressources

Dans le baobab, tout est utilisable… et les populations locales ont appris à utiliser toutes

les parties de l’arbre

Les mille ressources du baobab

• Le baobab nourritFruits, graines et feuilles sont largement utilisés, mais le baobab fournit aussi du miel, des champignons, des salsifis, de la confiture et même du ravitoto, plat de viande traditionnellement cuisiné avec des feuilles de manioc pilées !

• Le baobab offre des produits de constructionLes Vezo et les Sakalava n’utilisent plus les cordes de baobab pour fixer la voilure de leur pirogue, mais les paysans continuent à s’en servir pour de nombreux usages : liens pour fixer les gaulettes destinées aux murs de leur case, cordes pour attacher les animaux…

Le bois est débité en plaques fines qui servent de matériaux pour les tuiles et les murs des cases sakalava.

• Le baobab soignePulpe, écorce, fleurs, graines, feuilles, racines sont utilisées dans la pharmacopée traditionnelle malgache. Tonifiant, contre la fièvre ou les diarrhées, et cicatrisant, le baobab a mille vertus.

Dans le Sud, les femmes préparent des masques de beauté à partir d’écorce de baobab réduite en pâte.

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Photo : Cyrille Cornu

www.cirad.frExpoBaobab-C3-Ressources-80x200-v3.indd 1 28/10/11 14:50

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Les baobabs des géants bien mystérieux

ExpoBaobab-C5-Maraichage

En Afrique de l’Ouest, le baobab devient une plante maraîchère, pour

le mieux-être des populations et la conservation de l’espèce

Une plante maraîchère en Afrique

Sénégalais et Maliens sont de gros mangeurs de feuilles de baobab : ils en consomment environ 25 kg par an et par habitant.

Les feuilles, séchées et réduites en poudre, entrent dans la composition du lalo, une sauce gluante et riche très appréciée pour accompagner le couscous de mil.

Mais ces cueillettes peuvent affecter le développement des baobabs. Lorsqu’une trop grande quantité de feuilles est prélevée d’un arbre, sa production de fruits est alors réduite.

C’est pourquoi des essais ont été menés grâce à l’Icraf* et l’IER*, afin de réaliser des parcelles maraîchères de baobab. L’idée est de cultiver de jeunes plants de 30 à 50 cm de hauteur pour en récolter régulièrement les feuilles.

Et c’est ainsi que le baobab est devenu une plante maraîchère qui, entre oignons et carottes, trouve sa place dans les potagers d’Afrique de l’Ouest.*Centre international de recherche en agroforesterie (Icraf) *Institut d’économie rurale (IER)

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Photo : Sébastien Garnaud

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Les baobabs des géants bien mystérieux

ExpoBaobab-C4-Mythes

Le baobab : un monde de légendes bâti autour de cette architecture

originale qui en fait « un arbre planté les racines en l’air »

Mythes et légendes

Certaines légendes disent que Dieu donna au baobab cette forme afin d’attacher le ciel à la terre. Il est ainsi devenu les racines du ciel.

Mais souvent la morphologie du baobab fait l’objet de moqueries.

Ainsi, une légende africaine explique que Dieu proposa aux animaux de planter des arbres, en leur attribuant à chacun un arbre particulier. La hyène, qui arriva en retard, reçut le dernier arbre, celui dont personne n’avait voulu : le baobab. Elle en fut si furieuse qu’elle le planta à l’envers !

Une légende du Kilimandjaro

Il y a devant nous une source et un petit étang. Quand aucun vent ne souffle, la surface de l’étang est lisse comme un miroir. Il y a très, très longtemps, le baobab était auprès de l’eau et dressait sa cime vers le ciel.

Il voyait les autres arbres qui avaient des chevelures fleuries, de tendres écorces et des feuilles. Tous étincelaient de couleur et le baobab voyait tout cela dans le miroir et il était malheureux. Il était gras et son écorce ressemblait à la peau ridée d’un vieil éléphant. L’arbre invoqua Dieu et se plaignit à lui.

Dieu avait créé l’arbre et était satisfait de son œuvre qui n’était pas semblable aux autres. Il aimait la diversité. Seulement, il ne pouvait supporter la critique. Il demanda à l’arbre s’il trouvait beau l’hippopotame ou agréable le cri de la hyène. Puis Dieu se retira dans les nuages.

Comme le baobab ne cessait ni de se regarder dans le miroir ni d’élever vers Dieu ses plaintes, celui-ci descendit sur terre, saisit le baobab, le souleva et le replanta à l’envers dans la terre. Ainsi l’arbre ne se voyait plus et ne se plaignait plus. Tout était rentré dans l’ordre...

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Photo : Sébastien Garnaud

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